une priorité - Parti socialiste
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N°846-847 du 24 décembre 2016 AU 6 JANVIER 2017 parti socialiste.fr @partisocialiste SPÉCIAL Lutter contre les précarités, © Mathieu Delmestre une priorité « Brissy-sous-Bois ou les oubliés de la République », c’est par ce titre que Jean-Christophe Cambadélis s’attaque à la question des précarités dans son nouvel essai paru aux éditions de la fondation Jean-Jaurès. Brissy-sous-Bois, c’est une ville imaginaire choisie pour illustrer ces destins brisés dont on ne parle jamais. Ces millions de femmes et d’hommes en état de « mort sociale ». Les précarités sont le fruit de notre société et il est possible de les combattre rappelle le Premier secrétaire qui souligne l’importance de la gauche dans ce combat. Jean-Christophe Cambadélis estime que le précariat doit être au cœur de la campagne présidentielle et du prochain quinquennat. Il fait des TOUT SAVOIR sur lesprimairescitoyennes.fr propositions reposant sur l’expérience des acteurs issus du monde associatif concernés par la montée du précariat. Alors que le taux de pauvreté était en baisse constante depuis les années 70, il remonte depuis la crise de 2008. En 2014, la France comptait 8,6 millions de pauvres, soit 13 % de la population. À ceux-ci, il faut ajouter les « précaires », et près de 20 % de la population manque dès lors de moyens pour mener une existence décente. La précarité est un « fait social complexe », qui peut concerner le logement, l’emploi, les conditions sanitaires ou encore la culture. « La gauche se doit d’agir », insiste Jean-Christophe Cambadélis, et cela passe par la définition d’un nouveau « nous » français. © Mathieu Delmestre « La primaire peut déverrouiller l’élection présidentielle » L’année 2017 sera politique », a noté Jean-Christophe Cambadélis lors de ses vœux à la presse mercredi 4 janvier 2017. À l’international, l’époque est « nouvelle », avec d’abord « l’expansionnisme russe à l’œuvre dans de nombreux pays » mais aussi le nouveau président américain et un « isolationnisme qui s’exprime déjà ». L’Europe, qui souffre toujours de difficultés économiques dans la zone euro et de l’incertitude liée au Brexit va vivre une année électorale essentielle (Pays-Bas, Allemagne, France, peutêtre Italie). Partout, « ce qui marque la situation de 2017, c’est la montée du national-populisme comme une donnée incontournable ». Pour le Premier secrétaire, « le combat sera frontal avec cette forme de régression, cette hantise du métissage ». Une ÉTAPE cruciale Le terrorisme sera toujours un danger important. Il a frappé récemment en Allemagne, en Turquie et plus les défaites de l’État islamique seront importantes là-bas, « plus l’EI voudra frapper l’ensemble des démocraties, à commencer par les européennes ». Il faut y ajouter « la situation syrienne source d’inquiétudes et de malheurs » qui crée les conditions d’un « flux de réfugiés sur l’ensemble de l’Europe ». La pression migratoire sera dès lors une autre donnée importante en 2017. Sur le plan économique, Jean-Christophe Cambadélis prévient que « le cycle de la baisse des taux qui a soutenu les économies européennes va s’arrêter voire s’inverser », signe de nouvelles difficultés pour l’Europe. « La France va économiquement mieux, mais politiquement mal », remarque-t-il. Alors que la gauche, avec le Président et ses différents gouvernements, a « défendu, préservé, affiné » notre modèle social, le projet de la droite vise à le détruire. « Je dis à François Fillon que ce n’est pas notre modèle social qui est responsable de la précarité, c’est l’absence de croissance due à des politiques menées en Europe et aux déficits laissés par la droite ». François Fillon propose des solutions inadéquates face aux problèmes des Français et s’attaque à ce qui est un socle de notre République. La primaire de la gauche est dès lors vitale. « Ce qui va se passer pour la gauche est décisif et pour longtemps. Ce qui se joue pour la France est historique ». Car « la primaire de la gauche peut déverrouiller l’élection présidentielle. » Jean-Christophe Cambadélis précise : « François Fillon est prisonnier de son vote de droite extrême lors des primaires, Emmanuel Macron de son ni droite ni gauche, Jean-Luc Mélenchon de son refus de toute alliance, et Marine Le Pen de sa logique d’extrême-droite ». Une situation « nouvelle » qui fait que « personne ne peut dire qui va l’emporter » car « il n’y a pas de désir majoritaire dans cette première étape ». « Si, comme je le pense, les primaires intéressent, si, comme je le souhaite, elles seront massives, début février, c’est une 2 nouvelle époque qui commence », estime le Premier secrétaire. « L’élection présidentielle est tout à fait jouable pour un candidat propulsé par une primaire réussie ». Il faut pour cela « une réussite en terme de votants, et de qualité des interventions et des propositions ». La voix du peuple de gauche Dans cette nouvelle phase, « l’intervention du Président a été décisive », rappelle Jean-Christophe Cambadélis. « S’il avait été candidat, le débat aurait porté sur sa personnalité ». Il permet là « que l’on mesure justement le bilan » et redonne « des chances à la gauche ». Une nouvelle génération émerge, avec « des candidats orientés vers l’avenir et non le passé ». Grâce à une primaire réussie, « le candidat aura l’onction non d’un congrès mais du peuple de gauche ». Le Parti socialiste « peut perdre la présidentielle, subir un revers aux législatives, il peut aussi gagner les deux car la situation électorale est toujours plus complexe que les sondages », affirme le Premier secrétaire. Mais quels que soient les résultats, « le Parti socialiste sera toujours là et continuera sa stratégie de rassemblement ». Fort de ses 113 635 adhérents, de ses 392 parlementaires, de ses finances saines et sans aucune dette, le Parti socialiste « est en état de marche pour mener la bataille des présidentielles et des législatives et peser de manière significative aujourd’hui et demain ». Dates à retenir L es primaires citoyennes sont l’occasion pour la gauche de choisir le ou la candidat(e) qui fera face au projet brutal et réactionnaire de la droite et à l’extrême droite. La gauche doit se rassembler pour porter les valeurs de progrès social, d’égalité, et pour donner un destin progressiste à la France. Partout en France, des milliers de bureaux de vote permettront à tous les citoyens qui le souhaitent de voter à proximité de son domicile. Les bureaux de vote seront ouverts les dimanches 22 et 29 janvier de 9h à 19h dans toute la France métropolitaine, et les samedis 21 et 28 janvier dans les Outre-mer. Pour voter, il faut être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2016 ou être adhérent à l’un des partis organisateurs (Parti socialiste, Union des Démocrates et des Écologistes, Front démocrate et Le Parti Écologiste, le Parti Radical de Gauche et Géneration écologie) ou organisations de jeunesse (et préalablement inscrit avant le 4 janvier 18h sur le site des Primaires). Si vous êtes inscrit sur les listes électorales après le 31 décembre 2015, vous devrez vous munir d’un justificatif d’inscription de votre mairie. Il faut également signer la charte d’engagement sur les valeurs de la gauche et des écologistes et s’acquitter d’un euro par tour. LUNDI 9 janvier 2017 ▶ Comment trouver son bureau de vote : sur www.lesprimairescitoyennes.fr jeudi 12 janvier 2017 à 21h ▶D ébat télévisé TF1/RTL/L’Obs/LCI/Public Sénat dimanche 15 janvier 2017 à 18h ▶ Débat télévisé BFMTV/I-Télé Jeudi 19 janvier 2017 à 21h ▶ Débat télévisé BFMTV/I-Télé Dimanche 22 janvier 2017 ▶ 1er tour des primaires citoyennes Mercredi 25 janvier 2017 ▶ Débat télévisé TF1/France 2 Dimanche 29 janvier 2017 ▶ 2nd tour des primaires citoyennes Rendez-vous les 22 et 29 janvier pour faire gagner la gauche. manuel VALLS © D.R. Je veux une République forte et une France juste D ans quelques mois, nos concitoyens auront à faire un choix déterminant pour l’avenir de notre