CONCOURS DE REDACTEUR TERRITORIAL EPREUVES D

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CONCOURS DE REDACTEUR TERRITORIAL EPREUVES D
CONCOURS DE REDACTEUR TERRITORIAL
EPREUVES D'ADMISSIBILITE
SUJET ET CORRIGE - SESSION 2006
Concours Externe
Administration Générale – Secteur Sanitaire et Sociale
COMPOSITION SUR UN SUJET D'ORDRE GENERAL RELATIF AUX PROBLEMES
ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS DU MONDE CONTEMPORAIN
Durée : 3 h 00
Coefficient : 4
SUJET :
Le 29 avril 1945, les Françaises votaient pour la première fois. Peut-on dire
pour autant que l’homme et la femme sont aujourd’hui à égalité ?
INDICATIONS DE CORRECTION
Les faits : le 29 avril 1945, les Françaises glissaient pour la première fois de
leur histoire un bulletin dans l'urne à l'occasion des élections municipales. Mais
pour autant la France n’était pas en avance…60 ans après, où en est-on ?
L’égalité hommes-femmes est-elle en passe de devenir une réalité ?
1. Des inégalités qui subsistent…
a. Domaine politique :
Aujourd'hui, le paysage politique est loin d'être égalitaire. :
"Si le droit de vote est pleinement exercé, l'éligibilité demeure encore, pour
une large part, hors de portée" , résume Janine Mossuz-Lavau, directeur de
recherche au CNRS (Cevipof), dans le Dictionnaire historique de la vie politique
française (PUF, 2004).
Instaurée en l'an 2000, la parité a permis de porter au pouvoir une nouvelle
génération de femmes dans les élections au scrutin proportionnel de liste les
européennes, les régionales, les municipales dans les villes de plus de 3
500habitants , mais à l'Assemblée nationale, où la loi prévoit de simples
pénalités financières, l'échec est patent : en 2002, la part des femmes est
passée de 10,9 % à 12,3 % (Le Monde du 8 mars).
Les
partis
restent
encore
majoritairement
masculins : les femmes
représentent 35 % des militants à l'UMP, près de 39 % au PS. "Ce qui a trait au
pouvoir est encore perçu comme naturel pour les hommes, moins pour les
femmes, explique Réjane Sénac-Slawinski, déléguée nationale à la parité au PS.
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Aujourd'hui encore, on accepte que les femmes s'installent dans la sphère
publique à condition qu'elles continuent à assumer la sphère privée. Cela
constitue un obstacle à l'implication des femmes dans la vie politique."
Même si elles militent, les femmes peinent souvent à accéder aux instances
dirigeantes des partis : l'UMP compte seulement 18 % de femmes parmi les
secrétaires nationaux thématiques et 21 % parmi les secrétaires nationaux
fonctionnels. "Nous essayons de mettre au point des règles favorisant la
parité, explique Bérangère Poletti, députée (UMP) des Ardennes et secrétaire
nationale à la place des femmes. Mais il faut une volonté politique forte, car les
responsables ne voient pas pourquoi ils devraient céder leur place à des
femmes."
Au PS, depuis le congrès de Dijon, les instances dirigeantes doivent comporter
au moins 40 % de femmes. "Cela a permis de féminiser la direction, constate
Barbara Romagnan, membre du bureau national, qui vient de publier Du sexe en
politique (Ed. Jean-Claude Gawsewitch, 252 pages, 19,50 euros). Mais les
mentalités sont longues à bouger : beaucoup de femmes hésitent encore à
prendre la parole en public et beaucoup d'hommes continuent à avoir, parfois
sans s'en rendre compte, des réflexes sexistes."
un peu plus de 12 % d'élues dans les assemblées
par exemple, à l’Assemblée nationale : La loi ne prévoit aucune contrainte
concernant l'élection des députés mais elle impose des pénalités financières à
ceux qui ne jouent pas le jeu de la parité. Ces sanctions se révèlent pourtant
peu efficaces. En effet, au soir du second tour des législatives, le 16 juin
2002, 71 femmes ont été élues, sur un total de 577 sièges. Elles représentent
ainsi 12,3 % des députés contre 10,9 % lors des élections précédentes en
1997.
b. Domaine social :
Au travail : Des rémunérations inférieures, plus de travail précaire, une
féminisation de l'encadrement qui se fait attendre :
- L'écart de rémunération entre hommes et femmes d'environ 25 %. : Dans un
emploi similaire, en gommant les distorsions dues à l'âge, à la formation et à
l'ancienneté, un écart de 5 % à 7 % demeure. Cela malgré l'adoption de
plusieurs directives et textes de loi, dont la loi Génisson de 2001 qui rendait
obligatoires des négociations annuelles sur l'égalité professionnelle dans les
entreprises. Mais 72 % de celles-ci ne l'ont pas appliquée.
