Réponse du gouvernement du Canada au quatrième rapport du
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Réponse du gouvernement du Canada au quatrième rapport du
Réponse du gouvernement du Canada au quatrième rapport du Comité sénatorial permanent des langues officielles intitulé « Saisir l’occasion : le rôle des communautés dans un système d’immigration en constante évolution » Introduction Le gouvernement remercie le Comité sénatorial permanent des langues officielles (OLLO) pour son quatrième rapport intitulé «Saisir l’occasion: le rôle des communautés dans un système d’immigration en constante évolution». Ce Rapport a été adopté au Sénat le 28 janvier 2015. Le gouvernement soutient le Rapport et accueille favorablement l’examen de ces questions en bénéficiant de la perspective d’ensemble des nombreux intervenants qui ont participé à l’étude du Comité. Le gouvernement est d’accord avec la plupart des observations du Comité. La réponse emprunte une approche thématique, laquelle regroupe les neuf recommandations sous quatre thèmes généraux dans le Rapport : l’immigration économique et le rôle des employeurs, le passage à un rôle plus proactif pour les communautés, l’apprentissage d’une langue officielle et les cibles du gouvernement fédéral. La réponse fait ressortir les mesures prises par le gouvernement et réaffirme l’engagement du gouvernement de travailler étroitement avec les provinces, les territoires et les communautés afin de contribuer à l’épanouissement des immigrants au sein des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) et à la vitalité de ces dernières grâce à l’immigration. Thème 1 : Immigration économique et rôle des employeurs (Recommandations 1, 2 et 3) Recommandations du Comité 10. Que Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), en collaboration avec ses partenaires et en consultation avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire, établisse rapidement une stratégie nationale concertée pour stimuler la croissance de ces communautés par l’immigration. Cette stratégie doit préciser les rôles et responsabilités des différents partenaires et être suffisamment souple pour tenir compte des particularités propres à chaque région. 11. Que Citoyenneté et Immigration Canada, en collaboration avec l’ensemble de ses partenaires et en consultation avec les communautés francophones et acadiennes, s’assure que les immigrants francophones pourront s’inscrire dans le bassin de candidats qualifiés du système « Entrée express » sans qu’il n’y ait d’entrave à la reconnaissance de leurs titres de compétence étrangers. 12. Que le ministre de Citoyenneté et de l’Immigration profite des consultations prévues cet automne avec les communautés francophones et acadiennes pour déterminer, en collaboration avec elles, des mesures positives favorisant l’immigration dans leur milieu. Que le ministre porte une attention particulière à la mesure positive suivante : (a) des mesures de recrutement ciblées envers les pays francophones. Le gouvernement reconnaît d’emblée l’importance de l’intégration économique des immigrants ainsi que son rôle de veiller à ce que les nouveaux arrivants soient préparés à conjuguer avec les réalités linguistiques du Canada et connaissent ces réalités avant leur arrivée. Le gouvernement reconnaît de plus l’importance de la coordination avec tous les intervenants en matière d’immigration ainsi que l’important rôle que les employeurs seront appelés à jouer dans le recrutement d’immigrants à la suite du récent lancement du système Entrée express. La Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : Éducation, immigration, communautés, s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à faire la promotion des langues officielles et d’accroître la vitalité des CLOSM dans trois secteurs prioritaires : l’éducation, l’immigration et les communautés. Le pilier Immigration de la Feuille de route comprend deux initiatives relevant de CIC : Immigration vers les communautés de langue officielle en situation minoritaire et Formation linguistique pour les immigrants économiques, tous deux des éléments clés de la stratégie nationale. Au titre de l’initiative Immigration vers les communautés de langue officielle en situation minoritaire, CIC s’est engagée à agir en coordination avec des partenaires clés et à entreprendre des activités de promotion et de recrutement au Canada et à l’étranger, principalement au moyen d’un plus grand nombre d’activités de promotion et de recrutement ciblées, comme Destination Canada. CIC prévoit aussi mettre à profit les réseaux d’immigration francophone (RIF) existant afin d’améliorer la coordination des activités relatives à l’immigration francophone à l’échelle régionale, incluant des activités visant à appuyer les communautés acadiennes au NouveauBrunswick. De plus, le