La Vidéo Gag de lady mahagaga - Madagascar

La Vidéo Gag de lady mahagaga
Extrait du Madagascar-Tribune.com
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La Vidéo Gag de lady
mahagaga
- Editorial -
Date de mise en ligne : lundi 3 février 2014
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La Vidéo Gag de lady mahagaga
Alors que la population s'apprêtait à passer le traditionnel vendredi magnifique (zoma mahafinaritra) réservé aux
choses agréables de fin de semaine, voilà que Christine Razanamahasoa, ancienne ministre de la justice du régime
hâtif défunt et future députée du MAPAR, s'invite sur le petit écran. Tratra ny Krisy mafy daholo izay nijery TV Plus.
Pas mafy dans le sens forte, mais plutôt dans le sens steak avarié avec beaucoup de hozatra et d'os. Autrement dit,
indigeste.
Elle était ridicule de s'opposer à la volonté du Président Rajaonarimampianina de procéder à un Gouvernement
d'ouverture, considérant qu'après une victoire, on n'a pas à s'ouvrir vers les vaincus. Avec de telles déclarations,
qu'on ne s'étonne pas qu'elle soit considérée membre du club des faucons de la Transition. Et le lecteur me connait
suffisamment pour savoir ce que je pense à la suite de cette phrase. Et je me demande toujours d'où Madame Realy
a trouvé qu'elle était une des modérés parmi la clique du Président de la transition (PT).
Elle fut ridicule d'exiger que le Premier ministre soit issu du MAPAR, car « les urnes avaient parlé ». Ah bon ? Les
urnes ont parlé, avec des députés élus grâce à la participation hyperactive d'Andry Rajoelina à la campagne
législative, alors même que ce comportement a été considéré illégal par la Cour électorale spéciale, qui a abrogé le
décret y afférent. Et avec son air docte et son sourire de diva, elle tentait d'imposer son point de vue que la loi que
les PTeurs avaient concocté sur les modalités de désignation du PM, afin de favoriser le MAPAR, devait être suivie à
la lettre.
Elle fut ridicule de s'offusquer que le Président Rajaonarimampianina ait oublié de mentionner Monsieur Rajoelina
lors de son discours d'investiture, alors que la Transition avait beaucoup travaillé, y compris pour permettre l'élection
de l'actuel Président de la République. Beaucoup travaillé ? Pour mettre 9 Malgaches sur 10 au rang des pauvres ?
Ou pour mettre des centaines de milliers de Malgaches au chômage ? Ou pour mettre 600.000 enfants hors de
l'école ? Ou pour organiser des élections qui n'attirent qu'un électeur sur deux ?
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Alors qu'elle se faisait coincer par notre excellente consoeur Onitiana Realy sur les lacunes, défaillances,
insuffisances et abus du régime de Transition, ne voilà-t-il-pas que la dame Razanamahasoa lui sort un argument du
tonnerre de Zeus pour justifier tous les dérapages : « sous le régime de Transition, on était en rupture de l'ordre
constitutionnel. Ce n'était pas une République » [1]. Le seul intérêt de cette déclaration curieuse, c'est qu'elle permet
de confirmer deux choses auprès d'une source de premier choix. Primo, en disant cela, elle accepte que Rajoelina a
bel et bien effectué un coup d'État, et non une révolution populaire ou autre niaiserie pour attardés mentaux [2].
Secundo, en disant cela, elle reconnait donc que la transition était une dictature, dans la mesure où, si l'on parle de
régime, on n'était également pas dans une monarchie ou une junte militaire. Sinon, il s'agit d'imposture et
d'usurpation.
On serait d'ailleurs curieux de savoir comment cette juriste émérite, car magistrat de premier grade, qualifierait le
régime qui permettait à Monsieur Rajoelina d'aller se faire inviter à gauche et à droite pour parler au nom de la
République de Madagascar, alors que selon dame Razanamahasoa, ce n'était pas une République qu'il dirigeait. On
vous passera les élucubrations additionnelles dont cette dame a gratifié les téléspectateurs, mais qui ont permis de
comprendre le niveau de la justice, si justice il y avait, lorsqu'elle était aux affaires.
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Quand on regarde l'extrait ci-dessous (calé sur la minute la plus intéressante), on constate que cette femme, qui
s'est spécialisée dans les procès boiteux contre les opposants et les journalistes, se permet de donner des leçons,
tout en affirmant sans rire que la Transition avait pour objectif « de mettre à bas un pouvoir qui n'acceptait pas les
opposants, et qui ne pratiquait pas la démocratie ». Comment ne pas considérer que c'est du video gag, quand celle
qui se pose ainsi en professeur de pratique et de dignité républicaines, déclare elle-même avoir officié dans un
gouvernement qui n'était pas républicain ? Accepter qu'un tel personnage, avec si peu de crédibilité sur le sujet,
donne des cours de démocratie, c'est comme si on acceptait qu'Hitler vienne nous enseigner ce qu'est l'humanisme.
Et les Lucky Luke du point Godwin peuvent le laisser là où il est, et s'occuper plutôt de celui de Gräfenberg.
On invitera cette authentique Mpiandry [3], qui nous a tellement montré un comportement pieux et proche des
enseignements christiques durant cinq ans, à méditer sur Mathieu 7:3. Invitation faite également à son ami
barbichounné de l'insécurité. Martin Luther doit se retourner dans sa tombe, et sans famadihana. Un seul conseil au
Président Rajaonarimampianina : qu'il se garde bien de collaborer avec ce genre de personnes, dont la réputation
est à l'opposé de toutes ses belles déclarations lors de son investiture.
« Les grands esprits discutent des idées. Les esprits moyens discutent des événements. Les petits esprits discutent
des gens » disait Eleanor Roosevelt. Tant qu'à faire, parlons plutôt de gens méritant notre estime et qui nous rendent
fiers. Grâce à Dieu, il n'y a pas eu que lady mahagaga comme femme malgache sur les télévisions la semaine
dernière. Rendons hommage et souhaitons bonne route à Alexia Rabe, qui a franchi la première étape de l'émission
The Voice sur TF1.
Post-scriptum :
Pour ceux qui ne comprendraient pas l'illustration du haut, représentant un méchant loup portant un masque de gentil mouton, rappelons que
Tartuffe ou l'Imposteur est une comédie écrite par Molière pour critiquer les dévots. Depuis, le mot tartuffe est passé dans le langage courant pour
qualifier les hypocrites. Bien entendu, je ne me permettrai de viser personne, c'était juste la minute de culture littéraire. En soulignant toutefois que
beaucoup de gens à Madagascar ont utilisé la religion pour servir de vitrine à des activités et comportements peu glorieux, de 2002 à 2013.
[1] Question : selon le code pénal, les auteurs d'actes anticonstitutionnels ne sont-ils pas passibles de procès ?
[2] Au nom de la vérité historique, il sera toujours important de rappeler que 2009 était un coup d'État, même si certains esprits obtus pensent que
ce n'est pas un sujet important
[3] Il parait qu'elle a même fait cadeau d'une salle de prière au Ministère de la Justice avant de démissionner.
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