- Les femmes sont plus soumises aux travail précaire : Le taux d'activité
féminine entre 25 et 50 ans atteint quasiment 80 %, chiffre supérieur à la
moyenne européenne ; rares sont les femmes qui s'arrêtent de travailler
lorsqu'elles ont un enfant ; le niveau d'éducation et de formation est
globalement identique pour les deux sexes, et la part des femmes parmi les
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cadres et professions intellectuelles supérieures croît sensiblement. En 2000,
dans les 126 000 entreprises de plus de dix personnes, le taux de féminisation
des postes de PDG était de 9 %. Plusieurs lois adoptées en 2001 devraient
améliorer la situation, notamment celle relative à la lutte contre les
discriminations. La loi sur l'égalité professionnelle oblige les entreprises, sous
peine de sanctions pénales, à négocier chaque année de manière "spécifique"
sur ce sujet, et augmente la représentation des femmes dans les élections
prud'hommales, les organismes représentatifs et les postes de responsabilité
de la fonction publique. Par ailleurs, le congé de paternité de quatorze jours,
entré en vigueur le 1er janvier, diminue les inégalités liées à la naissance d'un
enfant.
À la maison : Les tâches ménagères La parité domestique reste à réaliser :
- L'enquête "Emploi du temps" de l'Insee, publiée en octobre 1999, a confirmé
que, depuis 1986, rien, ou presque, n'avait changé, les femmes continuant
d'assumer 80 % du "noyau dur" du travail domestique (courses, cuisine et
linge). Dans les couples où l'homme et la femme travaillent à temps égal, celleci assume toujours 60 % du travail parental, et 70 % du travail domestique.
- Les 35 heures n'ont pas eu les effets espérés : les hommes ont
essentiellement accru le temps consacré aux loisirs et aux activités de
socialisation avec les enfants.
- Enfin, la retraite ne corrige pas le partage des tâches entre époux, selon une
étude de l'Insee parue en octobre 2001. A l'occasion de la Journée de la
femme du 8 mars 2001, les sociologues Alain Bihr et Roland Pfefferkorn
estimaient que "la division sexuelle du travail domestique est bien le centre de
toutes les inégalités entre hommes et femmes. Couplée à la maternité, dont
elle renforce considérablement le poids, cette division fait obstacle à un
investissement professionnel équivalent à celui des hommes." Il proposaient de
promouvoir toujours plus la scolarisation des filles, l'accès et le maintien des
femmes dans l'emploi, leur prise de responsabilités dans l'espace public.
Bilan : Les différences des retraites entre hommes et femmes sont le reflet
des inégalités dans la vie professionnelle et sociale. Les salaires des femmes
sont en moyenne inférieurs à ceux des hommes ; pour un grand nombre, le
temps partiel leur est imposé et elles assurent toujours l'essentiel des
responsabilités en matière d'éducation des enfants, de tâches domestiques et
de soins aux proches. Ce sont elles qui interrompent leur carrière ou travaillent
à mi-temps pour élever les enfants. Résultat : salaires plus faibles et carrières
plus courtes donnent des retraites vraiment plus faibles.
2. Les principales mesures
-
La loi sur la parité
-
La conclusion d'accords collectifs sur les salaires est subordonnée à
l'ouverture de négociations sur l'égalité professionnelle entre hommes et
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femmes. Si, dans trois ans, le résultat est insuffisant, une contribution
financière assise sur les salaires sera créée par une nouvelle loi.
-
Au retour d'un congé maternité, la salariée bénéficiera de la moyenne des
augmentations individuelles perçues dans l'entreprise.
-
Le congé parental, d'un an renouvelable deux fois, sera fractionnable et
pourra être pris jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 16 ans, contre 3
ans aujourd'hui, selon un amendement adopté par la commission des
affaires sociales de l'Assemblée nationale.
-
Les congés payés annuels pourront être pris au retour d'un congé
maternité, quelle que soit la période retenue dans l'entreprise pour la prise
des congés, selon un amendement adopté par la commission des affaires
sociales.
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Le montant de l'allocation de formation est majoré de 10 % lorsque
cette formation entraîne des frais supplémentaires de garde d'enfants.
-
Une aide forfaitaire de 400 euros est instituée pour les PME quand une
femme part en congé maternité ou d'adoption, afin d'aider à faire face aux
difficultés d'organisation liées à cette absence.
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