La Banque mondiale publie les nouveaux indicateurs de

Transcription

La Banque mondiale publie les nouveaux indicateurs de
Sous embargo jusqu’au 9 mai midi
(heure à l’est des Etats-Unis)
Communiqué
#2005/454/WBI
de
Presse
Contacts:
Sunetra Puri (202) 473-2049
[email protected]
Damian Milverton (202) 473-6735
[email protected]
La Banque mondiale publie les nouveaux indicateurs de gouvernance
pour 209 pays
WASHINGTON, le 9 mai 2005—Améliorer la gouvernance permet également d’améliorer les
conditions de vie des populations des pays en développement, parfois de façon remarquable. Ces
dernières années, plusieurs pays ont su améliorer de façon rapide leur gouvernance.
Malheureusement, beaucoup d’autres n’ont rien fait. Les autorités politiques ont un défi difficile
à relever : identifier des objectifs précis en matière de normes de bonne gouvernance, et veiller à
ce que ces objectifs soient atteints.
Les réformateurs des gouvernements, les simples citoyens, les entreprises nationales et les
investisseurs étrangers considèrent que la gouvernance est essentielle au développement
soutenable, et à un climat sain pour l’investissement. Dans tous les pays du monde, ils ont besoin
de données et d’analyses qui les aideront à évaluer la qualité de la gouvernance et à surveiller la
façon dont celle-ci évolue dans le temps. Les bailleurs de fonds, eux aussi, savent que les flux
d’aide seront d’autant plus efficaces que les pays bénéficiaires disposeront d’institutions de
bonne qualité.
La Banque mondiale aide ces pays et leurs partenaires en matière de développement dans la
société civile et dans la communauté internationale, en fournissant un tableau de bord de la
gouvernance pour aider à dépolitiser les efforts déployés pour suivre la qualité des institutions,
appuyer le développement des capacités, améliorer la gouvernance et s’attaquer à la corruption.
Dans un nouveau rapport de recherche publié aujourd’hui, Daniel Kaufmann, Directeur du
programme gouvernance mondiale à l’Institut de la Banque mondiale, et Aart Kraay, Économiste
principal dans le Groupe de recherche de la Banque, proposent un tableau de bord à l’échelle
mondiale, plus exhaustif, comprenant des indicateurs de gouvernance. Ce tableau de bord couvre
209 pays pour la période de 1996 à 2004. MM. Kaufmann et Kraay ont commencé à développer
et à analyser 6 composantes chiffrables de la bonne gouvernance en prenant comme point de
départ la fin des années 90 :
1. Être à l’écoute et rendre compte – mesure les droits politiques, civils et les droits de
l’homme
2. Instabilité politique et violence – mesure la probabilité de menace de violence contre les
gouvernements, voire la probabilité de leur renversement, y compris le terrorisme
3. Efficacité des pouvoirs publics – mesure la compétence de la bureaucratie et la qualité de
la prestation du service public
4. Fardeau réglementaire – mesure l’incidence de politiques non favorables au marché
5. État de droit – mesure la qualité de la mise en application des contrats, la police et les
tribunaux, y compris l’indépendance du judiciaire, et l’incidence de la criminalité
6. Maîtrise de la corruption – mesure l’abus des pouvoirs publics à des fins lucratives, y
compris la grande et la petite corruption (et le détournement des biens de l’Etat par les
élites).
Global Monitoring Report 2004
Page 1 of 3
La construction de ces indicateurs, articulée sur une méthodologie de pointe, utilise des
centaines de variables qui mesurent les différents aspects de la gouvernance. Ces variables
proviennent de plus de trente sources de données distinctes appartenant à différentes
institutions dans le monde entier. Un des premiers constats est qu’une amélioration dans un
pays comme, par exemple, un écart type dans la qualité de l’état de droit (ou toute autre
composante de la gouvernance, comme « être à l’écoute et rendre compte », ou encore « la
maîtrise de la corruption ») peut, en moyenne, entraîner à long terme une augmentation de
300 pour-cent du revenu par habitant.
•
Une meilleure gouvernance débouche sur des conditions de vie meilleures et sur
une réduction renforcée de la pauvreté. La recherche montre que l’amélioration des
conditions de vie est en fait le résultat d’une meilleure gouvernance, et non l’inverse.
Améliorer la gouvernance dans les pays pauvres, comme en Afrique subsaharienne, par
exemple, peut donc avoir des résultats importants. Pourtant, la bonne gouvernance n’est
pas un luxe que seuls les pays riches peuvent s’offrir. Les exemples comprennent le
Botswana, le Chili, la Slovénie et les Pays baltes, qui offrent l’exemple d’économies
émergentes où la qualité de la gouvernance est très élevée.
•
Ce type d’amélioration de la gouvernance est réaliste. Par exemple, une
amélioration d’un écart-type de l’état de droit, qui est raisonnablement réalisable par un
pays, pourrait amener des pays situés au bas de l’échelle en matière de gouvernance
comme la Somalie au même niveau que le Laos, ou des pays au niveau du Laos à ceux
du niveau du Liban, ou ceux du niveau du Liban au niveau de l’Italie, ou encore de celui
de l’Italie à celui du Canada. De même, une amélioration d’un écart-type de la
composante « être à l’écoute et rendre compte » pourrait amener des pays comme le
Myanmar au niveau du Kazakhstan, ou du niveau du Kazakhstan à celui de la Géorgie,
ou du niveau de la Géorgie à celui du Botswana. En ce qui concerne la maîtrise de la
