Pratique sportive libre en Centre Ville 2ème atelier 23

Transcription

Pratique sportive libre en Centre Ville 2ème atelier 23
Pratique sportive libre
en Centre Ville
2ème atelier
23 mars 2016
Trois semaines après le lancement de l'atelier, vingt-deux personnes – dont neuf nouvelles – se sont à
nouveau réunies pour dialoguer autour de la pratique sportive libre, le 23 mars 2016. Sans oublier la
dizaine de contributions sur la plateforme nantesco.fr, intégrée à la réflexion collective.
Alors que le premier atelier a permis de construire collectivement une définition ouverte de ce qu'est la
« pratique sportive libre », résumée autour des mots « liberté, contraintes, lien social et développement
durable », ce nouvel atelier avait pour objectif de réaliser un diagnostic partagé des pratiques à Nantes.
Pour y parvenir, les participants qui le souhaitaient ont pu remplir
une «carte d'identité atelier », puis la présenter à tour de rôle en
précisant à la fois leurs pratiques, leurs motivations, les temps et
lieux, les freins et leviers ainsi que la cohabitation entre les
usages.
LEXIQUE DES DIFFERENTES PRATIQUES
Co-construire un diagnostic avec les nantais exigeait la présence d'une diversité de pratique, et donc de
pratiquants.
Sans que ce soit complètement exhaustif, le résultat est
toutefois probant grâce à l'investissement et la participation
renouvelée à cet atelier des habitants et pratiquants. Le
panel est large, et si certaines disciplines sont connues,
d'autres semblent plus émergentes. Quoiqu'il en soit,
toutes méritent une définition,
demandé
aux
pratiquants
et pour ce faire, il a été
« en
quoi
consiste
leur
discipline ».
Le résultat est éloquent :
roller acrobatique : « effectuer des figures acrobatiques sur les éléments que propose la Ville, bancs,
murets, escaliers... »
course à pied : « nous courrons en groupe pour le plaisir de progresser ».
roller : faire de la « randonnée [à] roller », « déplacement libre en ville, moyen de déplacement ».
Longboard : « la glisse, le plaisir de se retrouver, une sensation semblable au surf, réaliser des figures,
la vitesse ».
wheelers : « La gyroroue est un monocycle avec moteur, auto-stabilisé », qui permet de « se déplacer
en roulant sur pistes cyclables et trottoirs », de faire des « balades tout terrain ».
Street workout : « musculation avec le poids du corps, préparation physique, figure de street workout ».
Marche à pied : « visite du patrimoine, au grand air ».
Slackline : « équilibre sur sangle »
BMX Freestyle : « faire des figures et sauts à vélo, rechercher des sensations, évoluer, transmettre ».
D'autres, comme le tennis de table, le football, le vélo ou encore le taekwondo, n'était pas présents pour
définir leur pratique.
LES MOTIVATIONS
D'aucuns diraient qu'il y a autant de pratiques physiques et sportives que de motivations pour s'y
adonner, et au regard des expressions recueillies lors de l'atelier, cette affirmation semble se vérifier.
Alors qu'il s'agit pour certains de « s'entretenir physiquement », que ce soit suite à une « indication
thérapeutique » ou non, pour d'autres, il s'agit de « se déplacer », de « se rencontrer », de « découvrir la
Ville et la nature différemment », voir simplement une excuse - pour ne pas dire un support – pour
pratiquer une activité autre telle que « la photo ou vidéo ».
Toutefois, un certain nombre de mots et d'idées semblent réunir les pratiquants, au-delà de la diversité
des profils : le « plaisir », la « liberté », le fait de sortir, d'être à « l'extérieur », le « goût de l'effort », le
« bien-être » ou encore les « sensations fortes » sont apparus à de nombreuses reprises.
Pas étonnant alors que lorsqu'il est précisément demandé aux participants si leur pratique est une
activité sportive, de loisir ou un mode de déplacement, chacune des réponses obtient un tiers...
Enfin, la pratique sportive libre semble offrir une opportunité nouvelle aux pratiquants : l'organisation
d'une « communauté » ou la « création d’événements », le tout « gratuitement ».
