récolte - Matériel Agricole

Transcription

récolte - Matériel Agricole
Techno
Motorisations hybrides
L’électrique
en phase avec
le thermique
N° 148 - NUMÉRO SPÉCIAL - ISSN 1267-7000 - 5,50 EUROS
L’hyper
récolte
Ils n’ont peur de rien !
TEST
Innovation
Holmer
Deutz-Fahr TTV 630
La variation
continue
à rude épreuve
L’histoire du
porteur qui voulait
devenir tracteur
KERAX : UN CAMION POUR LES ACCOTEMENTS
Extraordinaire
MT800C
Perfectionner ce qui approche la perfection est un défi.
Ce défi, Challenger l’a relevé et vous présente aujourd’hui ses nouveaux
tracteurs à chenilles Série C. C’est sans doute au sein du poste
de conduite que cette virtuosité de la perfection s’est exprimée le mieux
pour atteindre des sommets en matière de confort et de convivialité.
Challenger, simplement meilleur.
SERIOUS MACHINERY
Cat®, Caterpillar® and Challenger® sont des marques enregistrées par Caterpillar Inc. et sont utilisées sous licence par AGCO.
Notre site : www.challenger-ag.com | Nos produits dérivés : www.challengerstore.com
N° 148 - Numéro Spécial
INNOVATIONS
P. 4
Holmer : l’histoire du porteur
qui voulait devenir tracteur
P. 6
La productivité
dopée par l’informatique
P. 10
Ashland : le retour du scraper attelé
P. 12
Jean Villeton : Kerax revu et corrigé
P. 16
Silvator 2000 : la dévoreuse de stères
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
Jusqu’où iront-ils ?
Cette question des limites, nous nous la
posons au sein de notre rédaction chaque
fois que nous nous engageons dans une
nouvelle édition spéciale Équipement
Entreprise de Matériel Agricole.
Guidés par la simple ligne rédactionnelle
d’enquêter sur les machines les plus
performantes, celles garantissant la meilleure
qualité de travail et celles assurant la
meilleure rentabilité à leurs utilisateurs,
nous trouvons des engins dont le moindre
dépasse les 400 chevaux, nous dénichons
des monstres de technologie, nous faisons
ESSAI TRACTEUR
Deutz-Fahr TTV 630
La variation continue à rude épreuve
DOSSIER
P. 19
L’hyper-
p.28
récolte
p.29
Hugues du Breuil (Luzéal)
Un Cougar à l’épreuve
p.32
ETA Leherle
L’ensileuse exploite
tout son potentiel
p.34
Maurice Henry
Haute voltige en forêt
p.39
ETA Beccan
« 50 ha de maïs ensilé par
jour avec ma Big X 1000 »
p.42
Patrick Letouzey
« De la puissance,
forcément »
TECHNOLOGIE
P. 46
Motorisations hybrides
L’électrique en phase avec le thermique
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
face à des chantiers inédits.
Mais, nous croisons aussi des hommes n’éprouvant aucune peine à les
apprivoiser, toujours prêts à accueillir des évolutions encore plus complexes
et encore plus puissantes.
Les seules limites de ces machines viennent sans doute des gabarits et
des masses imposés par le code de la route ou les chemins creux de nos
campagnes. Mais, à l’intérieur de ces contraintes, l’imagination des utilisateurs
dialogue sans arrêt avec la créativité des constructeurs pour mettre au
point des systèmes plus efficaces, pour sans cesse réinventer les chantiers.
Les marges de progrès sont loin d’avoir été épuisées. C’est peut-être cela
qui est enthousiasmant dans les machines agricoles.
Bonne lecture !
Bernard Serpantié
Matériel Agricole est une revue éditée par
CIP - 8, rue Jules-César - 75012 Paris - www.comcip.com
Principaux associés :
D. BailIy, G. de Lagarde, Y. Mangart, L. Seconda
Commission paritaire : 0911 T 88530
Dépôt légal : 4e trimestre 2009
Directeur de publication : Guy de LAGARDE
ABONNEMENTS :
Tél. : 01 40 92 70 56 - Fax : 01 40 92 70 59
RÉDACTION :
Tél. : 01 53 33 82 33 - Fax : 01 53 33 82 21
Directeur délégué : Luc SECONDA
Rédacteur en chef : Bernard SERPANTIÉ
([email protected]),
Rédacteurs : David LAISNEY, Aurélien GROULT,
Matthieu SCHUBNEL, Olivier ROUQUETTE
Secrétaires de rédaction :
Jean-Baptiste CAPELLE, Audrey ZELLER
Création graphique : Éric TOUTOUS
PUBLICITÉ :
Tél. : 01 53 33 82 30 - Fax : 01 53 33 82 21
Christophe LECACHÉ ([email protected])
ADMINISTRATION :
Tél. : 01 53 33 82 20 - Fax : 01 53 33 82 21
Patricia LAVOIE
FABRICATION :
Dominique THÉNON
IMPRESSION :
BLG TOUL
ZI de la Croix-de-Metz, 54200 TOUL
Tél. : 03 83 65 20 50
Ce magazine comporte un encart
100 % Pur Tracteur
3
INNOVATION
Holmer
Plus puissant, plus long et plus confortable,
la deuxième version du Terra Variant,
fabriqué par l’allemand Holmer, s’apparente
plus à un tracteur qu’à un porte-outil. Il
conserve néanmoins son format atypique
et ses capacités hors normes.
L’histoire
du porteur
qui voulait devenir tracteur
Le tracteur Terra Variant affiche
un poids à vide de 17 tonnes.
Ici en
configuration
travail du sol
avec un
déchaumeur
Lemken de
12 mètres,
le tracteur
consomme entre
45 et 80 litres
par heure de
carburant.
Le réservoir
contient jusqu’à
830 litres.
Dans la cabine, l’opérateur trouve un levier
multifonction et un tableau de bord intégrant
un terminal avec écran couleur.
P
réparer, semer, épandre, enfouir, pulvériser ou
transborder, le tracteur Terra Variant d’Holmer sait tout faire ou presque. La tournée
de démonstration, organisée par le spécialiste
allemand des automotrices à betteraves, faisant
escale à Innov-Agri Grand Sud-Ouest, fut l’occasion de découvrir les configurations offertes
par son automoteur porte-outils de deuxième
génération. Après un premier lancement en
1996, l’engin a été retiré du marché en 2001. En
cause, le manque de capacité de sa transmission
hydrostatique et de son pont. Réintroduit en 2006,
le porte-outils adopte désormais une transmission full powershift d’origine Funk (18 vitesses
avant et 6 arrière) et un pont Omsi supportant
davantage de couple. Ce mastodonte, destiné aux
4
entrepreneurs, se démarque des autres tracteurs
de cette catégorie par ses quatre roues égales,
son empattement long et sa puissance moteur
dépassant 600 chevaux. Holmer propose désormais deux versions. L’une, baptisée Terra Variant
500, reçoit un bloc Mercedes de six cylindres
et 12,8 litres, développant 490 chevaux. L’autre,
nommée Terra Variant 600, adopte un moteur
V8 de 16 litres, du même fabricant, affichant
612 chevaux. Ce modèle figure comme le tracteur européen le plus puissant. Pour garantir
l’adhérence de l’automoteur, Holmer a demandé
au manufacturier israélien Alliance de développer
des pneumatiques spécifiques de 1050/50 R32.
Le constructeur propose également une monte
de 800/65 R32 ou 710/75 R34 si le jumelage
s’avère nécessaire. Le Terra Variant affiche
des mensurations impressionnantes : 10,25 m
de long, 3 m de large et 3,98 m de haut. Pour
faciliter les manœuvres malgré son gabarit, sa
direction dispose de trois modes : deux, quatre
roues directrices et marche en crabe. Cette
dernière fonction doit répartir au sol le poids de
l’ensemble et réduire ainsi le tassement. Parmi les
équipements notoires, l’engin reçoit, au niveau
du pont avant, un système antidévers et une
suspension. Celle-ci s’autorégule en fonction
de la charge. D’un poids à vide de 17 tonnes,
l’engin, équipé d’une cuve à lisier Zunhammer,
atteint 43 tonnes en charge. Au fur et à mesure
de la vidange de la tonne, l’amortissement mollit
pour maintenir le confort en cabine. Le circuit
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Le châssis du Terra
Variant s’articule via
un pivot. En mode
marche en crabe,
le tracteur répartit
son poids sur
davantage de surface
et diminue ainsi
le tassement du sol.
hydraulique, de type load sensing, débite jusqu’à
190 l/min. Il alimente le relevage électronique
arrière d’une capacité de 13 tonnes. Celui-ci, de
catégorie 4, adopte un amortisseur d’oscillations
pour réduire les à-coups sur la route. La prise
de force, de 1 000 tr/min, reste au catalogue des
options. A.G.
Avec une cuve
Zunhammer
de 21 000 litres
de capacité et
un déchaumeur
à disques Lemken
de huit mètres
de large, le Terra
Variant enfouit
jusqu’à 45 m3/h
de lisier.
Un salon
créé pour vous
Plus de 150 marques présentes
Les dernières nouveautés venant d’être
présentées à Agritechnica (Hanovre – Allemagne)
3 hectares d’espace extérieur
pour prendre en main certains matériels
Des conférences-débats gratuites
sur les problématiques qui vous concernent
La polyvalence au programme
Pour venir, il faut se préinscrire :
plus d’informations sur www.saloneta.com
Parc des Expositions de Laval (53)
Profield Events, Le Salon des ETA
36 boulevard HP Schneider - BP 66 - 71202 Le Creusot cedex
[email protected] / fax : 03 85 80 10 82
www.saloneta.com
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
5
En partenariat avec la Fédération Nationale EDT et son magazine
INNOVATION
ETA Guillon-Barbot
La productivité dopée
par l’informatique
Déjà pionnière avec
l’informatisation
de la facturation
dès 1986, l’ETA
bretonne GuillonBarbot récidive
en adoptant la
plate-forme logicielle
Farmer On Line.
Cet outil évolutif,
destiné à
l’organisation de
l’activité, simplifie
la planification
des tâches. Les
premiers effets de
ce changement se
font ressentir : gains
de productivité pour
l’entreprise
et bénéfices pour
le client.
L
e 1er mars 2006 a marqué un tournant pour l’ETA Guillon-Barbot.
Jérôme Guillon et Karine Moreau,
les enfants respectifs des deux responsables de cette entreprise de travaux
agricoles située à Vitré (Ille-et-Vilaine),
reprennent, à cette date, la totalité
des parts de la société. Leur volonté
d’améliorer les conditions de travail
les a poussés à construire, dès 2007,
un bâtiment neuf abritant l’atelier et les
locaux administratifs. Mais les jeunes
entrepreneurs ressentent également le
besoin d’un outil destiné à simplifier
l’organisation du travail. L’ETA dispose en effet d’une bonne centaine de
matériels et réalise plus de 25 types de
travaux différents grâce à 14 permanents (dont deux mécaniciens), deux
contrats de qualification et quatre à
huit saisonniers. Un vrai casse-tête
quotidien pour répartir hommes et
machines ! La société DC Digital
Système propose aux deux cogérants
de participer à la mise au point d’une
plate-forme logicielle dénommée
Farmer On Line, en collaboration
avec quelques entrepreneurs bretons.
En avril 2008, les premiers Pocket
Le développement du parc matériel de la société a imposé une nécessaire
simplification de l’organisation des journées.
6
Grâce à un code couleur, l’aspect des bons de commande
évolue selon leur état d’avancement : en attente, planifié,
sur le Pocket PC, en cours, terminé, clôturé ou synchronisé.
PC (ou PDA) équipent cinq salariés
chez Guillon- Barbot. Ces terminaux,
pourvus d’une capacité de transfert
de données par les réseaux de téléphonie mobile, assurent la réception
ou la transmission des informations
concernant les chantiers, entre le
champ et l’ordinateur du siège. Toutes
ces données sont stockées sur un
serveur distant. Des synchronisations
permettent de mettre à jour les tâches
de chaque chauffeur ou de les valider
après réalisation. Le programme,
hébergé par le concepteur, s’utilise
grâce à une connexion internet en
saisissant simplement un identifiant
et un mot de passe.
Dématérialisation
et géolocalisation
L’interface de Farmer On Line se
compose de plusieurs écrans principaux accessibles depuis les menus de la
page d’accueil. L’un d’entre eux répertorie les noms des agriculteurs clients
de l’ETA ainsi que leurs coordonnées
postales et bancaires. Un autre écran
affiche le planning des chauffeurs pour
la journée. Lorsqu’il est sollicité par
un agriculteur, l’entrepreneur saisit
les informations concernant le travail à réaliser. Il
sélectionne dans des menus
déroulants la nature du
chantier, la tarification correspondante, le nom du chauffeur affecté
à la tâche ainsi que le nom du client.
Une carte disponible sur la page de
planification permet de repérer le lieu
du chantier à la prise de commande.
Pour s’y rendre, les chauffeurs sont
renseignés au moyen d’une carte IGN
imprimée. L’entrepreneur pourrait
même souscrire un service de guidage
vers le chantier. Le bon de commande
est ensuite transmis au salarié sur son
Pocket PC. Il peut aussi entrer un bon
lui-même s’il prend une commande au
cours de ses déplacements. Celle-ci
rejoint alors les autres missions sur le
planning centralisé. Une fois vérifié
par l’un des cogérants, le bon renvoyé
par le chauffeur en fin de chantier est
transmis pour validation vers le logiciel de gestion commerciale Apisoft.
« Actuellement, il reste une certaine
proportion de bons papier dans notre
société car seuls dix de nos chauffeurs sont équipés de PDA, indique
Karine Moreau. Mais notre objectif
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
À l’ETA Guillon-Barbot, l’arrivée
de la solution informatique
Farmer On Line s’inscrit dans
une démarche d’amélioration
des conditions de travail voulue
par Jérôme Guillon et Karine
Moreau, les gérants.
Trois générations
d’entrepreneurs
« L’interface
simple sur le
Pocket PC facilite
la saisie par les
salariés », affirme
l’entrepreneur.
Disposant de 18 mois de recul sur cette solution informatique, les deux entrepreneurs ne regrettent pas
leur investissement. Une douzaine de sociétés a fait ce choix pour l’instant.
est de les éliminer à fin 2010 pour
réduire le risque de confusion lors
de la saisie. La dématérialisation des
bons me permet aussi de réaliser des
économies de temps significatives lors
de la facturation. »
Outre ces écrans principaux, Farmer
On Line dispose d’une page permettant la géolocalisation des employés
équipés de terminaux. « Je peux
visualiser, presque en temps réel
et sur une seule carte, la position
de chacun de mes chauffeurs. Je ne
m’en sers pas pour contrôler le travail de mes salariés mais bien pour
optimiser l’organisation et réduire le
nombre de coups de fils », apprécie
Jérôme Guillon. Cette fonctionnalité
sert notamment pour repérer le lieu
d’un ravitaillement en fioul ou d’une
crevaison. Elle permet aussi de donner
une information au client en évitant un
appel supplémentaire au conducteur.
Enfin, l’entrepreneur peut consulter
a posteriori les trajets journaliers de
chaque chauffeur et analyser ainsi la
pertinence du planning de travaux. Par
ailleurs, la visualisation des composantes du travail de chaque chauffeur
(déplacement, chantier, pause, panne,
nettoyage, révision ou entretien) procure une base d’analyse sur l’activité
mensuelle de chaque matériel.
Réduire le risque d’erreurs
La réussite d’une informatisation de
l’organisation semble surtout conditionnée par l’implication des chauffeurs. Ceux-ci doivent se contraindre
à bien renseigner les paramètres de
chacun de leurs chantiers. Hormis
les frais d’installation de 99 € HT,
l’utilisation de Farmer On Line exige
un abonnement mensuel. Le coût
augmente de manière dégressive avec
le nombre de chauffeurs à équiper, et
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
varie en fonction des options choisies.
L’offre de base s’élève à 110 € HT
pour cinq chauffeurs. Pour échanger des données à distance avec les
chauffeurs, l’entrepreneur souscrit
un forfait Data mensuel de 15 Mo,
d’un coût de 12 € HT par mois et
par PDA. « Nous ne sommes qu’au
début de l’utilisation de cet outil,
affirme Jérôme Guillon. Mais cette
base de données constitue une vraie
mine d’informations. Les avantages
d’une gestion informatisée résident
en premier lieu dans la traçabilité :
aucun bon de commande ne peut
être oublié car les tâches non traitées restent affichées sur l’écran de
planification. Par ailleurs, les risques
d’erreurs de facturation sont largement réduits », indiquent les deux
gérants. Les entrepreneurs visualisent
en quelques clics tous les travaux
passés, triés par agriculteur, par
activité ou par chauffeur. « À terme,
nos clients pourront consulter euxmêmes l’historique des prestations
réalisées, et accéder aux détails des
interventions depuis leur bureau »,
annonce Jérôme Guillon.
Malgré les fonctionnalités évoluées de
la plate-forme logicielle, il reconnaît
tenir encore un planning papier sur
un tableau d’affichage. « Il procure
une vue d’ensemble de l’organisation
de la journée de travail et incite les
chauffeurs à échanger des informations entre eux, le matin avant
le départ », indique l’entrepreneur.
Matthieu Schubnel
7
Publi-reportage
La famille
E
F
s
t
n
a
fi
i
r
b
u
l
s
e
d
s’agrandit !
Lancé en 2007, le lubrifiant FE (Fuel Economy) voit sa famille s’agrandir avec l’arrivée
d’un nouveau produit AGRITEC SYN FE 10W-30 pour les moteurs les plus récents
(Mercedes Benz : MB-Approval 228.5, Deutz : DQC III-05). Ce nouveau lubrifiant permet
à Elf de satisfaire l’intégralité du parc des moteurs des exploitations agricoles.
