etude sur la valeur sociale des organisations de jeunesse

Transcription

etude sur la valeur sociale des organisations de jeunesse
ETUDE SUR LA VALEUR SOCIALE
DES ORGANISATIONS DE JEUNESSE
(traduction du rapport anglais)
1
Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier Rodri Bowen pour sa contribution à la recherche;
Alfonso Aliberti et Laura López-Bech du Forum européen de la Jeunesse, et Dr
Howard Williamson, Professeur de Politique européenne de la Jeunesse, pour leur
soutien et leurs commentaires sur le rapport préliminaire; Marko Boko, Elisa Briga,
Tony Geudens et Marguerite Potard pour leurs contributions à l’étude via des
entretiens; et CISV International, le Conseil national de la Jeunesse d’Irlande (NYCI),
le Partenariat I’VE, ESN, et l’Association mondiale des Guides et Eclaireuses, qui ont
fourni du matériel supplémentaire pour l’étude.
2
Contenu
1.
Avant-Propos
4
2. Avant-Propos
6
3. Introduction
7
4. Approche et Méthodologie
10
5. Mécanismes : comment les organisations de jeunesse créent
de la valeur sociale
12
6. L’impact des organisations de jeunesse sur les jeunes et la société:
résultats personnels et sociaux
24
7. L’impact des organisations de jeunesse sur les jeunes et la société :
résultats politiques et civiques
27
8. Différences dans les résultats
34
9. Coûts économiques et bénéfices des organisations de jeunesse
39
10. Données et indicateurs
41
11. Conclusions
45
12. Bibliographie
48
13. Annexe : définition d’une organisation de jeunesse
54
14. Annexe : détails de la recherche
55
15. Annexe : examen de la documentation
60
————————————————————————————————————
Figure 1 aperçu de l’étude
10
Figure 2 la relation entre l’éducation formelle, non formelle et informelle
14
Figure 3 la relation entre l’engagement civique et politique et l’action
28
Figure 4 échelle de la participation (adaptée)
54
Tableau 1 travail de jeunesse, éducation non formelle informelle et formelle
56
Tableau 2 recherche de documentation parallèle en anglais
57
Tableau 3 termes de recherche utilisés en français et en espagnol
58
Tableau 4 recherche de documentation parallèle en espagnol et en français
58
Tableau 5 mesure des résultats
61
Tableau 6 évaluation d’impact
61
Tableau 7 analyse de la qualité
62
Tableau 8 classification des études
3
62
AVANT-PROPOS
1.
_______________________________
Chaque jour, les organisations de jeunesse en Europe aident à construire nos
sociétés et à les renforcer. A quoi ressemblerait notre société si les organisations de
jeunesse n’étaient que valorisées en termes de production et de consommation?
L’argument selon lequel les organisations de jeunesse ont besoin d’un solide cadre
théorique et empirique et qu’elles doivent prouver leur valeur sociale est faux. Les
organisations de jeunesse et la société civile sont-elles sur une pente glissante au
même titre que la philosophie, la danse, la musique, la littérature, etc. ? Pourquoi
tout doit-il toujours être plus scientifique? Si nous accordons une valeur à
absolument tout, alors nous ouvrons la porte à ce que tout puisse être dévalué.
La « valeur sociale des organisations de jeunesse » est-elle une chose mesurable
dans une recherche « objective et menée à bien correctement »? Selon moi, il s’agit
d’une mission quasi impossible. Je suis d’avis que les organisations de jeunesse
sont une chose précieuse en soi!
Le Forum européen de la Jeunesse (le principal partenaire des institutions de l’UE
dans le domaine de la jeunesse) a 20 ans et il ose entreprendre cette mission!
Un nombre croissant d’études démontrent le rôle clé que jouent les travailleurs
bénévoles dans nos sociétés. D’un point de vue économique, ils sont dorénavant
perçus comme des membres à part entière de la main d’oeuvre, ce qui indique qu’ils
réalisent une activité productive qui fournit des services utiles au public,
particulièrement lorsque leur travail soutient celui du secteur sans but lucratif dans
des domaines aussi divers que l’action sociale, la santé, l’éducation, la culture, etc.
Dans ce contexte, l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est intéressée à
l’évaluation quantitative du travail volontaire, publiant en 2011 le Manuel sur la
mesure du travail bénévole avec l’aide de l’université Johns Hopkins (Baltimore,
Etats-Unis)1 . Le réseau mondial des bénévoles de la Croix Rouge a engrangé près
de 4,4 milliards d’euros2 en 2009 en travaillant dans 186 pays.
Nous savons tous que le travail et les aboutissements des jeunes et de celles et
ceux qui sont actifs dans le travail associatif et les organisations de jeunesse
méritent une plus grande reconnaissance afin d’améliorer leur valeur et leur visibilité.
Le travail qu’ils accomplissent doit être pris en compte par les employeurs,
l’éducation formelle, et la société civile en général.
L’apprentissage non formel et informel dans le domaine de la jeunesse se déroulent
dans une palette très vaste et très variée d’environnements, et des méthodes et
instruments spécifiques et appropriés sont nécessaires pour l’épanouissement des
jeunes et leur intégration sociale, culturelle et professionnelle. L’importance sociale et
économique du secteur de la jeunesse est évidente, vu son impact potentiel sur le
développement de compétences clés qui sont d’une pertinence pratique pour le
marché du travail. En outre, le travail de la jeunesse encourage la participation, la
citoyenneté active, et la responsabilité sociale. Nous devons non seulement allouer
les ressources nécessaires dans un tel contexte, mais une plus grande
reconnaissance de ce type de travail est également indispensable, à la fois dans et
1
http://ccss.jhu.edu/wp-content/uploads/downloads/2011/09/Manual_Development_TEG_2010.pdf
2
http://dalberg.com/blog/?p=187
4
en dehors des structures de politique de jeunesse. C’est essentiel si nous voulons
aboutir à un cercle vertueux de qualité, de capacités, et pour garantir de bonnes
pratiques. Cela demande des stratégies pour la reconnaissance et la validation du
travail de jeunesse aux niveaux européen, national et local, et parfois au niveau
organisationnel. Quels que soient les outils qui seront développés pour la
reconnaissance, la certification et l’évaluation, des questions clés subsistent
cependant quant à l’usage, la devise et la crédibilité. Cette nouvelle étude du Forum
Jeunesse démontre que la valeur sociale du volontariat est inestimable. Les
travailleurs et responsables socio-éducatifs sont tout simplement essentiels!
Jan Van Hee
Attaché à la Politique internationale de la jeunesse et aux Affaires de la Jeunesse de
l’UE, Département pour la Culture, la Jeunesse, les Sports et les Médias et RP de
Belgique auprès de l’Union européenne - Représentation flamande
On pose toujours des questions confuses sur la valeur et l’impact du travail et des
organisations de jeunesse - tant pour les jeunes que pour la société au sens plus
large. Nous avons ici un rapport modeste mais important qui expose certaines des
réponses. Elles ne seront peut-être pas toujours convaincantes mais au moins nous
disposons d’un cadre informé pour réfléchir à ces questions. Malheureusement,
malgré que cela fût prévisible, la conclusion, en général, est que « les éléments
probants sont faibles ». Cela n’est pas très surprenant. Non seulement très peu de
recherches méthodiques ont été menées à bien, surtout par rapport aux résultats et
à l’impact, dans le domaine de la jeunesse, mais les organisations de jeunesse ellesmêmes sont caractérisées par une diversité sur d’innombrables fronts. Tenter
d’établir la cause et l’effet, plutôt qu’une simple corrélation, est une tâche ardue. 5
2. AVANT-PROPOS
_______________________________
Néanmoins, cette image est prometteuse. Les organisations de jeunesse, sous leurs
formes diverses, ont un rôle important à jouer, tant pour le développement personnel
et social des individus que pour la contribution civique et « politique » que ces
individus apportent ensuite à leur communauté et à la société.
Le trait distinctif des organisations de jeunesse est leur philosophie d’ancrage de la
participation des jeunes. C’est dans ces contextes que la voix des jeunes est
amenée à porter sur une série de questions qui les préoccupent et qu’elle se
retrouve ensuite souvent articulée bien au-delà. Quels que soient les autres
éléments qui se déroulent au sein des organisations de jeunesse (et la liste est plutôt
bien fournie: éducation et apprentissage, expérience et opportunité, conseils et
orientation), elles sont des espaces où les jeunes s’associent, se rassemblent,
apprennent et travaillent ensemble.
Peut-être devraient-elles en faire davantage, élargissant le territoire sur lequel elles
travaillent (pour aborder les questions urgentes de notre époque comme l’emploi, la
santé et le logement) et motivant davantage de jeunes à participer. Mais elles en font
déjà beaucoup - en offrant des services aux autres, en menant campagne et en
communiquant mieux les politiques et pratiques de la jeunesse. Il faut simplement
que nous nous attelions davantage à démontrer ces faits.
Dr Howard Williamson
Professeur de Politique européenne de Jeunesse
Université du sud du pays de Galles
6
3. INTRODUCTION
_______________________________
Le Forum européen de la Jeunesse est la plate-forme des organisations de
jeunesse en Europe. Il mène des actions de plaidoyer en faveur de la
reconnaissance des valeurs et de la contribution des organisations de jeunesse au
bien-être de notre société, et il a commandité cette étude pour récolter des preuves
de la valeur que les organisations de jeunesse apportent au développement social
des jeunes individus, des communautés et des sociétés grâce au travail de jeunesse
et à la participation des jeunes.
Organisations de jeunesse
Pour les buts de cette enquête, les organisations de jeunesse sont définies comme
« ces organisations sociales (associations, clubs ou mouvements) qui sont établies
pour servir les jeunes et où les jeunes sont chargés de la structure
organisationnelle » et « qui sont démocratiques, non gouvernementales et sans but
lucratif » (Souto-Otero, et al, 2012, p. 27).
Il existe un large éventail de structures et de finalités organisationnelles au sein des
organisations de jeunesse. Par exemple, Quintelier (2008) opère une distinction
entre des organisations expressives (clubs de sports et de loisirs); de jeunesse
(groupes et clubs de jeunes); culturelles (musique, théâtre); d’aide
(environnementales, pacifiques); délibératives (partis politiques, assemblées
citoyennes); et religieuses-ethniques. Les exemples observés dans cette étude
permettent d’illustrer la diversité du secteur.
Le Forum européen de la Jeunesse lui-même représente une petite centaine
d’organisations de jeunesse, y compris des conseils nationaux de jeunesse (dont la
structure et la taille diffèrent grandement) et des organisations internationales non
gouvernementales de jeunesse allant notamment de: Active - Sobriété, Amitié et
Paix, une organisation faîtière de jeunesse qui promeut un style de vie sans alcool ni
drogue, à l’Organisation mondiale du Mouvement scout. Les membres du Forum
Jeunesse comprennent des organisations religieuses et non religieuses, des
organisations qui travaillent avec des jeunes en zones rurales et urbaines, et des
organisations qui travaillent avec différents groupes de jeunes qui ont différents
intérêts et besoins.
7
Cette étude
Des preuves solides qui démontrent la valeur des organisations de jeunesse sont
nécessaires pour renforcer la reconnaissance de la valeur sociale du secteur. Une
meilleure compréhension de la contribution potentielle des organisations de
jeunesse, de leur véritable contribution, et des types de valeur qu’elles offrent peut
également permettre d’améliorer l’impact positif du secteur. C’est pour cette raison
que les principaux objectifs de cette étude consistent à :
• récolter des éléments de recherches existantes sur le rôle que jouent les
organisations de jeunesse tant dans le développement du potentiel des jeunes en
tant que membres de la société qu’en terme de l’impact qu’elles ont sur la société;
• récolter des éléments pouvant appuyer le travail du Forum Jeunesse pour susciter
l’intérêt sociétal envers le rôle des organisations de jeunesse;
• récolter des éléments relatifs aux coûts et aux avantages d’un investissement en
faveur des organisations de jeunesse et;
• récolter des éléments sur l’impact social du rôle éducatif des organisations de
jeunesse.
L’examen des preuves existantes
Il existe de nombreuses études, quoique désorganisées, portant sur la valeur des
organisations de jeunesse. Cette étude cherche à systématiser ces preuves en les
recensant et en identifiant les thèmes clés qui ressortent des études. Notre étude
cherche également à évaluer la « valeur ajoutée » qu’apportent les organisations de
jeunesse lorsque, par exemple, elles accomplissent un travail socio-éducatif ou
organisent la participation des jeunes (des pratiques qui ne sont pas uniques ni
limitées aux organisations de jeunesse). Les recherches analysées se concentrent
donc spécifiquement sur les organisations de jeunesse mais des références sont
faites, lorsque pertinent, à des études plus vastes, notamment sur la valeur sociale
du travail jeunesse ou de la participation des jeunes (qu’ils soient pratiqués par une
organisation « de jeunesse » ou pas). Les exemples utilisés dans l’étude pour
illustrer les résultats proviennent directement de l’analyse des recherches et
d’entretiens et discussions avec des représentants du secteur.
Ce rapport
A la suite de cette section d’introductions :
• la section 4 du rapport résume la manière dont les recherches ont été effectuées
pour évaluer la valeur sociale des organisations de jeunesse;
• la section 5 décrit les principaux « mécanismes » - les façons dont les
organisations de jeunesse créent la valeur sociale;
• la section 6 décrit les types de résultats personnels et sociaux associés au travail,
pour les organisations de jeunesse;
• la section 7 décrit les types de résultats civiques et politiques associés au travail,
pour les organisations de jeunesse;
• la section 8 aborde les différences dans les résultats, par rapport aux différences
de contexte, de type organisationnel et aux jeunes eux-mêmes;
• la section 9 discute du fondement des preuves et du développement d’indicateurs
pour mesurer la valeur sociale des organisations de jeunesse;
• la section 10 aborde l’évidence des coûts et avantages des organisations de
jeunesse; et
• l’annexe inclut d’autres détails sur la stratégie de recherche et d’analyse ainsi que
la définition du terme « organisation de jeunesse » utilisé pour cette étude.
8
4. APPROCHE ET METHODOLOGIE
_______________________________
Introduction
Il s’agissait d’une étude théorique, basée sur un examen systématique de données
publiées (académiques) et non publiées (parallèles). La figure n°1 décrit le
processus. D’autres détails sur la recherche et le passage au crible des divers
éléments sont repris en annexe.
La recherche de données académiques s’est concentrée sur des bibliothèques en
ligne de journaux et publications d’évaluations collégiales couvrant les disciplines
suivantes : l’anthropologie, les entreprises, l’économie, l’éducation, la géographie, le
gouvernement, l’histoire, les relations internationales, le journalisme et les
communications, le droit, la philosophie, les sciences politiques, la psychologie, la
santé publique, les sports et loisirs, la religion, les sciences sociales, la sécurité
sociale et le travail social, les statistiques et les études de femmes. Plus de 7.000
éléments ont été identifiés, tels que des articles de journaux et des rapports.
La recherche d’études principalement non publiées (parallèles) s’est fondée sur des
recherches Google axées sur 13 pays membres du Conseil de l’Europe: la Finlande,
le Danemark, l’Estonie, le Luxembourg, la Slovaquie, la Serbie, l’Autriche, la France,
l’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Roumanie et le Royaume Uni3 et un appel ouvert
aux membres du Forum Jeunesse pour qu’ils soumettent des rapports et preuves de
leur valeur sociale. Plus de 100.000 éléments ont ainsi pu être identifiés, notamment
des rapports.
