Le diagnostic AVAP

Transcription

Le diagnostic AVAP
1 bis
SAINT FLORENTIN (Yonne)
AIRE DE MISE EN VALEUR DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (A.V.A.P)
Annexe du rapport de présentation
DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL, PATRIMONIAL ET
ENVIRONNEMENTAL
1ERE VERSION - MINUTE – DOCUMENT D’ETUDE – 18-12-2012, MISE A JOUR 18/01/2013
Bernard WAGON - Architecte urbaniste
Carole BONNAIN – assistante d’étude
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Motifs de l’établissement de l’AVAP
Introduction
Préambule – Contexte géographique de la commune de Saint-Florentin
CHAPITRE 1 : DIAGNOSTIC DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN,
PAYSAGER, HISTORIQUE, ET ARCHÉOLOGIQUE
1.4.3. Espaces publics remarquables et à aménager :
1.4.3.1. les espaces publics remarquables : place, jardin, parcs, voies, pont, rail,
quais
1.4.3. 2 les espaces publics à aménager
1.4.4. Assurer les qualités des perspectives sur le bâti patrimonial - les perspectives
majeures
1.1.. HISTOIRE – PRESENTATION
enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
1.2. SERVITUDES ET DONNEES OBJECTIVES
1.5. LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL
1.2.1. Les Monuments historiques et abords – fiche Mérimée
1.2.2. Sites naturels et urbains
1.2.3. Archéologie
1.2.3.1. Sites archéologiques
1.2.3.2. Protéger les éléments visibles
1.2.3.3. Mise en valeur des vestiges
1.2.4. Zones inondables
enjeux – objectifs – mesures – plan de synthèse
Prise de position = éléments à prendre en compte
1.3. LE PATRIMOINE PAYSAGER
1.3.1.
1.3.1.
1.3.2.
1.3.3.
1.3.4.
1.3.5.
Contexte paysager de l’Yonne
Géomorphologie et structure du paysage - Entités paysagères
Les évolutions historiques du paysage
Assurer la qualité des perspectives sur le paysage - - les perspectives majeures
Les entrées de ville
Cadre de vie
enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
1.5.1. Approche typologique de l’architecture sous l’angle historique et esthétique caractéristiques - valeurs fondamentales
1.5.2. Qualité architecturale des bâtiments : état du patrimoine et intérêt
1.5.3. Qualité architecturale des bâtiments : patrimoines architecturaux les plus
remarquables - Approche par immeuble
enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
1.6. LES ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES
1.6.1. Abords des monuments
enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
1.7. CONCLUSION
1.7.1. Caractéristiques – identité – qualité
1.7.2. Valeurs et éléments à préserver
1.7.3 Enjeux d’une gestion qualitative du bâti et des espaces
1.4. LE PATRIMOINE URBAIN
1.4.1. Géomorphologie du territoire et évolution des occupations urbaines et rurales
1.4.1.1. l’histoire des implantations urbaines et des constructions / mode
d’utilisation des espaces et des sols
1.4.1.2. l’évolution de la trame viaire
1.4.1.3. l'histoire et les logiques d'insertion dans le site
1.4.2. La morphologie urbaine – densité
1.4.2.1. Densité et morphologie urbaine du bâti participant à l’économie d’espace
et d’énergie
1.4.2.2. Densité permettant de définir la qualité et le caractère du patrimoine
bâti
1.4.2.3. Approche urbaine du PLU
2
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL
2.1. GEOMORPHOLOGIE
1.1.1. la géologie
1.1.2. la topographie
1.1.3. le réseau hydrographique
2.2. LE MILIEU NATUREL – LA FLORE
2.1.1. Les espaces protégés et inventoriés
2.1.2. Le cadre écologique /occupation végétale
2.1.3. Evolution des occupations naturelles
2.3. LE CLIMAT
2.4. ANALYSE DE L’IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS, DES MODES
CONSTRUCTIFS EXISTANTS ET DES MATERIAUX UTILISES, PRECISANT AU
BESOIN L’EPOQUE DE CONSTRUCTION, PERMETTANT DE DETERMINER DES
OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE
2.4.1. Analyse des typologies et modes d’implantations des constructions dans le but de
déterminer des objectifs d’économie d’énergie
2.4.1.1. Généralité sur les bâtiments performants
2.4.1.2. Analyse du patrimoine bâti de Saint-Florentin
2.4.1.3. Atouts et inconvénients
2.4.2. Détermination des objectifs d’économie d’énergie
2.4.2.1. réglementation thermique 2005
2.4.2.2. réglementation thermique 2012
2.3.1. Données générales : Température, Pluviométrie, Régime des vents
2.2.2. Potentiel d’énergie solaire
2.2.3. Le potentiel éolien
2.4. ENJEUX ET OBJECTIFS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
2.4.1.
2.4.2.
2.4.3.
2.4.4.
Economie d’espaces
Economie d’énergie
Matériaux
Savoir-faire
2.5. ANALYSE DES TISSUS BÂTIS ET DES ESPACES AU REGARD DE LEUR
CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE A RECEVOIR DES INSTALLATIONS
NECESSAIRES A L’EXPLOITATION DES ENERGIES RENOUVELABLES
2.5.1. Présentation des dispositifs, ouvrages et installations de production d’énergie
renouvelable
2.5.1.1. la biomasse
2.5.1.2. le solaire
2.5.1.3. l’eolien
2.5.2. Evaluation de la capacité esthétique et paysagère des tissus bâtis et des espaces
à recevoir des installations nécessaires a l’exploitation des énergies renouvelables
2.5.2.1. les fermes solaires
2.5.2.2. le grand éolien
2.5.2.3. les éoliennes de particuliers
2.5.2.4. les panneaux solaires photovoltaïques
2.5.2. 5. les panneaux solaires thermiques
2.5.2.5. l’énergie géothermique
2.5.2.6. l’énergie hydraulique
2.5.3. Atout et inconvénients
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MOTIFS D’ETABLISSEMENT DE L’A.V.A.P.
Par délibération du ………………………, La Municipalité a décidé de réviser la ZPPAUP et
de mettre à l’étude une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine
(A.V.A.P.), en application de la loi ENE du 12 juillet 2010.
La création de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine doit
permettre d’assurer la pérennité des protections à envisager et de définir clairement
les règles applicables à l’intérieur du périmètre AVAP.
L’AVAP constituera une servitude d’utilité publique qui s’impose au PLU.
Cette délibération du Conseil Municipal a également défini la composition de la
commission consultative AVAP.
Les réflexions menées en groupe de travail et validées par la Commission locale
AVAP, ont permis de dégager des objectifs en matière de protection et de
restauration du bâti, des espaces naturels et agricoles et de prise en compte des
enjeux de développement durable (intégration des dispositifs de production
d’énergie renouvelables et d’économie d’énergie.
La révision du PLU permettra d’assurer la compatibilité des documents d’urbanisme.
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INTRODUCTION
Le caractère exceptionnel du patrimoine architectural, historique, urbain de la ville de la SaintFlorentin résulte essentiellement de ses monuments majeurs et notamment la collégiale, le
prieuré et de l’ensemble urbain cohérent qui s’est inscrit en partie sur la colline dominant le
confluent de l’Armance et de l’Armançon et desservi par le canal de Bourgogne.
L’AVAP a pour objectif essentiel de protéger l'ensemble urbain qui s’est développé de manière
cohérente après la fondation de l’abbaye. Il regroupe les édifices « phares » de la ville intra
muros mais aussi les éléments bâtis des quartiers de la vieille ville, certains faubourgs
d’extension de la « cité ». Ces éléments bâtis sont intéressants autant pour leur valeur
architecturale qu’historique. Ils participent à la « lecture » urbaine de la vieille ville à travers
l’histoire et contribuent à l’identité de la Saint-Florentin.
Le patrimoine concerne également l’aspect paysager et comprend des espaces ouverts qui
valorisent l’ensemble urbain (perspectives, écrin de verdure autour de la vieille ville…).
Actuellement, seul l’église de Saint Florentin est protégé au titre des monuments historiques au
sein de la ville intra-muros. L’ensemble constitué à Avrolles par le clocher de l’église et le
bouquet d’arbres qui sépare le clocher de l’édifice est en site inscrit.
L’AVAP est un outil de choix pour assurer une protection cohérente et évolutive du patrimoine de
Saint-Florentin.
Le périmètre de l’AVAP est délimité en fonction de l’histoire de la ville, de la morphologie urbaine
et de tout élément paysager qui contribue à pérenniser la lecture du site. Il prend en compte
tous les types de bâtis intéressants présents dans la ville ainsi que le patrimoine naturel lié au site
urbain. Les ensembles urbains isolés de la ville ancienne d’Avrolles et des hameaux présentant un
grand caractère architectural ont aussi été intégrés dans le périmètre. Ainsi, la rigueur
géométrique du cercle de 500 mètres des monuments historiques et le site inscrit disparaissent
au profit d’une approche historique, architecturale et paysagère du site.
Les documents réglementaires de l’AVAP. (plans graphiques et règlement) et le rapport de
présentation sont le support d’une mise en valeur claire et volontaire de tout le patrimoine. Les
dispositions que l’on y inclut permettent d’adapter les projets aux caractères de l’architecture et
du paysage.
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PREAMBULE
Contexte géographique de la commune de
Saint-Florentin
Source : Atlas des paysages de l’Yonne
Source : carte IGN
Au nord du département icaunais, accrochée au flanc d’un coteau, blottie entre les
forêts d’Othe et de Pontigny, Saint-Florentin apparaît dans un écrin de verdure, bordée par
des rivières Armançon et Armance et le canal de Bourgogne.
Saint-florentin est située dans un système de plaine d’altitude assez faible, entre deux
plateaux : les Plateaux de la Champagne sénonaise et du Pays d’Orthe et les plateaux de
Bourgogne.
Le système de plaine et de colline de la Champagne humide offre un paysage
remarquable entre grande cultures agricoles et espace de prairie sur les collines.
Le paysage de plaine se distingue par la présence d’horizons qui les dominent
sur leurs limites (cuestas) où en leur sein même (buttes et collines).
La commune de Saint-Florentin s’étend sur une superficie de 2 860 hectares et
s’étend du nord au sud sur environ 4,3 km, et d’est en ouest sur environ 11,5 km.
La commune d’Avrolles a fusionné avec la ville de Saint-Florentin en 1971. Le bourg
avrollais est situé à l’écart du reste de la ville.
La ville s’est implantée sur le parcours de l’Armance et de l’Armançon. La présence
de l’eau est très forte et à influé le développement urbain de la commune.
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Chapitre 1
LE DIAGNOSTIC DU
PATRIMOINE
ARCHITECTURAL
URBAIN
PAYSAGER
HISTORIQUE
ARCHEOLOGIQUE
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1.1. HISTOIRE - PRESENTATION
8
1.1.1. HISTOIRE - PRESENTATION
Source : Félix PIGEORY : Histoire de la ville de Saint-Florentin, Collection dirigée par M. G.
MICBERTH –Monographies des villes et villages de France – Paris-1992
DES ORIGINES DRUIDIQUES
La période antique
Saint-Florentin a des origines très anciennes, aucun document ne peut
dire à quel siècle et sous quel règne elle fut bâtie.
Il est certain que la région fut habitée dès la préhistoire comme en
témoigne les outils et les pierres taillées ou polies trouvé dans le sol.
La vaste forêt de l’Othe utilisée par les druides recèle encore des
menhirs et dolmens visibles dans les carrières défrichées. Avrolles est encore
dominée par son oppidum, fortification-refuge celtique dont subsiste les traces
d’un important rempart. Les gaulois avaient édifié un temple très important
dédié à la divinité Flore à l’emplacement de la ville actuelle. .
La ville serait née à l’époque romaine, place stratégique située au carrefour
des voies Sens-Alisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic
qui reliait Lyon et Boulogne –sur-Mer.
Jules César s’étant rendu maître de la place, la fortifia et la ville fut
appelée de Flore ou Castrum Florentinum puis, plus tard, Château SaintFlorentin. La présence romaine est attestée par la découverte de nombreux
vestiges (monnaies, armes, tombeaux, routes, points, puits, etc.). Elle
subsiste encore par le nom d’un quartier de la ville : la Trecey, transformation
au fil des siècles de "Atrium Caesaris", l’âtre ou le foyer de César.
Temple de Flore (Templum florae), devenu Castrum florentinum, puis
Château-Florentin, le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque
Godelime, comtesse de Chartres et Lémisse, comtesse du Perche, les soeurs
du comte de l'époque, rapportèrent en 833, au retour d'un pèlerinage, les
reliques de Saint Florentin, noble chevalier champenois, saint martyrisé par
les Vandales du chef Crocus en 406.
Une abbaye destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin fut édifiée au
IXème siècle au lieu dit Le Prieuré. Actuellement, son emplacement est une
promenade publique d’où l’on peut jouir d’un point de vue superbe sur l’église
et les toits de la ville basse.
Ville forteresse
Sceaux de ville et des seigneurs
locaux de l’invasion Normande
Elle fut un point défensif convoité au cours des
siècles et connut de nombreux combats sous ses
murs après la période de prospérité romaine.
Cette petite cité souvent assiégé par les
Burgondes pendant le 4ème siècle, fut prise par
Clovis en 511 puis retomba au pouvoir des
bourguignons qui bâtirent sous ses murs une
forteresse.
Musée en Florentinois
En 587, la reine Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d’Espagne, s’y
réfugia et donna son nom à ce lieu. La cité fut rasée par Pépin le Bref en 752.
La ville fut de nouveau assiégée par les normands en 866. Les drakkars
normands abandonnant le siège de Paris, remontaient la Seine puis l’Yonne et
ses affluents dont l’Armançon, pour piller la Bourgogne. Le duc Richard, comte
d’Auxerre soutint la ville et battit les envahisseurs à Champlost.
En 1060, la Maladrerie, asile de lépreux, est fondée.
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Le Moyen Age
Renaissance après la tourmente
La ville de Saint-Florentin resta par la suite sous la domination des
comtes de Champagne jusqu’en 1281 avant d’être rattaché au domaine royal.
Le hameau de Montléu (1296) était le siège d’un prieuré dépendant de
l’abbaye de Moutier - la - Celle près de Troyes.
Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de se
reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle. La
Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis
XII, et devient le centre d’une importante élection. Les marchands connaissent
une certaine prospérité.
A cette même époque, on restaure
les remparts et les trois portes (de Dilo au
nord, de Saint-Martin à l’est, de SaintFlorentin
à
l’ouest),
une
fontaine
monumentale est construite et l’église est
reconstruite, celle que nous voyons
aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera
inachevée malgré un siècle de travaux. Les
sculpteurs y
placeront des œuvres
remarquables et les maîtres verriers un
ensemble exceptionnel de 24 verrières
hautes en couleurs et d’un dessin
admirable.
Au Moyen Age les invasions se poursuivent avec les Anglais (pendant la
guerre de Cent Ans en 1356). Pendant la guerre de Cent Ans la ville fut
disputée de par sa position charnière par les Français et les AngloBourguignons. A cette époque les fossés sont récurés, les fortifications sont
colmatées, les bâtiments situés en dehors de l’enceinte sont rasés dont les
trois prieurés et une partie de leurs faubourgs. Un seul prieuré sera reconstruit
après la guerre sur la butte ou subsiste encore des vestiges aujourd’hui.
Les invasions se poursuivirent à nouveau notamment par les
Bourguignons qui la détruisirent complètement en 1359 et l'annexèrent en
1420, par les Huguenots au cours des guerres de religion en 1562, et encore
pendant la guerre de Trente Ans par un lieutenant de l'Empereur d'Allemagne,
etc.
Bassinet
Musée en Florentinois
A son retour de Chinon pour Reims Jeanne d’Arc
ne passa pas par le Tonnerrois (comme à l’aller),
mais après Auxerre, obliqua vers Brienon et SaintFlorentin, puis Troyes. La ville de Saint-Florentin
ouvrit donc ses portes et fit un accueil favorable
au roi et à Jeanne le 4 juillet 1429. En liaison avec
ce thème, un bassinet dit à bec de passereau, est
exposé au musée municipal.
Histoire de Saint Florentin – Félix Pigeory
Au XVIIIème siècle, Saint-Florentin
étouffe derrière ses remparts, la ville se
répand dans la plaine. De la porte Dilo, au
nord, naquit le faubourg du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à
l’est était considérable et rejoignait le hameau de Montléhu. La porte de la
Poterne débouchait sur le faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte
Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies.
Ces anciennes portes furent démolies vers le milieu du XVIIIème siècle
et actuellement, une seule des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste.
A la guerre contre les étrangers s’ajouta la guerre civile qui fut
marquée par le passage des Grandes Compagnies. La ville fut ruinée par cette
longue période de guerre et son église fut détruite.
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SAINT-FLORENTIN
L’HISTOIRE
ET
LES
DECHIREMENTS
DE
Les guerres de religion marquèrent à
nouveau le pays pendant une trentaine d’année.
Saint-Florentin servit de refuge aux catholiques
mais finit par céder et se soumit à Henri IV.
La Fronde fut également un épisode
néfaste pour Saint-Florentin qui resta fidèle au
roi.
Ville modeste par le nombre de ses
habitants (au XVIIème siècle, la cité comptait un
peu plus de 2 000 habitants), elle jouait un rôle
de gîte étape pour les troupes en marche et de
garnison durant l’hiver et les périodes de paix.
Carte de Cassini (début des levées 1760 – fin des levées 1789)
La carte de Cassini mentionne la « ville » avec le symbole des remparts.
La ferme Duchy fortifiée est également représentée avec le symbole des remparts
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Histoire de Saint Florentin – Félix Pigeory
Cette gravure mentionne les murailles de la ville avec les tours et la porte d’entrée de ville. A gauche, le prieuré est dessiné avec sa chapelle. La porte de
Saint Florentin à gauche et la porte de la poterne sont indiquées
12
Pendant la Révolution, Saint-Florentin fut un des lieux les plus dynamiques
de la Théophilantropie, une religion qui succéda au culte de la Raison et de
l'Etre Suprême entre 1798 et 1801. Pendant la Convention, les républicains
anti-cléricaux débaptisèrent Saint-Florentin et l'appelèrent Mont-Armance (du
8 germinal an II -28 mars 1794- jusqu'au 6 ventôse an III -24 février 1795-).
Après les troubles révolutionnaires et les faiblesses du Directoire, au moment
où Bonaparte, Premier Consul, prend en charge le pays épuisé, livré à
l’anarchie, Saint-Florentin est une ville déchue. Elle a perdu le rang qu’elle
avait autrefois. Au XVIIIe siècle, siège d’un bailliage seigneurial, d’une
élection étendue et d’un grenier à sel situé rue Basse du Rempart ; puis sous la
Révolution, chef d’un district qui comprenait 9 cantons et 57 communes,
Saint-Florentin en 1800 se retrouve dépouillée de son prestige et chef lieu du
plus petit canton de l’Yonne.
L’histoire de Saint-Florentin se confond désormais avec celle de la France. La
ville du XIXe siècle, réfractaire à l’industrie naissante se contente du travail
de ses champs, de ses vignes, de ses riches prairies et de l’activité de ses
tanneurs, cordiers, sabotiers, maréchaux-ferrants, bourreliers etc. vivant au
rythme de ses marchés et de ses foires renommées.
Sa population est très amoindrie : de 2500 habitants environ sous l’ancien
régime, elle tombe à 1749 habitants en 1806 puis 1586 en 1817 après les
tragiques années de la fin de l’Empire.
C’est une ville appauvrie financièrement et son budget est dérisoire.
Les murailles s’effondrent et comblent les fossés. Au nord cependant, on
maintient les fossés guetta, car les eaux sont d’un service journalier pour les
habitants et d’une grande ressource en cas d’incendie (1804).
Le 31 janvier 1814, la ville subit la première réquisition ennemie et le
8 février les cosaques bivouaquent sur la place au pied de la Tour des cloches.
Ils réclament de la nourriture. Succède le prince du Lichtenstein avec sa
division autrichienne qui envahit la ville. Le passage des troupes se poursuit
jusqu’en fin avril 1814. Ces années sont pour les Florentinois des années de
malheur par défaut de récolte et par les dépenses occasionnées par les
troupes et les pillages qui ont eu lieu. La plupart des Florentinois enfouissent
leurs vins, leurs comestibles et se disposent même à abandonner leur maison.
Fin du XIXe siècle, la ville s’ouvrit à l’industrie, de petites entreprises
s’installent au lieu dit « Les Galettes » et plus récemment à côté de la gare.
Saint-Florentin a connu une forte évolution à partir du XIXe siècle.
L’implantation d’un réseau de voies routières, ferrées et fluvial fait de la ville
un carrefour essentiel. La création du canal de Bourgogne (le premier coup de
pioche pour la construction du canal fut donné le 18 avril 1783 par le Comte
de Clermont-Montoison, seigneur de Chagny), ainsi que le développement du
chemin de fer, attirent de nombreuses entreprises industrielles dans des
domaines variés : transformation du bois, maroquinerie, emballage,
métallurgie, travaux publics, transports…
Le maréchal Pétain y a rencontré, à la gare, le maréchal Goering le 1er
décembre 1941.
D’une population stagnante jusqu’en 1945 (2500 habitants), SaintFlorentin compte environ 7 000 habitants dans les années 70.
Une ville nouvelle de pavillons et de grands ensembles se développe à l’ouest
de la ville en direction d’Avrolles. En 1971 s’opère la fusion entre Avrolles et
Saint-Florentin.
Sous l’Empire ou 6 mois de souffrance pour la ville
Après la retraite de Russie (1812) et l’échec en Allemagne (1813), la pénible
campagne de France de février à mars 1814 devait aboutir à l’abdication de
Napoléon le 6 avril 1814. Saint-Florentin assurait depuis longtemps le
passage fréquent de troupes et d’officiers qu’il fallait nourrir et loger. Mais
dès 1813, avec le rapprochement des combats, s’ajoutent des passages plus
nombreux de prisonniers de guerre.
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AVROLLES
Les origines
A l’origine, Avrolles se prénommait Eburobriga (IIIème siècle, table de
Peutinger). Trois origines étymologiques données par quatre historiens
différents sont proposées :
Selon l’abbé Pierre, curé de Champlost à la veille de la Révolution :
x Eburobriga serait composé de brica ou briga, nom gaulois qui
signifie le pont. Eburo désigne l’ancien nom du Créanton qui en
français aurait donné Evre, Vevre ou Ouevre ; ainsi Eburobriga
évoquait « un pont sur l’Evre »
Selon Ch.Moiset, historien local de la fin du XIXème siècle :
x Eburobriga signifierait le château d’Eburos (nom d’homme gaulois)
et briga désignant à la fois la montagne et le château.
Selon deux toponymistes moderne A. Dauzat et E. Nègre :
x Eburobriga serait composé du nom gaulois Eburas : if + o-briga :
mont, château fort.
Ce nom au cours des siècles va se transformer en Evrobola (à l’époque
gallo-romaine), Evrola au IXème siècle, Ebrolia en 1171, Avrolia en 1264,
Evrole entre 1297 et 1308, Everoles/Averoles au XIVème siècle puis en Evroles
(au XVIIIème siècle) et en Avrolles.
L’histoire du site d’Avrolles a fait l’objet de nombreux ouvrages, de
nombreux historiens se sont penchés sur l’origine de cette localité.
Au paléolithique, l’eau, la forêt, les prairies attirèrent les chasseurs nomades.
Plus tard, au néolithique, les agriculteurs sédentaires défrichèrent les terres
graveleuses des bords de l’Armançon et les terres légères des fonds de vallée
du Créanton comme l’attestent de nombreux outils de ces époques.
Fin du néolithique (aux environs de 2000 avant J.C.), les hommes ont
commencé à occuper le Mont Avrollot et peut être même le fortifier
1
2
Ils n’en continuèrent pas moins à cultiver les terres des vallées
voisines. Cette occupation de la plaine va perdurer tout au long de l’âge du
bronze.
A l’âge du fer, une première levée avec passement 1 est construite dès
le début de cette période (HALLSTATT 750-450 avant JC) comme l’ont
démontrées les fouilles d’Alain DUVAL en 1973. Les fortifications seront
complétées pendant la Tène 2 (à partir de 450 avant J.C.).
L’époque gauloise
C’est à l’extrémité occidentale de la butte qui forme un site défensif
naturel que les gaulois se sont installés. Cette extrémité a été aménagée en
« éperon barré » long de 350 m, délimité à l’est par un rempart d’environ 150
m appelé MURUS GALLICUS (mur de pierre consolidé par des poutres de bois,
assemblées par de grosses fiches en fer forgé). Il sépare le site du reste du
plateau appelé « Camp de Barcena ».
Cet éperon barré, dénommé aussi OPPIDUM, n’a pas été
continuellement occupé. A la Tène finale (150-10 avant J.C.) il semble être
plus ou moins abandonné au profit des vallées comme l’attestent les
nombreuses fermes gauloises révélées par la prospection aérienne sur les
terrasses graveleuses de l’Armançon et dans la vallée du Créanton (ChamplostVenizy).
La conquête romaine et le développement d’Eburobriga
La table de Peutinger (carte indiquant les grandes voies et les
agglomérations de l’empire romain au 3ème siècle) mentionne ce lieu sous le
nom de Eburobriga et porte les symboles réservés aux grandes cités tant
militaires que commerciales, équivalentes à celle d’Autun, de Troyes ou
d’Orléans.
Après la conquête romaine, Avrolles va se développer et devenir un
grand carrefour de voies romaines.
Structure défensive constituée d’une levée de terre. Des poteaux de bois sont érigés verticalement dans des trous creusés dans le sol. Ils sont rliés entre eux par des poutres et des chevrons.
La Tène : second âge du fer succédant au Hallsatt, qui marque la fin de la Protohistoire.
14
La ville s’était implantée au carrefour de quatre voies rejoignant
Alésia, une voie spéciale Avrolles-Troyes et une quatrième de Sens à Alise. La
première, la plus importante gravissait et gravit toujours le flanc d’une colline
assez élevée, avançant en forme de cap au milieu de la plaine appelée le Mont
Avrollot, au pied duquel Avrolles s’est établi. Au sommet, à l’extrémité de ce
promontoire, on remarque encore une immense tranchée dont les déblais
auraient servi à fermer l’enceinte d’un camp romain Barsena.
Ce camp servait de point de surveillance des grands axes routiers qui
passaient en ces lieux et offrait également un poste d’observation
exceptionnel sur toute la région.
A cette époque l’habitat s’est définitivement fixé dans la vallée de
l’emplacement actuel du village. Avrolles a d’ailleurs gardé le plan orthogonal
des cardo et décumanus, typique des villes gallo-romaines.
De nombreuses villas et autres bâtiments s’étendent hors des murs le
long de la vallée du Créanton jusqu’aux Lames et aux Pommerats sur la
commune de Venizy ou sur les terrasses alluviales de l’Armançon. Certaines
d’entre elles réutilisaient les sites des anciennes fermes indigènes.
La maison forte Duchy
(implantée sur une ancienne grange
cistercienne
de
l’Abbaye
de
Pontigny) ; avec ses tours d’angles
carrées est l’exemple typique de
l’art militaire de cette époque.
Duchy
Une autre grange cistercienne, dépendant également de l’abbaye de
Pontigny à Crecy. Vendue comme bien national, acheté par Napoléon 1er,
cette terre fut offerte par l’Empereur au Baron Thenard qui la fit exploiter.
Le Moyen-âge et ses invasions
L’expansion va se trouver stoppée par la récession économique et les
invasions barbares.
Tout au long du Moyen-Âge, la région va rester un lieu de passage
obligé entre le domaine royal, la Champagne et la Bourgogne que les
envahisseurs et autres gens de guerre vont emprunter.
Crecy
Aux XIV et XVème siècle, Avrolles
est un bourg fortifié comme
l’attestent de nombreux documents
de la guerre de 100 ans. On trouve
trace des hameaux de Duchy,
Crécy, et Frévaux dès 1138. Ils
étaient déjà habités dès le
néolithique (vestiges d’outillages).
A la fin du XVIème siècle, les guerres de religion vont dévaster la région et ses
bourgs. Avrolles est complètement ruinée. Avrolles ne s’en remettra pas et
restera désormais une simple bourgade rurale.
A la veille de la Révolution, la paroisse dépendait du bailliage de Chaumont en
Bassigny et se singularisait par ses coutumes propres.
Avrolles se releva une dernière fois d’un incendie qui la détruisit partiellement
en 1804. 129 maisons furent sinistrées, le toit de l’église et du clocher furent
atteints et les cloches fondirent.
15
16
1.2. SERVITUDES ET DONNEES OBJECTIVES
17
1.2.1. LES MONUMENTS HISTORIQUES ET ABORDS
RAPPEL DE LA LEGISLATION DES MONUMENTS HISTORIQUES
Les immeubles ou parties d'immeubles "protégés" au titre des Monuments
Historiques sont figurés en noir sur le plan. Les travaux, modifications et
entretien sont soumis aux prescriptions énoncées par le Titre II du Livre VI
du Code du Patrimoine.
LES PROTECTIONS «MONUMENTS HISTORIQUES»
Les édifices protégés par la législation relative aux Monuments
Historiques :
- Eglise
Elle est classée monument historique depuis
la première liste de 1840.
L'église possède un des très rares jubés de France, et de beaux vitraux du XVIe
siècle de l'école de Champagne et de remarquables statues du XVIe s. et du XVIIe s.
Située à l’emplacement de l’ancien château, l’église bâtie au début du
XVIe siècle, domine les vieux toits. Sa position élevée sur une butte de grès
et de sable explique sa fragilité au cours des temps. En mai 1843, Viollet Le
Duc la considérait irréparable. Elle fut pourtant restaurée de 1857 à 1862.
Le jubé
Christ aux liens
Verrière de St Jean Batiste
Source : base de donnée Mérimée
18
1.2.2. SITES NATURELS ET URBAINS
RAPPEL DE LA LEGISLATION DES SITES NATURELS ET
URBAINS
Textes de référence
Loi du 2 mai 1930 relative à la protection des sites et
monuments naturels, intégrée dans les articles L. 341-1
et suivants du code de l’environnement.
Champ d’application
Les sites et monuments naturels du territoire français
qui présentent un intérêt général du point de vue
scientifique, pittoresque, artistique, historique ou
légendaire
Objectif
Reconnaître officiellement la qualité d’un site ou
monument naturel et placer son évolution sous le
contrôle et la responsabilité de l’Etat.
Est protégé au titre des Sites naturels et urbains :
(Servitudes de protection des sites et des
monuments naturels)
- L’ensemble constitué à
Avrolles par le clocher de
l’église et le bouquet
d’arbres qui sépare ce
clocher de l’édifice
- arrêté ministériel du 1
octobre 1935
Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs –
Francis Marquet
Le clocher d’Avrolles et de son église ont la
particularité d’être séparés par une allée de tilleuls. Le
clocher est du XIIème siècle (sauf le dernier étage qui
date de 1720).
19
1.2.3. ARCHEOLOGIE
1.2.3.1. les zones archéologiques
Des sites archéologiques ont été identifiés par l’Etat sur la commune de SaintFlorentin.
L’article 2 de l’arrêté 2004/238 du 30 novembre 2004 (zonage archéologique)
précise : « toutes les demandes de permis de construire, de démolir,
d’autorisation d’installations et travaux divers, d’autorisation de lotir et de
décision de réalisation de zone d’aménagement concerté d’une emprise au sol
supérieur à 100 m2, sur les terrains inclus dans ce zonage archéologique
devront être transmises au préfet de région dans les conditions définies par le
décret n°2004-490 susvisé ». suite à l’instruction de ces dossiers, des mesures
peuvent être mises en place visant à la détection, à la conservation ou à la
sauvegarde par l’étude scientifique du patrimoine archéologique.
