Le péage urbain pour internaliser les externalités
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Le péage urbain pour internaliser les externalités
Le péage urbain pour internaliser les externalités environnementales : résultats d’une étude Suisse Mathias REYMOND, LASER-CREDEN, Université Montpellier 1, France Jean-Marc REVAZ, CREM - Centre de compétences en urbistique, Suisse Gaëtan CHERIX, CREM - Centre de compétences en urbistique, Suisse 1. Introduction Dans les villes : circulation automobile => congestion => externalités négatives (perte de temps, pollution, bruit…) Solutions : * augmenter l’offre de voirie (inefficace à LT, car offre crée la demande) ; ** mise en place de politiques restrictives de la demande (réglementation ou tarification) De nombreux économistes s’accordent sur la supériorité de l’instrument tarifaire. Choix du péage de congestion (« congestion pricing ») 1. Introduction (suite) Péage de pointe (variation en fonction du niveau de la congestion) Objectif : réguler la circulation et procurer un gain de bien-être pour la collectivité (réduction des effets externes, gain de temps pour les automobilistes…) 1. Introduction : de la théorie à la pratique Expériences : Londres, Singapour Objectifs du péage : Soit dissuasif (politique restrictive) Soit financement (récolte des recettes) Problème : contradiction entre les deux objectifs (exemple : Londres) Acceptabilité (au mieux : 1 personne sur 3 est pour le péage) => enquêtes PRIMA… Enquête sur un échantillon représentatif, analyse des données : analyse à correspondances multiples (sur le logiciel SPAD) 2. L’acceptabilité du péage : premiers résultats Taux de refus d’un péage de congestion : 61,64% contre 38,37% Source de discrimination entre riches et pauvres pour près de la moitié de l’échantillon (49,28%) Atteinte à la liberté de déplacement pour plus de la moitié des personnes interrogées Toutefois le péage urbain est l’instrument tarifaire préféré des individus (p/r au péage de stationnement, à la taxation sur les carburants, taxe kilométrique…) 2. L’acceptabilité du péage : l’affectation des recettes Le question de l’affectation des ressources : Orienter les recettes du péage directement vers un mode de transport ou respecter le principe de non affectation des ressources ? Destiner les recettes aux transports collectifs ou au développement du réseau routier ? => Orienter les recettes vers ceux qui subissent un « coût de dérangement », c'est-à-dire vers les automobilistes qui ont changé de comportement et non vers les payeurs du péage. Graphique 1 : Les politiques d’accompagnement du péage de congestion 1 0 0% 9 0% 8 0% 7 0% 6 0% 5 0% 4 0% 3 0% 2 0% 1 0% 0% dv pt TC dv p t tran sp o rts NP P+R covo itu ra ge no uve lles routes to ut à f a it d 'ac c ord plu tô t d'ac c ord p lu tô t p as d'ac c ord pa s d u tou t d 'ac c ord pas de pé age s ans rép on se 3. Interprétation des résultats (les automobilistes rares) Les individus n’utilisent jamais ou exceptionnellement l’automobile sont plutôt favorables à l’idée d’instaurer un péage. Ils sont aussi « plutôt d’accord » pour développer les transports collectifs en parallèle avec la mise en place du péage. Ils ne sont « pas du tout d’accord » avec l’idée de créer de nouvelles routes. A ce sujet, ils sont partisans d’orienter les recettes vers les « transports collectifs » et la « collectivité + TC ». 3. Interprétation des résultats (les automobilistes réguliers) Les automobilistes « réguliers » sont en général hostiles à la création d’un péage Æ information. Les personnes interrogées qui utilisent « toujours » leur voiture ne sont « pas du tout d’accord » avec l’idée d’instaurer un péage. « plutôt d’accord » pour créer de nouvelles routes gratuites Recettes du péage orientées vers les réseaux routiers. Ces automobilistes perçoivent naturellement le péage comme une « taxe supplémentaire » . Les politiques d’accompagnement : les TC 100% 90% développement des TC 80% 70% tout à fait d'accord plutôt d'accord plutôt pas d'accord 60% 50% 40% pas du tout d'accord 30% 20% 10% 0% pas du tout d'accord plutôt pas d'accord plutôt d'accord acceptabilité du péage de congestion tout à fait d'accord Fiches d’identité des personnes interrogées Utilisateurs permanents de l’automobile : automobilistes résidants hors de la ville, obligés de payer pour entrer en ville. Ceux sont des catégories socioprofessionnelles moins aisées. Utilisateurs rares de l’automobile : habitants du centre-ville ou de la ville, les catégories socioprofessionnelles élevées, ils travaillent en ville. Déplacements autrement qu’en voiture (marche, transports collectifs, deux roues…) et souhaitent voir leur quartier moins encombré. La redistribution des recettes du péage Péage de congestion Æ problème d’acceptabilité Redistribution des recettes vers les transports collectifs Æ modèle d’après Tabuchi (1993) ; Danielis et Marcucci (2002) Prix du billet (en t+1) = coût de déplacement (en t+1) par usager – recettes (en t)/nombre d’usagers Avec redistribution vers les TC, le coût total ressenti par l’ensemble de la collectivité n’augmente pas. Conclusion Acceptabilité ? Politiques d’information Rôle du décideur Mesures d’accompagnement Acceptabilité croissante avec une mise en place transparente