L`Amérique n`a donné naissance qu`à deux formes d`art spécifiques

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L`Amérique n`a donné naissance qu`à deux formes d`art spécifiques
L’Amérique n’a donné naissance qu’à deux formes d’art
spécifiques : le jazz et le western
Clint Eastwood
Le western est l’un des premiers genres explorés par Hollywood. Dès
l’origine, les Studios considèrent le cinéma comme un divertissement
populaire, parfois teinté du désir d’éducation des masses qui, comme
on le sait aux Etats-Unis, sont d’origines fort diverses. De ces
intentions à peine voilées, le western sera le parfait véhicule. Il s’agit
de conter une histoire commune, celle de la nation, et qu’importent les
moyens ou les petits arrangements avec la réalité…
La Conquête de l’Ouest est un mythe. Celui d’individus, seuls ou en
communauté, les fameux Pionniers, cherchant à s’installer sur une
terre hostile pour y construire un avenir meilleur, un monde nouveau.
Les héros sont forts, courageux, parfois quelque peu primaires, les
paysages grandioses et la justice expéditive. Les diligences parcourent
avec prudence le pays en attendant la construction du chemin de fer,
promesse de
sécurité et
d’unification de la
nation. On se
désaltère
généralement au
saloon tandis que
les chevaux se
reposent. Les jeunes
filles sont avenantes
mais pures –
exceptées quelques professionnelles… Et le shérif veille au grain.
Parfois, les choses sont tout le contraire et il faut alors batailler pour
rétablir cet ordre.
Bien entendu, le récit ne s’étend pas sur la présence antérieure des
Amérindiens. La légende veut que le conquérant WASP (AngloSaxon blanc et protestant) soit généralement mû par de bonnes
intentions et que, tout simplement, à l’instar des obstacles que
rencontre tout personnage s’inscrivant dans une dramaturgie classique,
les Indiens s’interposent violemment sur le chemin de notre héros –
entrave aussi banale que celle constituée par les voleurs de bétail ou
les tueurs
sanguinaires.
Il faudra attendre,
à de rares exceptions
près, la fin des
années 1950 pour
que d’autres voix se
fassent entendre,
que d’autres points
de vue historiques
apparaissent.
L’évolution des rôles tenus par le grand John Wayne dans les films de
l’immense John Ford est à ce titre significative : manichéen dans
La Chevauchée fantastique (1939), il devient paternaliste et
bienveillant dans La Charge héroïque (1949) puis véritable paria dans
La Prisonnière du désert (1956).
D’origine irlandaise, John Martin Feeney, dit John – Jack, pour les
intimes – Ford, est le cinéaste dont le nom est communément associé
au western. On oublie qu’il dirigea des films noirs, d’aventures, de
guerre, de comédies et des drames tels que Les raisins de la colère.
Mais il est vrai que Ford aimait se définir lui-même – souvenons-nous
de son témoignage devant la commision McCarthy – comme un
faiseur de westerns et a donné ses lettres de noblesse au genre. La
grande majorité de ses films, souvent méprisés par la critique de son
temps, sont aujourd’hui considérés comme des classiques du cinéma.
Outre les films déjà cités, on retiendra Le Cheval de fer (1924), Trois
sublimes canailles (1926), Sur la piste des Mohawks (1939), La
Poursuite infernale (1948), Le Convoi des braves et Rio Grande
(1950), Les Cavaliers (1959), Le Sergent noir (1960), L’Homme qui
tua Liberty Valance (1962) ou encore Les Cheyennes (1964).
Excusez du peu !
Les autres grands noms du western sont Raoul Walsh (La Piste des
géants, 1930 ; La Charge fantastique, 1941 ; Cheyenne, 1947 ;
La Brigade héroïque, 1954…), William A. Wellman (Buffalo Bill,
1944 ; La Ville abandonnée, 1948 ; Convoi de femmes et Au-delà du
Missouri, 1951, Track of The Cat, 1954), Howard Hawks (La Rivière
rouge, 1948 ; La Captive aux yeux clairs, 1952 ; Rio Bravo, 1959 ;
El Dorado, 1967 ; Rio
Lobo, 1970), Anthony
Mann (Winchester 73,
1950 ; Les Affameurs,
1952 ; L’Appât, 1953 ;
Je suis un aventurier,
1954 ; L’Homme de la
plaine, 1955…), Budd
Boetticher (Le Déserteur de
Fort Alamo, 1953 ;
L’Homme de l’Arizona,
1957 ; L’Aventurier du Texas, 1958 ; La Chevauchée de la
vengeance, 1959 ; Comanche Station, 1960), Henry Hathaway (Le
Grand Sam, 1960 ; Nevada Smith, 1966, Cinq Cartes à abattre,
1968 ; 100 dollars pour un shérif, 1969), John Sturges (Un homme
est passé, 1955 ; Coup de fouet en retour, 1956 ; Règlement de
comptes à O.K. Corral, 1957 ; Les sept Mercenaires, 1960…), Sam
Peckinpah (Coups de feu dans la Sierra, 1962 ; La Horde sauvage,
1696 ; Pat Garrett et Billy le Kid, 1973), sans oublier d’autres
cinéastes d’envergure s’y étant frotté à une ou deux reprises (Cecil B.
