Rapport sur l`offre de formation master des Arts et Métiers

Transcription

Rapport sur l`offre de formation master des Arts et Métiers
Section des Formations et des diplômes
Rapport sur l’offre de formation
« master » d’Arts et Métiers ParisTech Ecole Nationale Supérieure d’Arts et
Métiers
Vague E - 2015-2019
Campagne d’évaluation 2013-2014
Section des Formations et des diplômes
Pour l’AERES, en vertu du décret du 3
novembre 20061,
 Didier Houssin, président
 Jean-Marc Geib, directeur de la section
des formations et diplômes
Au nom du comité d’experts « Master » de
l’école Arts et Métiers ParisTech,
son président,
 Christian Vasseur
Le président de l’AERES « signe [...], les rapports d'évaluation, [...] contresignés pour chaque section par le directeur concerné » (Article 9,
alinea 3 du décret n°2006-1334 du 3 novembre 2006, modifié).
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Préambule
« Grande Ecole d’Ingénieurs », Arts et Métiers ParisTech - Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM)
est un établissement multisite comptant huit centres d’enseignement et de recherche répartis sur tout le territoire.
Son offre master est constituée de quatre mentions, toutes dans le domaine Sciences, technologies, santé (STS). Pour
le sous-domaine Sciences et technologies (ST), trois mentions sont proposées : Mécanique, matériaux, procédés (six
spécialités), Fluides et systèmes énergétiques (cinq spécialités), Conception, industrialisation, risque, décision (huit
spécialités). La mention Bioingénierie (Biomedical engineering, BME-Paris), co-habilitée avec plusieurs établissements
parisiens a été évaluée en vague D.
Globalement, et compte tenu de la couverture nationale de l’ENSAM, cette offre fait l’objet de partenariats
forts avec de nombreux autres établissements, notamment, mais pas seulement, dans le cadre de ParisTech.
1  Offre de formation et modalités pédagogiques
Pour son offre master, l’ENSAM a mis en place un dispositif clair, cohérent et structuré permettant de couvrir
l’ensemble des disciplines liées aux « Arts et Métiers » : conception, génies mécanique et industriel, matériaux et
procédés, fluides et énergies. La couverture géographique nationale est d’abord assurée par les Centres
d’Enseignement et de Recherche (CER), mais aussi par le biais de co-habilitations et de partenariats avec d’autres
établissements.
Les trois mentions du sous-domaine ST s’intègrent complètement dans ce dispositif. Le choix d’une spécialité
se fait dès la 1ère année de master (M1) avec 20 % de formation spécifique au second semestre, les 80 % restants,
constituant un tronc commun. Le M1 correspond à la Formation d’Ingénieur TEchnologue (FITE) de 2ème année de
l’ENSAM, pour les élèves-ingénieurs. Pour les étudiants « non ENSAM » (étrangers ou français), un M1 intitulé
Mechanical, energy and industrial engineering (MEIE), dispensé en anglais, a été mis en place. Ce M1 est l’équivalent
de la formation FITE. De fait, il existe une forte mutualisation entre les mentions et l’acquisition des compétences
transversales est assurée par des modules spécifiques. Toutes les spécialités sont à vocation Recherche (R). Le schéma
des M2 est classique, avec un 1er semestre consacré aux enseignements de spécialité et à des enseignements
transversaux et un second semestre consacré aux stages (le plus souvent en laboratoire).
L’évaluation effectuée par ce comité a porté, spécifiquement, sur les trois mentions ainsi que sur les
spécialités dont l’ENSAM est établissement support. Les autres spécialités, évaluées par d’autres comités (dans des
vagues précédentes ou dans la vague en cours) ont été cependant présentées dans les dossiers et les experts ont pu
en prendre connaissance pour mener à bien l’évaluation des mentions. La mention Mécanique, matériaux, procédés
(M2P) compte six spécialités, dont une seule (Ingénierie des matériaux et des surfaces) est propre à l’ENSAM. La
mention Fluides et systèmes énergétiques (FISE) compte cinq spécialités, dont une seule, Environnement naval dont
la formation s’effectue à l’Ecole Navale de Brest, est portée par l’ENSAM. La mention Conception, industrialisation,
risque et décision (CIRD) compte huit spécialités et constitue la majeure partie de l’offre propre à l’ENSAM.
2  Positionnement de l’offre master dans l’environnement
scientifique et socio-économique
La configuration multisite de l’ENSAM est un atout indéniable pour l’adossement à la recherche et aux milieux
socioprofessionnels. Toutes les mentions de l’offre sont en relation avec des laboratoires de très bon niveau, répartis
sur tout le territoire national. Ces laboratoires sont, le plus souvent, des UMR-CNRS, auxquels l’ENSAM émarge : par
exemple et sans être exhaustif, le laboratoire de Mécanique de Lille, UMR-CNRS 8107, le laboratoire Electronique,
Informatique et Image de Châlon-sur-Saône, CNRS-UMR 6306, etc.