AGRITEC SYN FE 10W-30 bénéficie toujours des points
l’AGRITEC FE 15W- 30, dont celui de générer
forts de l’
une économie de carburant.
Éleveurs, viticulteurs, entrepreneurs témoignent
Des résultats mesurés
À sa sortie, le lubrifiant FE a fait l’objet de tests
avec le concours de la Chambre d’agriculture de
Poitou-Charentes. Plusieurs tracteurs ont réalisé
les mêmes travaux avec des huiles différentes
dont l’AGRITEC FE 15W- 30. Au final, les tracteurs utilisant le lubrifiant FE ont enregistré des
économies de 2,8 à 5,5 %. L’économie dépend
du taux de charge, mais aussi du tracteur utilisé.
Les modèles ont été contrôlés avec trois formules
de lubrifiants, à pleine charge au banc d’essai et
à charge partielle lors d’un parcours avec une
remorque. Le conducteur des essais a observé, en
montée, un meilleur comportement des tracteurs
lubrifiés en FE, permettant de gravir les pentes
avec un ou deux rapports powershift de mieux.
Durant les deux premières années de
commercialisation, les avis des clients n’ont
fait que confirmer les valeurs d’économie
en carburant du lubrifiant agricole FE.
En polyculture-élevage, Alain Ducloux
dans les Ardennes a mesuré 5 % d’économie lors des ensilages. Le tracteur à
poste inversé a été vidangé juste avant
la campagne de façon à bien mesurer la
différence de consommation. « Nous ne
sommes plus obligés de refaire le plein en
mi-journée pour ensiler jusqu’au soir »,
souligne l’agriculteur.
Autres productions, autres avis convergents.
Alain Ducloux éleveur et céréalier
Dans le Var, la famille Decomis annonce
à Saint-Juvin (Ardennes).
une réduction de 750 litres de gazole par
an sur l’ensemble de la consommation des cinq tracteurs et des engins de
récolte. Vignerons, maraîchers et céréaliers, les agriculteurs sont attentifs à
tous les postes de charge et particulièrement, à celui du carburant qui représente
15 000 litres par an. Également dans le Var, l’entrepreneur de travaux agricoles
Berti à Pierrefeu effectue des gros travaux comme du défonçage de sol pour
l’implantation de nouvelles vignes. Dans ces conditions, le tracteur tourne à
plein régime et la consommation s’ensuit. Ces entrepreneurs utilisent donc
toutes les solutions possibles pour réduire la note de gazole. Et la technologie
FE en fait partie ! Une vidange effectuée avec un produit de la gamme fuel
economy agriculture occasionne un faible surcoût de quelques euros, lequel
est rapidement compensé par les économies générées puisqu'elles peuvent
atteindre plusieurs centaines de litres de carburant.
Protection de l’environnement
« 1,6 tonne de CO
2 en moins, rejetée dans l’atmosphère
par tracteur et par an.*
«
* Valeur maximale pour un tracteur 155 CV, 500 heures/an, 50/50 route/champs.
AGRITEC
FE 15W-30
Lubrifiant hautes performances
pour moteurs de machines
agricoles, fonctionnant dans toutes
conditions et en toutes saisons.
AGRITEC FE 15W-30 est
parfaitement adapté à la
lubrification des moteurs à faibles
émissions (normes européennes
Phase I, II ou IIIa)
• Grande stabilité de la viscosité
en service
• Excellente résistance à l’oxydation
NOUV
PERFORMANCES
Classifications
ACEA : E7/E5
API : CI-4/SL
Homologations constructeurs
MERCEDES-BENZ : MB-Approval 228.3
CUMMINS : CES 20078 (20077)
DEUTZ : DQC II-05
Conforme à
CATERPILLAR : ECF-2
• Fluidité à froid facilitant les
démarrages
Convient à tout type de moteurs
EAU
AGRITEC SYN FE 10W-30
Lubrifiant semi-synthétique très hautes
performances pour les moteurs de
machines agricoles fonctionnant dans
les conditions les plus sévères, en toutes
saisons.
AGRITEC SYN FE 10W-30 est
parfaitement adapté à la lubrification
des moteurs à faibles émissions
(normes européennes Phase I, II ou IIIa).
• Excellente stabilité de la viscosité
en service
• Protection exceptionnelle contre l’usure
• Hauts niveaux de détergence
et dispersivité
• Démarrages par très basses
températures facilités
PERFORMANCES
Classifications
ACEA : E4/E5/E7
Homologations constructeurs
MERCEDES-BENZ : MB-Approval 228.5
DEUTZ : DQC III-05
Convient aux moteurs agricoles
de technologies récentes.
Des années de recherche et de tests
Les lubrifiants ont une double fonction,
physique et chimique. Ils assurent
le bon déplacement des différents
pièces mécaniques les unes contre les
autres, en évitant l'usure prématurée.
Le paramètre à prendre en compte est
la viscosité que l’on définit à froid et
à chaud, puisqu’elle évolue avec la
température. Le choix d’un lubrifiant
ou à défaut sa mise au point, commence donc par détecter les points
mécaniques sensibles, les pièces les
plus à même de s'user. Une viscosité
minimale est nécessaire pour éviter
toute usure excessive et assurer une
bonne longévité au mécanisme. Mais
une huile visqueuse est plus difficile
à mettre en mouvement et engendre
donc une consommation d’énergie
plus importante. On comprend donc
l’intérêt d’avoir une huile la plus fluide
possible. Fluidité pour optimiser les
performances du moteur et viscosité
pour éviter toute casse mécanique.
D’un point de vue chimique, les
huiles de base ont des propriétés
spécifiques, ce qui nécessite l’ajout
d’additifs (antioxydants, anticorrosion,
anti-usure, antirouille, antimousse,
etc.). C’est un véritable cocktail d’additifs que les fabricants préparent à
hauteur d’environ 15 % du produit
final. Ce mélange constitue l’un des
savoir-faire des fabricants, sachant
que les molécules de chaque additif
et de l’huile interagissent entre elles
et peuvent bouleverser les propriétés
finales. Par ses recherches, ses test et
essais, Elf a finalement trouvé avec le
lubrifiant FE le juste équilibre pour
préserver et améliorer les qualités
du lubrifiant tout en contribuant à
réduire la consommation des engins
qui l’utilisent.
INNOVATION
Ashland
L’utilisation d’un scraper attelé
à un tracteur de forte puissance
est répandue en Amérique du Nord.
En France, elle pourrait se développer
dans des chantiers de taille moyenne.
FICHE TECHNIQUE
Modèle
860 TSE
1020 TSE
1200 TSE
Capacité en dôme (m3)
8,6
10,2
11,9
Largeur de coupe (cm)
248
248
276
Profondeur de coupe (cm)
20,3
20,3
20,3
Hauteur d’épandage maxi (cm)
38
38
42
Ouverture de la porte (cm)
142
142
157
Largeur hors tout (cm)
286
286
305
Longueur hors tout (cm)
823
823
927
5 851
6 123
8 754
Le retour
du scraper attelé
Poids (kg)
Le scraper attelé Ashland, désormais importé en France par l’entreprise sarthoise DGC fondée
par Daniel Guy, pourrait bien élargir les possibilités d’utilisation des tracteurs agricoles sur les chantiers
de travaux publics. Cet ancien responsable financier d’un grand groupe de travaux publics estime, en
effet, que ce type d’applications pourrait s’avérer particulièrement rentable.
L
es scrapers attelés sont inconnus en France.
Pourtant ils n’ont jamais cessé d’être utilisés
en Amérique du Nord où les tracteurs de forte
puissance ne manquent pas. Lorsque, dans notre
pays, les entrepreneurs de travaux publics ont
besoin de déplacer de grands volumes de terre
pour, par exemple, ouvrir une route, préparer
l’implantation d’un grand bâtiment ou aménager une vigne, ils ont le choix entre différentes
solutions. Pour les chantiers de taille moyenne,
ils retiennent l’option la plus courante : le trio
pelleteuse, tombereau et bulldozer. Lorsqu’ils
tracent une autoroute ou une nouvelle voie de
TGV, ils préfèrent recourir à l’extrême productivité de norias de scrapers automoteurs. Sur ces
grands chantiers, les chefs de travaux parlent
d’une organisation en échelons, c’est-à-dire d’une
équipe de cinq scrapers et d’un bulldozer. À
10
tour de rôle, chacune de ces énormes machines
articulées charge leur benne en décapant une
dizaine de centimètres de sol. Ensuite, elles
rejoignent le plus rapidement possible un lieu de
déchargement où elles déposent, en épaisseurs
régulières, les matériaux. Mais, comme ces engins
ne disposent, en général, que d’un seul essieu
moteur placé à l’avant, leur capacité de traction
est limitée. Aussi, elles doivent obligatoirement
se faire pousser par un bulldozer pour permettre
à la terre de monter dans la benne. À la longue,
cette opération peut s’avérer éprouvante pour
le dos du chauffeur de scraper.
Une logistique simplifiée
Certes, l’utilisation d’un matériel attelé à un
tracteur agricole ne saurait rivaliser en termes
de débit de chantier avec des machines automo-
trices. Mais, cette solution ouvre la possibilité
à une personne seule de réaliser l’ensemble
des opérations de décapage, de transport et de
dépose des matériaux sur un chantier de taille
modeste. D’une part, la capacité de traction
d’un tel ensemble permet d’assurer seul le remplissage de la benne, d’autre part, la vitesse de
déplacement du tracteur offre des capacités de
rendement appréciables. En outre, la compacité
de l’outil autorise son déplacement sur route
sans avoir besoin de mobiliser un porte-char
ou d’organiser un convoi exceptionnel. Enfin,
lorsque les opérations de décapage sont terminées, le tracteur peut, soit rester sur le chantier
pour rouler des bennes TP, pulvériser de l’eau
ou épandre de la chaux, soit repartir assurer
des travaux agricoles.
Grâce à la connaissance des aspects financiers
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
1- Au chargement,
deux puissants vérins
descendent la benne
pour que la robuste
lame placée à l’avant
découpe le sol à une
profondeur allant
jusqu’à 20,3 cm.
2- Une fois pleine,
la benne est relevée
pour assurer le
transport
1
3- Avec l’expérience,
le chauffeur ne
se retourne plus
pour surveiller le
chargement, il le gère
en écoutant le moteur.
Il relève la lame
lorsqu’il entend le
régime s’effondrer.
Comment ça marche ?
4- Sur la zone
d’épandage, deux
vérins latéraux
escamotent la porte
frontale. Un fond
poussant se met en
marche pour éjecter la
matière. Le maintien
à hauteur constante
de la benne assure un
premier nivellement.
2
L’attelage du scraper, par un axe horizontal,
est très particulier. L’articulation déportée
sur une trentaine de centimètres donne
à l’ensemble une très grande maniabilité
des chantiers de TP, Daniel Guy, le créateur de
l’entreprise DGC Distribution, est persuadé du
bien fondé de ces outils. Il a donc sélectionné
Ashland, fabricant de scrapers attelés depuis 1953.
La firme américaine se présente comme l’un
des grands spécialistes de ce type de matériels
dans son pays, elle est le troisième constructeur
après Reynolds et John Deere.
Pour conquérir le marché français, Daniel Guy a
demandé à son partenaire de lui développer des
modèles conformes aux normes européennes et
d’une largeur limitée à 2,86 mètres. Ils peuvent
circuler sur route sans nécessiter l’organisation
d’un convoi exceptionnel. Après leur lancement
sur le salon Intermat, il a démarré une tournée
de présentation auprès d’entrepreneurs et de
concessionnaires de tracteurs agricoles.
BERNARD SERPANTIÉ
3
L’affrontement
scraper contre pelleteuse
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
4
11
INNOVATION
Jean Villeton
ériels de
liste des mat
ia
éc
sp
r
Kerax revu
eu
Construct
propose un
on
et
ill
V
camion de
t, Jean
si modifié, le
déneigemen
in
A
s.
.
in
so
ar ses
du commun
et corrigé p
alence hors
yv
ol
p
e
n
u
uiert
Renault acq
Deux Kérax au pied du Mont-Blanc
L’entreprise Jean Villeton est spécialisée dans la fabrication
d’engins de déneigement. Elle en assure l’adaptation sur les engins
agricoles et routiers.
12
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Kerax
revu et corrigé
L
orsqu’il sort des chaînes de montage de l’usine
Renault Trucks de Bourg-en-Bresse, le Kerax
4x4 est un camion à peu près comme les autres.
Un châssis, deux essieux, un moteur de 450 chevaux et une boîte de vitesses mécanique, il a tout
ce qu’il faut pour faire un bon engin de chantier,
pas plus, pas moins. Pourtant, il suffit que le poidslourd fasse un petit tour chez Jean Villeton et le
voilà qui peut faucher, balayer, déneiger ou encore
saler. Le camion s’est transformé, entre les mains
expertes de ce constructeur isérois spécialiste
du déneigement, en un porte-outils adapté aux
travaux de toutes saisons.
Deux modes d’avancement
Bien sûr, la métamorphose du Kerax, contrairement à celle de la citrouille devenue carrosse,
demande un peu plus qu’un simple coup de baguette
magique. Pas mal de composants supplémentaires
et plus de 350 heures de travail sont nécessaires.
Ces chiffres, comme le prix final de l’engin, sont
d’ailleurs variables. Les ateliers Villeton adaptent
et modifient, en effet, le Kerax en fonction des
besoins de l’utilisateur. De multiples configurations
et finitions sur mesure sont ainsi envisageables.
Quoi qu’il en soit, la transformation commence
toujours par le montage d’une cascade de pompes
hydrauliques sur la prise arrière du bloc six
cylindres. L’une de ces pompes va entraîner un
moteur hydrostatique greffé sur la transmission
du camion. Grâce à cette adaptation, le chauffeur
du Kerax va pouvoir choisir entre deux modes
d’avancement : un mode routier mécanique classique,
utilisant le montage d’origine Renault, et un mode
hydraulique dédié, par exemple, aux chantiers de
fauche ou de déneigement lourd. Dans le premier
cas, le véhicule progressera de 0 à 90 km/h au fil
des 16 rapports de la boîte de vitesses tandis que,
dans le second, il évoluera de manière continue
de 0 à 15 km/h en bénéficiant de la souplesse de
l’hydrostatique et de son régulateur automatique.
Ce dernier s’assure en effet que l’outil reçoit, en
permanence, le débit d’huile nécessaire à son bon
fonctionnement. Lorsque la neige à fraiser est
plus dure ou la végétation à faucher plus dense,
il ralentit le camion et redistribue la puissance
hydraulique de manière à privilégier l’accessoire et
la qualité du travail accompli. Un automatisme qui
simplifie la tâche du chauffeur tout en optimisant
la consommation de carburant.
Faucheuse sous glissière, brosse de voirie, lame ou fraise à neige à
l’avant, faucheuse à bras, cuve de salage ou encore simple benne à
l’arrière… l’utilisateur à l’embarras du choix.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Lorsque l’avancement
hydraulique est sélectionné,
des vérins bloquent les
ressorts de la suspension.
Le camion se rigidifie de
manière à supporter les forces
exercées par l’épareuse.
Le mode hydrostatique est également assorti d’un
blocage systématique de la suspension. Dès qu’il
est enclenché, des vérins viennent verrouiller
le débattement des ressorts à lames. Les ponts
du camion se rigidifient alors, contrant ainsi les
forces en bras de levier imposées par la faucheuse
débroussailleuse. Dans cette configuration, le
Kerax n’a donc plus grand-chose du camion
routier, c’est un véritable porte-outils adapté aux
chantiers les plus exigeants auquel on a affaire.
Pourtant, revenez au mode mécanique et il s’en
retourne sans attendre à 90 km/h sur les routes.
Le Kerax de Jean Villeton est autant un camion
qu’un porte-outils.
Rigidification automatique
Le passage du mode hydraulique au mode mécanique se fait en cabine, à l’aide d’un simple
sélecteur électrique placé sur une console de
commande rapportée. Utilisant la technologie
bus CAN, ce pupitre contrôle par ailleurs l’ensemble des fonctions développées par la cascade
Quatre vérins hydrauliques
soulèvent le faux-châssis de l’outil monté
à l’arrière de manière à faciliter et à
accélérer son déchargement.
13
INNOVATION
Jean Villeton
Des équipements à la carte
La société Jean Villeton transforme le Kerax en
fonction des besoins de ses clients et de l’utilisation
qu’ils en feront. À chaque fois, c’est donc un camion
différent qui sort de l’usine de Saint-André-le-Gaz
(Isère). De nombreux équipements peuvent ainsi venir
se greffer autour de l’avancement hydrostatique,
concept central commun à tous les Kerax revisités.
de pompes hydrostatiques montées
sur la prise arrière moteur. Avec son joystick, il commande ainsi intégralement les
outils attelés à l’avant (fraise, lame, brosse,
faucheuse contourneuse) et la plupart des
fonctions des accessoires montés à l’arrière.
Ces derniers s’arriment et se libèrent en outre
aisément grâce au système d’attelage Twist
Lock et à quatre vérins de dépose. Une fois le
faux-châssis de la benne, de l’épareuse ou de
la saleuse désolidarisé du camion, les vérins
le soulèvent et le chauffeur n’a alors plus
qu’à reculer pour jucher l’outil sur ses béquilles.
L’opération ne demande que quelques
minutes. Polyvalence, simplicité et rapidité,
avec son Kerax, Jean Villeton applique à
l’entretien routier le principe du couteau
suisse. Jérémie Guicheney
L’hydraulique auxiliaire : Sans compter
celle dédiée à l’avancement du camion, l’ensemble
des pompes hydrauliques adaptées sur la prise
arrière moteur développe 240 chevaux de
puissance. De quoi multiplier les applications et
monter des accessoires gourmands, à l’avant
comme à l’arrière. Faucheuse à bras, faucheuse
sous glissière, cuve de salage, brosse de voirie, lame
à neige, fraise à neige ou encore une simple benne…
L’utilisateur à l’embarras du choix. Jean Villeton
adapte donc les types d’attelages et les gabarits des
coupleurs en fonction des futures utilisations.
