Quelles voies d`élimination pour les déchets inertes
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Quelles voies d`élimination pour les déchets inertes
Quelles voies d’élimination pour les déchets inertes ? Les déchets inertes sont des déchets minéraux non pollués. Ils ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique. Ils ne sont pas biodégradables et ne se détériorent pas au contact d’autres matières d’une manière susceptible d’entraîner une pollution de l’environnement ou de nuire à la santé humaine. “Ce dossier technique a été rédigé à l’aide des publications d’INGEROP, du CETE de l’Est, (L.R.P.C. de Nancy), du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, de la Direction Régionale de l’Equipement Lorraine, et de l’ADEME“. Les activités productrices de déchets inertes sont très diverses : ■ Activités de travaux publics : ● Travaux d’aménagement urbain ● Travaux sur les infrastructures interurbaines (autoroutes, routes nationales, départementales, liaisons ferroviaires, fluviales, infrastructures aéroportuaires, etc.) ■ Activités du bâtiment : (source Le Moniteur - novembre 2003) ● Démolition (56,5 %) ● Réhabilitation (36,5 %) ● Constructions neuves (7 %) ■ Activités industrielles bien spécifiques dans une moindre mesure (verriers, etc.) Les déchets inertes représentent 67 % des déchets du BTP. L’autre fraction est composée de Déchets Industriels Banals (bois non traités, métaux, etc.), de Déchets Industriels Spéciaux (peinture, amiante, bois traités, etc.) et d’emballages. Les déchets de chantier actuellement considérés comme inertes en France sont : ■ le béton (armé ou non), ■ les briques, tuiles et céramiques, ■ le verre, ■ les bitumes ne contenant pas de goudron, ■ les terres et cailloux, ■ les boues de dragage et de curage non polluées, ■ les ballasts de voie de chemin de fer, ■ les matériaux d’isolation à base de laine de verre. Pour le secteur des travaux publics, il s’agit principalement de cailloux, de terres et de déblais, ainsi que de déchets minéraux de démolition d’ouvrages d’art et de génie civil. Les enrobés des activités routières sont, quant à eux, classés en fonction de leur composition (enrobés goudronnés, bitumineux, amiantés, avec ou sans métaux lourds...) : ils peuvent être inertes, dangereux ou banals. Chaque année, le secteur du bâtiment travaux publics génère 130 millions de tonnes de déchets inertes. C’est de loin le plus gros producteur de déchets inertes. L’activité du bâtiment génère environ 30 millions de tonnes de déchets inertes. Actuellement, la très grande majorité des déchets de chantiers est éliminée en mélange. On estime qu’environ 85 % des déchets du bâtiment sont ainsi mis en décharge (y compris en décharges sauvages). Le faible taux de valorisation (15 %) s’explique notamment par la production diffuse de déchets et par la dimension modeste des chantiers du bâtiment (comparée aux chantiers de travaux publics). Le secteur des travaux publics en produit, quant à lui, environ 100 millions de tonnes. On estime que 2/3 des déchets issus des chantiers de travaux publics sont valorisés : ■ 1/3 sont réemployés directement sur le chantier sous forme de remblais ■ 1/3 sont valorisés hors du chantier, dans une autre filière. ■ Le 1/3 restant est éliminé en CET de classe III ou en décharges sauvages. Chiffres clés en Moselle : Chaque année, le secteur du Bâtiment - travaux publics (BTP) produit 2,15 millions de tonnes de déchets répartis comme suit : - 1,7 millions de tonnes issues des travaux publics, - 450 000 tonnes provenant du secteur du bâtiment. Les déchets inertes représentent 84% de la production de déchets dans le secteur du BTP, soit 1,8 millions de tonnes. (extrait du Plan départemental de gestion des déchets du BTP) Quelles législations pour les déchets inertes ? Au niveau européen, la Commission européenne a publié la directive stockage des déchets n°1999/31/CE du 26 avril 1999, qui concerne les déchets dangereux, non dangereux et inertes. La Commission a complété la directive par : ■ Une décision précisant la classification des déchets (23 juillet 2001 modifiant la décision 2000/532/CE) ■ Une décision du Conseil précisant les procédures d’admission des déchets en décharges (le 19 décembre 2002) Remarques sur l’amiante : La décision 2000/532/CE précise que l’amiante lié est un déchet dangereux (contenant plus de 0,1 % d’amiante) et donc qu’il devrait être uniquement traité dans des centres de stockage de classe I. Cependant, la décision du conseil du 19 décembre 2002 a indiqué que ce déchet pouvait être traité dans les décharges pour déchets non dangereux, considérant ces particularités inertes (inertes quant à la pollution des sols et de l’eau, mais dangereux pour l’homme par inhalation). A l’heure actuelle, la France ne dispose pas de texte réglementaire pour les déchets inertes, la directive décharges n°1999/31/CE n’étant toujours par transposée en droit français pour les déchets inertes. Pour combler ce vide, le MEDD a réalisé : ■ La circulaire du 15 février 2000 qui impose l’élaboration de plans départementaux de gestion des déchets du bâtiment et des travaux publics ■ Un guide technique en avril 2001 relatif aux installations de stockage de déchets inertes. Il précise les prescriptions techniques que doivent suivre les exploitants de ces décharges. Le principe essentiel retenu CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 3 GLOSSAIRE Déchet ultime : déchet dont on ne peut plus extraire de part valorisable selon les conditions technico-économiques du moment, ni réduire le caractère polluant ou dangereux. Centre de Stockage de Déchets Ultimes de classe I (CSDU I) : synonyme de Centre d’Enfouissement Technique de classe I (CET I), il accepte les déchets dangereux, les Déchets Industriels Spéciaux minéraux solides, très peu réactifs, très peu évolutifs et très peu solubles. Centre de Stockage de Déchets