Après avoir passé au crible les articles et les rapports identifiés par les recherches,
l’étude s’est penchée sur 41 rapports ou articles qui fournissent la base des résultats
de ce rapport. L’étude théorique a été complétée par des discussions avec des
membres du Forum européen de la Jeunesse et un petit nombre d’entretiens (n=4)
avec des parties prenantes dans le domaine. Ils ont aidé l’équipe de recherche à
étudier certains des thèmes identifiés dans les documents de recherche et
sélectionner des exemples de bonne pratique pour illustrer les résultats du rapport. 3
La sélection des pays voulait inclure un échantillon largement représentatif de pays de tailles,
richesses et types de régime différents, couvrant différentes zones géographiques d’Europe.
9
FIGURE 1. APERÇU DE L’ÉTUDE
Etape 1 :protocole de recherche: définir l’étendue de l’étude et élaborer la stratégie de la
recherche et les critères d’inclusion pour le document
Etape 2 : recherche de documents académiques dans des librairies en ligne (articles de
journaux) et sur internet, pour des études parallèles (rapports)
Etape 3 : tri: examen initial pour juger de la pertinence (comprend des informations/
données sur la valeur sociale d’une organisation de jeunesse)
pertinent
non pertinent
ignorer
Etape 4:
examen approfondi pour confirmer la pertinence pour l’étude et la
concordance des critères d’inclusion (cela correspond-il aux critères de qualité pour
l’inclusion)
pertinent et répond aux
critères d’inclusion
(inclure dans l’étude)
pertinent mais seuil
de qualité insuffisant
insuffisant
ignorer
Etape 5 :
recensement:
identifier le type de valeur sociale mise en
avant (même si pas adéquatement
prouvée)
Etape 5:
évaluation: examen
critique des documents pour identifier les
résultats, faits, etc.
Etape 6: analyse: systématiser les données et tirer des conclusions :
- recenser (ou catégoriser) les types de valeur sociale associés aux organisations de jeunesse
- décrire les « mécanismes » - comment les organisations créent/contribuent à de la valeur
sociale
- décrire la force et l’étendue des preuves de la valeur sociale des organisations de jeunesse
et résumer les principaux résultats et tirer des conclusions
10
5. MECANISMES : COMMENT LES
ORGANISATIONS DE JEUNESSE
CREENT DE LA VALEUR SOCIALE
______________________________
Introduction
L’étude identifie cinq mécanismes clés - cinq moyens - par lesquels les
organisations de jeunesse créent une valeur sociale :
• la participation des jeunes;
• le travail de jeunesse et l’éducation formelle, non formelle et informelle;
• les lieux et espaces où les jeunes peuvent se rencontrer et créer des relations
sociales;
• et les informations, conseils et orientations.
Ces mécanismes se chevauchent souvent (et ne sont pas mutuellement exclusifs):
par exemple, les organisations de jeunesse peuvent pratiquer la participation des
jeunes et fournir des lieux et espaces où les individus se rencontrent. Les
mécanismes peuvent également se renforcer mutuellement de sorte que, par
exemple, le fait de fournir des lieux et espaces où les individus peuvent se rencontrer
peut aider les jeunes à connaître et faire confiance aux organisations de jeunesse,
facilitant ainsi la fourniture d’informations, de conseils et d’orientations pour les
jeunes.
Il est important de comprendre les mécanismes et les choix des jeunes. Cela peut
contribuer à l’attribution d’impact où les approches théoriques de l’évaluation
d’impact4 sont utilisées et cela peut améliorer les pratiques dans ce domaine (par
exemple en indiquant précisément comment et pourquoi certaines organisations de
jeunesse contribuent à des résultats particuliers alors que d’autres non).
Participation des jeunes
La participation active des jeunes dans les décisions et actions au sein
d’organisations de jeunesse est une caractéristique maîtresse des organisations de
jeunesse.5 De nombreuses organisations de jeunesse soutiennent également la
participation des jeunes dans les décisions et actions au-delà de l’organisation. Cela
comprend notamment le travail d’organisations comme les conseils locaux et
nationaux de jeunesse (comme ceux au Royaume Uni, mentionnés dans l’encadré
ci-dessous) qui se concentrent sur la participation et l’engagement politique des
jeunes (engagement politique et militantisme) et ceux qui se concentrent sur le fait
de permettre une action locale, nationale et internationale des jeunes (engagement
civique et militantisme).
4 Les approches théoriques de l’évaluation d’impact se concentrent sur la compréhension du
comment et du pourquoi des résultats sont engendrés, à l’aide d’approches telles que des « modèles de
logique » pour tester la relation entre les produits d’une organisation (tels que le temps du personnel) et
ses activités (telles qu’une méthodologie de travail jeunesse) et les résultats (tels que les nombres de
jeunes soutenus dont la confiance en soi a augmenté). Les approches de l’évaluation d’impact sont
discutées plus amplement dans la section 7.
5
Ref: notre définition et point sur la participation des jeunes.
11
Les Conseils de la Jeunesse au Royaume-Uni
On a pu enregistrer trois vagues de soutien pour les conseils de la jeunesse
dans l’histoire du Royaume Uni. La première dans les années 1940 et 1950
visait à promouvoir la construction du caractère et l’éducation sociale (Butters
and Newell, 1978); la seconde, dans les années 1980, cherchait à encourager
la participation des jeunes dans la prise de décisions (Département Education
et Science, 1982); tandis que la troisième vague, au début des années 2000,
avait une cible plus locale, promouvant les conseils de jeunesse comme les
moyens les plus prisés pour engager les jeunes.
Il existe une diversité considérable dans la structure et l’organisation des
conseils de jeunesse à travers le Royaume Uni; par exemple, les organisations
dirigeantes peuvent comprendre les services à la jeunesse ou d’autres
organisations de jeunesse, des organisations ou partenariats communautaires,
ou des autorités locales, et leurs structures peuvent inclure:
• des organisations nourricières, qui cadrent souvent dans des stratégies
communautaires de régénération et contribuent à des organismes
décisionnels existants;
• des organisations qui travaillent dans l’ombre et reflètent souvent des
structures participatives dirigées par des adultes tels que des conseils
communautaires,
• et des organisations consultatives qui visent la consultation avec les jeunes
avant de lancer de nouvelles activités ou de garantir de nouvelles ressources
en vue de garantir leur pertinence pour les besoins et aspirations des jeunes.
L’évaluation du petit nombre de conseils de jeunesse (au Royaume Uni) a
identifié que les jeunes participant aux conseils de jeunesse indiquent qu’ils
sont bénéfiques pour leur sentiment d’estime de soi et ils trouvent l’expérience
agréable. Cependant, là où les objectifs et la structure du conseil étaient flous,
certains jeunes ont indiqué avoir un certain sentiment de déresponsabilisation.
Adapté de Matthews (2001)
Comme l’illustre l’exemple des conseils de la jeunesse du Royaume Uni, le
processus et l’expérience d’engagement et de militantisme peuvent contribuer à des
résultats personnels et sociaux, tels que l’augmentation du capital humain et social
des jeunes (discuté à la section 4). En permettant et en encourageant la participation
des jeunes dans les décisions et les actions qui les concernent, les organisations de
jeunesse peuvent contribuer à des changements dans l’engagement civique et
politique des jeunes, tels que le volontariat (Powell and Bratovic, 2007) et les
élections (Quintelier, 2007). Cela peut également produire des résultats sociaux, tels
que des changements dans la politique et des améliorations dans la provision de
services aux autres; par exemple où des jeunes se portent volontaires pour aider
d’autres jeunes de par leur travail avec une organisation de jeunesse, comme décrit
dans un contexte autrichien (Frenzel, 2014) (discuté à la section 5).
Travail de jeunesse, éducation non formelle et informelle
L’éducation, qu’elle soit non formelle, informelle, ou très rarement formelle, est
aussi un trait caractéristique des organisations de jeunesse. Beaucoup
d’organisations de jeunesse, comme BeLong To (voir l’encadré) et le mouvement des
12
Scouts pratiquent un travail de jeunesse à l’aide d’une approche d’éducation non
formelle, et comme l’identifie le document politique du Forum Jeunesse sur le travail
socio-éducatif au sein du Forum européen de la Jeunesse et des Organisations de
jeunesse6:
« Le travail jeunesse et l'éducation non formelle (ENF) sont intrinsèquement liés,
particulièrement lorsqu'ils se déroulent au sein des organisations de jeunesse. Le
travail jeunesse utilise souvent l'éducation non formelle comme méthodologie en
menant à bien ses activités. » (Forum européen de la Jeunesse, 2014, p.4)7.
BeLong To: Education par les pairs
BeLong To organise des activités d’éducation par les pairs au sein d’un modèle
socio-éducatif de travail jeunesse indispensable en Irlande. Il est axé sur le
développement personnel, la responsabilisation, la participation, le
changement social, et les droits des personnes lesbiennes, homosexuelles,
bisexuelles et transgenre (LHBT). Les jeunes bénéficient d’un soutien pour
améliorer leur confiance en eux en prenant la parole en public, et ils suivent
une formation formelle en analyse des besoins, analyse SWOT et
compétences, leur permettant de devenir des animateurs de jeunes sur une
période de 12 mois. Le programme veut permettre aux jeunes de devenir des
agents de changements sociaux et des « entrepreneurs sociaux ».
Adapté de Dunne et al.,2014
Pour ces organisations de jeunesse qui ne pratiquent pas le travail socio-éducatif,
l’éducation non formelle et informelle est toutefois inhérente à leur travail avec les
jeunes et elle peut soutenir l’éducation formelle des jeunes. Bien que les
organisations de jeunesse pratiquent rarement l’éducation formelle, elles peuvent la
soutenir et y contribuer.
Le travail de jeunesse chez les Scouts
Chez les Scouts, le travail de jeunesse se fait via la méthode scoute, un
système non formel d’auto-éducation composé de différents éléments qui,
combinés, fournissent un environnement d’apprentissage riche, actif et ludique.
Lors de chaque activité, les jeunes sont encouragés à consciemment et
activement prendre part à leur propre développement. Cela leur permet de
progresser de leur propre manière et à leur propre rythme pour acquérir une
certaine confiance en eux et reconnaître les progrès réalisés. Le schéma
progressif, qui établit les objectifs par groupe d’âge, est le principal outil utilisé
pour soutenir cet élément de la méthode scoute. L’environnement extérieur
fournit un cadre idéal pour développer leur potentiel physique, intellectuel,
émotionnel, social et spirituel.
(Source: YFJ 2016)
Comme l’illustre le tableau 1 ci-dessous, l’éducation formelle, informelle et non
formelle se chevauchent, et les frontières entre les catégories sont souvent floues. Il
décrit l’éventail (ou spectre) de l’éducation que les organisations de jeunesse
peuvent pratiquer et soutenir. Point important: bien que l’éducation formelle, non
formelle et informelle puissent différer en termes de cible, de cadres et des
compétences qu’elles promeuvent, elles partagent un but ou une finalité communs;
6
http://www.youthforum.org/assets/2014/12/0142-14FR-YWPP-FINAL.pdf
7
Smith (2001) souligne l’importance de l’éducation « informelle » et de l’association (ou groupe ou
travail conjoint) comme des éléments clés d’une majorité du travail de la jeunesse.
13
responsabiliser les jeunes. En tant que telles, elles se complètent l’une l’autre et ne
doivent pas être considérées comme des substituts ou concurrentes. Quoiqu’ayant
beaucoup de choses en commun, chacune contribue à soutenir l’autre et comble les
écarts respectifs entre chacune.
Fig. 2 la relation entre l’éducation formelle, non formelle et informelle
Travail
Jeunesse
ENF
EF
EIF
Org. Jeunesse
Le travail jeunesse et les organisations de jeunesse permettent tous deux l’éducation
formelle et non formelle
14
Eléments
Education non formelle
Education
informelle
Education formelle
Cible
personnes de tout âge,
pour aborder leurs
intérêts et objectifs
d’apprentissage
axée sur les
expériences et
interactions dans la
vie au quotidien et
souvent
involontaire
axée sur les
institutions (école,
enseignement
supérieur ou
formation
complémentaire);
de 5-25 ans (mais
peut aussi inclure
des groupes plus
jeunes ou plus
âgés).
Hiérarchique et
basée sur un
cursus.
Processus
activité pédagogique
organisée en dehors du
système formel établi;
généralement non basé
sur une attestation
d’études; volontaire;
souvent à court terme;
temps partiel, flexible, et
spécifique.
processus tout au
long de la vie où
les individus
apprennent grâce
à leurs
expériences et
interactions.
Hiérarchique,
structurée dans le
long terme, relation
enseignant/élève;
basée sur une
attestation
d’études;
généralement
obligatoire jusqu’à
16 ans, après
volontaire;
généralement à
temps plein.
Cadre
cadre d’éducation
formel, social ou
communautaire
partout et n’importe cadre pédagogique
où
formel
Exemples
travail de jeunesse
apprendre à
école, lycée
connaître des gens
différents,
nouvelles
expériences
comme les
voyages
Compétences sociales et
émotionnelles
sans intention
académiques
(cognitives, lecture,
calcul)
Finalité
idem
idem
responsabiliser les
jeunes pour qu’ils
mènent une vie
accomplie aux niveaux
professionnel, personnel
et social, et qu’ils
deviennent des citoyens
actifs dans la société.
Adapté du Forum européen de la Jeunesse (2014) et Fordham (1993)
15
• Responsabiliser les jeunes grâce à des expériences éducatives, au travail de
jeunesse et à l’éducation formelle, informelle et non formelle, peut contribuer à
apporter des changements dans: les résultats personnels et sociaux dans une
grande série de domaines y compris, et principalement, des améliorations dans
leur capital humain (discuté à la section 4); et
• les résultats civiques et politiques, notamment en augmentant leur prise de
conscience des questions locales et internationales et en les responsabilisant à
agir (discuté à la section 5).
Comme l’illustre l’exemple du Youth Voice Editorial Board ci-dessous, l’étendue et le
type de résultats engendrés par le travail de jeunesse et l’éducation formelle,
informelle et non formelle dépendent du type d’expériences éducatives offertes: par
exemple, une attention particulière à la citoyenneté globale peut avoir un impact plus
important sur les résultats civiques et politiques, tandis qu’une attention aux activités
en plein air peut avoir un impact plus grand sur les résultats personnels et sociaux.
Youth Voice Editorial Board : initiation aux médias et citoyenneté
Youth Voice Editorial Board est un projet d’activité de loisirs, volontaire, basé à
Helsinki où les jeunes produisent des nouvelles pour les principaux médias. Le
projet veut attirer l’attention des journalistes adultes sur les questions qui
comptent pour les jeunes, en vue d’inclure la voix des jeunes dans les
principaux médias et encourager les discussions intergénérationnelles avec les
adultes.
L’évaluation du projet a identifié que la citoyenneté des jeunes peut être
renforcée par l’initiation aux médias; que les jeunes acquièrent des
compétences en médias civiques car ils étaient impliqués dans toutes les
phases de la production; et que les jeunes acquièrent également une
expérience de l’influence sociale car ils ont participé à des questions qui
avaient de l’importance à leurs yeux.
Adapté de Kotilainen (2009)
Expériences et opportunités
Les organisations de jeunesse peuvent permettre aux jeunes « d’expérimenter » et
de faire des choses qu’ils ne seraient autrement pas capables de faire, y compris
dans certains cas, voyager nationalement et internationalement (mobilité) (Taru,
2013). Bon nombre de ces expériences et opportunités facilitent l’apprentissage
informel et/ou peuvent être liées au travail de jeunesse ou à l’éducation non formelle.
Ces expériences peuvent contribuer à des résultats personnels et sociaux dans une
large série de domaines comme le capital humain, l’éducation et l’emploi, et la santé
et le bien-être (discuté à la section 4), et à des résultats civiques et politiques,
comme des changements dans le sentiment d’identité européenne ou ethnique des
jeunes (discuté à la section 5).
