Au fondement de la Grèce : cités, mythes, panhellénisme

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Au fondement de la Grèce : cités, mythes, panhellénisme
HISTOIRE PARTIE 2 - Thème 1
Au fondement de la Grèce :
cités, mythes, panhellénisme
I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE THÈME
❶ Le programme (extrait du texte officiel)
I. Au fondement de la Grèce : cités, mythes, panhellénisme
(environ 20 % du temps consacré à l’histoire)
Connaissances
Les foyers de la civilisation
grecque au VIIIe–VIIe siècle sont
identifiés (cités, colonisation).
L’Iliade et l’Odyssée témoignent
de l’univers mental des Grecs
(mythes, héros et dieux).
Les sanctuaires panhelléniques
montrent l’unité culturelle du
monde grec au Ve siècle.
Démarches
La carte de la Méditerranée grecque est mise en relation avec des images et monuments significatifs (trières, temples de Sicile…).
On présente la cité-État et la colonisation à partir d’un
exemple librement choisi.
L’étude est conduite à partir d’extraits de l’Iliade et de
l’Odyssée et de représentations grecques : céramiques,
sculptures…
L’étude est conduite au choix à partir du site de Delphes ou de l’évocation des Jeux olympiques.
Capacités
✓ Connaître et utiliser les repères suivants :
— Le monde grec sur une carte du bassin méditerranéen aux VIIIe–VIIe siècle av. J.-C.
— Homère, VIIIe siècle av. J.-C.
✓ Raconter :
— La fondation d’une cité
— Un mythe grec
✓ Raconter un épisode des jeux olympiques ou décrire le sanctuaire de Delphes en expliquant leur
fonction religieuse.
❷ Éclairage et problématiques sur le thème
S’interroger sur les fondements de la Grèce revient à étudier un espace géographique
qui ne se limite pas au bassin égéen ni à la seule époque archaïque (VIIIe – VIe siècle av.
J.-C.). En effet, les programmes officiels ont choisi de décliner ce questionnement dans
trois directions : les cités, les mythes et le panhellénisme. Ces trois notions, difficiles
pour un élève de 6e, sont pourtant fondamentales pour comprendre la manière dont
les Grecs se sont inscrits dans l’espace méditerranéen, dès l’époque mycénienne. C’est
à cette époque lointaine (XVIIe - XIIe siècle av. J.-C.) que remontent certains éléments
présents dans l’Iliade, comme par exemple le casque en défense de sanglier qu’Ulysse
emprunte à Mérion1 (Iliade, X, 261) : il s’agit d’une pièce d’armure achéenne qui n’était
sans doute plus utilisée vers 1 200, semblable à celle retrouvée avec la cuirasse de
Dendra2 découverte en Argolide, dans un tombeau du XVe siècle.
1. Héros de la guerre de Troie, l’un des plus braves du camp grec selon Homère dans l’Iliade.
2. Ville située en Argolide dans le Péloponnèse.
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GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
Les Grecs, à nos yeux, sont les inventeurs de la cité, la polis en grec. Le terme grec a
donné le mot français « politique » et d’une certaine manière, les Grecs sont ceux dont
nous tenons cet héritage de la vie communautaire, selon des règles et dans un espace
déterminé. La définition de la cité répond en effet à trois caractéristiques :
– La cité c’est d’abord une communauté humaine de citoyens, une société réunissant
des hommes libres, les citoyens ; la collectivité des citoyens prévaut sur la base géographique. Alcée, poète, aristocrate et soldat, né à Mytilène, fin VIIe siècle proclame : «
Ce ne sont pas les pierres qui font la cité […] ; mais partout où il y a des hommes qui
savent assurer leur salut, là se trouve [...] la cité » (Frg Z 103).
– La cité est aussi une communauté indépendante : pour les Grecs, cela se comprend
à un certain nombre de signes. Elle a ses propres lois, son propre calendrier, sa propre
constitution (politeia) et des organes institutionnels (assemblée, conseil, magistrats)
qui diffèrent parfois assez sensiblement d’une cité à l’autre.
