récolte - Matériel Agricole
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Techno Motorisations hybrides L’électrique en phase avec le thermique N° 148 - NUMÉRO SPÉCIAL - ISSN 1267-7000 - 5,50 EUROS L’hyper récolte Ils n’ont peur de rien ! TEST Innovation Holmer Deutz-Fahr TTV 630 La variation continue à rude épreuve L’histoire du porteur qui voulait devenir tracteur KERAX : UN CAMION POUR LES ACCOTEMENTS Extraordinaire MT800C Perfectionner ce qui approche la perfection est un défi. Ce défi, Challenger l’a relevé et vous présente aujourd’hui ses nouveaux tracteurs à chenilles Série C. C’est sans doute au sein du poste de conduite que cette virtuosité de la perfection s’est exprimée le mieux pour atteindre des sommets en matière de confort et de convivialité. Challenger, simplement meilleur. SERIOUS MACHINERY Cat®, Caterpillar® and Challenger® sont des marques enregistrées par Caterpillar Inc. et sont utilisées sous licence par AGCO. Notre site : www.challenger-ag.com | Nos produits dérivés : www.challengerstore.com N° 148 - Numéro Spécial INNOVATIONS P. 4 Holmer : l’histoire du porteur qui voulait devenir tracteur P. 6 La productivité dopée par l’informatique P. 10 Ashland : le retour du scraper attelé P. 12 Jean Villeton : Kerax revu et corrigé P. 16 Silvator 2000 : la dévoreuse de stères ÉDITORIAL SOMMAIRE Jusqu’où iront-ils ? Cette question des limites, nous nous la posons au sein de notre rédaction chaque fois que nous nous engageons dans une nouvelle édition spéciale Équipement Entreprise de Matériel Agricole. Guidés par la simple ligne rédactionnelle d’enquêter sur les machines les plus performantes, celles garantissant la meilleure qualité de travail et celles assurant la meilleure rentabilité à leurs utilisateurs, nous trouvons des engins dont le moindre dépasse les 400 chevaux, nous dénichons des monstres de technologie, nous faisons ESSAI TRACTEUR Deutz-Fahr TTV 630 La variation continue à rude épreuve DOSSIER P. 19 L’hyper- p.28 récolte p.29 Hugues du Breuil (Luzéal) Un Cougar à l’épreuve p.32 ETA Leherle L’ensileuse exploite tout son potentiel p.34 Maurice Henry Haute voltige en forêt p.39 ETA Beccan « 50 ha de maïs ensilé par jour avec ma Big X 1000 » p.42 Patrick Letouzey « De la puissance, forcément » TECHNOLOGIE P. 46 Motorisations hybrides L’électrique en phase avec le thermique Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 face à des chantiers inédits. Mais, nous croisons aussi des hommes n’éprouvant aucune peine à les apprivoiser, toujours prêts à accueillir des évolutions encore plus complexes et encore plus puissantes. Les seules limites de ces machines viennent sans doute des gabarits et des masses imposés par le code de la route ou les chemins creux de nos campagnes. Mais, à l’intérieur de ces contraintes, l’imagination des utilisateurs dialogue sans arrêt avec la créativité des constructeurs pour mettre au point des systèmes plus efficaces, pour sans cesse réinventer les chantiers. Les marges de progrès sont loin d’avoir été épuisées. C’est peut-être cela qui est enthousiasmant dans les machines agricoles. Bonne lecture ! Bernard Serpantié Matériel Agricole est une revue éditée par CIP - 8, rue Jules-César - 75012 Paris - www.comcip.com Principaux associés : D. BailIy, G. de Lagarde, Y. Mangart, L. Seconda Commission paritaire : 0911 T 88530 Dépôt légal : 4e trimestre 2009 Directeur de publication : Guy de LAGARDE ABONNEMENTS : Tél. : 01 40 92 70 56 - Fax : 01 40 92 70 59 RÉDACTION : Tél. : 01 53 33 82 33 - Fax : 01 53 33 82 21 Directeur délégué : Luc SECONDA Rédacteur en chef : Bernard SERPANTIÉ ([email protected]), Rédacteurs : David LAISNEY, Aurélien GROULT, Matthieu SCHUBNEL, Olivier ROUQUETTE Secrétaires de rédaction : Jean-Baptiste CAPELLE, Audrey ZELLER Création graphique : Éric TOUTOUS PUBLICITÉ : Tél. : 01 53 33 82 30 - Fax : 01 53 33 82 21 Christophe LECACHÉ ([email protected]) ADMINISTRATION : Tél. : 01 53 33 82 20 - Fax : 01 53 33 82 21 Patricia LAVOIE FABRICATION : Dominique THÉNON IMPRESSION : BLG TOUL ZI de la Croix-de-Metz, 54200 TOUL Tél. : 03 83 65 20 50 Ce magazine comporte un encart 100 % Pur Tracteur 3 INNOVATION Holmer Plus puissant, plus long et plus confortable, la deuxième version du Terra Variant, fabriqué par l’allemand Holmer, s’apparente plus à un tracteur qu’à un porte-outil. Il conserve néanmoins son format atypique et ses capacités hors normes. L’histoire du porteur qui voulait devenir tracteur Le tracteur Terra Variant affiche un poids à vide de 17 tonnes. Ici en configuration travail du sol avec un déchaumeur Lemken de 12 mètres, le tracteur consomme entre 45 et 80 litres par heure de carburant. Le réservoir contient jusqu’à 830 litres. Dans la cabine, l’opérateur trouve un levier multifonction et un tableau de bord intégrant un terminal avec écran couleur. P réparer, semer, épandre, enfouir, pulvériser ou transborder, le tracteur Terra Variant d’Holmer sait tout faire ou presque. La tournée de démonstration, organisée par le spécialiste allemand des automotrices à betteraves, faisant escale à Innov-Agri Grand Sud-Ouest, fut l’occasion de découvrir les configurations offertes par son automoteur porte-outils de deuxième génération. Après un premier lancement en 1996, l’engin a été retiré du marché en 2001. En cause, le manque de capacité de sa transmission hydrostatique et de son pont. Réintroduit en 2006, le porte-outils adopte désormais une transmission full powershift d’origine Funk (18 vitesses avant et 6 arrière) et un pont Omsi supportant davantage de couple. Ce mastodonte, destiné aux 4 entrepreneurs, se démarque des autres tracteurs de cette catégorie par ses quatre roues égales, son empattement long et sa puissance moteur dépassant 600 chevaux. Holmer propose désormais deux versions. L’une, baptisée Terra Variant 500, reçoit un bloc Mercedes de six cylindres et 12,8 litres, développant 490 chevaux. L’autre, nommée Terra Variant 600, adopte un moteur V8 de 16 litres, du même fabricant, affichant 612 chevaux. Ce modèle figure comme le tracteur européen le plus puissant. Pour garantir l’adhérence de l’automoteur, Holmer a demandé au manufacturier israélien Alliance de développer des pneumatiques spécifiques de 1050/50 R32. Le constructeur propose également une monte de 800/65 R32 ou 710/75 R34 si le jumelage s’avère nécessaire. Le Terra Variant affiche des mensurations impressionnantes : 10,25 m de long, 3 m de large et 3,98 m de haut. Pour faciliter les manœuvres malgré son gabarit, sa direction dispose de trois modes : deux, quatre roues directrices et marche en crabe. Cette dernière fonction doit répartir au sol le poids de l’ensemble et réduire ainsi le tassement. Parmi les équipements notoires, l’engin reçoit, au niveau du pont avant, un système antidévers et une suspension. Celle-ci s’autorégule en fonction de la charge. D’un poids à vide de 17 tonnes, l’engin, équipé d’une cuve à lisier Zunhammer, atteint 43 tonnes en charge. Au fur et à mesure de la vidange de la tonne, l’amortissement mollit pour maintenir le confort en cabine. Le circuit Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Le châssis du Terra Variant s’articule via un pivot. En mode marche en crabe, le tracteur répartit son poids sur davantage de surface et diminue ainsi le tassement du sol. hydraulique, de type load sensing, débite jusqu’à 190 l/min. Il alimente le relevage électronique arrière d’une capacité de 13 tonnes. Celui-ci, de catégorie 4, adopte un amortisseur d’oscillations pour réduire les à-coups sur la route. La prise de force, de 1 000 tr/min, reste au catalogue des options. A.G. Avec une cuve Zunhammer de 21 000 litres de capacité et un déchaumeur à disques Lemken de huit mètres de large, le Terra Variant enfouit jusqu’à 45 m3/h de lisier. Un salon créé pour vous Plus de 150 marques présentes Les dernières nouveautés venant d’être présentées à Agritechnica (Hanovre – Allemagne) 3 hectares d’espace extérieur pour prendre en main certains matériels Des conférences-débats gratuites sur les problématiques qui vous concernent La polyvalence au programme Pour venir, il faut se préinscrire : plus d’informations sur www.saloneta.com Parc des Expositions de Laval (53) Profield Events, Le Salon des ETA 36 boulevard HP Schneider - BP 66 - 71202 Le Creusot cedex [email protected] / fax : 03 85 80 10 82 www.saloneta.com Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 5 En partenariat avec la Fédération Nationale EDT et son magazine INNOVATION ETA Guillon-Barbot La productivité dopée par l’informatique Déjà pionnière avec l’informatisation de la facturation dès 1986, l’ETA bretonne GuillonBarbot récidive en adoptant la plate-forme logicielle Farmer On Line. Cet outil évolutif, destiné à l’organisation de l’activité, simplifie la planification des tâches. Les premiers effets de ce changement se font ressentir : gains de productivité pour l’entreprise et bénéfices pour le client. L e 1er mars 2006 a marqué un tournant pour l’ETA Guillon-Barbot. Jérôme Guillon et Karine Moreau, les enfants respectifs des deux responsables de cette entreprise de travaux agricoles située à Vitré (Ille-et-Vilaine), reprennent, à cette date, la totalité des parts de la société. Leur volonté d’améliorer les conditions de travail les a poussés à construire, dès 2007, un bâtiment neuf abritant l’atelier et les locaux administratifs. Mais les jeunes entrepreneurs ressentent également le besoin d’un outil destiné à simplifier l’organisation du travail. L’ETA dispose en effet d’une bonne centaine de matériels et réalise plus de 25 types de travaux différents grâce à 14 permanents (dont deux mécaniciens), deux contrats de qualification et quatre à huit saisonniers. Un vrai casse-tête quotidien pour répartir hommes et machines ! La société DC Digital Système propose aux deux cogérants de participer à la mise au point d’une plate-forme logicielle dénommée Farmer On Line, en collaboration avec quelques entrepreneurs bretons. En avril 2008, les premiers Pocket Le développement du parc matériel de la société a imposé une nécessaire simplification de l’organisation des journées. 6 Grâce à un code couleur, l’aspect des bons de commande évolue selon leur état d’avancement : en attente, planifié, sur le Pocket PC, en cours, terminé, clôturé ou synchronisé. PC (ou PDA) équipent cinq salariés chez Guillon- Barbot. Ces terminaux, pourvus d’une capacité de transfert de données par les réseaux de téléphonie mobile, assurent la réception ou la transmission des informations concernant les chantiers, entre le champ et l’ordinateur du siège. Toutes ces données sont stockées sur un serveur distant. Des synchronisations permettent de mettre à jour les tâches de chaque chauffeur ou de les valider après réalisation. Le programme, hébergé par le concepteur, s’utilise grâce à une connexion internet en saisissant simplement un identifiant et un mot de passe. Dématérialisation et géolocalisation L’interface de Farmer On Line se compose de plusieurs écrans principaux accessibles depuis les menus de la page d’accueil. L’un d’entre eux répertorie les noms des agriculteurs clients de l’ETA ainsi que leurs coordonnées postales et bancaires. Un autre écran affiche le planning des chauffeurs pour la journée. Lorsqu’il est sollicité par un agriculteur, l’entrepreneur saisit les informations concernant le travail à réaliser. Il sélectionne dans des menus déroulants la nature du chantier, la tarification correspondante, le nom du chauffeur affecté à la tâche ainsi que le nom du client. Une carte disponible sur la page de planification permet de repérer le lieu du chantier à la prise de commande. Pour s’y rendre, les chauffeurs sont renseignés au moyen d’une carte IGN imprimée. L’entrepreneur pourrait même souscrire un service de guidage vers le chantier. Le bon de commande est ensuite transmis au salarié sur son Pocket PC. Il peut aussi entrer un bon lui-même s’il prend une commande au cours de ses déplacements. Celle-ci rejoint alors les autres missions sur le planning centralisé. Une fois vérifié par l’un des cogérants, le bon renvoyé par le chauffeur en fin de chantier est transmis pour validation vers le logiciel de gestion commerciale Apisoft. « Actuellement, il reste une certaine proportion de bons papier dans notre société car seuls dix de nos chauffeurs sont équipés de PDA, indique Karine Moreau. Mais notre objectif Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 À l’ETA Guillon-Barbot, l’arrivée de la solution informatique Farmer On Line s’inscrit dans une démarche d’amélioration des conditions de travail voulue par Jérôme Guillon et Karine Moreau, les gérants. Trois générations d’entrepreneurs « L’interface simple sur le Pocket PC facilite la saisie par les salariés », affirme l’entrepreneur. Disposant de 18 mois de recul sur cette solution informatique, les deux entrepreneurs ne regrettent pas leur investissement. Une douzaine de sociétés a fait ce choix pour l’instant. est de les éliminer à fin 2010 pour réduire le risque de confusion lors de la saisie. La dématérialisation des bons me permet aussi de réaliser des économies de temps significatives lors de la facturation. » Outre ces écrans principaux, Farmer On Line dispose d’une page permettant la géolocalisation des employés équipés de terminaux. « Je peux visualiser, presque en temps réel et sur une seule carte, la position de chacun de mes chauffeurs. Je ne m’en sers pas pour contrôler le travail de mes salariés mais bien pour optimiser l’organisation et réduire le nombre de coups de fils », apprécie Jérôme Guillon. Cette fonctionnalité sert notamment pour repérer le lieu d’un ravitaillement en fioul ou d’une crevaison. Elle permet aussi de donner une information au client en évitant un appel supplémentaire au conducteur. Enfin, l’entrepreneur peut consulter a posteriori les trajets journaliers de chaque chauffeur et analyser ainsi la pertinence du planning de travaux. Par ailleurs, la visualisation des composantes du travail de chaque chauffeur (déplacement, chantier, pause, panne, nettoyage, révision ou entretien) procure une base d’analyse sur l’activité mensuelle de chaque matériel. Réduire le risque d’erreurs La réussite d’une informatisation de l’organisation semble surtout conditionnée par l’implication des chauffeurs. Ceux-ci doivent se contraindre à bien renseigner les paramètres de chacun de leurs chantiers. Hormis les frais d’installation de 99 € HT, l’utilisation de Farmer On Line exige un abonnement mensuel. Le coût augmente de manière dégressive avec le nombre de chauffeurs à équiper, et Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 varie en fonction des options choisies. L’offre de base s’élève à 110 € HT pour cinq chauffeurs. Pour échanger des données à distance avec les chauffeurs, l’entrepreneur souscrit un forfait Data mensuel de 15 Mo, d’un coût de 12 € HT par mois et par PDA. « Nous ne sommes qu’au début de l’utilisation de cet outil, affirme Jérôme Guillon. Mais cette base de données constitue une vraie mine d’informations. Les avantages d’une gestion informatisée résident en premier lieu dans la traçabilité : aucun bon de commande ne peut être oublié car les tâches non traitées restent affichées sur l’écran de planification. Par ailleurs, les risques d’erreurs de facturation sont largement réduits », indiquent les deux gérants. Les entrepreneurs visualisent en quelques clics tous les travaux passés, triés par agriculteur, par activité ou par chauffeur. « À terme, nos clients pourront consulter euxmêmes l’historique des prestations réalisées, et accéder aux détails des interventions depuis leur bureau », annonce Jérôme Guillon. Malgré les fonctionnalités évoluées de la plate-forme logicielle, il reconnaît tenir encore un planning papier sur un tableau d’affichage. « Il procure une vue d’ensemble de l’organisation de la journée de travail et incite les