16
Programmes d’échange interculturel d’étudiants
Chaque année, European Educational Exchanges - Youth for Understanding
permet à près de 4000 jeunes de 15 à 18 ans de vivre dans un pays étranger
au sein d’une famille d’accueil et d’y fréquenter l’école. On dit que ces
échanges ont un impact positif sur le participant, la famille d’accueil et la
communauté locale où ils vivent. Cette forme de travail jeunesse permet
d’acquérir des compétences interculturelles et linguistiques et elle promeut le
dialogue interculturel.
Source YFJ (2016)
Les expériences et opportunités peuvent souvent offrir la chance aux jeunes de
rencontrer des gens qu’ils n’auraient autrement pas rencontrés. Cela peut aider les
jeunes à développer des réseaux sociaux, un capital social, un autre résultat social
et personnel essentiel, et contribuer à des changements dans les attitudes et
comportements des jeunes auprès des autres (y compris par exemple les attitudes
par rapport aux genres (voir ALEG, 2014) et ethnicités des autres (voir Markus et al.,
2009), un résultat civique primordial.
L’étendue et le type de résultats dépendent du type d’expériences et de possibilités
offertes et acceptées par les jeunes. Ils dépendent également des manières dont les
jeunes utilisent ces expériences et possibilités, et par conséquent, les résultats pour
différents jeunes exploitant la même possibilité peuvent considérablement varier.
Chose importante, les ressources telles que le capital humain et social, que les
jeunes apportent aux organisations de jeunesse, peuvent déterminer à la fois le
degré selon lequel ils choisissent de participer et les façons dont ils participent (et
bénéficient par conséquent potentiellement).
Les organisations de jeunesse cherchent souvent activement à atteindre ceux qui ont
moins de ressources, comme les minorités ethniques et linguistiques (voir par
exemple la discussion sur l’engagement des minorités ethniques russes en Estonie à
Bogdanov, 2013, p. 19-20) et les jeunes exclus ou marginalisés (voir le texte encadré
ci-dessous), et en les engageant, à les responsabiliser en vue d’accroître leurs
ressources. Cependant, ceux qui commencent avec plus de ressources peuvent tirer
plus de profit de leur participation dans des organisations de jeunesse, parce qu’ils
sont mieux placés pour exploiter ces opportunités (ce qui crée un cercle vicieux).
Une jeune personne dotée d’une plus grande confiance en soi peut, par exemple,
tirer davantage de profit du fait de voyager que ceux qui ont moins de confiance en
eux parce qu’ils se sentent capables d’en faire plus et d’en vivre plus pendant leurs
voyages. Pourtant, de la même manière, une jeune personne ayant peu de confiance
en elle qui voyage à l’étranger pour la première fois peut trouver l’expérience
transformatrice d’une manière différente par rapport à un voyageur chevronné.
L’organisation autrichienne de la jeunesse musulmane : développer ses
compétences personnelles
Le projet Mustafa de l’Organisation autrichienne de la jeunesse musulmane a
été conçu pour s’attaquer aux obstacles qui se dressent sur le chemin des
jeunes musulmans en Autriche pour trouver un emploi. Le projet a commencé
à partir de la reconnaissance que les jeunes hommes musulmans avaient une
compréhension limitée des attentes des employeurs potentiels par rapport à la
langue ou au comportement sur le lieu de travail. L’organisation de la jeunesse
musulmane cherche à inculquer à ces jeunes des compétences personnelles
17
de sorte à encourager la discussion et la réflexion au sein du groupe, et à
promouvoir une plus grande compréhension entre les frontières culturelles. En
plus de soutenir les jeunes dans la recherche d’un emploi, la prise de
conscience culturelle développée via le projet promeut une plus grande prise
de conscience civique et politique. (http://www.mjoe.at/projekte/mustafa:).
Adapté de Frentzel (2014)
Par conséquent, ce ne sont pas seulement les ressources qu’apportent les jeunes,
mais bien l’étendue dans laquelle l’expérience et les opportunités qu’offrent les
organisations de jeunesse correspondent aux capacités et intérêts des jeunes qui
déterminent les résultats. Les opportunités qu’ont les jeunes de vivre de nouvelles
expériences stimulantes et le soutien qu’apportent les organisations de jeunesse aux
jeunes pour exploiter et profiter au maximum de ces opportunités est donc tout aussi
important.8 Les jeunes sont susceptibles de retirer davantage de choses de
nouvelles expériences qui leur permettent d’étendre ou d’approfondir leurs
expériences et apprentissage.9
Dans quelques cas, la « discrimination » fondée sur les compétences ou les réseaux
sociaux des jeunes est inhérente à la structure de l’organisation. Parfois, les jeunes
doivent démontrer leur potentiel pour répondre aux exigences de participation dans
l’organisation de jeunesse avant de pouvoir participer: par exemple, là où l’objet est
concentré sur les échanges internationaux, où là où ils se présentent à une élection
par leurs pairs (Wyness, 2006). Cela ne dévalorise pas le travail des organisations
de jeunesse mais cela illustre que les organisations de jeunesse peuvent ne pas être
en mesure d’aider chaque jeune personne.
Dans certains cas, les groupes exclus ou marginalisés ont établi leurs propres
organisations de jeunesse. Cela a contribué à mieux assortir les expériences et les
opportunités offertes et les intérêts et besoins des jeunes.
Lieux et espaces de rencontre
Les organisations de jeunesse peuvent offrir des lieux et espaces « sûrs » et
valables pour que les jeunes se rencontrent et socialisent, sans les pressions que
l’on trouve normalement à l’école ou dans la famille (voir par exemple Forkby et
Kiilakoski, 2014; Conseil de la Jeunesse de l’Irlande du nord, 1998). En permettant
aux jeunes de partager des expériences et idées avec d’autres, ces lieux et espaces
associatifs peuvent contribuer à des résultats personnels et sociaux dans un vaste
éventail de domaines comme le capital humain et social, et la santé et le bien-être, y
compris au sens le plus simple, l’amusement (discuté à la section 4). En
encourageant les jeunes à se mélanger avec d’autres (voir le texte encadré sur les
lieux d’intégration), ils peuvent également contribuer à des résultats civiques et
politiques tels que des changements dans les comportements, valeurs et attitudes
8 Dans le contexte de l’éducation, le concept d’ « échafaudage » - associé à Vygotsky (1979) mais
inventé par Wood, Bruner and Ross (1976) - fournit une analogie utile illustrant comment les apprenants
peuvent être aidés à développer des compétences qu’ils n’ont pas été à même de gérer eux-mêmes, et
qui à leur tour fournissent une base - ou échafaudage- pour progresser davantage.
9 Une analogie pourrait être faite avec la progression verticale dans l’éducation formelle - le fait de
progresser vers des niveaux supérieurs étire et défie les apprenants, accroissant leurs compétences et
connaissances. Inversement, la progression horizontale - plus apparentée à la répétition d’expériences peut amener des retours marginaux inférieurs (chaque fois qu’il ya répétition, la valeur acquise de
l’expérience s’amoindrit).
18
des jeunes par rapport aux autres (voir par exemple Thomas, 2011) (discuté à la
section 5).
Lieux d’intégration
Le Secrétariat général de la Fondation des Gitans (Secteur Jeunesse), en
coopération avec l’Institut de la Jeunesse, oeuvre au soutien de la participation
sociale des jeunes gitans/roms en fournissant des espaces où les jeunes
peuvent socialiser et participer à des activités qui les intéressent (séminaires,
activités culturelles, ateliers de formation). Sur une période de trois ans
(2000-2003), il a permis à plus de 9000 jeunes d’ethnicités (malgré que la
majorité soit de jeunes roms) et de milieux différents de participer à leurs
activités promouvant la participation sociale. En utilisant un modèle de
participation interculturelle, il a intégré de grands nombres de jeunes de
différents milieux et contribué à aborder des préjugés communs à l’encontre
des jeunes Roms.
Adapté de Perea (2004).
Le type de résultats engendrés dépendra d’un nombre de facteurs, y compris les
personnes que les jeunes rencontrent et avec lesquelles ils interagissent et ce qu’ils
choisissent de faire pendant leur temps passé dans le lieu et dans les espaces
associatifs. Les organisations de jeunesse offrent : par exemple, d’après ce que des
études ont mis en avant:
• Les relations sociales qu’établissent les jeunes pendant leur participation à des
organisations de jeunesse contribuent à des changements dans leurs valeurs,
leurs attitudes et comportements (Coalter, 2012; Merino, 2007). Cela signifie que le
laps de temps pendant lequel une jeune personne s’engage est important, car cela
prend du temps d’établir des relations sociales et pour que ces relations
influencent les valeurs, attitudes et comportements des jeunes (ibid);
• et l’impact dépend en partie du degré de diversité des organisations de jeunesse
(et donc des opportunités de se mélanger) et également de la volonté de se
mélanger manifestée par les membres de l’organisation: par exemple, certaines
études identifient comment des « cliques » (petit groupes fermés de jeunes qui ne
permettent pas vraiment aux autres de s’y joindre) au sein d’organisations de
jeunesse peuvent aller à l’encontre de ce fait (Forkby and Kiilakoski, 2014). Voir
aussi Matthews (2001) sur l’impact des groupes d’amitié au sein des organisations
et Wyness (2006) sur la sélection de membres d’un conseil de jeunesse par
candidature plutôt que par élection par les pairs.
Informations, conseils et orientation
Les organisations de jeunesse peuvent offrir des espaces où développer des
relations de confiance et de compréhension de la vie des jeunes, et apporter les
connaissances et l’expertise nécessaires pour étayer la provision d’informations, de
conseils et d’orientation (Williamson, 1997; Sildnik, 2015). Des informations, conseils
et orientations efficaces peuvent faciliter l’accès aux services et informer des
changements dans les attitudes des jeunes, dans leur raisonnement et leur
comportement. Ils peuvent contribuer à des résultats personnels et sociaux tels que
des augmentations dans le capital humain, la participation à l’éducation, la formation
et l’emploi, et des améliorations dans la santé et le bien-être (discuté à la section 4).
19
Des modèles comme le mentoring et le travail de jeunesse (Henderson, 2005;
Hirsch, 2005), comme le projet Junior Mentor (voir l’encadré ci-dessous) sont
également mis en évidence comme des moyens dont les informations, avis et
orientations sont fournis aux jeunes via une relation constante avec une jeune
personne. Il a été suggéré que les animateurs socio-éducatifs développent plus de
types de relations « de pair à pair » avec des jeunes que les relations adultes-pairs
souvent développées par les enseignants ou d’autres adultes qui travaillent avec les
jeunes (Dunne, et al, 2014b). En outre, alors que le soutien et l’apprentissage dirigé
par un adulte peut élargir les connaissances disponibles aux jeunes, il existe un
risque que cela créée des agendas dirigés par les adultes (Forkby and Kiliakosky,
2014). Le soutien par les pairs et l’apprentissage par les pairs peuvent donc
permettre aux organisations de jeunesse de conserver leur indépendance ainsi que
leur pertinence par rapport à la communauté de jeunes avec laquelle elles travaillent
(Frenzel, 2014).
Le Projet Junior Mentor
Le projet Junior Mentor issu d’un centre de jeunes au Pays de Galles veut
aborder les besoins des jeunes marginalisés et les problèmes auxquels ils
peuvent être confrontés, comme une faible estime de soi, un comportement
anti-social ou une mauvaise alimentation en développant leurs compétences,
connaissances et aptitudes grâce au mentorat (construire et développer des
relations de confiance).
Les parents et les protégés impliqués dans l’évaluation du projet ont souligné
comment il avait contribué à améliorer la concentration, empêcher tout
comportement anti-social, et améliorer les attitudes envers l’éducation; Les
parents et les soignants ont également indiqué que le mentorat fournissait une
structure, qu’il améliorait la confiance, encourageait des relations plus saines et
aidait les jeunes à résoudre des problèmes. Cependant, il a également été
signalé que vu l’importance de la relation, l’impact positif du mentoring a mis du
temps avant de se manifester.
Adapté de Hremenop (2011)
La littérature plus abondante sur l’éducation par les pairs, une grande partie dans le
domaine de la santé, suggère que l’éducation par les pairs peut influencer les
attitudes et comportements des jeunes. Cependant, elle suggère aussi que cela
dépend beaucoup de la qualité du travail (y compris le soutien et la formation aux
éducateurs de pairs) et indique que les éducateurs eux-mêmes peuvent en profiter
davantage que les personnes qu’ils éduquent (voir par exemple Adamchak, 2006).
Le rôle des adultes qui ont généralement des connaissances différentes et un
meilleur accès aux ressources que les jeunes, pour fournir des informations, conseils
et orientations, et pour soutenir les éducateurs de pairs et les mentors, est
également mis en avant dans certains des documents comme un fait important (ibid;
Sildnik, 2015; Dunne, et al, 2014a; Morton &Montgomery, 2013). En réaction,
certaines organisations de jeunesse promeuvent et soutiennent activement les
jeunes, en développant leurs compétences, attributs et attitudes pour qu’ils puissent
être plus à même de soutenir d’autres jeunes (Dunne, et al, 2014a).
20
6. L’IMPACT DES ORGANISATIONS
DE JEUNESSE SUR LES JEUNES
ET LA SOCIETE: RESULTATS
PERSONNELS ET SOCIAUX
_______________________________
Introduction
Un certain nombre d’études mettent en avant la complexité grandissante de la vie
moderne, dépeinte par Ulrich Beck dans son texte séminal, Risk Society (1992); les
demandes croissantes placées sur les jeunes; leurs choix; et les aptitudes et
compétences dont ils ont besoin pour exploiter les opportunités et gérer les risques.
Les organisations de jeunesse peuvent aider les jeunes à acquérir des compétences
et à faire des choix. Elles sont associées à une série de résultats personnels et
sociaux et cette section décrit (recense) l’éventail de résultats positifs revendiqués
par les organisations de jeunesse pour ensuite discuter de la force probante de ces
revendications.
Capital humain: compétences sociales et émotionnelles,
compétences pour la vie et le travail
Grâce à des expériences pédagogiques, telles que le fait de permettre et
d’encourager les individus à faire l’expérience de nouvelles choses et de nouvelles
personnes, les organisations de jeunesse peuvent encourager une série de
compétences sociales et émotionnelles10 et des dispositions, y compris:
• la conscience de soi- se comprendre soi-même, ses capacités (confiance en soi,
auto-efficacité), et émotions/sentiments;
• gestion de l’humeur - capacité de gérer ses émotions (par exemple, la capacité
d’être patient, de se calmer, de réduire la tension) et de répondre de manière
appropriée aux autres (par exemple ne pas se fâcher ni être irrité);
• empathie - comprendre les autres, reconnaître leurs émotions et répondre de
manière appropriée (par exemple en offrant son soutien);
• gérer les relations - y compris les « compétences sociales », la capacité de
collaborer (travail d’équipe), communiquer et socialiser avec les autres, négocier,
persuader, aboutir à un consensus et;
• auto-motivation - capacité de se concentrer sur une tâche, faire montre d’intérêt,
faire des efforts, ne pas se laisser distraire, reporter la gratification (Merino, 2007).
10
La liste est adaptée de Goleman (1995).
21
Elles permettent « la croissance personnelle » et « le développement » (comme
l’indiquent les personnes interviewées). Comme
l’illustre l’exemple du projet
JUSTament (voir l’encadré ci-dessous), ces résultats peuvent aussi contribuer à
d’autres résultats positifs, notamment en permettant aux jeunes d’accepter des offres
d’emploi, d’études ou de formation. Par exemple, l’étude de Merton et al de 2004
identifie comment en contribuant à un « changement personnel », le travail jeunesse
peut contribuer à un changement « positionnel » comme le fait d’accéder à des
possibilités d’études, de formation ou d’emploi. En tant que tels, ces types de
résultats peuvent être considérés comme deux extrémités en soi (résultats finaux) et
aussi des moyens vers les autres fins (solutions intermédiaires).