Ultimes de classe II (CSDU II) : synonyme de Centre d’Enfouissement Technique de classe II (CET II), il accepte les déchets ménagers et assimilés, c’est à dire, les Déchets Industriels Banals (DIB). Centre de Stockage de Déchets Ultimes de classe III (CSDU III) : synonyme de Centre d’Enfouissement Technique de classe III (CET III), il accepte les déchets inertes. Déchets Industriels Banals (DIB) : non inertes et non dangereux, ces déchets sont assimilables aux déchets ménagers. Déchets Industriels Spéciaux (DIS) : Déchets contenant des produits nocifs en concentration plus ou moins importante, dont la toxicité implique des filières d’élimination spécifiques. Elimination : ensemble des opérations réalisées sur les déchets (collecte, transport, regroupement, traitement, stockage) Valorisation : peut prendre de multiples formes ■ Réemploi : opération par laquelle un bien usagé, conçu et fabriqué pour un usage particulier, est utilisé pour le même usage ou un usage différent. Les opérations subies (transport, nettoyage, maintenance, rénovation, remise sur le marché, etc.) sont destinées à redonner au produit ses caractéristiques initiales (sécurité, hygiène, etc.). Exemple des pneus rechapés. La réutilisation et le reconditionnement sont des formes particulières de réemploi. ■ Recyclage : opération visant à introduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge. L’objectif est de retraiter les déchets dans un processus de production, soit en vue de la même utilisation que celle d’origine, soit à d’autres fins, à l’exclusion de la valorisation énergétique. ■ Régénération : opération visant à redonner à un déchet les caractéristiques physico-chimiques qui permettent de l’utiliser en remplacement d’une matière vierge. ■ Valorisation énergétique : utilisation d’une source d’énergie résultant du traitement des déchets. Il existe trois modes de traitement : ● Incinération (récupération d’énergie sous forme de vapeur ou d’électricité), ● Récupération du biogaz produit dans les décharges, ● Méthanisation des déchets organiques et des boues de station d’épuration. Granulats : ensemble de grains de dimensions comprises entre 0 mm et 125 mm. Les granulats sont dits : ■ naturels lorsqu’ils sont issus de roches meubles ou massives et qu’ils ne subissent aucun traitement autre que mécanique, ■ artificiels lorsqu’ils proviennent de la transformation à la fois thermique et mécanique de roches ou de minerais, ■ recyclés lorsqu’ils proviennent de la démolition d’ouvrages ou qu’ils sont réutilisés. Fraisât : bitume arraché de la chaussée lors des réfections de chaussées. 4 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 pour la conception de ce type de stockage est de n’imposer aucune contrainte d’imperméabilité sur le fond de la décharge mais d’imposer des contraintes sur la couverture en terme de pente, d’épaisseur et d’imperméabilité. Ce guide distingue 3 types de déchets auxquels correspondent 3 types de stockage : ● Stockage de type H pour les déblais et terres de terrassement non polluées ; ● Stockage de type G pour les déchets minéraux de matériaux de construction, issus notamment de la déconstruction des bâtiments et d’ouvrages du BTP, en général ; ● Stockage de type F pour les déchets particuliers tels le plâtre et certains déchets industriels. Le texte définit les dispositions communes à tous les types de déchets et les dispositions spécifiques pour chacun des 3 types cités ci-dessus. Il fournit la liste des déchets admis, des déchets à proscrire et des déchets devant faire l’objet d’essais de caractérisation et de comportement avant leur admission éventuelle (essai de percolation,....). Ce guide n’a pas de valeur réglementaire. Il est en cours de modification. ■ La circulaire n°2001-39 du 18 juin 2001 relative à la gestion des déchets du réseau routier national Rappelons que depuis le 1er juillet 2002, selon le code de l’environnement L 541-24, seuls les déchets ultimes sont acceptés dans les décharges (dont celles d’inertes). Les différentes voies d’élimination et de valorisation Parmi les différentes voies d’élimination ou de valorisation possibles, il faut distinguer : ■ LE STOCKAGE EN C.E.T.3 OU (CSDU 3) Contrairement aux autres catégories de centres de stockage, l’enfouissement des déchets inertes en centre de classe 3 ne fait jusqu’à présent l’objet d’aucun texte réglementaire spécifique précisant le type de déchets acceptés, la nature des contrôles et les conditions d’exploitation des sites. Les pratiques sont par conséquent extrêmement diverses et la limitation du stockage aux seuls déchets inertes n’est pas toujours respectée. Les C.E.T.3 peuvent être d’anciennes carrières qui ne sont plus répertoriées au titre des carrières ou des sites dits “courants“. Ces décharges ne sont soumises qu’à l’autorité des maires pour leur ouverture dans le cadre du Code de l’Urbanisme et à leur police pour leur contrôle. OUVERTURE D’UN SITE DE STOCKAGE DE CLASSE 3 - RÉGLEMENTATION : Les articles R. 442-1 et suivants du Code de l’Urbanisme précisent que les affouillements et exhaussements du sol, à la condition que leur superficie soit supérieure à 100 mètres carrés et que leur hauteur, s’il s’agit d’un exhaussement, ou leur profondeur dans le cas d’un affouillement, excède deux mètres, sont subordonnés à l’obtention d’une autorisation lorsque l’occupation ou l’utilisation du terrain doit se poursuivre durant plus de trois mois, ■ Dans les communes, ensembles de communes ou parties de communes dotés d’un “plan local d’urbanisme“ rendu public ou approuvé ; ■ Dans les zones d’environnement protégé, sauf s’il en est disposé autrement par l’acte instituant la zone ■ Dans les communes figurant sur une liste dressée à cet effet par arrêté du “préfet“ pris sur proposition du responsable du service de l’Etat dans le département, chargé de l’urbanisme et après avis du maire de chaque commune