Œdipe Roi chez Sophocle et Pasolini
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Œdipe Roi chez Sophocle et Pasolini
Œdipe Roi chez Sophocle et Pasolini Table des matières Introduction..........................................................................................................................................2 1) Pourquoi ces œuvres au programme de terminale ? Le Bulletin Officiel...................................2 2) L’œuvre en contexte : Sophocle et la tragédie antique................................................................3 3) L’œuvre en contexte : Pasolini ou le « cinéma de poésie ».........................................................4 1) Les visées de Sophocle et Pasolini...................................................................................................7 I Deux visées : une réflexion sur le pouvoir // réflexion autobiographique (voir cours weblettres) .........................................................................................................................................................7 2) La composition des 2 œuvres.........................................................................................................10 3) Le chœur dans les deux œuvres.....................................................................................................12 I Remarques générales sur le choeur dans l'Antiquité...................................................................12 II Comment le personnage du chœur est-il transposé dans le film de Pasolini ?..........................13 III Le chœur dans le film et la tragédie..........................................................................................14 Conclusion / prolongement : la musique dans le film...................................................................15 4) Le titre + les noms..........................................................................................................................16 5) le pouvoir politique........................................................................................................................19 6) Voir et savoir..................................................................................................................................22 I Voir ou ne pas voir, telle est la question chez Sophocle (Atlande, p.172)...................................22 II Pasolini : Oedipe ou le héros du refus de savoir........................................................................24 6) Voir et savoir (doc élève)................................................................................................................25 I Voir ou ne pas voir, telle est la question chez Sophocle (Atlande, p.172)...................................25 II Pasolini : Oedipe ou le héros du refus de savoir........................................................................26 7) Jocaste............................................................................................................................................29 1) Rôle dramatique.........................................................................................................................29 2) Un personnage tragique.............................................................................................................29 3) Figure maternelle : mère incestueuse........................................................................................30 8) Les figures paternelles....................................................................................................................33 9) Tirésias (Atlande + annales)...........................................................................................................35 10) L'espace........................................................................................................................................37 11) Le tragique....................................................................................................................................40 12) le spectaculaire et la violence.......................................................................................................42 Correction du bac blanc......................................................................................................................46 13) Le mythe.......................................................................................................................................48 AP.......................................................................................................................................................48 Introduction 1) Pourquoi ces œuvres au programme de terminale ? Le Bulletin Officiel Distribuer et commenter l'extrait du BO. Œuvres : - Œdipe roi, de Sophocle (édition au choix du professeur). - Œdipe roi, de Pier Paolo Pasolini, film italien, 1967 (édition au choix du professeur). Le programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Littérature et langages de l'image » vise à « conduire les élèves vers l'étude précise des liens et des échanges qu'entretiennent des formes d'expression artistiques différentes ». L'inscription au programme de la tragédie de Sophocle Œdipe roi (~425 av. JC) et de la version filmique qu'en a donnée Pier Paolo Pasolini (1967) met en jeu les relations entre littérature et langage cinématographique. La pièce de Sophocle et le film de Pasolini relèvent à l'évidence de la relation d'adaptation. La lecture croisée de l'un et de l'autre, recourant aux outils d'analyse adéquats à chacun, permettra aux élèves d'apprécier les œuvres « dans la double perspective de leur singularité et de leur intertextualité ». Avec Œdipe roi, Sophocle ouvre une nouvelle ère du tragique, dont les conflits ne jouent plus seulement entre l'humain et des forces divines, mais aussi entre le sujet et sa propre conscience, faisant surgir ainsi l'individu au cœur de la cité. L'Œdipe roi de Pasolini s'affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle. Emblématique du « cinéma de poésie » théorisé par le réalisateur, le film fait de la tragédie antique l'archétype d'un questionnement sur soi, qui met aussi en jeu l'énigme de l'identité créatrice. Doublement dépaysée dans le temps et dans l'espace, la pièce y est enchâssée dans une fable autobiographique qui la réinterprète à la lumière des thèses freudiennes sur le « complexe d'Œdipe ». De la cristallisation initiale à la sublimation finale, le film relate un parcours initiatique dont la tragédie grecque retrace, en abyme, la préhistoire. Traitée sur un mode onirique, la pièce de Sophocle s'inscrit dans le film à la manière d'un scénario inconscient et archaïque, dans lequel symboles et silences sont aussi signifiants que les mots. À la fois autoportrait et figure légendaire, le héros tragique devient, comme dans la pièce antique, le vecteur impersonnel d'une interrogation sur la condition humaine, dont la portée universelle est clairement signifiée par le syncrétisme culturel qui caractérise le choix des décors, des costumes et de la musique. La tragédie antique se fait aussi, conformément à sa fonction originelle, l'instrument d'une mise en question du présent. La transposition de la pièce de Sophocle dans un univers « primitif » et « barbare » traduit, chez Pasolini, une nostalgie du sacré, dont l'oubli ou la négation fonde le tragique moderne. L'épilogue du film, inspiré par Œdipe à Colonne, l'infléchit en effet vers une réflexion sur le collectif, de nature politique, qui tout à la fois rappelle l'origine de la tragédie et appelle une réflexion sur le rôle de l'homme, et plus particulièrement de l'artiste, au sein de la cité. → tragédie grecque de Sophocle. Oedipe Roi comme modèle du genre. → cinéma de Pasolini : demande un effort. Pas de gommage de l'altérité mais au contraire, il accentue cette distance qui nous sépare de Sophocle. → 2 visions de l'histoire d'Oedipe. → à replacer dans le contexte social, politique, religieux et esthétique → questionnement de l'image visuelle et image mentale. Dimension visuelle (donc spectaculaire) → procédés d'écriture ? Ecriture filmique 2) L’œuvre en contexte : Sophocle et la tragédie antique 2.1. Qu'est-ce que la tragédie ? (fiche de synthèse) 2.2. Entrer dans l’œuvre : questionnaire à partir de l'interview de Vernant 1/ Que signifie « Labdacos » ? 2/ Quelle est la faute de Laïos ? Quelle est sa malédiction ? 3/ Quels sont les deux sens d’ « Œdipe » ? 4/ En quoi peut-on dire qu’Œdipe réalise l’énigme de la Sphinge ? 5/ Quelle est sa fin ? 6/ Quelles sont les questions existentielles posées par le mythe ? 7/ En quoi l’Œdipe présent chez Homère est-il différent de celui de Sophocle ? 8/ Pourquoi Vernant critique-t-il l’interprétation de Freud ? 2.3. Entrer dans l’œuvre : questionnaire de lecture 1- Quels sont les différents personnages présents dans la pièce de Sophocle ? Présentez chacun en quelques lignes (nom, statut, fonction). 2- À l'aide de votre lecture de la pièce, dites pourquoi on peut dire qu' Œdipe roi est à la fois a) une méditation sur la condition humaine ; b) une réflexion sur le pouvoir ; c) une intrigue policière. 3- Œdipe roi est un des plus grands modèles de la tragédie grecque, donc la tonalité tragique y prédomine. Quels passages, cependant, introduisent dans cette pièce, a) des aspects comiques (ou une note comique) ? b) des aspects poétiques (ou une note poétique) ? 3) L’œuvre en contexte : Pasolini ou le « cinéma de poésie » 3.1. Enquête sur l'assassinat de Pasolini 3.2. Visionnage du film 1/ Quelles sont les deux grandes époques présentes dans le film ? Comment le découpent-elles ? Justifiez ce choix de Pasolini. 2/ Comment Pasolini ménage-t-il des liaisons et des effets de répétition entre ces parties ? 3/ Quels éléments du mythe reprend-il ? Délimitez les moments précis où la pièce de Sophocle est transposée. 4/ Quelles sont les différences de caractère entre l’Œdipe de Sophocle et l’Œdipe de Pasolini ? 5/ Relevez les différentes coiffes portées par Œdipe et commentez-les. 6/ Comment la Pythie et le Sphinx sont-ils représentés ? 7/ Comment le chœur est-il présent dans la transposition de la pièce ? 8/ Quel moment dans le mythe d’Œdipe a été totalement inventé par Pasolini ? 9/ Quelles scènes ont été rajoutées lors de la transposition de la pièce ? Pourquoi ? 10/ En vous aidant de la biographie de Pasolini, expliquez pourquoi il déclarait que c’était là « son film le plus autobiographique. » 1/ Quelles sont les deux grandes époques présentes dans le film ? Comment le découpentelles ? Justifiez ce choix de Pasolini. Années 20 en Italie, hors temps, archaïque, au Maroc. But : montrer l'universalité du mythe + retour à l'archaïsme perdu en occident à cause du capitalisme et société de consommation. Lien entre existence individuelle et archétype mythique. Dans Cahiers du cinéma : « Je raconte ma vie, mythifiée, naturellement, rendue épique par la légende d'Oedipe ». 2/ Comment Pasolini ménage-t-il des liaisons et des effets de répétition entre ces parties ? Liaisons : la flûte et la musique qui permet de passer du fragment 1 au second. La reprise des acteurs. Gros plans sur Jocaste et mère qui expriment joie et peine en mêle temps. Des motifs qui se retrouvent : les pieds, l'aveugle, la flûte… des gestes : se modre la main. Se cache les yeux (enfant face à son père // Oedipe après la Pythie ou pour les carrefours). Motifs du corps : les pieds et les yeux se retrouvent dans les 2 époques. Scène où mère/Jocaste joue et court avec ses amies. Flûte : l'instrument du théâtre antique car accompagnait les choeurs, mais aussi symbole de celui qui a compris le destin : « Ton chant te place au-delà du destin » (carton, Oedie à Tirésias). 3/ Quels éléments du mythe reprend-il ? Délimitez les moments précis où la pièce de Sophocle est transposée. La tragédie de Sophocle : la peste, l'enquête, la double fin tragique pour Jocaste et lui. 43 minutes sur 1H40, un peu moins de la moitié. 4/ Quelles sont les différences de caractère entre l’Œdipe de Sophocle et l’Œdipe de Pasolini ? Sophocle : hybris et orgueil VS Paso où il a peur (main mordue). Tricheur (disque) + très violent. Mais ne se réhouit pas de la mort de Polybe comme chez Sophocle. Paso : un Oedipe + humain et + amoureux (mélange avec point de vue indirect libre : ce que Pasolini nomme « une subjectivité indirecte libre »). On voit souvent les faits à travers le regard d’Œdipe (flous, éblouissement), le spectateur est ici plus proche d’un Œdipe plus humain et plus amoureux (cf nombreuses scènes d’intimité avec Jocaste qu’il nomme même « mère » dans la dernière…). 5/ Relevez les différentes coiffes portées par Œdipe et commentez-les. Cf lettres volées 6/ Comment la Pythie et le Sphinx sont-ils représentés ? Masques. Mélange Afrique + théâtre antique. Pythie : pas du tout conforme à tradition antique. Voix masculine et jambes poilues… Sorte de tête mais avec bouche ouverte au niveau du sexe. Etre androgyne : cf questionnement identité sexuelle de Pasolini ?! Lecture autobiographique. Nouvelle énigme : celle de la sexualité. Fin : apparition du messager (Angelo) : acteur est l'amant de Pasolini. 7/ Comment le chœur est-il présent dans la transposition de la pièce ? Chants traditionnels ou danse. Ou bien groupes de personnages. Chants dont on ne comprend pas les paroles mais qui traduisent une émotion. 