– Enfin, la cité est également liée à un territoire. La polis, où cité-État, est géographiquement composée d’un centre urbain (asty), d’un territoire civique (chôra) et de
zones de confins (eschatiai).
L’époque archaïque correspond à la mise en place de ce modèle poliade, non seulement en Grèce propre, autour de la mer Egée, mais aussi dans le monde colonial. La
cité est le foyer de la civilisation grecque. Le développement du modèle poliade s’accompagna (fut précédé ?) sur le plan religieux par ce que les historiens appellent le
panhellénisme. Le panhellénisme est ce qui est commun à tous les Grecs : la langue, les
sanctuaires et les sacrifices et les mœurs, selon Hérodote (doc. 1 p. 30). En dépit de
leurs grandes diversités, sous la forme d’autant de variantes qu’il y avait de cités, les
mythes avaient pour fonction d’assurer une solide cohésion culturelle à travers l’oikouménè, l’espace habité par les Grecs.
II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE
❶ Structure du chapitre
❒ La double page intitulée « Repères sur la civilisation grecque » (p. 20-21) introduit les trois thèmes sur la Grèce. La frise chronologique pose les repères « à retenir »
depuis la Grèce archaïque jusqu’à la Grèce hellénistique. La carte permet à l’élève de
visualiser le rayonnement de la civilisation grecque antique. On pourra s’y référer lorsque l’on abordera chacun des thèmes de la partie.
❒ La double page d’ouverture (p. 22-23) permet à l’élève d’observer et de s’interroger sur les différents thèmes du chapitre : les foyers et l’ouverture du monde grec (docs.
1 et 3) ; l’unité de cette civilisation construite à partir d’une culture commune (docs.
2 et 4). Une frise chronologique permet également de situer dans le temps certains
éléments essentiels de l’histoire du monde grec antique et de baliser la période.
❒ Le dossier découverte sur l’Iliade et l’Odyssée (p. 24-25) rassemble des documents
de natures différentes permettant de comprendre l’importance de ces deux poèmes qui
se trouvent être les fondements de la culture grecque. Il peut servir d’ouverture pour
aborder la civilisation grecque et est un premier pas primordial pour la comprendre.
❒ La première leçon (p. 26-27) permet de comprendre, grâce à des documents divers
(reconstitution, statuette, monnaies et texte), l’importance des cités et leur fonctionnement dans le monde grec. Elles sont le foyer de la civilisation grecque.
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FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
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❒ Le premier dossier thématique sur Cyrène (p. 28-29) est organisé en trois parties
et sert avant tout à souligner l’expansion de la civilisation grecque dans la Méditerranée
mais aussi à faire comprendre le rôle et l’importance des colonies.
❒ La seconde leçon (p. 30-31) doit permettre de mettre en avant les valeurs communes du monde grec : la langue, la religion et le mode de vie. Des documents divers
sont des supports au développement de ces trois aspects.
❒ Le second dossier thématique (p. 32-33) est intitulé « Un sanctuaire panhellénique : Delphes ». Le croisement des documents vise à faire comprendre à l’élève comment
le sanctuaire de Delphes rassemble tous les Grecs, pourquoi il est si important à l’unité
du monde grec.
❒ Le troisième dossier thématique (p. 34-35) permet d’étudier le déroulement des
jeux panhelléniques à Olympie ainsi que les éléments constituant ce sanctuaire. L’ensemble des documents permet de comprendre l’importance des jeux olympiques pour
tous les Grecs.
❒ Le récit d’histoire (p. 36-37), basé sur des sources historiques, a pour thème le
mythe d’Orphée et d’Eurydice. Il permet d’étudier un mythe ainsi que l’organisation
du royaume des morts. Le tableau du peintre français Michel Martin Drolling peut être
croisé avec le récit.
❒ L’exercice A est un ensemble de questions qui permettent à l’élève de restituer
ses connaissances et d’utiliser les grands repères chronologiques et spatiaux liés au
chapitre.
L’exercice B permet à l’élève d’acquérir des capacités pour identifier différentes divinités.