La richesse archéologique de la commune de Saint-Florentin est avérée sur une
grande partie du territoire communal. A l’heure actuelle, seul le secteur
d’Avrolles dispose d’un arrêté portant délimitation de zonage archéologique
(arrêté 2004/238 du 30 novembre 2004). La sensibilité archéologique de la
commune est très importante comme le montre la cartographie transmise par
la DRAC (carte page 68). Au total plus de 100 entités archéologiques sont à
l’heure actuelle enregistrées dans la base de données de la carte
archéologique nationale et toutes les périodes sont représentées. Le
paléolithique est attesté par la présence de pièces lithiques. Le mésolithique
est surtout représenté à proximité du canal de Bourgogne (état des
connaissances ou réalité d’occupation ?). A partir du néolithique et pour
toutes les périodes successives, la totalité du territoire communal est
concerné. On notera en particulier l’oppidum gaulois d’Avrolles, camp fortifié
d’intérêt scientifique national, ayant fait l’objet de recherches archéologiques
sous la direction d’A.Duval dans les années 1970. Une importante
agglomération s’est développée autour du « Mont Avrelot » à l’époque antique
dont les vestiges s’étendent sur les communes voisines de Champlost et
Venizy.
20
Source : DRAC Bourgogne – service régional de l’archéologie (état au 01/06/2005)
21
1.2.3.2. Protéger les éléments visibles
22
1.2.3.3. Mise en valeur des vestiges
prieuré
LE CHATEAU
23
1.2.4.ZONES INONDABLES
PROJET DE PPR
En date du 6 décembre 2000, le plan de prévention des risques
relatifs aux inondations de l’Armançon et de l’Armance a été prescrit.
Les cartes d’aléas réalisées dans le cadre de l’élaboration du Plan de
Prévention des Risques servent de référence tant en matière de connaissance
du risque que d’information des acquéreurs et locataires.
La commune de Saint-Florentin a bénéficié de la reconnaissance de
l’état de catastrophe naturelle à la suite d’inondations occasionnées par les
débordements de l’Armançon en mai 1988 et avril 1998.
La zone inondable du Créanton n’a pas de cartographie établie à ce
jour.
Le PPR comprend deux type de zones : la zone rouge et la zone
bleue.
x Zone rouge
La zone rouge correspond d’une part aux aléas forts
La ZONE ROUGE correspond d’une part aux zones d’aléa fort quel que
soit leur degré d’urbanisation ou d’équipement, et d’autre part, aux zones
inondables non urbanisées ou peu urbanisées quel que soit leur niveau d’aléa.
Cette zone est à préserver de toute urbanisation nouvelle soit pour
des raisons de sécurité des biens et des personnes (zone d’aléas les plus
forts), soit pour la préservation des champs d’expansion et d'écoulement des
crues.
C’est pourquoi cette zone est inconstructible sauf exceptions citées
dans le chapitre II.
x
Zone bleue
Les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde
(mentionnées au 3° de l’article 40-1 de la loi du 22 juillet 1987
modifiée) et les mesures relatives à l’aménagement, l’utilisation ou
l’exploitation des constructions, des ouvrages, des espaces mis en
culture ou plantés existants à la date de l’approbation du plan (4° du
même article).
Le règlement mentionne, le cas échéant, les mesures dont la mise en
oeuvre est obligatoire ainsi que le délai fixé pour leur mise en oeuvre. Ce
délai est de 5 ans maximum. Il peut être réduit en cas d’urgence.
A défaut de mise en conformité dans le délai prescrit, le représentant
de l'État dans le département peut, après mise en demeure non suivie
d'effet, ordonner la réalisation de ces mesures aux frais de l'exploitant ou de
l'utilisateur.
Le présent PPR vaut servitude d'utilité publique en application de
l'article L. 562-4 du code de l'environnement relatif à l'organisation de la
sécurité civile, à la protection de la forêt contre les incendies et à la
prévention des risques majeurs. Il est annexé aux Plans Local d’Urbanisme.
Le présent règlement s'applique sous réserve des dispositions
réglementaires édictées par ailleurs (loi sur l’Eau- réglementation sur les
ICPE - PLU- zonages d’assainissement communaux…).
Ce PPR a fait l’objet de nouvelles études entraînant un nouveau projet de
PPRI et une modification de la carte d’aléas et d’enjeux qui a été prise en
compte au plan de zonage.
Ces modifications ont été mise en application par anticipation par l’arrêté N°
DDE-SEDR-2008-004 rendant immédiatement opposable à toute personne
publique ou privée les dispositions du projet de Plan de Prévention des
Risques (PPR) inondation par débordement de l’Armançon et de l’Armance
sur le territoire communal de Saint-Florentin.
La ZONE BLEUE correspond aux zones d’aléa faible ou moyen situées
en secteur urbanisé. Conformément à l’article 3 du décret n° 95-1089 du 5
octobre 1995, modifié par le décret n° 2005-3 du 4 janvier 2005, le PPR
comprend un règlement précisant :
-
Les mesures d’interdiction et les prescriptions applicables dans
chacune des zones (1° et 2° de l’article 40-1 de la loi du 22 juillet
1987 modifiée (art.L562-1 du code de l’environnement))
24
PLAN DE PREVENTION DES RISQUES NATURELS PREVISIBLES Prescrit le 06 décembre 2000
RISQUE INONDATION DE L’ARMANCE ET DE L’ARMANCON
Zone rouge : aléa fort
Zone bleu : aléas faible ou moyen
25
Enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
26
1.3. LE PATRIMOINE PAYSAGER
27
1.3.1. CONTEXTE PAYSAGER DE
L’YONNE
Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008
– DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne
Saint-Florentin se situe dans le paysage
de plaine et de collines de la Champagne
humide. Ces plaines ont des altitudes
plus faibles par rapport aux plateaux. Les
plaines ne comportent pas d’entailles et
sont au contraire dominées par des
fronts de cuesta et des buttes.
̪
d’Avrollot pour Saint-Florentin).
La longue dépression qui se déroule de
l’Est de Saint-Florentin jusqu’au Sud de
Saint-Fargeau constitue une entité
hétérogène
Vision très simplifiée des reliefs et du sous-sol du département.
Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008 – DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne
28
Parmi les six grands ensembles paysagers qui se détachent à l’échelle du
département, Saint Florentin s’inscrit dans le grand ensemble paysager :
Les confins de la Champagne humide et de la Puisaye.
Les caractéristiques paysagères de la Champagne humide et de la Puisaye
sont :
ensemble paysager « en creux », dominé au Nord par les horizons de
la côte d’Orthe et son prolongement sous le rebord des plateaux du
Gâtinais et de Puisaye
en Champagne humide, langues de plaines horizontales entre
lesquelles s’insèrent de larges croupes très aplanies
chevelu relativement dense de rivières, dont beaucoup rassemblent
leurs eaux avant de s’écouler vers le Nord-Ouest (notamment l’Yonne,
le Serain et l’Armançon).
Paysages agricoles où les cultures dominent beaucoup moins
nettement que sur les plateaux des alentours : l’herbe s’affirme au
sud de la Champagne humide.
Présence de boisements, en grandes taches recouvrant les larges
buttes de la Champagne humide
Bâti hétérogène faisant notamment usage de calcaires gris (souvent
enduit), blanc ou jaune (plus souvent apparent), de la brique et du
grès (ce dernier en Puisaye). Dominance des couvertures de tuiles
plates.
Les paysages de l’Yonne sont dominés par les paysages de grandes cultures
et de forêts. Sur la commune de Saint-Florentin, l’occupation du sol se
caractérise par un mélange de paysage de grande culture, de prairies et de
petits boisements situés principalement le long du réseau hydrographique.
Carte des grands ensembles paysagers de l’Yonne
Atlas des paysages de l’Yonne – oct. 2008 – DIREN Bourgogne – DDE de l’Yonne
29
30
Les valeurs paysagères clés de l’Yonne
Quelques grands traits de caractères unitaires émergent d’une grande
diversité des paysages : les valeurs paysagères clés. Elles permettent de
saisir en quoi le territoire de l’Yonne montre un visage singulier qui ne
ressemble à aucun autre. Les connaître est essentiel, notamment parce
qu’elles constituent des sources d’inspiration précieuses pour agir sur les
paysages, et prolonger à l’occasion des aménagements futurs de
l’espace, ou encore de sa gestion au quotidien, l’existence d’une identité
particulière à l’Yonne, sans la dénaturer par ignorance ou facilité.
Quatre enjeux majeurs pour la qualité des paysages de l’Yonne
Les paysages agricoles et naturels :
Six valeurs paysagères caractérisent les paysages icaunais :
l’architecture
les sites bâtis
le patrimoine lié à l’eau
les « jardins agricoles »
l’arbre et la haie
les reliefs singuliers
une septième qualité marque les paysages de l’>Yonne : la lumière. Elle
est liée à l’influence encore manifeste du climat du Bassin Parisien sur
cette frange nord de la Bourgogne, où les vents balayent le ciel et
provoquent d’importantes variations d’éclairement. Elle est aussi liée
aux larges ouvertures vers le ciel offertes par les étendues des plateaux
cultivées par les agriculteurs.
Dynamique d’évolution et enjeux sur le secteur des paysages de
plaine et de collines : une simplification moins systématique des
espaces agricoles.
Les dynamiques d’évolution constatées :
en Champagne humide : une tendance à l’indifférenciation des
paysages de versants doux et fonds de vallée, les cultures ayant
progressées sur ces derniers au détriment des prairies ; une
fermeture des paysages d’autres secteurs, par des peupleraies
ou des boisements spontanés.
Les conséquences des dynamiques passées ou en cours sur la valeur
paysagère des plaines de la Champagne humide, de la Terre-Plaine et des
collines du Puisaye :
une modification du caractère des paysages, là où les cultures
ont remplacé les herbages (et parfois des haies qui les
accompagnaient).
31
Le diagnostic synthétique : des paysages agricoles et naturels
uniformisés à l’occasion de mutations profondes de l’agriculture.
Carte de synthèse des sites bâtis
Le diagnostic met notamment en évidence les enjeux suivants pour la
commune de Saint-Florentin :
- une perte de caractère par simplification des paysages
agricoles, qui concerne plus modérément les plaines
- la fermeture des paysages « naturels » de pentes rocheuses ou
fortes, désormais recouvertes de friches arborées
Comment le développement urbain peut-il prolonger la qualité
patrimoniale existante ?
Le diagnostic synthétique sur les paysages bâtis: une banalisation
généralisée, plus particulièrement sensible dans la moitié nord du
département.
Le diagnostic fait notamment apparaître les enjeux suivants :
• L’affranchissement des logiques géographiques et historiques
d’implantations dans le territoire;
• la banalisation des paysages des villages, où des quartiers d’habitat
individuel (standardisés), parfois selon des logiques d’extension
inadaptées et surconsommatrices d’espace ;
• la dévalorisation de certains édifices et ensembles bâtis traditionnels
par des transformations ou des juxtapositions méconnaissant leur valeur
et leurs caractéristiques ;
• une perte de qualité des espaces publics des villes et villages
essentiellement aménagés au bénéfice de la voiture ;
• l’apparition de zones d’activités « séparées » des autres tissus urbains,
inféodées aux gares puis aux grandes routes et aux échangeurs
d’autoroutes, consommatrices d’espace et montrant des typologies
architecturales, paysagères et urbaines souvent médiocres ;
• l’apparition de bâtiments d’activités agricoles édifiés en matériaux
industriels et de gabarits imposants, dont l’image tranche avec celle des
fermes traditionnelles ;
32
33
1.3.2. GEOMORPHOLOGIE ET STRUCTURE PAYSAGERE – ENTITES PAYSAGERES
Les entités paysagères
34
On définit les unités paysagères comme des paysages
portés par des entités spatiales dont l’ensemble des
caractères de relief, d’hydrographie, d’occupation du sol,
de formes d’habitat et de végétation présentent une
homogénéité d’aspect. Elles se distinguent des unités
voisines par une différence de présence, d’organisation ou
de forme de ces caractères (source : Méthodologie pour
l’identification et la typologie des paysages – SEGESA-U.U. SRATES-CNRS –1991)
En dehors des espaces urbains et des espaces lotis de la
commune, l’espace rural participe à la qualité du site,
tant par son étendue, que par sa présence interstitielle
forte entre les hameaux et les secteurs bâtis.
Paysage naturel et agricole
Vue vers le mont Avrollot
Paysage agricole : Prairies et cultures :
Les paysages de culture occupent une place
prépondérante dans le paysage de la commune. Les
principales cultures sont le blé, l’orge, le colza, le maïs et
le tournesol. Ces territoires offrent des potentialités
intéressantes pour l’accueil de la faune sauvage,
notamment du petit gibier de plaine.
Les cultures sont situées dans la plaine et les prairies sur
les collines. Des séquences boisées diversifient le paysage
de plaine
Séquences boisées dans la plaine agricole et les alignements d’arbres
Les boisements sont repartis sur l’ensemble du
territoire communal sous forme de petits bois, le plus
souvent composés de feuillus. Ils se situent également le
long des cours d’eau sous la forme de ripisylves.
Les essences que l’on rencontre le plus souvent au
sein de la strate arborescente sont le noyer, le platane,
les marronniers, chêne, hêtre.
Les alignements d’arbres le long la RD905 entre SaintFlorentin et Tonnerre : une des rares séquences routière du
département où un double alignement de platanes a été
maintenu. On rappellera que la proximité des arbres à la
chaussée, problématique pour la sécurité routière, est due
à l’élargissement de la route.
Vue depuis le Mont Avrollot
35
Plaine humide
L’Armançon
La plaine humide est présente au sud de la communale sur toute sa
longueur, elle est inondable (aléa fort au PPRI).
Elle se caractérise par la présente de prairies essentiellement et
d’espaces naturels.
Le long des cours des rivières
les ripisylves
Le canal de Bourgogne
Lieu dit « le Trou Gallimard » - étang de la Saunière
36
Coteaux et pentes de coteaux
Le mont Avrollot
Le mont Avrollot représente une entité paysagère à lui seul. Il offre de
nombreux points de vue sur la ville de Saint Florentin et Avrolles. Autrefois
cultivé, les pentes du mont sont de plus en plus boisées aujourd’hui. Sur son
versant sud était autrefois le site idéal pour le vignoble.
Les jardins ouvriers forment également un paysage intéressant visible depuis le canal de
Bourgogne.
Carte ancienne du début du XXe siècle
Le belvédère, rue basse des remparts, à flanc de coteau constitue un point de vue remarquable
sur l’entrée de ville sud
On constate que le mont Avrollot s’est boisé au fil du temps.
37
Paysage bâti constitué de :
x La Vieille ville : elle concentre un patrimoine bâti remarquable
x
L’habitat pavillonnaire
38
39
x
x
Les Hameaux
Les grands ensembles
Les grands ensembles se situe en en entrée et périphérie de ville. Ils sont
accompagnés d’équipements tel que la piscine quartier Pommier Janson.
La Trecey avant rénovation urbaine
Hameau Grand Champlandry
Quartier Pommier Janson.
Hameau petit Frévaux
40
41
x
Les Fermes isolées
Ferme Duchy
La Maladrerie
42
Ferme canal du Poulet
43
Les niveaux de sensibilité du paysage
La carte ci-dessous hiérarchise les niveaux de sensibilité du paysage. La sensibilité du paysage est liée à :
- la qualité intrinsèque du paysage
- la capacité plus moins importante à recevoir des projets d’aménagement et d’urbanisation
- la visibilité des paysages
44
La qualité des paysages de Saint-Florentin réside dans :
-
-
-
un patrimoine architectural de qualité
une lecture historique de la ville encore lisible,
une topographie marquée permettant des perspectives sur
la ville de Saint-Florentin et Avrolles
un coteau formant un écrin agricole au nord de la ville
ancienne
la présence de nombreux éléments vivants structurants :
haies le long de cours d’eau, de routes, en limite de
parcelles ; des petits bois dispersés sur tout le territoire
communal
un équilibre entre les espaces agricoles et les éléments
structurants bâtis et vivants des hameaux
la nature des boisements (feuillus),
des espaces agricoles importants, donnant une image de
« ville à la campagne »,
des jardins ouvriers le long du canal de Bourgogne
un réseau dense de chemins permettant une découverte de
la commune privilégiant les liaisons douces,
45
1.3.2. LES EVOLUTIONS HISTORIQUES DU PAYSAGE
Le vignoble Florentinois au cours du XIXe siècle
Source : Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Les vignes ont aujourd’hui pratiquement disparu du
territoire de Saint-Florentin et d’Avrolles, mais elles
ont eu autrefois une réelle importance dans la vie
économique.
Les vignerons étaient nombreux dans les deux
communes, beaucoup vivent dans les rues et ruelles
près de l’église, rue Saint-Claude, rue du Puits, mais
surtout dans le faubourg d’Aval et autour de la butte
du Prieuré dans laquelle ils creusent leur cave de
façon abusive. Leurs humbles demeures se
complètent de hangars, d’apprentis et de vinées qui
restèrent longtemps couvertes en chaume.
Au XVIe siècle, le vignoble couvre les bords de
l’Armançon. Depuis, il s’est étendu, surtout après la
révolution, morcelé en infimes parcelles. Les vignes
sont implantées sur les coteaux et les collines au nord
de Saint-Florentin et d’Avrolles, ainsi que sur le relief
qui surplombe le canal. Le vignoble est ancien.
C’est un vin de réputation tendre et agréable et de
qualité, il ne fait cependant pas l’objet d’un
classement comme les crus de première classe de
Dannemoine, de Tonnerre, de Joigny.
A partir de 1870, les vignerons ont des difficultés liées
à la baisse générale des revenus agricoles et en 1882,
le phylloxéra fait son apparition.
Malgré la mise à disposition par l’état de plants
américains portes-greffes de divers cépages, on ne
retrouve plus les crus d’antan, le vignoble se réduit
fortement accentué par les méventes liées au
développemet considérable de la viticulture du midi.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
46
47
1.3.3. ASSURER LA QUALITE DES PERSPECTIVES SUR LE PAYSAGE – LES PERSPECTIVES MAJEURES
48
49
50
51
1.3.4. LES ENTREES DE VILLE
La RD 905, la RN 77 sont classées voie à grande
circulation, elle est concernée à ce titre par la loi du
02/02/1995 dite « loi Barnier » relative au renforcement de
la protection de l’environnement.
Au titre de l’article L.111.1.4 du code de
l’Urbanisme et à l’article 52 de la loi Barnier, la RD 905 et
RN 77 sont soumises à l’interdiction de construire dans une
bande de 75 mètres depuis l’axe de la voie, en dehors des
espaces urbanisés.
L’article L.111.1.4 du Code de l’Urbanisme incite, à
partir d’une réflexion sur les abords des voies majeures, à
remodeler la périphérie urbaine et les entrées de ville, et à
assurer une bonne insertion des zones et des extensions
urbaines.
Le dernier alinéa de l’article L 111.1.4 du Code de
l’Urbanisme précise que les dispositions relevant de
l’inconstructibilité ne s’appliquent pas dès lors que les
règles concernant ces zones, sont justifiées et motivées au
regard notamment des nuisances, de la sécurité, de la
qualité architecturale, ainsi que de la qualité de
l’urbanisme et des paysages.
La RD 905 – Entrée de ville d’Avrolles
Les alignements d’arbre participent à la qualité paysagère
des entrées de ville d’Avrolles et de Saint-Florentin le long
de la RD 905.
52
53
Entrée de ville – Saint-Florentin
54
55
56
57
1.3.5. LE CADRE DE VIE
Selon une étude du Conseil National du Paysage, la demande sociale en terme
de paysages (agraire et surtout naturel) s’articule autour des exigences de
cadre de vie, d’identité locale (patrimoine naturel et architectural)
valorisante et attractive et d’accès à la nature et à la ressource en eau pour
les activités de loisir et de détente (extrait de « Pays et Développement
Durable », Florence CHANTE et Mikaël DEPOIX).
A Saint-Florentin, la qualité du cadre de vie repose sur la présence de l’eau, le
patrimoine architecturale et paysager. L’enjeu pour Saint-Florentin est de
mettre en valeur ce cadre de vie.
Aux portes de la région parisienne, Saint-Florentin est une ville florissante, où
la vie est agréable et paisible. Son cadre naturel, son histoire et ses atouts
touristiques font de la ville un lieu idéal de vie. Outre son remarquable
patrimoine, Saint-florentin fait montre d’un grand dynamisme tant social
qu’économique et assure ainsi à ses habitants un quotidien agréable.
Améliorer la perception du centre ville pourrait être amélioré :
o en aménageant les espaces publics pour une mise en valeur (Place
Louis Dubost notamment).
o en renforçant l’animation et l’attractivité du centre.
o mise en valeur des espaces publics
Renforcer le lien entre la ville et l’eau :
(Atlas des Paysages de l’Yonne)
o réappropriation des espaces et des aménagements autrefois destinés
au transport fluvial de marchandises par le tourisme fluvial (ports,
écluses...) et les circulations douces (chemins de halage);
o Requalification des quais : création de promenades piétonnes, de
jardins, de mails arborés, création de structure permettant
d’approcher l’eau (pontons flottants…
o l’accaparement de nombreux quais et berges par des aménagements
dévolus à la voiture, au détriment des usages plus doux
o valorisation architecturale des façades urbaines tournées vers l’eau ;
o encouragement à l’implantation de restaurants, de cafés ou de
guinguettes ;
o développement de l’utilisation événementielle des quais et du port :
marchés, foires, brocantes, fêtes foraines, etc. ;
o création, amélioration ou prolongement des itinéraires de circulations
douces empruntant les berges ;
58
Enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
59
1.4. LE PATRIMOINE URBAIN
60
1.4.1 GEOMORPHOLOGIE DU TERRITOIRE ET EVOLUTION DES OCCUPATIONS URBAINES ET RURALES
1.4.1.1. L’HISTOIRE DES IMPLANTATIONS URBAINES ET CONSTRUCTIONS
/ MODE D’UTILISATION DES ESPACES ET DES SOLS
Source : Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
LA SITUATION DE CARREFOUR STRATEGIQUE DES VOIES ROMAINES A L’ORIGINE
DE LA VILLE
La ville ancienne s’est implantée sur le coteau. La ville serait née à
l’époque romaine, place stratégique située au carrefour des voies SensAlisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic qui reliait
Lyon et Boulogne –sur-Mer. La ville est fortifiée et dès 833, une abbaye
destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin est construite au lieu dit
le Prieuré. La ville et l’abbaye sont détruites à de multiples reprises lors
des invasions anglaises et des anglos-bourguigons.
A cette même époque, on restaure les remparts et les trois portes (de
Dilo au nord, de Saint-Martin à l’est, de Saint-Florentin à l’ouest), une fontaine
monumentale est construite et l’église est reconstruite, celle que nous voyons
aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera inachevée malgré un siècle de travaux.
Les sculpteurs y placeront des œuvres remarquables et les maîtres verriers
un ensemble exceptionnel de 24 verrières hautes en couleurs et d’un dessin
admirable.
Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de
se reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle.
Le Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu
de Louis XII, et devient le centre d’une importante élection. Les
marchands connaissent une certaine prospérité.
Saint-Florentin vue par Joachim Duviert en 1611 Saint-Florentin en 1655 par Mérian –
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Le dessin de Joachim Duviert de 1611 illustre les murailles de la ville qui
apparaissent avec leurs tours rondes à toits coniques. Le faubourg du Pont, dominé
par la chapelle Sainte-Colombe, est indiqué. Près de la porte du Pont on observe,
à gauche, la chapelle de l’Hôtel-Dieu avec son clocheton.
Sur le prieuré (B), la chapelle est dessinée, les autres bâtiments ne figurent pas. A
droite le cimetière (C) placé trop haut (il se situait au niveau de la porte SaintMartin
Saint-Florentin en 1655 par Mérian –
61
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
62
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Le transept de l’église achevé en 1613 et le dôme figurent en pointiller (d). Un grand clocher (c) bien visible laisse à penser qu’il appartenait à l’église
antérieure qui a été abattue par tranches. L’édification de l’église actuelle a demandé environ un siècle : la nef d’abord vers 1500 -1520 jusqu’à l’arrêt des
travaux à l’ouest en 1637. La chapelle Sainte-Anne disparaît en 1612. Ce clocher fut abattu en 1688.
La tour des fortifications (b) malgré sa solidité n’a jamais donné entière satisfaction : devenue tour des cloches, on lui reproche d’être trop excentrée par
rapport à la ville et en contrebas, comparée à la motte de l’église, si bien qu’une partie de la population ne peut entendre la sonnerie des offices.
63
LES ABORDS DE L’EGLISE – NOYAU MEDIEVAL
Dans le noyau médiéval, on perçoit
un habitat groupé, imbriqué, des
rues étroites, les vues sont
toujours de courtes distances.
Le point haut constitué par l’église
permet d’avoir des vues sur les
toitures profondes. L’habitat s’est
implanté de manière concentrique
autour de l’église puis le long des
voies à l’intérieur des remparts.
Compacité des îlots – maisons en alignement – peu de jardins intérieur dans
les îlots -
64
Des bâtiments dont les sculptures sur pan de bois pourraient
dater du XVème ou XVIème siècles et un système de
passage latéral original en font des bâtiments d’intérêt
historique qu’il convient de réhabiliter.
65
LES ALIGNEMENTS
Les alignements
anciens ne sont plus
d’actualité. Ils sont
reportés pour
information dans le
plan historique.
66
LE FRANCHISSEMENT DES REMPARTS
les faubourgs
Au XVIème siècle, Saint-Florentin étouffe
derrière ses remparts, la ville se répand dans la
plaine. De la porte Dilo, au nord, naquit le faubourg
du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à
l’est était considérable et rejoignait le hameau de
Montléhu. La porte de la Poterne débouchait sur le
faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte
Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies.
Ces anciennes portes furent démolies vers le
milieu du XVIIIème siècle et actuellement une seule
des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste.
Le nord est de la ville à la fin du XVIIIème
siècle
On observe l’existence des tours des
fortifications dont l’une subsistera jusqu’en
décembre 1850. Les portes ont été démolies : celle
de Saint Martin en 1754, celle de Dilo en 1771,
remplacées par des pilastres. La place Dilo actuelle
était une butte (la motte du Calvaire) nivelée en
1779, devient le foirail au début du XIXème siècle. En
1842, on l’appelait encore souvent la place du
Calvaire. La rue de la Guimbarde n’existe pas encore
(a).
Courant XIXème, les faubourgs se développent en
même temps que la croissance économique de la
ville. L’évolution va se faire sous la pression du
développement commercial et du trafic. Il est lié à
l’aménagement du canal, des routes et des voies
ferrées.
Les marchés débordent des anciennes limites. En
1816, le marché au blé est établit dans ce qui était
l’ancien grenier à sel. On bâtit une halle. La place du
marché au blé étant étranglée et difforme, les rues de
la Guimbarde et du Tourniquet sont élargies.
Source : B.WAGON – C.BONNAIN
67
Le faubourg d’Aval
Le faubourg d’Aval, couloir naturel entre la ville ancienne et la butte du Prieuré,
a été empreintée par la route impériale n°5 classée en 1ère catégorie. Elle a été
un axe de circulation important dans la 1ère moitié du XIXe siècle. Son animation
profitait aux rues adjacentes. La disposition générale a peu changé. Des vergers
et jardins ont disparus depuis.
a. la rue du Prieuré
b. le chemin qui deviendra la rue des Chanteloups
c. l’impasse St Roch
d. la rue du pont aux Larrons
e. la rue du Moulin-Neuf
f. la ruelle des Tanneries
g. l’entrée de la ruelle Turquin
h. la rue des Juifs
i. la ruelle des Cordiers aujourd’hui disparue
j. le Petit-Mail qui deviendra la place Vérolot
k. la rue du collège qui comporte encore des jardinets (anciens fossés)
l. la ruelle du tertre
m. la rue Saint-Claude
n. la Montagne sans escaliers ravinée par un ruisseau
o. la rue Sainte Colombe
p. la rue de l’Abreuvoir
Le Mail jusque là était un passage étroit, rendu malaisé par les ornières
des voitures qui contournaient les remparts. En 1795, on l’élargit : on aménage
une promenade en abaissant le sol de 2 mètres et en comblant les fossés. De
jeunes arbres sont plantés. En 1793, on le ferme par des bornes. Elle est alors le
lieu de rassemblement des cortèges révolutionnaires. Mais au début du XIXème
siècle, le Mail est encombré de dépôts, de sorte que cette grande allée bien
abritée de beaux arbres n’est qu’une voie dégradée. Elle n’est plus utilisée pour
la promenade (1827).
Le cimetière du mail et la chapelle Sainte-Radegonde, utilisés depuis le
XIIIème siècle, sont trop resserrés, proches des maisons et insalubres. Il est
abandonné en 1796. Le nouveau cimetière s’installe rue des Plantes et sera
utilisé jusqu’en 1887 pour être transféré à cette date à l’emplacement actuel, à
1 km au nord de la ville (Novembre 1887).
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Plan de 1785 arch. Dép. H 1070
L’ouverture de la rue Mont-Armance au milieu du XIXe siècle, en contournant le
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Prieuré, va bouleverser complètement la vie traditionnelle de ce vieux faubourg.
69
LES MOULINS
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Les cinq moulins de Saint-Florentin étaient installés sur
l’Armance.
Les moulins du Dedans et du Dehors sont relativement anciens et
le Moulin-Neuf remplace le moulin de la Digue, brûlé en 1687.
Le dernier construit fut celui de Champlandry, commencé en mars
1796 pour un maçon et un charpentier associés au citoyen
Fromentin qui avait beaucoup de bois et autres matériaux.
Au même moment, un autre citoyen Crochot, également autorisé à
élever un moulin à 110 m en amont, s’empresse de commencer
l’ouvrage. Mais pris de vitesse, il se plaint à l’ingénieur :
« je
ne scais pourquoy Fromentin met tant d’empressement dans son
entreprise. Il est embarrassé de son or ! Pour moy, je me propose
d’employer plusieurs années. J’ai déjà vendu un labourage, pour
commencer. Ce n’est qu’avec lenteur que je terminerai une
entreprise dont je proportionnerai la marche à mes forces ».
Le moulin de Champlandry est terminé à la fin même de l’été.
Il est situé entre le grand gué pour les voitures en amont, et le petit gué pour les gens de
pied et les bestiaux, en aval. Cette situation explique les plaintes des habitants du hameau
au sujet du régime des eaux perturbé par le vannage. Ils ne peuvent se servir des gués et
sont obligés de passer près des vannes pour rentrer les foins ou conduire les bestiaux.
Au début du XX°siècle, ce moulin devient une scierie hydraulique.
Le moulin de Montléu, avec deux paires de meules, avait la plus forte production de
farine. On remarque sur le plan qu’il comporte en fait deux moulins, jusque vers 1860 :
l’un « à blanc » rive gauche, l’autre dit « à petit sac », rive droite.
Vers 1885, il compte quatre paires de meules, remplacées à cette date par des cylindres et
bluteries par Charles Rousseau, prédécesseur de Cyrille Bréjat (1919) puis de Lucien Berlot
(1937)
En 1850, au total 17 à 18 adultes sont employés dans ces cinq moulins (dont 4 femmes
nettement sous-payées : 120 F. Salaires des hommes : entre 600 et 1 140 F).
On n’y employait pas d’enfants, comme c’était le cas ailleurs, par exemple à Germiny (2
adultes, 2 fillettes).
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
70
VIVRE AVEC LE CANAL ET L’ARMANCE
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Les ponts
Avant 1674, un pont de bois
enjambait l’Armance, la rivière la
plus proche et la plus utile de la
ville. Vers 1674, on y établit 2 ponts
de pierre. A la fin du XVIIIe siècle,
détériorés par les crues, on envisage
de les remplacer, notamment à
partir de 1790.
Leur dégradation est extrême au
XIXe siècle. En 1820, on déplore de
nombreux accidents.
Il faut remarquer que toutes les voitures chargées de grains et de
farines sont dispensées de cette taxe quelle que soit leur destination.
Mais en raison des formalités quotidiennes gênantes et des contrôles
tatillons qu’ils nécessitent, les stationnements près du « bureau des entrées »
sont longs, les contestations souvent très vives ! Et pour peu de choses.
En 1804 un cultivateur de Jaulges qui a amené les moissons à SaintFlorentin, s’en retourne tranquillement à vide, avec sa voiture attelée de deux
chevaux. Arrivé à la Barrière du faubourg, le chargé de la recette du droit de
passe, François Chailley, perruquier de son état, lui réclame 50 centimes pour
ses deux chevaux.
