• Stéphane Beaud et Florence Weber, Guide de l`enquête de terrain

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• Stéphane Beaud et Florence Weber, Guide de l`enquête de terrain
• Stéphane Beaud et Florence Weber, Guide de l’enquête de terrain. Paris :
La Découverte 2003.
(pp. 235-290)
OUTILS À DISPOSITION
« Vous avez trois outils à votre disposition : l’écriture, notation et transcription, qui
transforme enquête, entretiens, impressions en documents, qui objective, qui permet la
mise à distance, le recul, la mise à plat ; la lecture critique, qui rapporte des documents à
leurs contextes, qui repère et décrypte les allusions, les malentendus, les contradictions,
les références croisées ; le classement qui met en fiches des éléments tirés de documents
disparates, qui fait apparaître des relations invisibles aux enquêtés, extérieures à
l’interaction.
[…]
L’écriture, d’abord […] va transformer les entretiens en textes ; puis la lecture critique
s’applique à ces textes […] ; le classement, enfin, efficace tout au long de l’enquête, va
transformer ces premiers textes (journal, transcriptions d’entretiens) en matériaux à
décortiquer, à désosser, à désarticuler. Ce n’est qu’alors que vous pourrez vous atteler à al
rédaction finale » (p.235 et pp.235-236).
Étapes
1° classer le matériel, en faire un inventaire
2° transcrire les entretiens
3° chercher à mettre en relation les données ethnographiques et leur contexte
QUE FAIRE DES ENTRETIENS ? (p.238)
a) « faites une liste de vos entretiens. Classez-les en fonction de leur intérêt – tel que
vous le percevez – pour votre enquête. Commencez par transcrire intégralement les
plus « intéressants ». Travaillez toujours un entretien dans le détail, ne menez pas de
front plusieurs transcriptions. Retranscrivez l’un à la suite de l’autre deux entretiens
qui sont comparables, cela vous facilitera leur analyse.
Faire un choix parmi les entretiens (p.239)
Le matériel est inégalement utilisable donc : première étape : hiérarchiser les
entretiens.
« Pour ce qui concerne les entretiens, ne commencez pas par vous enfermer dans un
travail de transcription, long et répétitif, ne cherchez pas à décrypter intégralement
tous vos entretiens. Autrement dit ne foncez pas, comme on dit dans la « frappe au
kilomètre ». C’est le plus souvent une fuite en avant. Si vous avez tendance à le faire,
c’est parce que cette tâche, que vous effectuez alors de façon purement mécanique,
vous « tranquillise ». Pendant ce temps-là, vous pouvez « oublier » votre recherche,
négliger votre « problématique », et vous en venez à ne plus vous interroger sur ce que
vous « cherchez ». Bref la transcription tous azimuts est une manière de gérer votre
angoisse face au matériel : vous « faites quelque chose », trouvant là le moyen idéal de
vous déculpabiliser. »
Conseil : « rangez et classez vos entretiens d’un côté, vos observations de l’autre.
Ensuite, évaluez-les à partir de vos souvenirs personnels […]. Le meilleur antidote au
« tout-transcription » et au rêve d’exhaustivité, c’est de vous poser sans cesse la
question : pour quoi faire ? Cet entretien mérite-t-il d’être entièrement décrypté ? Cette
observation mérite-t-elle d’occuper une place centrale dans votre analyse ? Pourquoi
ceux-ci, et pas un autre ? » (p.240)
b) Retranscrivez et commencez le travail d’analyse au moment de la transcription.
3 types d’entretiens : (pp.240-241)
1. entretiens informatifs
Premier panorama relatif au thème de recherche. Il s’agit essentiellement du
« point de vue de l’institution »
→ écoutez-les, prenez des notes
2. entretiens ‘personnels’
L’interviewé parle davantage en son nom
→ choisissez des extraits qui « collent » de près à votre recherche et qui semblent
intéressants
3. entretiens approfondis
Soit longs et riches en informations ; soit moins longs mais riches de
contradictions, malentendus, etc.
