L`eau du nil et son environnement

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L`eau du nil et son environnement
L’eau du Nil et son environnement
Nelly EL SAYED
Ingy EL SAYED ALY
Chloé WIRBEL
Lycée Français
du Caire
2011 - 1012
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Sommaire :
Introduction……………………….………………………………………………………………….p.1
I] Les différentes pollutions présentes dans le Nil ………………………………………………p.2
1) La pollution domestique…...…………………………….………………………………………p.2
a} Définition
b} La pollution domestique par les déchets solides
c} La pollution domestique par les eaux usées
2) La pollution industrielle ……………......…………………………………………………..……p.5
a} Définition
b} La pollution par les hydrocarbures
c} La pollution métallique
d} La pollution chimique
e} La pollution thermique
f} La pollution radioactive
3) La pollution agricole …..……………………………………………………………………….p.10
a} Définition
b} La pollution agricole par l’élevage
c} La pollution agricole par les engrais chimiques et les produits phytosanitaires
4) Protocole expérimental .….......……………………………………………………………….p.14
Quelle est la composition de l’eau en fonction du lieu ?
a} Hypothèses
b} Données
c} Matériel
d} Aspect visuel et olfactif des eaux
e} Mesure du pH des solutions
f} Mesure de la quantité d’Ammoniaque
g} Mesure de quantité de nitrates
h} Dureté totale de l’eau
I} Conclusion
5) Bilan….....……………………………………………………………………….………………p.20
II] Les conséquences de la pollution multiforme du Nil ….…………………….……………..p.21
1) L’impact des polluants présents dans l’eau sur l’homme ..……………………………......p.21
2) Les conséquences de cette pollution sur la faune et la flore …...........................………p.22
a} L’impact sur les animaux
b} La flore
3) Bilan ……………………………………………………………….........................................p.24
III] Les solutions et les actions pour un fleuve moins pollué ….........………………..………p.25
1) L’apparition des stations d’épuration ……………………………………………………......p.25
a} L’autoépuration, processus naturel mais insuffisant
b} Les différentes stations d’épuration en Egypte
2) Les mesures prises par le gouvernement - Succès et échecs …..……………...............p.28
3) La sensibilisation des populations égyptiennes .……………………………………..........p.29
4) Bilan ……………………………………………………………………………………….........p.32
Conclusion …………………………………………………………….......................................p.33
Bibliographie ……………………………............…………………………………………..…….p.34
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Introduction :
L’eau est un liquide rare et précieux, indispensable à l’être vivant. Il est
primordial qu’elle soit suffisamment pure et saine pour pouvoir être consommée par
l’homme: qu’elle soit potable. Une eau potable se caractérise par plusieurs attributs :
sa qualité organoleptique (sa couleur, son goût etc…), certains paramètres naturels,
les substances indésirables qu’elle peut
contenir…
Or, l’eau potable n’est pas synonyme
d’eau courante. En effet, en Egypte par
exemple, la principale source d’eau est le
Nil. Il représente près de 85% du total des
ressources d’eau du pays. Mais l’eau du Nil
est victime d’une pollution multiforme, qui
nuit à sa consommation.
Le schéma résume la situation que nous allons développer ensuite.
L’agriculture est le principal consommateur d’eau en Egypte et dans le monde, suivie
par l’industrie et la consommation domestique. Ces différents acteurs dépendent
intégralement de la source d’eau indispensable à leur développement, mais
contribuent également à en détériorer la qualité.
La consommation de l'eau en Egypte
Industrie
Agriculture
Domestique
 Quelles solutions face à la pollution du Nil ?
En premier lieu, nous allons décrire les multiples pollutions auxquelles est
soumis le Nil avant de voir qu’elles en sont les conséquences sur le pays.
Finalement, nous aborderons les différentes actions menées afin de lutter contre
cette pollution.
I] – Les différentes pollutions présentes dans le Nil
1) La pollution domestique
a} Définition
Il existe deux types de pollution domestique :
 Rejets d'ordures ménagères, de déchets solides, directement dans les eaux douces
(voir photo), dans les eaux salées. On parle alors de « pollution par négligence ».
 Rejets d'eaux usées provenant d'habitations (eaux des toilettes, de lessive, vaisselle,
des bains etc...) ainsi que ceux provenant d'établissements collectifs (écoles,
hôpitaux, restaurants etc...). C’est le résultat direct de la consommation d’eau potable
par les habitants.
Nous allons développer ces deux types de pollution.
b} La pollution domestique par les déchets solides
Analyse iconographique :
Cette image, prise le 08 Octobre 2011 sur la route d’Abu Sir d’un pont, à quelques
kilomètres du Caire, montre un canal du Nil. Ce canal est submergé par des ordures
ménagères que les habitants jettent directement. Des oiseaux, marchant sur ces déchets, se
nourrissent de ces derniers. On remarque également que cette zone du canal est exposée
au soleil. En arrière-plan, on distingue des endroits où l’eau contient moins de détritus.
Commentaire :
Nous savons que l’image fut prise d’un pont. Ainsi, le courant transporte les détritus
qui se retrouvent bloqués en bas de ce pont, créant des monticules d’ordures flottantes.
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De plus, ces déchets sont en permanence exposés au soleil, facteur environnemental
qui accentue la prolifération de bactéries, et la dégradation des constituants en particules
élémentaires.
La qualité de cette eau souillée va avoir des conséquences sur son environnement :
les oiseaux qui se nourrissent dans ces eaux polluées ont plus de chance de contracter des
maladies liées à l’eau, ce qui va entrainer une concentration de polluants dans les chaines
alimentaires (voir p.23, les conséquences de cette pollution sur la faune et la flore).
Étude de cas :
Le canal d’Al-Rahawi, un autre bras du Nil, est un canal banal mais qui peut être un
exemple de la malpropreté. Dans ce canal, les femmes des alentours y font leur vaisselle et
leur lessive, ainsi, elles polluent le canal en y déversant du savon et/ou des détergents qui
peuvent être toxiques. D’autre part, les habitants y déversent leurs restes de nourriture, ce
qui entraîne une prolifération des bactéries et des rats qui sont transporteurs de maladies.