chauffeurs à échanger des informations entre eux, le matin avant le départ », indique l’entrepreneur. Matthieu Schubnel 7 Publi-reportage La famille E F s t n a fi i r b u l s e d s’agrandit ! Lancé en 2007, le lubrifiant FE (Fuel Economy) voit sa famille s’agrandir avec l’arrivée d’un nouveau produit AGRITEC SYN FE 10W-30 pour les moteurs les plus récents (Mercedes Benz : MB-Approval 228.5, Deutz : DQC III-05). Ce nouveau lubrifiant permet à Elf de satisfaire l’intégralité du parc des moteurs des exploitations agricoles. AGRITEC SYN FE 10W-30 bénéficie toujours des points l’AGRITEC FE 15W- 30, dont celui de générer forts de l’ une économie de carburant. Éleveurs, viticulteurs, entrepreneurs témoignent Des résultats mesurés À sa sortie, le lubrifiant FE a fait l’objet de tests avec le concours de la Chambre d’agriculture de Poitou-Charentes. Plusieurs tracteurs ont réalisé les mêmes travaux avec des huiles différentes dont l’AGRITEC FE 15W- 30. Au final, les tracteurs utilisant le lubrifiant FE ont enregistré des économies de 2,8 à 5,5 %. L’économie dépend du taux de charge, mais aussi du tracteur utilisé. Les modèles ont été contrôlés avec trois formules de lubrifiants, à pleine charge au banc d’essai et à charge partielle lors d’un parcours avec une remorque. Le conducteur des essais a observé, en montée, un meilleur comportement des tracteurs lubrifiés en FE, permettant de gravir les pentes avec un ou deux rapports powershift de mieux. Durant les deux premières années de commercialisation, les avis des clients n’ont fait que confirmer les valeurs d’économie en carburant du lubrifiant agricole FE. En polyculture-élevage, Alain Ducloux dans les Ardennes a mesuré 5 % d’économie lors des ensilages. Le tracteur à poste inversé a été vidangé juste avant la campagne de façon à bien mesurer la différence de consommation. « Nous ne sommes plus obligés de refaire le plein en mi-journée pour ensiler jusqu’au soir », souligne l’agriculteur. Autres productions, autres avis convergents. Alain Ducloux éleveur et céréalier Dans le Var, la famille Decomis annonce à Saint-Juvin (Ardennes). une réduction de 750 litres de gazole par an sur l’ensemble de la consommation des cinq tracteurs et des engins de récolte. Vignerons, maraîchers et céréaliers, les agriculteurs sont attentifs à tous les postes de charge et particulièrement, à celui du carburant qui représente 15 000 litres par an. Également dans le Var, l’entrepreneur de travaux agricoles Berti à Pierrefeu effectue des gros travaux comme du défonçage de sol pour l’implantation de nouvelles vignes. Dans ces conditions, le tracteur tourne à plein régime et la consommation s’ensuit. Ces entrepreneurs utilisent donc toutes les solutions possibles pour réduire la note de gazole. Et la technologie FE en fait partie ! Une vidange effectuée avec un produit de la gamme fuel economy agriculture occasionne un faible surcoût de quelques euros, lequel est rapidement compensé par les économies générées puisqu'elles peuvent atteindre plusieurs centaines de litres de carburant. Protection de l’environnement « 1,6 tonne de CO 2 en moins, rejetée dans l’atmosphère par tracteur et par an.* « * Valeur maximale pour un tracteur 155 CV, 500 heures/an, 50/50 route/champs. AGRITEC FE 15W-30 Lubrifiant hautes performances pour moteurs de machines agricoles, fonctionnant dans toutes conditions et en toutes saisons. AGRITEC FE 15W-30 est parfaitement adapté à la lubrification des moteurs à faibles émissions (normes européennes Phase I, II ou IIIa) • Grande stabilité de la viscosité en service • Excellente résistance à l’oxydation NOUV PERFORMANCES Classifications ACEA : E7/E5 API : CI-4/SL Homologations constructeurs MERCEDES-BENZ : MB-Approval 228.3 CUMMINS : CES 20078 (20077) DEUTZ : DQC II-05 Conforme à CATERPILLAR : ECF-2 • Fluidité à froid facilitant les démarrages Convient à tout type de moteurs EAU AGRITEC SYN FE 10W-30 Lubrifiant semi-synthétique très hautes performances pour les moteurs de machines agricoles fonctionnant dans les conditions les plus sévères, en toutes saisons. AGRITEC SYN FE 10W-30 est parfaitement adapté à la lubrification des moteurs à faibles émissions (normes européennes Phase I, II ou IIIa). • Excellente stabilité de la viscosité en service • Protection exceptionnelle contre l’usure • Hauts niveaux de détergence et dispersivité • Démarrages par très basses températures facilités PERFORMANCES Classifications ACEA : E4/E5/E7 Homologations constructeurs MERCEDES-BENZ : MB-Approval 228.5 DEUTZ : DQC III-05 Convient aux moteurs agricoles de technologies récentes. Des années de recherche et de tests Les lubrifiants ont une double fonction, physique et chimique. Ils assurent le bon déplacement des différents pièces mécaniques les unes contre les autres, en évitant l'usure prématurée. Le paramètre à prendre en compte est la viscosité que l’on définit à froid et à chaud, puisqu’elle évolue avec la température. Le choix d’un lubrifiant ou à défaut sa mise au point, commence donc par détecter les points mécaniques sensibles, les pièces les plus à même de s'user. Une viscosité minimale est nécessaire pour éviter toute usure excessive et assurer une bonne longévité au mécanisme. Mais une huile visqueuse est plus difficile à mettre en mouvement et engendre donc une consommation d’énergie plus importante. On comprend donc l’intérêt d’avoir une huile la plus fluide possible. Fluidité pour optimiser les performances du moteur et viscosité pour éviter toute casse mécanique. D’un point de vue chimique, les huiles de base ont des propriétés spécifiques, ce qui nécessite l’ajout d’additifs (antioxydants, anticorrosion, anti-usure, antirouille, antimousse, etc.). C’est un véritable cocktail d’additifs que les fabricants préparent à hauteur d’environ 15 % du produit final. Ce mélange constitue l’un des savoir-faire des fabricants, sachant que les molécules de chaque additif et de l’huile interagissent entre elles et peuvent bouleverser les propriétés finales. Par ses recherches, ses test et essais, Elf a finalement trouvé avec le lubrifiant FE le juste équilibre pour préserver et améliorer les qualités du lubrifiant tout en contribuant à réduire la consommation des engins qui l’utilisent. INNOVATION Ashland L’utilisation d’un scraper attelé à un tracteur de forte puissance est répandue en Amérique du Nord. En France, elle pourrait se développer dans des chantiers de taille moyenne. FICHE TECHNIQUE Modèle 860 TSE 1020 TSE 1200 TSE Capacité en dôme (m3) 8,6 10,2 11,9 Largeur de coupe (cm) 248 248 276 Profondeur de coupe (cm) 20,3 20,3 20,3 Hauteur d’épandage maxi (cm) 38 38 42 Ouverture de la porte (cm) 142 142 157 Largeur hors tout (cm) 286 286 305 Longueur hors tout (cm) 823 823 927 5 851 6 123 8 754 Le retour du scraper attelé Poids (kg) Le scraper attelé Ashland, désormais importé en France par l’entreprise sarthoise DGC fondée par Daniel Guy, pourrait bien élargir les possibilités d’utilisation des tracteurs agricoles sur les chantiers de travaux publics. Cet ancien responsable financier d’un grand groupe de travaux publics estime, en effet, que ce type d’applications pourrait s’avérer particulièrement rentable. L es scrapers attelés sont inconnus en France. Pourtant ils n’ont jamais cessé d’être utilisés en Amérique du Nord où les tracteurs de forte puissance ne manquent pas. Lorsque, dans notre pays, les entrepreneurs de travaux publics ont besoin de déplacer de grands volumes de terre pour, par exemple, ouvrir une route, préparer l’implantation d’un grand bâtiment ou aménager une vigne, ils ont le choix entre différentes solutions. Pour les chantiers de taille moyenne, ils retiennent l’option la plus courante : le trio pelleteuse, tombereau et bulldozer. Lorsqu’ils tracent une autoroute ou une nouvelle voie de TGV, ils préfèrent recourir à l’extrême productivité de norias de scrapers automoteurs. Sur ces grands chantiers, les chefs de travaux parlent d’une organisation en échelons, c’est-à-dire d’une équipe de cinq scrapers et d’un bulldozer. À 10 tour de rôle, chacune de ces énormes machines articulées charge leur benne en décapant une dizaine de centimètres de sol. Ensuite, elles rejoignent le plus rapidement possible un lieu de déchargement où elles déposent, en épaisseurs régulières, les matériaux. Mais, comme ces engins ne disposent, en général, que d’un seul essieu moteur placé à l’avant, leur capacité de traction est limitée. Aussi, elles doivent obligatoirement se faire pousser par un bulldozer pour permettre à la terre de monter dans la benne. À la longue, cette opération peut s’avérer éprouvante pour le dos du chauffeur de scraper. Une logistique simplifiée Certes, l’utilisation d’un matériel attelé à un tracteur agricole ne saurait rivaliser en termes de débit de chantier avec des machines automo- trices. Mais, cette solution ouvre la possibilité à une personne seule de réaliser l’ensemble des opérations de décapage, de transport et de dépose des matériaux sur un chantier de taille modeste. D’une part, la capacité de traction d’un tel ensemble permet d’assurer seul le remplissage de la benne, d’autre part, la vitesse de déplacement du tracteur offre des capacités de rendement appréciables. En outre, la compacité de l’outil autorise son déplacement sur route sans avoir besoin de mobiliser un porte-char ou d’organiser un convoi exceptionnel. Enfin, lorsque les opérations de décapage sont terminées, le tracteur peut, soit rester sur le chantier pour rouler des bennes TP, pulvériser de l’eau ou épandre de la chaux, soit repartir assurer des travaux agricoles. Grâce à la connaissance des aspects financiers Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 1- Au chargement, deux puissants vérins descendent la benne pour que la robuste lame placée à l’avant découpe le sol à une profondeur allant jusqu’à 20,3 cm. 2- Une fois pleine, la benne est relevée pour assurer le transport 1 3- Avec l’expérience, le chauffeur ne se retourne plus pour surveiller le chargement, il le gère en écoutant le moteur. Il relève la lame lorsqu’il entend le régime s’effondrer. Comment ça marche ? 4- Sur la zone d’épandage, deux vérins latéraux escamotent la porte frontale. Un fond poussant se met en marche pour éjecter la matière. Le maintien à hauteur constante de la benne assure un premier nivellement. 2 L’attelage du scraper, par un axe horizontal, est très particulier. L’articulation déportée sur une trentaine de centimètres donne à l’ensemble une très grande maniabilité des chantiers de TP, Daniel Guy, le créateur de l’entreprise DGC Distribution, est persuadé du bien fondé de ces outils. Il a donc sélectionné Ashland, fabricant de scrapers attelés depuis 1953. La firme américaine se présente comme l’un des grands spécialistes de ce type de matériels dans son pays, elle est le troisième constructeur après Reynolds et John Deere. Pour conquérir le marché français, Daniel Guy a demandé à son partenaire de lui développer des modèles conformes aux normes européennes et d’une largeur limitée à 2,86 mètres. Ils peuvent circuler sur route sans nécessiter l’organisation d’un convoi exceptionnel. Après leur lancement sur le salon Intermat, il a démarré une tournée de présentation auprès d’entrepreneurs et de concessionnaires de tracteurs agricoles. BERNARD SERPANTIÉ 3 L’affrontement scraper contre pelleteuse Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 4 11 INNOVATION Jean Villeton ériels de liste des mat ia éc sp r Kerax revu eu Construct propose un on et ill V camion de t, Jean si modifié, le déneigemen in A s. . in so ar ses du commun et corrigé p alence hors yv ol p e n u uiert Renault acq Deux Kérax au pied du Mont-Blanc L’entreprise Jean Villeton est spécialisée dans la fabrication d’engins de déneigement. Elle en assure l’adaptation sur les engins agricoles et routiers. 12 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Kerax revu et corrigé L orsqu’il sort des chaînes de montage de l’usine Renault Trucks de Bourg-en-Bresse, le Kerax 4x4 est un camion à peu près comme les autres. Un châssis, deux essieux, un moteur de 450 chevaux et une boîte de vitesses mécanique, il a tout ce qu’il faut pour faire un bon engin de chantier, pas plus, pas moins. Pourtant, il suffit que le poidslourd fasse un petit tour chez Jean Villeton et le voilà qui peut faucher, balayer, déneiger ou encore saler. Le camion s’est transformé, entre les mains expertes de ce constructeur isérois spécialiste du déneigement, en un porte-outils adapté aux travaux de toutes saisons. Deux modes d’avancement Bien sûr, la métamorphose du Kerax, contrairement à celle de la citrouille devenue carrosse, demande un peu plus qu’un simple coup de baguette magique. Pas mal de composants supplémentaires et plus de 350 heures de travail sont nécessaires. Ces chiffres, comme le prix final de l’engin, sont d’ailleurs variables. Les ateliers Villeton adaptent et modifient, en effet, le Kerax en fonction des besoins de l’utilisateur. De multiples configurations et finitions sur mesure sont ainsi envisageables. Quoi qu’il en soit, la transformation commence toujours par le montage d’une cascade de pompes hydrauliques sur la prise arrière du bloc six cylindres. L’une de ces pompes va entraîner un moteur hydrostatique greffé sur la transmission du camion. Grâce à cette adaptation, le chauffeur du Kerax va pouvoir choisir entre deux modes d’avancement : un mode routier mécanique classique, utilisant le montage d’origine Renault, et un mode hydraulique dédié, par exemple, aux chantiers de fauche ou de déneigement lourd. Dans le premier cas, le véhicule progressera de 0 à 90 km/h au fil des 16 rapports de la boîte de vitesses tandis que, dans le second, il évoluera de manière continue de 0 à 15 km/h en bénéficiant de la souplesse de l’hydrostatique et de son régulateur automatique. Ce dernier s’assure en effet que l’outil reçoit, en permanence, le débit d’huile nécessaire à son bon fonctionnement. Lorsque la neige à fraiser est plus dure ou la végétation à faucher plus dense, il ralentit le camion et redistribue la puissance hydraulique de manière à privilégier l’accessoire et la qualité du travail accompli. Un automatisme qui simplifie la tâche du chauffeur tout en optimisant la consommation de carburant. Faucheuse sous glissière, brosse de voirie, lame ou fraise à neige à l’avant, faucheuse à bras, cuve de salage ou encore simple benne à l’arrière… l’utilisateur à l’embarras du choix. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Lorsque l’avancement hydraulique est sélectionné, des vérins bloquent les ressorts de la suspension. Le camion se rigidifie de manière à supporter les forces exercées par l’épareuse. Le mode hydrostatique est également assorti d’un blocage systématique de la suspension. Dès qu’il est enclenché, des vérins viennent verrouiller le débattement des ressorts à lames. Les ponts du camion se rigidifient alors, contrant ainsi les forces en bras de levier imposées par la faucheuse débroussailleuse. Dans cette configuration, le Kerax n’a donc plus grand-chose du camion routier, c’est un véritable porte-outils adapté aux chantiers les plus exigeants auquel on a affaire. Pourtant, revenez au mode mécanique et il s’en retourne sans attendre à 90 km/h sur les routes. Le Kerax de Jean Villeton est autant un camion qu’un porte-outils. Rigidification automatique Le passage du mode hydraulique au mode mécanique se fait en cabine, à l’aide d’un simple sélecteur électrique placé sur une console de commande rapportée. Utilisant la technologie bus CAN, ce pupitre contrôle par ailleurs l’ensemble des fonctions développées par la cascade Quatre vérins hydrauliques soulèvent le faux-châssis de l’outil monté à l’arrière de manière à faciliter et à accélérer son déchargement. 