→ transcrivez-les intégralement.
c) Lisez en entier l’entretien approfondi retranscrit. Notez sur des feuilles (un premier
brouillon) vos premières impressions liées à cette première lecture, cherchez à définir
sa tonalité d’ensemble. Comme pour l’écriture du journal d’enquête, n’hésitez pas à
griffonner les premières idées qui vous passent par la tête. Vous aurez ensuite le loisir
de les reprendre, de les affiner ou de les corriger. Mais ne laissez pas votre lecture sans
trace écrite.
d) Lisez vos entretiens stylo ou crayon en main. Soulignez les expressions frappantes,
entourez les mots clés, les expressions qui reviennent constamment, annotez
copieusement dans la marge.
e) Lisez l’entretien plus en détail, paragraphe par paragraphe, sélectionnez des extraits
qui vous paraissent particulièrement intéressants et faites-en un premier commentaire.
f) Rédigez un commentaire d’entretien à partir de vos différents brouillons. D’abord
présentez socialement l’interviewé, ensuite le contexte et la dynamique de l’entretien,
bâtissez votre commentaire autour de ce qui fait, selon vous, la spécificité de cet
entretien. »
ETAPES DE L’ANALYSE
Restituer le contexte
« L’entretien se donne d’abord comme un texte et il faut faire effort pour lui restituer son
contexte » (p.255).
« Un entretien se déroule toujours dans un lieu et à un moment donnés. Le sens des paroles
recueillies est strictement dépendant des conditions de leur énonciation. L’entretien ne prend
sens véritablement que dans ce « contexte » immédiat. C’est en effet à lui que font référence
les mots utilisés. Mais il vous faut aussi restituer un univers de références plus large, constitué
par des allusions » (p.254).
Décrire et analyser les relations d’enquête (p.255)
« C’est un élément essentiel de la contextualisation. Vous avez négocié un entretien […].
Vous avez aussi été en face de l’enquêté, vous avez pu observer son comportement, vous avez
gardé une image précise de lui, vous avez noté les conversations entendues, la façon dont on
s’est adressé à vous, les modes d’interpellation, les gestes. Tirez-en parti. Examinez dans le
détail la nature de la relation d’enquête. »
Analyser le déroulement de l’entretien (pp.261-262)
« Un entretien […] n’est jamais linéaire. Le début correspond à un round d’observation,
chacun se prête par bonne volonté au jeu de l’entretien. Arrive un moment où les choses
s’accélèrent, les positions se défont. Il y a des « tournants » d’entretien, c’est-à-dire des
moments où, pour différentes raisons (à la suite d’une question, par une association d’idées,
etc.), l’interviewé change de posture, prend un autre ton, dit des choses qui contredisent ce
qu’il a dit précédemment, développe longuement des thèmes qu’il n’avait pas du tout abordés
et qu’il avait peut-être dissimulés lors de la première partie de l’entretien . vous vous en
apercevez mieux lors de l’écoute de la bande que sur le moment où vous êtes pris par la
situation d’entretien.
Cherchez à repérer ces points de basculement, ces moments où la parole de l’enquêté change
de statut.[…] Comparez l’avant et l’après de cette bifurcation de l’entretien. Cherchez à savoir
ce qui a pu la provoquer, pourquoi la première ligne d’action n’était plus tenable, pourquoi
l’interviewé en a adopté une seconde, en quoi elle est plus accordée à son « personnage
social ».
Analyser la dynamique de l’entretien, c’est aussi prêter attention aux modifications du registre
du langage de l’interviewé. Un cas de figure classique est celui où l’hyper-correction
linguistique ou le langage soutenu face à l’enquêteur lors des premiers échanges cède
progressivement le pas à des propos du langage ordinaire. »
Interpréter les données
« Ne cherchez pas à théoriser à tout prix ni à généraliser à tout prix. Vous devez faire un
compte-rendu d’enquête, le terrain ne doit pas disparaître sous les concepts mais, au contraire,
les concepts doivent éclairer le terrain et rendre justice aux cas singuliers » (p.264).
« Trois éléments doivent retenir particulièrement votre attention avant de mettre en œuvre des
comparaisons systématiques : la mise en relation, dans chaque cas, entre positions
objectives, pratiques et points de vue subjectifs ; les mots indigènes et les silences ; les
malentendus » (p.264).
Les enquêtés sont des « nœuds de relations ».
PROCÉDÉS D’ANALYSE
1°
Établir le détail des caractéristiques sociales de la personne à partir des données
Bien sûr, ces caractéristiques sont d’importances inégales selon l’objet de
recherche.
2°
Recouper les informations
Gage de position critique face aux informations récoltées.