DeMille, King Vidor, Nicholas Ray, Samuel Fuller...)
Une fois l’épopée exposée, voire surexposée, le western se
complexifie. Le rôle des Indiens aussi. De violents et sauvages, les
autochtones du continent américain deviennent victimes de la
colonisation des blancs (La Flèche brisée, 1950 ; L’Homme de
l’Ouest, 1958 ; Le Sergent noir, 1960, Little Big Man, 1970, Danse
avec les loups, 1990…)
Le genre accompagne le déclin
des Studios et approche la
tragédie. D’autres regards
surgissent alors, comme celui des
Italiens, Sergio Leone en tête.
Fils d’un pionnier du cinéma
transalpin - réalisateur du premier
western italien en 1913 ! -, ancien
assistant et s’étant essayé au
peplum pour ses débuts à la mise en scène, ce grand cinéphile écrit un
remake d’un film de Kurosawa et en fait un film de cow-boys qu’il
intitule Pour une poignée de dollars (1964). Le film déconcerte les
puristes et la critique. Qu’importe, il entraîne, en dix ans, quelques
400 productions d’un genre que les médias, qui ne sont pas à une
stupidité près, nomment le western-spaghetti.
Un comédien de télévision fait également ses débuts sur grand écran
dans le premier western de Leone. Il a pour nom Clint Eastwood et
retiendra la leçon lorsqu’il passera lui-même derrière la caméra.
Car rien ne sera plus comme avant pour le western qui, avec
l’avènement de la télévision, devient progressivement un genre désuet,
d’un autre temps. On le revisite aujourd’hui encore de manière plus ou
moins régulière, par cinéphilie, nostalgie ou parodie. Et il aura
finalement fallu ce déclin pour que le western retrouve toute sa place
dans l’histoire du septième art.
NOTRE SELECTION
Le Cheval de fer, John Ford (1924) Un homme engagé sur la
construction du chemin de fer y retrouve le meurtrier de son père.
Mise en doute de la croyance du train reliant les hommes et solidifiant
la nation.
Billy the Kid, King Vidor (1930) Billy le Kid tente de se racheter une
conduite en exerçant un travail honnête lorsque son employeur est
assassiné… Autre grand cinéaste qui s’attaque au genre et donne un
des premiers chefs-d’œuvre du parlant.
Une aventure de Buffalo Bill, Cecil B. DeMille (1936) À la fin de la
Guerre de Sécession, Buffalo Bill et Wild Bill Hickok parviennent à
arracher des mains des Indiens la jeune Calamity Jane, mais sont faits
prisonniers…
Jesse James, Henry King (1939) La compagnie de chemin de fer
Midland qui tente d'étendre le tracé de ses lignes dynamite la maison
des frères James provoquant la mort de leur mère… L’autre héros de
la mythologie de l’Ouest.
Sur la piste des Mohawks, John Ford (1939) Treize colonies
d'Amérique se soulèvent contre l'Angleterre et demandent leur
indépendance. Les Indiens Mohawks, manipulés par les Anglais,
déterrent la hache de guerre... Ford s’essaie brillamment à la couleur
pour ce film de réunification.
L’Odyssée des Mormons, Henry Hathaway (1940) Après le décès
du fondateur de l'église mormone, Brigham Young organise la longue
marche qui verra les Mormons émigrer et s'installer à Salt Lake
City…
Les Pionniers de la Western Union, Fritz Lang (1941) Un ancien
hors-la-loi travaille à la construction d’une ligne télégraphique
subissant les attaques de bandits menés par son propre frère…
L’éthique du western selon un Européen attaché au cinéma de genre.