L’exercice C guide l’élève pour qu’il construise un petit paragraphe sur l’organisation
d’une cité. Aidé par une liste de quelques mots, il doit mobiliser ses connaissances pour
expliquer un thème essentiel du chapitre.
L’exercice D fournit à l’élève une méthode pour raconter la colonisation grecque à
l’époque archaïque. En croisant des documents de natures différentes, l’élève pourra
utiliser ses acquis pour construire pas à pas un petit paragraphe.
❷ Commentaires sur les choix documentaires
Les choix des documents proposés répondent à plusieurs objectifs : il s’agit tout
d’abord de permettre aux élèves de comprendre la notion de mythe et la manière dont
ils ont été diffusés, par des textes ou des images. Certains documents visent aussi à
faciliter la mise en œuvre de l’Histoire des arts. Les documents doivent permettre aussi
d’interroger la notion de cité et de panhellénisme.
Les élèves pourront travailler sur des documents aux supports variés : textes avec
certains documents-sources (« La cité grecque et son territoire » d’après Aristote, Politique, VII, 5-6 (doc. 4 p. 27) par exemple), pièces de monnaies, vases, photographies de
vestiges archéologiques, reproductions de statues, mais aussi reconstitutions de monuments… Ces documents permettent une lecture à plusieurs niveaux par les élèves. Leur
regroupement permet de les mettre en perspective, dans la logique des problématiques
adoptées. Ainsi, l’élève peut établir un lien entre les vestiges archéologiques du site de
Delphes et la reconstitution qui en est faite à travers une illustration.
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FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
❸ Les objectifs pédagogiques
La réponse aux problématiques posées (Pourquoi les cités sont-elles les foyers de la civilisation grecque ? Qu’est-ce qui fait l’unité du monde grec à l’époque archaïque ?) s’établit
à travers l’étude des documents et des leçons. Cependant, les démarches visent surtout à
mettre en œuvre les objectifs en termes de capacités : « raconter » et « décrire ». Ainsi,
l’étude du dossier thématique consacré à la fondation de la colonie de Cyrène (p. 28-29)
et la leçon intitulée « Le monde grec : un monde de cités » (p. 26-27) doivent conduire
l’élève à pouvoir raconter la colonisation grecque archaïque en utilisant une carte et
un document sur la fondation de Massalia (exercice D p. 39). Cet exercice est conduit
de manière progressive en permettant à l’élève de rappeler la définition d’une colonie,
de repérer sur la carte les deux vagues de colonisation archaïque, puis de repérer dans
un texte les moyens de transport et l’accueil qui est fait aux colons, pour enfin finir sur
une définition du mot métropole.
Ces différentes activités, doivent permettre aux élèves de découvrir les caractéristiques essentielles du monde grec.
❹ Progression pédagogique possible
❒ 1re séance – À partir de la page d’ouverture du thème, le professeur peut demander aux élèves d’observer les documents 1 et 3, en relation avec la carte de la double
page précédente (« Le rayonnement de la civilisation grecque antique »). L’omphalos
était une pierre placée dans le sanctuaire de Delphes, centre du monde ; les bateaux de
commerce mettent en relation les différentes cités grecques. Se pose alors la question
de l’unité de ce monde et de la notion de panhellénisme. Les mythes communs sont des
éléments essentiels de la cohésion de la civilisation grecque. Un travail cartographique
pourra être envisagé.
❒ 2e séance – Réactivation des mythes communs, éléments essentiels de la cohésion
de la civilisation grecque. Utilisation du dossier découverte sur l’Iliade et l’Odyssée,
fondement de l’éducation des Grecs. Les réponses aux questions doivent permettre de
rédiger un résumé.
❒ 3e séance – La séance commence par l’étude du dossier thématique sur la fondation de la colonie de Cyrène. Puis, le professeur peut mettre les élèves en activité sur
les questions 2 et 3 de l’ensemble documentaire lié à la leçon 1. Les réponses apportées
par les élèves doivent permettre de rédiger un résumé sur les caractéristiques des cités
grecques.
