une priorité - Parti socialiste

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une priorité - Parti socialiste
N°846-847
du 24 décembre 2016 AU 6 JANVIER 2017
parti socialiste.fr
@partisocialiste
SPÉCIAL
Lutter contre
les précarités,
© Mathieu Delmestre
une priorité
«
Brissy-sous-Bois ou les oubliés de la République », c’est par ce titre que Jean-Christophe
Cambadélis s’attaque à la question des précarités
dans son nouvel essai paru aux éditions de la fondation Jean-Jaurès. Brissy-sous-Bois, c’est une ville
imaginaire choisie pour illustrer ces destins brisés
dont on ne parle jamais. Ces millions de femmes
et d’hommes en état de « mort sociale ». Les précarités sont le fruit de notre société et il est possible de les combattre rappelle le Premier secrétaire qui souligne l’importance de la gauche dans ce
combat. Jean-Christophe Cambadélis estime que
le précariat doit être au cœur de la campagne présidentielle et du prochain quinquennat. Il fait des
TOUT SAVOIR sur lesprimairescitoyennes.fr
propositions reposant sur l’expérience des acteurs
issus du monde associatif concernés par la montée
du précariat. Alors que le taux de pauvreté était en
baisse constante depuis les années 70, il remonte
depuis la crise de 2008. En 2014, la France comptait
8,6 millions de pauvres, soit 13 % de la population.
À ceux-ci, il faut ajouter les « précaires », et près de
20 % de la population manque dès lors de moyens
pour mener une existence décente. La précarité est
un « fait social complexe », qui peut concerner le
logement, l’emploi, les conditions sanitaires ou encore la culture. « La gauche se doit d’agir », insiste
Jean-Christophe Cambadélis, et cela passe par la
définition d’un nouveau « nous » français.
© Mathieu Delmestre
« La primaire peut déverrouiller
l’élection présidentielle »
L’année 2017 sera politique »,
a noté Jean-Christophe Cambadélis lors de ses vœux à la
presse mercredi 4 janvier 2017. À l’international, l’époque est « nouvelle »,
avec d’abord « l’expansionnisme russe à
l’œuvre dans de nombreux pays » mais
aussi le nouveau président américain
et un « isolationnisme qui s’exprime
déjà ». L’Europe, qui souffre toujours de
difficultés économiques dans la zone
euro et de l’incertitude liée au Brexit va
vivre une année électorale essentielle
(Pays-Bas, Allemagne, France, peutêtre Italie). Partout, « ce qui marque la
situation de 2017, c’est la montée du
national-populisme comme une donnée incontournable ». Pour le Premier
secrétaire, « le combat sera frontal avec
cette forme de régression, cette hantise
du métissage ».
Une ÉTAPE cruciale
Le terrorisme sera toujours un danger
important. Il a frappé récemment en
Allemagne, en Turquie et plus les défaites de l’État islamique seront importantes là-bas, « plus l’EI voudra frapper
l’ensemble des démocraties, à commencer par les européennes ». Il faut
y ajouter « la situation syrienne source
d’inquiétudes et de malheurs » qui crée
les conditions d’un « flux de réfugiés
sur l’ensemble de l’Europe ». La pression migratoire sera dès lors une autre
donnée importante en 2017. Sur le plan
économique, Jean-Christophe Cambadélis prévient que « le cycle de la baisse
des taux qui a soutenu les économies
européennes va s’arrêter voire s’inverser », signe de nouvelles difficultés pour
l’Europe.
« La France va économiquement mieux,
mais politiquement mal », remarque-t-il.
Alors que la gauche, avec le Président
et ses différents gouvernements, a « défendu, préservé, affiné » notre modèle
social, le projet de la droite vise à le détruire. « Je dis à François Fillon que ce
n’est pas notre modèle social qui est
responsable de la précarité, c’est l’absence de croissance due à des politiques
menées en Europe et aux déficits laissés
par la droite ». François Fillon propose
des solutions inadéquates face aux problèmes des Français et s’attaque à ce qui
est un socle de notre République.