Buffalo Bill, William A Wellman (1944) Un éclaireur de l'armée
décide de plaider la cause indienne devant le Sénat et se met toute la
classe politique à dos. Sa légende est née...
La Poursuite infernale, John Ford (1946) Pour venger son frère
assassiné, un gardien de bétail devient shérif et prend ses frères
comme adjoints... Autre personnage légendaire : Wyatt Earp. Ce chefd’œuvre est servi par un noir et blanc sublime, un Henry Fonda au
sommet de son art, une Linda Darnell étourdissante et un humour
nonchalant propre à ce grand réalisateur.
Femme de feu, Andre de Toth (1947) Une jeune fille refuse d’obéir
à son père qui veut qu’elle épouse un rancher autoritaire…
Le Fils du désert, John Ford (1948) Trois bandits venant de
cambrioler une banque s'enfoncent dans le désert pour échapper au
shérif. Ils y trouvent une femme mourante sur le point d'accoucher et
font le serment de recueillir et de protéger le bébé... Ford offre un
remake brillant et en couleur d’un de ses films muets.
La Ville abandonnée, William A. Wellman (1948) Une bande
recherchée pour une attaque de banque se réfugie dans une ville
fantôme en plein désert.
Le Massacre de Fort Apache, John Ford (1948) Un lieutenantcolonel voit dans sa nouvelle affectation l'opportunité de recueillir les
honneurs militaires. Mais sa discipline stricte et son ignorance des
tactiques indiennes vont le desservir. Ford revient au Noir et blanc
pour ce film à la gloire de la cavalerie.
La Rivière rouge, Howard Hawks (1948) Un propriétaire terrien et
son fils adoptif traversent l'Ouest américain avec leur troupeau et vont
devoir s’affronter au cours d’un voyage épique… Premier western du
grand Howard Hawks qui entrera dans l’histoire du genre avec une
poignée de film dont le fameux Rio Bravo.
Le Convoi des braves, John Ford (1950) Une caravane de Mormons,
guidée par des marchands de chevaux, traverse le désert espérant
trouver de nouvelles terres pour s'installer…
Winchester 73, Anthony Mann (1950) Un homme arrive à Dodge
City, à la recherche de son frère, qu'il soupçonne d'avoir assassiné leur
père adoptif... Une épure du genre par l’un des maîtres et servie par un
James Stewart des plus convaincants.
La Flèche brisée, Delmer Daves (1950) Alors que la guerre avec les
Apaches fait rage, un ancien éclaireur rencontre le chef Cochise et
propose la paix. Par l’un des plus intéressants réalisateurs du genre.
Rio Grande, John Ford (1950) Un officier est en charge de
l'entraînement de 15 nouvelles recrues. Parmi elles, se trouve son fils
qu'il n'a pas vu depuis 15 ans...
Au-delà du Missouri, William A Wellman (1951) Un trappeur
cherche à se rapprocher de la tribu des Pieds-Noirs et pour cela épouse
une des leurs... Une grande réussite du genre.
Comancheros, Michael Curtiz (1951) Un capitaine de l’armée
s’associe à un meurtrier pour contrer les Indiens incités à attaquer par
les Comancheros, une bande de dangereux hors-la-loi… Dernier film
du réalisateur de Casablanca, en partie dirigé par John Wayne.
La Captive aux yeux clairs, Howard Hawks (1952) Deux jeunes
trappeurs se joignent à une expédition du remontant le Missouri, en
direction du Montana, territoire des Indiens Pieds-Noirs...
Au mépris des lois, George Sherman (1952) La paix vient d’être
signée avec les Indiens mais un conseiller aux affaires indiennes
s'empresse de raviver la guerre.
Convoi de femmes, William A. Wellman (1953) En 1850, un convoi
de plus de 100 femmes quitte Chicago pour l’Ouest encore dépeuplé.
Le Déserteur de Fort Alamo, Budd Boetticher (1953) En pleine
guerre d'indépendance du Texas, un homme considéré comme un
lâche infiltre un groupe de déserteurs…
L'Homme des vallées perdues, George Stevens (1953) Un
aventurier solitaire se met au service d’une famille de fermiers
persécutée par un propriétaire fermier et son homme de main...
Vera Cruz, Robert Aldrich (1954) Durant la révolution mexicaine,
deux aventuriers américains sont enrôlés dans les rangs de l'empereur
Maximilien. Un classique à tout point de vue.