Comité CIC-communautés francophones en situation minoritaire (CFSM), formé de représentants de la communauté francophone et des représentants provinciaux en immigration, donne l’occasion au CFSM d’influencer l’élaboration et la mise en œuvre de programmes et de politiques en matière d’immigration et d’intégration. Ces activités visent à accroître le nombre d’immigrants francophones s’établissant dans des CFSM, permettant ainsi aux immigrants francophones de contribuer à leur épanouissement et aux besoins économiques, sociaux et culturels du Canada. Entrée express / politique de sélection Le gouvernement appuie sans réserve les recommandations du Comité sénatorial permanent de travailler en collaboration avec tous ses partenaires des communautés francophones et acadiennes pour que les immigrants francophones soient capables de s’inscrire dans un bassin de candidats qualifiés dans le système Entrée express. Depuis le 1er janvier 2015, tous les travailleurs étrangers présentant une demande d’immigration au Canada par l’intermédiaire du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) [PTQF], du Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) [PTMSF] et de la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC) doivent transmettre un profil en ligne dans le système Entrée express. Les candidats qui remplissent les critères minimaux pour l’Entrée express sont placés dans le bassin. Au moyen du système de classement global (SCG), on attribue des points et un rang aux candidats par rapport aux autres déjà dans le bassin. Les candidats ayant obtenu les meilleurs résultats, y compris les travailleurs francophones et bilingues, seront invités à présenter une demande de résidence permanente. Les candidats ayant un certificat de désignation provinciale ou une offre d’emploi recevront des points supplémentaires, ce qui leur permettra de se classer parmi les meilleurs candidats dans le bassin Entrée express et leur garantira une invitation à présenter une demande. Dans le cadre de la modernisation de son PTQF, CIC a introduit le critère de l’évaluation des diplômes d’études (EDE) et une nouvelle exigence linguistique minimale au niveau 7 de compétence linguistique canadien en mai 2013. Depuis, des rapports sur l’EDE ont été utilisés par le Ministère pour authentifier les diplômes d’études étrangers des demandeurs du PTQF et déterminer leur équivalence par rapport au diplôme canadien. Les candidats figurant dans le système Entrée express ayant des diplômes obtenus à l’extérieur du Canada doivent obtenir une EDE à l’étape précédant la demande s’ils souhaitent recevoir une invitation à présenter une demande au titre du PTQF, à moins qu’ils aient étudié au Canada. Pour les candidats souhaitant présenter une demande au titre du PTMSF ou de la CEC, une EDE est optionnelle, mais peut être obtenue pour accroître leur classement dans le SCG et améliorer leurs chances d’être choisis dans le bassin. Ces exigences sont les mêmes pour les candidats francophones et anglophones et, avec les autres critères de sélection du programme, permettre la sélection de travailleurs qualifies qui sont lis plus aptes à réussir sur le marche du travail canadien, dès leur arrivée et à long terme. Entrée express fonctionne conjointement avec toutes les autres initiatives gouvernementales connexes visant à appuyer la reconnaissance des titres de compétence étrangers et pourrait inciter davantage les immigrants potentiels, y compris ceux destinés aux CLOSM, à entamer proactivement ce travail et à s’informer sur les exigences plus tôt dans le processus. Thème 2 : La transition vers un rôle plus proactif pour les CLOSM (recommandations 4, 5 et 6) Recommandations du Comité : 13. Que Citoyenneté et Immigration Canada, en consultation avec les communautés francophones et acadiennes, assure le maintient d’une approche par et pour les communautés dans le cadre des changements en place et à venir. Que dans le cadre des consultations prévues cet automne avec les communautés francophones et acadiennes, le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration porte une attention particulière aux mesures positives suivantes : (a) le soutien continu et renforcé aux réseaux en immigration francophones. (b) l’appui aux services prédépart en français. (c) la promotion des communautés de langue officielle en situation minoritaire à l’étranger. (d) la prise de compte des besoins particuliers des réfugiés, des travailleurs temporaires et des étudiants internationaux qui s’installent en milieu minoritaire francophone. 14. Que Citoyenneté et Immigration Canada finance la réalisation d’une enquête par Statistique Canada sur les immigrants de langue française à l’extérieur du Québec et sur les immigrants de langue anglaise au Québec, afin de mieux outiller les communautés de langue officielle en situation minoritaire face aux défis qui les attendent cours des prochaines années en matière d’immigration. 