La primaire de la gauche est dès lors
vitale. « Ce qui va se passer pour la
gauche est décisif et pour longtemps.
Ce qui se joue pour la France est historique ». Car « la primaire de la gauche
peut déverrouiller l’élection présidentielle. » Jean-Christophe Cambadélis
précise : « François Fillon est prisonnier
de son vote de droite extrême lors des
primaires, Emmanuel Macron de son ni
droite ni gauche, Jean-Luc Mélenchon
de son refus de toute alliance, et Marine
Le Pen de sa logique d’extrême-droite ».
Une situation « nouvelle » qui fait que
« personne ne peut dire qui va l’emporter » car « il n’y a pas de désir majoritaire
dans cette première étape ».
« Si, comme je le pense, les primaires intéressent, si, comme je le souhaite, elles
seront massives, début février, c’est une
2
nouvelle époque qui commence », estime le Premier secrétaire. « L’élection
présidentielle est tout à fait jouable pour
un candidat propulsé par une primaire
réussie ». Il faut pour cela « une réussite
en terme de votants, et de qualité des interventions et des propositions ».
La voix du peuple de gauche
Dans cette nouvelle phase, « l’intervention du Président a été décisive »,
rappelle Jean-Christophe Cambadélis.
« S’il avait été candidat, le débat aurait
porté sur sa personnalité ». Il permet là
« que l’on mesure justement le bilan »
et redonne « des chances à la gauche ».
Une nouvelle génération émerge, avec
« des candidats orientés vers l’avenir
et non le passé ». Grâce à une primaire
réussie, « le candidat aura l’onction
non d’un congrès mais du peuple de
gauche ».
Le Parti socialiste « peut perdre la présidentielle, subir un revers aux législatives, il peut aussi gagner les deux car
la situation électorale est toujours plus
complexe que les sondages », affirme
le Premier secrétaire. Mais quels que
soient les résultats, « le Parti socialiste
sera toujours là et continuera sa stratégie de rassemblement ». Fort de ses
113 635 adhérents, de ses 392 parlementaires, de ses finances saines et sans
aucune dette, le Parti socialiste « est en
état de marche pour mener la bataille
des présidentielles et des législatives
et peser de manière significative aujourd’hui et demain ».
Dates à retenir
L
es primaires citoyennes sont l’occasion pour la gauche de choisir le ou la candidat(e) qui fera face au projet brutal et réactionnaire de la droite et à l’extrême droite. La gauche doit se rassembler pour porter les valeurs de progrès social, d’égalité, et pour
donner un destin progressiste à la France.
Partout en France, des milliers de bureaux de vote permettront à tous les citoyens qui le souhaitent de voter à proximité de
son domicile. Les bureaux de vote seront ouverts les dimanches
22 et 29 janvier de 9h à 19h dans toute la France métropolitaine, et les
samedis 21 et 28 janvier dans les Outre-mer.
Pour voter, il faut être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2016 ou être adhérent à l’un des partis organisateurs (Parti
socialiste, Union des Démocrates et des Écologistes, Front démocrate
et Le Parti Écologiste, le Parti Radical de Gauche et Géneration écologie) ou organisations de jeunesse (et préalablement inscrit avant
le 4 janvier 18h sur le site des Primaires). Si vous êtes inscrit sur les
listes électorales après le 31 décembre 2015, vous devrez vous munir
d’un justificatif d’inscription de votre mairie. Il faut également signer
la charte d’engagement sur les valeurs de la gauche et des écologistes et s’acquitter d’un euro par tour.
LUNDI 9 janvier 2017
▶ Comment trouver son bureau de vote :
sur www.lesprimairescitoyennes.fr
jeudi 12 janvier 2017 à 21h
▶D
ébat télévisé
TF1/RTL/L’Obs/LCI/Public Sénat
dimanche 15 janvier 2017 à 18h
▶ Débat télévisé BFMTV/I-Télé
Jeudi 19 janvier 2017 à 21h
▶ Débat télévisé BFMTV/I-Télé
Dimanche 22 janvier 2017
▶ 1er tour des primaires citoyennes
Mercredi 25 janvier 2017
▶ Débat télévisé TF1/France 2
Dimanche 29 janvier 2017
▶ 2nd tour des primaires citoyennes
Rendez-vous les 22 et 29 janvier pour faire gagner la gauche.
manuel VALLS
© D.R.