3°
Mettre en rapport les positions objectives des enquêtés, les pratiques que vous avez pu
observer et les points de vue subjectifs exprimés lors de l’entretien
Distinguer entre les faits objectifs et les jugements sur ces faits (soit les ‘données
subjectives’)
« Même si vous n’avez vu vos interviewés qu’en situation d’entretien, leur cadre
familier vous a livré des éléments objectifs de leur position : ainsi le cadre domestique
est le résultat matériel de leurs pratiques » (p.266).
4°
Relever les « mots indigènes »
« Ces mots ont la vertu de dire à leur manière – simple, imagée, quotidienne – des
catégories de classement et de jugement « indigènes » que vous pouvez confronter aux
modes de classement sociaux plus généraux et abstraits » (p.267).
5°
Faire attention aux silences, aux non-dits et au ton
6°
Tenter d’élucider les malentendus
En partant du principe que rien n’est jamais dû au hasard mais à une raison
(sociologique).
7°
Comparer les matériaux entre eux pour faire émerger une problématique
Le but est de confronter les documents les uns aux autres puis, ensuite, de les reclasser
sans plus tenir compte de leur ordre chronologique de fabrication mais selon un ordre
logique. Pour y arriver :
a. Passer de cas particuliers à des questions conceptuelles auxquelles ces cas
apportent des éléments de réponse. « Vous y arriverez en réduisant le cas à
l’ensemble de ses caractéristiques objectives puis en choisissant l’une de ces
caractéristiques pour orienter la lecture du matériau » (p.276).
b. Essayer de comprendre les liens logiques entre les questions dégagées.
« Conseil : ne vous enfermez pas dans un plan rigide à l’intérieur duquel vous
cherchez à caser vos données, laissez-vous plutôt guider par le travail interprétatif sur
vos matériaux. Si vous ne prenez pas ces risques d’interprétation, si vous ne vous
« lancez » pas dans des raisonnements (qu’il faut impérativement expliciter pour
pouvoir les contrôler, les infirmer ou les poursuivre), vous n’arriverez jamais à rédiger.
Inversement, si vous organisez votre compte rendu d’enquête à partir d’hypothèses
théoriques extérieures au terrain, vous aurez manqué le point essentiel de l’enquête
ethnographique qui est de casser la dichotomie entre « théorie » et « empirie ». Vos
cas singuliers (qu’il s’agisse d’événements observés ou de personnes interviewées) ne
sont pas des exemples illustratifs de théories qui leur préexistent, mais des points
d’appui pour faire avancer des hypothèses qu’ensuite vous pourrez tester, approfondir,
ou abandonner » (p.277).
8°
Clarifier ses objectifs et déterminer quelle est la question la plus importante à laquelle
les matériaux répondent
Redéfinition de l’objet.
• John W. Creswell, Qualitative Inquiry and Research Design. Choosing
Among Five Traditions. London : Sage Publications inc. 1998
(pp. 139-165)
1.
2.
3.
4.
Prendre des notes en lisant les retranscriptions; les annoter d’idées ; écrire des mémos
Demander/recevoir un feed-back sur ses idées
Réduction des informations (création de diagrammes, de tableaux, de comparaisons)
Développer des codes, des catégories (viser max. 5-6 catégories clé, qu’il est possible
d’étendre ensuite ou d’affiner)
5. Faire des liens entre les catégories
6. Développer un cadre analytique / une théorie
7. (Dans le cas de la grounded theory) Modifier la recherche en conséquence
La spirale de l’analyse des données : (p.143)
écriture
matrices,
arbres,
propositions
représenter,
visualiser
contexte,
catégories,
comparaisons
décrire, classifier,
interpréter
réfléchir,
écrire des notes
et des questions
lire, écrire des mémos
documents,
dossiers,
organisation
gérer les données
collecte des données
• Alain Blanchet et Anne Gotman, L’enquête et ses méthodes : l’entretien.
Paris : Nathan Université 1992
(pp.
Analyse de contenu
Elle implique des hypothèses ; « c’est une lecture exogène informée par les objectifs
de l’analyste. Elle ignore la cohérence explicite du texte et procède par décomposition
d’unités élémentaires reproductibles (…). Elle a pour fonction de produire un effet
d’intelligibilité et comporte une part d’interprétation » (p.92).
« Le choix du type d’analyse de contenu, comme le choix du type de collecte, est
subordonné aux objectifs de la recherche et à sa formulation théorique (…). L’analyse
de contenu n’est pas neutre. En tant qu’opération de production des résultats, elle
représente l’ultime étape de la construction de l’objet. Les différentes analyses de
contenu seront donc envisagées sous l’angle de leurs présupposés théoriques et dans
leur cadre d’utilisation spécifique » (p.94).