15. Que Citoyenneté et Immigration Canada prenne en considération les priorités identifiées par les communautés anglophones du Québec pour la réalisation de projets de recherche en immigration qui auront une portée réelle et concrète sur ces communautés et renforceront leurs capacités à l’égard de l’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux arrivants de langue anglaise. Le gouvernement reconnaît le rôle important joué par les communautés dans la capacité d’attirer et de retenir des candidats francophones ou bilingues et l’importance de créer de meilleures synergies pour augmenter l’immigration de francophones dans les CFSM. Plus particulièrement, le gouvernement veut souligner l’excellent travail effectué par les communautés francophones pour élaborer des stratégies permettant d’augmenter le nombre de candidats francophones dans le bassin pour l’Entrée express de CIC. Le gouvernement appuie pleinement l’infrastructure existante de consultation et de coordination avec les intervenants francophones, y compris les RIF, qui sont une partie essentielle de la contribution de CIC à la Feuille de route et qui sont appuyés par le Programme d’établissement de CIC. CIC collabore avec les 13 RIF, incluant leurs 300 organisations membres, de même que le Comité sur l’immigration francophone de l’Atlantique. Plus particulièrement, CIC travaille avec les dirigeants locaux et régionaux pour trouver des solutions aux problèmes touchant les immigrants et aider les communautés à accueillir les nouveaux arrivants dans des CLOSM. Les RIF permettent d’aiguiller les immigrants francophones vers des fournisseurs de services en français et veillent à l’engagement des employeurs (plus particulièrement les petites et moyennes entreprises) qui favorisent la rétention d’immigrants francophones dans les CFSM. Toutes les ententes de contribution liées aux RIF sont en vigueur jusqu’en mars 2016. Le gouvernement a réitéré son engagement pris dans la Feuille de route visant à faire passer la proportion d’immigrants économiques francophones dans les CFSM à 4 % en 2018 du total d’immigrants économiques à l’extérieur du Québec. Il y a un appui important parmi les gouvernements provinciaux et territoriaux pour accroitre l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. Cet appui a été confirmé tout récemment lors de la réunion annuelle fédéral, provincial et territorial des ministres responsables de l’immigration tenue à Toronto en mai 2015. Pour atteindre cet objectif, le ministre Alexander a annoncé en septembre 2014 le lancement de consultations nationales devant avoir lieu à l’automne 2014 et à l’hiver 2015 avec les objectifs de solliciter des commentaires sur les outils, les services, les programmes et les autres moyens dont disposent les représentants des CFSM et les employeurs pour attirer, intégrer et retenir les immigrants francophones. De plus, ces consultations ont été tenus afin de collaborer avec les communautés sur la promotion des CFSM et l’identification des moyens permettant à CIC, aux intervenants et aux employeurs de travailler ensemble pour attirer et conserver de façon permanente des talents francophones. Les discussions ont aussi servi de forum pour engager sur la nouveau système Entrée express et des étapes subséquentes qui pourraient inclure un volet particulier pour les francophones; et explorer des options pour améliorer les programmes et les services offerts en français tout au long du continuum de l’immigration dans les CFSM. Les consultations ont pris fin en avril 2015, et ont permis de discuter de problèmes plus vastes auxquels sont confrontées les CFSM en tentant de favoriser leur vitalité grâce à l’immigration et d’explorer les possibilités de mobilisation des employeurs afin de maximiser le potentiel du système Entrée express. L’emplacement et les dates des consultations avec les communautés ont été choisis en collaboration avec les intervenants des communautés. En tout, plus de 300 participants représentant des secteurs communautaires à l’échelle du Canada ont pu faire part de leurs idées à CIC dans le cadre de ces consultations. Les discussions ont porté sur l’ensemble du continuum de l’immigration, plus particulièrement sur l’importance d’offrir des services en français tout au long du parcours d’établissement, l’augmentation des activités de promotion dans les pays francophones visés actuellement et dans les pays émergents (particulièrement en Afrique), l’importance d’inclure un volet francophone à Entrée express et les mesures incitant les employeurs à recruter des immigrants francophones. De nombreux ministères et organismes fédéraux, ainsi que des partenaires provinciaux et territoriaux, ont aussi été consultés de façon régulière