8/ Quel moment dans le mythe d’Œdipe a été totalement inventé par Pasolini ? Scène avec Jocaste sur son enfance a lieu avt chez Pasolini. A lieu avt la scène de révélation mais il semble avoir déjà compris inconsciemment car l'appelle « mère ». Des ellipses : ellipse sur l'origine d'Oedipe / les 20 ans d'Oedipe sur le trône : on passe directement de la nuit de noce à la peste. Chez Paso : la peste comme conséquence parricide et inceste. Chez Sophocle, seule csqce du parricide. Paso : encore une fois union incestueuse puis crémation des morts. Ellipse : confrontation Créon et Oedipe entrecoupée par Oedipe et Jocaste faisant l'amour. Vision décousue. Chaos < inceste Le cinéaste ne semble enfin pas accorder d’importance à un point qui sera précisément au centre de l’enquête de l’Œdipe de Sophocle : par combien d’hommes Laïos a-t-il été tué (cf fin de l’épisode 2) ? Créon lui affirme qu’il fut tué par un voyageur, Jocaste plus tard par « une bande de bandits »… L’Œdipe de Pasolini ne s’en inquiète pas. Mort de Jocaste : préparée chez Sophocle. Chez Paso : seul le regard après avoir joué avec les servantes. → Adaptation peut être pas si fidèle. Des lacunes, des ellipses, des « trous ». 9/ Quelles scènes ont été rajoutées lors de la transposition de la pièce ? Pourquoi ? Scène avec les servantes quand elles jouent dehors. Sorte de retour à l'enfance. Echo à partie contemporaine. l’inverse de Sophocle, Pasolini nous montre souvent le couple Jocaste-Œdipe dans l’intimité. Leur amour sincère et tendre est mis en valeur, ce qui suscite la pitié. Rencontre avec jeune femme dans le labyrinthe (cf lettres volées). Dimension autobiog : semble plus intéressé par les jeunes hommes à qui il a prêté son chapeau... 10/ En vous aidant de la biographie de Pasolini, expliquez pourquoi il déclarait que c’était là « son film le plus autobiographique. » Père militaire qu'il déteste. Fait des études à Bologne en philologie. Dit aux Cahiers du cinéma : « l'enfant du prologue, c'est moi, son père est mon père, officier d'infanterie, et sa mère, une institutrice, c'est ma mère ». Musique : militaire pour le père // quatuor de Mozart pour mère. A la fin, le même quatuor rejoué. Musique militaire présente mais lointaine. A la fin, sortie d'une usine, partage le sort des ouvriers cf marxisme de pasolini. 3.3. Quelques remarques à propos du film (Atlande) – un film au carrefour des aspirations de Pasolini : cinéma, littérature, mythe, ethnologie – dimension autobiographique avec père brutal et peu aimé et une mère aimée. Il la fait jouer dans certains de ses films. – Pasolini tjrs opposé à ce qui, politiquement ou économiquement, contribue a uniformiser la société italienne (fascisme ou capitalisme avec société consommation des années 60). « Révolution anthropologique » : ce que la dictature fasciste n'avait pas réussi à obtenir en terme de normalisation des comportements, des âmes, le capitalisme marchand, sous le visage trompeur d'un hédonisme de masse, et avec l'aide de la télévision qui se répand dans tous les foyers, va finir par l'obtenir. Modèle unique petit bourgeois, méprisant et malheureux. – Oedipe Roi africain : archaïque et barbare. – Dans 60 is, Pasolini voyage dans le tiers monde car lieux encore préservés du capitalisme. Proche Orient, Inde, Afrique. Il s'y rend pour retrouver son propre monde. Désir paradoxal de trouver dans l'archaïque et l'ailleurs les moyens d'une résistance à un capitalisme en voie de mondialisation accélérée. – « Trilogie antique » : Oedipe Roi en 1967, Médée en 1969 et Carnet de notes pour une Orestie africaine (mais le film ne voit jamais le jour). Adaptation de Sophocle, Euripide et Eschyle. → le détour par l'ailleurs n'est pas du tout un moyen de fuir le présent et les conflits propres à l'époque mais, au contraire, pasolini passe par ces mythes pour les mettre en opposition avec la modernité occidentale. – Pasolini distingue 4 fragments dans son film (il le dit lui-même dans ses entretiens) : 1) Prologue inspiré de sa propre enfance, naissance dans l(Italie des années 20 2) Monde archaïque, mythe d'Oedipe (abandon sur le mont Cithéron → Sphinx → partage la couche de Jocaste) 3) La tragédie de Sophocle : la peste, l'enquête, la double fin tragique pour Jocaste et lui. 43 minutes sur 1H40, un peu moins de la moitié. 4) Epilogue contemporain à Bologne : Oedipe aveugle erre. Puis en lombardie pour finalement retrouver le pré où l'amenait sa mère lorsqu'il était enfant. – Réception : 1.8 millions d'entrée, assez bien. Eclectisme des costumes… Encadrement avec épisodes modernes critiqué (symbolisme trop lourd). – Vision freudienne : angoisse d'abandon (quand pleure pdt feu d'artifice et que ses parents dansent) – Triple dimension : autobiographique et psychanalytique / mythique et archaïque / politique 1) Les visées de Sophocle et Pasolini I Deux visées : une réflexion sur le pouvoir // réflexion autobiographique (voir cours weblettres) 1. Sophocle ou la tragédie du pouvoir 1.1 « La démesure enfante le tyran » p.101 - Deuxième stasimon - Créon dans Oedipe à colone et Créon dans Antigone : l'usure du pouvoir « Connais-toi toi même » et « Rien de trop » : devise du temple de Delphes ◦ Invitations à la tempérance et à l'humilité ◦ Prendre la mesure de soi-même par rapport aux dieux qui eux seuls savent tout◦ Connaître ses limites ◦ Eviter le pêché fatal de démesure (hybris) et son expression principale : la colère vis à vis d'autrui qui attire la colère des dieux , la némésis 1.2. La rivalité Oedipe / Créon : 2 conceptions du pouvoir Oedipe Créon - prologue : orgueil de l'intelligence (au lieu d'être celui qui sait et donne des réponses, il se pose comme celui qui pose des questions. Formule un interrogatoire sur les circonstances de la mort de Laios). Se pose comme celui qui va résoudre l'énigme de la mort de Laios // la Sphinx. Futur catégorique ; aucun doute sur son succès. p.62 « j'éclaircirai » - Créon sait se taire p.84, quand Oedipe est dans l'excès : il dit « j'aime à me taire sur ce que j'ignore ». Oedipe est sûr de sa lucidité et de sa légitimité qu'il ne prend pas le temps d'écouter les autres. - épisode 1 p.72 : Tirésias arrive et refuse de révéler la vérité à Oedipe. Oedipe développe immédiatement son hypothèse sans écouter dénégations de Tirésias ( la hâte à juger = travers du mauvais juge dans les textes antiques) . // le Coryphée p.87 « Juger en hâte n'est jamais sûr » - p.91 : magnanimité de Créon. Sens du pardon. Vertu nécessaire pour celui qui gouverne. - Créon est bien vu par le cheour : p.89 : « il n'était as un sot et son serment le grandit encore » - il respecte les oracles divins ? Homme prudent et réfléchi. - exagération d'Oedipe p.87 : « Je veux ta mort et non ton exil ». L'acte d'accusation est suivi d'une sentence très lourde. - avec Jocaste, Oedipe ramène une prophétie divine à à statut d'acte de trahison. p.93 « il m'a envoyé une canaille de devin, mais s'est gardé de se compromettre en parole » 2. Pasolini : une adaptation à visée autobiographique : une auto fiction très marqué par l'interprétation freudienne de la pièce de Sophocle La lutte pour le pouvoir n'intéresse guère le cinéaste. Ce qui focalise son attention, c'est sa relation à la mère 2.1. La place de la pièce dans le film dément le statut d'adaptation en tant que théâtre filmé – La pièce de Sophocle = Noyau – Prologue et épilogue contemporain du cinéaste ( Italie des années 30/ Italie des années 60 ) désignent au lecteur l'identité autobiographique du personnage d'Oedipe - Couple parental : Jocaste et Laïos = mêmes acteurs – Transition épilogue / socle mythique – Lien à l'identique entre la tragédie de Sophocle intégrée au socle mythique et l'épilogue : Franco Citti et le messager devenu Angelo + la flute – Réalisation du vœu d'Oedipe quand il rencontre pour la première fois Tirésias (Echange muet + intertitre) rejoint prophétie menaçante de Tirésias congédié : un accomplissement positif : le vœu d'Oedipe réalisé 2.2. La rivalité avec Créon fortement minimisée - Créon personnage veule ( transpiration de peur ) et secondaire : objet de la colère d'Oedipe plutôt que sujet d'une volonté propre. - Chapeau à l'identique que celui d'Oedipe Prince de Corinthe mais figurant muet à sa première apparition - Créon adopte le chapeau d'Oedipe comme Oedipe endosse la couronne de Laïos - Mais ce chapeau ailé, Oedipe y a renoncé en quittant Corinthe : indice de moindre importance d'une identification et donc d'une rivalité possible. - Il a été envoyé à Delphes, il se justifie devant Oedipe puis disparaît - Il n'accède donc pas au pouvoir dans le dénouement de l'adaptation de Sophocle 2.3. L'autofiction et le parcours psychanalytique : la traversée du complexe d'Oedipe – Genre associé à la quête identitaire et à la psychanalyse : l'histoire de la résolution de son complexe d'Oedipe par le passage à l'acte au lieu du renoncement – Prologue = Préhistoire de la conscience et ancrage du complexe d'Oedipe qu'il convient de résoudre pour se réconcilier avec soi-même – Partie mythique = « hallucinatoire » selon Pasolini – La réalisation du fantasme de l'enfant dans l'inconscient :Tuer le père et partager la couche de la mère – Onirisme/ rêve ou cauchemar : Brouiller la frontière entre rêve et réalité et égarer le spectateur – La scène de l'oracle = hallucinatoire ( solitude/ peuplement) – La séquence du meurtre de Laïos : dimension parodique et burlesque déréalisante (meurtre joyeux et facile) + lumière aveuglante et caméra en contre jour – La perte des repères ou le labyrinthe : les routes et les tours sur soi-même + le village labyrinthe avec apparition disparition sans causalité de la jeune fille nue – Cécité généralement associée à l'angoisse de castration dans une névrose en retour du passage à l'acte devient effective et heureuse : Le vœu d'Oedipe est exaucé, ce n'est une malédiction que dans la bouche de Tirésias – « Tes concitoyens souffrent et pleurent luttant pour leur sauvegarde et toi, aveugle et solitaire, tu chantes. J'aimerais être à ta place ! Ton chant te place au-delà du destin. » Formulation : Oedipe échappant à la fatalité et affirmant son libre arbitre et sa liberté d'action – Final : « Tout est clair à présent, voulu et non pas imposé par le destin. » - Oedipe à Colone : l'épilogue sur les traces d'un passé purgé de la présence parentale : le monument, la maison et surtout le pré. - Un équilibre est trouvé -(Angelo, l'ange gardien se substitue à Antigone : Ninetto Davoli le compagnon de Pasolini pendant 9 ans pour la dimension autobiographique – Sublimation du complexe d'Oedipe en termes de psychanalyse : dépassement et réconciliation avec soi-même 2) La composition des 2 œuvres → En quoi la composition codifiée de la tragédie est-elle revivifiée par l'adaptation de Pasolini ? En 1967, Pier Paolo Pasolini tourne une adaptation de la tragédie modèle du genre selon Aristote, Oedipe roi de Sophocle.En quoi cette œuvre cinématographique revivifie-t-elle la composition codifiée de la tragédie grecque ? Quelles sont les règles qui président à la composition d'une tragédie grecque ? Comment Pasolini s'en affranchit-il et parvient-il à produire une œuvre profondément personnelle à partir d'un mythe universel ? L'oeuvre originale s'inscrit dans un contexte historique, celui du Vème siècle avant J. C. qui explique les règles auxquelles elle est nécessairement soumise. La tragédie grecque, « chant du bouc », a des origines religieuses : en l'honneur du dieu Dionysos, on sacrifiait ces animaux, on dansait, chantait et racontait les exploits des héros. Les passages chantés du Choeur en sont la trace. Avec l'apparition des premiers acteurs dont Sophocle porte le nombre à trois, se met en place la structure que l'on peut observer dans Oedipe roi : dès le prologue, le protagoniste Oedipe est averti, avec le public, du fléau qui s'abat sur Thèbes par le prêtre de Zeus. Puis au moment du parodos, le Choeur, représentant de Thèbes mais aussi voix de la cité d'Athènes où se tient la représentation, fait son entrée sur l'orchestre. Alternent ensuite des épisodes où Oedipe affronte plusieurs deutéragonistes dans des agôns parfois violents comme avec Créon et des stasima où peu à peu les chants du Choeur passent de l'admiration pour son roi à la pitié pour le mendiant aveugle qu'il est devenu. Même si l'importance du Choeur décroît entre Eschyle et Sophocle, il représente toujours la voix de la cité et de la démocratie athénienne qui tire une importante leçon du châtiment de l'hybris d'un tyran qui sera finalement exilé avant d'être accueilli et de trouver la paix et le repos éternel non loin du lieu de la représentation dans une autre tragédie de Sophocle Oedipe à Colone. Il est donc clair qu'Oedipe roi a une structure qui répond à la fois aux codes du genre et à l'intention politique de la tragédie au siècle de Périclès. Dans ce cadre cependant, Sophocle a fait preuve d'originalité en organisant l'intrigue comme une enquête policière qui remonte le temps depuis le roi au faîte de sa gloire jusqu'à sa naissance sous le poids de la malédiction d'un oracle. Cette structure antichronologique n'est possible que parce que le mythe est bien connu d'un public averti qui en sait plus que le héros. Tout le plaisir de la tragédie vient donc de la révélation graduelle des faits à Oedipe et de l'angoisse qui fait, selon les mots d'Aristote, éprouver terreur et pitié aux spectateurs dans le cadre d'une catharsis collective. Au contraire, le film de Pasolini échappe aux contraintes extérieures d'un genre puisque le poète n'est cinéaste que sur le tard et qu'il invente lui-même les règles qu'il s'impose dans « son cinéma de poésie ». Ainsi Oedipe roi est le premier de ses films qui tire parti de l'utilisation de la couleur. La partie mythique tournée dans le désert orange du Maroc, lieu de solitude pour Oedipe, contraste violemment avec le vert du pré maternel dans le prologue, qui témoigne de la douceur et de l'harmonie de la relation filiale. Cette alternance remplace celle de stasima et d'épisodes, comme le fait aussi l'opposition entre ombre et lumière dans la partie adaptant la tragédie de Sophocle : les agôns, tournés en plein jour, devant le palais, assez fidèlement adaptés sont entrecoupés de scènes intérieures, voire intimes, plus sombres, entre Oedipe et Jocaste. De même Pasolini revisite les masques traditionnels en affublant sa Pythie et sa Sphinx de masques à connotation africaine, qui ne servent plus de porte-voix puisque