Il est à noter que si la pratique sportive libre permet de s'ouvrir à de nouveaux cercles sociaux pour les
pratiquants, elle ne semble pas remplacer la pratique en club ou association. Elle vient plutôt s'y
superposer. Résultat, lorsque nous demandons aux participants à l'atelier s'ils pratiquent seuls, avec un
collectif, dans le cadre d'une association, d'un club ou d'une fédération, les réponses ne sont que
rarement unique. Seul et en groupe, seul et en club, en groupe et en club, les possibilités semblent
infinies !
LES TEMPS
La motivation des pratiquants ne fait pas de doute, elle est variée et bien présente.
Résultat, la pratique d'une activité s'étale sur tout le temps de la journée, et même de nuit
pour une moitié des participants.
De plus, les différentes saisons ne semblent pas influencer grandement sur la pratique,
puisqu'à peine un quart des participants indique que cela à une influence.
LES LIEUX
Si les possibilités semblent infinies, c'est aussi parce que les lieux de pratiques sont nombreux. Mais
comment choisir le lieu de pratique ? Ou plutôt, comment la pratique se développe-t-elle sur un lieu ? Un
participant indique que pour lui, « le choix des sites se fait selon les besoins matériels ».
C'est une des raisons, mais d'autres critères interviennent : selon que la pratique soit déambulatoire
(exemple de la course à pied) ou non (exemple du taekwendo, du street workout), selon que la
motivation soit le bien-être ou autre, ou encore selon qu'un équipement spécifique soit proposé
(skateparc, city stade) ou non, le lieu sera bien différent. D'ailleurs, plutôt que d'évoquer le choix du lieu,
il conviendrait d'évoquer le choix des lieux, puisque les pratiquants expriment leur extrême « mobilité »
d'un lieu à l'autre de la Ville, sans que les déplacements soient toujours aisés d'ailleurs.
D'autres critères semblent entrer en ligne de compte dans le choix du lieu de pratique, et si le nombre de
participants ne permet pas de monter en généralité, les expressions des uns et des autres laissent
deviner des choix fortement liés aux pratiquants : un sénior sera attentif à « la proximité de toilettes »
pour choisir son parcours, tandis qu'une femme veillera à « l'éclairage et au sentiment de sécurité » que
confère tel ou tel parcours.
Quoiqu'il en soit, les lieux de pratiques évoqués par les participants peuvent se classer en deux
catégories : le spot et le réseau, avec quelques variantes en terme de paysage, notamment sur le choix
de « nature ou ville », ou d'aménagement.
Les spots :
Certains sont spécialisés, comme le skateparc (ou dans une moindre mesure le « spot » de la rue
Nizan), orienté glisse avec le skate, le roller, BMX ou encore la trottinette, dont l'avènement – ou plutôt le
ré-avènement – est plus récent.
D'autres sont multisports, comme les nefs ou les fonderies, dont le caractère « ouvert mais couvert »
offre de réelles opportunités.
Il est à noter que l'absence de footballeurs et de basketballeurs, ou plutôt la faible représentation, induit
que le feydball, le city stade ou encore l'arbre à panier (basket-ball) ne sont pas évoqués.
Il existe d'autres spots non-aménagés, les pratiquants ont notamment cité les parcs et jardins que sont
le Grand Blottereau, le Crapa, ou encore Procé pour la pratique du slackline. Alors que certaines
pratiques sont urbaines, les motivations de cette dernière, telles qu'évoquées par un participants, sont
clairement la « présence de la nature ». « Slacker » en ville, pourquoi pas, mais à petite dose !
Le réseau :
Les parcours dessinés sur la carte par les pratiquants afin d'indiquer leur lieu de pratique illustre ce
qu'est le réseau : un lieu de départ où les pratiquants se retrouvent, un parcours aménagé ou non, un
agrès de-ci de-là, etc. Les participants ont permis d'avoir un bel aperçu de ceux existants à Nantes : la
ligne verte du voyage à Nantes, les fleuves et rivières (Erdre, Sèvre, Loire, Chézine,…), les pistes
cyclables, le tour de l'île de Nantes ou plus globalement l'ensemble de l'espace public.
Au-delà de ces lieux existants, d'autres lieux sembleraient intéressants à explorer : les quais de la Fosse
(vers l'arrêt de navibus), le boulevard des pas enchantés, le boulevard Gaston Doumergue ou encore un
lieu à définir qu'il conviendrait d'aménager pour la pratique du slackline, avec notamment du sable pour
atténuer l'impact des chutes.