sur les options qui s’inscrivent dans leurs mandats respectifs et qui permettraient d’augmenter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. Les consultations ont été menées dans les réseaux « d’immigration » habituels et dans la francophonie canadienne à plus grande échelle par le biais du Réseau intergouvernemental de la francophonie canadienne. Plus de soixante représentants de partout au pays ont été invités à faire part de leur opinion sur les besoins particuliers et les défis liés au recrutement et à l’embauche de candidats francophones. Services avant l’arrivée offerts en français Par l’entremise du Programme d’établissement, le Gouvernement appuie les services avant l’arrivée qui aident les nouveaux arrivants à obtenir les renseignements dont ils ont besoin pour gérer leurs attentes quant à la vie au Canada, à préparer leur déménagement, à entamer le processus d’établissement avant leur arrivée au Canada si possible et à se préparer à travailler au Canada. En 2013-2014, le Gouvernement a appuyer les services d’établissement avant l’arrivée à des réfugiés, à des immigrants économiques et à ceux du regroupement familial dont la demande de résidence permanente avait été approuvée. Les services d’établissement avant l’arrivée offerts par le Gouvernement visent à favoriser une intégration sociale et économique plus rapide et plus efficace des nouveaux arrivants au Canada, y compris les immigrants francophones qui s’établiront dans une CFSM, en répondant efficacement à leurs besoins dès le début du continuum de l’intégration. Ces services sont offerts en français à tous les immigrants francophones, y compris ceux qui s’établiront dans une CFSM au Canada. Cela s’inscrit dans l’initiative sur l’immigration dans les CLOSM en vertu de la Feuille de route. Puisque l’immigration est l’un des trois piliers de la Feuille de route, elle comprend un engagement à mieux coordonner le recrutement et l’intégration d’immigrants francophones qui s’établissent à l’extérieur du Québec, y compris les services offerts avant l’arrivée. Le Gouvernement tient aussi à souligner l’appel de propositions (AP) qui a été lancé en août 2014 par CIC concernant les services d’établissement avant l’arrivée offerts en 2015-2016 et en 2016-2017, et qui mettait l’accent sur la nécessité de prioriser les services offerts aux immigrants francophones qui s’établiront dans des CFSM. Ces services ont été priorisés en ligne et en personne dans les pays où le Canada accepte un volume élevé d’immigrants francophones, y compris la République démocratique du Congo, la République du Cameroun, la France, Haïti et le Maroc. On s’attend donc à une augmentation de la disponibilité et de la demande pour ces services avant l’arrivée par ces clients. Promouvoir les communautés de langues officielles en situation minoritaire à l’étranger Le Gouvernement appuie l’immigration dans les CFSM en faisant la promotion du recrutement ciblé d’immigrants économiques par les employeurs et les principaux intervenants au Canada et à l’étranger. Le Gouvernement a lancé des activités favorisant l’immigration de francophones et des activités de promotion et de recrutement dans de nombreux pays francophones, notamment la France, la Belgique, la Tunisie, la Suisse, la Côte d'Ivoire, la Mauritanie, le Maroc, la Roumanie et le Sénégal. La foire sur l’emploi Destination Canada est le principal outil de recrutement du gouvernement et est le résultat d’efforts concertés déployés à l’étranger par CIC par l’entremise des bureaux des visas de Paris et de Tunis. Cet événement permet d’illustrer les objectifs du gouvernement d’appuyer et d’aider au développement des CFSM et d’une économie canadienne prospère. Destination Canada a encore une fois suscité l’intérêt du public lors de l’édition 2014, alors que 12 000 candidats ont demandé de participer à l’événement et 2 905 d’entre eux ont été choisis pour participer à la foire à Paris, à Bruxelles et à Tunis. Plus de 70 délégués canadiens (employeurs, recruteurs et représentants d’organismes gouvernementaux et d’organisations francophones) provenant de sept provinces et d’un territoire étaient présents. En plus de Destination Canada, le bureau des visas de Paris a organisé 22 séances à Paris, 31 dans d’autres villes en France, huit en Belgique et quatre en Suisse en plus de participer à 20 foires en France, en Belgique et en Suisse. Des conférences Web ont été tenues pour la première fois en 2014, ce qui a permis à des candidats provenant de plus de 50 pays d’assister à une présentation et de poser des questions en ligne. Au total, 8 918 personnes ont pris part à ces événements, et 3 197 personnes on participé aux conférences Web. Le bureau des visas de Dakar a coordonné le pavillon canadien du village francophone pendant le Sommet de la francophonie qui a eu lieu immédiatement