Le diagnostic AVAP
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Le diagnostic AVAP
1 bis SAINT FLORENTIN (Yonne) AIRE DE MISE EN VALEUR DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (A.V.A.P) Annexe du rapport de présentation DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL, PATRIMONIAL ET ENVIRONNEMENTAL 1ERE VERSION - MINUTE – DOCUMENT D’ETUDE – 18-12-2012, MISE A JOUR 18/01/2013 Bernard WAGON - Architecte urbaniste Carole BONNAIN – assistante d’étude 1 Motifs de l’établissement de l’AVAP Introduction Préambule – Contexte géographique de la commune de Saint-Florentin CHAPITRE 1 : DIAGNOSTIC DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN, PAYSAGER, HISTORIQUE, ET ARCHÉOLOGIQUE 1.4.3. Espaces publics remarquables et à aménager : 1.4.3.1. les espaces publics remarquables : place, jardin, parcs, voies, pont, rail, quais 1.4.3. 2 les espaces publics à aménager 1.4.4. Assurer les qualités des perspectives sur le bâti patrimonial - les perspectives majeures 1.1.. HISTOIRE – PRESENTATION enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 1.2. SERVITUDES ET DONNEES OBJECTIVES 1.5. LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL 1.2.1. Les Monuments historiques et abords – fiche Mérimée 1.2.2. Sites naturels et urbains 1.2.3. Archéologie 1.2.3.1. Sites archéologiques 1.2.3.2. Protéger les éléments visibles 1.2.3.3. Mise en valeur des vestiges 1.2.4. Zones inondables enjeux – objectifs – mesures – plan de synthèse Prise de position = éléments à prendre en compte 1.3. LE PATRIMOINE PAYSAGER 1.3.1. 1.3.1. 1.3.2. 1.3.3. 1.3.4. 1.3.5. Contexte paysager de l’Yonne Géomorphologie et structure du paysage - Entités paysagères Les évolutions historiques du paysage Assurer la qualité des perspectives sur le paysage - - les perspectives majeures Les entrées de ville Cadre de vie enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 1.5.1. Approche typologique de l’architecture sous l’angle historique et esthétique caractéristiques - valeurs fondamentales 1.5.2. Qualité architecturale des bâtiments : état du patrimoine et intérêt 1.5.3. Qualité architecturale des bâtiments : patrimoines architecturaux les plus remarquables - Approche par immeuble enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 1.6. LES ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES 1.6.1. Abords des monuments enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 1.7. CONCLUSION 1.7.1. Caractéristiques – identité – qualité 1.7.2. Valeurs et éléments à préserver 1.7.3 Enjeux d’une gestion qualitative du bâti et des espaces 1.4. LE PATRIMOINE URBAIN 1.4.1. Géomorphologie du territoire et évolution des occupations urbaines et rurales 1.4.1.1. l’histoire des implantations urbaines et des constructions / mode d’utilisation des espaces et des sols 1.4.1.2. l’évolution de la trame viaire 1.4.1.3. l'histoire et les logiques d'insertion dans le site 1.4.2. La morphologie urbaine – densité 1.4.2.1. Densité et morphologie urbaine du bâti participant à l’économie d’espace et d’énergie 1.4.2.2. Densité permettant de définir la qualité et le caractère du patrimoine bâti 1.4.2.3. Approche urbaine du PLU 2 CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL 2.1. GEOMORPHOLOGIE 1.1.1. la géologie 1.1.2. la topographie 1.1.3. le réseau hydrographique 2.2. LE MILIEU NATUREL – LA FLORE 2.1.1. Les espaces protégés et inventoriés 2.1.2. Le cadre écologique /occupation végétale 2.1.3. Evolution des occupations naturelles 2.3. LE CLIMAT 2.4. ANALYSE DE L’IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS, DES MODES CONSTRUCTIFS EXISTANTS ET DES MATERIAUX UTILISES, PRECISANT AU BESOIN L’EPOQUE DE CONSTRUCTION, PERMETTANT DE DETERMINER DES OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE 2.4.1. Analyse des typologies et modes d’implantations des constructions dans le but de déterminer des objectifs d’économie d’énergie 2.4.1.1. Généralité sur les bâtiments performants 2.4.1.2. Analyse du patrimoine bâti de Saint-Florentin 2.4.1.3. Atouts et inconvénients 2.4.2. Détermination des objectifs d’économie d’énergie 2.4.2.1. réglementation thermique 2005 2.4.2.2. réglementation thermique 2012 2.3.1. Données générales : Température, Pluviométrie, Régime des vents 2.2.2. Potentiel d’énergie solaire 2.2.3. Le potentiel éolien 2.4. ENJEUX ET OBJECTIFS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE 2.4.1. 2.4.2. 2.4.3. 2.4.4. Economie d’espaces Economie d’énergie Matériaux Savoir-faire 2.5. ANALYSE DES TISSUS BÂTIS ET DES ESPACES AU REGARD DE LEUR CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE A RECEVOIR DES INSTALLATIONS NECESSAIRES A L’EXPLOITATION DES ENERGIES RENOUVELABLES 2.5.1. Présentation des dispositifs, ouvrages et installations de production d’énergie renouvelable 2.5.1.1. la biomasse 2.5.1.2. le solaire 2.5.1.3. l’eolien 2.5.2. Evaluation de la capacité esthétique et paysagère des tissus bâtis et des espaces à recevoir des installations nécessaires a l’exploitation des énergies renouvelables 2.5.2.1. les fermes solaires 2.5.2.2. le grand éolien 2.5.2.3. les éoliennes de particuliers 2.5.2.4. les panneaux solaires photovoltaïques 2.5.2. 5. les panneaux solaires thermiques 2.5.2.5. l’énergie géothermique 2.5.2.6. l’énergie hydraulique 2.5.3. Atout et inconvénients 3 MOTIFS D’ETABLISSEMENT DE L’A.V.A.P. Par délibération du ………………………, La Municipalité a décidé de réviser la ZPPAUP et de mettre à l’étude une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (A.V.A.P.), en application de la loi ENE du 12 juillet 2010. La création de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine doit permettre d’assurer la pérennité des protections à envisager et de définir clairement les règles applicables à l’intérieur du périmètre AVAP. L’AVAP constituera une servitude d’utilité publique qui s’impose au PLU. Cette délibération du Conseil Municipal a également défini la composition de la commission consultative AVAP. Les réflexions menées en groupe de travail et validées par la Commission locale AVAP, ont permis de dégager des objectifs en matière de protection et de restauration du bâti, des espaces naturels et agricoles et de prise en compte des enjeux de développement durable (intégration des dispositifs de production d’énergie renouvelables et d’économie d’énergie. La révision du PLU permettra d’assurer la compatibilité des documents d’urbanisme. 4 INTRODUCTION Le caractère exceptionnel du patrimoine architectural, historique, urbain de la ville de la SaintFlorentin résulte essentiellement de ses monuments majeurs et notamment la collégiale, le prieuré et de l’ensemble urbain cohérent qui s’est inscrit en partie sur la colline dominant le confluent de l’Armance et de l’Armançon et desservi par le canal de Bourgogne. L’AVAP a pour objectif essentiel de protéger l'ensemble urbain qui s’est développé de manière cohérente après la fondation de l’abbaye. Il regroupe les édifices « phares » de la ville intra muros mais aussi les éléments bâtis des quartiers de la vieille ville, certains faubourgs d’extension de la « cité ». Ces éléments bâtis sont intéressants autant pour leur valeur architecturale qu’historique. Ils participent à la « lecture » urbaine de la vieille ville à travers l’histoire et contribuent à l’identité de la Saint-Florentin. Le patrimoine concerne également l’aspect paysager et comprend des espaces ouverts qui valorisent l’ensemble urbain (perspectives, écrin de verdure autour de la vieille ville…). Actuellement, seul l’église de Saint Florentin est protégé au titre des monuments historiques au sein de la ville intra-muros. L’ensemble constitué à Avrolles par le clocher de l’église et le bouquet d’arbres qui sépare le clocher de l’édifice est en site inscrit. L’AVAP est un outil de choix pour assurer une protection cohérente et évolutive du patrimoine de Saint-Florentin. Le périmètre de l’AVAP est délimité en fonction de l’histoire de la ville, de la morphologie urbaine et de tout élément paysager qui contribue à pérenniser la lecture du site. Il prend en compte tous les types de bâtis intéressants présents dans la ville ainsi que le patrimoine naturel lié au site urbain. Les ensembles urbains isolés de la ville ancienne d’Avrolles et des hameaux présentant un grand caractère architectural ont aussi été intégrés dans le périmètre. Ainsi, la rigueur géométrique du cercle de 500 mètres des monuments historiques et le site inscrit disparaissent au profit d’une approche historique, architecturale et paysagère du site. Les documents réglementaires de l’AVAP. (plans graphiques et règlement) et le rapport de présentation sont le support d’une mise en valeur claire et volontaire de tout le patrimoine. Les dispositions que l’on y inclut permettent d’adapter les projets aux caractères de l’architecture et du paysage. 5 PREAMBULE Contexte géographique de la commune de Saint-Florentin Source : Atlas des paysages de l’Yonne Source : carte IGN Au nord du département icaunais, accrochée au flanc d’un coteau, blottie entre les forêts d’Othe et de Pontigny, Saint-Florentin apparaît dans un écrin de verdure, bordée par des rivières Armançon et Armance et le canal de Bourgogne. Saint-florentin est située dans un système de plaine d’altitude assez faible, entre deux plateaux : les Plateaux de la Champagne sénonaise et du Pays d’Orthe et les plateaux de Bourgogne. Le système de plaine et de colline de la Champagne humide offre un paysage remarquable entre grande cultures agricoles et espace de prairie sur les collines. Le paysage de plaine se distingue par la présence d’horizons qui les dominent sur leurs limites (cuestas) où en leur sein même (buttes et collines). La commune de Saint-Florentin s’étend sur une superficie de 2 860 hectares et s’étend du nord au sud sur environ 4,3 km, et d’est en ouest sur environ 11,5 km. La commune d’Avrolles a fusionné avec la ville de Saint-Florentin en 1971. Le bourg avrollais est situé à l’écart du reste de la ville. La ville s’est implantée sur le parcours de l’Armance et de l’Armançon. La présence de l’eau est très forte et à influé le développement urbain de la commune. 6 Chapitre 1 LE DIAGNOSTIC DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL URBAIN PAYSAGER HISTORIQUE ARCHEOLOGIQUE 7 1.1. HISTOIRE - PRESENTATION 8 1.1.1. HISTOIRE - PRESENTATION Source : Félix PIGEORY : Histoire de la ville de Saint-Florentin, Collection dirigée par M. G. MICBERTH –Monographies des villes et villages de France – Paris-1992 DES ORIGINES DRUIDIQUES La période antique Saint-Florentin a des origines très anciennes, aucun document ne peut dire à quel siècle et sous quel règne elle fut bâtie. Il est certain que la région fut habitée dès la préhistoire comme en témoigne les outils et les pierres taillées ou polies trouvé dans le sol. La vaste forêt de l’Othe utilisée par les druides recèle encore des menhirs et dolmens visibles dans les carrières défrichées. Avrolles est encore dominée par son oppidum, fortification-refuge celtique dont subsiste les traces d’un important rempart. Les gaulois avaient édifié un temple très important dédié à la divinité Flore à l’emplacement de la ville actuelle. . La ville serait née à l’époque romaine, place stratégique située au carrefour des voies Sens-Alisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic qui reliait Lyon et Boulogne –sur-Mer. Jules César s’étant rendu maître de la place, la fortifia et la ville fut appelée de Flore ou Castrum Florentinum puis, plus tard, Château SaintFlorentin. La présence romaine est attestée par la découverte de nombreux vestiges (monnaies, armes, tombeaux, routes, points, puits, etc.). Elle subsiste encore par le nom d’un quartier de la ville : la Trecey, transformation au fil des siècles de "Atrium Caesaris", l’âtre ou le foyer de César. Temple de Flore (Templum florae), devenu Castrum florentinum, puis Château-Florentin, le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque Godelime, comtesse de Chartres et Lémisse, comtesse du Perche, les soeurs du comte de l'époque, rapportèrent en 833, au retour d'un pèlerinage, les reliques de Saint Florentin, noble chevalier champenois, saint martyrisé par les Vandales du chef Crocus en 406. Une abbaye destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin fut édifiée au IXème siècle au lieu dit Le Prieuré. Actuellement, son emplacement est une promenade publique d’où l’on peut jouir d’un point de vue superbe sur l’église et les toits de la ville basse. Ville forteresse Sceaux de ville et des seigneurs locaux de l’invasion Normande Elle fut un point défensif convoité au cours des siècles et connut de nombreux combats sous ses murs après la période de prospérité romaine. Cette petite cité souvent assiégé par les Burgondes pendant le 4ème siècle, fut prise par Clovis en 511 puis retomba au pouvoir des bourguignons qui bâtirent sous ses murs une forteresse. Musée en Florentinois En 587, la reine Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d’Espagne, s’y réfugia et donna son nom à ce lieu. La cité fut rasée par Pépin le Bref en 752. La ville fut de nouveau assiégée par les normands en 866. Les drakkars normands abandonnant le siège de Paris, remontaient la Seine puis l’Yonne et ses affluents dont l’Armançon, pour piller la Bourgogne. Le duc Richard, comte d’Auxerre soutint la ville et battit les envahisseurs à Champlost. En 1060, la Maladrerie, asile de lépreux, est fondée. 9 Le Moyen Age Renaissance après la tourmente La ville de Saint-Florentin resta par la suite sous la domination des comtes de Champagne jusqu’en 1281 avant d’être rattaché au domaine royal. Le hameau de Montléu (1296) était le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Moutier - la - Celle près de Troyes. Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de se reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle. La Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis XII, et devient le centre d’une importante élection. Les marchands connaissent une certaine prospérité. A cette même époque, on restaure les remparts et les trois portes (de Dilo au nord, de Saint-Martin à l’est, de SaintFlorentin à l’ouest), une fontaine monumentale est construite et l’église est reconstruite, celle que nous voyons aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera inachevée malgré un siècle de travaux. Les sculpteurs y placeront des œuvres remarquables et les maîtres verriers un ensemble exceptionnel de 24 verrières hautes en couleurs et d’un dessin admirable. Au Moyen Age les invasions se poursuivent avec les Anglais (pendant la guerre de Cent Ans en 1356). Pendant la guerre de Cent Ans la ville fut disputée de par sa position charnière par les Français et les AngloBourguignons. A cette époque les fossés sont récurés, les fortifications sont colmatées, les bâtiments situés en dehors de l’enceinte sont rasés dont les trois prieurés et une partie de leurs faubourgs. Un seul prieuré sera reconstruit après la guerre sur la butte ou subsiste encore des vestiges aujourd’hui. Les invasions se poursuivirent à nouveau notamment par les Bourguignons qui la détruisirent complètement en 1359 et l'annexèrent en 1420, par les Huguenots au cours des guerres de religion en 1562, et encore pendant la guerre de Trente Ans par un lieutenant de l'Empereur d'Allemagne, etc. Bassinet Musée en Florentinois A son retour de Chinon pour Reims Jeanne d’Arc ne passa pas par le Tonnerrois (comme à l’aller), mais après Auxerre, obliqua vers Brienon et SaintFlorentin, puis Troyes. La ville de Saint-Florentin ouvrit donc ses portes et fit un accueil favorable au roi et à Jeanne le 4 juillet 1429. En liaison avec ce thème, un bassinet dit à bec de passereau, est exposé au musée municipal. Histoire de Saint Florentin – Félix Pigeory Au XVIIIème siècle, Saint-Florentin étouffe derrière ses remparts, la ville se répand dans la plaine. De la porte Dilo, au nord, naquit le faubourg du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à l’est était considérable et rejoignait le hameau de Montléhu. La porte de la Poterne débouchait sur le faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies. Ces anciennes portes furent démolies vers le milieu du XVIIIème siècle et actuellement, une seule des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste. A la guerre contre les étrangers s’ajouta la guerre civile qui fut marquée par le passage des Grandes Compagnies. La ville fut ruinée par cette longue période de guerre et son église fut détruite. 10 SAINT-FLORENTIN L’HISTOIRE ET LES DECHIREMENTS DE Les guerres de religion marquèrent à nouveau le pays pendant une trentaine d’année. Saint-Florentin servit de refuge aux catholiques mais finit par céder et se soumit à Henri IV. La Fronde fut également un épisode néfaste pour Saint-Florentin qui resta fidèle au roi. Ville modeste par le nombre de ses habitants (au XVIIème siècle, la cité comptait un peu plus de 2 000 habitants), elle jouait un rôle de gîte étape pour les troupes en marche et de garnison durant l’hiver et les périodes de paix. Carte de Cassini (début des levées 1760 – fin des levées 1789) La carte de Cassini mentionne la « ville » avec le symbole des remparts. La ferme Duchy fortifiée est également représentée avec le symbole des remparts 11 Histoire de Saint Florentin – Félix Pigeory Cette gravure mentionne les murailles de la ville avec les tours et la porte d’entrée de ville. A gauche, le prieuré est dessiné avec sa chapelle. La porte de Saint Florentin à gauche et la porte de la poterne sont indiquées 12 Pendant la Révolution, Saint-Florentin fut un des lieux les plus dynamiques de la Théophilantropie, une religion qui succéda au culte de la Raison et de l'Etre Suprême entre 1798 et 1801. Pendant la Convention, les républicains anti-cléricaux débaptisèrent Saint-Florentin et l'appelèrent Mont-Armance (du 8 germinal an II -28 mars 1794- jusqu'au 6 ventôse an III -24 février 1795-). Après les troubles révolutionnaires et les faiblesses du Directoire, au moment où Bonaparte, Premier Consul, prend en charge le pays épuisé, livré à l’anarchie, Saint-Florentin est une ville déchue. Elle a perdu le rang qu’elle avait autrefois. Au XVIIIe siècle, siège d’un bailliage seigneurial, d’une élection étendue et d’un grenier à sel situé rue Basse du Rempart ; puis sous la Révolution, chef d’un district qui comprenait 9 cantons et 57 communes, Saint-Florentin en 1800 se retrouve dépouillée de son prestige et chef lieu du plus petit canton de l’Yonne. L’histoire de Saint-Florentin se confond désormais avec celle de la France. La ville du XIXe siècle, réfractaire à l’industrie naissante se contente du travail de ses champs, de ses vignes, de ses riches prairies et de l’activité de ses tanneurs, cordiers, sabotiers, maréchaux-ferrants, bourreliers etc. vivant au rythme de ses marchés et de ses foires renommées. Sa population est très amoindrie : de 2500 habitants environ sous l’ancien régime, elle tombe à 1749 habitants en 1806 puis 1586 en 1817 après les tragiques années de la fin de l’Empire. C’est une ville appauvrie financièrement et son budget est dérisoire. Les murailles s’effondrent et comblent les fossés. Au nord cependant, on maintient les fossés guetta, car les eaux sont d’un service journalier pour les habitants et d’une grande ressource en cas d’incendie (1804). Le 31 janvier 1814, la ville subit la première réquisition ennemie et le 8 février les cosaques bivouaquent sur la place au pied de la Tour des cloches. Ils réclament de la nourriture. Succède le prince du Lichtenstein avec sa division autrichienne qui envahit la ville. Le passage des troupes se poursuit jusqu’en fin avril 1814. Ces années sont pour les Florentinois des années de malheur par défaut de récolte et par les dépenses occasionnées par les troupes et les pillages qui ont eu lieu. La plupart des Florentinois enfouissent leurs vins, leurs comestibles et se disposent même à abandonner leur maison. Fin du XIXe siècle, la ville s’ouvrit à l’industrie, de petites entreprises s’installent au lieu dit « Les Galettes » et plus récemment à côté de la gare. Saint-Florentin a connu une forte évolution à partir du XIXe siècle. L’implantation d’un réseau de voies routières, ferrées et fluvial fait de la ville un carrefour essentiel. La création du canal de Bourgogne (le premier coup de pioche pour la construction du canal fut donné le 18 avril 1783 par le Comte de Clermont-Montoison, seigneur de Chagny), ainsi que le développement du chemin de fer, attirent de nombreuses entreprises industrielles dans des domaines variés : transformation du bois, maroquinerie, emballage, métallurgie, travaux publics, transports… Le maréchal Pétain y a rencontré, à la gare, le maréchal Goering le 1er décembre 1941. D’une population stagnante jusqu’en 1945 (2500 habitants), SaintFlorentin compte environ 7 000 habitants dans les années 70. Une ville nouvelle de pavillons et de grands ensembles se développe à l’ouest de la ville en direction d’Avrolles. En 1971 s’opère la fusion entre Avrolles et Saint-Florentin. Sous l’Empire ou 6 mois de souffrance pour la ville Après la retraite de Russie (1812) et l’échec en Allemagne (1813), la pénible campagne de France de février à mars 1814 devait aboutir à l’abdication de Napoléon le 6 avril 1814. Saint-Florentin assurait depuis longtemps le passage fréquent de troupes et d’officiers qu’il fallait nourrir et loger. Mais dès 1813, avec le rapprochement des combats, s’ajoutent des passages plus nombreux de prisonniers de guerre. 13 AVROLLES Les origines A l’origine, Avrolles se prénommait Eburobriga (IIIème siècle, table de Peutinger). Trois origines étymologiques données par quatre historiens différents sont proposées : Selon l’abbé Pierre, curé de Champlost à la veille de la Révolution : x Eburobriga serait composé de brica ou briga, nom gaulois qui signifie le pont. Eburo désigne l’ancien nom du Créanton qui en français aurait donné Evre, Vevre ou Ouevre ; ainsi Eburobriga évoquait « un pont sur l’Evre » Selon Ch.Moiset, historien local de la fin du XIXème siècle : x Eburobriga signifierait le château d’Eburos (nom d’homme gaulois) et briga désignant à la fois la montagne et le château. Selon deux toponymistes moderne A. Dauzat et E. Nègre : x Eburobriga serait composé du nom gaulois Eburas : if + o-briga : mont, château fort. Ce nom au cours des siècles va se transformer en Evrobola (à l’époque gallo-romaine), Evrola au IXème siècle, Ebrolia en 1171, Avrolia en 1264, Evrole entre 1297 et 1308, Everoles/Averoles au XIVème siècle puis en Evroles (au XVIIIème siècle) et en Avrolles. L’histoire du site d’Avrolles a fait l’objet de nombreux ouvrages, de nombreux historiens se sont penchés sur l’origine de cette localité. Au paléolithique, l’eau, la forêt, les prairies attirèrent les chasseurs nomades. Plus tard, au néolithique, les agriculteurs sédentaires défrichèrent les terres graveleuses des bords de l’Armançon et les terres légères des fonds de vallée du Créanton comme l’attestent de nombreux outils de ces époques. Fin du néolithique (aux environs de 2000 avant J.C.), les hommes ont commencé à occuper le Mont Avrollot et peut être même le fortifier 1 2 Ils n’en continuèrent pas moins à cultiver les terres des vallées voisines. Cette occupation de la plaine va perdurer tout au long de l’âge du bronze. A l’âge du fer, une première levée avec passement 1 est construite dès le début de cette période (HALLSTATT 750-450 avant JC) comme l’ont démontrées les fouilles d’Alain DUVAL en 1973. Les fortifications seront complétées pendant la Tène 2 (à partir de 450 avant J.C.). L’époque gauloise C’est à l’extrémité occidentale de la butte qui forme un site défensif naturel que les gaulois se sont installés. Cette extrémité a été aménagée en « éperon barré » long de 350 m, délimité à l’est par un rempart d’environ 150 m appelé MURUS GALLICUS (mur de pierre consolidé par des poutres de bois, assemblées par de grosses fiches en fer forgé). Il sépare le site du reste du plateau appelé « Camp de Barcena ». Cet éperon barré, dénommé aussi OPPIDUM, n’a pas été continuellement occupé. A la Tène finale (150-10 avant J.C.) il semble être plus ou moins abandonné au profit des vallées comme l’attestent les nombreuses fermes gauloises révélées par la prospection aérienne sur les terrasses graveleuses de l’Armançon et dans la vallée du Créanton (ChamplostVenizy). La conquête romaine et le développement d’Eburobriga La table de Peutinger (carte indiquant les grandes voies et les agglomérations de l’empire romain au 3ème siècle) mentionne ce lieu sous le nom de Eburobriga et porte les symboles réservés aux grandes cités tant militaires que commerciales, équivalentes à celle d’Autun, de Troyes ou d’Orléans. Après la conquête romaine, Avrolles va se développer et devenir un grand carrefour de voies romaines. Structure défensive constituée d’une levée de terre. Des poteaux de bois sont érigés verticalement dans des trous creusés dans le sol. Ils sont rliés entre eux par des poutres et des chevrons. La Tène : second âge du fer succédant au Hallsatt, qui marque la fin de la Protohistoire. 14 La ville s’était implantée au carrefour de quatre voies rejoignant Alésia, une voie spéciale Avrolles-Troyes et une quatrième de Sens à Alise. La première, la plus importante gravissait et gravit toujours le flanc d’une colline assez élevée, avançant en forme de cap au milieu de la plaine appelée le Mont Avrollot, au pied duquel Avrolles s’est établi. Au sommet, à l’extrémité de ce promontoire, on remarque encore une immense tranchée dont les déblais auraient servi à fermer l’enceinte d’un camp romain Barsena. Ce camp servait de point de surveillance des grands axes routiers qui passaient en ces lieux et offrait également un poste d’observation exceptionnel sur toute la région. A cette époque l’habitat s’est définitivement fixé dans la vallée de l’emplacement actuel du village. Avrolles a d’ailleurs gardé le plan orthogonal des cardo et décumanus, typique des villes gallo-romaines. De nombreuses villas et autres bâtiments s’étendent hors des murs le long de la vallée du Créanton jusqu’aux Lames et aux Pommerats sur la commune de Venizy ou sur les terrasses alluviales de l’Armançon. Certaines d’entre elles réutilisaient les sites des anciennes fermes indigènes. La maison forte Duchy (implantée sur une ancienne grange cistercienne de l’Abbaye de Pontigny) ; avec ses tours d’angles carrées est l’exemple typique de l’art militaire de cette époque. Duchy Une autre grange cistercienne, dépendant également de l’abbaye de Pontigny à Crecy. Vendue comme bien national, acheté par Napoléon 1er, cette terre fut offerte par l’Empereur au Baron Thenard qui la fit exploiter. Le Moyen-âge et ses invasions L’expansion va se trouver stoppée par la récession économique et les invasions barbares. Tout au long du Moyen-Âge, la région va rester un lieu de passage obligé entre le domaine royal, la Champagne et la Bourgogne que les envahisseurs et autres gens de guerre vont emprunter. Crecy Aux XIV et XVème siècle, Avrolles est un bourg fortifié comme l’attestent de nombreux documents de la guerre de 100 ans. On trouve trace des hameaux de Duchy, Crécy, et Frévaux dès 1138. Ils étaient déjà habités dès le néolithique (vestiges d’outillages). A la fin du XVIème siècle, les guerres de religion vont dévaster la région et ses bourgs. Avrolles est complètement ruinée. Avrolles ne s’en remettra pas et restera désormais une simple bourgade rurale. A la veille de la Révolution, la paroisse dépendait du bailliage de Chaumont en Bassigny et se singularisait par ses coutumes propres. Avrolles se releva une dernière fois d’un incendie qui la détruisit partiellement en 1804. 129 maisons furent sinistrées, le toit de l’église et du clocher furent atteints et les cloches fondirent. 15 16 1.2. SERVITUDES ET DONNEES OBJECTIVES 17 1.2.1. LES MONUMENTS HISTORIQUES ET ABORDS RAPPEL DE LA LEGISLATION DES MONUMENTS HISTORIQUES Les immeubles ou parties d'immeubles "protégés" au titre des Monuments Historiques sont figurés en noir sur le plan. Les travaux, modifications et entretien sont soumis aux prescriptions énoncées par le Titre II du Livre VI du Code du Patrimoine. LES PROTECTIONS «MONUMENTS HISTORIQUES» Les édifices protégés par la législation relative aux Monuments Historiques : - Eglise Elle est classée monument historique depuis la première liste de 1840. L'église possède un des très rares jubés de France, et de beaux vitraux du XVIe siècle de l'école de Champagne et de remarquables statues du XVIe s. et du XVIIe s. Située à l’emplacement de l’ancien château, l’église bâtie au début du XVIe siècle, domine les vieux toits. Sa position élevée sur une butte de grès et de sable explique sa fragilité au cours des temps. En mai 1843, Viollet Le Duc la considérait irréparable. Elle fut pourtant restaurée de 1857 à 1862. Le jubé Christ aux liens Verrière de St Jean Batiste Source : base de donnée Mérimée 18 1.2.2. SITES NATURELS ET URBAINS RAPPEL DE LA LEGISLATION DES SITES NATURELS ET URBAINS Textes de référence Loi du 2 mai 1930 relative à la protection des sites et monuments naturels, intégrée dans les articles L. 341-1 et suivants du code de l’environnement. Champ d’application Les sites et monuments naturels du territoire français qui présentent un intérêt général du point de vue scientifique, pittoresque, artistique, historique ou légendaire Objectif Reconnaître officiellement la qualité d’un site ou monument naturel et placer son évolution sous le contrôle et la responsabilité de l’Etat. Est protégé au titre des Sites naturels et urbains : (Servitudes de protection des sites et des monuments naturels) - L’ensemble constitué à Avrolles par le clocher de l’église et le bouquet d’arbres qui sépare ce clocher de l’édifice - arrêté ministériel du 1 octobre 1935 Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet Le clocher d’Avrolles et de son église ont la particularité d’être séparés par une allée de tilleuls. Le clocher est du XIIème siècle (sauf le dernier étage qui date de 1720). 19 1.2.3. ARCHEOLOGIE 1.2.3.1. les zones archéologiques Des sites archéologiques ont été identifiés par l’Etat sur la commune de SaintFlorentin. L’article 2 de l’arrêté 2004/238 du 30 novembre 2004 (zonage archéologique) précise : « toutes les demandes de permis de construire, de démolir, d’autorisation d’installations et travaux divers, d’autorisation de lotir et de décision de réalisation de zone d’aménagement concerté d’une emprise au sol supérieur à 100 m2, sur les terrains inclus dans ce zonage archéologique devront être transmises au préfet de région dans les conditions définies par le décret n°2004-490 susvisé ». suite à l’instruction de ces dossiers, des mesures peuvent être mises en place visant à la détection, à la conservation ou à la sauvegarde par l’étude scientifique du patrimoine archéologique. La richesse archéologique de la commune de Saint-Florentin est avérée sur une grande partie du territoire communal. A l’heure actuelle, seul le secteur d’Avrolles dispose d’un arrêté portant délimitation de zonage archéologique (arrêté 2004/238 du 30 novembre 2004). La sensibilité archéologique de la commune est très importante comme le montre la cartographie transmise par la DRAC (carte page 68). Au total plus de 100 entités archéologiques sont à l’heure actuelle enregistrées dans la base de données de la carte archéologique nationale et toutes les périodes sont représentées. Le paléolithique est attesté par la présence de pièces lithiques. Le mésolithique est surtout représenté à proximité du canal de Bourgogne (état des connaissances ou réalité d’occupation ?). A partir du néolithique et pour toutes les périodes successives, la totalité du territoire communal est concerné. On notera en particulier l’oppidum gaulois d’Avrolles, camp fortifié d’intérêt scientifique national, ayant fait l’objet de recherches archéologiques sous la direction d’A.Duval dans les années 1970. Une importante agglomération s’est développée autour du « Mont Avrelot » à l’époque antique dont les vestiges s’étendent sur les communes voisines de Champlost et Venizy. 