Votre enfant en voiture - Pédiatre Thionville Dr Miclot et Dr Klink

Transcription

Votre enfant en voiture - Pédiatre Thionville Dr Miclot et Dr Klink
L’enfant
en voiture
Cette brochure a été réalisée avec le soutien d’Automobiles Citroën
Connaître les risques
pour mieux s’en protéger
Chaque année, environ 170 enfants (entre 0 et 14 ans)
perdent la vie en tant que passagers d’une voiture. Le plus
souvent, celle de leurs parents. Le plus souvent près
de chez eux… et parce qu’ils n’étaient pas ou mal attachés !
Bien utiliser les dispositifs de retenue n’est pas toujours
facile ! Pour que vos enfants voyagent en toute sécurité,
il s’agit de faire les bons gestes et les bons choix,
au bon moment. L’objectif de cette brochure est
de vous y aider.
Ce qu’il faut savoir
Et pourtant…
■
En cas d'accident, pour un enfant non retenu par un dispositif de sécurité, le risque d'être éjecté hors de la voiture
(en général par les vitres latérales) est multiplié par 6 ou 7.
Ce qui augmente d’autant le risque d’être tué !
■ Près de la moitié
des enfants continuent
à voyager non attachés
sur les trajets courts.
■ Même s’il n’est pas éjecté, il peut aller s’écraser contre le
■ Et ceux qui sont attachés
ne le sont pas toujours
correctement : soit le
dispositif de retenue
n’est pas adapté à
la morphologie de l’enfant,
soit il est mal installé.
Parfois, les sangles sont
mal positionnées. Or
un excellent matériel mal
utilisé ou pas adapté peut
se révéler totalement
inefficace.
pare-brise.
■
Dans une collision à 50 km/h, le poids est multiplié
par 30 : un enfant de près de 30 kg se transforme en un
projectile d’une tonne. Personne, alors, ne peut le retenir. Le
choc serait aussi violent que s’il tombait d’un troisième étage !
Le bon réflexe, même pour 200 mètres
40 % des accidents mortels chez l’enfant passager se
produisent sur des trajets inférieurs à 3 km. Pensez-y :
même pour un trajet court, même pour quelques centaines
de mètres, attachez vos enfants comme vous vous attachez
vous-même. C’est une habitude à prendre. Un réflexe avant
de tourner la clé de contact.
2
3
Dr Catherine Wright, pédiatre :
«En voiture, s’attacher
c’est non négociable!»
n’est pas négociable.
Tout comme jouer avec
les portières…
Pédiatre à l’hôpital d’Annecy, le docteur
Catherine Wright met en garde les parents
contre la vulnérabilité des enfants en voiture
et insiste sur la nécessité de les attacher
en toutes circonstances.
On pourrait penser que la
souplesse des bébés les
protège relativement…
Ce serait une erreur !
Le poids de la tête par
rapport au poids du corps
est beaucoup plus
important que chez
l’adulte. Or un cou de bébé
est encore très fragile et
lors d’un coup de frein
brutal, surtout s’il est
assis face à la route et mal
maintenu, le nourrisson
risque de subir des
tensions très fortes au
cou. Celles-ci peuvent
provoquer des lésions sur
les vertèbres cervicales,
voire cérébrales. Avec des
conséquences parfois
dramatiques. Par ailleurs,
les os de son bassin étant
encore très souples, il est
mal retenu par une simple
sangle abdominale : en
cas de forte décélération,
il risque de glisser sous
la sangle et d’être
gravement blessé aux
organes internes de
l’abdomen.
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Existe-t-il des astuces
pour faire voyager les
enfants sereinement ?
Le problème se pose sur
les longs trajets. Evitez
de circuler pendant les
heures les plus chaudes,
sauf si votre véhicule est
climatisé. Et songez
à laisser à portée de main
un biberon ou une petite
bouteille d’eau… et
à faire boire l’enfant très
régulièrement. Prévoyez
des occupations pour
petits et grands qui
les aideront à passer
le temps. Arrêtez-vous
souvent, et toujours
avant que l’ambiance
ne devienne trop tendue
à bord. Et surtout, ne
laissez jamais seul un
enfant dans votre voiture,
même pour un très court
instant. Jamais !
D’où l’utilité d’un
système d’attaches
avec une sangle qui
passe entre les
jambes.
Revenons à la fragilité
du cou : comment
le protéger au mieux ?