après Destination Canada en novembre 2014. Celui-ci a attiré plus de 880 visiteurs. Grâce au financement octroyé par le Gouvernement, un représentant des CLOSM était présent au village francophone pour promouvoir les CFSM. CIC a aussi préparé divers produits de communication visant à promouvoir l’immigration francophone au Canada et à l’étranger. Tenir compte des besoins spéciaux des réfugiés, des travailleurs temporaires et des étudiants internationaux qui s’établissent dans des communautés francophones en situation minoritaire Le Gouvernement reconnaît que les réfugiés peuvent faire face à des défis particuliers en matière d’intégration, notamment en raison d’un faible niveau de scolarité, de connaissances insuffisantes de l’anglais ou du français, de besoins médicaux plus importants (liés à une maladie chronique ou à des problèmes de santé mentale) et une méconnaissance des lois canadiennes, des normes et de la vie en milieu urbain. Par conséquent, le Gouvernement accorde du financement dans le cadre du Programme d’aide à la réinstallation (PAR) et du Programme d’établissement pour permettre aux réfugiés de surmonter ces obstacles. Le PAR appuie surtout les réfugiés pris en charge par le gouvernement lors de leur arrivée au Canada (sauf au Québec) en leur offrant un soutien financier direct et un accès immédiat à des services essentiels pour répondre à leurs besoins particuliers qui les placent dans une catégorie d’immigrants distincte. Le soutien financier direct est habituellement offert pendant un maximum d’un an, tandis que les services immédiats et essentiels (services au point d’entrée et d’accueil, vêtements d’hiver, logement temporaire, aide à se trouver un logement permanent, évaluation des besoins et aiguillage, information et orientation et formation pour les connaissances de la vie) sont généralement offerts pendant quatre à six semaines suivant l’arrivée d’un réfugié au Canada. Le financement accordé au PAR était de 54,9 millions de dollars en 2014-2015. Ces services sont offerts dans 23 communautés à l’échelle du Canada, incluant plusieurs CLOSM notamment Moncton, Ottawa et Winnipeg (Saint-Boniface). Les réfugiés ont aussi accès à des services offerts avant et après leur arrivée financés par le Gouvernement dans le cadre du Programme d’établissement, notamment dans certaines CFSM. Ce programme fournit environ 600 millions de dollars annuellement pour offrir des services d’établissement (à l’extérieur du Québec) aux nouveaux arrivants, y compris les réfugiés, avec de l’information requise pour leur permettre de prendre des décisions réfléchies, de développer des compétences linguistiques leur permettant d’atteindre leurs objectifs en matière d’intégration, d’avoir accès à des services liés à l’emploi favorisant leur intégration au marché du travail, et un appui pour établir un réseau dans leurs communautés. Le Gouvernement appuie la nécessité de tenir compte de la rétroaction de la communauté anglophone du Québec pour mener des projets de recherche sur l’immigration qui mettent à profit la capacité de ces communautés à intégrer économiquement, socialement et culturellement les immigrants anglophones. Dans cet esprit, le Gouvernement a amélioré ses consultations et ses activités de mobilisation du savoir avec les communautés anglophones du Québec depuis 20132014 pour cerner les priorités en matière de recherche qui ont des répercussions directes et concrètes sur ces communautés. Des consultations futures et une coordination continue avec les communautés anglophones du Québec sont prévues par le Ministère pour s’assurer que les recherches financées par le gouvernement fédéral sont axées sur leurs besoins. Le Gouvernement a aussi financé la conception et la validation d’un sondage mené en 2014-2015 portant sur les immigrants francophones établis à l’extérieur du Québec et les immigrants anglophones établis au Québec pour évaluer l’attraction, la rétention et l’intégration de ces populations. Le Ministère continue d’examiner les possibilités de réaliser un sondage semblable pour un ensemble plus vaste de la population afin d’améliorer les données existantes qui pourraient aider à supporter les CLOSM à se préparer aux défis liés à l’immigration pour les années à venir. Thème 3 : Apprentissage d’une langue officielle (recommandations 7 et 8) Recommandations du Comité 16. Que Citoyenneté et Immigration Canada appuie de manière ciblée les établissements postsecondaires de la francophonie canadienne pour l’offre de la formation linguistique, l’évaluation des compétences linguistiques, la reconnaissance des titres de compétences étrangers et la formation d’appoint. 