Indignation du cultivateur qui gravit la rue du faubourg d’Aval, monte
à la mairie, y trouve l’adjoint qu’il ramène promptement au bureau de
l’octroi : après discussion, il n’acquitte finalement que 25 centimes ! (1)
Le premier pont, sur le bief des Moulins, long de vingt mètres, en dos d’âne,
ne laisse qu’un passage de trois mètres en raison des bornes espacées,
adossées aux parapets, en regard les unes des autres. Les arcs-boutants
baignés par la rivière sont très affaiblis par de nombreuses excavations.
Sortant de la ville, nous arrivons devant la belle perspective du canal de
Bourgogne tout nouvellement creusé. En effet, projeté par François 1er, les
travaux ne commencèrent qu’en 1774. Souvent interrompus, ils ne
s’achevèrent qu’en 1833.
Le deuxième pont, sur le bras flottable de ses arcs-boutants est beaucoup
plus endommagé suite aux crues et à des accidents continus. Les barrières de
sécurité sont détruites.
La section de Saint-Florentin fut mise en service dès 1823 et on peut
imaginer l’immense espoir qui suscita alors cette voie d’eau pour la prospérité
de la ville, si l’on pense à l’état déplorable des routes à l’époque.
Le port – octroi et bureau de la barrière
Dès janvier 1825, le garde du port, Cazeau, et le maire organisent en
une compagnie les 32 ouvriers qui font le service du canal, c’est-à-dire qui
chargent
et
déchargent
les
bateaux.
L’un d’eux est nommé syndic des ouvriers ; domicilié dans la ville, il se
recommande par sa moralité, sa bonne conduite et son intelligence.
Avant de quitter l’Armance, arrêtons-nous comme il se doit à la
barrière de l’octroi.
Ce droit était déjà perçu au XVIIIe siècle.
Depuis 1663, la moitié en revenait au roi. La ville, pour sa part, devait perdre
le bénéfice de l’autre moitié, qu’elle récupère à partir de 1754.
Supprimé en 1791, l’octroi est rétabli en 1798. En 1800, le citoyen
Dubard, serrurier, fait une réclamation à propos d’un bâtiment loué pour loger
les employés aux droits de passe. A cette date, c’est le sieur Biron qui est
adjudicataire des Barrières à Saint-Florentin.
Tout le monde ne paie pas : sont affranchis les habitants de Bouilly,
Rebourseaux et Vergigny car ils ne parcourent pas une Grande Route et
n’arrivent à Saint-Florentin que par des chemins vicinaux. Pour éviter des
fraudes préjudiciables au fermier des barrières, on leur demande de déposer
un certificat de domicile au bureau de l’octroi.
Comme sur les rivières, là aussi, on pratique le flottage et l’ingénieur
Leblanc pouvait avec satisfaction, en 1838, résumer l’activité du port de
Saint-Florentin :
« Tous les bois de chauffage des forêts voisines sont flottés en
coupons que l’on réunit en trains à La Roche. On fait flotter également les
bois
de
charpente
et
on
embarque
les
charbons.
Le seul port de Saint-Florentin, écrit-il, a reçu l’année dernière (1837)
100 000 sacs de charbon de bois et 40 000 solives de charpente ».
71
Cette animation ne s’est pas démentie au cours du XIXe siècle : vers
1873 la valeur moyenne annuelle des affaires traitées s’élève de 475 000 à
500 000 F. Il s’agit essentiellement de bois à brûler, de bois en grumes, de
charpentes, de sciages de bois blanc, de briques, pierres, plâtre, vin, céréales
et tan.
On compte chaque année 400 bottes d’osiers, près de 14 000 bottes de
cerceaux et toutes sortes d’épiceries !...
Se protéger des crues
L’Armançon est vécue comme un obstacle au XIXe siècle. Rivière très
dangereuse, elle n’a pas de lit marqué, chaque crue lui en donne un nouveau.
Elle est rapide et profonde. Pendant les froids, elle charrie beaucoup de glace
et le pont de bois qui l’enjambe n’est pas sûr. Mis en place en 1793, les culées
sont détériorées au cours de l’hiver de 1795 et, en 1801, il menace de
s’effondrer en son milieu. Plusieurs pieux de bois de la palée du milieu sont
déchaussés. Malgré des réparations en 1804, on craint chaque hiver
l’interruption des communications avec Chéu, jaulges, Germiny etc. et surtout
avec Auxerre.
La petite rivière de l’Armance est elle aussi problématique. Au cours du rude
hiver précoce et intense de 1798, elle détruit le pont de la Corvée pour
s’ouvrir un nouveau lit et compromet la liaison avec Germiny, Butteaux,
Percey et autres.
Usages des rivières
Avant le creusement du canal de Bourgogne, l’Armance rencontrait
l’Armançon beaucoup plus à l’ouest. Elle arrosait un grand nombre de vergers
et de jardins. On y lavait également le linge. La ville n’ayant aucun lavoir, le
faubourg du Pont était l’objet d’un va et vient permanent.
Le percement du canal bouleverse les habitudes, les travaux de terrassement
de la voie d’eau et de son bassin recouvrent cette zone de sources et en
modifient l’écoulement.
La réalisation du lavoir sera accordée qu’en 1865 soit trente ans après la
première demande.
Saint-Florentin et ses environs – Francis Marquet
Il est interdit de se baigner dans l’Armance, aux abords de la ville (arrêté du
17/06/1835). Sur le canal c’est la même interdiction depuis le pont situé sur la
route d’Auxerre jusqu’à la ferme de la Maladrerie. Pour le bain des femmes,
on définit une zone autorisée et surveillée. Ainsi, seule la partie de
l’Armançon située depuis cent mètres en aval du pont de bois jusqu’à son
confluent avec l’Armance sera exclusivement réservé au bain des femmes. Cet
arrêté est renouvelé jusqu’en 1876.
Les quartiers animés du pont de l’Armance
L’ouverture à la navigation du canal se fait en 1823 pour la commune (tronçon
de Saint-Florentin) augmente l’animation des faubourgs de l’Aval et du Pont.
Par rapport à la ville haute, commerçante et bourgeoise, c’était des quartiers
populaires d’ouvriers, d’artisans et de modestes vignerons.
Dans ces faubourgs avant l’ouverture de la rue Mont-Armance vers 1850,
c’était un tintamarre continuel de véhicules en direction des ponts :
charrettes de foins ou de blé destiné aux moulins, des fardiers descendent au
port chargés de grumes pour le transit par le canal. Près des ponts se trouvent
les moulins.
72
Canal de Bourgogne
La commune est baignée par l'Armance et l'Armançon et par le canal
de Bourgogne sur lequel est établi un des cinq ports du département de
l'Yonne.
Le canal de Bourgogne est un canal à petit gabarit (gabarit
Freycinet). Il relie Migennes sur l'Yonne à Saint-Jean-de-Losne sur la Saône
en franchissant la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la
Méditerranée. Ce canal, long de 242 km, comporte 189 écluses, plusieurs
ponts canaux et un tunnel de 3 333 m en son point le plus élevé à Pouilly-enAuxois (altitude : 378 m) et est donc à ce titre le plus haut canal de France.
Il traverse Saint-Florentin, Tonnerre, dessert Montbard et Dijon. Il est
alimenté par l'ensemble de réservoirs de Grosbois-en-Montagne, de Chazilly,
de Panthier, de Cercey et de Pont, près de Semur-en-Auxois, reliés au canal
par un réseau complexe de rigoles.
Envisagé dès le règne de Henri IV, creusé à partir de 1775, il ne fut
ouvert intégralement à la navigation qu'en 1832. Une ouverture partielle eut
néanmoins lieu dès 1808 entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne, offrant ainsi un
accès à la Saône, et, par là même, au sillon rhodanien vers la capitale des
ducs de Bourgogne. Ses écluses bénéficièrent d'une modernisation en 1882
par leurs mises au gabarit Freycinet.
Authentique exploit technique et chef-d’œuvre de génie civil pour
l'époque, cette voie d'eau, n'a, d'une manière générale, jamais été tout à
fait à la hauteur des ambitions de ses promoteurs. Son trafic marchandise
fut même, après une première période d'expansion de 1832 à 1850, quelque
peu décevant.
Plusieurs raisons expliquent ce semi-échec :
- son gabarit trop réduit, qui n'a permis que le transport de tonnages
limités, même après sa modernisation après 1882, et, handicap
supplémentaire, la gêne provoquée par le point singulier de la voûte de
Pouilly-en-Auxois où l'étroitesse de ce tunnel ne permet pas à deux péniches
de se croiser.
- la concurrence du chemin de fer quelques années seulement après
son ouverture complète en 1832 : la voie ferrée Paris Dijon Lyon Marseille de
la compagnie PLM, également dénommée artère « impériale » , permit dès
le Second Empire un transit des marchandises beaucoup plus rapide et des
volumes transportés bien plus importants.
- la concurrence du transport routier, sensible dès 1930, et qui alla en
s'accentuant jusqu'à lui ôter l'essentiel de son trafic commercial au tournant des
années 70. Elle failli même lui coûter son existence-même : en 1966, la
construction d'une voie rapide pour améliorer l'accès à Dijon était prévue en lieu
et place du canal depuis Plombières-lès-Dijon, aboutissant à l'actuel port fluvial
et la place du Premier Mai.
Pont-canal de Saint-Florentin
Ecluse Duchy-2007
Plan du pont-canal de Saint-Florentin (Cours de
navi gation intérieure, par l'ingénieur Bonnet, 1907)
Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers
les cartes postales – Francis Marquet
73
L’OBSESSION DE L’INCENDIE AU XIXème SIECLE
Comme nous l’avons vu, au début du XIXème siècle, Saint-Florentin est
toujours la ville moyenâgeuse aux rues étroites : les maisons sont massées et
manquent d’air et de jour, la plupart sont couvertes d’un chaume mal
entretenu.
Les habitants sont d’une négligence déconcertante. Les ordonnances de
police municipale multiplient les recommandations car les incendies ont
pour causes la malpropreté, le laisser-aller et le peu de précaution des
particuliers. Ils placent des pailles et des fourrages, autour de leurs
cheminées et dans les greniers dont les fenêtres sans contrevents sont
toujours ouvertes ; le feu y conduit aisément les flammèches. On utilise des
lumières non enfermées dans des lanternes pour aller dans les caves, en
traversant les granges, les vinées ou les écuries.
Les moyens de lutte contre le feu sont dérisoires : le maire demande au
Florentinois de faire tresser un ou plusieurs paniers d’osier capables de
contenir l’eau et destinés à porter secours lorsqu’un incendie éclate. Ils sont
goudronnés aux frais de la ville (1805).
On déconseille les toitures de paille et on invite à les couvrir de tuiles.
Mais, étant donné la pauvreté des habitants, la ville est bien obligée
d’autoriser la réparation des chaumes. En 1817, on note des progrès : les
chaumes ne couvrent plus guère que les dépendances, les hangars encastrés
dans les maisons et les demeures pauvres ou isolées.
Le 1er avril 1813 eu lieu le grand incendie du faubourg de l’Aval : 42
maisons dont les casernes de la gendarmerie, une grande auberge et deux
tanneries furent entièrement brûlés.
Avrolles connu également un incendie important en 1804 qui pèsera sur la
vie du village et ses finances pendant plus de 20 ans. Les ¾ du village ont
brûlé. L’église et le clocher sont en grande partie détruits, les cloches
fondues ; 25 gros ormes des places publiques du village disparaissent. 111
familles se trouvent sans asile. Le gouvernement accorde 650 arbres du
canal pour la reconstruction qui est imposé dans l’année et avec des
couvertures en tuiles.
Ainsi, le dessèchement des mares et des réservoirs publics est particulièrement
surveillé. On interdit d’arroser les jardins avec l’eau des lavoirs de Chenin ou à la
mare, près de l’église. il est demandé à ceux qui n’ont pas de puits de mettre
devant leur porte une feuillette pleine d’eau, renouvelée chaque semaine.
Suite aux grands incendies qui ont dévasté presque la totalité du faubourg de
l’Aval, les pompiers furent organisés en escouade puis en corps de pompiers avec
l’appoint de volontaires habillés, équipés à leurs frais et exempts du logement de
guerre (1816). A Avrolles, la compagnie de pompiers est créée en 1826.
Les consignes se multiplient en période de sécheresse (débarrasser et laver les
rues ; constituer des réserves d’eau ; transporter à l’écart des maisons les
foins…)
Les fours et les cheminées sont visités deux fois par an afin de diminuer les
risques, des contraventions sont distribuées.
En 1846, à Avrolles, on interdit les briquets phosphoriques et les allumettes
chimiques dans le voisinage des chaumières qui sont plus nombreuses qu’à SaintFlorentin.
En 1805, à Saint Florentin, on parle déjà du « service des pompes » et en 1864,
de trois pompes.
Au cours de la seconde guerre mondiale, une partie de la ville a été
touchée et certains bâtiments détruits par les bombardements.
Pour répondre aux problèmes de l’après-guerre et à la crise de logement
qui s’en suivit, un important quartier d’habitat collectif se créé : TréceyGouttières à l’entrée ouest de la ville.
Parallèlement, des opérations de lotissement sous forme de quartiers
résidentiels composés majoritairement de pavillons sont lancées.
Pendant cette période, apparaît également les zones commerciales et
artisanales, en périphérie de Saint-Florentin à l’ouest et au sud-est de la ville.
74
AVROLLES
Avrolles se nommait Eburobriga et le camp gallo romain de Barcena
se situait sur le Mont Avrollot, au nord est du village à 177 mètres
d’altitude.
Paisible petit village au pied d’une butte du massif d’Othe, Avrolles
fut longtemps une bourgade importante.
Lorsque les Gaulois s’installent sur cette butte qui forme un site
défensif naturel au croisement de deux voies importantes de circulation,
l’extrémité occidentale est protégée par un rempart. Abandonné au profit
des vallées, cet oppidum est de nouveau occupé vers 30 avant JC. Le
rempart est alors rehaussé et élargi, ce qui explique l’importance du
vestige actuel.
Après la conquête romaine, les Gallo-Romains s’installent au pied du mont,
à l’emplacement du village actuel. La bourgade se développe mais sa
situation au carrefour de voies de passage permanent lui vaut d’être
souvent ruinée, détruite ou incendiée depuis les Normands jusqu’au siècle
dernier. Pourtant la cité se relève à chaque fois et connaît une réelle
prospérité au XVIe siècle, période où l’on recense jusqu’à 1500 habitants
regroupés autour de son importante église et son clocher fortifié.
Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet
Malheureusement, la prospérité est de courte durée puisqu’à la fin du XVIe
siècle, les guerres de religion dévastent complètement Avrolles qui n’est
plus que ruines champêtres. Les murailles et les portes croulent peu à peu
et les fossés se remplissent de sorte qu’en maints endroits, il n’en reste
plus trace.
La ville ne se relève pas
de ses ruines et restera
désormais une simple
petite bourgade rurale.
Une fois de plus, en
1804, le village est
ravagé par un violent
incendie qui n’épargne
que le château à l’écart
du bourg qui sera à son
tour détruit par un
incendie en 1945. 3
Avrolles a été construite au pied du Mont Avrollot, sur lequel se développa la
production de pommes spécifique pour la fabrication du cidre. Sur cette ancienne
photo on peut voir l’emplacement de l’ancien château.
Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet
3
Site internet de la ville de Saint Florentin
75
Le domaine du château d’Avrolles
Le domaine du château d’Avrolles s’est constitué par plusieurs acquisitions
successives pour former un ensemble très complet avec parterres, jardins, et
pièces d’eau, s’étendant par des prairies jusqu’à la route de Brienon et aux
rives du Créanton ; le tout complété au nord par le Moulin d’Avrolles.
L’ensemble de ce domaine s’est sensiblement maintenu en l’état, au cours du
XIXème siècle. Puis les jardins en terrasses, celui à l’anglaise et le jardin
« paysager » se sont couverts d’arbres. L’allée centrale – L – se maintient sous
le nom d’allée des marronniers. Un cèdre du Liban grandit dans l’allée des
Chèvrefeuilles – M. des troènes et d’agréables charmilles se développent
autour des boulingrins de la cours d’honneur – N.
Au XIXème siècle, la ville est constituée du tissu ancien, de faubourgs au pied
des remparts, ainsi que des grands corps de fermes éparpillés sur le territoire.
En 1944, le château fut détruit par un incendie, après le départ des américains
à qui, il servait d’hôpital militaire. L’entrée du château était ornée de
marronnier qui existent toujours et d’un portail dont les grilles ont été
vendues et décorent le petit château de Venizy. Il ne subsiste que la ferme et
la fontaine qui était dans son parc.
Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet
Ce domaine, propriété de M.Lenferna, seigneur du lieu au XVIIIème siècle fut
vendu comme bien national sous la Révolution, puis racheté par Napoléon qui
le donna à son dévoué ministre des finances, le comte Jolivet.
Celui-ci le vendit ensuite vers 1826-1828 à Charles Esprit Marie comte de la
Bourdonnaye de Blossac. Il resta propriété de cette famille, au cours du
XIXème siècle.
A – le château
B – les communs avec le pigeonnier – C
D – jardin qui sera ensuite occupé par la
ferme du château
E – la maison du jardinier
F – le grand potager avec pièce d’eau
circulaire.
Le parc étendu comprenait à l’arrière du
château :
G – des jardins en terrasses étagés en
gradins selon la pente du terrain. On accédait
de l’un à l’autre par des escaliers d’angle en
quart de cercle
H – le canal : les terrasses permettaient de
descendre au bord d’un canal agrémenté aux
angles de beaux vases de pierre. Des rangées
de platanes séculaires formaient une voûte
au dessus de cette pièce d’eau et constituait
une agréable et fraîche perspective (130 m
de long).
J – un jardin à l’anglaise avec des allées
sinueuses, permettait, loin du château de se
livrer à la rêverie, la méditation ou aux
secrète confidences.
K – côté sud une belle grille à l’entrée
s’ouvrait sur la place publique où se
déroulaient les réjouissances et les danses
villageoises.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
76
Les domaines rattachés à Avrolles
La Grange cistercienne de Crécy
Deux domaines sont rattachés à Avrolles : la ferme de Crécy, la ferme de Duchy,
sans oublier les hameaux : le petit et le grand Frévaux
La ferme de Duchy
Acquise en 1138 par les moines de Pontigny, Crécy n’a jamais cessé son
activité agricole. Après bien des vicissitudes et des épreuves, elle a traversé
les siècles pour témoigner aujourd’hui.
Deux bâtiments moyenâgeux retracent son histoire : la chapelle - peu
commune dans une grange cistercienne - ouvre vers l’est. Sa structure et la
forme des fenêtres datent vraisemblablement de la fin du XIIe siècle, sa belle
charpente en forme de coque de bateau renversée du XVe siècle. Le second
bâtiment, de dimensions importantes, orienté nord/sud, possède des
ouvertures caractéristiques de type gothique (visible de l’extérieur).
Ces deux bâtiments sont actuellement intégrés dans la ferme de Crécy avec
d’autres constructions édifiées plus tardivement. 5
C’est une ferme fortifiée avec 4 tours d’enceintes, située à flanc de colline. Le
site offre un magnifique panorama. Les tours ont été construites à des époques
différentes avec des reconstructions successives.
"Duchy eu comme étymologie : Du chiacus, Ducheium, Duchés, Duchi au XIIème
siècle. Dans ces mots nous retrouvons la racine Duce, qui a l’époque romaine
voulait dire chef d’un lieu. Alors, le domaine, aurait-il été celui d’un des chefs
commandant à Eburobriga ? 4
Une des tours date de 1660, le domaine a été construit avec le grès et le sable
extrait à proximité. C’est dans cette ferme que la première machine à traire
électrique fut installé en 1935.
4
5
Francis Marquet, le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales
Agence de développement touristique de l’Yonne
77
Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet
Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet
78
La place d’Avrolles au début du XIXe siècle
Non loin la place des Ormes où avait lieu les danses publiques donne accès au domaine
du château dont on observe l’entrée.
La grande route royale présente un étranglement surprenant (2) avant de s’élargir sur
une place. Jusqu’à la fin du second empire et comme les autres rues du village, cette
croisée de routes était encombrée de fumiers, de terres, de bois, de dépôts divers et
d’instruments de culture dont on demandait chaque année l’enlèvement pour pouvoir y
célébrer la fête de la Sainte-Béate.
Source : Le canton de Saint Florentin en 1900 à travers les cartes postales – Francis Marquet
L’essentiel de la vie villageoise se concentre dans ce carrefour
marqué d’un calvaire.
On y observe :
– dans un même axe, l’église, le clocher et le presbytère
dont la cour entourée de murs déborde largement sur la rue
(1).
– La modeste maison d’école et la mairie
– En face, le vaste jardin de la cure. Complanté d’arbres
fruitiers et employé pour le jardinage, il est clos d’un mur
sur la rue Saint-Béate et de haies vives sur les trois côtés. Il
se complète de deux petites écuries (couvertes de chaume)
avec une petite vinée adossée au clocher.
– La mare communale près de laquelle s’arrêtaient les
diligences
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
Source : Mémoire en image, St Florentin et ses environs – Francis Marquet
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LES PREOCCUPATIONS HYGIENISTES
Il est coutumier, dit un arrêté de 1825, que l’on jette l’eau sale et autres
matières insalubres par les croisées. En 1826, le maire s’indigne de voir
qu’autour de l’église et sur les escaliers, les particuliers s’en servent comme
lieu d’aisance. Les porcs à l’abandon parcourent les rues et fouilles mares et
ruisseaux. En 1835, on rappelle que les porcs, poules, oies, dindes, canards ne
doivent plus errer dans les rues, places et promenades publiques.
Les animaux morts sont jetés dans les fossés de la ville, comme on lance par la
fenêtre sur la voie publique, l’eau de ménage, de vaisselle, des matières
urinaires…
Lorsqu’en 1826, le comte de la Bourdonnaye est installé dans ses fonctions de
maire à Avrolles, la première décision qu’il prendra sera de mettre un peu
d’ordre dans le village. Il essaiera de faire dégager les rues où était déposé le
fumier, tas de pierre, détritus… ce fut en vain. En 1844, le premier magistrat
de la ville, Louis-Denis Guiollot institue le rythme de balayages réguliers et
complets, faits par les Florentinois eux-mêmes. Un avertisseur public donne le
signal du balayage.
Le problème des boues
Depuis toujours, les boues sont considérées non comme des déchets mais
comme des engrais utiles. En 1809, elles sont vendues aux enchères.
L’enlèvement des boues par adjudication s’est poursuivi jusqu’au début du
XXe siècle. Les adjudicataires sont souvent les vignerons qui fument ainsi leurs
vignes, en concurrence avec les maraîchers de la Maladrerie. Une clause
stipule que conformément au bail de 3 ans qu’ils contresignent, ils sont tenus,
deux fois par semaine, de nettoyer le bassin des fontaines et la place
publique.
L’abattage des animaux de boucherie
En 1831, on fait le point : on estime que les rues de la ville et les faubourgs
sont dans un état de malpropreté extrême, que les bouchers jettent leurs
détritus et déposent des fumiers devant leur maison. Il leur est demandé de ne
jamais tuer devant leurs portes et hors de leurs tueries ; de ne plus laisser
couler dans le ruisseau de la rue le sang des animaux abattus et d’enfouir les
restes d’animaux avec soin.
80
1.4.1.2. LES EVOLUTIONS DE LA TRAME VIAIRE
LES REMEDES AUX PROBLEMES DE CIRCULATION
Transfert des places de marché
Les marchés sont structurés selon 4 axes : rue Dilo, Saint-Martin, Poterne et Grande
Rue qui forment avec la place des Fontaines un seul et même emplacement accessible
de tous côté.
Ces marchés de plein air vont vite déborder des limites prescrites et en 1838 on les
étend jusque sur la place dite du Petit Mail (place Vérolot).
A la fin du XVIIIème siècle, le commerce de la ville consistait surtout en
grains, vins, chanvres et toiles, mais aussi cuirs et chevaux.
D’abord modeste sous l’Empire et la Restauration, il va connaître un
développement important sous la Monarchie de Juillet (1830-1840). Les
vendeurs étaient d’une extrême diversité : bouchers, charcutiers,
merciers, drapiers, quincailliers et vendeurs de verrerie et de poterie,
tisserands, sabotiers...
Les places sont toujours au premier occupant ce qui entraîne de nombreux
conflits. En 1804 est amorcé un début d’organisation des marchés (droit de
place, emplacement annuel -1815).
Le marché au Chanvre : rue Saint-Martin, très courte et très étroite à
l’époque. Il s’y faisait un passage continuel de voitures allant au port pour
l’approvisionnement de Paris. Ce marché, le plus important du pays, en
vient à déborder sur la rue de l’Hôtel de Ville et bientôt la rue de la
Poterne ; il nécessite une surveillance de plus en plus difficile à exercer.
Les halles au blé, symbole de la réussite commerciale : on peut observer
3 étapes dans leur évolution :
- jusqu’en 1816, on se sert de deux petites halles pour le trafic du blé.
L’un est situé face à la fontaine avec 5 porches appelé Petit Marché,
l’autre face aux escaliers de l’église, dans la grande rue appelé le
Grand Marché.
- En 1816, on décide d’utiliser l’ancien grenier à sel sous l’Hôtel de
Ville (situé au bout de l’actuel rue de la terrasse). Ses vastes salles
voûtées deviennent le magasin du marché au blé. Mais dès 1818, on
souffre de l’insuffisance d’accès pour atteindre cette place alors que
le commerce du grain s’accroissait.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
81
-
En 1841, on se résout à envisager la construction d’une halle nouvelle
pour répondre à l’extension de ce commerce et au problème des rues
étroites, rapides et tortueuses, aux encombrements, à la grande gêne pour
les chargements et déchargements qui provoquent un préjudice à la
perception des droits de mesurage. Le choix pour l’édification se porta sur
le Mail, vaste emplacement aux abords faciles et nombreux. . La nouvelle
Halle en pierre de Cry, entouréé de pavés de « Fréquembaut » est livrée à
la ville en septembre 1843.
Halle nouvelle
L’éclairage public
La ville achète en 1829, 10 lanternes paraboliques, à cage de fer carrée et
chapiteau de cuivre, avec une anse en fer forgé et forte poulie à crochet
mobile, vitrage en verre blanc fort, petite lampe de fer blanc avec double
porte mèche, réflecteurs en cuivre plaqué d’argent fin et 24 mètres de
mèche et une lucerne d’allumeur. Un système de poulies et de cordes
permettait de descendre plus ou moins les réverbères.
Ce système fonctionnant à l’huile de pétrole fut pratiqué à Saint-Florentin
jusqu’en 1896.l’éclairage était insuffisant et faisait l’objet de plaintes pour
que l’éclairage se fasse plus tard le soir
Aujourd’hui marché alimentaire, elle fut construite sous Louis-Philippe (18421844). Formée de pilastres de pierre de taille, autrefois joints par des grilles,
elle comprenait dix portes pour l’entrée des voitures. Elle était ceinturée de
bornes. Une cloche donnait le signal des transactions qui pouvaient se
continuer jusqu’à la nuit tombée. Elle a été bâtie à l’emplacement du grand
mail planté d’arbres sous la Révolution.
82
INTERVENIR SUR L’ESPACE URBAIN
Création de nouvelles rues et chemins
Des chemins
Les chemins au XVIIIème et XIXème siècle sont boueux, dégradés avec des
ornières et des fondrières remplies d’eau et si profondes qu’il est nécessaire
de passer à côté. A l’est de la ville, l’ancien chemin de Troyes dit derrière les
Capucins, pourtant très utile pour le charroi des récoltes, des vendanges et
des fumiers pour les vignes, est impraticable. Il en est de même au nord, pour
le chemin de la Montagne de Vénizy qui conduit à de nombreux villages,
hameaux et qui est une voie vitale et le seul accès pour transporter les pierres
de construction des carrières et la terre pour les planchers et les terris
(plafond).
Il sert également à transporter les engrais et les échalas aux hautes vignes et à
amener les vendanges. La plupart des fossés des chemins sont mis en culture
et on ouvre un nouveau fossé sur la route. Pendant toute la première moitié
du XIXème siècle, les maires successifs lutteront contre ces pratiques mais
souvent sans effet. Ces chemins resteront longtemps encore de vagues
fondrières inondables en temps de pluie et qui se confondent avec les champs
contigus.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
83
Les rues
A part Montléu, les faubourgs du Pont et de Latrecey, Saint-Florentin déborde
assez peu de la limite des anciens remparts. A l’intérieur de la vieille ville, la
circulation est plutôt difficile. Les rues étroites sont très encombrées, les
chemins et les routes souvent obstrués. Il en est ainsi pour :
- la route de Troyes
- le chemin du fossé Guéttat (avenue du général Leclerc)
- la route de Joigny entre les maisons et les jardins de la porte d’EnHaut
- le mail ou la porte d’En-Bas
- le chemin qui monte au Prieuré
Ils sont tellement encombrés de fumiers, de terres pour les vignes, de
décombres que la voie n’est pas suffisante pour la rencontre de deux
voitures ; et l’égout des fumiers rend ces voies impraticables.
Sur place et le long des murs, il s’y ajoute les tas de bois, les bourrées et les
bois de charpentes, les voitures et les charrettes, les tonneaux et les échelles,
les échalas et les tas d’herbes provenant des jardins.
Les abords de l’église sont particulièrement bloqués. Dans les passages et
ruelles on ne peut qu’aller à pied et difficilement. Côté sud, entre les
contreforts de l’église, a été construit des appentis et des baraques employés
à loger des chèvres et des cochons et qui servent de lieux d’aisances. Les
venelles cachées sont l’objet de débarras.
Au nord, la Vernée s’allonge jusqu’à la place Dilo (appelée place du Calvaire
jusqu’en 1842). Elle n’est qu’un modeste chemin entre les jardins, non
utilisable par les voitures. Par contre, le chemin des Charbonniers, aujourd’hui
rue Lancôme est une sorte de « déviation nord » par rapport à la vieille ville :
il relie la route de Paris à celle de Troyes et peut éviter la traversée de la
ville. Ce chemin était prévu pour l’approvisionnement de la capitale en bois,
charbon, blé et pour les voitures publiques.
Les grandes voies de communication ont été répertoriées pour la première fois
par le décret impérial du 16 décembre 1811. La route de Paris Genève y est
classée en première catégorie.
Les traversées d’Avrolles et de Saint-Florentin sont pavées. Mais le reste est
formé de chaussées d’empierrement impraticables en hiver en raison des
ornières et des boues qui se forment.
L’amélioration des routes se font attendre. En 1817, on constate que les
réparations des chemins sont si considérables qu’elles n’ont pu être faites
jusqu’à présent. A maintes reprises le Préfet incite les communes à réparer ou
rétablir les chemins vicinaux en répartissant les charges entre les habitants.
Deux aménagements routiers transforment la circulation de la vieille ville.
Le 6 mars 1828, une ordonnance de Charles X décide de l’ouverture d’une
route de Sens à Saint-Florentin par Cerisiers et Arces. Elle est livrée à la
circulation en 1836 sous le n°5. Elle passe alors par la rue du faubourg d’Aval.
La traversée de Saint Florentin est modifiée et on ouvre la rue Mont-Armance
(entre 1844 et 1850) qui fait figure de déviation et qui évite les pentes
dangereuses par temps de verglas et de neige. Depuis le début du XIXe siècle,
le souhait était d’établir une liaison vers le nord en direction des villages de
Turny, Venizy et Chailley. Vers 1843, l’aménagement des fossés Guéttat
englobés dans le chemin de grande communication n°30 à destination de Rigny
le Ferron est réalisé.
En 1864, l’avenue dénommée rue Betbéder est créée afin de transformer le
quartier et la place du Marché aux Bouchers qui étaient sales et encombrées
les jours de foires et de marchés.
Ces améliorations favorisent la construction de maisons nouvelles et une
première extension qui gagne par voisinage jusqu’à la rue des clous (1862).
La voirie à l’intérieur des limites de l’ancienne ville fait l’objet d’un plan
d’alignement en 1851, qui sera revu pour permettre un passage plus facile des
pompes à incendies : en 1862, on proscrit les marches et les escaliers de
pierre débordant sur la rue et on exige des pans coupés.
En 1865, la place Dilo est remaniée et rechargée en silex de Chailley et en
grève de l’Armançon.