l'ensemble du film est post-synchronisé, ni ne matérialisent l'identité du personnage, mais qui symbolisent plutôt leur lien avec une divinité se livrant à de mystérieux oracles. Pasolini innove aussi en faisant disparaître le Choeur, remplacé le plus souvent par une multitude de figurants muets, ce qui correspond mieux au XXème siècle qui voit triompher l'importance donnée à l'individu et décroître celle accordée à la cité. En revanche, le rôle traditionnel du messager est amplifié par le cinéaste qui développe celui de Thèbes, devenu Angelo dans l'épilogue, et joué par Ninetto Davoli.C'est que celui-ci joue aussi un rôle important dans la vie même de Pasolini, laquelle explique également le choix qu'il a fait d'organiser son film de manière chronologique et non plus rebours comme Sophocle. Non seulement le public du XXème siècle est ainsi aussi averti du mythe que celui de l'Athènes du Vème siècle avant J.C. mais encore Pasolini peut-il mieux éclairer son film à la lumière de sa propre vie. En effet, si la composition d'Oedipe roi est revivifiée par l'adaptation, c'est que, comme le déclare le cinéaste lui-même, c'est là son œuvre « la plus autobiographique ». La structure du film est linéaire et chronologique, à la fois binaire (alternances et échos entre le prologue et l'épilogue, entre le socle mythique et l'adaptation de Sophocle) et ternaire ( les trois temps : années 20, époque mythique et 1967) correspond aux épisodes de sa vie. Il est né en 1922 et des photos de sa mère ont servi de modèle pour le costume de Silvana Mangano dans le prologue ; quant à l'épilogue, il se situe à Bologne, sa ville natale et à l'époque du tournage. Tout nous invite donc à interpréter la partie mythique comme le prolongement de l'exploration de sa propre vie sous l'angle de la psychanalyse. Pasolini rejeté en raison de son homosexualité par le parti communiste italien et chassé de l'enseignement se retrouve dans Oedipe auquel la Pythie déclare : « ne souille pas les autres par ta présence ». L'épisode mythique est au centre du film comme le complexe d'Oedipe est au centre de la psychologie du cinéaste. C'est Pasolini lui-même qui introduit logiquement la tragédie de Sophocle à l'intérieur de son film en endossant le rôle du prêtre de Zeus. Cet hommage engage non seulement Oedipe à se lancer dans l'enquête qui va déboucher sur la révélation de son passé mais aussi Pasolini lui-même à se lancer dans une analyse personnelle, actualisant ainsi la célèbre injonction gravée à l'entrée du temple de Delphes : « Connais-toi toi-même. » La structure codifiée et à rebours de la tragédie sophocléenne se trouve alors intégrée à une composition en boucle, plus ample, dans laquelle Pasolini inclut aussi Oedipe à Colone : à la fin du flim, Oedipe retourne sur les lieux du prologue et de sa naissance, comme Oedipe gagne la ville natale de Sophocle dans Oedipe à Colone : « Tout finit là où tout commence. » La tragédie de Sophocle est donc revivifiée par Pasolini car c'est sa propre existence que celui-ci y insuffle. La composition antichronologique de l'oeuvre originale cède le pas à une structure à la fois chronologique et fermée sur elle-même. Le film n'est plus une démonstration politique, encadré par des règles externes et visant à gagner un concours annuel, devant des spectateurs-citoyens assemblés en plein jour, mais une confession intime, éclairée par les apports récents de la psychanalyse et du cinéma, et destinée aux salles obscures. [email protected] 3) Le chœur dans les deux œuvres I Remarques générales sur le chœur dans l'Antiquité – personnage à la fois collectif et individuel (dit « je »). Vieillards de la cité. Incarnent les valeurs morales et civiques. – Choeur se place dans l'orchestre : distance et proximité par rapport au spectateur. Autour de l'autel de Dionysos. Dimension sacrée. – Choeur est un double du public : témoin de la scène. Ll ressent terreur et pitié. – Elément de permanence : apparaît dans le parodos, ne quitte jamais la scène. Il a le dernier mot de la pièce. 1) Rôle religieux : langue lyrique, rappelle par sa disposition la dimension de cérémonie des pièces de théâtre, le choeur apostrophe les Dieux. Au début de notre pièce, il s'interroge sur le pouvoir des Dieux et des hommes. Dans chaque Stasimon : appel à la puissance divine. 2) Caisse de résonance : traduit et amplifie les émotions du spectateur. – Parodos : désarroi de la cité – 1er stasimon : renforce le suspense après le départ de Tirésias – 2ème stasimon : condamne l'hybris d'oedipe – 3ème stasimon : ironie tragique. Passage joyeux (naissance du héros) avant sa chute qui devient donc d'autant plus dramatique. – 4ème stasimon : émotion violente du spectateur dvt le dévoilement de la vérité. Pitié / crainte / horreur face aux actions accomplies 3) Parole de sagesse : Coryphée joue un rôle de conseiller. Invite Oedipe à consulter Tirésias au début. Choeur exprime une sagesse : respect de la tradition / modération par rapport à l'hybris. Rappelle que le criminel doit être puni et que les oracles sont véridiques. Lui qui donne la leçon finale et a le dernier mot. II Comment le personnage du chœur est-il transposé dans le film de Pasolini ? (Seule la seconde partie du film est en jeu dans ce sujet). Le chœur, un personnage collectif. Tragédie : chœur de vieillards thébains, omniprésent dans l’orchestra Film : pas de présence constante, pas toujours les mêmes groupes. Présence fréquente cependant. -Scènes de groupes dès la jeunesse d’Œdipe : -l’arrivée du bébé Œdipe à Corinthe : 14:22 -L’adieu à Mérope (devant les servantes, dans un atrium qui fait penser à un petit théâtre) 19:01 -la consultation de la pythie devant une foule de pélerins et devant un groupe de prêtres. Lorsqu’Œdipe revient sur ses pas, tous le regardent passer avec attention ( Comme le chœur, mais aussi comme les spectateurs) . 21:45 -Les villageois lors des étapes dans le désert : chœurs de chants et danses étranges (Œdipe ne comprend rien, « lost in translation ») 29:46 -Après le meurtre de Laïos : Œdipe croise un cortège qui fuit Thèbes à cause de la sphinge 41:52 -Œdipe porté en triomphe par la foule des thébains après le meurtre de la sphinge 44:49 et 48 -la première rencontre d’Œdipe et de Jocaste (Jocaste dans une charrette) devant la foule des thébains 50:08 Foule présente ensuite à partir de la peste : -Passages qui correspondent à la parodos (55) et à l’exodos = groupes d’habitants de Thèbes, en contrebas du parvis (//orchestra) + visages des femmes qui assistent à la scène aux fenêtres du palais. 54:53 -Les disputes avec Tirésias et avec Créon, l’entretien avec le messager de Corinthe et l’entretien avec le berger de Thèbes ont lieu en présence de foules, d’escortes. (Créon : étrange escorte d’hommes habillés en bleu et coiffés de tiares de la même couleur) 1:00 et 1:08 -Groupes de jeunes femmes jouant avec Jocaste. 1:30 III Le chœur dans le film et la tragédie En intro : dire que le cheour pârticipe de la dimension mythique / politique et renforce le tragique de la pièce. 1) le chœur : présence ou absence ? témoin des événements dans la tragédie de Sophocle et dans le film – le choeur n'apparaît pas en tant que tel dans le film alors que c'est un des ingrédients essentiels de la tragédie grecque antique. En ceci, renouvellement. Mais à la fois tradition et modernité car si Pasolini a supprimé le choeur à proprement parler, on retrouve néanmoins un « être collectif ». – Dans la tragédie antique : le choeur et le coryphée. Dans le film c'est le messager qui semble endosser certaines caractéristiques du Coryphée notamment gr$ace aux gros plans sur son visage qui exprime ce qu'il voit. Scène avec Tirésias : il est à la fois affolé et consterné par la violence, tente de l'apaiser en jouant de la flûte puis s'arrête stupéfait dvt la fureur. A la fin : pitié et sollicitude se lisent. • tragédie : élément de permanence. Présent du début à la fin de la pièce. A le dernier mot. Commente la pièce. Double du lecteur. • Film : le héros est presque toujours sous le regard d'autres personnages (sauf dans ses scènes d'amour et d'intimité avec Jocatse ou lorsqu'il marche). 2) le choeur : « caisse de résonance » des émotions • Tragédie : le chœur exprime par des paroles de très nombreuses émotions, terreur ou pitié, hésitations, dilemmes, espoirs vite brisés. Registre lyrique. • Film : des émotions se lisent essentiellement sur le visage des spectateurs-témoins. Avant la peste : -Expression de la joie lors de l’arrivée du nourrisson à Corinthe + cette joie se manifeste par des chants et des danses, des claquements de mains. -Rencontre d’Œdipe et de Jocaste : gros plans sur les visages qui expriment une impatience mêlée d’inquiétude (qui est cet étranger, vont-ils s’aimer ?). Après la peste : -Gros plans sur les visages lors de la parodos : expressions tendues et sérieuses, grande attention portée aux paroles d’Œdipe qui est l’ultime espoir du peuple. -Lors de l’entretien avec Tirésias, anxiété et souffrance sur le visage du messager qui incarne alors le coryphée. Il ne supporte pas la tension de la dispute. Joue de la flûte pour tenter d’apaiser la querelle. 1:06-1:08 -Le départ d’Œdipe : le messager-coryphée exprime sa compassion en tendant une flûte à Œdipe et en lui proposant sa protection. Il se fait ainsi l’écho de la compassion du public. (en s’avançant devant la foule jusqu’aux degrés du palais qu’il gravit, il assume à nouveau la fonction de chef du chœur) 1:33 2) Le chœur, un personnage musicien. • Tragédie : le chœur chante et danse, donne une dimension lyrique à la tragédie. Le chant renforce les sentiments qu’il exprime. • Film : forte présence de la musique, portée ou non par les personnages. Le film est lyrique autant que tragique. Pasolini parle d'ailleurs lui-même de « cinéma de poésie »/ Musique, chant et danse portés par les personnages : -Les femmes de Corinthe chantent et dansent pour accueillir le bébé. -Les étrangers dans le désert chantent et dansent pour fêter leur hôte. -Chants de lamentation des cortèges funèbres qui accompagnent les corps des pestiférés au bûcher. -Flûte jouée par Tirésias ( Tirésias ne peut incarner le chœur mais il hérite de sa fonction lyrique). et par le coryphée/ la flûte de Tirésias incarne ses pouvoirs de prophète (« comme je voudrais être à ta place, ton chant te place au-delà du destin »). 44:49 Conclusion / prolongement : la musique dans le film Musique off (bande-son). Pour des compléments sur la musique, voir le travail très riche et complet d’un élève de l’académie de Lille sur le lien suivant : menapia.discipline.ac-lille.fr/.../la-musiquedans-oedipe-roi-de-pasolini Elle est presque constante (comme le chœur omniprésent dans la tragédie). Il y a plusieurs grands thèmes symboliques : – Le thème du destin = musique japonaise flûte + percussions / le destin en marche (voir consultation de la pythie, meurtre du père…) – Le quatuor de Mozart = thème de la mère (tête à tête dans le jardin, mais aussi première rencontre avec Tirésias : Tirésias joue cet air à la flûte. Lien). Ce quatuor fait le lien avec les deux parties contemporaines. Quatuor K 465 en ut majeur Écrit pour être joué par trois violons et un violoncelle, ce Quatuor de Mozart est plus souvent connu sous le nom de « Dissonances » en raison de son introduction étrange et angoissante. C'est justement cette introduction qui est utilisée par Pasolini, et non le reste de l'œuvre, qui est plus léger, plus innocent. – Longues litanies ou psalmodies accompagnant des travellings panoramiques sur le palais (moments de fête ou de deuil) : présence implicite de la foule, qui ressent des émotions variées en fonction des événements (exemple : nuit de noce d’Œdipe et de Jocaste). – SILENCE : il y a cependant certaines scènes silencieuses, comme le meurtre du père où résonnent seuls les pas de la course d’Œdipe Conclusion : le chœur est transposé en une série de personnages collectifs témoins des événements qu’il vivent avec émotion. La musique, presque constante, assume la fonction lyrique du chœur tragique. Seule la fonction morale du chœur ne semble pas représentée (pas de références à l’hybris ni aux revers de fortune). 