La Brigade héroïque, Raoul Walsh (1954) De retour du grand Nord,
deux frères tombent sur la seule survivante d’un wagon ayant subi une
attaque d'Indiens.
Track of the cat, William A Wellman (1954) Deux frères partent en
pleine nuit à la recherche d’une panthère qui terrorise la région.
Ultime western de Wellman et performance inoubliable de Mitchum.
Bronco Apache, Robert Aldrich (1954)
Si l’on accepte Burt
Lancaster en Indien, on adhèrera à cet autre regard sur le mythe.
Taza, Fils de Cochise, Douglas Sirk (1954) Taza succède à Cochise,
son père pacifiste. Mais son frère pactise avec Geronimo… Par le
spécialiste du mélodrame.
Johnny Guitar, Nicholas Ray (1954) Johnny Guitar, tireur réputé, se
fait engager dans le ranch d’une femme qu'il a aimée autrefois... On a
souvent classifié ce film bouleversant de western psychologique.
Qu’importent les étiquettes devant un tel chef-d’œuvre !
L’Homme qui n’a pas d’étoile, King Vidor (1955) Demsey Rae est
engagé dans le ranch appartenant à la séduisante Reed Bowman, mais
s’en éloigne lorsqu'elle entre en guerre avec son voisin. Le classicisme
de Vidor teinté d’ironie grâce au grand Kirk Douglas.
Les Implacables, Raoul Walsh (1955) Un groupe de soldats sudistes
démobilisés acceptent de convoyer un troupeau sous la menace
constante d'attaques indiennes…
Coup de fouet en retour, John Sturges (1956) Un homme recherche
son père qu'il n'a jamais connu et devenu un bandit sans scrupules…
Par un bon artisan de Hollywood, le plaisir de retrouver ce bon vieux
Richard Widmark.
La Prisonnière du désert, John Ford (1956) Un homme découvre
que la famille de son frère a été attaquée par les Comanches et que
deux de ses nièces ont été enlevées. Il décide de se lancer sur les
traces des ravisseurs. Un film à la hauteur de sa réputation et qu’on ne
vienne pas le taxer encore bêtement de raciste…
3h10 pour Yuma, Delmer Daves (1957) Un fermier se porte
volontaire pour le convoi d’un dangereux prisonnier… Un classique
magistral proche du film noir.
40 tueurs, Samuel Fuller (1957) Un shérif et son frère sont chargés
d’arrêter une bande de quarante hors-la-loi dirigée par une puissante
femme. Une série B fortement subversive signée par un spécialiste du
cinéma d’action politique.
Le brigand bien aimé, Nicholas Ray (1957) Lorsque la bande de
Jesse James rate l'attaque de la banque de Northfield, le shérif et un
groupe d'habitants se lancent à sa poursuite…
Règlement de comptes à O.K. Corral, John Sturges (1957) Le
shérif Wyatt Earp décide de raccrocher et de s’installer avec sa
compagne. Mais ses plans de retraite sont contrariés par le clan
Clanton qui s'attaque à son frère...
Cow-boy, Delmer Daves (1958) Le réceptionniste du Grand Hôtel de
Chicago rêve de devenir cow-boy lorsqu’un riche éleveur de bétail fait
une halte dans son hôtel…
L’Aventurier du Texas, Budd Boetticher (1958) Sur le chemin qui
le ramène au Texas, un ancien mercenaire s'arrête dans une petite
localité régenté par une famille déchirée par des luttes intestines.
Autre réussite iconoclaste du maître Boetticher.
Le Gaucher, Arthur Penn (1958) Un riche éleveur adopte un
orphelin nommé William Bonney. Lors d'une embuscade, le fermier
est assassiné. William, devenu Billy le Kid, jure dès lors de venger
son père adoptif. Cette sorte de tragédie est le premier long métrage
d’Arthur Penn, venu de la télévision.
Les Cavaliers, John Ford (1959) Une troupe de soldats de l'Union a
pour objectif la destruction d’une ligne de chemin de fer. La présence
d’une aristocratie sudiste menace le succès de la mission…
La Chevauchée de la vengeance, Budd Boetticher (1959) Un
chasseur de prime qui vient d’arrêter un meurtrier se rend en ville
pour toucher la récompense lorsque deux hors-la-loi lui proposent de
racheter son prisonnier… L’autre acteur du western s’appelait
Randolph Scott, sous les ordres ici de maître Boetticher. A noter, la
présence des jeunes Lee Van Cleef et James Coburn.