intéressée. Cette autorisation n’est pas exigée dans le cas où les installations ou travaux mentionnés sont soumis à autorisation ou à déclaration en application : ■ De la loi du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux ■ De la loi du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement Cette autorisation n’est pas non plus exigée dans le cas où les installations ou travaux sont exécutés sur le domaine public et font l’objet d’un permis de stationnement ou d’une procédure d’autorisation d’occupation de ce domaine. A contrario et en l’absence de texte, un dépôt de déchets inertes ne répondant pas à ces conditions ne sera soumis à aucune autorisation préalable. Ce dépôt doit cependant être effectué par la personne ayant la jouissance du lieu ou avec son autorisation. A défaut, la responsabilité pénale du détenteur du déchet pourrait être recherchée au titre des articles R.632-1 et R.644-2 du nouveau Code pénal pour dépôt non-autorisé de déchets sur le terrain d’autrui ou sur la voie publique. En outre, le dépôt reste soumis au pouvoir de police du maire. Dans la mesure où il n’existe aucune liste exhaustive des décharges de classe 3, on dénombre sur l’ensemble des communes lorraines environ 32 sites, sachant qu’ont été uniquement référencées les installations disposant d’une autorisation (arrêté municipal ou préfectoral). ADMISSION DES DÉCHETS : On peut retrouver les critères d’admission des déchets inertes à travers la Décision du Conseil du 19 décembre 2002 parue au journal officiel des Communautés européennes. Il faut savoir que cette présente décision prend effet le 16 juillet 2004. Les déchets d’amiante-ciment et les déchets contenant du plâtre, bien que ne répondant pas strictement aux critères du déchet inerte, pourront sous conditions Déchets admissibles Liste des déchets admissibles sans essai dans des décharges pour déchets inertes (extrait de la Décision du Conseil du 19 décembre 2002) Code CED Description Restriction 10 11 03 15 01 07 17 01 01 17 01 02 17 01 03 17 01 07 17 02 02 17 05 04 Déchets de matériaux à base de fibre de verre Emballage en verre Béton Briques Tuiles et céramiques Mélange de béton, tuiles, briques et céramiques Verre Terre et pierres Seulement en l’absence de liant organique 19 12 05 20 01 02 20 02 02 Verre Verre Terres et pierres Uniquement déchets de C et D triés* Uniquement déchets de C et D triés* Uniquement déchets de C et D triés* Uniquement déchets de C et D triés* A l’exclusion de la terre végétale et de la tourbe ; à l’exclusion de la terre et des pierres provenant de sites contaminés Uniquement verre collecté séparément Provenant uniquement de déchets de jardins et de parcs ; à l’exclusion de la terre végétale et de la tourbe. (*) Déchets de construction et de démolition triés (déchets de C & D) contenant en faible quantité d’autres types de matériaux (tels que des métaux, des matières plastiques, des substances organiques, du bois, du caoutchouc, etc.). L’origine de ces déchets doit être connue. - Aucun déchet de C & D provenant de bâtiments contaminés par des substances dangereuses inorganiques ou organiques, par exemple du fait de procédés de fabrication utilisés dans les bâtiments, de la pollution du sol, du stockage et de l’utilisation de pesticides ou d’autres substances dangereuses, etc., à moins qu’il apparaisse clairement que le bâtiment démoli n’était pas pollué de manière significative. - Aucun déchet de C & D provenant de bâtiments traités, couverts ou peints avec des matériaux contenant des substances dangereuses en quantité significative. Les déchets ne figurant pas sur cette liste doivent faire l’objet d’essais en vue de déterminer s’ils remplissent les critères d’admission dans les décharges pour déchets inertes. particulières être admis dans des décharges pour déchets inertes dites de type F, dans lesquelles seront proscrits les déchets biodégradables. Déchets à proscrire Ce sont principalement les déchets : ■ Dangereux ■ Ménagers ou assimilés ■ Organiques fermentescibles ■ Radioactifs ■ Liquides ■ De flocage, calorifugeage, faux-plafonds contenant de l’amiante et tout autre matériau contenant de l’amiante friable ■ La peinture au plomb ■ Les enrobés de goudron ■ .... Déchets nécessitant une confirmation du caractère inerte Il s’agit des déchets ne figurant ni sur la liste des déchets admis, ni sur celle des déchets à proscrire. Leur caractère inerte devra être validé, suite à des essais de percolation et une analyse approfondie de leur composition pour les paramètres inorganiques. Ce sont principalement : ■ Les déchets industriels ; ■ Les terres dépolluées ; ■ Les déchets inclus dans la liste des admissibles, mais pour lesquels il existe un doute. AMÉNAGEMENT DU SITE : Le site doit être aménagé de façon à prévenir et limiter les nuisances environnementales et les nuisances de voisinage, ainsi que la diffusion éventuelle d’un incendie. Pour minimiser les risques environnementaux, la hauteur minimale de la zone non saturée, naturelle ou rapportée, située entre les déchets et la nappe phréatique éventuellement présente doit être d’1 mètre. Une couverture doit être mise en place au terme de l’exploitation d’une unité ou d’une alvéole, afin de limiter la percolation de l’eau à travers les déchets. Dans les cas de décharges existantes, une étude d’impact est nécessaire pour déterminer les aménagements à réaliser. EXPLOITATION DU SITE : Les trois types de stockage F, G et H peuvent coexister sur une même décharge pour déchets inertes. L’exploitant devra mettre en place un réseau de surveillance des eaux superficielles ou souterraines en fonction du site et tenir à jour un plan d’exploitation de l’installation de stockage. Ce plan doit permettre d’identifier les unités ou alvéoles monospécifiques contenant du plâtre, de l’amiante-ciment... COUVERTURE ET FIN D’EXPLOITATION DU SITE : Le site est réaménagé au fur et à mesure