4) Le titre + les noms Leçon 4 : Le titre et les noms chez Sophocle et Pasolini OIDIPOUS TYRANNOS I Le titre : Oedipe I.1. Oedipe et son nom : un rapport ambigu – début v.8 : « moi que tous nomment l'illustre Oedipe » : Oedipe est donc dès le début présenté comme qqn de connu. Or il n'a pas vraiment un nom mais un surnom qui signifie « pieds enflés. Connu mais par le déytour du surnom. – En grec : le nom se décline avec celui du père + lieu d'origine. Donc il a beau dire qu'il est connu, il lui manque 2 attributs et ces attributs sont les éléments du tragique et de sa perte. Il se croit fils de Polybe roi de Corinthe... I.2. Le nom comme marque corporelle de sa malédiction – pieds enflés : références à l'abandon à la naissance. En grec « exposer » un enfant signifie l'abandonner. Le messager y fait référence v.1032 : « tes chevilles pourraient en témoigner ». – Le pied est un leitmotiv : énigme de la Sphinge avec « quatre pieds, 2 et 3 pieds ». – Le choeur évoque le motif du pied v.878 se précipite « où ses pieds ne servent plus à rien » – Enfin, le pied peut aussi caractériser le sexe et la sexualités : sexualité familiale hypertrophiée... Oedipe et la boiterie : distorsions, boiterie, déséquilibre < sexuel (inceste) – Pasolini : dans le prologue les pieds symbolisent le lien entre générations. Sorte de castration car le vrai père serre les pieds → pleurs – Le lien entre prologue et partie mythique se fait par le motif du pied. Oedipe porté comme un animal. Le berger dit « comme tu as les pieds gonflés ! ». Polybe lui embrasse les petons avec tendresse ! C'est Mérope, mère adoptive,n qui le nomme : « Mon petit Pieds Gonflés, mon Petit Oedipe ». I.3. Oedipe et le savoir – Oidi se rapproche de « oida » qui en grec signifie « je sais pour l'avoir vu ». Un verbe qui combine voir / savoir. – Etymologiquement Oidi-pous → celui qui sait par le pied. – Pourquoi ? Il sait car a résolu l'énigme. Mais ironie tragique car il croit savoir mais en réalité ne sait rien et reguse de voir la vérité, de l'entendre (cf scène d'agôn). Finalement, la vérité lui « crèvera les yeux ». II Le titre : Oedipe roi ou tyran ? II.1. L'homme providentiel chez les grecs – Pas de nuance péjorative pour le mot « tyran » comme en français actuel. – TYRANNOS : le maûtre ; l'homme providentiel, étranger à la cité : cf v.222 – Oedipe est salué par le Prêtre comme le sauveur de la Cité (VS fléau de la sphinge). v.33-34 + v.132 (Choeur) – accède au trône par haut fait et non par hérédité ! II.2. Mais fragilité du pouvoir – sa seule légitimité : sa réussite. – Or peut aussi échouer. Mvt de la pièce : la chute – Cette fragilité et son hybris l'amène à imaginer le complot. Homme trop imbus de lui-même donc un mauvais roi. – Ce « retournement de la vie » : cf dernier stasimon et parole finale du Coryphée. – Or utltime retournement paradoxal car v.1203 (toute fin) quand Oedipe sait et connaît sa véritable filiation qu'il est nommé par le choeur « Roi », basileus en grec. – Mouvement de tyran providentiel à vrai roi – – – – II.3. Marques de la royauté chez Pasolini assez peu imposant par rapprot à Sophocle Visuellement : sa tiare est gigantesque mais effet d'écrasement + que de grandissement. Effet grotesque + que ridicule. En plus ses marques de PV viennent de LaIos. Sorte de déguisement. + humain que Roi divin. Son tic nerveux : pas vraiment grandeur royale... Au début, tricheur !! Son accès au trône : pas un geste de grandeur, se contente de la tuer sauvagement... Les NOMS → pas inventés par Sophocle. Repris du mythe. Repris par Pasolini sauf Angelo. → Comment les auteurs s'approprient ces noms et leur donnent-ils sens ? I De l'importance d'être nommé I.1. Personnages nommés – Soph : pers importants ont un nom – Paso : crée le pers du messager de Thèbes, incarné par Ninetto Davoli (extrapolation enfant qui guide Tirésias, mais sans parole + Antigone dans Oedipe à Colone). Importance d'Angelo car nommé. Element de con,tinuité entre 2 parties. Il apparaît d'abord comme messager de Thèbes. Il parle à Oedipe de la sphinge (personnage clé). Il guide Tirésias. Il donne à Oedipe la flûte de Tirésias (Oedipe comme nouveau Tirésias). Angelo : le seul qui porte un nom italien (père et mère du prologue pas nommés). Ange-gardien, figure du destin. I.2. Les anonymes – Sophocle : prêtre, berger de Laios, messager de Corinthe. Berger fait poyrtant avancer l'action, rôle dramatique (fonction) mais position subalterne. – Paso : figurants Pasolini I.3. Le nom et la question des origines – Passe par le nom du père : Créon est « fils de Ménécée », Laïos est « fils de Labdacos », Thébains les « enfants de Cadmos ». Athéna est « la fille de Zeus » pour les choeur. – Mais comment appeler Oedipe ??? « fils de Polybe », « fils de Laïos ». Oedipe en quête de ses origines. Il s'appelle lui-même « fils de la Fortune » (repris par Pasolini). – Père de substitution : le mont Cithère. « ô Cithéron, le compatriote d'Oedipe, son nourricer, son père ». Oedipe le personnifie : « Ah ! Cithéron, pouqruoi donc m'as-tu recueilli ? » – Substitution car filiation maudite, transgression, boiterie... II Symboliques des noms 5) le pouvoir politique → voir tableau comparatif weblettres Question générale : Comment le pouvoir royal est-il incarné dans les deux oeuvres au programme ? Par C. Germain Toute tragédie classique met en scène des nobles et des souverains. Oedipe roi/ Oidipous turannos multiplie les figures royales et pose clairement une réflexion autour du souverain idéal. Comment le pouvoir royal est-il incarné dans les deux oeuvres au programme ? Les deux pères d'Oedipe, Polybe et Laïos, sont deux figures royales assez différentes l'une de l'autre. Si Oedipe est un turannos de par la façon dont il accède au pouvoir, il se conduit au long de la pièce comme un tyran et fait preuve d'une dangereuse hybris. Créon, à l'inverse, semble se conduire comme un prince puis un roi beaucoup plus digne de confiance, surtout chez Sophocle. Les deux premières figures royales qui apparaissent dans le film de Pasolini sont celles des pères d'Oedipe. On voit d'abord son père adoptif, Polybe, roi de Corinthe dont la bonhommie est évidente. Il sourit sans cesse, s'amuse avec l'enfant, est paternel et plein de bonté pour tous. Cette figure contraste fortement avec celle de Laïos, roi vieilli et arrogant qui menace Oedipe en lui ordonnant de s'écarter de sa route. Il incarne une autorité méprisante que le fils va vite renverser. Dans la tragédie ces deux rois n'apparaissent jamais, ils sont juste nommés. Nous n'avons aucun indice sur le caractère de Polybe, en revanche le récit du meurtre fait par Oedipe (p;97-99) lors du deuxième épisode confirme et renforce même son arrogance : le vieux roi l'a fouetté au visage, lors de la confrontation au carrefour... Oedipe roi est le titre traduit du grec Oidipous turannos, ce qui nous indique les conditions spécifiques de son accès au pouvoir. Il n'est pas roi pour des raisons d'hérédité mais grâce à son acte héroïque : il a tué la Sphinge et a donc pu épouser la reine veuve de Thèbes, le pouvoir a été sa récompense. Ce lien est bien marqué par le cinéaste; juste après la mort du monstre, Jocaste lui est amenée sur une brouette étrange pour devenir sa femme. Il a donc été mis au pouvoir par le peuple, est un turannos aimé de son peuple et qui le chérit aussi. Dès le prologue de la pièce transposé assez fidèlement par Pasolini, il cherche et veut le bien de tous, d'où sa quête de la vérité et l'envoi de Créon à Delphes pour consulter la Pythie. Oedipe est encore un roi tout puissant et respecté. Le prologue de Sophocle nous met en scène le Grand Prêtre accompagné du peuple prosterné devant le roi qui doit les secourir, Pasolini le montre aussi devant son palais, coiffé d'une haute tiare à postiche, symbole de son autorité. Plusieurs fois les vues en contre-plongée renforcent sa royauté et sa puissance. Le peuple est littéralement à ses pieds. Oedipe est cependant frappé d'hybris et va se comporter en tyran. Aveuglé par sa résolution de l'énigme, il croit trimpher de tout et n'écoute dans la tragédie personne. Lors des deux agones il s'emporte, insulte Créon et Tirésias, se montre entêté et s'enferme dans une théorie du complot. Il ne fait jamais preuve de sagesse. Ceci est encore rendu plus évident dans le film où Franco Citti hurle souvent, transpire abondamment, va même jusqu'à maltraiter Tirésias et même Jocaste secouée dans la dernière scène qui nous montre la chambre nuptiale. L'orgueil d'Oedipe l'aveugle, il s'en rendra compte trop tard, une fois qu'il se sera physiquement aveuglé. Chez Sophocle, Créon est bien l'opposé d'Oedipe. Il intervient à trois moments clefs : au début, au milieu et à la fin de la pièce. Il apparaît à chaque fois très pieux, respectueux de l'autorité, sincère et sans orgueil, sans ambition même comme il l'avoue lors de la scène d'agôn. L'exodos de la tragédie le présente comme un roi idéal, bon, sans volonté de vengeance sur Oedipe, il incarne le souverain mesuré, presque idéal malgré son manque de courage depuis le début. Le peuple en tout cas ne semble rien avoir à perdre avec ce nouveau roi. V.1435, p.133 exodos Pasolini a justement choisi de modifier totalement l'exodos, de supprimer toute cette scène finale avec Créon qui a alors un trop bon rôle. La tragédie se finit bien pour le peuple thébain. Le cinéaste affadit cette question autour de la royauté pour se centrer sur le drame personnel d'Oedipe et préparer la sublimation artistique de son complexe qui s'exprimera dans l'épilogue moderne. La question du pouvoir et de ses incarnations est donc bien plus forte dans la tragédie que dans le film. Pasolini dans son projet autobiographique s'intéresse d'abord à la sublimation du complexe d'Oedipe. Le sort de l'ancien roi est au premier plan, le sort du peuple thébain, après le départ de son souverain n'intéresse plus le cinéaste. Toute tragédie classique met en scène des nobles et des souverains. Oedipe roi multiplie les figures royales et pose clairement une réflexion autour du souverain idéal. Comment le pouvoir royal est-il incarné dans les deux œuvres au programme ? Les deux pères d'Oedipe, Polybe et Laïos, sont deux figures royales assez différentes l'une de l'autre. Si Oedipe est un turannos de par la façon dont il accède au pouvoir, il se conduit au long de la pièce comme un tyran et fait preuve d'une dangereuse hybris. Créon, à l'inverse, semble se conduire comme un prince puis un roi beaucoup plus digne de confiance, surtout chez Sophocle. Les deux premières figures royales qui apparaissent dans le film de Pasolini sont celles des pères d'Oedipe. On voit d'abord son père adoptif, Polybe, roi de Corinthe dont la bonhommie est évidente. Il sourit sans cesse, s'amuse avec l'enfant, est paternel et plein de bonté pour tous. Cette figure contraste fortement avec celle de Laïos, roi vieilli et arrogant qui menace Oedipe en lui ordonnant de s'écarter de sa route. Il incarne une autorité méprisante que le fils va vite renverser. Dans la tragédie ces deux rois n'apparaissent jamais, ils sont juste nommés. Nous n'avons aucun indice sur le caractère de Polybe, en revanche le récit du meurtre fait par Oedipe (p;97-99) lors du deuxième épisode confirme et renforce même son arrogance : le vieux roi l'a fouetté au visage, lors de la confrontation au carrefour… Oedipe roi est le titre traduit du grec Oidipous turannos, ce qui nous indique les conditions spécifiques de son accès au pouvoir. Il n'est pas roi pour des raisons d'hérédité mais grâce à son acte héroïque : il a tué la Sphinge et a donc pu épouser la reine veuve de Thèbes, le pouvoir a été sa récompense. Ce lien est bien marqué par le cinéaste; juste après la mort du monstre, Jocaste lui est amenée sur une brouette étrange pour devenir sa femme. Il a donc été mis au pouvoir par le peuple, est un turannos aimé de son peuple et qui le chérit aussi. Dès le prologue de la pièce transposé assez fidèlement par Pasolini, il cherche et veut le bien de tous, d'où sa quête de la vérité et l'envoi de Créon à Delphes pour consulter la Pythie. Oedipe est encore un roi tout puissant et respecté. Le prologue de Sophocle nous met en scène le Grand Prêtre accompagné du peuple prosterné devant le roi qui doit les secourir, Pasolini le montre aussi devant son palais, coiffé d'une haute tiare à postiche, symbole de son autorité. Plusieurs fois les vues en contre-plongée renforcent sa royauté et sa puissance. Le peuple est littéralement à ses pieds. Oedipe est cependant frappé d'hybris et va se comporter en tyran. Aveuglé par sa résolution de l'énigme, il croit trimpher de tout et n'écoute dans la tragédie personne. Lors des deux agones il s'emporte, insulte Créon et Tirésias, se montre entêté et s'enferme dans une théorie du complot. Il ne fait jamais preuve de sagesse. Ceci est encore rendu plus évident dans le film où Franco Citti hurle souvent, transpire abondamment, va même jusqu'à maltraiter Tirésias et même Jocaste secouée dans la dernière scène qui nous montre la chambre nuptiale. L'orgueil d'Oedipe l'aveugle, il s'en rendra compte trop tard, une fois qu'il se sera physiquement aveuglé. Chez Sophocle, Créon est bien l'opposé d'Oedipe. Il intervient à trois moments clefs : au début, au milieu et à la fin de la pièce. Il apparaît à chaque fois très pieux, respectueux de l'autorité, sincère et sans orgueil, sans ambition même comme il l'avoue lors de la scène d'agôn. L'exodos de la tragédie le présente comme un roi idéal, bon, sans volonté de vengeance sur Oedipe, il incarne le souverain mesuré, presque idéal malgré son manque de courage depuis le début. Le peuple en tout cas ne semble rien avoir à perdre avec ce nouveau roi. V.1435, p.133 exodos. Pasolini a justement choisi de modifier totalement l'exodos, de supprimer toute cette scène finale avec Créon qui a alors un trop bon rôle. La tragédie se finit bien pour le peuple thébain. Le cinéaste affadit cette question autour de la royauté pour se centrer sur le drame personnel d'Oedipe et préparer la sublimation artistique de son complexe qui s'exprimera dans l'épilogue moderne. La question du pouvoir et de ses incarnations est donc bien plus forte dans la tragédie que dans le film. Pasolini dans son projet autobiographique s'intéresse d'abord à la sublimation du complexe d'Oedipe. Le sort de l'ancien roi est au premier plan, le sort du peuple thébain, après le départ de son souverain n'intéresse plus le cinéaste. 6) Voir et savoir I Voir ou ne pas voir, telle est la question chez Sophocle (Atlande, p.172) - Amorce : le nom d'Oedipe avec racine du verbe oida qui signifie voir / savoir - Paradoxe tragique entre aveuglement et clairvoyance qui structure la pièce de Sophocle. - Thème vision important au théâtre : processus de catharsis, voir pour objectiver et se purifier. 