En 1893, on envisage le prolongement de la rue des clous en direction du
centre ville, ce qui permet d’amorcer un axe nord-sud qui se réalisa en 2
étapes :
1) en 1902 : on acquiert des terrains à travers la propriété Trinquant et
le jardin de la Caisse d’Epargne (aujourd’hui hôtel de ville) pour relier
la Vernée et la rue Betbéder
2) en février 1910, la démolition du presbytère et de deux maisons est
décidée pour élargir la rue tortueuse du presbytère.
84
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
La ville est encore enfermée dans ses remparts et elle a gardé sa forme
urbaine d’origine. Seules le cimetière, l’Hôtel Dieu et le prieuré sont
extérieurs aux remparts.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
85
La grande rue reste l’axe principal, prolongé à l’est par la rue Saint-Martin
et, à l’ouest, par la rue du faubourg de Landrecies. La rue du faubourg d’Aval
descend vers les ponts conflue avec la rue du Moulin Neuf, importante
autrefois, avant d’être coupée en deux par la rue de Montarmance, vers 1848.
l’actuelle rue du général Leclerc n’est pas encore ouverte : c’est alors un
piètre chemin le long des fossés Guéttat, détérioré et maintenu toujours
humide par l’ombre des rangées d’ormes et de tilleuls qui viennent terminer,
en retour, sur le petit Mail (place Vérolot).
Cette rue change peu au cours du temps. La démolition de la porte de saintFlorentin était jugée indispensable en 1793 puisqu’il n’est pas possible de
faire passer dessous des voitures de foin et de moissons. Cette démolition
ouvrit la rue vers l’ouest. Le corps de garde formant saillie fut frappé
d’alignement.
Les maisons indiquées Vauvoret et Thériot sur ce plan (3) abattues en janvier
1972 portaient les dates 1170 et 1274 sur leurs poutres. Celle de la veuve
Lemire (4) fut la propriété de Regnard, avocat et commandant de la milice
bourgeoise au XVIIème siècle ; elle deviendra en 1824, le presbytère qui fut
démoli en 1910 pour permettre d’ouvrir la rue actuelle de l’Hôtel de Ville où
s’établit la poste.
Autrefois, la Grande Rue s’arrêtait à la porte dite de Saint-Florentin, c'est-àdire dans les limites de la ville fortifiée. Au-delà s’étend le faubourg de
Landrecies indiqué ici par erreur Latrecey 6.
Ce plan est le seul qui représente clairement la porte Saint-Florentin, la plus
belle et la plus imposante des trois portes de la ville. On y observe ses deux
tours très saillantes, qui servirent de prisons, la porte piétonnière sur le côté
de l’entrée avec son passage intérieur. Au XVIIIème siècle les fossés comblés
permettent l’élargissement du Petit Mail et la création, rue du Collège, de
petits jardinets.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
6
Latrecey : cette erreur fréquente s’explique par la consonance voisine de ces deux noms propres, à une époque où l’orthographe est incertaine et très variable. On relève ainsi Landrecies, Landrecy, Lentrecy, Latrecy…le site de
Latrecey se tient plus loin de la ville, à l’ouest.
86
La rue Dilo :
C’est l’un des axes vitaux où se tiennent la plupart des notables de la ville.
Entre de vieilles maisons à pans de bois recouvertes de lattis se sont bâtis,
au XVIIIème siècle, de beaux immeubles de pierres. L’un d’eux, construit
sur les fossés, fut le siège du district de Saint-Florentin pendant la
Révolution (1). La porte Dilo disparue a laissé place à deux pilastres.
Un très bel hôtel particulier à toitures mansardées, avec une cour d’honneur
(2), fut celui de Michel Etienne Sallot receveur des tailles, propriétaire d’une
grande quantité de vignes et maire de la vile pendant 25 ans. La construction
sera démolie en 1806.
Une impasse conduit à un fragment de façade en pierre de taille du XVIe
siècle avec porte sculptée Renaissance (4). Non loin de là, subsiste une cour
intérieure avec belle façade Louis XIII en brique et pierre, aujourd’hui assez
dégradée (5).
Quatre maisons de bois en surplomb sur des porches abritaient le ‘petit
marché’, et tenaient lieu de halles, vis-à-vis de la fontaine renaissance.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
87
Les transformations liées au chemin de fer
En 1833, Legrand, haut fonctionnaire de Louis-Philippe, fait voter une loi
qui envisage un programme national de chemins de fer. Pour l’établissement
du tracé des grandes lignes, cette loi devait aussitôt déclencher des luttes
d’influence, des rivalités farouches entre des intérêts locaux, concurrentiels
sur le plan commercial et industriel surtout.
Dans ce profond bouleversement des habitudes que l’on pressent, quel
allait être l’avenir d’une petite ville comme Saint-Florentin qui voulait assurer
sa prospérité commerciale grâce à sa nouvelle halle établie sur le Mail ?
Rien n’était acquis d’avance. En effet, trois projets de tracés sont en
présence pour la ligne Paris-Lyon : l’un par la vallée de la Loire, la charité et
Roanne ; l’autre par Troyes et Dijon ; le troisième qualifié de projet
intermédiaire, par l’Yonne et la Bourgogne.
Ce dernier fut ardemment défendu par le préfet de l’Yonne et par le
marquis de Louvois, propriétaire du château et des forges d’Ancy-le-Franc.
En 1838 un comité du chemin de fer de Paris à Lyon par la Bourgogne est
constitué, présidé à partir de 1840 par le marquis de Louvois. Cet organisme
déploya une activité prodigieuse et fit adopter le tracé qui emprunte
aujourd’hui les vallées de l’Yonne et de l’Armançon.
Saint-Florentin comprit tout de suite, dès 1842, l’intérêt de ce nouveau
mode de transport. Il se formait à Paris une compagnie financière pour
l’exécution de cette voie ferrée qui réunit un capital de 32,5 millions de
francs. Le département devait apporter 3,4 millions et les communes 1,6. Le
préfet demande donc aux maires de convoquer les plus imposées afin d’y
pourvoir au moyen d’un impôt supplétif. En février 1843, le conseil et les sept
plus imposés de la ville en acceptent à l’unanimité le principe.
Il faut faire vite en effet car en avril, on apprend que le projet de faire
passer la voie ferrée par Troyes, n’est pas abandonné ce qui cause une grande
fermentation parmi les populations de la vallée de l’Armançon.
Les inquiétudes devaient se dissiper peu à peu. En 1847, on entre dans la
réalisation. D’abord celle de la cession des terrains. Les communes, les
particuliers, l’hospice acceptent les indemnités offertes par la compagnie. Les
travaux sont menés rondement puisque le 12 juillet 1849 la ligne de Paris à
Tonnerre est mise en service, une des premières voies ferrées françaises après
celles de Paris à Saint-Germain et de Lyon à Saint-Etienne.
Le progrès était énorme. Paris n’était plus qu’à 5 à 6 heures au lieu de 19
à 20 heures. Les espoirs d’un développement quasi illimité du commerce
enflammaient les ambitions.
L’inauguration de la section du chemin de fer de Paris à Tonnerre eut
lieu le dimanche 9 septembre 1849 et fut marquée par d’importantes
cérémonies à Sens présidées par le Prince-président, futur Napoléon III.
On avait travaillé sur tout le parcours à terminer les remblais et les
travaux de terrassement. D’immenses préparatifs avaient été faits par la ville
de Sens pour cette fête.
La gare était ornée de mâts sur lesquels flottaient des flammes
tricolores ; un vaste autel avait été dressé sur une estrade avec deux grands
pavillons pour les autorités.
En octobre 1849, 55 locomotives étaient affectées au service des
voyageurs et des marchandises sur le chemin de fer de Paris à Tonnerre.
Rutilantes dans leur nouveauté, elles sortaient des ateliers Cail et Derosne de
Mulhouse. C’étaient des machines longues, racées, d’une bonne stabilité, avec
de grandes roues motrices de 2,10 à 2,30 m de diamètre placées à l’arrière de
la boîte à feu.
En 1850, on compte déjà 5 trains par jour en gare de Saint-Florentin : le
spectacle de l’arrivée d’un train est un but de promenade recherché par les
curieux, malgré l’éloignement de la gare !
Pourtant la satisfaction n’est pas totale. Très vite, le commerce se
plaint de la grande irrégularité dans le service du chemin de fer. Les colis
manquent ou n’arrivent que deux à trois jours plus tard.
La ligne de chemin de fer de l’est.
L’ouverture du chemin de fer de Paris à Lyon devait rapidement faire
cesser la circulation des voitures de roulage et de messageries sur la route
impériale n° 77 de Nevers à Sedan.
En 1856, la ville de Saint-Florentin émeut le vœu de la création d’une
ligne de Nevers à Vitry-le-François qui serait pour elle un immense bienfait.
La préfecture en 1865 fait la proposition d’un chemin de fer de Chablis
à la gare de Saint-Florentin mais la ville, dans la gêne, note avec regret
qu’elle ne peut répondre favorablement.
La compagnie des chemins de fer de l’Est négocie les terrains et
construit la ligne de Saint-Florentin à Troyes : l’inauguration est fixée au
14 octobre 1891. Le ministre arrive à Troyes vers 11 heures ½ et déjeune à
Ervy. Saint-Florentin lui avait demandé de présider le banquet du soir,
tandis que des réjouissances publiques animaient toute la ville.
88
89
Le report du cadastre
napoléonien
sur
le
cadastre
actuel
démontre
que
les
routes
principales
existantes
au
XIXe
siècle sont maintenues
et organisent toujours
la
desserte
de
l’ensemble
de
la
commune.
Carte B.WAGON - Cadastre napoléonien reporté sur le cadastre actuel
90
91
1.4.1.3. L’HISTOIRE ET LES LOGIQUES D’INSERTION DANS LE SITE
DATES
Période
antique
1er
siècle
avant
JC
EVENEMENTS
MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES
Menhirs et dolmens encore présents
dans les forêts ou découverts dans les
carrières
Création d’un oppidum à Avrolles,
fortification refuge celtique dont
subsiste un important rempart
Prise de la place stratégique située sur la Naissance de la ville - Fortification de
voie d’Agrippa par Jules César qu’il la ville
nomma Castrum Florentinum
Présence des gaulois et des druides
Nombreux sièges par les Burgondes
511
Prise de la ville par Clovis
Ville aux mains des bourguignons
587
La reine Brunehaut, fille du roi des
Wisigoths d’Espagne, s’y réfugie et donna
son nom au lieu
757
Ville prise par Pépin le Bref
Ville rasée
Reconstruction de la ville
833
Deux comtesses rapportent les reliques de Donne un nouveau nom à la ville
Saint – Florentin, noble chevalier Construction d’une abbaye destinée à
champenois qui fut martyrisé
recevoir les reliques édifiée au IXème
siècle au lieu dit le Prieuré
866
Siège des normands
Ville à nouveau rasée
Les drakkars normands abandonnant le siège de Paris, remontaient la Seine puis l’Yonne et ses
affluents dont l’Armançon, pour piller la Bourgogne
Le Duc Richard, comte d’Auxerre battit les envahisseurs
1060
Création d’un asile de lépreux
Fondation de la maladrerie,
Ville sous domination des comtes de Champagne
1281
Rattachement de la vile au domaine royal
1296
Création du siège d’un prieuré dépendant Création du hameau de Montléu
de l’abbaye de Moutier
MOYEN AGE
Guerre
Invasions des anglais et des Anglos Les
fossés
sont
récurés,
les
de 100 Bourguignons du fait de la position fortifications sont colmatées, les
ans
charnière de la ville
bâtiments situés en dehors de
l’enceinte sont rasés dont les 3
prieurés et une partie de leurs
faubourgs.
1359
1420
4
juillet
1429
XVème
siècle
XVIème
siècle
Invasion des Bourguignons
Ville totalement détruite
La ville est annexée par les Huguenots
Passage de Jeanne d’Arc et du roi, de
retour de Chinon pour Reims
Guerre civile
Ville ruinée et église détruite
Retour au calme après la période de Reconstruction de la ville
guerre qui
connu une période de Restauration des remparts et des
trois portes (de Dilo, de Saint Martin,
prospérité
de Saint Florentin)
Fontaine monumentale construite
Eglise reconstruite (celle que nous
voyons aujourd’hui)
Création de faubourgs au delà des
remparts : Faubourg de Dilo, de la
Porte Saint Martin jusqu’à Montléu,
faubourg d’Aval, faubourg Landrecies
Sert de refuge au catholique puis se
soumet au roi Henri IV
XVIIème
Avec 2000 habitants, la ville joue le rôle
siècle
de gîte étape pour les troupes en marche
et les garnisons durant l’hiver et les
périodes de paix (du 8 Germinal an II – 28
mars 1794 – jusqu’au ventôse an III – 24
février 1795)
XVIIIème
Siège d’un baillage seigneurial, d’une Démolition des anciennes portes et
siècle
élection étendue et d’un grenier à sel des tours, une seule tour subsiste
situé rue Basse du Rempart
des remparts aujourd’hui
Révolution La ville fut l’un des lieux les plus
dynamiques de la Théophilantropie
Pendant la Convention, les républicains
anticléricaux débaptisèrent Saint Florentin
et l’appelèrent Mont-Armance
La ville de Saint Florentin est chef d’un
district qui comprenait 9 cantons et 57
communes
1800
Après les troubles révolutionnaires et les
faiblesses du Directoire, au moment où
Bonaparte, Premier Consul, prend en
charge le pays épuisé, livré à l’anarchie,
Saint-Florentin est une ville déchue. La
ville se retrouve dépouillée de son prestige
et devient simple chef lieu du petit canton
de l’Yonne
92
DATES
XIXème
siècle
EVENEMENTS
La ville est réfractaire à l’industrie
naissante, et se contente du travail des
champs et des activités artisanales
(tanneurs, sabotiers, maréchaux-ferrants,
bourreliers etc.
Marchés et foires renommés
La ville est appauvrie financièrement et
son budget est dérisoire
MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES
DATES
Le territoire de Saint Florentin est
couvert de vignes, champs, de riches
prairies
Les murailles s’effondrent et comblent
les fossés.
Les fossés guetta au nord sont
maintenus, car les eaux sont d’un
service journalier pour les habitants et
ressource d’eau en cas d’incendie
1er
décembre
1941
1945
Années
70
1971
EVENEMENTS
Saint Florentin rassemble 2500 habitants
7000 habitants
1ère réquisition ennemie suivie de
nombreuses autres qui entraînent des
années de malheurs : problème de
récoltes, dépenses communales, pillage…
1817
1586 habitants, baisse de la population
résultant des tragiques années de la fin de
l’Empire
ville
s’ouvre
à
l’industrie,
Fin du La
XIXème transformation du bois, maroquinerie,
siècle
emballage, métallurgie, travaux publics,
transport…
Ville nouvelle : pavillons, grands
ensembles à l’ouest en direction
d’Avrolles,
Fusion entre Avrolles et Saint Florentin
1806
1749 habitants comptabilisés alors que
sous l’ancien régime on comptait 2500
habitants.
Sous
Saint Florentin est lieu de passage
l’Empire fréquent de troupes et d’officiers, de
prisonniers de guerre (1813), elle assure
nourriture et logement
MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES
Le Maréchal Pétain rencontre à la gare le
Maréchal Goering
AVROLLES
DATES
EVENEMENTS
Paléolithique Chasseurs nomades
Néolithique
Agriculteurs sédentaires
1814
750-450
JC
Installation de petites entreprises au
lieu dit « Les Galettes » et plus
récemment à côté de la gare.
Implantation d’un réseau de voies
routières, ferrées et fluviales
Période
antique
MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES
Eau, prairies, forêts
Défrichages des terres graveleuses
des bords de l’Armançon et les terres
légères de fonds de la vallée du
Créanton
Mont Avrellot est occupé voir peut
être fortifié
Présence de hameaux
fortification
av Première levée avec passement
Les fortifications seront complétées
pendant la Tène (à partir de 450 av.
JC)
Installation des Gaulois à l’extrémité Aménagement en « éperon barré »
occidentale de la butte
long de 350 m, délimité à l’est par un
rempart d’environ 150 m appelé
MURUS GALLICUS (mur de pierre
consolidé par des poutres de bois,
assemblées par de grosses fiches en
fer forgé). Il sépare le site du reste
du plateau appelé « Camp de
Barcena ».
Cet éperon barré, dénommé
aussi
OPPIDUM,
n’a
pas
été
continuellement occupé. A la Tène
finale (150-10 avant J.C.) il semble
être plus ou moins abandonné au
profit des vallées comme l’attestent
les nombreuses fermes gauloises
révélées par la prospection aérienne
sur les terrasses graveleuses de
l’Armançon et dans la vallée du
Créanton (Champlost-Venizy).
Menhirs et dolmens encore présents
dans les forêts ou découverts dans les
carrières
93
DATES
CONQUËTE
ROMAINE
Moyen Age
EVENEMENTS
MODIFICATIONS TOPOGRAPHIQUES
Implantation et développement de la Implantation de la ville en flanc de
du
Mont
Avrollot,
à
ville nommée Eburobriga au carrefour Colline
l’emplacement actuel du village
des grandes voies romaines
Plan orthogonal des cardo et
décamunus, typique de l’empire
Romain
Villas et autres bâtiments s’étendent
dans la vallée du Créanton
MOYEN AGE
Récession économique et invasions
barbares
lieu de passage obligé entre le domaine
royal, la Champagne et la Bourgogne que
les envahisseurs et autres gens de guerre
vont emprunter.
Aux XIV et Avrolles est un bourg fortifié
Hameaux construits dès le XIIèmes
On trouve trace des hameaux de Duchy, siècle.
XVème
siècle,
Crécy, et Frévaux dès 1138. Ils étaient
déjà habités dès le néolithique.
A la fin du les guerres de religion vont dévaster la
XVIème
région et ses bourgs. Avrolles est
siècle
complètement ruinée. Avrolles restera
désormais une simple bourgade rurale.
A la veille la paroisse dépendait du bailliage de
de
la Chaumont en Bassigny et se singularisait
Révolution, par ses coutumes propres.
1804
incendie qui la détruisit partiellement.
129 maisons furent sinistrées, le toit
de l’église et du clocher furent
atteints et les cloches fondirent.
2008-2010 Opération d’aménagement de nouveaux
quartiers, prolongement de la vieille ville
et du bourg d’Avrolles.
94
1.4.2. LA MORPHOLOGIE URBAINE - DENSITE
1.4.2.1. MORPHOLOGIE URBAINE ET DENSITE DU BATI PARTICIPANT A
L’ECONOMIE D’ESPACE ET D’ENERGIE
La morphologie urbaine – essai de définition
Il existe de multiples définitions de la forme urbaine selon l’échelle à laquelle on
se place. Elle peut aller de la configuration globale à l’îlot.
Pierre Merlin 7 définit la forme urbaine dans le Dictionnaire de l’urbanisme et de
l’aménagement du territoire comme « l’ensemble d’éléments du cadre urbain qui
constituent un tout homogène ».
Les paramètres morphologiques identifiés comme influents dans la consommation
énergétiques et étudiés plus précisément sont la densité, le volume construit, la
forme et la répartition des bâtiments et des vides dans la ville, le réseau et le
type de rues et voies de circulation, leur maille et leur connectivité.
Le tissu urbain traditionnel, correspondant à des îlots de 3 à 4 étages répartis de
manière dense pour créer un tissu urbain continu, avec des rues de tailles
moyennes, apparaît comme le plus efficient énergétiquement 8.
En effet, une fois isolés thermiquement, ces îlots utilisent 30 à 40% d’énergie de
moins par m² que les pavillons individuels pour le chauffage, l’électricité et l’eau
chaude. Les transports collectifs sont plus rentables, plus accessibles et plus
efficaces dans un tissu dense, ce qui explique qu’ils soient plus présents et
utilisés dans un tissu de bâtiments contigus de taille moyenne.
La morphologie urbaine peut diminuer par 2 les émissions de carbone.
La densité, synonyme de compacité et de continuité
« La densité est un concept qui exprime un rapport entre un nombre d’élemetns
et une surface, un volume ou bien une longueur. Ce rapport équivaut à
l’appréciation de la charge supportée par unité de référence ». 9
Analyser la morphologie urbaine et la densité des tissus urbains revient
donc à s’interroger plus largement sur l’ensemble des éléments qui
participent à la qualité urbaine : répartition des espaces publics et
privés, mixité des usages et des formes.
Carte B.WAGON - Cadastre napoléonien reporté sur le cadastre actuel
On constate la même emprise entre les deux plans à l’intérieur des anciens remparts.
Pierre Merlin est professeur émérite à l’Université de Paris 1 et président de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement de la Sorbonne.
De l’importance de la morphologie dans l’efficience énergétique des villes – Laboratoire des Morphologies Urbaines du CSTB - Serge SALAT et Caroline NOWACKI
La densité. Concepts, exemples et mesures. CETE de l’Ouest, pour le CERTU, Lyon, Juillet 2002.
95
MORPHOLOGIE URBAINE – PAYSAGE - ARCHITECTURE
Z-1 CENTRE VILLE DENSE
Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif)
Fonctions
DIAGNOSTIC
URBAIN
9
DIAGNOSTIC
PAYSAGER
8
DIAGNOSTIC
ARCHITECTURAL
7
Commerces et services - Pas d’activité agricole sauf centre d’Avrolles
Implantation des constructions
Ilots/voirie
Limite séparative
Limite voie et emprise publique
habitat groupé, imbriqué, rues étroites,
en limite ou une des limites - cœur d’îlots très dense
alignement
Forme urbaine
Hauteurs (au faîtage)
Emprise au sol
18 m
70%
Espace vert – espace public
Parc urbain / Arbres urbains
Promenades boisées/ av.
Parc récréatif / Aire de jeux
Autour de l’église – parc du Moulin Neuf l’Armance / partiellement
sans
sans
Espaces naturels ouverts
Place publique
sans
petite surface- très minéralisé -aère l’îlot – belvédère
constructions – constructions neuves
Forme des constructions
Matériaux – revêtements- façade
Toiture/lucarne/cheminée
soubassement
baies – ouvertures –
Fermetures : volets, portes - portail
Balcon –
Façades commerciales
Volume simple, proportionné, unité selon secteur - Disproportionné et sans unité ponctuellement
murs : apparents ou enduits selon matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, pans de bois
Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuiles plates, relief, ardoise - Tôle usage agricole – fibre ciment (Avrolles)lucarnes jacobines, capucines, œil de boeuf (Musée du Florentinois)
oui
Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois pour
partager les vantaux
portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette, volets pliants métalliques
Claire-voie, occulté, - Ferronneries couleurs sombres ou claires
Vitrine : coffrage une seule travée sur plusieurs immeubles - Devantures : bois
Morphologie urbaine du noyau médiéval
L’analyse historique du noyau médiéval de SaintFlorentin est marquée par des voies étroites et
sinueuses, auxquelles s’ajoute un réseau complexe
de
ruelles,
« chemins
communs »
ou
de
« traverses ». Elles sont à l’échelle du piéton. Les
grands axes restent rares et le réseau de voirie
constitue l’essentiel du paysage urbain.
Le noyau médiéval de Saint-Florentin de par sa
densité est estimé à 2,5.
Le parcellaire est allongé. La maison de plein pied
du XIIe siècle laisse la place à la maison à étage
d’une hauteur moyenne de deux à trois niveaux
(R+1 et R+2), les commerces sont installés au rezde-chaussée. La ville médiévale close par ses
remparts présente l’image d’un centre urbain
resserré et dense dans lequel toutes les fonctions
cohabitent.
Au cours du XVIIe et XVIIIe siècle, la silhouette de la
ville se modifie. Les quartiers urbains centraux
maintiennent leur structure médiévale : la voirie
reste étroite, le parcellaire connaît peu de
changements et pourtant la ville continue de se
densifier. L’alignement serré des maisons génèrent
le remplissage des fonds de parcelle puis la
surélévation des immeubles. La mixité des fonctions
reste présent dans la ville, les artisans s’installent
dans les cours. Les constructions mitoyennes se
multiplient, les espaces verts et jardins diminuent.
96
Z-2 FAUBOURG
Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif)
DIAGNOSTIC
URBAIN
Fonctions
Commerces et services - Pas d’activités agricoles
Implantation des constructions
Ilots/voirie
Limite séparative
Limite voie et emprise publique
Réseau de voie issu du réseau ancien
A l’alignement de la voie ou recul
alignement
Forme urbaine
Hauteurs (au faîtage)
Emprise au sol
Progressivement, la population urbaine augmente et
la ville déborde au-delà des limites, générant des
faubourgs le long des rues principales.
15,00 m
30%
Les maisons sont alignées sur la rue ou en retrait
avec à l’arrière des petits jardins ou des cours.
DIAGNOS
TIC
PAYSAG
Espace vert – espace public
DIAGNOSTIC
ARCHITECTURAL
Parc urbain / Arbres urbains
Promenades boisées/ av.
Parc récréatif / Aire de jeux
Espaces naturels ouverts
Place publique
Aspect extérieur des constructions –
constructions neuves
Forme des constructions
Matériaux – revêtements - façade
Toitures / lucarnes
soubassement
baies – ouvertures –
Fermetures : volets, portes - portail
Balcon –
Façades commerciales
Ville et faubourgs
Sans / partiellement
sans
sans
Existant mais non accessible (La Fausse Vanne – la Fausse Caillou)
sans
Volume simple, proportionné, unité - Disproportionné et sans unité ponctuellement
murs : apparents ou enduits selon matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre, pans de bois
Toits à 4 pentes - Pente <40° - lucarne Tuile plate, tuiles à relief,
oui
Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois
pour partager les vantaux
portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette, volets pliants métalliques
Claire-voie, occulté, Ferronneries couleurs sombres ou claires
Vitrine : coffrage une seule travée sur plusieurs immeubles - Devantures : bois
Les maisons sont de petites tailles, mais quelques
demeures ou villas sont présentent dans ces
quartiers.
Le tissu urbain est aéré par les espaces de jardins
privés
L’espace public se limite à celui des rues
relativement étroites.
3
La densité de logements est assez élevée pour les
îlots à dominante d’habitat individuel.
97
Z-4 HAMEAU MOYENNEMENT DENSE
Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif)
DIAGNOSTIC
ARCHITECTURAL
DIAGNOSTIC
PAYSAGER
DIAGNOSTIC
URBAIN
Activité
Agricole
Habitat
Pas d’activités
Siège d’exploitation agricole et hangar
dominant
Les hameaux
Les règles de composition du plan répondent à
l’organisation de l’activité agricole.
Les îlots sont assez vastes étant donnée l’importance
des fermes et des domaines agricoles.
Implantation des constructions
Ilots/voirie
Limite séparative
Limite voie et emprise publique
Réseau de rue simple
Alignement sur la voie ou recul
- H/2 minimum 4m ou limite
Les voiries sont étroites et sinueuses, hormis les
rues, les espaces publics sont inexistants.
8,00 m
15%
Le tissu urbain est discontinu, néanmoins les murs
entourant l’îlot permettent une continuité. Le bâti
est traditionnellement perpendiculaire à la rue,
bordée de hauts murs.
sans
sans
sans
Espace agricole et naturel
sans
La densité de logements est faible.
Forme urbaine
Hauteurs (au faîtage)
Emprise au sol
Espace vert – espace public
Parc urbain / Arbres urbains
Promenades boisées/ av.
Parc récréatif / Aire de jeux
Espaces naturels ouverts
Espace public
Aspect extérieur des constructions –
constructions neuves
Forme des constructions
Matériaux – revêtements - façades
Toitures / lucarnes
soubassement
baies – ouvertures –
Fermetures : volets, portes - portail
Balcon –
Façades commerciales
les parcelles sont de tailles variées
L’architecture se caractérise par de grosses fermes à
cours fermées et des maisons plus modestes.
Les grandes exploitations s’organisent autour d’une
cour.
Traditionnellement, les ouvertures sont disposées
sur la façade de la cour.
les volumes bâtis sont importants avec un étage au
moins, de vastes greniers.
Volume simple, proportionné, unité - Disproportionné et sans unité ponctuellement
enduit de finition ou revêtement - tôles métalliques ou en fibre de ciment (ou similaire) - cabanes de jardin sans
unité formes et matériaux - Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre,
pente supérieure à 30° - terrasses Tuile plate, tuiles à relief
non
Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois
pour partager les vantaux
portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette,
sans
sans
les maisons plus modestes sont en bordure de
routes, isolées ou accolées. Elles disposent d’une
cour arrière ou d’un jardin à l’arrière.
98
99
Z-5 HABITAT RURAL ISOLE - FERMES
Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif)
DIAGNOSTIC
PAYSAGER
DIAGNOSTIC
URBAIN
Fonctions
Ilots/voirie
Limite séparative
Limite voie et emprise publique
Réseau de rue simple
Alignement sur la voie ou recul
- H/2 minimum 4m ou limite
Forme urbaine
Hauteurs (au faîtage)
Emprise au sol
9,00 m
10%
Espace vert – espace public
Parc urbain / Arbres urbains
Promenades boisées/ av.
Parc récréatif / Aire de jeux
Espaces naturels ouverts
Espace public
Aspect extérieur des constructions –
constructions neuves
Forme des constructions
Matériaux – revêtements - façades
DIAGNOSTIC
ARCHITECTURAL
Pas d’activités - Siège d’exploitation – hangar - gîte
Implantation des constructions
Toitures/lucarnes
soubassement
baies – ouvertures –
façades
Fermetures : volets, portes - portail
Balcon –
Façades commerciales
sans
sans
sans
Espace agricole et naturel
Sans
Les fermes isolées
Les règles de composition du plan répondent à
l’organisation de l’activité agricole.
Les îlots sont assez vastes étant donnée l’importance
des fermes et des domaines agricoles.
Les voiries sont étroites et sinueuses, hormis les
rues, les espaces publics sont inexistants.
les parcelles sont de tailles variées
Les murs entourant l’îlot permettent une continuité.
Le bâti est traditionnellement perpendiculaire à la
rue, bordée de hauts murs.
La densité de logements est faible.
Volume simple, proportionné, unité
Murs des constructions et clôtures : matériaux naturels ou des matériaux moulés
Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuile plate, tuiles à relief, - Tôle usage agricole – fibre ciment / sans
lucarne
non
Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois
pour partager les vantaux
Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre,
portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette
sans
sans
L’architecture se caractérise par de grosses fermes à
cours fermées, certaines sont fortifiées.
Les grandes exploitations s’organisent autour d’une
cour.
Traditionnellement, les ouvertures sont disposées
sur la façade de la cour.
les volumes bâtis sont importants avec un étage au
moins, de vastes greniers et de vastes hangars
agricoles.
100
Z-6 – QUARTIERS NEUFS
Occupation et utilisation du sol (à titre indicatif)
DIAGNOSTIC
URBAIN
Fonctions
Pas d’activités
Implantation des constructions
Ilots/voirie
Limite séparative
Limite voie et emprise publique
Réseau de rue simple
recul
- H/2 minimum 4m
Forme urbaine
Hauteurs (au faîtage)
Emprise au sol
9,00 m
20%
DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL
DIAGNOS
TIC
PAYSAG
Espace vert – espace public
Parc urbain / Arbres urbains
Promenades boisées/ av.
Parc récréatif / Aire de jeux
Espaces naturels ouverts
Espace public
sans
sans
oui
Espace agricole et naturel
sans
Aspect extérieur des constructions –
constructions neuves
Forme des constructions
Matériaux – revêtements - façades
Volume simple, proportionné, unité
Murs des constructions et clôtures : matériaux naturels ou des matériaux moulés
Toitures/lucarnes
soubassement
baies – ouvertures –
façades
Fermetures : volets, portes - portail
Balcon –
Façades commerciales
Pente <40° - lucarne - Toits à 4 pentes - Tuile plate, tuiles à relief, - Tôle usage agricole – fibre ciment / sans
lucarne
non
Bois, grands carreaux, petits carreaux, aspect bois naturel, vernis, peintes, fenêtres à la française, sans pans de bois
pour partager les vantaux - PVC
Enduits, briques, pierre de taille, moellons de pierre,
portes et portails en bois et métalliques, volet planche pleine ou persienne, volets en frisette - PVC
sans
sans
Habitat pavillonnaire
En extension urbaine, les lotissements
pavillonnaires dont desservies par des voiries
en forme de boucle ou en impasse pour
desservir l’ensemble des lots.