20 Source : DRAC Bourgogne – service régional de l’archéologie (état au 01/06/2005) 21 1.2.3.2. Protéger les éléments visibles 22 1.2.3.3. Mise en valeur des vestiges prieuré LE CHATEAU 23 1.2.4.ZONES INONDABLES PROJET DE PPR En date du 6 décembre 2000, le plan de prévention des risques relatifs aux inondations de l’Armançon et de l’Armance a été prescrit. Les cartes d’aléas réalisées dans le cadre de l’élaboration du Plan de Prévention des Risques servent de référence tant en matière de connaissance du risque que d’information des acquéreurs et locataires. La commune de Saint-Florentin a bénéficié de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle à la suite d’inondations occasionnées par les débordements de l’Armançon en mai 1988 et avril 1998. La zone inondable du Créanton n’a pas de cartographie établie à ce jour. Le PPR comprend deux type de zones : la zone rouge et la zone bleue. x Zone rouge La zone rouge correspond d’une part aux aléas forts La ZONE ROUGE correspond d’une part aux zones d’aléa fort quel que soit leur degré d’urbanisation ou d’équipement, et d’autre part, aux zones inondables non urbanisées ou peu urbanisées quel que soit leur niveau d’aléa. Cette zone est à préserver de toute urbanisation nouvelle soit pour des raisons de sécurité des biens et des personnes (zone d’aléas les plus forts), soit pour la préservation des champs d’expansion et d'écoulement des crues. C’est pourquoi cette zone est inconstructible sauf exceptions citées dans le chapitre II. x Zone bleue Les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde (mentionnées au 3° de l’article 40-1 de la loi du 22 juillet 1987 modifiée) et les mesures relatives à l’aménagement, l’utilisation ou l’exploitation des constructions, des ouvrages, des espaces mis en culture ou plantés existants à la date de l’approbation du plan (4° du même article). Le règlement mentionne, le cas échéant, les mesures dont la mise en oeuvre est obligatoire ainsi que le délai fixé pour leur mise en oeuvre. Ce délai est de 5 ans maximum. Il peut être réduit en cas d’urgence. A défaut de mise en conformité dans le délai prescrit, le représentant de l'État dans le département peut, après mise en demeure non suivie d'effet, ordonner la réalisation de ces mesures aux frais de l'exploitant ou de l'utilisateur. Le présent PPR vaut servitude d'utilité publique en application de l'article L. 562-4 du code de l'environnement relatif à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre les incendies et à la prévention des risques majeurs. Il est annexé aux Plans Local d’Urbanisme. Le présent règlement s'applique sous réserve des dispositions réglementaires édictées par ailleurs (loi sur l’Eau- réglementation sur les ICPE - PLU- zonages d’assainissement communaux…). Ce PPR a fait l’objet de nouvelles études entraînant un nouveau projet de PPRI et une modification de la carte d’aléas et d’enjeux qui a été prise en compte au plan de zonage. Ces modifications ont été mise en application par anticipation par l’arrêté N° DDE-SEDR-2008-004 rendant immédiatement opposable à toute personne publique ou privée les dispositions du projet de Plan de Prévention des Risques (PPR) inondation par débordement de l’Armançon et de l’Armance sur le territoire communal de Saint-Florentin. La ZONE BLEUE correspond aux zones d’aléa faible ou moyen situées en secteur urbanisé. Conformément à l’article 3 du décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995, modifié par le décret n° 2005-3 du 4 janvier 2005, le PPR comprend un règlement précisant : - Les mesures d’interdiction et les prescriptions applicables dans chacune des zones (1° et 2° de l’article 40-1 de la loi du 22 juillet 1987 modifiée (art.L562-1 du code de l’environnement)) 24 PLAN DE PREVENTION DES RISQUES NATURELS PREVISIBLES Prescrit le 06 décembre 2000 RISQUE INONDATION DE L’ARMANCE ET DE L’ARMANCON Zone rouge : aléa fort Zone bleu : aléas faible ou moyen 25 Enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 26 1.3. LE PATRIMOINE PAYSAGER 27 1.3.1. CONTEXTE PAYSAGER DE L’YONNE Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008 – DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne Saint-Florentin se situe dans le paysage de plaine et de collines de la Champagne humide. Ces plaines ont des altitudes plus faibles par rapport aux plateaux. Les plaines ne comportent pas d’entailles et sont au contraire dominées par des fronts de cuesta et des buttes. ̪ d’Avrollot pour Saint-Florentin). La longue dépression qui se déroule de l’Est de Saint-Florentin jusqu’au Sud de Saint-Fargeau constitue une entité hétérogène Vision très simplifiée des reliefs et du sous-sol du département. Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008 – DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne 28 Parmi les six grands ensembles paysagers qui se détachent à l’échelle du département, Saint Florentin s’inscrit dans le grand ensemble paysager : Les confins de la Champagne humide et de la Puisaye. Les caractéristiques paysagères de la Champagne humide et de la Puisaye sont : ensemble paysager « en creux », dominé au Nord par les horizons de la côte d’Orthe et son prolongement sous le rebord des plateaux du Gâtinais et de Puisaye en Champagne humide, langues de plaines horizontales entre lesquelles s’insèrent de larges croupes très aplanies chevelu relativement dense de rivières, dont beaucoup rassemblent leurs eaux avant de s’écouler vers le Nord-Ouest (notamment l’Yonne, le Serain et l’Armançon). Paysages agricoles où les cultures dominent beaucoup moins nettement que sur les plateaux des alentours : l’herbe s’affirme au sud de la Champagne humide. Présence de boisements, en grandes taches recouvrant les larges buttes de la Champagne humide Bâti hétérogène faisant notamment usage de calcaires gris (souvent enduit), blanc ou jaune (plus souvent apparent), de la brique et du grès (ce dernier en Puisaye). Dominance des couvertures de tuiles plates. Les paysages de l’Yonne sont dominés par les paysages de grandes cultures et de forêts. Sur la commune de Saint-Florentin, l’occupation du sol se caractérise par un mélange de paysage de grande culture, de prairies et de petits boisements situés principalement le long du réseau hydrographique. Carte des grands ensembles paysagers de l’Yonne Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008 – DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne 29 30 Les valeurs paysagères clés de l’Yonne Quelques grands traits de caractères unitaires émergent d’une grande diversité des paysages : les valeurs paysagères clés. Elles permettent de saisir en quoi le territoire de l’Yonne montre un visage singulier qui ne ressemble à aucun autre. Les connaître est essentiel, notamment parce qu’elles constituent des sources d’inspiration précieuses pour agir sur les paysages, et prolonger à l’occasion des aménagements futurs de l’espace, ou encore de sa gestion au quotidien, l’existence d’une identité particulière à l’Yonne, sans la dénaturer par ignorance ou facilité. Quatre enjeux majeurs pour la qualité des paysages de l’Yonne Les paysages agricoles et naturels : Six valeurs paysagères caractérisent les paysages icaunais : l’architecture les sites bâtis le patrimoine lié à l’eau les « jardins agricoles » l’arbre et la haie les reliefs singuliers une septième qualité marque les paysages de l’>Yonne : la lumière. Elle est liée à l’influence encore manifeste du climat du Bassin Parisien sur cette frange nord de la Bourgogne, où les vents balayent le ciel et provoquent d’importantes variations d’éclairement. Elle est aussi liée aux larges ouvertures vers le ciel offertes par les étendues des plateaux cultivées par les agriculteurs. Dynamique d’évolution et enjeux sur le secteur des paysages de plaine et de collines : une simplification moins systématique des espaces agricoles. Les dynamiques d’évolution constatées : en Champagne humide : une tendance à l’indifférenciation des paysages de versants doux et fonds de vallée, les cultures ayant progressées sur ces derniers au détriment des prairies ; une fermeture des paysages d’autres secteurs, par des peupleraies ou des boisements spontanés. Les conséquences des dynamiques passées ou en cours sur la valeur paysagère des plaines de la Champagne humide, de la Terre-Plaine et des collines du Puisaye : une modification du caractère des paysages, là où les cultures ont remplacé les herbages (et parfois des haies qui les accompagnaient). 31 Le diagnostic synthétique : des paysages agricoles et naturels uniformisés à l’occasion de mutations profondes de l’agriculture. Carte de synthèse des sites bâtis Le diagnostic met notamment en évidence les enjeux suivants pour la commune de Saint-Florentin : - une perte de caractère par simplification des paysages agricoles, qui concerne plus modérément les plaines - la fermeture des paysages « naturels » de pentes rocheuses ou fortes, désormais recouvertes de friches arborées Comment le développement urbain peut-il prolonger la qualité patrimoniale existante ? Le diagnostic synthétique sur les paysages bâtis: une banalisation généralisée, plus particulièrement sensible dans la moitié nord du département. Le diagnostic fait notamment apparaître les enjeux suivants : • L’affranchissement des logiques géographiques et historiques d’implantations dans le territoire; • la banalisation des paysages des villages, où des quartiers d’habitat individuel (standardisés), parfois selon des logiques d’extension inadaptées et surconsommatrices d’espace ; • la dévalorisation de certains édifices et ensembles bâtis traditionnels par des transformations ou des juxtapositions méconnaissant leur valeur et leurs caractéristiques ; • une perte de qualité des espaces publics des villes et villages essentiellement aménagés au bénéfice de la voiture ; • l’apparition de zones d’activités « séparées » des autres tissus urbains, inféodées aux gares puis aux grandes routes et aux échangeurs d’autoroutes, consommatrices d’espace et montrant des typologies architecturales, paysagères et urbaines souvent médiocres ; • l’apparition de bâtiments d’activités agricoles édifiés en matériaux industriels et de gabarits imposants, dont l’image tranche avec celle des fermes traditionnelles ; 32 33 1.3.2. GEOMORPHOLOGIE ET STRUCTURE PAYSAGERE – ENTITES PAYSAGERES Les entités paysagères 34 On définit les unités paysagères comme des paysages portés par des entités spatiales dont l’ensemble des caractères de relief, d’hydrographie, d’occupation du sol, de formes d’habitat et de végétation présentent une homogénéité d’aspect. Elles se distinguent des unités voisines par une différence de présence, d’organisation ou de forme de ces caractères (source : Méthodologie pour l’identification et la typologie des paysages – SEGESA-U.U. SRATES-CNRS –1991) En dehors des espaces urbains et des espaces lotis de la commune, l’espace rural participe à la qualité du site, tant par son étendue, que par sa présence interstitielle forte entre les hameaux et les secteurs bâtis. Paysage naturel et agricole Vue vers le mont Avrollot Paysage agricole : Prairies et cultures : Les paysages de culture occupent une place prépondérante dans le paysage de la commune. Les principales cultures sont le blé, l’orge, le colza, le maïs et le tournesol. Ces territoires offrent des potentialités intéressantes pour l’accueil de la faune sauvage, notamment du petit gibier de plaine. Les cultures sont situées dans la plaine et les prairies sur les collines. Des séquences boisées diversifient le paysage de plaine Séquences boisées dans la plaine agricole et les alignements d’arbres Les boisements sont repartis sur l’ensemble du territoire communal sous forme de petits bois, le plus souvent composés de feuillus. Ils se situent également le long des cours d’eau sous la forme de ripisylves. Les essences que l’on rencontre le plus souvent au sein de la strate arborescente sont le noyer, le platane, les marronniers, chêne, hêtre. Les alignements d’arbres le long la RD905 entre SaintFlorentin et Tonnerre : une des rares séquences routière du département où un double alignement de platanes a été maintenu. On rappellera que la proximité des arbres à la chaussée, problématique pour la sécurité routière, est due à l’élargissement de la route. Vue depuis le Mont Avrollot 35 Plaine humide L’Armançon La plaine humide est présente au sud de la communale sur toute sa longueur, elle est inondable (aléa fort au PPRI). Elle se caractérise par la présente de prairies essentiellement et d’espaces naturels. Le long des cours des rivières les ripisylves Le canal de Bourgogne Lieu dit « le Trou Gallimard » - étang de la Saunière 36 Coteaux et pentes de coteaux Le mont Avrollot Le mont Avrollot représente une entité paysagère à lui seul. Il offre de nombreux points de vue sur la ville de Saint Florentin et Avrolles. Autrefois cultivé, les pentes du mont sont de plus en plus boisées aujourd’hui. Sur son versant sud était autrefois le site idéal pour le vignoble. Les jardins ouvriers forment également un paysage intéressant visible depuis le canal de Bourgogne. Carte ancienne du début du XXe siècle Le belvédère, rue basse des remparts, à flanc de coteau constitue un point de vue remarquable sur l’entrée de ville sud On constate que le mont Avrollot s’est boisé au fil du temps. 37 Paysage bâti constitué de : x La Vieille ville : elle concentre un patrimoine bâti remarquable x L’habitat pavillonnaire 38 39 x x Les Hameaux Les grands ensembles Les grands ensembles se situe en en entrée et périphérie de ville. Ils sont accompagnés d’équipements tel que la piscine quartier Pommier Janson. La Trecey avant rénovation urbaine Hameau Grand Champlandry Quartier Pommier Janson. Hameau petit Frévaux 40 41 x Les Fermes isolées Ferme Duchy La Maladrerie 42 Ferme canal du Poulet 43 Les niveaux de sensibilité du paysage La carte ci-dessous hiérarchise les niveaux de sensibilité du paysage. La sensibilité du paysage est liée à : - la qualité intrinsèque du paysage - la capacité plus moins importante à recevoir des projets d’aménagement et d’urbanisation - la visibilité des paysages 44 La qualité des paysages de Saint-Florentin réside dans : - - - un patrimoine architectural de qualité une lecture historique de la ville encore lisible, une topographie marquée permettant des perspectives sur la ville de Saint-Florentin et Avrolles un coteau formant un écrin agricole au nord de la ville ancienne la présence de nombreux éléments vivants structurants : haies le long de cours d’eau, de routes, en limite de parcelles ; des petits bois dispersés sur tout le territoire communal un équilibre entre les espaces agricoles et les éléments structurants bâtis et vivants des hameaux la nature des boisements (feuillus), des espaces agricoles importants, donnant une image de « ville à la campagne », des jardins ouvriers le long du canal de Bourgogne un réseau dense de chemins permettant une découverte de la commune privilégiant les liaisons douces, 45 1.3.2. LES EVOLUTIONS HISTORIQUES DU PAYSAGE Le vignoble Florentinois au cours du XIXe siècle Source : Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Les vignes ont aujourd’hui pratiquement disparu du territoire de Saint-Florentin et d’Avrolles, mais elles ont eu autrefois une réelle importance dans la vie économique. Les vignerons étaient nombreux dans les deux communes, beaucoup vivent dans les rues et ruelles près de l’église, rue Saint-Claude, rue du Puits, mais surtout dans le faubourg d’Aval et autour de la butte du Prieuré dans laquelle ils creusent leur cave de façon abusive. Leurs humbles demeures se complètent de hangars, d’apprentis et de vinées qui restèrent longtemps couvertes en chaume. Au XVIe siècle, le vignoble couvre les bords de l’Armançon. Depuis, il s’est étendu, surtout après la révolution, morcelé en infimes parcelles. Les vignes sont implantées sur les coteaux et les collines au nord de Saint-Florentin et d’Avrolles, ainsi que sur le relief qui surplombe le canal. Le vignoble est ancien. C’est un vin de réputation tendre et agréable et de qualité, il ne fait cependant pas l’objet d’un classement comme les crus de première classe de Dannemoine, de Tonnerre, de Joigny. A partir de 1870, les vignerons ont des difficultés liées à la baisse générale des revenus agricoles et en 1882, le phylloxéra fait son apparition. Malgré la mise à disposition par l’état de plants américains portes-greffes de divers cépages, on ne retrouve plus les crus d’antan, le vignoble se réduit fortement accentué par les méventes liées au développemet considérable de la viticulture du midi. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 46 47 1.3.3. ASSURER LA QUALITE DES PERSPECTIVES SUR LE PAYSAGE – LES PERSPECTIVES MAJEURES 48 49 50 51 1.3.4. LES ENTREES DE VILLE La RD 905, la RN 77 sont classées voie à grande circulation, elle est concernée à ce titre par la loi du 02/02/1995 dite « loi Barnier » relative au renforcement de la protection de l’environnement. Au titre de l’article L.111.1.4 du code de l’Urbanisme et à l’article 52 de la loi Barnier, la RD 905 et RN 77 sont soumises à l’interdiction de construire dans une bande de 75 mètres depuis l’axe de la voie, en dehors des espaces urbanisés. L’article L.111.1.4 du Code de l’Urbanisme incite, à partir d’une réflexion sur les abords des voies majeures, à remodeler la périphérie urbaine et les entrées de ville, et à assurer une bonne insertion des zones et des extensions urbaines. Le dernier alinéa de l’article L 111.1.4 du Code de l’Urbanisme précise que les dispositions relevant de l’inconstructibilité ne s’appliquent pas dès lors que les règles concernant ces zones, sont justifiées et motivées au regard notamment des nuisances, de la sécurité, de la qualité architecturale, ainsi que de la qualité de l’urbanisme et des paysages. La RD 905 – Entrée de ville d’Avrolles Les alignements d’arbre participent à la qualité paysagère des entrées de ville d’Avrolles et de Saint-Florentin le long de la RD 905. 52 53 Entrée de ville – Saint-Florentin 54 55 56 57 1.3.5. LE CADRE DE VIE Selon une étude du Conseil National du Paysage, la demande sociale en terme de paysages (agraire et surtout naturel) s’articule autour des exigences de cadre de vie, d’identité locale (patrimoine naturel et architectural) valorisante et attractive et d’accès à la nature et à la ressource en eau pour les activités de loisir et de détente (extrait de « Pays et Développement Durable », Florence CHANTE et Mikaël DEPOIX). A Saint-Florentin, la qualité du cadre de vie repose sur la présence de l’eau, le patrimoine architecturale et paysager. L’enjeu pour Saint-Florentin est de mettre en valeur ce cadre de vie. Aux portes de la région parisienne, Saint-Florentin est une ville florissante, où la vie est agréable et paisible. Son cadre naturel, son histoire et ses atouts touristiques font de la ville un lieu idéal de vie. Outre son remarquable patrimoine, Saint-florentin fait montre d’un grand dynamisme tant social qu’économique et assure ainsi à ses habitants un quotidien agréable. Améliorer la perception du centre ville pourrait être amélioré : o en aménageant les espaces publics pour une mise en valeur (Place Louis Dubost notamment). o en renforçant l’animation et l’attractivité du centre. o mise en valeur des espaces publics Renforcer le lien entre la ville et l’eau : (Atlas des Paysages de l’Yonne) o réappropriation des espaces et des aménagements autrefois destinés au transport fluvial de marchandises par le tourisme fluvial (ports, écluses...) et les circulations douces (chemins de halage); o Requalification des quais : création de promenades piétonnes, de jardins, de mails arborés, création de structure permettant d’approcher l’eau (pontons flottants… o l’accaparement de nombreux quais et berges par des aménagements dévolus à la voiture, au détriment des usages plus doux o valorisation architecturale des façades urbaines tournées vers l’eau ; o encouragement à l’implantation de restaurants, de cafés ou de guinguettes ; o développement de l’utilisation événementielle des quais et du port : marchés, foires, brocantes, fêtes foraines, etc. ; o création, amélioration ou prolongement des itinéraires de circulations douces empruntant les berges ; 58 Enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 59 1.4. LE PATRIMOINE URBAIN 60 1.4.1 GEOMORPHOLOGIE DU TERRITOIRE ET EVOLUTION DES OCCUPATIONS URBAINES ET RURALES 1.4.1.1. L’HISTOIRE DES IMPLANTATIONS URBAINES ET CONSTRUCTIONS / MODE D’UTILISATION DES ESPACES ET DES SOLS Source : Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT LA SITUATION DE CARREFOUR STRATEGIQUE DES VOIES ROMAINES A L’ORIGINE DE LA VILLE La ville ancienne s’est implantée sur le coteau. La ville serait née à l’époque romaine, place stratégique située au carrefour des voies SensAlisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic qui reliait Lyon et Boulogne –sur-Mer. La ville est fortifiée et dès 833, une abbaye destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin est construite au lieu dit le Prieuré. La ville et l’abbaye sont détruites à de multiples reprises lors des invasions anglaises et des anglos-bourguigons. A cette même époque, on restaure les remparts et les trois portes (de Dilo au nord, de Saint-Martin à l’est, de Saint-Florentin à l’ouest), une fontaine monumentale est construite et l’église est reconstruite, celle que nous voyons aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera inachevée malgré un siècle de travaux. Les sculpteurs y placeront des œuvres remarquables et les maîtres verriers un ensemble exceptionnel de 24 verrières hautes en couleurs et d’un dessin admirable. Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de se reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle. Le Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis XII, et devient le centre d’une importante élection. Les marchands connaissent une certaine prospérité. Saint-Florentin vue par Joachim Duviert en 1611 Saint-Florentin en 1655 par Mérian – Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Le dessin de Joachim Duviert de 1611 illustre les murailles de la ville qui apparaissent avec leurs tours rondes à toits coniques. Le faubourg du Pont, dominé par la chapelle Sainte-Colombe, est indiqué. Près de la porte du Pont on observe, à gauche, la chapelle de l’Hôtel-Dieu avec son clocheton. Sur le prieuré (B), la chapelle est dessinée, les autres bâtiments ne figurent pas. A droite le cimetière (C) placé trop haut (il se situait au niveau de la porte SaintMartin Saint-Florentin en 1655 par Mérian – 61 Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 62 Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Le transept de l’église achevé en 1613 et le dôme figurent en pointiller (d). Un grand clocher (c) bien visible laisse à penser qu’il appartenait à l’église antérieure qui a été abattue par tranches. L’édification de l’église actuelle a demandé environ un siècle : la nef d’abord vers 1500 -1520 jusqu’à l’arrêt des travaux à l’ouest en 1637. La chapelle Sainte-Anne disparaît en 1612. Ce clocher fut abattu en 1688. La tour des fortifications (b) malgré sa solidité n’a jamais donné entière satisfaction : devenue tour des cloches, on lui reproche d’être trop excentrée par rapport à la ville et en contrebas, comparée à la motte de l’église, si bien qu’une partie de la population ne peut entendre la sonnerie des offices. 63 LES ABORDS DE L’EGLISE – NOYAU MEDIEVAL Dans le noyau médiéval, on perçoit un habitat groupé, imbriqué, des rues étroites, les vues sont toujours de courtes distances. Le point haut constitué par l’église permet d’avoir des vues sur les toitures profondes. L’habitat s’est implanté de manière concentrique autour de l’église puis le long des voies à l’intérieur des remparts. Compacité des îlots – maisons en alignement – peu de jardins intérieur dans les îlots - 64 Des bâtiments dont les sculptures sur pan de bois pourraient dater du XVème ou XVIème siècles et un système de passage latéral original en font des bâtiments d’intérêt historique qu’il convient de réhabiliter. 65 LES ALIGNEMENTS Les alignements anciens ne sont plus d’actualité. Ils sont reportés pour information dans le plan historique. 66 LE FRANCHISSEMENT DES REMPARTS les faubourgs Au XVIème siècle, Saint-Florentin étouffe derrière ses remparts, la ville se répand dans la plaine. De la porte Dilo, au nord, naquit le faubourg du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à l’est était considérable et rejoignait le hameau de Montléhu. La porte de la Poterne débouchait sur le faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies. Ces anciennes portes furent démolies vers le milieu du XVIIIème siècle et actuellement une seule des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste. Le nord est de la ville à la fin du XVIIIème siècle On observe l’existence des tours des fortifications dont l’une subsistera jusqu’en décembre 1850. Les portes ont été démolies : celle de Saint Martin en 1754, celle de Dilo en 1771, remplacées par des pilastres. La place Dilo actuelle était une butte (la motte du Calvaire) nivelée en 1779, devient le foirail au début du XIXème siècle. En 1842, on l’appelait encore souvent la place du Calvaire. La rue de la Guimbarde n’existe pas encore (a). Courant XIXème, les faubourgs se développent en même temps que la croissance économique de la ville. L’évolution va se faire sous la pression du développement commercial et du trafic. Il est lié à l’aménagement du canal, des routes et des voies ferrées. Les marchés débordent des anciennes limites. En 1816, le marché au blé est établit dans ce qui était l’ancien grenier à sel. On bâtit une halle. La place du marché au blé étant étranglée et difforme, les rues de la Guimbarde et du Tourniquet sont élargies. Source : B.WAGON – C.BONNAIN 67 Le faubourg d’Aval Le faubourg d’Aval, couloir naturel entre la ville ancienne et la butte du Prieuré, a été empreintée par la route impériale n°5 classée en 1ère catégorie. Elle a été un axe de circulation important dans la 1ère moitié du XIXe siècle. Son animation profitait aux rues adjacentes. La disposition générale a peu changé. Des vergers et jardins ont disparus depuis. a. la rue du Prieuré b. le chemin qui deviendra la rue des Chanteloups c. l’impasse St Roch d. la rue du pont aux Larrons e. la rue du Moulin-Neuf f. la ruelle des Tanneries g. l’entrée de la ruelle Turquin h. la rue des Juifs i. la ruelle des Cordiers aujourd’hui disparue j. le Petit-Mail qui deviendra la place Vérolot k. la rue du collège qui comporte encore des jardinets (anciens fossés) l. la ruelle du tertre m. la rue Saint-Claude n. la Montagne sans escaliers ravinée par un ruisseau o. la rue Sainte Colombe p. la rue de l’Abreuvoir Le Mail jusque là était un passage étroit, rendu malaisé par les ornières des voitures qui contournaient les remparts. En 1795, on l’élargit : on aménage une promenade en abaissant le sol de 2 mètres et en comblant les fossés. De jeunes arbres sont plantés. En 1793, on le ferme par des bornes. Elle est alors le lieu de rassemblement des cortèges révolutionnaires. Mais au début du XIXème siècle, le Mail est encombré de dépôts, de sorte que cette grande allée bien abritée de beaux arbres n’est qu’une voie dégradée. Elle n’est plus utilisée pour la promenade (1827). Le cimetière du mail et la chapelle Sainte-Radegonde, utilisés depuis le XIIIème siècle, sont trop resserrés, proches des maisons et insalubres. Il est abandonné en 1796. Le nouveau cimetière s’installe rue des Plantes et sera utilisé jusqu’en 1887 pour être transféré à cette date à l’emplacement actuel, à 1 km au nord de la ville (Novembre 1887). Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Plan de 1785 arch. Dép. H 1070 L’ouverture de la rue Mont-Armance au milieu du XIXe siècle, en contournant le 68 Prieuré, va bouleverser complètement la vie traditionnelle de ce vieux faubourg. 69 LES MOULINS Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Les cinq moulins de Saint-Florentin étaient installés sur l’Armance. Les moulins du Dedans et du Dehors sont relativement anciens et le Moulin-Neuf remplace le moulin de la Digue, brûlé en 1687. Le dernier construit fut celui de Champlandry, commencé en mars 1796 pour un maçon et un charpentier associés au citoyen Fromentin qui avait beaucoup de bois et autres matériaux. Au même moment, un autre citoyen Crochot, également autorisé à élever un moulin à 110 m en amont, s’empresse de commencer l’ouvrage. Mais pris de vitesse, il se plaint à l’ingénieur : « je ne scais pourquoy Fromentin met tant d’empressement dans son entreprise. Il est embarrassé de son or ! Pour moy, je me propose d’employer plusieurs années. J’ai déjà vendu un labourage, pour commencer. Ce n’est qu’avec lenteur que je terminerai une entreprise dont je proportionnerai la marche à mes forces ». Le moulin de Champlandry est terminé à la fin même de l’été. Il est situé entre le grand gué pour les voitures en amont, et le petit gué pour les gens de pied et les bestiaux, en aval. Cette situation explique les plaintes des habitants du hameau au sujet du régime des eaux perturbé par le vannage. Ils ne peuvent se servir des gués et sont obligés de passer près des vannes pour rentrer les foins ou conduire les bestiaux. Au début du XX°siècle, ce moulin devient une scierie hydraulique. Le moulin de Montléu, avec deux paires de meules, avait la plus forte production de farine. On remarque sur le plan qu’il comporte en fait deux moulins, jusque vers 1860 : l’un « à blanc » rive gauche, l’autre dit « à petit sac », rive droite. Vers 1885, il compte quatre paires de meules, remplacées à cette date par des cylindres et bluteries par Charles Rousseau, prédécesseur de Cyrille Bréjat (1919) puis de Lucien Berlot (1937) En 1850, au total 17 à 18 adultes sont employés dans ces cinq moulins (dont 4 femmes nettement sous-payées : 120 F. Salaires des hommes : entre 600 et 1 140 F). On n’y employait pas d’enfants, comme c’était le cas ailleurs, par exemple à Germiny (2 adultes, 2 fillettes). Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 70 VIVRE AVEC LE CANAL ET L’ARMANCE Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Les ponts Avant 1674, un pont de bois enjambait l’Armance, la rivière la plus proche et la plus utile de la ville. Vers 1674, on y établit 2 ponts de pierre. A la fin du XVIIIe siècle, détériorés par les crues, on envisage de les remplacer, notamment à partir de 1790. Leur dégradation est extrême au XIXe siècle. En 1820, on déplore de nombreux accidents. Il faut remarquer que toutes les voitures chargées de grains et de farines sont dispensées de cette taxe quelle que soit leur destination. Mais en raison des formalités quotidiennes gênantes et des contrôles tatillons qu’ils nécessitent, les stationnements près du « bureau des entrées » sont longs, les contestations souvent très vives ! Et pour peu de choses. En 1804 un cultivateur de Jaulges qui a amené les moissons à SaintFlorentin, s’en retourne tranquillement à vide, avec sa voiture attelée de deux chevaux. Arrivé à la Barrière du faubourg, le chargé de la recette du droit de passe, François Chailley, perruquier de son état, lui réclame 50 centimes pour ses deux chevaux. Indignation du cultivateur qui gravit la rue du faubourg d’Aval, monte à la mairie, y trouve l’adjoint qu’il ramène promptement au bureau de l’octroi : après discussion, il n’acquitte finalement que 25 centimes ! (1) Le premier pont, sur le bief des Moulins, long de vingt mètres, en dos d’âne, ne laisse qu’un passage de trois mètres en raison des bornes espacées, adossées aux parapets, en regard les unes des autres. Les arcs-boutants baignés par la rivière sont très affaiblis par de nombreuses excavations. Sortant de la ville, nous arrivons devant la belle perspective du canal de Bourgogne tout nouvellement creusé. En effet, projeté par François 1er, les travaux ne commencèrent qu’en 1774. Souvent interrompus, ils ne s’achevèrent qu’en 1833. Le deuxième pont, sur le bras flottable de ses arcs-boutants est beaucoup plus endommagé suite aux crues et à des accidents continus. Les barrières de sécurité sont détruites. La section de Saint-Florentin fut mise en service dès 1823 et on peut imaginer l’immense espoir qui suscita alors cette voie d’eau pour la prospérité de la ville, si l’on pense à l’état déplorable des routes à l’époque. Le port – octroi et bureau de la barrière Dès janvier 1825, le garde du port, Cazeau, et le maire organisent en une compagnie les 32 ouvriers qui font le service du canal, c’est-à-dire qui chargent et déchargent les bateaux. L’un d’eux est nommé syndic des ouvriers ; domicilié dans la ville, il se recommande par sa moralité, sa bonne conduite et son intelligence. Avant de quitter l’Armance, arrêtons-nous comme il se doit à la barrière de l’octroi. Ce droit était déjà perçu au XVIIIe siècle. Depuis 1663, la moitié en revenait au roi. La ville, pour sa part, devait perdre le bénéfice de l’autre moitié, qu’elle récupère à partir de 1754. Supprimé en 1791, l’octroi est rétabli en 1798. En 1800, le citoyen Dubard, serrurier, fait une réclamation à propos d’un bâtiment loué pour loger les employés aux droits de passe. A cette date, c’est le sieur Biron qui est adjudicataire des Barrières à Saint-Florentin. Tout le monde ne paie pas : sont affranchis les habitants de Bouilly, Rebourseaux et Vergigny car ils ne parcourent pas une Grande Route et n’arrivent à Saint-Florentin que par des chemins vicinaux. Pour éviter des fraudes préjudiciables au fermier des barrières, on leur demande de déposer un certificat de domicile au bureau de l’octroi. Comme sur les rivières, là aussi, on pratique le flottage et l’ingénieur Leblanc pouvait avec satisfaction, en 1838, résumer l’activité du port de Saint-Florentin : « Tous les bois de chauffage des forêts voisines sont flottés en coupons que l’on réunit en trains à La Roche. On fait flotter également les bois de charpente et on embarque les charbons. Le seul port de Saint-Florentin, écrit-il, a reçu l’année dernière (1837) 100 000 sacs de charbon de bois et 40 000 solives de charpente ». 71 Cette animation ne s’est pas démentie au cours du XIXe siècle : vers 1873 la valeur moyenne annuelle des affaires traitées s’élève de 475 000 à 500 000 F. Il s’agit essentiellement de bois à brûler, de bois en grumes, de charpentes, de sciages de bois blanc, de briques, pierres, plâtre, vin, céréales et tan. On compte chaque année 400 bottes d’osiers, près de 14 000 bottes de cerceaux et toutes sortes d’épiceries !... Se protéger des crues L’Armançon est vécue comme un obstacle au XIXe siècle. Rivière très dangereuse, elle n’a pas de lit marqué, chaque crue lui en donne un nouveau. Elle est rapide et profonde. Pendant les froids, elle charrie beaucoup de glace et le pont de bois qui l’enjambe n’est pas sûr. Mis en place en 1793, les culées sont détériorées au cours de l’hiver de 1795 et, en 1801, il menace de s’effondrer en son milieu. Plusieurs pieux de bois de la palée du milieu sont déchaussés. Malgré des réparations en 1804, on craint chaque hiver l’interruption des communications avec Chéu, jaulges, Germiny etc. et surtout avec Auxerre. La petite rivière de l’Armance est elle aussi problématique. Au cours du rude hiver précoce et intense de 1798, elle détruit le pont de la Corvée pour s’ouvrir un nouveau lit et compromet la liaison avec Germiny, Butteaux, Percey et autres. Usages des rivières Avant le creusement du canal de Bourgogne, l’Armance rencontrait l’Armançon beaucoup plus à l’ouest. Elle arrosait un grand nombre de vergers et de jardins. On y lavait également le linge. La ville n’ayant aucun lavoir, le faubourg du Pont était l’objet d’un va et vient permanent. Le percement du canal bouleverse les habitudes, les travaux de terrassement de la voie d’eau et de son bassin recouvrent cette zone de sources et en modifient l’écoulement. La réalisation du lavoir sera accordée qu’en 1865 soit trente ans après la première demande. Saint-Florentin et ses environs – Francis Marquet Il est interdit de se baigner dans l’Armance, aux abords de la ville (arrêté du 17/06/1835). Sur le canal c’est la même interdiction depuis le pont situé sur la route d’Auxerre jusqu’à la ferme de la Maladrerie. Pour le bain des femmes, on définit une zone autorisée et surveillée. Ainsi, seule la partie de l’Armançon située depuis cent mètres en aval du pont de bois jusqu’à son confluent avec l’Armance sera exclusivement réservé au bain des femmes. Cet arrêté est renouvelé jusqu’en 1876. Les quartiers animés du pont de l’Armance L’ouverture à la navigation du canal se fait en 1823 pour la commune (tronçon de Saint-Florentin) augmente l’animation des faubourgs de l’Aval et du Pont. Par rapport à la ville haute, commerçante et bourgeoise, c’était des quartiers populaires d’ouvriers, d’artisans et de modestes vignerons. Dans ces faubourgs avant l’ouverture de la rue Mont-Armance vers 1850, c’était un tintamarre continuel de véhicules en direction des ponts : charrettes de foins ou de blé destiné aux moulins, des fardiers descendent au port chargés de grumes pour le transit par le canal. Près des ponts se trouvent les moulins. 72 Canal de Bourgogne La commune est baignée par l'Armance et l'Armançon et par le canal de Bourgogne sur lequel est établi un des cinq ports du département de l'Yonne. Le canal de Bourgogne est un canal à petit gabarit (gabarit Freycinet). Il relie Migennes sur l'Yonne à Saint-Jean-de-Losne sur la Saône en franchissant la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Ce canal, long de 242 km, comporte 189 écluses, plusieurs ponts canaux et un tunnel de 3 333 m en son point le plus élevé à Pouilly-enAuxois (altitude : 378 m) et est donc à ce titre le plus haut canal de France. Il traverse Saint-Florentin, Tonnerre, dessert Montbard et Dijon. Il est alimenté par l'ensemble de réservoirs de Grosbois-en-Montagne, de Chazilly, de Panthier, de Cercey et de Pont, près de Semur-en-Auxois, reliés au canal par un réseau complexe de rigoles. Envisagé dès le règne de Henri IV, creusé à partir de 1775, il ne fut ouvert intégralement à la navigation qu'en 1832. Une ouverture partielle eut néanmoins lieu dès 1808 entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne, offrant ainsi un accès à la Saône, et, par là même, au sillon rhodanien vers la capitale des ducs de Bourgogne. Ses écluses bénéficièrent d'une modernisation en 1882 par leurs mises au gabarit Freycinet. Authentique exploit technique et chef-d’œuvre de génie civil pour l'époque, cette voie d'eau, n'a, d'une manière générale, jamais été tout à fait à la hauteur des ambitions de ses promoteurs. Son trafic marchandise fut même, après une première période d'expansion de 1832 à 1850, quelque peu décevant. Plusieurs raisons expliquent ce semi-échec : - son gabarit trop réduit, qui n'a permis que le transport de tonnages limités, même après sa modernisation après 1882, et, handicap supplémentaire, la gêne provoquée par le point singulier de la voûte de Pouilly-en-Auxois où l'étroitesse de ce tunnel ne permet pas à deux péniches de se croiser. - la concurrence du chemin de fer quelques années seulement après son ouverture complète en 1832 : la voie ferrée Paris Dijon Lyon Marseille de la compagnie PLM, également dénommée artère « impériale » , permit dès le Second Empire un transit des marchandises beaucoup plus rapide et des volumes transportés bien plus importants. - la concurrence du transport routier, sensible dès 1930, et qui alla en s'accentuant jusqu'à lui ôter l'essentiel de son trafic commercial au tournant des années 70. Elle failli même lui coûter son existence-même : en 1966, la construction d'une voie rapide pour améliorer l'accès à Dijon était prévue en lieu et place du canal depuis Plombières-lès-Dijon, aboutissant à l'actuel port fluvial et la place du Premier Mai. Pont-canal de Saint-Florentin Ecluse Duchy-2007 Plan du pont-canal de Saint-Florentin (Cours de navi gation intérieure, par l'ingénieur Bonnet, 1907) Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet 73 L’OBSESSION DE L’INCENDIE AU XIXème SIECLE Comme nous l’avons vu, au début du XIXème siècle, Saint-Florentin est toujours la ville moyenâgeuse aux rues étroites : les maisons sont massées et manquent d’air et de jour, la plupart sont couvertes d’un chaume mal entretenu. Les habitants sont d’une négligence déconcertante. Les ordonnances de police municipale multiplient les recommandations car les incendies ont pour causes la malpropreté, le laisser-aller et le peu de précaution des particuliers. Ils placent des pailles et des fourrages, autour de leurs cheminées et dans les greniers dont les fenêtres sans contrevents sont toujours ouvertes ; le feu y conduit aisément les flammèches. On utilise des lumières non enfermées dans des lanternes pour aller dans les caves, en traversant les granges, les vinées ou les écuries. Les moyens de lutte contre le feu sont dérisoires : le maire demande au Florentinois de faire tresser un ou plusieurs paniers d’osier capables de contenir l’eau et destinés à porter secours lorsqu’un incendie éclate. Ils sont goudronnés aux frais de la ville (1805). On déconseille les toitures de paille et on invite à les couvrir de tuiles. Mais, étant donné la pauvreté des habitants, la ville est bien obligée d’autoriser la réparation des chaumes. En 1817, on note des progrès : les chaumes ne couvrent plus guère que les dépendances, les hangars encastrés dans les maisons et les demeures pauvres ou isolées. Le 1er avril 1813 eu lieu le grand incendie du faubourg de l’Aval : 42 maisons dont les casernes de la gendarmerie, une grande auberge et deux tanneries furent entièrement brûlés. Avrolles connu également un incendie important en 1804 qui pèsera sur la vie du village et ses finances pendant plus de 20 ans. Les ¾ du village ont brûlé. L’église et le clocher sont en grande partie détruits, les cloches fondues ; 25 gros ormes des places publiques du village disparaissent. 111 familles se trouvent sans asile. Le gouvernement accorde 650 arbres du canal pour la reconstruction qui est imposé dans l’année et avec des couvertures en tuiles. Ainsi, le dessèchement des mares et des réservoirs publics est particulièrement surveillé. On interdit d’arroser les jardins avec l’eau des lavoirs de Chenin ou à la mare, près de l’église. il est demandé à ceux qui n’ont pas de puits de mettre devant leur porte une feuillette pleine d’eau, renouvelée chaque semaine. Suite aux grands incendies qui ont dévasté presque la totalité du faubourg de l’Aval, les pompiers furent organisés en escouade puis en corps de pompiers avec l’appoint de volontaires habillés, équipés à leurs frais et exempts du logement de guerre (1816). A Avrolles, la compagnie de pompiers est créée en 1826. Les consignes se multiplient en période de sécheresse (débarrasser et laver les rues ; constituer des réserves d’eau ; transporter à l’écart des maisons les foins…) Les fours et les cheminées sont visités deux fois par an afin de diminuer les risques, des contraventions sont distribuées. En 1846, à Avrolles, on interdit les briquets phosphoriques et les allumettes chimiques dans le voisinage des chaumières qui sont plus nombreuses qu’à SaintFlorentin. En 1805, à Saint Florentin, on parle déjà du « service des pompes » et en 1864, de trois pompes. Au cours de la seconde guerre mondiale, une partie de la ville a été touchée et certains bâtiments détruits par les bombardements. Pour répondre aux problèmes de l’après-guerre et à la crise de logement qui s’en suivit, un important quartier d’habitat collectif se créé : TréceyGouttières à l’entrée ouest de la ville. Parallèlement, des opérations de lotissement sous forme de quartiers résidentiels composés majoritairement de pavillons sont lancées. Pendant cette période, apparaît également les zones commerciales et artisanales, en périphérie de Saint-Florentin à l’ouest et au sud-est de la ville. 74 AVROLLES Avrolles se nommait Eburobriga et le camp gallo romain de Barcena se situait sur le Mont Avrollot, au nord est du village à 177 mètres d’altitude. Paisible petit village au pied d’une butte du massif d’Othe, Avrolles fut longtemps une bourgade importante. Lorsque les Gaulois s’installent sur cette butte qui forme un site défensif naturel au croisement de deux voies importantes de circulation, l’extrémité occidentale est protégée par un rempart. Abandonné au profit des vallées, cet oppidum est de nouveau occupé vers 30 avant JC. Le rempart est alors rehaussé et élargi, ce qui explique l’importance du vestige actuel. Après la conquête romaine, les Gallo-Romains s’installent au pied du mont, à l’emplacement du village actuel. La bourgade se développe mais sa situation au carrefour de voies de passage permanent lui vaut d’être souvent ruinée, détruite ou incendiée depuis les Normands jusqu’au siècle dernier. Pourtant la cité se relève à chaque fois et connaît une réelle prospérité au XVIe siècle, période où l’on recense jusqu’à 1500 habitants regroupés autour de son importante église et son clocher fortifié. Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet Malheureusement, la prospérité est de courte durée puisqu’à la fin du XVIe siècle, les guerres de religion dévastent complètement Avrolles qui n’est plus que ruines champêtres. Les murailles et les portes croulent peu à peu et les fossés se remplissent de sorte qu’en maints endroits, il n’en reste plus trace. La ville ne se relève pas de ses ruines et restera désormais une simple petite bourgade rurale. Une fois de plus, en 1804, le village est ravagé par un violent incendie qui n’épargne que le château à l’écart du bourg qui sera à son tour détruit par un incendie en 1945. 3 Avrolles a été construite au pied du Mont Avrollot, sur lequel se développa la production de pommes spécifique pour la fabrication du cidre. Sur cette ancienne photo on peut voir l’emplacement de l’ancien château. Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet 3 Site internet de la ville de Saint Florentin 75 Le domaine du château d’Avrolles Le domaine du château d’Avrolles s’est constitué par plusieurs acquisitions successives pour former un ensemble très complet avec parterres, jardins, et pièces d’eau, s’étendant par des prairies jusqu’à la route de Brienon et aux rives du Créanton ; le tout complété au nord par le Moulin d’Avrolles. L’ensemble de ce domaine s’est sensiblement maintenu en l’état, au cours du XIXème siècle. Puis les jardins en terrasses, celui à l’anglaise et le jardin « paysager » se sont couverts d’arbres. L’allée centrale – L – se maintient sous le nom d’allée des marronniers. Un cèdre du Liban grandit dans l’allée des Chèvrefeuilles – M. des troènes et d’agréables charmilles se développent autour des boulingrins de la cours d’honneur – N. Au XIXème siècle, la ville est constituée du tissu ancien, de faubourgs au pied des remparts, ainsi que des grands corps de fermes éparpillés sur le territoire. En 1944, le château fut détruit par un incendie, après le départ des américains à qui, il servait d’hôpital militaire. L’entrée du château était ornée de marronnier qui existent toujours et d’un portail dont les grilles ont été vendues et décorent le petit château de Venizy. Il ne subsiste que la ferme et la fontaine qui était dans son parc. Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet Ce domaine, propriété de M.Lenferna, seigneur du lieu au XVIIIème siècle fut vendu comme bien national sous la Révolution, puis racheté par Napoléon qui le donna à son dévoué ministre des finances, le comte Jolivet. Celui-ci le vendit ensuite vers 1826-1828 à Charles Esprit Marie comte de la Bourdonnaye de Blossac. Il resta propriété de cette famille, au cours du XIXème siècle. A – le château B – les communs avec le pigeonnier – C D – jardin qui sera ensuite occupé par la ferme du château E – la maison du jardinier F – le grand potager avec pièce d’eau circulaire. Le parc étendu comprenait à l’arrière du château : G – des jardins en terrasses étagés en gradins selon la pente du terrain. On accédait de l’un à l’autre par des escaliers d’angle en quart de cercle H – le canal : les terrasses permettaient de descendre au bord d’un canal agrémenté aux angles de beaux vases de pierre. Des rangées de platanes séculaires formaient une voûte au dessus de cette pièce d’eau et constituait une agréable et fraîche perspective (130 m de long). J – un jardin à l’anglaise avec des allées sinueuses, permettait, loin du château de se livrer à la rêverie, la méditation ou aux secrète confidences. K – côté sud une belle grille à l’entrée s’ouvrait sur la place publique où se déroulaient les réjouissances et les danses villageoises. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 76 Les domaines rattachés à Avrolles La Grange cistercienne de Crécy Deux domaines sont rattachés à Avrolles : la ferme de Crécy, la ferme de Duchy, sans oublier les hameaux : le petit et le grand Frévaux La ferme de Duchy Acquise en 1138 par les moines de Pontigny, Crécy n’a jamais cessé son activité agricole. Après bien des vicissitudes et des épreuves, elle a traversé les siècles pour témoigner aujourd’hui. Deux bâtiments moyenâgeux retracent son histoire : la chapelle - peu commune dans une grange cistercienne - ouvre vers l’est. Sa structure et la forme des fenêtres datent vraisemblablement de la fin du XIIe siècle, sa belle charpente en forme de coque de bateau renversée du XVe siècle. Le second bâtiment, de dimensions importantes, orienté nord/sud, possède des ouvertures caractéristiques de type gothique (visible de l’extérieur). Ces deux bâtiments sont actuellement intégrés dans la ferme de Crécy avec d’autres constructions édifiées plus tardivement. 5 C’est une ferme fortifiée avec 4 tours d’enceintes, située à flanc de colline. Le site offre un magnifique panorama. Les tours ont été construites à des époques différentes avec des reconstructions successives. "Duchy eu comme étymologie : Du chiacus, Ducheium, Duchés, Duchi au XIIème siècle. Dans ces mots nous retrouvons la racine Duce, qui a l’époque romaine voulait dire chef d’un lieu. Alors, le domaine, aurait-il été celui d’un des chefs commandant à Eburobriga ? 4 Une des tours date de 1660, le domaine a été construit avec le grès et le sable extrait à proximité. C’est dans cette ferme que la première machine à traire électrique fut installé en 1935. 4 5 Francis Marquet, le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales Agence de développement touristique de l’Yonne 77 Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet 78 La place d’Avrolles au début du XIXe siècle Non loin la place des Ormes où avait lieu les danses publiques donne accès au domaine du château dont on observe l’entrée. La grande route royale présente un étranglement surprenant (2) avant de s’élargir sur une place. Jusqu’à la fin du second empire et comme les autres rues du village, cette croisée de routes était encombrée de fumiers, de terres, de bois, de dépôts divers et d’instruments de culture dont on demandait chaque année l’enlèvement pour pouvoir y célébrer la fête de la Sainte-Béate. Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet L’essentiel de la vie villageoise se concentre dans ce carrefour marqué d’un calvaire. On y observe : – dans un même axe, l’église, le clocher et le presbytère dont la cour entourée de murs déborde largement sur la rue (1). – La modeste maison d’école et la mairie – En face, le vaste jardin de la cure. Complanté d’arbres fruitiers et employé pour le jardinage, il est clos d’un mur sur la rue Saint-Béate et de haies vives sur les trois côtés. Il se complète de deux petites écuries (couvertes de chaume) avec une petite vinée adossée au clocher. – La mare communale près de laquelle s’arrêtaient les diligences Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet 79 LES PREOCCUPATIONS HYGIENISTES Il est coutumier, dit un arrêté de 1825, que l’on jette l’eau sale et autres matières insalubres par les croisées. En 1826, le maire s’indigne de voir qu’autour de l’église et sur les escaliers, les particuliers s’en servent comme lieu d’aisance. Les porcs à l’abandon parcourent les rues et fouilles mares et ruisseaux. En 1835, on rappelle que les porcs, poules, oies, dindes, canards ne doivent plus errer dans les rues, places et promenades publiques. Les animaux morts sont jetés dans les fossés de la ville, comme on lance par la fenêtre sur la voie publique, l’eau de ménage, de vaisselle, des matières urinaires… Lorsqu’en 1826, le comte de la Bourdonnaye est installé dans ses fonctions de maire à Avrolles, la première décision qu’il prendra sera de mettre un peu d’ordre dans le village. Il essaiera de faire dégager les rues où était déposé le fumier, tas de pierre, détritus… ce fut en vain. En 1844, le premier magistrat de la ville, Louis-Denis Guiollot institue le rythme de balayages réguliers et complets, faits par les Florentinois eux-mêmes. Un avertisseur public donne le signal du balayage. Le problème des boues Depuis toujours, les boues sont considérées non comme des déchets mais comme des engrais utiles. En 1809, elles sont vendues aux enchères. L’enlèvement des boues par adjudication s’est poursuivi jusqu’au début du XXe siècle. Les adjudicataires sont souvent les vignerons qui fument ainsi leurs vignes, en concurrence avec les maraîchers de la Maladrerie. Une clause stipule que conformément au bail de 3 ans qu’ils contresignent, ils sont tenus, deux fois par semaine, de nettoyer le bassin des fontaines et la place publique. L’abattage des animaux de boucherie En 1831, on fait le point : on estime que les rues de la ville et les faubourgs sont dans un état de malpropreté extrême, que les bouchers jettent leurs détritus et déposent des fumiers devant leur maison. Il leur est demandé de ne jamais tuer devant leurs portes et hors de leurs tueries ; de ne plus laisser couler dans le ruisseau de la rue le sang des animaux abattus et d’enfouir les restes d’animaux avec soin. 80 1.4.1.2. LES EVOLUTIONS DE LA TRAME VIAIRE LES REMEDES AUX PROBLEMES DE CIRCULATION Transfert des places de marché Les marchés sont structurés selon 4 axes : rue Dilo, Saint-Martin, Poterne et Grande Rue qui forment avec la place des Fontaines un seul et même emplacement accessible de tous côté. Ces marchés de plein air vont vite déborder des limites prescrites et en 1838 on les étend jusque sur la place dite du Petit Mail (place Vérolot). A la fin du XVIIIème siècle, le commerce de la ville consistait surtout en grains, vins, chanvres et toiles, mais aussi cuirs et chevaux. D’abord modeste sous l’Empire et la Restauration, il va connaître un développement important sous la Monarchie de Juillet (1830-1840). Les vendeurs étaient d’une extrême diversité : bouchers, charcutiers, merciers, drapiers, quincailliers et vendeurs de verrerie et de poterie, tisserands, sabotiers... Les places sont toujours au premier occupant ce qui entraîne de nombreux conflits. En 1804 est amorcé un début d’organisation des marchés (droit de place, emplacement annuel -1815). Le marché au Chanvre : rue Saint-Martin, très courte et très étroite à l’époque. Il s’y faisait un passage continuel de voitures allant au port pour l’approvisionnement de Paris. Ce marché, le plus important du pays, en vient à déborder sur la rue de l’Hôtel de Ville et bientôt la rue de la Poterne ; il nécessite une surveillance de plus en plus difficile à exercer. Les halles au blé, symbole de la réussite commerciale : on peut observer 3 étapes dans leur évolution : - jusqu’en 1816, on se sert de deux petites halles pour le trafic du blé. L’un est situé face à la fontaine avec 5 porches appelé Petit Marché, l’autre face aux escaliers de l’église, dans la grande rue appelé le Grand Marché. - En 1816, on décide d’utiliser l’ancien grenier à sel sous l’Hôtel de Ville (situé au bout de l’actuel rue de la terrasse). Ses vastes salles voûtées deviennent le magasin du marché au blé. Mais dès 1818, on souffre de l’insuffisance d’accès pour atteindre cette place alors que le commerce du grain s’accroissait. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 81 - En 1841, on se résout à envisager la construction d’une halle nouvelle pour répondre à l’extension de ce commerce et au problème des rues étroites, rapides et tortueuses, aux encombrements, à la grande gêne pour les chargements et déchargements qui provoquent un préjudice à la perception des droits de mesurage. Le choix pour l’édification se porta sur le Mail, vaste emplacement aux abords faciles et nombreux. . La nouvelle Halle en pierre de Cry, entouréé de pavés de « Fréquembaut » est livrée à la ville en septembre 1843. Halle nouvelle L’éclairage public La ville achète en 1829, 10 lanternes paraboliques, à cage de fer carrée et chapiteau de cuivre, avec une anse en fer forgé et forte poulie à crochet mobile, vitrage en verre blanc fort, petite lampe de fer blanc avec double porte mèche, réflecteurs en cuivre plaqué d’argent fin et 24 mètres de mèche et une lucerne d’allumeur. Un système de poulies et de cordes permettait de descendre plus ou moins les réverbères. Ce système fonctionnant à l’huile de pétrole fut pratiqué à Saint-Florentin jusqu’en 1896.l’éclairage était insuffisant et faisait l’objet de plaintes pour que l’éclairage se fasse plus tard le soir Aujourd’hui marché alimentaire, elle fut construite sous Louis-Philippe (18421844). Formée de pilastres de pierre de taille, autrefois joints par des grilles, elle comprenait dix portes pour l’entrée des voitures. Elle était ceinturée de bornes. Une cloche donnait le signal des transactions qui pouvaient se continuer jusqu’à la nuit tombée. Elle a été bâtie à l’emplacement du grand mail planté d’arbres sous la Révolution. 82 INTERVENIR SUR L’ESPACE URBAIN Création de nouvelles rues et chemins Des chemins Les chemins au XVIIIème et XIXème siècle sont boueux, dégradés avec des ornières et des fondrières remplies d’eau et si profondes qu’il est nécessaire de passer à côté. A l’est de la ville, l’ancien chemin de Troyes dit derrière les Capucins, pourtant très utile pour le charroi des récoltes, des vendanges et des fumiers pour les vignes, est impraticable. Il en est de même au nord, pour le chemin de la Montagne de Vénizy qui conduit à de nombreux villages, hameaux et qui est une voie vitale et le seul accès pour transporter les pierres de construction des carrières et la terre pour les planchers et les terris (plafond). Il sert également à transporter les engrais et les échalas aux hautes vignes et à amener les vendanges. La plupart des fossés des chemins sont mis en culture et on ouvre un nouveau fossé sur la route. Pendant toute la première moitié du XIXème siècle, les maires successifs lutteront contre ces pratiques mais souvent sans effet. Ces chemins resteront longtemps encore de vagues fondrières inondables en temps de pluie et qui se confondent avec les champs contigus. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 83 Les rues A part Montléu, les faubourgs du Pont et de Latrecey, Saint-Florentin déborde assez peu de la limite des anciens remparts. A l’intérieur de la vieille ville, la circulation est plutôt difficile. Les rues étroites sont très encombrées, les chemins et les routes souvent obstrués. Il en est ainsi pour : - la route de Troyes - le chemin du fossé Guéttat (avenue du général Leclerc) - la route de Joigny entre les maisons et les jardins de la porte d’EnHaut - le mail ou la porte d’En-Bas - le chemin qui monte au Prieuré Ils sont tellement encombrés de fumiers, de terres pour les vignes, de décombres que la voie n’est pas suffisante pour la rencontre de deux voitures ; et l’égout des fumiers rend ces voies impraticables. Sur place et le long des murs, il s’y ajoute les tas de bois, les bourrées et les bois de charpentes, les voitures et les charrettes, les tonneaux et les échelles, les échalas et les tas d’herbes provenant des jardins. Les abords de l’église sont particulièrement bloqués. Dans les passages et ruelles on ne peut qu’aller à pied et difficilement. Côté sud, entre les contreforts de l’église, a été construit des appentis et des baraques employés à loger des chèvres et des cochons et qui servent de lieux d’aisances. Les venelles cachées sont l’objet de débarras. Au nord, la Vernée s’allonge jusqu’à la place Dilo (appelée place du Calvaire jusqu’en 1842). Elle n’est qu’un modeste chemin entre les jardins, non utilisable par les voitures. Par contre, le chemin des Charbonniers, aujourd’hui rue Lancôme est une sorte de « déviation nord » par rapport à la vieille ville : il relie la route de Paris à celle de Troyes et peut éviter la traversée de la ville. Ce chemin était prévu pour l’approvisionnement de la capitale en bois, charbon, blé et pour les voitures publiques. Les grandes voies de communication ont été répertoriées pour la première fois par le décret impérial du 16 décembre 1811. La route de Paris Genève y est classée en première catégorie. Les traversées d’Avrolles et de Saint-Florentin sont pavées. Mais le reste est formé de chaussées d’empierrement impraticables en hiver en raison des ornières et des boues qui se forment. L’amélioration des routes se font attendre. En 1817, on constate que les réparations des chemins sont si considérables qu’elles n’ont pu être faites jusqu’à présent. A maintes reprises le Préfet incite les communes à réparer ou rétablir les chemins vicinaux en répartissant les charges entre les habitants. Deux aménagements routiers transforment la circulation de la vieille ville. Le 6 mars 1828, une ordonnance de Charles X décide de l’ouverture d’une route de Sens à Saint-Florentin par Cerisiers et Arces. Elle est livrée à la circulation en 1836 sous le n°5. Elle passe alors par la rue du faubourg d’Aval. La traversée de Saint Florentin est modifiée et on ouvre la rue Mont-Armance (entre 1844 et 1850) qui fait figure de déviation et qui évite les pentes dangereuses par temps de verglas et de neige. Depuis le début du XIXe siècle, le souhait était d’établir une liaison vers le nord en direction des villages de Turny, Venizy et Chailley. Vers 1843, l’aménagement des fossés Guéttat englobés dans le chemin de grande communication n°30 à destination de Rigny le Ferron est réalisé. En 1864, l’avenue dénommée rue Betbéder est créée afin de transformer le quartier et la place du Marché aux Bouchers qui étaient sales et encombrées les jours de foires et de marchés. Ces améliorations favorisent la construction de maisons nouvelles et une première extension qui gagne par voisinage jusqu’à la rue des clous (1862). La voirie à l’intérieur des limites de l’ancienne ville fait l’objet d’un plan d’alignement en 1851, qui sera revu pour permettre un passage plus facile des pompes à incendies : en 1862, on proscrit les marches et les escaliers de pierre débordant sur la rue et on exige des pans coupés. En 1865, la place Dilo est remaniée et rechargée en silex de Chailley et en grève de l’Armançon. En 1893, on envisage le prolongement de la rue des clous en direction du centre ville, ce qui permet d’amorcer un axe nord-sud qui se réalisa en 2 étapes : 1) en 1902 : on acquiert des terrains à travers la propriété Trinquant et le jardin de la Caisse d’Epargne (aujourd’hui hôtel de ville) pour relier la Vernée et la rue Betbéder 2) en février 1910, la démolition du presbytère et de deux maisons est décidée pour élargir la rue tortueuse du presbytère. 