de son exploitation, en fonction de son utilisation future (sol végétalisé de type prairie, zone industrialisée, ...). Cette opération est soumise à un cahier des charges et des contraintes spécifiques (niveau de compactage, limitation des infiltrations d’eau...). Dans tous les cas, l’aspect paysager doit être pris en compte. DISPOSITIONS SPÉCIFIQUES À CHAQUE TYPE DE STOCKAGE : Stockage de type H Les déchets de type H regroupent les déblais de terrassement, les terres non polluées. Sont tolérés dans une proportion de 20 % maximum les déchets inertes du bâtiment, d’ouvrage d’art et de génie civil triés, sans amiante-ciment et comprenant des déchets de béton armé ou du plâtre uniquement sous forme d’enduit, pour éviter les routes boueuses sur les sites d’exploitation. La superficie de stockage est généralement limitée à 30 hectares, afin que les quantités de polluants relarguées ne dépassent pas les seuils autorisés et que les valeurs dans la nappe éventuellement présente soient conformes aux valeurs de potabilités définies dans le décret du 3 janvier 1989 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine à l’exclusion des eaux minérales naturelles. Tout dépassement de cette superficie fera l’objet d’une étude spécifique. Ce type de décharge étant le moins contraignant au niveau de la perméabilité, il faut veiller à ce que le contrôle d’admission soit strict. CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 5 Stockage de type G Stockage de type F Les déchets de type G regroupent les déchets minéraux provenant de la déconstruction (ou démolition sélective) des bâtiments et des ouvrages en général, à condition qu’ils ne contiennent aucun déchet dangereux et une partie insignifiante de déchets non dangereux, et les déchets industriels respectant les seuils d’admission en décharge de type G. Pour les déchets du bâtiment et des travaux publics, les déchets non minéraux et non dangereux acceptés sont ceux qui ne peuvent être séparés des déchets minéraux dans des conditions technico-économiques acceptables. Il s’agit principalement des déchets : ■ De peinture (exceptées les peintures au plomb) en œuvre sur les murs ■ Papiers peints sur les murs ■ Déchets d’armatures (acier) ■ Traces d’enduits bitumeux ■ .... La superficie de stockage est généralement limitée à 5 hectares pour des raisons identiques au stockage de type H. Les déchets de type F regroupent des déchets du bâtiment et des travaux publics, totalement minéraux, mais nécessitant des dispositions particulières quant à leur manutention et dépôt / stockage, et les déchets industriels respectant les seuils d’admission en décharge de type F. Ce type de stockage n’est envisageable que sur des zones qui seront ultérieurement végétalisées et surtout pas sur des zones destinées à l’urbanisation. Ces déchets seront stockés dans des alvéoles monospécifiques propres à chaque catégorie : Il s’agit principalement : ■ des déchets d’amiante-ciment (les plaques ondulées, les ardoises en amiante-ciment, les tuyaux de canalisation, ....), conformément à la circulaire du 9 janvier 1997 ; Le conditionnement de ces déchets doit permettre de préserver leur intégrité durant le transport et le stockage, afin de protéger les travailleurs contre les risques d’inhalation de fibres d’amiante. Sont interdits tous les déchets susceptibles de libérer des fibres ou poussières d’amiante (flocage, calorifugeage, dalles vinyl-amiante...). Toute livraison de déchets d’amiante-ciment doit être accompagnée d’un bordereau de suivi de déchets, qui sera géré et archivé par l’exploitant de la décharge. Ce dernier vérifiera également la présence de l’étiquetage “amiante“ imposé par le décret n°88-466 du 28 avril 1988, modifié, relatif aux produits contenant de l’amiante. des déchets de plâtres qui ne sont pas associés à des déchets dangereux ou non dangereux (au sens de la directive 75/442 modifiée relative aux déchets). Cela concerne les carreaux de plâtre, le plâtre utilisé en cloison ou doublage (sauf présence de peinture au plomb). Le problème posé par les déchets de plâtre est le relarguage des sulfates lors du lessivage des déchets. C’est pourquoi il est préconisé de couvrir les alvéoles contenant du plâtre afin d’éviter une exposition prolongée à la pluie. ■ Les règles suivantes doivent être appliquées : Type de déchet contenant du plâtre Type de décharge pour l’élimination Déchets de doublage plâtre + polystyrène expansé Déchets de doublage plâtre + laine minérale Déchets de faux-plafonds plâtre + lattis bois Déchets de faux-plafonds plâtre + filasse Plâtre en stuc (en mélange avec leur supports) Plâtre en enduit (en mélange avec leur supports) Déchets de plaques de plâtre cartonnée Déchets de cloison de plâtre cartonnées en mélange de bois et d’acier Décharge de classe 2 Décharge pour déchets inertes de type F Décharge de classe 2 Décharge de classe 2 Décharge pour déchets inertes de type G Décharge pour déchets inertes de type G Décharge pour déchets inertes de type F Décharge de classe 2 ■ LE REMBLAIEMENT DE CARRIÈRES OU DE GRAVIÈRES L’exploitation des carrières et des gravières relève de la rubrique 2510 de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) depuis la loi du 4 janvier 1993 relative aux carrières. En application de la loi du 19 juillet 1976, l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 fixe les prescriptions applicables depuis le 1er janvier 1999 à toutes les exploitations de carrières. Cette réglementation impose un réaménagement du site en fin d’exploitation, qui peut se traduire par un remblaiement. Le remblaiement des carrières peut être réalisé avec apport de matériaux extérieurs (déblais de terrassements, matériaux de démolition...). Ceux-ci doivent être préalablement triés de manière à garantir l’utilisation des seuls matériaux inertes. Ces apports extérieurs doivent être accompagnés d’un bordereau de suivi qui