pays. Un choix historique. Je suis convaincu que rien n’est écrit, que les Français ne se laisseront pas dicter leur décision. Il n’y a aucune fatalité à devoir départager une droite ultra libérale, conservatrice qui casserait notre modèle social, d’une extrême droite qui ruinerait notre pays et d’abord les plus faibles, les plus fragiles d’entre nous. Je veux proposer un autre chemin, porter un projet solide, offrir à notre pays un espoir. Pour convaincre ! Et faire gagner la gauche ! Car la question n’est pas de savoir si la gauche peut gagner. Elle doit gagner. Notre pays a besoin de progrès, de justice sociale, d’innovation. Je veux une République forte, donner à la France et à l’Europe les moyens de peser dans le monde, de réguler la mondialisation, pour la mettre au service des peuples. Je souhaite une conférence de refondation de l’Europe pour recentrer l’Europe sur ses missions premières – sécurité, investissement, croissance – sans empiéter sur ce qui relève des États. Une République forte, c’est une République aussi généreuse avec ceux qui la respectent qu’impitoyable envers ceux qui l’attaquent, impitoyable face à la menace terroriste, à la radicalisation, à la délinquance, aux violences. Nous continuerons de donner à nos policiers, à nos gendarmes, à notre justice, à nos armées, les moyens humains et matériels de protéger nos concitoyens. Une République forte, c’est promouvoir une renaissance démocratique, rénover nos institutions, impliquer davantage nos concitoyens dans la fabrique de la loi. C’est permettre à nos jeunes, femmes et hommes, de se sentir appartenir pleinement à notre Nation en créant un service civique obligatoire. C’est réaffirmer notre attachement à la laïcité, agir concrètement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, refuser toutes les discriminations. C’est une Nation éducative où l’école, la formation, la culture jouent pleinement leur rôle, où chaque enfant de la République a les mêmes chances de construire sa vie. Cette République forte, celle qui tient ses promesses, c’est le chemin vers une France plus juste. Une France qui crée plus d’emplois, en soutenant nos entrepreneurs, nos PME et TPE, en inventant l’industrie de demain, avec un État stratège qui soutient l’innovation, les secteurs d’avenir, le numérique, la transition énergétique. Une France qui défend une société du travail, en redonnant du pouvoir d’achat aux ouvriers, aux salariés, aux familles modestes, en renforçant le dialogue social dans nos entreprises. Une France juste, c’est aussi une bienveillance, une attention à nos concitoyens les plus en difficulté, un meilleur accompagnement des ruptures professionnelles. C’est le sens du revenu décent, du renforcement de notre modèle social et de santé, du déploiement des services publics dans tous les territoires. Ensemble, je veux que nous partagions cette belle ambition de redonner à la France et à chaque Français la capacité de prendre pleinement son destin en main. 3 © Parti Radical de Gauche SYLVIA PINEL De l’audace pour la gauche, de l’audace pour la France ! C qui permet les croyances ou non-croyance individuelles mais privilégie le citoyen. Cette liberté qui assure l’égalité pour tous et toutes, qui combat les exclusions. La laïcité que je défends n’est pas tolérante contre les intolérances qui privent les femmes de la liberté de leur vie comme de leur corps, qui restreignent la liberté de conscience. La laïcité que je défends c’est aussi celle qui nous permet d’envisager de nouveaux droits, ceux d’une société qui se fait confiance. PMA sans conditions pour toutes les femmes, droit de mourir dans la dignité sont deux engagements que je porte en ce sens. omme en 2011, les radicaux de gauche participent aux primaires citoyennes. Volonté de rassemblement et d’ouverture fondent cette décision. Je fais de ma candidature le gage d’un débat qui s’adresse d’abord aux Français, qui répond aux interrogations d’un pays en quête de sens et d’avenir. Mon projet, c’est celui des