Orlando - musées Gadagne

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Orlando - musées Gadagne
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ATP
nv. D
Orlando
de l’opra dei pupi
I
Salle Marionnettes
traditionnelles en Italie
Taille et poids
92 cm (129 cm avec tringle), environ 13 kg
Poupées de Palerme, poupées de Catane
Cette poupée est originaire de Palerme (Sicile). Sa taille et son
poids correspondent aux pupi de type palermitain qui mesurent
de 80 cm à 1 m et pèsent environ 13 kg.
Leurs cousines de Catane sont, quant à elles, plus imposantes :
elles mesurent entre 1 m 10 et 1 m 30 et pèsent jusqu’à 35 kg.
Le poids et l’encombrement des pupi induisent une manipulation
extrêmement physique.
Type de marionnettes
pupo de l’opra dei pupi,
marionnette à tringles
Technique et manipulation
Nom, prenom
Orlando (Roland)
Roland de la chanson de geste
Orlando est le nom italien de Roland, le neveu de Charlemagne.
Selon la légende médiévale, il serait mort à Roncevaux dans
les Pyrénées, alors qu’il tentait de défendre l’arrière-garde de
l’armée de son oncle contre les Sarrasins qui occupaient alors
l’Espagne.
Date et lieu de naissance,
nationalite
un jour au 19e s., à Palerme
(Sicile, Italie) - Italien
mots en gris : objets à voir dans la salle
Origine des Pupi en Italie
Cette marionnette date du 19e s., comme la plupart des pupi.
Les pupi sont des marionnettes à tringle, nées en Sicile au début du 19e s. Leur répertoire, celui des Paladins de France, est
inspiré des chansons de geste autour de Charlemagne et du
roi Arthur, d’origine française. Ces chansons médiévales, alors
qu’elles n’étaient plus connues en France, ont perduré en Italie
chez les lettrés du 16e et 17e s. Au 18e s., elles sont reprises par
les conteurs (contastorie) et chanteurs de rue (cuntustorie). Au
19e s., les troupes de marionnettistes jouant les pupi reprennent
à leur tour ces aventures chevaleresques et en font la base de
leur répertoire.
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MARIONNETTES DU MONDE
Les pupi sont de la famille des marionnettes à tringle : des tiges
de fer manipulées par le haut permettent de faire bouger la marionnette.
Les pupi, se caractérisent par la tige de fer fixée à la main droite
armée d’une épée. C’est cette tige qui permet une manipulation
plus rapide du bras et confère aux combats une plus grande violence. L’autre bras est actionné par un fil. Sur certaines poupées,
un fil relié au bras droit et passé dans le fourreau de l’épée permet au paladin de dégainer et de rengainer !
A Palerme, les genoux sont articulés pour permettre aux paladins de s’agenouiller, ce que les Catanais réfutent violemment :
un paladin ne peut s’abaisser devant quiconque ! Résultat, les
héros catanais ont les jambes raides, et jamais ne s’assoient.
On trouve aussi des pupi à Liège1, de facture très simple : ni tige
pour le bras ni jambe articulée, la marionnette ne bouge que par
la tringle de tête.
Apparence physique
armure à jupette, casque à cimier
(colombe), épée, écu
Roland en jupette
L’armure, la jupette et le bouclier en forme d’écu permettent
d’identifier le personnage comme un paladin de France, au
contraire des Maures ou Sarrasins qui portent le pantalon et un
1 : Charlemagne (Inv. D ATP 56.1.1160), Chevalier (Inv. D ATP 56.1.1170)
à voir en salle Marionnettes traditionnelles en Europe
Retrouvez les fiches de salle du musée sur le site : www.gadagne.musees.lyon.fr
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Orlando de l’opra dei pupi
FRANçAIS
bouclier rond. Le cimier (figure surmontant le casque) est
un indice pour distinguer les
paladins entre eux : Orlando
porte une colombe aux ailes
déployées alors que Rinaldo
porte un lion.
Rinaldo, pupo, Palerme,
19e s., cliché ATP,
Inv. 52.143.2
Signes particuliers
très léger strabisme (!)
Famille
célibataire, amoureux transi
Neveu de Carlomagno (Charlemagne)
Cousin de Rinaldo (Renaud) : lors de ses aventures, Orlando est
souvent opposé à son cousin et néanmoins meilleur ami et compagnon de bataille, Rinaldo, avec lequel il se fâche à propos de la
belle Angélique et ne se réconcilie qu’au seuil du trépas.
Angelica (Angélique), princesse du Cathay : cette demoiselle,
princesse chinoise, est parfois représentée comme une amé­
rin­­dienne, les pupari confondant les Indes Orientales avec
l’Amérique. Très versatile, elle n’est ni intéressée par Orlando ni
par Rinaldo...
Casier judiciaire
nombreuses rixes, folie passagère
mais grande fidélité à l’empereur
Une coquetterie dans l’œil
Profession
paladin de France (chevalier de l’empereur
Charlemagne)
mots en gris : objets à voir dans la salle
La geste de Roland : quêtes et batailles
Orlando est l’archétype même du chevalier au service de
l’empereur chrétien, Charlemagne, son oncle. Sa guerre contre
les Maures est inspirée à la fois des guerres franques (8-9e s.)
contre les Arabes qui occupent l’Espagne, des croisades en terre
sainte (11-13e s.) et de la reconquista de l’Espagne par les princes
chrétiens (11e-15e).
Mais Roland vit aussi des aventures fabuleuses contre des
monstres et êtres merveilleux, qu’il rencontre dans la quête de
l’inaccessible princesse du Cathay, Angélique.
Une représentation de pupi, cliché A.T.P., Inv. 53.12.98
Héros héraut de l’ordre établi
Malgré l’incompétence avérée de son empereur d’oncle – qui
préfère écouter le traître Gano di Maganza (Ganelon de Mayence) plutôt que son paladin, – Orlando lui reste intimement fidèle.
Contrairement à Rinaldo qui désobéit et se dresse contre les
ordres impériaux, Orlando est une figure de protection de l’ordre établi au code d’honneur inoxydable. Il devient donc pour les
spectateurs le symbole des petites gens soumises aux aléas des
décisions du pouvoir. L’identification du public aux héros des pupi
passe même dans le langage courant au 19e s. Par exemple, être
un “Orlando” signifie être un homme très fort, fidèle, loyal, non
fourbe, sérieux et... peu fortuné avec les femmes !
Visas etrangers
1956
1955
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MARIONNETTES DU MONDE
Retrouvez les fiches de salle du musée sur le site : www.gadagne.musees.lyon.fr
G. Emonot / P. Gausset / crédits photo : X. Schwebel © musées Gadagne
Orlando se caractérise par un strabisme très prononcé. Plusieurs
hypothèses expliquent ce trait. La première, la plus répandue, est
que loucher exprimerait la folie du personnage
lors de crises passagères : folie meurtrière dans
les batailles ; exaspération amoureuse dans
Orlando Furioso, une pièce où une déconvenue
sentimentale le pousse à retourner à l’état
sauvage.
Une autre hypothèse, plus technique, est que
le spectateur voit le plus souvent le pupo de
Le strabisme
profil. Or il est dit qu’Orlando a le regard droit
d’Orlando, détail,
Inv. D ATP 56.1.914
(paradoxe !) : peindre des yeux sur le coin intérieur de l’œil permettrait de donner l’illusion
d’un personnage au regard franc et appuyé.
De manière générale, il semble qu’à certaines époques, le
stra­bisme soit considéré comme un signe d’élection divine et
caractérise certains héros (Lancelot du lac, par exemple).

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