JUSTAment: soutenir la progression des jeunes dans l’éducation et
l’emploi
JUSTAment est un projet de la branche régionale de Francfort de la Verein. f.
Internationale Jugendarbeit, une association de groupes de la société civile
appartenant à la Diaconie, la branche sociale de l’église évangélique
allemande.
Le projet vise à soutenir les jeunes dans les filières professionnelles de
l’enseignement secondaire inférieur allemand pour développer leur confiance,
leurs compétences et leur orientation pour accéder à l’enseignement
secondaire supérieur (uniquement 10% de ceux qui se trouvent dans la filière
professionnelle le font automatiquement). Le projet démontre de solides
résultats à cet égard, chaque jeune dans le programme trouve un
apprentissage, bien au-delà du taux de succès normal des apprenants. Le
projet a également été reconnu pour son travail avec les personnes âgées, car
les programmes de mentorat qui forment un noyau de la provision du
programme utilisent les compétences et l’expérience des professionnels plus
âgés et pensionnés.
Adapté de Dunne et al, 2014a
Les organisations de jeunesse peuvent aussi améliorer une série de compétences
pour la vie, y compris des compétences indispensables pour une vie autonome,
l’éducation et l’emploi, telles que:
•
•
•
•
•
compétences en créativité et résolution de problèmes;
compétences en raisonnement critique;
écriture et calcul;
une compréhension de l’importance de la ponctualité et de l’apparence;
les compétences personnelles nécessaires dans la sphère privée pour entretenir
l’amitié et les relations (Kiilakoski, 2015)11.
En permettant et en encourageant le voyage et la mobilité, les organisations de
jeunesse peuvent accroître la valeur que les jeunes attachent à l’apprentissage
d’autres langues et offrir des possibilités aux jeunes d’apprendre d’autres langues
(Taru, 2013).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur le capital humain
D’une manière générale, cette évidence est modérée:
11L’étude utilise la théorie sociale de Honneth (2005), dans laquelle la capacité d’agir dans la société
exige des compétences pour la sphère privée (amour, amitié), la sphère politique (engagement politique
et civil), et la sphère économique (entrepreneuriat, travail).
22
• une étude fournit de « solides » preuves (Powell and Bratovic 2007);
• huit études fournissent des preuves « modérées » (IJAB, 2014; Bodganova, 2013;
BelonG To, in Dunne, et al, 2014a; Merino, 2007; Morciano, et al, 2013; Greenop,
2011; Kotilainen, 2009; et Lähteenmaa, 1999); et
• deux études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel, 2014; et Associatif Stea,
2012).
• BelonG To
Capital social
En permettant aux jeunes de développer des réseaux sociaux plus vastes et plus
divers, et en encourageant la confiance et les normes de réciprocité entre les
individus, les organisations de jeunesse peuvent contribuer à la création d’un capital
social. Cela peut également soutenir les transitions des jeunes de l’école aux études
supérieures, à la formation ou au travail (Merino, 2007) et apporter d’importantes
contributions au bien-être et à la résilience des jeunes (leur capacité à faire face à
l’adversité), en améliorant leur accès aux conseils et au soutien des autres (Loncle,
n.d). En tant que telles, elles peuvent être considérées à la fois comme des résultats
intermédiaires et finaux. Des augmentations du capital social peuvent aussi être
considérées comme un bénéfice personnel (et individuel) et sociétal donné, par
exemple, les contributions que le capital social apporte à la croissance économique
et à la cohésion sociale (Temple, 2001; Putnam, 193,2001).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur le capital social
D’une manière générale, cette évidence est modérée:
• une étude fournit de « solides » preuves (Powell and Bratovic 2007);
• trois études fournissent des preuves « modérées » (IJAB 2014; Taru 2013; et
Merino, 2007);
• trois études fournissent des preuves « faibles » (Frenzel 2014, Ministère fédéral
des familles et de la jeunesse d’Autriche 2015; et Associatif Stea, 2012).
Promouvoir des choix positifs : les attitudes, valeurs et
comportements des jeunes
Les organisations de jeunesse peuvent contribuer à un travail de prévention (aider
les jeunes à éviter des risques/comportements à risque) et promouvoir des
changements positifs dans le comportement des jeunes tels que la cessation ou la
modération de comportements à risque comme l’abus de drogues ou d’alcool,
notamment :
• en augmentant les connaissances et la compréhension des jeunes (par exemple
les risques associés à certains comportements), via des informations, des avis, un
travail d’orientation et pédagogique (voir par exemple Henderson, 2005);
• en améliorant les compétences sociales et émotionnelles des jeunes, y compris
une augmentation de l’estime de soi et de la conscience de soi, en aidant à fournir
la motivation et la confiance en soi dont les jeunes peuvent avoir besoin pour
faire des choix positifs mais parfois difficiles ou audacieux (voir par exemple
Associatif Stea, 2012); et
23
• en étendant les réseaux sociaux des jeunes, en leur permettant d’instaurer de
nouveaux groupes d’amis et en facilitant l’intégration sociale (Kiilakoski, 2015;
Perea, 2004).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur les attitudes, valeurs
et comportements des jeunes
D’une manière générale, cette évidence est modérée:
• deux études fournissent de « solides » preuves (Kokko 2015 et Powell and
Bratovic 2007);
• sept études fournissent des preuves « modérées » (Sildnik 2015; Horton and
Montgomery 2013; Taru 2013; Coalter, 2012; Greenop, 2011; Bosisio, 2008; et
Perea, 2004); et
• trois études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel, 2015; Asociata Stea
2012; et Loncle, n.d).
Emploi, éducation et formation
En contribuant à l’augmentation du capital humain et social, et donc des
compétences des jeunes, et en améliorant l’accès aux informations sur les
opportunités d’emploi, d’éducation et de formation, les organisations de jeunesse
peuvent contribuer à toute une série d’aboutissements positifs, y compris:
• l’augmentation du nombre de jeunes qui travaillent et de la qualité de leur travail
(déplacements vers un travail plus qualifié et mieux payé, de meilleures
possibilités de progression) (Sildnik, 2015; Merino, 2007) et
• l’augmentation du nombre de jeunes dans l’enseignement et la formation et la
progression dans l’enseignement et la formation (vers des niveaux supérieurs)
(Taru, 2010; Merino, 2007).
Comme l’illustre l’exemple des Walkers Cafés (voir encadré plus bas), un certain
nombre d’études discutent du rôle de prévention joué par les organisations de
jeunesse (concernant le décrochage) (Sutton et al, 2004). Une étude souligne
également le rôle que les organisations de jeunesse peuvent jouer en fournissant un
« réseau d’alerte précoce » qui peut aider à identifier les jeunes qui risquent le
désengagement, en veillant à ce qu’ils puissent être dirigés vers les bonnes
personnes pour obtenir des conseils et un soutien appropriés (Frenzel, 2014).
Empêcher l’aliénation : Walkers Cafés
La chaîne des 24 walkers cafés, des cadres alternatifs de travail de jeunesse
ont été établis par Aseman Lapset (Children of the Station) pour prévenir
l’aliénation des jeunes dans la société. Les cafés disposent de bénévoles de
18 à plus de 60 ans, pour promouvoir une « interaction fonctionnelle » entre
les jeunes et les adultes afin de prévenir et réduire l’aliénation. Ils veulent
garantir la création d’une atmosphère confortable et sécurisante pour les
jeunes de moins de 18 ans. L’évaluation a souligné comment, en particulier, les
bénévoles ont pu faire l’expérience d’un sentiment de communauté et d’unité.
Adapté de Lahteenmaa (1999).
24
Tout comme les augmentations de capital social, les augmentations et améliorations
dans l’emploi des jeunes, l’éducation et la formation peuvent être considérées
comme un bénéfice personnel (ou individuel) et sociétal (vu leur contribution à la
productivité économique et à la croissance) (Baro, 2013).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur l’emploi, l’éducation
et la formation
D’une manière générale, cette évidence est de modérée à faible :
• trois études fournissent des preuves « modérées » (Kiilakoski 2015; Merino, 2007;
et Hooghe et al, 2004) et
• trois études fournissent des preuves « faibles » (Frenzel 2014; Bogdanova 2013;
et World Vision Romania, 2012).
Santé et bien-être
Les organisations de jeunesse peuvent contribuer à l’augmentation du sentiment de
bien-être subjectif des jeunes. Cela peut varier par exemple entre:
• la réjouissance que peut amener la participation dans des organisations de
•
•
•
•
jeunesse (fréquemment exprimée en termes d’amusement » (Gretschel et al.,
2014; Frentzel, 2014);
l’extension et le renforcement des réseaux sociaux- comme les amitiés (Kiilakoski,
2014);
le sentiment d’objectif et d’aboutissement, que peut apporter le militantisme
civique et politique (discuté à la section 5) (Cigognan et al., 2015);
le sentiment de communauté et d’appartenance que peut encourager la
participation (ibid); et
le sentiment d’autonomisation que peuvent vivre les jeunes alors que leurs
compétences se développent (discuté plus haut), leur permettant par exemple
d’accéder à et de progresser dans l’éducation, la formation et l’emploi.
Tout comme les augmentations de capital social, les augmentations et améliorations
dans la santé et le bien-être des jeunes peuvent être considérées comme un
bénéfice personnel (ou individuel) et sociétal (vu les bénéfices pour la société d’une
meilleure santé des individus). (OMS 2001)
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur la santé et le bienêtre
D’une manière générale, cette évidence est de modérée à faible :
• une étude fournit de « solides » preuves (Kokko 2015);
• trois études fournissent des preuves « modérées » (Cicognani, et al. 2015;
BelonG To, in Dunne et al 2014a et Morciano et al, 2013); et
• six études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel 2014; Associatif Stea, 2012;
World Division Romania, 2012; Commission de las Comunideades Europeas,
2009; Direccion General de Juventud, 2009; et Loncle n.d).
Une étude suggère que le potentiel des organisations de jeunesse pour transmettre
des messages de promotion de la santé est sous-développé (Kokko et al, 2015),
bien que des exemples de travail de jeunesse spécifiquement axés sur ce point
(comme « Voilà », discutés ci-dessous, et « Animateurs de Santé » en France) et
des organisations de jeunesse engagées dans la promotion de la santé (comme
25
Asociata Stea Romania) ont également été identifiés (Asociatia Stea, 2012;
Commission de las Comunidades Europeas 2009; Loncle, n.d).
Conseil national de la Jeunesse suisse (CSAJ/SAJV)
Voilà
Voilà est un programme de formation par les pairs, organisé par le Conseil
national de la jeunesse suisse. Axé sur les animateurs socio-éducatifs, il vise à
à les aider à inclure la promotion à la santé dans les programmes d’activités
des camps de vacances. Les animateurs de jeunes sont formés, via un
programme régional, et ils accordent ensuite une attention particulière à
l’intégration de la promotion de la santé dans leurs camps. De cette manière,
des milliers d’enfants et de jeunes sont exposés à des messages de promotion
sanitaire chaque année.
Adapté du YFJ (2016a)
26
7. L’IMPACT DES ORGANISATIONS
DE JEUNESSE SUR LES JEUNES
ET LA SOCIETE: RESULTATS
POLITIQUES ET CIVIQUES
_______________________________
Introduction
Il existe des inquiétudes à propos du désengagement par rapport à la politique
institutionnelle (Dezelan 2015). Un certain nombre d’études (reprises dans ce
rapport) mettent en avant des inquiétudes à propos des déclins enregistrés dans
l’engagement politique des jeunes (Cammaerts et al., 2014). Certains équilibrent ces
inquiétudes avec une discussion sur la façon dont les jeunes peuvent passer à
d’autres formes d’engagement non traditionnel et politique (par exemple l’action
directe) et/ou l’engagement civique (le volontariat) (Quintelier, 2007). Cette section
discute de la contribution que les organisations de jeunesse peuvent apporter aux
attitudes civiques et politiques des jeunes, à leur engagement et leur activisme. Il
expose (plans) la série de résultats positifs revendiqués par les organisations de
jeunesse et aborde ensuite la force des preuves qui étayent ces revendications.
Pour l’objet de cette étude, « politique » décrit l’engagement des jeunes vis-à-vis de
l’Etat, via des processus formels comme le vote, et plus informels, comme les
manifestations. « Civique » est utilisé pour décrire l’action non étatique où par
exemple les jeunes s’impliquent dans leur école ou leur communauté. La distinction
n’est pas absolue. Chaque niveau de communauté locale peut mener ou exiger un
changement politique ou un soutien de la part de l’Etat pour aboutir. 27
Figure
3
relation entre engagement civique et politique et action
civique
-> par ex. volontariat
-> par ex. récolter de l’argent pour un
projet communautaire et faire du
lobby pour obtenir le soutien de l’Etat
politique
-> par ex. voter
Les résultats discutés dans cette section comprennent à la fois des changements
d’attitudes et de comportements (engagement et militantisme) qui peuvent
s’accumuler à la fois pour les jeunes individus qui participent à des organisations de
jeunesse (aboutissements personnels) et aussi pour d’autres personnes qui ne sont
pas directement engagées (aboutissements sociaux).
Attitudes et valeurs civiques et politiques
Comme l’illustre l’exemple du travail contre le racisme (voir l’encadré ci-dessous), en
encourageant et en permettant aux jeunes d’interagir avec d’autres jeunes (et des
adultes plus âgés) différents d’eux-mêmes (par ex. en terme de classe, de genre,
d’ethnicité ou d’âge), les organisations de jeunesse peuvent contribuer à l’ouverture
et à la tolérance par rapport à la différence (Kiilakoski, 2015; Thomas, 2011;
Direccion General de Juventud, 2009; Murakas et al., 2010; Powell and Bratovic
2007). Cela peut également contribuer à des changements d’attitudes de ces jeunes
soutenus par les personnes avec lesquelles ils entrent en contact (par ex. en
encourageant des attitudes plus positives vis-à-vis des jeunes parmi des adultes plus
âgés et vice-versa) (Dunne et al, 2014a).
Construire la solidarité et s’attaquer au racisme grâce au travail de
jeunesse
Ungdomsringen, l’organisation danoise des clubs de jeunes, dirige un certain
nombre de projets centrés sur la construction de la solidarité entre de jeunes
personnes handicapées et la population générale en menant à bien des projets
de soutien par les pairs où les jeunes personnes handicapées sont soutenues
par celles qui ne présentent aucun handicap.
Le Bede House Anti-Racist Detached Youth Work Project était basé dans le
sud de Londres et avait pour but d’instaurer des relations avec de jeunes
blancs qui avaient des opinions racistes extrêmes. L’équipe de la Bede House
utilisait des méthodes de travail de jeunesse « traditionnelles » pour engager
ces jeunes au sein de la communauté. Cela a conduit à l’établissement d’une
plate-forme où les questions de race pouvaient être étudiées ouvertement.
Adapté de Thomas (2011) et YFJ (2016a)
28
Les organisations de jeunesse peuvent également promouvoir des attitudes positives
envers la démocratie, telles que des niveaux supérieurs de satisfaction, une plus
grande « force politique » (une augmentation de l’importance relative attachée à la
politique comparé à d’autres questions) et un plus grand intérêt pour la politique (Van
Deth, 2010; hooghe et al, 2004). Elles peuvent notamment aider les jeunes à
comprendre comment le gouvernement et la politique fonctionnent et apprécier leur
importance et impact sur leurs vies.
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur les attitudes et
valeurs politiques et civiques
D’une manière générale, cette évidence est modérée :
• deux études fournissent des preuves « solides » (Van Deth, 2010; et Quintelier
2008);
• douze études fournissent des preuves « modérées » (Cicognani, et al, 2015;
Kiilakoski 2015); ANACEJ in Dunne et al, 2014a; Camemberts et al 2014;
Gretschel et al 2014; Thomas, 2011; Taru, 2010; Murakas et al 2009; Kotilainen,
2009; Quintelier 2008; Wyness 2006; et Hooghe, et al, 2004) et;
• quatre études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel 2014; Direccion General
de Juventud, 2009; Konig-Georgiades 2009 et Mathews & Limb 2003).