Le chauffeur a le
choix entre un mode
d’avancement mécanique,
pour les trajets routiers
et les travaux rapides
comme le salage, et un
mode hydraulique adapté,
entre autres,
aux chantiers de fauche.
Les caméras : Afin d’assurer un maximum
de sécurité et de précision de travail, Jean
Villeton propose un système de contrôle vidéo
composé d’un écran monté en cabine et d’une ou
plusieurs caméras. Fixes ou déplaçables, elles
couvrent les nombreux angles morts
induits par l’architecture des outils,
que ce soit à l’arrière de l’engin ou
sur ses flancs.
La console bus CAN
centrale regroupe
les commandes des
différentes fonctions
hydrauliques du Kerax
modifié.
La portière vitrée : Qu’il
soit doté d’une conduite à gauche
ou à droite, le Kerax s’équipe, à la
demande du client, d’une portière
vitrée blindée. Celle-ci ouvre non
seulement l’angle de contrôle du
chauffeur mais peut également
intégrer un boîtier de branchement
électrique sur lequel viennent se fixer
les leviers de commande des outils.
14
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
DÉBROUSSAILLEURS
FORESTIERS
www.kirpy.com
BROYEURS
DE PIERRES
Robustes et performants
Andaineurs et Ramasseuse de pierres
BP Pronto
n°2 47390
Layrac-France
Tél. : 05.53.87.00.02/courriel
: [email protected]
Pub
6 AS
212 x 136 -5/05/09
11:41 Page 1
26140 Andancette
Tél. : 04.75.03.12.43
Kirpy_MAT129.indd 1
6/05/08 14:34:17
+ Vite
Semis sur labour,
préparation, direct,
de 10 à 20 km/h.
+ Simple
Aucun graisseur
sur les disques.
+ Sûr
Le meilleur
placement de graines
à vitesse élevée.
Pronto 6 AS
Le semoir multi-talent, spécial ETA, avec trois outils possible :
rampe de semis céréales TurboDisc, rampe de semis monograine Maïstro et StripTill Focus. Trémie de grande capacité
pour la semence et/ou l’engrais.
Ferme de la Lucine – 52120 Chateauvillain
Tél. : 03 25 02 79 80 - www.horsch.com
15_MAT148.indd 1
HORSCH
L’agriculture par passion
5/11/09 14:29:10
INNOVATION
Albach Silvator 2000
L’automotrice broyeuse déchiqueteuse de
la firme allemande Albach est animée par
un moteur V8 de 612 chevaux.
La dévoreuse de stères
Avec l’automotrice Silvator 2000, la production de plaquettes de bois prend une
autre dimension. Ce mastodonte de 612 chevaux avale, en effet, des troncs
proches d’un mètre de diamètre et engloutit près de 150 stères par heure.
La Silvator 2000 accepte des troncs
jusqu’à un diamètre de 97 cm.
La taille des plaquettes est définie par
une grille d’affinage enveloppant le rotor.
La grue est capable de lever une charge d’une tonne à 10 mètres.
L
Le rotor d’1,10 mètre de diamètre est
muni de douze couteaux.
Le siège
monté sur
tourelle
permet au
chauffeur
de toujours
garder
une bonne
visibilité
sur le
chantier.
16
es stères de bois n’ont qu’à bien se tenir, car
ils sont désormais dans l’œil de l’impressionnante Silvator 2000. Rien ne semble pouvoir
arrêter cette automotrice broyeuse déchiqueteuse,
tellement elle affiche un appétit d’ogre. Grâce à
son moteur V8 de 612 chevaux, elle avale en effet
des troncs jusqu’à 97 cm de diamètre et traite près
de 150 stères par heure, soit plus de 200 MAP
(m3 apparent de plaquettes). Conçu par la société
allemande Albach et importé dans l’Hexagone
par Ropa-France, ce mastodonte est entièrement
autonome. Il se déplace sur la route à 40 km/h.
Sur le chantier, la grue d’approvisionnement,
greffée à l’avant droit de l’automoteur, peut
saisir une charge d’une tonne jusqu’à 10 mètres.
L’alimentation du système de hachage est réalisée par un tapis d’amenée horizontal. Deux
rouleaux verticaux happent le bois disposé en
vrac sur le convoyeur. Un second tapis vertical
guide et rappuie le matelas de produits pour un
déchiquetage efficace. Le rotor, d’un diamètre
d’1,10 mètre, tourne à 500 tr/min et dispose
de 12 couteaux. Il est en partie enveloppé par
une grille définissant la taille des plaquettes.
Pendant le broyage, la Silvator 2000 projette le
broyat vers l’avant ou vers l’arrière grâce à sa
grande goulotte orientable. Comme elle reste
mobile au travail, elle s’utilise donc facilement
sur des chantiers itinérants en bord de route.
Adaptée aux chantiers mobiles
Le mastodonte se maîtrise intégralement depuis
la cabine à l’aide de deux joysticks commandant
12 fonctions chacun. Installé à un poste de
conduite à l’ergonomie particulièrement étudiée,
le chauffeur travaille en toute sécurité. Les vitres
en verre blindé spécial application forestière le
protègent des projections. Le siège monté sur
tourelle procure une visibilité optimale sur les
mouvements. Un ordinateur de bord polyvalent
surveille de nombreux paramètres, tels que les
consommations moyennes et instantanées et
les régimes de rotation des différents organes.
Enfin, 32 phares de travail procurent un éclairage puissant pour travailler durant les longues
soirées d’hiver. Marie-Noëlle Charles
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
FICHE TECHNIQUE SILVATOR 2000
Moteur
V8 Mercedes
612 ch
Longueur
9,70 m
Largeur
3m
Hauteur
3,70 m
Vitesse maximale sur route
Monte pneumatique
40 km/h
710/75 R34
Les plaquettes en promotion
Dans les Landes, la production de plaquettes de bois
peut représenter une source de revenu intéressante pour
les agriculteurs. Afin de trouver des débouchés, la Cuma
départementale a organisé une démonstration avec l’automotrice
broyeuse déchiqueteuse Silvator 2000.
chauffage n’est pas la seule source de valoLpluserisation
du bois déchiqueté. Avec un hachage
fin, il serait également possible de fournir
d’autres produits comme du paillage en souscouche pour les litières, du bois raméal fragmenté
(BRF) valorisé en amendement organique, des
granulés de chaudière, du prêt à composter, voire
du combustible pour alimenter les séchoirs à maïs.
Toutes ces solutions ouvrent de nouvelles pistes
de revenu aux agriculteurs. Le bois transformé
pourrait être, pour une partie, autoconsommé
sur les exploitations et, pour le reste, vendu
non seulement aux collectivités équipées de
chaufferie, mais aussi aux particuliers. « En
Pour un volume annuel à traiter d’environ
50 000 tonnes, le coût de la prestation à
l’automotrice pourrait s’élever à 3 €/m3 (frais
de fonctionnement inclus). L’investissement,
quant à lui, s’élève à près de 500 000 € HT.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
La maîtrise parfaite de la finesse
de déchiquetage pourrait ouvrir de nouvelles
pistes de valorisation du bois.
montrant les capacités et les possibilités de
déchiquetage de l’automotrice Silvator 2000,
nous cherchons de nouveaux débouchés pour
les exploitants touchés par la tempête Klaus de
janvier », explique Mathieu Lalanne, animateur
machinisme de la Cuma départementale des
Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Les chantiers épars qu’il faudrait évacuer rapidement,
ne sont en effet pas toujours prioritaires pour
le ramassage, au regard des milliers d’autres
mètres cubes de bois actuellement par terre.
Selon les récentes estimations, ce gisement
pourrait atteindre cinq millions de tonnes de
plaquettes sur douze années.
17
VOTRE SPECIALISTE DES BROYEURS.
Le bon modèle pour toutes vos exigences
La gamme la plus vaste,
de 1 à 6 mètres,
Espaces verts et jardins
Vignobles, vergers,
champs ouverts,
Rebords des routes,
fossés,
Entretien forestier,
set-aside
BERTI Macchine Agricole S.p.A.
37042 Caldiero (Verona) - Italy
Tel. +39 045 6139711
Fax +39 045 6150251 • [email protected] www.bertima.it
BERTI Inserzione 102x66-FR.indd 1
7-02-2008 11:33:13
X-Press et ST Barre combinés pour une préparation de sol en un seul passage
L’outil lourd avec les disques indépendants
et orientables, montés sur lames de ressort.
La barre décompactrice munie de dents non-stop
pouvant travailler jusqu’à 25cm de profondeur.
Disponible de 2,50m à 4m en tiré ou en poussé.
Disponible en porté de 2,50m à 4m et en semi-porté de 4m à 10m.
27110 LE NEUBOURG Tél. 02 32 35 16 33
www.bonnel-sa.com
www.simba.co.uk
18_MAT148.indd 1
5/11/09 15:55:52
TEST
Deutz-Fahr TTV 630
La variation continue
à rude épreuve
Derrière le Deutz-Fahr TTV 630 que nous avons testé en juillet, dans les DeuxSèvres, plusieurs matériels ont été attelés pour que les essayeurs, Daniel Touzeau
et Claude Noël, puissent formuler un avis sur ce tracteur de 200 chevaux.
Au champ, une presse haute densité Vicon a permis de tester le tracteur à la prise
de force. En traction, un cover-crop Grégoire Besson de 52 disques l’a occupé.
Au transport enfin, le TTV 630 a tiré la nouvelle benne Gyrax remplie de grain.
I
l en impose, le Deutz ! La monte
avant (540/65 R34) lui apporte
une allure de conquérant et l’importance du capot moteur le rend
trapu, donnant l’impression que la
cabine est un peu tassée sur ellemême. Pourtant, pour accéder à cette
dernière, pas moins de cinq marches
sont à gravir. Sécurisé, cet accès est
pourtant fatiguant, surtout lorsqu’il
doit être effectué plusieurs fois pour
atteler un outil ! Est-ce la raison pour
laquelle le constructeur a prévu une
caméra à l’arrière du tracteur ? Avec
projection de l’image sur le moniteur,
cette caméra peut en effet aider
pour l’attelage des outils. Lors de
l’accrochage de la remorque, Daniel
Touzeau, l’un des essayeurs, ne voit
absolument pas le piton d’attelage.
Il recule sur les indications de ses
collègues. Une fois le tracteur en
bonne position, juste en dessous de
l’anneau de la remorque, la béquille
est remontée et le tracteur s’écrase
lentement sous le poids de la benne.
Les pneus arrière, des 650/65 R 42,
sont pourtant gonflés à 1,4 bar. Mais
les 22 tonnes de blé contenues dans la
nouvelle Gyrax BMXL 200 appuient
bien sur le tracteur !
Sur route,
pas de surpuissance
quand il en a le plus besoin
Sans entrer dans les différentes fonctions de programmation, Daniel
Touzeau arrive à atteler et se sent
prêt à parcourir les 16,9 kilomètres
du parcours rayonnant autour de
la commune de La-Mothe-SaintHéray, dans les Deux-Sèvres. Pas
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
trop habitué à conduire un tracteur
de 200 chevaux et ne connaissant
pas les produits Deutz-Fahr, Daniel
Touzeau a choisi de circuler en mode
Auto, avec une gestion de l’allure à
la pédale d’accélérateur. Dans cette
configuration, le régime moteur se
gère automatiquement dans le but
d’optimiser la consommation. « Ça
flotte un peu, indique le conducteur
dès le démarrage. Est-ce que les
pneus sont assez gonflés ? » À la
première intersection, il trouve que
la flèche de la benne est un peu trop
courte ! Juste après ce premier virage,
le convoi attaque une montée. À
15 km/h en bas de la côte, le tracteur
ne bénéficie malheureusement pas de
la surpuissance… Dommage ! Malgré
tout, il récupère progressivement des
tours et termine la montée à 23 km/h.
Vu sa garde au sol, le TTV 630
est prédisposé au pressage.
Le tracteur s’en est très bien
sorti en régime de prise de force
économique.
Heureusement, une descente donne
au tracteur l’occasion de respirer un
peu et de revenir à l’allure normale de
transport dans une plage de régimes
comprise entre 1 900 à 2 000 tr/min.
À l’issue de cette portion, une nouvelle
montée occupe le tracteur. Après une
boucle, la pente reprend quelques
degrés ce qui a pour effet de casser
le rythme. L’allure baisse à 17 km/h,
alors que le régime reste autour de
1 800 tr/min. Compte tenu de la
difficulté et avec la charge à tirer,
le conducteur, qui connaît bien la
région, reste assez admiratif. Sur la
suite du parcours, il teste le freinage,
qu’il juge efficace. Découvrant la
marque, il est aussi impressionné par
la luminosité en cabine. « Au niveau
des couleurs, je ne connais pas le
code, glisse-t-il au passage, alors
19
ESSAI
TEST
Le frein-moteur
Un attelage facilité grâce
aux stabilisateurs automatiques.
cela ne m’est pas vraiment
utile. Le constructeur devrait mieux
guider le chauffeur dans la cabine
avec des indications précises. »
Parcours :
80 litres aux 100 kilomètres
De retour au point de départ, le bidon
de carburant est pesé et révèle une
consommation de 15,77 litres pour
parcourir les 16,9 km du circuit.
Une fois le bidon à nouveau rempli,
Claude Noël prend la place de Daniel
Touzeau pour effectuer à son tour le
test au transport. Il règle également
la transmission en mode Auto et
positionne le potentiomètre Eco/
Power à mi-course, entre les régimes
de 1 000 et 2 050 tr/min. Dans la
première montée, le tracteur démarre
à 15 km/h et termine à 20 km/h. Le
convoi de 40 tonnes poursuit son
trajet entre 1 600 et 1 900 tr/min,
selon les difficultés rencontrées.
Dans la grande montée, l’allure
tombe par exemple à 17 km/h, ce
qui n’inquiète pas le conducteur qui
20
Afin de vérifier la capacité de retenue du tracteur avec une charge qui le pousse, un jalon a été
disposé tous les 100 mètres dans une descente. Après avoir calé l’allure à 25 km/h au premier
jalon, le conducteur a lâché l’accélérateur afin de mesurer le frein-moteur. Le régime monte assez
vite à 2 300 tr/min et y reste. L’allure s’accélère en moyenne de 5 km/h tous les 100 mètres. Ce
constat rappelle, si besoin, combien les freins doivent être efficaces pour ralentir un tel convoi.
pratique une conduite douce avec
anticipation. Claude Noël apprécie
le confort apporté par la suspension
du pont avant. Connaissant la cabine
de l’Agrotron, il ne ressent pas le
même besoin d’information que
Daniel Touzeau. Pour lui, le TTV
630 bénéficie d’un frein moteur
supérieur à celui d’un tracteur à
transmission powershift (voir encadré). De retour à la coopérative après
35 minutes de trajet, le bidon révèle
une consommation de 13,36 litres,
soit de 15 % inférieure à celle du
circuit précédent. Afin de vérifier
cet écart, un troisième parcours est
effectué par un troisième conducteur.
En 32 minutes, ce dernier boucle le
circuit avec une consommation de
13,13 litres.
Vite, ça presse !
La solution, pour bénéficier de la
surpuissance à vitesse faible, consiste
à utiliser le tracteur à la prise de
La traction a été appréciée au déchaumage avec un cover-crop de 52 disques.
force. La presse haute densité Vicon
LB1290 convient parfaitement pour
ce test. Après un attelage facilité
par la présence de stabilisateurs
automatiques, Loïc Massuyau, inspecteur technique Vicon, effectue le
branchement du boîtier qui prend
sa source directement à la batterie
du tracteur. La confection des premières balles lui appartient, avec le
bon passage des ficelles et toutes les
manipulations nécessaires lors de la
mise en route d’une telle machine.
Après ces réglages préliminaires,
Claude Noël reprend le volant du
tracteur pour chevaucher les andains
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Les essayeurs
Claude Noël (à gauche)
et Daniel Touzeau (à droite)
Le Deutz-Fahr TTV 630
se conduit avec ou sans
programmation. Les essayeurs
ont apprécié l’ergonomie du
nouveau moniteur.
Daniel Touzeau regrette surtout
le manque d’indication en
cabine alors que Claude Noël
apprécierait une commande
de réglage du relevage sur
l’accoudoir.
Le parcours de l’essai
Coopérative (84 m)
Les Essarts (86 m)
Bois Guérin (165 m)
1 km
2,3 km
La Grande Plaine (179 m)
7,9 km
5,7 km
Distance parcourue : 16,9 km
de paille. Du fait de sa bonne garde
au sol, le tracteur passe allègrement
au-dessus des andains. Le conducteur apprécie de pouvoir vérifier
l’alimentation au pick-up sur l’écran
du moniteur. Une petite caméra
disposée sur l’aile du tracteur filme
cette partie de la machine et renvoie
l’image à l’écran. « À cette vitesse,
on ne peut guère se retourner sans
prendre le risque de quitter de l’andain », commente l’agriculteur. Au
régime de 1 000 tr/min à la prise
de force, le tracteur avance en effet
à 13,3 km/h, alors que son moteur
tourne à 1 900 tr/min.
Après le pressage de plusieurs balles,
Claude Noël laisse le volant à Daniel
Touzeau. « On sent bien les coups de
piston ! », indique l’essayeur habitué
au pressage en balles rondes. Sur le
plan du confort, il apprécie la climatisation en cette fin juillet ainsi
que l’insonorisation de la cabine.
Grâce à l’option économique de
1 000 tr/min, l’agriculteur a baissé
le rythme du moteur à 1 650 tr/min.