Pour les tout-petits, il
faut privilégier le
transport dos à la route.
Il existe par ailleurs
des systèmes à fixer
sur le siège pour
maintenir la tête des
bébés. On peut aussi avoir
recours à un siège
inclinable permettant
à l’enfant d’avoir une
position plus horizontale
lorsqu’il dort.
Beaucoup de parents
affirment qu’ils n’arrivent
pas à maintenir très
longtemps leurs enfants
attachés…
J’ai un conseil à leur
donner : soyez fermes !
Ne cédez surtout pas !
Très tôt, votre enfant va
savoir se « libérer » tout
seul. Soit par jeu,
soit parce qu’il a envie
de changer de position,
de se coucher sur
la banquette pour dormir,
par exemple… Aussi
devez-vous vérifier
régulièrement qu’il ne
s’est pas détaché. Si c’est
le cas, prenez le temps
de vous arrêter pour le
réinstaller convenablement. Il est indispensable qu’il comprenne
que s’attacher en voiture
Pas d’improvisation
■ Ne laissez traîner aucun objet sur la plage arrière de la
voiture : un coup de frein brutal le projetterait vers l’avant,
avec le risque de blesser vos petits passagers à la tête.
■ N’empruntez jamais un coussin de la maison pour servir
de réhausseur, même à titre occasionnel : votre enfant
n’y gagnerait rien en termes de sécurité.
5
Les dispositifs
Comment reconnaître
un siège homologué?
Jusqu’à 10 ans, vos enfants sont tenus
de voyager à l’arrière de la voiture,
dans des dispositifs de retenue
homologués et adaptés à leur poids
et à leur taille. Le marquage de
ces dispositifs garantit leur conformité
aux normes en vigueur.
Bien lire le marquage
Comment s’y retrouver entre les différents
modèles ? D’abord, apprenez à déchiffrer
le marquage. Plusieurs éléments
doivent figurer.
■ La lettre E indique que le produit est
homologué. Le numéro qui suit le E
(de 1 à 21) précise le pays d’Europe
où cette homologation a été effectuée,
étant entendu que celle-ci est reconnue
par la France et par tous les pays
de l’Union européenne.
■ Le terme « universel » désigne un
dispositif utilisable dans tous les véhicules.
A contrario, le terme « non-universel »
signifie qu’il ne peut être monté que sur
certains véhicules.
■ Le groupe est une classification
d’homologation européenne. Il en existe 5
pour vous guider dans le choix de la
catégorie du siège adaptée à la morphologie
de votre enfant : 0 (jusqu’à 10 kg), 0+ (jusqu’à
13 kg), I (entre 9 et 18 kg), II (entre 15 et 25 kg),
III (entre 22 et 36 kg). Certains dispositifs
peuvent couvrir plusieurs groupes.
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«premier âge»
Jusqu’à 10 ou 13 kg ou jusqu’à 15-16 mois.
La révolution du siège
« dos à la route »
■ Les spécialistes sont unanimes : le siège « dos
à la route » offre la meilleure protection pour les
bébés et les très jeunes enfants. Et de très loin :
en cas de collision frontale (sur route, la plus
fréquente et la plus grave), cette disposition évite de
faire porter toutes les forces du choc sur le cou et les vertèbres cervicales. Des zones qui sont, répétons-le,
particulièrement fragiles dans les premiers mois de la vie.
■ Seuls les modèles des groupes 0 et 0 + sont conçus pour
être installés dans cette position, par une fixation avec la
ceinture « trois points ». Soit à l’arrière – c’est l’idéal –, soit
à l’avant. Par une dérogation spéciale , cette place est autorisée pour les dispositifs « dos à la route », à la condition
expresse d’avoir désactivé l’airbag lorsqu’il existe. Un conseil,
donc : tant que la taille de votre bébé permet de le
garder « dos à la route », maintenez-le ainsi !
UNIVERSEL
9-25 KG
E2
Le lit nacelle
■ La nacelle se fixe
transversalement avec
les ceintures trois points
ou à l’aide de sangles
spéciales reliées
aux points d’ancrage
des ceintures. Autorisée
jusqu’à 9 mois, elle a
un atout majeur :
le nourrisson peut
y dormir allongé.
Cependant, le dispositif
n’est efficace que si
le filet antiprojection ou
le bandeau de maintien
est bien fermé.
7
Les sièges
Conseils
pour bien acheter
L’achat d’un dispositif
de retenue ne peut
pas être un achat
« coup de cœur ».