radicaux de gauche, celui d’une audace pour la France. L’audace économique et sociale. Celle d’affirmer qu’il n’y pas de redistribution des richesses, pas de solidarité sans création de richesse. Celle qui voit dans l’entreprise un collectif qui tire notre pays vers la croissance. J’assume un libéralisme de gauche, celui de la liberté des échanges, des savoirs, celui de la valeur ajoutée du travail. Je combats les excès du capitalisme financier sans âme, sans direction. Je crois en l’entrepreneuriat, aux TPE, à l’artisanat. Je propose une fiscalité incitative sur les sociétés, des allègements de charges et pour les salariés un contrat d’emploi durable qui les associera mieux à la direction et aux résultats de leur entreprise. L’audace de croire en l’Europe. Notre sécurité face aux menaces terroristes, aux guerres, notre capacité à peser dans la mondialisation passent par une Europe forte, politique et démocratique. Ce projet c’est celui d’un cœur fédéral pour l’Europe. C’est celui d’un Président européen élu par les citoyens, de convergences fiscales et sociales, de frontières économiques claires, d’un droit d’asile unifié. C’est celui d’une France moteur politique de l’Union européenne. Les 22 et 29 janvier, la gauche enverra à la France le message d’un pays de progrès, déterminé et combattif. Ce sera un message d’espoir. Un espoir que j’entends porter pour le partager avec chacun. L’audace républicaine. Celle de la laïcité comme fondement du vivre ensemble. Cette neutralité absolue et bienveillante © Mathieu Delmestre VINCENT PEILLON J Chers compatriotes, Nos politiques économiques devront permettre à chacune et chacun d’accéder à un emploi de qualité et de vivre de son travail. Je m’engage à réformer la fiscalité pour la rendre plus juste et favoriser le pouvoir d’achat, avec notamment un « bouclier fiscal » pour les plus modestes. e vous adresse, à vous ainsi qu’à ceux que vous aimez, mes vœux de santé et de réussite pour 2017. Pour ma part, j’ai pris la décision de m’engager dans un défi ambitieux : redonner à la Gauche une fierté, un espoir, et gagner en mai prochain. Je refuse la fatalité qui consisterait à croire que nous devrons livrer les clés du pays à la droite et à l’extrême-droite. Je suis candidat à l’élection présidentielle car je suis convaincu que seule la Gauche peut porter un projet cohérent, juste et fidèle à nos valeurs de justice et de liberté. L’avenir de la France passe aussi par une Europe forte. Je propose de construire ensemble un new deal européen avec un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros pour la transition énergétique, le numérique, la recherche, l’innovation, la formation et la jeunesse. Je veux une Europe qui s’impose dans la concurrence internationale, nous protège face au terrorisme et soit à la hauteur pour répondre à la crise migratoire. Devant les incertitudes d’un monde à nouveau instable, la France doit assurer son unité, être fidèle au meilleur de son histoire et trouver les ressources pour être à la hauteur de son idéal. La sécurité des Français sera ma priorité. Je poursuivrai une lutte déterminée contre le terrorisme et je mobiliserai tous les moyens, dans le cadre de l’état de droit, pour nous protéger. La société se transforme, je veux créer de nouvelles protections et libertés. Je veux que nous regardions devant, que nous aimions la France, sa jeunesse. Notre pays doit faire porter ses effort sur l’éducation, où nous devons poursuivre la refonte de l’école, l’enseignement supérieur et la recherche qui doit voir ses moyens renforcés et la transition écologique où il est urgent d’agir, en supprimant par exemple le diesel à horizon 2025. La France doit être exemplaire en la matière. Le 3 janvier dernier, j’ai exposé des priorités claires pour la France : une autre manière de gouverner, proche des citoyens et de leurs réalités. Je veux que nous soyons fermes et clairs sur nos valeurs. Je serai le garant de ces valeurs qui fondent une République de tous les citoyens, sans exclusion. 