17. Que Citoyenneté et Immigration Canada permette l’inscription des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants internationaux à ses programmes de formation linguistique et qu’il élargisse l’accès à ces programmes dans l’une et/ou l’autre des deux langues officielles dans l’ensemble des régions du pays. Le Gouvernement reconnaît l’importance de la formation en langues officielles pour les nouveaux arrivants et il appuie généralement l’amélioration des options disponibles relatives à cette formation. Des efforts pour appuyer les CLOSM au moyen de la promotion de la formation linguistique sont actuellement déployés. Le Gouvernement appuie la formation et l’évaluation linguistiques pour les adultes, la reconnaissance des titres de compétences étrangers et la mise à niveau des compétences pour les immigrants en administrant le Programme d’établissement du Canada. CIC offre aussi des services d’information et d’orientation, des services d’aiguillage aux personnes formées à l’étranger qui désirent obtenir un permis/une accréditation pour une profession ou un métier réglementés, incluant un support pour Service Canada dans la prestation des services de CIC. Ces services appuient le travail collaboratif de CIC avec Emploi et Développement social Canada, Santé Canada et les provinces et les territoires visant à améliorer le processus de reconnaissance des titres de compétences étrangers pour les professions et les métiers réglementés au Canada par l’intermédiaire du Cadre pancanadien d’évaluation et de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger. Le gouvernement demande également aux immigrants qualifiés de faire évaluer leurs titres de compétences étrangers dans le cadre du PTMSF pour déterminer leur équivalence canadienne. Le Gouvernement reconnaît également l’importance de s’associer avec les intervenants de l’immigration, y compris les établissements d’enseignement postsecondaire francophones afin d’appuyer la formation et l’évaluation linguistiques, la reconnaissance des titres de compétences étrangers et la mise à niveau des compétences essentielles. Par conséquent, CIC, avec d’autres partenaires fédéraux, offre des services qui fournissent un appui aux établissements d’enseignement postsecondaire au sein de la francophonie canadienne. Le Programme d’établissement du gouvernement aide les nouveaux arrivants à surmonter les difficultés liées à l’établissement et à l’intégration. CIC utilise un modèle de prestation de services par des tiers, au moyen duquel des fonds sont fournis aux fournisseurs de services (FS) qui offrent les programmes d’établissement et d’intégration de CIC aux nouveaux arrivants partout au Canada (à l’extérieur du Québec). Ce vaste groupe de FS comprend des établissements d’enseignement (conseils d’écoles, collèges et universités), des organisations à but non lucratif, des organismes de bienfaisance, des organismes communautaires ethniques, le secteur privé et des entreprises. Les ententes conclues avec près de 700 FS, à l’extérieur du Québec, permettent au Canada d’offrir des programmes qui favorisent la réussite des nouveaux arrivants sur le plan économique, social, civique et culturel. Les CFSM sont une priorité en matière d’établissement dans le cadre du Programme pour l’atteinte des objectifs de la Feuille de route. CIC a déjà conclu 45 accords de contribution pour un montant total approximatif de 25 millions de dollars en 2013-2014 et en 2014-2015, respectivement, pour des services d’établissement en français avec des fournisseurs de services francophones, ce qui a donné lieu à environ 163 points de service dans l’ensemble du pays. Faisant partie intégrante du Programme d’établissement, le Cours de langue pour les immigrants au Canada (CLIC) et le Language Instruction for Newcomers to Canada (LINC) fournissent une formation linguistique de base pour aider les nouveaux arrivants à acquérir les compétences requises pour fonctionner au sein de la société canadienne et contribuer à son économie. Les programmes couvrent les aspects touchant la vie au Canada, la recherche d’emploi et la communication interculturelle pour aider les nouveaux arrivants à trouver du travail et à s’intégrer dans leurs communautés. CIC donne aux nouveaux arrivants accès aux tests de classement linguistique, au CLIC et au LINC dans toutes les provinces et tous les territoires au Canada, à l’exception du Québec. Les CLIC/LINC sont offerts par de nombreuses organisations, y compris des établissements d’enseignement, dont des collèges et universités francophones qui sont des partenaires clés, particulièrement en ce qui concerne le CLIC. Le Gouvernement offre également des services qui ciblent les besoins d’apprentissage linguistique des immigrants économiques. La formation linguistique axée sur une profession aide les nouveaux arrivants de niveau intermédiaire qui possèdent une formation ou une expérience dans une profession ou un secteur en particulier à acquérir les compétences linguistiques et culturelles