L’allure est légèrement supérieure,
14,7 km/h, et le tracteur ne s’en porte
pas plus mal. Sur le plan du confort,
l’avis des conducteurs est positif par
rapport à celui des passagers !
Déchaumage
en 6 mètres de largeur
La dernière épreuve de l’essai de
l’Agrotron TTV 630 s’effectue avec un
cover-crop de 52 disques. Tout neuf,
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
l’appareil de l’exploitation Grosset,
près de Niort, correspond tout à fait à
la puissance du tracteur. Lors de l’attelage, Daniel Touzeau exprime le regret
de voir les distributeurs un peu trop
près les uns des autres. Avec ses trains
en forme de X, l’appareil travaille sur
une largeur proche de 6 mètres. La
parcelle possède en son extrémité
un dénivelé permettant de mesurer
la capacité du tracteur. Sur le plat,
l’ensemble évolue jusqu’à 16 km/h,
mais cette vitesse est jugée un peu
trop élevée pour le travail souhaité.
Daniel Touzeau utilise le tracteur en
mode manuel, alors que Claude Noël
teste les automatismes. Réglé pour
une allure de 11,5 km/h, le moteur
du tracteur se positionne à un régime
compris entre 1 400 et 1 600 tr/min
dans la partie plane. En descente, la
vitesse programmée est maintenue
avec un régime de 1 100 tr/min.
Seulement, après le demi-tour et
dans la montée qui suit, ce régime
passe à 1 900 tr/min pour n’obtenir
qu’une vitesse de 8,4 km/h. C’est un
peu comme un départ arrêté. Il faut
attendre un peu pour que le moteur
reprenne ses tours (1 800 tr/min)
pour ensuite les reperdre dès que les
conditions deviennent plus faciles.
Afin de bien illustrer cette difficulté,
un coup d’œil sur la consommation
instantanée révèle une différence de
14 l/h entre la montée (36 l/h) et la
descente (22 l/h).
Texte et photos : Luc Seconda
21
ESSAI
Deutz-Fahr TTV 630
Taillé
grandes cultures
Apparu en début d’année sur la moquette du Sima, l’Agrotron TTV 630 a pu être testé au
champ et sur la route. En plus de la variation continue, ce tracteur profite du nouveau moniteur
en cabine. Le produit semble adapté à une utilisation intensive dans de grandes structures.
Transmission : la S-Matic de ZF
1
2
3
4
1- À gauche du volant, le conducteur peut également commander l’inverseur sous charge à commande électrohydraulique. 2- Sous le
couvercle de l’accoudoir, le conducteur accède au bouton de sélection du mode de conduite ainsi qu’aux potentiomètres de réglage.
3 – À partir du levier de transmission, le conducteur peut aussi commander deux distributeurs (boutons bleus), le relevage (boutons
verts), l’inverseur (boutons orange), mais aussi sur le côté gauche, le régulateur de vitesse (mémorisation et rappel de la vitesse
d’avancement). 4 – De taille assez réduite, l’écran sur le montant avant droit de la cabine donne les principales informations liées à la
transmission. Certaines données sont reprises sur le tableau de bord, mais toujours dans un format réduit.
S
L’avis des essayeurs
3/4
Les plus
• Une conduite simple est possible.
• En mode prise de force, quand
la pédale d’accélérateur est
complètement relevée, le
tracteur est immobilisé.
• Des programmations sont
désormais réalisables à partir du
moniteur (vitesses de démarrage,
plages de régulation, chute
de régime admise, régulateur
de vitesse…)
Les moins
• L’affichage des informations liées
à la transmission reste petit.
• En mode Manuel, une fois le
sens d’avancement sélectionné,
le tracteur avance à 0,3 km/h.
Il faut tirer le levier pour l’arrêter
ou appuyer sur le frein.
• Pas de débrayage de la
transmission en soulevant le
levier d’inverseur.
22
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
FICHE
TECHNIQUE
Moteur
Deutz TCD 2012 L6-4V - Six cylindres – 6 litres de cylindrée
Puissance
Sans Power Management
Maximale annoncée (2025 CE)
Maximale mesurée à la prise de force
Moteur : le 6 cylindres de 6 litres
Transmission
Circuit hydraulique
Avec Power Management
205 ch (150,7 kW)
224 ch (164,7 kW)
181,9 ch (133,7 kW)
198,4 ch (145,8 kW)
ZF à variation continue incluant 4 gammes
load sensing – débit de la pompe : 160 l/min (option)
L’avis des essayeurs
5
6
7
5- À l’avant, les organes de refroidissement s’articulent largement pour
le nettoyage. 6- Le niveau de liquide de refroidissement est rapidement
contrôlable. 7- Le filtre blanc, le plus en retrait par rapport au moteur,
intègre la fonction de décanteur. Une pompe manuelle permet un éventuel
réamorçage. Après une préfiltration, le carburant passe au travers d’un
second filtre (collé au moteur).
L
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
3/4
LES PLUS
• Un très bon dégagement
des éléments de refroidissement.
• Un capot moteur très bien
aéré avec une surface de grille
importante.
• Une bonne insonorisation
du compartiment moteur.
LES MOINS
• La surpuissance n’intervient
qu’au-delà de 20 km/h.
• Il faut avancer pour que
la surpuissance soit active
à la prise de force.
• Le passage des flexibles n’est
pas optimisé.
• Il reste toujours un bandeau fixe
de carrosserie en partie basse
du moteur.
23
ESSAI
L’avis des essayeurs
2,8/4
Les plus
• La présence du moniteur
centralise les réglages et
contrôles.
• Sept distributeurs sont possibles,
dont deux pour l’avant.
• Les commandes sur l’aile d’un
des distributeurs hydrauliques
(repérées en bleu).
Hydraulique :
centralisation des contrôles
L
8
9
8- Discrète, la commande en croix est plutôt
bien positionnée. En haut à gauche de l’écran du
moniteur apparaissent les indications relatives aux
réglages des sept distributeurs. 9- Sous l’accoudoir,
les potentiomètres des réglages de débit et de
temps des distributeurs.
Les moins
• Trois solutions différentes pour
la commande des distributeurs :
levier en croix, contacteurs
sur le levier de transmission et
molettes sur la console.
• Le seul repérage par code
couleur n’est pas suffisant,
surtout pour les novices de la
marque. Il faut savoir que le
jaune signifie « entrée » et que le
rouge correspond à la sortie !
L’avis des essayeurs
Attelage et automatismes
3/4
Les plus
• Un régime économique disponible
à la prise de force frontale.
• L’intégration de nombreux
réglages et contrôles dans le
moniteur.
• Les stabilisateurs automatiques.
Les moins
• Il faudrait une commande
de réglage de profondeur du
relevage au niveau de l’accoudoir.
10
11
12
10- Deux leviers de prise de force : un pour changer de régime (540 ou 1 000 tr/min) et l’autre pour sélectionner
le mode économique ou non. 11- Le relevage avant soulève 4,5 tonnes. 12- Les commandes de relevage sont
repérées en vert.
L’
24
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
nouveau
Une cabine toute en couleurs
13
<<
14
13- Les commandes sont
regroupées par fonction. Nouveau :
le clavier de navigation du moniteur.
14- La molette est une souris
rotative permettant de naviguer
dans les programmes. Une
pression verticale sur cette molette
sélectionne un choix.
15- L’écran couleur est convivial
et l’accès aux différents menus
apparaît aisé.
S
et
15
L’avis des essayeurs
rgeur
grande la
amme >>
haut de g
INNOVATION :
100 % de contrôle
3/4
Les plus
• La luminosité dans l’habitacle
est agréable.
• L’arrivée du moniteur révolutionne
l’information en cabine.
Les moins
• Globalement, les informations
au tableau de bord ne sont pas
très lisibles.
• Le moulage plastique pour
le passager est inconfortable.
• L’espace entre le pneumatique
et l’aile arrière est jugé
insuffisant.
• La visibilité sur le piton d’attelage
est nulle.
Pesée en continu avec
console VISION-X
« GPS ready »
TRIBORD 3D à
commande en cabine
pour l’épandage en
bordure selon 3 modes
JUSTAX
JUSTAX : contrôle en cabine de la largeur de travail
(exclusivité SULKY)
X44 HI-TECH « 24-44m », jusqu’à 4 000 litres.
Hi-Tech 09
www.sulky-burel.com
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
25
ESSAI
Sans booster
Avec booster
PUISSANCE kW
Les mesures effectuées
130
150
145
140
135
130
125
120
115
110
105
100
95
90
85
80
SA PUISSANCE, SON COUPLE, SA CONSOMMATION
Au banc d’essais de la Chambre d’agriculture
de Poitou-Charentes, le Deutz-Fahr TTV 630
a été testé avec et sans booster.
Entre les deux situations, une différence
de 5 à 10 % est constatée au niveau de la
puissance à la prise de force.
AVEC BOOSTER
Le TTV 630 a développé à la prise de force
une puissance maximale de
198,4 ch (145,8 kW) au régime de
1 100 tr/min (2 056 tr/min équivalent moteur).
À ce régime de puissance maxi, le couple est de
67,8 daN.m, la consommation spécifique de
242 g/kWh et la consommation horaire de
41,8 litres. Le couple maximal (78,9 daN.m) est
atteint au régime de prise de force de 700 tr/min
(1 310 tr/min équivalent moteur). En ce point, la
puissance du tracteur est de 147,1 ch (108,1 kW)
et sa consommation spécifique de 233 g/kW.h.
SANS BOOSTER
Privé de sa surpuissance, le TTV 630 délivre
181,9 ch au régime prise de force de
1 100 tr/min. En ce point, son couple atteint
62,2 daN.m, sa consommation spécifique s’élève
à 244 g/kWh et sa consommation horaire s’établit
à 38,6 l/h. Sans booster, le couple maximal de
76,8 daN.m est obtenu à 600 tr/min prise de force
(1 120 tr/min équivalent moteur). La puissance
n’est plus que de 122,6 ch (90,1 kW) pour une
consommation horaire de 26,2 l/h.
COMMENTAIRES
Vendu pour un tracteur de 224 ch
avec surpuissance (norme 2025 CE),
le Deutz-Fahr TTV 630 a donné tout
ce qu’il pouvait à la prise de force, soit
pratiquement les 200 ch annoncés
(198,4 ch). La surpuissance n’est
disponible que pour les utilisations
sur route, au-delà de 20 km/h, ainsi
que pour les travaux à la prise de force
lorsque le tracteur avance à plus de
1 km/h. Avec booster, entre 1 400 et
2 000 tr/min, le TTV 630 prend de
l’ordre de 10 ch tous les 100 tr/min
moteur. De 150 ch, il monte ainsi à plus
de 195 ch à 2000 tr/min et maintient
cette puissance jusqu’à 2 100 tr/min.
À 1 700 tr/min, alors qu’il développe
180 ch, sa consommation horaire
s’élève à 37 litres, au lieu de 41,8 litres
à 2 100 tr/min pour une puissance
maximale de 198,4 ch. Une économie de
5 litres par heure peut ainsi être réalisée
entre les deux utilisations.
Sans la surpuissance, le tracteur
plafonne à 180 ch entre 1 850 et
2 050 tr/min pour une consommation
horaire, relativement stable, de 38 litres.
À 1 600 tr/min, pour une puissance de
160 ch, le TTV 630 ne demande plus
que 32,5 litres. Dans cette configuration,
la réserve de couple au régime de
coupure s’élève à 21,38 %.
600
701
571
802
851
901
950
1000 1050 1100 1126 1149
tr/min (prise de force)
COUPLE daN.m
100
90
80
70
60
50
40
30
20
600
701
571
802
851
901
950
1000 1050 1100 1126 1149
tr/min (prise de force)
CONSOMMATION HORAIRE l/h
60
50
40
30
20
10
0
600
701
571
802
851
901
290
285
280
275
270
265
260
255
250
245
240
235
230
225
950 1000 1050 1100 1126 1149
tr/min (prise de force)
CONSOMMATION SPÉCIFIQUE g/kWh
SON NIVEAU SONORE
Pendant le passage au banc
de puissance (sans booster),
le niveau de bruit a été mesuré
dans la cabine du Deutz-Fahr
TTV 630, toutes portes et
fenêtres fermées, climatisation
et ventilation éteintes. Les
valeurs indiquées à différents
régimes du tracteur en charge
intègrent le bruit extérieur du
banc d’essais, qui est d’environ
100 d(B)A.
Une garde au sol généreuse.
SON ENCOMBREMENT
Rayon de giration
Nombre de tours de volant de butée à butée
Longueur totale (porte masse à rotule arrière)
Largeur
Hauteur
Empattement
Voie
Monte de pneu avant
Monte de pneu arrière
Garde au sol – crochet arrière
Garde au sol – avant
Poids (avec masse avant de 900 kg)
- Dont avant
- Dont arrière
26
6,81 m
4,25 tours
4,89 m
2,52 m
3,07 m
2,80 m
1,87 m
540/65 R34
650/65 R42
47 cm
58 cm
9 020 kg
54 %
46 %
Régime
moteur
Niveau
sonore
(tr/min)
1 150
1 300
1 400
1 500
1 600
1 700
1 900
2 100
2 200
dB(A)
71,5
73,4
73
73,2
72,7
75,6
76,1
75,4
73,3
L’insonorisation
de la cabine
du TTV 630
est plutôt bien
contrôlée.
Sur toute
la plage de
fonctionnement,
le niveau reste
en dessous
de 76,1 dB(A).
SES DÉBITS HYDRAULIQUES
À partir d’un distributeur arrière, le débit hydraulique a été contrôlé
au régime maximal du moteur.
Pression hydraulique (bars)
Débit arrière (l/min)
195
0
180
60
170
75
0
75
Équipé d’une pompe de 160 l/min, le TTV630 de notre essai délivre
75 l/min au distributeur arrière. Chaque distributeur est individuellement limité
à 80 l/min en débit. Une prise Power Beyond permet d’obtenir le débit maximal
pour les utilisations qui le nécessitent.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Enrubanneuse en continu
ENRUBANNEUSE HAUTE PERFORMANCE
PRÉSENT SUR «LE SALON DES ETA»
LES 9 ET 10 DÉCEMBRE À LAVAL (53)
Bon à découper et à retourner à
BEAUDOIN :
24450 SAINT-PRIEST-LES-FOUGÈRES
Tél. : 05 53 52 85 65 - Fax : 05 53 52 55 11
[email protected]
Veuillez m’adresser une documentation
sur l’enrubannage BEAUDOIN
6 Peut enrubanner jusqu’à 100 à 120 balles/heure
6 Utilise 50 % de plastique en moins qu’une monoballe
6 A le meilleur rapport qualité/prix pour la récolte des fourrages
6 Permet de réaliser 3 à 4 coupes d’herbe par an
e
sit
tre m
o co
z n 4.
e 2
sit o
Vi cga
6 Évite la mise aux normes des silos
6 S’amortit à partir de 40 ha/an
LE
VEL
IN
UDO
BEA
NOU
6 Travaille les balles rondes et carrées
CGAO, pour une agriculture raisonnable
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
................................................................
C.P. :
Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
q Agriculteur q CUMA
q GAEC
q ETA
q Tech. Agri. q Étudiant
CGAO_MAT138.indd 1
6/11/09 9:46:41
leader français de la tonne
40 ans d’exPerienCe
tonnes de 3 000 à 24 500 l
us au
retrouvez no
dans le machinisme agricole
deCouvreZ notre gamme
de Chargeurs artiCulés
tCi 22700 l flowmaster 4 fonCtions
P330 - 33 Cv
P510 - 51 Cv
tCi 20700 l - Bras Plongeur +aCC
Pendillards 15/18 m
Zi de lavallot - BP21 - 29490 guiPavas - tél. : 02 98 344 100 - fax : 02 98 344 120 - internet : www.pichonindustries.com
pub matagri.indd 1
05/11/2009 17:43:26
1#!60*#6,+-/4#6(/4-(#6
"#66)6366)6
(6%))#6"#6$0!&#0.#.6
"4 -+0..'((#0.#.6
6%'./-6
'*/5%-#6/+0/#6(6/#!&*+(+%'#6
"066#/61+0.6,#-)#/6
"#6-4,+*"-#636/+0.61+.6 #.+'*.6
"#6,-+$#..'+**#(.6#2'%#*/.6
66)5/-#.6"#6,+-/4#6(/4-(#
'"#
'#!
'$"#
'$
'$$"#
'#!$"#
'$"#
6
6
6
6
6
66
6
&''''''
&'''
'''
&''''
''
&'''
'''
&'''
'''
&''''''
&'''''
'
'' ## !#!''"#''%%% !#!
27_MAT148.indd 1
6/11/09 9:54:40
Dossier
Page 29
Page 32
L’hyper-
récolte
Rien ne
leur fait peur !
Hugues du Breuil
Saint-Rémy-sur-Bussy (Marne)
ETA Leherle
Waly (Meuse)
Maurice Henry
Gunsbach (Haut-Rhin)
Page 34
NAGES
TÉMOIG
ETA Beccan
Ercourt (Somme)
Patrick Letouzey
Saussey (Manche)
Page 39
rrés,
grammes les plus se
s intensifs, ni les pro
plu
les
rs
it
tie
ura
an
sa
ch
ne
les
n
Ni
orables, rie
nditions météo défav
nouvelle
encore moins des co
rencontrés pour cette
s
on
av
us
no
e
qu
urs
ne
arrêter les entrepre
Matériel Agricole.
ement Entreprise de
uver
édition spéciale Équip
de leur activité ou tro
éliorer la rentabilité
ils
nt,
me
ne
on
vir
Lorsqu’ils veulent am
en
de leur
ntraintes spécifiques
ance ou
iss
pu
r
leu
r
pa
une solution aux co
es
iqu
s machines un
de
ns
da
tir
es
inv
à
s
n’hésitent pa
.