❒ 4e séance – L’étude de l’ensemble documentaire lié à la leçon 2 (« Un monde aux
valeurs communes ») doit permettre d’aborder l’unité religieuse et de pratique sociale
des Grecs. On pourra s’aider des réponses aux questions pour bâtir un résumé.
❒ 5e séance – On pourra choisir d’exploiter soit le dossier thématique sur Delphes,
soit celui sur Olympie. Dans chaque exemple, la dimension mythologique et panhellénique est très présente. Seule change l’activité : consultation oraculaire à Delphes,
concours sportifs à Olympie. On pourra s’aider des réponses aux questions pour bâtir
un résumé.
❒ 6e séance – Lecture du récit d’histoire sur le mythe d’Orphée et d’Eurydice et étude
de l’organisation du royaume des morts sous forme de schéma, avec rappel des éléments
religieux tels que : dieu, déesse, héros, sacrifice.
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FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
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III - LES RESSOURCES DOCUMENTAIRES
☛ Bibliographie pour le professeur
M.-C. Amouretti et F. Ruzé, Le monde grec
antique, Hachette Supérieur, 2003.
■ P. Schmitt-Pantel et C. Orrieux, Histoire
grecque, PUF, 2004.
■
J.-C. Poursat, La Grèce Préclassique, Des
Origines à la fin du VIe siècle, Nouvelle Histoire
de l’Antiquité, 1, Point Seuil, 1995.
■
☛ Ressources pour la classe et les élèves
J.-P. Adam, Au temps du miracle grec,
collection « voir l’histoire », Fleurus, 2008.
■ M.-T. Davidson, Sur les traces… des dieux
grecs, Gallimard Jeunesse, 2005.
■ H. Montardre, La Grèce ancienne, collection «
Les Encyclopes », Milan Jeunesse, 2007.
■
C. Poudazoux et F. Mansot, Contes et
légendes de la mythologie grecque, Nathan,
1998.
■
☛ Liens Internet utiles
www.louvre.fr : site du musée du Louvre
(Paris).
■
■ www.perseus.tufts.edu/hopper : site de
Perseus.
☛ Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi
Carte animée : Le rayonnement de la
civilisation grecque antique (doc. p. 20).
■ Une activité Tice : Homère sur les traces
d’Ulysse (site de la BNF).
■ Une activité complémentaire classe : L’Iliade
et l’Odyssée.
■ Diaporamas : Un hoplite (doc. 1 p. 26) ; Des
dieux, des déesses et des héros (doc. 3 p. 31) ;
L’une des épreuves sportives (doc. 4 p. 35).
■ Du document au croquis : Le sanctuaire
d’Apollon (docs. 5 et 6 p. 29) ; Le fronton du
temple de Zeus à Olympie (doc. 1 p. 34).
■
Iconographie didactique : Le sanctuaire
d’Olympie au Ve siècle av. J.-C. (doc. 2 p. 34)
■ Texte lu : le mythe d’Orphée et d’Eurydice
(p. 36).
■ Lecture d’image : Orphée et Eurydice (1820)
par le peintre français Michel Martin Drolling
(p. 37).
■
☛ Les passerelles avec les fichiers d’activités
a) Fiches « savoirs » :
■
La Grèce : cités, mythes, panhellénisme.
b) Fiches « régions » :
Découvrir des collections grecques : le musée
de Laon (Aisne) (Fichier Nord – Est).
■ Visiter un musée d’art antique : le musée des
Beaux-arts d’Agen (Lot-et-Garonne) (Fichier
Grand Ouest).
■
32
AU
FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
Découvrir un site antique et un musée
départemental : Aléria (Haute-Corse) (Fichier
Midis – Corse).
■ Découvrir une collection d’antiquités
grecques : site du musée du Louvre (Fichier
Outre-Mer).
■
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
IV - CORRIGÉS DES QUESTIONS ET DES EXERCICES
la tête ; ce casque est surmonté d’un cimier et d’un
panache de crin qui donne un aspect impressionnant
à l’hoplite. Il protège également son corps avec un
grand bouclier de bois recouvert de bronze et attaque
ses ennemis avec une lance.