1) La vision : thème central pour Oedipe ● Sophocle débute et termine la pièce par le thème de la vision : « Tu vois » prononcé par le prêtre dès le Prologue (v.15) et Sophocle choisit de clôturer la pièce par la mutilation et l'aveuglement physique d'Oedipe. ● Oedipe ne cesse de répéter qu'il n'a rien vu. Oedipe est d'abord celui qui ne voit pas : * à propos de Laïos : v.105 « je ne l'ai pas vu de mes yeux » * quand le Coryphée lui dit qu'il a été tué par une troupe de bandits : « je l'ai entendu dire » v.293 ● Oedipe doit mener une double enquête : d'abord sur un événement auquel il pense ne pas avoir été témoin et ne pas avoir vu (meurtre de Laïos) puis d'un événement auquel il n'a pas assisté et qu'il n'a pu voir, c’est-à-dire sa propre naissance. * Cherche à tout prix à savoir : v.1076-1077 et 1085 « jamais je ne renoncerai à connaître mon énigme » ● Enfin, lorsqu'il voit qqch, Oedipe ne fait bien souvent que l'entrevoir. Il possède une vision tronquée, parcellaire des événements. * c'est cette vision parcellaire qui déclenche son hybris face à Tirésias ● Oedipe ne voit rien, ne décèle pas les indices pourtant nombreux. Refuse de voir la vérité. * aveuglé par son orgueil et accuse Créon et Tirésias * il ne remarque pas l'affolement de Jocaste au moment de la révélation du Corinthien et invente la fable du « Fil de Fortune » v.1080 * il ne fait pas le rapprochement entre l'oracle qui le concerne et celui que rapporte Jocaste (2ème épisode) v.853 * il ne fait pas le lien entre ses pieds percés et ceux de l'enfant abandonné par Jocaste v.717719 (épisode II) * il ne prête pas attention à sa ressemblance avec Laios v.743 * il ne prête pas attention à l'étrange comportement du serviteur de Laios qui a demandé à quitté son service V.758-762 2) D'autres personnages clairvoyants ● Ces personnages sont sujets dans leurs paroles ou celle des autres du verbe « voir » et non pas « sembler », « juger » comme c'est le cas pour Oedipe. ● Vision totale du vieux prêtre : * v.44-45 « je sais » ou « je vois » en grec* ● Tirésias : c'est dans l'obscurité qu'on peut contempler la vérité * v.324-325 « c'est que je te vois » * le Coryphée dit de lui qu'il a le don de clairvoyance v.284-285 * Oedipe rappelle cette capacité du devin à voir et scruter les choses malgré son aveuglement v.300-303 * Puis Oedipe l'accuse d'être aveugle sur tous les points : V412-414 (accusation / insulte) ● La vision de l'oeil s'en tient aux apparences. Voir n'est pas une activité passive mais doit être active. Bien voir, c'est opérer un retour sur soi-même qui demande un véritable effort. Tirésias invite Oedipe à cet effort. A la fin dans le dénouement, la révélation de qui est Oedipe lui procure une clairvoyance qu'il n'avait encore jamais eue. 3) Les leçons de la pièce : étude du dénouement ● Chaque fois qu'il voit qqch, cela se transforme et se révèle être différent. La progression d'Oedipe est une progression sur le chemin de la vérité et de la lucidité. Il apprend à se méfier de ce qu'il voit. C'est peut-être une des leçons de la pièce (bien avant L'Illusion Comique de Corneille) car le théâtre est aussi par nature l'art des illusions et de l'artifice…. * Oedipe, fort de ses erreurs, demande finalement confirmation au choeur de l'identité du berger V.110-116. Il a compris la leçon et ne se fie plus à sa première vision des choses. L'identité révélée du serviteur en tant que berger agira d'ailleurs sur lui comme une révélation éblouissante. Si éblouissante qu'elle l'aveuglera !!! Aveuglement comme punition lucide de l'aveuglement de toute sa vie. Il intègre ainsi dans son propre corps, par la mutilation, l'interdiction de contempler une famille qui aurait dû lui rester interdite : v.12731274 ● La vérité lui crève les yeux. Il se rend aveugle après avoir vu ce qu'il ne devait pas voir. Il se les crève après avoir vu Jocaste qui manifeste sa faute. (C pasolini : scène très sombre comme si le spectateur était lui aussi privé de sa vue). ● Au coeur de l'anéantissement qu'Oedipe montre sa grandeur : la vérité est offerte au grand jour ● Importance accordée par les personnages au regard que les autres leur porte : * Oedipe passe du rang d'homme connu auréolé de gloire (« au nom connu de tous ») → demande de se cacher à la fin v 1410-1411. Homme aveugle physique mais qui a une vision claire sur lui-même. Comme si acquérir une vision claire sur soi conduisait à mourir aux yeux des autres, à échapper à leur vision et à leur jugement. ● Leçon au spectateur sur l'utilité de l'observation du monde et de soi-même, apprentissage qui semble ne pas trouver meilleur place qu'au théâtre… II Pasolini : Oedipe ou le héros du refus de savoir – Après l'énigme de la Sphinge : « Je ne sais pas ». ne résout aucune énigme. Le prêtre lui dit d'ailleurs : « tu n'en savais pas plus que nous ». Pour Pasolini, Oedipe est un homme « destiné à l'action, à faire des choses, à les connaître, non pas à les comprendre ». – Il revient sur le choix de l'acteur Franco Citti qui n'est pas un acteur intellectuel parce que « Oedipe ne connaît pas la vérité et ne la découvre que peu à peu. Tout d'abord, il ne veut même pas la voire, cette vérité. […] J'ai donc choisi un innocent, un homme simple, afin que sa découverte de la vérité soit, de façon vraisemblable, dramatique, puis agressive ». Oedipe serait une sorte de héros du refus de savoir. – Image des pieds au début partie mythique symbolise la marche du héros vers cette vérité. – Pasolini rend sensible cet aveuglement du héros : * scène de l'oracle ou meurtre : contre-jour éblouissants, umière aveuglante pour le spectateur. Comme si la vérité était impossible à soutenir par une vue consciente. Douleur aigue qu'on doit fuir. * Après ces 2 scènes, le héros se cache les yeux. * Sphinx de Pasolini pose une question bien différente de la Sphinge du mythe : « Il y a une énigme dans ta vie. Quelle est-elle ? ». Réponse : « Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas te voir ». Oedipe n'accepte pas l'invitation à une analyse introspective et sa seule réponse sera la violence. Métaphoriquement : pousse cette question dans son inconscient, la rejette. – Pourtant, chez Paso, Oedip semble déjà pressentir la vérité : • il hurle en racontant à Jocaste le meurtre de Laïos • il l'étreint en l'appelant « mère » • il se mord la main quand il annonce à ses parents qu'il va consulter l'oracle – Angelo guide le héros comme il guidait Tirésias. Cf le carton « comme je voudrais être toi ! »/ Angelo lui transmet la flûte de Tirésias qui est peut-être une image du savoir, de la clairvoyance. Peut-être un savoir poétqiue ? 6) Voir et savoir (doc élève) I Voir ou ne pas voir, telle est la question chez Sophocle (Atlande, p.172) 1) La vision : thème central pour Oedipe ● Oedipe ne voit rien, ne décèle pas les indices pourtant nombreux. Refuse de voir la vérité. * aveuglé par son orgueil et accuse Créon et Tirésias * il ne remarque pas l'affolement de Jocaste au moment de la révélation du Corinthien et invente la fable du « Fil de Fortune » * il ne fait pas le rapprochement entre l'oracle qui le concerne et celui que rapporte Jocaste (épisode II) * il ne fait pas le lien entre ses pieds percés et ceux de l'enfant abandonné par Jocaste (épisode II) * il ne prête pas attention à sa ressemblance avec Laios * il ne prête pas attention à l'étrange comportement du serviteur de Laios qui a demandé à quitté son service 2) D'autres personnages clairvoyants La vision de l’œil s'en tient aux apparences. Voir n'est pas une activité passive mais doit être active. Bien voir, c'est opérer un retour sur soi-même qui demande un véritable effort. Tirésias invite Oedipe à cet effort. A la fin dans le dénouement, la révélation de qui est Oedipe lui procure une clairvoyance qu'il n'avait encore jamais eue. 3) Les leçons de la pièce : étude du dénouement ● La progression d'Oedipe est une progression sur le chemin de la vérité et de la lucidité. Il apprend à se méfier de ce qu'il voit. C'est peut-être une des leçons de la pièce (bien avant L'Illusion Comique de Corneille) car le théâtre est aussi par nature l'art des illusions et de l'artifice…. * Oedipe, fort de ses erreurs, demande finalement confirmation au choeur de l'identité du berger V.110-116. Il a compris la leçon et ne se fie plus à sa première vision des choses. L'identité révélée du serviteur en tant que berger agira d'ailleurs sur lui comme une révélation éblouissante. Si éblouissante qu'elle l'aveuglera !!! Aveuglement comme punition lucide de l'aveuglement de toute sa vie. Il intègre ainsi dans son propre corps, par la mutilation, l'interdiction de contempler une famille qui aurait dû lui rester interdite : v.12731274 II Pasolini : Oedipe ou le héros du refus de savoir – Après l'énigme de la Sphinge : « Je ne sais pas ». Oedipe ne résout aucune énigme. Le prêtre lui dit d'ailleurs : « tu n'en savais pas plus que nous ». Pour Pasolini, Oedipe est un homme « destiné à l'action, à faire des choses, à les connaître, non pas à les comprendre ». – Il revient sur le choix de l'acteur Franco Citti qui n'est pas un acteur intellectuel parce que « Oedipe ne connaît pas la vérité et ne la découvre que peu à peu. Tout d'abord, il ne veut même pas la voire, cette vérité. […] J'ai donc choisi un innocent, un homme simple, afin que sa découverte de la vérité soit, de façon vraisemblable, dramatique, puis agressive ». Oedipe serait une sorte de héros du refus de savoir. – Image des pieds au début partie mythique symbolise la marche du héros vers cette vérité. – Pasolini rend sensible cet aveuglement du héros : * scène de l'oracle ou meurtre : contre-jour éblouissants, umière aveuglante pour le spectateur. Comme si la vérité était impossible à soutenir par une vue consciente. Douleur aigue qu'on doit fuir. * Après ces 2 scènes, le héros se cache les yeux. * Sphinx de Pasolini pose une question bien différente de la Sphinge du mythe : « Il y a une énigme dans ta vie. Quelle est-elle ? ». Réponse : « Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas te voir ». Oedipe n'accepte pas l'invitation à une analyse introspective et sa seule réponse sera la violence. Métaphoriquement : pousse cette question dans son inconscient, la rejette. – Pourtant, chez Paso, Oedip semble déjà pressentir la vérité : • il hurle en racontant à Jocaste le meurtre de Laïos • il l'étreint en l'appelant « mère » • il se mord la main quand il annonce à ses parents qu'il va consulter l'oracle – Angelo guide le héros comme il guidait Tirésias. Cf le carton « comme je voudrais être toi ! »/ Angelo lui transmet la flûte de Tirésias qui est peut-être une image du savoir, de la clairvoyance. Peut-être un savoir poétique ? Question sur 8 points : Comparez le traitement du personnage d’Œdipe dans la pièce de Sophocle et dans l’adaptation cinématographique de Pier Paolo Pasolini. Le plan choisi a été essentiellement un plan « comparatif » : les ressemblances puis les différences. Je vous propose un plan analytique, qui permet d’éviter certaines redondances. Vers 429 avant Jésus Christ, Sophocle présenta lors d’un concours de tragédie la pièce Œdipe Roi. En 1967, le cinéaste Pier Paolo Pasolini proposa une adaptation de cette pièce. Dans chacune des œuvres, le personnage éponyme, Œdipe, tient une place centrale. Nous allons donc comparer le traitement de ce protagoniste chez les deux auteurs, en analysant tout d’abord la figure du roi, puis la figure du tyran et enfin la figure de l’époux. La pièce de Sophocle débute alors qu’Œdipe est roi de Thèbes depuis de nombreuses années déjà. Même s’il n’est pas la figure légitime du trône, car il n’appartient pas à la famille royale, il se comporte de façon bienveillante avec son peuple. Dans le prologue, par exemple, lorsque le prêtre vient lui rappeler la situation critique de la ville (la peste s’est abattue sur Thèbes), Œdipe fait preuve d’écoute et de compassion, il rappelle qu’il éprouve la souffrance du peuple, et qu’il ne veut pas que cette situation perdure, cherchant donc le bien-être des habitants de son royaume. Le chœur, dans le premier stasimon, souligne sa confiance envers son roi, montrant ainsi le lien qui l’unit au monarque. Pasolini a bien rendu compte de cette figure du bon roi dans son film. En effet, l’une des premières scènes de la partie centrale du film fait apparaître Œdipe devant son palais. L’acteur est filmé quelque peu en contre-plongée, pour souligner sa grandeur et sa puissance, Franco Citti adopte un ton de voix très doux après le discours du prêtre pour montrer cette compassion du roi pour son peuple. On retrouve également la même volonté de découvrir la vérité et son impatience à écouter Créon revenu de Delphes où il est allé consulter l’oracle, renvoie à cette figure du bon roi : il ne prend pas le temps d’entrer dans le palais pour entendre son beau-frère, il le presse de lui donner le « résultat » de l’oracle. On retrouve donc, dans les deux œuvres, la figure positive du monarque. Mais il ne faut pas oublier qu’Œdipe est monté sur le trône de Thèbes parce qu’il a vaincu la Sphinge, est non pas parce qu’il en est l’héritier. Les grecs utilisaient donc le mot « tyrannus », tyran, pour qualifier ce type d’arrivée au pouvoir, et c’est d’ailleurs le titre originel de la pièce : Oedipus Tyrannus ». La figure de tyran est perceptible par la présence de l’hybris, c’est-à-dire la démesure, l’orgueil, qui le conduira à sa déchéance, comme le rappelle le chœur dans le deuxième stasimon : « La démesure engendre le tyran. ». Œdipe fait preuve d’hybris à plusieurs reprises dans la pièce. Dès le prologue, il rappelle de façon orgueilleuse comment il a vaincu la Sphinge, grâce à son intelligence, grâce à sa perspicacité. De plus, cet hybris se manifeste également dans la colère qu’il manifeste envers Tirésias, quand le devin lui avoue dans le premier épisode qu’il est le meurtrier : Œdipe lui intime l’ordre de se taire, puis lui impose l’exil. Il a le même accès de colère envers Créon, persuadé qu’un complot se trame contre lui, et le menace même de mort. Cela est également perceptible lorsqu’Œdipe raconte à Jocaste, à la fin du deuxième épisode, son altercation avec un homme : « Pris de colère, je frappe, moi, celui qui me prétend écarter de ma route… Je les tue tous. ». Pasolini a bien retranscrit cet hybris dans le film, car Œdipe fait de nombreux accès de colère, lorsqu’il s’adresse à Tirésias ou à Créon. La voix de l’acteur se fait tonitruante, le cinéaste fait de gros plans sur son visage pour mettre en évidence cette démesure, les yeux d’Œdipe sont exorbités pour retranscrire la colère, et cet état ne le quittera pas avant d’avoir découvert la vérité et les terribles conséquences que cela a engendrées (la mort par pendaison de Jocaste). Enfin, le cinéaste a filmé la scène