Æ analyse entretien par entretien
« Il s’agit de rendre compte pour chaque entretien de la logique du monde
référentiel décrit par rapport aux hypothèses » (pp.94-95).
« L’analyse par entretien repose sur l’hypothèse que chaque singularité est
porteuse du processus (…) sociologique que l’on veut analyser. L’analyse par
entretien se justifie donc lorsqu’on étudie des processus, des modes d’organisation
individuels, en tant qu’ils sont révélateurs : (…)
- d’un mode de réalisation d’une tâche professionnelle (…)
- d’une théorie du mode de production de l’existence (récit de vie) » (p.96).
Æ recherche de cohérence singulière.
Æ analyse thématique
« L’analyse thématique défait en quelque sorte la singularité du discours et
découpe transversalement ce qui, d’un entretien à l’autre, se réfère au même
thème » (pp. 97-98)
« L’analyse thématique est donc cohérente avec la mise en œuvre de modèles
explicatifs de pratiques ou de représentations, et non d’actions » (p.98).
« L’identification des thèmes et la construction de la grille d’analyse s’effectuent à
partir des hypothèses descriptives de la recherche (…). Elles procèdent d’une
itération entre hypothèses et corpus. (…) L’unité thématique n’est donc pas définie
a priori comme l’unité linguistique. C’est un noyau de ses repérable en fonction de
la problématique et des hypothèses de la recherche. Mais, une fois sélectionnés
pour l’analyse d’un corpus, les thèmes constituent le cadre stable de l’analyse de
tous les entretiens » (p.98).
-
analyse horizontale
Relève les différentes formes sous lesquelles apparaît le même thème d’un
sujet à l’autre.
-
analyse verticale
Passage en revue des thèmes abordés par chaque sujet pris séparément dans un
but de synthèse.
Æ donc : recherche de cohérence thématique.
Résultats possibles : - sélection des thèmes, observation de leur variation et
explication des raisons pour lesquelles il y a ces variations
- élaboration de typologies (types-idéaux)
• Joseph A. Maxwell, La modélisation de la recherche qualitative. Une
approche interactive. Éditions Universitaires de Fribourg 1999.
(pp. 140-147)
-
Commencer l’analyse dès le 1er entretien effectué et la poursuivre tout au long de
la recherche plutôt que seulement une fois tous les entretiens effectués. Il est ainsi
possible de focaliser progressivement les entretiens.
-
1ère étape : lire les retranscriptions d’entretien et prendre des notes, faire des
mémos sur ce que l’on comprend, les idées qui viennent, provisoires,
sur les catégories et relations.
2 possibilités : - soit, coder en réarrangeant les données « dans les
catégories qui facilitent la comparaison des données
intra- et inter-catégories ainsi que le développement des
concepts théoriques » (p.143).
- soit, classement des données en des thèmes et
ensembles plus larges.
2ème étape : analyse contextualisante
« La caractéristique principale de la majeure partie du codage qualitatif
est constituée par son enracinement dans les données ; ce codage est
développé dans l’interaction avec les données particulières analysées et
conçu en fonction de la compréhension obtenue. Ainsi, vous devez
maintenir les codes (…) liés (…) aux données dont ils sont issus pour
ne pas perdre le contexte original à partir duquel ils ont été développés,
un point souvent appelé la contextualisation » (pp. 143-144).
« Au lieu de casser de rompre le texte initial en éléments discrets et de
le reclasser au sein de catégories, l’analyse contextualisante essaie de
comprendre les données (…) en référence au contexte en utilisant
diverses méthodes pour identifier les relations entre les différents
éléments du texte » (p.144)
Æ cf. études de cas, de profils, analyses narratives, etc.
3ème étape : analyse de catégorisations
Soit l’identification des liens entre catégories et thèmes.
C’est l’élément nécessaire à l’élaboration de la théorie.
Faire la distinction entre stratégies de catégorisation et de contextualisation est
important car « une question de recherche qui s’enquiert de la manière dont des
événements sont reliés dans un contexte spécifique ne peut pas trouver
exclusivement réponse à l’aide d’une stratégie analytique de catégorisation
(…). Réciproquement, une question sur les similitudes et les différences entre
des environnements ou des individus ne peut pas trouver exclusivement
réponse à l’aide d’une stratégie de contextualisation » (pp.145-146).