indique leur provenance, leur destination, leurs quantités, leurs caractéristiques ainsi que les moyens de transport utilisés. Le remblaiement avec des déchets doit être cependant stipulé dans l’arrêté d’exploitation. Nota : le BRGM a édité un guide en mai 2000 : “ Remblaiement de gravières, carrières et plan d’eau - critères d’appréciation des demandes d’autorisation et contrôles à mettre en œuvre “ 6 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 Ce guide est accessible en ligne : http://infoterre.brgm.fr/PDF/RP-50111FR.pdf La carrière n’a pas vocation à être un centre de tri ou de recyclage de déchets au sens de la réglementation. De plus, l’idée de stocker des déchets inertes dans d’anciennes carrières ne doit pas remettre en cause la démarche de mise en valeur de leur potentiel écologique. Cela signifie que les matériaux inertes acceptés pour remblayer ne comportent pas de bois, plastique, ferraille, amiante-ciment, polluants éventuels (Circulaire n°96-52 du 2 juillet 1996). De même, certains matériaux sont exclus alors qu’ils sont admissibles en Centre d’Enfouissement Technique de classe III. C’est le cas notamment de l’asphalte, du bitume, etc. L’arrêté du 22 septembre 1994 insiste sur la surveillance de la qualité de l’eau. L’article 12.3 souligne que “le remblayage des carrières ne doit pas nuire à la qualité et au bon écoulement des eaux“. De plus, il précise que : “Les eaux canalisées rejetées (eaux d’exhaure, eaux pluviales et eaux de nettoyage) dans le milieu naturel respecteront les valeurs-seuil physico-chimiques suivantes : - pH entre 5,5 et 8,5 - Température inférieure à 30°C - Concentration en Matières en Suspension Totales (MEST) inférieure à 35 mg/l - Demande en oxygène sur l’effluent non décanté (DCO) inférieure à 125 mg/l - Concentration en hydrocarbures inférieure à 10 mg/l. “ Pour gérer efficacement les eaux de rejets, les eaux circulant dans le remblai sont drainées gravitairement et collectées dans un bassin de décantation. L’exploitant peut installer des aménagements complémentaires tels qu’un drainage périphérique ou encore une couverture afin de limiter les infiltrations d’eaux météoriques. Deux types de procédures existent : ■ Le remblaiement d’une carrière hors d’eau dépend du régime des ICPE. L’exploitant de la carrière doit déposer une demande d’autorisation en application de l’article 20 du décret n°77-1133 du 21 septembre 1977 dans laquelle il fait figurer les éléments d’appréciation de l’impact et l’intérêt du projet. Après avis de l’Inspection des installations classées et de la Commission départementale des carrières, le préfet impose des prescriptions complémentaires. ■ Pour une gravière en eau, la demande d’autorisation est faite au titre de la loi sur l’eau. Le remblaiement ou l’assèchement d’une zone humide est soumis, d’après la loi sur l’eau, soit à autorisation si la surface est supérieure ou égale à 1 ha, soit à déclaration si la surface est comprise entre 0,1 et 1 ha. ■ LA VALORISATION MATIÈRE DES DÉCHETS INERTES Pour les déchets inertes, les deux voies de valorisation matière sont le réemploi et le recyclage. Préparation du matériau à la cisaille (Source : guide technique pour l’utilisation des matériaux régionaux d’Ile de France - 1996) Déferraillage électromagnétique (Source : guide technique pour l’utilisation des matériaux régionaux d’Ile de France - 1996) Certains matériaux, en fonction de leur association avec d’autres matériaux et leur séparabilité, peuvent être réutilisables en l’état (argile, marbre, calcaire, produits industriels en béton, produits bitumeux non mis en oeuvre...) ou après traitement (déchets de démolition, de construction...). Il s’agit du réemploi. Cette technique s’applique essentiellement aux terres. Elles peuvent être réutilisées sur le chantier même (aménagement paysager) ou sur d’autres chantier, dans le cadre de travaux de terrassement, de remblaiement de terrains publics ou privés (anciennes décharges, terrains agricoles, etc.). Le recyclage des déchets inertes se fait par concassage - criblage. Il concerne les déchets de type béton, briques, pierres et cailloux, et fraisâts issus de la démolition, la déconstruction, la démolition d’ouvrages, etc. Les granulats artificiels ainsi obtenus peuvent être valorisés en remblais de diverses natures ou en couches de forme sur les chantiers de travaux publics. Le principe consiste à réduire la granulométrie des déchets et à extraire les indésirables (ferrailles, plastiques, etc.). Le matériel de concassage - criblage et de déferraillage doit permettre la production de sous-produits inertes propres et valorisables principalement en travaux publics (terrassements divers et paysagers, souscouche de roulement, fondation d’ouvrages, drainage, etc.). Un exemple de valorisation : le recyclage des déchets du BTP dans la technique routière Ce mode de valorisation concerne d’une part le retraitement en place des chaussées et d’autre part, le recyclage des matériaux de démolition. a) Le retraitement des déchets des travaux publics sur place : Il existe deux grandes familles de traitement : ■ Le traitement en place à froid : Les matériaux présents sur les couches de la chaussée sont directement réutilisés sur place. Un liant (*) est ajouté à ces matériaux pour reconstituer une nouvelle couche d’assise. Les couches de la chaussée constituent, de ce fait, la source de granulats. (*) Il existe trois types de liants : - liant hydraulique : ciment ou liant routier - liant hydrocarboné : bitume sous forme d’émulsion - liant composé : mélange bitume et liant hydraulique. ■ Le traitement en place à chaud : Cette technique permet de régénérer les couches bitumeuses de surface. Les couches d’enrobés sont fraisées, du bitume est ajouté et ainsi, une nouvelle couche de roulement est immédiatement remise en place. DEFINITION : Les couches de chaussées sont un ensemble des couches