îtriser ces énormes
par leur technologie
r pour apprendre à ma
tie
mé
r
leu
ter
en
nv
Quitte à réi
re leur appétit.
nnings pour satisfai
pla
les
r
ne
affi
à
itte
engins. Qu
s pour les servir.
s logistiques efficace
Quitte à mobiliser de
Page 42
28
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Hugues du Breuil
ussy
r-B
émy-su
Saint-R
Marne
Au centre de
déshydratation de
Saint-Rémy-sur-Bussy,
économiser l’énergie
et utiliser des machines
les plus performantes
possibles sont deux
grandes obsessions.
En effet, pour tourner
efficacement, l’usine
s’approvisionne
quotidiennement en
quantités astronomiques
de charbon et de luzerne.
Afin de limiter les
dépenses énergétiques,
elle a introduit une
étape de fanage dans
ses chantiers de récolte
de luzerne et essayé la
faucheuse automotrice
Claas Cougar.
Un Cougar à l’épreuve
Dans l’usine de Saint-Rémy-surBussy (Marne) appartenant au groupe
Luzéal, les quantités de charbon
nécessaires à la déshydratation
de la luzerne sont énormes. Le site
traite près de 3 600 ha répartis sur un
rayon d’une quinzaine de kilomètres.
Durant toute la campagne, la même
chargeuse industrielle navigue entre
le tas de charbon et celui de luzerne
fraîche pour alimenter les fourneaux
et les cylindres de séchage. L’installation fait passer le taux de matière
sèche de ce fourrage de 25 % à 75 %.
Selon des chiffres fournis par
Fiche technique Cougar
Largeur de fauche
14 m
Moteur
6 cylindres, 12 litres,
Daimler OM 457 LA
Puissance
480 ch
Réservoir
960 l
Longueur au transport
11,5 m
Largeur (sur route)
3 m (avec monte 800/65 R 32)
En raison de sa grande
capacité de travail, les usines
de déshydratation de luzerne
se montrent intéressées pour
éprouver la Cougar.
Hugues du Breuil, responsable
du site Luzéal de Saint-Rémysur-Bussy, dans la Marne,
attend de ses matériels
de la performance
et de la fiabilité.
l’Ademe, chaque tonne d’eau évaporée nécessite une énergie de 800 kWh.
Sachant qu’une tonne de charbon
délivre entre 7600 et 9000 kWh, les
dépenses énergétiques, couramment
estimées à près du tiers du coût de
production de la luzerne, sont forcément trop élevées. Pour Hugues du
Breuil, le responsable du site, toutes
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
les économies sont donc bonnes à
prendre. L’introduction d’une période
de fanage entre la fauche et la reprise
à l’ensileuse a permis de réduire
considérablement la facture en charbon. « En récoltant un fourrage à
plus de 30 % de matière sèche au
lieu de 25 % nous parvenons à économiser près de 25 % de charbon »,
se félicite-t-il. Mais, pour y parvenir,
il a dû totalement réorganiser les
chantiers et se doter de nouveaux
types de matériels. D’une manière
classique, à Saint-Rémy-sur-Bussy,
la luzerne est coupée grâce à
trois Fendt 930 équipés d’un
poste de conduite inversé.
Ces tracteurs sont attelés à
des faucheuses conditionneuses Roc de 7 mètres ou
5,60 mètres de largeur de
travail. Les groupeurs à tapis
permettent aux ensileuses à
sellette de reprendre les andains
rassemblés deux par deux, c’est-àdire jusqu’à 14 mètres en un seul
passage.
de la terre dans le fourrage. Sur les
quatre coupes annuelles, seules
les deux intermédiaires résistent
à l’andainage. Les tiges trop fines
des premières et dernières récoltes
supportent, en effet, mal cet excès
de manipulation. Pour le second et
le troisième passage, les faucheuses
évoluent alors avec le tapis groupeur escamoté. Après une phase
de ressuyage de la récolte durant
Dans la cabine,
le levier
multifonction
et l’écran Cebis
rappellent
l’ergonomie des
moissonneusesbatteuses Claas.
Andainer avec précaution
Introduire une étape de fanage dans
la récolte de luzerne n’est pas forcément facile. La plante est parfois
fragile et il faut éviter de remonter
29
Dossier
Par sa position surélevée
en arrière, la cabine
offre une vision parfaite
sur les faucheuses.
Alexis Hubert, le chef de plaine de Saint-Rémy-sur-Bussy,
apprécie la capacité de la Cougar à travailler avec chacune
de ses faucheuses de manière indépendante.
4 à 24 heures, deux autres
tracteurs attelés à des andaineurs
à tapis de type Roc RT950, ou Kuhn
Merger, viennent ramasser sur des
largeurs de plus de 9 mètres. « Ces
machines à pick-up sont certainement
plus onéreuses que les andaineurs
classiques à rotors. En revanche,
elles présentent l’avantage de ne pas
remonter de terre. » Durant toute la
campagne, l’usine tourne 24 heures
sur 24 et 6 jours sur 7. Mais pour la
maintenir dans des conditions de
rendement optimal, elle doit être
alimentée le plus régulièrement possible. Quotidiennement, les équipes
récoltent 100 à 150 ha. Parfois,
lorsque la météo est défavorable,
un four, voire les deux, sont éteints.
Il faut pourtant essayer de tenir
des intervalles de coupe de l’ordre
de 45 jours. Alors, les chauffeurs
30
des faucheuses et des andaineurs
travaillent dans des amplitudes
quotidiennes de 11 heures, avec
des horaires s’étalant de 9 heures
à 20 heures ou de 12 à 23 heures,
pour attaquer aussitôt que la rosée
s’est ressuyée. Les ensileuses, pour
leur part, assurent les trois-huit.
Article premier :
les pannes sont interdites
Dans cette démarche de productivité,
les tracteurs atteignent parfois des
vitesses d’avancement à la limite
du croyable : entre 20 et 30 km/h.
« Les faucheuses Roc sont pourvues
de dispositifs de suspension très
efficaces », commente Hugues du
Breuil. Mais il faut aller toujours plus
vite. Alors, quand il est disponible,
un matériel performant tel qu’un
automoteur de fauche Claas Cougar,
capable de faucher sur 14 mètres
de largeur, est examiné avec une
grande attention par Hughes du
Breuil. « Cet engin a commencé à
nous intéresser lorsque nous nous
sommes mis à faucher à plat. En effet,
il n’est pas équipé de regroupeur
d’andains. » Le matériel au travail
à Saint-Rémy-sur-Bussy est le seul
de son espèce à tourner en France.
Claas a proposé à l’usine de déshydratation de le prendre en location
durant la campagne afin de juger
ses performances. L’évaluation de
la machine porte sur son rendement
au travail, sa fiabilité et son coût
d’exploitation. Elle doit notamment
se conformer à ce que Hughes du
Breuil nomme l’article premier du
règlement : « Les pannes sont interdites. » Avec leurs faucheuses de
7 mètres attelés à des Fendt 930 les
équipes de l’usine sont habituées
aux machines performantes. Mais
l’arrivée de la Cougar les a fait entrer
dans une nouvelle dimension et a
parfois pu les inquiéter.
Impressionnante et agile
Un matériel d’une telle largeur ne
doit pas laisser de matière sur le
champ et encore moins s’attaquer aux
cultures voisines. Le modèle essayé
est dépourvu de tout système de
guidage ou d’aide à la conduite. Ses
chauffeurs ont donc été choisis parmi
les plus expérimentés. « Au début,
nous pensions détourer les parcelles
avec une faucheuse de 7 mètres, puis
terminer l’intérieur du champ avec
la Cougar. » En fait la simplicité l’a
emporté. « La Cougar étant équipée
de cinq faucheuses indépendantes
de trois mètres, il suffit de relever
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Lorsqu’elle arrive au champ,
l’automotrice Cougar devient légère et
arachnéenne. Elle perd l’aspect massif
qu’elle peut avoir sur route.
L’automoteur Transformeur
Au détour d’une route, la Cougar impressionne avec sa cabine
dominant l’énorme truffe noire que dessinent les grilles d’aération
des radiateurs surdimensionnés. Arrivée aux champs, la massive
chrysalide se fait papillon. La cabine pivote. La proue devient
poupe. Une nouvelle machine se dessine autour d’un interminable capot effilé et de faucheuses se
déployant en autant d’élytres. Pour entrer dans le monde extrêmement restreint des automoteurs
de fenaison, Claas propose, avec sa Cougar, un engin à l’architecture plutôt originale. Autour de son
châssis à quatre roues égales motrices et directrices, il a attelé cinq faucheuses réparties à l’avant et
sur les côtés de la machine grâce à deux bras latéraux. Chacune d’entre elles est indépendante et un
système de suspension hydropneumatique, piloté par l’ordinateur de bord Cebis, leur permet de suivre
le terrain de manière uniforme. Dans la cabine panoramique, le chauffeur retrouve, avec le joystick
de commande et le moniteur de contrôle de l’ordinateur Cebis, un univers qui lui rappelle celui des
automoteurs de récolte de la marque allemande. La transmission, à deux moteurs hydrostatiques
entraînant deux essieux mécaniques, offre deux plages de vitesses.
L’introduction d’une période
de ressuyage sur les deuxièmes et
troisièmes coupes a permis
de réduire les énormes quantités de
charbon englouties par la chaufferie.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
l’unité extérieure et
de commencer la parcelle
en se guidant par rapport à la
première faucheuse latérale. » Dans
la cabine surélevée et panoramique,
le chauffeur contrôle son travail.
Il commande l’avancement de la
machine et chacune des faucheuses
grâce au joystick. Au moment de
reprendre la route pour rejoindre
un nouveau chantier, l’automoteur
pivote sa cabine d’un demi-tour. Il
replie ses faucheuses sur le flanc afin
de laisser un ensemble compact de
moins de trois mètres de large, facile
à conduire, même dans les traversées
de village. Les performances sont au
rendez-vous. En bonnes conditions,
la Cougar fauche jusqu’à 21 ha/h. En
tenant compte des déplacements et
d’une taille moyenne des parcelles
de luzerne de l’ordre de 6 ha, l’engin
tient une moyenne de 10 ha/h, ce qui
correspond à une capacité à faucher
près de 120 ha dans une journée.
Au moment du reportage, la campagne n’étant pas terminée, Hugues
du Breuil n’a pas encore tiré tous les
bilans en matière de coût d’exploitation et d’efficacité. Il se montre
donc réservé quant à l’avenir d’une
telle machine sur son site. « Telle
qu’elle est configurée actuellement,
sans tapis andaineur, nous ne pouvons l’utiliser qu’en deuxième et en
troisième coupe. La machine peut
remplacer deux tracteurs. Mais il
faut conserver des matériels de
secours. Sinon, en cas de panne,
ce sont 14 mètres de coupe qui
sont arrêtés. »
Bernard Serpantié
31
Dossier
Waly
Meuse
Tout acquéreur
d’un matériel vise
à l’amortir au mieux.
Pour cela, il cherche
à optimiser l’utilisation
de son engin en lui
donnant plus de
surface à traiter,
soit en agrandissant
son secteur de travail,
soit en trouvant de
la polyvalence à sa
machine. Dans cette
optique, l’entreprise
Leherle de Waly, dans
la Meuse, a multiplié
les équipements sur son
ensileuse automotrice
de façon à accroître
le nombre d’heures
facturées.
ETA Leherle
Cédric Beauxerois
confectionne un silo spécial
d’épis de maïs. Il ajoute ce
produit à la ration, à raison
de 3 à 4 kg par vache.
L’ensileuse exploite
tout son potentiel
Le maïs est presque sec dans
cette région vallonnée du département de la Meuse. Curieusement,
dans une parcelle jouxtant la route,
une ensileuse écrase les tiges sur son
passage. Pourtant, de la goulotte
sort un flux régulier de matière qui
rejoint la remorque. Vue d’un peu
plus prêt, c’est un cueilleur à maïs
qui remplace le traditionnel bec
d’ensilage. Il ne prélève que les épis
de la plante pour les ensiler.
Moins de matière
à transporter
Le propriétaire de la parcelle, Cédric
Beauxerois, nous explique que l’ensilage des épis présente l’intérêt
de procurer un aliment riche qu’il
mélange ensuite à la ration des
vaches laitières. Cette ration se
compose pour 50 % d’ensilage
d’herbe, 40 % d’ensilage de maïs,
3 à 4 kg d’ensilage d’épis par vache
et un correcteur azoté. Le reste est
servi au DAC (Distributeur automatique de concentré) à la stalle du
robot de traite.
« Cette parcelle se situe à 12 km du
bâtiment où logent mes 47 laitières,
indique l’éleveur. En ne récoltant
que les épis, je divise par deux le
nombre de bennes nécessaires pour
le chantier et par deux la quantité à
transporter. » Pour suivre l’ensileuse
FR 9060 équipée d’un cueilleur de
Pour l’agriculteur, le chantier d’ensilage d’épis de maïs, distant de 12 km de l’exploitation, ne nécessite que quatre
remorques de 15 tonnes, contre huit pour une récolte plante entière.
32
six rangs, Cédric Beauxerois mobilise en tout quatre remorques, les
deux siennes et celles de son collègue David Richard. « Réunir huit
monocoques de 15 tonnes devient
compliqué, poursuit l’éleveur. Il faut
soit en louer, soit rendre le service.
Et seul sur 145 ha, avec le troupeau
laitier, je ne dégage pas suffisamment
de temps pour en redonner ! »
Un équipement
proposé en option
L’entreprise locale a choisi cette
année de monter un cueilleur Fantini
repliable six rangs sur l’ensileuse.
« Auparavant, nous utilisions un
5 rangs fixe, ce qui pose des problèmes au transport », commente
Christophe Leroy, le conducteur
de l’ensileuse. Chez New Holland,
un cadre spécial est disponible au
catalogue pour accrocher le cueilleur
de maïs à l’ensileuse. Le kit inclut
également un cinquième rouleau
d’alimentation et une tôle inférieure
évitant la perte des grains. La facture
s’élève en gros à 11 000 € HT. Selon
Christophe Leroy, le changement
d’équipement, entre le bec et le
cueilleur par exemple, prend un bon
quart d’heure. Dans l’entreprise, la
FR ensile également des céréales
immatures. Pour l’adaptation de la
barre de coupe, New Holland propose
également un cadre spécifique. Et
dans ce cas, le cinquième rouleau
d’alimentation est le même que
celui utilisé pour la récolte des épis
de maïs.
Dans la parcelle de Cédric Beauxerois,
l’ensileuse de 578 chevaux évolue
entre 6 et 7 km/h. « Le broyeur sous
le cueilleur limite la vitesse d’avancement, explique le conducteur. La
machine n’utilise que 60 % de sa
puissance du fait qu’elle ne traite
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
L’adaptation
d’une plate-forme
de coupe ou d’un
cueilleur pour
la récolte des
épis nécessite
d’investir
dans un cadre
d’adaptation
muni d’un
rouleau
d’alimentation
supplémentaire.
L’ensileuse New Holland de l’entreprise Leherle de Waly, dans la Meuse, reçoit quatre têtes de récolte :
pick-up pour l’herbe, barre de coupe pour céréales, bec ensilage maïs 8 rangs et cueilleur à maïs 6 rangs.
que les épis. Deux rangs de plus
permettraient de mieux employer la
motorisation. » La FR 9060 équipée
du rotor à huit paires de couteaux
est réglée pour une coupe à 3 mm.
Elle bénéficie d’un éclateur spécial
à 100 dents.
Dans l’entreprise Leherle, la machine
a été choisie pour ses multiples
équipements disponibles. La proposition des kits d’adaptation ainsi
que la connaissance de la marque
au travers du parc des six moissonneuses-batteuses New Holland
ont été décisives. Le pivotement
transversal de la tête de récolte au
niveau du système d’alimentation
présente aussi un avantage pour
la polyvalence de la machine. Le
mécanisme de correction pour le
suivi du terrain est, en effet, solidaire de l’automotrice et non pas
de l’équipement frontal.
Pour l’entreprise, les différentes applications proposées avec l’ensileuse
présentent un avantage commercial :
avec la coupe à céréales de 6 mètres,
la FR 9060 récolte une cinquantaine
d’hectares de triticale et de mélanges.
« L’année prochaine, nous essaierons
une coupe de 7 mètres », indique au
passage Christophe Leroy.
Quatre fonctions
pour l’ensileuse
En plus des 300 ha d’herbe récoltés
avec le pick-up de 4,70 mètres, la
New Holland traite 400 ha de maïs
plante entière. Puis, pour finir la cam-
L’ETA Leherle en chiffres
L’entreprise Leherle emploie
neuf personnes à plein-temps.
Elle effectue les travaux agricoles
suivants :
• Ensilage : six ensileuses
automotrices
• Battage : sept moissonneusesbatteuses
• Pressage : deux presses
à balles rondes, deux presses
haute densité
• Semis : deux semoirs à maïs
• Lisier : deux tonnes
• Fumier : deux épandeurs.
Le chantier complet est
possible avec chargement au
télescopique
• Fenaison : fauchage et chantier
complet
Pour les ensilages classiques,
la FR 9060 de 578 chevaux
embarque un bec huit rangs.
Le broyage sous le cueilleur ralentit l’allure de la machine.
Après l’ensilage, l’agriculteur doit repasser avec un broyeur pour réduire
les tiges avant de labourer.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
pagne, elle ensile une petite centaine
d’hectares d’épis de maïs. Lors de
la récolte des céréales immatures
et de l’ensilage des épis de maïs, la
machine avale environ 2 ha/h. Pour
ces récoltes, le prix est respectivement majoré de 10 et de 5 €/ha.