On remarque aussi que ce canal mesure environ 60 kilomètres et reçoit des déchets tout au
long de son cours avant de se déverser dans le Nil aux alentours de Rosette. D’après un
article, cette pollution très forte serait aussi une conséquence de l’arrivée de l’eau potable
dans plusieurs endroits car non accompagné d’égouts : « les réseaux d’eau potable ont été
élargis dans certaines agglomérations sans procéder de même avec le réseau d’égout».
Aux alentours de Louxor, les bateaux de tourisme rejettent la grande majorité de
leurs déchets solides dans le Nil. De plus, les pêcheurs eux-mêmes ne se gênent pas pour
rejeter leur détritus dans l’eau.
Cependant, l’Egypte n’est pas le seul pays polluant les eaux du Nil ; les pays au Sud
de l’Egypte ont vu leur population multipliée par sept environ. Or cet accroissement
spectaculaire entraîne la hausse des déchets produits. On estime que seulement 10 à 30 %
des ordures ménagères sont collectées auprès des habitants, dans les grandes villes
d’Afrique.
Commentaire :
Ce problème de pollution domestique par déchets solides est lié à l’absence de
système de stockage de déchets, mais aussi au manque de sensibilisation des habitants au
thème environnemental (voir p.19, la sensibilisation des populations égyptiennes). Le total
de détritus ménager rejetés est estimé à 1700 millions m 3/an. Une grande partie se trouve
dans les eaux libres, à proximité des lieux de résidence des populations.
D’autre part, le rejet excessif d’ordures entraîne une dégradation voire une
destruction des écosystèmes. D’après la Fondation pour la Recherche Stratégique : «L’état
du Lac Victoria [est] révélateur de la destruction lente d’un écosystème par les rejets massifs
d’eaux usées non-traitées.».
c} La pollution domestique par les eaux usées.
Les eaux usées domestiques sont des eaux « sales », qui ont été utilisées par
l’homme, comme l’eau des toilettes, et/ou qui ont été polluées par les produits qu’il manipule
(savon pour la vaisselle par exemple). Elles sont impropres à la consommation et doivent
subir un assainissement, c’est-à-dire un nettoyage, un traitement, afin d’être épurées, avant
d’être rejetées dans la nature. Lorsque ces eaux ne sont pas traitées, elles sont alors très
chargées en différents polluants concentrés sur la matière organique.
En Egypte, ce processus d’assainissement n’est pas présent partout, même si des
stations d’épuration apparaissent progressivement dans le pays (voir p.25, l’apparition de
stations d’épuration). Parfois, ces eaux usées sont directement rejetées dans le Nil.
Pourtant, grâce à ce fleuve, le pays doit fournir en eau toute sa population toujours
croissante. En 2011, l’Egypte abrite près de 82 millions d’habitants.
D’’après Hussein I. Abdel-Shafy, Professeur au département de la recherche sur l’eau
et du contrôle de la pollution («Water Research and Pollution Control Department »), près de
95% de la population rurale n’a pas accès à un réseau d’égout. En 2004, seul 34% des 3,8
millions de mètres cube d’eaux rejetées dans le Nil étaient traités, soit près de 2,5 milliards
de mètres cube d’eaux usées déversées dans le fleuve, sans compter les rejets des pays en
amont de l’Egypte, le Soudan, l’Ethiopie etc… eux aussi dépendants et également pollueurs
des eaux du Nil.
L’Egypte est également tributaire de tous les bateaux touristiques, surtout présents
en amont du Nil dans la région de Louxor. Ces bateaux, indispensables à la survie du pays
car ils constituent un revenu important via le tourisme, rejettent directement leurs eaux
usées, eaux de cuisine, eaux de toilettes etc… dans le Nil sans les traiter. En effet, en 2000,
on dénombre encore 30% de ces bateaux qui ne sont pas aux normes.
L’Egypte comporte donc un problème au niveau de l’assainissement des eaux usées,
qui rejetées dans le Nil, sont nocives pour les populations égyptiennes et pour
l’environnement. Néanmoins, depuis 2004, le pays a su prendre de nombreuses décisions
en ce qui concerne l’environnement, dont la mise en place de stations d’épurations, la plus
grande se trouvant à Gabal El Asfar, au nord du Caire.
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2) La pollution Industrielle
a} Définition
La pollution industrielle est de plusieurs types :
 Les hydrocarbures (rejets d’essence, de gaz…)
 La pollution métallique (rejets d’usine (ex : papeterie), incinération des déchets,
travail des métaux…)
 La pollution par l’industrie chimique (rejet de substances chimiques comme les
dioxines au chlore)
 La pollution thermique (augmentation ou diminution de la température de l’eau par
rapport à sa température initiale due à l’action de l’homme)
 La pollution radioactive (déchets des activités nucléaires)
Ces pollutions ont un impact sur la qualité de l’eau. Ainsi, les industries poches du
Nil, dépendantes de ce fleuve, peuvent contribuer à sa dégradation.
Selon le ministère de l’Environnement, le Nil reçoit chaque année 549 millions de
mètres cube de déchets industriels liquides, produits chimiques et métaux lourds. Les
industries chimiques et agro-alimentaires sont les plus polluantes. 345 complexes industriels
sont directement sur le cours du Nil entre Assouan et Le Caire:
Nous allons développer ces différents types de pollution industrielle, et nous allons décrire
son impact en Egypte.
Carte de la répartition des industries en Egypte:
Les zones beiges sur la carte ci-dessus sont les principales zones industrielles du Caire.
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Analyse de la carte:
Cette carte montre que les principales usines se répartissent essentiellement sur les
rives du Nil. On peut également voir que ces industries sont concentrées autour du Caire.
Dans le delta, les industries se développent très peu.