4 © D.R. François de Rugy A Madame, Monsieur, de défendable dans le bilan de François Hollande. J’assume avec force la réussite de la COP21, la loi de transition énergétique, la loi sur la biodiversité, le sauvetage financier de la sécurité sociale réalisé sans austérité, le mariage pour tous, les nouveaux droits des salariés au travers du compte pénibilité, le départ à la retraite dès 60 ans pour celles et ceux qui avaient commencé leur vie professionnelle tôt, le compte individuel de formation. u-delà des militants du Parti socialiste, c’est à l’ensemble des femmes et des hommes de progrès que je souhaite m’adresser. À celles et ceux qui auront à cœur, en participant à la primaire du rassemblement, de désigner un candidat capable de se hisser au deuxième tour de l’élection présidentielle. Mais ne passons pas sous silence l’absence d’audace qui a caractérisé trop de décisions, ou plutôt de demi-décisions, l’insatisfaction de réformes sociétales menées à moitié, de choix économiques contradictoires, de choix repoussés à plus tard quand il fallait trancher. Cela ne sera pas facile : le délitement progressif de notre majorité de 2012, les stratégies individuelles, mais aussi parfois des aveuglements partisans risquent de mener à une auto-élimination de la gauche, et à un duel entre Marine Le Pen, candidate d’une régression historique et François Fillon, candidat conservateur voire réactionnaire. De tout cela, nous devons tirer les leçons, pour fixer un cap. Face à ce risque, il nous faut tout à la fois rassembler et profondément rénover. Je vous propose le cap d’une social-écologie constructive, un projet fort de 66 propositions claires, réalistes et innovantes, que vous pouvez retrouver sur mon site internet de campagne. Rassembler, c’est mobiliser les citoyens en sortant des querelles internes aux partis : la primaire n’est pas un congrès à ciel ouvert. Je ne vous demande pas de devenir écologistes, pas plus que je ne deviens socialiste. Je vous appelle simplement à comparer les projets, et à vous exprimer comme le feront les Français lors de l’élection présidentielle : librement. Votre vote façonnera le projet présidentiel de la gauche. Et rénover, c’est être capable de dire les réussites et les insuffisances d’un quinquennat auquel chacun des candidats à la primaire a pris part. Refusons l’excès et la caricature que pratiquent ceux qui prétendent aujourd’hui qu’il n’y a rien Arnaud Montebourg Faire vivre l’alternative © Léa Crespi Mes cher-e-s camarades, contre le chômage de masse. Mon programme de redécollage de l’économie française veut libérer les Français de l’austérité aveugle, abroger la loi travail et lancer un grand plan de relance de 30 milliards d’euro d’investissements productifs pour soutenir la croissance. Il s’agira d’améliorer le pouvoir d’achat par une baisse de la CSG pour les classes moyennes et populaires, et d’encadrer véritablement les salaires des patrons à travers un système de proportionnalité avec les rémunérations des salariés. Ce redécollage se fera également grâce à une politique ambitieuse de Made in France que je souhaite ériger en grande cause nationale. Elle passe par un soutien à nos entreprises locales en leur réservant 80 % de la commande publique et en privilégiant l’économie des circuits courts. L’Europe enfin est mon autre cheval de bataille. Je suis un Européen critique. Critique contre son déficit démocratique, ses politiques d’austérité et l’absence de véritable projet européen digne de ce nom. Je souhaite ainsi demander un mandat clair aux Français pour renégocier un nouveau Traité européen et, si besoin, pratiquer une politique de la chaise vide grâce à une minorité de blocage. Un euro démocratique est devenu indispensable et commande d’instaurer un gouvernement économique de la zone euro sous le contrôle du Parlement. Dans le même sens, la directive sur les travailleurs détachés devra être supprimée. Toutes ces propositions, et bien d’autres, sont le fruit d’une conviction : nous