Je veux une République forte
et une France juste
D
ans quelques mois, nos concitoyens auront à faire un
choix déterminant pour l’avenir de notre pays. Un choix
historique. Je suis convaincu que rien n’est écrit, que
les Français ne se laisseront pas dicter leur décision. Il n’y
a aucune fatalité à devoir départager une droite ultra libérale, conservatrice qui casserait notre modèle social, d’une
extrême droite qui ruinerait notre pays et d’abord les plus
faibles, les plus fragiles d’entre nous.
Je veux proposer un autre chemin, porter un projet
solide, offrir à notre pays un espoir. Pour convaincre ! Et faire
gagner la gauche ! Car la question n’est pas de savoir si la
gauche peut gagner. Elle doit gagner. Notre pays a besoin de
progrès, de justice sociale, d’innovation.
Je veux une République forte, donner à la France et à
l’Europe les moyens de peser dans le monde, de réguler la
mondialisation, pour la mettre au service des peuples. Je
souhaite une conférence de refondation de l’Europe pour
recentrer l’Europe sur ses missions premières – sécurité,
investissement, croissance – sans empiéter sur ce qui relève
des États.
Une République forte, c’est une République aussi généreuse avec ceux qui la respectent qu’impitoyable envers ceux
qui l’attaquent, impitoyable face à la menace terroriste, à la radicalisation, à la délinquance, aux violences. Nous continuerons
de donner à nos policiers, à nos gendarmes, à notre justice, à
nos armées, les moyens humains et matériels de protéger nos
concitoyens.
Une République forte, c’est promouvoir une renaissance
démocratique, rénover nos institutions, impliquer davantage
nos concitoyens dans la fabrique de la loi. C’est permettre à nos
jeunes, femmes et hommes, de se sentir appartenir pleinement
à notre Nation en créant un service civique obligatoire. C’est
réaffirmer notre attachement à la laïcité, agir concrètement
pour l’égalité entre les femmes et les hommes, refuser toutes
les discriminations. C’est une Nation éducative où l’école, la
formation, la culture jouent pleinement leur rôle, où chaque
enfant de la République a les mêmes chances de construire sa vie.
Cette République forte, celle qui tient ses promesses, c’est
le chemin vers une France plus juste. Une France qui crée
plus d’emplois, en soutenant nos entrepreneurs, nos PME et
TPE, en inventant l’industrie de demain, avec un État stratège
qui soutient l’innovation, les secteurs d’avenir, le numérique,
la transition énergétique. Une France qui défend une société
du travail, en redonnant du pouvoir d’achat aux ouvriers, aux
salariés, aux familles modestes, en renforçant le dialogue
social dans nos entreprises.
Une France juste, c’est aussi une bienveillance, une attention
à nos concitoyens les plus en difficulté, un meilleur accompagnement des ruptures professionnelles. C’est le sens du revenu
décent, du renforcement de notre modèle social et de santé, du
déploiement des services publics dans tous les territoires.
Ensemble, je veux que nous partagions cette belle ambition
de redonner à la France et à chaque Français la capacité de
prendre pleinement son destin en main.
3
© Parti Radical de Gauche
SYLVIA PINEL
De l’audace pour la gauche,
de l’audace pour la France !
C
qui permet les croyances ou non-croyance individuelles
mais privilégie le citoyen. Cette liberté qui assure l’égalité
pour tous et toutes, qui combat les exclusions. La laïcité
que je défends n’est pas tolérante contre les intolérances
qui privent les femmes de la liberté de leur vie comme de
leur corps, qui restreignent la liberté de conscience. La
laïcité que je défends c’est aussi celle qui nous permet
d’envisager de nouveaux droits, ceux d’une société qui se
fait confiance. PMA sans conditions pour toutes les femmes,
droit de mourir dans la dignité sont deux engagements que
je porte en ce sens.
omme en 2011, les radicaux de gauche participent aux
primaires citoyennes. Volonté de rassemblement et
d’ouverture fondent cette décision. Je fais de ma candidature le gage d’un débat qui s’adresse d’abord aux Français,
qui répond aux interrogations d’un pays en quête de sens et
d’avenir.