LES FREINS ET LEVIERS
Quelque soit le lieu, quelque soit le sport, différents aménagements seraient de nature à développer la
pratique.
Il peut s'agir d'une installation de différents points d'eau, de toilettes, en différents lieux, pour favoriser
la pratique des séniors, ou encore d'installer de la lumière sur certains parcours – l'Erdre étant souvent
citée, mais une interrogation se porte aussi sur l'aménagement futur du street workout
– pour
augmenter l'amplitude possible de la pratique, mais aussi favoriser la pratique féminine.
D'autres actions semblent fortement attendues, comme l'installation de douches sur certains points.
L'exemple de Lille est cité, avec l'installation de douches au parc de la citadelle. En plus d'augmenter là
aussi l'amplitude de la pratique, ce type d'aménagement permettrait surtout de favoriser la pratique
féminine. En sachant que cette dernière s'effondre dès la naissance du premier enfant, notamment du
fait de l'absence de disponibilités après le travail, l'installation de douches ou l'ouverture de celles
existantes (piscine, gymnase, stade, etc) permettrait une pratique notamment le midi.
De même, les participants souhaitent l'installation de casiers ou vestiaires sécurisés, sur l'espace
public ou dans les lieux existants (stade Lecointre), que ce soit pour stocker leurs affaires durant la
pratique – certains évoquant notamment le « braquage de leurs voitures » lorsqu'ils sont partis courir –
ou après, comme les pratiquants de longboard, souvent gênés pour accéder après coup à un restaurant
ou cinéma.
D'autres idées sont apparues, comme la création ou l'identification de lieux « ouverts mais couverts ».
En effet, les spots tels que les nefs ou les fonderies sont bien utilisés, certains souhaitent donc que la
Ville développe ces lieux en prenant notamment appui sur ce qui existait autrefois pour les artistes ou
musiciens : les kiosques. Un lieu idéal, semble-t-il, pour la pratique du Taekwendo, du Taï Chï ou
encore du sonmudo.
Toutefois, l'idée qui semble le plus séduire certains participants, c'est l'aménagement d'un parcours
dédié à différentes pratiques, comme la course à pied ou le roller. Les participants ont évoqué différents
réseaux de pratiques, comme le tour de l'Île de Nantes, mais tous s'accordent à dire qu'il n'y a aucune
continuité (notamment du pont des 3 continents au pont de Pirmil), que les parcours sont dangereux car
toujours interrompus : route, trottoir, etc. Certaines villes comme Lyon, ou Valence (Espagne), ont trouvé
le moyen d'aménager un parcours avec sol adapté, lumière, point d'eau, indication kilométrique, agrès,
etc. Pourquoi pas Nantes ? La aussi, l'aménagement d'un tel parcours semble être de nature à favoriser
la pratique féminine, puisque concentrant sur un même espace bien aménagé un grand nombre de
pratiquants, donc plus sécurisant.
En plus d'un parcours, différents spots reviennent aussi en terme d'aménagement. S'appuyant sur une
expérience personnelle, un membre de l'atelier évoque « des parcs entiers dédiés au sport en Asie »,
ainsi que dans « d'autres villes ». « Nantes est en retard dans le domaine », semblerait-il. Plus
précisément, une contribution (internet) évoque la possibilité « d'installer des équipements sportifs le
long de l'Erdre, mais aussi au square Felix Thomas », tandis qu'un autre propose de façon plus générale
d'installer des « aires de pratique sportive à différents points avec fontaine à eau ».
Enfin, plus en lien avec leur pratique, certains participants évoquent – avec force – le caractère
vieillissant du skateparc Ricordeau, l'absence de règle sur les âges affichée, le souhait d'installer
des équipements de tennis de table ou encore des points d'attaches pour les vélos, notamment à
proximité des squares, ou encore les trop nombreuses vis pour fixer les angles des modules de skate à
Nizan.
LA COHABITATION
Les opportunités de développer les pratiques sont donc nombreuses, les participants l'ont démontré.