2. On voit que cette pièce appartient aux habitants
de la cité d’Athènes à cause des trois éléments gravés
dessus :
– la feuille d’olivier donnée à Athéna (déesse protectrice de la cité) à Athènes ;
– la chouette, symbole d’Athéna ;
– et surtout, les trois premières lettres du mot « Athènes ».
DOSSIER DÉCOUVERTE :
L’Iliade et l’Odyssée, fondement de
l’éducation des Grecs (p. 24-25)
◗ Homère, le professeur de la Grèce
1. Environ trois siècles séparent Homère (situé au
milieu du VIIIe siècle, soit 750) du sculpteur qui l’a
représenté au Ve siècle (entre 500 et 401).
2. Selon Platon, il faut étudier l’œuvre d’Homère car il
a été le professeur de la Grèce, chargé de l’éducation
des hommes et « qu’il mérite qu’on l’étudie et qu’on
règle toute sa conduite selon ses préceptes ».
◗ L’Iliade, un combat entre héros
3. Achille, Hector, Patrocle et Andromaque sont des
héros grecs qui ont participé à la guerre de Troie.
Achille et Patrocle sont des Achéens (des Grecs) ; Hector et sa femme Andromaque, des Troyens.
4. Andromaque demande à Hector de rester auprès
d’elle et de son fils, car il va mourir au combat et qu’il
fera d’elle une veuve et de son fils, un orphelin.
5. Hector doit aller combattre car il a honte de
demeurer chez lui comme un lâche, loin de la bataille.
Comme tout guerrier grec, il sera glorifié par la belle
mort, celle qui est trouvée au combat. Le combat est
« héroïque » car il place Hector « au premier rang »,
et que cela lui permet d’acquérir une grande gloire, à
lui et à son père.
◗ L’Odyssée ou le retour d’Ulysse dans son
palais
6. Ulysse (Odysseus en grec) est un Achéen qui en
rentrant chez lui, dans l’île d’Ithaque, connaît toute
une série d’aventures relatées dans l’Odyssée. Dans
cette scène, il affronte les Sirènes qui tentent de l’envoûter pour que le bateau fasse naufrage.
7. Pénélope, la femme d’Ulysse, l’a attendu dix ans :
c’est le temps que dura la malédiction de Poséidon, le
dieu de la mer.
◗ La cité : une ville, un territoire et des frontières
3. Une cité grecque se compose d’une ville, d’une
acropole et d’une agora, ensemble protégé par des
remparts. Elle est entourée d’une campagne possédant des champs cultivés et de petits villages disséminés autour. Enfin, elle possède un port qui lui permet de faire du commerce.
◗ La cité : un modèle développé outre-mer
4. Le territoire d’une cité doit pouvoir être facile à
défendre : la ville doit donc être située en hauteur
par rapport aux campagnes et petits villages environnants. Elle doit également être reliée à tous les
points du territoire et posséder un accès à la mer pour
« s’assurer la sécurité et l’abondance ».
5. La pièce b appartient à la cité de Métaponte en Italie du Sud et la pièce c, à la cité de Syracuse, en Sicile.
La première pièce nous apprend que Métaponte est
une riche cité agricole et la seconde, que Syracuse est
une riche cité guerrière qui a permis de coloniser la
Sicile.
DOSSIER THÉMATIQUE :
la fondation d’une colonie : Cyrène
LEÇON 1 :
(p. 28-29)
Le monde grec : un monde de cités
◗ Le départ pour la nouvelle colonie
(p. 26-27)
◗ Les cités : des communautés de citoyens
1. Un hoplite est un soldat grec combattant à pied
et collectivement sur le champ de bataille. Il est vêtu
d’une tunique courte, d’une cuirasse qui protège son
torse et de jambières en métal. Sa tête est protégée
par un casque en métal qui lui recouvre presque toute
AU
1. Cyrène se trouve en Afrique du Nord, dans l’actuelle
Libye, sur les bords de la mer Méditerranée. Théra, qui
est la cité qui a fondé Cyrène, est appelée métropole
ou « cité-mère ».
2. Battos est un Théréen, c’est-à-dire un citoyen de
Théra, une île de la mer Égée. Il part s’installer en
Libye.
FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
33
◗ Une riche cité
4. Le silphion (ou silphium), plante rare qui servait à
faire des parfums, des vinaigres réputés et des médicaments, fait la richesse de Cyrène.
5. C’est le roi de Cyrène, successeur de Battos (ici le
Battiade Arcésilas II), qui contrôle le commerce du silphion dont il a le monopole.
◗ Une ville construite autour du sanctuaire
d’Apollon
5. Les Cyrénéens ont bâti un temple dédié à Apollon
en souvenir de l’oracle d’Apollon Pythien qui, à Delphes, leur ordonna d’aller s’installer en Cyrénaïque.
6. Les principaux bâtiments du sanctuaire d’Apollon
à Cyrène sont, outre le temple d’Apollon, le temple
d’Artémis, sa sœur, la fontaine d’Apollon (il y en a une
aussi à Delphes), l’autel d’Apollon qui est nécessaire
pour les sacrifices et le théâtre.
◗ Pour résumer
➨ En 631 av. J.-C., le roi Battos, sur l’ordre d’Apollon,
4. La scène représentée est un banquet. Il s’agit de
la partie du banquet que l’on appelle symposion : le
banquet à boire, où l’on grignote quelques aliments
et où l’on discute entre hommes. Les femmes sont
des courtisanes présentes pour distraire les hommes, notamment par des chants, de la musique, de
la danse…
5. Les vases qui servaient à mélanger l’eau et à servir le vin portent des représentations de scènes de
banquet : par exemple les cratères, ou les coupes à
boire. On peut les admirer dans des musées (et pas
seulement au Louvre).
DOSSIER THÉMATIQUE :
Un sanctuaire panhellénique : Delphes
(p. 32-33)
fonde la cité de Cyrène, sur les bords de la Méditerranée, en actuelle Lybie.
◗ Un mythe fondateur
➨ Les colons construisent la ville autour du sanc-
1. Le sanctuaire de Delphes est consacré à Apollon
Pythien. Sur la pièce est représentée la partie du
mythe où Apollon tue le serpent Python avec son arc
et sa flèche. Les deux créatures se disputent le trépied,
c’est-à-dire, symboliquement, l’oracle de Delphes.
tuaire d’Apollon ainsi que de nombreux autres bâtiments qui lui sont dédiés à lui et à sa sœur : une fontaine, un temple, un autel, un théâtre…
➨ Cette cité se développe grâce à une plante rare
appelée silphion (ou silphium) et exportée dans toute
la Méditerranée. C’est le roi de Cyrène qui contrôle
le commerce de cette plante médicinale et en a le
monopole.
LEÇON 2 :
Un monde aux valeurs communes
(p. 30-31)
◗ Une langue et des dieux en commun
1. Les points communs à tous les Grecs sont, selon
Hérodote, la langue, les sanctuaires, les sacrifices et
les mœurs.
2. Homère nomme Zeus le « Père des dieux et des
hommes ». C’est Poséidon qui tend des pièges à
Ulysse lors de son retour à Ithaque. Héraklès est un
héros car il est le fils d’une mortelle, Alcmène, et d’un
dieu, Zeus.
◗ Des sanctuaires panhelléniques
3. Ces tablettes de plomb, dites oraculaires, ont été
retrouvées dans le sanctuaire de Zeus à Dodone,
en Épire (au nord-ouest de la Grèce). L’inscription
s’adresse à Zeus qui répond par le bruit des feuilles
du chêne situé dans son sanctuaire et qu’interprètent
les prêtres.
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◗ Une même éducation et un même mode de
vie
AU
FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
◗ La consultation de la Pythie
2. La Pythie est une prophétesse, qui prête sa bouche
aux mots prononcés par Apollon. Les réponses données s’appellent des oracles.
3. Le terme « ambigu » se dit d’une réponse qui n’est
pas claire. Apollon s’appelait ainsi (loxias en grec) car
ses oracles pouvaient être interprétés de plusieurs
façons. Voir ce qui arriva à Crésus (doc. 3 p. 32).