Certaines études suggèrent que les organisations de jeunesse dotées d’un objectif
civique sont associées à un plus grand impact sur « le bien-être social » (Cicognani
et al., 2015) et d’autres mettent en lumière comment, par exemple, des organisations
axées sur la participation délibérative sont associées à des niveaux supérieurs de
participation politique que d’autres types d’organisations de jeunesse, telles que des
organisations « expressives » (Quintelier, 2008). Cela correspond à un thème plus
vaste de la littérature comme quoi les organisations de jeunesse aboutissent aux
résultats qu’elles programment (Powell et Bratovic, 2007). De la même manière,
certaines études suggèrent que les impacts positifs sont plus réguliers à travers
différents types d’organisations de jeunesse (Van Delth, 2010). Les difficultés
d’évaluer les impacts associés à différents types d’organisations de jeunesse sont
abordées plus loin dans la section 7.
Engagement politique
Comme l’illustre l’exemple du travail de Otpor, Kmara et Pora (voir encadré plus
bas), en contribuant à des changements dans les attitudes des jeunes vis-à-vis de
l’engagement politique et en augmentant par exemple la compréhension par les
jeunes des systèmes et processus politiques (par exemple via des expériences
pédagogiques) les organisations de jeunesse peuvent contribuer à des
augmentations de l’engagement politique des jeunes tant dans la politique formelle
(le vote) que plus informelle (manifestation).
Otpor, Kmara et Pora: mobilisation pour une révolution pacifique
Otpor, Kmara et Pora, décrites comme des ONG de jeunesse et de la société
civile, ont été établies par des jeunes et la majorité des bénévoles étaient des
étudiants. Ils voulaient rendre la politique « cool » et ils ciblaient l’apathie
politique parmi les jeunes. Ces organisations de jeunesse offraient également
un soutien à l’opposition démocratique en Serbie, en Géorgie et en Ukraine.
Elles fournissaient toutes la structure et la finalité nécessaires pour les
mouvements de jeunesse qui conduisent à des révolutions démocratiques. Ces
organisations de jeunesse ont remporté un franc succès dans leur stratégie
29
d’adopter des comportements non violents et de permettre de grosses
manifestations de rue.
L’évaluation de leur travail a mis en évidence comment, bien que différents
facteurs aient joué un rôle majeur dans la construction d’un changement de
régime (comme les élites), les jeunes ont fourni une approche ascendante en
dépassant la peur, l’apathie et les différences personnelles et en mobilisant du
soutien entre différentes parties et les générations plus âgées.
Adapté de Kuzlo (2006)
Les organisations de jeunesse peuvent également contribuer à des résultats
« négatifs » où, par exemple, les jeunes ont des expériences négatives (par ex.
parce qu’ils sentent que leurs points de vue ne sont pas pris en considération) et ils
deviennent désenchantés et cyniques (Morciano et al, 2013).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur l’engagement
politique
D’une manière générale, cette évidence est modérée :
• deux études fournissent des preuves « solides » (Van Deth, 2010; et Quintelier
2008);
• huit études fournissent des preuves « modérées » (Kiilakoski 2015, Camemberts
et al 2014, ANACEJ Dunne, et al, 2014a, Gretschel et al 2014; Marciano et al,
2013; Murakas et al, 2010; Wyness 2006; et Hooghe et al, 2004); et
• trois études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel 2014; Konig-Georgiades
2009; et Mathews and Limb 2003).
Certaines études (Quintelier, 2007) soulignent les barrières à l’engagement politique
des jeunes, telles qu’un manque de foi envers le système politique et le cycle de vie
ainsi que les effets générationnels qui ont fait que les jeunes sont moins susceptibles
d’obtenir des éléments stabilisateurs de la vie adulte comme le fait d’être
propriétaires d’une maison ou d’avoir des enfants, qui promeuvent souvent
l’engagement politique. Alors que les organisations de jeunesse peuvent chercher à
changer les points de vue (et la foi) des jeunes à propos du système politique, elles
peuvent ne pas être à même d’aborder le cycle de vie et les effets générationnels,
limitant donc leur impact.
Engagement civique
Comme l’illustrent les exemples de Adolescents, Life Context & School Project
(Adolescents, Contexte de vie et Projet scolaire) et 72 Stunden Ohne Kompromiss
(72 heures sans compromis), les organisations de jeunesse peuvent promouvoir une
série d’engagements civiques, y compris le volontariat (tant au sein des
organisations de jeunesse elles-mêmes qu’auprès d’autres organisations) et un sens
de responsabilité civique (Dallago et al, 2009). L’expérience du volontariat
notamment peut contribuer à des résultats personnels tels que des augmentations
des compétences sociales et émotionnelles (discuté ci-dessous) et elle peut
également contribuer à des résultats sociaux tels que des augmentations du
dialogue interculturel (discuté plus haut) et la fourniture de services (où, par exemple,
les jeunes volontaires aident à fournir un service aux autres).
30
Promouvoir l’activisme social: Adolescents, Contexte de Vie et Projet
scolaire
Ce projet était un projet participatif géré par l’équipe de recherche et opéré
dans un certain nombre d’écoles dans un quartier de Padoue en Italie. Le
projet impliquait des jeunes qui ont participé à des ateliers pour exposer
l’impact de l’école et de leur environnement local sur leurs vies et pour
identifier des idées sur leur participation future et sur les changements qui
pourraient être réalisés au sein de leurs communautés.
L’évaluation des résultats du projet a démontré un impact statistiquement
considérable en lien aux sentiments de responsabilité civique des jeunes par
rapport au voisinage. Il a également identifié que le projet a conduit le conseil
local à créer un conseil formel des affaires de la jeunesse suite au travail de
collaboration réalisé dans le cadre du programme entre le conseil local et les
jeunes.
Adapté de Dallago et al (2009).
Certaines études décrivent la contribution des organisations de jeunesse
(engagement et activisme civique et politique accrus) et d’autres facteurs comme
l’intégration sociale, la compréhension interculturelle, l’acceptation sociale et la
cohérence sociale en termes de contribution des organisations de jeunesse à
l’amélioration du « bien-être social » (Cicognani et al. 2015).
72 Stunden Ohne Kompromiss
72 Heures sans Compromis est une action nationale de volontariat organisée
en Autriche tous les deux ans par la Jeunesse catholique (Katholische
Jugend). Elle fait partie de l’initiative internationale Stunden Ohne Compromis
qui travaille également en Hongrie, en Suisse, en Slovaquie, en Slovénie, en
Bosnie Herzégovine, en Allemagne et en République tchèque.
Les objectifs de cette action consistent à améliorer les conditions de vie et les
situations humaines grâce au développement et à la mise en place de projets
spécifiques; à promouvoir le volontariat à travers l’Europe; et à mettre en avant
l’engagement et l’action des jeunes.
Adapté de YFJ (2016a)
En promouvant un sentiment de responsabilité, notamment via l’éducation au
développement durable et à la citoyenneté mondiale, les organisations de jeunesse
peuvent encourager l’engagement et le militantisme civique et politique des jeunes
(Murakas et al, 2010; Kotilainen, 2009). L’engagement initial peut approfondir
l’engagement et le militantisme civique et politique (créant un cercle vicieux ou autorenforçant le cycle de militantisme et d’engagement) (Cicognani et al, 2015;
Lähteenmaa, 1999). L’engagement et le militantisme civique et politique peuvent
donc être mutuellement renforçants en ce sens que l’un mène à l’autre. Cependant,
ils peuvent également être en compétition par rapport au temps et à l’intérêt des
jeunes et une étude (Cammaerts et al. 2014) suggère que le rejet par les jeunes de
la culture politique peut les conduire à se concentrer sur l’engagement civique (et les
organisations de jeunesse sont bien positionnées pour faciliter cela).
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur l’engagement civique
D’une manière générale, cette évidence est modérée :
31
• trois études fournissent de « solides » preuves (Taru 2013; Dallago et al, 2009, et
Powell et Bratovic, 2007);
• dix études fournissent des preuves « modérées » (Cicognani, et al, 2015;
Kiilakoski 2015; Camemberts et al 2014; Gretschel et al 2014, ANACEJ in Dunne
et al 2014a, Taru, 2010; Quintelier 2008; Wyness 2006; Perea, 2004; et
Lähteenmaa, 1999); et
• six études fournissent de « faibles » preuves (Frenzel 2014; Studen Ohne
Kompromiss, Dunne et al, 2014a; Camemberts, et al, 2014; Comision de las
Comunidades Europeas, 2009; Konig-Georgiades 2009, Matthews and Limb
2003).
Elaboration politique
Comme l’illustre l’exemple de Dialogue Days, les organisations de jeunesse peuvent
aider les jeunes à « exprimer » leurs points de vue et permettre que leurs
préférences soient exprimées et articulées. Cela peut être particulièrement important
lorsque d’autres moyens « d’expression » des jeunes, tels que le vote », sont soit
restreints (sur base de l’âge des jeunes par exemple), soit inintéressants pour les
jeunes (parce que les jeunes ont le sentiment que ce ne sont pas des moyens
efficaces de se faire entendre) (Quintelier 2007).
Dialogue Days (Journées du Dialogue)
Les Journées du Dialogue étaient un projet de participation de deux jours
coordonné par Allianssi, the Finnish Youth Cooperation. Le projet impliquait
l’établissement de fora de discussion auxquels participaient des jeunes et des
politiciens municipaux. Les jeunes impliqués étaient soit actifs ou non actifs
dans des fora et organisations de jeunesse existants. Les Journées du
Dialogue ont permis aux jeunes de collaborer à des discussions entre eux et
d’émettre des idées et des suggestions aux politiciens. 81 discussions ont eu
lieu, atteignant 2500 jeunes. Les échos ont été positifs, tant de la part des
politiciens que des jeunes. Cependant, l’évaluation a indiqué que les
recommandations ont été prises en compte d’une façon différente par les
politiciens.
Adapté de Gretschel et al, 2014
Comme l’illustre le travail de BeLong To (voir l’encadré ci-dessous), en permettant à
la voix des jeunes d’être entendue et articulée par les politiciens, les organisations de
jeunesse peuvent contribuer à des politiques mieux informées (un résultat social).
Influencer la politique : BeLong To
BeLong To entreprend des activités d’éducation par les pairs au sein d’un
modèle d’éducation sociale essentiel du travail de jeunesse en Irlande.
L’organisation a eu un impact direct sur l’élaboration politique lorsque sa
campagne a mené à une référence spéciale aux jeunes LHBT dans la stratégie
nationale irlandaise contre le suicide et l’auto-destruction. L’organisation a
bénéficié d’un financement du service exécutif pour la santé pour financer des
recherches et le rôle de directeur du réseau au sein de l’organisation, qui
apporte son soutien à la création de groupes de jeunes LHBT en partenariat
avec des groupes directeurs locaux à travers le pays.
Adapté de Dunne, et al., 2014a
32
L’évidence de l’impact des organisations de jeunesse sur l’élaboration
politique
D’une manière générale, cette évidence est de forte à modérée :
• une étude fournit de « solides » preuves (Murakas et al, 2010);
• sept études fournissent des preuves « modérées » (Frenzel 2014; ANACEJ
Dunne, et al 2014a, BeLongTo Dunne, et al, 2014a, Dynamo Dunne et al, 2014a;
Gretschel et al 2014; Thomas, 2011; et Wielermans & Hierpelink 2000); et
• trois études fournissent de « faibles » preuves (Cammaerts et al 2014; Andreu,
20069; et Roger 2007).
33
8. DIFFERENCES DANS LES
RESULTATS
_______________________________
Introduction
Il est une série de facteurs qui ont un impact sur les résultats, y compris des
différences dans les organisations, les contextes et les jeunes eux-mêmes, qui sont
abordés dans cette section.
Différences organisationnelles
Comme indiqué dans l’introduction, il existe une énorme diversité dans le secteur
des organisations de la jeunesse. Les différences organisationnelles liées à leur but,
structure, développement, qualité et étendue influencent toutes leurs contributions
aux résultats pour les jeunes et la société. Cette diversité est la force du secteur, elle
aide à garantir une réponse aux besoins et intérêts des différents groupes de jeunes,
mais elle implique que l’impact des organisations de jeunesse diffère.
But organisationnel
Les résultats reflètent généralement les objectifs ou finalités des organisations de
jeunesse, par exemple, comme l’observe une étude, les organisations de jeunesse
n’aboutissent qu’aux résultats qu’elles ont programmés (Powell et Bratovic 2007).
Une vaste distinction peut donc être faite entre les organisations de jeunesse
directement axées sur l’engagement politique et les organisations de jeunesse moins
« politiques ». Ces organisations directement axées sur la participation et
l’engagement politique des jeunes sont davantage associées aux résultats civiques
et politiques, tandis que des organisations plus apolitiques, telles que des groupes
d’intérêt, sont davantage associées aux résultats personnels et sociaux.
Structure organisationnelle
Différentes organisations de jeunesse peuvent être situées sur un certain nombre
d’échelles reflétant, par exemple, le degré selon lequel elles sont dirigées et
contrôlées par des jeunes et des adultes, et celui selon lequel elles offrent plus ou
moins d’activités structurées et formelles. Une plus grande structure12 est
généralement associée à des résultats plus solides (Feinstein et al., 2005)13, mais
les personnes interviewées ont également souligné comment la structure peut
également limiter le type de jeunes qui participent et le type de résultats générés
(LLUK, 2010).
12 12. i.e. “des activités définies qui ont un objectif sous-jacent et sont dirigées par un adulte fiable
ou un pair plus âgé » (LLUK, 2010)
13
Feinstein et al. (2005) suggèrent que ceux qui participent à des activités « plus
structurées » (activités où les adultes ont une réelle autorité, où les règles, attentes et objectifs sont
clairs, et où soutien et encouragement sont offerts) en retirent davantage en terme sociaux et
émotionnels que ceux qui participent à des activités plus floues et moins structurées.
34
Développement organisationnel et qualité
Les résultats diffèrent souvent pour les organisations à différents stages de
développement, par exemple, dans les premières étapes les organisations de
jeunesse peuvent être plus concentrées sur leur établissement et sur le recrutement
de personnel. Cela peut également réduire les activités et expériences que les
organisations de jeunesse peuvent offrir aux jeunes lorsque comparé à des
organisations mieux établies ou plus matures.
La qualité du travail avec et pour les jeunes peut également avoir un impact sur les
résultats; par exemple, bien que les compétences sociales et émotionnelles
associées à des résultats positifs puissent être encouragées grâce à l’association
(Smith, 2001), la qualité de l’association est cruciale (Robeson et Feinstein, 2007;
Margo et Dixon, 2006). Il existe aussi des débats au sein de la littérature à propos de
l’impact de la « professionnalisation » qui peut accroître la qualité, mais qui peut
également réduire la flexibilité et conduire au déploiement d’organisations davantage
axées sur le service que sur les jeunes (voir par ex. Forkby et Kiilakoski, 2014).
Diversité organisationnelle
La diversité organisationnelle affecte à la fois les bénéficiaires (discuté ci-dessous) et
aussi les opportunités pour les jeunes d’interagir avec des personnes différentes.
Comme exprimé dans les sections 3, 4 et 5, les opportunités d’interagir avec les
autres peuvent contribuer à des résultats personnels et sociaux tels que des
augmentations de capital social et une plus grande ouverture et tolérance par rapport
à la différence. Le degré de diversité aide à déterminer avec qui les jeunes
interagissent.