de l’altercation entre Œdipe et Laïos, scène dans laquelle l’hybris du personnage est encore une fois bien visible : Œdipe hurle à plusieurs reprises, s’élance dans une course poursuite avec les gardes et décharge sa colère en assénant de violents coups d’épée à ses victimes. Pasolini a donc parfaitement transcrit dans son film la figure du tyran, si présente dans la tragédie de Sophocle. Enfin, la troisième et dernière figure qui apparaît dans la pièce est celle de l’époux. On sait que Jocaste a été, d’une certaine manière, offerte en récompense à Œdipe car celui-ci a débarrassé la ville de Thèbes du fléau qui la gangrénait : la Sphinge. Jocaste, la reine légitime et veuve de Laïos, a épousé Œdipe non pas par amour, mais par devoir. Néanmoins, Sophocle souligne à plusieurs reprises le lien fort qui les unit : il évoque explicitement cet amour dans le début du troisième épisode : « Ô très chère femme Jocaste que j’aime… », il s’inquiète de ses réactions, notamment lorsque, dans le troisième épisode, le Corinthien leur apprend qu’Œdipe est un enfant « de la fortune ». Cet amour est également perceptible dans quelques répliques de Jocaste, qui s’inquiète du conflit entre son époux et son frère dans le deuxième épisode, elle essaie donc de ramener un peu de sérénité, montrant ainsi l’affection qu’elle porte à Œdipe. Il faut également souligner que la relation se concentre sur les figures royales, leur qualité de parents n’est pas véritablement présente, à peine les enfants sont-ils évoqués. Pasolini a accentué cette relation à l’écran : si Jocaste apparaît impassible lorsque les habitants de Thèbes célèbrent leur nouveau roi, le long regard qu’elle lance à Œdipe témoigne de la monté du désir charnel. Le cinéaste a également souligné l’amour ressenti par les deux protagonistes dans la suite du film : nous entrons dans la chambre du couple et sommes spectateurs de leurs ébats amoureux, durant lequel Jocaste, joué par Silvana Mangano dit à Œdipe « Amore » (amour). Les personnages s’échangent de longs regards amoureux, certains gestes traduisent la sensualité qui les unit, comme le fait qu’Œdipe se morde la main. D’ailleurs, à l’inverse de Sophocle, Pasolini néglige toute référence à leur descendance, comme s’ils étaient avant tout des amants et non pas des parents. Cette relation est brisée lorsqu’Œdipe découvre Jocaste pendue dans la chambre, et, si Sophocle, dans le cinquième épisode, par le biais de messager, témoignait de la douleur du roi, cette douleur est encore plus visible lorsqu’Œdipe s’accroche désespérément à la robe de Jocaste dans le film de Pasolini, dévoilant la nudité du corps, dernier acte mettant en exergue la sensualité et l’amour qui les unissait ; les pleurs d’Œdipe étant encore plus touchants. Le cinéaste s’est donc quelque peu éloigné du texte originel pour proposer sa version du couple. Quelle que soit l’œuvre, qu’il s’agisse de la tragédie de Sophocle ou du film de Pasolini, les artistes ont rendu compte de la complexité du personnage. Si Pasolini reste globalement fidèle à l’auteur grec, il peut néanmoins offrir un éclairage particulier sur certains aspects du personnage. 7) Jocaste – obj bac p 149 – annales p 59 – atlande p126 + p130-137 ? 1) Rôle dramatique – Soph : 2ème et 3ème épisode. Rôle décisif car c'est là que l'enquête d'Oedipe se déplace du meurtrier de Laïos à lui-même. Scène où Oedipe commence à douter de sa maîtrise des événements. – C'est dans bouche de Jocatse qu'on entend l'oracle du parricide et dvt elle qu'Oedipe rappelle le double oracle funeste v.791-793. – Ce 2ème épisode de Sophocle se trouve « éclaté » par Pasolini, avec plusieurs décors : dans le jardin puis dans la chambre. Le jour abisse. – Chez Pasolini : très grande présence visuelle de Jocaste (gros-plans + posture à sa fenêtre). Visage de Joacste semble refléter tel un miroir les événements d'Oedipe : • songeuse pdt scène du grd prêtre • écoute la scène avec messager de Créon • sourit avec fierté quand Oedipe prononce la malédiction et scène avec Tirésias • rit nerveusement à la fin de la scène avec Tirésias 2) Un personnage tragique – incarne sur scène le parricide et l'inceste. Le rend « palpable », visible, horrible. – Incarne l'IRONIE TRAGIQUE DU DESTIN : plus elle veut rassurer Oedipe + les infos qu'elle lui donne ne font que l'épouvanter. V709 c'est pour prouver que les oracles ont tord qu'elle raconte le meurtre de Laïos… Elle révèle la vérité sans le savoir, mais sur le mode négatif : v.855-857 Autre ironie tragique suprême : v?945-946 : cherche les oracles au moment où ils sont le plus présent !!!! Puis juste après v.981-982 : cf Freud !! A la fin de cette même scène elle assiste horrifiée à la révélation. – le film conserve le malentendu tragique : 1:18 - 1 :29 – soleil qui se couche – éclatement de l'espace – Jocaste raconte l'abandon de son fils → tic obsessionnel du héros qui se mord la main. – Jocaste tente de le faire taire et dit « je ne veux pas entendre » cf Oedipe face au Sphinx et à Tirésias – dernier mot « mère » – vue sur poutre où se pendra. Destin mort en marche. Tragique. – Victime tragique : chez Pasolini le destin se matérialise par la broche, instrument du malheur des deux héros. Gros-plan dans la scène où Oedipe lance la malédiction, qd le destin se met en marche (???) puis quand Oedipe appelle Jocaste « mère ». Enfin pour son aveuglement. Contrairement à Oedipe, Jocaste subit le sort des victimes tragiques : le suicide. 3) Figure maternelle : mère incestueuse – Chez Sophocle, jusqu'à la révélation, pas d'ambiguïté : Jocaste est la femme. v.950 « bien aimée ». Ambivalence éclate au moment de la révélation v.1242-1243. Elle devient alors monstrueuse. – Pasolini : plus complexe car même actrice entre fragment 1 et partie mythique. Silvana Mangano. Même jeu d'actrice : même visage hiératique, même chignon relevé, même teint très pâle, yeux sans sourcil. Presque une allure fantomatique ! Pasolini : « elle est un pur mystère. […] Avec Jocaste, j'ai représenté ma propre mère, projetée dans le mythe, et une mère qui ne mue pas : comme une méduse, elle change, peut-être, mais elle n'évolue pas. D'où l'aspect fantomatique ». Modèle intemporel de la mère. – Dimension autobiog : Paso dit s'être inspiré d'une photo de sa mère pour costumes de mère dans le prologue – Jocaste en haut, Oedipe fils en bas cf lignée familiale – ambiguïté des sourires de Jocaste dès qu'il est question d'inceste. Se moque des prophéties comme chez Sophocle ? Pressent au fond d'elle-même la vérité ? Assume-t-elle l'inceste inconsciemment ? – Insistance sur relations érotiques. Plans parcellaires des corps. Cf scène prologue dans la pénombre. Même geste de l'homme qui embrasse le cou de la femme. – Fin : arrache la robe : nudité de l'épouse/mère. Question spécifique : Comment le personnage de Jocaste est-il représenté dans les deux oeuvres au programme ? Par C. Germain Jocaste, Epicaste chez Homère, est un personnage tragique dans nos deux œuvres : reine endeuillée par la perte de Laïos, elle finit par épouser son fils et contribue à semer la peste sur Thèbes avant de se pendre à la fin de la tragédie. Figure essentielle du mythe, élément clé du tragique, il semble intéressant de se demander si Sophocle et Pasolini diffèrent dans leur façon de la mettre en scène et de la représenter. Après avoir étudié sa présence sur scène et dans le film, nous nous pencherons sur son caractère impie avant d'approfondir le lien amoureux qui la lie à Oedipe dans le film et dans la pièce. Etudions d'abord la présence du personnage sur scène ou à l'écran. Jocaste n'est que rarement sur scène dans la tragédie de Sophocle. En effet, elle intervient rapidement dans une scène à trois personnages pour calmer son mari lors de l'agôn avec Créon. De plus, on la voit également prier Apollon et recevoir le serviteur corinthien par la suite. La seule scène où elle parle longuement est lors du deuxième épisode, lorsqu'elle se confie à Oedipe et lui raconte son passé avec Laïos. Elle ne déclame ainsi qu'à peine 8% des vers de la pièce. Au contraire, Pasolini semble avoir amplifié la présence du personnage dans son film. La reine de Thèbes est beaucoup plus présente à l'image dans le film. Ainsi, Pasolini choisit de nous montrer plusieurs fois son visage en gros plan afin de mettre en valeur les sentiments qu'elle ressent, lorsqu'elle entend les échanges entre son époux et les autres personnages. Si on constate qu'elle ne parle guère plus dans le film que dans la pièce, pour autant, le spectateur la voit bien davantage. Elle est omniprésente, preuve de son importance pour Oedipe. Elle occupe ainsi 37 % du temps à l'image dans la partie du film qui transpose la tragédie. La reine est pratiquement toujours dans le palais ou la chambre, lieux de l'intimité. Pasolini la présente d'abord en tant qu'épouse, bien plus qu'en tant que mère. Mais si sa présence sur scène ou à l'écran diffère, on remarque qu'un caractère la distingue dans les deux œuvres : son impiété. Un des traits les plus remarquables de Jocaste est son apparente impiété qui, d'ailleurs, choquait fortement le spectateur antique. Par exemple, elle affirme plusieurs fois se moquer des oracles, de la parole de la Pythie et du devin Tirésias chez Sophocle. Dans la tragédie, un stasimon condamne cette preuve d'hybris. Pasolini nous la montre même pleine d'ironie et de dédain en train d'éclater de rire en entendant les accusations de Tirésias. Mais comment comprendre cette attitude ? Jocaste semble impie, arrogante. Elle prépare pourtant un sacrifice à Apollon au début du troisième épisode et affirme devant tous qu'elle espère ainsi apaiser les craintes du roi. Elle ne remet pas en cause l'existence des dieux mais refuse de croire aux prophéties des mortels. Cette incrédulité s'explique si l'on songe qu'elle a dû abandonner son enfant (elle pense qu'il a été tué) à cause d'un oracle qui ne s'est pour elle jamais réalisé, puisque Laïos a été tué par un bandit. La reine a donc souffert en vain et cette souffrance est en train de se renouveler : Oedipe, son mari aimé, est à nouveau accusé par un devin. Jocaste incarne une forme d'impiété mais elle est avant tout une incarnation de l'amour et de la tendresse. Qu'elle soit mère ou épouse, Jocaste incarne avant tout l'amour, la tendresse. Elle est à la fois la mère et l'épouse tendre et aimante. La tragédie la montre déjà ainsi, toujours respectueuse envers son mari et admirative. Elle veut sans cesse le calmer, notamment lors du deuxième agôn, lorqu'elle croit l'apaiser par ses révélations. Pasolini donne plus de force à cette tendresse en nous la montrant plusieurs fois enlacée, offerte et soumise à Oedipe. La scène essentielle de la confidence évoque leur complicité marquée par le geste des mains serrées et les échanges des regards. Elle est symboliquement la Mère puisque le cinéaste nous montre Oedipe la tête posée sur ses genoux : les cadrages, le thème musical de la mère avec le quatuor à cordes n°19 en ut majeur de Mozart rappellent au spectateur la scène initiale de la mère allaitant son enfant. Pour le cinéaste, elle symbolise d'abord sa mère. Silvana Mangano est pour lui le sosie de Susanna Pasolini. Elle est aussi la mère intemporelle, blanche apparition qui ne vieillit pas : "Elle est un pur mystère (...) Avec Jocaste j'ai représenté ma propre mère, projetée dans le mythe et une mère ne mue pas." Mais cet amour sans borne peut également être un obstacle à la quête oedipienne. L'amour de Jocaste est si intense qu'elle incite Oedipe à arrêter ses investigations. Elle a compris avant lui la vérité mais ne veut pas qu'elle soit révélée. « Si tu tiens à ta vie, non n'y songe plus. C'est assez que je souffre moi » déclare-t-elle dans la tragédie. Son suicide semble ainsi s'expliquer aussi par l'amour et non seulement par la honte. Elle sait qu'elle a définitivement perdu l'homme qu'elle aimait. A la fin de la scène centrale des confidences Pasolini modifie même totalement le contexte des propos de Jocaste, lorsqu'elle déclare dans le film à Oedipe qu'il n'a pas à avoir peur de coucher avec sa mère, puisque cela est un rêve fréquent chez les jeunes gens... Pasolini reprend donc les grands traits de la personnalité de la Jocaste de Sophocle mais il lui donne une force et une présence beaucoup plus forte grâce à sa présence continue à l'image. 8) Les figures paternelles – annales p74 Remarques générales : – pluriel → confrontation des images. Différences entre 2 images dans 2 arts visuels (théâtre et cinéma) – Images : visions, représentations, points de vue, fonctions... – question de qui sont les figures paternelles. Question du père et des origines en elle-même complexe et centrale dans le mythe. Chez Sophocle, père est mort bien avant le début de la tragédie mais présent indirectement par les paroles de l'oracle rapportées par Créon. Question de ce qui fait la paternité (caractéristiques). Figures positives, négatives, pour qui ? Père de qui ? I Des figures paternelles contrastées entre la tragédie et le film I.1. Identification des figures paternelles. Qui sont les pères ? – Chez Sophocle, Oedipe apparaît comme une figure paternelle. Il appelle souvent les thébains « enfants » et se pose comme le Roi qui s'occupe du peuple comme un père devant ses enfants. A la fin, il apparaît également en tant que figure paternelle p.138 « laisse tes filles », « non ne me les enlève pas ». Père de 4 enfants, les jumeaux + Antigone et Ismène. Structure encadrante d'Oedipe comme père. – Sophocle : 2 pères qui sont objets de discours mais n'apparaissent jamais directement sur scène : Polybe et Laïos. Père adoptif et père naturel. 