Mon projet, c’est celui des radicaux de gauche, celui d’une
audace pour la France.
L’audace économique et sociale. Celle d’affirmer qu’il n’y
pas de redistribution des richesses, pas de solidarité sans
création de richesse. Celle qui voit dans l’entreprise un
collectif qui tire notre pays vers la croissance. J’assume un
libéralisme de gauche, celui de la liberté des échanges, des
savoirs, celui de la valeur ajoutée du travail. Je combats les
excès du capitalisme financier sans âme, sans direction. Je
crois en l’entrepreneuriat, aux TPE, à l’artisanat. Je propose
une fiscalité incitative sur les sociétés, des allègements de
charges et pour les salariés un contrat d’emploi durable qui
les associera mieux à la direction et aux résultats de leur
entreprise.
L’audace de croire en l’Europe. Notre sécurité face aux
menaces terroristes, aux guerres, notre capacité à peser dans
la mondialisation passent par une Europe forte, politique et
démocratique. Ce projet c’est celui d’un cœur fédéral pour
l’Europe. C’est celui d’un Président européen élu par les
citoyens, de convergences fiscales et sociales, de frontières
économiques claires, d’un droit d’asile unifié. C’est celui d’une
France moteur politique de l’Union européenne.
Les 22 et 29 janvier, la gauche enverra à la France le message
d’un pays de progrès, déterminé et combattif. Ce sera un
message d’espoir. Un espoir que j’entends porter pour le
partager avec chacun.
L’audace républicaine. Celle de la laïcité comme fondement
du vivre ensemble. Cette neutralité absolue et bienveillante
© Mathieu Delmestre
VINCENT PEILLON
J
Chers compatriotes,
Nos politiques économiques devront permettre à chacune et
chacun d’accéder à un emploi de qualité et de vivre de son
travail. Je m’engage à réformer la fiscalité pour la rendre
plus juste et favoriser le pouvoir d’achat, avec notamment un
« bouclier fiscal » pour les plus modestes.
e vous adresse, à vous ainsi qu’à ceux que vous aimez,
mes vœux de santé et de réussite pour 2017. Pour ma
part, j’ai pris la décision de m’engager dans un défi ambitieux : redonner à la Gauche une fierté, un espoir, et gagner
en mai prochain. Je refuse la fatalité qui consisterait à croire
que nous devrons livrer les clés du pays à la droite et à l’extrême-droite. Je suis candidat à l’élection présidentielle car
je suis convaincu que seule la Gauche peut porter un projet
cohérent, juste et fidèle à nos valeurs de justice et de liberté.
L’avenir de la France passe aussi par une Europe forte. Je
propose de construire ensemble un new deal européen avec
un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros pour la
transition énergétique, le numérique, la recherche, l’innovation, la formation et la jeunesse. Je veux une Europe qui
s’impose dans la concurrence internationale, nous protège
face au terrorisme et soit à la hauteur pour répondre à la
crise migratoire.
Devant les incertitudes d’un monde à nouveau instable, la
France doit assurer son unité, être fidèle au meilleur de son
histoire et trouver les ressources pour être à la hauteur de
son idéal.
La sécurité des Français sera ma priorité. Je poursuivrai une
lutte déterminée contre le terrorisme et je mobiliserai tous
les moyens, dans le cadre de l’état de droit, pour nous protéger.
La société se transforme, je veux créer de nouvelles protections et libertés. Je veux que nous regardions devant, que
nous aimions la France, sa jeunesse. Notre pays doit faire
porter ses effort sur l’éducation, où nous devons poursuivre la
refonte de l’école, l’enseignement supérieur et la recherche
qui doit voir ses moyens renforcés et la transition écologique
où il est urgent d’agir, en supprimant par exemple le diesel
à horizon 2025. La France doit être exemplaire en la matière.