corruption, cette amélioration d’un écart-type ferait passer des pays du niveau de la
Guinée équatoriale à celui de Cuba, du Honduras ou de l’Ouganda, ou du niveau de
l’Ouganda à celui de la Lituanie ou de l’Île Maurice, ou de celui de Maurice à celui du
Portugal, ou de celui du Portugal à des pays dont les normes sont considérées comme
modèles, comme la Finlande, l’Islande ou la Nouvelle Zélande.
•
Les changements en matière de gouvernance dans le temps : des améliorations
importantes sont faisables. L’étude présente une nouvelle méthodologie pour évaluer
l’évolution de la gouvernance dans le temps. Elle montre qu’au cours d’une période
relativement courte de six à huit ans, des améliorations importantes (mais aussi des
détériorations) ont eu lieu dans plusieurs pays. Ce constat va à l’encontre d’une
perception très répandue selon laquelle l’amélioration de la gouvernance est
nécessairement un phénomène à long terme, à l’inverse de sa détérioration qui, elle, peut
être très rapide. Par exemple, depuis 1996, on a constaté une amélioration remarquable
dans la composante « être à l’écoute et rendre compte » dans plusieurs pays tels la
Bosnie, la Croatie, la Serbie, le Ghana, l’Indonésie, la Sierra Leone, la République
Slovaque et le Pérou. Par contre, on enregistre une détérioration de cette même
composante dans un nombre à peu près égal de pays. Ces indicateurs synthétiques
permettent d’affirmer que certains pays ont su améliorer différentes composantes de leur
gouvernance en très peu de temps. On observe, par exemple, des améliorations majeures
dans la composante « être à l’écoute » au Sénégal, en Turquie, au Chili, au Mexique et
au Nigeria au cours de la période de 1998 à 2004. Au cours de cette même période, on
observe des améliorations dans la composante « efficacité des pouvoirs publics » en
Afrique du Sud, en Lettonie, à Madagascar, en Corée du Sud, en Estonie et en Bulgarie.
•
Mais, à l’échelle mondiale, le constat fait réfléchir : en moyenne, les progrès sont
limités. Si plusieurs pays ont certes su améliorer leur gouvernance, d’autres, en nombre
égal, ont enregistré une détérioration de plusieurs composantes. D’autres, plus nombreux
encore, n’ont apporté aucun changement à leur gouvernance. Par conséquent, en
moyenne, la qualité de la gouvernance à l’échelle planétaire est restée stagnante, et, pour
qu’il y ait progrès, il est donc urgent de faire preuve, dans ce domaine, de beaucoup plus
de détermination, de façon à accélérer la réduction de la pauvreté.
•
Une demande pour un suivi rigoureux des progrès : le pouvoir de l’information.
les États-Unis constituent un bon exemple de cette demande pour plus d’informations.
Ils ont fait largement appel à cette recherche en matière de gouvernance pour mettre au
point des indicateurs de gouvernance qui vont permettre d’assurer le suivi du « Compte
du Millénaire » (MCA). Cette initiative américaine vise à renforcer l’aide des États-unis
aux pays pauvres sur la base de leur performance dans trois domaines de politiques : une
saine gouvernance, un investissement dans l’humain, et l’encouragement de la liberté
économique. Elle utilise ces indicateurs pour classer les pays en fonction de leur niveau
de corruption. Tout récemment, Madagascar a reçu le premier don du MCA après avoir
été en concurrence pour ces fonds avec des pays classés de façon similaire. D’autres
gouvernements, ainsi que des groupes de la société civile, utilisent ces indicateurs de
plus en plus fréquemment pour analyser les politiques et surveiller la performance. De
leur côté, les responsables de politique désireux d’entreprendre des réformes utilisent ces
mêmes indicateurs pour encourager le changement dans leurs pays.
Cette nouvelle étude, qui comprend des indicateurs de gouvernance mis à jour, représente un
progrès majeur dans la façon d’aider les pays à mesurer et à surveiller leur performance en
matière de gouvernance, et à en mesurer les différentes composantes avec un degré de précision
jamais atteint. Néanmoins, MM. Kaufmann et Kraay soulignent que ces données comprennent
une marge d’erreur et qu’il faut donc faire preuve de prudence dans leur interprétation et dans
leur classification.
« Malgré plusieurs exemples remarquables, en moyenne, ni les pays riches ni les pays pauvres
n’ont réussi à améliorer leurs normes en matière de gouvernance au cours des dix dernières
années. Cette réalité prête à réfléchir, et doit motiver une action collective dans une prochaine
étape » explique M. Kaufmann, qui insiste que, « si nous tenons à aller de l’avant de façon
constructive, il faut que nous examinions de façon lucide et franche les leçons que l’on peut tirer
des réussites et des échecs, que nous abandonnions les interventions qui n’ont eu aucun résultat,
comme les campagnes anti-corruption axées sur un objectif trop étroit, et qu’au contraire, nous
mettions l’accent sur des réformes en matière d’écoute des populations et de transparence.
On peut trouver ces indicateurs de gouvernance sur une page web interactive facile à utiliser.
Celle-ci permet au lecteur de comparer la performance d’un seul pays pour six indicateurs de
gouvernance, ou de comparer plusieurs pays par rapport à un seul de ces indicateurs, et de
produire, à la demande et instantanément, des diagrammes, des tableaux ou des cartes de la
gouvernance.
http://www.worldbank.org/wbi/governance/fra/

Documents pareils