2 Père qui sont également des figures royales. Sorte de duperposition entre père de la Cité et père au sein de la famille. – Pasolini : Oedipe n'apparaît pas du tout comme un père. Paso supprime toutes allusions aux enfants. Pas d'évocation de ses enfants pas même de Jocaste à la fin (remplacé par Angelo). – Paso : comme la tragédie de Sophocle n'est qu'un fragment, un mrceau du film qui narre toute l'histoire d'Oedipe, le spectateur voit à l'écran Polybe et Laïos. A cela s'ajoute le père du prologue joué par le même acteur. – Différence majeure : chez Sophocle c'est Oedipe qui incarne la figure paternelle. Chez Pasolini c'est Laïos. I.2. Images mélioratives des figures paternelles – Pasolini : le père présenté sous un jour positif est Polybe au début de la partie mythique. Tendresse dans ses paroles et sa gestuelle. S'oppose à laïos. – Tragédie : Oedipe est le bon père. Aimé de tous, s'occupe bien de ses enfants. Oedipe accompagné par Antigone, notamment dans la tragédie Oedipe à Colone de Sophocle. I.3. Le cas de Laïos : figure négative – Pasolini : le père militaire et Laïos : sont violents, autoritaires. Regard de haine du miltaire : « tu es né pour prendre ma place dans ce monde ». Laïos a ensuite un regard plein de haine, de mépris. – Sophocle : Laïos est mort avt le début de la tragédie. Portrait de lui comme violent. (Malédiction : a poussé un jh au suicide. On lui dit qu'il se fera tuer par sa descendance. Ne va plus voir Jocaste mais un jour, ivre… il conçoit Oedipe). II Des figures paternelles ambiguës et complexes II.1. Figure dégradée – ambiguïté comme point commun entre les 2 œuvres. D'abord de par la multiplicité des visages paternels. – Soph : Oedipe passe d'une posture de puissance et grandeur à roi et un père déchu. Ce mouvement de chute crée le sentiment de pathos, renforcé par le fait même s'il soit un bon père pour son peuple et pour ses enfants. Paternité → tragique (terreur + pitié) – Paso : le père biologique brutal est finalement assez ridicule. Au début semble grand : effet de contre-plongée. Debout sur son char. Mais malgré sa couronne et sa grandeur Oedipe le tue de deux coups d'épée. Oedipe rit de lui. Se moque. Devient un peu ridicule. Message : le père adoptif meilleur que le père biologique. – Dans les 2 œuvres, le même provcédé de dégardation. Chez Sophocle la tragédie mime cette chute d'Oedipe. Chez Pasolini : dégradation de Laïos devenu ridicule. II.2. Oedipe : père et fils – Oedipe de Sophocle est surtout un père alors que celui de Paso surtout un fils. « Oedipe c'est moi » aurait pu dire Pasolini. – Pour Soph : Oedipe en tant qu'homme mûr, bon père de famille mais que le destin vient rencontrer, pourchasser et condamner à la déchéance, la chute, la perte. – Pasolini : marqué par la lecture freudienne de Sophocle. Oedipe est davantage l'archétype du fils (cf prologue). Pulsions inceste et parricide sont celle de l'enfant que le mythe, présentant un adulte, métaphorise (comme un rêve). 9) Tirésias (Atlande + annales) Vos remarques : – le rapport à la vision / vérité – le rapport à la parole – rôle dramatique : – donne infos sur suite – permet au spectateur de révéler la sufffisance d'Oedipe qui jsuque-là était vu comme un personnage héroïque – le guide : du spectateur et d'Oedipe pour sa quête – importance théâtrale : anti-personnage de théâtre. Parle pour le spectateur car edie n'y entend rien. Spectateur a une longueur d'avance sur le personnage. – Double et opposé d'Oedipe – Incarne l'ironie tragique 1) Apparition Tirésias : un personnage atypique – premier épisode de la pièce. Il apparaît comme un vieillard aveugle, avec bâton et guidé par un enfant. – Histoire de Tirésias (légende avec Zeus et Héra… Héra le frappe de cécité et Zeus lui accorde une vie 7 fois plus longue + don prédire l'avenir). Ou, selon les versions, capacité à entendre langage des oiseaux cf V;310 et 395. personnage par nature hybride (à la fois homme et femme, entre humain et le divin). Ambiguïté. I homme ni femme ni humain ni divin. – Pasolini : l'acteur est américain, Julian Beck, visage pâle, anguleux, yeux très bleux (VS type méditerranéen) d'Oedipe (citti) ou Ninetto Davoli (Messager) ou Bene (Créon). Singularité, étrangeté. 2) Confrontation entre Oedipe et Tirésias : 2 personnages que tout oppose Oedipe Tirésias Force de l'âge vieillard Voit mais esprit aveugle Aveugle mais clairvoyant Pense tenir droit sur ses jambes mais va s'effondrer Infirme mais incarne qqch de très solide : la vérité Oedipe parle bcp. Cherche à creuser le mystère, Tirésias préférerait se taire : il bloque la parole le sonder. Déroule le fil jusqu'à la fin tragique. 3) Rôle du devin / ses fonctions (anti-personnage de théâtre!) – Oedipe est sourd à ses paroles (v.365). Il s'adresse ainsi au spectateur ! – Tirésias est prisonnier de son corps d'humain : personne ne le croit. Ni Oedipe ni Jocaste. Critique d4oedipe : aveugle des oreilles ! Chez Pasolini, cet enfermement dans un corps de mortel se voit car il trébuche en voulant s'asseoir. – Mais il aide Oedipe sur le chemin de la vérité : révélations utiles v.352, 353, 366-67, 372373, 379. Le spectateur frémit à ses révélations. Autres révélations : v.418 (cf « connais toi toi même du sanctuaire d'Apollon à Delphes). Il pose la question des parents : v.435-437. La question des origines constitue le nœud tragique à dénouer pour Oedipe. – Tirésias est le révélateur de la suffisance d'Oedipe dans la scène d'agon. Il permet ainsi au spectateur d'être + clairvoyant sur le personne d'oedipe ! 4) Tirésias : préfigure le destin d'Oedipe. Un double d'Oedipe ? – Tous deux ont une destinée extra-ordinaire, dictée par interventions divines. Tous deux déchiffrent des énigmes : parole des Dieux / Sphinx. Tous deux ont un rapport particulier à la sexualité : homme et femme pour T=irésias, inceste pour Oedipe. – il arrive accompagné par un enfant, aveugle, cf la suite du mythe quand il quitte Delphes, accompagné par sa fille Antigone, en exil. Préfigure la suite. – Tirésias : incarnation de l'ironie tragique – Pasolini : effets de miroirs renforcés. Oedipe reproche à Tirésias de ne pas trver solution à peste et de ne rien faire. Or il se trouvera tout aussi impuissant. Autre identification dans le film : Angelo ange gardien joue de la même flûte ! A la fin, Oedipe est vrmt Tirésias. Objet symbolique de la flûte. – Tirésias : double et antithèse d'Oedipe 5) Porte une certaine morale : un lien avec le sacré – lien fort avec les divinités (comme le Choeur / Coryphée). Un personnage entre le monde humain et le monde divin. Il interprêt la parole divine. Dans le film, Oedipe tombe à ses genoux en la voyant, avt même que le Messager ne décline son identité. – v.460 « rentre à présent, médite mes oracles » : peut-être rentre chez toi dans ton palais mais également + métaphorique : rentre en toi. La vérité est à chercher en toi. Le spectateur peut lui aussi entendre cette injonction comme un conseil à suivre pour éclairer son propre chemin, cheminement intérieur. – Tirésias : sorte de bouche divine, personnage-relais de la parole du dramaturge. Double du dramaturge qui connaît la suite de l'histoire ! Incarnation de la création artistique ? Double de l'auteur ? Encore plus vrai chez pasolini. Si Pasolini se projette au début avec l'enfant face à haine du père, à la fin, se projette dans l'image d'Oedipe devenue Tirésias. 10) L'espace I Les lieux dans la tragédie de Sophocle 1) L'espace scénique : la porte du palais – il faut différencier au théâtre l'espace scénique de l'espace dramatique. Dans l'antiquité grecque, les acteurs sont sur la scène tandis que le choeur est sur l'orchestra. Espace scénique dédoublé. Pour Oedipe Roi : la skènè représente le palais d'Oedipe, par une simple porte. Un seul lieu même si l'unité de lieu ne sera théorisée que bien plus tard !! – Quand au début il est fait mention des autels (prologue) : on peut penser que ces autels fictifs sont représentés par l'autel réel au centre de l'orchestra. – L'essentiel de l'action se situe hors scène. Sur scène : action surtout verbale. Ainsi, le suicide de Jocaste et l'aveuglement d'Oedipe ont lieu hors scène, derrière cette porte ! – Si tout se déroule devant les portes du palais : montre l'espace politique. Palais : transition entre espace public (devant l'autel, sur la scène) et l'espace privé. Une sorte de rappel visuel pour les spectateurs : au début symbolise le pouvoir et la force d'Oedipe puis ensuite les risques de démesure liés au pouvoir. A la fin, il souhaite fuir cet espace et demande à ne jamais le revoir v.1409-1413. A ce moment-là, le palais incarne les souillures d'Oedipe. Paradoxalement, à la fin il retourne dans le palais mais c'est à ce moment-là qu'il quitte définitivement le pouvoir et perd son statut de roi. – L'horreur se situe hors-scène. L'invisible fait culminer l'horreur. L'intérieur du palais : espace privé où se joue la démesure et la fureur. Description du suicide de Jocaste dans l'espace dramatique (v.1241-1244), mention d'éléments précis du décor. Jocaste sort digne et franchit dignement la porte du palais. La fureur la prend juste après ! Expression physique de la douleur et de la démence. 2) Les autres lieux de la tragédie : l'espace dramatique – Delphes : lieu où les personnages accueillent les oracles d'Apollon. Dès le vers 70 par Oedipe. Puis le choeur v.153. Puis Jocaste V.710-712. Delphes → le lieu où tous les personnages se retrouvent ! Lieu qu symbolise la tragédie car lieu du destin, lieu où tout est scellé d'avance ! Delphes : permet de rappeler la présence divine... – Le carrefour : dans la bouche de Jocaste « au croisement de deux chemins ». C'est là où Oedipe se trouble. Description précise du carrefour par Jocaste v.733-734. Premier indice. Symbolise l'ironie tragique. Symbolique spatiale : entre Corinthe et Thèbes, entre les 2 patries d'Oedipe (père!). Pkoi Laïos se trouvait-il à ce croisement ? Peut-être poour lui aussi se rendre à Delphes consulter l'oracle… Ironie du sort car Jocaste veut rassurer Oedipe or l'inquiète davantage en faisant mention de ce carrefour. Carrefour : lieu de renversement, où tout bascule : v1400 « fourche des cheùmins » / « double chemin » – Le Cithéron. Tirésias le mentionne au début v.420-423 mais Oedipe ne comprend pas… Puis le Corinthien apprend à Oedipe que Polybe n'est aps son père et qu'il fut trouvé sur le Cithéron. Choeur etame un chant joyeux (ironie tragique) car il pense qu'avoir été abandonné sur une montagne est le signe qu'il est un efnat des dieux !! v.1086-1109. A la fin, le terme Cithéron revient « en boucle » v.1391 v.1452-54 dans la bouche d'Oedipe. Il veut y mourir… Lieu sauvage éloigné de toute civilisation. Oedipe : être à part donc la place n'esty pas parmi les hommes… 3) Oedipe : l'homme sans lieu, figure de l'apatride – Figure de l'étranger : rejeté par ses parents biologiques. Etranger sans le savoir chez Polybe et Mérope à Corinthe. S'enfuit à Thèbes. Se considère comme un étranger : v.218 « Je parlerai en étranger ». – A la fin : il veut s'exiler et répète la fuite qu'il avait décidée en partant de Corinthe pour rejoindre Thèbes. Dans les 2 cités : il connaît la puissance royale mais 2 fois il devient étranger à la royauté. Dénoncé comme étranger à Corinthe car fils illégitime. A Thèbes il croit ne pas être un roi légitime qlors qu'il ne l'est finalement que trop… – Créon ne lui permet pas l'exil hors de la cité mais le contraint ç rester dans son palais. Oedipe enfermé avec la souillure qu'il représente… – Thème de l'apatride repris dans Oedipe à Colone. Finira par trouver un lieu qui l'accueillera : Athènes (accueilli par le roi Thésée). II Les lieux chez Pasolini : éclatement spatial 1) La chambre : l'espace féminin, espace de l'intime – éclatement car Paso veut raconter tout le mythe. Parti pris narratif explique la multiplication des lieux. – Les lieux du pouvoir : palais de Corinthe (Oedipe annonce à ses parents sont départ pour Delphes), la place devant le palais de Thèbes (transposition espace scénique antique) et la cour intérieure du palais de Thèbes – lieux de l'intime : la chambre royale. Soit quand Oedipe vient rejoindre Jocaste. Rideau rouge du désir incestueux et de la transgression. Dimension érotique. Soit Jocaste seule. Lieu féminin. Ou alors le pré où Jocaste joue avec ses amies. Ces deux espaces // prologue. Ce qu(on appelle des « rimes visuelles ». – Montage alterné qui place Jocaste en hauteur, auditrice des entretiens d'Oedipe (avec prêtre, Créon, Tirésias). Jocaste symbolise l'inceste, et le pouvoir le parricide. Peut-être l'idée d'une politique au féminin, muette, cachée, silencieuse. Oedipe : personnage politique du dehors, se montre à la cité VS Jocaste personnage du refuge et de l'intimité. Jocaste tjrs loin de la foule. – Scène d'amour au moment où Oedipe comprend très forte : l'appelle « Mère » + joue avec sa broche + lui fait l'amour. Cette scène tient presque du viol (violence + excès). La transgression (inceste) n'est pas seulement évoquée mais elle est montrée ! Esthétique provocatrice. 2) L'espace naturel : forte présence de la nature – forte présence des paysages marocains filmés en longs panoramas. Par ex : lorsque le serviteur abandonne le corps du bébé ligoté. Ou bien quand Oedipe parcourt les montagnes après la Pythie. – Ces paysages parlent la langue muette des choses. Dimension archaïque, sorte de « hors temps » que Paso qualifie lui-même de « barbare ». La nature est la manifestation du sacré. But : figurer un monde tout autre, différent, non contaminé par l'industrialisation. – Le désert : lieu de l'errance. Espace désorienté (rencontres au hasard : jeunes mariés, jf nue dans un labyrinthe). Seul indice : « Tebe » qui le guide inexorablement... – Notion de « cinéma de poésie » et du cinéma comme « langue écrite de la réalité ». esapace visuel avec filtre orange différent de l'espace réel. Dimension onirique, voire dimension de l'inconscient. – Prologue : caméra interne à l'enfant, contre-plongée, quand il regarde les arbres du pré où sa mère l'a amené. – Critique parle « d'exotisme superlatif » (pour décor + costume). Projeter le spectateur dans un monde inouï mais en même temps, comme si c'était normal pour ceux qui le peuplent. – Le but : rendre la force barbare et mythique en la déplaçant vers un ailleurs. Ouverture : - bien un espace plus éclaté chez Paso. Cf éclatement temporel. Temps étiré et éclaté. 