Commentaire:
Le Caire représente la principale zone industrielle de l’Egypte. Ainsi on peut se dire
que l’eau en aval du Caire est plus polluée par les industries que l’eau située en amont.
b} La pollution par les hydrocarbures
Un hydrocarbure est un composé organique contenant exclusivement des atomes de
carbone (C) et d'hydrogène (H). Les hydrocarbures sont les rejets de déchets toxiques
provenant d’usines, le pétrole mais aussi de ses dérivés:
 Caoutchouc
 Vernis textiles (vêtements…)
 Certaines peintures
 Colorants etc…
En Egypte, cette pollution s’est déjà traduite par un accident de grande envergure :
dans les environs d’Assouan, une barge pétrolière a fait naufrage et a déversé près de 100
tonnes de gazole dans le Nil en septembre 2010. Bien que le Gouverneur de la ville,
Moustafa al-Sayyed, et Mohammed Moustafa, un haut responsable de la province, aient
affirmé que cet accident serait sans grande conséquence sur l’environnement et sur
l’homme, il illustre tout de même les risques des industries pétrochimiques.
c} La pollution métallique
Il existe 40 éléments considérés comme des « métaux ». Il existe des métaux
indispensables comme le magnésium ou le fer. Cependant, il existe aussi des métaux
comme le zinc, le chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel, l’arsenic, l’aluminium,
et le sélénium qui concentrés deviennent toxiques. Le plomb, le cadmium et le mercure sont,
eux, des métaux la plupart du temps toxiques. Mais ils sont nécessaires dans la vie
quotidienne, car ils sont utilisés dans l’industrie.
La présence de métaux dans les eaux résulte de beaucoup d’activités humaines :
 Le mercure provient surtout des papeteries, d’usines de fabrication de chlore,
d’usines métallurgiques, de l’utilisation des fongicides.
 Le plomb, le zinc et le cuivre proviennent notamment des eaux de pluie ayant
ruisselé sur les routes.
En effet, on trouve le plomb au bord des routes puisqu’il est un des composants
majeur de l’essence automobile, mais on peut aussi trouver de vieilles canalisations d’eau en
plomb. Dans les deux cas, il affecte directement l’eau.
En Egypte, on ne produit pas d’essence sans plomb. Un essai d’intégration de cette
essence avait été réalisé mais le projet n’avait pas abouti. Par ailleurs, la majorité des
canalisations d’eau sont très mal entretenues.
d} La pollution chimique
L’industrie chimique est un secteur qui regroupe entre autres l’industrie
pharmaceutique (recherche et fabrication de médicaments pour la médecine), l’industrie
phytosanitaire (recherche et fabrication de pesticides et autres produits phytosanitaires), la
pétrochimie (à base de pétrole) et l’industrie de la peinture. Toutes ces productions ont pour
conséquences des rejets de produits chimiques, mais ils peuvent être traités par les usines,
et dans ce cas ils ne polluent pas le fleuve.
En Egypte, une pollution semblable apparaît, même si le pays n’a pas encore
énormément investi dans le secteur chimique. Il existe tout de même quelques entreprises
importantes, de produits pharmaceutiques par exemple, telles que l’entreprise EIPICO
(Egyptian International Pharmaceutical Industries CO). Cette entreprise assure qu’elle
« produit des produits pharmaceutiques sains avec une continuelle réduction d’impact »,
« est en accord avec les réglementations légales et autres conditions », « prévoit les
pollutions et préserve les ressources », et qu’elle « entreprend une continuelle amélioration
des performances, des compétences et des prises de consciences de ses employés ».
Ainsi en Egypte, les industries chimiques se développent de plus en plus, constituant
une potentielle source de pollution pour le Nil. Mais certaines entreprises s’engagent à
protéger l’environnement, telle que l’entreprise pharmaceutique EIPICO.
e} La pollution thermique
Ce type de pollution correspond à un
fort changement de température de l’eau
utilisée par une centrale thermique par rapport
à sa température initiale. Cela peut avoir une
influence sur la vie aquatique.
Les principales causes de pollution
thermique sont les rejets d'eaux de
refroidissement des centrales thermiques. En
effet, la température élevée de l’eau rejetée
bouleverse les métabolismes des êtres vivants
présents dans les fleuves où sont rejetées ces
eaux. L’Égypte est particulièrement concernée
par ce type de pollution. La majorité des usines
rejettent l’eau directement dans le Nil, ou dans
les différentes mers, et les centrales sont des
centrales thermiques à gaz principalement.
Voici quelques centrales thermiques d’Egypte :
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f} La pollution radioactive
Elle peut avoir plusieurs origines :
 Naturelle (ex. : Radon, gaz produit lors d’une réaction nucléaire naturelle).
 Industrielle : lors de la production d'électricité à partir de la fission des atomes
d’uranium, lors du traitement des déchets et du stockage. La pollution en mer par le
rejet de bidons radioactifs.
 Militaire : pour les essais nucléaires, mais aussi avec les restes de chars laissés dans
le désert après avoir été détruits par des obus à “uranium appauvri”, ainsi que les
sous-marins nucléaires épaves.
 Médicale : l'utilisation d’éléments radioactifs pour des examens (radiographies)
pourrait polluer les eaux à travers l’urine des patients.
 Accidentelle : lors d'accidents de centrales nucléaires comme ceux de Tchernobyl ou
Fukushima.
L’Egypte n’est pas réellement concernée par ce type de pollution pour des raisons
politiques et économiques. En effet, le nucléaire est interdit dans de nombreux pays car son
usage est très dangereux : risques environnementaux, danger en cas de guerre… Toutefois,
un projet de construction de centrale nucléaire sur la côte méditerranéenne avait été
officialisé le 25 Août 2010… Mais après les nombreux mouvements révolutionnaires et la
démission du Président Moubarak, on peut se demander si ce projet va être poursuivi.