13 INNOVATION Jean Villeton Des équipements à la carte La société Jean Villeton transforme le Kerax en fonction des besoins de ses clients et de l’utilisation qu’ils en feront. À chaque fois, c’est donc un camion différent qui sort de l’usine de Saint-André-le-Gaz (Isère). De nombreux équipements peuvent ainsi venir se greffer autour de l’avancement hydrostatique, concept central commun à tous les Kerax revisités. de pompes hydrostatiques montées sur la prise arrière moteur. Avec son joystick, il commande ainsi intégralement les outils attelés à l’avant (fraise, lame, brosse, faucheuse contourneuse) et la plupart des fonctions des accessoires montés à l’arrière. Ces derniers s’arriment et se libèrent en outre aisément grâce au système d’attelage Twist Lock et à quatre vérins de dépose. Une fois le faux-châssis de la benne, de l’épareuse ou de la saleuse désolidarisé du camion, les vérins le soulèvent et le chauffeur n’a alors plus qu’à reculer pour jucher l’outil sur ses béquilles. L’opération ne demande que quelques minutes. Polyvalence, simplicité et rapidité, avec son Kerax, Jean Villeton applique à l’entretien routier le principe du couteau suisse. Jérémie Guicheney L’hydraulique auxiliaire : Sans compter celle dédiée à l’avancement du camion, l’ensemble des pompes hydrauliques adaptées sur la prise arrière moteur développe 240 chevaux de puissance. De quoi multiplier les applications et monter des accessoires gourmands, à l’avant comme à l’arrière. Faucheuse à bras, faucheuse sous glissière, cuve de salage, brosse de voirie, lame à neige, fraise à neige ou encore une simple benne… L’utilisateur à l’embarras du choix. Jean Villeton adapte donc les types d’attelages et les gabarits des coupleurs en fonction des futures utilisations. Le chauffeur a le choix entre un mode d’avancement mécanique, pour les trajets routiers et les travaux rapides comme le salage, et un mode hydraulique adapté, entre autres, aux chantiers de fauche. Les caméras : Afin d’assurer un maximum de sécurité et de précision de travail, Jean Villeton propose un système de contrôle vidéo composé d’un écran monté en cabine et d’une ou plusieurs caméras. Fixes ou déplaçables, elles couvrent les nombreux angles morts induits par l’architecture des outils, que ce soit à l’arrière de l’engin ou sur ses flancs. La console bus CAN centrale regroupe les commandes des différentes fonctions hydrauliques du Kerax modifié. La portière vitrée : Qu’il soit doté d’une conduite à gauche ou à droite, le Kerax s’équipe, à la demande du client, d’une portière vitrée blindée. Celle-ci ouvre non seulement l’angle de contrôle du chauffeur mais peut également intégrer un boîtier de branchement électrique sur lequel viennent se fixer les leviers de commande des outils. 14 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 DÉBROUSSAILLEURS FORESTIERS www.kirpy.com BROYEURS DE PIERRES Robustes et performants Andaineurs et Ramasseuse de pierres BP Pronto n°2 47390 Layrac-France Tél. : 05.53.87.00.02/courriel : [email protected] Pub 6 AS 212 x 136 -5/05/09 11:41 Page 1 26140 Andancette Tél. : 04.75.03.12.43 Kirpy_MAT129.indd 1 6/05/08 14:34:17 + Vite Semis sur labour, préparation, direct, de 10 à 20 km/h. + Simple Aucun graisseur sur les disques. + Sûr Le meilleur placement de graines à vitesse élevée. Pronto 6 AS Le semoir multi-talent, spécial ETA, avec trois outils possible : rampe de semis céréales TurboDisc, rampe de semis monograine Maïstro et StripTill Focus. Trémie de grande capacité pour la semence et/ou l’engrais. Ferme de la Lucine – 52120 Chateauvillain Tél. : 03 25 02 79 80 - www.horsch.com 15_MAT148.indd 1 HORSCH L’agriculture par passion 5/11/09 14:29:10 INNOVATION Albach Silvator 2000 L’automotrice broyeuse déchiqueteuse de la firme allemande Albach est animée par un moteur V8 de 612 chevaux. La dévoreuse de stères Avec l’automotrice Silvator 2000, la production de plaquettes de bois prend une autre dimension. Ce mastodonte de 612 chevaux avale, en effet, des troncs proches d’un mètre de diamètre et engloutit près de 150 stères par heure. La Silvator 2000 accepte des troncs jusqu’à un diamètre de 97 cm. La taille des plaquettes est définie par une grille d’affinage enveloppant le rotor. La grue est capable de lever une charge d’une tonne à 10 mètres. L Le rotor d’1,10 mètre de diamètre est muni de douze couteaux. Le siège monté sur tourelle permet au chauffeur de toujours garder une bonne visibilité sur le chantier. 16 es stères de bois n’ont qu’à bien se tenir, car ils sont désormais dans l’œil de l’impressionnante Silvator 2000. Rien ne semble pouvoir arrêter cette automotrice broyeuse déchiqueteuse, tellement elle affiche un appétit d’ogre. Grâce à son moteur V8 de 612 chevaux, elle avale en effet des troncs jusqu’à 97 cm de diamètre et traite près de 150 stères par heure, soit plus de 200 MAP (m3 apparent de plaquettes). Conçu par la société allemande Albach et importé dans l’Hexagone par Ropa-France, ce mastodonte est entièrement autonome. Il se déplace sur la route à 40 km/h. Sur le chantier, la grue d’approvisionnement, greffée à l’avant droit de l’automoteur, peut saisir une charge d’une tonne jusqu’à 10 mètres. L’alimentation du système de hachage est réalisée par un tapis d’amenée horizontal. Deux rouleaux verticaux happent le bois disposé en vrac sur le convoyeur. Un second tapis vertical guide et rappuie le matelas de produits pour un déchiquetage efficace. Le rotor, d’un diamètre d’1,10 mètre, tourne à 500 tr/min et dispose de 12 couteaux. Il est en partie enveloppé par une grille définissant la taille des plaquettes. Pendant le broyage, la Silvator 2000 projette le broyat vers l’avant ou vers l’arrière grâce à sa grande goulotte orientable. Comme elle reste mobile au travail, elle s’utilise donc facilement sur des chantiers itinérants en bord de route. Adaptée aux chantiers mobiles Le mastodonte se maîtrise intégralement depuis la cabine à l’aide de deux joysticks commandant 12 fonctions chacun. Installé à un poste de conduite à l’ergonomie particulièrement étudiée, le chauffeur travaille en toute sécurité. Les vitres en verre blindé spécial application forestière le protègent des projections. Le siège monté sur tourelle procure une visibilité optimale sur les mouvements. Un ordinateur de bord polyvalent surveille de nombreux paramètres, tels que les consommations moyennes et instantanées et les régimes de rotation des différents organes. Enfin, 32 phares de travail procurent un éclairage puissant pour travailler durant les longues soirées d’hiver. Marie-Noëlle Charles Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 FICHE TECHNIQUE SILVATOR 2000 Moteur V8 Mercedes 612 ch Longueur 9,70 m Largeur 3m Hauteur 3,70 m Vitesse maximale sur route Monte pneumatique 40 km/h 710/75 R34 Les plaquettes en promotion Dans les Landes, la production de plaquettes de bois peut représenter une source de revenu intéressante pour les agriculteurs. Afin de trouver des débouchés, la Cuma départementale a organisé une démonstration avec l’automotrice broyeuse déchiqueteuse Silvator 2000. chauffage n’est pas la seule source de valoLpluserisation du bois déchiqueté. Avec un hachage fin, il serait également possible de fournir d’autres produits comme du paillage en souscouche pour les litières, du bois raméal fragmenté (BRF) valorisé en amendement organique, des granulés de chaudière, du prêt à composter, voire du combustible pour alimenter les séchoirs à maïs. Toutes ces solutions ouvrent de nouvelles pistes de revenu aux agriculteurs. Le bois transformé pourrait être, pour une partie, autoconsommé sur les exploitations et, pour le reste, vendu non seulement aux collectivités équipées de chaufferie, mais aussi aux particuliers. « En Pour un volume annuel à traiter d’environ 50 000 tonnes, le coût de la prestation à l’automotrice pourrait s’élever à 3 €/m3 (frais de fonctionnement inclus). L’investissement, quant à lui, s’élève à près de 500 000 € HT. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 La maîtrise parfaite de la finesse de déchiquetage pourrait ouvrir de nouvelles pistes de valorisation du bois. montrant les capacités et les possibilités de déchiquetage de l’automotrice Silvator 2000, nous cherchons de nouveaux débouchés pour les exploitants touchés par la tempête Klaus de janvier », explique Mathieu Lalanne, animateur machinisme de la Cuma départementale des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Les chantiers épars qu’il faudrait évacuer rapidement, ne sont en effet pas toujours prioritaires pour le ramassage, au regard des milliers d’autres mètres cubes de bois actuellement par terre. Selon les récentes estimations, ce gisement pourrait atteindre cinq millions de tonnes de plaquettes sur douze années. 17 VOTRE SPECIALISTE DES BROYEURS. Le bon modèle pour toutes vos exigences La gamme la plus vaste, de 1 à 6 mètres, Espaces verts et jardins Vignobles, vergers, champs ouverts, Rebords des routes, fossés, Entretien forestier, set-aside BERTI Macchine Agricole S.p.A. 37042 Caldiero (Verona) - Italy Tel. +39 045 6139711 Fax +39 045 6150251 • [email protected] www.bertima.it BERTI Inserzione 102x66-FR.indd 1 7-02-2008 11:33:13 X-Press et ST Barre combinés pour une préparation de sol en un seul passage L’outil lourd avec les disques indépendants et orientables, montés sur lames de ressort. La barre décompactrice munie de dents non-stop pouvant travailler jusqu’à 25cm de profondeur. Disponible de 2,50m à 4m en tiré ou en poussé. 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Sécurisé, cet accès est pourtant fatiguant, surtout lorsqu’il doit être effectué plusieurs fois pour atteler un outil ! Est-ce la raison pour laquelle le constructeur a prévu une caméra à l’arrière du tracteur ? Avec projection de l’image sur le moniteur, cette caméra peut en effet aider pour l’attelage des outils. Lors de l’accrochage de la remorque, Daniel Touzeau, l’un des essayeurs, ne voit absolument pas le piton d’attelage. Il recule sur les indications de ses collègues. Une fois le tracteur en bonne position, juste en dessous de l’anneau de la remorque, la béquille est remontée et le tracteur s’écrase lentement sous le poids de la benne. Les pneus arrière, des 650/65 R 42, sont pourtant gonflés à 1,4 bar. Mais les 22 tonnes de blé contenues dans la nouvelle Gyrax BMXL 200 appuient bien sur le tracteur ! Sur route, pas de surpuissance quand il en a le plus besoin Sans entrer dans les différentes fonctions de programmation, Daniel Touzeau arrive à atteler et se sent prêt à parcourir les 16,9 kilomètres du parcours rayonnant autour de la commune de La-Mothe-SaintHéray, dans les Deux-Sèvres. Pas Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 trop habitué à conduire un tracteur de 200 chevaux et ne connaissant pas les produits Deutz-Fahr, Daniel Touzeau a choisi de circuler en mode Auto, avec une gestion de l’allure à la pédale d’accélérateur. Dans cette configuration, le régime moteur se gère automatiquement dans le but d’optimiser la consommation. « Ça flotte un peu, indique le conducteur dès le démarrage. Est-ce que les pneus sont assez gonflés ? » À la première intersection, il trouve que la flèche de la benne est un peu trop courte ! Juste après ce premier virage, le convoi attaque une montée. À 15 km/h en bas de la côte, le tracteur ne bénéficie malheureusement pas de la surpuissance… Dommage ! Malgré tout, il récupère progressivement des tours et termine la montée à 23 km/h. Vu sa garde au sol, le TTV 630 est prédisposé au pressage. Le tracteur s’en est très bien sorti en régime de prise de force économique. Heureusement, une descente donne au tracteur l’occasion de respirer un peu et de revenir à l’allure normale de transport dans une plage de régimes comprise entre 1 900 à 2 000 tr/min. À l’issue de cette portion, une nouvelle montée occupe le tracteur. Après une boucle, la pente reprend quelques degrés ce qui a pour effet de casser le rythme. L’allure baisse à 17 km/h, alors que le régime reste autour de 1 800 tr/min. Compte tenu de la difficulté et avec la charge à tirer, le conducteur, qui connaît bien la région, reste assez admiratif. Sur la suite du parcours, il teste le freinage, qu’il juge efficace. Découvrant la marque, il est aussi impressionné par la luminosité en cabine. « Au niveau des couleurs, je ne connais pas le code, glisse-t-il au passage, alors 19 ESSAI TEST Le frein-moteur Un attelage facilité grâce aux stabilisateurs automatiques. cela ne m’est pas vraiment utile. Le constructeur devrait mieux guider le chauffeur dans la cabine avec des indications précises. » Parcours : 80 litres aux 100 kilomètres De retour au point de départ, le bidon de carburant est pesé et révèle une consommation de 15,77 litres pour parcourir les 16,9 km du circuit. Une fois le bidon à nouveau rempli, Claude Noël prend la place de Daniel Touzeau pour effectuer à son tour le test au transport. Il règle également la transmission en mode Auto et positionne le potentiomètre Eco/ Power à mi-course, entre les régimes de 1 000 et 2 050 tr/min. Dans la première montée, le tracteur démarre à 15 km/h et termine à 20 km/h. Le convoi de 40 tonnes poursuit son trajet entre 1 600 et 1 900 tr/min, selon les difficultés rencontrées. Dans la grande montée, l’allure tombe par exemple à 17 km/h, ce qui n’inquiète pas le conducteur qui 20 Afin de vérifier la capacité de retenue du tracteur avec une charge qui le pousse, un jalon a été disposé tous les 100 mètres dans une descente. Après avoir calé l’allure à 25 km/h au premier jalon, le conducteur a lâché l’accélérateur afin de mesurer le frein-moteur. Le régime monte assez vite à 2 300 tr/min et y reste. L’allure s’accélère en moyenne de 5 km/h tous les 100 mètres. Ce constat rappelle, si besoin, combien les freins doivent être efficaces pour ralentir un tel convoi. pratique une conduite douce avec anticipation. Claude Noël apprécie le confort apporté par la suspension du pont avant. Connaissant la cabine de l’Agrotron, il ne ressent pas le même besoin d’information que Daniel Touzeau. Pour lui, le TTV 630 bénéficie d’un frein moteur supérieur à celui d’un tracteur à transmission powershift (voir encadré). De retour à la coopérative après 35 minutes de trajet, le bidon révèle une consommation de 13,36 litres, soit de 15 % inférieure à celle du circuit précédent. Afin de vérifier cet écart, un troisième parcours est effectué par un troisième conducteur. En 32 minutes, ce dernier boucle le circuit avec une consommation de 13,13 litres. Vite, ça presse ! La solution, pour bénéficier de la surpuissance à vitesse faible, consiste à utiliser le tracteur à la prise de La traction a été appréciée au déchaumage avec un cover-crop de 52 disques. force. La presse haute densité Vicon LB1290 convient parfaitement pour ce test. Après un attelage facilité par la présence de stabilisateurs automatiques, Loïc Massuyau, inspecteur technique Vicon, effectue le branchement du boîtier qui prend sa source directement à la batterie du tracteur. La confection des premières balles lui appartient, avec le bon passage des ficelles et toutes les manipulations nécessaires lors de la mise en route d’une telle machine. Après ces réglages préliminaires, Claude Noël reprend le volant du tracteur pour chevaucher les andains Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Les essayeurs Claude Noël (à gauche) et Daniel Touzeau (à droite) Le Deutz-Fahr TTV 630 se conduit avec ou sans programmation. Les essayeurs ont apprécié l’ergonomie du nouveau moniteur. Daniel Touzeau regrette surtout le manque d’indication en cabine alors que Claude Noël apprécierait une commande de réglage du relevage sur l’accoudoir. Le parcours de l’essai Coopérative (84 m) Les Essarts (86 m) Bois Guérin (165 m) 1 km 2,3 km La Grande Plaine (179 m) 7,9 km 5,7 km Distance parcourue : 16,9 km de paille. Du fait de sa bonne garde au sol, le tracteur passe allègrement au-dessus des andains. Le conducteur apprécie