Le 3 janvier dernier, j’ai exposé des priorités claires pour
la France : une autre manière de gouverner, proche des citoyens et de leurs réalités. Je veux que nous soyons fermes
et clairs sur nos valeurs. Je serai le garant de ces valeurs qui
fondent une République de tous les citoyens, sans exclusion.
4
© D.R.
François de Rugy
A
Madame, Monsieur,
de défendable dans le bilan de François Hollande. J’assume
avec force la réussite de la COP21, la loi de transition
énergétique, la loi sur la biodiversité, le sauvetage financier
de la sécurité sociale réalisé sans austérité, le mariage pour
tous, les nouveaux droits des salariés au travers du compte
pénibilité, le départ à la retraite dès 60 ans pour celles et
ceux qui avaient commencé leur vie professionnelle tôt, le
compte individuel de formation.
u-delà des militants du Parti socialiste, c’est à
l’ensemble des femmes et des hommes de progrès
que je souhaite m’adresser. À celles et ceux qui auront
à cœur, en participant à la primaire du rassemblement, de
désigner un candidat capable de se hisser au deuxième tour
de l’élection présidentielle.
Mais ne passons pas sous silence l’absence d’audace qui a
caractérisé trop de décisions, ou plutôt de demi-décisions,
l’insatisfaction de réformes sociétales menées à moitié, de
choix économiques contradictoires, de choix repoussés à
plus tard quand il fallait trancher.
Cela ne sera pas facile : le délitement progressif de notre
majorité de 2012, les stratégies individuelles, mais aussi
parfois des aveuglements partisans risquent de mener à une
auto-élimination de la gauche, et à un duel entre Marine Le Pen,
candidate d’une régression historique et François Fillon,
candidat conservateur voire réactionnaire.
De tout cela, nous devons tirer les leçons, pour fixer un cap.
Face à ce risque, il nous faut tout à la fois rassembler et
profondément rénover.
Je vous propose le cap d’une social-écologie constructive,
un projet fort de 66 propositions claires, réalistes et
innovantes, que vous pouvez retrouver sur mon site internet
de campagne.
Rassembler, c’est mobiliser les citoyens en sortant des
querelles internes aux partis : la primaire n’est pas un
congrès à ciel ouvert.
Je ne vous demande pas de devenir écologistes, pas plus
que je ne deviens socialiste. Je vous appelle simplement à
comparer les projets, et à vous exprimer comme le feront les
Français lors de l’élection présidentielle : librement. Votre
vote façonnera le projet présidentiel de la gauche.
Et rénover, c’est être capable de dire les réussites et les
insuffisances d’un quinquennat auquel chacun des candidats
à la primaire a pris part. Refusons l’excès et la caricature que
pratiquent ceux qui prétendent aujourd’hui qu’il n’y a rien
Arnaud Montebourg
Faire vivre l’alternative
© Léa Crespi
Mes cher-e-s camarades,
contre le chômage de masse. Mon programme de redécollage
de l’économie française veut libérer les Français de l’austérité
aveugle, abroger la loi travail et lancer un grand plan de
relance de 30 milliards d’euro d’investissements productifs
pour soutenir la croissance. Il s’agira d’améliorer le pouvoir
d’achat par une baisse de la CSG pour les classes moyennes
et populaires, et d’encadrer véritablement les salaires des
patrons à travers un système de proportionnalité avec les
rémunérations des salariés.
Ce redécollage se fera également grâce à une politique
ambitieuse de Made in France que je souhaite ériger en grande
cause nationale. Elle passe par un soutien à nos entreprises
locales en leur réservant 80 % de la commande publique et en
privilégiant l’économie des circuits courts.
L’Europe enfin est mon autre cheval de bataille. Je suis un
Européen critique. Critique contre son déficit démocratique, ses
politiques d’austérité et l’absence de véritable projet européen
digne de ce nom. Je souhaite ainsi demander un mandat clair
aux Français pour renégocier un nouveau Traité européen et,
si besoin, pratiquer une politique de la chaise vide grâce à
une minorité de blocage. Un euro démocratique est devenu
indispensable et commande d’instaurer un gouvernement
économique de la zone euro sous le contrôle du Parlement.