Les voiries ne sont pas hiérarchisées. La taille
des voies correspond à l’usage de la voiture. Il
y a pas ou peu de cheminements piétons.
L’organisation des voiries répond à une
logique de rentabilité.
Les îlots sont sans front bâti. Le parcellaire
est homogène : la majorité des parcelles a
une base rectangulaire.
Les parcelles sont de grande taille pour de
l’habitat individuel, sur des terrains de 600 à
1000 m².
L’implantation du bâti se fait en milieu de
parcelle créant un tissu urbain discontinu.
Peu d’espaces publics sont aménagés. Dans la
logique d’individualisation, ces espaces sont
souvent pauvres d’un point de vu paysager.
Ce sont des quartiers très peu dense.
L’architecture est standardisée et répétitif.
On retrouve ces formes d’habitat dans toute
la France, l’habitat s’y distingue seulement
par la nature des toitures. Ces quartiers se
caractérisent par l’absence de recherche
architecturale.
Les pavillons sont de forme très simple : un
crépi, un étage
101
102
LE PARCELLAIRE
Au seuil du XIXe siècle, la
force
des
vieilles
habitudes, la brièveté des
baux, le morcellement
des terres en bandes
étroites (chacun avait
« sa cravate de terre »
caractérisent
le
parcellaire de la vie
rurale. Ces habitudes
étaient des obstacles aux
grandes améliorations.
103
Carte B.WAGON – Comparaison du parcellaire du plan napoléonien par rapport au parcellaire du cadastre actuel
104
1.4.2.2. APPROCHE URBAINE ET PATRIMONIAL DU PLU
Le maintien et la mise en valeur du patrimoine est un des enjeux du Projet
d’Aménagement et de développement durable
Extrait du PADD
Extrait du règlement
Zone A
La zone A comprend le secteur Ap, correspondant aux espaces agricoles à valeur
paysagère dans lesquels la construction de bâtiments est interdite.
La zone A comporte des bâtiments agricoles, repérés au plan, qui, en raison de leur
intérêt architectural ou patrimonial (indiqués au plan de zonage par une étoile rouge),
IV. Maintien de la qualité architecturale du centre ancien et mise en valeur du
peuvent faire l’objet de changement de destination dans les conditions fixées par l’article 15
patrimoine
Correspondance entre la Zone de Protection du Patrimoine Architecturale Urbain de la loi du 2 juillet 2003
et Paysager (Z.P.P.A.U.P) en cours d’élaboration et le PLU sur le centre ville, le
La démolition totale des constructions anciennes mentionnées au plan par une
village d’Avrolles, les hameaux et les abords.
teinte rouge portée sur l’immeuble et une étoiles rouge, en application des articles
Conforter les écarts
L.123-1-7 et R 123-11-h du Code de l'Urbanisme, est interdite « pour des motifs
Protéger les propriétés de caractère
d’ordre culturel et historique »; l’article 11 définit les « prescriptions de nature à
Entretenir et mettre en valeur les éléments du petit patrimoine.
assurer leur protection. ».
V. Construire et renforcer l’identité territoriale
Revaloriser l’image de la ville de Saint-Florentin
ARTICLE A 1 – LES OCCUPATIONS ET UTILISATIONS DU SOL INTERDITES
Valoriser les sites culturels du territoire notamment le site du Prieuré
De plus, sont interdits en Ap,
Améliorer la visibilité des espaces naturels remarquables
ƒ
la construction de bâtiments,
Assurer une politique de développement respectueuse du patrimoine bâti
ƒ
Tous travaux et terrassements susceptibles d’altérer la forme générale des
existant notamment des édifices religieux, du centre ancien, des bourgs, du
quartier du port de plaisance et du jardin public…
coteaux.
VI. Préservation des espaces agricoles
Veiller aux équilibres entre les espaces urbanisés et agricoles
Identifier les zones agricoles à valeur de production mais aussi à valeur
paysagère et écologique fort afin de les gérer et de les préserver
Favoriser le maintien des hameaux afin de respecter les caractéristiques locales
(Duchy, Crécy, Frévaux)
Les espaces agricoles ne doivent pas être définis comme des réserves foncières
pour l’urbanisation future
VII. Préserver les paysages
Préserver les éléments paysagers majeurs : recensement et maintien des haies
structurantes et des boisements
Préserver le caractère paysager de la ligne de coteaux au nord
Préserver les espaces boisés
Conforter le caractère naturel du canal
Valoriser les zones de jardin
Préserver les perspectives principales sur la ville en valorisant les lieux de
perception du paysage
Veiller au maintien des platanes le long de la RN 77 et de la RD 905
Favoriser la présence des espaces verts dans les opérations d’ensemble (voirie +
espaces verts = 40%)
Dans le cadre du PLU, le travail de terrain approfondi a permis d’identifier le
patrimoine dans les écarts. Ce repérage a fait l’objet de mesures de protection
dans le règlement du PLU. Le niveau de protection du patrimoine permet, dans le
cadre de la mise en œuvre de l’AVAP, de cibler l’étude sur le patrimoine
emblématiques et majeur de la commune.
ƒ
Les antennes et installations sur mâts, sauf dans les conditions prévues à
l’article 2
A l'intérieur des parcs et espaces verts à conserver, en application de l’article L.123-1-7
figurés au plan de zonage, par une trame à petits points, les constructions sont interdites,
sauf les occupations et utilisations du sol soumises à des conditions particulières mentionnées
à l’article 2.
ARTICLE A 2 - LES OCCUPATIONS ET UTILISATIONS DU SOL SOUMISES A DES CONDITIONS
PARTICULIERES
Dans les espaces verts protégés ou à créer marqués au plan par une trame de ronds verts,
seules les constructions d’intérêt collectif et celles liées à la desserte (voirie, réseaux) sont
autorisées.
Les règles architecturale et paysagère portées au PLU s’inscrivent dans le respect
des formes traditionnelles.
Liste des écarts dont une partie du bâti est protégé au titre du PLU :
- Petit champlandry
- Grand Champlandry
- La Maladrerie
- Maison d’eclusier
- Petit Frévaux – Grand Frévaux
- Ferme Duchy
- Ferme Crecy
- Hameau de Montleu, des Communes et de Burellerie
105
Localisation des écarts protégés au Plan Local d’Urbanisme
Petit Champlandry
Grand Champlandry
La Maladrerie
Maison d’éclusier
Ferme Crecy
Petit Frévaux – Grand Frévaux – ferme
Duchy – maison d’éclusier
Hameaux de Montleu, des Communes, de Burellerie
106
107
Pont canal de Saint-Florentin -
108
1.4.3 ESPACES PUBLICS REMARQUABLES ET A AMENAGER
1.4.3.1. LES ESPACES PUBLICS REMARQUABLES : PLACES, JARDINS, PARCS,
VOIES, PONT, RAIL, QUAIS
Le jardin public
Source :
Saint-Florentin-Avrolles
XIXème siècle, Jean MILLOT
au
Dans l’intérêt du commerce, la ville
avait décidé de créer un champ de
foire aux bestiaux pour éviter la
cohue des animaux et des hommes à
l’entrée de la ville. En 1895,
l’occasion se présente avec la vente
d’un beau jardin appartenant à la
famille Mocquot. Cette propriété était
constituée de deux parties. Au nord,
se trouvait un jardin d’agrément et au
sud un potager-verger ou avait été
construite une grande serre pour la
culture horticole. En 1903, la ville
acquiert le jardin.
Le champ de foire deviendra le jardin
public suite au commerce de bétails
qui baisse fortement.
Aujourd’hui, on y trouve un bassin
avec des jets d’eau, des bancs sont à
disposition, il est possible de louer
des chaises et des fauteuils.
Saint-Florentin-Avrolles au XIXème siècle, Jean MILLOT
109
Jardin public actuel
110
Les espaces publics à aménager
111
espace public à améliorer
112
1.4.4. ASSURER LES QUALITES DES PERSPECTIVES SUR LE BATI PATRIMONIAL – LES PERSPECTIVES MAJEURES
Une perspective est l’aspect, surtout esthétique, que présente un
ensemble architectural, un paysage vu d’une certaine distance (Petit Robert 11986).
Une vue peut être définie comme « une étendue de ce que l’on peut
voir d’un lieu ».
Un point de vue peut être défini comme « un endroit où l’on doit se
placer pour voir un objet le mieux possible » ou encore « un endroit d’où l’on
jouit d’une vue pittoresque ».
¾
les perspectives sur la ville ancienne et ses quartiers plus récents
L‘implantation de l’église sur son promontoire permet de nombreuses
vues de qualité sur celle-ci et la ville de Saint-Florentin. L’église se détache
dans le paysage et domine toutes les perspectives identifiées. Sa valeur
patrimoniale remarquable donne une image de qualité à la ville de SaintFlorentin.
Les espaces agricoles à l’est de la ville permettent de nombreuses vues de
qualité sur la ville ancienne.
Le Mont Avrellot offre un promontoire remarquable pour découvrir
Avrolles et Saint Florentin avec des perspectives sur le noyau ancien et la
plaine agricole qui s’étend au sud de la ville.
Cartes et photos B.WAGON
113
Perspective depuis la D30
Depuis la Croix des Fosses
Perspective depuis la N77
114
Depuis le Canal de Bourgogne
Perspective sur Avrolles depuis la rue du camp de Barcena
115
1
2
6
7
116
117
Enjeux – objectifs – mesures
Prise de position = éléments à prendre en compte
118
1.5. LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL
119
1.5.1. APPROCHE TYPOLOGIQUE DE L’ARCHITECTURE SOUS L’ANGLE HISTORIQUE ET ESTHETIQUE – CARACTERISTIQUES – VALEURS FONDAMENTALES
Le caractère exceptionnel du patrimoine architectural, historique, urbain de la
ville de la Saint-Florentin résulte essentiellement de ses monuments majeurs
et des éléments bâtis de la vieille ville.
L’analyse exhaustive de la composition urbaine de Saint Florentin a permis d’établir une typologie
des éléments bâtis.
Le diagnostic établit ici un répertoire de quatorze catégories de bâtis qui de part leur présence
importante sur le territoire communal contribue à forger l’identité et l’originalité de la formation
urbaine de Saint-Florentin.
L’AVAP a pour objectif essentiel de protéger l'ensemble urbain qui s’est
développé de manière cohérente après la fondation de l’abbaye. Il regroupe
les édifices « phares » de la ville intra muros mais aussi les éléments bâtis des
quartiers de la vieille ville, certains faubourgs d’extension de la « cité ». Ces
éléments bâtis sont intéressants autant pour leur valeur architecturale
qu’historique. Ils participent à la « lecture » urbaine de la vieille ville à travers
l’histoire et contribuent à l’identité de la Saint-Florentin.
L’histoire de l’évolution urbaine de Saint-florentin est abordé dans la
partie suivante. Celle-ci permet de remettre dans son contexte
historique et urbain, l’ensemble des bâtiments à valeur patrimoniale.
l’analyse du patrimoine architectural et l’analyse du patrimoine urbain
sont intimement liées.
Cette typologie est indiquée sur le plan réglementaire pour permettre d’identifier les
caractéristiques de chaque architecture.
Ces catégories sont :
Patrimoine architectural urbain :
1 - La maison à pan de bois
2 – La maison renaissance
3 - La maison bourgeoise ou demeure
4 - Hôtel particulier
5 - Immeuble rapport ou immeuble
6 - Petite maison urbaine ou maison de ville
7 - Villa ou immeuble Belle Epoque
8 - Equipement
Patrimoine architectural rural :
9 - Ferme
10 - hangar agricole
11 - Maison de vigneron
Patrimoine architectural hydraulique :
12- maison d’éclusier
13- Moulins
14 – ouvrage hydrauliques
120
1.5.1.1. PATRIMOINE ARCHITECTURAL URBAIN
1 - MAISON A PANS DE BOIS
Epoque de construction :
XV-XVIIè s.
Localisation :
Dans le centre
Gros-œuvre :
Pans de bois, remplissage torchis ; enduit ou non
Couverture :
Matériau : ardoise
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
121
122
2 - MAISON RENAISSANCE
MAISON BOURGEOISE OU DEMEURE
Epoque de construction :
Epoque de construction :
Localisation :
Gros-œuvre :
Localisation :
Dans le centre
Gros-œuvre :
Couverture :
Matériau :
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
123
124
HOTEL PARTICULIER
IMMEUBLE DE RAPPORT ET IMMEUBLE
Epoque de construction :
Epoque de construction :
Localisation :
Concentration dans le centre
Localisation :
Gros-œuvre :
Gros-œuvre et parement :
Couverture :
Couverture :
Matériau :
Autres éléments :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
Orientations :
Patrimoine historique et architectural de grand intérêt.
A conserver, y compris les éléments d’accompagnement : porches, murs de clôture….
125
126
PETITE MAISON URBAINE OU MAISON DE VILLE
VILLA OU IMMEUBLE BELLE EPOQUE
Epoque de construction :
Epoque de construction :
Localisation :
Dans le centre
Gros-œuvre :
Localisation :
Dans le centre
Gros-œuvre :
Couverture :
Matériau :
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
127
128
EQUIPEMENT
Epoque de construction :
Louis-Philippe (1842-1844).
Localisation :
Centre ville
Gros-œuvre et parement :
Formée de pilastres de pierre de taille, autrefois joints par des grilles, elle comprenait
dix portes pour l’entrée des voitures.
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les
éléments techniques qui pourraient être encore présents
129
1.5.1.2. PATRIMOINE ARCHITECTURAL RURAL
MAISON DE VIGNERON
FERME
Epoque de construction :
Epoque de construction :
Localisation :
Dans le centre
Gros-œuvre :
Localisation :
Dans le centre et dans les écarts
Gros-œuvre :
Couverture :
Matériau :
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à
conserver.
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
130
131
HANGAR AGRICOLE
Epoque de construction :
Localisation :
Dans les hameaux
Gros-œuvre :
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
132
133
1.5.1.3. PATRIMOINE ARCHITECTURAL HYDRAULIQUE
MAISON D’ECLUSIER
MOULIN
Epoque de construction :
Epoque de construction :
Localisation :
Le long du canal de Bourgogne
Localisation :
Gros-œuvre :
Couverture :
Matériau :
Orientations :
Intérêt historique et architectural du bâti, à conserver.
Gros-œuvre et parement :
Moellons enduits - brique
Couverture :
Matériau :
Ouvrages hydrauliques :
Aux abords des moulins
Orientations :
Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les
éléments techniques qui pourraient être encore présents
134
135
OUVRAGE DE NAVIGATION
Localisation :
Il s’agit soit d’ouvrages liés à l’Armance et l’Armançon, tels que des ponts
Matériaux :
Orientations :
Patrimoine à conserver pour son intérêt historique et architectural, y compris les
éléments techniques qui pourraient être encore présents
136
1.5.2.QUALITE ARCHITECTURALE DES BATIMENTS : ETAT DU PATRIMOINE ET INTERET
1.5.2.1. DEGRADATION ET DESORDRE ARCHITECTURAUX ET ELEMENTS DE REFERENCE
MENUISERIES DE FENETRES
ELEMENTS DE REFERENCES
DÉGRADATION
Les menuiseries de ce bel
immeuble
ont
été
dépareillées ; les trois
fenêtres
supérieures
gauche ont été remplacées
par des menuiseries dont
les montants sont trop
larges et sans petits bois
pour partager les vantaux
en quatre carreaux.
Les menuiseries en
bois
couleur
naturelle
tranche
avec l’harmonie de
la façade.
Les grands vitrages
sans découpe en
petits
carreaux
créée une béance
dans la façade.
Le linteau courbe des fenêtres n’est pas respecté
Les encadrements en pierre
valorisent l’aspect des
façades
On note l’harmonie des
menuiseries de fenêtre
Lorsque le linteau est courbe, cintré, la
menuiserie suit cette courbe et n’est pas droite,
comme le montre le bon exemple ci-contre.
137
VOLETS OU CONTREVENTS
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
Les volets en bois doivent être peints pour
harmoniser la façade.
Les volets roulants extérieurs et les menuiseries en
PVC ne sont pas compatibles avec l’architecture
traditionnelle. Le PVC est inadapté par ses teintes et
profils.
volet en frisette ou à écharpe sont à éviter,
il est préférable d’utiliser des volets pleins
ou persiennes
Les volets en frisette au rez de chaussé
peint d’une couleur différente de celle
du 1er étage dévalorise l’aspect
esthétique de l’immeuble.
Les volets pleins anciens participent à la
qualité de la façade
Les volets persiennes en bois peint harmonisent la façade. Une harmonie se
dégage de l’ensemble de la façade grâce à l’unité des menuiseries et volets.
138
DEGRADATION
ENDUITS
plutôt que de « caricaturer » l’architecture, par un
enduit « épais » à bourrelés au droit des pierres…
L’enduit de façade doit être lissé.
Les enduits fantaisistes ou les pastiches sont
à éviter, ils dénaturent la façade.
ELEMENTS DE REFERENCES
139
…mieux vaut recouvrir légèrement les queues de
pierres
d’encadrement
et
organiser
une
architecture plus rigoureuse.
140
DEGRADATION
LES COULEURS
Le ton rose de l’enduit ne correspond pas aux couleurs
traditionnelles locales
La couleur rouge vif n’est pas de culture locale
ELEMENTS DE REFERENCES
141
Enduits ton sable
Pan de bois blanc cassé, enduit de coloration
ocrée
Enduit gris
142
Une porte d’entrée en matériaux composite tranche
avec le reste de l’ensemble bâti i
les portes en PVC ne sont pas compatibles
avec l’architecture traditionnelle. Le PVC est
inadapté par ses teintes et profils.
Même exemple de dégradation de la qualité de
l’immeuble avec l’installation d’une porte en
PVC
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
PORTE
143
DEGRADATION
CLOTURES
144
DEGRADATION
145
PORTAIL
146
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
147
PORTE DE HANGAR
148
ELEMENTS DE REFERENCES
ELEMENTS DE REFERENCES
149
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
BARDAGE
Cette façade a été recouverte en partie d’un bardage peint qui dénature son
ensemble.
De la même manière, un bardage de deux
couleurs différentes dévalorise l’immeuble.
TOUT BARDAGE DANS LE SITE
DE LA VIELLE VILLE EST
CONTRE INDIQUE
IL N’Y A DONC PAS DE
REFERENCE EN LA MATIERE
150
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
151
DEVANTURE
152
La lucarne rampante, contrarie la pente générale de
la couverture
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
LUCARNES
Gerbière
153
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
ELEMENTS TECHNIQUES
154
ELEMENTS DE REFERENCES
DEGRADATION
155
FERREONERIE
156
157
1.5.3. QUALITE ARCHITECTURALE DES BATIMENTS : PATRIMOINES ARCHITECTURAUX LES PLUS REMARQUABLES – APPROCHE PAR IMMEUBLE :
1.5.3.1 PATRIMOINES ARCHITECTURAL URBAIN LE PLUS REMARQUABLE
La tour des cloches
La halle
Aujourd’hui
marché
alimentaire,
elle
fut
construite sous LouisPhilippe
(1842-1844).
Formée de pilastres de
pierre de taille, autrefois
joints par des grilles, elle
comprenait dix portes
pour
l’entrée
des
voitures.
Elle
était
ceinturée de bornes. Une
cloche donnait le signal
des
transactions
qui
pouvaient se continuer
jusqu’à la nuit tombée.
Elle a été bâtie à
l’emplacement du grand
mail planté d’arbres sous
la Révolution.
Les capucins
158
Hôtel particulier du
receveur de taille 1865
159
immeuble brique et
pierre « composé »
XIXèmes
160
1.5.3.2 PATRIMOINE ARCHITECTURAL RURAL LE PLUS REMARQUABLE
LA MAISON FORTE DUCHY
LA MALADRERIE
La maison forte
Duchy (implantée sur
une ancienne grange
cistercienne de l’Abbaye
de Pontigny) ; avec ses
tours d’angles carrées
est l’exemple typique
de l’art militaire de
cette époque.
Ph : Ministère de la Culture – base Mérimée
La fondation de la léproserie remonte sans doute à la fin du 12e siècle car elle est citée en
1228 et en 1234 dans des bulles papales confirmant son établissement. L'ensemble est
détruit en 1356, puis vraisemblablement reconstruit après la guerre de cent ans (il ne reste
plus aujourd'hui de cette époque que des vestiges de la chapelle). Ce sont les sources du
19e siècle qui livrent le plus d'information sur les travaux réalisés, l'établissement ayant
perdu sa fonction hospitalière lorsqu'il a été reconverti en ferme. Les bâtiments et leur
fonction ont évolué tout au long du 19e siècle : logement pour le fermier, bergerie, une
laiterie, un fournil, un grenier, écuries, étables, remise, hangar, chapelle,
Les bâtiments distribués autour d'une cour fermée. Le mur de long-pan sud de la chapelle,
en bordure de rue, est épaulé par trois contreforts, il est percé de quatre fenêtres : deux
en plein-cintre, une en arc brisé et une rectangulaire à encadrement chanfreiné. Sur le murpignon est, un oculus surmonte une grande baie cintrée. Le mur de long-pan nord ouvre sur
la cour, à droite, par deux arcades brisées dont l'une, en partie murée, encadre une fenêtre
à montants et appui en brique ; à gauche par une étroite porte à linteau sur coussinets et
deux fenêtres en plein-cintre ; un hangar prolonge l'ancienne chapelle à l'ouest, les traces
d'un ancien portail sont visibles sur son élévation sur rue. Les autres côtés de la cour sont
occupés, au nord par la maison d'habitation, à l'est par une grange et à l'ouest par un long
bâtiment de dépendances.
Duchy
FERME CISTERCIENNE CRECY
Une autre grange cistercienne, dépendant également de l’abbaye de
Pontigny à Crecy. Vendue comme bien national, acheté par Napoléon 1er, cette
terre fut offerte par l’Empereur au Baron Thenard qui la fit exploiter.
Crecy
Chapelle : troisième
contrefort du mur de
long-pan sur rue.
Chapelle : première
fenêtre du mur de longpan sur rue.
Chapelle : mur de longpan sur rue.
Chapelle : pignon est.
Chapelle
:
arcade
transformée en porte du
mur de long-pan sur
cour.
161
Ph et source : Ministère de la Culture – base Mérimée
162
ENJEUX – OBJECTIFS – MESURES
Prise de position – éléments à prendre en compte
163
1.6. LES ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES
164
1.6.1. ABORDS DES MONUMENTS
165
1.7. CONCLUSION
1.7.1. VALEURS ET ELEMENTS A PRESERVER
166
1.7.2. ENJEUX D’UNE GESTION QUALITATIVE DU BATI ET DES ESPACES
167
Chapitre 2
LE DIAGNOSTIC
ENVIRONNEMENTAL
168
2-1—LA GEOMORPHOLOGIE
169
170
2.1.1 – LA GEOLOGIE
La commune de Saint-Florentin se situe au sud-est du
bassin parisien. Les formations du Crétacé sont dominantes.
La craie marneuse du Cénomanien forme d’ailleurs une
cuesta continue aux alentours de Saint-Florentin formant les
sommets du Mont Avrelot et du Mont Saint-Suplice..
La morphologie de cet ensemble calcaire est adoucie
par les dépôts à silex et les divers dépôts colluviaux qui en
dérivent.
Les alluvions récents :
Elles occupent le fond plat des vallées. La composition est variable et diffère selon les territoires drainés.
Celles de l’Armançon sont constituées de cailloutis calcaires aplatis, assez bien calibrés.
Les alluvions apparaissent sur les basses terres de la commune, de part et d’autre de l’Armance et de
l’Armançon. Elles effleurent notamment au niveau du Chemin des Martineaux, de la rue du Faubourg du Pont, de
l’avenue de la gare, de l’avenue de Genève et des zones industrielles « les galettes » et la ‘Saunière ».
Les Marnes de Brienne et Argiles de Gault
Au niveau de Saint-Florentin, la vallée de l’Armançon
entaille
les
formations
du
Crétacé,
constituées
essentiellement par l’Albien : argiles, sable, marnes noires.
Ce sont des argiles verdâtres ou noirâtres, sableuses et
micacées de l’Albien inférieur qui forment le substratum de la
vallée de l’Armançon, elles sont recouvertes par les alluvions
sabla-graveleuses sur 3 à 5 m d’épaisseur remplissant la plaine
alluviale.
x
Cette formation du Cénomanien à une alternance de sables et d’argiles. Il s’agit :
d’argiles gris foncé, puis vertes à petites concrétions calcaires, représentant la base de l’Albien
supérieur
de grès dur ;
de sables jaunes, grossiers, à passées gréseuses.
Elle affleure au nord et à l’ouest de la zone habitée, sur les flancs du Mont Avrelot, au niveau des lieux-dits « les
plantes », ‘les Près Vacherots », « le Trecey », à l’ouest de « la Vernée » et au nord de la « Croix Gaillard ».
Les formations affleurantes :
Les dépôts calcaires cryoclastiques de pente :
Ces dépôts sont surtout localisés dans la zone
d’affleurement du Jurassique, principalement sur les versants.
Ils sont constitués de petits éléments calcaires, généralement
enrobés dans une argile plus ou moins abondante et quelques
fois cimentés jusqu’à former une brèche.
Les sables verts, argiles noires et sable Frécambault
Il s’agit d’une alternance d’argiles noires et sable vert pouvant présenter des dragées de quartz au sein
d’argiles. Les sables de Frécambault correspondent à des sables plus fins, très purs, colorés en rouge avec des
stratifications entrecroisées et des concrétions ferrugineuses.
Ces formations apparaissent sur un large secteur comprenant la quasi-totalité de la zone urbaine, entre les lieuxdits « Maladrerie » et « Montléhu ».
Cette formation affleure sur le versant du Mont Avelot,
butte crayeuse détachée du massif d’Orthe, au niveau du
chemin des Gouttières, du chemin des près Vacherots, de la
rue des Perrières de la rue du 11 novembre.
171
Carte Géologique simplifiée de l’Yonne
(données BRGM – Atlas des paysages de l’Yonne)
172
2-1-2 – LA TOPOGRAPHIE
La ville de Saint Florentin s’est construite au
pied d’un relief important pour ce territoire, le Mont
Avrelot ( 194 m), qui domine la vallée de L’Armance et
de L’Armançon.
La ville ancienne qui s’est développée autour de
son église, a été implantée au pied du relief, sur le haut
d’un coteau (127m). Ainsi, la ville domine toute la vallée
de l’Armance et l’église est visible de nombreux points
de vus.
La présence de se relief participe à la qualité
paysagère de la commune, cependant il est devenu une
contrainte forte pour le développement urbain de la
commune. La ville ne peut d’étendre qu’à l’est et à
l’ouest de la ville. Au nord, la contrainte de forte pente
et au sud le réseau hydraulique ainsi que les risques
d’inondations cloisonnent la croissance urbaine.
SOURCE : ETUDE PRE-OPERAIONNELLE D’OPAH – RENOUVELLEMENT URBAIN SUR LE CENTRE DE SAINT-FLORENTIN – URBANIS – MARS 2007
173
2.1.3. LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE
Quatre cours d’eau dont trois naturels (l’Armance, l’Armançon et le Créanton)
offrent un cadre privilégié pour la détente et les loisirs. Le canal de Bourgogne artificiel
traverse la commune d’est en ouest. Un port de plaisance en cours de requalification
permet d’accueillir les péniches.
Les nappes alluviales sont peu profondes et en étroite relation avec les
rivières qu’elles drainent et/ou alimentent selon les saisons et les conditions
hydrodynamiques locales, mais elles sont aussi en relation étroite avec les aquifères
qu’elles surmontent et/ou qu’elles longent et qu’elles drainent dans la plupart des
cas.
Canal de Bourgogne
D’un point de vu hydrogéologique, les sables du Crétacé inférieur, en particulier
ceux de l’Albien, affleurent l’Yonne. Ils constituent la partie libre de la nappe des « Sables
Verts » du bassin Parisien, captive en Ile de France, mais aussi pour partie en Bourgogne du
fait de son prolongement et de sa mise en charge vers le nord-ouest sous les formations
crayeuses du Crétacé. Qualifiée de ressource stratégique dans le SDAGE Seine-Normandie,
la nappe captive est réservée à l’alimentation de secours en eau potable de l’Ile de France
et est classée en zone de répartition des eaux par le décret 2003-869 du 11/09/2003. Le
volume total annuel des prélèvements est fixé à 18 millions de m3 (plus de 2 millions de m3
pour la nappe du Néocémien qui lui est associée).
Des alluvions récentes se rencontrent dans les plaines alluviales des principales
rivières de la Bourgogne, dont l’Yonne et ses affluents tels que l’Armançon, l’Armance…
elles constituent des aquifères 10 dont la productivité est importante.
10
L’Armance
¾
L’Armançon
Le bassin versant de l’Armançon est un sous-ensemble du bassin de
l’Yonne. Il couvre une superficie de plus de 2 980 km2.
L’Armançon prend sa source dans le département de la Côte-d’Or, à 6 km
au sud de Pouilly-en-Auxois et 40 km à l’ouest-sud-ouest de Dijon, puis s’écoule vers
le Nord-ouest.
Aquifère : Formation géologique perméable où s’écoule une nappe d’eau souterraine.
174
La rivière arrose successivement Semur-en-Auxois, Ancy-le-Franc, Tonerres,
Flogny-la-Chapelle, Saint-Florentin et Migennes avant de se jeter dans l’Yonne à une
dizaine de kilomètres en amont de Joigny.
L’Armançon traverse après un parcours d’environ 6 km, le réservoir de Cercey, il
suit le tracé du canal de Bourgogne. Il reçoit de nombreux affluents. En aval de SaintFlorentin, il conflue avec l’un d’aux, l’Armance, en rive droite.
Le régime hydrologique de l’Armançon est de type pluvial. Il est caractérisé par une
période d’étiage estival marqué, atteignant une valeur minimale au moins d’août. Durant
l’automne puis l’hiver, les débits progressent rapidement pour atteindre une valeur
maximale en février. Dès le mois de mars, les débits entament une courbe de tarissement
progressif.
Selon l’étude de réhabilitation du système de collecte et reconstruction de la station
d’épuration de SAGE environnement en 2007, la période de février 1992 à décembre 1995,
la qualité des eaux de l’Armançon oscille entre une bonne voire une très bonne qualité.
Seul le paramètre « nitrates » fait exception et classe le milieu en qualité passable à
médiocre.
Une campagne de mesure a été également menée le 1er et 2 août 2005, pour la même
étude. Les résultats montrent que la qualité physico-chimique de l’eau est bonne à très
bonne pour l’ensemble des paramètres, exception faite des nitrates (NO3-), comme
l’avaient déjà démontré le suivi de la qualité de 1992 à 1995 et le suivi de l’Agence de
l’Eau (2001-2004).
L’Armançon est une rivière de 2ème catégorie, déclaration éffectuée par le
Conseil Supérieur de la Pêche. Par opposition aux rivières de 1ère catégorie, la qualité de
l’au est très contrastée, elle est souvent polluée et on y rencontre souvent le phénomène
d’eutrophisation, d’où la présence massive des grands poissons du type brème, carpe ou
silure capables de résister dans ces eaux de mauvaise qualité.
D’un point de vu piscicole, les principales caractéristiques du cours d’eau sont les
suivantes selon le Schéma Départemental de Vocation Piscicole et Halieutique (SDVPH) de
l’Yonne :
en matière de zonation piscicole théorique, l’ensemble du cours d’eau du bassin
de l’Armançon fait partie du domaine cyprinicole (2ème catégorie) ;
en matière de qualité piscicole (peuplement observé), le SDVPH indique que
l’Armançon abrite des peuplements de brochets ;
-
l’Armançon possède des potentialités piscilicoles pour les cyprins d’eau vive, les
cyprins d’eau calme, les carnassiers autre que la truite (Brochet principalement).