Ampleur et évolutivité
Il existe presque constamment des limites aux nombres de jeunes avec lesquels les
organisations de jeunesse peuvent travailler, vu le capital humain et financier limité
ainsi que les contraintes structurelles (certains modèles, tels que les conseils de
jeunesse, peuvent être capables d’impliquer directement uniquement un nombre
limité de jeunes). Les différences de capital et structure contribuent donc à l’ampleur
de l’impact et de l’évolutivité (l’étendue de l’accroissement des organisations et de
leurs impacts).
Différences contextuelles
Les différences de contextes dans lesquels les organisations de jeunesse travaillent
contribuent également à des différences dans les résultats. Les augmentations
remarquées dans les opportunités, les risques, et le rythme de changement sociétal
ont évolué (Beck, 1992) affectant les jeunes à travers l’Europe. Néanmoins, l’échelle
et le type de risques et d’opportunités auxquels les jeunes sont exposés et le rythme
du changement diffèrent à travers l’Europe. Par exemple, le chômage des jeunes est
un problème plus important dans certaines régions d’Europe que dans d’autres; les
façons dont les organisations de jeunesse peuvent aider les jeunes à trouver un
emploi diffèrent, tout comme les impacts des organisations de jeunesse sur les
perspectives qu’ont les jeunes de trouver un emploi. Suite à cela, les résultats des
actions menées par les organisations de jeunesse pour lutter contre le chômage des
jeunes en Autriche sont susceptibles de différer de ceux enregistrés en Grèce.
Le rôle de l’Etat varie également à travers l’Europe. Ces différences sont importantes
parce que le soutien de l’Etat ou son opposition par rapport aux organisations de
jeunesse peut aider ou freiner leur développement et aussi leur indépendance. Dans
35
certains pays comme l’Autriche, des éléments ont pu prouver que l’Etat « évinçait »
le secteur volontaire. De la même manière, le retrait de l’Etat dans des pays comme
l’Estonie peut créer de l’espace pour permettre au secteur volontaire de croître.
Cependant, vu que de nombreuses organisations comptent sur le soutien de l’Etat,
lorsqu’un retrait implique des coupes dans le financement, cela peut saper le secteur.
L’impact de l’ère de l’austérité actuelle sur le secteur est donc susceptible d’être
important, mais il n’apparaît pas de manière proéminente dans la littérature dont une
majeure partie est antérieure à la crise économique de la fin des années 2000.
L’histoire et la culture sont également importantes. L’ouverture d’institutions étatiques
de tous les niveaux à l’influence des jeunes peut varier. C’est particulièrement
important pour des organisations de jeunesse plus politiques, comme les conseils de
la jeunesse. Par exemple, l’expérience des conseils nationaux de la jeunesse dans
des pays comme la Finlande et le Luxembourg, dotés d’une culture démocratique de
longue date, est manifestement différente de celle des conseils nationaux de la
jeunesse dans des pays comme la Biélorussie (Holtom et al. 2016). De la même
manière, les attitudes envers les jeunes eux-mêmes varient, les jeunes étant souvent
caractérisés soit de « ressources » soit de « problèmes » (ibid).
Différences chez les jeunes et dans la distribution des
résultats
Qui participe?
Parce que la participation dans les organisations de jeunesse est par définition
volontaire, les jeunes ont besoin à la fois d’être intéressés et donc motivés pour
participer et aussi pouvoir participer et ne pas être limités par des barrières qui les
stoppent. Tout comme les intérêts des jeunes sont nombreux et variés, la gamme
d’organisations dans lesquelles ils choisissent de s’engager est nombreuse et variée
(et c’est une force majeure du secteur). Le fait d’identifier ce qui intéresse les jeunes,
que ce soit en relation aux médias (Kotilainen, 2009), au sport (Coalter, 2012) ou à la
culture et l’ethnicité (Perea, 2004) est donc vital pour le succès des organisations de
jeunesse, car les jeunes s’engageront dans des problèmes et activités qui comptent
à leurs yeux. En effet, une étude (Matthews and Limb, 2003) a identifié que le plaisir
provenait du résultat (associé à l’organisation de jeunesse étudiée) le plus valorisé
par les jeunes. De la même manière, les études soulignent que ce plaisir peut
provenir du fait d’aider les autres (« altruisme hédoniste ») ou d’apporter une
différence (Stunden Ohne Compromis, 2014; Lähteenmaa, 1999).
Les barrières potentielles à l’accès à des organisations de jeunesse, ce qui signifie
que l’intérêt des jeunes envers une organisation de jeunesse ne peut être assouvi,
sont également mentionnées dans la littérature et dans des interviews: parmi cellesci:
• des barrières situationnelles liées aux circonstances des jeunes, notamment des
responsabilités de soins ou les exigences des études, de la formation ou du
travail, ou leur distance physique par rapport aux organisations de jeunesse (qui
peut s’avérer être un problème particulier dans les zones rurales);
• des barrières financières, liées aux frais de participation aux organisations de
jeunesse;
• des barrières institutionnelles liées à la culture et à la structure des organisations
de jeunesse qui peuvent bloquer la participation de certains; et
36
• des barrières psychologiques liées aux perceptions par les jeunes de ce que l’on
attend de leur engagement dans des organisations de jeunesse (exemple, en
terme de connaissances et de compétences requises) qui peuvent également
décourager les jeunes de participer (Cammaerts et al., 2014).
De nombreuses organisations de jeunesse s’évertuent à être plus inclusives et
cherchent souvent activement à engager des groupes marginalisés ou vulnérables,
tels que les jeunes handicapés ou les jeunes de minorités ethniques. Dans certains
cas, cela se fait via un partenariat avec d’autres organisations (n’étant pas des
organisations de jeunesse) telles que des organisations travaillant avec les
personnes handicapées (de tout âge) (Dunne, et al., 2014b). Le type de jeunes
impliqués, et donc leur point de départ (ou référentiel), leur capacité d’exploiter les
opportunités offertes par les organisations de jeunesse et les problèmes à surmonter
diffèrent, et donc leurs résultats diffèrent également; par exemple parce que peu
d’organisations de jeunesse travaillent avec les jeunes sans-abri, les résultats en
terme de réduction du sans-abrisme sont rares.14
Afin de promouvoir la diversité et l’inclusivité, tant la littérature que les entretiens
soulignent l’action que de nombreuses organisations de jeunesse entreprennent pour
minimiser les barrières, notamment:
• en développant des provisions flexibles, informelles et accueillantes qui peuvent
aider à aborder des barrières situationnelles, psychologiques et institutionnelles
(Wyness, 2006); et
• en offrant un soutien financier tel que des bourses d’études pour aider à
surmonter les barrières financières.
Comme l’illustre l’exemple du projet De Realisten (voir l’encadré ci-dessous), une
grande partie de cette action vise à augmenter l’engagement des jeunes de
communautés plus exclues ou marginalisées, qui tendent à être sous-représentées
dans les organisations de jeunesse.
Le Projet De Realisten: travailler avec les jeunes personnes handicapées
De Realisten est un projet dirigé par la section jeunesse du syndicat hollandais
CNV Jongeren. Le projet travaille avec des jeunes perçus par la loi hollandaise
comme partiellement incapables de travailler en raison d’un handicap. Le projet
forme les jeunes aux compétences du marché du travail et démontre aux
employeurs la valeur de ces jeunes en tant qu’employés. Les participants
entreprennent des formations et participent à des activités de mise en réseaux
avec des employeurs potentiels. L’évaluation du projet a mis en lumière une
augmentation de la confiance des jeunes comme principal résultat.
Adapté de Dunne et al. 2014a
De manière générale, en dépit de leurs efforts, la recherche effectuée pour cette
étude indique que les organisations de jeunesse sont les plus susceptibles
d’impliquer des jeunes « privilégiés » et moins les jeunes « à problèmes » (comme
14
Une étude, un rapport annuel de Asociatia Stea (2012) (Star Association) en Roumanie qui veut
réduire le sans-abrisme en approchant les jeunes vulnérables, toutefois leur capacité est limitée à ne
pouvoir travailler qu’avec six jeunes à la fois pendant la phase finale de leur initiative (qui est quasi la
plus importante pour aborder le sans-abrisme).
37
les jeunes en contact avec le système judiciaire juvénile)15. Comme précisé dans la
section 3, certaines études suggèrent que les résultats dépendent autant de ce
qu’apportent les jeunes aux organisations de jeunesse (en termes de compétences
et connaissances) que de ce que leur offrent les organisations de jeunesse. Une
étude (Dunne, et al., 2014a) a observé que « les résultats à long terme étaient
déterminés par des milieux de conseillers pour les jeunes autant que par l’expérience
sur le conseil de la jeunesse. » Bien que d’autres études, y compris les métaanalyses, n’ont pas identifié de différences systémiques dans les résultats pour les
jeunes individus de groupes socio-économiques différents (Powel et Bratovic 2007),
les différences socio-économiques ont un impact sur le nombre et le type
d’organisations de jeunesse auxquelles les jeunes peuvent accéder - avec plus
d’opportunités généralement trouvées dans les zones plus favorisées (ibid).
… et pour combien de temps?
La durée et le type d’engagement des jeunes varient également. Un engagement
plus court et/ou intermittent est associé à de faibles résultats (Merton et al, 2004).
Par opposition, un engagement plus long et plus intensif offre davantage
d’opportunités aux organisations de jeunesse d’offrir des possibilités et des
expériences aux jeunes. L’adhésion à plus d’une organisation de jeunesse est
particulièrement associée à un niveau supérieur de participation politique, car les
jeunes vont rencontrer davantage de personnes dans différentes organisations16
(Quintelier, 2008).
Des recherches et entretiens suggèrent qu’en général les jeunes plus âgés sont
moins engagés dans des organisations de jeunesse, vu l(étendue des possibilités et
réquisitions de leur temps lorsqu’ils vieillissent (Merton et al., 2004). Les jeunes de
16 à 18 ans et plus peuvent accorder la priorité à la recherche d’un travail plus qu’à
un engagement dans une organisation de jeunesse, car ils peuvent ne pas
comprendre ou apprécier les manières dont leur engagement au sein d’une
organisation de jeunesse peut les aider à trouver un travail. De plus, comme l’ont
observé les personnes interrogées, la pression des pairs qui suggère qu’un
engagement dans une organisation de jeunesse n’est pas perçu comme « cool » est
également un facteur.
Différences de résultats dans le temps
Très peu d’études longitudinales ont été identifiées qui permettraient d’évaluer
l’impact dans le temps. Cela ne permet pas de tirer des conclusions sur la durabilité
des résultats dans le temps. Ces études qui l’ont effectivement fait (Cigognani et al.
2015; Powell et Bratovic, 2007) ont exploré la façon dont les expériences chez les
jeunes, notamment une augmentation de l’engagement civique et politique, sont
souvent présentes encore à l’âge adulte.17
15 Il existe des exemples d’organisations de jeunesse qui travaillent avec des jeunes « à
risque » (voir Coalter, 2012).
16 L’étude a également identifié le fait qu’un temps accru passé au sein d’organisations de jeunesse,
c-à-d le temps passé avec les mêmes contacts, ne correspond pas à une augmentation de la
participation politique.
17
Par exemple, Cicognani et al. (2015) décrivent l’adhésion à une organisation comme un fait
précurseur à une participation civique et politique à l’âge adulte.
38
9. COUT ECONOMIQUE ET
AVANTAGES DES ORGANISATIONS
DE JEUNESSE
_______________________________
Très peu d’études se sont concentrées sur le coût économique et les avantages du
travail de jeunesse. La principale exception était une étude commanditée par le
Conseil national de la Jeunesse d’Irlande (NYCI, 2012) qui vise à fournir : « une
évaluation économique détaillée et rigoureuse du travail de jeunesse » en Irlande
(ibid., p 8). L’étude se concentre sur ces « organisations de jeunesse » qui font du
travail socio-éducatif. »
Leur étude comprenait un examen de la littérature, qui identifiait (tout comme cette
étude) une série de résultats positifs associés au travail des organisations de
jeunesse pratiquant le travail de jeunesse, tels que: « réductions de l’activité
criminelle et du comportement anti-social, augmentation du nombre de jeunes aux
études, au travail ou en formation, et réductions de l’abus de substances » (ibid., p.
16), en plus d’avantages comme « meilleure confiance et estime de soi, meilleures
capacités décisionnelles, développement personnel et rencontre de nouvelles
personnes. » Cependant:
De manière générale, l’examen indique que bien qu’une recherche étendue sur
divers aspects du travail de jeunesse ait été réalisée au niveau international, y
compris des évaluations de programmes spécifiques dans des domaines comme la
santé, l’éducation et le bien-être, des recherches très limitées existent sur les
avantages économiques du travail de jeunesse » (ibid., pp 16-17)
Suite à cela, l’étude a réalisé une analyse coûts-bénéfices, comparant le
financement pour ce secteur:
• aux bénéfices directs du travail de jeunesse, tels que la valeur économique du
volontariat et de l’emploi rémunéré (suite au travail de jeunesse) et les impacts
multiplicateurs des dépenses de l’organisation de jeunesse; et
• aux bénéfices indirects, basés sur les économies de coûts estimées à l’état dans
des domaines comme la justice des adolescents, la santé, l’éducation et les frais
en termes de bien-être.
L’étude a identifié que si les bénéfices directs et indirects étaient ajoutés et comparés
aux coûts, sur une période de dix ans les bénéfices sociaux des programmes de
travail jeunesse dépasseraient les coûts financiers d’un facteur de 2,22 sur cette
période (ibid., p 18).
Un certain nombre d’autres études qui ne se sont pas concentrées spécifiquement
(ou exclusivement) sur les organisations de jeunesse mais sur des domaines
associés de travail comme le travail de jeunesse, ont cherché à comparer (et
opposer) les coûts souvent relativement modestes des interventions de type travail
de jeunesse aux économies potentiellement importantes de coûts générées grâce à
la réduction des dommages à la société (voir par exemple, NEF/ Catch 22, 2011;
NAO, 2010; Romeo, Knapp et Scott 2006). Cependant, ces études font face à un
39
certain nombre de gros problèmes qui compliquent l’attribution d’économies de coûts
à leur travail, parmi lesquels:
• les preuves souvent faibles qui relient les interventions à des résultats positifs,
comme les jeunes qui trouvent un travail, vu la faiblesse tant de la mesure des
résultats que de l’attribution d’impacts, discutée plus loin dans la section 7;
• les difficultés associées au fait d’estimer l’impact de quelque chose qui ne s’est
pas produit (et qui par définition ne peut donc pas directement être mesuré), tel
qu’une jeune personne ne commettant pas de crime ou ne s’engageant pas dans
un comportement à risque comme l’abus de drogues ou d’alcool; et
• les nombres souvent petits de jeunes engagés dans des comportements négatifs,
ce qui signifie que le nombre de jeunes avec lesquels les organisations de
jeunesse doivent travailler pour contribuer à des réductions de comportements
négatifs, est souvent très élevé 18.
18
Même un travail ciblé peut souffrir du « paradoxe de la prévention » dans lequel bon nombre de
ceux qui sont soutenus ne retirent aucun avantage.
40
10. DONNEES ET INDICATEURS
_______________________________
Comme souligné dans les sections 5 et 6, la base de preuves est généralement
faible. Cela reflète la faiblesse de la mesure des résultats et de l’approche adoptée
pour estimer l’impact.