Dans le même sens, la directive sur les travailleurs détachés
devra être supprimée.
Toutes ces propositions, et bien d’autres, sont le fruit
d’une conviction : nous avons encore les moyens de peser
et d’imaginer ensemble un avenir meilleur pour notre pays.
Venez voter à la Primaire et donnons-nous ensemble la force
de rassembler les gauches. Et là sera possible notre victoire
en mai 2017.
L’
année 2017 qui commence
sera une année d’échéances
électorales importantes pour
notre pays. Vous le savez, j’ai souhaité contribuer et m’engager
au sein du Parti socialiste pour faire entendre ma voix et
mes propositions. Ma candidature aux Primaires citoyennes
des 22 et 29 janvier prochains est ainsi une candidature de
rassemblement de toutes les gauches. Face au candidat d’une
droite ultra-libérale et à son discours de casse sociale, je suis
convaincu que la France n’a pas besoin d’un énième candidat
social-libéral. Nous avons besoin d’un projet volontariste ancré
dans le quotidien des Français, au cœur de ce qui nous anime
collectivement : les valeurs de la République, le progrès social,
le travail, l’entreprise, la préservation de notre modèle social,
l’écologie et la protection contre une mondialisation de plus en
plus inégalitaire.
Ce Projet France, nous l’avons construit ensemble depuis
plusieurs mois au travers d’une plateforme participative
qui a réuni des milliers d’artisans-contributeurs et plus de
200 000 votants. Résolument moderne et tourné vers l’avenir,
il s’inscrit dans la volonté d’associer en amont et de manière
horizontale les citoyens à la définition d’un projet politique. Il
est fondé sur une aspiration profonde au renouvellement d’un
système que je crois à bout de souffle et discrédité. C’est le
sens de cette campagne que je mène avant tout dans la France
des oubliés et des délaissés, les premiers perdants d’une
mondialisation en manque de régulation.
Premier enjeu et mère de toutes les batailles, j’ai mis
au cœur de mes priorités la question économique et la lutte
5
Benoît Hamon
© D.R.
Le Revenu universel,
la protection sociale du 21e siècle
Il faut rappeler avec fermeté que la protection sociale n’est pas seulement l’octroi de secours en
faveur des plus démunis pour leur éviter une déchéance totale. Au sens le plus fort du mot, elle est pour
tous la condition de base pour qu’ils puissent continuer
d’appartenir à « une société de semblables » ». Ces mots
du sociologue Robert Castel nous les faisons nôtres. Ils
viennent rappeler l’objectif de la gauche que nous revendiquons : la protection de chacun et l’égalité pour tous. La
création de la Sécurité sociale marqua une immense avancée, une profonde révolution, celle d’un État protecteur qui
ne se résout pas à l’inaction devant la pauvreté, les inégalités, l’injustice.
revenu universel d’existence. Il consiste à verser à chaque
Français un revenu de 750 euros mensuel de manière
inconditionnelle. Ce revenu, c’est la protection qu’attendent
les Français. C’est la protection de tous par tous.
Ce revenu libérerait nos concitoyens de la peur de l’avenir et
de ses aléas financiers. Ainsi protégé du risque d’exclusion,
chacun pourra en conscience choisir de renoncer à tout ou
partie de son salaire pour allonger la durée de ses études,
reprendre une formation, s’engager bénévolement, créer sa
propre activité, ou tout simplement bénéficier de davantage
de temps pour s’investir dans sa vie personnelle et familiale.
Cette évolution se fera en plusieurs étapes. La première
concernera les jeunes et les précaires qui bénéficieront d’un
versement automatique du montant du RSA augmenté de
10 % à tous les jeunes de 18 à 25 ans ainsi qu’à tous les
ayants droits.