Lors des pêches réalisées entre 2002 et 2004 par le Conseil Supérieur de la Pêche (CSP), les
principales espèces recensées sur l’Arman_çon au niveau de la commune de Tronchoy sont
le barbeau fluviatile, chevaine, hotu, vairon, anguille, gardon, spirlin, brochet, tanche…
175
¾
Le Créanton
Le syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) du Créanton et de la
Brumance, regroupant 9 communes dont Saint-Florentin, a réalisé une étude de mise
en valeur des cours d’eau. Avrolles est traversé à l’extrême ouest par le Créanton. Il
prend sa source au hameau de Vaudennave sur la commune de Chailley, traverse
Venizy, Champlost puis Avrolles, avant de se jeter dans l’Armançon à Brienon.
L’objectif du SIVU est la mise en valeur du Créanton, de la Brumance et de leurs
affluents. Un programme pluriannuel d’aménagement est mis en place. Les
interventions destinées à rétablir et conserver l’équilibre de la rivière se font à
plusieurs niveaux:
sur la végétation, dans le lit même et sur les berges
terrassements pour dérasement des atterrissements, dévasement et
recalibrage des ruisseaux,
protection et remise en état des berges érodées et dégradées,
génis civil sur les ouvrages, les ponts en particulier.
¾
L’Armance
L’Armance se jette dans l’Armançon. C’est une rivière moyennement
abondante, très irrégulière au niveau du débit selon la saison avec des hautes eaux en
hiver et des basses eaux en été et à l’automne.
La qualité des eaux de l’Armance est le plus souvent bonne à très bonne. Seul
le paramètre « nitrate » déclasse le milieu en qualité passable voire médiocre.
Une campagne de mesure a été également menée le 1er et 2 août 2005, pour la
même étude. Les résultats montrent que la qualité physico-chimique de l’eau est
bonne à très bonne pour l’ensemble des paramètres, exception faite des nitrates (NO3), comme l’avaient déjà démontré le suivi de la qualité de 1992 à 1995 et le suivi de
l’Agence de l’Eau (2001-2004).
¾
Le Canal de Bourgogne
La commune est baignée par l'Armance et l'Armançon et par le canal de
Bourgogne sur lequel est établi un des cinq ports de plaisance du département de
l'Yonne.
Le canal de Bourgogne est un canal à petit gabarit (gabarit Freycinet).
Il relie Migennes sur l'Yonne à Saint-Jean-de-Losne sur la Saône en franchissant
la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Ce canal, long de
242 km, comporte 189 écluses, plusieurs ponts canaux et un tunnel de 3 333 m en son
point le plus élevé à Pouilly-en-Auxois (altitude : 378 m) et est donc à ce titre le plus
haut canal de France. Il traverse Saint-Florentin, Tonnerre, dessert Montbard et Dijon.
Il est alimenté par l'ensemble de réservoirs de Grosbois-en-Montagne, de Chazilly, de
Panthier, de Cercey et de Pont, près de Semur-en-Auxois, reliés au canal par un réseau
complexe de rigoles.
Envisagé dès le règne de Henri IV, creusé à partir de 1775, il ne fut ouvert
intégralement à la navigation qu'en 1832. Une ouverture partielle eut néanmoins lieu
dès 1808 entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne, offrant ainsi un accès à la Saône, et, par
là même, au sillon rhodanien à la capitale des ducs de Bourgogne. Ses écluses
bénéficièrent d'une modernisation en 1882 par leurs mises au gabarit Freycinet.
Authentique exploit technique et chef-d’œuvre de génie civil pour l'époque,
cette voie d'eau, n'a, d'une manière générale, jamais été tout à fait à la hauteur des
ambitions de ses promoteurs. Son trafic marchandise fut même, après une première
période d'expansion de 1832 à 1850, quelque peu décevant.
Plusieurs raisons expliquent ce semi-échec :
- son gabarit trop réduit, qui n'a permis que le transport de tonnages limités,
même après sa modernisation après 1882, et, handicap supplémentaire, la gêne
provoquée par le point singulier de la voute de Pouilly-en-Auxois où l'étroitesse de ce
tunnel ne permet pas à deux péniches de se croiser.
- la concurrence du chemin de fer quelques années seulement après
son ouverture complète en 1832 : la voie ferrée Paris Dijon Lyon Marseille de
la compagnie PLM, également dénommée artère « impériale » , permit dès le
Second Empire un transit des marchandises beaucoup plus rapide et des
volumes transportés bien plus importants.
176
- la concurrence du transport routier, sensible dès 1930, et qui alla en
s'accentuant jusqu'à lui ôter l'essentiel de son trafic commercial au tournant
des années 70. Elle failli même lui coûter son existence-même : en 1966, la
construction d'une voie rapide pour améliorer l'accès à Dijon était prévue en
lieu et place du canal depuis Plombières-lès-Dijon, aboutissant à l'actuel port
fluvial et la place du Premier Mai.
pont-canal de Saint-Florentin
De nos jours, ouvert d'avril à fin octobre et exclusivement destiné à la
navigation de plaisance, il est devenu en quelques années un des atouts
majeurs du tourisme en Bourgogne. Son parcours central très bucolique dans
un paysage vallonné
Le canal de Bourgogne reste toutefois exposé aux aléas climatiques, il
fut au contraire partiellement fermé en 2003 en raison de l'épisode de la
canicule, ses réservoirs ne disposant plus de la ressource nécessaire en eau
pour l'alimenter.
Saint-Florentin est bien connu des plaisanciers pour sa base de location
idéalement située dans son grand port. Celui-ci s'ouvre vers l'aval sur une
écluse, la 108 Y, couplée à un pont-canal. Ce dernier est sans doute le plus
beau du canal, dessiné par Foucherot et Sutil en 1810, dans un style encore
très imprégné du siècle précédent. L'Armance, affluent de l'Armançon, y passe
ainsi sous le canal après avoir baigné un joli parc qui s'enorgueillit à juste titre
de posséder un théâtre de verdure qui, s'il est en béton, n'en possède pas
moins de charme. Chaque été, le festival d'Othe y présente des spectacles
musicaux et des concerts.
Plan du pont-canal de Saint-Florentin.
(Cours de navigation intérieure, par l'ingénieur Bonnet, 1907)
177
2-2 – LE MILIEU NATUREL – LA FLORE
178
2.2.1 - LES ESPACES PROTEGES ET INVENTORIES
II.1.1.1. LES ESPACES INVENTORIES
L’environnement large du site présente en
particulier une ZNIEFF et un site
biologique :
o ZNIEFF n° 3051.0000 « Lac de
Bas-Rebourseaux » de type 1
Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique
et Faunistique sur une superficie de 114 ha.
Le lac de bas-Rebourseau est une gravière
issue de la construction de la ligne TGV.
C’est un plan d’eau fréquenté par de
nombreuses espèces d’oiseaux.
Source : DIREN
179
o
Le site biologique aux lieudits « les Grands Près »
et « le Cul de la Nasse »
Le site biologique établi sur les communes de Saint
Florentin et de Vergigny aux lieudits « les Grands Près » et
« le Cul de la Nasse » d’une superficie de 19 ha accueille de
nombreuses espèces d’oiseaux qui en ont fait un lieu de
nidification ou un lieu d’étape migratoire.
En vue d’assurer la préservation de ce milieu naturel,
un arrêté préfectoral de protection de biotope, pris en date
du 17 février 1986, a établi les mesures d’interdiction et de
réglementation des activités pouvant porter atteinte au
milieu.
En effet, ces eaux riches en poissons, ses rives en
pente douces, sa situation sur l’axe principal de migration
entre la mer Baltique et le sud de la France, en font un site
privilégié pour les oiseaux. De plus ce lac, dont les eaux
sont constamment renouvelées par l’Armançon ne gèle
jamais entièrement permettant ainsi la subsistance de
nombreux oiseaux aquatiques durant l’hiver.
Sur 200 espèces recensées dans le département de
l’Yonne, plus de 90 ont déjà pu être observées.
La protection de ce site, accordant aux oiseaux une plus
grande tranquillité, peut permettre même aux plus
farouches d’y trouver refuge et de s’y reproduire.
180
2.2.2. LE CADRE ECOLOGIQUE / OCCUPATION DU SOL
une végétation variée
Les éléments vivants structurants sont très nombreux sur la commune et
possèdent un rôle paysager fondamental. Ils structurent l’espace,
apportent sa diversité, donnent de la verticalité aux paysages, rythment
le parcellaire…
¾ Des boisements de petite taille et dispersés
Les masses boisées sont des éléments vivants majeurs de la
commune. Elles sont en nombre important et constituent un facteur
majeur de la diversité du paysage de Saint-Florentin.
Les boisements sont repartis sur l’ensemble du territoire communal
sous forme de petits bois, le plus souvent composées de feuillus.
Ils se situent le long des cours d’eau sous la forme de ripisylves.
Les essences que l’on rencontre le plus souvent au sein de la strate
arborescente sont le noyer, le platane, les marronniers, chêne, hêtre.
La protection des boisements au titre de la Z.P.P.A.U.P. est renforcée.
De même, les espaces verts, les espaces libres à dominante naturelle,
les jardins et les parcs participant à la qualité paysagère du site de
Saint Florentin sont protégés au titre de la Z.P.P.A.U.P.
Les boisements majeurs sont protégés aux plans graphiques de la
Z.P.P.A.U.P. en tant qu’espaces boisés ou plantés d’arbres. Certains
d’entre eux sont déjà protégés comme espaces boisés (E.B.C.) au
P.L.U. Les espaces boisés de Saint Florentin sont protégés dans la
Z.P.P.A.U.P. en tant qu’espaces boisés ou plantés d’arbres.
Les espaces verts ou espaces libres à dominante naturelle sont
protégés aux plans graphiques de l’AVAP. par des petits ronds verts
clairs.
181
Principaux espaces verts
182
LES JARDINS ET LES MAILS
Les jardins
Avrolles : abords de l’église, la parc du
château, et le tour de ville au sud
Les jardins, qu’ils soient privés ou publics, composent des
espaces de respiration au sein du bâti, donnent un aspect
plus végétal à la ville.
Les jardins publics et espaces verts participent à la qualité paysagère des entrées de villes.
Les jardins privés présents dans le centre de Saint Florentin
participent à la qualité paysagère de la ville. Ces jardins
accompagnent souvent un bâti possédant une grande qualité
architecturale.
Les jardins privés et publics participant à la qualité paysagère de la ville sont reportés au
plan règlementaire de la Z.P.P.A.U.P. par des ronds verts.
183
les haies
Les haies présentes dans le paysage agricole sont identifiées et reportées
au plan graphique.
¾ les arbres alignés structurantes sur le plateau
Les alignements d’arbres ont été identifiés comme structurantes au titre de la
loi « protection et mise en valeur des paysage » du 8 janvier 1993.
Elles sont situées le long des voies. Elles sont constituées de platanes.
La trame indiquant les mails existants est reportée graphiquement au
document graphique de la Z.P.P.A.U.P..
184
2-3- LE CLIMAT
185
2.3 1 DONNEES GENERALES
Le département de l’Yonne est soumis à deux grandes influences
climatiques : océanique et continentale.
L’influence océanique est prépondérante, l’homogénéité est favorisée
par le relief peu accidenté. Cependant, la continentalité s’exprime également
en atténuant l’humidité et la douceur de la masse d’air.
Les rythmes pluviométriques y sont modifiés, marqués par des orages de
saison chaude.
On y distingue le climat nivernais à nuance humide et fraîche et le
climat auxerrois à nuance chaude, moins arrosée.
Le cumul annuel de précipitation est voisin de 702mm. La pluviosité
est importante toute l’année avec des pics pour les mois de mai-juin et
octobre.
Le nombre moyen de jours où le cumul de précipitions est supérieur ou
égal à 1 mm est de 118,8 jours/an. Un cumul supérieur ou égal à 10 mm est en
moyenne observé 17,8 jours/an.
57 jours de brouillards et 21 jours d’orage sont dénombrés en
moyenne annuelle sur la ville d’Auxerre.
Le bassin versant de l’Armançon est équipé, dans le secteur de l’étude,
de deux stations automatiques situées à Auxerre et à Joigny.
Les précipitations
(Source : Météo –France)
Les cumuls moyens mensuels et maxima quotidiens de précipitations
enregistrés à Auxerre (alt. : 207,0 m, période d’observation : 1971-2000) sont
précisé dans le tableau suivant :
MOIS
Cumul
moyen
(mm)
Max.Journ.
(mm)
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
54,6
52,5
47,1 50,8
69,9 66,4 50,7 56,4 60,9 70,8 61,8 60,4
34,4
22,5
27,3 32,8
65,3 59,2 44,2 42,9
61 39,2 31,6 29,4
Année
702,3
65,3
Source : Windfinder
186
Les températures
QUALITE DE L’AIR
Les températures minimales, moyennes et maximales en registrée à Auxerre
sont reportées dans le tableau suivant :
MOIS
J
F
M
A
T°c min (°C)
T°c moy
(°C)
T°c max
(°C)
0,7 0,9
3
4,7
3,4 4,4
7,3
9,8
M
J
J
A
S
O
8,7 11,6 13,8 13,6 10,7
N
D
Année
7,5 3,4
1,7
6,7
16 11,7 6,6
4,3
11,1
6,1 7,9 11,6 14,8 19,3 22,2 25,4 25,5 21,3 15,9 9,8
6,9
15,6
14 16,9 19,6 19,6
Selon les termes de l’article L.220-2 du Code de l’Environnement, un pollution
atmosphérique est constituée par « l’introduction, par l’homme, directement
ou indirectement, dans l’atmosphère et les espaces clos, de substances ayant
des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé
humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur
les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des
nuisances olfactives excessives ».
La pollution atmosphérique d’origine humaine est le plus souvent issue :
-
de combustions (foyers divers, rejets industriels,
circulation automobile,…),
- de procédés industriels et artisanaux,
- d’évaporations diverses.
Les polluants sont très variables et nombreux ; ils évoluent en particulier sous
les effets des conditions météorologiques lors de leur dispersion (évolution
physique, chimique,…). Aux polluants initiaux (ou primaires) peuvent alors se
substituer des polluants secondaires (exemple l’ozone, les aldéhydes, les
aérosols acides,…).
En milieu urbain ou suburbain, la qualité de l’air est surveillée grâce à
l’examen de concentrations en certains gaz ou descripteurs (teneurs
particulaires en suspension par exemple) de l’air ambiant.
Les teneurs dans l’atmosphère en dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d’azote
(NO2), particules en suspension (PS), plomb (Pb) et en ozone (O3) sont en
187
Evolution intermensuelle des températures à Auxerre (°C)
(période d'observation: 1971-2000)
30
T°c min (°C)
T°c moy (°C)
25
T°c max (°C)
20
général déjà suivies depuis quelques années et son réglementées dans l’air
ambiant. Le choix de ces polluants a résulté de leur caractère nocif, de leur
prévalence dans l’air ambiant et du fait qu’ils ont été jugées comme de bons
indicateurs de la pollution atmosphérique générale et donc d’un nombre plus
important de substances.
La loi sur l’air et ses textes d’application mentionnent plusieurs types de
valeurs références, dont celles issues des directives européennes,
15
10
5
0
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
mois
Les vents
Les enregistrements effectués sur la commune de Joigny (altitude 77,0 m,
période d’observation 1991-2004) montrent que les vents de secteur nord-ouest
à sud-est et les vents de secteur nord-est à sud-ouest (vitesses plus
importantes) sont les plus fréquents.
Les vitesses de vent enregistrées sont pour la grande majorité (89,4%) inférieur
à 16 km/h ; 37,8 % des vents observés ont une vitesse inférieure à 5m/s (18
km/h), 51,6% ont une vitesse comprise entre 5 et 16 m/s (57,6 km/h) et 10,2%
une vitesse comprise entre 16 et 29 m/s (104,4 km/h).
188
devant être respectées dans l’air ambiant. On peut les classer en deux
catégories :
-
-
Ensoleillement
des valeurs utilisées pour qualifier rétrospectivement une teneur
ambiante de substance sur une période de temps (une année, un
hiver, un jour)
des valeurs d’actions immédiates, utilisées pour mettre en œuvre,
sitôt leur dépassement constaté, des mesures concrètes
d’information sanitaire et/ou des mesures contraignantes pour les
sources fixes et mobiles. C’est le cas des seuils d’information et
d’alertes.
La surveillance de la qualité de l’air sur le département de l’Yonne est
confiée à l’association Atmosf’Air Bourgogne Nord. Depuis le 1er juin 1999 ,
cette association gère une station de mesure en continu de la qualité de l’air
à Auxerre
Les résultats moyens annuels sur 2004 et 2005 sont précisés dans le tableau
suivant :
polluants
NO2
O3
PM10
objectif
valeurs
moyenne annuelle
qualité
limites
dans le département
moy,annuelle annuelle
de l'Yonne
40
50-40
17,3
120
46,5
30
40
18,5
On notera dans le cas présent que les teneurs moyennes mensuelles sont
inférieures aux objectifs de qualité et aux valeurs limites fixées pour les
polluants suivis.
Source : Windfinder
189
Course du soleil - latitude 47°N
Source : ENERTECH
190
2.3.2. LE POTENTIEL D’ENERGIE SOLAIRE
191
2.3.3 LE POTENTIEL EOLIEN
Saint-Florentin se situe en zone 2 de potentiel éolien, soit dans un secteur de
rendement éolien bas, avec la possibilité d’installation d’éolienne dont le seuil
minimum de rentabilité est estimé à environ 5 m/s.
192
2.4- ANALYSE DES TISSUS BÂTIS ET DES ESPACES AU REGARD DE
LEUR CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE A RECEVOIR DES
INSTALLATIONS DE PRODUCTION D’ENERGIE RENOUVELABLE
193
2.4.1.. PRÉSENTATION DES DISPOSITIFS, OUVRAGES ET INSTALLATIONS DE PRODUCTION D’ENERGIE RENOUVELABLE
Les énergies renouvelables que nous savons employer ont pour source le
soleil :
- la lumière du soleil (photovoltaïque, éclairage naturel),
- la chaleur directe du rayonnement solaire (thermique et vitrage),
- la chaleur du soleil influençant la météorologie (éolien, courants marins),
- la lumière du soleil mise en œuvre par les plantes (biomasse : bois, algues,
céréales etc).
… et l’énergie des marées qui elle est liée à la lune.
Les énergies renouvelables dans le bâtiment :
Le bois est la seule énergie renouvelable actuellement concernée par la
réglementation thermique dans l’existant.
2.4.1.1. LA BIOMASSE
Le bois est traditionnellement employé pour le chauffage et la production d’eau
chaude sanitaire. Des produits (pellets, copeaux) rendent l’automatisation des
systèmes plus facile tout en récupérant les restes de scierie ou de défrichage
des plantations.
En bûches ou sous autre forme, les poêles, et foyers fermés doivent avoir un
rendement supérieur à 65% selon la RT Existant, bien que des rendements de
90% et plus soient disponibles. Un meilleur rendement signifie des économies
de combustible. L’Ademe recommande des équipements au Label « Flamme
Verte »
Selon la RT, une chaudière bois doit avoir un rendement supérieur à 56% (la
norme varie selon la puissance). Les chaudières bois à condensation ont des
rendements supérieurs à 100%.
Dans le cadre de l’AVAP, il conviendra de bien traiter les conduits de
fumée (en cheminée cohérent avec le style du bâtiment) et les installations
(pour livraison, stockage etc).
2.4.1.2. LE SOLAIRE
L’énergie solaire peut être employée pour produire de la chaleur (solaire
thermique, réchauffement de l’air entrant) depuis des systèmes très simples ou
très sophistiqués et performants.
Elle peut être transformée en électricité par des matériaux spécifiques, des
métaux pouvant être mis sous forme de panneaux ou incorporés à d’autres
matériaux. La réaction créant l’électricité est dite « photovoltaïque ».
A Saint Florentin, le nombre d’heures d’ensoleillement est de 1800 à 1900 h /
an, ce qui est à peu près égal à la moyenne nationale. Le potentiel solaire de
l’Yonne est d’environ 1220 à 1350 kWh/m²/an. L’altimétrie varie de 130 m à 260
m, ce qui peut affecter la visibilité des équipements.
Le plan repère les sites sensibles et sites propices aux installations sans
détériorer le paysage, le cas échéant.
Situé 47° 07' Nord, les panneaux thermiques doivent donc aussi avoir une
orientation moyenne annuelle d’environ 47° pour être optimisés.
Les panneaux photovoltaïques prennent en compte la luminosité de tout le ciel,
une orientation proche de 22° (de l’horizontale) est donc optimale.
Toutefois, l’orientation des dispositifs doit principalement répondre aux
caractéristiques architecturales du bâtiment. Les considérations de pure
maximisation des équipements solaires ne sont pas compatibles avec la
préservation de la qualité du cadre bâti. On notera d’ailleurs que le rachat de
l’électricité photovoltaïque des particuliers est d’un meilleur rapport pour les
solutions intégrées au bâti.
En résumé, les points strictement techniques à considérer avant de prévoir une
installation solaire sont :
ƒ La présence de masques solaires (projection d’ombre)
ƒ L’orientation des constructions, la disposition des terrains libres
et le règles d’urbanisme (incluant AVAP, PLU etc…) et
environnementales
ƒ Les couleurs, tailles, proportions des équipements prévus et
leur intégration avec les matériaux du bâti original, du voisinage.
ƒ Les besoins : familial, collectif solaire, amortissement de
l’équipement etc.
Pour l’eau chaude sanitaire, il est recommandé de couvrir 75% des besoins par
un apport solaire thermique. Cela signifie en général de couvrir 100% des
besoins en été, 50% des besoins en hiver. Au-delà cela amène à surproduire
l’été et il faut avoir un dispositif pour rejeter l’excédant pour ne pas surchauffer le
système. En individuel ou collectif, cela peut passer par un stockage saisonnier
(souvent une masse d’eau) qui doit être intégrée au bâtiment, à ses annexes, ou
en sous-sol.
194
Une installation sans surproduction représente environ 1,5m² par occupant de
logement (45° et plein sud) ou 2m² (plat ou vertical, plein sud ou à 45° orienté
Sud-Est ou Sud-Ouest).
Le captage solaire peut aussi alimenter le chauffage, soit en préchauffage d’un
ballon avec une source de sécurité (électrique ou combustible), ou en circuit
direct basse température (rare car peu prévisible). Le dimensionnement de la
surface de captage dépend alors de la performance thermique du bâtiment.
Les installations solaires électriques (photovoltaïque, PV) produisent une
électricité destinée à la revente. Il existe des techniques de stockage d’énergie
en batteries, utile en sites isolés (phares, relais de montagne etc…).
L’installation individuelle est permise sous toutes les précautions par rapport à
l’intégration au bâti ; 25m² équivaut à la consommation moyenne annuelle d’un
ménage.
195
ƒ
Solaire électrique : PV
ƒ Panneaux de verre
imprimé de cristaux :
divers motifs, créent un
vitrage filtrant la lumière
ƒ Panneaux opaques en
monocristallin
(effet
métal) ou poly-cristallin
(effet mat, foncé)
ƒ Systèmes de toiture
type tuiles solaires :
tuile plate ou même
tuiles rondes solaires,
parfaitement intégrés au
bâti. Coloris compatible
avec l’ardoise
Revêtement souple et peinture : remplace toile goudronnée sur toit plat,
surfaces courbes, etc
Solaire thermique : circuit
liquide
ƒ Panneaux opaques, isolés
et sous verre : à préférer
en fini mat, à combiner en
composition
ƒ Panneaux
indépendants
avec réserve : inadapté en
milieu
urbain
ou
périurbain, les ballons et
circuits
doivent
être
intégrés au bâti
ƒ Circuit non isolé : à placer
au sol et non visible.
Convient uniquement en
été, pour les piscines et
ƒ
camping, par exemple.
Capteurs tubulaires sous vide : capteurs très performants car isolés, et multidirections. Utiles en brise-soleil ou en toiture, sur bâti moderne uniquement.
Description technique des capteurs photoélectriques (photovoltaïques : PV) :
Type de capteur
Panneaux PV polycristallins
Caractéristiques techniques
ƒ capteurs
plats
de
dimension (environ 1m²)
ƒ pose de 0 à 90°
éléments
châssis
Feuille de métal polycristalline,
Feuille de métal
monocristalline
Verre protecteur
Panneaux PV monocritallins
ƒ
Panneaux sur équerres, ou
Sur ossature et plots, ou
grande
Aspect
Dimensions équivalentes aux châssis de toit
Métal galvanisé pouvant être laqué, épaisseur réduite possible (5 cm)
Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif
« givre » et reflets bleu métalliques.
Surface uniforme effet mat ton bleu foncé
Fini anti-reflets possible
Exemples : pour pose au sol, ou brise-soleil ou en toit plat…
Comme sur-toiture ou façade, avec sous-face ventilée
196
Système formant étanchéité
ƒ
Type de capteur
Tuile plate PV polycristalline
Raccords
Caractéristiques techniques
Tuiles plates à faible recouvrement,
matériau composite, imitation ardoise ou
terre cuite.
Système de toiture ou façade complet
Raccords entre panneaux peuvent être intégrés aux châssis (clips) : à
privilégier
Aspect
Rangs réguliers de tuiles de grandes dimensions
Dimensions d’environ deux ardoises
Pose de 20° à plus de 55° (voir fabricants)
Tuile plate PV monocristalline
Tuile PV demi-ronde (romane)
Matériau
photoélectri
que
Film métal poly-cristallin
Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif
« givre » et reflets bleu métalliques.
Ardoise uniforme, silicium
monocristallin
Surface uniforme effet mat ton bleu foncé
Raccords
Intégrés au système d’accroche en sous-face des tuiles ou systèmes
« clips »
Tuile demi-ronde d’aspect terre cuite
Pose de 15 à 40°
Posé sur panneau de sous-couverture, forme et rythme identique à la
toiture en tuile romane
Composition : base ton terre cuite,
capteurs modules PV poly cristallin et
connecteurs métalliques, capot produit
verrier ou plastique
Aspect similaire aux tuiles de verre ou tuiles émaillées
Effet réfléchissant diffus (forme courbe)
197
Type de capteur
Tuile PV plate type terre cuite,
mécanique
Type de capteur
Shingle
Raccords
Privilégier les systèmes intégrés à la structure d’accroche ou « clips »
Caractéristiques techniques
Tuile de terre cuite de type emboîtement
mécanique
Pose de 20° à 45°
Aspect
Aspect similaire aux tuiles émaillées
Composition : capteurs poly cristallins
(protection film plastique) en partie plate
de la tuile
Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif
« givre » et reflets bleu métalliques.
Raccords
Intégrés par emboîtement et en sous-face
Caractéristiques techniques
toile bitumée imitation bardeaux / ardoise
avec revêtement photoélectrique
Pose de 20° à plus de 60°
Aspect
Rythme similaire à l’ardoise, sur un matériau plus fin
Composition : revêtement de sous-toiture,
toile bitumée fendue, revêtement souple
photoélectrique : modules poly cristallins
et plastique
Raccords
Module de capteurs, connecteurs très fins argentés, motif « givre » et
reflets bleu métalliques.
Agrafage sur support de sous-toiture assure la jonction électrique entre les
plaques, connecteurs en sous-toiture
198
Revêtement souple en rouleaux
De type étanchéité souple pour toitsterrasse, revêtement mono- ou poly
cristallin
Similaire aux toiles bitumées auto-protectrices avec gravier, aspect plus
lisse et légèrement réfléchissant
Pose collée
Verre feuilleté avec capteurs intégrés
Produit verrier pouvant remplacer verre
clair.
Dimensions de 20*20cm et plus sans
restriction
Composition :
Verre feuilleté simple (2verres) avec
couche de capteurs photoélectriques
mono- ou poly cristallins intérieure.
Verre semi-épais (8mm minimum),
Dimensions au choix
Raccords :
Menuiserie adaptée : profils métalliques laqué ou non ou agrafes
ponctuelles
Produit non commercialisé :
Polymère peinture photovoltaïque
Composition de claire-voie, ombre mouchetée
Module de capteurs d’environ 15cm*15cm, connecteurs argentés, motif
« givre » et reflets bleu métalliques.
Peinture épaisse, sans doutes connecteurs
199
Description des capteurs solaires thermiques (production de chaleur pour eau chaude sanitaire et/ou chauffage)
Type de capteur
Panneau thermique
Caractéristiques techniques
ƒ capteurs
plats
de
grande
dimension (environ 1m²)
ƒ pose de 0 à 90°
éléments châssis
Circuit sur surface captrice
avec fluide caloporteur
ƒ
Capteurs tubulaires sous vide
Métal galvanisé pouvant être laqué, épaisseur réduite possible (5cm)
Couleur noire commercialisée, toute teinte foncée possible.
Performance en fonction de la bonne isolation du circuit.
Fini antireflets possible, système sous vide plus performant
Exemples : pour pose au sol, ou brise-soleil ou en toit plat…
Sur ossature et plots, ou
Comme sur-toiture ou façade, avec sous-face ventilée
Système formant étanchéité
Système de toiture ou façade complet
ƒ
Raccords
ƒ
Tube sous vide de dimensions
environ : diam 10cm, hauteur
90cm
Assemblage d’un nombre de
capteurs au choix
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Panneau thermique avec ballon
incorporé
verre protecteur
Panneaux sur équerres, ou
Aspect
Dimensions équivalentes aux châssis de toit
Pose dans toutes les directions,
et tubes à l’horizontale ou à la
verticale
Eléments porteurs : cadres
Raccords
Panneau solaire thermique avec ballonréserve ; Eau chaude sanitaire incorporé
Raccords entre panneaux peuvent être intégrés aux châssis (clips) : à
privilégier,
Raccord vers ballon à intégrer dans la toiture
Forme tubulaire permet de l’intégrer aux garde-corps, brise-soleil ou
plusieurs compositions linéaires.
Modules à créer selon contraintes architecturales. Un minimum de
capteurs doit être installé pour efficacité.
Capte le soleil avec fort rendement peu importe l’orientation
Métal laqué, coloris à choisir en fonction de l’environnement immédiat
A intégrer aux cadres
Perte thermique d’un ballon en extérieur
Ballon forme surépaisseur
Pose sur équerres ou sur ossature
Au sol : pose le problème d’ombres portées
Raccords
Forcément apparents vers l’espace à distribuer en eau chaude
200
Circuit de préchauffage
Tuyau capteur avec réchauffement direct
de fluide caloriporteur
Attention à la dégradation rapide du tuyau due aux U.V.
Perte thermique importante car sans isolation
Pose sur structure existante ou
Pose le problème de dégradation du support (fixations)
Dégradation visuelle
Pose sur panneau ou tissu foncé
Systèmes dépliables existent pour utilisation estivale
Raccords
Apparents
Capteurs « futurs » (non encore
existants sur le marché)
Caractéristiques des capteurs solaires posés en façade ou « façades solaires » :
La disposition verticale des capteurs offre un avantage sur le plan technique : même en hiver où le soleil est bas, l'angle d'incidence du rayonnement solaire
reste avantageux. Le système garantit ainsi une grande disponibilité même si l’installation solaire doit être installée en vue d'épauler l’installation de chauffage.
Une façade solaire équivaut, par ailleurs, à une façade en verre de qualité supérieure.
Les façades solaires ne sont pas recommandées pour les installations uniquement conçues pour la production d'eau sanitaire. La raison : pour atteindre le même
rendement calorifique qu'avec les surfaces de capteurs inclinées, la surface doit être nettement plus grande. Il faut notamment prendre en compte les ombres
projetées par les avant-toits, bâtiments avoisinants, arbres, etc.
Le bâti contemporain et les équipements offrent un potentiel intéressant de mise en œuvre qualitative de façades solaires.
Quelques exemples ci-dessous (exemples non locaux) :
201
Les fermes solaires :
Par ferme solaire, on entend l’aménagement sur un terrain libre, de capteurs
solaires en batterie, des équipements attenants (transformateurs, onduleurs,
câbles etc) et des moyens d’accès.
Des capteurs solaires photoélectriques (photovoltaïques) ou des surfaces
réfléchissantes avec capteur (exemple : miroirs paraboliques pour production
de vapeur, miroirs plans et tour chauffante…), des fermes de productions
d’algues photosynthétiques en extérieur ou autre mode de production par
l’énergie de soleil sont des exemples de « fermes solaires ».
Ne sont donc pas concernés les hangars agricoles ou bâtiments de ferme dont
la couverture serait faite de panneaux solaires (cas traité dans les
préconisations pour les bâtiments).