de pouvoir vérifier l’alimentation au pick-up sur l’écran du moniteur. Une petite caméra disposée sur l’aile du tracteur filme cette partie de la machine et renvoie l’image à l’écran. « À cette vitesse, on ne peut guère se retourner sans prendre le risque de quitter de l’andain », commente l’agriculteur. Au régime de 1 000 tr/min à la prise de force, le tracteur avance en effet à 13,3 km/h, alors que son moteur tourne à 1 900 tr/min. Après le pressage de plusieurs balles, Claude Noël laisse le volant à Daniel Touzeau. « On sent bien les coups de piston ! », indique l’essayeur habitué au pressage en balles rondes. Sur le plan du confort, il apprécie la climatisation en cette fin juillet ainsi que l’insonorisation de la cabine. Grâce à l’option économique de 1 000 tr/min, l’agriculteur a baissé le rythme du moteur à 1 650 tr/min. L’allure est légèrement supérieure, 14,7 km/h, et le tracteur ne s’en porte pas plus mal. Sur le plan du confort, l’avis des conducteurs est positif par rapport à celui des passagers ! Déchaumage en 6 mètres de largeur La dernière épreuve de l’essai de l’Agrotron TTV 630 s’effectue avec un cover-crop de 52 disques. Tout neuf, Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 l’appareil de l’exploitation Grosset, près de Niort, correspond tout à fait à la puissance du tracteur. Lors de l’attelage, Daniel Touzeau exprime le regret de voir les distributeurs un peu trop près les uns des autres. Avec ses trains en forme de X, l’appareil travaille sur une largeur proche de 6 mètres. La parcelle possède en son extrémité un dénivelé permettant de mesurer la capacité du tracteur. Sur le plat, l’ensemble évolue jusqu’à 16 km/h, mais cette vitesse est jugée un peu trop élevée pour le travail souhaité. Daniel Touzeau utilise le tracteur en mode manuel, alors que Claude Noël teste les automatismes. Réglé pour une allure de 11,5 km/h, le moteur du tracteur se positionne à un régime compris entre 1 400 et 1 600 tr/min dans la partie plane. En descente, la vitesse programmée est maintenue avec un régime de 1 100 tr/min. Seulement, après le demi-tour et dans la montée qui suit, ce régime passe à 1 900 tr/min pour n’obtenir qu’une vitesse de 8,4 km/h. C’est un peu comme un départ arrêté. Il faut attendre un peu pour que le moteur reprenne ses tours (1 800 tr/min) pour ensuite les reperdre dès que les conditions deviennent plus faciles. Afin de bien illustrer cette difficulté, un coup d’œil sur la consommation instantanée révèle une différence de 14 l/h entre la montée (36 l/h) et la descente (22 l/h). Texte et photos : Luc Seconda 21 ESSAI Deutz-Fahr TTV 630 Taillé grandes cultures Apparu en début d’année sur la moquette du Sima, l’Agrotron TTV 630 a pu être testé au champ et sur la route. En plus de la variation continue, ce tracteur profite du nouveau moniteur en cabine. Le produit semble adapté à une utilisation intensive dans de grandes structures. Transmission : la S-Matic de ZF 1 2 3 4 1- À gauche du volant, le conducteur peut également commander l’inverseur sous charge à commande électrohydraulique. 2- Sous le couvercle de l’accoudoir, le conducteur accède au bouton de sélection du mode de conduite ainsi qu’aux potentiomètres de réglage. 3 – À partir du levier de transmission, le conducteur peut aussi commander deux distributeurs (boutons bleus), le relevage (boutons verts), l’inverseur (boutons orange), mais aussi sur le côté gauche, le régulateur de vitesse (mémorisation et rappel de la vitesse d’avancement). 4 – De taille assez réduite, l’écran sur le montant avant droit de la cabine donne les principales informations liées à la transmission. Certaines données sont reprises sur le tableau de bord, mais toujours dans un format réduit. S L’avis des essayeurs 3/4 Les plus • Une conduite simple est possible. • En mode prise de force, quand la pédale d’accélérateur est complètement relevée, le tracteur est immobilisé. • Des programmations sont désormais réalisables à partir du moniteur (vitesses de démarrage, plages de régulation, chute de régime admise, régulateur de vitesse…) Les moins • L’affichage des informations liées à la transmission reste petit. • En mode Manuel, une fois le sens d’avancement sélectionné, le tracteur avance à 0,3 km/h. Il faut tirer le levier pour l’arrêter ou appuyer sur le frein. • Pas de débrayage de la transmission en soulevant le levier d’inverseur. 22 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 FICHE TECHNIQUE Moteur Deutz TCD 2012 L6-4V - Six cylindres – 6 litres de cylindrée Puissance Sans Power Management Maximale annoncée (2025 CE) Maximale mesurée à la prise de force Moteur : le 6 cylindres de 6 litres Transmission Circuit hydraulique Avec Power Management 205 ch (150,7 kW) 224 ch (164,7 kW) 181,9 ch (133,7 kW) 198,4 ch (145,8 kW) ZF à variation continue incluant 4 gammes load sensing – débit de la pompe : 160 l/min (option) L’avis des essayeurs 5 6 7 5- À l’avant, les organes de refroidissement s’articulent largement pour le nettoyage. 6- Le niveau de liquide de refroidissement est rapidement contrôlable. 7- Le filtre blanc, le plus en retrait par rapport au moteur, intègre la fonction de décanteur. Une pompe manuelle permet un éventuel réamorçage. Après une préfiltration, le carburant passe au travers d’un second filtre (collé au moteur). L Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 3/4 LES PLUS • Un très bon dégagement des éléments de refroidissement. • Un capot moteur très bien aéré avec une surface de grille importante. • Une bonne insonorisation du compartiment moteur. LES MOINS • La surpuissance n’intervient qu’au-delà de 20 km/h. • Il faut avancer pour que la surpuissance soit active à la prise de force. • Le passage des flexibles n’est pas optimisé. • Il reste toujours un bandeau fixe de carrosserie en partie basse du moteur. 23 ESSAI L’avis des essayeurs 2,8/4 Les plus • La présence du moniteur centralise les réglages et contrôles. • Sept distributeurs sont possibles, dont deux pour l’avant. • Les commandes sur l’aile d’un des distributeurs hydrauliques (repérées en bleu). Hydraulique : centralisation des contrôles L 8 9 8- Discrète, la commande en croix est plutôt bien positionnée. En haut à gauche de l’écran du moniteur apparaissent les indications relatives aux réglages des sept distributeurs. 9- Sous l’accoudoir, les potentiomètres des réglages de débit et de temps des distributeurs. Les moins • Trois solutions différentes pour la commande des distributeurs : levier en croix, contacteurs sur le levier de transmission et molettes sur la console. • Le seul repérage par code couleur n’est pas suffisant, surtout pour les novices de la marque. Il faut savoir que le jaune signifie « entrée » et que le rouge correspond à la sortie ! L’avis des essayeurs Attelage et automatismes 3/4 Les plus • Un régime économique disponible à la prise de force frontale. • L’intégration de nombreux réglages et contrôles dans le moniteur. • Les stabilisateurs automatiques. Les moins • Il faudrait une commande de réglage de profondeur du relevage au niveau de l’accoudoir. 10 11 12 10- Deux leviers de prise de force : un pour changer de régime (540 ou 1 000 tr/min) et l’autre pour sélectionner le mode économique ou non. 11- Le relevage avant soulève 4,5 tonnes. 12- Les commandes de relevage sont repérées en vert. L’ 24 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 nouveau Une cabine toute en couleurs 13 << 14 13- Les commandes sont regroupées par fonction. Nouveau : le clavier de navigation du moniteur. 14- La molette est une souris rotative permettant de naviguer dans les programmes. Une pression verticale sur cette molette sélectionne un choix. 15- L’écran couleur est convivial et l’accès aux différents menus apparaît aisé. S et 15 L’avis des essayeurs rgeur grande la amme >> haut de g INNOVATION : 100 % de contrôle 3/4 Les plus • La luminosité dans l’habitacle est agréable. • L’arrivée du moniteur révolutionne l’information en cabine. Les moins • Globalement, les informations au tableau de bord ne sont pas très lisibles. • Le moulage plastique pour le passager est inconfortable. • L’espace entre le pneumatique et l’aile arrière est jugé insuffisant. • La visibilité sur le piton d’attelage est nulle. Pesée en continu avec console VISION-X « GPS ready » TRIBORD 3D à commande en cabine pour l’épandage en bordure selon 3 modes JUSTAX JUSTAX : contrôle en cabine de la largeur de travail (exclusivité SULKY) X44 HI-TECH « 24-44m », jusqu’à 4 000 litres. Hi-Tech 09 www.sulky-burel.com Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 25 ESSAI Sans booster Avec booster PUISSANCE kW Les mesures effectuées 130 150 145 140 135 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 SA PUISSANCE, SON COUPLE, SA CONSOMMATION Au banc d’essais de la Chambre d’agriculture de Poitou-Charentes, le Deutz-Fahr TTV 630 a été testé avec et sans booster. Entre les deux situations, une différence de 5 à 10 % est constatée au niveau de la puissance à la prise de force. AVEC BOOSTER Le TTV 630 a développé à la prise de force une puissance maximale de 198,4 ch (145,8 kW) au régime de 1 100 tr/min (2 056 tr/min équivalent moteur). À ce régime de puissance maxi, le couple est de 67,8 daN.m, la consommation spécifique de 242 g/kWh et la consommation horaire de 41,8 litres. Le couple maximal (78,9 daN.m) est atteint au régime de prise de force de 700 tr/min (1 310 tr/min équivalent moteur). En ce point, la puissance du tracteur est de 147,1 ch (108,1 kW) et sa consommation spécifique de 233 g/kW.h. SANS BOOSTER Privé de sa surpuissance, le TTV 630 délivre 181,9 ch au régime prise de force de 1 100 tr/min. En ce point, son couple atteint 62,2 daN.m, sa consommation spécifique s’élève à 244 g/kWh et sa consommation horaire s’établit à 38,6 l/h. Sans booster, le couple maximal de 76,8 daN.m est obtenu à 600 tr/min prise de force (1 120 tr/min équivalent moteur). La puissance n’est plus que de 122,6 ch (90,1 kW) pour une consommation horaire de 26,2 l/h. COMMENTAIRES Vendu pour un tracteur de 224 ch avec surpuissance (norme 2025 CE), le Deutz-Fahr TTV 630 a donné tout ce qu’il pouvait à la prise de force, soit pratiquement les 200 ch annoncés (198,4 ch). La surpuissance n’est disponible que pour les utilisations sur route, au-delà de 20 km/h, ainsi que pour les travaux à la prise de force lorsque le tracteur avance à plus de 1 km/h. Avec booster, entre 1 400 et 2 000 tr/min, le TTV 630 prend de l’ordre de 10 ch tous les 100 tr/min moteur. De 150 ch, il monte ainsi à plus de 195 ch à 2000 tr/min et maintient cette puissance jusqu’à 2 100 tr/min. À 1 700 tr/min, alors qu’il développe 180 ch, sa consommation horaire s’élève à 37 litres, au lieu de 41,8 litres à 2 100 tr/min pour une puissance maximale de 198,4 ch. Une économie de 5 litres par heure peut ainsi être réalisée entre les deux utilisations. Sans la surpuissance, le tracteur plafonne à 180 ch entre 1 850 et 2 050 tr/min pour une consommation horaire, relativement stable, de 38 litres. À 1 600 tr/min, pour une puissance de 160 ch, le TTV 630 ne demande plus que 32,5 litres. Dans cette configuration, la réserve de couple au régime de coupure s’élève à 21,38 %. 600 701 571 802 851 901 950 1000 1050 1100 1126 1149 tr/min (prise de force) COUPLE daN.m 100 90 80 70 60 50 40 30 20 600 701 571 802 851 901 950 1000 1050 1100 1126 1149 tr/min (prise de force) CONSOMMATION HORAIRE l/h 60 50 40 30 20 10 0 600 701 571 802 851 901 290 285 280 275 270 265 260 255 250 245 240 235 230 225 950 1000 1050 1100 1126 1149 tr/min (prise de force) CONSOMMATION SPÉCIFIQUE g/kWh SON NIVEAU SONORE Pendant le passage au banc de puissance (sans booster), le niveau de bruit a été mesuré dans la cabine du Deutz-Fahr TTV 630, toutes portes et fenêtres fermées, climatisation et ventilation éteintes. Les valeurs indiquées à différents régimes du tracteur en charge intègrent le bruit extérieur du banc d’essais, qui est d’environ 100 d(B)A. Une garde au sol généreuse. SON ENCOMBREMENT Rayon de giration Nombre de tours de volant de butée à butée Longueur totale (porte masse à rotule arrière) Largeur Hauteur Empattement Voie Monte de pneu avant Monte de pneu arrière Garde au sol – crochet arrière Garde au sol – avant Poids (avec masse avant de 900 kg) - Dont avant - Dont arrière 26 6,81 m 4,25 tours 4,89 m 2,52 m 3,07 m 2,80 m 1,87 m 540/65 R34 650/65 R42 47 cm 58 cm 9 020 kg 54 % 46 % Régime moteur Niveau sonore (tr/min) 1 150 1 300 1 400 1 500 1 600 1 700 1 900 2 100 2 200 dB(A) 71,5 73,4 73 73,2 72,7 75,6 76,1 75,4 73,3 L’insonorisation de la cabine du TTV 630 est plutôt bien contrôlée. Sur toute la plage de fonctionnement, le niveau reste en dessous de 76,1 dB(A). SES DÉBITS HYDRAULIQUES À partir d’un distributeur arrière, le débit hydraulique a été contrôlé au régime maximal du moteur. Pression hydraulique (bars) Débit arrière (l/min) 195 0 180 60 170 75 0 75 Équipé d’une pompe de 160 l/min, le TTV630 de notre essai délivre 75 l/min au distributeur arrière. Chaque distributeur est individuellement limité à 80 l/min en débit. Une prise Power Beyond permet d’obtenir le débit maximal pour les utilisations qui le nécessitent. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Enrubanneuse en continu ENRUBANNEUSE HAUTE PERFORMANCE PRÉSENT SUR «LE SALON DES ETA» LES 9 ET 10 DÉCEMBRE À LAVAL (53) Bon à découper et à retourner à BEAUDOIN : 24450 SAINT-PRIEST-LES-FOUGÈRES Tél. : 05 53 52 85 65 - Fax : 05 53 52 55 11 [email protected] Veuillez m’adresser une documentation sur l’enrubannage BEAUDOIN 6 Peut enrubanner jusqu’à 100 à 120 balles/heure 6 Utilise 50 % de plastique en moins qu’une monoballe 6 A le meilleur rapport qualité/prix pour la récolte des fourrages 6 Permet de réaliser 3 à 4 coupes d’herbe par an e sit tre m o co z n 4. e 2 sit o Vi cga 6 Évite la mise aux normes des silos 6 S’amortit à partir de 40 ha/an LE VEL IN UDO BEA NOU 6 Travaille les balles rondes et carrées CGAO, pour une agriculture raisonnable Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................................................................ C.P. : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . q Agriculteur q CUMA q GAEC q ETA q Tech. Agri. q Étudiant CGAO_MAT138.indd 1 6/11/09 9:46:41 leader français de la tonne 40 ans d’exPerienCe tonnes de 3 000 à 24 500 l us au retrouvez no dans le machinisme agricole deCouvreZ notre gamme de Chargeurs artiCulés tCi 22700 l flowmaster 4 fonCtions P330 - 33 Cv P510 - 51 Cv tCi 20700 l - Bras Plongeur +aCC Pendillards 15/18 m Zi de lavallot - BP21 - 29490 guiPavas - tél. : 02 98 344 100 - fax : 02 98 344 120 - internet : www.pichonindustries.com pub matagri.indd 1 05/11/2009 17:43:26 1#!60*#6,+-/4#6(/4-(#6 "#66)6366)6 (6%))#6"#6$0!�.#.6 "4 -+0..'((#0.#.6 6%'./-6 '*/5%-#6/+0/#6(6/#!&*+(+%'#6 "066#/61+0.6,#-)#/6 "#6-4,+*"-#636/+0.61+.6 #.+'*.6 "#6,-+$#..'+**#(.6#2'%#*/.6 66)5/-#.6"#6,+-/4#6(/4-(# '"# '#! '$"# '$ '$$"# '#!$"# '$"# 6 6 6 6 6 66 6 &'''''' &''' ''' &'''' '' &''' ''' &''' ''' &'''''' &''''' ' '' ## !#!''"#''%%% !#! 