« Le fait de répondre à toutes les
demandes contribue à maintenir
notre clientèle, explique Christophe
Leroy. Globalement, l’agriculteur
ayant réalisé de l’ensilage d’épis
en refait en moyenne autour de 5 à
6 ha/an. »
Luc Seconda
33
Dossier
ch
Gunsba
in
h
R
tu
a
H
À la tête d’une
entreprise d’exploitation
forestière à Gunsbach,
dans le Haut-Rhin,
Maurice Henry débarde
le bois depuis trois
ans sur les pentes
vosgiennes avec un
câble-mât Konrad monté
sur camion. Unique
en France, ce matériel,
prédisposé au travail en
milieu escarpé, présente
l’avantage de limiter
les dégâts causés à la
parcelle exploitée et
suscite de plus en plus
d’intérêt.
Suite à la tempête Lothar de 1999,
particulièrement dévastatrice dans
l’est de la France, les gestionnaires
forestiers recherchaient des entreprises capables de réaliser à la fois
la coupe et le débardage. Certains
d’entre eux remettent même en
cause les méthodes traditionnelles de
débardage avec tracteur, notamment
pour des questions de tassement de
sol et de dégâts dans les parcelles
34
Maurice Henry
Pour le circuit hydraulique de son
matériel, Maurice Henry utilise un
lubrifiant biodégradable, car la plupart
des appels d’offres contraignent à leur
emploi, que ce soit pour le câble-mât,
pour les débusqueurs ou même
pour la tronçonneuse.
Haute voltige en forêt
Le système de débardage au câble limite le tassement des sols et respecte la parcelle. Il demande de travailler
avec des équipes bien formées à cette technique.
en pente. Ce contexte particulier a
poussé Maurice Henry, entrepreneur
de travaux forestiers depuis plus de
quarante ans à Gunsbach (Haut-Rhin),
à s’équiper d’un matériel original de
débardage au câble. La réflexion
de ce prestataire a mûri grâce à
plusieurs stages réalisés dans des
entreprises autrichiennes utilisatrices
de câbles-mâts. Ces expériences
lui ont permis de sélectionner le
type de matériel le mieux adapté.
Le soutien initial des organismes
publics, par des engagements sur
des chantiers à venir, mais également
par un inventaire des lieux d’utilisation potentiels de ce matériel sur
le massif, est apparu déterminant
dans la décision d’investissement.
« Avant de commander la machine,
je disposais déjà de plus de six mois
de travail », indique le patron de cette
société de cinq personnes.
Une tête d’ébranchage
à 80 000 €
Arrivé en mai 2005 de l’usine autrichienne Konrad, le camion à câblemât Mounty 4000 a dû subir une
mise en conformité pour pouvoir
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
L’animation de la grue et de sa tête
d’ébranchage-billonnage demande
130 chevaux. Le grutier est installé
dans une cabine pivotant avec le
bras sur 270 degrés autour du mât.
être utilisé légalement en France.
Cette étape obligatoire s’est traduite
par six longs mois de démarches
administratives avec immobilisation
du camion. Une fois l’engin réceptionné, l’épisode neigeux de l’hiver
2005-2006 a contraint l’entrepreneur
à différer ses chantiers au printemps.
D’un poids total de 29 tonnes, le
Mounty 4000, construit sur la base
d’un camion Man de 430 chevaux
à trois essieux, porte un mât de
14 mètres de haut et une grue de
manutention munie d’une tête
d’ébranchage-billonnage. Le mât
constitue le point de départ d’un
câble servant de ligne de travail
sur une longueur maximale de
550 mètres. Sur ce câble porteur,
circule le chariot Liftliner 4000 animé
par un moteur Iveco de 100 ch. Son
filin pêcheur de 80 m de long permet
de lever des arbres de quatre tonnes.
Le retour du chariot vers le camion
est assuré par un câble tracteur,
maîtrisant également la descente
par inertie. Avec son rayon d’action
de 9,60 m, la grue réceptionne les
arbres amenés par le chariot. Elle
prend en charge des grumes jusqu’à
18 mètres de long et lève deux tonnes
à portée maximale.
Le retour du chariot
vers le camion
est commandé par
un câble tracteur.
Un câble porteur de 550 mètres
L’installation du matériel démarre par la stabilisation
et la mise à niveau du camion à l’aide de pantographes
et de cales. Le mât est arrimé à quatre arbres en
amont du chemin à l’aide de haubans et de sangles.
Tiré par un opérateur jusqu’en bout de ligne, le câble
porteur, d’une longueur maximale de 550 mètres,
affiche un point de rupture de 54 tonnes, un diamètre
de 22 mm et un poids au mètre de 2,2 kg. Un treuil
équipé d’un câble de faible section peut également
être utilisé pour acheminer la ligne principale jusqu’à
l’extrémité de la zone de travail, dans les situations
Une largeur
de travail de 60 mètres
Fixée à son extrémité, la tête Harvester
Woody 60 à rotation continue représente à elle seule environ 80 000 €
d’investissement. D’un poids de
1 350 kg, elle ébranche et coupe les
grumes à la longueur voulue grâce
à sa double scie. L’opérateur saisit
les billons par les couteaux une
fois les rouleaux d’entraînement
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
L’installation
du système
de débardage
au câble
demande de
suivre une
procédure
précise
d’arrimage
aux arbres
présents sur
le chantier.
En bout de ligne, le câble porteur
est arrimé au pied d’un arbre.
particulières (sur terrain plat par exemple). La fixation
du bout de ligne est assurée en utilisant deux arbres
alignés, distants d’au moins 40 mètres : le premier
d’entre eux, le pylône, stabilisé à l’aide de sangles,
supporte la charge de la ligne grâce à une poulie. Le
second arbre retient celui-ci grâce à la fixation du
câble à sa base. La tension du câble porteur, réglable
hydrauliquement, est fixée à 9 tonnes environ, afin
de conserver une certaine souplesse de la ligne lors
de son utilisation. Si la hauteur de ligne est inférieure
à 6 mètres ou si le terrain est convexe, la fixation de
sabots sur un ou plusieurs arbres complémentaires
s’avère nécessaire pour maintenir le câble porteur à
une distance suffisante du sol. Une attention toute
particulière doit être portée à l’état des câbles porteur
et tracteur : pour des raisons de sécurité, l’exploitant
coupe d’ailleurs systématiquement l’extrémité de ce
dernier après chaque chantier.
35
Montée au bout de la grue, la tête
Harvester Woody 60 ébranche et
coupe les grumes à la longueur voulue
grâce à sa double scie.
Le camion reste
sur le chemin forestier,
si possible en surplomb
du chantier.
Le chariot survole le chantier
Le chariot évoluant sur le câble
porteur embarque un moteur de
100 chevaux. Il est capable de lever
des arbres de quatre tonnes.
relevés, pour les empiler. La
commande de la grue et de la tête
d’ébranchage-billonnage est assurée par deux joysticks positionnés
à l’extrémité des accoudoirs en
cabine. À portée de main, la console
de cubage enregistre le nombre de
pièces traitées ainsi que leur volume,
pour chaque type de produit façonné.
La complexité de mise en œuvre de
l’équipement Mounty 4000 impose de
suivre une formation dans une école
autrichienne de câblistes, validée
par un diplôme spécifique reconnu
en France. Bien que le démontage
ne prenne qu’une heure environ,
le temps moyen d’installation du
matériel nécessite 1 h 30 à 2 h 30
environ, auquel s’ajoutent le choix
et la préparation de la trajectoire
de la ligne. La zone couverte par
l’équipement s’étend sur une largeur
de 25 à 30 mètres de part et d’autre
36
Le câbliste et l’opérateur de
la grue s’équipent chacun d’une
radiocommande. Mais lors du
travail, ils ne peuvent pas prendre
la main simultanément sur
la machine. Ainsi, dès que le câbliste
a envoyé son arbre vers le camion,
il passe à distance les commandes
au conducteur de la grue
pour la réception du produit.
Inversement, le grutier transfère
les commandes une fois le chariot
libéré de sa charge.
Le chariot Liftliner 4000, animé par un moteur de 100 chevaux, est
équipé d’un câble pêcheur de 80 mètres de long. Il pèse 850 kg
et peut atteindre une vitesse de 10 m/s. Sa progression se gère
automatiquement selon des intervalles de travail définis en début
de chantier par les opérateurs ou manuellement. En mode automatique, le chariot lancé à pleine vitesse ralentit en adoptant une
allure prédéfinie lors d’éventuels passages d’arbres supports du
câble porteur. Puis il accélère à nouveau avant de s’immobiliser
progressivement à une distance paramétrable de la fin de ligne.
Son arrêt complet nécessite 15 à 20 mètres.
du câble principal.
Lorsqu’un chantier se termine, l’entrepreneur part en repérage sur le
nouveau site avec un bûcheron pour
dégager la ligne de travail. Cette
organisation réduit les temps morts et
permet de démarrer le débardage dès
que le camion arrive sur le chantier.
L’arbre
intégralement valorisé
Le Mounty 4000 reste sur un chemin
forestier carrossable, pour opérer
indifféremment à droite ou à gauche.
Il est préférable de se positionner en
surplomb, car le travail en montée
est plus facile et moins dangereux.
En effet dans cette configuration,
l’abattage de part et d’autre du câble,
réalisé vers le bas, réduit les risques
à la fois pour les bûcherons et pour
l’opérateur qui accroche les arbres.
En fonction du volume unitaire des
arbres, le chantier mobilise trois ou
quatre personnes pour débarder
au câble : une ou deux personnes
à l’abattage, un câbliste pour l’accrochage des arbres et un ouvrier
pilotant la grue pour l’ébranchage,
le billonnage et l’empilement du bois
traité. Le cycle de rotation du chariot
de débardage est rapide et occupe à
plein-temps le câbliste dans la pente
et le grutier. Ce système présente l’intérêt de remonter les arbres entiers,
afin d’exploiter les parties abîmées,
pourries ou non utilisables en bois
d’œuvre. Par exemple, les cimes
sont parfois valorisées en bois de
trituration destiné à la fabrication
de papier, ou broyées sur place en
plaquettes, à destination de grosses
chaudières industrielles. De 30 à 40 %
des branches restent naturellement
dans la parcelle, notamment lors de
l’abattage ou du débardage. « Cer-
La zone couverte par
le dispositif de débardage au câble
s’étend sur 25 à 30 mètres de
chaque côté du câble porteur.
tains clients nous demandent même
de couper les troncs dès que leur
diamètre devient inférieur à 7 cm et de
laisser les cimes dans la parcelle, afin
de renouveler la matière organique
du sol », indique Maurice Henry,
qui facture cette opération complémentaire. Le débit de chantier du
câble-mât nécessite un enlèvement
des grumes à flux tendu, au fur et à
mesure de leur préparation, avec un
débusqueur ou un camion grumier.
Cette opération s’avère nécessaire
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Dossier
Un matériel unique en France
Actuellement, une quinzaine d’entreprises françaises utilise un système de débardage au
câble, dont quelques-unes seulement avec un mât monté sur camion. Il existe également
des adaptations sur simple remorque opérant dans les pistes de débardage. Mais ces appareils doivent être assistés d’autres engins, car ils ne possèdent généralement ni grue, ni
tête d’ébranchage. Leur emploi nécessite ainsi l’usage complémentaire d’une abatteuse ou
d’une pelle hydraulique, équipées pour façonner les arbres. La machine de Maurice Henry
est unique en France, car elle intègre une grue munie d’une tête d’ébranchage-billonnage.
Sur la base d’un Man 6x6
Un système de bicarburation équipe le
Mounty 4000. Deux réservoirs alimentent
ainsi le moteur, l’un contient du gasoil standard
utilisé pour les déplacements routiers. L’autre
renferme 900 litres de fuel pour les travaux
statiques sur le chantier.
La grue avec sa tête
d’ébranchage-billonnage
caractérise le Mounty
4000 de l’entrepreneur
forestier Maurice Henry.
Comme la grue évolue sur
trois-quarts de tour, elle
autorise la dépose des
billons autour du camion.
autant par le constructeur que par
l’entrepreneur. Les tarifs de la prestation complète avec ce matériel particulier oscillent entre 30 et 40 €/m3,
selon la difficulté du chantier.
Cette technique engendre donc un
coût par mètre cube débardé de
5 à 6 € supplémentaires par rapport
à un chantier traditionnel.
10 000 m3 par an
en particulier pour des chantiers
dont le volume exploité dépasse
150 m3. Dans ce cas, le stockage à portée de grue devient compliqué pour
l’opérateur du camion. Le rendement
journalier moyen de l’installation
se situe autour de 50 à 60 m3, mais
peut varier de manière importante
selon les conditions d’exploitation.
En 2005, l’investissement initial
pour ce matériel neuf a représenté
355 000 €. « Malgré mes demandes,
je n’ai bénéficié d’aucune subvention
à l’achat », tient à souligner Maurice
Henry. Le prix comprend la semaine
de formation, jugée indispensable
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Dans ces conditions, les quantités exploitées doivent atteindre au
minimum 70 m3/ha, avec des arbres
d’un volume minimal de 0,5 m3. Les
techniques de débardage avec ce
type d’équipement diffèrent selon
les régions. Les Savoyards et les
Pyrénéens préfèrent travailler prioritairement dans les zones accessibles
avec un débusqueur, puis achèvent
le chantier à l’aide du câble. D’après
l’entrepreneur, cette décomposition affecte la rentabilité par une
augmentation de la proportion des
Le Mounty 4000, conçu sur
la base d’un camion Man 6x6,
bénéficie d’une dérogation de
la Drire à 30 tonnes. Son moteur
Man de 430 ch, surdimensionné,
autorise un travail en statique à
un régime de 1 400 tr/min limitant
la consommation de carburant.
Afin de traiter les pièces très
branchues, l’opérateur augmente
le régime moteur à 1 900 tr/min,
même si la plupart du temps le
bûcheron se charge du façonnage
dans ce cas. Trois pompes
alimentées par un réservoir de
600 litres composent le circuit
hydraulique. La première anime
la grue et la tête d’ébranchage,
la seconde le câble tracteur qui
remonte le chariot, et la troisième
l’ensemble des équipements
hydrauliques nécessaires
à l’installation du chantier.
coûts fixes liés à l’installation du
matériel. « Notre activité réalisée à
l’aide du câble-mât représente environ
10 000 m3 annuels, soit un quart du
volume débardé par l’entreprise. Son
augmentation progressive depuis
2005 s’explique par un accroissement
des sollicitations, mais également par
les gains de productivité réalisés par
l’équipe dans l’utilisation du matériel.
En ce qui concerne la demande, la
tendance semble se confirmer malgré
un début d’année 2009 plus difficile. »
Matthieu Schubnel
37
mon-8823.indd 1
18/12/06 7:16:42
BÂCHE 2 vré
li
HT/m
10,20 E
Ourlets soudés 7 cm sur quatre côtés
• Œillet 17 mm tous les 50 cm
• Sandow 8 mm sur quatre côtés
• Tissus polyester enduit 630 g/m2
Réalisées sur mesure par nos soins
Minimum de commande 20 m2
• Livraison : deux semaines à commande
Indiquez vos dimensions hors tout :
Longueur : ........... X largeur ................
Réalisées sur mesure
Minimum de commande 20 m2
• Livraison : deux semaines à commande
Indiquez vos dimensions hors tout : Longueur : .
.......... X largeur ................
BÂCHE 2 vré
li
HT/m
10,20 E
Adexo - B.P. 90075 - 75561 Paris Cedex 12
Tél. : 01 53 33 82 22 - Fax : 01 53 33 82 23 E-mail : [email protected] - www.adexoagri.com
212x136.indd 1
38_MAT148.indd 1
12/02/09 16:41:01
5/11/09 14:32:47
Dossier
t
Ercour
Somme
L’entreprise de travaux
agricoles Beccan, basée à
Ercourt dans la Somme,
ne fait pas dans la demimesure. En optant pour
la plus grosse ensileuse
du marché, elle a lancé
le pari de récolter
autant de maïs qu’avec
deux machines de
500 chevaux.
ETA Beccan
La Big X 1 000 de Krone faisant
le travail de deux ensileuses,
Christian Beccan et son fils Jérôme
ont simplifié les travaux d’ensilage
de leur ETA. Ils ont en effet un
chantier de moins à gérer.
« 50 ha de maïs ensilés par
jour avec ma Big X 1000 »
Avec un cueilleur de
12 rangs, un tracteur
peut s’intercaler entre
la machine et le bord de
champ ou le maïs.
Six mille chevaux : c’est la somme
des puissances moteur des matériels
de l’ETA Beccan, installée à Ercourt
(Somme). Ce chiffre, a priori démesuré, cache l’entrée récente dans le
parc d’un engin de 1 020 chevaux.
Quelques jours avant la saison d’ensilage de maïs, Christian Beccan, le
gérant de l’entreprise, s’est fait livrer
l’un des deux exemplaires français
Monté de série sur le cueilleur
EasyCollect, le système AutoScan
analyse jusqu’à 36 000 couleurs
pour définir la maturité du
maïs. Ses mesures permettent
à la machine d’adapter
automatiquement
la longueur de coupe.
de la Big X 1000 de Krone, la plus
puissante ensileuse du marché.
Avec six moissonneuses-batteuses,
deux automotrices arracheuses à
betteraves et trois ensileuses, il fait
figure de spécialiste de la récolte,
même s’il propose tous les chantiers
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
à partir du semis. Son fils Jérôme,
aux commandes de l’automotrice,
termine sa première saison d’ensilage avec la Big X. Il commente :
« La Krone récolte la surface de
deux ensileuses. Du coup, elle nous
facilite l’organisation des travaux
de l’entreprise puisque nous avons
un chantier d’ensilage en moins à
gérer. » Le mastodonte avale en effet
jusqu’à 50 ha par jour alors que le
rendement journalier de l’une des
deux autres ensileuses atteint au
mieux 30 ha. Sa vitesse d’avancement
varie de 6 à 10 km/h en fonction du
maïs. Son débit, capable d’atteindre
260 tonnes par heure, contraint à
organiser différemment le chantier
d’ensilage et notamment celui du
silo. « Notre prestation comprend
toujours le tassage du silo. Pour cela,
nous disposons de trois tracteurs
de 230 chevaux, équipés de roues
jumelées et d’une lame montée
sur le relevage avant. Avec les deux
autres ensileuses d’environ 500 ch,
un tracteur suffit. Pour la Big X 1000,
nous devons toujours prévoir deux
engins pour tasser et faisons donc
appel à un voisin, indique l’entre39
Dossier
Avec ses
deux moteurs
transversaux
à l’arrière, la
Big X 1 000
présente
un équilibre
des masses
satisfaisant.