Les fermes solaires ne permettent pas d’autres usages sur la parcelle que la
production d’énergie (fauchage, pâturage, habitat, stockage) et les
aménagements qu’ils requièrent (accès, terrassement, coupe de la végétation,
transformateurs, etc) consomment de larges surfaces, changent leur nature,
tel que la biodiversité, l’effet d’îlot de chaleur et l’absorption d’eau de pluie.
Ces dispositifs peuvent en outre engendrer des nuisances sonores (à éloigner
des habitations).
II.3.1.3. L’EOLIEN
On distingue :
- l’éolien pour particuliers
- le grand éolien.
Rappel des formalités pour l'implantation d'une éolienne :
Il faut déposer un permis de construire pour toute installation éolienne d’une
hauteur supérieure ou égale à 12 mètres.
Les mâts de mesure dont la hauteur est supérieure à 12 mètres font l’objet
d’une déclaration de travaux.
Les projets de hauteur inférieure ou égale à 50 mètres font l’objet d’une notice
d’impact. Tous les projets dont la hauteur est supérieure à 50 mètres font
l'objet d'une étude d’impact et d'une enquête publique réalisées au frais du
demandeur. La loi ne prescrit pas que les éoliennes doivent être
obligatoirement situées dans une zone de développement de l’éolien (ZDE)
mais cette condition est nécessaire pour bénéficier de l’obligation d’achat à
tarif réglementé par EDF.
La loi sur le bruit (intégrée au Code de la Santé Publique) indique que les
nuisances sonores de tout appareil ne doivent pas dépasser le fond « naturel »
de 5dBa le jour, 3 dBa la nuit. Cela inclut le bruit du vent dans les pales
(éoliennes), le bruit de transformateurs et ondulateurs (éolien et solaire) ou
autres équipements associés.
L’éolien pour particulier :
Dans les installations domestiques,
deux familles d’éoliennes existent :
celles à axe verticale, et celles à axe
horizontal (« hélices d’avion ») Dans les
deux cas, leur hauteur totale varie entre
6m et 15m ou peuvent avoir des
mécanismes de fixations aux toitures et
garde-corps. Certaines sont stabilisées
par des haubans (câbles), d’autre par
des fondations et fixations rigides du
mât.
Celles à axe vertical sont moins
bruyantes, se déclenchent avec un vent
moins fort, résistent mieux aux vents
violents, et ont un encombrement
(taille) moins importantes. Elles sont
donc à privilégier en contexte urbain
même si leur rendement est légèrement
inférieur aux hélices sur axe horizontal.
En tous les cas, même si les mesures préalables prouvent un potentiel de vent
de plus de 1500h/an, l’amortissement se fera sur environ 15 à 25 ans, les
turbines sont garanties de 20 à 30 ans selon le fabricant, et EDF n’offre
actuellement pas de tarif de rachat attractif, la rentabilité dans l’état actuel ne
doit pas être attendue des installations domestiques.
Le grand éolien :
ƒ Les grandes éoliennes ont généralement trois pales installées au
sommet d'un mât d'au moins 50 mètres et peuvent atteindre des
hauteurs de 130 à 140 m.
ƒ En outre, elles doivent être installées à plus de 300m des habitations
et ne pas occasionner de nuisances sonores supérieures à celles
fixées par la loi sur le bruit (actuellement de à 5dBa le jour et 3 dBa la
nuit au-dessus du fond sonore)
Les lois dites "Grenelle 1 et 2" prévoient l’élaboration, par le Préfet de région et
le Président du Conseil régional, de schémas régionaux de l’air, du climat et
de l’énergie (SRCAE). Le schéma régional éolien, en cours de rédaction,
202
constitue un volet de ce document. Il a pour objet d’identifier, planifier et
quantifier le
203
potentiel éolien de la Région Centre pour un développement soutenu et maîtrisé
de cette forme d’énergie renouvelable. Ces données pourront être exploitées
pour l’information, la sensibilisation et l’accompagnement des porteurs de
projets éoliens ainsi que des acteurs chargés des avis et autorisations
nécessaires.
204
2.4.2. EVALUATION DE LA CAPACITE ESTHETIQUE ET PAYSAGERE DES TISSUS BATIS ET DES ESPACES A RECEVOIR DES
INSTALLATIONS NECESSAIRES A L’EXPLOITATION DES ENERGIES RENOUVELABLES
2.4.2.1. . LES FERMES SOLAIRES
Le périmètre de l’Aire englobe des espaces à forte sensibilité paysagère.
L’installation de fermes solaires à l’intérieur du périmètre de l’AVAP n’est pas
compatible avec l’objectif de préservation de la qualité paysagère, du site
historique et des espaces de co-visibilité avec les Monuments protégés et le site
urbain.
Les dispositifs de type « ferme solaire » ou stations photovoltaïques doivent être
localisés dans des espaces ne présentant pas d’enjeux patrimoniaux forts en
raison de leur forte empreinte dans le paysage, du fait :
- de leur étendue (impact visuel)
- la transformation des terrains naturels,
- des matériaux utilisés dont la couleur et l’aspect est en rupture avec les
espaces naturels ou cultivés à dominante végétale.
205
2.4.2.2. LE GRAND EOLIEN
L’exploitation de l’énergie éolienne, compte tenu des nécessités d’exposition au vent, comporte
d’importants risques d’impact sur le paysage urbain, rural ou naturel, qu’il s’agisse de dispositifs
d’usage industriel ou domestique.
En raison de son impact paysager lié à la dimension des dispositifs décrits précédemment, le
grand éolien n’est pas compatible avec les enjeux de préservation de la qualité paysagère et
patrimoniale du site.
Les éoliennes constituent des points d’appels visuels qui viendraient perturber la lecture du site.
Leur installation doit être prioritairement réalisée dans des espaces ne présentant d’enjeu
paysager ou patrimonial fort.
La notion de co-visibilité avec le site urbain et les différents monuments protégés ayant été
privilégiée dans la définition du périmètre AVAP, l’installation d’une ou plusieurs éoliennes à
l’intérieur du périmètre de l’Aire aurait pour effet « d’écraser » le site urbain en créant un
« évènement » incongru et déplacé perturbant en outre les rapports d’échelle.
On notera par ailleurs que le schéma régional éolien est en cours de réalisation en Région
Centre et que la politique d’organisation de l’exploitation de l’énergie éolienne conduite par les
Préfets au titre des « zones de développement de l’éolien (ZDE) doit tenir compte de l’existence
d’espaces protégés, en particulier d’AVAP.
206
2.4.2.3.. LES EOLIENNES DE PARTICULIERS
Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs :
Sur le patrimoine exceptionnel
Impact très négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et
remarquables.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le patrimoine constitutif de
l’ensemble urbain
Impact négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le bâti sans intérêt
patrimonial majeur
(constructions principales et
annexes)
Sur le bâti neuf
Impact négatif (ajout d’éléments techniques inesthétiques) à neutre sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à
proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…)
Impact négatif (ajout d’éléments techniques inesthétiques) à neutre sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à
proximité d’éléments végétaux ou d’un hangar agricole…)
Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs :
Espaces non bâtis du bourg,
des faubourgs, hameaux ou
habitat isolé
Espaces urbains : centrebourg et villages
Faubourgs
Sans objet
Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux.
L’impact des éoliennes de particuliers qui viennent se positionner au-dessus des toitures n’est pas compatible avec la
préservation de la qualité patrimoniale du bourg et des espaces urbains à forte valeur patrimoniale
Les éoliennes de particuliers viennent en effet surcharger la composition architecturale et urbaine et en altérer la lisibilité.
Elles ont le même impact visuel que la prolifération des réseaux aériens et des antennes de toiture.
En effet, de quelque manière que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de
faîtage, émergent du velum bâti général ou prennent possession du paysage à différentes échelles.
Impact très négatif sur le paysage urbain bâti des faubourgs.
L’impact des éoliennes de particuliers qui viennent se positionner au-dessus des toitures n’est pas compatible avec la
préservation de la qualité patrimoniale des faubourgs en périphérie immédiate d’espaces urbains à forte valeur patrimoniale
Les éoliennes de particuliers viennent en effet surcharger la composition architecturale et urbaine et en altérer la lisibilité.
Elles ont le même impact visuel que la prolifération des réseaux aériens et des antennes de toiture.
En effet, de quelque manière que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de
207
faîtage, émergent du velum bâti général ou prennent possession du paysage à différentes échelles.
Espace naturel bâti
Impact négatif à neutre sur le paysage naturel sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments
végétaux ou d’un hangar agricole…).
L’implantation ponctuelle d’une éolienne aura un impact plus limité sur le paysage, à condition de rechercher l’implantation la
plus discrète possible, préservant les ensembles architecturaux intéressants et les perspectives majeures sur les monuments
ou le grand paysage.
Espace agricole bâti
Impact négatif à neutre sur le paysage naturel sous réserve de la qualité de l’intégration du dispositif (à proximité d’éléments
végétaux ou d’un hangar agricole…).
L’implantation ponctuelle d’une éolienne aura un impact plus limité sur le paysage, à condition de rechercher l’implantation la
plus discrète possible, préservant les ensembles architecturaux intéressants et les perspectives majeures sur les monuments
ou le grand paysage.
Simulations d’implantation d’éoliennes domestiques sur mat, isolées du bâti
208
2.4.2.4. LES PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAIQUES
Il faut à la fois distinguer et prendre en compte l’impact de ces dispositifs :
- sur l’intégrité du bâti et sa cohérence architecturale,
- sur les paysages, qu’il s’agisse du paysage naturel ou urbain.
Dans ce deuxième cas, la notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable.
Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée.
Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs :
Sur le patrimoine exceptionnel
Impact très négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et
remarquables.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le patrimoine constitutif de
l’ensemble urbain
Impact négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le bâti sans intérêt
patrimonial majeur
(constructions principales et
annexes)
Sur le bâti neuf
Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre.
Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre.
Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs :
Espaces non bâtis du bourg,
des faubourgs, hameaux ou
habitat isolé
Parmi les espaces non bâtis, il convient de distinguer les espaces jardins, cours, espaces verts protégés accompagnant des
bâtiments exceptionnels ou remarquables et les espaces de jardins ou de cœur d’îlot non visibles de l’espace public.
Impact très négatif de la pose de capteurs au sol dans les espaces situés entre la clôture sur rue et le bâti en recul ainsi que
dans les cours et aux abords de bâtiments exceptionnels ou remarquables.
Impact neutre de la pose au sol dans des espaces non visibles de l’espace public et n’ayant pas de rôle de mise en valeur de
bâtis de qualité.
209
Espaces urbains : centrebourg et villages
Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces
dispositifs sur des pans de toiture non visibles de l’espace public.
La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les
perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait
fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes).
Faubourgs
Impact négatif de la pose de capteurs solaires sur des pans de toitures visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve de la
qualité de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous réserve
que le dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception.
Espace naturel bâti
Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques.
Espace agricole bâti
Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en
oeuvre.
Les modes d’insertion des dispositifs au patrimoine bâti :
L’impact des dispositifs sur le patrimoine bâti et paysager est directement lié à la qualité des mises en œuvre et à l’effort d’insertion architecturale des dispositifs.
Sont présentées ci-dessous différentes solutions d’insertion au bâti en fonction de sa typologie (ancien ou neuf).
Contre-exemple
Formes traditionnelles :
Des équipements surajoutés au bâti sans intégration :
ƒ Equipement extérieur sans intégration bâtie ou paysagère
ƒ Capteurs ou fenêtre de toit en surépaisseur
ƒ Capteurs posés ne respectant pas la forme de pente ni le coloris de la toiture.
Par exemple, capteurs rectangulaires sur une toiture triangulaire, capteurs d’inclinaison différente de son
support
Formes contemporaines :
ƒ Equipements en surépaisseur des acrotères
ƒ Equipements posés sur toitures basses : visibles depuis espace public et bâtiments en surplomb
210
Intégration minimale :
Formes traditionnelles :
ƒ Equipements tels que VMC, Chaudière, PAC intérieures aux bâtiments
ƒ Capteurs solaires formant une composition de toiture en accord avec les façades : centré, bords
alignés, dimensions similaires ou autre forme de composition
Formes contemporaines :
ƒ Equipements en toiture haute, moins visibles
ƒ Intégration de garde-corps, acrotères et autres éléments architecturaux pour masquer les
équipements hauts
Il est illustré également la plantation des toitures terrasse basses qui contribuent à un cadre végétal
rafraîchissant en été
Intégration sur annexes et appentis :
Sur des bâtiments de qualité, la meilleure solution est souvent de conserver les matériaux et façades et
intégrer les équipements modernes à des annexes ou des constructions amovibles
Formes traditionnelles :
ƒ Utiliser des appentis et dépendances existants ou en créer (dans le respect du patrimoine) pour loger
les équipements
Formes contemporaines :
ƒ Auvents, brise-soleil, appentis, débords de toiture peuvent être investis pour le captage solaire. Sur
les bâtiments de qualité, les équipements doivent être indépendants et ne pas endommager le
bâtiment original.
Intégration en bas de pente :
Intégration intéressante lorsqu’elle concerne tout le bas de pente : peu visible depuis de points éloignés.
Par contre, visible depuis des points rapprochés, et les bas de pente sont plus sujets aux ombres et masques
solaires.
Formes traditionnelles :
ƒ Bas de pente, intégré à la zinguerie (dalle, gouttière) par le coloris et le calpinage
ƒ Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin.
Formes contemporaines :
ƒ Brise-soleil ou appuyés sur les acrotères.
ƒ Solution moins bien adaptée au patrimoine du XXe siècle car ne respecte pas l’expression d’une
toiture plate.
211
Intégration en haut de pente :
Intégration intéressante lorsqu’elle concerne tout le haut d’une toiture : peu visible depuis un point rapproché
(rue) et effet de fondu avec le ciel (réflexion, ou ton foncé) depuis les points éloignés. Reprend les principes
de verrières / atriums traditionnels.
Formes traditionnelles :
ƒ Haut de pente ; intégré au faîtage par le coloris et le calpinage
ƒ Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin.
Formes contemporaines :
ƒ Très peu visible depuis l’espace public (retrait)
ƒ Peut être employé pour couvrir des puits de lumière centraux ou éléments en « sheds ».
Intégration sur tout un pan de toiture :
L’utilisation d’un matériau unique de couverture ou un système cohérent de solaire électrique (PV) et
thermique est l’idéal d’intégration.
Formes traditionnelles :
ƒ Les pentes traditionnelles sont parfaitement compatibles avec les besoins de capteurs : la
surproduction peut être stockée (chaleur) ou vendue (électricité)
ƒ Ensemble cohérent, centré, avec caches (faux cadres) au besoin.
Formes contemporaines :
ƒ Les panneaux doivent être dimensionnés par rapport aux ombres qu’ils peuvent créer les uns sur les
autres et par rapport à leur visibilité (surtout lié à la hauteur des éléments)
Intégration en façade / en verrière :
Des panneaux verticaux optimisent les gains hivernaux, lorsque le soleil est bas. Ils peuvent prendre la forme
de compositions opaques ou des verrières semi-transparentes.
Formes traditionnelles :
ƒ Reprendre la typologie des verrières et jardins d’hiver traditionnels. Les dispositifs doivent être
distincts du bâti original pour ne pas le détériorer.
Formes contemporaines :
ƒ De grandes compositions de verrière sont possibles dans l’architecture des courants modernes. Des
panneaux de verre PV semi-transparents ou des brise-soleil tubulaires thermiques peuvent améliorer
les qualités thermiques de murs vitrés existants.
ƒ Des panneaux innovants de volet ou brise-soleil mobiles existent, conviennent à l’esprit et le style
rationaliste des constructions modernes.
212
2.4.2. 5. LES PANNEAUX SOLAIRESTHERMIQUES
Les capteurs solaires thermiques, comme exposé au chapitre précédent présentent
- soit l’aspect de structures tubulaires,
- soit l’aspect de panneaux avec ballon-réserve,
- soit l’aspect de panneaux photovoltaïques
On notera que les structures tubulaires et les ballons réserve en toiture ne sont pas compatibles avec l’objectif de préservation du bâti ancien.
Il faut à la fois distinguer et prendre en compte l’impact de ces dispositifs :
- sur l’intégrité du bâti et sa cohérence architecturale,
- sur les paysages, qu’il s’agisse du paysage naturel ou urbain.
Dans ce deuxième cas, la notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable.
Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée.
Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs :
Sur le patrimoine exceptionnel
Impact très négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels et
remarquables.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le patrimoine constitutif de
l’ensemble urbain
Impact négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le bâti sans intérêt
patrimonial majeur
(constructions principales et
annexes)
Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre.
Les structures tubulaires sont à exclure et les ballons réserve sont à exclure, sauf insertion en façade non visible de l’espace
public.
L’impact des structures par panneaux peut être limité par une implantation respectueuse de la forme, pente et couleur de la
toiture (cf recommandations d’insertion des panneaux solaires photovoltaïques au chapitre précédent).
L’impact sera limité par le choix d’implantation sur des appentis ou des annexes.
Sur le bâti neuf
Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre.
Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs :
Espaces non bâtis du bourg,
des faubourgs, hameaux ou
habitat isolé
Sans objet
213
Espaces urbains : centrebourg et villages
Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces
dispositifs sur des pans de toiture non visibles de l’espace public.
La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les
perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait
fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes).
Faubourgs
Impact négatif de la pose de panneaux thermiques sur des pans de toitures visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve
de la qualité de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous
réserve que le dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception.
Espace naturel bâti
Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques.
Espace agricole bâti
Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en
oeuvre.
Les façades solaires :
La pose de panneaux solaires en façade impacte le patrimoine bâti et paysager, de façon différente suivant le choix d’implantation et l’exposition depuis l’espace public.
La notion de visibilité est le critère principal de la capacité des tissus bâtis anciens à intégrer les dispositifs d’énergie renouvelable.
Il s’agit d’une notion relativement complexe dans la mesure où il convient de tenir compte de la topographie du site et des bâtiments surplombant l’installation projetée. On
peut élargir la notion de « visible de l’espace public » à « visible depuis un monument en hauteur ».
Capacité esthétique du tissu bâti à intégrer ces dispositifs :
Sur le patrimoine exceptionnel
Impact très négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti et des ensembles architecturaux exceptionnels, qui à
Saint-Florentin relèvent d’une typologie architecturale antérieure au XIXème siècle.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le patrimoine constitutif de
l’ensemble urbain
Impact négatif
L’ensemble de ces dispositifs constitue une atteinte à l’intégrité du bâti traditionnel.
Ils ne sont pas compatibles avec la préservation de leur intégrité et de leur qualité architecturale dans le sens où ils ne sont
pas compatibles avec l’objectif de préservation des matériaux et des mises en œuvre d’origine.
Sur le bâti sans intérêt
patrimonial majeur
(constructions principales et
annexes)
Impact relativement neutre sous réserve de la qualité des mises en œuvre.
Les façades solaires auront un impact limité lorsqu’elles seront mises en œuvre sur des façades non visibles de l’espace
public.
L’impact sera d’autant plus limité que le choix d’implantation se portera sur des appentis ou des annexes.
Sur le bâti neuf
Impact neutre sous réserve de s’inscrire dans un projet architectural d’ensemble et de la qualité des mises en œuvre.
214
Capacité esthétique des espaces à intégrer ces dispositifs :
Espaces non bâtis du bourg,
des faubourgs, hameaux ou
habitat isolé
Espaces urbains : centrebourg et villages
Sans objet
Faubourgs
Impact négatif de la pose de ces dispositifs sur des façades non visibles de l’espace public, sauf, et sous réserve de la qualité
de la mise en œuvre, sur des appentis ou annexes (bâtiments bas) et des bâtis neufs et équipements (sous réserve que le
dispositif s’inscrive dans le projet architectural dès la conception.
Espace naturel bâti
Impact acceptable dans des espaces naturels sur des bâtiments techniques.
Espace agricole bâti
Impact acceptable dans des espaces agricoles sur des bâtis ou hangars agricoles sous réserve de la qualité des mises en
oeuvre.
Impact très négatif sur le paysage urbain bâti du bourg ou des hameaux. Toutefois, l’impact peut être limité par la pose de ces
dispositifs sur des façades non visibles de l’espace public.
La difficulté réside dans l’appréhension de la notion de visibilité de l’espace public : en effet, en raison du relief, les
perspectives sur « les toits » sont nombreuses : exemple : à l’Etang. La qualité de ces perspectives et de l’ensemble bâti serait
fortement altérée par la multiplication des capteurs solaires sur des bâtis principaux (plus hauts que les annexes).
2.4.2.5. L’ENERGIE GEOTHERMIQUE
De toutes les exploitations des énergies renouvelables, l’exploitation de l’énergie géothermique est celle qui engendre le moins d’impacts sur la qualité architecturale et
patrimoniale et sur le paysage.
Seules les installations hors sol nécessaires à l’exploitation, mais généralement de faible importance, peuvent avoir un impact sur le patrimoine.
2.4.2.6. L’ENERGIE HYDRAULIQUE
L’exploitation de l’énergie hydraulique peut donner lieu à des ouvrages plus ou moins importants, voire à des dérivations, qui peuvent affecter la qualité esthétique des
espaces environnant le tissu bâti.
Sur la Loire, il n’y a pas de projet d’aménagement de ce type.
Le potentiel hydraulique des autres cours d’eau du réseau hydrographique présent sur la commune de Saint-Florentin ne se prête pas a priori à ce type d’aménagements.
215
2.5. ANALYSE DE L’IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS, DES
MODES CONSTRUCTIFS EXISTANTS ET DES MATERIAUX UTILISES
PRECISANT AU BESOIN L’EPOQUE DE CONSTRUCTION,
PERMETTANT DE DETERMINER DES OBJECTIFS D’ECONOMIE
D’ENERGIE
2.5.1. ANALYSE DES TYPOLOGIES ET MODES D’IMPLANTATIONS DES
CONSTRUCTIONS DANS LE BUT DE DETERMINER DES OBJECTIFS
D’ECONOMIE D’ENERGIE
Il faut d’abord repérer les styles architecturaux et constructifs pour analyser leur
influence sur la performance énergétique des bâtiments.
Cet exercice demande bien sûr des généralisations pour offrir des pistes
générales de prise en compte de la consommation énergétique. Il convient dans
le cadre de travaux d’amélioration de la performance énergétique, de regarder
aussi les spécificités d’un bâtiment. Les architectes et bureaux d’études
thermiques doivent être associés aux objectifs de performance.
2.5.1.1. GENERALITE SUR LES BATIMENTS PERFORMANTS
Forme et orientation
Les parois d’un bâtiment climatique étant principalement captrices (paroi sud) ou
principalement déperditives (paroi nord), et alternativement captrices et
déperditives (parois est, ouest et toiture), la forme optimale, d’un point de vue
énergétique, est donc celle qui permet simultanément de perdre un minimum de
chaleur et d’en gagner un maximum et hiver, et d’en recevoir un minimum en
été.
L’ensoleillement :
Quelle que soit la zone tempérée, c’est la façade sud qui reçoit le maximum de
rayonnement solaire en hiver, et les façades est et ouest, ainsi que la toiture en
été. Bien que le rayonnement reçu en été par la façade est soit théoriquement
symétrique à celui de la façade ouest, il est souvent inférieur du fait des
nébulosités matinales.
Avant d’analyser les détails constructifs techniques des bâtiments, il est
nécessaire d’évaluer leur spécificité et « efficacité » d’une manière plus globale.
En effet, l’efficacité énergétique d’un bâtiment ne dépend pas uniquement des
performances des matériaux et équipements, évalués un à un. Il s’agit d’adopter
une approche globale sur le bâti, intégré dans son environnement. Les
bâtiments s’adaptant au mieux au site sur lequel ils sont implantés, intégrant les
caractéristiques de celui-ci dans sa conception, sont dits bioclimatiques. La
construction bioclimatique, d’une manière générale, respecte les grands
principes suivants :
(Source : La conception bioclimatique, Jean Pierre Oliva)
x Composition avec le site
D’une façon générale, on choisira sur le terrain, l’endroit privilégié pour
bénéficier au maximum :
- des protections naturelles au vent froid et au soleil estival par les mouvements
du terrain naturel et la végétation existante
- de l’ensoleillement hivernal en évitant les masques portés par les feuillages
persistants, le relief et les bâtis existants.
La compacité :
Pour un volume habité équivalent, l’enveloppe présentant la plus faible surface
de parois extérieures sera celle présentant le moins de déperditions thermiques.
La recherche de la géométrie la plus compacte possible doit être pondérée par
la priorité donnée à la façade sud et bien sûr rester en cohérence avec les
autres objectifs architecturaux. Le coefficient de forme – rapport entre la surface
extérieure de l’enveloppe et le volume de l’espace qu’elle contient – est un bon
indicateur de la compacité et permet de comparer les volumétries par rapport à
leur forme pour un espace de vie équivalent.
x Pourcentages de surface vitrée
Aujourd'hui, la moyenne de la surface vitrée dans le neuf, par rapport à la
surface habitable, est descendue à 13% (13 m² d'ouverture, soit 8 à 9 fenêtres,
pour une maison de 100 m²). La RT 2012 corrige cette tendance : le ratio 1/6 de
baies vitrées/surface habitable est un minimum et l'augmenter améliore les
performances énergétiques ; elle montre donc tout l'intérêt de réduire les deux
postes consommateurs d'énergie que sont le chauffage et l'éclairage en
bénéficiant au maximum des apports solaires.
Ce n’est que depuis quelques années que ces principes de conception
bioclimatique font partie intégrante de la démarche globale de développement
durable. Cependant il ne s’agit que d’une logique de bonne intégration du bâti
dans son environnement, afin de minimiser l’impact d’une implantation sur ce
dernier, tout en maximisant le confort intérieur. Enfin il ne s’agit que de
redécouvrir les principes de l’architecture vernaculaire.
Ainsi le patrimoine bâti protégé au titre de l’AVAP, présente la plupart des
principes de la construction bioclimatique, permettant une bonne interaction
avec son environnement direct et global, tout en limitant les consommations
d’énergie supplémentaire.
Puissance solaire reçue en kWh en hiver et en été, selon la position de la
façade
Source : La conception bioclimatique, JP Oliva
On a donc intérêt, pour optimiser la thermique d’hiver comme celle d’été, à
développer au maximum la surface des façades sud, et à réduire celles des
façades est, ouest et toiture. La meilleure configuration, que ce soit pour des
constructions isolées ou groupées, sauf contraintes particulières, est la forme
allongée dans l’axe est-ouest. Cet allongement est-ouest et la réduction en
profondeur nord-sud, quand ils sont compatibles avec les autres considérations
du site ou de programme, favorisent aussi très efficacement l’éclairage naturel
des pièces de vie durant la journée.
2.5.1.2. ANALYSE DU PATRIMOINE BATI DE SAINT FLORENTIN
Implantation, style :
Légende : Impacts sur les objectifs de performance énergétique :
- : impact négatif : poste de consommation,
+ : impact positif, poste de gains,
+/- : impact mitigé, facteur à prendre en compte
Maisons de Bourg
Volet urbain
x
+
déplacements
être partagés (coût ; performance)
+
:
confort d’été, réduction des gains
hivernaux
Fortes densités
Volet Paysage
x
Parcelles de taille moyenne
avec jardins en cœur d’îlot
+
Volet architectural
x
Volumétrie : plusieurs
volumes accolés (en
contiguité)
+
+
déperditions
Grandes maisons de Bourg isolées (dans le bourg, ou hameaux)
Volet urbain
x
Associé à une
moyenne
densité
urbaine :
Volet Paysager
x
grandes
parcelles :
présence de
végétation
importante
Volet architectural
x
Volumétrie :
volume simple,
composé d’un
rez de chaussé,
d’un étage et de
combles
+
(doux, moindre distance, quartier centraux)
+
+/-
+
-
: confort
d’été, réduction des gains hivernaux
depuis la voie, si la végétation ou les murs
ne font pas masque
!#
: 4 façades et la
toiture (dans une moindre mesure, le sol) à
isoler, protéger
$
déperditives
Toitures :
La forme, la pente, le matériau de toiture et le type de structure influent sur le
potentiel d’économie et de gain énergétique des toitures. Leur orientation(s) doit
être prise en compte pour chaque projet particulier.
La première priorité pour la mise aux normes énergétique d’un logement est
l’isolation de sa toiture, de ses combles. La seconde est la prise en charge des
fuites d’air et les problèmes d’humidité véhiculée dans cet air, et les souches de
toiture (cheminées, évents, hottes et autres) qui la traversent sont à analyser
dans tout projet d’amélioration de la performance énergétique.
Bâtiments utilitaires liés aux fermes (dans les hameaux, en
accompagnement du bâti rural isolé)
Volet urbain
x
en retrait
d’alignement,
ouvert vers la
cour
Volet Paysage
x
grandes
parcelles :
présence de
végétation
importante
Volet architectural
x
Volumétrie :
volume simple,
composé d’un
rez de chaussée
-
+/-
+
-
-/+
&
##
partagés (coût ; performance)
: confort
d’été, réduction des gains hivernaux
depuis la voie, si la végétation ou les murs
ne font pas masque
!#
: 4 façades et la
toiture (dans une moindre mesure, le sol) à
isoler, protéger
$
déperditives, mais protection grâce à
l’enceinte de la cour
Elles influent sur l’intégration réussie de systèmes de performance énergétique :
Capteurs et machineries, situés dans des espaces non visibles depuis l’espace
publics ou parfaitement intégrés.
Nombre de pentes :
Toitures inclinées à 2 pentes
Dans la commune de Saint-Florentin, les toitures sont généralement à deux
pentes symétriques, et de forte inclinaison (40% et plus), terminées au ras des
pignons. L’usage de l’ardoise est une constante dans tous les styles. On note
également la présence de tuile plates. Très fréquemment, des annexes
(appentis et basses-gouttes) sont couverts d’une seule pente. Ils créent une
certaine continuité visuelle entre la toiture et le sol.
Il convient lors d’un projet de mise aux normes des performances énergétique,
de considérer chacun de ces aspects, ainsi que l’orientation et l’intégration dans
le paysage. Les architectes et bureaux d’étude thermique doivent être associés
aux objectifs de performance.
En toiture, les modes constructifs influent sur la capacité à isoler fortement :
- Charpente bois : possibilité d’isoler facilement, le bois n’étant pas un pont
thermique important ;
- Combles habités : surface plus importante à isoler (murs / rampants) ;
- Combles inhabités : isoler horizontalement au-dessus des plafonds, possibilité
de ventiler les combles facilement pour refroidissement l’été, préchauffage de
l’air en hiver ;
- Combles : emplacement intéressant pour les équipements liés à la
performance énergétique : Ventilateurs, pompes diverses, ballons d’eau chaude
isolée, stockage d’eau de pluie sous certaines conditions…
- Toitures à faible pente : nécessité d’isoler soit par l’extérieur, produits
spécifiques, ou sous rampants, avec faux plafond.
Les orientations et pentes déterminent leur compatibilité avec le captage
d’énergie solaire.
Pans de Bois
Maison de Bourg XVIIIe
Maison de Bourg XIXe
Villas
Petites maisons de bourg et hameaux
Habitat rural
Impact sur les objectifs de performance énergétique :
Double orientation
Pignons importants
+ différenciation façade principale /
façade secondaire dans le
traitement, selon les gains solaires
possibles, les vues
+ possibilité de fenêtres et baies plus
facilement que sur des pans de
toiture : gain lumière et chaleur
Matériaux :
Terre cuite
Ardoise
Inclinaison :
Fortes pentes (plus de 45°)
Charpente bois et ardoise
Charpente bois et tuile
U = 6,91
U = 6,73
R = 0.14
R = 0.15
Impact sur les objectifs de performance énergétique :
x Albédo faible / absorption
x Albédo moyen/ absorption
de chaleur élevé :
de chaleur moyenne
x Couleur anthracite
x Couleur de beige à marron
- matériau soumis à des contraintes
de dilatation importants : durabilité
+ préchauffage de l’air par le grenier
possible en hiver
+/- matériau, s’il est bien ventilé, qui
n’influence par les propriétés
thermiques de la maison
- peu de technologies pour toitures
sont dans ces teintes, à l’heure
actuelle
+ Compatible avec les capteurs
thermiques et certains capteurs
photovoltaïques foncés
Nonobstant d’autres contraintes esthétiques, architecturales ou urbaines,
types d’équipements compatibles en épaisseur, couleurs :
ƒ Capteurs photoélectriques
ƒ Matériau épais permettant
de type ardoise solaire,
d’insérer sans surépaisseur
ƒ Capteurs (thermique ou PV)
des panneaux de capteurs
en panneaux, groupés et
(thermique ou PV).