constitutives d’une chaussée. ■ Couche de forme : couche de matériaux destinée à homogénéiser et à améliorer la portance du sol support. ■ Couches d’assise : couches de fondation et de base assurant, par des matériaux appropriés, la répartition des efforts dus aux charges sur le sol support. ■ Couches de surface : couche de roulement (ou d’usure), en contact avec les pneumatiques, et couche de liaison assurant le lien entre la couche de roulement et la couche de base. Couches de surface Couches d’assise Couche de roulement Couche de liaison Couche de base Couche de fondation Couche de forme Sol b) Le recyclage des matériaux de démolition en technique routière. Certains matériaux issus de la démolition peuvent, après tri, être valorisés en génie civil. Dans un contexte de préservation de l’environnement, cette alternative présente des avantages indéniables : ■ Réduction de la mise en décharge, ■ Diminution du recours aux matériaux nobles (préservation des ressources naturelles). Leur utilisation en technique routière nécessite une sélection préalable. Cinq catégories de matériaux sont distinguées en fonction de leur nature : REGLEMENTATION Les machines de concassage sont des installations classées pour la protection de l’environnement (rubrique 2515) soumises à: ■ Déclaration si la puissance électrique installée est inférieure à 200 kW ■ Autorisation si la puissance électrique installée est supérieure à 200 kW ● La quantité de matériaux minéraux en transit sur le site doit aussi être prise en compte ; il s’agit de la rubrique 2517 de la nomenclature ICPE : 3 3 ■ Le site est soumis à déclaration si le volume présent est compris entre 15 000 m et 75 000 m , 3 ■ et à autorisation si le volume est supérieur à 75 000 m . ● Les bétons armés ou non, sans enduit ni plâtre, ■ Les matériaux composites mais propres (constitués de graves routières, de blocs, de pierres, de blocs rocheux, d’enrobés, de bordures, de briques, etc.) ■ Les mélanges de matériaux avec de faibles teneurs en plâtre, bois, plastique ■ Les mélanges hétérogènes avec des teneurs en matières indésirables (bois, plâtre, plastique, etc.) supérieures à 10 % ■ Les autres matériaux n’entrant pas dans les catégories précédentes. On estime que les deux premières catégories représentent l’essentiel des approvisionnements en technique de recyclage. ■ Les matériaux de démolition subissent différents traitements : ■ Préparation : les plus gros éléments sont réduits à l’aide d’un brise-roche et d’une cisaille hydraulique et les plus grosses impuretés sont retirées. Criblage Concassage ■ Déferraillage : les ferrailles sont séparées du béton par électromagnétisme et revendues à un ferrailleur. ■ Tri manuel pour retirer les impuretés résiduelles. ■ ■ Les produits de recyclage peuvent être utilisés en construction routière pour réaliser : ■ les opérations de terrassement (remblayage divers, couches de forme) ■ les chaussées (assises). Le prix des granulats recyclés est sensiblement supérieur à celui des granulats naturels. Ceci est donc un frein majeur au développement de cette technique de recyclage. CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 7 Contact : EUROGRANULATS Un acteur lorrain au service de la valorisation des déchets inertes 30, rue du Canal ZI du Malambas 57280 HAUCONCOURT : 03 87 51 48 60 Fax : 03 87 51 59 88 ☎ Email : [email protected] Dirigeant Michel GITZHOFER EUROGRANULATS est une entreprise qui a su innover et développer un savoir-faire particulier qui lui a valu d’être la première entreprise française certifiée ISO 14001, en 1996, pour son métier : “Conception et exploitation de Centre d’Enfouissement Technique de classe III“. Cette société met ses compétences au service de l’environnement à travers deux métiers : ■ Le recyclage et la valorisation de sous-produits industriels en technique routière, ■ L’exploitation de CET de classe III. A Grosbliederstroff, une ancienne carrière d’argile a été réaménagée en une colline en pente douce, recouverte de terre végétale. Ces travaux de remblaiement ont également permis de consolider les sols d’une zone d’habitation voisine. Tous les sites sont clôturés, gardiennés, ouverts toute l’année, disposent de pistes d’accès goudronnées et souvent d’une aire de lavage pour les roues de camions (voir photo ci-dessous). LE RECYCLAGE ET LA VALORISATION DE SOUS-PRODUITS INDUSTRIELS EN TECHNIQUE ROUTIÈRE EUROGRANULATS valorise annuellement 500 000 tonnes de sousproduits industriels diversifiés : ■ laitiers de hauts fourneaux ■ laitiers d’aciéries LD ■ laitiers de fours électriques ■ schistes houillers lavés “Minéralith“ Ces schistes sont actuellement utilisés dans les talus de la Ligne Grande Vitesse - Est. Ces matériaux inertes sont ensuite réutilisés soit en technique routière, soit pour les plate-formes industrielles. Ces produits ont l’avantage de procurer une portance suffisante pour supporter des installations industrielles. EUGRANULATS se distingue en étant une des seules entreprises françaises à avoir les compétences techniques pour valoriser les laitiers d’aciéries et de hauts fourneaux de fraîche production (l’entreprise a déposé un brevet européen en 1993). L’EXPLOITATION DE CET DE CLASSE III En 1996, EUROGRANULATS a souhaité diversifier ses activités en exploitant des Centres d’Enfouissement Technique de déchets inertes. Concrètement, cette activité se traduit par : ■ La réalisation de plate-forme industrielle, En 1996, EUROGRANULATS a été chargé de réaliser la plate-forme industrielle de Champigneulles de 14 ha. Cette opération, menée, à la demande de l’EPML, en partenariat avec la DRIRE, l’ADEME et la Communauté urbaine du Grand Nancy, a nécessité 660 000 m3 de déblais provenant des différents chantiers de l’agglomération nancéenne. Une couche de mâchefers a été ajoutée en surface pour fournir la portance nécessaire à l’implantation d’activités industrielles. (Source : Eurogranulats) L’exploitation de tous les sites est précédée d’une étude d’incidence sur l’environnement. Chaque dépôt de matériaux fait l’objet : ■ de trois contrôles, ■ d’un bordereau de suivi, ■ d’une localisation précise sur un plan topographique et d’une inscription sur un registre d’admission. Ce système de gestion et de traçabilité des déchets sur tous les sites est très en avance sur la réglementation actuelle. Il s’inspire de la réglementation existante pour les CET de classe II (stockage d’ordures ménagères), notamment pour la procédure d’admission. Son objectif est de préserver l’environnement, mais aussi de maîtriser les risques et accidents. Ces CET de classe III ont un double avantage : le gestion des déchets inertes du BTP est facilitée car ces centres offrent un exutoire de qualité écologique et tendent à faire disparaître les dépôts sauvages. ■ Ils offrent une plus-value aux communes en termes d’aménagement paysager et répondent aux prescriptions réglementaires de remise en état du site après exploitation. Pour cela, EUROGRANULATS se substitue à l’exploitant pour remettre le site en état. ■ Depuis, l’entreprise a réalisé d’autres chantiers à cette fin : la gare de marchandise de Moulins-lès-Metz, etc. Le réaménagement paysager ou agricole ; l’entreprise assure également la revégétalisation du site (un mètre de terre agricole est ajouté en surface), ■ La valorisation routière de déchets inertes, ■ L’aménagement de merlons anti-bruit, ■ Le remblaiement de carrières ou de gravières en eau. ■ (Source : Eurogranulats) 8 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 ■ ÉVALUATION DU COÛT DE TRAITEMENT DES DÉCHETS INERTES (EXTRAIT DE L’ÉTUDE D’INGÉROP GRAND EST PUBLIÉE EN JANVIER 2002) Sur la base des hypothèses suivantes : ■ Un coût du transport estimé à 2,5 € / km en aller - retour Coût d’un camion de 15T : 428 € / jour, soit 53, 5 € / heure sur la base de 8 H / jour Durée du transport : 350 km / jour (source : statistiques UNICEM), soit 175 km pour un aller - retour entre le chantier et le site de traitement ■ Un coût de l’élimination des déchets estimé en hypothèse haute à 11,5 € / T, soit 115 € / rotation (10 T d’inertes dans un camion de 15 T) Coût de fonctionnement de l’installation 7,7 € / Tonne Coût de transport 50 % du coût de traitement, soit 3,8 € / T Deux estimations ont été réalisées : ■ La première se base sur les prix fournis par les gestionnaires ; à noter que pour les installations n’ayant pas fourni de tarifs, le coût de traitement a été fixé à 7,7 € /T. La seconde basée sur des prix réalistes de traitement des déchets (fixé à 7,7 € /T) ; en effet, si la gratuité du service peut se justifier dans le cadre d’un recyclage et donc d’une revente de matériaux, il n’en est pas de même pour les sites ne réalisant que du stockage. ■ ■ LES DÉCHÈTERIES Elles représentent, à leur échelle, une possibilité d’exutoire pour les déchets inertes, en substitution des décharges communales, lesquelles autorisées ou non (décharges sauvages), restent malheureusement encore un moyen d’élimination de ces déchets. La déchèterie est un espace aménagé, gardienné, clôturé, où le particulier, éventuellement l’artisan et le commerçant peuvent apporter certains déchets en les répartissant dans des contenants spécifiques (papiers-carton, ferrailles, verres, gravats, déchets végétaux...) en vue de valoriser ou d’éliminer au mieux ces matériaux. Au nombre de 3000 en France, elles s’insèrent dans un dispositif de gestion globale des déchets municipaux. Les particuliers ne sont pas les seuls usagers des déchèteries car 77 % d’entre elles acceptent également les déchets des professionnels (artisans/commerçants), mais généralement sous conditions. En Lorraine, la visite des professionnels représente environ 5 % des visites. L’accès pour les professionnels est la plupart du temps payant, et les différences de prix d’une déchèterie à l’autre peuvent être très grandes. L’accueil des professionnels est plutôt le fait de déchèteries de taille moyenne, souvent implantées dans le monde rural. Conditions d’accès à certaines déchèteries pour les professionnels : Elles proposent différentes règles pour l’acceptation des artisans : ■ La limitation des quantités apportées : ● Soit un seuil maximum par voyage ● Soit une augmentation des tarifs unitaires lors du dépassement de seuils ■ La tarification des apports : ● Soit l’achat à l’avance de bons en mairie ● Soit l’achat sur le site de ces bons ● Soit la mise en œuvre de tarifs attractifs (Communauté urbaine du Grand Nancy) ou au contraire de prix dissuasifs ● Soit une prise en charge gratuite des déchets valorisables En règle générale, seuls les artisans dont le siège est situé sur le territoire de la commune ou de regroupement de communes sont acceptés. Dans certains cas, les déchèteries acceptent également les artisans non résidants, exerçant une activité sur la commune. La “politique“ concernant l’acceptation des artisans sur une déchèterie évolue très rapidement, si bien que des artisans acceptés aujourd’hui sur une déchèterie, ne le seront peut être plus à l’avenir, et inversement. En effet, d’un côté, accepter les professionnels sur les déchèteries entraîne des surcoûts, nécessite de prévoir un équipement plus important, influence les modalités de fonctionnement (heures de fréquentation, volume et nature de déchets différents) ; en contrepartie et en l’absence d’autres solutions, l’acceptation des artisans sur les déchèteries est une garantie contre les dépôts sauvage ou le brûlage. Comme en témoigne la récente ouverture du site de transfert de Ludres (voir ci-dessous), des communes initient et concrétisent aujourd’hui des projets pour palier à ce problème d’élimination des déchets inertes. ■ CONCLUSION La mise en œuvre de plans départementaux de gestion des déchets du B.T.P. avec ses différentes voies d’élimination (valorisation, remblaiement