Elle se révèle
stable dans
les pentes.
preneur. Jusqu’à présent,
le transport de l’ensilage par les
remorques n’a pas posé de problème.
Nous mettons à disposition une
benne supplémentaire si besoin. »
En investissant dans cette ensileuse
de 1 020 chevaux, Christian Beccan
prévoit de récolter entre 700 et 800 ha
par an, soit près de la moitié de la
surface annuelle aujourd’hui ensilée
par les trois automoteurs. L’achat de
la Big X 1000 s’est concrétisé suite
à une démonstration organisée par
Krone. L’entrepreneur optait au départ
pour un cueilleur EasyCollect de dix
rangs, repliable en trois parties. Puis
il s’est orienté vers le modèle à douze
rangs prochainement disponible avec
la même cinématique de repliage.
Aujourd’hui, cette variante se replie
en deux éléments et atteint, dans
La goulotte dispose
des automatismes
de position parking
et d’effet miroir.
Apprécié avec un
cueilleur à 12 rangs,
ce dernier fait pivoter
la goulotte à droite ou
à gauche en conservant
le même angle.
40
cette configuration, une hauteur de
4,70 mètres. Pour faciliter le transport
de la machine sur la route, l’entrepreneur a acquis un chariot. Jérôme
Beccan ajoute : « Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi le cueilleur
de 12 rangs. Malgré une longueur de
convoi dépassant les 18 mètres, qui
s’avère contraignante sur la route,
la grande largeur du bec permet au
tracteur de se placer entre l’ensileuse
et le bord de champ ou le maïs. Ce
qui est apprécié de la clientèle et
des conducteurs de tracteur lors du
détourage des parcelles. »
Quand deux moteurs
s’accouplent
Le cueilleur, caractérisé par son
alimentation par chaînes, se révèle
polyvalent. « Il s’adapte aussi bien
aux petits qu’aux grands maïs, même
aux versés. Il se montre facile à régler
même si les différents automatismes
(dévers, hauteur de coupe) demandent
de la concentration et un certain temps
de prise en main », avoue Jérôme.
Le cueilleur adopte, de série, des
palpeurs pour suivre les dénivellations du terrain, un dispositif de
guidage sur le rang et le système
Autoscan ajuste en continu la longueur de coupe en fonction de la
couleur du maïs (36 000 couleurs
analysées). En bout de champ, les
chaînes d’alimentation de l’EasyCollect ralentissent, tournent en
sens inverse puis reprennent le sens
d’avancement en vitesse lente. Pour
éviter le phénomène de feuilles mal
coupées dans l’ensilage, les rouleaux
d’alimentation ralentissent également.
Lors du rappel automatique de la
hauteur de coupe, le cueilleur et les
rouleaux d’alimentation reprennent
automatiquement leur vitesse de
rotation. La Big X 1000 se caractérise
par ses deux moteurs Mercedes
6 cylindres de 12,8 litres de cylindrée. Chacun d’entre eux développe
510 chevaux. Indépendants sur le plan
du refroidissement, de l’admission
d’air ou de la régulation électronique, ces deux moteurs pompent en
revanche le carburant dans un même
réservoir de 1 150 litres de capacité
Certaines
commandes
du joystick
d’avancement,
plutôt dessiné
pour un tracteur,
se révèlent peu
ergonomiques selon
Jérôme Beccan.
Par exemple, il
est difficile de
pivoter la goulotte
et d’orienter la
casquette en même
temps.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Le régime de rotation
variable des rouleaux
de la chambre
d’alimentation
approvisionne,
selon l’entrepreneur,
régulièrement le rotor.
En attendant le futur bec repliable en trois parties,
le cueilleur de 12 rangs, doté de deux sections, atteint
une hauteur de 4,70 mètres en position transport.
(1 550 litres avec le réservoir additionnel en option). L’un des deux blocs
reçoit l’entraînement principal. Sur
la route ou lors de l’ensilage d’herbe,
moins gourmand en puissance, le
second moteur est éteint. Lorsque la
machine nécessite toute sa puissance,
un premier interrupteur en cabine
allume le deuxième bloc. Un second
bouton accouple mécaniquement, via
deux embrayages multidisques,
les deux moteurs. « Malgré cette
configuration particulière, la
Big X se révèle légère. Elle dispose d’un bon équilibre dans
les pentes », constate l’entrepreneur.
Son gabarit ne semble pas non plus
mettre à mal la consommation en
carburant. Elle pompe en moyenne
35 à 40 l/ha, soit autant que les deux
autres machines de l’entreprise.
Jérôme Beccan apprécie le confort
de conduite et la facilité de prise en
main. Par exemple, la suspension
hydraulique de l’essieu arrière filtre
efficacement les inégalités
de la route comme celles du
champ. La cabine dégage
une bonne visibilité sur
le cueilleur. Par contre, le
rétroviseur de gauche, mal
positionné, gène parfois la
visibilité sur la remorque.
Sur le plan de l’entretien, la
Big X 1000 reçoit, de série,
un graissage centralisé.
Le système d’aiguisage
des couteaux du rotor se
révèle simple. Le réglage
du contre-couteau s’opère
d’ailleurs manuellement depuis le sol.
En revanche, selon l’entrepreneur,
accéder à la chambre d’alimentation
ou extraire l’éclateur s’avère difficile.
Aurélien Groult
LEADER EUROPEEN DE REMORQUES POLYBENNE
La semi-remorque la plus polyvalente
que vous puissiez acquérir!
BIGAB 12–15
BIGAB 20–24
tes !
us
Précis et rob
L Rampes à vis de 6 jusqu'à 14 mètres
BIGAB 22–27
BIGAB 17–20
ou doubles plateaux (granulés, vracs humides,
organiques secs…)
L Trémies monocoque de 7200 à 19 000 l
L Sécurité : homologation transport routier,
Agent/Importateur - France:
NEW SOLAGRI
129 RD 349
62990 BEAURAINVILLE
TEL: (+33)0321061715
FAX: (+33)0321814225
E-mail: [email protected]
Nous nous réservons le droit de changer les prix et de faire des modifications sans avertissements préalables. Important : les photos utilisées
dans cette publicité peuvent présenter des remorques sur mesure ou avec des spécificités liées à certains pays et de fabrication non standard.
trémie pleine
L Nouvelle gamme Polyvrac XT
(7,5 et 9,2 t de charge utile)
www.sulky-burel.com
MAT - 09
Usine:
E-mail: [email protected]
www.forsmw.com
Dossier
Dossier
y
Sausse
Manche
Commercialisée
uniquement à deux
exemplaires en France
pour la campagne 2009,
la nouvelle ensileuse
John Deere 7950i
dépasse la barre des
800 chevaux et inaugure
un inédit bec Kemper
de 12 rangs. Patrick
Letouzey, inconditionnel
de la marque, attendait
cette automotrice pour
répondre aux attentes
de sa clientèle exigeante
sur le débit de chantier
et la longueur de coupe.
Seulement deux ensileuses
John Deere 7950i de 812 chevaux
ont travaillé cet automne en France.
L’une a tourné dans une entreprise
en Bretagne, l’autre en Normandie,
chez Patrick Letouzey. « J’achète
toujours la machine John Deere la
plus puissante du moment lorsque
je renouvelle une ensileuse, précise
l’entrepreneur de travaux agricoles
Patrick Letouzey
Patrick Letouzey pilote l’ensileuse John
Deere 7950i. Il aimerait s’entendre
avec une ETA d’une autre région pour
rentabiliser davantage ses machines.
« De la puissance,
forcément »
installé à Saussey, à deux pas de
Coutances, dans le centre-Manche.
Un modèle plus performant reste
alors plus longtemps au goût du
jour. Il me permet également de
renforcer ma prestation en améliorant le débit de chantier. » Et sur
le secteur de l’ETA, les exploitants
sont très sensibles aux capacités
des ensileuses. Éleveurs laitiers
La plus grosse des ensileuses du catalogue John Deere bénéficie d’une
chaîne cinématique renforcée. La taille du bloc hacheur et la largeur
du dispositif d’alimentation restent comparables aux caractéristiques
de la 7800 déjà en parc dans l’ETA.
dans 98 % des cas, ils veulent que
le chantier démarre tôt le matin
et soit terminé avant 17 h 30. Leur
objectif : profiter de l’entraide pour
couvrir le silo le jour même, avant la
tombée de la nuit. La surface ensilée
chaque jour atteint en moyenne
30 ha. Lorsque le chantier se termine
en milieu d’après-midi, l’entrepreneur
est généralement contraint de rentrer
à l’atelier, car les clients n’acceptent
pas de commencer leur silo la veille
de la date prévue.
Le parc d’ensileuses de l’entreprise
W
Partenaires
es
stratégiques
42
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Patrick Letouzey délègue en partie
l’entretien de ses machines à son
concessionnaire. Il se dégage ainsi du
temps pour développer des équipements
spécifiques comme cette interface
permettant d’atteler la faucheuse
d’accotement arrière sur le relevage avant.
La course au débit de chantier
S’il possède aujourd’hui deux puissantes ensileuses,
trois moissonneuses-batteuses et huit tracteurs
développant de 60 à 240 chevaux, Patrick Letouzey
est parti de rien. Fils d’exploitants agricoles installés
sur 20 hectares, il a démarré son activité à la fin des
années 1970 en investissant à crédit dans une ensileuse de quatre rangs et une moissonneuse-batteuse
munie d’une coupe de 3,60 mètres. « Lorsqu’en 1987
j’ai acheté d’occasion ma New Holland 8050 dotée
d’une cabine, les agriculteurs voisins m’ont pris pour
un fou. Cette machine leur semblait bien trop grosse
pour la région », se rappelle l’entrepreneur, qui utilise
toujours ce modèle. Aujourd’hui, ses deux autres
moissonneuses-batteuses, des John Deere 2066 et
9680 WTS, équipées de plate-forme de 6 mètres de
large ne choquent plus. « La clientèle demande des
engins puissants pour récolter le plus rapidement
possible », note-t-il. Pourtant impressionnante avec
son bec de 12 rangs, l’ensileuse 7950 a été particulièrement appréciée pour son débit de chantier. « Chez
un client de longue date, je terminais le chantier à
se limite à deux gros modèles John
Deere : une 7800 de 680 chevaux attelée à un cueilleur Kemper de 10 rangs
Sur certains chantiers d’épandage,
l’entrepreneur intervient avec ses quatre
tonnes à lisier.
21 h 30 avec ma première quatre rangs. Cette année,
le silo était fini pour le repas du midi. »
Patrick Letouzey emploie deux ouvriers à pleintemps, dont son fils Yann. En plus de la récolte, il
propose de nombreuses prestations : labour, préparation du sol, semis, pressage, transport de lisier,
épandage de fumier et débroussaillage. C’est aussi
un mécanicien chevronné qui vient par exemple de
transformer l’attelage de son broyeur d’accotement
pour pouvoir l’utiliser à l’arrière comme à l’avant du
tracteur. La relève de l’entreprise semble se dessiner
car Yann, le fils âgé de 20 ans, souhaite s’associer
avec ses parents.
et conduite par Yann Letouzey, fils
et salarié de l’entreprise familiale,
et la nouvelle 7950i équipée d’un
bec rotatif de 12 rangs pilotée par
Patrick Letouzey. La plus puissante,
arrivée en septembre, remplace une
John Deere 6950 dotée d’un huit
rangs. « Ma précédente machine
fonctionnait parfaitement, mais elle
ne correspondait plus aux exigences
de la clientèle en termes de longueur
de coupe, regrette l’entrepreneur. Les
agriculteurs changent de matériel
de distribution des fourrages et
demandent des brins plus grossiers. La longueur appréciée varie
désormais de 12 à 17 mm, voire
18 mm chez les éleveurs équipés
de remorques mélangeuses à vis
verticale. » Avant de remplacer la
6950, l’ETA a d’abord changé le rotor
à 56 couteaux de cette ensileuse. Le
montage, l’an dernier, d’une variante
à 40 couteaux n’a malheureusement
pas donné satisfaction. Le mécanisme
de réglage ne proposant que trois
solutions demeurait limitant.
Exigences croissantes
sur la longueur de coupe
« Le dispositif d’ajustement en continu
de la longueur de hachage entre 5 et
22 mm présent sur la 7950i, comme
sur la 7800, permet de répondre précisément aux demandes », apprécie
Patrick Letouzey. Pour sa première
campagne de récolte avec la nouvelle
ensileuse John Deere, l’entrepreneur
a pu tester le capteur de matière sèche
13 – 15 janvier 2010
Orlando, Floride, É.-U.
Journée d’exclusivité: 12 janvier 2010
AG CONNECT Expo est la nouvelle plateforme internationale regroupant
en Amérique du nord les meilleurs fabricants et les professionnels
spécialistes du secteur agricole à l’échelon mondial. Venez découvrir
les tendances actuelles et les innovations, nouez de nouveaux
contacts et approfondissez
app
vos connaissances techniques. Soyez des
nôtres, prenez rendez-vous avec l’avenir de l’agrobusiness!
Where the world
of agriculture
comes together.
Partenaires
es
stratégiques
sponsors de
haut niveau
Informations complémentaires à:
www.agconnect.com
www.agconne
sponsor
officiel
sponsors
principaux
An AEM Trade Show
R
participants
de
Dossier
Yann Letouzey, le fils de
l’entrepreneur, conduit l’ensileuse
7800 équipée d’un bec Kemper
de 10 rangs.
La 7950i bénéficie
d’un châssis rallongé
pour loger le moteur
Cummins à six
cylindres en ligne de
19 litres en position
longitudinale.
Une marque domine :
John Deere
L’ETA manchoise travaille
exclusivement avec le
concessionnaire John Deere
pour les tracteurs et les
automoteurs de récolte.
Équipée du bec
Kemper 390+
récoltant 12 rangs,
l’ensileuse de
812 chevaux
progresse entre
5,5 km/h et 7 km/h.
La 7950i équipée d’un bloc hacheur à 48 couteaux bénéficie
du réglage en continu de la longueur de hachage entre 5 et
22 mm.
de solution pour
facturer le service
relatif à l’analyse
de la matière sèche,
l’entreprise n’envisage pas conserver
Au transport, un chariot supporte le poids
le dispositif.
de l’imposant bec Kemper de 12 rangs.
Sur sa 7950i, Patrick
Letouzey a testé
la nouvelle tête Kemper 390+ de
mis gracieusement à disposition par
12 rangs, également prêtée par John
le constructeur. Cet équipement
Deere. « D’une largeur de travail de
optionnel est associé au dispositif
9 mètres, ce bec de dernière généAutoloc de réglage automatique de
ration rend l’ensileuse très à l’aise
la longueur de coupe en fonction
de la maturité de la plante. « Cette
dans les petites parcelles du bocage
fonctionnalité simplifie la conduite
normand. Il limite les manœuvres dans
et renforce la qualité de la prestation,
les angles et libère de l’espace pour
la circulation des remorques. » L’enremarque l’entrepreneur. La princisemble évolue entre 5,5 et 7 km/h et
pale difficulté reste de rentabiliser
récolte en moyenne 4,10 ha/h, contre
cette option plutôt coûteuse (près
3,10 ha/h avec la 7800 et le 10 rangs.
de 28 000 euros HT). » N’ayant pas
44
« À cette allure, les tracteurs d’une
puissance moyenne de 100 chevaux
ne rencontrent pas de problème à
traîner des bennes de 14 à 16 tonnes. »
Entre le Kemper de 10 rangs et le
nouveau 12 rangs, l’entrepreneur
constate une réelle différence de
performances d’alimentation. La plus
grande ouverture au centre du bec
améliore la circulation des pieds de
maïs vers le bloc hacheur.
Des becs Kemper
de 10 et 12 rangs
Cependant, face aux atouts de la
nouvelle tête de récolte, le surcoût
par rapport au modèle de dix rangs
semble une fois de plus freiner
l’investissement. L’adoption du bec
moins large risque, en revanche,
d’altérer le confort de conduite. La
Le parc matériel de l’ETA, exclusivement en John Deere, est le
reflet de l’entente entre Patrick
Letouzey et son concessionnaire.
« Je travaille essentiellement
avec les établissements Lebaudy
de Brécey (Sud-Manche), car je
suis satisfait de leurs services,
précise l’entrepreneur. Ils interviennent rapidement, de jour
comme de nuit. Une fois, suite
à une panne, ils m’ont d’ailleurs
amené une ensileuse 6910 de
secours à une heure du matin. »
Ce genre de prestation ne peut
qu’encourager la fidélité à une
marque. Patrick Letouzey ne
s’approvisionne chez les autres
concessionnaires que pour des
machines non disponibles au
catalogue John Deere (presse
à haute densité New Holland et
presse-enrubanneuse Deutz-Fahr
à chambre variable).
vitesse d’avancement va devoir grimper pour occuper correctement les
812 chevaux de la 7950i. L’augmentation de l’allure risque d’accroître la
fatigue du chauffeur de l’ensileuse,
car l’entrepreneur ne prévoit pas
d’investir dans le système de guidage automatique en raison du prix.
Elle va aussi davantage solliciter les
tracteurs tirant les remorques, ce qui
risque de déplaire aux agriculteurs.