Le tissu industriel auquel l’ENSAM a accès est évidemment très dense. L’insertion professionnelle s’en trouve
grandement facilitée, la poursuite en doctorat faisant l’objet de plusieurs Conventions Industrielles de Formation par
la Recherche (CIFRE).
L’efficacité du dispositif mis en place par l’ENSAM repose également sur de nombreuses co-habilitations ou
collaborations avec des partenaires académiques. Les co-habilitations concernent les mentions M2P et FISE, avec un
total de 11 établissements : 3 établissements de ParisTech (Ecole Polytechnique, Ecole Nationale Supérieure de
Techniques Avancée (ENSTA), Ecole des Mines), auxquels s’ajoutent l’Ecole Navale de Brest, l’ENS Cachan, les Ecoles
3
Centrales de Lille et Marseille et l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Metz et enfin 3 universités (Aix-Marseille,
Bordeaux 1, Pierre et Marie Curie).
A ce foisonnement viennent s’ajouter quelques partenariats pour la mention CIRD : Ecole d’Architecture de
Marseille, IAE Paris. Enfin, pour cette mention, le volet international n’est pas absent avec notamment des diplômes
conjoints avec les établissements suivants : Karlsruhe Institute of Tecnology, ENSAM Meknes (Maroc), ENI Bizerte
(Tunisie), Kungliga Tekniska Högskolan (Suède), Universités de Linköping (Suède) et de Téhéran (Iran) et enfin
CINVESTAV (Mexique).
3  Insertion professionnelle et poursuite d’études
Au niveau du M1, les flux d’étudiants sont ceux provenant de la formation FITE augmentés du flux généré par
le M1 MEIE (étudiants non ENSAM). Pour le M2, les situations sont très contrastées, en fonction des mentions et des
spécialités, avec des effectifs oscillant entre 15 et 40 étudiants par spécialité.
Les taux de réussite sont, en général, très bons (autour de 90 %). Les taux de poursuite en doctorat sont
variables, de 10 % à 15 % pour la plupart des spécialités, jusqu’à 50 % pour la mention M2P. L’insertion professionnelle
est donnée pour excellente, avec une nuance à la baisse pour les étudiants « non ENSAM », issus du M1 MEIE.
Pour certaines spécialités de la mention CIRD, les informations chiffrées sur le suivi, l’insertion et la poursuite
en doctorat sont manquantes ou incomplètes. Il en résulte une impossibilité d’apprécier objectivement la qualité des
formations. Plus généralement, la mauvaise qualité de certains dossiers pénalise l’ensemble. Cela est d’autant plus
regrettable que les viviers sont bons, que les contenus pédagogiques sont attractifs et que les contextes scientifique
et socio-économique sont favorables.
4  Pilotage des formations
L’ENSAM dispose de nombreux atouts pour présenter une offre master de haute qualité. En premier lieu, le
niveau de son vivier d’étudiants est excellent. Ensuite, elle bénéficie d’un environnement scientifique et socioprofessionnel particulièrement riche. Enfin, par le jeu de ses Centres d’Enseignement et de Recherche et de ses
multiples partenariats académiques, elle peut jouer la carte de la proximité géographique, sur tout le territoire
national.
Pour optimiser le fonctionnement de ce bel outil de travail, il faut pouvoir en maîtriser la complexité et cela
passe par une organisation robuste.
En ce qui concerne le M1, l’établissement a trouvé la clé, en présentant, pour toutes les mentions de l’offre
ST, un tronc commun bâti sur la formation FITE de 2ème année d’école ou sur la formation MEIE, qui est une
déclinaison de la formation FITE, en langue anglaise. Ce choix est judicieux, car il s’accompagne d’une large
mutualisation en M1, tout en permettant à l’étudiant de choisir sa spécialisation très tôt.
Les M2, bien que bâtis de manières assez semblables, posent quelques difficultés et, à l’inverse du M1, font
apparaître, pour certaines spécialités, des failles organisationnelles. Il en résulte des dossiers incomplets ou mal
rédigés, des lacunes dans le suivi des étudiants, dans l’évaluation des enseignements, etc. Cette hétérogénéité dans
les dossiers est dommageable.
La coordination de la mention M2P n’est pas clairement définie. Cependant, l’équipe en charge de cette
mention a le mérite d’avoir, en grande partie, tenu compte des recommandations de l’AERES, notamment en ce qui
concerne l’ouverture à l’international. La participation des professionnels au conseil de perfectionnement est encore
trop limitée.