Nous savons que l’Egypte possède tout de même un réacteur nucléaire expérimental
dans un laboratoire d’Anshas, près du Caire. Ce réacteur a déjà été le théâtre d’un accident
nucléaire le 25 mai 2011 : l’explosion d’une des pompes d’eau de refroidissement du
réacteur a provoqué une fuite d’environ 10 m3 d’eau radioactive. Le directeur du département
de recherche nucléaire égyptien, Samer Meikheimar, a précisé que « Le fait que le réacteur
était par chance non activé le lendemain de l’incident a sauvé le territoire d’un désastre
environnemental ». Ainsi cet accident n’a pas eu de grandes conséquences sur
l’environnement, mais l’Egypte n’aura peut-être pas autant de chance si une catastrophe
semblable se reproduisait.
3) La pollution agricole
a} Définition, sa place en Egypte
Il existe différents types de pollution agricole :
 La pollution due au surplus de déjections animales, qui s'infiltrent dans les nappes
souterraines et les cours d'eau, constituant une source de pollution bactériologique.
Ce phénomène se distingue surtout lors d’élevage intensif ou de pisciculture (élevage
de poissons).
 La pollution due à l'utilisation d'engrais chimiques : ils sont de trois types (azotés,
phosphatés et potassiques). Une mauvaise utilisation par un surdosage engendre la
pollution des eaux par les nitrates et par les phosphates. L'eau est alors trop chargée
en nutriments, ce qui entraine une prolifération des algues dans les cours d'eau
(appelé le bloom algal). Ces algues agissent en réduisant la quantité d'oxygène
disponible de l'eau, pourtant essentielle aux autres organismes.
 La pollution engendrée par les herbicides, insecticides, pesticides et autres produits
appelés les produits phytosanitaires (utilisés pour protéger ou soigner les végétaux),
eux aussi s'infiltrent dans les sources d'eaux et qui se concentrent dans les chaines
alimentaires.
Tous ces éléments se retrouvent impliqués dans la pollution de l’eau à cause du
drainage, lorsque le sol contient trop d’eau pour pouvoir cultiver quoi que ce soit, des
opérations sont faites afin d’éliminer ce surplus, ou à cause du lessivage, lorsque les eaux
de surface (ex : eau de pluie) entrainent avec elles les éléments présents dans les sols.
L’eau est alors rejetée dans le Nil, dans le cas de l’Egypte.
Les eaux du drainage et celles du lessivage contiennent les engrais et les pesticides
présents en excès, sont déversées dans le fleuve parfois sans traitement préalable. On
compte près de 12 ,2 milliards de m3 de ces eaux rejetées dans le Nil par an, chargées en
nitrates et phosphates, nocives pour l’environnement.
En Egypte, l'agriculture est concentrée sur un très faible périmètre, et indispensable
au développement du pays. En effet, seul 5% des terres égyptiennes sont fertiles et
capables d'accueillir des cultures. Selon la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre
la Désertification (UNCCD), 1000 m3 par heure de terres cultivables disparaissent pour
laisser place aux constructions en Egypte.
Aujourd’hui, l’objectif de l'Egypte est d'augmenter ses productions agricoles, qui sont
en déficit du fait de la croissance démographique exceptionnelle, qui entraine une
urbanisation importante, réduisant encore, le peu d’espace cultivable. Aussi, il a été constaté
que, dans le Delta, des eaux usées et non traitées étaient utilisées dans le but d’irriguer les
terres agricoles.
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On voit sur cette carte d’Egypte que les terres irriguées sont autour du Nil. En effet, la
"vallée fertile" s'étend tout autour du fleuve, ce dernier étant la seule source d’eau du pays
capable d’irriguer les cultures.
b} La pollution agricole par l’élevage
Les bovins, ovins etc... sont de grands « pollueurs », en effet, leurs déchets
organiques s’infiltrent la plupart du temps dans les sols, atteignant ainsi les eaux et les
contaminant. Cela entraine une forme de pollution bactériologique forte (issue de
l’organisme).
En Egypte, la pisciculture est
également présente. L’élevage de
poissons entraine une hausse de la
concentration en nitrate de l’eau.
Comme l’indique le schéma suivant :
Les
poissons
produisent
de
l’ammonium de par leurs déchets
organiques. La décomposition des
plantes
et
de
la
nourriture
contribuent également à cette
production. Une bactérie transforme
l’ammonium en nitrites, très toxiques, qui eux se transforment en nitrates, par le biais d’une
autre bactérie.
Nous allons démontrer que la pisciculture a une influence sur la qualité de l’eau, par
le biais d’une expérience basée sur l’étude de l’évolution de la concentration d’ammonium
(NH4+) au cours du temps dans un aquarium.
 La pisciculture représente-t-elle une source de pollution de l’eau ?
Hypothèse :
 Les poissons produisent de la matière organique, source de pollution carbonée, mais
aussi source d’ammonium, qui est une étape à la formation des nitrites, substances
très toxiques.
Matériel :
 Echantillons prélevés quotidiennement pendant 10 jours d’un aquarium comportant
uniquement un poisson rouge, nourri tous les deux jours.
 Un photomètre d’ammonium.
Protocole :
Nous avons tout d’abord programmé le photomètre à zéro. Puis nous prélevons un
sous échantillon de 10 ml dans un tube prévu à cet effet, et nous y ajoutons 4 gouttes de
réactif de la marque HANNA de référence Hi 93 700 A – 0, puis la même quantité du réactif
de référence Hi 93 700 B – 0 contenant essentiellement du Mercure (II), de l’iode, du sodium
et de l’hydroxyle. Après avoir secoué vivement le tube, nous le plaçons dans le photomètre,
et pressons le bouton « read ». Le photomètre affiche alors le nombre de milligramme
d’ammonium par litre. Nous répétons l’expérience avec chaque échantillon. Lorsque la
teneur en ammonium est supérieure à 3,00 mg/l, nous devons diluer l’échantillon, car 3 mg/l
est la valeur maximale que peut afficher le photomètre. Pour cela, nous prélevons
uniquement un sous échantillon de 5 ml, et nous ajoutons 5 ml d’eau distillée. Puis, pour
interpréter les résultats, nous les multiplions par 2.