La Charge héroïque, John Ford (1959) A quelques heures de sa
retraite, le capitaine Nathan Brittles est confronté à une dernière
mission : empêcher la révolte d'une tribu indienne. Autre pièce
maîtresse de Ford.
Comanche station, Budd Boetticher (1959) Un chasseur de primes
négocie avec les Comanches la remise d'une femme blanche qu'ils
détiennent prisonnière... Dernière collaboration Boetticher-Scott et de
loin la plus ascétique et pessimiste.
Le Courrier de l'or, Budd Boetticher (1959) En pleine Guerre de
Sécession, un capitaine nordiste est chargé de convoyer de l'or vers le
Nord. Sur son chemin, il croise le mari de la femme dont le capitaine
était autrefois amoureux…
Rio Bravo, Howard Hawks (1959) Le shérif de Rio Bravo arrête un
dangereux malfaiteur et, dans l’attente de l’arrivée du marshal fédéral,
doit faire face au frère du prisonnier et sa bande de tueurs déterminés
à libérer le malfrat… Tout est réuni pour cette pièce incontournable :
le facétieux Howard Hawks à la baguette, John Wayne et Dean Martin
en couple infernal, ce bon vieux Walter Brennan, la troublante Angie
Dickinson et une musique qui vous prend aux tripes.
L’Homme aux colts d’or, Edward Dmytryk (1959) Une bande de
hors-la-loi sème la terreur dans une petite ville. Les habitants font
alors appel à l'homme aux colts d'or qui débarque avec son associé
boiteux… Grand film autour d’une amitié virile.
Alamo, John Wayne (1960) Lors de la rébellion de la province
mexicaine du Texas, un vieux monastère est transformé en place forte
par un colonel désireux de retarder les troupes ennemies...
Le Grand Sam, Henry Hathaway (1960) Un chercheur d’or tombe
amoureux de la femme que convoite son meilleur ami. Sorte de
vaudeville de l’Ouest avec un John Wayne amoureux et émouvant.
La Ruée vers l'ouest, Anthony Mann (1960) L'Oklahoma est enfin
ouvert à tous en 1889. Yancey Cravat et sa femme s'y installent et
doivent faire face aux défis de la violence, du racisme et des débuts de
l’industrialisation.
Les Sept mercenaires, John Sturges (1960) Sept hommes
mystérieux, implacables, vont combattre pour la dignité, l'honneur et
l'espoir d’un petit village mexicain… On ne présente plus ce remake
des Sept Samouraïs de Kurosawa…
La Vengeance aux deux visages, Marlon Brando (1961) Deux
pilleurs de banque sont en cavale dans le désert. N'ayant qu'un cheval
ils doivent se séparer... Le seul film réalisé par Brando,
particulièrement sensible à la cause des Indiens.
El Perdido, Robert Aldrich (1961) Recherché pour meurtre, un
homme se fait engager en tant que convoyeur... Un film de commande
qui annonce les productions futures du genre, notamment les westerns
italiens.
Les Deux Cavaliers, John Ford (1961) Un shérif et son lieutenant
sont chargés de négocier avec les comanches la restitution des
prisonniers capturés au cours des dix dernières années...
Coups de feu dans la Sierra, Sam Peckinpah (1962) Un shérif à la
retraite doit convoyer de l'or et se fait accompagner par un vieil ami et
son jeune protégé… Deuxième film de Peckinpah, déjà une réussite,
qui affûtera par la suite son style très radical.
Seuls sont les indomptés, David Miller (1962) Un cowboy
nostalgique de la légende de l’Ouest et perdu dans le monde moderne
retourne volontairement en prison pour aider un ami à s'échapper...
D’après le roman d’Edward Abbey.
La Conquête de l'Ouest, John Ford, Henry Hathaway, George
Marshall (1962) Une famille de pionniers, sur plusieurs générations,
traverse les rivières, les plaines, mais aussi la Guerre de Sécession et
l'installation du chemin de fer…
L'Homme qui tua Liberty Valance, John Ford (1962) Un sénateur
assiste avec son épouse à l'enterrement d’un ami. L'occasion de
raconter à un journaliste son combat contre le célèbre bandit Liberty
Valance... Ford a beau avoir 70 ans, il nous livre une sublime
réflexion sur le mythe, les héros, le journalisme et la politique.