27_MAT148.indd 1 6/11/09 9:54:40 Dossier Page 29 Page 32 L’hyper- récolte Rien ne leur fait peur ! Hugues du Breuil Saint-Rémy-sur-Bussy (Marne) ETA Leherle Waly (Meuse) Maurice Henry Gunsbach (Haut-Rhin) Page 34 NAGES TÉMOIG ETA Beccan Ercourt (Somme) Patrick Letouzey Saussey (Manche) Page 39 rrés, grammes les plus se s intensifs, ni les pro plu les rs it tie ura an sa ch ne les n Ni orables, rie nditions météo défav nouvelle encore moins des co rencontrés pour cette s on av us no e qu urs ne arrêter les entrepre Matériel Agricole. ement Entreprise de uver édition spéciale Équip de leur activité ou tro éliorer la rentabilité ils nt, me ne on vir Lorsqu’ils veulent am en de leur ntraintes spécifiques ance ou iss pu r leu r pa une solution aux co es iqu s machines un de ns da tir es inv à s n’hésitent pa . îtriser ces énormes par leur technologie r pour apprendre à ma tie mé r leu ter en nv Quitte à réi re leur appétit. nnings pour satisfai pla les r ne affi à itte engins. Qu s pour les servir. s logistiques efficace Quitte à mobiliser de Page 42 28 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Hugues du Breuil ussy r-B émy-su Saint-R Marne Au centre de déshydratation de Saint-Rémy-sur-Bussy, économiser l’énergie et utiliser des machines les plus performantes possibles sont deux grandes obsessions. En effet, pour tourner efficacement, l’usine s’approvisionne quotidiennement en quantités astronomiques de charbon et de luzerne. Afin de limiter les dépenses énergétiques, elle a introduit une étape de fanage dans ses chantiers de récolte de luzerne et essayé la faucheuse automotrice Claas Cougar. Un Cougar à l’épreuve Dans l’usine de Saint-Rémy-surBussy (Marne) appartenant au groupe Luzéal, les quantités de charbon nécessaires à la déshydratation de la luzerne sont énormes. Le site traite près de 3 600 ha répartis sur un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Durant toute la campagne, la même chargeuse industrielle navigue entre le tas de charbon et celui de luzerne fraîche pour alimenter les fourneaux et les cylindres de séchage. L’installation fait passer le taux de matière sèche de ce fourrage de 25 % à 75 %. Selon des chiffres fournis par Fiche technique Cougar Largeur de fauche 14 m Moteur 6 cylindres, 12 litres, Daimler OM 457 LA Puissance 480 ch Réservoir 960 l Longueur au transport 11,5 m Largeur (sur route) 3 m (avec monte 800/65 R 32) En raison de sa grande capacité de travail, les usines de déshydratation de luzerne se montrent intéressées pour éprouver la Cougar. Hugues du Breuil, responsable du site Luzéal de Saint-Rémysur-Bussy, dans la Marne, attend de ses matériels de la performance et de la fiabilité. l’Ademe, chaque tonne d’eau évaporée nécessite une énergie de 800 kWh. Sachant qu’une tonne de charbon délivre entre 7600 et 9000 kWh, les dépenses énergétiques, couramment estimées à près du tiers du coût de production de la luzerne, sont forcément trop élevées. Pour Hugues du Breuil, le responsable du site, toutes Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 les économies sont donc bonnes à prendre. L’introduction d’une période de fanage entre la fauche et la reprise à l’ensileuse a permis de réduire considérablement la facture en charbon. « En récoltant un fourrage à plus de 30 % de matière sèche au lieu de 25 % nous parvenons à économiser près de 25 % de charbon », se félicite-t-il. Mais, pour y parvenir, il a dû totalement réorganiser les chantiers et se doter de nouveaux types de matériels. D’une manière classique, à Saint-Rémy-sur-Bussy, la luzerne est coupée grâce à trois Fendt 930 équipés d’un poste de conduite inversé. Ces tracteurs sont attelés à des faucheuses conditionneuses Roc de 7 mètres ou 5,60 mètres de largeur de travail. Les groupeurs à tapis permettent aux ensileuses à sellette de reprendre les andains rassemblés deux par deux, c’est-àdire jusqu’à 14 mètres en un seul passage. de la terre dans le fourrage. Sur les quatre coupes annuelles, seules les deux intermédiaires résistent à l’andainage. Les tiges trop fines des premières et dernières récoltes supportent, en effet, mal cet excès de manipulation. Pour le second et le troisième passage, les faucheuses évoluent alors avec le tapis groupeur escamoté. Après une phase de ressuyage de la récolte durant Dans la cabine, le levier multifonction et l’écran Cebis rappellent l’ergonomie des moissonneusesbatteuses Claas. Andainer avec précaution Introduire une étape de fanage dans la récolte de luzerne n’est pas forcément facile. La plante est parfois fragile et il faut éviter de remonter 29 Dossier Par sa position surélevée en arrière, la cabine offre une vision parfaite sur les faucheuses. Alexis Hubert, le chef de plaine de Saint-Rémy-sur-Bussy, apprécie la capacité de la Cougar à travailler avec chacune de ses faucheuses de manière indépendante. 4 à 24 heures, deux autres tracteurs attelés à des andaineurs à tapis de type Roc RT950, ou Kuhn Merger, viennent ramasser sur des largeurs de plus de 9 mètres. « Ces machines à pick-up sont certainement plus onéreuses que les andaineurs classiques à rotors. En revanche, elles présentent l’avantage de ne pas remonter de terre. » Durant toute la campagne, l’usine tourne 24 heures sur 24 et 6 jours sur 7. Mais pour la maintenir dans des conditions de rendement optimal, elle doit être alimentée le plus régulièrement possible. Quotidiennement, les équipes récoltent 100 à 150 ha. Parfois, lorsque la météo est défavorable, un four, voire les deux, sont éteints. Il faut pourtant essayer de tenir des intervalles de coupe de l’ordre de 45 jours. Alors, les chauffeurs 30 des faucheuses et des andaineurs travaillent dans des amplitudes quotidiennes de 11 heures, avec des horaires s’étalant de 9 heures à 20 heures ou de 12 à 23 heures, pour attaquer aussitôt que la rosée s’est ressuyée. Les ensileuses, pour leur part, assurent les trois-huit. Article premier : les pannes sont interdites Dans cette démarche de productivité, les tracteurs atteignent parfois des vitesses d’avancement à la limite du croyable : entre 20 et 30 km/h. « Les faucheuses Roc sont pourvues de dispositifs de suspension très efficaces », commente Hugues du Breuil. Mais il faut aller toujours plus vite. Alors, quand il est disponible, un matériel performant tel qu’un automoteur de fauche Claas Cougar, capable de faucher sur 14 mètres de largeur, est examiné avec une grande attention par Hughes du Breuil. « Cet engin a commencé à nous intéresser lorsque nous nous sommes mis à faucher à plat. En effet, il n’est pas équipé de regroupeur d’andains. » Le matériel au travail à Saint-Rémy-sur-Bussy est le seul de son espèce à tourner en France. Claas a proposé à l’usine de déshydratation de le prendre en location durant la campagne afin de juger ses performances. L’évaluation de la machine porte sur son rendement au travail, sa fiabilité et son coût d’exploitation. Elle doit notamment se conformer à ce que Hughes du Breuil nomme l’article premier du règlement : « Les pannes sont interdites. » Avec leurs faucheuses de 7 mètres attelés à des Fendt 930 les équipes de l’usine sont habituées aux machines performantes. Mais l’arrivée de la Cougar les a fait entrer dans une nouvelle dimension et a parfois pu les inquiéter. Impressionnante et agile Un matériel d’une telle largeur ne doit pas laisser de matière sur le champ et encore moins s’attaquer aux cultures voisines. Le modèle essayé est dépourvu de tout système de guidage ou d’aide à la conduite. Ses chauffeurs ont donc été choisis parmi les plus expérimentés. « Au début, nous pensions détourer les parcelles avec une faucheuse de 7 mètres, puis terminer l’intérieur du champ avec la Cougar. » En fait la simplicité l’a emporté. « La Cougar étant équipée de cinq faucheuses indépendantes de trois mètres, il suffit de relever Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Lorsqu’elle arrive au champ, l’automotrice Cougar devient légère et arachnéenne. Elle perd l’aspect massif qu’elle peut avoir sur route. L’automoteur Transformeur Au détour d’une route, la Cougar impressionne avec sa cabine dominant l’énorme truffe noire que dessinent les grilles d’aération des radiateurs surdimensionnés. Arrivée aux champs, la massive chrysalide se fait papillon. La cabine pivote. La proue devient poupe. Une nouvelle machine se dessine autour d’un interminable capot effilé et de faucheuses se déployant en autant d’élytres. Pour entrer dans le monde extrêmement restreint des automoteurs de fenaison, Claas propose, avec sa Cougar, un engin à l’architecture plutôt originale. Autour de son châssis à quatre roues égales motrices et directrices, il a attelé cinq faucheuses réparties à l’avant et sur les côtés de la machine grâce à deux bras latéraux. Chacune d’entre elles est indépendante et un système de suspension hydropneumatique, piloté par l’ordinateur de bord Cebis, leur permet de suivre le terrain de manière uniforme. Dans la cabine panoramique, le chauffeur retrouve, avec le joystick de commande et le moniteur de contrôle de l’ordinateur Cebis, un univers qui lui rappelle celui des automoteurs de récolte de la marque allemande. La transmission, à deux moteurs hydrostatiques entraînant deux essieux mécaniques, offre deux plages de vitesses. L’introduction d’une période de ressuyage sur les deuxièmes et troisièmes coupes a permis de réduire les énormes quantités de charbon englouties par la chaufferie. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 l’unité extérieure et de commencer la parcelle en se guidant par rapport à la première faucheuse latérale. » Dans la cabine surélevée et panoramique, le chauffeur contrôle son travail. Il commande l’avancement de la machine et chacune des faucheuses grâce au joystick. Au moment de reprendre la route pour rejoindre un nouveau chantier, l’automoteur pivote sa cabine d’un demi-tour. Il replie ses faucheuses sur le flanc afin de laisser un ensemble compact de moins de trois mètres de large, facile à conduire, même dans les traversées de village. Les performances sont au rendez-vous. En bonnes conditions, la Cougar fauche jusqu’à 21 ha/h. En tenant compte des déplacements et d’une taille moyenne des parcelles de luzerne de l’ordre de 6 ha, l’engin tient une moyenne de 10 ha/h, ce qui correspond à une capacité à faucher près de 120 ha dans une journée. Au moment du reportage, la campagne n’étant pas terminée, Hugues du Breuil n’a pas encore tiré tous les bilans en matière de coût d’exploitation et d’efficacité. Il se montre donc réservé quant à l’avenir d’une telle machine sur son site. « Telle qu’elle est configurée actuellement, sans tapis andaineur, nous ne pouvons l’utiliser qu’en deuxième et en troisième coupe. La machine peut remplacer deux tracteurs. Mais il faut conserver des matériels de secours. Sinon, en cas de panne, ce sont 14 mètres de coupe qui sont arrêtés. » Bernard Serpantié 31 Dossier Waly Meuse Tout acquéreur d’un matériel vise à l’amortir au mieux. Pour cela, il cherche à optimiser l’utilisation de son engin en lui donnant plus de surface à traiter, soit en agrandissant son secteur de travail, soit en trouvant de la polyvalence à sa machine. Dans cette optique, l’entreprise Leherle de Waly, dans la Meuse, a multiplié les équipements sur son ensileuse automotrice de façon à accroître le nombre d’heures facturées. ETA Leherle Cédric Beauxerois confectionne un silo spécial d’épis de maïs. Il ajoute ce produit à la ration, à raison de 3 à 4 kg par vache. L’ensileuse exploite tout son potentiel Le maïs est presque sec dans cette région vallonnée du département de la Meuse. Curieusement, dans une parcelle jouxtant la route, une ensileuse écrase les tiges sur son passage. Pourtant, de la goulotte sort un flux régulier de matière qui rejoint la remorque. Vue d’un peu plus prêt, c’est un cueilleur à maïs qui remplace le traditionnel bec d’ensilage. Il ne prélève que les épis de la plante pour les ensiler. Moins de matière à transporter Le propriétaire de la parcelle, Cédric Beauxerois, nous explique que l’ensilage des épis présente l’intérêt de procurer un aliment riche qu’il mélange ensuite à la ration des vaches laitières. Cette ration se compose pour 50 % d’ensilage d’herbe, 40 % d’ensilage de maïs, 3 à 4 kg d’ensilage d’épis par vache et un correcteur azoté. Le reste est servi au DAC (Distributeur automatique de concentré) à la stalle du robot de traite. « Cette parcelle se situe à 12 km du bâtiment où logent mes 47 laitières, indique l’éleveur. En ne récoltant que les épis, je divise par deux le nombre de bennes nécessaires pour le chantier et par deux la quantité à transporter. » Pour suivre l’ensileuse FR 9060 équipée d’un cueilleur de Pour l’agriculteur, le chantier d’ensilage d’épis de maïs, distant de 12 km de l’exploitation, ne nécessite que quatre remorques de 15 tonnes, contre huit pour une récolte plante entière. 32 six rangs, Cédric Beauxerois mobilise en tout quatre remorques, les deux siennes et celles de son collègue David Richard. « Réunir huit monocoques de 15 tonnes devient compliqué, poursuit l’éleveur. Il faut soit en louer, soit rendre le service. Et seul sur 145 ha, avec le troupeau laitier, je ne dégage pas suffisamment de temps pour en redonner ! » Un équipement proposé en option L’entreprise locale a choisi cette année de monter un cueilleur Fantini repliable six rangs sur l’ensileuse. « Auparavant, nous utilisions un 5 rangs fixe, ce qui pose des problèmes au transport », commente Christophe Leroy, le conducteur de l’ensileuse. Chez New Holland, un cadre spécial est disponible au catalogue pour accrocher le cueilleur de maïs à l’ensileuse. Le kit inclut également un cinquième rouleau d’alimentation et une tôle inférieure évitant la perte des grains. La facture s’élève en gros à 11 000 € HT. Selon Christophe Leroy, le changement d’équipement, entre le bec et le cueilleur par exemple, prend un bon quart d’heure. Dans l’entreprise, la FR ensile également des céréales immatures. Pour l’adaptation de la barre de coupe, New Holland propose également un cadre spécifique. Et dans ce cas, le cinquième rouleau d’alimentation est le même que celui utilisé pour la récolte des épis de maïs. Dans la parcelle de Cédric Beauxerois, l’ensileuse de 578 chevaux évolue entre 6 et 7 km/h. « Le broyeur sous le cueilleur limite la vitesse d’avancement, explique le conducteur. La machine n’utilise que 60 % de sa puissance du fait qu’elle ne traite Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 L’adaptation d’une plate-forme de coupe ou d’un cueilleur pour la récolte des épis nécessite d’investir dans un cadre d’adaptation muni d’un rouleau d’alimentation supplémentaire. L’ensileuse New Holland de l’entreprise Leherle de Waly, dans la Meuse, reçoit quatre têtes de récolte : pick-up pour l’herbe, barre de coupe pour céréales, bec ensilage maïs 8 rangs et cueilleur à maïs 6 rangs. que les épis. Deux rangs de plus permettraient de mieux employer la motorisation. » La FR 9060 équipée du rotor à huit paires de couteaux est réglée pour une coupe à 3 mm. Elle bénéficie d’un éclateur spécial à 100 dents. Dans l’entreprise Leherle, la machine a été choisie pour ses multiples équipements disponibles. La proposition des kits d’adaptation ainsi que la connaissance de la marque au travers du parc des six moissonneuses-batteuses New Holland ont été décisives. Le pivotement transversal de la tête de récolte au niveau du système d’alimentation présente aussi un avantage pour la polyvalence de la machine. Le mécanisme de correction pour le suivi du terrain est, en effet, solidaire de l’automotrice et non pas de l’équipement frontal. Pour l’entreprise, les différentes applications proposées avec l’ensileuse présentent un avantage commercial : avec la coupe à céréales de 6 mètres, la FR 9060 récolte une cinquantaine d’hectares de triticale et de mélanges. « L’année prochaine, nous essaierons une coupe de 7 mètres », indique au passage Christophe Leroy. Quatre fonctions pour l’ensileuse En plus des 300 ha d’herbe récoltés avec le pick-up de 4,70 mètres, la New Holland traite 400 ha de maïs plante entière. Puis, pour finir la cam- L’ETA Leherle en chiffres L’entreprise Leherle emploie neuf personnes à plein-temps. Elle effectue les travaux agricoles suivants : • Ensilage : six ensileuses automotrices • Battage : sept moissonneusesbatteuses • Pressage : deux presses à balles rondes, deux presses haute densité • Semis : deux semoirs à maïs • Lisier : deux tonnes • Fumier : deux épandeurs. Le chantier complet est possible avec chargement au télescopique • Fenaison : fauchage et chantier complet Pour les ensilages classiques, la FR 9060 de 578 chevaux embarque un bec huit rangs. Le broyage sous le cueilleur ralentit l’allure de la machine. Après l’ensilage, l’agriculteur doit repasser avec un broyeur pour réduire les tiges avant de labourer. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 pagne, elle ensile une petite centaine d’hectares d’épis de maïs. Lors de la récolte des céréales immatures et de l’ensilage des épis de maïs, la machine avale environ 2 ha/h. Pour ces récoltes, le prix est respectivement majoré de 10 et de 5 €/ha. « Le fait de répondre à toutes les demandes contribue à maintenir notre clientèle, explique Christophe Leroy. Globalement, l’agriculteur ayant réalisé de l’ensilage d’épis en refait en moyenne autour de 5 à 6 ha/an. » Luc Seconda 33 Dossier ch Gunsba in h R tu a H À la tête d’une entreprise d’exploitation forestière à Gunsbach, dans le Haut-Rhin, Maurice Henry débarde le bois depuis trois ans sur les pentes vosgiennes avec un câble-mât Konrad monté sur camion. Unique en France, ce matériel, prédisposé au travail en milieu escarpé, présente l’avantage de limiter les dégâts causés à la parcelle exploitée et suscite de plus en plus d’intérêt. Suite à la tempête Lothar de 1999, particulièrement dévastatrice dans l’est de la France, les gestionnaires forestiers recherchaient des entreprises capables de réaliser à la fois la coupe et le débardage. Certains d’entre eux remettent même en cause les méthodes traditionnelles de débardage avec tracteur, notamment pour des questions de tassement de sol et de dégâts dans les parcelles 34 Maurice Henry Pour le circuit hydraulique de son matériel, Maurice Henry utilise un lubrifiant biodégradable, car la plupart des appels d’offres contraignent à leur emploi, que ce soit pour le câble-mât, pour les débusqueurs ou même pour la tronçonneuse. Haute voltige en forêt Le système de débardage au câble limite le tassement des sols et respecte la parcelle. Il demande de travailler avec des équipes bien formées à cette technique. en pente. Ce contexte particulier a poussé Maurice Henry, entrepreneur de travaux forestiers depuis plus de quarante ans à Gunsbach (Haut-Rhin), à s’équiper d’un matériel original de débardage au câble. La réflexion de ce prestataire a mûri grâce à plusieurs stages réalisés dans des entreprises autrichiennes utilisatrices de câbles-mâts. Ces expériences lui ont permis de sélectionner le type de matériel le mieux adapté. Le soutien initial des organismes publics, par des engagements sur des chantiers à venir, mais également par un inventaire des lieux d’utilisation potentiels de ce matériel sur le massif, est apparu déterminant dans la décision d’investissement. « Avant de commander la machine, je disposais déjà de plus de six mois de travail », indique le patron de cette société de cinq personnes. Une tête d’ébranchage à 80 000 € Arrivé en mai 2005 de l’usine autrichienne Konrad, le camion à câblemât Mounty 4000 a dû subir une mise en conformité pour pouvoir Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 L’animation de la grue et de sa tête d’ébranchage-billonnage demande 130 chevaux. Le grutier est installé dans une cabine pivotant avec le bras sur 270 degrés autour du mât. être utilisé légalement en France. Cette étape obligatoire s’est traduite par six longs mois de démarches administratives avec immobilisation du camion. Une fois l’engin réceptionné, l’épisode neigeux de l’hiver 2005-2006 a contraint l’entrepreneur à différer ses chantiers au printemps. D’un poids total de 29 tonnes, le Mounty 4000, construit sur la base d’un camion Man de 430 chevaux à trois essieux, porte un mât de 14 mètres de haut et une grue de manutention munie d’une tête d’ébranchage-billonnage. Le mât constitue le point de départ d’un câble servant de ligne de travail sur une longueur maximale de 550 mètres. Sur ce câble porteur, circule le chariot Liftliner 4000 animé par un moteur Iveco de 100 ch. Son filin pêcheur de 80 m de long permet de lever des arbres de quatre tonnes. Le retour du chariot vers le camion est assuré par un câble tracteur, maîtrisant également la descente par inertie. Avec son rayon d’action de 9,60 m, la grue réceptionne les arbres amenés par le chariot. Elle prend en charge des grumes jusqu’à 18 mètres de long et lève deux tonnes à portée maximale. Le retour du chariot vers le camion est commandé par un câble tracteur. Un câble porteur de 550 mètres L’installation du matériel démarre par la stabilisation et la mise à niveau du camion à l’aide de pantographes et de cales. Le mât est arrimé à quatre arbres en amont du chemin à l’aide de haubans et de sangles. Tiré par un opérateur jusqu’en bout de ligne, le câble porteur, d’une longueur maximale de 550 mètres, affiche un point de rupture de 54 tonnes, un diamètre de 22 mm et un poids au mètre de 2,2 kg. Un treuil équipé d’un câble de faible section peut également être utilisé pour acheminer la ligne principale jusqu’à l’extrémité de la zone de travail, dans les situations Une largeur de travail de 60 mètres Fixée à son extrémité, la tête Harvester Woody 60 à rotation continue représente à elle seule environ 80 000 € d’investissement. D’un poids de 1 350 kg, elle ébranche et coupe les grumes à la longueur voulue grâce à sa double scie. L’opérateur saisit les billons par les couteaux une fois les rouleaux d’entraînement Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 L’installation du système de débardage au câble demande de suivre une procédure précise d’arrimage aux arbres présents sur le chantier. En bout de ligne, le câble porteur est arrimé au pied d’un arbre. particulières (sur terrain plat par exemple). La fixation du bout de ligne est assurée en utilisant deux arbres alignés, distants d’au moins 40 mètres : le premier d’entre eux, le pylône, stabilisé à l’aide de sangles, supporte la charge de la ligne grâce à une poulie. Le second arbre retient celui-ci grâce à la fixation du câble à sa base. La tension du câble porteur, réglable hydrauliquement, est fixée à 9 tonnes environ, afin de conserver une certaine souplesse de la ligne lors de son utilisation. Si la hauteur de ligne est inférieure à 6 mètres ou si le terrain est convexe, la fixation de sabots sur un ou plusieurs arbres complémentaires s’avère nécessaire pour maintenir le câble porteur à une distance suffisante du sol. Une attention toute particulière doit être portée à l’état des câbles porteur et tracteur : pour des raisons de sécurité, l’exploitant coupe d’ailleurs systématiquement l’extrémité de ce dernier après chaque chantier. 35 Montée au bout de la grue, la tête Harvester Woody 60 ébranche et coupe les grumes à la longueur voulue grâce à sa double scie. Le camion reste sur le chemin forestier, si possible en surplomb du chantier. Le chariot survole le chantier Le chariot évoluant sur le câble porteur embarque un moteur de 100 chevaux. Il est capable de lever des arbres de quatre tonnes. relevés, pour les empiler. La commande de la grue et de la tête d’ébranchage-billonnage est assurée par deux joysticks positionnés à l’extrémité des accoudoirs en cabine. À portée de main, la console de cubage enregistre le nombre de pièces traitées ainsi que leur volume, pour chaque type de produit façonné. La complexité de mise en œuvre de l’équipement Mounty 4000 impose de suivre une formation dans une école autrichienne de câblistes, validée par un diplôme spécifique reconnu en France. Bien que le démontage ne prenne qu’une heure environ, le temps moyen d’installation du matériel nécessite 1 h 30 à 2 h 30 environ, auquel s’ajoutent le choix et la préparation de la trajectoire de la ligne. La zone couverte par l’équipement s’étend sur une largeur de 25 à 30 mètres de part et d’autre 36 Le câbliste et l’opérateur de la grue s’équipent chacun d’une radiocommande. Mais lors du travail, ils ne peuvent pas prendre la main simultanément sur la machine. Ainsi, dès que le câbliste a envoyé son arbre vers le camion, il passe à distance les commandes au conducteur de la grue pour la réception du produit. Inversement, le grutier transfère les commandes une fois le chariot libéré de sa charge. Le chariot Liftliner 4000, animé par un moteur de 100 chevaux, est équipé d’un câble pêcheur de 80 mètres de long. Il pèse 850 kg et peut atteindre une vitesse de 10 m/s. Sa progression se gère automatiquement selon des intervalles de travail définis en début de chantier par les opérateurs ou manuellement. En mode automatique, le chariot lancé à pleine vitesse ralentit en adoptant une allure prédéfinie lors d’éventuels passages d’arbres supports du câble porteur. Puis il accélère à nouveau avant de s’immobiliser progressivement à une distance paramétrable de la fin de ligne. Son arrêt complet nécessite 15 à 20 mètres. du câble principal. Lorsqu’un chantier se termine, l’entrepreneur part en repérage sur le nouveau site avec un bûcheron pour dégager la ligne de travail. Cette organisation réduit les temps morts et permet de démarrer le débardage dès que le camion arrive sur le chantier. L’arbre intégralement valorisé Le Mounty 4000 reste sur un chemin forestier carrossable, pour opérer indifféremment à droite ou à gauche. Il est préférable de se positionner en surplomb, car le travail en montée est plus facile et moins dangereux. En effet dans cette configuration, l’abattage de part et d’autre du câble, réalisé vers le bas, réduit les risques à la fois pour les bûcherons et pour l’opérateur qui accroche les arbres. En fonction du volume unitaire des arbres, le chantier mobilise trois ou quatre personnes pour débarder au câble : une ou deux personnes à l’abattage, un câbliste pour l’accrochage des arbres et un ouvrier pilotant la grue pour l’ébranchage, le billonnage et l’empilement du bois traité. Le cycle de rotation du chariot de débardage est rapide et occupe à plein-temps le câbliste dans la pente et le grutier. Ce système présente l’intérêt de remonter les arbres entiers, afin d’exploiter les parties abîmées, pourries ou non utilisables en bois d’œuvre. Par exemple, les cimes sont parfois valorisées en bois de trituration destiné à la fabrication de papier, ou broyées sur place en plaquettes, à destination de grosses chaudières industrielles. De 30 à 40 % des branches restent naturellement dans la parcelle, notamment lors de l’abattage ou du débardage. « Cer- La zone couverte par le dispositif de débardage au câble s’étend sur 25 à 30 mètres de chaque côté du câble porteur. tains clients nous demandent même de couper les troncs dès que leur diamètre devient inférieur à 7 cm et de laisser les cimes dans la parcelle, afin de renouveler la matière organique du sol », indique Maurice Henry, qui facture cette opération complémentaire. Le débit de chantier du câble-mât nécessite un enlèvement des grumes à flux tendu, au fur et à mesure de leur préparation, avec un débusqueur ou un camion grumier. Cette opération s’avère nécessaire Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Dossier Un matériel unique en France Actuellement, une quinzaine d’entreprises françaises utilise un système de débardage au câble, dont quelques-unes seulement avec un mât monté sur camion. Il existe également des adaptations sur simple remorque opérant dans les pistes de débardage. Mais ces appareils doivent être assistés d’autres engins, car ils ne possèdent généralement ni grue, ni tête d’ébranchage. Leur emploi nécessite ainsi l’usage complémentaire d’une abatteuse ou d’une pelle hydraulique, équipées pour façonner les arbres. La machine de Maurice Henry est unique en France, car elle intègre une grue munie d’une tête d’ébranchage-billonnage. Sur la base d’un Man 6x6 Un système de bicarburation équipe le Mounty 4000. Deux réservoirs alimentent ainsi le moteur, l’un contient du gasoil standard utilisé pour les déplacements routiers. L’autre renferme 900 litres de fuel pour les travaux statiques sur le chantier. La grue avec sa tête d’ébranchage-billonnage caractérise le Mounty 4000 de l’entrepreneur forestier Maurice Henry. Comme la grue évolue sur trois-quarts de tour, elle autorise la dépose des billons autour du camion. autant par le constructeur que par l’entrepreneur. Les tarifs de la prestation complète avec ce matériel particulier oscillent entre 30 et 40 €/m3, selon la difficulté du chantier. Cette technique engendre donc un coût par mètre cube débardé de 5 à 6 € supplémentaires par rapport à un chantier traditionnel. 10 000 m3 par an en particulier pour des chantiers dont le volume exploité dépasse 150 m3. Dans ce cas, le stockage à portée de grue devient compliqué pour l’opérateur du camion. Le rendement journalier moyen de l’installation se situe autour de 50 à 60 m3, mais peut varier de manière importante selon les conditions d’exploitation. En 2005, l’investissement initial pour ce matériel neuf a représenté 355 000 €. « Malgré mes demandes, je n’ai bénéficié d’aucune subvention à l’achat », tient à souligner Maurice Henry. Le prix comprend la semaine de formation, jugée indispensable Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Dans ces conditions, les quantités exploitées doivent atteindre au minimum 70 m3/ha, avec des arbres d’un volume minimal de 0,5 m3. Les techniques de débardage avec ce type d’équipement diffèrent selon les régions. Les Savoyards et les Pyrénéens préfèrent travailler prioritairement dans les zones accessibles avec un débusqueur, puis achèvent le chantier à l’aide du câble. D’après l’entrepreneur, cette décomposition affecte la rentabilité par une augmentation de la proportion des Le Mounty 4000, conçu sur la base d’un camion Man 6x6, bénéficie d’une dérogation de la Drire à 30 tonnes. Son moteur Man de 430 ch, surdimensionné, autorise un travail en statique à un régime de 1 400 tr/min limitant la consommation de carburant. Afin de traiter les pièces très branchues, l’opérateur augmente le régime moteur à 1 900 tr/min, même si la plupart du temps le bûcheron se charge du façonnage dans ce cas. Trois pompes alimentées par un réservoir de 600 litres composent le circuit hydraulique. La première anime la grue et la tête d’ébranchage, la seconde le câble tracteur qui remonte le chariot, et la troisième l’ensemble des équipements hydrauliques nécessaires à l’installation du chantier. coûts fixes liés à l’installation du matériel. « Notre activité réalisée à l’aide du câble-mât représente environ 10 000 m3 annuels, soit un quart du volume débardé par l’entreprise. Son augmentation progressive depuis 2005 s’explique par un accroissement des sollicitations, mais également par les gains de productivité réalisés par l’équipe dans l’utilisation du matériel. En ce qui concerne la demande, la tendance semble se confirmer malgré un début d’année 2009 plus difficile. » Matthieu Schubnel 37 mon-8823.indd 1 18/12/06 7:16:42 BÂCHE 2 vré li HT/m 10,20 E Ourlets soudés 7 cm sur quatre côtés • Œillet 17 mm tous les 50 cm • Sandow 8 mm sur quatre côtés • Tissus polyester enduit 630 g/m2 Réalisées sur mesure par nos soins Minimum de commande 20 m2 • Livraison : deux semaines à commande Indiquez vos dimensions hors tout : Longueur : ........... X largeur ................ Réalisées sur mesure Minimum de commande 20 m2 • Livraison : deux semaines à commande Indiquez vos dimensions hors tout : Longueur : . .......... X largeur ................ 