Il implique la prise en
compte de nombreux
facteurs. Et tous ont
leur importance…
jusqu’à l’installation.
Soyez
pragmatique
De 9-10 mois et jusqu’à 3 ou 4 ans.
Le siège baquet
■
Où acheter ?
■ Evitez d’acheter un
siège dans un dépôt-vente
ou un vide-grenier : il
risque de n’être plus aux
normes ou d’avoir perdu
ses capacités de retenue
(sangles usées, boucle
déficiente). D’ailleurs,
certains dispositifs ne
peuvent plus être
utilisés (voir p. 18).
■ Si vous hésitez
encore sur le modèle
à acheter, optez pour
un magasin où des
vendeurs pourront vous
conseiller utilement.
Quitte à payer un peu plus
cher : la sécurité d’un
enfant n’a pas de prix.
■ Une solution économique consiste à prendre un modèle
qui couvre plusieurs groupes. Par exemple, un siège
baquet « combiné » (groupes 0 et 1, de 0 à 4 ans)
d’abord utilisable « dos à la route », puis face à la route.
Ou encore un réhausseur à dosseret amovible (groupes 1,
2 et 3, de 9 mois à 10 ans).
■ Si vous devez utiliser le dispositif dans plusieurs
véhicules ou à des places différentes, choisissez
un modèle facile à monter et à démonter (suite p.10).
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pour les 9-18 kg
Vous pourrez asseoir votre enfant dans ce siège très enveloppant. Il y est maintenu par un harnais, système de
sangles qui passent sur les épaules et entre les jambes pour
éviter tout risque de glissade par dessous lors d’une décélération brutale. Le siège baquet se fixe à l’aide de la ceinture
deux ou trois points, selon les modèles (voir
la notice). Dans tous les cas, choisissez un produit à coque rigide ou à
double coque, les seuls à offrir un
maintien satisfaisant. Avantages :
l’enfant voyage confortablement et voit bien la route.
Inconvénient : le montage du
siège est souvent complexe.
Le siège
à réceptacle
■
L’enfant n’est pas
maintenu par un jeu de
sangles mais par un
bouclier ou une tablette
de protection qui, venant
s’appliquer sur son abdomen,
le maintient en bonne position.
S’il est vrai que l’absence de retenue au niveau des épaules
amène son torse à s’incliner plus nettement en cas de choc,
les études d’accidentologie ont démontré que les risques de
fracture étaient très limités. Peu répandu en France, il
permet d’installer un enfant à une place centrale munie
d’une ceinture « deux points ».
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Conseils
pour bien acheter (suite)
Testez avant d’acheter
■ Choisissez un modèle dûment
homologué et adapté au poids et à la taille
de votre enfant, sans essayer de gagner
quelques mois en retardant l’achat d’un
nouveau siège ou, pire, en prenant un
modèle surdimensionné.
Les sièges
pour les «grands»
De 15 à 36 kg ou de 3-4 ans jusqu’à 10-11 ans.
Les réhausseurs
avec ou sans
dosseret
■
Utilisables lorsque
le siège baquet est
devenu trop étroit,
les réhausseurs
permettent
de positionner
correctement l’enfant
de façon à ce qu’il soit
retenu sans danger avec
la ceinture trois points du
véhicule. Il en existe deux
modèles.
■
N’oubliez pas que la protection
en cas de choc n’est efficace
que si le dispositif,
sangles comprises, est
parfaitement adapté à la
morphologie de l’enfant.
Pour le vérifier, faites-lui essayer
le siège. Il peut même participer…
en choisissant la couleur.
■ L’idéal : demandez au vendeur de
faire l’essai du montage dans votre
voiture. A efficacité égale, prenez
le modèle qui se montera le plus
facilement car vous aurez sans
doute à le monter et le
démonter de temps en
temps, par exemple,
pour en équiper la voiture
des grands-parents.
Attention
à l’installation
Le meilleur dispositif au
monde, s’il n’est pas fixé
de façon correcte ou si
l’enfant lui-même y est
mal installé, ne jouera
pas bien son rôle
protecteur. Or cette
installation est souvent
problématique. Lisez
attentivement la notice
et suivez à la lettre
les consignes de montage.