Les Cheyennes, John Ford (1964) Refusant de vivre dans une
réserve, plusieurs centaines de Cheyennes partent en direction du
Dakota où ils espèrent trouver une vie meilleure... Avant-dernier film
de Ford dont la carrière en compte 142 !
Pour une poignée de dollars, Sergio Leone (1964) Deux bandes
rivales se disputent la suprématie et la domination d’une ville à la
frontière américano-mexicaine. Un étranger débarque et s'immisce
entre les deux bandes. Si Leone prend le pseudonyme de Bob
Robertson pour son premier western, ce film révolutionnaire déroute
les puristes et ravit une nouvelle génération.
Les 4 fils de Katie Elder, Henry Hathaway (1965) Quatre frères
enterrent leur mère et décident de mener l'enquête sur la mort étrange
de leur père...
Cat Ballou, Elliot Silverstein (1965) De retour à la ferme natale, Cat
Ballou doit affronter un criminel à la solde d'une compagnie de
chemin de fer et engage pour cela un homme de main… Une parodie
qui vaut surtout pour la belle Jane Fonda.
L’Aventure est à l'ouest, Sidney Salkow (1965) Durant la Guerre de
Sécession, un négociant vole aux Indiens un troupeau de chevaux.
Et pour quelques dollars de plus, Sergio Leone (1965) Un colonel
collabore avec un chasseur de primes pour capturer un tueur fou sur le
point de piller la banque d'El Paso...
Le Bon, la brute et le truand, Sergio Leone (1966) Pendant la
guerre de Sécession, trois hommes se lancent à la recherche d'un
coffre contenant 200 000 dollars volés à l'armée sudiste… Suite et fin
de la trilogie du maestro.
L’Homme de la sierra, Sidney J. Furie (1966) Un cow-boy cherche
à récupérer le cheval que lui a volé un bandit mexicain.
El Dorado, Howard Hawks (1966) En arrivant à El Dorado, un
aventurier retrouve un ancien ami, aujourd'hui shérif de la ville...
Après quelques échecs, Hawks renoue avec la formule : une histoire
d’hommes et d’amitié, ici Wayne et Mitchum, sur fond de grands
espaces et sur le ton de la comédie.
Nevada Smith, Henry Hathaway (1966) Après l’assassinat de ses
parents par trois hors-la-loi, Nevada Smith est décidé à se venger.
The Shooting : La mort tragique de Leland Drum et L'ouragan de
la vengeance, Monte Hellman (1966) Deux cow-boys servent
d'escorte à une mystérieuse femme en échange d'une prime… / Trois
cowboys, pris pour des hors-la-loi, sont poursuivis par un détachement
de l'armée. Deux westerns cultes de Monte Hellman.
La Route de l'Ouest, Andrew V. McLaglen (1967) Un sénateur
prend la tête d'un groupe de colons désireux de commencer une
nouvelle vie dans l'Ouest...
Hombre, Martin Ritt (1967) John Russel, surnommé Hombre, a été
recueilli et élevé par des Apaches. A la mort de son père adoptif, il
vend ses propriétés et prend une diligence qui se dirige vers le Sud…
Pendez-les haut et court, Ted Post (1968) Un convoyeur de bétail
porte une terrible cicatrice à son cou depuis qu'il a été pendu à tort et
n'a plus qu'une idée, rendre la justice dans le respect de la loi...
100 Dollars pour un shérif, Henry Hathaway (1969) Une jeune
femme souhaitant retrouver l'assassin de son père s'attache les services
d’un vieux shérif à la solide réputation…
Butch Cassidy et le Kid, George Roy Hill (1969) Butch Cassidy et
son ami Sundance Kid, pilleurs de trains et de banques, élaborent un
plan ingénieux qui leur permet de dévaliser deux fois le même convoi,
mais les autorités sont sur leur piste...
Sierra torride, Don Siegel (1969) Un mercenaire sauve une
religieuse des griffes d'individus qui en veulent à sa vertu pour
découvrir qu’elle n'est pas plus religieuse que lui...
Willie Boy, Abraham Polonsky (1969) Un Indien tue le père de la
jeune femme qu'il souhaite épouser et prend la fuite.
Il était une fois dans l'ouest, Sergio Leone (1969) Alors qu’est
lancée la construction d’une ligne de chemin de fer, le propriétaire de
terres qui seront traversées par le train est assassiné avec ses trois
enfants… Leone avait juré qu’on ne l’y reprendra plus, mais ses
autres projets ne voyant pas le jour, il revient au western et signe ce
qui deviendra un classique du genre.