84 Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT La ville est encore enfermée dans ses remparts et elle a gardé sa forme urbaine d’origine. Seules le cimetière, l’Hôtel Dieu et le prieuré sont extérieurs aux remparts. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 85 La grande rue reste l’axe principal, prolongé à l’est par la rue Saint-Martin et, à l’ouest, par la rue du faubourg de Landrecies. La rue du faubourg d’Aval descend vers les ponts conflue avec la rue du Moulin Neuf, importante autrefois, avant d’être coupée en deux par la rue de Montarmance, vers 1848. l’actuelle rue du général Leclerc n’est pas encore ouverte : c’est alors un piètre chemin le long des fossés Guéttat, détérioré et maintenu toujours humide par l’ombre des rangées d’ormes et de tilleuls qui viennent terminer, en retour, sur le petit Mail (place Vérolot). Cette rue change peu au cours du temps. La démolition de la porte de saintFlorentin était jugée indispensable en 1793 puisqu’il n’est pas possible de faire passer dessous des voitures de foin et de moissons. Cette démolition ouvrit la rue vers l’ouest. Le corps de garde formant saillie fut frappé d’alignement. Les maisons indiquées Vauvoret et Thériot sur ce plan (3) abattues en janvier 1972 portaient les dates 1170 et 1274 sur leurs poutres. Celle de la veuve Lemire (4) fut la propriété de Regnard, avocat et commandant de la milice bourgeoise au XVIIème siècle ; elle deviendra en 1824, le presbytère qui fut démoli en 1910 pour permettre d’ouvrir la rue actuelle de l’Hôtel de Ville où s’établit la poste. Autrefois, la Grande Rue s’arrêtait à la porte dite de Saint-Florentin, c'est-àdire dans les limites de la ville fortifiée. Au-delà s’étend le faubourg de Landrecies indiqué ici par erreur Latrecey 6. Ce plan est le seul qui représente clairement la porte Saint-Florentin, la plus belle et la plus imposante des trois portes de la ville. On y observe ses deux tours très saillantes, qui servirent de prisons, la porte piétonnière sur le côté de l’entrée avec son passage intérieur. Au XVIIIème siècle les fossés comblés permettent l’élargissement du Petit Mail et la création, rue du Collège, de petits jardinets. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 6 Latrecey : cette erreur fréquente s’explique par la consonance voisine de ces deux noms propres, à une époque où l’orthographe est incertaine et très variable. On relève ainsi Landrecies, Landrecy, Lentrecy, Latrecy…le site de Latrecey se tient plus loin de la ville, à l’ouest. 86 La rue Dilo : C’est l’un des axes vitaux où se tiennent la plupart des notables de la ville. Entre de vieilles maisons à pans de bois recouvertes de lattis se sont bâtis, au XVIIIème siècle, de beaux immeubles de pierres. L’un d’eux, construit sur les fossés, fut le siège du district de Saint-Florentin pendant la Révolution (1). La porte Dilo disparue a laissé place à deux pilastres. Un très bel hôtel particulier à toitures mansardées, avec une cour d’honneur (2), fut celui de Michel Etienne Sallot receveur des tailles, propriétaire d’une grande quantité de vignes et maire de la vile pendant 25 ans. La construction sera démolie en 1806. Une impasse conduit à un fragment de façade en pierre de taille du XVIe siècle avec porte sculptée Renaissance (4). Non loin de là, subsiste une cour intérieure avec belle façade Louis XIII en brique et pierre, aujourd’hui assez dégradée (5). Quatre maisons de bois en surplomb sur des porches abritaient le ‘petit marché’, et tenaient lieu de halles, vis-à-vis de la fontaine renaissance. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 87 Les transformations liées au chemin de fer En 1833, Legrand, haut fonctionnaire de Louis-Philippe, fait voter une loi qui envisage un programme national de chemins de fer. Pour l’établissement du tracé des grandes lignes, cette loi devait aussitôt déclencher des luttes d’influence, des rivalités farouches entre des intérêts locaux, concurrentiels sur le plan commercial et industriel surtout. Dans ce profond bouleversement des habitudes que l’on pressent, quel allait être l’avenir d’une petite ville comme Saint-Florentin qui voulait assurer sa prospérité commerciale grâce à sa nouvelle halle établie sur le Mail ? Rien n’était acquis d’avance. En effet, trois projets de tracés sont en présence pour la ligne Paris-Lyon : l’un par la vallée de la Loire, la charité et Roanne ; l’autre par Troyes et Dijon ; le troisième qualifié de projet intermédiaire, par l’Yonne et la Bourgogne. Ce dernier fut ardemment défendu par le préfet de l’Yonne et par le marquis de Louvois, propriétaire du château et des forges d’Ancy-le-Franc. En 1838 un comité du chemin de fer de Paris à Lyon par la Bourgogne est constitué, présidé à partir de 1840 par le marquis de Louvois. Cet organisme déploya une activité prodigieuse et fit adopter le tracé qui emprunte aujourd’hui les vallées de l’Yonne et de l’Armançon. Saint-Florentin comprit tout de suite, dès 1842, l’intérêt de ce nouveau mode de transport. Il se formait à Paris une compagnie financière pour l’exécution de cette voie ferrée qui réunit un capital de 32,5 millions de francs. Le département devait apporter 3,4 millions et les communes 1,6. Le préfet demande donc aux maires de convoquer les plus imposées afin d’y pourvoir au moyen d’un impôt supplétif. En février 1843, le conseil et les sept plus imposés de la ville en acceptent à l’unanimité le principe. Il faut faire vite en effet car en avril, on apprend que le projet de faire passer la voie ferrée par Troyes, n’est pas abandonné ce qui cause une grande fermentation parmi les populations de la vallée de l’Armançon. Les inquiétudes devaient se dissiper peu à peu. En 1847, on entre dans la réalisation. D’abord celle de la cession des terrains. Les communes, les particuliers, l’hospice acceptent les indemnités offertes par la compagnie. Les travaux sont menés rondement puisque le 12 juillet 1849 la ligne de Paris à Tonnerre est mise en service, une des premières voies ferrées françaises après celles de Paris à Saint-Germain et de Lyon à Saint-Etienne. Le progrès était énorme. Paris n’était plus qu’à 5 à 6 heures au lieu de 19 à 20 heures. Les espoirs d’un développement quasi illimité du commerce enflammaient les ambitions. L’inauguration de la section du chemin de fer de Paris à Tonnerre eut lieu le dimanche 9 septembre 1849 et fut marquée par d’importantes cérémonies à Sens présidées par le Prince-président, futur Napoléon III. On avait travaillé sur tout le parcours à terminer les remblais et les travaux de terrassement. D’immenses préparatifs avaient été faits par la ville de Sens pour cette fête. La gare était ornée de mâts sur lesquels flottaient des flammes tricolores ; un vaste autel avait été dressé sur une estrade avec deux grands pavillons pour les autorités. En octobre 1849, 55 locomotives étaient affectées au service des voyageurs et des marchandises sur le chemin de fer de Paris à Tonnerre. Rutilantes dans leur nouveauté, elles sortaient des ateliers Cail et Derosne de Mulhouse. C’étaient des machines longues, racées, d’une bonne stabilité, avec de grandes roues motrices de 2,10 à 2,30 m de diamètre placées à l’arrière de la boîte à feu. En 1850, on compte déjà 5 trains par jour en gare de Saint-Florentin : le spectacle de l’arrivée d’un train est un but de promenade recherché par les curieux, malgré l’éloignement de la gare ! Pourtant la satisfaction n’est pas totale. Très vite, le commerce se plaint de la grande irrégularité dans le service du chemin de fer. Les colis manquent ou n’arrivent que deux à trois jours plus tard. La ligne de chemin de fer de l’est. L’ouverture du chemin de fer de Paris à Lyon devait rapidement faire cesser la circulation des voitures de roulage et de messageries sur la route impériale n° 77 de Nevers à Sedan. En 1856, la ville de Saint-Florentin émeut le vœu de la création d’une ligne de Nevers à Vitry-le-François qui serait pour elle un immense bienfait. La préfecture en 1865 fait la proposition d’un chemin de fer de Chablis à la gare de Saint-Florentin mais la ville, dans la gêne, note avec regret qu’elle ne peut répondre favorablement. La compagnie des chemins de fer de l’Est négocie les terrains et construit la ligne de Saint-Florentin à Troyes : l’inauguration est fixée au 14 octobre 1891. Le ministre arrive à Troyes vers 11 heures ½ et déjeune à Ervy. Saint-Florentin lui avait demandé de présider le banquet du soir, tandis que des réjouissances publiques animaient toute la ville. 88 89 Le report du cadastre napoléonien sur le cadastre actuel démontre que les routes principales existantes au XIXe siècle sont maintenues et organisent toujours la desserte de l’ensemble de la commune. Carte B.WAGON - Cadastre napoléonien reporté sur le cadastre actuel 90 91 1.4.1.3. L’HISTOIRE ET LES LOGIQUES D’INSERTION DANS LE SITE DATES Période antique 1er siècle avant JC EVENEMENTS MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES Menhirs et dolmens encore présents dans les forêts ou découverts dans les carrières Création d’un oppidum à Avrolles, fortification refuge celtique dont subsiste un important rempart Prise de la place stratégique située sur la Naissance de la ville - Fortification de voie d’Agrippa par Jules César qu’il la ville nomma Castrum Florentinum Présence des gaulois et des druides Nombreux sièges par les Burgondes 511 Prise de la ville par Clovis Ville aux mains des bourguignons 587 La reine Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d’Espagne, s’y réfugie et donna son nom au lieu 757 Ville prise par Pépin le Bref Ville rasée Reconstruction de la ville 833 Deux comtesses rapportent les reliques de Donne un nouveau nom à la ville Saint – Florentin, noble chevalier Construction d’une abbaye destinée à champenois qui fut martyrisé recevoir les reliques édifiée au IXème siècle au lieu dit le Prieuré 866 Siège des normands Ville à nouveau rasée Les drakkars normands abandonnant le siège de Paris, remontaient la Seine puis l’Yonne et ses affluents dont l’Armançon, pour piller la Bourgogne Le Duc Richard, comte d’Auxerre battit les envahisseurs 1060 Création d’un asile de lépreux Fondation de la maladrerie, Ville sous domination des comtes de Champagne 1281 Rattachement de la vile au domaine royal 1296 Création du siège d’un prieuré dépendant Création du hameau de Montléu de l’abbaye de Moutier MOYEN AGE Guerre Invasions des anglais et des Anglos Les fossés sont récurés, les de 100 Bourguignons du fait de la position fortifications sont colmatées, les ans charnière de la ville bâtiments situés en dehors de l’enceinte sont rasés dont les 3 prieurés et une partie de leurs faubourgs. 1359 1420 4 juillet 1429 XVème siècle XVIème siècle Invasion des Bourguignons Ville totalement détruite La ville est annexée par les Huguenots Passage de Jeanne d’Arc et du roi, de retour de Chinon pour Reims Guerre civile Ville ruinée et église détruite Retour au calme après la période de Reconstruction de la ville guerre qui connu une période de Restauration des remparts et des trois portes (de Dilo, de Saint Martin, prospérité de Saint Florentin) Fontaine monumentale construite Eglise reconstruite (celle que nous voyons aujourd’hui) Création de faubourgs au delà des remparts : Faubourg de Dilo, de la Porte Saint Martin jusqu’à Montléu, faubourg d’Aval, faubourg Landrecies Sert de refuge au catholique puis se soumet au roi Henri IV XVIIème Avec 2000 habitants, la ville joue le rôle siècle de gîte étape pour les troupes en marche et les garnisons durant l’hiver et les périodes de paix (du 8 Germinal an II – 28 mars 1794 – jusqu’au ventôse an III – 24 février 1795) XVIIIème Siège d’un baillage seigneurial, d’une Démolition des anciennes portes et siècle élection étendue et d’un grenier à sel des tours, une seule tour subsiste situé rue Basse du Rempart des remparts aujourd’hui Révolution La ville fut l’un des lieux les plus dynamiques de la Théophilantropie Pendant la Convention, les républicains anticléricaux débaptisèrent Saint Florentin et l’appelèrent Mont-Armance La ville de Saint Florentin est chef d’un district qui comprenait 9 cantons et 57 communes 1800 Après les troubles révolutionnaires et les faiblesses du Directoire, au moment où Bonaparte, Premier Consul, prend en charge le pays épuisé, livré à l’anarchie, Saint-Florentin est une ville déchue. La ville se retrouve dépouillée de son prestige et devient simple chef lieu du petit canton de l’Yonne 92 DATES XIXème siècle EVENEMENTS La ville est réfractaire à l’industrie naissante, et se contente du travail des champs et des activités artisanales (tanneurs, sabotiers, maréchaux-ferrants, bourreliers etc. Marchés et foires renommés La ville est appauvrie financièrement et son budget est dérisoire MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES DATES Le territoire de Saint Florentin est couvert de vignes, champs, de riches prairies Les murailles s’effondrent et comblent les fossés. Les fossés guetta au nord sont maintenus, car les eaux sont d’un service journalier pour les habitants et ressource d’eau en cas d’incendie 1er décembre 1941 1945 Années 70 1971 EVENEMENTS Saint Florentin rassemble 2500 habitants 7000 habitants 1ère réquisition ennemie suivie de nombreuses autres qui entraînent des années de malheurs : problème de récoltes, dépenses communales, pillage… 1817 1586 habitants, baisse de la population résultant des tragiques années de la fin de l’Empire ville s’ouvre à l’industrie, Fin du La XIXème transformation du bois, maroquinerie, siècle emballage, métallurgie, travaux publics, transport… Ville nouvelle : pavillons, grands ensembles à l’ouest en direction d’Avrolles, Fusion entre Avrolles et Saint Florentin 1806 1749 habitants comptabilisés alors que sous l’ancien régime on comptait 2500 habitants. Sous Saint Florentin est lieu de passage l’Empire fréquent de troupes et d’officiers, de prisonniers de guerre (1813), elle assure nourriture et logement MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES Le Maréchal Pétain rencontre à la gare le Maréchal Goering AVROLLES DATES EVENEMENTS Paléolithique Chasseurs nomades Néolithique Agriculteurs sédentaires 1814 750-450 JC Installation de petites entreprises au lieu dit « Les Galettes » et plus récemment à côté de la gare. Implantation d’un réseau de voies routières, ferrées et fluviales Période antique MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES Eau, prairies, forêts Défrichages des terres graveleuses des bords de l’Armançon et les terres légères de fonds de la vallée du Créanton Mont Avrellot est occupé voir peut être fortifié Présence de hameaux fortification av Première levée avec passement Les fortifications seront complétées pendant la Tène (à partir de 450 av. JC) Installation des Gaulois à l’extrémité Aménagement en « éperon barré » occidentale de la butte long de 350 m, délimité à l’est par un rempart d’environ 150 m appelé MURUS GALLICUS (mur de pierre consolidé par des poutres de bois, assemblées par de grosses fiches en fer forgé). Il sépare le site du reste du plateau appelé « Camp de Barcena ». Cet éperon barré, dénommé aussi OPPIDUM, n’a pas été continuellement occupé. A la Tène finale (150-10 avant J.C.) il semble être plus ou moins abandonné au profit des vallées comme l’attestent les nombreuses fermes gauloises révélées par la prospection aérienne sur les terrasses graveleuses de l’Armançon et dans la vallée du Créanton (Champlost-Venizy). Menhirs et dolmens encore présents dans les forêts ou découverts dans les carrières 93 DATES CONQUËTE ROMAINE Moyen Age EVENEMENTS MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES Implantation et développement de la Implantation de la ville en flanc de du Mont Avrollot, à ville nommée Eburobriga au carrefour Colline l’emplacement actuel du village des grandes voies romaines Plan orthogonal des cardo et décamunus, typique de l’empire Romain Villas et autres bâtiments s’étendent dans la vallée du Créanton MOYEN AGE Récession économique et invasions barbares lieu de passage obligé entre le domaine royal, la Champagne et la Bourgogne que les envahisseurs et autres gens de guerre vont emprunter. Aux XIV et Avrolles est un bourg fortifié Hameaux construits dès le XIIèmes On trouve trace des hameaux de Duchy, siècle. XVème siècle, Crécy, et Frévaux dès 1138. Ils étaient déjà habités dès le néolithique. A la fin du les guerres de religion vont dévaster la XVIème région et ses bourgs. Avrolles est siècle complètement ruinée. Avrolles restera désormais une simple bourgade rurale. A la veille la paroisse dépendait du bailliage de de la Chaumont en Bassigny et se singularisait Révolution, par ses coutumes propres. 1804 incendie qui la détruisit partiellement. 129 maisons furent sinistrées, le toit de l’église et du clocher furent atteints et les cloches fondirent. 2008-2010 Opération d’aménagement de nouveaux quartiers, prolongement de la vieille ville et du bourg d’Avrolles. 94 1.4.2. LA MORPHOLOGIE URBAINE - DENSITE 1.4.2.1. MORPHOLOGIE URBAINE ET DENSITE DU BATI PARTICIPANT A L’ECONOMIE D’ESPACE ET D’ENERGIE La morphologie urbaine – essai de définition Il existe de multiples définitions de la forme urbaine selon l’échelle à laquelle on se place. Elle peut aller de la configuration globale à l’îlot. Pierre Merlin 7 définit la forme urbaine dans le Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire comme « l’ensemble d’éléments du cadre urbain qui constituent un tout homogène ». Les paramètres morphologiques identifiés comme influents dans la consommation énergétiques et étudiés plus précisément sont la densité, le volume construit, la forme et la répartition des bâtiments et des vides dans la ville, le réseau et le type de rues et voies de circulation, leur maille et leur connectivité. Le tissu urbain traditionnel, correspondant à des îlots de 3 à 4 étages répartis de manière dense pour créer un tissu urbain continu, avec des rues de tailles moyennes, apparaît comme le plus efficient énergétiquement 8. En effet, une fois isolés thermiquement, ces îlots utilisent 30 à 40% d’énergie de moins par m² que les pavillons individuels pour le chauffage, l’électricité et l’eau chaude. Les transports collectifs sont plus rentables, plus accessibles et plus efficaces dans un tissu dense, ce qui explique qu’ils soient plus présents et utilisés dans un tissu de bâtiments contigus de taille moyenne. La morphologie urbaine peut diminuer par 2 les émissions de carbone. La densité, synonyme de compacité et de continuité « La densité est un concept qui exprime un rapport entre un nombre d’élemetns et une surface, un volume ou bien une longueur. Ce rapport équivaut à l’appréciation de la charge supportée par unité de référence ». 9 Analyser la morphologie urbaine et la densité des tissus urbains revient donc à s’interroger plus largement sur l’ensemble des éléments qui participent à la qualité urbaine : répartition des espaces publics et privés, mixité des usages et des formes. Carte B.WAGON - Cadastre napoléonien reporté sur le cadastre actuel On constate la même emprise entre les deux plans à l’intérieur des anciens remparts. Pierre Merlin est professeur émérite à l’Université de Paris 1 et président de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement de la Sorbonne. De l’importance de la morphologie dans l’efficience énergétique des villes – Laboratoire des Morphologies Urbaines du CSTB - Serge SALAT et Caroline NOWACKI La densité. Concepts, exemples et mesures. CETE de l’Ouest, pour le CERTU, Lyon, Juillet 2002. 95 MORPHOLOGIE URBAINE – PAYSAGE - ARCHITECTURE Z-1 CENTRE VILLE DENSE Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif) Fonctions DIAGNOSTIC URBAIN 9 DIAGNOSTIC PAYSAGER 8 DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL 7 Commerces et services - Pas d’activité agricole sauf centre d’Avrolles Implantation des constructions Ilots/voirie Limite séparative Limite voie et emprise publique habitat groupé, imbriqué, rues étroites, en limite ou une des limites - cœur d’îlots très dense alignement Forme urbaine Hauteurs (au faîtage) Emprise au sol 18 m 70% Espace vert – espace public Parc urbain / Arbres urbains Promenades boisées/ av. Parc récréatif / Aire de jeux Autour de l’église – parc du Moulin Neuf l’Armance / partiellement sans sans Espaces naturels ouverts Place publique sans petite surface- très minéralisé -aère l’îlot – belvédère constructions – constructions neuves Forme des constructions Matériaux – revêtements- façade Toiture/lucarne/cheminée soubassement baies – ouvertures – Fermetures : volets, portes - portail Balcon – Façades commerciales Volume simple, proportionné, unité selon secteur - Disproportionné et sans unité ponctuellement murs : apparents ou enduits selon matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, pans de bois Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuiles plates, relief, ardoise - Tôle usage agricole – fibre ciment (Avrolles)lucarnes jacobines, capucines, œil de boeuf (Musée du Florentinois) oui Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour partager les vantaux portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette, volets pliants métalliques Claire-voie, occulté, - Ferronneries couleurs sombres ou claires Vitrine : coffrage une seule travée sur plusieurs immeubles - Devantures : bois Morphologie urbaine du noyau médiéval L’analyse historique du noyau médiéval de SaintFlorentin est marquée par des voies étroites et sinueuses, auxquelles s’ajoute un réseau complexe de ruelles, « chemins communs » ou de « traverses ». Elles sont à l’échelle du piéton. Les grands axes restent rares et le réseau de voirie constitue l’essentiel du paysage urbain. Le noyau médiéval de Saint-Florentin de par sa densité est estimé à 2,5. Le parcellaire est allongé. La maison de plein pied du XIIe siècle laisse la place à la maison à étage d’une hauteur moyenne de deux à trois niveaux (R+1 et R+2), les commerces sont installés au rezde-chaussée. La ville médiévale close par ses remparts présente l’image d’un centre urbain resserré et dense dans lequel toutes les fonctions cohabitent. Au cours du XVIIe et XVIIIe siècle, la silhouette de la ville se modifie. Les quartiers urbains centraux maintiennent leur structure médiévale : la voirie reste étroite, le parcellaire connaît peu de changements et pourtant la ville continue de se densifier. L’alignement serré des maisons génèrent le remplissage des fonds de parcelle puis la surélévation des immeubles. La mixité des fonctions reste présent dans la ville, les artisans s’installent dans les cours. Les constructions mitoyennes se multiplient, les espaces verts et jardins diminuent. 96 Z-2 FAUBOURG Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif) DIAGNOSTIC URBAIN Fonctions Commerces et services - Pas d’activités agricoles Implantation des constructions Ilots/voirie Limite séparative Limite voie et emprise publique Réseau de voie issu du réseau ancien A l’alignement de la voie ou recul alignement Forme urbaine Hauteurs (au faîtage) Emprise au sol Progressivement, la population urbaine augmente et la ville déborde au-delà des limites, générant des faubourgs le long des rues principales. 15,00 m 30% Les maisons sont alignées sur la rue ou en retrait avec à l’arrière des petits jardins ou des cours. DIAGNOS TIC PAYSAG Espace vert – espace public DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL Parc urbain / Arbres urbains Promenades boisées/ av. Parc récréatif / Aire de jeux Espaces naturels ouverts Place publique Aspect extérieur des constructions – constructions neuves Forme des constructions Matériaux – revêtements - façade Toitures / lucarnes soubassement baies – ouvertures – Fermetures : volets, portes - portail Balcon – Façades commerciales Ville et faubourgs Sans / partiellement sans sans Existant mais non accessible (La Fausse Vanne – la Fausse Caillou) sans Volume simple, proportionné, unité - Disproportionné et sans unité ponctuellement murs : apparents ou enduits selon matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, pans de bois Toits à 4 pentes - Pente <40° - lucarne Tuile plate, tuiles à relief, oui Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour partager les vantaux portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette, volets pliants métalliques Claire-voie, occulté, Ferronneries couleurs sombres ou claires Vitrine : coffrage une seule travée sur plusieurs immeubles - Devantures : bois Les maisons sont de petites tailles, mais quelques demeures ou villas sont présentent dans ces quartiers. Le tissu urbain est aéré par les espaces de jardins privés L’espace public se limite à celui des rues relativement étroites. 3 La densité de logements est assez élevée pour les îlots à dominante d’habitat individuel. 97 Z-4 HAMEAU MOYENNEMENT DENSE Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif) DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL DIAGNOSTIC PAYSAGER DIAGNOSTIC URBAIN Activité Agricole Habitat Pas d’activités Siège d’exploitation agricole et hangar dominant Les hameaux Les règles de composition du plan répondent à l’organisation de l’activité agricole. Les îlots sont assez vastes étant donnée l’importance des fermes et des domaines agricoles. Implantation des constructions Ilots/voirie Limite séparative Limite voie et emprise publique Réseau de rue simple Alignement sur la voie ou recul - H/2 minimum 4m ou limite Les voiries sont étroites et sinueuses, hormis les rues, les espaces publics sont inexistants. 8,00 m 15% Le tissu urbain est discontinu, néanmoins les murs entourant l’îlot permettent une continuité. Le bâti est traditionnellement perpendiculaire à la rue, bordée de hauts murs. sans sans sans Espace agricole et naturel sans La densité de logements est faible. Forme urbaine Hauteurs (au faîtage) Emprise au sol Espace vert – espace public Parc urbain / Arbres urbains Promenades boisées/ av. Parc récréatif / Aire de jeux Espaces naturels ouverts Espace public Aspect extérieur des constructions – constructions neuves Forme des constructions Matériaux – revêtements - façades Toitures / lucarnes soubassement baies – ouvertures – Fermetures : volets, portes - portail Balcon – Façades commerciales les parcelles sont de tailles variées L’architecture se caractérise par de grosses fermes à cours fermées et des maisons plus modestes. Les grandes exploitations s’organisent autour d’une cour. Traditionnellement, les ouvertures sont disposées sur la façade de la cour. les volumes bâtis sont importants avec un étage au moins, de vastes greniers. Volume simple, proportionné, unité - Disproportionné et sans unité ponctuellement enduit de finition ou revêtement - tôles métalliques ou en fibre de ciment (ou similaire) - cabanes de jardin sans unité formes et matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, pente supérieure à 30° - terrasses Tuile plate, tuiles à relief non Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour partager les vantaux portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette, sans sans les maisons plus modestes sont en bordure de routes, isolées ou accolées. Elles disposent d’une cour arrière ou d’un jardin à l’arrière. 98 99 Z-5 HABITAT RURAL ISOLE - FERMES Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif) DIAGNOSTIC PAYSAGER DIAGNOSTIC URBAIN Fonctions Ilots/voirie Limite séparative Limite voie et emprise publique Réseau de rue simple Alignement sur la voie ou recul - H/2 minimum 4m ou limite Forme urbaine Hauteurs (au faîtage) Emprise au sol 9,00 m 10% Espace vert – espace public Parc urbain / Arbres urbains Promenades boisées/ av. Parc récréatif / Aire de jeux Espaces naturels ouverts Espace public Aspect extérieur des constructions – constructions neuves Forme des constructions Matériaux – revêtements - façades DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL Pas d’activités - Siège d’exploitation – hangar - gîte Implantation des constructions Toitures/lucarnes soubassement baies – ouvertures – façades Fermetures : volets, portes - portail Balcon – Façades commerciales sans sans sans Espace agricole et naturel Sans Les fermes isolées Les règles de composition du plan répondent à l’organisation de l’activité agricole. Les îlots sont assez vastes étant donnée l’importance des fermes et des domaines agricoles. Les voiries sont étroites et sinueuses, hormis les rues, les espaces publics sont inexistants. les parcelles sont de tailles variées Les murs entourant l’îlot permettent une continuité. Le bâti est traditionnellement perpendiculaire à la rue, bordée de hauts murs. La densité de logements est faible. Volume simple, proportionné, unité Murs des constructions et clôtures : matériaux naturels ou des matériaux moulés Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuile plate, tuiles à relief, - Tôle usage agricole – fibre ciment / sans lucarne non Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour partager les vantaux Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette sans sans L’architecture se caractérise par de grosses fermes à cours fermées, certaines sont fortifiées. Les grandes exploitations s’organisent autour d’une cour. Traditionnellement, les ouvertures sont disposées sur la façade de la cour. les volumes bâtis sont importants avec un étage au moins, de vastes greniers et de vastes hangars agricoles. 