Face à face Proposition de séquence en 2
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Face à face Proposition de séquence en 2
Face à face Proposition de séquence en 2° générale et technologique « Regard sur l’autre et l’ailleurs » Ils s’interrogent sur la pratique du portrait photographique de Patrick Faigenbaum à la lumière de la citation de l’artiste : Éléments incitatifs : 1/ Le portrait de Karel Cerny dans l’exposition « Patrick Faigenbaum, Noir et blanc, 1973-2008. » 2/ Le portrait de Karel Cerny et le texte qui l’accompagne dans le livre Praha. 3/ L’extrait du texte d’Hervé Guibert, L’image fantôme, 1981, Éditions de Minuit. Proposition : Répartir la classe en deux groupes : . Le premier groupe réalise oralement une analyse plastique de la photographie exposée et doit rédiger un court texte résumant de façon imaginaire la biographie du personnage photographié. . Le deuxième groupe, en possession des premières lignes de la lettre de Karel Cerny doit retrouver la photographie représentant l’auteur de la lettre, puis rédiger un court texte expliquant la « cohérence » de la photographie choisie par rapport au texte initial. . Les deux groupes réunis découvrent le livre Praha et échanges sur leurs expériences respectives. Puis découvrent l’ensemble de l’exposition à partir des propositions de travail du dossier enseignant, paragraphe : le portrait de groupe/le portrait individuel/le portrait de ville... Un autoportrait ? « J’ai de plus en plus peur de photographier une personne car je suis confronté à l’angoisse de vider cette personne de la charge qu’elle peut contenir. Je ne peux plus appréhender le sujet à photographier que dans un rapport spatial qui se doit d’être le plus juste possible. Quand j’ai réalisé les portraits de l’aristocratie italienne, il y avait un écart important entre ces personnes et moi-même. Contrairement à ces individus qui étaient loin de moi, Karel Cerny aurait pu faire partie de ma famille ; je suis allé à Prague pour rencontrer des hommes comme lui. Mais, on ne peut pas photographier tout le monde de cette manière. Avez-vous remarqué comme la lumière émane de lui ? Il a la lumière dans ses mains. L’homme est là, il ne fait rien et me regarde ; il n’y a pas d’idées. Pourtant, c’est l’idée de sa simple présence qui m’a fasciné. » Propos recueillis par Guillaume Le Gall, Patrick Faigenbaum, Bulletin de la SFP, 7e série-n°6, octobre 1999, p. 2 (extrait). Et répondent aux questions suivantes : . . Pourquoi cette lettre dans ce livre sans texte ? Quel statut littéraire, plastique pour cette lettre dans le livre Praha ? . Quelles différences « sensibles » entre le tirage exposé et la photographie imprimée ? . Avec le portrait photographique, que se passe-t-il entre le photographe et la personne photographiée, quels sont les attentes de chacun ? De retour en classe, les élèves peuvent travailler sur l’extrait du texte d’Hervé Hervé Guibert, L’image fantôme, et réfléchir à ce que Jean-Marie Schaeffer appelle « la négociation de deux désirs ». Proposition de Denis Tessier, responsable du service éducatif du Point du Jour, centre d’art/éditeur Extrait de Praha,1998, Westfälischer Kunstverein, Münster. Extrait de L’image fantôme, Hervé Guibert, 1981 Éditions de Minuit « Je la pris en photo : elle était à ce moment-là au summum de sa beauté, le visage totalement détendu et lisse, elle ne parlait pas, je tournais autour d’elle, elle avait sur les lèvres un sourire imperceptible, indéfinissable, de paix, de bonheur, comme si la lumièrela baignait, comme si ce tourbillon lent autour d’elle, à distance était la plus douce des caresses. Je pense qu’à ce moment elle jouissait de cette image d’ellemême que moi son fils je lui permettais d’obtenir, et que je capturais à l’insu de mon père. En fait, c’est ça : l’image d’une femme qui jouit, qu’elle ne pouvait jamais avoir, censurée par son mari, une image interdite, et le plaisir d’elle à moi était d’autant plus fort que l’interdit volait en éclats. Ce fut un instant suspendu, un instant sans inquiétude, rassérénant. Pour quelques photos, je lui avais mis un grand chapeau de paille retourné, qui était pour moi le chapeau de l’adolescent de Mort à Venise, et que je portais parfois : de surcroît, peut-être, je projetais ma propre image sur celle de ma mère, et l’image de mon désir, l’adolescent, n’était-ce pas aussi une confidence que je lui faisais endosser ? La séance était finie. Mon père revint. Ma mère remit une robe, refit aussitôt sa coiffure en mettant des rouleaux à ses cheveux et en passant sous le casque-séchoir. Elle redevint la femme de son mari, la femme de quarante-cinq ans, alors que la photo, momentanément, comme par magie avait suspendu l’âge, n’en avait fait qu’une idée sociale et absurde. Ma mère à ce moment-là avait été belle, plus belle qu’elle ne l’avait jamais été à aucun moment de sa jeunesse, c’est