qui les aideront à communiquer efficacement dans leur milieu de travail. La formation est offerte en Ontario pour 31 professions dans cinq secteurs (affaires, sciences de la santé, éducation des jeunes enfants/travailleurs auprès des enfants et des jeunes, métiers de la construction et de la technologie). La formation linguistique liée au marché du travail consiste de programmes axés sur un emploi (principalement de niveaux avancés), combinés au mentorat et au placement professionnel pour accélérer la transition vers l’emploi. Les services peuvent également comprendre l’aide donnée aux nouveaux arrivants pour l’obtention d’un permis ou d’une reconnaissance de leurs titres de compétences étrangers, la préparation des examens en vue de l’obtention du droit d’exercer, et d’autres services liés à la recherche d’emploi. Bien que le Gouvernement reconnaisse que les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux peuvent faire face à des difficultés pour s’établir au Canada, il n’appuie pas la recommandation du Comité visant à permettre aux travailleurs étrangers temporaires et aux étudiants internationaux de s’inscrire à une formation linguistique offerte dans le cadre du Programme d’établissement. Le Programme d’établissement est limité aux résidents permanents, les immigrants, les réfugiés au sens de la Convention et les personnes protégées dont la demande de résidence permanente au Canada a été approuvée; il ne vise pas à financer des services à ceux qui sont au Canada de façon temporaire. Étendre l’admissibilité à ces services offerts par l’intermédiaire du Programme d’établissement aurait pour effet de réduire le financement disponible par résident permanent. Il convient également de noter que d’autres services d’établissement sont offerts aux résidents temporaires, y compris ceux offerts par les provinces et les territoires. Les immigrants qui entrent au Canada en vertu du Programme des aides familiaux résidents (dont les demandes ont été reçues avant le 30 novembre 2014) peuvent également avoir accès aux services offerts par l’intermédiaire du Programme d’établissement, à l’exception de la formation linguistique. Au moyen de l’appel de propositions (AP) national pour des services d’établissement, le Gouvernement continuera d’examiner des façons d’offrir et de financer des services afin d’appuyer les établissements postsecondaire au sein de la francophonie canadienne. Le Gouvernement est disposé à travailler en partenariat avec les établissements postsecondaire francophones en vue de fournir un appui plus ciblé dans les domaines de la formation et de l’évaluation linguistiques, de la reconnaissance des titres de compétences étrangers et d’une mise à niveau limitée des compétences essentielles. Mise à niveau des compétences Les programmes d’établissement du Gouvernement appui des services qui visent à aider les immigrants peu et très qualifiés à trouver un travail qui correspond à leur formation et à leurs expériences précédentes et non à fournir une formation en vue de l’acquisition de nouvelles compétences (p. ex. formation technique ou universitaire). Les services liés à la formation en matière de compétences financés par l’intermédiaire du Programme d’établissement comprennent des ateliers sur les techniques de recherche d’emploi et le réseautage, la rédaction du curriculum vitae et la préparation aux entrevues, ainsi que la formation linguistique et en compétences essentielles; mais plus généralement, ces services comprennent la prestation de services d’information et d’orientation, la formation linguistique, les services liés à l’emploi et des activités de réseautage au sein de la communauté. Dans certains cas, le financement de fédéral est associé au financement de la province pour élaborer des programmes de postes tremplin dans un secteur donné pour aider les immigrants à obtenir leur permis/accréditation ou à entrer sur le marché du travail. Ces programmes associent la formation universitaire et technique (non financée par CIC) aux services liés à l’emploi offerts par CIC, tels la prestation de séances d’information sur le marché du travail, la recherche d’emploi, la formation linguistique axée sur l’emploi, le mentorat, le placement professionnel, la préparation pour l’obtention d’un permis d’exercice et des initiatives liées à d’autres schémas de carrière. CIC a accordé du financement à des établissements postsecondaire francophones afin qu’ils offrent de tels programmes liés à des postes tremplin. Thème 4 : Cibles du gouvernement fédéral en matière d’immigration francophone (recommandation 9) Recommandations du Comité : 18. Que Citoyenneté et Immigration Canada reconnaisse que : a) le Programme des candidats des provinces et la Catégorie de l’expérience canadienne doivent attirer un nombre suffisant d’immigrants francophones. b) le