100 Z-6 – QUARTIERS NEUFS Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif) DIAGNOSTIC URBAIN Fonctions Pas d’activités Implantation des constructions Ilots/voirie Limite séparative Limite voie et emprise publique Réseau de rue simple recul - H/2 minimum 4m Forme urbaine Hauteurs (au faîtage) Emprise au sol 9,00 m 20% DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL DIAGNOS TIC PAYSAG Espace vert – espace public Parc urbain / Arbres urbains Promenades boisées/ av. Parc récréatif / Aire de jeux Espaces naturels ouverts Espace public sans sans oui Espace agricole et naturel sans Aspect extérieur des constructions – constructions neuves Forme des constructions Matériaux – revêtements - façades Volume simple, proportionné, unité Murs des constructions et clôtures : matériaux naturels ou des matériaux moulés Toitures/lucarnes soubassement baies – ouvertures – façades Fermetures : volets, portes - portail Balcon – Façades commerciales Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuile plate, tuiles à relief, - Tôle usage agricole – fibre ciment / sans lucarne non Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour partager les vantaux - PVC Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette - PVC sans sans Habitat pavillonnaire En extension urbaine, les lotissements pavillonnaires dont desservies par des voiries en forme de boucle ou en impasse pour desservir l’ensemble des lots. Les voiries ne sont pas hiérarchisées. La taille des voies correspond à l’usage de la voiture. Il y a pas ou peu de cheminements piétons. L’organisation des voiries répond à une logique de rentabilité. Les îlots sont sans front bâti. Le parcellaire est homogène : la majorité des parcelles a une base rectangulaire. Les parcelles sont de grande taille pour de l’habitat individuel, sur des terrains de 600 à 1000 m². L’implantation du bâti se fait en milieu de parcelle créant un tissu urbain discontinu. Peu d’espaces publics sont aménagés. Dans la logique d’individualisation, ces espaces sont souvent pauvres d’un point de vu paysager. Ce sont des quartiers très peu dense. L’architecture est standardisée et répétitif. On retrouve ces formes d’habitat dans toute la France, l’habitat s’y distingue seulement par la nature des toitures. Ces quartiers se caractérisent par l’absence de recherche architecturale. Les pavillons sont de forme très simple : un crépi, un étage 101 102 LE PARCELLAIRE Au seuil du XIXe siècle, la force des vieilles habitudes, la brièveté des baux, le morcellement des terres en bandes étroites (chacun avait « sa cravate de terre » caractérisent le parcellaire de la vie rurale. Ces habitudes étaient des obstacles aux grandes améliorations. 103 Carte B.WAGON – Comparaison du parcellaire du plan napoléonien par rapport au parcellaire du cadastre actuel 104 1.4.2.2. APPROCHE URBAINE ET PATRIMONIAL DU PLU Le maintien et la mise en valeur du patrimoine est un des enjeux du Projet d’Aménagement et de développement durable Extrait du PADD Extrait du règlement Zone A La zone A comprend le secteur Ap, correspondant aux espaces agricoles à valeur paysagère dans lesquels la construction de bâtiments est interdite. La zone A comporte des bâtiments agricoles, repérés au plan, qui, en raison de leur intérêt architectural ou patrimonial (indiqués au plan de zonage par une étoile rouge), IV. Maintien de la qualité architecturale du centre ancien et mise en valeur du peuvent faire l’objet de changement de destination dans les conditions fixées par l’article 15 patrimoine Correspondance entre la Zone de Protection du Patrimoine Architecturale Urbain de la loi du 2 juillet 2003 et Paysager (Z.P.P.A.U.P) en cours d’élaboration et le PLU sur le centre ville, le La démolition totale des constructions anciennes mentionnées au plan par une village d’Avrolles, les hameaux et les abords. teinte rouge portée sur l’immeuble et une étoiles rouge, en application des articles Conforter les écarts L.123-1-7 et R 123-11-h du Code de l'Urbanisme, est interdite « pour des motifs Protéger les propriétés de caractère d’ordre culturel et historique »; l’article 11 définit les « prescriptions de nature à Entretenir et mettre en valeur les éléments du petit patrimoine. assurer leur protection. ». V. Construire et renforcer l’identité territoriale Revaloriser l’image de la ville de Saint-Florentin ARTICLE A 1 – LES OCCUPATIONS ET UTILISATIONS DU SOL INTERDITES Valoriser les sites culturels du territoire notamment le site du Prieuré De plus, sont interdits en Ap, Améliorer la visibilité des espaces naturels remarquables la construction de bâtiments, Assurer une politique de développement respectueuse du patrimoine bâti Tous travaux et terrassements susceptibles d’altérer la forme générale des existant notamment des édifices religieux, du centre ancien, des bourgs, du quartier du port de plaisance et du jardin public… coteaux. VI. Préservation des espaces agricoles Veiller aux équilibres entre les espaces urbanisés et agricoles Identifier les zones agricoles à valeur de production mais aussi à valeur paysagère et écologique fort afin de les gérer et de les préserver Favoriser le maintien des hameaux afin de respecter les caractéristiques locales (Duchy, Crécy, Frévaux) Les espaces agricoles ne doivent pas être définis comme des réserves foncières pour l’urbanisation future VII. Préserver les paysages Préserver les éléments paysagers majeurs : recensement et maintien des haies structurantes et des boisements Préserver le caractère paysager de la ligne de coteaux au nord Préserver les espaces boisés Conforter le caractère naturel du canal Valoriser les zones de jardin Préserver les perspectives principales sur la ville en valorisant les lieux de perception du paysage Veiller au maintien des platanes le long de la RN 77 et de la RD 905 Favoriser la présence des espaces verts dans les opérations d’ensemble (voirie + espaces verts = 40%) Dans le cadre du PLU, le travail de terrain approfondi a permis d’identifier le patrimoine dans les écarts. Ce repérage a fait l’objet de mesures de protection dans le règlement du PLU. Le niveau de protection du patrimoine permet, dans le cadre de la mise en œuvre de l’AVAP, de cibler l’étude sur le patrimoine emblématiques et majeur de la commune. Les antennes et installations sur mâts, sauf dans les conditions prévues à l’article 2 A l'intérieur des parcs et espaces verts à conserver, en application de l’article L.123-1-7 figurés au plan de zonage, par une trame à petits points, les constructions sont interdites, sauf les occupations et utilisations du sol soumises à des conditions particulières mentionnées à l’article 2. ARTICLE A 2 - LES OCCUPATIONS ET UTILISATIONS DU SOL SOUMISES A DES CONDITIONS PARTICULIERES Dans les espaces verts protégés ou à créer marqués au plan par une trame de ronds verts, seules les constructions d’intérêt collectif et celles liées à la desserte (voirie, réseaux) sont autorisées. Les règles architecturale et paysagère portées au PLU s’inscrivent dans le respect des formes traditionnelles. Liste des écarts dont une partie du bâti est protégé au titre du PLU : - Petit champlandry - Grand Champlandry - La Maladrerie - Maison d’eclusier - Petit Frévaux – Grand Frévaux - Ferme Duchy - Ferme Crecy - Hameau de Montleu, des Communes et de Burellerie 105 Localisation des écarts protégés au Plan Local d’Urbanisme Petit Champlandry Grand Champlandry La Maladrerie Maison d’éclusier Ferme Crecy Petit Frévaux – Grand Frévaux – ferme Duchy – maison d’éclusier Hameaux de Montleu, des Communes, de Burellerie 106 107 Pont canal de Saint-Florentin - 108 1.4.3 ESPACES PUBLICS REMARQUABLES ET A AMENAGER 1.4.3.1. LES ESPACES PUBLICS REMARQUABLES : PLACES, JARDINS, PARCS, VOIES, PONT, RAIL, QUAIS Le jardin public Source : Saint-Florentin-Avrolles XIXème siècle, Jean MILLOT au Dans l’intérêt du commerce, la ville avait décidé de créer un champ de foire aux bestiaux pour éviter la cohue des animaux et des hommes à l’entrée de la ville. En 1895, l’occasion se présente avec la vente d’un beau jardin appartenant à la famille Mocquot. Cette propriété était constituée de deux parties. Au nord, se trouvait un jardin d’agrément et au sud un potager-verger ou avait été construite une grande serre pour la culture horticole. En 1903, la ville acquiert le jardin. Le champ de foire deviendra le jardin public suite au commerce de bétails qui baisse fortement. Aujourd’hui, on y trouve un bassin avec des jets d’eau, des bancs sont à disposition, il est possible de louer des chaises et des fauteuils. Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT 109 Jardin public actuel 110 Les espaces publics à aménager 111 espace public à améliorer 112 1.4.4. ASSURER LES QUALITES DES PERSPECTIVES SUR LE BATI PATRIMONIAL – LES PERSPECTIVES MAJEURES Une perspective est l’aspect, surtout esthétique, que présente un ensemble architectural, un paysage vu d’une certaine distance (Petit Robert 11986). Une vue peut être définie comme « une étendue de ce que l’on peut voir d’un lieu ». Un point de vue peut être défini comme « un endroit où l’on doit se placer pour voir un objet le mieux possible » ou encore « un endroit d’où l’on jouit d’une vue pittoresque ». ¾ les perspectives sur la ville ancienne et ses quartiers plus récents L‘implantation de l’église sur son promontoire permet de nombreuses vues de qualité sur celle-ci et la ville de Saint-Florentin. L’église se détache dans le paysage et domine toutes les perspectives identifiées. Sa valeur patrimoniale remarquable donne une image de qualité à la ville de SaintFlorentin. Les espaces agricoles à l’est de la ville permettent de nombreuses vues de qualité sur la ville ancienne. Le Mont Avrellot offre un promontoire remarquable pour découvrir Avrolles et Saint Florentin avec des perspectives sur le noyau ancien et la plaine agricole qui s’étend au sud de la ville. Cartes et photos B.WAGON 113 Perspective depuis la D30 Depuis la Croix des Fosses Perspective depuis la N77 114 Depuis le Canal de Bourgogne Perspective sur Avrolles depuis la rue du camp de Barcena 115 1 2 6 7 116 117 Enjeux – objectifs – mesures Prise de position = éléments à prendre en compte 118 1.5. LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL 119 1.5.1. APPROCHE TYPOLOGIQUE DE L’ARCHITECTURE SOUS L’ANGLE HISTORIQUE ET ESTHETIQUE – CARACTERISTIQUES – VALEURS FONDAMENTALES Le caractère exceptionnel du patrimoine architectural, historique, urbain de la ville de la Saint-Florentin résulte essentiellement de ses monuments majeurs et des éléments bâtis de la vieille ville. L’analyse exhaustive de la composition urbaine de Saint Florentin a permis d’établir une typologie des éléments bâtis. Le diagnostic établit ici un répertoire de quatorze catégories de bâtis qui de part leur présence importante sur le territoire communal contribue à forger l’identité et l’originalité de la formation urbaine de Saint-Florentin. L’AVAP a pour objectif essentiel de protéger l'ensemble urbain qui s’est développé de manière cohérente après la fondation de l’abbaye. Il regroupe les édifices « phares » de la ville intra muros mais aussi les éléments bâtis des quartiers de la vieille ville, certains faubourgs d’extension de la « cité ». Ces éléments bâtis sont intéressants autant pour leur valeur architecturale qu’historique. Ils participent à la « lecture » urbaine de la vieille ville à travers l’histoire et contribuent à l’identité de la Saint-Florentin. L’histoire de l’évolution urbaine de Saint-florentin est abordé dans la partie suivante. Celle-ci permet de remettre dans son contexte historique et urbain, l’ensemble des bâtiments à valeur patrimoniale. l’analyse du patrimoine architectural et l’analyse du patrimoine urbain sont intimement liées. Cette typologie est indiquée sur le plan réglementaire pour permettre d’identifier les caractéristiques de chaque architecture. Ces catégories sont : Patrimoine architectural urbain : 1 - La maison à pan de bois 2 – La maison renaissance 3 - La maison bourgeoise ou demeure 4 - Hôtel particulier 5 - Immeuble rapport ou immeuble 6 - Petite maison urbaine ou maison de ville 7 - Villa ou immeuble Belle Epoque 8 - Equipement Patrimoine architectural rural : 9 - Ferme 10 - hangar agricole 11 - Maison de vigneron Patrimoine architectural hydraulique : 12- maison d’éclusier 13- Moulins 14 – ouvrage hydrauliques 120 1.5.1.1. PATRIMOINE ARCHITECTURAL URBAIN 1 - MAISON A PANS DE BOIS Epoque de construction : XV-XVIIè s. Localisation : Dans le centre Gros-œuvre : Pans de bois, remplissage torchis ; enduit ou non Couverture : Matériau : ardoise Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. 121 122 2 - MAISON RENAISSANCE MAISON BOURGEOISE OU DEMEURE Epoque de construction : Epoque de construction : Localisation : Gros-œuvre : Localisation : Dans le centre Gros-œuvre : Couverture : Matériau : Couverture : Matériau : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. 123 124 HOTEL PARTICULIER IMMEUBLE DE RAPPORT ET IMMEUBLE Epoque de construction : Epoque de construction : Localisation : Concentration dans le centre Localisation : Gros-œuvre : Gros-œuvre et parement : Couverture : Couverture : Matériau : Autres éléments : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. Orientations : Patrimoine historique et architectural de grand intérêt. A conserver, y compris les éléments d’accompagnement : porches, murs de clôture…. 125 126 PETITE MAISON URBAINE OU MAISON DE VILLE VILLA OU IMMEUBLE BELLE EPOQUE Epoque de construction : Epoque de construction : Localisation : Dans le centre Gros-œuvre : Localisation : Dans le centre Gros-œuvre : Couverture : Matériau : Couverture : Matériau : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. 127 128 EQUIPEMENT Epoque de construction : Louis-Philippe (1842-1844). Localisation : Centre ville Gros-œuvre et parement : Formée de pilastres de pierre de taille, autrefois joints par des grilles, elle comprenait dix portes pour l’entrée des voitures. Couverture : Matériau : Orientations : Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les éléments techniques qui pourraient être encore présents 129 1.5.1.2. PATRIMOINE ARCHITECTURAL RURAL MAISON DE VIGNERON FERME Epoque de construction : Epoque de construction : Localisation : Dans le centre Gros-œuvre : Localisation : Dans le centre et dans les écarts Gros-œuvre : Couverture : Matériau : Couverture : Matériau : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. 130 131 HANGAR AGRICOLE Epoque de construction : Localisation : Dans les hameaux Gros-œuvre : Couverture : Matériau : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. 132 133 1.5.1.3. PATRIMOINE ARCHITECTURAL HYDRAULIQUE MAISON D’ECLUSIER MOULIN Epoque de construction : Epoque de construction : Localisation : Le long du canal de Bourgogne Localisation : Gros-œuvre : Couverture : Matériau : Orientations : Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver. Gros-œuvre et parement : Moellons enduits - brique Couverture : Matériau : Ouvrages hydrauliques : Aux abords des moulins Orientations : Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les éléments techniques qui pourraient être encore présents 134 135 OUVRAGE DE NAVIGATION Localisation : Il s’agit soit d’ouvrages liés à l’Armance et l’Armançon, tels que des ponts Matériaux : Orientations : Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les éléments techniques qui pourraient être encore présents 136 1.5.2.QUALITE ARCHITECTURALE DES BATIMENTS : ETAT DU PATRIMOINE ET INTERET 1.5.2.1. DEGRADATION ET DESORDRE ARCHITECTURAUX ET ELEMENTS DE REFERENCE MENUISERIES DE FENETRES ELEMENTS DE REFERENCES DÉGRADATION Les menuiseries de ce bel immeuble ont été dépareillées ; les trois fenêtres supérieures gauche ont été remplacées par des menuiseries dont les montants sont trop larges et sans petits bois pour partager les vantaux en quatre carreaux. Les menuiseries en bois couleur naturelle tranche avec l’harmonie de la façade. Les grands vitrages sans découpe en petits carreaux créée une béance dans la façade. Le linteau courbe des fenêtres n’est pas respecté Les encadrements en pierre valorisent l’aspect des façades On note l’harmonie des menuiseries de fenêtre Lorsque le linteau est courbe, cintré, la menuiserie suit cette courbe et n’est pas droite, comme le montre le bon exemple ci-contre. 137 VOLETS OU CONTREVENTS ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION Les volets en bois doivent être peints pour harmoniser la façade. Les volets roulants extérieurs et les menuiseries en PVC ne sont pas compatibles avec l’architecture traditionnelle. Le PVC est inadapté par ses teintes et profils. volet en frisette ou à écharpe sont à éviter, il est préférable d’utiliser des volets pleins ou persiennes Les volets en frisette au rez de chaussé peint d’une couleur différente de celle du 1er étage dévalorise l’aspect esthétique de l’immeuble. Les volets pleins anciens participent à la qualité de la façade Les volets persiennes en bois peint harmonisent la façade. Une harmonie se dégage de l’ensemble de la façade grâce à l’unité des menuiseries et volets. 138 DEGRADATION ENDUITS plutôt que de « caricaturer » l’architecture, par un enduit « épais » à bourrelés au droit des pierres… L’enduit de façade doit être lissé. Les enduits fantaisistes ou les pastiches sont à éviter, ils dénaturent la façade. ELEMENTS DE REFERENCES 139 …mieux vaut recouvrir légèrement les queues de pierres d’encadrement et organiser une architecture plus rigoureuse. 140 DEGRADATION LES COULEURS Le ton rose de l’enduit ne correspond pas aux couleurs traditionnelles locales La couleur rouge vif n’est pas de culture locale ELEMENTS DE REFERENCES 141 Enduits ton sable Pan de bois blanc cassé, enduit de coloration ocrée Enduit gris 142 Une porte d’entrée en matériaux composite tranche avec le reste de l’ensemble bâti i les portes en PVC ne sont pas compatibles avec l’architecture traditionnelle. Le PVC est inadapté par ses teintes et profils. Même exemple de dégradation de la qualité de l’immeuble avec l’installation d’une porte en PVC ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION PORTE 143 DEGRADATION CLOTURES 144 DEGRADATION 145 PORTAIL 146 ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION 147 PORTE DE HANGAR 148 ELEMENTS DE REFERENCES ELEMENTS DE REFERENCES 149 ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION BARDAGE Cette façade a été recouverte en partie d’un bardage peint qui dénature son ensemble. De la même manière, un bardage de deux couleurs différentes dévalorise l’immeuble. TOUT BARDAGE DANS LE SITE DE LA VIELLE VILLE EST CONTRE INDIQUE IL N’Y A DONC PAS DE REFERENCE EN LA MATIERE 150 ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION 151 DEVANTURE 152 La lucarne rampante, contrarie la pente générale de la couverture ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION LUCARNES Gerbière 153 ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION ELEMENTS TECHNIQUES 154 ELEMENTS DE REFERENCES DEGRADATION 155 FERREONERIE 156 157 1.5.3. QUALITE ARCHITECTURALE DES BATIMENTS : PATRIMOINES ARCHITECTURAUX LES PLUS REMARQUABLES – APPROCHE PAR IMMEUBLE : 1.5.3.1 PATRIMOINES ARCHITECTURAL URBAIN LE PLUS REMARQUABLE La tour des cloches La halle Aujourd’hui marché alimentaire, elle fut construite sous LouisPhilippe (1842-1844). Formée de pilastres de pierre de taille, autrefois joints par des grilles, elle comprenait dix portes pour l’entrée des voitures. Elle était ceinturée de bornes. Une cloche donnait le signal des transactions qui pouvaient se continuer jusqu’à la nuit tombée. Elle a été bâtie à l’emplacement du grand mail planté d’arbres sous la Révolution. Les capucins 158 Hôtel particulier du receveur de taille 1865 159 immeuble brique et pierre « composé » XIXèmes 160 1.5.3.2 PATRIMOINE ARCHITECTURAL RURAL LE PLUS REMARQUABLE LA MAISON FORTE DUCHY LA MALADRERIE La maison forte Duchy (implantée sur une ancienne grange cistercienne de l’Abbaye de Pontigny) ; avec ses tours d’angles carrées est l’exemple typique de l’art militaire de cette époque. Ph : Ministère de la Culture – base Mérimée La fondation de la léproserie remonte sans doute à la fin du 12e siècle car elle est citée en 1228 et en 1234 dans des bulles papales confirmant son établissement. L'ensemble est détruit en 1356, puis vraisemblablement reconstruit après la guerre de cent ans (il ne reste plus aujourd'hui de cette époque que des vestiges de la chapelle). Ce sont les sources du 19e siècle qui livrent le plus d'information sur les travaux réalisés, l'établissement ayant perdu sa fonction hospitalière lorsqu'il a été reconverti en ferme. Les bâtiments et leur fonction ont évolué tout au long du 19e siècle : logement pour le fermier, bergerie, une laiterie, un fournil, un grenier, écuries, étables, remise, hangar, chapelle, Les bâtiments distribués autour d'une cour fermée. Le mur de long-pan sud de la chapelle, en bordure de rue, est épaulé par trois contreforts, il est percé de quatre fenêtres : deux en plein-cintre, une en arc brisé et une rectangulaire à encadrement chanfreiné. Sur le murpignon est, un oculus surmonte une grande baie cintrée. Le mur de long-pan nord ouvre sur la cour, à droite, par deux arcades brisées dont l'une, en partie murée, encadre une fenêtre à montants et appui en brique ; à gauche par une étroite porte à linteau sur coussinets et deux fenêtres en plein-cintre ; un hangar prolonge l'ancienne chapelle à l'ouest, les traces d'un ancien portail sont visibles sur son élévation sur rue. Les autres côtés de la cour sont occupés, au nord par la maison d'habitation, à l'est par une grange et à l'ouest par un long bâtiment de dépendances. Duchy FERME CISTERCIENNE CRECY Une autre grange cistercienne, dépendant également de l’abbaye de Pontigny à Crecy. Vendue comme bien national, acheté par Napoléon 1er, cette terre fut offerte par l’Empereur au Baron Thenard qui la fit exploiter. Crecy Chapelle : troisième contrefort du mur de long-pan sur rue. Chapelle : première fenêtre du mur de longpan sur rue. Chapelle : mur de longpan sur rue. Chapelle : pignon est. Chapelle : arcade transformée en porte du mur de long-pan sur cour. 161 Ph et source : Ministère de la Culture – base Mérimée 162 ENJEUX – OBJECTIFS – MESURES Prise de position – éléments à prendre en compte 163 1.6. LES ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES 164 1.6.1. ABORDS DES MONUMENTS 165 1.7. CONCLUSION 1.7.1. VALEURS ET ELEMENTS A PRESERVER 166 1.7.2. ENJEUX D’UNE GESTION QUALITATIVE DU BATI ET DES ESPACES 167 Chapitre 2 LE DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL 168 2-1—LA GEOMORPHOLOGIE 169 170 2.1.1 – LA GEOLOGIE La commune de Saint-Florentin se situe au sud-est du bassin parisien. Les formations du Crétacé sont dominantes. La craie marneuse du Cénomanien forme d’ailleurs une cuesta continue aux alentours de Saint-Florentin formant les sommets du Mont Avrelot et du Mont Saint-Suplice.. La morphologie de cet ensemble calcaire est adoucie par les dépôts à silex et les divers dépôts colluviaux qui en dérivent. Les alluvions récents : Elles occupent le fond plat des vallées. La composition est variable et diffère selon les territoires drainés. Celles de l’Armançon sont constituées de cailloutis calcaires aplatis, assez bien calibrés. Les alluvions apparaissent sur les basses terres de la commune, de part et d’autre de l’Armance et de l’Armançon. Elles effleurent notamment au niveau du Chemin des Martineaux, de la rue du Faubourg du Pont, de l’avenue de la gare, de l’avenue de Genève et des zones industrielles « les galettes » et la ‘Saunière ». Les Marnes de Brienne et Argiles de Gault Au niveau de Saint-Florentin, la vallée de l’Armançon entaille les formations du Crétacé, constituées essentiellement par l’Albien : argiles, sable, marnes noires. Ce sont des argiles verdâtres ou noirâtres, sableuses et micacées de l’Albien inférieur qui forment le substratum de la vallée de l’Armançon, elles sont recouvertes par les alluvions sabla-graveleuses sur 3 à 5 m d’épaisseur remplissant la plaine alluviale. x Cette formation du Cénomanien à une alternance de sables et d’argiles. Il s’agit : d’argiles gris foncé, puis vertes à petites concrétions calcaires, représentant la base de l’Albien supérieur de grès dur ; de sables jaunes, grossiers, à passées gréseuses. Elle affleure au nord et à l’ouest de la zone habitée, sur les flancs du Mont Avrelot, au niveau des lieux-dits « les plantes », ‘les Près Vacherots », « le Trecey », à l’ouest de « la Vernée » et au nord de la « Croix Gaillard ». Les formations affleurantes : Les dépôts calcaires cryoclastiques de pente : Ces dépôts sont surtout localisés dans la zone d’affleurement du Jurassique, principalement sur les versants. Ils sont constitués de petits éléments calcaires, généralement enrobés dans une argile plus ou moins abondante et quelques fois cimentés jusqu’à former une brèche. Les sables verts, argiles noires et sable Frécambault Il s’agit d’une alternance d’argiles noires et sable vert pouvant présenter des dragées de quartz au sein d’argiles. Les sables de Frécambault correspondent à des sables plus fins, très purs, colorés en rouge avec des stratifications entrecroisées et des concrétions ferrugineuses. Ces formations apparaissent sur un large secteur comprenant la quasi-totalité de la zone urbaine, entre les lieuxdits « Maladrerie » et « Montléhu ». Cette formation affleure sur le versant du Mont Avelot, butte crayeuse détachée du massif d’Orthe, au niveau du chemin des Gouttières, du chemin des près Vacherots, de la rue des Perrières de la rue du 11 novembre. 171 Carte Géologique simplifiée de l’Yonne (données BRGM – Atlas des paysages de l’Yonne) 172 2-1-2 – LA TOPOGRAPHIE La ville de Saint Florentin s’est construite au pied d’un relief important pour ce territoire, le Mont Avrelot ( 194 m), qui domine la vallée de L’Armance et de L’Armançon. La ville ancienne qui s’est développée autour de son église, a été implantée au pied du relief, sur le haut d’un coteau (127m). Ainsi, la ville domine toute la vallée de l’Armance et l’église est visible de nombreux points de vus. La présence de se relief participe à la qualité paysagère de la commune, cependant il est devenu une contrainte forte pour le développement urbain de la commune. La ville ne peut d’étendre qu’à l’est et à l’ouest de la ville. Au nord, la contrainte de forte pente et au sud le réseau hydraulique ainsi que les risques d’inondations cloisonnent la croissance urbaine. SOURCE : ETUDE PRE-OPERAIONNELLE D’OPAH – RENOUVELLEMENT URBAIN SUR LE CENTRE DE SAINT-FLORENTIN – URBANIS – MARS 2007 173 2.1.3. LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE Quatre cours d’eau dont trois naturels (l’Armance, l’Armançon et le Créanton) offrent un cadre privilégié pour la détente et les loisirs. Le canal de Bourgogne artificiel traverse la commune d’est en ouest. Un port de plaisance en cours de requalification permet d’accueillir les péniches. Les nappes alluviales sont peu profondes et en étroite relation avec les rivières qu’elles drainent et/ou alimentent selon les saisons et les conditions hydrodynamiques locales, mais elles sont aussi en relation étroite avec les aquifères qu’elles surmontent et/ou qu’elles longent et qu’elles drainent dans la plupart des cas. Canal de Bourgogne D’un point de vu hydrogéologique, les sables du Crétacé inférieur, en particulier ceux de l’Albien, affleurent l’Yonne. Ils constituent la partie libre de la nappe des « Sables Verts » du bassin Parisien, captive en Ile de France, mais aussi pour partie en Bourgogne du fait de son prolongement et de sa mise en charge vers le nord-ouest sous les formations crayeuses du Crétacé. Qualifiée de ressource stratégique dans le SDAGE Seine-Normandie, la nappe captive est réservée à l’alimentation de secours en eau potable de l’Ile de France et est classée en zone de répartition des eaux par le décret 2003-869 du 11/09/2003. Le volume total annuel des prélèvements est fixé à 18 millions de m3 (plus de 2 millions de m3 pour la nappe du Néocémien qui lui est associée). Des alluvions récentes se rencontrent dans les plaines alluviales des principales rivières de la Bourgogne, dont l’Yonne et ses affluents tels que l’Armançon, l’Armance… elles constituent des aquifères 10 dont la productivité est importante. 10 L’Armance ¾ L’Armançon Le bassin versant de l’Armançon est un sous-ensemble du bassin de l’Yonne. Il couvre une superficie de plus de 2 980 km2. L’Armançon prend sa source dans le département de la Côte-d’Or, à 6 km au sud de Pouilly-en-Auxois et 40 km à l’ouest-sud-ouest de Dijon, puis s’écoule vers le Nord-ouest. Aquifère : Formation géologique perméable où s’écoule une nappe d’eau souterraine. 174 La rivière arrose successivement Semur-en-Auxois, Ancy-le-Franc, Tonerres, Flogny-la-Chapelle, Saint-Florentin et Migennes avant de se jeter dans l’Yonne à une dizaine de kilomètres en amont de Joigny. L’Armançon traverse après un parcours d’environ 6 km, le réservoir de Cercey, il suit le tracé du canal de Bourgogne. Il reçoit de nombreux affluents. En aval de SaintFlorentin, il conflue avec l’un d’aux, l’Armance, en rive droite. Le régime hydrologique de l’Armançon est de type pluvial. Il est caractérisé par une période d’étiage estival marqué, atteignant une valeur minimale au moins d’août. Durant l’automne puis l’hiver, les débits progressent rapidement pour atteindre une valeur maximale en février. Dès le mois de mars, les débits entament une courbe de tarissement progressif. Selon l’étude de réhabilitation du système de collecte et reconstruction de la station d’épuration de SAGE environnement en 2007, la période de février 1992 à décembre 1995, la qualité des eaux de l’Armançon oscille entre une bonne voire une très bonne qualité. Seul le paramètre « nitrates » fait exception et classe le milieu en qualité passable à médiocre. Une campagne de mesure a été également menée le 1er et 2 août 2005, pour la même étude. Les résultats montrent que la qualité physico-chimique de l’eau est bonne à très bonne pour l’ensemble des paramètres, exception faite des nitrates (NO3-), comme l’avaient déjà démontré le suivi de la qualité de 1992 à 1995 et le suivi de l’Agence de l’Eau (2001-2004). L’Armançon est une rivière de 2ème catégorie, déclaration éffectuée par le Conseil Supérieur de la Pêche. Par opposition aux rivières de 1ère catégorie, la qualité de l’au est très contrastée, elle est souvent polluée et on y rencontre souvent le phénomène d’eutrophisation, d’où la présence massive des grands poissons du type brème, carpe ou silure capables de résister dans ces eaux de mauvaise qualité. D’un point de vu piscicole, les principales caractéristiques du cours d’eau sont les suivantes selon le Schéma Départemental de Vocation Piscicole et Halieutique (SDVPH) de l’Yonne : en matière de zonation piscicole théorique, l’ensemble du cours d’eau du bassin de l’Armançon fait partie du domaine cyprinicole (2ème catégorie) ; en matière de qualité piscicole (peuplement observé), le SDVPH indique que l’Armançon abrite des peuplements de brochets ; - l’Armançon possède des potentialités piscilicoles pour les cyprins d’eau vive, les cyprins d’eau calme, les carnassiers autre que la truite (Brochet principalement). Lors des pêches réalisées entre 2002 et 2004 par le Conseil Supérieur de la Pêche (CSP), les principales espèces recensées sur l’Arman_çon au niveau de la commune de Tronchoy sont le barbeau fluviatile, chevaine, hotu, vairon, anguille, gardon, spirlin, brochet, tanche… 175 ¾ Le Créanton Le syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) du Créanton et de la Brumance, regroupant 9 communes dont Saint-Florentin, a réalisé une étude de mise en valeur des cours d’eau. Avrolles est traversé à l’extrême ouest par le Créanton. Il prend sa source au hameau de Vaudennave sur la commune de Chailley, traverse Venizy, Champlost puis Avrolles, avant de se jeter dans l’Armançon à Brienon. L’objectif du SIVU est la mise en valeur du Créanton, de la Brumance et de leurs affluents. Un programme pluriannuel d’aménagement est mis en place. Les interventions destinées à rétablir et conserver l’équilibre de la rivière se font à plusieurs niveaux: sur la végétation, dans le lit même et sur les berges terrassements pour dérasement des atterrissements, dévasement et recalibrage des ruisseaux, protection et remise en état des berges érodées et dégradées, génis civil sur les ouvrages, les ponts en particulier. ¾ L’Armance L’Armance se jette dans l’Armançon. C’est une rivière moyennement abondante, très irrégulière au niveau du débit selon la saison avec des hautes eaux en hiver et des basses eaux en été et à l’automne. La qualité des eaux de l’Armance est le plus souvent bonne à très bonne. Seul le paramètre « nitrate » déclasse le milieu en qualité passable voire médiocre. Une campagne de mesure a été également menée le 1er et 2 août 2005, pour la même étude. Les résultats montrent que la qualité physico-chimique de l’eau est bonne à très bonne pour l’ensemble des paramètres, exception faite des nitrates (NO3), comme l’avaient déjà démontré le suivi de la qualité de 1992 à 1995 et le suivi de l’Agence de l’Eau (2001-2004). ¾ Le Canal de Bourgogne La commune est baignée par l'Armance et l'Armançon et par le canal de Bourgogne sur lequel est établi un des cinq ports de plaisance du département de l'Yonne. Le canal de Bourgogne est un canal à petit gabarit (gabarit Freycinet). Il relie Migennes sur l'Yonne à Saint-Jean-de-Losne sur la Saône en franchissant la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Ce canal, long de 242 km, comporte 189 écluses, plusieurs ponts canaux et un tunnel de 3 333 m en son point le plus élevé à Pouilly-en-Auxois (altitude : 378 m) et est donc à ce titre le plus haut canal de France. Il traverse Saint-Florentin, Tonnerre, dessert Montbard et Dijon. Il est alimenté par l'ensemble de réservoirs de Grosbois-en-Montagne, de Chazilly, de Panthier, de Cercey et de Pont, près de Semur-en-Auxois, reliés au canal par un réseau complexe de rigoles. Envisagé dès le règne de Henri IV, creusé à partir de 1775, il ne fut ouvert intégralement à la navigation qu'en 1832. Une ouverture partielle eut néanmoins lieu dès 1808 entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne, offrant ainsi un accès à la Saône, et, par là même, au sillon rhodanien à la capitale des ducs de Bourgogne. Ses écluses bénéficièrent d'une modernisation en 1882 par leurs mises au gabarit Freycinet. Authentique exploit technique et chef-d’œuvre de génie civil pour l'époque, cette voie d'eau, n'a, d'une manière générale, jamais été tout à fait à la hauteur des ambitions de ses promoteurs. Son trafic marchandise fut même, après une première période d'expansion de 1832 à 1850, quelque peu décevant. Plusieurs raisons expliquent ce semi-échec : - son gabarit trop réduit, qui n'a permis que le transport de tonnages limités, même après sa modernisation après 1882, et, handicap supplémentaire, la gêne provoquée par le point singulier de la voute de Pouilly-en-Auxois où l'étroitesse de ce tunnel ne permet pas à deux péniches de se croiser. - la concurrence du chemin de fer quelques années seulement après son ouverture complète en 1832 : la voie ferrée Paris Dijon Lyon Marseille de la compagnie PLM, également dénommée artère « impériale » , permit dès le Second Empire un transit des marchandises beaucoup plus rapide et des volumes transportés bien plus importants. 