ce que je voulais croire. Je ne la reconnus plus, je voulus l’oublier, ne plus la voir, me fixer à jamais sur cette image qu’on allait extraire du bain révélateur. Mon père venait de s’acheter cet appareil, un Rollei 35, et je m’en servais pour la première fois. Il s’était aussi acheté un matériel de développement qu’il avait installé dans la salle de bain. Nous décidâmes de tirer aussitôt le film, et le temps qu’il plongeait dans le bain correspondait à celui où ma mère enlevait la poudre de son visage, faisait sécher ses cheveux, réintégrait son image première. Cette image première était totalement, définitivement reconstituée lorsque nous voulûmes faire sortir l’image occasionnelle, l’image subversive, la photo. Mais elle n’existait pas : nous vîmes en transparence, contre la lumière bleutée de la salle de bain, le film entier non impressionné, blanc de part en part. Comme c’était mon père qui avait procédé au développement et que cette image qu’il devait faire sortir malgré lui était comme la dénégation de l’image qu’il avait mis vingt ans à forger, je pus croire un instant à une conjuration, à un détournement, à une erreur de manipulation, fût-elle inconsciente. Mais il fallait se rendre à l’évidence : je n’avais pas bien enclenché le film dans l’appareil (nous n’avions pas ? je ne m’en souviens plus), il s’était décroché de ces petites griffes noires qui le retenaient, qui le faisaient avancer, et j’avais photographié à vide. À blanc, l’instant essentiel, perdu, sacrifié. Le mouvement inverse à celui du réveil par rapport au cauchemar : la révélation du film étant comme le réveil après la séancerêve, qui à l’inverse ne s’effaçait pas tout à coup, mais devenait dans la réalité de l’absence d’impression séancecauchemar au lieu de séance-rêve. Pour ma mère comme pour moi, ce fut un instant d’accablement, de douleur, une sensation d’impuissance, de fatalité, de perte irrémédiable. Ce n’était pas un incendie qui avait brûlé toutes nos affaires personnelles, nos lettres intimes, nos photographies d’enfance... C’était presque cet incendie-là. Il ne fut même pas question de refaire la séance : elle était impossible. » Proposition de Denis Tessier, responsable du service éducatif du Point du Jour, centre d’art/éditeur Face à face Proposition de séquence en 3° arts plastiques « L’espace, l’oeuvre et le spectateur » Révélations Diane Arbus Éd. Jonathan Cape, 2003 Élément incitatif : Projection d’une vidéo sur Diane Arbus, extraite de Métropolis, Arte,13 novembre 2011 http://gallery.me.com/pixeldargent#100288 Incitation 1 : Diane Arbus Éd. Nathan, 1990 « Portrait de proche » En vous inspirant de l’œuvre de Diane Arbus, réalisez le portrait photographique d’un proche, prévoyez une mise en scène qui exprime le caractère, les goûts, les passions de la personne représentée. Contrainte : Votre photographie doit être la plus ressemblante possible. Un court texte expliquera vos choix de prise de vue. Incitation 2 : « Tel est pris, qui croyait prendre... » Réalisez un deuxième portrait de la même personne. Contrainte : D’une façon ou d’une autre, la présence du photographe (non physiquement présent dans l’image) sera évoquée. Analyse collective des photographies projetées : Cadrage, angle de prise de vue, décor, distance du photographe.... Cohérence du choix du décor et/ou de la mise en scéne avec les intentions du photographe. Analyse collective des photographies : Cadrage, angle de prise de vue, décor, distance du photographe... Comment est évoquée la présence du photographe ? : reflet, objet... Interrogez les travaux photographiques à partir des notions de théâtralité ou anti-théâtralité. Visite de l’exposition « Patrick Faigenbaum, Noir et blanc 1973-2008 » à partir des propositions de travail du dossier enseignant, paragraphe : la notion d’absorbement. « Qu’est-ce que l’anti-théâtralité ? II y a, selon Fried, théâtralité, lorsque gestes, actes ou comportements impliquent, de façon avouée ou non, la présence d’un spectateur. A l’inverse, antithéâtralité en peinture caractérise l’effort fait par les peintres pour représenter des gestes des actes ou des comportements sans spectateur (ou qui ne tiennent pas compte de sa présence) : « II faut qu’il [l’artiste] cherche un moyen de neutraliser, voire de nier la présence du spectateur pour que puisse s’établir la fiction qu’il n’y a, en face du tableau, personne » (p. 20). Extrait de la brochure à propos de l’exposition Répondez aux questions suivantes : . Cherchez dans l’exposition l’objet « secret » dont vous trouverez la photo ci-dessous. . Que peut révéler sa présence et sa position, dans cette photo ? . En quoi cet objet nous questionne sur la notion de théâtralité ou antithéâtralité dans le travail photographique de Patrick Faigenbaum ? Proposition de Denis Tessier, responsable du service éducatif du Point du Jour, centre d’art/éditeur