10
■
La tablette
de protection
■ Un dispositif très
intéressant pour les 4-7 ans
environ car il est très
léger, ne nécessite pas
de réhausse et permet à
l’enfant d’être (bien)
attaché à une place
centrale équipée
seulement d’une ceinture
ventrale. Cela dit, il n’est
pas toujours bien
supporté par l’enfant,
surtout lorsqu’il fait
chaud.
Le réhausseur à
dosseret : il assure
un bon maintien du buste.
Muni d’un passant pour
guider la ceinture sur
l’épaule, c’est le modèle
à privilégier jusqu’à
6-7 ans. Si le dosseret
est amovible, il peut
même être utilisé
jusqu’à 10-11 ans.
■
Le coussin réhausseur,
avec accoudoirs qui
servent de guides à
la sangle abdominale,
est techniquement
satisfaisant si l’enfant
est assez grand pour que
la ceinture se positionne
bien sur son épaule.
Car, bien souvent, un jeune
enfant s’endort en voiture,
et risque alors de glisser
sur le côté, sous la sangle
d’épaule, ou de la déplacer.
11
Le bonheur
à bord
Votre voiture est équipée des bons
dispositifs de retenue, mais soyez
vigilant jusqu’au bout : songez
à tous les petits « détails », qui
ont leur importance...
assurer leur sécurité
■
N’oubliez pas d’enclencher le loquet de sécurité
situé dans la contre-porte. Ce système empêche
les éventuelles petites mains aventureuses d’ouvrir
une portière en cours de route mais il n’interdit pas à
une tierce personne, en cas d’urgence, de l’ouvrir
de l’extérieur.
■
Ne laissez pas les vitres
baissées près d’un enfant :
Il pourrait laisser dépasser
dangereusement son bras.
Ou encore jeter un objet et
blesser quelqu’un.
■
Les enfants apprennent
vite à se détacher tout seuls.
Veillez à ce qu’ils restent
attachés pendant tout le
temps du transport !
■ Faites-les descendre uniquement du côté du trottoir.
Vérifiez tout de même à
chaque fois l’absence de
danger avant d’ouvrir la
portière.
12
Des idées pour
les distraire
Si votre voyage en voiture
doit durer plusieurs
heures, songez à inventer
de petits jeux ou des
activités qui aident à faire
passer le temps. Cela
peut commencer, avec
les tout-petits, par
des chansons, jusqu’à des
devinettes, des charades,
la reconnaissance des
plaques minéralogiques,
des paris sur la couleur
de la prochaine voiture
aperçue… Mais le
conducteur doit
rester hors jeu !
… et favoriser leur sérénité
Un réflexe
à acquérir
Que ce soit pour un long
trajet ou sur un parcours
quotidien, s’il y a à bord
un adulte qui ne conduit
pas, il passe à l’arrière
avec les enfants. Ce n’est
pas bien compliqué
et c’est souverain pour
assurer la sécurité
et la tranquillité de tous.
■ Voyager avec de jeunes enfants n’est pas très facile. Si
possible, faites-le pendant leurs heures de sommeil.
Prévoyez d’emporter quelques jouets pour les distraire.
Choisissez-les très légers et souples, type peluches, qui ne
risquent pas de les blesser. Un goûter ou une friandise peut
faire diversion lorsque la tension commence à monter.
■ Une vraie pause au minimum toutes les deux heures est
indispensable pour leur permettre de se détendre, de courir et de dépenser un peu d’énergie : c’est la meilleure
façon pour que tout le monde retrouve son calme.
■ Evitez les longs trajets avec un nouveau-né : il supporterait mal de rester trop longtemps en position incurvée dans
un siège-coque. Et si vous ne pouvez pas l’éviter, arrêtezvous souvent et massez-lui le dos.
13
Parents,
vos enfants vous observent!
Ce n’est pas seulement parce que
vous transportez ce que vous avez
de plus précieux au monde que
vous devez être prudent en voiture
avec vos enfants : c’est aussi parce
que vous êtes en train de leur
offrir un modèle pour demain !
Le (bon) apprentissage de la route
■ Sans doute vous efforcez vous d’être un piéton exemplaire
lorsque vous accompagnez vos enfants à l’école parce que
vous savez bien qu’un jour ils devront traverser seuls la rue.
■ En voiture, c’est pareil : efforcez-vous d’avoir le comportement que vous aimeriez qu’ils aient eux-mêmes plus tard.