Face aux défis que nous connaissons que sont le chômage
de masse, la robotisation et la numérisation, la crise du
salariat, l’accroissement de la souffrance au travail et de
la perte de sens, cette protection paraît insuffisante à offrir
à tous les moyens de son émancipation. La gauche ne peut
accepter que beaucoup ne soient plus protégés et que ceux
qui le demeurent en soient stigmatisés. C’est donc à nous
qu’il revient de construire la protection sociale de demain.
Il s’agira d’une transformation complète de notre protection
dont l’une des révolutions sera la mise en place d’un
Le système néolibéral a produit à la fois la précarité et le
populisme. Qu’on le sache : une alternative est possible.
Celle d’une société moins inégalitaire, protectrice et
fraternelle. Et j’en suis convaincu : le revenu universel
d’existence est l’un des fondements de cette société.
Jean-Luc Bennahmias
© D.R.
Un nouveau modèle
de développement
D
emain ne sera pas comme hier, demain ne sera pas
même comme aujourd’hui.
Dès demain les voitures rouleront sans conducteur. Dès
demain les usines auront des robots pour remplacer le travail
humain. Dès demain des imprimantes 3D fabriqueront à
façon, depuis les objets de la vie courante jusqu’aux prothèses
médicales. Dès demain les sciences et les technologies
changeront massivement le visage de notre quotidien.
Ce sera le moment d’un choix de société : utiliser ce progrès
scientifique et technique pour enrichir toujours plus ceux qui
dominent le monde, ou partager ce progrès.
L’extrême droite prétend faire tourner la roue de l’Histoire à
l’envers, et comme c’est impossible, elle plongerait la société
dans le chaos et la violence, en désignant quelques boucsémissaires qui seraient tenus pour responsables de toutes les
difficultés.
Toujours plus de chômage, encore plus de précarité, encore
plus de chacun pour soi, sous prétexte d’auto-entreprise imposée, le retour au salaire à la pièce, baptisé « Ubérisation », voilà
le programme de la droite qui croit l’heure de son retour venue.
Une autre voie est souhaitable, une autre voie est possible.
Ma candidature est ici pour l’incarner.
Le Revenu minimum peut assurer à chacun de nos
concitoyens de ne jamais tomber sous le seuil de pauvreté et
de disposer de moyens de construire sa vie.
La Sécurité sociale professionnelle peut effacer le spectre
de la peur du chômage et de la précarité, en garantissant
une carrière fluide tout au long de la vie.
Un nouveau modèle de développement permettra ces
avancées, basé sur les énergies renouvelables, l’économie
circulaire, une agriculture saine mettant en valeur les
territoires, l’utilisation optimale de toutes les richesses
de la planète, en sauvegardant sa biodiversité animale et
végétale.
Une politique économique rigoureuse pour tout ce qui est
de l’apurement des dettes du passé, sera combinée avec
une politique généreuse et ambitieuse, pour tout ce qui est
de la préparation de l’avenir.
Pour une telle politique, pour une telle ambition, il faut
une majorité très large, la proportionnelle en est une des
conditions.
Comme en 1945, plus qu’en 1945, les décisions qui sont
devant nous ont une portée immense et demandent de
retrouver la capacité de faire dialoguer les Français pour
former un arc démocratique et progressiste qui aille très
au-delà de l’actuelle majorité, vers la droite, comme vers
la gauche. Ce qu’avait su faire le Conseil national de la
Résistance.
La France peut-être à la hauteur de ce défi.
Je vous propose, ensemble, de le relever.
6
DEVENEZ
démocrates
radicales
écologistes
socialistes
citoyennes
DEVENEZ VOLONTAIRE(S) POUR
LES PRIMAIRES CITOYENNES
REJOIGNEZ-NOUS !
POUR
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volontaire des Primaires citoyennes et participer aux campagnes des Primaires citoyennes
TENIR
un bureau de vote
plus d’infos sur
http://www.lesprimairescitoyennes.fr/devenir-volontaire/
7
démocrates
radicales
écologistes
socialistes
citoyennes
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paritaire : 1118P11223 • ISSN 127786772 • “ L’hebdo des socialistes ” est édité par Solfé Communications, tiré à 114 000 exemplaires