EXTRACTION DE L`ARGENT

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EXTRACTION DE L`ARGENT
2009/Stage paf/ richesses minières d’Alsace
EXTRACTION DE L'ARGENT
La galène, sulfure de plomb de densité 7,5, est accessoirement la principale source d’argent, même si sa teneur en
est extrêmement faible (valeur maximum étant de 1% soit 0,6 g d'argent pur par kg de galène).
Les gisements miniers d'argent natif sont rares ; on notera toutefois la découverte au XVIe siècle d'un bloc d'argent natif
de 540 kilos sur le site de Ste Marie aux Mines en Alsace.
On trouve aussi de l'argent associé au cuivre gris. La séparation de l'argent des minerais autre que la galène est plus
difficile à mettre en œuvre.
1. Triage, concassage et lavage
Après extraction du minerai, celui-ci est lavé puis bocardé.
2. Procédé de séparation du plomb et de l'argent : grillage et coupellation
2.1. Grillage
Le grillage est l’opération thermique consistant à éliminer du minerai l'eau et certains corps chimiques, sulfure et
phosphore, nuisibles à la fusion.
Deux méthodes sont pratiquées avec utilisation
- de charbon de bois pour la galène impure et peu riche en argent
- de fer pour les galènes très siliceuses.
Seule la méthode au charbon de bois est détaillée.
Méthode au charbon de bois
Le four est un simple four, cylindre vertical de pierres et d'argile, avec deux ouvertures ménagées dans le bas permettant
l'arrivée de l'air et la coulée du plomb.
Le grillage de la galène à haute température (1050°C) permet d’extraire le soufre du plomb, ce qui donne un oxyde de
plomb ; le soufre est dégagé sous forme de gaz sulfureux.
PbS(Ag) + 3O2 = 2PbO(Ag) + 2 SO2
L'oxyde de plomb peut réagir avec la galène qui est rajouté en petite quantité pour donner du plomb argentifère.
2 PbO(Ag) + PbS(Ag) = 2 Pb(Ag) + SO2
Le carbone (C) du charbon de bois réduit l'oxyde de plomb argentifère en donnant du plomb brut (argentifère)
2 PbO(Ag) + C = 2 Pb(Ag) + CO2
La matière obtenue est donc un plomb purifié de ses substances hétérogènes, mais toujours associé à de l’argent natif ; il
faudra l'en séparer par le procédé de la coupellation.
2. 2. Coupellation
Le plomb est facilement oxydable et son oxyde est facilement fusible ; par contre, l’argent n'est pas oxydable et son
point de fusion (960°C) est supérieur à celui du plomb (327°C).
On utilise une sorte de creuset, la coupelle dont un des bords possède une échancrure pour laisser couler le plomb.
On pratique une fusion (850-950°C) en apportant un fort souffle d'air à la surface du plomb fondu
L’oxyde de plomb s'appelle la litharge ; moins dense, elle surnage et sera « écrémée » par le fondeur.
Au fur et à mesure que la coupellation progresse, la masse de plomb diminue et la part d'argent augmente se concentrant
au fond du creuset. À la fin il ne reste plus que de l'argent, « un éclair blanc ».
Tout l'art du fondeur lors de cette opération est de conduire sa fusion avec un minimum de pertes pour épuiser le plomb
et récupérer l'argent, tout en se protégeant des dégagements de vapeurs toxiques.
Texte réuni d'après : « l'argent du Silberthal, mythe ou réalité » par G Schnebelen.
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