La mention FISE est pilotée par un comité pédagogique et scientifique constitué des responsables des
spécialités, des directeurs des centres ENSAM concernés et du responsable de la formation de l’ENSAM. Ce n’est donc
pas un véritable conseil de perfectionnement, puisqu’aucun professionnel n’est associé à ce comité.
La mention CIRD fonctionne exactement selon le même schéma, ce qui est cohérent, mais insuffisant. Les
conseils de perfectionnement, quand ils existent, opèrent au niveau des spécialités.
L’impression d’ensemble est que le M1 est très bien piloté et cadré, tandis que les M2 manquent de
coordination et de pilotage. Il en résulte une hétérogénéité dommageable et une lisibilité diminuée. Certaines
spécialités répondent parfaitement aux exigences en termes d’évaluation des enseignements, de stratégie
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d’évolution, d’autoévaluation et de qualité des dossiers. D’autres laissent apparaître un pilotage défaillant. Peut-être
ces difficultés sont-elles dues à une trop grande disparité « culturelle » entre les établissements partenaires ?
5  Appréciation globale et recommandations
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Points forts :
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Points faibles :
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Les environnements pédagogique, scientifique et socio-économique sont particulièrement favorables.
L’établissement bénéficie d’une couverture nationale.
Les partenariats académiques sont de bonne qualité.
Le M1 est bien organisé, avec une forte mutualisation.
La coordination des spécialités est insuffisante.
Il manque une stratégie d’ensemble au niveau des M2 de l’établissement.
Les relations internationales sont insuffisantes (sauf mention CIRD).
La rédaction de certains dossiers n’est pas satisfaisante.
Recommandations
L’établissement est invité à mener une réflexion visant à gommer les grandes disparités existant entre les
pilotages des différentes spécialités. De ce point de vue, les conseils de perfectionnement des spécialités ont un rôle
à jouer, en coordination avec les comités pédagogiques de mention. Si ces conseils de perfectionnement n’existent
pas, il faudrait les créer.
S’agissant de la stratégie pédagogique, les conseils de perfectionnement ont également un rôle important à
jouer. Par exemple, dans la mention CIRD, il conviendrait d’encourager et d’organiser deux fusions de spécialités : la
première concerne la spécialité Conception, industrialisation, innovation fusionnable avec la spécialité Conception,
industrialisation – intégration de connaissances - la seconde concerne la spécialité Maquette numérique et
visualisation 3D, fusionnable avec la spécialité Ingénierie du virtuel et de l’innovation. De façon plus générale,
l’établissement devrait veiller à l’harmonisation de l’offre.
Un dernier point concerne les relations internationales. Des expériences extrêmement intéressantes sont
menées par plusieurs spécialités de la mention CIRD et, dans une moindre ampleur, par la mention M2P. Une
extension aux autres spécialités et mentions est à encourager.
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Observations de l’établissement
Réponse à l’Evaluation AERES de l’offre de formation de master de l’ENSAM Juillet 2014 L’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers a pris connaissance du rapport d’évaluation de son offre de formation de master. Ce rapport de l’AERES a retenu toute notre attention tant par la pertinence de ses analyses que par les recommandations qu’il comporte. Elles vont nous guider pour conforter et améliorer notre projet pédagogique. L’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers remercie l’ensemble des évaluateurs pour le travail réalisé. Cette réponse de l’établissement suit l’organisation du rapport de l’AERES. Il est tout d’abord important de préciser que, à la demande de l’AERES et en prévision du passage à l’accréditation des établissements, les dossiers qui ont été mis à la disposition des experts ne comportaient que le bilan de la période d’habilitation écoulée et non pas les projets pour la prochaine période. Cette réponse est l’occasion d’éclairer certains de ces projets. Offre de formation et modalité pédagogique Il est nécessaire de préciser que l’offre de master de l’ENSAM comporte quatre mentions et non pas trois : la mention cohabilitée BME (Bio Medical Engineering) a été évaluée dans la campagne 2012-­‐