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Observation :
Temps (en jour)
Concentration d'ammonium (en
mg/l)
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0,78 0,83 1,55 2,53 3,61 4,52 5,68 6,36 7,88
On remarque que la quantité d’ammonium augmente au cours du temps.
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Interprétation :
Nous avons ici dressé le graphique de la concentration d’ammonium au cours du
temps. On voit donc bien que la quantité augmente. Ainsi, le poisson produit de l’ammonium.
Cet élément chimique étant à l’origine de substances toxiques et nocives pour
l’environnement, comme les nitrites, le poisson « pollue ». La pisciculture est donc une
source de pollution de l’eau.
c} La pollution agricole par les engrais chimiques et les produits phytosanitaires
L’utilisation d’engrais chimiques a été renforcée par l’installation du barrage
d’Assouan. En effet, ce barrage a mis fin aux crues du Nil, phénomène naturel mais
incontrôlé permettant de fertiliser les sols. Cela a donc incité les paysans à utiliser des
engrais chimiques coûteux. Ces dernières années, l’intensification de la production agricole
a également contribué à renforcer l’emploi d’engrais chimiques. En effet, pour augmenter
leur rendement, les Egyptiens ont besoin de ces engrais. Toutefois, ce n’est pas l’emploi de
ces produits phytosanitaires qui pollue, mais leur surdosage ou leur mauvais usage. Ainsi,
tant que la population est sensible à la bonne utilisation des engrais chimiques, ces derniers
ne constitueront pas une source de pollution.
La production agricole reste tout de même rudimentaire en Egypte, et les agriculteurs
n'utilisent pas énormément de produits phytosanitaires. Ainsi les eaux drainées ne sont pas
pour l'instant fortement chargées en polluants de cette nature.
4) Protocole expérimental
 Quelle est la composition de l’eau en fonction du lieu ?
Nous allons comparer la composition de différents prélèvements d’eau de différents
bras du Nil. Un échantillon provient d’Abu Sir, en amont du Caire, et l’autre d’El Kanater, au
Nord de la ville.
a} Hypothèses
 L'eau provenant d'Abu Sir sera la plus polluée des deux. Elle sera plus chargée en
nitrates principaux polluants agricole car elle contient de nombreux déchets, et elle
est à proximité des zones d'agriculture. De plus, elle est souvent exposée au soleil.
 L'eau provenant d’El Kanater sera moins polluée, car le processus d'autoépuration
(« auto-nettoyage » de l’eau, voir p.25, l’autoépuration) aura eu lieu.
 Toutefois, l’eau d’El Kanater peut être plus polluée que l’eau d’Abu Sir car toutes les
industries à proximité du Caire auront déversées leurs substances polluantes dans le
fleuve.
b} Données
 L'ammoniac (NH3) est un gaz, mélange d'azote (N) et d'hydrogène (H) à l'odeur
piquante et qui peut provoquer des brûlures et des irritations pulmonaires. Dilué dans
l'eau, il devient alors l'ammoniaque (NH 4OH) et bien que la quantité présente dans le
Nil estimée aujourd'hui soit considérée comme non-toxique, il semble dégrader le
métabolisme de certain poisson. L'agriculture est la cause des rejets d'ammoniaque
dans la nature.
 Les nitrates (N–NO3) sont les sels de l'acide nitrique (HNO3). Ils sont essentiellement
d'origine agricole (contenu dans les engrais) mais aussi d'origine urbaine (eaux
usées) ou encore industrielle. Les nitrates peuvent se transformer en nitrites.
 Les nitrites (N–NO2) sont les sels de l'acide nitreux (HNO2). Dans les cours d'eau
situés dans des régions densément habitées ou d'agriculture intensive, les nitrites
sont la cause de la dégradation de l'eau. La teneur en nitrite de l'eau potable est
réglementée. Dans les milieux acides, comme l'estomac, les nitrites sont très
toxiques, et vraisemblablement cancérigène. De plus, la présence de nitrites dans le
sang empêche l’hémoglobine de fixer correctement l’oxygène, ce qui entraine une
intoxication qui peut devenir mortelle.
 La dureté de l’eau est définit par sa teneur en ions calcium et ions magnésium. L’eau
est dite douce en dessous de 15 °f (1°f = 10 mg de carbonate de calcium par litre) et
elle est dite dure au-dessus de 35 °f. L’eau est plus ou moins dure en fonction des
roches qu’elle traverse. L’eau dure n’a pas de conséquence sur la santé humaine,
mais elle entraine une augmentation de la consommation énergétique car des dépôts
se font à l’intérieur des machines (machine à laver par exemple) et les empêche de
fonctionner normalement. De plus, nous sommes forcés d’utiliser plus de produits
d’entretien pour la même efficacité, ce qui contribue à augmenter la pollution de l’eau
(voir p.4, pollution par les eaux usées).
 Le pH mesure l’acidité d’une solution. Entre 0 et 7, la solution est acide, à 7 la
solution est neutre, et entre 7 et 14, la solution est basique.
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c} Matériel
 Gants, blouse, pour se protéger des eaux qui peuvent comporter des éléments
nuisibles, ainsi que des produits chimiques que nous manipulerons.
 Kit d’analyse de l’eau
 Eau distillée
 Echantillon d’eau provenant d’Abu Sir
 Echantillon d’eau provenant d’El Kanater
Nous allons les comparer sur les paramètres suivants : aspect visuel et olfactif, pH,
teneur en NH4, teneur en NO3 et dureté.
d} Aspect visuel et olfactif des eaux
L’eau provenant d’Abu Sir est trouble, verdâtre, et on remarque des petites particules
(sans doute des particules végétales) et elle sent très fort le souffre, l’organique, les égouts.
L’eau provenant d’El Kanater est transparente, elle contient elle aussi des particules.
Son odeur est moins soutenue.
e} Mesure du pH des solutions
 On mesure le pH des différentes eaux grâce à de bandes de papier pH, qui change
de couleur en fonction de l’acidité de la solution.