Mesurer les résultats
Une mesure robuste de la valeur sociale des organisations de jeunesse exige une
mesure robuste des résultats - c-à-d ce qui a changé. Comme indiqué aux sections 5
et 6, cela comprend notamment des changements dans les attitudes des jeunes,
dans leurs valeurs et leur comportement. Cependant, de nombreuses organisations
ne collectent pas systématiquement ni de manière solide des données relatives aux
résultats. En guise de conséquence, une étude de la valeur du travail jeunesse dans
l’Union européenne, basé sur l’Autriche (Frenzel, 2014) a identifié que:
« les résultats et impacts du travail jeunesse en Autriche ne sont pas
systématiquement évalués » (ibid., p 26)
De la même manière, dans leur évaluation des services de la jeunesse en
Angleterre, Merton et al. (2004) concluent que :
« Il y a peu de choses dans les recherches rigoureuses du travail de jeunesse ou de
données fiables sur les résultats du travail de jeunesse » (ibid., p. 143)
Et dans leur examen systématique des « programmes de responsabilisation des
jeunes » (Morton et Montgomery, 2013) concluent que les fondements de preuves
sont trop faibles pour tirer des conclusions définitives de l’impact et ensuite identifier
le besoin de plus de recherches rigoureuses et d’évaluation dans le domaine.
Il y a une série d’approches que les organisations de jeunesse pourraient utiliser
pour mesurer les résultats; celles-ci doivent inclure:
• la mesure du changement dans le temps (par ex. la « distance voyagée » par une
jeune personne) à l’aide, par exemple, de mesures de lignes de base et de fin;
• la triangulation de différents types de données telles que des données subjectives
(comment les jeunes pensent et ce qu’ils ressentent) et des données plus
objectives (comme des changements dans les comportements des jeunes) et
• la triangulation des données de différentes sources, comme des données autodéclarées des jeunes; des données d’observation de ceux qui travaillent avec les
jeunes, et des données administratives ou secondaires (lorsque disponibles) telles
que des données sur les résultats éducatifs ou relatifs à l’emploi.
Ces approches sont reflétées dans les critères de qualité utilisés pour évaluer les
preuves dans la littérature analysée (discutée en annexe).
41
Attribution d’impact
La corrélation ne prouve pas la causalité. Par conséquent, les changements
observés dans les compétences d’une jeune personne par exemple pendant le
temps où elle était engagée dans une organisation de jeunesse (une corrélation) ne
fournissent pas de preuve solide du fait que l’organisation de jeunesse a causé ou
contribué à ce changement (causalité). Dans la plupart des cas, des facteurs
multiples, y compris, mais non limité à , une implication dans une organisation de
jeunesse auront contribué aux changements observés.
L’attribution d’impact tente d’essayer d’identifier la contribution de l’organisation de
jeunesse, habituellement via une estimation d’une situation contre-factuelle - que ce
serait-il passé si la jeune personne n’avait pas participé à une organisation de
jeunesse. Comme décrit dans la section six, il existe deux principales approches
pour estimer une situation contre-factuelle: les approches fondées sur la théorie19 , et
l’évaluation d’impact empirique20 .
Une faiblesse majeure a été l’impossibilité de développer des approches effectives
pour évaluer l’impact, par exemple, une étude : l’impact du service volontaire de
longue durée en Europe: examen de recherches publiées et non publiées (Powell et
Bratovic 2007) a identifié que:
« très peu des études examinées ont utilisé des méthodes de groupe de contrôle (5
sur 40) ou des mesures de pré et post-intervention (2 sur 40). Cela engendre une
faiblesse dans les données et donc dans la mesure d’impact. »
L’examen systémique par Morton et Montgomery (2013) des programmes de
responsabilisation des jeunes a atteint des conclusions similaires.
En outre, même là où l’évaluation d’impact a donné lieu à des recherches ou une
évaluation (à l’aide d’approches comme des groupes de contrôle), cette étude illustre
les difficultés de l’évaluation d’impact, par exemple:
• il y a des facteurs multiples qui contribuent aux résultats associés aux
organisations de jeunesse, compliquant le fait d’isoler la contribution d’une
organisation de jeunesse, et souvent les jeunes participent à des organisations de
jeunesse multiples, compliquant le fait d’isoler l’impact d’une organisation
individuelle (Coalter, 2012; Merino, 2007);
• Souvent, peu de données sont disponibles par rapport aux résultats pour les
jeunes qui choisissent de ne pas participer à des organisations de jeunesse
19 Les approches fondées sur la théorie se concentrent sur le fait de comprendre comment et
pourquoi les résultats sont engendrés, à l’aide d’approches comme des « modèles logiques » pour
tester la relation entre les contributions d’une organisation (comme le temps du personnel) et les
activités (comme les méthodologies du travail de jeunesse) et les résultats (comme le nombre de jeunes
soutenus) et les conséquences (comme le nombre de jeunes dont la confiance a augmenté). Les
approches de l’évaluation d’impact sont discutées à la section 7.
20
Une évaluation empirique d’impact implique généralement une mesure de résultats pour un
groupe de comparaison.
42
(limitant l’étendue par exemple de l’usage de groupes de contrôle ou de
comparaison21 pour estimer les données contre-factuelles); et
• des tailles d’effet réduit par rapport à d’autres facteurs compliquent également le
fait d’isoler l’impact. Pareil pour l’évaluation de l’impact de différents types
d’organisations de jeunesse22 .
A cause de ces faiblesses, comme l’a identifié une étude systématique de l’impact
d’un programme de responsabilisation des jeunes (Horton et Montgomery, 2013):
« parmi les études qui répondaient aux critères de l’examen, aucune n’a montré
d’impacts mesurables de l’auto-efficacité ou de l’estime de soi des jeunes. »
Le peu de disponibilité des données et/ou de concept d’étude signifie que de
nombreuses études offrent des preuves de corrélation ou d’association, plutôt que
des preuves de causalité. Cela n’était pas apparent dans les études axées sur les
impacts sociétaux où, par exemple, l’évidence du déclin dans les organisations de
jeunesse est avancée comme une cause des niveaux déclinants de santé mentale et
physique chez les jeunes (Slowinski, 1999) ou de comportement anti-social, de
racisme et de violence (Thomas, 2011).
Il est donc important de renforcer les approches de l’évaluation d’impact. Cela
compléterait le travail pour améliorer la mesure des résultats. Cela doit inclure
l’identification d’une stratégie pour estimer l’usage de l’impact, par exemple, une
approche basée sur la théorie et/ou des données sur les résultats pour un groupe de
comparaison.
Une évaluation rigoureuse d’impact est souvent difficile et onéreuse, et il est
important que les approches soient proportionnées, ou « suffisamment bonnes »,
mais il ne faut pas aller au-delà de cela; par exemple, où la relation entre le travail
d’une organisation de jeunesse et un résultat appréciable est étroite et bien
comprise, une évaluation sophistiquée d’impact peut ne pas être garantie (voir par
ex. McNeil, et al, 2012). Au lieu de cela les preuves d’une corrélation entre le fait
que, par exemple, la confiance en soi d’un jeune ait augmenté durant sa participation
au sein d’une organisation de jeunesse, associée aux preuves venant des jeunes
eux-mêmes qu’ils étaient persuadés que leur participation avait contribué à ce
résultat et un rapport cohérent de la façon dont l’organisation de jeunesse a
contribué au changement, peuvent être suffisantes.
Là où la relation entre le travail d’une organisation de jeunesse et le résultat voulu,
comme une participation accrue dans le marché de l’emploi, est plus distante et
accompagnée de nombreux facteurs contribuants, des approches différentes sont
nécessaires. Il peut notamment être plus approprié de se concentrer de manière
rigoureuse sur la mesure des résultats intermédiaires comme l’augmentation de la
confiance en soi, de l’auto-motivation et de la connaissance des marchés du travail
locaux qui sont susceptibles de contribuer aux résultats finaux, plutôt que de
dépenser plus de temps et d’argent à tenter de mesurer directement la contribution
21 Par exemple, les résultats d’un « groupe de traitement » - les jeunes impliqués au sein d’une
organisation de jeunesse- peuvent être comparés aux résultats d’un groupe de « comparaison » - les
jeunes non impliqués dans une organisation de jeunesse.
22
Par conséquent, la plupart des études identifiant une différence dans les résultats entre par
exemple les jeunes qui participent à des organisations de jeunesse et ceux qui n’y participent pas
trouvent que les différences sont minimes (voir Merino (2007) sur l’impact des organisations de
jeunesse sur l’acquisition de compétences ;Taru (2010) sur l’impact sur le multiculturalisme.
43
de l’organisation de jeunesse à des résultats (finaux) à plus long terme, comme des
augmentations dans l’emploi. Il peut également y avoir des possibilités d’exploiter
des « expériences naturelles » où, par exemple, un déploiement progressif des
différences dans la pratique crée des groupes de jeunes qui sont similaires, mais qui
ont et n’ont pas été « exposés » au travail de l’organisation de jeunesse. 44
11. CONCLUSIONS
_______________________________
Créer une valeur sociale
Comme indiqué à la section 3, les manières (mécanismes) dont les organisations de
jeunesse créent de la valeur sociale sont bien comprises et documentées. Le rapport
se concentre sur cinq mécanismes redondants et complémentaires :
•
•
•
•
la participation des jeunes;
le travail de jeunesse et l’éducation formelle, non formelle et informelle;
les expériences et possibilités;
les lieux et espaces associatifs où les jeunes peuvent se rencontrer et établir des
relations sociales et
• les informations, conseils et orientations.
Ils représentent les principaux mécanismes grâce auxquels les organisations de
jeunesse créent une valeur sociale. Chacun est lié à une série de résultats
personnels, sociaux, civiques et politiques, que nous abordons de manière plus
approfondie plus bas.
Aucun de ces mécanismes n’est unique aux organisations de jeunesse, et il y a peu
de preuves dans la littérature examinée du fait que les organisations de jeunesse les
pratiquent nettement mieux - ou moins bien- que d’autres organisations. Il s’agit donc
de la combinaison de la participation des jeunes (l’une des caractéristiques
principales des organisations de jeunesse) avec ces autres mécanismes qui crée la
valeur ajoutée des organisations de jeunesse. L’intégration de ces différents
mécanismes crée le potentiel de synergies puissantes. Il y a moyen d’améliorer cela
grâce à des partenariats avec d’autres organisations (de jeunesse ou autres) pour
exploiter le potentiel que les organisations de jeunesse peuvent offrir pour travailler
avec ces jeunes. Cela pourrait inclure notamment le fait de développer le rôle des
organisations de jeunesse :
• comme des pourvoyeurs d’informations, de conseils et d’orientation aux jeunes
dans une série de domaines comme la santé, l’emploi et l’éducation;
• comme des éducateurs, dans des domaines comme la citoyenneté et le
développement durable, et
• comme complétant les possibilités offertes par l’éducation formelle, avec des
expériences d’éducation non formelle qui peuvent étendre l’apprentissage des
jeunes comme l’éducation formelle tente désespérément de le faire (voir par
exemple Williamson, 2016).
45
La valeur sociale que créent les organisations de jeunesse:
résultats personnels et sociaux, civiques et politiques
Les résultats associés à la participation des jeunes dans les organisations des
jeunesse sont également compris et documentés. Le rapport s’axe sur deux vastes
types de résultats:
• sociaux et personnels, et
• civiques et politiques.
Résultats personnels et sociaux
Les résultats personnels comprennent l’augmentation du capital humain (notamment
le renforcement d’une série de compétences sociales et émotionnelles et de
dispositions du même type) et du capital social, ainsi que des changements positifs
dans les attitudes, le raisonnement et le comportement des jeunes (comme le fait de
modérer des comportements à risques), augmentant l’accès à et la progression dans
l’éducation, la formation et l’emploi, et des améliorations dans la santé et le bien-être.
Les améliorations dans le capital humain et social, et les changements de
comportements, raisonnement et attitudes des jeunes peuvent être traitées comme
résultats finaux (ou fins en soi) et également comme des résultats intermédiaires (ou
moyens vers d’autres fins) qui contribuent, par exemple, à augmenter l’accès à et la
progression dans l’éducation, la formation et l’emploi, et des amélioration dans la
santé et le bien-être.
De la même manière, chacun de ces résultats peut être considéré comme le résultat
personnel d’une jeune personne, et également une contribution à des résultats
sociaux, tels que des augmentations dans la croissance économique et des
amélioration dans la cohésion sociale.
Résultats civiques et politiques
Les résultats civiques et politiques sont assez bien documentés et compris, et ils
impliquent des changements dans l’engagement et l’activisme des jeunes dans la
société civile et politique, se manifestant notamment par une augmentation du
nombre de votants, du volontariat et de l’action directe.
L’engagement civique et politique peut à la fois dépendre des contributions des
organisations de jeunesse aux résultats personnels, comme des augmentations dans
les compétences et la confiance des jeunes, et également contribuer à ces résultats.
L’activisme civique et politique peut également contribuer aux résultats sociaux,
comme l’amélioration dans la livraison de politiques et de services (suite au
volontariat par exemple).
Ces résultats sont d’une importance capitale pour l’Europe. En contribuant à
l’acquisition de compétences et à des changements dans les attitudes et
comportements des individus, ils contribuent au développement personnel, politique
et économique, et ils peuvent aider à aborder les problèmes clés auxquels l’Europe
est confrontée, notamment le chômage des jeunes, l’érosion de la cohésion sociale
et le désengagement politique. La force des organisations de jeunesse contribue
donc directement aux forces sociales et économiques de l’Europe.
46
Néanmoins, les organisations de jeunesse ne sont pas une solution miracle - elle ne
peuvent pas et ne travaillent pas avec tous les jeunes et n’abordent pas tous leurs
besoins.23 Elles sont une importante institution mais une parmi tant d’autres dont les
jeunes et la société ont besoin. Leur rôle complète celui d’autres institutions
importantes comme les écoles, les lycées, les services sociaux et d’aide à la
jeunesse, et elles ne doivent être perçues ni comme un substitut ni comme un
concurrent.
Mesurer la valeur sociale des organisations de jeunesse
Bien qu’il existe des traits communs au type de mécanisme via lequel les
organisations de jeunesse apportent une valeur sociale et aux types de résultats
qu’elles engendrent, le secteur est très divers. Comme indiqué à la section six, le
type et la magnitude du résultat engendré varie: il dépend dans une large mesure du
type d’organisation de jeunesse, du contexte dans lequel elles opèrent, et des jeunes
qui choisissent de participer à des organisations de jeunesse. Les différences dans
ces facteurs contribuent à de nettes différences dans la valeur sociale créée par les
différentes organisations de jeunesse.
La diversité du secteur, associée à cette faiblesse dans la manière dont les résultats
sont mesurés et l’impact évalué complique également le fait d’évaluer de manière
définitive - ou de quantifier- la valeur sociale générale créée par les organisations de
jeunesse. Il est donc vital d’améliorer la mesure des résultats et l’évaluation d’impact
pour veiller à ce que:
• la valeur sociale des organisations de jeunesse soit comprise et reconnue;
• les organisations de jeunesse soient reconnues comme responsables par les
parties prenantes comme les jeunes et leurs donateurs; et
• les organisations de jeunesse puissent mieux comprendre leur impact et comment
il peut être maximisé (voir par ex. McNeil, et al, 2012).
Il n’existe pas de solution miracle pour aborder cette faiblesse dans la mesure des
résultats et en particulier l’évaluation d’impact est susceptible d’être compliquée.
Néanmoins, à quelques exceptions près, l’incapacité d’aborder ce défi est une
faiblesse significative à travers le secteur. Les organisations de jeunesse doivent
donc penser de manière critique à la façon de mesurer au mieux les résultats et
ensuite estimer la contribution qu’elles apportent aux résultats observés. 23 La participation à des organisations de jeunesse est par définition volontaire. Certains jeunes
choisissent de participer, d’autres choisissent de ne pas le faire, d’autres encore ne peuvent pas le faire
(par ex. parce qu’il n’y a aucune organisation de jeunesse à laquelle ils peuvent accéder localement).
Les résultats personnels sont par définition limités à ceux qui participent.
47
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53
13. ANNEXE : DEFINITION D’UNE
ORGANISATION DE JEUNESSE
_______________________________
Comme décrit dans l’introduction, ou l’objectif de cette étude, les organisations de
jeunesse sont définies comme « ces organisations sociales (associations, clubs ou
mouvements) qui sont établies pour servir les jeunes et où les jeunes sont chargés
de la structure organisationnelle » et « qui sont démocratiques, non
gouvernementales et sans but lucratif » (Souto-Otero, et al, 2012, p. 27).