3 époques mais frontières poreuses (mêmes acteurs, des leitmotiv). 11) Le tragique Dans quelle mesure les deux œuvres donnent-elles à sentir l'émotion tragique ? Remarques générales : – émotion tragique VS tragédie. L'émotion (ce qu'on ressent : qui ressent ? Les spectateurs) est support à la tragédie. – Tragédie classique (17ème) VS tragédie antique – éviter : TOC → geste compulsif – On attend une référence à Aristote qui dans sa Poétique definit les règles de la tragédie antique – quelles différences entre une tragédie antique avec règles et des attentes et un film qui reprend un mythe, qui constitue en partie pour une réécriture de la tragédie de Sophocle ? – Différence entre le mythe d'Oedipe et les 2 œuvres à étudier Éléments attendus : – rappel des deux sentiments constitutifs de la tragédie : terreur et pitié pour Aristote. Donc insister sur la composante émotionnelle ! – Sophocle : présence du choeur. Terreur initiale avec « je frémis d'épouvante ». Le choeur exprime sa crainte devant l'hybris d'Oedipe. Peur qu'il provoque la colère des Dieux. – Sophocle : dans l'exodos, récit du messager : mise en scène de la terreur et de la pitié. Laisse au spectateur le soin d'imaginer la scène. Puissance de l'imagination. Métaphores cruelles « averse noir » + « orage de sang » v.1278-1279. Terreur et pitié, l'émotion tragique transmise par l'intensité des images (métaphores + couleurs + imagination) – Sophocle : scène d'adieu avec filles. Déchirant. Didascalie interne : sanglots (v 1472)/ – Sophocle : dimension spectaculaire (sang sur le masque / espace scénique avec disposition des personnages) – Sophocle : disposition du spectateur : il connaît la suite donc frémit en voyant Oedipe se perdre à son insu. Il est le seul à pleinement apprécier l'ironie tragique. – Pasolini : plus de distance vis-à-vis du tragique – Moins d'identification à Oedipe. Mais quand même compassion. – Vision de la peste avec gros plans – Gros-plans sur les visages notamment celui de Jocaste – la musique – la catharsis : cf Aristote – Catharsis repose sur l'idée de représentation : en voyant vivre Oedipe, le spectateur partage ses transgressions, ses désirs, projette sur ce personnage fictif ses propres pulsions, par le phénomène d'identification. Il est à la fois horrifié et fasciné. Mélange du divin et du monstreux, de la grandeur et de la déchénace qu'on retrouve chez chaque être humain. – A la fin de la pièce le Coryphée invite à regarder Oedipe qui devient objet de contemplation et de réflexion( 2 sens du terme). – La psychanalyse utilise aussi la notion de « catharsis » pour désigner le mécanisme qui fait venir à la CS des affects enfouis dans l'inconscient et permet ainsi de se libérer de l'angoisse et de la culpabilité. – Pour Pasolini, l'épilogue est une « sublimation ». Retour à un état origine d'innocence. 12) le spectaculaire et la violence → voir tableau weblettres Importance de la dimension visuelle dans les 2 œuvres car le théâtre et le cinéma constituent des arts visuels. OR : œuvre extrêmement violente qui pose donc la question de la représentation de cette violence. Articulation entre un art scénique vivant et un art audiovisuel mécaniquement enregistré ? I Le spectaculaire : que voit-on sur scène et à l'écran ? I.1. Chez Sophocle : ce qu'on voit sur scène, ce que montre la mise en scène – pas de discalie dans le texte grec mais des indications à trouver dans les paroles des personnages (didascalies internes). – Recherche du spectaculaire avec des effets visuels et sonores à l'époque (pensez au deus ex machina avec l'arrivée de grosses machines sur scène) ou bien l'orage avec des jeux avec instruments en bronze… – Pour les acteurs : costumes et masques (cf vases, grosse bouche, le masque de Oedipe quand il revient sur scène à la fin → rouge) qui individualisent les personnages et permettent aux spectateurs de les identifier. – Cothurnes + couronne d'or : Oedipe / Jocaste / Créon (Roi) – bâton pour Tirésias et le berger à la révélation finale – une succession de tableaux, des choix de mise en scène qui sont signifiants (donnent du sens) : – Oedipe au centre de l'assemblé au début avec enfants et tout le peuple à genoux (v.1921) : Oedipe au centre figure du roi aimé – l'arrivé de Tirésias en vieillard avec b$aton vient jeter une ombre sur ce tableau éclatant ! – 2 scènes d'agon : face à Tirésias puis face à Créon. Sdortie de Jocaste qui els calme : sortie majestueuse et imposante. – Dernière image : Oedipe revient sur scène les yeux ensanglantés (v.1313-1314) puis déchirement avec ces 2 filles qui sont sur scène (Antigone et Ismène). V 1522. → passe de supplié à suppliant. Les personnages quittent un à un la scène. I.2. Chez Pasolini : voir le réel à l'écran ? La question du réalisme du film – le spectaculaire au cinéma : les gros effets-spéciaux, films à gros budgets, films d'action etc. Pasolini se situe aux antipodes de ce type de cinéma mais propose lui aussi du « spectaculaire » ! – Pour Pasolini le cinéma est « la langue écrite de la réalité ». – ëtre sur le mode du « comme si » (cf les enfants qui jouent : « on dirait que... »). Exemple frappat au début : Nom « thèbes » mais l'Italie du nord à l'écran. – Pasolini joue entre réalisme et antiréalisme forcé : * costume bariolés : désir de « couleur locale » mais aussi « exotisme superlatif » * postsynchronisation : décalage entre bande-images et bande-sons * les cartons : cf cinéma muet et toutes en noir en blanc or film en culeurs ! Servent à exprimer ce que pensent les personnages mais aussi parfois ce qu'ils expriment (alors que film non muet!!) * regard-caméra qui rappelle la caméra / conscience de la caméra : début avec la mère dans le pré et long regard à caméra. * caméra portée à l'épaule qui donne un effet de réel, aspect documentaire, pris sur la vif alors qu'Oedipe évolue dans un monde mythique, imaginaire ! → des contradictions que Pasolini creuse et maintient et ne résout pas. II Le spectaculaire ou la question de la représentation de la violence, c'est-à-dire ce qu'on e doit pas voir II.1. La représentation de la violence chez Sophocle. – cf cours sur voir ou ne pas voir – D'abord la violence sur scène : les éclaboussures de la violence - lié aux émotions terreur + pitié + catharsis de la tragédie (Aristote) - description initiale de la peste avec mort. Violence de la description. Puis évocation de la punition du coupable également violente v.100 « exil ou mort du meurtrier » - sur scène, la violence est avant tout verbale : 2 affrontements d'Oedipe avec Tirésias et créon. Les stichomythies sont comme des coups. - 2 représentations concrètes de la violence physique sur scène : 1) le sreviteur frappe le corinthien messager v.1147 p.119 2) la fin où déchirement Oedipe où on lui arrache ses filles. - sinon, les actes violents sotn évoqués par les discours : 1) le récit du meurtre de Laïos v.800-813 très violent 2) la suicide de Jocaste et aveuglement d'Oedipe v.1237-1296 – La violence dans le Hors scène : paroxysme paradoxal de la violence dans ce qu'on ne voit pas ! – les images les + violentes ne sont pas vue directement par le spectateur mais décrites grâce aux paroles des personnages : peintures détaillées. Art de l'exphphrasis (= exposer en détails). Création d'images mentales – 2 scènes qui dépeignent l'indicible : 1) la peste v.22-30 : force poétique des images, allégorie de la mort, métaphore de la tempète. 2) V1230-1297 : la « souillure » à l'intérieur du palais. Terrible lieu-clos. Description plus réaliste. 2 souillures : publique puis intime. – Importance des couleurs : le noir au début avec la peste puis le rouge. Egalement « l'or » v.1268. Sorte de clair-obscure avec noirceur // « éclatante » v.158. Lignes droites qui se coupent, s'écroulent : image de la cité v.46-51 → force poétique de ces images mentales pour le spectateur. II.2. La violence ou l'énergie vitale chez Pasolini – pas d'hypothypose comme che Sophocle mais une violence montrée et assumée. Oedipe tue Laîos / affrontement avec le sphinx / partage la couche de Jocaste (là c'est pour la dimension érotique) / cavadre de Jocaste / Oedipe se crève les yeux… – Habitant morts à cause de la peste à Thèbes : le spectateur assiste aux conséquences de la violence, aux blessures. – Pas de complaisance ou d'esthétisation mais une forte présence assumée. III Vers une esthétique de l'excès III.1. L'étrangeté pasolinienne : le sacré, les costumes – les costume constituent un élément important de cette esthétique contradictoire de Paso. Citation Atlande p.189 – des marques du spectaculaire : vêtements colorés, coiffes à grandes ailes, tiares démesurées, masques extraordinaires (Pythie + Sphinx avec coquillages). – Des effets de continuité : les coquillages de Sphinx → visage du prêtre (joué par Pasolini) et de ses suivants + tiare de Polybe Laïos et Oedipe. Etrange : Oedipe éclate de rire et se moque de la tiare puis la récupère… Il semble gagné par la logique mortifère du pouvoir qu'il avait jusque-là combattu et dont il s'était moqué. – Les costumes → sentiment de magique et de sacré - exemple de scène inquiétante : la rencontre avec la Puthie. Infleuences vaudou + culture berbère + Apollon ! Importance du sacré : la femme (Sybille) mange riz ou semoule. Gros-plan sur les yeux d'Oedipe. Contre-plongée + effet de surexposition d'Oedipe. Puis la foule présente et disparaît, de même que la Sybille et ses servants. 2 réalités incompatibles qui se rencontrent et s'entremêlent. Etrangeté du monde, présence du sacré ! + lumière fin de journée + le « thème du destin » japonais à la flûte. Atmosphère quasi fantastique ! III.2. L'hyperbole comme principe structurant des 2 œuvres. – paroles des personnages chez Sophocle notamment le Coryphée – Paso : jeu volontairement outrancier des acteurs. Ex : geste compulsif d'Oedipe de se mordre la main. Coiffes, masques etc. – L'excès est là pour signifier la démesure et le tragique d'Oedipe. Oedipe : figure paroxystique du malheur. Fonction de catharsis : chez Sophocle l'esthétique de l'excès libère la violence mais pour mieux la contenir ! Purgation des passions et purification de l'esprit. – Pasolini : excès, dans une démarche à la fois spectaculaire et minimaliste. – Contre-culture de masse ! Chacun peut se voir dans les miroirs-grossissants tendus par Sophocle et Pasolini ! Correction du bac blanc 1) Pourquoi le sens de la vue a-t-il une importance si considérable dans la tragédie de Sophocle et le film de Pasolini ? Analyse du sujet : – on attend des raisons (raison 1, raison 2, raison 3). – la vue : il faut convoquer le lexique qui s'articule autour de cette notion : vue, vision, regard, aveuglement, clairvoyance, discernement, point de vue. Distinguer le sens littéral (vision avec les yeux) du sens figuré (le regard de l'esprit). On attend : – raison 1 : la vue a une importance considérable car elle constitue un élément essentiel de l'intrigue et possède un rôle dramatique (qui fait avance l'action). Dialectique voir et savoir. Passage de la lucidité à l'aveuglement qui montre l'itinéraire d'Oedipe. – Raison 2 : parce que c'est un élément symbolique Pour les personnages : les liens entre Tirésias et Oedipe Cette thématique de l'aveuglement est constitutif du tragique + la catharsis (et ça permet de faire la transition!) – Raison 3 : parce que les 2 œuvres appartiennent à des arts de la visions (théâtre + cinéma). Importance du genre : la mise en scène impliquée par une pièce de théâtre + les plans du film qui guident le regard (point de vue, caméra subjective, Jocaste regarde la caméra). Dimension spectaculaire, les effets visuels Les références / allusions aux œuvres : – lexique de la vue / regard chez Sophocle (citations précises) – référence au nom d'Oedipe – scène d'aveuglement d'Oedipe chez Sophocle : citations précises de la tirade du messager – gros-plans sur le visage de Jocaste – scène où Oedipe se crève les yeux (le spectateur voit et ne voit pas : dans le champ et hors champ) + noir à l'écran – travail sur les couleurs : monde mythique avec couleur jaune / les cartons en noir et blanc... 2) Le personnage d'Oedipe vous semble-t-il modifié, ou non, par son traitement cinématographique dans Oedipe-Roi de Pasolini ? Analyse du sujet : – il s'agit d'un sujet fermé qui demande à envisager les points communs et les diférences, dans une perspective pleinement comparatiste – pose la question de la réécriture et de la spécificité de faire passer un personnage de théâtre qui évolue dans un espace textuel mais avant tout sur scène à l'écran. Quels sont les modifications induites par un changement de support, de genre, d'époque mais aussi étudier et voir comment la marque d'un artiste s'imprime et vient donner une couleur particulière et singulière à une figure mythique. – Le personnage : qu'est-ce que définit un personnage ? Son nom, ses actions, son histoire, sa construction, ce que l'auteur montre de lui, ses relations avec les autres personnages, sa présence sur scène ou à l'écran … ? Comment le personnage se perçoitil lui-même ? Comment est-il perçu par les autres personnages ? – Ne pas oublier qu'un personnage est un être fictif, d'encre et de papier. Rappel de l'étymologie de personnage (au théâtre, sonner à travers). – Un même mythe mais plusieurs visages ! Ce qu'on attendait : – les points communs : le nom + nécessité car héritage du mythe. – Le traitement de la violence : point commun sur le fond même si les mises en scène sont différentes – Les traits de caractère différent – Pourquoi mettre en avant tel ou tel aspect d'Oedipe ? Quels sont els effets produits ? Qu'apportent ces choix au mythe d'Oedipe ? – Banalisation chez Pasolini. Oedipe + humain. Dimension personnelle et autobiographique