2013 dans le dossier de l’Université Paris Descartes, porteuse du dossier. L’offre de l’ENSAM est en effet complexe par sa couverture géographique et par sa couverture thématique. L’établissement travaille en permanence à l’amélioration de cette offre en développant de nouveaux partenariats (mention BME), en fermant les spécialités devenues moins pertinentes (spécialité Innov@Prod de la mention CIRD fermée en 2013) et en fusionnant les spécialités thématiquement proches (fusion des spécialités CII et KIMP en 2013 et projet de fusion des spécialités maquette virtuelle et visualisation 3D et ingénierie du virtuel et de l’innovation en 2015). Le rapport indique que toutes les spécialités sont à vocation recherche. S’il est vrai que toutes permettent une poursuite en doctorat, elles permettent aussi toutes une insertion professionnelle ce qui est particulièrement important pour les situations de double diplôme master ingénieur. Nous considérons donc qu’elles sont toutes à vocation indifférenciée. Positionnement de l’offre master dans l’environnement scientifique et socio-­‐économique p. 1/3 Le rapport souligne la qualité de l’adossement à la recherche et aux milieux socioprofessionnels de l’offre de master de l’ENSAM. Le nombre de poursuites en doctorat sous convention CIFRE est utilisé pour apprécier l’insertion professionnelle. Il est important de noter que, au sein de l’Ecole Doctorale Sciences et Métiers de l’Ingénieur de l’ENSAM, un nombre conséquent de poursuites en doctorat est aussi financé par des contrats industriels directs ou aidés. Les conventions CIFRE ne représentent donc qu’une part des possibilités de doctorat en milieu industriel au sein de l’ENSAM. Le rapport souligne l’efficacité du dispositif de master de l’ENSAM et établit la liste des établissements avec lesquels les formations sont cohabilitées. Contrairement à ce qui est indiqué, toutes les mentions présentent des cohabilitations, avec un total de 17 établissements : 5 établissements de ParisTech (Ecole Polytechnique, ENSTA ParisTech, Mines ParisTech, ESPCI ParisTech, Telecom ParisTech), auxquels s’ajoutent l’Ecole Navale de Brest, l’ENS Cachan, les Ecoles Centrales de Lille et Marseille et l’ENI de Metz et enfin 7 universités (Aix-­‐Marseille, Bordeaux 1, Pierre et Marie Curie, Lille 1, Lorraine, Paris 1, Paris Descartes). Insertion professionnelle et poursuite d’études L’établissement a bien pris en compte la faiblesse de son dispositif de suivi de l’insertion professionnelle au niveau master qui se traduit parfois par un manque d’informations fournies aux comités malgré l’effort d’homogénéisation des dossiers réalisés par le comité de pilotage master. Un observatoire national des métiers a été mis en place fin 2013. L’une de ses missions concerne le suivi des diplômés de master et une première enquête nationale, basée sur le modèle du MESR, va être réalisée fin 2014. Le rapport souligne un faible taux d’insertion professionnelle pour les étudiants issus du M1 MEIE. La première promotion de ce M1 étant sortie en 2013, il nous semble donc difficile d’apprécier la qualité de l’insertion à la suite de cette formation. Pilotage des formations Le rapport souligne la difficulté de pilotage de cette offre de master multi-­‐sites et multi-­‐partenaires. L’ENSAM est consciente de cette difficulté d’organisation. C’est pourquoi, depuis 2012, le pilotage de l’offre de master (aux niveaux M1 et M2) est réalisé par un comité constitué du directeur général adjoint en charge des formations et des quatre responsables de mention, spécialement missionnés pour assurer le pilotage de chaque mention. Ce comité se réunit trois à quatre fois par an pour travailler à : •
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l’articulation de la formation de master avec celle des ingénieurs Arts et Métiers et en particulier avec le tronc commun de troisième année ; la mise en place d’enseignements communs : cours de langue, formations à la gestion des risques, … la diffusion de bonnes pratiques entre les mentions ; l’internationalisation des parcours par diffusion des expériences des spécialités ; le développement de relations industrielles spécifiques autour des formations en M2 et la mise en place de conseils de perfectionnement ; l’insertion professionnelle et la poursuite d’études en doctorat. p. 2/3 •
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la rédaction de documents communs : attestations, suppléments aux diplômes, … ; l’harmonisation des dossiers d’évaluation et la rédaction de documents de présentation de l’offre ; la transmission de documents de synthèse au Conseil des Etudes et de la Vie de l’Etablissement pour information et/ou décision. Enfin, et afin de mieux articuler la formation de master avec la formation doctorale, il est proposé que les quatre responsables de mention intègrent le conseil de l’Ecole Doctorale Sciences et Métiers de l’Ingénieur à l’occasion du renouvellement de ce conseil fin 2014. Appréciation globale et recommandations Nous avons bien noté l’appréciation du comité avec laquelle nous sommes globalement d’accord et qui nous pousse à continuer nos efforts, en particulier sur l’internationalisation des parcours. Il nous semble qu’une partie des recommandations (coordination, harmonisation, …) a déjà été prise en compte et que le projet de l’ENSAM dans le cadre de son accréditation apportera de nombreux points d’amélioration. A Paris, le 29 juillet 2014 Laurent Carraro Directeur Général p. 3/3