avons encore les moyens de peser et d’imaginer ensemble un avenir meilleur pour notre pays. Venez voter à la Primaire et donnons-nous ensemble la force de rassembler les gauches. Et là sera possible notre victoire en mai 2017. L’ année 2017 qui commence sera une année d’échéances électorales importantes pour notre pays. Vous le savez, j’ai souhaité contribuer et m’engager au sein du Parti socialiste pour faire entendre ma voix et mes propositions. Ma candidature aux Primaires citoyennes des 22 et 29 janvier prochains est ainsi une candidature de rassemblement de toutes les gauches. Face au candidat d’une droite ultra-libérale et à son discours de casse sociale, je suis convaincu que la France n’a pas besoin d’un énième candidat social-libéral. Nous avons besoin d’un projet volontariste ancré dans le quotidien des Français, au cœur de ce qui nous anime collectivement : les valeurs de la République, le progrès social, le travail, l’entreprise, la préservation de notre modèle social, l’écologie et la protection contre une mondialisation de plus en plus inégalitaire. Ce Projet France, nous l’avons construit ensemble depuis plusieurs mois au travers d’une plateforme participative qui a réuni des milliers d’artisans-contributeurs et plus de 200 000 votants. Résolument moderne et tourné vers l’avenir, il s’inscrit dans la volonté d’associer en amont et de manière horizontale les citoyens à la définition d’un projet politique. Il est fondé sur une aspiration profonde au renouvellement d’un système que je crois à bout de souffle et discrédité. C’est le sens de cette campagne que je mène avant tout dans la France des oubliés et des délaissés, les premiers perdants d’une mondialisation en manque de régulation. Premier enjeu et mère de toutes les batailles, j’ai mis au cœur de mes priorités la question économique et la lutte 5 Benoît Hamon © D.R. Le Revenu universel, la protection sociale du 21e siècle Il faut rappeler avec fermeté que la protection sociale n’est pas seulement l’octroi de secours en faveur des plus démunis pour leur éviter une déchéance totale. Au sens le plus fort du mot, elle est pour tous la condition de base pour qu’ils puissent continuer d’appartenir à « une société de semblables » ». Ces mots du sociologue Robert Castel nous les faisons nôtres. Ils viennent rappeler l’objectif de la gauche que nous revendiquons : la protection de chacun et l’égalité pour tous. La création de la Sécurité sociale marqua une immense avancée, une profonde révolution, celle d’un État protecteur qui ne se résout pas à l’inaction devant la pauvreté, les inégalités, l’injustice. revenu universel d’existence. Il consiste à verser à chaque Français un revenu de 750 euros mensuel de manière inconditionnelle. Ce revenu, c’est la protection qu’attendent les Français. C’est la protection de tous par tous. Ce revenu libérerait nos concitoyens de la peur de l’avenir et de ses aléas financiers. Ainsi protégé du risque d’exclusion, chacun pourra en conscience choisir de renoncer à tout ou partie de son salaire pour allonger la durée de ses études, reprendre une formation, s’engager bénévolement, créer sa propre activité, ou tout simplement bénéficier de davantage de temps pour s’investir dans sa vie personnelle et familiale. Cette évolution se fera en plusieurs étapes. La première concernera les jeunes et les précaires qui bénéficieront d’un versement automatique du montant du RSA augmenté de 10 % à tous les jeunes de 18 à 25 ans ainsi qu’à tous les ayants droits. Face aux défis que nous connaissons que sont le chômage de masse, la robotisation et la numérisation, la crise du salariat, l’accroissement de la souffrance au travail et de la perte de sens, cette protection paraît insuffisante à offrir à tous les moyens de son émancipation. La gauche ne peut accepter que beaucoup ne soient plus protégés et que ceux qui le demeurent en soient stigmatisés. C’est donc à nous qu’il revient de construire la protection sociale de demain. Il s’agira d’une transformation