La Horde sauvage, Sam Peckinpah (1969) Dans une petite ville du
Texas, une bande de pillards s'apprête à attaquer les bureaux de la
Compagnie des chemins de fer. Mais les chasseurs de prime veillent...
Little Big Man, Arthur Penn (1970) Âgé de 121 ans, le seul
survivant du massacre de Little Big Horn, adopté par une famille de
Cheyennes, raconte son histoire à un journaliste… Le point de vue
indien sur la Conquête de l’Ouest. Grand succès iconoclaste !
Soldat bleu, Ralph Nelson (1970) La véritable histoire d'une tribu
Cheyenne, qui fut massacrée le 29 novembre 1864, par 900 hommes
de la cavalerie du Colorado... Autre film de la même mouvance…
Rio Lobo, Howard Hawks (1970) Durant la guerre de Sécession, le
Colonel McNally dirige un convoi d’or. Le train est attaqué et
McNally y perd celui qu’il considérait comme son fils. Il jure dès lors
de le venger… Ce dernier film de Hawks a la réputation d’être
paresseux et indigne. Jugement sévère à revoir !
Deux Hommes dans l'Ouest, Blake Edwards (1971) Après la mort
de leur ami, deux cow-boys décident de braquer une banque dans le
but de s’installer au Mexique... Une rareté : l’incursion de ce chantre
de la comédie dans le western.
Il était une fois la Révolution, Sergio Leone (1971) Un pilleur de
diligences et un spécialiste en explosifs se retrouvent malgré eux au
cœur de la Révolution mexicaine… Promis, plus jamais de westerns !
La Légende de Jesse James, Philip Kaufman (1972) Sûrs de leur
coup, les frères James préparent un hold-up, mais rien ne se déroule
comme prévu...
Joe Kidd, John Sturges (1972) Un ancien chasseur de primes est
engagé par un propriétaire terrien décidé à retrouver le leader de la
révolte des paysans mexicains… L’un des derniers films de Sturges,
sur un scénario d’Elmore Leonard, avec la présence marquante de
l’incontournable Clint Eastwood.
L’Homme des hautes plaines, Clint Eastwood (1972) Un étranger
est sollicité pour sauver une bourgade de l'attaque de bandits. Ce sera
à ses conditions… Hommage aux maîtres Leone et Siegel.
Mon nom est personne, Tonino Valerii (1973) Un pistolero veut
mettre fin à sa carrière mais un jeune admirateur souhaite qu’il
combatte la Horde sauvage afin d’entrer dans l’Histoire.
Pat Garrett et Billy the Kid, Sam Peckinpah (1973) Devenu shérif,
Pat Garrett retrouve Billy, son ancien compagnon de route, et lui
demande de quitter les environs pour ne pas être dans l'obligation de
l'éliminer… Bob Dylan à la fois compositeur et acteur, une rareté…
Une Bible et Un Fusil, Stuart Millar (1975) Un shérif, qui se
passionne plus pour les armes que pour la loi, tente de reconquérir son
poste en capturant ceux qui ont massacré une communauté d'Indiens.
Il se fait aider par la fille du pasteur et un jeune indien. Pour l’avantdernier film de John Wayne, Katharine Hepburn est de la partie !
Josey Wales, hors-la-loi, Clint Eastwood (1976) Pendant la guerre
de Sécession, un soldat sudiste se lance dans la traque des assassins
ayant massacré sa famille...
Buffalo Bill et les Indiens, Robert Altman (1976) Buffalo Bill
prépare son Wild West Show et le chef Sitting Bull accepte d'y
participer, après avoir été capturé par l'armée…
Un Rabbin au Far West, Robert Aldrich (1979) Un rabbin polonais
souhaite fonder une synagogue à San Francisco. Au cours de son
voyage à travers le pays, il est menacé par les hors-la-loi et les Indiens
et se lie d'amitié avec un voleur de banques...
Bronco Billy, Clint Eastwood (1980) Directeur d'une petite troupe
offrant des spectacles de western, Bronco Billy rencontre une jeune
héritière abandonnée par son mari et en fait son assistante… Le mythe
sert de décor et de peau aux personnages de cette tragi-comédie.