de carrières...) et le développement des déchèteries apportent des réponses concrètes à la problématique de la gestion des déchets inertes, qui devrait d’ailleurs très prochainement se voir dotée d’un cadre réglementaire par la transposition de la directive 1999/31/CE du 26 avril 1999. Contact : Alain EVEN ☎ : 03/83/85/54/63 Fax : 03/83/85/54/60 Email : [email protected] Le site de tri et transfert de Ludres qui vient d’ouvrir ses portes, est dimensionné pour accueillir annuellement jusqu’à 25 000 tonnes de déchets inertes (DI). Ces DI peuvent provenir des déchèteries des collectivités de l’Agglomération nancéienne, mais également des commerçants et artisans (en direct) ; quant aux particuliers, ils peuvent venir déposer des déchets, sous certaines conditions : (en premier lieu, résider au sein de la Communauté Urbaine du Grand Nancy, obtenir un accord de celle-ci et justifier d’un gabarit interdit aux déchèteries). La tonne de gravats déposée est facturée 18 € (pour une facturation minimale sur 1 mois de 80 €). M. Manuel SIRJEAN, Responsable du site a déjà reçu, chiffres arrêtés à la fin mai, 4 700 tonnes de DI (4 200 T provenant de transferts de déchèteries, 500 T en apport direct) ce qui laisse présager d’un transit de 14 000 T pour cette année. Quelle destination finale prennent ces déchets ? Enlevés par des professionnels agréés du transport de déchets, ils vont combler des Centres Techniques de classe 3, soumis à déclaration, à quelques dizaines de kilomètres de là, en Meurthe et Moselle Sud. Pour M. Jean-Louis RECEVEUR, Directeur d’Agence Régionale ONYX, ce nouvel outil représente un excellent moyen de lutter contre les dépôts sauvages et la participation de la collectivité, c’est à dire de la Communauté Urbaine du Grand Nancy, a fourni un précieux « coup de pouce » à l’opération. NB : Les déchets inertes de l’agglomération nancéienne, qu’ils proviennent d’artisans, de collectivités, de particuliers, d’entreprises, sont acceptés (sous conditions énoncées auparavant) sur deux sites : ● le très récent centre de Ludres (dont il est question ici) ● celui -plus ancien- de la rue Marcel Brot à Nancy Ces deux centres ont la particularité de posséder un pont bascule qui permet une pesée du déchet et par conséquent, un tarif calculé au plus juste. CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 9 ■ INFOS PRATIQUES CARACTÉRISATION DES MATÉRIAUX DU B.T.P. 10 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 11 12 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 13 14 / CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 OÙ ÉVACUER SES DÉCHETS INERTES (FÉDÉRATION DU BTP 57 - GUIDE PRATIQUE - MOSELLE ÉDITIONS AVRIL 2002)? OPÉRATEUR ADRESSE TÉLÉPHONE BAUMGRATEN COMMUNAUTE DE COMMUNE DU PAYS DE PHALSBOURG COMMUNAUTE DE COMMUNE DE FENETRANGE COMMUNAUTE DE COMMUNES DES DEUX SARRES CRASSIER DE SAULNES DISTRICT DE CATTENOM ET ENVIRONS DISTROFF EDF PRODUCTION EUROGRANULATS EUROVIA JEAN LEFEVRE EST LINGHELD ENVIRONNEMENT LINGHELD ENVIRONNEMENT MAIRIE DE SANCY LINGENHELD ENVIRONNEMENT ORSA GRANULATS LORRAINE REGION DE SIERCK-LES-BAINS RMB SA HERGOTT VICTOR SABLIERES DE SENTZICH SABLIERES DIER SABLIERES LONGEVILLOISES SABLIERES WALTER S.E.C. SCR METZ SGREG EST SI DE VOIERIE DE SAINT-AVOLD SI DE HAGONDANGE ET ENVIRONS SIN DU HAUT PLATEAU MESSIN SIRTOM ALBESTROFF ET SA REGION SIRTON DE CHATEAU-SALINS ET SA REGION SIVOM LA ZONE VERTE DE VIGY / ENVIRONS SIVOM DE NEUFCHERE SIVOM DE PANGE ET ENVIRONS SIVOM DU CANTON DE FONTOY SIVOM DU CANTON DE RECHICOURT LE CHATEAU SIVOM DU PAYS DE BITCHE SIVU DE REMILLY SLAG SOLODET TRANSFERT SERVICES 30, route de Lorquin - 57400 IMLING 03 87 23 85 62 BP 90112 - 57370 PHALSBOURG 03 87 24 40 40 Mairie - 18, rue de l’Hôtel de Ville - 57930 FENETRANGE 03 87 07 59 88 23, Grande Rue - 57790 NITTING 03 87 82 05 60 BP 5 - 54650 SAULNES 13 rue des Châteaux - 57570 CATTENOM ZI - BP 18 - 57134 DISTROFF BP 15 - 54700 BLENOD-LES-PONT-A-MOUSSON 30, route du Canal - 57280 HAUCONCOURT BP 80110 - 57192 FLORANGE Voie Romaine - BP 739 - 54560 WOIPPY CEDEX Rue Grange-aux-Dames - Nouveau Port - 57050 METZ Zone artisanale - 57400 SARREBOURG 1, rue de l’Ecole - 54560 SANCY 9, rue du Commerce - 67202 WOLFISHEIM CP 77819 - 11, rue Pierre Simon de Laplace - 57078 METZ Cedex 3 Rue de l’Europe - 57480 RUSTROFF 4, rue des Drapiers - 57070 METZ Actipôle 62, rue de la Chataigne - 57280 HAUCONCOURT Route de Luxembourg - 57570 CATTENOM Les Grands Sillons - 57365 ENNERY Etang sur Merbette - 57740 LONGEVILLE-LES -ST-AVOLD Saint-Rémy - 57140 WOIPPY 128, route de Metz - 57650 FONTOY Rue de la Moselle - 57160 MOULINS-LES-METZ Route de Rombas - 57140 WOIPPY Mairie - BP 15 - 57470 HOMBOURG-HAUT Rue Georges-Woldi - 57300 HAGONDANGE Mairie - 6, rue de la Mine - 57860 MONTOIS-LA-MONTAGNE Mairie - 1, place de l’Hôtel de Ville - 57670 ALBESTROFF 03 82 25 34 21 03 82 82 05 60 03 82 56 84 74 03 83 80 37 00 03 87 51 48 60 03 82 82 43 43 03 87 51 12 13 03 87 03 02 70 03 87 03 02 70 03 82 21 66 41 03 88 77 14 57 03 87 39 05 30 03 82 83 68 16 03 87 74 42 34 03 87 80 12 74 03 82 59 86 00 03 87 73 85 96 03 87 92 55 56 03 87 31 33 50 03 82 85 59 59 03 87 60 48 96 03 87 51 31 00 03 87 81 04 14 03 87 71 76 67 03 82 45 14 83 03 87 01 60 70 Mairie - Rue de Nancy - 57170 CHATEAU-SALINS 03 87 05 22 24 Mairie de Vigy - 4, place de l’Eglise - 57640 VIGY 03 87 77 91 27 1, rue St-Arnaud - 57340 MARTHILLE 4, rue des Tilleuls - 57530 PANGE Mairie - Rue de Metz - 57650 FONTOY 03 87 86 24 40 03 87 64 10 63 03 82 84 88 88 Mairie - Place Général-de-Gaulle - 57810 RECHICOURT LE CHATEAU 03 87 24 60 32 Mairie - 31, rue Maréchal Foch - 57320 BITCHE Rue Auguste-Roland - 57580 REMILLY BP 70126 - 57103 THIONVILLE Cedex Terril St-Fontaine - 57800 FREYMING MERLEBACH 36 Rue des Jardins - 57056 LE-BAN-ST-MARTIN 03 87 96 00 13 03 87 64 60 10 03 82 88 21 00 03 87 29 84 60 03 87 34 68 00 CODLOR ENVIRONNEMENT LORRAINE N° 48 / 15