Vous pouvez d’ailleurs leur
parler de ce que vous faites,
Des enquêtes qui
leur expliquer certains points
qui vous semblent essentiels
Deux enquêtes récentes*
à la sécurité. Ce sera un apont mis en lumière
prentissage progressif. Et si,
la perception qu’ont
par hasard, il vous arrive
les enfants de la conduite
de commettre une erreur,
automobile de leurs
dites-le simplement en reparents et des dangers
connaissant que vous vous
de la route.
êtes trompé.
Dans l’une, on constate
■ Soyez-en certain, vos enque trois quarts des
fants vous observent. Et vos
enfants considèrent la
manières vont constituer le
moule de leur comporteroute comme un endroit
ment futur. Si, année après
dangereux !
année, ils vous ont vu vous
Ils reconnaissent que
livrer à des excès de vitesse,
leurs parents font des
des dépassements dangeentorses au code de la
reux, des réflexions disroute, qu’ils roulent trop
courtoises vis-à-vis des
vite, qu’ils oublient
autres automobilistes ou
des piétons, il est probable
parfois de boucler leur
qu’ils ne se comporteront
ceinture, ne respectent
pas très différemment le
pas les distances de
jour où, à leur tour, ils ausécurité et téléphonent en
ront l’âge de conduire…
conduisant. Poutant, cela
ne les empêche pas de se
sentir en sécurité avec
14
interpellent
eux. Comme si l’accident
ne pouvait arriver qu’aux
autres enfants…
Même paradoxe dans
l’autre enquête : elle
montrait que la quasitotalité des enfants
interrogés avaient un
regard a priori positif sur
la conduite de leurs
parents… tout en avouant
avoir peur, parfois.
Notamment quand la
voiture roule trop vite ou
trop près des autres
véhicules. Peur que la
plupart d’entre eux,
n’osent pas toujours
avouer, ou pas toujours !
*Enquête Top
Famille/Sécurité routière,
mars-avril 2002
Enquête Le Journal de
Mickey/La Prévention
Routière/BVA, juillet 1998
15
Que dois-je
faire?
Lorsque la famille s’agrandit,
le problème du transport en voiture
arrive très vite. Et parfois de façon
aiguë parce que l’on se trouve face à
une situation difficile. Voici quelquesunes des questions les plus souvent
posées par les parents… et nos
réponses.
■ J’ai trois enfants mais, à
l'arrière, la place centrale
n’a pas de ceinture…
Vous devez installer deux
des enfants dans les dispositifs de retenue. Et si le
troisième n’a plus l’âge
d’être à l’avant « dos à la
route », vous pouvez le
faire voyager sur la banquette arrière, sans ceinture. Vous serez alors en
règle avec le code de la
route… mais pas avec les
impératifs de sécurité.
■ Suis-je verbalisable si je transporte mes
enfants dans un véhicule ne disposant pas
de ceintures de sécurité d’origine ?
Non, la réglementation vous oblige à les transporter dans des dispositifs homologués dès lors
que les ceintures pour les fixer existent.
Si tel n’est pas le
cas, vous n’êtes
■ L’airbag du passager
pas verbalisable.
avant n’est pas désactivable sur mon véhicule.
Dois-je renoncer à y
installer mon bébé ?
Bien sûr, car le
déclenchement d’un
airbag est toujours très
brutal ; il pourrait blesser
ou étouffer votre bébé.
■ Suis-je verbalisable si
mon enfant n’est pas attaché ou s’est détaché ?
Que cet enfant soit le vôtre ou non, vous êtes tenu de veiller
à ce qu’il soit attaché. C’est à vous, adulte, de vérifier que
l’enfant ne se détache pas. En cas de non-respect de cette
règle, si l’enfant à moins de 13 ans, vous êtes passible d’une
amende avec retrait de points de votre permis de conduire.
■
■
Est-il toujours interdit de transporter des
enfants de moins de dix ans à l’avant ?
Oui, mais cette interdiction comporte deux dérogations : l’une pour le dispositif bébé « dos à la
route » ; l’autre pour le cas où la voiture ne comporte pas de siège arrière ou lorsque ces sièges sont
inutilisables ou déjà occupés par d’autres enfants.
Vous n’êtes donc pas pénalisable si, ayant déjà attaché trois enfants à l’arrière, le quatrième voyage
à l’avant… dans son dispositif de sécurité. Reste que
sa sécurité sera moins bien assurée.
16
J’ai quatre enfants et une voiture de cinq places. Où
dois-je installer le quatrième ?