Cette définition est claire et directe, mais elle crée quelques problèmes potentiels
pour ce qui est du contrôle de l’organisation. Une stricte interprétation pourrait
exclure de nombreuses organisations « établies pour servir les jeunes », qui sont »
démocratiques, non gouvernementales et sans but lucratif » et où les jeunes ont une
voix mais ne sont pas complètement (ou pleinement) « chargés de la structure
organisationnelle » (italique ajouté).
Il est proposé d’interpréter le contrôle de l’organisation en termes de spectre allant
du contrôle complet par les jeunes, à aucun contrôle. L’échelle de participation de
Arnstein25 (1969) en offre un modèle (voir la figure ci-dessous). Elle propose que les
trois premiers échelons, à savoir: le contrôle complet par les jeunes; le pouvoir
délégué; et le partenariat (par ex. entre les jeunes et les adultes) comptent tous
comme des exemples où les jeunes sont « chargés de la structure
organisationnelle ».
Figure 4 Echelle de participation (adaptée)
Contrôle par les jeunes
Pouvoir délégué *
Pouvoir/contrôle des jeunes
Partenariat **
———————————————————————————————Apaisement
Consultation
tokénisme
Information
Thérapie
Manipulation
non participation
Adapté de Arnstein (1969)
* où les jeunes ont le contrôle sur certaines décisions, mais pas toutes.
** où les pouvoirs décisionnels sont partagés entre jeunes et adultes
Mouvements de jeunesse
« Les mouvements de jeunesse » ont été exclus de l’étude car l’évaluation de leur
impact était susceptible d’être particulièrement problématique. 25
Arnstein, Sherry R. « A ladder of citizen participation », JAIP, Vol. 35. No 4, juillet 1969, pp.
216-224
54
14. ANNEXE : DETAILS DE LA
RECHERCHE
_______________________________
Recherche de littérature universitaire
Termes de recherche
Pour pouvoir effectuer une recherche de documentation spécialisée dans les
bibliothèques sélectionnées en ligne, des termes de recherche ont été utilisés. Les
termes suivants ont été identifiés, suite à un examen de portée précis réalisé en vue
d’identifier les termes appropriés et un pilotage des termes de recherche (y compris
des combinaisons des termes de recherche).
• « organisation de jeunesse »
• « conseil de jeunesse »
• « travail de jeunesse »
Et des termes liés à l’impact:
•
•
•
•
•
•
« impact »
« mesure »
« résultat »
« aboutissement »
« valeur »
« avantage »
Langues
Les recherches étaient limitées à l’anglais, au français, à l’espagnol et au roumain.
Les langues choisies reflètent les langues internationales communément utilisées
(anglais, français et espagnol) ainsi qu’une langue nationale pertinente pour l’un des
pays choisis pour un examen (le roumain).
Critères d’inclusion et passage au crible de la première étape
Quatre principaux critères d’inclusion ont été appliqués à la première étape
« passage au crible »26 « d’éléments » (par ex. les articles de journaux identifiés par
la recherche). Ils étaient axés sur la pertinence. En particulier, l’élément doit:
•
•
•
•
avoir été publié le 1 janvier 1990 ou après;
discuter d’une « organisation de jeunesse »;
discuter de l’impact de l’organisation de jeunesse, et
l’organisation de jeunesse doit soit être une organisation européenne ou
transnationale (couvrant un certain nombre de pays européens) et/ou être basée
dans au moins un des 13 pays européens sélectionnés repris dans l’annexe.
26Le processus de passage au crible décrit comment des « éléments » (comme des articles de
journaux » identifiés par la recherche, mais qui ne répondent pas aux critères d’inclusion de l’étude,
sont écartés.
55
L’évaluation réalisée sur le fait de savoir si l’élément répondait ou non aux critères
d’inclusion a reposé sur le titre de l’élément et le résumé, et les éléments répondant
aux critères ont été analysés à la phase suivante, l’examen (discuté ci-dessous). Ces
éléments qui ne répondaient pas aux quatre critères d’inclusion ont été écartés. Par
conséquent, par exemple, ces articles qui n’incluaient aucune discussion sur l’impact
ont été écartés. Vu que de nombreuses recherches ont été réalisées, le passage au
crible a également écarté les articles qui avaient été identifiés par des recherches
précédentes.
Résultats de la recherche initiale et du premier passage au crible
Le tableau 1 ci-dessous décrit les résultats de la recherche initiale dans la littérature
universitaire et le premier passage au crible
Tableau 1: Recherche de littérature universitaire
Termes
Résultats
Résultats après
passage au
crible
—————————————————————————————————————« organisation de jeunesse » ET
(« impact » OU « mesure » OU « résultat »)
4933
50
« conseil de jeunesse » ET (« impact » OU
« mesure » OU « résultat »)
683
20
2882
7
« travail de jeunesse » ET
(« impact » OU « mesure » OU « résultat »)
Recherche de documentation « parallèle » non publiée
La recherche de documentation parallèle non publiée (comme des évaluations, des
documents politiques, des propositions et recherches commanditées par des auteurs
comme les organisations de jeunesse et les gouvernements) a reflété la recherche
de documentation académique. Les différences clés sont:
• plutôt que la recherche dans des bibliothèques en ligne de journaux et articles
revus par des pairs, afin de garantir que la recherche soit exhaustive, le moteur de
recherche Google a été utilisé (avec le code web approprié pour chaque pays
dans la longue liste, comme google.fi pour la Finlande, et limiter les résultats à
ceux au sein du pays); et
• les noms des pays ont été inclus dans le fil des termes de recherche pour rendre
le nombre d’éléments identifiés plus gérables.
Termes de recherche
Vu les traits de recherche plus complexes sur Google, par rapport aux recherches de
journaux publiés, il a été possible de combiner les termes de recherche en un fil pour
chacun des 13 pays.
• (« organisation de jeunesse » OU « conseil de jeunesse » OU « travail de
jeunesse ») ET (« impact » OU « mesure » OU « résultat ») ET [pays]
56
Les résultats des recherches initiales sont illustrés dans le tableau 2 ci-dessous. Vu
le nombre d’éléments identifiés, le passage au crible de la première étape s’est limité
aux 500 premiers éléments, triés par pertinence (et tous les éléments à partir de 501
ont été automatiquement écartés).
Tableau 2: Recherche de documentation parallèle en anglais
Pays
Moteur de recherche
Résultats
Résultats postcrible
______________________________________________________________
Finlande
google.fi
5390
12
Danemark
google.dk
1680
4
Estonie
google.ee
1160
14
Luxembourg
google.lu
366
3
Slovaquie
google.sk
585
5
Serbie
google.rs
851
12
Autriche
google.at
4890
4
France
google.fr
8980
5
Italie
google.it
4070
12
Portugal
google.pt
838
6
Espagne
google.es
4170
4
Roumanie
google.ro
1490
0
Royaume-Uni
google.co.uk
66100
14
Langues
Les résultats de la recherche sur la documentation universitaire et parallèle ont été
limités à l’anglais, au français, à l’espagnol et au roumain. Cela signifie que les
éléments retournés par les recherches décrits plus haut dans ces langues ont été
intégrés pour examen.
En outre, pour déceler toute documentation relative à des perspectives nationales ou
transnationales publiée dans une autre langue que l’anglais, d’autres recherches ont
été réalisées à l’aide d’éléments de recherche appropriés en français et en espagnol
via les moteurs de recherche google.fr et google.es. Des termes de recherche
appropriés ont été identifiés via de la documentation produite dans les deux langues
par le Forum européen de la Jeunesse, détaillés ci-dessous dans le tableau 3.
57
Tableau 3: éléments de recherche utilisés en français et en espagnol
anglais
français
espagnol
______________________________________________________________
youth organisation27
organisation de jeunesse
organizacion juvenil
association de jeunesse
asociacion juvenil
youth council
conseil de la jeunesse
consejo de la juventud
youth work
travail socio-éducatif
trabajo socioeducativo
impact
impact
impacto
measure
mesure
medir
result
résultat
resultado
outcome
résultat
resultado
Les résultats de ces recherches sont enregistrés plus bas dans le tableau 4. Tout
comme pour les recherches précédentes sur Google, seuls les 500 premiers
résultats triés par pertinence ont été passés au crible (et le reste a été écarté).
Tableau 4 : recherche de documentation parallèle en espagnol et en français
Eléments de recherche
résultats
post-criblage
______________________________________________________________
(organisation de jeunesse OU
association de jeunesse OU conseil
de jeunesse OU travail socio-éducatif)
104.000
6
(organizacion juvenil OU asociación juvenil
OU consejo de juventud OU trabajo socioeducativo) ET (impacto ou medir OU
resultado)
120.000
14
Critères d’inclusion
Conformément à l’examen de documentation universitaire, quatre principaux critères
d’inclusion ont été appliqués au premier passage au crible des éléments28 . Ils étaient
basés sur la pertinence. En particulier, l’élément doit:
27 La terminologie pour les organisations de jeunesse en français et en espagnol diffère de l’anglais,
et les termes « association/asociacion » sont plus souvent utilisés dans différents pays.
28 Le processus de passage au crible décrit comment des éléments (comme des articles de
journaux) identifiés par la recherche, mais qui ne correspondent définitivement pas aux critères
d’inclusion, ont été écartés.
58
•
•
•
•
avoir été publié le 1 janvier 1990 ou après;
discuter d’une « organisation de jeunesse »;
discuter de l’impact de l’organisation de jeunesse ; et
l’organisation de jeunesse doit soit être une organisation européenne ou
transnationale (c-à-d couvrir un nombre de pays européens) et/ou être basée
dans au moins un des 13 pays européens)29.
Les éléments répondant à ces critères ont été soumis à la phase d’examen et les
autres ont été écartés. 29
la Finlande, le Danemark, l’Estonie, le Luxembourg, la Slovaquie, la Serbie, l’Autriche, la France,
l’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Roumanie et le Royaume-Uni.
59
15. ANNEXE : EXAMEN DE LA
DOCUMENTATION
_______________________________
Introduction
L’examen avait pour but de garantir que les éléments (articles de journaux ou
rapports) identifiés par la recherche:
• répondaient aux quatre critères d’inclusion (décrits plus haut) après examen de
l’ensemble de l’élément (le texte entier de l’article) sur base du fait que les études
identifiées comme pertinentes sur base du titre et du résumé puissent s’avérer
inappropriées après un examen plus approfondi, et;
• répondaient aux critères de qualité pour être repris dans l’étude.
Critères de qualité pour l’inclusion dans l’étude
Les critères de qualité couvraient deux dimensions clés:
• détail : y a-t-il une description suffisante de l’organisation de jeunesse, du contexte
dans lequel elle opère, et de la manière dont l’organisation souhaite engendrer
une valeur sociale, pour qu’elle soit comprise et décrite? et
• évidence de l’impact : y a-t-il une description suffisante des résultats de la valeur
sociale (ce qui a changé) et de l’attribution de l’impact (évidence que les résultats
peuvent être attribués à - ou ont été « causés » par - l’organisation)?
Attribution de l’impact
L’attribution de l’impact implique deux grandes étapes: (1) la mesure des résultats
(ce qui a changé) - qui est généralement directe - et (2) identifier ce qui a causé, ou
contribué, aux changements observés dans les résultats - ce qui est généralement
bien plus difficile (HM Treasury, 2011).
Il existe deux grandes approches pour attribuer l’impact:
• des méthodes expérimentales ou quasi expérimentales (essais aléatoires) qui
cherchent à évaluer l’impact en estimant le contradictoire (ce qui se serait produit
en l’absence d’intervention - ou dans ce cas d’organisations de jeunesse); et
• des méthodes basées sur la théorie, qui cherchent à évaluer l’impact en testant
systématiquement et en raffinant le mécanisme supposé (la manière dont
l’intervention, dans ce cas l’organisation de jeunesse, est censée engendrer ou
contribuer à des résultats)30.
Afin de classifier les études, trois mesures clés de qualité ont été appliquées:
• la qualité de la mesure du résultat (à quel degré l’étude a mesuré ce qui a changé)
- voir le tableau 5;
30
ceci décrit la « théorie du changement » - comment et pourquoi le travail de l’organisation de
jeunesse est censé contribuer aux résultats voulus.
60
• la qualité de l’évaluation d’impact (à quel degré l’étude a évalué l’impact - la
différence ou la contribution qu’a apporté l’organisation de jeunesse aux résultats
observés) - voir le tableau 6; et
• la qualité de l’analyse - les conclusions sont-elles soutenues par l’évidence des
résultats et de l’impact? - voir le tableau 7.
Une mesure combinée sera utilisée pour classifier les études en trois catégories:
faible, modérée, et forte - voir le tableau 8. Etant donné que les études pourraient
évaluer différents types de résultats, l’évidence dans une étude pourrait par exemple
être jugée « modérée » en lien à un type de résultat, mais « faible » en lien à un
autre type de résultat.
Tableau 5 : Mesure de résultat
Niveau
Description
______________________________________________________________
0
Pas de mesure de résultat
1
auto-déclaré, subjectif (par ex. les jeunes estiment que leur
confiance a augmenté)
2
auto-déclaré, comportemental (par ex. les jeunes disent se
comporter différemment)
3
évaluation indépendante d’un changement subjectif ou
comportemental (par ex. les animateurs socio-éducatifs
évaluent si la confiance des jeunes a augmenté et/ou si leur
comportement a changé)
4
vérification/mesure externe d’un changement d’attitudes/
comportement (par ex. test psychométrique utilisant un outil
validé, usage de données administratives sur la participation
des jeunes dans les études, la formation ou l’emploi)
Tableau 6 : Evaluation d’impact
Niveau
Description
______________________________________________________________
0
Aucune approche utilisée pour évaluer l’impact (par ex. pas
d’évaluation initiale, donc aucune mesure du changement avant
et après l’intervention)
1
évaluation initiale et finale31 (impact supposé être la différence
entre le début et la fin)
2
approche théorique de l’évaluation d’impact (par ex. utilisation
du modèle logique)
31
c-à-d évaluation avant et après l’intervention, pour permettre de mesurer le changement sur cette
période de temps
61
3
évaluation initiale et finale pour un groupe de « traitement » et
de « comparaison » (impact supposé être la différence entre le
début et la fin pour les groupes de traitement et de
comparaison)
4
évaluation initiale et finale pour un groupe de « traitement » et
de « comparaison », en tentant de contrôler des différences
entre le groupe de traitement et le groupe de comparaison (par
ex. via une allocation aléatoire, comme dans un essai aléatoire,
ou en établissant des modèles de différences entre les deux
groupes)
(impact supposé être la différence entre le début et la fin pour
les groupes de traitement et de comparaison)
Tableau 7 : Qualité de l’analyse
Niveau
Description
______________________________________________________________
0
les conclusions ne sont pas soutenues par l’évidence des
résultats ou de l’impact
1
les conclusions sont partiellement soutenues par l’évidence des
résultats et de l’impact
2
les conclusions sont pleinement soutenues par l’évidence des
résultats et de l’impact
Tableau 8 : Classification des études
Niveau
Description
______________________________________________________________
Faible
la mesure du résultat OU de l’impact OU la qualité de l’analyse
sont égales à 0
Modérée
la mesure du résultat est au niveau 1 ou au-dessus ET
l’évaluation d’impact est au niveau 1 ou au-dessus ET la qualité
de l’évidence est au niveau 1 ou au-dessus
Forte
la mesure du résultat est au niveau 4 ou au-dessus ET
l’évaluation d’impact est au niveau 3 ou au-dessus ET la qualité
de l’évidence est au niveau 2
62