◗ Un sanctuaire pahellénique
4. A = le théâtre ;
B = le temple d’Apollon ;
C = le stade ;
D = un trésor (petit bâtiment qui à la forme architecturale d’un temple mais qui, au lieu d’abriter une
statue de culte, contient diverses offrandes précieuses, consacrées par des cités grecques et des barbares).
5. Le théâtre servait aux jeux et concours musicaux
qui se déroulaient tous les quatre ans en l’honneur
d’Apollon. Les très nombreux trésors sont des offrandes des Grecs et des Barbares. On venait de très loin
honorer le dieu de Delphes.
◗ Pour résumer
➨ Le sanctuaire de Delphes est consacré au dieu
Apollon Pythien.
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
➨ La Pythie, prophétesse d’Apollon, y donnait les
réponses du dieu, réponses appelées oracles. Ces
dernières pouvaient être interprétées de différentes
façons.
vier comme récompense. Il est en plus chanté par
Pindare. Et enfin, dans sa cité, il a pu recevoir des honneurs plus grands (de l’argent, la nourriture à vie, une
statue…).
➨ C’est un sanctuaire panhellénique car il attirait
tous les Grecs et les barbares. Ils venaient assister
tous les quatre ans aux jeux en l’honneur d’Apollon
et lui déposer de nombreuses offrandes.
RÉCIT D’HISTOIRE :
Le mythe d’Orphée et d’Eurydice
(p. 36-37)
DOSSIER THÉMATIQUE :
➨ La région de Thrace se situe au nord-ouest du
Des jeux panhelléniques à Olympie
Péloponnèse.
Un mythe est un récit sur les dieux, les déesses ou les
héros. L’ensemble de ces récits forme la mythologie.
(p. 34-35)
◗ Pélops, un héros fondateur à Olympie
➨
1. Le fronton évoque la course de char légendaire qui
opposa Pélops au roi Oenomaos, père de la jeune fille
qu’il voulait épouser. Tous les prétendants mourraient
dans la course de char qui les opposait au roi : Oenomaos avait des chevaux immortels. Pélops parvint à
soudoyer le cocher Myrtlos qui scia l’essieu du char
du roi. Il gagna ainsi la course et épousa Hippodamie.
◗ Un sanctuaire panhellénique
2. Le sanctuaire d’Olympie est consacré à Zeus Olympios (Olympien).
3.
Activités religieuses Activités sportives
Première
journée
Sacrifice, procession,
serment des athlètes : Altis (sanctuaire
de Zeus), autour de
l’autel (5)
Serment des athlètes : conseil olympique (6)
Deuxième
journée
Course à pied et
course en arme :
stade (2)
Troisième
journée
Lutte, pugilat, etc :
palestre (9)
Quatrième
journée
Penthathlon : stade
(2) et palestre (9)
Cinquième
journée
Course de chevaux et
de chars : hippodrome (3)
Sixième
journée
Remise des récompenses, procession et
sacrifice : Altis, autour
de l’autel (5)