176 - la concurrence du transport routier, sensible dès 1930, et qui alla en s'accentuant jusqu'à lui ôter l'essentiel de son trafic commercial au tournant des années 70. Elle failli même lui coûter son existence-même : en 1966, la construction d'une voie rapide pour améliorer l'accès à Dijon était prévue en lieu et place du canal depuis Plombières-lès-Dijon, aboutissant à l'actuel port fluvial et la place du Premier Mai. pont-canal de Saint-Florentin De nos jours, ouvert d'avril à fin octobre et exclusivement destiné à la navigation de plaisance, il est devenu en quelques années un des atouts majeurs du tourisme en Bourgogne. Son parcours central très bucolique dans un paysage vallonné Le canal de Bourgogne reste toutefois exposé aux aléas climatiques, il fut au contraire partiellement fermé en 2003 en raison de l'épisode de la canicule, ses réservoirs ne disposant plus de la ressource nécessaire en eau pour l'alimenter. Saint-Florentin est bien connu des plaisanciers pour sa base de location idéalement située dans son grand port. Celui-ci s'ouvre vers l'aval sur une écluse, la 108 Y, couplée à un pont-canal. Ce dernier est sans doute le plus beau du canal, dessiné par Foucherot et Sutil en 1810, dans un style encore très imprégné du siècle précédent. L'Armance, affluent de l'Armançon, y passe ainsi sous le canal après avoir baigné un joli parc qui s'enorgueillit à juste titre de posséder un théâtre de verdure qui, s'il est en béton, n'en possède pas moins de charme. Chaque été, le festival d'Othe y présente des spectacles musicaux et des concerts. Plan du pont-canal de Saint-Florentin. (Cours de navigation intérieure, par l'ingénieur Bonnet, 1907) 177 2-2 – LE MILIEU NATUREL – LA FLORE 178 2.2.1 - LES ESPACES PROTEGES ET INVENTORIES II.1.1.1. LES ESPACES INVENTORIES L’environnement large du site présente en particulier une ZNIEFF et un site biologique : o ZNIEFF n° 3051.0000 « Lac de Bas-Rebourseaux » de type 1 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique et Faunistique sur une superficie de 114 ha. Le lac de bas-Rebourseau est une gravière issue de la construction de la ligne TGV. C’est un plan d’eau fréquenté par de nombreuses espèces d’oiseaux. Source : DIREN 179 o Le site biologique aux lieudits « les Grands Près » et « le Cul de la Nasse » Le site biologique établi sur les communes de Saint Florentin et de Vergigny aux lieudits « les Grands Près » et « le Cul de la Nasse » d’une superficie de 19 ha accueille de nombreuses espèces d’oiseaux qui en ont fait un lieu de nidification ou un lieu d’étape migratoire. En vue d’assurer la préservation de ce milieu naturel, un arrêté préfectoral de protection de biotope, pris en date du 17 février 1986, a établi les mesures d’interdiction et de réglementation des activités pouvant porter atteinte au milieu. En effet, ces eaux riches en poissons, ses rives en pente douces, sa situation sur l’axe principal de migration entre la mer Baltique et le sud de la France, en font un site privilégié pour les oiseaux. De plus ce lac, dont les eaux sont constamment renouvelées par l’Armançon ne gèle jamais entièrement permettant ainsi la subsistance de nombreux oiseaux aquatiques durant l’hiver. Sur 200 espèces recensées dans le département de l’Yonne, plus de 90 ont déjà pu être observées. La protection de ce site, accordant aux oiseaux une plus grande tranquillité, peut permettre même aux plus farouches d’y trouver refuge et de s’y reproduire. 180 2.2.2. LE CADRE ECOLOGIQUE / OCCUPATION DU SOL une végétation variée Les éléments vivants structurants sont très nombreux sur la commune et possèdent un rôle paysager fondamental. Ils structurent l’espace, apportent sa diversité, donnent de la verticalité aux paysages, rythment le parcellaire… ¾ Des boisements de petite taille et dispersés Les masses boisées sont des éléments vivants majeurs de la commune. Elles sont en nombre important et constituent un facteur majeur de la diversité du paysage de Saint-Florentin. Les boisements sont repartis sur l’ensemble du territoire communal sous forme de petits bois, le plus souvent composées de feuillus. Ils se situent le long des cours d’eau sous la forme de ripisylves. Les essences que l’on rencontre le plus souvent au sein de la strate arborescente sont le noyer, le platane, les marronniers, chêne, hêtre. La protection des boisements au titre de la Z.P.P.A.U.P. est renforcée. De même, les espaces verts, les espaces libres à dominante naturelle, les jardins et les parcs participant à la qualité paysagère du site de Saint Florentin sont protégés au titre de la Z.P.P.A.U.P. Les boisements majeurs sont protégés aux plans graphiques de la Z.P.P.A.U.P. en tant qu’espaces boisés ou plantés d’arbres. Certains d’entre eux sont déjà protégés comme espaces boisés (E.B.C.) au P.L.U. Les espaces boisés de Saint Florentin sont protégés dans la Z.P.P.A.U.P. en tant qu’espaces boisés ou plantés d’arbres. Les espaces verts ou espaces libres à dominante naturelle sont protégés aux plans graphiques de l’AVAP. par des petits ronds verts clairs. 181 Principaux espaces verts 182 LES JARDINS ET LES MAILS Les jardins Avrolles : abords de l’église, la parc du château, et le tour de ville au sud Les jardins, qu’ils soient privés ou publics, composent des espaces de respiration au sein du bâti, donnent un aspect plus végétal à la ville. Les jardins publics et espaces verts participent à la qualité paysagère des entrées de villes. Les jardins privés présents dans le centre de Saint Florentin participent à la qualité paysagère de la ville. Ces jardins accompagnent souvent un bâti possédant une grande qualité architecturale. Les jardins privés et publics participant à la qualité paysagère de la ville sont reportés au plan règlementaire de la Z.P.P.A.U.P. par des ronds verts. 183 les haies Les haies présentes dans le paysage agricole sont identifiées et reportées au plan graphique. ¾ les arbres alignés structurantes sur le plateau Les alignements d’arbres ont été identifiés comme structurantes au titre de la loi « protection et mise en valeur des paysage » du 8 janvier 1993. Elles sont situées le long des voies. Elles sont constituées de platanes. La trame indiquant les mails existants est reportée graphiquement au document graphique de la Z.P.P.A.U.P.. 184 2-3- LE CLIMAT 185 2.3 1 DONNEES GENERALES Le département de l’Yonne est soumis à deux grandes influences climatiques : océanique et continentale. L’influence océanique est prépondérante, l’homogénéité est favorisée par le relief peu accidenté. Cependant, la continentalité s’exprime également en atténuant l’humidité et la douceur de la masse d’air. Les rythmes pluviométriques y sont modifiés, marqués par des orages de saison chaude. On y distingue le climat nivernais à nuance humide et fraîche et le climat auxerrois à nuance chaude, moins arrosée. Le cumul annuel de précipitation est voisin de 702mm. La pluviosité est importante toute l’année avec des pics pour les mois de mai-juin et octobre. Le nombre moyen de jours où le cumul de précipitions est supérieur ou égal à 1 mm est de 118,8 jours/an. Un cumul supérieur ou égal à 10 mm est en moyenne observé 17,8 jours/an. 57 jours de brouillards et 21 jours d’orage sont dénombrés en moyenne annuelle sur la ville d’Auxerre. Le bassin versant de l’Armançon est équipé, dans le secteur de l’étude, de deux stations automatiques situées à Auxerre et à Joigny. Les précipitations (Source : Météo –France) Les cumuls moyens mensuels et maxima quotidiens de précipitations enregistrés à Auxerre (alt. : 207,0 m, période d’observation : 1971-2000) sont précisé dans le tableau suivant : MOIS Cumul moyen (mm) Max.Journ. (mm) J F M A M J J A S O N D 54,6 52,5 47,1 50,8 69,9 66,4 50,7 56,4 60,9 70,8 61,8 60,4 34,4 22,5 27,3 32,8 65,3 59,2 44,2 42,9 61 39,2 31,6 29,4 Année 702,3 65,3 Source : Windfinder 186 Les températures QUALITE DE L’AIR Les températures minimales, moyennes et maximales en registrée à Auxerre sont reportées dans le tableau suivant : MOIS J F M A T°c min (°C) T°c moy (°C) T°c max (°C) 0,7 0,9 3 4,7 3,4 4,4 7,3 9,8 M J J A S O 8,7 11,6 13,8 13,6 10,7 N D Année 7,5 3,4 1,7 6,7 16 11,7 6,6 4,3 11,1 6,1 7,9 11,6 14,8 19,3 22,2 25,4 25,5 21,3 15,9 9,8 6,9 15,6 14 16,9 19,6 19,6 Selon les termes de l’article L.220-2 du Code de l’Environnement, un pollution atmosphérique est constituée par « l’introduction, par l’homme, directement ou indirectement, dans l’atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives ». La pollution atmosphérique d’origine humaine est le plus souvent issue : - de combustions (foyers divers, rejets industriels, circulation automobile,…), - de procédés industriels et artisanaux, - d’évaporations diverses. Les polluants sont très variables et nombreux ; ils évoluent en particulier sous les effets des conditions météorologiques lors de leur dispersion (évolution physique, chimique,…). Aux polluants initiaux (ou primaires) peuvent alors se substituer des polluants secondaires (exemple l’ozone, les aldéhydes, les aérosols acides,…). En milieu urbain ou suburbain, la qualité de l’air est surveillée grâce à l’examen de concentrations en certains gaz ou descripteurs (teneurs particulaires en suspension par exemple) de l’air ambiant. Les teneurs dans l’atmosphère en dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d’azote (NO2), particules en suspension (PS), plomb (Pb) et en ozone (O3) sont en 187 Evolution intermensuelle des températures à Auxerre (°C) (période d'observation: 1971-2000) 30 T°c min (°C) T°c moy (°C) 25 T°c max (°C) 20 général déjà suivies depuis quelques années et son réglementées dans l’air ambiant. Le choix de ces polluants a résulté de leur caractère nocif, de leur prévalence dans l’air ambiant et du fait qu’ils ont été jugées comme de bons indicateurs de la pollution atmosphérique générale et donc d’un nombre plus important de substances. La loi sur l’air et ses textes d’application mentionnent plusieurs types de valeurs références, dont celles issues des directives européennes, 15 10 5 0 J F M A M J J A S O N D mois Les vents Les enregistrements effectués sur la commune de Joigny (altitude 77,0 m, période d’observation 1991-2004) montrent que les vents de secteur nord-ouest à sud-est et les vents de secteur nord-est à sud-ouest (vitesses plus importantes) sont les plus fréquents. Les vitesses de vent enregistrées sont pour la grande majorité (89,4%) inférieur à 16 km/h ; 37,8 % des vents observés ont une vitesse inférieure à 5m/s (18 km/h), 51,6% ont une vitesse comprise entre 5 et 16 m/s (57,6 km/h) et 10,2% une vitesse comprise entre 16 et 29 m/s (104,4 km/h). 188 devant être respectées dans l’air ambiant. On peut les classer en deux catégories : - - Ensoleillement des valeurs utilisées pour qualifier rétrospectivement une teneur ambiante de substance sur une période de temps (une année, un hiver, un jour) des valeurs d’actions immédiates, utilisées pour mettre en œuvre, sitôt leur dépassement constaté, des mesures concrètes d’information sanitaire et/ou des mesures contraignantes pour les sources fixes et mobiles. C’est le cas des seuils d’information et d’alertes. La surveillance de la qualité de l’air sur le département de l’Yonne est confiée à l’association Atmosf’Air Bourgogne Nord. Depuis le 1er juin 1999 , cette association gère une station de mesure en continu de la qualité de l’air à Auxerre Les résultats moyens annuels sur 2004 et 2005 sont précisés dans le tableau suivant : polluants NO2 O3 PM10 objectif valeurs moyenne annuelle qualité limites dans le département moy,annuelle annuelle de l'Yonne 40 50-40 17,3 120 46,5 30 40 18,5 On notera dans le cas présent que les teneurs moyennes mensuelles sont inférieures aux objectifs de qualité et aux valeurs limites fixées pour les polluants suivis. Source : Windfinder 189 Course du soleil - latitude 47°N Source : ENERTECH 190 2.3.2. LE POTENTIEL D’ENERGIE SOLAIRE 191 2.3.3 LE POTENTIEL EOLIEN Saint-Florentin se situe en zone 2 de potentiel éolien, soit dans un secteur de rendement éolien bas, avec la possibilité d’installation d’éolienne dont le seuil minimum de rentabilité est estimé à environ 5 m/s. 192 2.4- ANALYSE DES TISSUS BÂTIS ET DES ESPACES AU REGARD DE LEUR CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE A RECEVOIR DES INSTALLATIONS DE PRODUCTION D’ENERGIE RENOUVELABLE 193 2.4.1.. PRÉSENTATION DES DISPOSITIFS, OUVRAGES ET INSTALLATIONS DE PRODUCTION D’ENERGIE RENOUVELABLE Les énergies renouvelables que nous savons employer ont pour source le soleil : - la lumière du soleil (photovoltaïque, éclairage naturel), - la chaleur directe du rayonnement solaire (thermique et vitrage), - la chaleur du soleil influençant la météorologie (éolien, courants marins), - la lumière du soleil mise en œuvre par les plantes (biomasse : bois, algues, céréales etc). … et l’énergie des marées qui elle est liée à la lune. Les énergies renouvelables dans le bâtiment : Le bois est la seule énergie renouvelable actuellement concernée par la réglementation thermique dans l’existant. 2.4.1.1. LA BIOMASSE Le bois est traditionnellement employé pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Des produits (pellets, copeaux) rendent l’automatisation des systèmes plus facile tout en récupérant les restes de scierie ou de défrichage des plantations. En bûches ou sous autre forme, les poêles, et foyers fermés doivent avoir un rendement supérieur à 65% selon la RT Existant, bien que des rendements de 90% et plus soient disponibles. Un meilleur rendement signifie des économies de combustible. L’Ademe recommande des équipements au Label « Flamme Verte » Selon la RT, une chaudière bois doit avoir un rendement supérieur à 56% (la norme varie selon la puissance). Les chaudières bois à condensation ont des rendements supérieurs à 100%. Dans le cadre de l’AVAP, il conviendra de bien traiter les conduits de fumée (en cheminée cohérent avec le style du bâtiment) et les installations (pour livraison, stockage etc). 2.4.1.2. LE SOLAIRE L’énergie solaire peut être employée pour produire de la chaleur (solaire thermique, réchauffement de l’air entrant) depuis des systèmes très simples ou très sophistiqués et performants. Elle peut être transformée en électricité par des matériaux spécifiques, des métaux pouvant être mis sous forme de panneaux ou incorporés à d’autres matériaux. La réaction créant l’électricité est dite « photovoltaïque ». A Saint Florentin, le nombre d’heures d’ensoleillement est de 1800 à 1900 h / an, ce qui est à peu près égal à la moyenne nationale. Le potentiel solaire de l’Yonne est d’environ 1220 à 1350 kWh/m²/an. L’altimétrie varie de 130 m à 260 m, ce qui peut affecter la visibilité des équipements. Le plan repère les sites sensibles et sites propices aux installations sans détériorer le paysage, le cas échéant. Situé 47° 07' Nord, les panneaux thermiques doivent donc aussi avoir une orientation moyenne annuelle d’environ 47° pour être optimisés. Les panneaux photovoltaïques prennent en compte la luminosité de tout le ciel, une orientation proche de 22° (de l’horizontale) est donc optimale. Toutefois, l’orientation des dispositifs doit principalement répondre aux caractéristiques architecturales du bâtiment. Les considérations de pure maximisation des équipements solaires ne sont pas compatibles avec la préservation de la qualité du cadre bâti. On notera d’ailleurs que le rachat de l’électricité photovoltaïque des particuliers est d’un meilleur rapport pour les solutions intégrées au bâti. En résumé, les points strictement techniques à considérer avant de prévoir une installation solaire sont : La présence de masques solaires (projection d’ombre) L’orientation des constructions, la disposition des terrains libres et le règles d’urbanisme (incluant AVAP, PLU etc…) et environnementales Les couleurs, tailles, proportions des équipements prévus et leur intégration avec les matériaux du bâti original, du voisinage. Les besoins : familial, collectif solaire, amortissement de l’équipement etc. Pour l’eau chaude sanitaire, il est recommandé de couvrir 75% des besoins par un apport solaire thermique. Cela signifie en général de couvrir 100% des besoins en été, 50% des besoins en hiver. Au-delà cela amène à surproduire l’été et il faut avoir un dispositif pour rejeter l’excédant pour ne pas surchauffer le système. En individuel ou collectif, cela peut passer par un stockage saisonnier (souvent une masse d’eau) qui doit être intégrée au bâtiment, à ses annexes, ou en sous-sol. 194 Une installation sans surproduction représente environ 1,5m² par occupant de logement (45° et plein sud) ou 2m² (plat ou vertical, plein sud ou à 45° orienté Sud-Est ou Sud-Ouest). Le captage solaire peut aussi alimenter le chauffage, soit en préchauffage d’un ballon avec une source de sécurité (électrique ou combustible), ou en circuit direct basse température (rare car peu prévisible). Le dimensionnement de la surface de captage dépend alors de la performance thermique du bâtiment. Les installations solaires électriques (photovoltaïque, PV) produisent une électricité destinée à la revente. Il existe des techniques de stockage d’énergie en batteries, utile en sites isolés (phares, relais de montagne etc…). L’installation individuelle est permise sous toutes les précautions par rapport à l’intégration au bâti ; 25m² équivaut à la consommation moyenne annuelle d’un ménage. 195 Solaire électrique : PV Panneaux de verre imprimé de cristaux : divers motifs, créent un vitrage filtrant la lumière Panneaux opaques en monocristallin (effet métal) ou poly-cristallin (effet mat, foncé) Systèmes de toiture type tuiles solaires : tuile plate ou même tuiles rondes solaires, parfaitement intégrés au bâti. Coloris compatible avec l’ardoise Revêtement souple et peinture : remplace toile goudronnée sur toit plat, surfaces courbes, etc Solaire thermique : circuit liquide Panneaux opaques, isolés et sous verre : à préférer en fini mat, à combiner en composition Panneaux indépendants avec réserve : inadapté en milieu urbain ou périurbain, les ballons et circuits doivent être intégrés au bâti Circuit non isolé : à placer au sol et non visible. Convient uniquement en été, pour les piscines et camping, par exemple. Capteurs tubulaires sous vide : capteurs très performants car isolés, et multidirections. Utiles en brise-soleil ou en toiture, sur bâti moderne uniquement. Description technique des capteurs photoélectriques (photovoltaïques : PV) : Type de capteur Panneaux PV polycristallins Caractéristiques techniques capteurs plats de dimension (environ 1m²) pose de 0 à 90° éléments châssis Feuille de métal polycristalline, Feuille de métal monocristalline Verre protecteur Panneaux PV monocritallins Panneaux sur équerres, ou Sur ossature et plots, ou grande Aspect Dimensions équivalentes aux châssis de toit Métal galvanisé pouvant être laqué, épaisseur réduite possible (5 cm) Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif « givre » et reflets bleu métalliques. Surface uniforme effet mat ton bleu foncé Fini anti-reflets possible Exemples : pour pose au sol, ou brise-soleil ou en toit plat… Comme sur-toiture ou façade, avec sous-face ventilée 196 Système formant étanchéité Type de capteur Tuile plate PV polycristalline Raccords Caractéristiques techniques Tuiles plates à faible recouvrement, matériau composite, imitation ardoise ou terre cuite. Système de toiture ou façade complet Raccords entre panneaux peuvent être intégrés aux châssis (clips) : à privilégier Aspect Rangs réguliers de tuiles de grandes dimensions Dimensions d’environ deux ardoises Pose de 20° à plus de 55° (voir fabricants) Tuile plate PV monocristalline Tuile PV demi-ronde (romane) Matériau photoélectri que Film métal poly-cristallin Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif « givre » et reflets bleu métalliques. Ardoise uniforme, silicium monocristallin Surface uniforme effet mat ton bleu foncé Raccords Intégrés au système d’accroche en sous-face des tuiles ou systèmes « clips » Tuile demi-ronde d’aspect terre cuite Pose de 15 à 40° Posé sur panneau de sous-couverture, forme et rythme identique à la toiture en tuile romane Composition : base ton terre cuite, capteurs modules PV poly cristallin et connecteurs métalliques, capot produit verrier ou plastique Aspect similaire aux tuiles de verre ou tuiles émaillées Effet réfléchissant diffus (forme courbe) 197 Type de capteur Tuile PV plate type terre cuite, mécanique Type de capteur Shingle Raccords Privilégier les systèmes intégrés à la structure d’accroche ou « clips » Caractéristiques techniques Tuile de terre cuite de type emboîtement mécanique Pose de 20° à 45° Aspect Aspect similaire aux tuiles émaillées Composition : capteurs poly cristallins (protection film plastique) en partie plate de la tuile Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif « givre » et reflets bleu métalliques. Raccords Intégrés par emboîtement et en sous-face Caractéristiques techniques toile bitumée imitation bardeaux / ardoise avec revêtement photoélectrique Pose de 20° à plus de 60° Aspect Rythme similaire à l’ardoise, sur un matériau plus fin Composition : revêtement de sous-toiture, toile bitumée fendue, revêtement souple photoélectrique : modules poly cristallins et plastique Raccords Module de capteurs, connecteurs très fins argentés, motif « givre » et reflets bleu métalliques. Agrafage sur support de sous-toiture assure la jonction électrique entre les plaques, connecteurs en sous-toiture 198 Revêtement souple en rouleaux De type étanchéité souple pour toitsterrasse, revêtement mono- ou poly cristallin Similaire aux toiles bitumées auto-protectrices avec gravier, aspect plus lisse et légèrement réfléchissant Pose collée Verre feuilleté avec capteurs intégrés Produit verrier pouvant remplacer verre clair. Dimensions de 20*20cm et plus sans restriction Composition : Verre feuilleté simple (2verres) avec couche de capteurs photoélectriques mono- ou poly cristallins intérieure. Verre semi-épais (8mm minimum), Dimensions au choix Raccords : Menuiserie adaptée : profils métalliques laqué ou non ou agrafes ponctuelles Produit non commercialisé : Polymère peinture photovoltaïque Composition de claire-voie, ombre mouchetée Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif « givre » et reflets bleu métalliques. Peinture épaisse, sans doutes connecteurs 199 Description des capteurs solaires thermiques (production de chaleur pour eau chaude sanitaire et/ou chauffage) Type de capteur Panneau thermique Caractéristiques techniques capteurs plats de grande dimension (environ 1m²) pose de 0 à 90° éléments châssis Circuit sur surface captrice avec fluide caloporteur Capteurs tubulaires sous vide Métal galvanisé pouvant être laqué, épaisseur réduite possible (5cm) Couleur noire commercialisée, toute teinte foncée possible. Performance en fonction de la bonne isolation du circuit. Fini antireflets possible, système sous vide plus performant Exemples : pour pose au sol, ou brise-soleil ou en toit plat… Sur ossature et plots, ou Comme sur-toiture ou façade, avec sous-face ventilée Système formant étanchéité Système de toiture ou façade complet Raccords Tube sous vide de dimensions environ : diam 10cm, hauteur 90cm Assemblage d’un nombre de capteurs au choix Panneau thermique avec ballon incorporé verre protecteur Panneaux sur équerres, ou Aspect Dimensions équivalentes aux châssis de toit Pose dans toutes les directions, et tubes à l’horizontale ou à la verticale Eléments porteurs : cadres Raccords Panneau solaire thermique avec ballonréserve ; Eau chaude sanitaire incorporé Raccords entre panneaux peuvent être intégrés aux châssis (clips) : à privilégier, Raccord vers ballon à intégrer dans la toiture Forme tubulaire permet de l’intégrer aux garde-corps, brise-soleil ou plusieurs compositions linéaires. Modules à créer selon contraintes architecturales. Un minimum de capteurs doit être installé pour efficacité. Capte le soleil avec fort rendement peu importe l’orientation Métal laqué, coloris à choisir en fonction de l’environnement immédiat A intégrer aux cadres Perte thermique d’un ballon en extérieur Ballon forme surépaisseur Pose sur équerres ou sur ossature Au sol : pose le problème d’ombres portées Raccords Forcément apparents vers l’espace à distribuer en eau chaude 200 Circuit de préchauffage Tuyau capteur avec réchauffement direct de fluide caloriporteur Attention à la dégradation rapide du tuyau due aux U.V. Perte thermique importante car sans isolation Pose sur structure existante ou Pose le problème de dégradation du support (fixations) Dégradation visuelle Pose sur panneau ou tissu foncé Systèmes dépliables existent pour utilisation estivale Raccords Apparents Capteurs « futurs » (non encore existants sur le marché) Caractéristiques des capteurs solaires posés en façade ou « façades solaires » : La disposition verticale des capteurs offre un avantage sur le plan technique : même en hiver où le soleil est bas, l'angle d'incidence du rayonnement solaire reste avantageux. Le système garantit ainsi une grande disponibilité même si l’installation solaire doit être installée en vue d'épauler l’installation de chauffage. Une façade solaire équivaut, par ailleurs, à une façade en verre de qualité supérieure. Les façades solaires ne sont pas recommandées pour les installations uniquement conçues pour la production d'eau sanitaire. La raison : pour atteindre le même rendement calorifique qu'avec les surfaces de capteurs inclinées, la surface doit être nettement plus grande. Il faut notamment prendre en compte les ombres projetées par les avant-toits, bâtiments avoisinants, arbres, etc. Le bâti contemporain et les équipements offrent un potentiel intéressant de mise en œuvre qualitative de façades solaires. Quelques exemples ci-dessous (exemples non locaux) : 201 Les fermes solaires : Par ferme solaire, on entend l’aménagement sur un terrain libre, de capteurs solaires en batterie, des équipements attenants (transformateurs, onduleurs, câbles etc) et des moyens d’accès. Des capteurs solaires photoélectriques (photovoltaïques) ou des surfaces réfléchissantes avec capteur (exemple : miroirs paraboliques pour production de vapeur, miroirs plans et tour chauffante…), des fermes de productions d’algues photosynthétiques en extérieur ou autre mode de production par l’énergie de soleil sont des exemples de « fermes solaires ». Ne sont donc pas concernés les hangars agricoles ou bâtiments de ferme dont la couverture serait faite de panneaux solaires (cas traité dans les préconisations pour les bâtiments). Les fermes solaires ne permettent pas d’autres usages sur la parcelle que la production d’énergie (fauchage, pâturage, habitat, stockage) et les aménagements qu’ils requièrent (accès, terrassement, coupe de la végétation, transformateurs, etc) consomment de larges surfaces, changent leur nature, tel que la biodiversité, l’effet d’îlot de chaleur et l’absorption d’eau de pluie. Ces dispositifs peuvent en outre engendrer des nuisances sonores (à éloigner des habitations). II.3.1.3. L’EOLIEN On distingue : - l’éolien pour particuliers - le grand éolien. Rappel des formalités pour l'implantation d'une éolienne : Il faut déposer un permis de construire pour toute installation éolienne d’une hauteur supérieure ou égale à 12 mètres. Les mâts de mesure dont la hauteur est supérieure à 12 mètres font l’objet d’une déclaration de travaux. Les projets de hauteur inférieure ou égale à 50 mètres font l’objet d’une notice d’impact. Tous les projets dont la hauteur est supérieure à 50 mètres font l'objet d'une étude d’impact et d'une enquête publique réalisées au frais du demandeur. La loi ne prescrit pas que les éoliennes doivent être obligatoirement situées dans une zone de développement de l’éolien (ZDE) mais cette condition est nécessaire pour bénéficier de l’obligation d’achat à tarif réglementé par EDF. La loi sur le bruit (intégrée au Code de la Santé Publique) indique que les nuisances sonores de tout appareil ne doivent pas dépasser le fond « naturel » de 5dBa le jour, 3 dBa la nuit. Cela inclut le bruit du vent dans les pales (éoliennes), le bruit de transformateurs et ondulateurs (éolien et solaire) ou autres équipements associés. L’éolien pour particulier : Dans les installations domestiques, deux familles d’éoliennes existent : celles à axe verticale, et celles à axe horizontal (« hélices d’avion ») Dans les deux cas, leur hauteur totale varie entre 6m et 15m ou peuvent avoir des mécanismes de fixations aux toitures et garde-corps. Certaines sont stabilisées par des haubans (câbles), d’autre par des fondations et fixations rigides du mât. Celles à axe vertical sont moins bruyantes, se déclenchent avec un vent moins fort, résistent mieux aux vents violents, et ont un encombrement (taille) moins importantes. Elles sont donc à privilégier en contexte urbain même si leur rendement est légèrement inférieur aux hélices sur axe horizontal. En tous les cas, même si les mesures préalables prouvent un potentiel de vent de plus de 1500h/an, l’amortissement se fera sur environ 15 à 25 ans, les turbines sont garanties de 20 à 30 ans selon le fabricant, et EDF n’offre actuellement pas de tarif de rachat attractif, la rentabilité dans l’état actuel ne doit pas être attendue des installations domestiques. Le grand éolien : Les grandes éoliennes ont généralement trois pales installées au sommet d'un mât d'au moins 50 mètres et peuvent atteindre des hauteurs de 130 à 140 m. En outre, elles doivent être installées à plus de 300m des habitations et ne pas occasionner de nuisances sonores supérieures à celles fixées par la loi sur le bruit (actuellement de à 5dBa le jour et 3 dBa la nuit au-dessus du fond sonore) Les lois dites "Grenelle 1 et 2" prévoient l’élaboration, par le Préfet de région et le Président du Conseil régional, de schémas régionaux de l’air, du climat et de l’énergie (SRCAE). Le schéma régional éolien, en cours de rédaction, 202 constitue un volet de ce document. Il a pour objet d’identifier, planifier et quantifier le 203 potentiel éolien de la Région Centre pour un développement soutenu et maîtrisé de cette forme d’énergie renouvelable. Ces données pourront être exploitées pour l’information, la sensibilisation et l’accompagnement des porteurs de projets éoliens ainsi que des acteurs chargés des avis et autorisations nécessaires. 