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Ce chiffre, a priori démesuré, cache l’entrée récente dans le parc d’un engin de 1 020 chevaux. Quelques jours avant la saison d’ensilage de maïs, Christian Beccan, le gérant de l’entreprise, s’est fait livrer l’un des deux exemplaires français Monté de série sur le cueilleur EasyCollect, le système AutoScan analyse jusqu’à 36 000 couleurs pour définir la maturité du maïs. Ses mesures permettent à la machine d’adapter automatiquement la longueur de coupe. de la Big X 1000 de Krone, la plus puissante ensileuse du marché. Avec six moissonneuses-batteuses, deux automotrices arracheuses à betteraves et trois ensileuses, il fait figure de spécialiste de la récolte, même s’il propose tous les chantiers Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 à partir du semis. Son fils Jérôme, aux commandes de l’automotrice, termine sa première saison d’ensilage avec la Big X. Il commente : « La Krone récolte la surface de deux ensileuses. Du coup, elle nous facilite l’organisation des travaux de l’entreprise puisque nous avons un chantier d’ensilage en moins à gérer. » Le mastodonte avale en effet jusqu’à 50 ha par jour alors que le rendement journalier de l’une des deux autres ensileuses atteint au mieux 30 ha. Sa vitesse d’avancement varie de 6 à 10 km/h en fonction du maïs. Son débit, capable d’atteindre 260 tonnes par heure, contraint à organiser différemment le chantier d’ensilage et notamment celui du silo. « Notre prestation comprend toujours le tassage du silo. Pour cela, nous disposons de trois tracteurs de 230 chevaux, équipés de roues jumelées et d’une lame montée sur le relevage avant. Avec les deux autres ensileuses d’environ 500 ch, un tracteur suffit. Pour la Big X 1000, nous devons toujours prévoir deux engins pour tasser et faisons donc appel à un voisin, indique l’entre39 Dossier Avec ses deux moteurs transversaux à l’arrière, la Big X 1 000 présente un équilibre des masses satisfaisant. Elle se révèle stable dans les pentes. preneur. Jusqu’à présent, le transport de l’ensilage par les remorques n’a pas posé de problème. Nous mettons à disposition une benne supplémentaire si besoin. » En investissant dans cette ensileuse de 1 020 chevaux, Christian Beccan prévoit de récolter entre 700 et 800 ha par an, soit près de la moitié de la surface annuelle aujourd’hui ensilée par les trois automoteurs. L’achat de la Big X 1000 s’est concrétisé suite à une démonstration organisée par Krone. L’entrepreneur optait au départ pour un cueilleur EasyCollect de dix rangs, repliable en trois parties. Puis il s’est orienté vers le modèle à douze rangs prochainement disponible avec la même cinématique de repliage. Aujourd’hui, cette variante se replie en deux éléments et atteint, dans La goulotte dispose des automatismes de position parking et d’effet miroir. Apprécié avec un cueilleur à 12 rangs, ce dernier fait pivoter la goulotte à droite ou à gauche en conservant le même angle. 40 cette configuration, une hauteur de 4,70 mètres. Pour faciliter le transport de la machine sur la route, l’entrepreneur a acquis un chariot. Jérôme Beccan ajoute : « Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi le cueilleur de 12 rangs. Malgré une longueur de convoi dépassant les 18 mètres, qui s’avère contraignante sur la route, la grande largeur du bec permet au tracteur de se placer entre l’ensileuse et le bord de champ ou le maïs. Ce qui est apprécié de la clientèle et des conducteurs de tracteur lors du détourage des parcelles. » Quand deux moteurs s’accouplent Le cueilleur, caractérisé par son alimentation par chaînes, se révèle polyvalent. « Il s’adapte aussi bien aux petits qu’aux grands maïs, même aux versés. Il se montre facile à régler même si les différents automatismes (dévers, hauteur de coupe) demandent de la concentration et un certain temps de prise en main », avoue Jérôme. Le cueilleur adopte, de série, des palpeurs pour suivre les dénivellations du terrain, un dispositif de guidage sur le rang et le système Autoscan ajuste en continu la longueur de coupe en fonction de la couleur du maïs (36 000 couleurs analysées). En bout de champ, les chaînes d’alimentation de l’EasyCollect ralentissent, tournent en sens inverse puis reprennent le sens d’avancement en vitesse lente. Pour éviter le phénomène de feuilles mal coupées dans l’ensilage, les rouleaux d’alimentation ralentissent également. Lors du rappel automatique de la hauteur de coupe, le cueilleur et les rouleaux d’alimentation reprennent automatiquement leur vitesse de rotation. La Big X 1000 se caractérise par ses deux moteurs Mercedes 6 cylindres de 12,8 litres de cylindrée. Chacun d’entre eux développe 510 chevaux. Indépendants sur le plan du refroidissement, de l’admission d’air ou de la régulation électronique, ces deux moteurs pompent en revanche le carburant dans un même réservoir de 1 150 litres de capacité Certaines commandes du joystick d’avancement, plutôt dessiné pour un tracteur, se révèlent peu ergonomiques selon Jérôme Beccan. Par exemple, il est difficile de pivoter la goulotte et d’orienter la casquette en même temps. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Le régime de rotation variable des rouleaux de la chambre d’alimentation approvisionne, selon l’entrepreneur, régulièrement le rotor. En attendant le futur bec repliable en trois parties, le cueilleur de 12 rangs, doté de deux sections, atteint une hauteur de 4,70 mètres en position transport. (1 550 litres avec le réservoir additionnel en option). L’un des deux blocs reçoit l’entraînement principal. Sur la route ou lors de l’ensilage d’herbe, moins gourmand en puissance, le second moteur est éteint. Lorsque la machine nécessite toute sa puissance, un premier interrupteur en cabine allume le deuxième bloc. Un second bouton accouple mécaniquement, via deux embrayages multidisques, les deux moteurs. « Malgré cette configuration particulière, la Big X se révèle légère. Elle dispose d’un bon équilibre dans les pentes », constate l’entrepreneur. Son gabarit ne semble pas non plus mettre à mal la consommation en carburant. Elle pompe en moyenne 35 à 40 l/ha, soit autant que les deux autres machines de l’entreprise. Jérôme Beccan apprécie le confort de conduite et la facilité de prise en main. Par exemple, la suspension hydraulique de l’essieu arrière filtre efficacement les inégalités de la route comme celles du champ. La cabine dégage une bonne visibilité sur le cueilleur. Par contre, le rétroviseur de gauche, mal positionné, gène parfois la visibilité sur la remorque. Sur le plan de l’entretien, la Big X 1000 reçoit, de série, un graissage centralisé. Le système d’aiguisage des couteaux du rotor se révèle simple. Le réglage du contre-couteau s’opère d’ailleurs manuellement depuis le sol. En revanche, selon l’entrepreneur, accéder à la chambre d’alimentation ou extraire l’éclateur s’avère difficile. Aurélien Groult LEADER EUROPEEN DE REMORQUES POLYBENNE La semi-remorque la plus polyvalente que vous puissiez acquérir! BIGAB 12–15 BIGAB 20–24 tes ! us Précis et rob L Rampes à vis de 6 jusqu'à 14 mètres BIGAB 22–27 BIGAB 17–20 ou doubles plateaux (granulés, vracs humides, organiques secs…) L Trémies monocoque de 7200 à 19 000 l L Sécurité : homologation transport routier, Agent/Importateur - France: NEW SOLAGRI 129 RD 349 62990 BEAURAINVILLE TEL: (+33)0321061715 FAX: (+33)0321814225 E-mail: [email protected] Nous nous réservons le droit de changer les prix et de faire des modifications sans avertissements préalables. Important : les photos utilisées dans cette publicité peuvent présenter des remorques sur mesure ou avec des spécificités liées à certains pays et de fabrication non standard. trémie pleine L Nouvelle gamme Polyvrac XT (7,5 et 9,2 t de charge utile) www.sulky-burel.com MAT - 09 Usine: E-mail: [email protected] www.forsmw.com Dossier Dossier y Sausse Manche Commercialisée uniquement à deux exemplaires en France pour la campagne 2009, la nouvelle ensileuse John Deere 7950i dépasse la barre des 800 chevaux et inaugure un inédit bec Kemper de 12 rangs. Patrick Letouzey, inconditionnel de la marque, attendait cette automotrice pour répondre aux attentes de sa clientèle exigeante sur le débit de chantier et la longueur de coupe. Seulement deux ensileuses John Deere 7950i de 812 chevaux ont travaillé cet automne en France. L’une a tourné dans une entreprise en Bretagne, l’autre en Normandie, chez Patrick Letouzey. « J’achète toujours la machine John Deere la plus puissante du moment lorsque je renouvelle une ensileuse, précise l’entrepreneur de travaux agricoles Patrick Letouzey Patrick Letouzey pilote l’ensileuse John Deere 7950i. Il aimerait s’entendre avec une ETA d’une autre région pour rentabiliser davantage ses machines. « De la puissance, forcément » installé à Saussey, à deux pas de Coutances, dans le centre-Manche. Un modèle plus performant reste alors plus longtemps au goût du jour. Il me permet également de renforcer ma prestation en améliorant le débit de chantier. » Et sur le secteur de l’ETA, les exploitants sont très sensibles aux capacités des ensileuses. Éleveurs laitiers La plus grosse des ensileuses du catalogue John Deere bénéficie d’une chaîne cinématique renforcée. La taille du bloc hacheur et la largeur du dispositif d’alimentation restent comparables aux caractéristiques de la 7800 déjà en parc dans l’ETA. dans 98 % des cas, ils veulent que le chantier démarre tôt le matin et soit terminé avant 17 h 30. Leur objectif : profiter de l’entraide pour couvrir le silo le jour même, avant la tombée de la nuit. La surface ensilée chaque jour atteint en moyenne 30 ha. Lorsque le chantier se termine en milieu d’après-midi, l’entrepreneur est généralement contraint de rentrer à l’atelier, car les clients n’acceptent pas de commencer leur silo la veille de la date prévue. Le parc d’ensileuses de l’entreprise W Partenaires es stratégiques 42 Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Patrick Letouzey délègue en partie l’entretien de ses machines à son concessionnaire. Il se dégage ainsi du temps pour développer des équipements spécifiques comme cette interface permettant d’atteler la faucheuse d’accotement arrière sur le relevage avant. La course au débit de chantier S’il possède aujourd’hui deux puissantes ensileuses, trois moissonneuses-batteuses et huit tracteurs développant de 60 à 240 chevaux, Patrick Letouzey est parti de rien. Fils d’exploitants agricoles installés sur 20 hectares, il a démarré son activité à la fin des années 1970 en investissant à crédit dans une ensileuse de quatre rangs et une moissonneuse-batteuse munie d’une coupe de 3,60 mètres. « Lorsqu’en 1987 j’ai acheté d’occasion ma New Holland 8050 dotée d’une cabine, les agriculteurs voisins m’ont pris pour un fou. Cette machine leur semblait bien trop grosse pour la région », se rappelle l’entrepreneur, qui utilise toujours ce modèle. Aujourd’hui, ses deux autres moissonneuses-batteuses, des John Deere 2066 et 9680 WTS, équipées de plate-forme de 6 mètres de large ne choquent plus. « La clientèle demande des engins puissants pour récolter le plus rapidement possible », note-t-il. Pourtant impressionnante avec son bec de 12 rangs, l’ensileuse 7950 a été particulièrement appréciée pour son débit de chantier. « Chez un client de longue date, je terminais le chantier à se limite à deux gros modèles John Deere : une 7800 de 680 chevaux attelée à un cueilleur Kemper de 10 rangs Sur certains chantiers d’épandage, l’entrepreneur intervient avec ses quatre tonnes à lisier. 21 h 30 avec ma première quatre rangs. Cette année, le silo était fini pour le repas du midi. » Patrick Letouzey emploie deux ouvriers à pleintemps, dont son fils Yann. En plus de la récolte, il propose de nombreuses prestations : labour, préparation du sol, semis, pressage, transport de lisier, épandage de fumier et débroussaillage. C’est aussi un mécanicien chevronné qui vient par exemple de transformer l’attelage de son broyeur d’accotement pour pouvoir l’utiliser à l’arrière comme à l’avant du tracteur. La relève de l’entreprise semble se dessiner car Yann, le fils âgé de 20 ans, souhaite s’associer avec ses parents. et conduite par Yann Letouzey, fils et salarié de l’entreprise familiale, et la nouvelle 7950i équipée d’un bec rotatif de 12 rangs pilotée par Patrick Letouzey. La plus puissante, arrivée en septembre, remplace une John Deere 6950 dotée d’un huit rangs. « Ma précédente machine fonctionnait parfaitement, mais elle ne correspondait plus aux exigences de la clientèle en termes de longueur de coupe, regrette l’entrepreneur. Les agriculteurs changent de matériel de distribution des fourrages et demandent des brins plus grossiers. La longueur appréciée varie désormais de 12 à 17 mm, voire 18 mm chez les éleveurs équipés de remorques mélangeuses à vis verticale. » Avant de remplacer la 6950, l’ETA a d’abord changé le rotor à 56 couteaux de cette ensileuse. Le montage, l’an dernier, d’une variante à 40 couteaux n’a malheureusement pas donné satisfaction. Le mécanisme de réglage ne proposant que trois solutions demeurait limitant. Exigences croissantes sur la longueur de coupe « Le dispositif d’ajustement en continu de la longueur de hachage entre 5 et 22 mm présent sur la 7950i, comme sur la 7800, permet de répondre précisément aux demandes », apprécie Patrick Letouzey. Pour sa première campagne de récolte avec la nouvelle ensileuse John Deere, l’entrepreneur a pu tester le capteur de matière sèche 13 – 15 janvier 2010 Orlando, Floride, É.-U. Journée d’exclusivité: 12 janvier 2010 AG CONNECT Expo est la nouvelle plateforme internationale regroupant en Amérique du nord les meilleurs fabricants et les professionnels spécialistes du secteur agricole à l’échelon mondial. Venez découvrir les tendances actuelles et les innovations, nouez de nouveaux contacts et approfondissez app vos connaissances techniques. Soyez des nôtres, prenez rendez-vous avec l’avenir de l’agrobusiness! Where the world of agriculture comes together. Partenaires es stratégiques sponsors de haut niveau Informations complémentaires à: www.agconnect.com www.agconne sponsor officiel sponsors principaux An AEM Trade Show R participants de Dossier Yann Letouzey, le fils de l’entrepreneur, conduit l’ensileuse 7800 équipée d’un bec Kemper de 10 rangs. La 7950i bénéficie d’un châssis rallongé pour loger le moteur Cummins à six cylindres en ligne de 19 litres en position longitudinale. Une marque domine : John Deere L’ETA manchoise travaille exclusivement avec le concessionnaire John Deere pour les tracteurs et les automoteurs de récolte. Équipée du bec Kemper 390+ récoltant 12 rangs, l’ensileuse de 812 chevaux progresse entre 5,5 km/h et 7 km/h. La 7950i équipée d’un bloc hacheur à 48 couteaux bénéficie du réglage en continu de la longueur de hachage entre 5 et 22 mm. de solution pour facturer le service relatif à l’analyse de la matière sèche, l’entreprise n’envisage pas conserver Au transport, un chariot supporte le poids le dispositif. de l’imposant bec Kemper de 12 rangs. Sur sa 7950i, Patrick Letouzey a testé la nouvelle tête Kemper 390+ de mis gracieusement à disposition par 12 rangs, également prêtée par John le constructeur. Cet équipement Deere. « D’une largeur de travail de optionnel est associé au dispositif 9 mètres, ce bec de dernière généAutoloc de réglage automatique de ration rend l’ensileuse très à l’aise la longueur de coupe en fonction de la maturité de la plante. « Cette dans les petites parcelles du bocage fonctionnalité simplifie la conduite normand. Il limite les manœuvres dans et renforce la qualité de la prestation, les angles et libère de l’espace pour la circulation des remorques. » L’enremarque l’entrepreneur. La princisemble évolue entre 5,5 et 7 km/h et pale difficulté reste de rentabiliser récolte en moyenne 4,10 ha/h, contre cette option plutôt coûteuse (près 3,10 ha/h avec la 7800 et le 10 rangs. de 28 000 euros HT). » N’ayant pas 44 « À cette allure, les tracteurs d’une puissance moyenne de 100 chevaux ne rencontrent pas de problème à traîner des bennes de 14 à 16 tonnes. » Entre le Kemper de 10 rangs et le nouveau 12 rangs, l’entrepreneur constate une réelle différence de performances d’alimentation. La plus grande ouverture au centre du bec améliore la circulation des pieds de maïs vers le bloc hacheur. Des becs Kemper de 10 et 12 rangs Cependant, face aux atouts de la nouvelle tête de récolte, le surcoût par rapport au modèle de dix rangs