La Porte du paradis, Michael Cimino (1980) Deux anciens de
Harvard se retrouvent. L’un est devenu shérif, l’autre, rongé par
l'alcool, est membre d'une association de gros éleveurs en lutte contre
les petits immigrants venus pour la plupart d'Europe centrale… Cette
fresque iconoclaste fut un échec monumental pour Cimino et pour
United Artists qui n’hésita pas à amputer le film d’une heure. Cette
version est celle remasterisée et remontée par le réalisateur en 2012.
Pale Rider, Clint Eastwood (1985) Six tueurs professionnels sont
engagés par une puissante compagnie minière pour anéantir une petite
communauté de chercheurs d'or lorsque surgit un cavalier sans nom...
Young Guns, Christopher Cain (1988) Un éleveur recueille de
jeunes marginaux pour l'aider à travailler dans son ranch. Mais
l'éleveur va être assassiné, et ses amis, parmi lesquels se trouve le
futur Billy le Kid, veulent le venger.
Danse avec les loups, Kevin Costner (1990) Un lieutenant de l'armée
nordiste est muté dans un avant-poste de la "frontière" de l'Ouest
sauvage. C'est en portant assistance à une femme blessée qu'il établit
un premier contact avec les Sioux... Grand succès écolo à l’époque !
Impitoyable, Clint Eastwood (1992) William Munny a tiré une croix
sur son passé de criminel. Mais la perspective d'une prime pour abattre
les auteurs d'un crime odieux le ramène au cœur de la violence.
Attention, chef-d’œuvre.
Dead man, Jim Jarmusch (1995) Un jeune comptable en route pour
le confins de l'Ouest américain entreprend un voyage initiatique où il
devient malgré lui un hors-la-loi traqué, recueilli par un Indien lettré
rejeté des siens... Le genre revisité en noir et blanc par le plus rock des
cinéastes !
Open Range, Kevin Costner (2003) Quatre hommes cherchant à
échapper à leur passé deviennent convoyeur de bétail, mais leur
passage par une petite ville sous la coupe d’un tyran va les forcer à
passer à l'action…
The Proposition, John Hillcoat (2005) Les hommes du capitaine
Stanley ont capturé deux des quatre frères du gang Burns : Charlie et
Mike. Stanley propose un marché à Charlie : retrouver son frère aîné
en échange de la vie sauve pour le jeune Mike… Scénario et musique
de Nick Cave pour ce western australien.
L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Andrew
Dominik (2007) Jesse James est perçu par le plus grand nombre
comme un Robin des Bois. Pour Robert Ford, l'objectif est simple :
rejoindre la bande de Jesse James... Quand un néo-zélandais s’empare
de la légende de Jesse James…
Appaloosa, Ed Harris (2008) Pour mettre fin à la terreur que fait
régner un homme tout-puissant, une petite ville minière fait appel à un
marshal et à son adjoint, adeptes de méthodes implacables quand il
s’agit de ramener la paix…
La Dernière piste, Kelly Reichardt (2010) Trois familles engagent
un trappeur pour les guider à travers les montagnes. Pensant prendre
un raccourci, le trappeur conduit le groupe sur des plateaux
désertiques... Un western d’aujourd’hui, utilisant le format 1.33 des
premiers Ford, Mann ou Wellman, avec une femme à la caméra et une
femme comme personnage principal, pas banal…
True Grit, Ethan Coen et Joel Coen (2010) Afin de retrouver
l'assassin de son père, Mattie Ross, 14 ans, engage Rooster Cogburn,
un Marshal alcoolique... Remake du film de 1969.
Blackthorn : La dernière chevauchée de Butch Cassidy, Mateo Gil
(2011) Passé pour mort depuis 1908, Butch Cassidy, le légendaire
hors-la-loi, se cache en réalité en Bolivie depuis 20 ans sous le nom de
James Blackthorn... Le mythe revisité par un Espagnol.
Django Unchained, Quentin Tarantino (2012) Peu avant la guerre
de Sécession, un chasseur de primes achète un esclave à qui il promet
la liberté si celui-ci l'aide à traquer les meurtriers qu'il recherche...
Hommage ou parodie des westerns spaghetti par le plus déjanté et
enfantin des cinéastes contemporains.
The Homesman, Tommy Lee Jones (2014) Trois femmes chassées
de leur village pour avoir perdu la raison sont confiées à une pionnière
forte et indépendante, chargée de les emmener vers l'Iowa… Par un
comédien amoureux du genre…