204 2.4.2. EVALUATION DE LA CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE DES TISSUS BATIS ET DES ESPACES A RECEVOIR DES INSTALLATIONS NECESSAIRES A L’EXPLOITATION DES ENERGIES RENOUVELABLES 2.4.2.1. . LES FERMES SOLAIRES Le périmètre de l’Aire englobe des espaces à forte sensibilité paysagère. L’installation de fermes solaires à l’intérieur du périmètre de l’AVAP n’est pas compatible avec l’objectif de préservation de la qualité paysagère, du site historique et des espaces de co-visibilité avec les Monuments protégés et le site urbain. Les dispositifs de type « ferme solaire » ou stations photovoltaïques doivent être localisés dans des espaces ne présentant pas d’enjeux patrimoniaux forts en raison de leur forte empreinte dans le paysage, du fait : - de leur étendue (impact visuel) - la transformation des terrains naturels, - des matériaux utilisés dont la couleur et l’aspect est en rupture avec les espaces naturels ou cultivés à dominante végétale. 205 2.4.2.2. LE GRAND EOLIEN L’exploitation de l’énergie éolienne, compte tenu des nécessités d’exposition au vent, comporte d’importants risques d’impact sur le paysage urbain, rural ou naturel, qu’il s’agisse de dispositifs d’usage industriel ou domestique. En raison de son impact paysager lié à la dimension des dispositifs décrits précédemment, le grand éolien n’est pas compatible avec les enjeux de préservation de la qualité paysagère et patrimoniale du site. Les éoliennes constituent des points d’appels visuels qui viendraient perturber la lecture du site. Leur installation doit être prioritairement réalisée dans des espaces ne présentant d’enjeu paysager ou patrimonial fort. La notion de co-visibilité avec le site urbain et les différents monuments protégés ayant été privilégiée dans la définition du périmètre AVAP, l’installation d’une ou plusieurs éoliennes à l’intérieur du périmètre de l’Aire aurait pour effet « d’écraser » le site urbain en créant un « évènement » incongru et déplacé perturbant en outre les rapports d’échelle. On notera par ailleurs que le schéma régional éolien est en cours de réalisation en Région Centre et que la politique d’organisation de l’exploitation de l’énergie éolienne conduite par les Préfets au titre des « zones de développement de l’éolien (ZDE) doit tenir compte de l’existence d’espaces protégés, en particulier d’AVAP. 206 2.4.2.3.. LES EOLIENNES DE PARTICULIERS Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs : Sur le patrimoine exceptionnel Impact très négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et remarquables. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le patrimoine constitutif de l’ensemble urbain Impact négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le bâti sans intérêt patrimonial majeur (constructions principales et annexes) Sur le bâti neuf Impact négatif (ajout d’éléments techniques inesthétiques) à neutre sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…) Impact négatif (ajout d’éléments techniques inesthétiques) à neutre sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…) Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs : Espaces non bâtis du bourg, des faubourgs, hameaux ou habitat isolé Espaces urbains : centrebourg et villages Faubourgs Sans objet Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. L’impact des éoliennes de particuliers qui viennent se positionner au-dessus des toitures n’est pas compatible avec la préservation de la qualité patrimoniale du bourg et des espaces urbains à forte valeur patrimoniale Les éoliennes de particuliers viennent en effet surcharger la composition architecturale et urbaine et en altérer la lisibilité. Elles ont le même impact visuel que la prolifération des réseaux aériens et des antennes de toiture. En effet, de quelque manière que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de faîtage, émergent du velum bâti général ou prennent possession du paysage à différentes échelles. Impact très négatif sur le paysage urbain bâti des faubourgs. L’impact des éoliennes de particuliers qui viennent se positionner au-dessus des toitures n’est pas compatible avec la préservation de la qualité patrimoniale des faubourgs en périphérie immédiate d’espaces urbains à forte valeur patrimoniale Les éoliennes de particuliers viennent en effet surcharger la composition architecturale et urbaine et en altérer la lisibilité. Elles ont le même impact visuel que la prolifération des réseaux aériens et des antennes de toiture. En effet, de quelque manière que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de 207 faîtage, émergent du velum bâti général ou prennent possession du paysage à différentes échelles. Espace naturel bâti Impact négatif à neutre sur le paysage naturel sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…). L’implantation ponctuelle d’une éolienne aura un impact plus limité sur le paysage, à condition de rechercher l’implantation la plus discrète possible, préservant les ensembles architecturaux intéressants et les perspectives majeures sur les monuments ou le grand paysage. Espace agricole bâti Impact négatif à neutre sur le paysage naturel sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…). L’implantation ponctuelle d’une éolienne aura un impact plus limité sur le paysage, à condition de rechercher l’implantation la plus discrète possible, préservant les ensembles architecturaux intéressants et les perspectives majeures sur les monuments ou le grand paysage. Simulations d’implantation d’éoliennes domestiques sur mat, isolées du bâti 208 2.4.2.4. LES PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAIQUES Il faut à la fois distinguer et prendre en compte l’impact de ces dispositifs : - sur l’intégrité du bâti et sa cohérence architecturale, - sur les paysages, qu’il s’agisse du paysage naturel ou urbain. Dans ce deuxième cas, la notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable. Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée. Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs : Sur le patrimoine exceptionnel Impact très négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et remarquables. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le patrimoine constitutif de l’ensemble urbain Impact négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le bâti sans intérêt patrimonial majeur (constructions principales et annexes) Sur le bâti neuf Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre. Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre. Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs : Espaces non bâtis du bourg, des faubourgs, hameaux ou habitat isolé Parmi les espaces non bâtis, il convient de distinguer les espaces jardins, cours, espaces verts protégés accompagnant des bâtiments exceptionnels ou remarquables et les espaces de jardins ou de cœur d’îlot non visibles de l’espace public. Impact très négatif de la pose de capteurs au sol dans les espaces situés entre la clôture sur rue et le bâti en recul ainsi que dans les cours et aux abords de bâtiments exceptionnels ou remarquables. Impact neutre de la pose au sol dans des espaces non visibles de l’espace public et n’ayant pas de rôle de mise en valeur de bâtis de qualité. 209 Espaces urbains : centrebourg et villages Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces dispositifs sur des pans de toiture non visibles de l’espace public. La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes). Faubourgs Impact négatif de la pose de capteurs solaires sur des pans de toitures visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve de la qualité de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous réserve que le dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception. Espace naturel bâti Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques. Espace agricole bâti Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en oeuvre. Les modes d’insertion des dispositifs au patrimoine bâti : L’impact des dispositifs sur le patrimoine bâti et paysager est directement lié à la qualité des mises en œuvre et à l’effort d’insertion architecturale des dispositifs. Sont présentées ci-dessous différentes solutions d’insertion au bâti en fonction de sa typologie (ancien ou neuf). Contre-exemple Formes traditionnelles : Des équipements surajoutés au bâti sans intégration : Equipement extérieur sans intégration bâtie ou paysagère Capteurs ou fenêtre de toit en surépaisseur Capteurs posés ne respectant pas la forme de pente ni le coloris de la toiture. Par exemple, capteurs rectangulaires sur une toiture triangulaire, capteurs d’inclinaison différente de son support Formes contemporaines : Equipements en surépaisseur des acrotères Equipements posés sur toitures basses : visibles depuis espace public et bâtiments en surplomb 210 Intégration minimale : Formes traditionnelles : Equipements tels que VMC, Chaudière, PAC intérieures aux bâtiments Capteurs solaires formant une composition de toiture en accord avec les façades : centré, bords alignés, dimensions similaires ou autre forme de composition Formes contemporaines : Equipements en toiture haute, moins visibles Intégration de garde-corps, acrotères et autres éléments architecturaux pour masquer les équipements hauts Il est illustré également la plantation des toitures terrasse basses qui contribuent à un cadre végétal rafraîchissant en été Intégration sur annexes et appentis : Sur des bâtiments de qualité, la meilleure solution est souvent de conserver les matériaux et façades et intégrer les équipements modernes à des annexes ou des constructions amovibles Formes traditionnelles : Utiliser des appentis et dépendances existants ou en créer (dans le respect du patrimoine) pour loger les équipements Formes contemporaines : Auvents, brise-soleil, appentis, débords de toiture peuvent être investis pour le captage solaire. Sur les bâtiments de qualité, les équipements doivent être indépendants et ne pas endommager le bâtiment original. Intégration en bas de pente : Intégration intéressante lorsqu’elle concerne tout le bas de pente : peu visible depuis de points éloignés. Par contre, visible depuis des points rapprochés, et les bas de pente sont plus sujets aux ombres et masques solaires. Formes traditionnelles : Bas de pente, intégré à la zinguerie (dalle, gouttière) par le coloris et le calpinage Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin. Formes contemporaines : Brise-soleil ou appuyés sur les acrotères. Solution moins bien adaptée au patrimoine du XXe siècle car ne respecte pas l’expression d’une toiture plate. 211 Intégration en haut de pente : Intégration intéressante lorsqu’elle concerne tout le haut d’une toiture : peu visible depuis un point rapproché (rue) et effet de fondu avec le ciel (réflexion, ou ton foncé) depuis les points éloignés. Reprend les principes de verrières / atriums traditionnels. Formes traditionnelles : Haut de pente ; intégré au faîtage par le coloris et le calpinage Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin. Formes contemporaines : Très peu visible depuis l’espace public (retrait) Peut être employé pour couvrir des puits de lumière centraux ou éléments en « sheds ». Intégration sur tout un pan de toiture : L’utilisation d’un matériau unique de couverture ou un système cohérent de solaire électrique (PV) et thermique est l’idéal d’intégration. Formes traditionnelles : Les pentes traditionnelles sont parfaitement compatibles avec les besoins de capteurs : la surproduction peut être stockée (chaleur) ou vendue (électricité) Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin. Formes contemporaines : Les panneaux doivent être dimensionnés par rapport aux ombres qu’ils peuvent créer les uns sur les autres et par rapport à leur visibilité (surtout lié à la hauteur des éléments) Intégration en façade / en verrière : Des panneaux verticaux optimisent les gains hivernaux, lorsque le soleil est bas. Ils peuvent prendre la forme de compositions opaques ou des verrières semi-transparentes. Formes traditionnelles : Reprendre la typologie des verrières et jardins d’hiver traditionnels. Les dispositifs doivent être distincts du bâti original pour ne pas le détériorer. Formes contemporaines : De grandes compositions de verrière sont possibles dans l’architecture des courants modernes. Des panneaux de verre PV semi-transparents ou des brise-soleil tubulaires thermiques peuvent améliorer les qualités thermiques de murs vitrés existants. Des panneaux innovants de volet ou brise-soleil mobiles existent, conviennent à l’esprit et le style rationaliste des constructions modernes. 212 2.4.2. 5. LES PANNEAUX SOLAIRESTHERMIQUES Les capteurs solaires thermiques, comme exposé au chapitre précédent présentent - soit l’aspect de structures tubulaires, - soit l’aspect de panneaux avec ballon-réserve, - soit l’aspect de panneaux photovoltaïques On notera que les structures tubulaires et les ballons réserve en toiture ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation du bâti ancien. Il faut à la fois distinguer et prendre en compte l’impact de ces dispositifs : - sur l’intégrité du bâti et sa cohérence architecturale, - sur les paysages, qu’il s’agisse du paysage naturel ou urbain. Dans ce deuxième cas, la notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable. Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée. Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs : Sur le patrimoine exceptionnel Impact très négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et remarquables. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le patrimoine constitutif de l’ensemble urbain Impact négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le bâti sans intérêt patrimonial majeur (constructions principales et annexes) Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre. Les structures tubulaires sont à exclure et les ballons réserve sont à exclure, sauf insertion en façade non visible de l’espace public. L’impact des structures par panneaux peut être limité par une implantation respectueuse de la forme, pente et couleur de la toiture (cf recommandations d’insertion des panneaux solaires photovoltaïques au chapitre précédent). L’impact sera limité par le choix d’implantation sur des appentis ou des annexes. Sur le bâti neuf Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre. Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs : Espaces non bâtis du bourg, des faubourgs, hameaux ou habitat isolé Sans objet 213 Espaces urbains : centrebourg et villages Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces dispositifs sur des pans de toiture non visibles de l’espace public. La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes). Faubourgs Impact négatif de la pose de panneaux thermiques sur des pans de toitures visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve de la qualité de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous réserve que le dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception. Espace naturel bâti Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques. Espace agricole bâti Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en oeuvre. Les façades solaires : La pose de panneaux solaires en façade impacte le patrimoine bâti et paysager, de façon différente suivant le choix d’implantation et l’exposition depuis l’espace public. La notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable. Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée. On peut élargir la notion de « visible de l’espace public » à « visible depuis un monument en hauteur ». Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs : Sur le patrimoine exceptionnel Impact très négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels, qui à Saint-Florentin relèvent d’une typologie architecturale antérieure au XIXème siècle. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le patrimoine constitutif de l’ensemble urbain Impact négatif L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel. Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine. Sur le bâti sans intérêt patrimonial majeur (constructions principales et annexes) Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre. Les façades solaires auront un impact limité lorsqu’elles seront mises en œuvre sur des façades non visibles de l’espace public. L’impact sera d’autant plus limité que le choix d’implantation se portera sur des appentis ou des annexes. Sur le bâti neuf Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre. 214 Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs : Espaces non bâtis du bourg, des faubourgs, hameaux ou habitat isolé Espaces urbains : centrebourg et villages Sans objet Faubourgs Impact négatif de la pose de ces dispositifs sur des façades non visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve de la qualité de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous réserve que le dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception. Espace naturel bâti Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques. Espace agricole bâti Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en oeuvre. Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces dispositifs sur des façades non visibles de l’espace public. La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes). 2.4.2.5. L’ENERGIE GEOTHERMIQUE De toutes les exploitations des énergies renouvelables, l’exploitation de l’énergie géothermique est celle qui engendre le moins d’impacts sur la qualité architecturale et patrimoniale et sur le paysage. Seules les installations hors sol nécessaires à l’exploitation, mais généralement de faible importance, peuvent avoir un impact sur le patrimoine. 2.4.2.6. L’ENERGIE HYDRAULIQUE L’exploitation de l’énergie hydraulique peut donner lieu à des ouvrages plus ou moins importants, voire à des dérivations, qui peuvent affecter la qualité esthétique des espaces environnant le tissu bâti. Sur la Loire, il n’y a pas de projet d’aménagement de ce type. Le potentiel hydraulique des autres cours d’eau du réseau hydrographique présent sur la commune de Saint-Florentin ne se prête pas a priori à ce type d’aménagements. 215 2.5. ANALYSE DE L’IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS, DES MODES CONSTRUCTIFS EXISTANTS ET DES MATERIAUX UTILISES PRECISANT AU BESOIN L’EPOQUE DE CONSTRUCTION, PERMETTANT DE DETERMINER DES OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE 2.5.1. ANALYSE DES TYPOLOGIES ET MODES D’IMPLANTATIONS DES CONSTRUCTIONS DANS LE BUT DE DETERMINER DES OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE Il faut d’abord repérer les styles architecturaux et constructifs pour analyser leur influence sur la performance énergétique des bâtiments. Cet exercice demande bien sûr des généralisations pour offrir des pistes générales de prise en compte de la consommation énergétique. Il convient dans le cadre de travaux d’amélioration de la performance énergétique, de regarder aussi les spécificités d’un bâtiment. Les architectes et bureaux d’études thermiques doivent être associés aux objectifs de performance. 2.5.1.1. GENERALITE SUR LES BATIMENTS PERFORMANTS Forme et orientation Les parois d’un bâtiment climatique étant principalement captrices (paroi sud) ou principalement déperditives (paroi nord), et alternativement captrices et déperditives (parois est, ouest et toiture), la forme optimale, d’un point de vue énergétique, est donc celle qui permet simultanément de perdre un minimum de chaleur et d’en gagner un maximum et hiver, et d’en recevoir un minimum en été. L’ensoleillement : Quelle que soit la zone tempérée, c’est la façade sud qui reçoit le maximum de rayonnement solaire en hiver, et les façades est et ouest, ainsi que la toiture en été. Bien que le rayonnement reçu en été par la façade est soit théoriquement symétrique à celui de la façade ouest, il est souvent inférieur du fait des nébulosités matinales. Avant d’analyser les détails constructifs techniques des bâtiments, il est nécessaire d’évaluer leur spécificité et « efficacité » d’une manière plus globale. En effet, l’efficacité énergétique d’un bâtiment ne dépend pas uniquement des performances des matériaux et équipements, évalués un à un. Il s’agit d’adopter une approche globale sur le bâti, intégré dans son environnement. Les bâtiments s’adaptant au mieux au site sur lequel ils sont implantés, intégrant les caractéristiques de celui-ci dans sa conception, sont dits bioclimatiques. La construction bioclimatique, d’une manière générale, respecte les grands principes suivants : (Source : La conception bioclimatique, Jean Pierre Oliva) x Composition avec le site D’une façon générale, on choisira sur le terrain, l’endroit privilégié pour bénéficier au maximum : - des protections naturelles au vent froid et au soleil estival par les mouvements du terrain naturel et la végétation existante - de l’ensoleillement hivernal en évitant les masques portés par les feuillages persistants, le relief et les bâtis existants. La compacité : Pour un volume habité équivalent, l’enveloppe présentant la plus faible surface de parois extérieures sera celle présentant le moins de déperditions thermiques. La recherche de la géométrie la plus compacte possible doit être pondérée par la priorité donnée à la façade sud et bien sûr rester en cohérence avec les autres objectifs architecturaux. Le coefficient de forme – rapport entre la surface extérieure de l’enveloppe et le volume de l’espace qu’elle contient – est un bon indicateur de la compacité et permet de comparer les volumétries par rapport à leur forme pour un espace de vie équivalent. x Pourcentages de surface vitrée Aujourd'hui, la moyenne de la surface vitrée dans le neuf, par rapport à la surface habitable, est descendue à 13% (13 m² d'ouverture, soit 8 à 9 fenêtres, pour une maison de 100 m²). La RT 2012 corrige cette tendance : le ratio 1/6 de baies vitrées/surface habitable est un minimum et l'augmenter améliore les performances énergétiques ; elle montre donc tout l'intérêt de réduire les deux postes consommateurs d'énergie que sont le chauffage et l'éclairage en bénéficiant au maximum des apports solaires. Ce n’est que depuis quelques années que ces principes de conception bioclimatique font partie intégrante de la démarche globale de développement durable. Cependant il ne s’agit que d’une logique de bonne intégration du bâti dans son environnement, afin de minimiser l’impact d’une implantation sur ce dernier, tout en maximisant le confort intérieur. Enfin il ne s’agit que de redécouvrir les principes de l’architecture vernaculaire. Ainsi le patrimoine bâti protégé au titre de l’AVAP, présente la plupart des principes de la construction bioclimatique, permettant une bonne interaction avec son environnement direct et global, tout en limitant les consommations d’énergie supplémentaire. Puissance solaire reçue en kWh en hiver et en été, selon la position de la façade Source : La conception bioclimatique, JP Oliva On a donc intérêt, pour optimiser la thermique d’hiver comme celle d’été, à développer au maximum la surface des façades sud, et à réduire celles des façades est, ouest et toiture. La meilleure configuration, que ce soit pour des constructions isolées ou groupées, sauf contraintes particulières, est la forme allongée dans l’axe est-ouest. Cet allongement est-ouest et la réduction en profondeur nord-sud, quand ils sont compatibles avec les autres considérations du site ou de programme, favorisent aussi très efficacement l’éclairage naturel des pièces de vie durant la journée. 2.5.1.2. ANALYSE DU PATRIMOINE BATI DE SAINT FLORENTIN Implantation, style : Légende : Impacts sur les objectifs de performance énergétique : - : impact négatif : poste de consommation, + : impact positif, poste de gains, +/- : impact mitigé, facteur à prendre en compte Maisons de Bourg Volet urbain x + déplacements être partagés (coût ; performance) + : confort d’été, réduction des gains hivernaux Fortes densités Volet Paysage x Parcelles de taille moyenne avec jardins en cœur d’îlot + Volet architectural x Volumétrie : plusieurs volumes accolés (en contiguité) + + déperditions Grandes maisons de Bourg isolées (dans le bourg, ou hameaux) Volet urbain x Associé à une moyenne densité urbaine : Volet Paysager x grandes parcelles : présence de végétation importante Volet architectural x Volumétrie : volume simple, composé d’un rez de chaussé, d’un étage et de combles + (doux, moindre distance, quartier centraux) + +/- + - : confort d’été, réduction des gains hivernaux depuis la voie, si la végétation ou les murs ne font pas masque !# : 4 façades et la toiture (dans une moindre mesure, le sol) à isoler, protéger $ déperditives Toitures : La forme, la pente, le matériau de toiture et le type de structure influent sur le potentiel d’économie et de gain énergétique des toitures. Leur orientation(s) doit être prise en compte pour chaque projet particulier. La première priorité pour la mise aux normes énergétique d’un logement est l’isolation de sa toiture, de ses combles. La seconde est la prise en charge des fuites d’air et les problèmes d’humidité véhiculée dans cet air, et les souches de toiture (cheminées, évents, hottes et autres) qui la traversent sont à analyser dans tout projet d’amélioration de la performance énergétique. Bâtiments utilitaires liés aux fermes (dans les hameaux, en accompagnement du bâti rural isolé) Volet urbain x en retrait d’alignement, ouvert vers la cour Volet Paysage x grandes parcelles : présence de végétation importante Volet architectural x Volumétrie : volume simple, composé d’un rez de chaussée - +/- + - -/+ & ## partagés (coût ; performance) : confort d’été, réduction des gains hivernaux depuis la voie, si la végétation ou les murs ne font pas masque !