semble une fois de plus freiner l’investissement. L’adoption du bec moins large risque, en revanche, d’altérer le confort de conduite. La Le parc matériel de l’ETA, exclusivement en John Deere, est le reflet de l’entente entre Patrick Letouzey et son concessionnaire. « Je travaille essentiellement avec les établissements Lebaudy de Brécey (Sud-Manche), car je suis satisfait de leurs services, précise l’entrepreneur. Ils interviennent rapidement, de jour comme de nuit. Une fois, suite à une panne, ils m’ont d’ailleurs amené une ensileuse 6910 de secours à une heure du matin. » Ce genre de prestation ne peut qu’encourager la fidélité à une marque. Patrick Letouzey ne s’approvisionne chez les autres concessionnaires que pour des machines non disponibles au catalogue John Deere (presse à haute densité New Holland et presse-enrubanneuse Deutz-Fahr à chambre variable). vitesse d’avancement va devoir grimper pour occuper correctement les 812 chevaux de la 7950i. L’augmentation de l’allure risque d’accroître la fatigue du chauffeur de l’ensileuse, car l’entrepreneur ne prévoit pas d’investir dans le système de guidage automatique en raison du prix. Elle va aussi davantage solliciter les tracteurs tirant les remorques, ce qui risque de déplaire aux agriculteurs. Mais Patrick Letouzey connaît l’incidence d’un tel choix. David Laisney Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 GZbdgfjZhbjai^"XV^hhdc |WgVh<J>B6 ;>67>A>I:ÄADC<:K>I: KdYedijhkYj[kh}bW^Wkj[khZ[lei[n_][dY[i$ )%-%%6^gZhjgaÉ6Ydjg Ia#/%*#*-#,&#+*#-( Gourdon.indd 1 45_MAT148.indd 1 lll#gZbdgfjZh"\djgYdc#Xdb BV^a/XVgda^cZ5gZbdgfjZh"\djgYdc#Xdb 5/11/09 10:45:45 5/11/09 14:35:19 TECHNO La technologie hybride diesel/électrique permet, à performances comparables, d’utiliser des moteurs thermiques moins puissants, afin de diminuer la consommation de carburant et les émissions polluantes. Motorisations hybrides L’électrique en phase avec le thermique Pollution à la baisse, prix du carburant à la hausse, les indicateurs se présentent en faveur de la motorisation hybride. Cette technologie, très en vogue aujourd’hui, ne date pourtant pas d’hier. En 1900, roulait en effet une Lohner-Porsche combinant une motorisation thermique à un générateur alimentant des moteurs électriques dans les roues. Matériel & paysage comparable à un alternateur, entraîné par le moteur thermique, fournit du courant alternatif redressé ensuite en continu. Il débite dans une batterie et alimente le moteur électrique de propulsion. Alternateur et moteur électrique n’étant pas mécaniquement liés, ils peuvent être implantés sur la machine aux endroits les plus appropriés. Le montage série présente deux inconvénients majeurs : la mise en cascade des différents éléments conduit à un faible rendement global et le moteur électrique doit être dimensionné pour fournir la pleine 46 Scania Le montage série : propulsion électrique exclusive n configuration série, les moteurs Eplace thermique et électrique prennent en cascade. Le générateur, Avec le montage hybride en série, le générateur et le moteur, tous deux électriques, ne sont pas mécaniquement liés. puissance de propulsion du véhicule. En conséquence, cette structure est plus adaptée pour les fortes puissances et pour le stop-and-go. Elle trouve des applications dans les autobus mais également sur les bateaux ou les trains diesel-électrique. Ce principe présente néanmoins certains avantages. Le fonctionnement du moteur thermique est, par exemple, complètement indépendant de la vitesse du véhicule. Il tourne alors en permanence au régime le plus favorable en fonction de la puissance demandée. Dès que la charge des batteries est suffisante, le moteur thermique s’arrête quelle que soit la vitesse du véhicule. Les moteurs électriques, par leur dimensionnement conséquent, récupèrent un maximum d’énergie cinétique, car ils fonctionnent comme des générateurs durant les phases de décélération et de freinage. Embrayage et boîte de vitesses ne sont plus nécessaires. L’avancement s’effectue sans changement de rapports, ni rupture de couple. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Le bulldozer Caterpillar D7E reçoit un moteur thermique de 235 chevaux qui entraîne un générateur électrique produisant un courant alternatif de 480 volts. Un bulldozer à propulsion électrique Le D7E utilise un entraînement électrique procurant, selon le constructeur, une économie de carburant de 10 à 30 % par rapport aux bulldozers de conception standard. aterpillar vient de présenter un Célectriques bulldozer équipé de moteurs pour l’entraînement des trains de chenilles. Dénommé D7E, cet engin loge un moteur C9.3 de 9,3 litres de cylindrée délivrant 235 chevaux, qui entraîne un générateur électrique produisant un courant alternatif de 480 volts. Ce courant, circulant dans des câbles blindés et des connecteurs aux standards militaires, atteint un convertisseur à semi-conducteurs, puis le module de propulsion. Contrairement aux véhicules hybrides, le D7E ne dispose pas de batterie, ni d’élément de stockage de l’énergie électrique. Mais à travail équivalent, en dotant cette machine d’un moteur plus petit et tournant moins vite, Caterpillar annonce une réduction de la consommation de 10 à 30 %. Le convertisseur embarqué fournit également un courant continu en 24 volts pour tout le contrôle et le pilotage de la machine. En revanche, le compresseur de climatisation et la pompe à eau fonctionnent sous 320 volts. Une maintenance réduite Grâce à l’électricité, Caterpillar élimine toutes les courroies du moteur, supprimant ainsi tout risque de rupture et tout besoin d’entretien. Les moteurs électriques servant à l’entraînement de la machine suppriment le convertisseur de couple, la boîte powershift et tous les arbres de transmission. L’élimination de ces composants réduit de 60 % le nombre de pièces de la transmission. Il en découle également un besoin moindre de refroidissement, une réduction de moitié des volumes d’huile et un intervalle de vidange qui passe de 1 000 à 4 000 heures. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 47 TECHNO Motorisations hybrides À chacun d’entre eux correspond une implantation particulière du motogénérateur électrique sur la chaîne cinématique. Ce composant électrique joue dans tous les cas plusieurs rôles : moteur, générateur, voire démarreur. Avec cette configuration parallèle, le conducteur ne gère pas directement teur ou de frein informe l’unité de gestion de ses intentions. Ce procédé implique l’intégration, sur le véhicule, d’un équipement électronique sophistiqué et d’une boîte de vitesses automatique ou robotisée. Cette dernière rend possible le démarrage en mode tout électrique. Scania L’hybride parallèle montage parallèle se préles différents composants. Son L esente sous plusieurs formes. action sur la pédale d’accéléra- Avec le montage hybride en parallèle, le motogénérateur électrique assure plusieurs fonctions, telles qu’alternateur, moteur et démarreur. Les fonctions du moteur électrique selon son implantation Moteur éléctrique Emplacement du moteur électrique Lancement électrique Avancement électrique Boost Récupération d’énergie Stop and go - - X (X) X Sur la boîte de vitesses (X) X X X (X) Entre deux embrayages X X X X X Un moteur de chaque côté de l’embrayage X X X X X Sur le vilebrequin La disposition du moteur électrique placé entre deux embrayages offre tous les modes de fonctionnement possibles pour un montage simple. Elle permet également la mise en route du moteur thermique, au moment voulu, lors d’un changement de rapport ou bien en fonction de l’état de charge des batteries et de la demande d’accélération. L’hybride parallèle propose également l’automatisme stop-and-go. Grâce à cette fonction, le moteur diesel est coupé à chaque arrêt du véhicule. Sa remise en route intervient automatiquement dès que le conducteur sollicite la pédale d’accélérateur. Cette action abaisse la consommation de carburant et réduit les émissions de polluants. Les fonctionnalités de l’hybridation parallèle Iveco AVANCEMENT 100 % ÉLECTRIQUE La traction est purement électrique pour la mise en route et le roulage au pas du véhicule. Le moteur diesel est stoppé, l’embrayage moteur ouvert et celui de boîte fermé. Seul le moteur électrique fournit de l’énergie. Ce mode n’est utilisable qu’à de faibles vitesses et avec des demandes réduites de couple et de puissance. Iveco 48 Iveco MODE DIESEL Utilisé à vitesse stabilisée et maximale, seul le moteur thermique fournit de l’énergie. Les deux embrayages sont fermés Énergie de la chaîne de traction hybride vers les roues. Iveco Iveco MODE BOOST Ici, la puissance des deux moteurs s’additionne. Les deux embrayages fermés, moteurs diesel et électrique sont en pleine action pour fournir une accélération et des performances maximales. Énergie des roues vers le motogénérateur. LES PHASES DE RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE Durant deux phases d’utilisation du véhicule, il est possible de récupérer de l’énergie pour recharger les batteries. Le moteur diesel fonctionne, les deux embrayages sont fermés et le moteur électrique se transforme en générateur. Lors d’un ralentissement, avec la pédale de frein enfoncée, l’énergie cinétique du véhicule est récupérée sous forme d’énergie électrique. Autre phase également régénératrice, en vitesse stabilisée, sous de faibles accélérations ou au ralenti, le moteur diesel entraîne le générateur qui recharge les batteries. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 ilité Fiab n vatio Inno nce orma f r e P RELEVAGES Relevages avant, prises de force avant, automatismes de contrôle (DynaContour®) Pour toutes marques de tracteurs L’expert de la liaison tracteur-outils PRISES DE FORCE CONTRÔLES Une gamme d’outils avant / arrière (ameublisseurs FLEXIPASS & UNIPASS®, lames bull) AMEUBLISSEURS AV ET AR FLEXIMASS® la solution pour lester facilement LAMES BULLDOZER APE STRATEGIE 03 26 59 97 97 - 2633-01-08 - MA Pôle d’Activité - 02190 GUIGNICOURT / Tél : 03 23 79 85 85 / [email protected] / www.laforge.fr 49_MAT148.indd 1 4oUGTXQKTU GVNKVTGU CXGETCORGUCEKGTQWCNWOKPKWO /KUGGP°WXTGKPVWKVKXGXKCFGWZXCPPGUOWNVKXQKGU )GUVKQPKPVoIToGFGUXQNWOGUToUKFWGNU#7610'6 2TQITCOOCVGWTCWVQOCVKSWGFGTGORNKUUCIGCPVKFoDQTFGOGPV81.76+5 )GUVKQPCWVQOCVKSWGFGJCWVGWTFGTCORGGPDQWVFGRCTEGNNG #EEpUiN¶CITKEWNVWTGFGRToEKUKQPCXGE018#612 IWKFCIGIGUVKQPCWVQOCVKSWGFGUVTQPnQPU OQFWNCVKQPFGFQUGU 2QKIPoG/7.6+GPECDKPG 5WURGPUKQPRPGWOCVKSWG#:#+4 'UUKGWUWKXGWT 54 rue Marcel Paul - BP 195 - 51206 EPERNAY - Tél : 03 26 51 99 99 Fax : 03 26 51 83 51 - e-mail : [email protected] - www.tecnoma.com 5/11/09 15:52:21 TECHNO Motorisations hybrides Mecalac Le motogénérateur au cœur de l’hybridation parallèle Pourvue d’un moteur thermique de 70 chevaux combiné à un motogénérateur électrique, la pelleteuse polyvalente Mecalac affiche des performances comparables à celles d’un modèle de 100 chevaux. La surpuissance par l’électricité du dernier salon Intermat, la firme française de 400 volts. Le moteur thermique travaille L orsMecalac a présenté une pelleteuse multifonctoujours à son régime optimal. Lorsque la tion de 9 tonnes faisant appel à la conception hybride diesel/électrique. Cet engin affiche les performances d’un modèle de 100 chevaux, bien qu’équipé d’un moteur diesel de seulement 70 ch. Cette prouesse est rendue possible grâce à l’intégration d’un motogénérateur électrique de 20/40 ch. En pratique, le moteur thermique d’un engin de travaux publics ne travaille jamais à pleine puissance en continu. Il est alors possible d’envisager une motorisation hybride diesel-électrique avec batterie li-ion demande est inférieure à 70 chevaux, il recharge les batteries. Au-delà, le surplus de puissance nécessaire est fourni par le moteur électrique. L’énergie se récupère également dans les phases de freinage. Le moteur électrique ayant un fort couple à bas régime, il assure également le démarrage du moteur thermique. L’intérêt principal de cette machine hybride réside dans sa faible consommation de carburant, dans la réduction des émissions de CO2 et dans la diminution des nuisances sonores. Un tracteur en diesel électrique ’Electrotraktor Belarus 3023, que le construcLprésenter teur de Minsk (Biélorussie) a prévu de lors du prochain Agritechnica à Me rc e de s - Be nz Daf Le motogénérateur, placé entre le moteur et la transmission, joue également le rôle de démarreur. Les batteries sont généralement refroidies par une ventilation forcée ou par un circuit d’eau. 50 Hanovre, a tellement impressionné le jury de son palmarès de l’innovation qu’il l’a gratifié d’une médaille d’argent. Il reprend l’architecture d’une transmission diesel-électrique déjà bien éprouvée sur des matériels de très grandes puissances telles que des locomotives diesel, des camions miniers ou des paquebots, dont le manque de rendement l’avait écartée des matériels agricoles. En effet, en troquant sa transmission mécanique à 24 vitesses avant et 12 arrière contre un générateur de 172 kW, ce tracteur propose une solution de variation continue de l’avancement alternative aux systèmes hydromécaniques jusque-là utilisés. La mise au point de sa gestion électronique de la puissance aurait permis de préserver tout le rendement du système. En outre, en alimentant en courant la prise de force frontale, sa vitesse de rotation peut être régulée indépendamment Le Belarus 3023 devrait faire partie des curiosités d’Agritechnica 2009. du régime du moteur. Ce tracteur dérivé du modèle 3022 de 300 chevaux (220 kW) devrait être construit en collaboration avec le Russe Ruselprom dans une présérie de vingt exemplaires en 2010. Il a été annoncé à un tarif de 146 000 $. Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009 Achetez et vendez votre matériel sur www.tracteurpool.fr Vous verrez, c’est facile et rapide. Ek_`[cÊWXedd[} ?:8=D>H>HAÉ67DCC:B:CIÆ8A6HH>FJ:Ç '(dkcheiZ[CWjh_[b7]h_Yeb[fWhWd 'dkcheifY_Wb^ehi#ih_[ bÊWYYi_dj]hWbWki_j[_dj[hd[jmmm$cWj[h_[bW]h_Yeb[$_d\e &Vc3)-E Cdb/#################################################################################################################### Egcdb/################################################################################################################ HdX^i/################################################################################################################# 6YgZhhZ/################################################################################################################ 'Vch3--Ehd^i-EYZgZb^hZhjgaZiVg^[&Vc ################################################################################################################################ (Vch3&''Ehd^i''EYZgZb^hZhjgaZiVg^[&Vc 8E/#################### AdXVa^i/################################################################################### DJ ?:8=D>H>HAÉ67DCC:B:CIÆD;;G:HEw8>6A:Ç B6IwG>:A6<G>8DA: A6A:IIG:Æ9w8>H>DCHB68=>C>HB:Ç '(dkcheiZ[CWjh_[b7]h_Yeb[fWhWd 'dkcheifY_Wb^ehi#ih_[ bÊWYYi_dj]hWbWki_j[_dj[hd[jmmm$cWj[h_[bW]h_Yeb[$_d\e bWb[jjh[X_c[dik[bb[:Y_i_ediCWY^_d_ic[\Wnek[#WcW_b (dkchei^ehi#ih_[:Y_i_ediCWY^_d_ic[ 6JEG>M:M8:EI>DCC:A9:/ -)E3fekh'Wd &'.E3edjg'Vc &-%E3edjg(Vch Ia#/################################ :"bV^a/######################################################################## 6Xi^k^i/ :mead^iVci :I6 8dcXZhh^dccV^gZ 6jigZ/########################### H6J/############################## ]V @[iek^W_j[h[Y[le_h:Y_i_ediCWY^_d_ic[0 eVg;6MVjChj^kVci/# eVg:"bV^a|aÉVYgZhhZhj^kVciZ/######################################################################### ?Z_d^chbdcX]fjZYZg\aZbZci ?Zhdj]V^iZgZXZkd^gjcZ[VXijgZ 6gZidjgcZg|B6IwG>:A6<G>8DA: 7E.*".''))B6A6@D;;8:9:M 6WdccZbZcihjg>ciZgcZi EV^ZbZcihXjg^hhjglll#`^dhfjZ++#Xdb Entrepreneurs et collectivités Faucheuses débroussailleuses LES MACHINES PROFESSIONNELLES QUI VOUS RESSEMBLENT ! 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