Toutefois, l'un des enjeux pour la Ville, tel qu'annoncé lors du premier atelier par Mr Rebouh, adjoint
délégué au sport, c'est de favoriser la cohabitation des usages et usagers. Et dans ce domaine, les
« opportunités » sont nombreuses et variées. Car si la pratique sportive libre est synonyme de
rencontres, d'émulsions, comme l'indique un participant qui « pratique en salle, mais l'écoute des autres
donne envie de rejoindre leurs groupes », ou encore d'organisation de nombreux événements – qu'il
conviendrait d'ailleurs de développer, à l'image de ce que fait Paris avec l'organisation d'une initiative
sportive sur l'espace public en fermant la circulation ce jour là –, la cohabitation n'est pas toujours
aisée.
Pêle-mêle, les participants évoquent :
1°) La cohabitation entre pratiquants
Le cas le plus emblématique, cité par un participant, c'est « la cohabitation avec les clubs dans un
stade, d'autant plus que les horaires ne sont pas indiqués » ! Résultat, plusieurs confirment s'être
« cassé les dents » en arrivant au stade. Mais cette cohabitation est aussi à trouver entre cycliste et
wheelers, coureurs à pied,…
2°) La cohabitation entre pratiquants et d'autres usagers
Cas le plus fréquent, les problèmes – et par conséquent les solutions à identifier – sont variés. Courir à
une trentaine sur l'espace public ou faire du roller sur le trottoir nécessite de tenir compte des piétons,
utiliser sa roue électrique à une dizaine le vendredi engendre parfois quelques difficultés à respecter les
règles, règles d'ailleurs trop floues pour être réellement respectée, la solution semble donc de se
responsabiliser et d'avoir des encadrants, tandis que l'aménagement d'un parcours spécifique pourrait y
répondre.
De même, croiser les promeneurs de chiens peut parfois être effrayant.
De plus, la cohabitation autour du skateparc semble aussi difficile, notamment du fait d'un aménagement
trop dense de l'environnement direct : station bicloo, tramway, autoroute à vélo, mur de Royal De Luxe
ou encore aménagement des pelouses, autant de raisons de se croiser, pas toujours dans de bonnes
conditions.
Mais à l'inverse, les autres usagers ne respectent pas toujours les lieux de pratique. Résultat, aux nefs,
au skateparc ou aux fonderies, il n'est pas rare que les pratiquants nettoient en amont le site, jonché de
morceaux de verres ou de déchets.
3°) La cohabitation de l'activité avec l'environnement
Si certains des participants le disent avec franchise, d'autres l'évoquent à demi-mots : l'utilisation du
mobilier urbain pour sa pratique peut causer des dégradations. C'est vrai aux nefs, c'est vrai aux
fonderies.
4°) Différents interdits interrogés
De façon plus précise, un certain nombre de questions se posent pour les participants à l'atelier :
pourquoi les rollers ne peuvent-ils pas monter dans le tram, même assis ? Serait-il possible d'utiliser les
parking d'Atlantis, de Beaulieu, les parkings couverts pour la glisse urbaine, lorsque ceux-ci ne sont pas
beaucoup utilisés ? Serait-il possible d'identifier deux ou trois spots pour le slackline, afin de ne pas se
faire chasser par les agents de la Ville ? Pourquoi les longboards ne peuvent-ils pas aller au
« hangar » ? Est-il possible de compléter l'open data, notamment avec des précisions sur les horaires
des stades et les éléments accessibles, tels que les douches ou vestiaires ? Enfin, est-il possible
d'identifier les lieux de pratiques sur un site ?
Si la dernière question trouve sa réponse dans le développement de l'application « Nantes dans ma
poche », l'ensemble de ces questions pourrait trouver réponse d'ici le prochain atelier en salle – le 4 ème
–, prévu le :
8 juin 2016, de 18h30 à 20h30,
en Mairie centrale, salle Aristide Briand
Mais d'ici là, un troisième atelier « sur site » aura lieu. Car si cet atelier a permis de dresser un joli
diagnostic de la pratique, d'identifier différents leviers, quinze participants ont accepté de participer à la
réalisation d'un film, dont l'objectif sera de mettre des images sur les mots. Rendez vous sera pris d'ici
fin mai.
Contacts :
• Direction des sports :
Pierre Roy, 02 40 14 35 21
[email protected]
• Équipe de quartier :
Michel BOURDINOT, 02 40 41 61 75 –
[email protected]