Mais Patrick Letouzey connaît l’incidence d’un tel choix.
David Laisney
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
GZbdgfjZhbjai^"XV^hhdc
|WgVh<J>B6
;>67>A>I:ÄADC<:K>I:
KdYedijhkYj[kh}bW^Wkj[khZ[lei[n_][dY[i$
)%-%%6^gZhjgaÉ6Ydjg
I‚a#/%*#*-#,&#+*#-(
Gourdon.indd 1
45_MAT148.indd 1
lll#gZbdgfjZh"\djgYdc#Xdb
BV^a/XVgda^cZ5gZbdgfjZh"\djgYdc#Xdb
5/11/09 10:45:45
5/11/09 14:35:19
TECHNO
La technologie hybride
diesel/électrique
permet, à performances
comparables, d’utiliser
des moteurs thermiques
moins puissants,
afin de diminuer
la consommation
de carburant
et les émissions
polluantes.
Motorisations hybrides
L’électrique
en phase avec
le thermique
Pollution à la baisse, prix du carburant à la hausse,
les indicateurs se présentent en faveur de la
motorisation hybride. Cette technologie, très en vogue
aujourd’hui, ne date pourtant pas d’hier. En 1900,
roulait en effet une Lohner-Porsche combinant une
motorisation thermique à un générateur alimentant
des moteurs électriques dans les roues.
Matériel & paysage
comparable à un alternateur, entraîné
par le moteur thermique, fournit du
courant alternatif redressé ensuite en
continu. Il débite dans une batterie
et alimente le moteur électrique de
propulsion. Alternateur et moteur
électrique n’étant pas mécaniquement
liés, ils peuvent être implantés sur
la machine aux endroits les plus
appropriés. Le montage série présente
deux inconvénients majeurs : la mise
en cascade des différents éléments
conduit à un faible rendement global et le moteur électrique doit être
dimensionné pour fournir la pleine
46
Scania
Le montage série : propulsion électrique exclusive
n configuration série, les moteurs
Eplace
thermique et électrique prennent
en cascade. Le générateur,
Avec le montage hybride en série, le générateur et le moteur, tous deux
électriques, ne sont pas mécaniquement liés.
puissance de propulsion du véhicule.
En conséquence, cette structure est
plus adaptée pour les fortes puissances
et pour le stop-and-go. Elle trouve
des applications dans les autobus
mais également sur les bateaux ou
les trains diesel-électrique.
Ce principe présente néanmoins
certains avantages. Le fonctionnement du moteur thermique est, par
exemple, complètement indépendant
de la vitesse du véhicule. Il tourne
alors en permanence au régime le
plus favorable en fonction de la
puissance demandée. Dès que la
charge des batteries est suffisante,
le moteur thermique s’arrête quelle
que soit la vitesse du véhicule. Les
moteurs électriques, par leur dimensionnement conséquent, récupèrent un
maximum d’énergie cinétique, car ils
fonctionnent comme des générateurs
durant les phases de décélération et
de freinage. Embrayage et boîte de
vitesses ne sont plus nécessaires.
L’avancement s’effectue sans changement de rapports, ni rupture de
couple.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Le bulldozer Caterpillar D7E reçoit un moteur thermique
de 235 chevaux qui entraîne un générateur électrique
produisant un courant alternatif de 480 volts.
Un bulldozer
à propulsion
électrique
Le D7E
utilise un
entraînement
électrique
procurant, selon
le constructeur,
une économie de carburant
de 10 à 30 % par rapport
aux bulldozers de conception
standard.
aterpillar vient de présenter un
Célectriques
bulldozer équipé de moteurs
pour l’entraînement
des trains de chenilles. Dénommé
D7E, cet engin loge un moteur
C9.3 de 9,3 litres de cylindrée délivrant 235 chevaux, qui entraîne un
générateur électrique produisant
un courant alternatif de 480 volts.
Ce courant, circulant dans des
câbles blindés et des connecteurs
aux standards militaires, atteint un
convertisseur à semi-conducteurs,
puis le module de propulsion.
Contrairement aux véhicules
hybrides, le D7E ne dispose pas de
batterie, ni d’élément de stockage
de l’énergie électrique. Mais à
travail équivalent, en dotant cette
machine d’un moteur plus petit et
tournant moins vite,
Caterpillar annonce une
réduction de la consommation
de 10 à 30 %.
Le convertisseur embarqué fournit
également un courant continu
en 24 volts pour tout le contrôle
et le pilotage de la machine. En
revanche, le compresseur de climatisation et la pompe à eau
fonctionnent sous 320 volts.
Une maintenance réduite
Grâce à l’électricité, Caterpillar
élimine toutes les courroies du
moteur, supprimant ainsi tout
risque de rupture et tout besoin
d’entretien. Les moteurs électriques
servant à l’entraînement de la
machine suppriment le convertisseur de couple, la boîte powershift
et tous les arbres de transmission.
L’élimination de ces composants
réduit de 60 % le nombre de pièces
de la transmission. Il en découle
également un besoin moindre de
refroidissement, une réduction de
moitié des volumes d’huile et un
intervalle de vidange qui passe
de 1 000 à 4 000 heures.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
47
TECHNO
Motorisations
hybrides
À chacun d’entre eux correspond
une implantation particulière du
motogénérateur électrique sur
la chaîne cinématique. Ce composant électrique joue dans tous
les cas plusieurs rôles : moteur,
générateur, voire démarreur. Avec
cette configuration parallèle, le
conducteur ne gère pas directement
teur ou de frein informe l’unité
de gestion de ses intentions. Ce
procédé implique l’intégration,
sur le véhicule, d’un équipement
électronique sophistiqué et d’une
boîte de vitesses automatique ou
robotisée. Cette dernière rend
possible le démarrage en mode
tout électrique.
Scania
L’hybride parallèle
montage parallèle se préles différents composants. Son
L esente
sous plusieurs formes.
action sur la pédale d’accéléra-
Avec le montage hybride en
parallèle, le motogénérateur
électrique assure plusieurs
fonctions, telles qu’alternateur,
moteur et démarreur.
Les fonctions du moteur électrique selon son implantation
Moteur éléctrique
Emplacement
du moteur électrique
Lancement
électrique
Avancement
électrique
Boost
Récupération
d’énergie
Stop
and go
-
-
X
(X)
X
Sur la boîte
de vitesses
(X)
X
X
X
(X)
Entre deux
embrayages
X
X
X
X
X
Un moteur de chaque
côté de l’embrayage
X
X
X
X
X
Sur le vilebrequin
La disposition
du moteur
électrique
placé
entre deux
embrayages
offre tous
les modes de
fonctionnement
possibles pour
un montage
simple.
Elle permet également la mise en
route du moteur thermique, au
moment voulu, lors d’un changement de rapport ou bien en fonction
de l’état de charge des batteries
et de la demande d’accélération.
L’hybride parallèle propose également l’automatisme stop-and-go.
Grâce à cette fonction, le moteur
diesel est coupé à chaque arrêt
du véhicule. Sa remise en route
intervient automatiquement dès
que le conducteur sollicite la pédale
d’accélérateur. Cette action abaisse
la consommation de carburant et
réduit les émissions de polluants.
Les fonctionnalités de l’hybridation parallèle
Iveco
AVANCEMENT 100 % ÉLECTRIQUE
La traction est purement électrique pour la mise
en route et le roulage au pas du véhicule. Le
moteur diesel est stoppé, l’embrayage moteur
ouvert et celui de boîte fermé. Seul le moteur
électrique fournit de l’énergie. Ce mode n’est
utilisable qu’à de faibles vitesses et avec des
demandes réduites de couple et de puissance.
Iveco
48
Iveco
MODE DIESEL
Utilisé à vitesse stabilisée et maximale, seul le
moteur thermique fournit de l’énergie. Les deux
embrayages sont fermés
Énergie de la chaîne de traction
hybride vers les roues.
Iveco
Iveco
MODE BOOST
Ici, la puissance des deux moteurs s’additionne.
Les deux embrayages fermés, moteurs diesel et
électrique sont en pleine action pour fournir une
accélération et des performances maximales.
Énergie des roues vers
le motogénérateur.
LES PHASES DE RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE
Durant deux phases d’utilisation du véhicule, il est
possible de récupérer de l’énergie pour recharger
les batteries. Le moteur diesel fonctionne, les deux
embrayages sont fermés et le moteur électrique se
transforme en générateur. Lors d’un ralentissement, avec
la pédale de frein enfoncée, l’énergie cinétique du véhicule
est récupérée sous forme d’énergie électrique. Autre
phase également régénératrice, en vitesse stabilisée,
sous de faibles accélérations ou au ralenti, le moteur
diesel entraîne le générateur qui recharge les batteries.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
ilité
Fiab
n
vatio
Inno
nce
orma
f
r
e
P
RELEVAGES
Relevages avant, prises de force avant,
automatismes de contrôle (DynaContour®)
Pour toutes marques de tracteurs
L’expert de la liaison
tracteur-outils
PRISES DE FORCE
CONTRÔLES
Une gamme d’outils avant / arrière
(ameublisseurs FLEXIPASS & UNIPASS®, lames bull)
AMEUBLISSEURS AV
ET
AR
FLEXIMASS®
la solution
pour lester
facilement
LAMES BULLDOZER
APE STRATEGIE 03 26 59 97 97 - 2633-01-08 - MA
Pôle d’Activité - 02190 GUIGNICOURT / Tél : 03 23 79 85 85 / [email protected] / www.laforge.fr
49_MAT148.indd 1
† 4oUGTXQKTU
GVNKVTGU
CXGETCORGUCEKGTQWCNWOKPKWO
† /KUGGP°WXTGKPVWKVKXGXKCFGWZXCPPGUOWNVKXQKGU
†)GUVKQPKPVoIToGFGUXQNWOGUToUKFWGNU#7610'6
† 2TQITCOOCVGWTCWVQOCVKSWGFGTGORNKUUCIGCPVKFoDQTFGOGPV81.76+5
†)GUVKQPCWVQOCVKSWGFGJCWVGWTFGTCORGGPDQWVFGRCTEGNNG
† #EEpUiN¶CITKEWNVWTGFGRToEKUKQPCXGE018#612 IWKFCIGIGUVKQPCWVQOCVKSWGFGUVTQPnQPU
OQFWNCVKQPFGFQUGU† 2QKIPoG/7.6+GPECDKPG† 5WURGPUKQPRPGWOCVKSWG#:#+4† 'UUKGWUWKXGWT
54 rue Marcel Paul - BP 195 - 51206 EPERNAY - Tél : 03 26 51 99 99
Fax : 03 26 51 83 51 - e-mail : [email protected] - www.tecnoma.com
5/11/09 15:52:21
TECHNO
Motorisations
hybrides
Mecalac
Le motogénérateur
au cœur de l’hybridation
parallèle
Pourvue d’un moteur thermique de 70 chevaux combiné à un motogénérateur électrique, la pelleteuse
polyvalente Mecalac affiche des performances comparables à celles d’un modèle de 100 chevaux.
La surpuissance par l’électricité
du dernier salon Intermat, la firme française
de 400 volts. Le moteur thermique travaille
L orsMecalac
a présenté une pelleteuse multifonctoujours à son régime optimal. Lorsque la
tion de 9 tonnes faisant appel à la conception
hybride diesel/électrique. Cet engin affiche les
performances d’un modèle de 100 chevaux,
bien qu’équipé d’un moteur diesel de seulement
70 ch. Cette prouesse est rendue possible grâce
à l’intégration d’un motogénérateur électrique
de 20/40 ch. En pratique, le moteur thermique
d’un engin de travaux publics ne travaille
jamais à pleine puissance en continu. Il est
alors possible d’envisager une motorisation
hybride diesel-électrique avec batterie li-ion
demande est inférieure à 70 chevaux, il recharge
les batteries. Au-delà, le surplus de puissance
nécessaire est fourni par le moteur électrique.
L’énergie se récupère également dans les phases
de freinage. Le moteur électrique ayant un
fort couple à bas régime, il assure également
le démarrage du moteur thermique. L’intérêt
principal de cette machine hybride réside dans
sa faible consommation de carburant, dans
la réduction des émissions de CO2 et dans la
diminution des nuisances sonores.
Un tracteur en diesel électrique
’Electrotraktor Belarus 3023, que le construcLprésenter
teur de Minsk (Biélorussie) a prévu de
lors du prochain Agritechnica à
Me
rc e
de s
- Be
nz
Daf
Le motogénérateur, placé entre
le moteur et la transmission,
joue également le rôle de démarreur.
Les batteries sont généralement
refroidies par une ventilation forcée
ou par un circuit d’eau.
50
Hanovre, a tellement impressionné le jury de
son palmarès de l’innovation qu’il l’a gratifié
d’une médaille d’argent. Il reprend l’architecture
d’une transmission diesel-électrique déjà bien
éprouvée sur des matériels de très grandes
puissances telles que des locomotives diesel,
des camions miniers ou des paquebots, dont
le manque de rendement l’avait écartée des
matériels agricoles. En effet, en troquant sa
transmission mécanique à 24 vitesses avant
et 12 arrière contre un générateur de 172 kW,
ce tracteur propose une solution de variation
continue de l’avancement alternative aux
systèmes hydromécaniques jusque-là utilisés.
La mise au point de sa gestion électronique de
la puissance aurait permis de préserver tout le
rendement du système. En outre, en alimentant
en courant la prise de force frontale, sa vitesse
de rotation peut être régulée indépendamment
Le Belarus 3023 devrait faire partie des
curiosités d’Agritechnica 2009.
du régime du moteur. Ce tracteur dérivé
du modèle 3022 de 300 chevaux (220 kW)
devrait être construit en collaboration avec le
Russe Ruselprom dans une présérie de vingt
exemplaires en 2010. Il a été annoncé à un
tarif de 146 000 $.
Matériel Agricole Équipement Entreprise - N° 148 - Novembre 2009
Achetez et vendez votre
matériel sur www.tracteurpool.fr
Vous verrez, c’est facile et rapide.
Ek_`[cÊWXedd[}
?:8=D>H>HAÉ67DCC:B:CIÆ8A6HH>FJ:Ç
'(dkcƒheiZ[CWjƒh_[b7]h_Yeb[fWhWd
'dkcƒheifƒY_Wb^ehi#iƒh_[
bÊWYY„i_djƒ]hWbWki_j[_dj[hd[jmmm$cWj[h_[bW]h_Yeb[$_d\e
&Vc3)-E
Cdb/####################################################################################################################
Eg‚cdb/################################################################################################################
HdX^‚i‚/#################################################################################################################
6YgZhhZ/################################################################################################################
'Vch3--Ehd^i-EYZgZb^hZhjgaZiVg^[&Vc
################################################################################################################################
(Vch3&''Ehd^i''EYZgZb^hZhjgaZiVg^[&Vc
8E/#################### AdXVa^i‚/###################################################################################
DJ
?:8=D>H>HAÉ67DCC:B:CIÆD;;G:HEw8>6A:Ç
B6IwG>:A6<G>8DA:
A6A:IIG:Æ9w8>H>DCHB68=>C>HB:Ç
'(dkcƒheiZ[CWjƒh_[b7]h_Yeb[fWhWd
'dkcƒheifƒY_Wb^ehi#iƒh_[
bÊWYY„i_djƒ]hWbWki_j[_dj[hd[jmmm$cWj[h_[bW]h_Yeb[$_d\e
bWb[jjh[X_c[dik[bb[:ƒY_i_ediCWY^_d_ic[\Wnek[#WcW_b
(dkcƒhei^ehi#iƒh_[:ƒY_i_ediCWY^_d_ic[
6JEG>M:M8:EI>DCC:A9:/
-)E3fekh'Wd
&'.E3edjg'Vc
&-%E3edjg(Vch
I‚a#/################################ :"bV^a/########################################################################
6Xi^k^i‚/
:mead^iVci
:I6
8dcXZhh^dccV^gZ
6jigZ/###########################
H6J/############################## ]V
@[iek^W_j[h[Y[le_h:ƒY_i_ediCWY^_d_ic[0
eVg;6MVjC•hj^kVci/#
eVg:"bV^a|aÉVYgZhhZhj^kVciZ/#########################################################################
?Z_d^chbdcX]ƒfjZYZgƒ\aZbZci
?Zhdj]V^iZgZXZkd^gjcZ[VXijgZ
6gZidjgcZg|B6IwG>:A6<G>8DA:
7E.*".''))B6A6@D;;8:9:M
6WdccZbZcihjg>ciZgcZi
EV^ZbZcih‚Xjg^h‚hjglll#`^dhfjZ++#Xdb
Entrepreneurs et collectivités
Faucheuses débroussailleuses
LES MACHINES
PROFESSIONNELLES
QUI VOUS RESSEMBLENT !
Faucheuses d’accotement
Broyeurs d’accotement
Gamme PAYSAGE PRO
Diminution des coûts, amélioration de la compétitivité et du confort de
travail, services de proximité… pour faire face aux nouveaux enjeux de
l’entretien des dépendances routières, KUHN et son réseau de partenaires
s’engagent à vos côtés avec la gamme complète PAYSAGE PRO.
Broyeurs spécialisés
Distributeurs sel/sable
DECOUVREZ notre offre sur le nouveau site internet :
www.kuhn-paysagepro.fr
Innovations : châssis à
montage et démontage
ultra-rapide STABI-LINK®
Services : disponibilité
rapide des pièces de
rechange et SAV performant
Oui, je désire recevoir gratuitement la brochure “PAYSAGE PRO”
Entreprise / Collectivité :
Prénom / Nom :
Adresse :
Tél :
E-mail :
Coupon à renvoyer à KUHN-AUDUREAU - BP 19 - 85260 La Copechagnière
14777_09AUDU_PAYS_PRO_233x300.indd 1
www.kuhn-paysagepro.fr
7/09/09 11:27:17