Vous êtes autorisé à faire asseoir l’un de vos enfants à
l’avant à condition que les trois enfants assis à l’arrière
soient attachés dans des sièges homologués. Mais n’oubliez pas le dispositif habituel de retenue pour le quatrième. Le problème se complique lorsqu’un adulte
occupe cette place. L’obligation même de transporter
les enfants attachés empêche le quatrième de trouver le moindre espace pour s’installer à l’arrière. Il n’y
a plus d’autre solution, alors, que d’acheter un véhicule disposant de plus de places assises.
17
■ A 9 ans, mon fils est assez grand pour que la ceinture trois points se positionne bien sur son épaule sans
qu’il ait besoin de réhausseur. Puis-je le lui retirer ?
La réglementation dit qu’il faut utiliser un système de retenue sauf si la morphologie de l’enfant lui permet d’être
correctement attaché par une simple ceinture. Donc, si
celle-ci est bien adaptée sans le réhausseur, c’est bon.
Mais prenez garde : un
même enfant peut se voir
■ J’ai acheté un siège
dispensé du réhausseur
dans une voiture alors que
homologué mais il n'est
dans une autre, il en aura
pas compatible avec la
encore besoin.
longueur de mes
ceintures…
■ J’ai un siège récent,
mais il est muni d’un
harnais qui n’a pas de
sangle entre les jambes.
Est-il encore utilisable ?
Ce type de harnais est
désormais interdit
à la vente, mais la
réglementation autorise
toujours son emploi.
Reste qu’il n’offre pas
une protection parfaite
puisqu’il n’empêche pas
l’enfant de glisser.
Il arrive que des sièges,
pourtant homologués
« universel », posent
des problèmes de fixation
sur certains modèles de
voiture dont les ceintures
sont trop courtes. Pour
éviter cela, essayez le
modèle dans votre voiture
avant de l’acheter.
■ Puis-je encore utiliser pour mon bébé le siège de son
frère aîné : il porte l’homologation TPDSE qui, je crois, n’est
plus en vigueur ?
La mention TPDSE était la marque de l’homologation française. Les dispositifs qui portent cette mention sont aujourd’hui interdits à la vente. Mais vérifiez le numéro qui
suit : s’il est compris entre 76 010 et 85 105, votre siège date
d’avant 1985 et ne peut
plus être utilisé. S’il est
■ La place centrale sur la banquette arrière est-elle une
compris entre 85 106 et
place dangereuse comme je l’entends souvent dire ?
91 178, le siège peut enSi elle n’a pas de ceinture, c’est évident puisque rien ne recore être utilisé… à conditient votre enfant. Mais, si elle est munie d’une ceinture trois
tion, bien sûr, qu’il soit en
points, c’est au contraire la place idéale. En cas de choc fronparfait état.
tal ou latéral (notamment avec déploiement des airbags latéraux), cette place est la plus sûre. Le nec plus ultra étant
d’y fixer un modèle « dos à la route ».
18
■ Les taxis n’ont pas de
système de retenue pour
les enfants. N’est-ce pas
obligatoire ?
Le code de la route a
prévu une dérogation pour
les taxis et les voitures
de location. Mais certains
loueurs de voiture vous
proposent des locations de
sièges : informez-vous et
choisissez un de ceux-là.
■ On parle beaucoup
du système Isofix :
où le trouver ?
Il s’agit d’un nouveau
système d’ancrage. Son
principe est intéressant :
les dispositifs de retenue,
au lieu d’être attachés sur
les points d’ancrage
de la ceinture, se fixent
grâce à des clips sur
des crochets spécifiques
directement reliés à
la caisse du véhicule. La
fixation est instantanée et
réduit considérablement
les risques de mauvaise
installation. Mais pour
le moment, ce système
n’équipe que peu
de véhicules…
19
Pour en
■
Centre de documentation de La Prévention Routière
[email protected]
■
Délégation interministérielle à la sécurité routière
www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr
Rubrique « Conseils », rappel de la réglementation
et de certaines règles de sécurité.
■
Tests comparatifs de dispositifs de retenue
« Que Choisir ? » :
www.quechoisir.fr
● « 60 millions de consommateurs » :
www.60millions-mag.com
www.preventionroutiere.asso.fr
www.citroen.com
01/2003 ■ Rédaction : Arlette Chabrol ■ Illustrations : Véronique Béné
■
●
Conception graphique : Tristan Duhamel
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