# : 4 façades et la toiture (dans une moindre mesure, le sol) à isoler, protéger $ déperditives, mais protection grâce à l’enceinte de la cour Elles influent sur l’intégration réussie de systèmes de performance énergétique : Capteurs et machineries, situés dans des espaces non visibles depuis l’espace publics ou parfaitement intégrés. Nombre de pentes : Toitures inclinées à 2 pentes Dans la commune de Saint-Florentin, les toitures sont généralement à deux pentes symétriques, et de forte inclinaison (40% et plus), terminées au ras des pignons. L’usage de l’ardoise est une constante dans tous les styles. On note également la présence de tuile plates. Très fréquemment, des annexes (appentis et basses-gouttes) sont couverts d’une seule pente. Ils créent une certaine continuité visuelle entre la toiture et le sol. Il convient lors d’un projet de mise aux normes des performances énergétique, de considérer chacun de ces aspects, ainsi que l’orientation et l’intégration dans le paysage. Les architectes et bureaux d’étude thermique doivent être associés aux objectifs de performance. En toiture, les modes constructifs influent sur la capacité à isoler fortement : - Charpente bois : possibilité d’isoler facilement, le bois n’étant pas un pont thermique important ; - Combles habités : surface plus importante à isoler (murs / rampants) ; - Combles inhabités : isoler horizontalement au-dessus des plafonds, possibilité de ventiler les combles facilement pour refroidissement l’été, préchauffage de l’air en hiver ; - Combles : emplacement intéressant pour les équipements liés à la performance énergétique : Ventilateurs, pompes diverses, ballons d’eau chaude isolée, stockage d’eau de pluie sous certaines conditions… - Toitures à faible pente : nécessité d’isoler soit par l’extérieur, produits spécifiques, ou sous rampants, avec faux plafond. Les orientations et pentes déterminent leur compatibilité avec le captage d’énergie solaire. Pans de Bois Maison de Bourg XVIIIe Maison de Bourg XIXe Villas Petites maisons de bourg et hameaux Habitat rural Impact sur les objectifs de performance énergétique : Double orientation Pignons importants + différenciation façade principale / façade secondaire dans le traitement, selon les gains solaires possibles, les vues + possibilité de fenêtres et baies plus facilement que sur des pans de toiture : gain lumière et chaleur Matériaux : Terre cuite Ardoise Inclinaison : Fortes pentes (plus de 45°) Charpente bois et ardoise Charpente bois et tuile U = 6,91 U = 6,73 R = 0.14 R = 0.15 Impact sur les objectifs de performance énergétique : x Albédo faible / absorption x Albédo moyen/ absorption de chaleur élevé : de chaleur moyenne x Couleur anthracite x Couleur de beige à marron - matériau soumis à des contraintes de dilatation importants : durabilité + préchauffage de l’air par le grenier possible en hiver +/- matériau, s’il est bien ventilé, qui n’influence par les propriétés thermiques de la maison - peu de technologies pour toitures sont dans ces teintes, à l’heure actuelle + Compatible avec les capteurs thermiques et certains capteurs photovoltaïques foncés Nonobstant d’autres contraintes esthétiques, architecturales ou urbaines, types d’équipements compatibles en épaisseur, couleurs : Capteurs photoélectriques Matériau épais permettant de type ardoise solaire, d’insérer sans surépaisseur Capteurs (thermique ou PV) des panneaux de capteurs en panneaux, groupés et (thermique ou PV). Capteurs thermiques de sur l’ensemble de la toiture couleur ocre foncé. (systèmes d’intégration par Matériaux innovants type tuiles de modules) revêtements souples terre cuite intégrant des capteurs Modes constructifs des façades Les murs du territoire sont construits essentiellement en moellons recouverts d’un enduit. Les bâtiments sont couramment soumis à des remontées capillaires. Un mur en moellons possède une bonne inertie, et l'eau contenue dans les murs anciens génère du froid vers l'intérieur en s'évaporant sous les rayons du soleil. Ces qualités garantissent un excellent confort d'été. L'objectif de l'AVAP n'est pas d'effectuer un diagnostic thermique sur les bâtiments situés dans son périmètre, nous ne traiterons donc pas les bâtis individuellement. Cependant, après un état des lieux, nous avons pu distinguer plusieurs types constructifs pour différentes parois : x façades moellons + enduit x façades pans de bois + torchis Ne connaissant pas la composition exacte des parois ni leur réelle épaisseur, il est tout de même possible d'en calculer une résistance thermique approchée. Façades en moellons et enduit : Descriptif : Moellons 50 cm Enduit chaux sable 2 cm RT existant : Rmin = 2,3 U = 2,021 R = 0,495 Pans de Bois Maison de Bourg XVII-XVIIIe VIllas Habitat rural Type de structure : Charpente de bois Impact sur les objectifs de performance énergétique : + Les éléments en bois peu Charpente bois conducteur ne font pas de ponts thermiques sous ce climat Grands volumes de combles + Espace habitable important sur emprise au sol réduite Pente forte - Eclairage difficile, - Isolation de combles habités consommateur de plus de m² d’isolant 2.5.2. DETERMINATION DES OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE Une démarche d’amélioration des performances énergétiques doit prendre en compte l’implantation du ou des bâtiments, son impact urbain pour déterminer d’abord si les modifications planifiées ne changent pas le rapport et l’harmonie du paysage urbain. Le coefficient Uw concerne l'isolation de la fenêtre dans son ensemble (vitrage inclus). Plus ce coefficient est petit, plus la structure est isolante. Energie finale : C'est l'énergie consommée dans le bâtiment, relevée au compteur. La prise en compte de la toiture doit être la seconde priorité, car c’est la principale surface déperditive (d’où s’échappe la chaleur) et peut être une surface de gains importants (utile si des capteurs peuvent profiter de cette énergie, néfaste si cela entraîne une surchauffe en été…). Les flux d’aération et autres dispositifs techniques peuvent aussi investir la toiture : l’intégration urbaine et paysagère dans le respect des styles architecturaux est primordiale. Energie primaire : La consommation en énergie primaire, représente l'énergie consommée dans la nature pour produire l'énergie réellement consommée dans le bâtiment. La conversion d'énergie primaire en énergie finale est forfaitaire (1kWh électrique = 2,58 kWh d'énergie primaire ; 1kWh hydrocarbure = 1 kWh d'énergie primaire ; 1kWh bois = 1kWh d'énergie primaire (0.6 kWh d'énergie primaire dans le cadre du label BBC EFFINERGIE)). Ensuite dans une démarche de performance énergétique, la résistance thermique des parois verticales (murs, fenêtres, autre) doit être maîtrisée : gains, pertes, ventilation, ombrage, sans porter atteinte à la qualité architecturale, qui donne sa valeur au bâti. II.4.2.1. REGLEMENTATION THERMIQUE 2005 Quelques définitions : C'est une grandeur physique caractérisant le comportement du matériau lors du transfert de chaleur par conduction. Elle représente la quantité de chaleur transférée par unité de surface et par une unité de temps sous un gradient de température. Elle est exprimée en watts par mètre-kelvin (W/m.K). Plus la conductivité thermique est faible, plus le matériau est isolant. Resistance thermique R : Elle exprime la capacité d'un matériau à résister au froid et au chaud. Exprimée en mètre-Kelvin par watt (m².K/W), la résistance thermique R s'obtient par le rapport de l'épaisseur en mètre sur la conductivité thermique du matériau. Plus le R est élevé, plus le produit est isolant. Calendrier La RT 2005 : - S'applique aux bâtiments neufs résidentiels et tertiaires (à l'exception de ceux dont la température normale d'utilisation est inférieure ou égale à 12°C, des constructions provisoires (d'une durée d'utilisation inférieure à 2 ans), des bâtiments d'élevage ainsi que des bâtiments chauffés ou climatisés en raison de contraintes liées à leur usage), - Concerne les projets dont le dépôt de permis de construire est postérieur au 1er septembre 2006. Enjeux - lutter contre l'effet de serre - maîtriser les loyers et les charges - encourager les systèmes et les techniques constructives performantes Coefficient de transmission thermique U : Le coefficient de transmission thermique d'une paroi caractérise la quantité de chaleur traversant une paroi en régime permanent, par unité de temps, par unité de surface et par unité de différence de température entre les ambiances situées de part et d'autre de ladite paroi. Plus sa valeur est faible, plus la paroi est isolante. Les principaux postes de déperditions dans un bâtiment existant : d'utiliser des équipements ou matériaux de performance inférieure à la référence, dans la limite des garde-fous, et sous réserve d'être plus performant que la référence dans les autres postes de déperdition. La RT 2005 introduit également une limite supérieure de consommation pour les logements. La consommation d'énergie de ces bâtiments pour le chauffage, le refroidissement et l'eau chaude sanitaire doit en effet être inférieure à une valeur limite qui dépend du type de chauffage et du climat. - Le confort d'été : la température intérieure conventionnelle (Tic) atteinte en été doit être inférieure à la température de référence. - Les "garde-fous" : Des performances minimales sont requises pour une série de composants (isolation, ventilation, systèmes de chauffage...). Introduites par la RT 2000, ces performances minimales ont été renforcées par la RT 2005, notamment au niveau des déperditions par les ponts thermiques. Source : CAUE31 Rénover suivant la réglementation 2005 Principe de la RT 2005 La RT 2005 s'inscrit dans la continuité de la RT 2000. Elle en reprend la structure réglementaire ainsi que les principes qui permettent au maître d'ouvrage de choisir la solution la plus économique pour atteindre la performance exigée. Il y trois conditions à respecter pour le bâtiment à construire : - L'économie d'énergie : La consommation globale d'énergie du bâtiment pour les postes de chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, auxiliaires, ainsi que l'éclairage dans le cas d'un bâtiment tertiaire, doit être inférieur à la consommation de référence de ce bâtiment. Celle-ci correspond à la consommation qu'aurait ce même bâtiment pour des performances imposées des ouvrages et des équipements qui le composent. La réglementation laisse donc au concepteur la possibilité Source : DGHUC – Réglementation thermique 2005 Est introduite, pour les logements, une limite de consommation maximale (par mètre carré de surface) pour les consommations de chauffage, de refroidissement et de production d'eau chaude sanitaire. Cette limitation est déclinée par zones climatiques et par énergie de chauffage. - Si le bâtiment a une superficie de plus de 1000 m² et que le coût de réhabilitation thermique est supérieur de 25% au coût de la construction, on appliquera la réglementation globale exigeant une consommation maximum d'énergie par an et un confort d'été selon une référence (mesures proches de la RT2005 dans le neuf). Source : DGHUC – Réglementation thermique 2005 La commune de Saint-Florentin se trouve dans la zone H1b. Source : DGHUC Concernant la commune de Saint-Florentin, la plupart des bâtiments concernés par l'AVAP ont une superficie inférieure à 1000 m², la réglementation s'appliquera élément par élément. Dans le cadre de l’AVAP et de la réhabilitation, cette réglementation thermique est directement applicable. Elle n’oblige pas à faire des travaux, mais lorsque des travaux sont entamés, ils doivent répondre à ces normes. Dans une optique de durabilité, de valeur de revente des biens et d’économie de moyens, il convient, lorsque c’est possible, de dépasser ces normes de 2005 pour tendre vers celles de la RT 2012. Illustration : Gheco La RT 2005 dans l'existant La réglementation thermique dans les bâtiments existants s'applique à tous les bâtiments nécessitant des travaux. Deux types d'interventions sont mises en places : - Si le bâtiment a une superficie inférieure à 1000 m², on appliquera la réglementation élément par élément, c'est à dire que l'on préconisera des minima qualitatifs uniquement pour l'élément sur lequel porte l'intervention. En effet, le coût des travaux est surtout celui de la main d’œuvre (particulièrement l’isolation) et donc un surplus d’isolation représente une faible surcharge par rapport à une isolation simplement normée. De même, certains investissements lourds (le changement des menuiseries par exemple), qui doivent donc durer, impliquent de choisir un matériau de la meilleure qualité (architecturale et thermique) plutôt qu’un moyen de gamme vite obsolète lorsque les normes changent. 226 Objectifs généraux de la RT dans l'existant - Améliorer la performance énergétique du bâti - Limiter l'utilisation de la climatisation et maintenir le niveau de confort d'été - Ne pas dégrader le bâti Cette réglementation s'applique lors des travaux de rénovation, d'amélioration, d'installation et de remplacement. Elle concerne tous les bâtiments sauf : - les bâtiments classés ou inscrits à l'inventaire des monuments historiques, - lorsque les travaux sont engagés suite à des catastrophes naturelles ou technologiques ou suite à des actes de vandalisme, - dans les cas de travaux sur l'enveloppe des bâtiments anciens. En effet, les minima imposés par la réglementation s'appliquent uniquement aux murs composés de béton (banché ou parpaing), de briques industrielles ou bardages métalliques. La RT dans l'existant pour le bâti ancien La règlementation thermique de l’existant n’oblige pas la mise aux normes des parois en pierre. Seules les parois en béton (blocs et banché), briques industrielles et bardage métallique sont concernées. Les bâtis anciens, patrimoine architectural incontestable de cette région Centre ne sont donc en aucun cas soumis à la réglementation thermique en vigueur quant à des travaux de rénovation. Cependant, lors d'une rénovation, le soin est laissé aux propriétaires d'entretenir leur bien de manière durable, et sans porter atteinte aux qualités esthétiques et structurelles du bâti. Dans un contexte de développement durable et où la faible consommation d'énergie du bâti est de mise, tous travaux doivent tendre vers la mise aux normes (thermique ou autres normes comme celle des circuits électriques par exemple) et atteindre les valeurs de référence en termes d'isolation et d'économie d'énergie. Illustrations : ADEME source : www. rt-batiment.fr Les valeurs des résistances thermiques pour atteindre les objectifs de la RT, élément par élément : La RT définit, élément par élément, la résistance thermique (la valeur d’isolation) à mettre en œuvre : Type de paroi Mur extérieur, Toiture de pente > 60° Paroi donnant sur un espace non chauffé (mur ou plancher sur garage, vide sanitaire par exemple) RT EXISTANT Valeur R minimale Epaisseur pour RT existant indicative isolants courants en m2.K / W valeur indiquée par normes (O de 0.035 ou NF, CE etc moins) (laine verre, laine de roche, fibre de bois, ouate cellulose (papier déchiqueté), liège, certains autres isolants : mousses polyuréthanes source végétale, animale) OBJECTIFS BBC (RT 2012) Valeur R Epaisseur indicative pour indicative atteindre isolants consommation de courants < 50 kWh/m² par … voir liste an précédente (dans le cadre de travaux complets) Valeur stricte Objectif : RT 2012 de l’isolant Source : solution (ajouter technique finition universelle , intérieure ex Olivier Sidler plâtre) ou Valeur incluant lambris bois 2.3 8 cm 4,3 13-14 cm 2.3 8 cm 7,5 22-23 cm 2 6,5 cm 4,3 13-14 cm Plancher bas donnant sur l’extérieur ou sur un parking collectif Comble perdu Comble aménagé, et toitures < 60° 2,3 8 cm 4,3 13-14 cm 4,5 15-16 cm 7,5 23-25 cm 4 13-14 cm 7,5 23-25 cm 2,5 8,5 cm 7,5 23-25 cm Toiture terrasse RT EXISTANT Valeur R minimale pour RT existant Uw Type de fenêtre Caractéristiques générales fenêtre battante à carreaux Cas général dans l’ancien 2,3 Bois – PVC Double vitrage 8 à 12 mm Menuiseries métalliques Double vitrage 10 à 14 mm Menuiseries coulissantes (dans le cadre de l’AVAP, uniquement pour le remplacement de coulissants existants) OBJECTIFS BBC (RT 2012) Valeur R indicative pour atteindre consommation de < 50 kWh/m² par an (dans le cadre de Caractéristiques générales travaux complets) Objectif : RT 2012 Source : solution technique universelle , Olivier Sidler Double vitrage avec gaz argon et film faible émissivité sur cadre bois ou *RT2012 : 1/6 au métal+bris moins des thermique, façades doit être vitré ou triple vitrage sur cadre bois ou 1,1 métal+bris thermique Fenêtre coulissante 2,6 Bois – PVC Double vitrage 8 à 10 mm Menuiseries métalliques Double vitrage 10 à 16 mm 1,1 ‘’ 2.5.2.2. REGLEMENTATION THERMIQUE 2012 Le calendrier La RT 2012 : - En ce qui concerne les bâtiments neufs à usage de bureaux ou d'enseignement, les établissements d'accueil de la petite enfance, ainsi que les bâtiments à usage d'habitation construits en zone Anru, la RT 2012 est applicable à tous les permis de construire déposés plus d'un an après la date de publication du décret (26 octobre 2010), c'est à dire à compter du 28 octobre 2011. - Pour les autres bâtiments neufs à usage d'habitation, donc hors zone Anru, la RT 2012 s'appliquera à tous les permis de construire déposés à compter du 1er janvier 2013. Anru : Agence nationale pour la rénovation urbaine Les objectifs - Faire diminuer la consommation d'énergie primaire à 50 kWh/m²/an en moyenne ; - Moduler l'exigence de consommation en fonction des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments ; - Moduler l'exigence de critères techniques (localisation géographique, des caractéristiques et de l'usage des bâtiments ; - Afin de garantir la qualité de conception énergétique du bâti, définir un seuil ambitieux de besoin maximal en énergie de chauffage des bâtiments. Exigences de résultats La RT 2012 révèle trois exigences de résultats : x Exigence d'efficacité énergétique minimale du bâti : le besoin bioclimatique ou "Bbiomax" - Exigence de limitation de simultanée du besoin en énergie pour les composants liés au bâti (chauffage refroidissement et éclairage) - un indicateur qui rend compte de la qualité de la conception et de l'isolation du bâtiment, indépendamment du système de chauffage. - Un indicateur qui valorise la conception bioclimatique (accès à l'éclairage naturel, surfaces vitrées orientées au sud..) et l'isolation performante x Exigence de consommation maximale : "Cmax" - Exigence de consommations maximales d'énergie primaire (objectif de valeur moyenne de 50 kWh/m²/an) - 5 usages pris en compte : chauffage, production d'eau chaude sanitaire, refroidissement, éclairage, auxiliaires (ventilateurs, pompes) x Exigence de confort d'été - Exigence sur la température intérieure atteinte au cours d'une séquence de 5 jours chauds. Exigences de moyens Pour garantir la qualité de mise en œuvre : - traitement des ponts thermiques, - traitement de l'étanchéité à l'air. Pour garantir le confort d'habitation : - Surface minimale de baies vitrées Pour accélérer le développement des énergies renouvelables : - généralisation en maison individuelle. Pour un bon usage du bâtiment - Mesure ou estimation des consommations d'énergie par usage - Information de l'occupant Pour une qualité énergétique globales - Production locale d'énergie non prise en compte au delà de l'autoconsommation La réglementation 2012 offre une plus grande liberté dans la conception des bâtiments. En effet les exigences se concentrent sur la performance globale du bâti, les quelques exigences de moyen sont limitées au strict nécessaire, avec pour objectif de faire pénétrer significativement une pratique (équipement d'énergie renouvelable, affichage des consommations,...). Cette réglementation est également plus simple et plus lisible que la précédente : les exigences sont exprimées en valeur absolue ( et non plus en valeur relative, ce qui nécessitait de comparer chaque bâtiment à un bâtiment de référence théorique), et les nombreux garde-fous techniques de la RT 2005 sont supprimés. Modulation selon la surface Afin d'assurer l'équité de la réglementation, et notamment de ne pas pénaliser les logements de petite surface, l'exigence est modulée en fonction de la surface du logement 232 x x x Les avancées x Une consommation globale d'énergie réduite d'un facteur 2 à 4: * Cette valeur moyenne est modulée en fonction de la localisation géographique, de l’altitude, du type d’usage du bâtiment, de sa surface pour les logements, et des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments Un besoin de chauffage diviser par 2 à 3 par une meilleur conception / isolation Une généralisation des techniques performantes : performances des systèmes de chauffage de 10 à 20% pour le chauffage par PAC, par gaz condensation et par chaudière bois, généralisation du chauffe eau thermodynamique ou de capteur solaire thermique, généralisation des énergies renouvelables en maison individuelle, réduction de 30% de l'éclairage, large diffusion du triple vitrage.... Une réduction des consommations d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre. La RT 2012 pour l'existant Pour le moment, en 2011, nous devons nous appuyer sur la RT Existant qui date de 2007. Toute la RT 2012 actuellement est dédiée au neuf tant tertiaire que résidentiel. Faute de temps et sans doute de moyens, la RT 2012 n’a rien prévu pour l’existant et ne concerne que le neuf. Le marché de la rénovation énergétique s’en tiendra donc au respect de la RT existant de 2007. Sans doute, la RT 2012 dans le neuf est assez compliquée à maîtriser et à mettre en œuvre, alors que la RT dans l’Existant se donne le temps «d’observation » pour tirer enseignement et expériences d’une RT dite « basse consommation ». Comparateur général de l’efficacité énergétique des bâtiments : 234 La classe énergétique d'un bâtiment : Le diagnostic (étiquette énergie) établi lors de la vente d’un bien immobilier détermine la consommation annuelle, par mètre carré. Une rénovation complète, conforme à la RT Existant amène vers un classement de C ou D. Si les critères RT 2012 sont atteints, la classe A est visée (actuel BBC), même dans des conditions difficiles, la classe B peut être largement atteinte. CLASSE ENERGETIQUE (chauffage + ECS + ventilation + climatisation + auxiliaires de chauffe) facilement réversibles possibles (par exemple, une contre cloison n’entrant pas en contact avec un mur) et ne pas modifier les caractéristiques du mur (par exemple, un doublage ventilé sur l’extérieur pour ne pas affecter l’humidité des matériaux). Au-delà de la règlementation thermique, les usages doivent être adaptés au bâti qui les héberge et ne pas le dénaturer. Les économies d’énergies passent également par la mise en commun de certains équipements, les usages complémentaires, la récupération de chaleur, l’adaptation du mode de vie aux saisons et l’utilisation de sources de chaleur renouvelables (le bois et autres biomasses) par des équipements les plus performants possible. Si les travaux ne peuvent être réalisés entièrement, faute de moyens financiers ou techniques, il vaut mieux privilégier les postes de pertes importants : Isolation des toitures, étanchéité des menuiseries, isolation des parois verticales, performance des équipements et ensuite production et utilisation d’énergies renouvelables. Il convient de réaliser une rénovation la plus performante possible, sur un poste à la fois, plutôt qu’une isolation moyenne (ne répondant pas à la norme) sur une plus grande surface, ce qui nécessitera rapidement de nouveaux travaux de mise aux normes (nouveaux coûts et dérangements, mais aussi de risque de détérioration pour le bâtiment d’origine). Un chantier peut donc être phasé sur plusieurs années tout en ayant une vraie cohérence. La règlementation thermique prend difficilement en compte les cas particuliers du patrimoine où des travaux mettraient en danger la qualité des matériaux et leur mise en œuvre. La mise en place d’une aire de mise en valeur du patrimoine (AVAP) définit l’aspect extérieur et la qualité du cadre de vie des espaces publics et urbains, mais souvent le patrimoine et la qualité d’un bâtiment se juge également par la conservation des intérieurs originaux. Ainsi, si l’isolation par l’extérieur et la mise en place d’équipements sur les toitures doit être strictement encadrée dans ce document, il convient également de ne pas dévaloriser le patrimoine par des interventions intérieures. Le patrimoine bâti et paysager s’inscrit dans la durée. Il a la valeur de sa construction initiale et de sa durabilité dans le temps. L’économie d’énergie s’inscrit également dans la durée et ne doit donc pas nuire à la durabilité du bâtiment. Les modes constructifs doivent être respectés pour ne pas mettre en danger la structure et les matériaux (humidité, chocs thermiques etc.) ni détruire les finitions. Les travaux sur le patrimoine doivent être le plus II.4.2.3. EVALUATION DE LA CAPACITE TECHNIQUE A ACCUEILLIR DES RENOVATIONS PERMETTANT DES ECONOMIES D’ENERGIE Les études récentes (par simulation : pour le Collectif d’industriels « isolons la terre contre le CO² »), en site réel et habité (sur du bâti du début XXe siècle à Mulhouse « Enertech, ingénierie énergétique et fluide, O. Sidler ») démontre que le type de support influence peu la dynamique thermique d’un bâtiment, lorsqu’il est isolé. Ainsi un mur en parpaings de béton et en pierre ont le même pouvoir isolant. Pour l’hiver, il faut isoler autant un bâtiment traditionnel qu’un bâtiment récent. En été, le climat de Saint-Florentin est favorable au refroidissement de nuit : la masse d’une habitation permettra donc de stocker la fraîcheur et absorber la chaleur tout au long de la journée. Ainsi la différence est notable entre un bâtiment de maçonnerie traditionnelle et un bâtiment de bloc de béton creux ou de brique creuses. 235 236 C’est pour cela qu’il est recommandé d’isoler par l’extérieur le plus possible, gardant la masse thermique en contact avec l’espace de vie. Cependant, la modification des façades, sur un patrimoine riche et aux décors de façade subtils liés aux qualités de matériaux et de mise en œuvre comme celui de Saint-Florentin déqualifierait le bâti et le site. En l’état actuel des technologies, tous les systèmes de contrôle de température, ombrage et ventilation peuvent être automatisés et optimisés. Un utilisateur informé peut diriger simplement les mêmes opérations sur son logement. L’idéal est un bâtiment qui demande le moins d’intervention et d’ajustements, par des systèmes simples (exemple : un auvent fait de l’ombre sans devoir être constamment ajusté, un arbre crée de l’ombre et de l’humidité bénéfique etc.). Il convient donc d’opter, dans le cas de bâtiments en pierre ou comprenant des éléments de modénature, pour l’isolation par l’intérieur. L’isolation intérieure doit être faite dans le respect des matériaux existants (comme la pierre et le bois) sensibles à l’humidité et aux ponts capillaires de l’humidité : toute isolation s’accompagne d’un pare-vapeur continu et côté intérieur par rapport à l’isolant. Les boiseries et décors, plus couramment dans les bâtiments du XVIIIe et jusqu’au début XXe ne doivent pas être masqués ou encore moins détériorés par un sur-isolant. D’autres postes d’économie d’énergie sont possibles, et doivent être mis à profit sans pour autant masquer le patrimoine. Dans le cadre de la mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, seule la partie « visible » des équipements de performance énergétique fait l’objet de prescriptions d’intégration. L’institut PassivHaus (label d’efficacité énergétique), en 2011 a montré que les bâtiments très performants demeurent mieux protégés des surchauffes estivales que les bâtiments pauvrement isolés, si les ouvertures sont bien protégées du soleil. L’isolant sert en période estivale à empêcher la chaleur ambiante de rentrer dans le bâtiment. Les ouvertures restent le principal point faible de la paroi. Dans le cas du patrimoine récent de l’ère moderne, même si les esthétiques sont visiblement plus compatibles avec des équipements de technologie avancée, il convient de respecter le style et l’intention de l’époque constructive et ne pas mettre en péril les structures. Il faut donc mettre à profit débords de toiture, fenêtres en retrait, volets, vitrages performants, et les masques végétaux pour éviter de faire entrer la chaleur dans un bâtiment bien isolé. Pour conserver les propriétés du mur ancien et éviter les désordres liés à l'humidité, on privilégiera une isolation dite perspirante. Cela signifie que les matériaux utilisés laisseront transiter la vapeur d'eau des deux cotés du mur. Par continuité capillaire entre l'isolant et la paroi ancienne, l'humidité ne stagnera pas dans les murs. Les dispositifs d'amélioration thermiques seront perméables à la vapeur d'eau sans perdre leurs propriétés thermiques, le frein vapeur (avec Sd inférieur à 5) remplacera le pare vapeur et les parements intérieurs ne seront pas recouverts de peinture étanche. De plus, une trop grande inertie thermique n’est pas toujours souhaitable, il faut réchauffer de grandes quantités de matériaux avant que les occupants ressentent le confort (temps de mise en chauffe). Cela est inapproprié pour des usages ponctuels (comme les résidences secondaires, locations de courte durée etc...) De même, en saison chaude, la ventilation doit permettre de renouveler l’air respiré sans apporter un surplus de chaleur. Les échangeurs de chaleur sont donc tout indiqués (VMC double flux, pompe à chaleur pour créer eau chaude sanitaire, etc.). Lorsque l’air se rafraîchit (la nuit) il faut au contraire ouvrir largement la maison pour chasser la chaleur de la journée, et la ventilation naturelle est idéale par rapport à un système de ventilation trop puissant, bruyant et consommateur d’espace. Il faut donc avoir des systèmes de Il convient de noter que dans le domaine du bâtiment, la priorité doit être portée à la réduction des consommations (par l’isolation, les équipements performants et un comportement adapté aux saisons notamment), l’entretien des bâtiments (matériaux en bon état et étanches, équipements bien calibrés dureront plus longtemps, etc…) qu’à des systèmes de production portant atteinte au patrimoine par leur anachronisme. Façades Les enduits en ciment seront systématiquement supprimés. On laissera le mur sécher pendant au moins une saison. La chaux aérienne (CL) ou la chaux faiblement hydraulique (NHL2) sera utilisée pour réaliser les enduits ou le rejointoiement. Un soubassement en pierre dure pourra être enduit avec une chaux plus hydraulique (NHL3.5), bénéficiant d'une meilleure pérennité face aux rejaillissements des eaux de pluie. sécurisation des ouvrants pour pouvoir ouvrir la nuit. 238 Toitures Toiture tuile En cas d'isolation des rampants, le traitement antiparasitaire de la charpente au préalable est indispensable puisque les conditions d'hygrométrie seront bouleversées. La ventilation entre chevrons sera conservée. Pour le confort d'été, une épaisseur importante d'isolation (30 cm) est nécessaire pour permettre un bon déphasage de la chaleur. Par conséquent, les éléments de charpente sont souvent dissimulés dans le doublage. Toiture ardoise Descriptif : Charpente bois 20 cm Remplissage chanvre Ardoise 1 cm U = 0,22 R = 4,54 Conforme à la RT RT existant : Rmin combles perdus = 4,5 Rmin comble aménagés = 4 Descriptif : Charpente bois 20 cm Remplissage chanvre Tuile 1 cm U = 0,22 R = 4,54 RT existant : Rmin combles perdus = 4,5 Rmin comble aménagés = 4 Conforme à la RT Planchers Planchers intermédiaires Les planchers hauts, en bois, ne créent par de ponts thermiques à l'inverse des planchers bétons. Entre solives, les fusées recouvertes de terre isolent peu mais elles assurent une régulation hygrométrique qu'il faut préserver. Sur les maisons plus cossues, un plancher avec plâtre sur lattis en sous face réduit davantage les pertes de chaleur. Sols intérieurs En cas de remontées d'humidité en pied de mur, les sols possédant des matériaux étanches seront supprimés. Le long des murs, un drain intérieur périphérique peu profond est envisageable. Lorsque l'on réalise une dalle neuve sur un sol humide, la disposition d'un hérisson ventilé sera nécessaire. 240 Le long des murs intérieurs, une brique alvéolaire garnie de chaux et sable créera une zone d'évaporation entre une dalle étanche et le mur ancien. Ouvertures Le remplacement des menuiseries dans le bâti ancien modifie complètement le renouvellement d'air. On apportera systématiquement un principe de ventilation. Une ventilation naturelle peut être envisagée sur des pièces traversantes au détriment de la performance thermique. Des systèmes de ventilation hygroréglables (A ou B) représentent un bon compromis. La VMC double-flux est surtout rentable pour des maisons étanches à l'air et fortement isolées. Economie d’énergie Pas de bilan énergétique Î fonder l’avis de l’ABF Attention particulière à la partie menuiserie Isolation des bâtiments Î isolation extérieure interdite Energies renouvelables Impact différent selon le procédés et matériaux Energie solaire Conditions de prescriptions Energie éolienne Risque d’impact sur le paysage urbain, rural, naturel (usage industriel comme usage domestique) En effet, de quelques manières que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de faîtage, émergent du vélum bâti général ou prennent possession du paysage à différentes échelles Energie géothermique Engendre le moins d’impacts sur la qualité architecturale et patrimoniale et sur le paysage Seules les installation hors sol nécessaires à l’exploitation, mais généralement de faible importance, peuvent avoir un impact et donner lieu à des prescriptions visant à la préservation et à la mise en valeur de l’architecture, du patrimoine et du paysage Energie hydraulique L’exploitation de l’énergie hydraulique peuvent donner lieu à des ouvrages plus ou moins importants, voire à des dérivations, qui peuvent affecter la qualité esthétique des espaces environnant, le tissu bâti ou, à plus grande échelle, le paysage (barrage ou usines de captage et de transformation en électricité). Usage et mise en œuvre de matériaux Jusqu’au XIXe siècle, l’usage et la mise en œuvre des matériaux traditionnels devaient compenser les modestes capacités des dispositifs, eux-mêmes traditionnels, de production de chaleur (la cheminée ou le poêle). L’isolation des bâtiments anciens dépend des modes constructifs utilisés, depuis l’usage de la pierre en pleine masse et de murs d’épaisseur importante avec ou sans blocage, jusqu’à l’utilisation de la terre cuite ou de la terres crue. C’est une des raisons pour lesquelles les bâtiments anciens présentent le plus souvent un bilan énergétique qui n’a rien à envier aux constructions modernes 242