complète de notre protection dont l’une des révolutions sera la mise en place d’un Le système néolibéral a produit à la fois la précarité et le populisme. Qu’on le sache : une alternative est possible. Celle d’une société moins inégalitaire, protectrice et fraternelle. Et j’en suis convaincu : le revenu universel d’existence est l’un des fondements de cette société. Jean-Luc Bennahmias © D.R. Un nouveau modèle de développement D emain ne sera pas comme hier, demain ne sera pas même comme aujourd’hui. Dès demain les voitures rouleront sans conducteur. Dès demain les usines auront des robots pour remplacer le travail humain. Dès demain des imprimantes 3D fabriqueront à façon, depuis les objets de la vie courante jusqu’aux prothèses médicales. Dès demain les sciences et les technologies changeront massivement le visage de notre quotidien. Ce sera le moment d’un choix de société : utiliser ce progrès scientifique et technique pour enrichir toujours plus ceux qui dominent le monde, ou partager ce progrès. L’extrême droite prétend faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers, et comme c’est impossible, elle plongerait la société dans le chaos et la violence, en désignant quelques boucsémissaires qui seraient tenus pour responsables de toutes les difficultés. Toujours plus de chômage, encore plus de précarité, encore plus de chacun pour soi, sous prétexte d’auto-entreprise imposée, le retour au salaire à la pièce, baptisé « Ubérisation », voilà le programme de la droite qui croit l’heure de son retour venue. Une autre voie est souhaitable, une autre voie est possible. Ma candidature est ici pour l’incarner. Le Revenu minimum peut assurer à chacun de nos concitoyens de ne jamais tomber sous le seuil de pauvreté et de disposer de moyens de construire sa vie. La Sécurité sociale professionnelle peut effacer le spectre de la peur du chômage et de la précarité, en garantissant une carrière fluide tout au long de la vie. Un nouveau modèle de développement permettra ces avancées, basé sur les énergies renouvelables, l’économie circulaire, une agriculture saine mettant en valeur les territoires, l’utilisation optimale de toutes les richesses de la planète, en sauvegardant sa biodiversité animale et végétale. Une politique économique rigoureuse pour tout ce qui est de l’apurement des dettes du passé, sera combinée avec une politique généreuse et ambitieuse, pour tout ce qui est de la préparation de l’avenir. Pour une telle politique, pour une telle ambition, il faut une majorité très large, la proportionnelle en est une des conditions. Comme en 1945, plus qu’en 1945, les décisions qui sont devant nous ont une portée immense et demandent de retrouver la capacité de faire dialoguer les Français pour former un arc démocratique et progressiste qui aille très au-delà de l’actuelle majorité, vers la droite, comme vers la gauche. Ce qu’avait su faire le Conseil national de la Résistance. La France peut-être à la hauteur de ce défi. Je vous propose, ensemble, de le relever. 6 DEVENEZ démocrates radicales écologistes socialistes citoyennes DEVENEZ VOLONTAIRE(S) POUR LES PRIMAIRES CITOYENNES REJOIGNEZ-NOUS ! POUR lesprimairescitoyennes.fr DEVENIR volontaire des Primaires citoyennes et participer aux campagnes des Primaires citoyennes TENIR un bureau de vote plus d’infos sur http://www.lesprimairescitoyennes.fr/devenir-volontaire/ 7 démocrates radicales écologistes socialistes citoyennes TOUT SAVOIR sur lesprimairescitoyennes.fr 10, rue de Solférino, 75333 Paris - Cedex 07 • Tél. : 01 45 56 77 00 • [email protected] • DirectRICE de la rédaction et de lA publication • Olivia Polski • Directrice de la communication • Karine Gautreau • rédactrice en chef • Sarah Nafti • RédactRICE • Sarah Nafti • PHOTOGRAPHE • Mathieu Delmestre • maquette • Stéphanie Zoete • FLASHAGE ET IMPRESSION • PGE (94) Saint-Mandé • n° de commission paritaire : 1118P11223 • ISSN 127786772 • “ L’hebdo des socialistes ” est édité par Solfé Communications, tiré à 114 000 exemplaires