système « Entrée express » doit inclure une lentille francophone, afin de permettre aux communautés francophones et acadiennes de tirer profit de mesures positives ciblées. c) ces communautés doivent participer à l’élaboration d’outils qui favorisent l’immigration dans leur milieu. Le gouvernement reconnaît d’emblée la nécessité d’attirer un nombre suffisant d’immigrants francophones, notamment grâce à une lentille francophone au système Entrée Express, et en encourageant les CLOSM à mieux promouvoir l’immigration au sein de leurs communautés respectives. Le gouvernement tient à confirmer qu’il poursuit ses efforts pour atteindre ces cibles par le biais des divers programmes d’immigration de CIC. Le Programme des candidats des provinces (PCP) et la CEC sont des programmes d’immigration économique qui permettent de sélectionner des demandeurs en fonction de leur capacité à réussir à s’établir économiquement au Canada. Les francophones qui cherchent à obtenir la résidence permanente par le biais du PCP et de la CEC doivent répondre aux critères d’admissibilité. Bien que ces programmes ne comportent pas d’obstacles pour les francophones, le gouvernement reconnaît qu’il serait possible d’accroître les niveaux d’immigration francophone par la promotion, le recrutement et la consultation des intervenants. Le PCP permet aux provinces et territoires de désigner des étrangers qu’ils estiment être en mesure de répondre aux besoins particuliers de leur marché du travail, et qui ont l’intention de s’établir sur leur territoire. Les provinces et territoires sont responsables de la conception, de la gestion et de l’évaluation de leurs volets respectifs liés au PCP. CIC, quant à lui, doit s’assurer que les modalités des programmes respectent la loi fédérale sur l’immigration et les accords bilatéraux conclus entre le Canada et les provinces et territoires participants. Les accords bilatéraux entre le Canada et les provinces et territoires soulignent l’objectif du PCP de promouvoir l’immigration francophone par l’ajout d’une clause qui met l’accent sur l’importance d’encourager de manière proactive le développement des CLOSM au sein du programme de chaque province ou territoire. La CEC permet aux demandeurs qui comptent au moins une année d’expérience dans une profession spécialisée au Canada et qui ont une bonne maîtrise d’une langue officielle de faire une demande de résidence permanente. Le gouvernement reconnaît que des efforts de promotion et de recrutement visant les résidents temporaires francophones qui sont susceptibles de répondre aux critères d’admissibilité de la CEC dans le futur pourraient contribuer à accroître l’immigration francophone au titre de ce programme. En outre, dans le cadre du système Entrée express existant, les candidats les mieux classés dans le bassin, incluant les travailleurs hautement qualifiés francophones et bilingues, seront invités à présenter une demande de résidence permanente. Les candidats ayant été désignés par une province ou possédant une offre d’emploi obtiendront des points additionnels, ce qui leur permettra de se classer parmi les meilleurs candidats dans le bassin pour l’Entrée express, et leur garantira une invitation à présenter une demande. De plus, les candidats qui parlent les deux langues officielles obtiendront des points additionnels pour la maîtrise de leur seconde langue officielle, ce qui peut améliorer leur rang dans le bassin et les chances qu’ils reçoivent une invitation à présenter une demande. Par conséquent, les candidats bilingues occuperont un rang plus élevé dans le bassin pour l’Entrée express par rapport aux candidats unilingues qui ont des compétences équivalentes. Pour déterminer les résultats qu’obtiendront vraisemblablement les francophones dans le système Entrée express, CIC a analysé les données antérieures concernant d’anciens demandeurs principaux francophones au titre du PTQF, du PTMSF et de la CEC. D’après les modèles, 85 % des candidats ayant le français comme langue maternelle se classeraient parmi les 20 à 30 % des meilleurs candidats du bassin pour l’Entrée express. Conclusion Le gouvernement félicite les membres du Comité pour leur travail, et les remercie pour leurs recommandations. Le gouvernement réitère son engagement à l’égard des langues officielles, comme le démontre la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : Éducation, immigration, communautés, et la mise en œuvre de cette dernière. La présente réponse résume les efforts déployés par le gouvernement pour soutenir les CLOSM, incluant les efforts constants pour réaliser les objectifs énoncés dans la Feuille de route. Le Gouvernement poursuivra ses consultations et sa collaboration avec les provinces et territoires en vue d’accroître l’immigration francophone, plus particulièrement l’immigration vers les CLOSM.