ƒ Capteurs thermiques de
sur l’ensemble de la toiture
couleur ocre foncé.
(systèmes d’intégration par
Matériaux innovants type tuiles de
modules)
revêtements souples
terre cuite intégrant des capteurs
Modes constructifs des façades
Les murs du territoire sont construits essentiellement en moellons recouverts
d’un enduit. Les bâtiments sont couramment soumis à des remontées
capillaires.
Un mur en moellons possède une bonne inertie, et l'eau contenue dans les murs
anciens génère du froid vers l'intérieur en s'évaporant sous les rayons du soleil.
Ces qualités garantissent un excellent confort d'été.
L'objectif de l'AVAP n'est pas d'effectuer un diagnostic thermique sur les
bâtiments situés dans son périmètre, nous ne traiterons donc pas les bâtis
individuellement. Cependant, après un état des lieux, nous avons pu distinguer
plusieurs types constructifs pour différentes parois :
x façades moellons + enduit
x façades pans de bois + torchis
Ne connaissant pas la composition exacte des parois ni leur réelle épaisseur, il
est tout de même possible d'en calculer une résistance thermique approchée.
Façades en moellons et enduit :
Descriptif :
Moellons 50 cm
Enduit chaux sable 2 cm
RT existant : Rmin = 2,3
U = 2,021
R = 0,495
Pans de Bois
Maison de Bourg XVII-XVIIIe
VIllas
Habitat rural
Type de structure : Charpente de bois
Impact sur les objectifs de performance énergétique :
+ Les éléments en bois peu
Charpente bois
conducteur ne font pas de ponts
thermiques sous ce climat
Grands volumes de combles
+ Espace habitable important sur
emprise au sol réduite
Pente forte
- Eclairage difficile,
- Isolation de combles habités
consommateur de plus de m²
d’isolant
2.5.2. DETERMINATION DES OBJECTIFS D’ECONOMIE D’ENERGIE
Une démarche d’amélioration des performances énergétiques doit prendre en
compte l’implantation du ou des bâtiments, son impact urbain pour déterminer
d’abord si les modifications planifiées ne changent pas le rapport et l’harmonie
du paysage urbain.
Le coefficient Uw concerne l'isolation de la fenêtre dans son ensemble (vitrage
inclus). Plus ce coefficient est petit, plus la structure est isolante.
Energie finale :
C'est l'énergie consommée dans le bâtiment, relevée au compteur.
La prise en compte de la toiture doit être la seconde priorité, car c’est la
principale surface déperditive (d’où s’échappe la chaleur) et peut être une
surface de gains importants (utile si des capteurs peuvent profiter de cette
énergie, néfaste si cela entraîne une surchauffe en été…). Les flux d’aération et
autres dispositifs techniques peuvent aussi investir la toiture : l’intégration
urbaine et paysagère dans le respect des styles architecturaux est primordiale.
Energie primaire :
La consommation en énergie primaire, représente l'énergie consommée dans la
nature pour produire l'énergie réellement consommée dans le bâtiment. La
conversion d'énergie primaire en énergie finale est forfaitaire (1kWh électrique =
2,58 kWh d'énergie primaire ; 1kWh hydrocarbure = 1 kWh d'énergie primaire ;
1kWh bois = 1kWh d'énergie primaire (0.6 kWh d'énergie primaire dans le cadre
du label BBC EFFINERGIE)).
Ensuite dans une démarche de performance énergétique, la résistance
thermique des parois verticales (murs, fenêtres, autre) doit être maîtrisée :
gains, pertes, ventilation, ombrage, sans porter atteinte à la qualité
architecturale, qui donne sa valeur au bâti.
II.4.2.1. REGLEMENTATION THERMIQUE 2005
Quelques définitions :
C'est une grandeur physique caractérisant le comportement du matériau lors du
transfert de chaleur par conduction. Elle représente la quantité de chaleur
transférée par unité de surface et par une unité de temps sous un gradient de
température. Elle est exprimée en watts par mètre-kelvin (W/m.K). Plus la
conductivité thermique est faible, plus le matériau est isolant.
Resistance thermique R :
Elle exprime la capacité d'un matériau à résister au froid et au chaud. Exprimée
en mètre-Kelvin par watt (m².K/W), la résistance thermique R s'obtient par le
rapport de l'épaisseur en mètre sur la conductivité thermique du matériau. Plus
le R est élevé, plus le produit est isolant.
Calendrier
La RT 2005 :
- S'applique aux bâtiments neufs résidentiels et tertiaires (à l'exception de ceux
dont la température normale d'utilisation est inférieure ou égale à 12°C, des
constructions provisoires (d'une durée d'utilisation inférieure à 2 ans), des
bâtiments d'élevage ainsi que des bâtiments chauffés ou climatisés en raison
de contraintes liées à leur usage),
- Concerne les projets dont le dépôt de permis de construire est postérieur
au 1er septembre 2006.
Enjeux
- lutter contre l'effet de serre
- maîtriser les loyers et les charges
- encourager les systèmes et les techniques constructives performantes
Coefficient de transmission thermique U :
Le coefficient de transmission thermique d'une paroi caractérise la quantité de
chaleur traversant une paroi en régime permanent, par unité de temps, par unité
de surface et par unité de différence de température entre les ambiances
situées de part et d'autre de ladite paroi. Plus sa valeur est faible, plus la paroi
est isolante.
Les principaux postes de déperditions dans un bâtiment existant :
d'utiliser des équipements ou matériaux de performance inférieure à la
référence, dans la limite des garde-fous, et sous réserve d'être plus performant
que la référence dans les autres postes de déperdition. La RT 2005 introduit
également une limite supérieure de consommation pour les logements. La
consommation d'énergie de ces bâtiments pour le chauffage, le refroidissement
et l'eau chaude sanitaire doit en effet être inférieure à une valeur limite qui
dépend du type de chauffage et du climat.
- Le confort d'été : la température intérieure conventionnelle (Tic) atteinte en
été doit être inférieure à la température de référence.
- Les "garde-fous" : Des performances minimales sont requises pour une série
de composants (isolation, ventilation, systèmes de chauffage...). Introduites
par la RT 2000, ces performances minimales ont été renforcées par la RT
2005, notamment au niveau des déperditions par les ponts thermiques.
Source : CAUE31 Rénover suivant la réglementation 2005
Principe de la RT 2005
La RT 2005 s'inscrit dans la continuité de la RT 2000. Elle en reprend la
structure réglementaire ainsi que les principes qui permettent au maître
d'ouvrage de choisir la solution la plus économique pour atteindre la
performance exigée.
Il y trois conditions à respecter pour le bâtiment à construire :
- L'économie d'énergie : La consommation globale d'énergie du bâtiment pour
les postes de chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, auxiliaires, ainsi
que l'éclairage dans le cas d'un bâtiment tertiaire, doit être inférieur à la
consommation de référence de ce bâtiment. Celle-ci correspond à la
consommation qu'aurait ce même bâtiment pour des performances imposées
des ouvrages et des équipements qui le composent. La réglementation laisse
donc au concepteur la possibilité
Source : DGHUC – Réglementation thermique 2005
Est introduite, pour les logements, une limite de consommation maximale (par
mètre carré de surface) pour les consommations de chauffage, de
refroidissement et de production d'eau chaude sanitaire. Cette limitation est
déclinée par zones climatiques et par énergie de chauffage.
- Si le bâtiment a une superficie de plus de 1000 m² et que le coût de
réhabilitation thermique est supérieur de 25% au coût de la construction, on
appliquera la réglementation globale exigeant une consommation maximum
d'énergie par an et un confort d'été selon une référence (mesures proches
de la RT2005 dans le neuf).
Source : DGHUC – Réglementation thermique 2005
La commune de Saint-Florentin se trouve dans la zone H1b.
Source : DGHUC
Concernant la commune de Saint-Florentin, la plupart des bâtiments
concernés par l'AVAP ont une superficie inférieure à 1000 m², la
réglementation s'appliquera élément par élément.
Dans le cadre de l’AVAP et de la réhabilitation, cette réglementation thermique
est directement applicable. Elle n’oblige pas à faire des travaux, mais lorsque
des travaux sont entamés, ils doivent répondre à ces normes. Dans une
optique de durabilité, de valeur de revente des biens et d’économie de
moyens, il convient, lorsque c’est possible, de dépasser ces normes de 2005
pour tendre vers celles de la RT 2012.
Illustration : Gheco
La RT 2005 dans l'existant
La réglementation thermique dans les bâtiments existants s'applique à tous les
bâtiments nécessitant des travaux. Deux types d'interventions sont mises en
places :
- Si le bâtiment a une superficie inférieure à 1000 m², on appliquera la
réglementation élément par élément, c'est à dire que l'on préconisera des minima
qualitatifs uniquement pour l'élément sur lequel porte l'intervention.
En effet, le coût des travaux est surtout celui de la main d’œuvre
(particulièrement l’isolation) et donc un surplus d’isolation représente une
faible surcharge par rapport à une isolation simplement normée. De même,
certains investissements lourds (le changement des menuiseries par
exemple), qui doivent donc durer, impliquent de choisir un matériau de la
meilleure qualité (architecturale et thermique) plutôt qu’un moyen de gamme
vite obsolète lorsque les normes changent.
226
Objectifs généraux de la RT dans l'existant
- Améliorer la performance énergétique du bâti
- Limiter l'utilisation de la climatisation et maintenir le niveau de confort d'été
- Ne pas dégrader le bâti
Cette réglementation s'applique lors des travaux de rénovation, d'amélioration,
d'installation et de remplacement. Elle concerne tous les bâtiments sauf :
- les bâtiments classés ou inscrits à l'inventaire des monuments historiques,
- lorsque les travaux sont engagés suite à des catastrophes naturelles ou
technologiques ou suite à des actes de vandalisme,
- dans les cas de travaux sur l'enveloppe des bâtiments anciens. En effet, les
minima imposés par la réglementation s'appliquent uniquement aux murs
composés de béton (banché ou parpaing), de briques industrielles ou
bardages métalliques.
La RT dans l'existant pour le bâti ancien
La règlementation thermique de l’existant n’oblige pas la mise aux normes des
parois en pierre. Seules les parois en béton (blocs et banché), briques
industrielles et bardage métallique sont concernées.
Les bâtis anciens, patrimoine architectural incontestable de cette région Centre
ne sont donc en aucun cas soumis à la réglementation thermique en vigueur
quant à des travaux de rénovation.
Cependant, lors d'une rénovation, le soin est laissé aux propriétaires d'entretenir
leur bien de manière durable, et sans porter atteinte aux qualités esthétiques et
structurelles du bâti.
Dans un contexte de développement durable et où la faible consommation
d'énergie du bâti est de mise, tous travaux doivent tendre vers la mise aux
normes (thermique ou autres normes comme celle des circuits électriques par
exemple) et atteindre les valeurs de référence en termes d'isolation et
d'économie d'énergie.
Illustrations : ADEME source : www. rt-batiment.fr
Les valeurs des résistances thermiques pour atteindre les objectifs de la RT,
élément par élément :
La RT définit, élément par élément, la résistance thermique (la valeur d’isolation) à mettre en œuvre :
Type de paroi
Mur extérieur,
Toiture de
pente > 60°
Paroi donnant
sur un espace
non chauffé
(mur ou
plancher sur
garage, vide
sanitaire par
exemple)
RT EXISTANT
Valeur R minimale
Epaisseur
pour RT existant
indicative isolants
courants
en m2.K / W valeur
indiquée par normes
(O de 0.035 ou
NF, CE etc
moins)
(laine verre, laine de
roche, fibre de bois,
ouate cellulose
(papier déchiqueté),
liège,
certains autres
isolants : mousses
polyuréthanes
source végétale,
animale)
OBJECTIFS BBC (RT 2012)
Valeur R
Epaisseur
indicative pour
indicative
atteindre
isolants
consommation de courants
< 50 kWh/m² par
… voir liste
an
précédente
(dans le cadre de
travaux complets) Valeur stricte
Objectif : RT 2012 de l’isolant
Source : solution
(ajouter
technique
finition
universelle ,
intérieure ex
Olivier Sidler
plâtre) ou
Valeur
incluant
lambris bois
2.3
8 cm
4,3
13-14 cm
2.3
8 cm
7,5
22-23 cm
2
6,5 cm
4,3
13-14 cm
Plancher bas
donnant sur
l’extérieur ou
sur un parking
collectif
Comble perdu
Comble
aménagé, et
toitures < 60°
2,3
8 cm
4,3
13-14 cm
4,5
15-16 cm
7,5
23-25 cm
4
13-14 cm
7,5
23-25 cm
2,5
8,5 cm
7,5
23-25 cm
Toiture terrasse
RT EXISTANT
Valeur R minimale pour
RT existant
Uw
Type de fenêtre
Caractéristiques générales
fenêtre
battante à
carreaux
Cas général dans
l’ancien
2,3
Bois – PVC
Double vitrage 8 à 12 mm
Menuiseries métalliques
Double vitrage 10 à 14 mm
Menuiseries
coulissantes
(dans le cadre de
l’AVAP,
uniquement pour
le remplacement
de coulissants
existants)
OBJECTIFS BBC (RT 2012)
Valeur R
indicative pour
atteindre
consommation
de
< 50 kWh/m² par
an
(dans le cadre de Caractéristiques
générales
travaux
complets)
Objectif : RT
2012
Source : solution
technique
universelle ,
Olivier Sidler
Double vitrage avec
gaz argon et film
faible émissivité sur
cadre bois ou
*RT2012 : 1/6 au
métal+bris
moins des
thermique,
façades doit être
vitré
ou triple vitrage sur
cadre bois ou
1,1
métal+bris
thermique
Fenêtre
coulissante
2,6
Bois – PVC
Double vitrage 8 à 10 mm
Menuiseries métalliques
Double vitrage 10 à 16 mm
1,1
‘’
2.5.2.2. REGLEMENTATION THERMIQUE 2012
Le calendrier
La RT 2012 :
- En ce qui concerne les bâtiments neufs à usage de bureaux ou
d'enseignement, les établissements d'accueil de la petite enfance, ainsi que
les bâtiments à usage d'habitation construits en zone Anru, la RT 2012 est
applicable à tous les permis de construire déposés plus d'un an après la
date de publication du décret (26 octobre 2010), c'est à dire à compter du
28 octobre 2011.
- Pour les autres bâtiments neufs à usage d'habitation, donc hors zone Anru, la
RT 2012 s'appliquera à tous les permis de construire déposés à compter
du 1er janvier 2013.
Anru : Agence nationale pour la rénovation urbaine
Les objectifs
- Faire diminuer la consommation d'énergie primaire à 50 kWh/m²/an en
moyenne ;
- Moduler l'exigence de consommation en fonction des émissions de gaz à effet
de serre des bâtiments ;
- Moduler l'exigence de critères techniques (localisation géographique, des
caractéristiques et de l'usage des bâtiments ;
- Afin de garantir la qualité de conception énergétique du bâti, définir un seuil
ambitieux de besoin maximal en énergie de chauffage des bâtiments.
Exigences de résultats
La RT 2012 révèle trois exigences de résultats :
x Exigence d'efficacité énergétique minimale du bâti : le besoin
bioclimatique ou "Bbiomax"
- Exigence de limitation de simultanée du besoin en énergie pour les
composants liés au bâti (chauffage refroidissement et éclairage)
- un indicateur qui rend compte de la qualité de la conception et de l'isolation du
bâtiment, indépendamment du système de chauffage.
- Un indicateur qui valorise la conception bioclimatique (accès à l'éclairage
naturel, surfaces vitrées orientées au sud..) et l'isolation performante
x Exigence de consommation maximale : "Cmax"
- Exigence de consommations maximales d'énergie primaire (objectif de valeur
moyenne de 50 kWh/m²/an)
- 5 usages pris en compte : chauffage, production d'eau chaude sanitaire,
refroidissement, éclairage, auxiliaires (ventilateurs, pompes)
x Exigence de confort d'été
- Exigence sur la température intérieure atteinte au cours d'une séquence de 5
jours chauds.
Exigences de moyens
Pour garantir la qualité de mise en œuvre :
- traitement des ponts thermiques,
- traitement de l'étanchéité à l'air.
Pour garantir le confort d'habitation :
- Surface minimale de baies vitrées
Pour accélérer le développement des énergies renouvelables :
- généralisation en maison individuelle.
Pour un bon usage du bâtiment
- Mesure ou estimation des consommations d'énergie par usage
- Information de l'occupant
Pour une qualité énergétique globales
- Production locale d'énergie non prise en compte au delà de
l'autoconsommation
La réglementation 2012 offre une plus grande liberté dans la conception des
bâtiments. En effet les exigences se concentrent sur la performance globale du
bâti, les quelques exigences de moyen sont limitées au strict nécessaire, avec
pour objectif de faire pénétrer significativement une pratique (équipement
d'énergie renouvelable, affichage des consommations,...). Cette réglementation
est également plus simple et plus lisible que la précédente : les exigences sont
exprimées en valeur absolue ( et non plus en valeur relative, ce qui nécessitait
de comparer chaque bâtiment à un bâtiment de référence théorique), et les
nombreux garde-fous techniques de la RT 2005 sont supprimés.
Modulation selon la surface
Afin d'assurer l'équité de la réglementation, et notamment de ne pas pénaliser
les logements de petite surface, l'exigence est modulée en fonction de la
surface du logement
232
x
x
x
Les avancées
x Une consommation globale d'énergie réduite d'un facteur 2 à 4:
* Cette valeur moyenne est modulée en fonction de la localisation géographique, de l’altitude, du
type d’usage du bâtiment, de sa surface pour les logements, et des émissions de gaz à effet de
serre des bâtiments
Un besoin de chauffage diviser par 2 à 3 par une meilleur
conception / isolation
Une généralisation des techniques performantes : performances
des systèmes de chauffage de 10 à 20% pour le chauffage par
PAC, par gaz condensation et par chaudière bois,
généralisation du chauffe eau thermodynamique ou de capteur
solaire thermique, généralisation des énergies renouvelables en
maison individuelle, réduction de 30% de l'éclairage, large
diffusion du triple vitrage....
Une réduction des consommations d'énergie et des émissions
de gaz à effet de serre.
La RT 2012 pour l'existant
Pour le moment, en 2011, nous devons nous appuyer sur la RT Existant qui
date de 2007. Toute la RT 2012 actuellement est dédiée au neuf tant tertiaire
que résidentiel. Faute de temps et sans doute de moyens, la RT 2012 n’a rien
prévu pour l’existant et ne concerne que le neuf. Le marché de la rénovation
énergétique s’en tiendra donc au respect de la RT existant de 2007.
Sans doute, la RT 2012 dans le neuf est assez compliquée à maîtriser et à
mettre en œuvre, alors que la RT dans l’Existant se donne le temps
«d’observation » pour tirer enseignement et expériences d’une RT dite « basse
consommation ».
Comparateur général de l’efficacité énergétique des bâtiments :
234
La classe énergétique d'un bâtiment :
Le diagnostic (étiquette énergie) établi lors de la vente d’un bien immobilier
détermine la consommation annuelle, par mètre carré. Une rénovation complète,
conforme à la RT Existant amène vers un classement de C ou D.
Si les critères RT 2012 sont atteints, la classe A est visée (actuel BBC), même
dans des conditions difficiles, la classe B peut être largement atteinte.
CLASSE ENERGETIQUE (chauffage + ECS + ventilation + climatisation +
auxiliaires de chauffe)
facilement réversibles possibles (par exemple, une contre cloison n’entrant pas
en contact avec un mur) et ne pas modifier les caractéristiques du mur (par
exemple, un doublage ventilé sur l’extérieur pour ne pas affecter l’humidité des
matériaux).
Au-delà de la règlementation thermique, les usages doivent être adaptés au bâti
qui les héberge et ne pas le dénaturer. Les économies d’énergies passent
également par la mise en commun de certains équipements, les usages
complémentaires, la récupération de chaleur, l’adaptation du mode de vie aux
saisons et l’utilisation de sources de chaleur renouvelables (le bois et autres
biomasses) par des équipements les plus performants possible.
Si les travaux ne peuvent être réalisés entièrement, faute de moyens financiers
ou techniques, il vaut mieux privilégier les postes de pertes importants : Isolation
des toitures, étanchéité des menuiseries, isolation des parois verticales,
performance des équipements et ensuite production et utilisation d’énergies
renouvelables.
Il convient de réaliser une rénovation la plus performante possible, sur un poste
à la fois, plutôt qu’une isolation moyenne (ne répondant pas à la norme) sur une
plus grande surface, ce qui nécessitera rapidement de nouveaux travaux de
mise aux normes (nouveaux coûts et dérangements, mais aussi de risque de
détérioration pour le bâtiment d’origine).
Un chantier peut donc être phasé sur plusieurs années tout en ayant une vraie
cohérence.
La règlementation thermique prend difficilement en compte les cas particuliers
du patrimoine où des travaux mettraient en danger la qualité des matériaux et
leur mise en œuvre.
La mise en place d’une aire de mise en valeur du patrimoine (AVAP) définit
l’aspect extérieur et la qualité du cadre de vie des espaces publics et urbains,
mais souvent le patrimoine et la qualité d’un bâtiment se juge également par la
conservation des intérieurs originaux. Ainsi, si l’isolation par l’extérieur et la mise
en place d’équipements sur les toitures doit être strictement encadrée dans ce
document, il convient également de ne pas dévaloriser le patrimoine par des
interventions intérieures.
Le patrimoine bâti et paysager s’inscrit dans la durée. Il a la valeur de sa
construction initiale et de sa durabilité dans le temps. L’économie d’énergie
s’inscrit également dans la durée et ne doit donc pas nuire à la durabilité du
bâtiment. Les modes constructifs doivent être respectés pour ne pas mettre en
danger la structure et les matériaux (humidité, chocs thermiques etc.) ni détruire
les finitions. Les travaux sur le patrimoine doivent être le plus
II.4.2.3. EVALUATION DE LA CAPACITE TECHNIQUE A ACCUEILLIR DES
RENOVATIONS PERMETTANT DES ECONOMIES D’ENERGIE
Les études récentes (par simulation : pour le Collectif d’industriels « isolons la
terre contre le CO² »), en site réel et habité (sur du bâti du début XXe siècle à
Mulhouse « Enertech, ingénierie énergétique et fluide, O. Sidler ») démontre
que le type de support influence peu la dynamique thermique d’un bâtiment,
lorsqu’il est isolé.
Ainsi un mur en parpaings de béton et en pierre ont le même pouvoir isolant.
Pour l’hiver, il faut isoler autant un bâtiment traditionnel qu’un bâtiment récent.
En été, le climat de Saint-Florentin est favorable au refroidissement de nuit : la
masse d’une habitation permettra donc de stocker la fraîcheur et absorber la
chaleur tout au long de la journée.
Ainsi la différence est notable entre un bâtiment de maçonnerie traditionnelle et
un bâtiment de bloc de béton creux ou de brique creuses.
235
236
C’est pour cela qu’il est recommandé d’isoler par l’extérieur le plus possible,
gardant la masse thermique en contact avec l’espace de vie.
Cependant, la modification des façades, sur un patrimoine riche et aux décors
de façade subtils liés aux qualités de matériaux et de mise en œuvre comme
celui de Saint-Florentin déqualifierait le bâti et le site.
En l’état actuel des technologies, tous les systèmes de contrôle de température,
ombrage et ventilation peuvent être automatisés et optimisés. Un utilisateur
informé peut diriger simplement les mêmes opérations sur son logement. L’idéal
est un bâtiment qui demande le moins d’intervention et d’ajustements, par des
systèmes simples (exemple : un auvent fait de l’ombre sans devoir être
constamment ajusté, un arbre crée de l’ombre et de l’humidité bénéfique etc.).
Il convient donc d’opter, dans le cas de bâtiments en pierre ou comprenant des
éléments de modénature, pour l’isolation par l’intérieur.
L’isolation intérieure doit être faite dans le respect des matériaux existants
(comme la pierre et le bois) sensibles à l’humidité et aux ponts capillaires de
l’humidité : toute isolation s’accompagne d’un pare-vapeur continu et côté
intérieur par rapport à l’isolant.
Les boiseries et décors, plus couramment dans les bâtiments du XVIIIe et
jusqu’au début XXe ne doivent pas être masqués ou encore moins détériorés
par un sur-isolant. D’autres postes d’économie d’énergie sont possibles, et
doivent être mis à profit sans pour autant masquer le patrimoine.
Dans le cadre de la mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, seule la
partie « visible » des équipements de performance énergétique fait l’objet de
prescriptions d’intégration.
L’institut PassivHaus (label d’efficacité énergétique), en 2011 a montré que les
bâtiments très performants demeurent mieux protégés des surchauffes estivales
que les bâtiments pauvrement isolés, si les ouvertures sont bien protégées du
soleil.
L’isolant sert en période estivale à empêcher la chaleur ambiante de rentrer
dans le bâtiment. Les ouvertures restent le principal point faible de la paroi.
Dans le cas du patrimoine récent de l’ère moderne, même si les esthétiques
sont visiblement plus compatibles avec des équipements de technologie
avancée, il convient de respecter le style et l’intention de l’époque constructive
et ne pas mettre en péril les structures.
Il faut donc mettre à profit débords de toiture, fenêtres en retrait, volets, vitrages
performants, et les masques végétaux pour éviter de faire entrer la chaleur dans
un bâtiment bien isolé.
Pour conserver les propriétés du mur ancien et éviter les désordres liés à
l'humidité, on privilégiera une isolation dite perspirante. Cela signifie que les
matériaux utilisés laisseront transiter la vapeur d'eau des deux cotés du mur.
Par continuité capillaire entre l'isolant et la paroi ancienne, l'humidité ne
stagnera pas dans les murs. Les dispositifs d'amélioration thermiques seront
perméables à la vapeur d'eau sans perdre leurs propriétés thermiques, le frein
vapeur (avec Sd inférieur à 5) remplacera le pare vapeur et les parements
intérieurs ne seront pas recouverts de peinture étanche.
De plus, une trop grande inertie thermique n’est pas toujours souhaitable, il faut
réchauffer de grandes quantités de matériaux avant que les occupants
ressentent le confort (temps de mise en chauffe). Cela est inapproprié pour des
usages ponctuels (comme les résidences secondaires, locations de courte
durée etc...)
De même, en saison chaude, la ventilation doit permettre de renouveler l’air
respiré sans apporter un surplus de chaleur. Les échangeurs de chaleur sont
donc tout indiqués (VMC double flux, pompe à chaleur pour créer eau chaude
sanitaire, etc.). Lorsque l’air se rafraîchit (la nuit) il faut au contraire ouvrir
largement la maison pour chasser la chaleur de la journée, et la ventilation
naturelle est idéale par rapport à un système de ventilation trop puissant,
bruyant et consommateur d’espace. Il faut donc avoir des systèmes de
Il convient de noter que dans le domaine du bâtiment, la priorité doit être portée
à la réduction des consommations (par l’isolation, les équipements performants
et un comportement adapté aux saisons notamment), l’entretien des bâtiments
(matériaux en bon état et étanches, équipements bien calibrés dureront plus
longtemps, etc…) qu’à des systèmes de production portant atteinte au
patrimoine par leur anachronisme.
Façades
Les enduits en ciment seront systématiquement supprimés. On laissera le mur
sécher pendant au moins une saison. La chaux aérienne (CL) ou la chaux
faiblement hydraulique (NHL2) sera utilisée pour réaliser les enduits ou le
rejointoiement. Un soubassement en pierre dure pourra être enduit avec une
chaux plus hydraulique (NHL3.5), bénéficiant d'une meilleure pérennité face aux
rejaillissements des eaux de pluie.
sécurisation des ouvrants pour pouvoir ouvrir la nuit.
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Toitures
Toiture tuile
En cas d'isolation des rampants, le traitement antiparasitaire de la charpente au
préalable est indispensable puisque les conditions d'hygrométrie seront
bouleversées. La ventilation entre chevrons sera conservée. Pour le confort
d'été, une épaisseur importante d'isolation (30 cm) est nécessaire pour
permettre un bon déphasage de la chaleur. Par conséquent, les éléments de
charpente sont souvent dissimulés dans le doublage.
Toiture ardoise
Descriptif :
Charpente bois 20 cm
Remplissage chanvre
Ardoise 1 cm
U = 0,22
R = 4,54 Conforme à la RT
RT existant : Rmin combles perdus = 4,5
Rmin comble aménagés = 4
Descriptif :
Charpente bois 20 cm
Remplissage chanvre
Tuile 1 cm
U = 0,22
R = 4,54
RT existant : Rmin combles perdus = 4,5
Rmin comble aménagés = 4 Conforme à la RT
Planchers
Planchers intermédiaires
Les planchers hauts, en bois, ne créent par de ponts thermiques à l'inverse des
planchers bétons. Entre solives, les fusées recouvertes de terre isolent peu mais
elles assurent une régulation hygrométrique qu'il faut préserver. Sur les maisons
plus cossues, un plancher avec plâtre sur lattis en sous face réduit davantage les
pertes de chaleur.
Sols intérieurs
En cas de remontées d'humidité en pied de mur, les sols possédant des
matériaux étanches seront supprimés. Le long des murs, un drain intérieur
périphérique peu profond est envisageable. Lorsque l'on réalise une dalle neuve
sur un sol humide, la disposition d'un hérisson ventilé sera nécessaire.
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Le long des murs intérieurs, une brique alvéolaire garnie de chaux et sable
créera une zone d'évaporation entre une dalle étanche et le mur ancien.
Ouvertures
Le remplacement des menuiseries dans le bâti ancien modifie complètement le
renouvellement d'air. On apportera systématiquement un principe de ventilation.
Une ventilation naturelle peut être envisagée sur des pièces traversantes au
détriment de la performance thermique. Des systèmes de ventilation
hygroréglables (A ou B) représentent un bon compromis. La VMC double-flux
est surtout rentable pour des maisons étanches à l'air et fortement isolées.
Economie d’énergie
Pas de bilan énergétique Î fonder l’avis de l’ABF
Attention particulière à la partie menuiserie
Isolation des bâtiments Î isolation extérieure interdite
Energies renouvelables
Impact différent selon le procédés et matériaux
Energie solaire
Conditions de prescriptions
Energie éolienne
Risque d’impact sur le paysage urbain, rural, naturel (usage industriel comme usage domestique)
En effet, de quelques manières que les éoliennes soient disposées, isolées ou groupées, elles dépassent localement la ligne de faîtage, émergent du vélum bâti
général ou prennent possession du paysage à différentes échelles
Energie géothermique
Engendre le moins d’impacts sur la qualité architecturale et patrimoniale et sur le paysage
Seules les installation hors sol nécessaires à l’exploitation, mais généralement de faible importance, peuvent avoir un impact et donner lieu à des prescriptions
visant à la préservation et à la mise en valeur de l’architecture, du patrimoine et du paysage
Energie hydraulique
L’exploitation de l’énergie hydraulique peuvent donner lieu à des ouvrages plus ou moins importants, voire à des dérivations, qui peuvent affecter la qualité
esthétique des espaces environnant, le tissu bâti ou, à plus grande échelle, le paysage (barrage ou usines de captage et de transformation en électricité).
Usage et mise en œuvre de matériaux
Jusqu’au XIXe siècle, l’usage et la mise en œuvre des matériaux traditionnels devaient compenser les modestes capacités des dispositifs, eux-mêmes
traditionnels, de production de chaleur (la cheminée ou le poêle).
L’isolation des bâtiments anciens dépend des modes constructifs utilisés, depuis l’usage de la pierre en pleine masse et de murs d’épaisseur importante avec ou
sans blocage, jusqu’à l’utilisation de la terre cuite ou de la terres crue.
C’est une des raisons pour lesquelles les bâtiments anciens présentent le plus souvent un bilan énergétique qui n’a rien à envier aux constructions modernes
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