Procédés par traditions de recherche (pp.148-149)
Gérer les
données
Analyse
biographique
Créer et organiser
des dossiers
Phénoménolo
gie
Créer et
organiser des
dossiers
Lire, prendre
des notes,
créer des
codes initiaux
Lire,
écrire des
mémos
Lire, prendre des
notes, créer des
codes initiaux
Décrire
Classer
Décrire des
séquences
objectives
d’expériences chronologie
- identifier les
histoires
- localiser les
épiphanies
identifier les
données
contextuelles
Décrire le sens
de
l’expérience
pour le
chercheur
- énumérer les
énoncés
importants
pour la
personne
- regrouper les
énoncés en
unités de sens
Interpréter
Théoriser en vue
de développer des
schémas et du sens
Représenter,
visualiser
Narration se
centrant sur les
processus
&caractéristiques,
générales&singuliè
res, de la vie
- description
de « ce qui
s’est passé »
- description
structurelle de
« comment »
le phénomène
a été
expérimenté
- description
générale de
l’expérience,
« l’essence »
Narration de
l’ « essence »
de
l’expérience ;
tables&
figures
présentant les
énoncés
Théorie
fondée
Créer et
organiser des
dossiers
Lire, prendre
des notes,
créer des
codes initiaux
- codage axial
– conditions
causales,
conditions
intervenantes,
stratégies,
conséquences
- codage
ouvert –
catégories,
propriétés,
dimensions
- codage
sélectif et
développeme
nt de récits
explicatifs
- développer
une matrice
de conditions
- modèle ou
théorie
visuel(le)
- propositions
Ethnograp
hie
Créer et
organiser
des dossiers
Lire,
prendre des
notes, créer
des codes
initiaux
Décrire le
contexte
social, les
acteurs, les
événements
Analyser les
données
pour trouver
des
régularités
en terme de
thèmes et de
schémas
récurrents
Étude de
cas
Créer et
organiser
des dossiers
Lire,
prendre des
notes, créer
des codes
initiaux
Décrire le
cas et son
contexte
Interpréter
et faire sens
des
découvertes
-interprétation directe
-généralisations
naturalistes
Présentation
narrative
appuyée par
des
tableaux,
schémas,
des dessins
Narration
appuyée par
des tableaux
et schémas
- aggrégation
catégorielle
- établir des
schémas de
catégories
Théorie fondée (grounded théorie) (pp.150 – 152)
Processus
A théorie fondée fournit une procédure qui permet de développer des catégories d’information
(codage ouvert), d’interconnecter ces catégories (codage axial), pour construire un ‘récit’ qui
relie les catégories (codage sélectif) et qui permet d’aboutir à un ensemble discursif de
propositions théoriques.
Étapes
1. codage ouvert
le chercheur examine le texte (transcriptions, notes de terrain ou autre document) pour
y trouver des catégories d’information saillantes. Utilisant l’approche de la
comparaison constante, il tente de ‘saturer’ les catégories – càd. qu’il recherche des
occurrences qui représentent la catégorie, en continuant à chercher (et à interviewer)
jusqu’à ce qu’il n’obtienne plus aucune information apportant un éclairage de plus sur
la catégorie. Les catégories se composent de sous-catégories qu’on appelle les
propriétés, qui représentent de multiples perspectives de la catégorie. Les propriétés
sont, à leur tour, rassemblées en dimensions et présentées sur un continuum.
Ce processus vise à réduire les données à un petit nombre de thèmes ou catégories qui
Caractérise le processus ou l’action qui est explorée.
2. codage axial
Une fois un premier set de catégories développé, le chercheur identifie une seule
catégorie comme étant le phénomène central d’intérêt et commence à explorer les
liens entre catégories, ce qui s’appelle le codage axial – soit la recherche de conditions
causales qui influencent le phénomène central, de stratégies pour traiter du
phénomène, du contexte et des conditions intervenantes qui donnent forme à ces
stratégies et des conséquences de la mise en œuvre des stratégies.
3. codage sélectif
Puis, le chercheur crée un paradigme de codage, soit un modèle
théorique qui représente visuellement les interrelations entre ces catégories
d’information du codage axial. Une théorie est générée. Le chercheur peut alors
produire une matrice de conditions, soit un diagramme qui aide le chercheur à
visualiser les différentes conditions et conséquences reliées au phénomène central.