Observations :
On remarque que le papier pH de l’eau d’Abu Sir est plus foncé (bleu foncé) que celui du
papier pH de l’eau d’El Kanater (bleu clair). D’après l’échelle colorée donné par le kit
d’analyse de l’eau, le pH de l’eau d’Abu Sir est de pH 8 tandis que l’eau d’El Kanater est de
pH 7. Il n’y a pas de grande différence.
f} Mesure de la quantité d’Ammoniaque
 Nous prélevons 5ml des différentes eaux dans différents tubes à essai.
 Puis, nous ajoutons 10 gouttes de NH4– 1.
 Nous ajoutons une micro cuillère de NH4– 2.
 Nous patientons 5 minutes.
 Nous ajoutons 6 gouttes de NH4– 3.
 Nous patientons 5 minutes.
Schéma :
Observations :
Les deux solutions, l’eau d’Abu Sir et l’eau d’El Kanater, deviennent jaunes. D’après
l’échelle colorée du kit d’analyse de l’eau, cette couleur correspond à 0 mg/L d’ammonium. Il
n’y a dons pas d’ammonium dans les deux eaux.
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19
g} Mesure de quantité de nitrates
 Nous prélevons 5mL des différentes solutions.
 Nous ajoutons une micro cuillère de NO3 – 1.
 Nous agitons pendant une minute.
 Nous attendons 5 minutes.
Schéma :
Observations :
L’eau d’Abu Sir devient jaunâtre, tandis que l’eau d’El Kanater et l’eau distillée restent
transparentes. D’après l’échelle colorée, la couleur jaunâtre correspond à une quantité de
nitrates située entre 25 et 50 mg/L de NO3 -, tandis que les autres solutions ont une couleur
correspondant à une quantité de nitrates nulles ou presque (entre 0 et 10 mg /L).
h} Dureté totale de l’eau
 Nous utilisons dans cette expérience de l’eau distillée, pour témoin.
 Nous prélevons 5mL des différentes solutions.
 Nous ajoutons 3 gouttes de solution indicatrice (selon le kit d’analyse de l’eau de
« Jeulin »). En présence d’indicateur de dureté, la solution se colore en rouge.
 Nous agitons en ajoutant une goutte de solution de titrage (selon le kit) toutes les 5
secondes, l’eau se colore en vert au bout d’un certain nombre de goutte (n) tel que n
x 1,8 = La dureté en °f.
Observations :
Pour l’eau d’Abu Sir, l’eau s’est colorée en rouge plus rapidement lors de l’ajout de la
solution indicatrice que les autres eaux.
Ensuite, nous avons versé 34 gouttes dans l’eau d’Abu Sir avant qu’elle ne devienne
verte, 9 gouttes dans l’eau d’El Kanater et seulement 1 goutte dans l’eau distillée.
Conclusion :
On calcule :
Abu Sir : 34 x 1,8 = 61,2 °f
El Kanater : 9 x 1,8 = 16,2 °f
Eau distillée : 1 x 1,8 = 1,8 °f
Ainsi, l’eau provenant d’Abu Sir est beaucoup plus dure que l’eau provenant d’El Kanater,
presque 4 fois plus. Ainsi, elle est plus chargée en ions calcium et ions magnésium, elle est
dite « calcaire ».
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21
i} Conclusion
Les paramètres indiqués dans le tableau ci-dessous correspondent aux normes que doit
suivre une eau pour être potable, en Europe :
Paramètres
Valeurs paramétriques
Unités
Couleur
Acceptable pour les
consommateurs et aucun
changement anormal
Odeur
Acceptable pour les
consommateurs et aucun
changement anormal
Turbidité
Acceptable pour les
consommateurs et aucun
changement anormal
Ammonium
0,50
mg/l
Nitrates
50
mg/l
Concentration en ions
hydrogène, le pH
Entre 6,5 et 9,5
unités pH
Source du tableau : Directive du 03/11/98 relative à la qualité des eaux destinées à la
consommation humaine.
Nous savons qu’aucune eau n’est potable sans avoir subie de traitement, sauf l’eau
de source. Ici, les deux échantillons ne proviennent pas de source, ainsi ils ne sont en
aucune manière de l’eau potable, mais en les comparants à un tableau de ce type, nous
pouvons conclure que l’eau est plus ou moins polluée en fonction du lieu.
L’eau d’Abu Sir a une couleur verdâtre qui ne dégage rien de convainquant quant à
sa potabilité. De plus, son odeur est forte et presque insoutenable. Ainsi, d’après ce tableau,
l’eau provenant d’Abu Sir n’est pas potable quant à son aspect visuel et olfactif. L’eau d’El
Kanater avait une couleur plus engageante malgré les petites particules que l’on distinguait
en se rapprochant. Mais l’odeur était tout aussi mauvaise et repoussante. Ces deux
échantillons ne sont pas, d’après le tableau, propice à la consommation.
La teneur en ammonium devant être inférieure ou égal à 0,50 mg/l, l’eau d’Abu Sir et
celle d’El Kanater sont dans les normes, car elles n’en comportent pas ou très peu.
L’eau d’Abu Sir possède une teneur en nitrates d’environ 40 mg/l tandis que l’eau d’El
Kanater en contient moins de 10 mg/l. Ainsi les deux solutions sont dans la norme de l’eau
potable. Elles ne sont donc pas qualifiées de polluées par les nitrates, même si l’eau d’Abu
Sir en contient beaucoup, et se trouve à la limite supérieure de cette norme. On peut en
déduire que le processus d’autoépuration a eu en partie lieu entre Abu Sir et El Kanater.
L’eau d’Abu Sir et d’El Kanater ont toutes deux un pH compris entre 6,5 et 9,5 (7
unités pH pour l’eau d’El Kanater et 8 unités pH pour l’eau d’Abu Sir). Ainsi même si l’eau
d’Abu Sir est plus basique que l’eau d’El Kanater (l’eau distillée le témoin a un pH de 5
unités pH), les deux échantillons ont un pH approprié.
Une eau dure n'est pas nocive pour la santé, néanmoins, on voit bien que l'eau d'Abu
Sir diffère totalement à ce niveau de l'eau d'El Kanater.