◗ Des concours sportifs et des vainqueurs
4. L’épreuve représentée sur ce vase grec est le pancrace (combat au corps à corps).
5. Le vainqueur est Agésidamos, un citoyen de Locres
(en Italie du Sud). Il reçoit une simple couronne d’oli-
AU
Personnages du mythe
Fonction
Orphée, fils du roi de Thrace, Aède (poète grec)
Oeagre, et de la Muse
Calliope
Eurydice
Nymphe
Aristée
Dieu champêtre
Hadès et Perséphone
Dieu des Enfers et sa femme
Charon
Le Passeur du Styx
Cerbère
Le chien gardien des Enfers
Hermès
Conducteur des âmes aux
Enfers
➨ Le tableau intitulé Orphée et Eurydice du peintre français Michel Martin Drolling représente trois
personnages du mythe lu précédemment. Il correspond au passage du texte suivant : « Parvenu à
la lumière du jour, il se retourna pour s’assurer
qu’Eurydice le suivait toujours. Erreur fatale ! Eurydice
n’avait pas encore franchi le seuil du royaume
des Ombres. Elle disparut à jamais, emportée par
Hermès. » (l. 32-34). Au premier plan, on peut en
effet voir Orphée (1) qui essaie de retenir Hermès
(3). Ils sont tous les deux facilement identifiables du
fait de leurs attributs : la lyre d’Orphée git sur le sol
et Hermès porte une sorte de casque ailé (pétase) et
son caducée. Eurydice, quant à elle, est représentée
avec une couronne de fleurs et un vêtement blanc
vaporeux. La limite entre le royaume des morts et
le royaume des vivants est symbolisée par un jeu de
couleurs et de lumières : l’arrière-plan est dans des
tons noirs et rouges (on peut d’ailleurs apercevoir en
bas à gauche Charon le passeur dans sa barque) qui
évoquent l’Enfer alors que le devant du tableau est
beaucoup plus lumineux. Si Orphée se trouve dans
la lumière (vivant), Hermès et Eurydice sont dans
l’ombre, c’est-à-dire plus tournés vers le royaume
des morts.
FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME
35
EXERCICES : (pages 38-39)
A. Connaître et utiliser les repères
1. – 1200 : date approximative de la Guerre de Troie ;
– 776 : date des premiers jeux olympiques ;
– 480 : date de la bataille de Salamine.
2. – 1200 : extrême fin du XIIIe siècle avant J.-C. ;
– 776 : VIIIe siècle avant J.-C. ;
– 480 : Ve siècle avant J.-C.
3. a) A = mer Méditerranée ; B = mer Égée.
b) 1 = Asie mineure ; 2 = Péloponnèse.
c)
d)
C. Expliquer l’organisation d’une cité
1. Sur le territoire de la cité on trouve une ville, avec
au centre une acropole et une agora. Autour des remparts de la ville, dans la campagne, on trouve des villages. Parfois, la cité possède un port.
D. Raconter la colonisation grecque à l’époque
archaïque
➨ Pour commencer
1. La colonie est une cité nouvelle fondée par les
Grecs et installée en territoire non grec.
➨ Pour continuer
2. Les cités fondées durant la première période de
colonisation (milieu du VIIIe – VIIe siècles av. J.-C.)
se situent au nord de la mer Egée, au sud de l’Asie
mineure, au sud de l’Italie et à l’est de la Sicile ; les
cités fondées pendant la deuxième période de colonisation (milieu VIIe – VIe siècle av. J.-C.) se situent au
nord de la mer Egée, autour de la mer Noire, en Libye,
au sud de l’Italie et à l’ouest de la Sicile, au sud de la
France et au sud de l’Espagne.
3. Un groupe de Phocéens a quitté sa cité d’origine à
cause de l’exiguïté et de la maigreur de leur territoire.
Ils sont partis sur la mer, par bateaux. Ils fondèrent
une cité sur le territoire des Ségobrigues : Massalia.
➨ Pour finir
4. L’Iliade et l’Odyssée sont les deux œuvres qui sont
apprises par les enfants grecs, dans le cadre de leur
éducation. L’auteur en est peut-être Homère.
4. Phocée est la métropole de Massalia : c’est la citémère (métro-polis en grec) d’où viennent les colons
qui fondent une cité-fille.
B. Identifier des divinités et un mythe sur un
vase grec
1. Héraklès et Apollon se disputent le trépied de Delphes, sur lequel on pense que la Pythie s’asseyait pour
donner ses oracles. À la suite du refus de la Pythie
de le purifier, Héraklès cherche à prendre le trépied,
symbole ultime de l’Apollon Pythien.
2.
Noms
36
Qualité
Symboles
Fonctions principales
Apollon
Dieu
Carquois
Associée au soleil,
protège les poètes,
les musiciens mais
peut apporter la
maladie.
Athéna
Déesse
Casque et
lance
Associés à la sagesse.
Artémis
Déesse
Arc et flèche Associée à la lune,
protège les chasseurs
et les jeunes filles.
Héraklès
Héros
Massue
AU
FONDEMENT DE LA
GRÈCE :
Associé à la force.
CITÉS, MYTHES, PANHELLÉNISME

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