Remarque : Le matériel ne fonctionnait pas toujours, et les échelles n’étaient pas très précises. Ainsi nos résultats
ne sont pas très pertinents. De plus, les autres paramètres représentatifs de la pollution de l’eau, qui auraient pu
être plus utiles dans notre TPE, sont très complexes à analyser, et nous n’avions pas les possibilités de les
étudier.
5) Bilan
Le Nil est soumis à différentes pollutions :
La pollution domestique est liée aux rejets des eaux usées directement dans le
fleuve. Elle ne représente qu’une petite partie des pollutions dont est victime le Nil, mais est
tout de même présente, notamment dans les campagnes et dans les zones pauvres, où les
systèmes d’évacuation des eaux sales ne sont pas au point.
La pollution industrielle est due à l’intervention des usines sur les berges du fleuve.
Les usines ont en effet beaucoup de conséquences sur la qualité des eaux, car beaucoup
d’entre elles rejettent des hydrocarbures ou encore des produits chimiques dans le Nil.
La pollution agricole résulte du drainage des eaux des cultures. En effet, la
production agricole cherche à augmenter ses rendements pour une population en forte
croissance, elle est donc encouragée. Mais les zones agricoles ne sont pas encore très
développées et peu d’engrais sont utilisés. Toutefois, l’élevage des poissons, la pisciculture,
pollue lui aussi le fleuve.
Nos diverses expériences ont montré que la qualité d’une eau varie d’un lieu à
l’autre, d’une exposition à l’autre… L’eau au Sud du Caire, provenant d’un canal, était
beaucoup plus chargée en nitrates, indicateur principal de pollution, que l’eau provenant du
Nord. Malgré cela, les résultats restent imprécis car les principales entités chimiques
révélatrices de la pollution sont très complexes à analyser.
Pour conclure, nous pouvons dire que les différents secteurs dépendants du Nil
contribuent également à sa détérioration, involontairement mais véritablement.
Ces différentes pollutions, d’origines humaines pour la grande majorité, ont de graves
conséquences sur l’environnement, sur les hommes, la faune et la flore qui l’entoure.
Quelles sont ces différentes conséquences, comment y remédier, aussi bien à l’échelle
d’initiatives gouvernementales qu’au niveau d’actions quotidiennes ?
Page
23
II] - Les conséquences de la pollution multiforme du Nil
1) L’impact des polluants présents dans l’eau sur l’homme
Beaucoup d’épidémies ont été recensées en Egypte à cause des eaux du Nil. En
effet, une eau stagnante véhicule de nombreuses bactéries, virus, etc... qui sont la cause de
maladies dites hydrauliques.
Les
principales
maladies
liées
à
l'eau
sont :
 La schistosomiase ou bilharziose également appelée l'hématurie
d’Égypte, une maladie engendrée par un parasite, un vers qui se développe dans
les eaux stagnantes. Elle entraîne des troubles du foie, des intestins et de la vessie.
 Les amibes, des animaux unicellulaires (protozoaire) également
présents dans les eaux stagnantes. Un seul type d'amibes est
susceptible d'entraîner une amibiase, maladie qui entraîne une
détérioration de l'intestin.
 la fièvre typhoïde, engendrée par une bactérie du genre des salmonelles, dont les
signes cliniques sont : une infection des intestins et de violentes fièvres.
 Les eaux stagnantes sont également les habitats des moustiques qui propagent la
dengue ou le paludisme.
 L'hépatite A et E entraînent une infection et une inflammation du foie
 Le cholera.
Toutes ces maladies ne résultent pas vraiment de la pollution de l'eau, mais de l'eau
stagnante. Ainsi, le Nil n'est pas le facteur direct de toutes ces maladies présentes en
Égypte, mais c'est tout de même lui qui alimente les lacs et les cours d'eau responsables de
ces épidémies. De plus, l'absence de tout-à-l'égout, de traitements, et l'insensibilisation des
populations qui utilisent mal l'eau sont les principales sources d'eaux stagnantes.
Il existe également des maladies liées aux métaux rejetés par le secteur industriel,
notamment le saturnisme. C’est une maladie chronique ou aiguë qui peut être mortelle pour
tous les êtres vivants. L’Egypte est très concernée par le saturnisme, selon Eastern
Mediterranean Health Journal : un test a été fait sur 408 adolescents et enfants travaillant à
Alexandrie, et 20,1% avaient un taux de plomb dans le sang bien trop élevé. Ceci est assez
révélateur des risques du saturnisme en Egypte. D’après le Centre égyptien pour le Droit au
Logement, 25 % des maladies prévalant en Egypte sont transmises par l’eau.
Les hydrocarbures ont eux aussi une étonnante capacité à s’accumuler dans
l’organisme. Ils peuvent être à l’origine de dépressions nerveuses et de problèmes sanguins.
De plus, l’accès à l’eau potable en Egypte est un autre problème qui se pose :
d’après l’Organisation Egyptienne des Droits de l’Homme (OEDH), 38 millions d’égyptiens soit 47% des habitants du pays - boivent des eaux impropres à la consommation.
2) Les conséquences de cette pollution sur la faune et la flore
a} l’impact sur les animaux
Analyse iconographique :
On voit sur cette photo de nombreux oiseaux s’abreuver dans un bras du Nil, aux
alentours d’Abu Sir, où l’eau est presque invisible sous la montagne de déchets solides
(photo prise le 08 Octobre 2011). Les oiseaux marchent sur les détritus et sont en contact
direct avec eux.
Commentaire :
 Les animaux sont victimes de la mauvaise qualité de l’eau : en effet, ils s’abreuvent
dans le Nil, et ingurgitent de cette manière de nombreuses substances toxiques ou
autres éléments impropres à la consommation, tels que les hydrocarbures ou les
pesticides, éléments étudiés précédemment.
 Les sacs plastiques sont dangereux pour les animaux, en effet, ils s’étouffent
facilement avec.
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25
Par ailleurs la multiplication de l’utilisation de produits phytosanitaires, la prolifération
de rejets chimiques dans le Nil, et les autres sources polluantes étudiées précédemment
entrainent une concentration de produits chimiques et toxiques dans les différents niveaux
trophiques reliés au fleuve (processus de bioaccumulation). En effet, les substances
chimiques ou les métaux lourds tels que le plomb et le mercure ne sont pas
« biodégradables » et ils ont tendance à s’accumuler au fond des cours d’eau ou dans les
organismes des êtres vivants, comme nous le montre le schéma suivant :
DDT : le dichlorodiphényltrichloroéthane est un pesticide moderne.
b} La flore
La jacinthe d’eau est une plante qui pompe les nitrates présents dans l’eau ainsi que
certains métaux lourds. Elle est donc utile pour réduire la concentration en polluants d’une
eau. Mais elle est très envahissante et se développe de manière incontrôlée, ce qui entraine
une diminution excessive de la teneur en oxygène de l’eau, et ce qui est donc dangereux
pour les êtres vivants alentours. En Egypte, elle fut introduite par l’homme au XIXème siècle,
tout d’abord en terme décoratif, puis pour aider à l’épuration du Nil. Puis elle a proliféré dans
le delta, et recouvre maintenant celui-ci d’un tapis vert, privant les êtres vivants d’oxygène.
Aussi, les plantes sont capables d’absorber les substances chimiques telles que les
pesticides ou autres éléments utilisés pour une optimisation des cultures. Ces polluants
affectent les plantes, et s’accumulent dans les chaines alimentaires (voir p.23, la
« bioaccumulation »)
3) Bilan
La pollution de l’eau peut être un facteur de maladie pour les hommes. En effet, les
eaux usées, les eaux chargées en pollution organique, et les déchets solides contribuent à
une stagnation de l’eau et à la formation de bactéries nocives pour les êtres vivants. Les
eaux chargées en produit chimique, en hydrocarbures, ou encore en métaux, sont nocives
également pour la santé. Les polluants s’accumulent dans les différents niveaux trophiques,
et même s’ils sont forcément moins présents au niveau supérieur, les animaux sont tout de
même affectés.
Les sachets plastiques sont aussi très dangereux pour les oiseaux et autres animaux
qui se nourrissent sur les monts d’ordures présents au Caire.
Les actions entreprises pour lutter contre la pollution, telle que l’insertion de la
jacinthe d’eau, entraine de nombreux problèmes au niveau du taux d’oxygène de l’eau. Les
êtres vivants n’ont en effet plus assez d’oxygène pour vivre. Toutefois, un coléoptère a
récemment était introduit pour éliminer ces plantes envahissantes : le charançon.
Comment lutter pour atténuer ces conséquences néfastes sur la biodiversité
d’égyptienne ?
Page
27
III] – Les solutions et les actions pour un fleuve moins pollué
1) L’apparition des stations d’épuration
a} L’autoépuration : un procédé naturel mais insuffisant
L’eau « se nettoie » elle-même. En effet, elle est capable d’éliminer les produits
étrangers grâce à des bactéries. Ces bactéries transforment ces produits en sels minéraux
et en gaz carbonique, qui sont absorbés par les plantes. Ces plantes produisent alors par
photosynthèse de l’oxygène dissout, qui va permettre une augmentation de l’activité des
bactéries. Ce processus d’autoépuration, appelé également le lagunage, se fait
naturellement, lorsque les polluants sont en petites quantités dans l’eau. Mais lorsque l’eau
devient saturée en polluant, ce phénomène n’est plus en mesure de tout éliminer. L’eau
devient polluée.
Aujourd’hui, un nouveau type de station d’épuration commencent à se développer. En
effet, en France, une petite commune de 500 habitants a mis en place une station
d’épuration fonctionnant grâce à des roseaux. Le principe de cette station repose sur la
consommation des matières organiques des eaux sales par des micro-organismes vivant au
contact des racines de roseaux. Ce système est naturel, écologique et bénéfique, puisqu’il
coûte deux fois moins cher qu’une station d’épuration classique. Mais le problème qui se
pose est le problème du terrain, qui doit être près de 5 fois plus grand.
Comparaison de trois types de stations d’épuration des eaux usées :
Surface au sol
capacité
Coût
d’exploitation
(€/hab/an)
Coût moyen
en électricité
Entretient de
la station
Gestion
des boues
Production
journalière
18,4
Station
classique
500 m2
400 à 3000
habitants
1060 €
- Par
personnel
spécialisé
- très
régulier
Lagunag
e naturel
6000 m2
100 à 200
habitants
0
- Simple
- Régulier
Nettoyage
tous les
10 ans
7,6
- Simple
- Régulier
Nettoyage
tous les
10 ans
des avantfiltres
9,2
Filtre
planté de
roseaux
2600 m2
50 à 3000
habitants
0
Source du tableau :
http://www.ac-grenoble.fr/svt/log/1_es/eau/eseau_act10_ex.htm
b} Les stations d’épuration
En Egypte on compte deux principales stations qui contribuent à épurer le Nil : la
station du Caire, située à Gabal El Asfar (« la montagne jaune ») et la station d’épuration
d’Alexandrie, bien qu’il en existe un nombre important. Ces stations traitent les eaux polluées
à l’aide de bactéries, sur le même principe que celui de l’autoépuration (voir p.23,
L’autoépuration : un procédé naturel mais insuffisant).
Nous avons questionné l’ingénieur responsable d’exploitation (IRE) de la station
d’épuration du Caire, Denis Wirbel. Voici le questionnaire :
Questionnaire : La place des stations d’épuration en Egypte.
1) La totalité des eaux usées sont-elles traitées ? En Egypte ? Au Caire ?
En Egypte, non. Sur le Caire, non. Sur certains quartiers oui. Mais il faut savoir qu’il
existe différents types de traitement plus ou moins complets.
2) Comment ses eaux sont-elles traitées? Quelles sont les étapes nécessaires à leur
assainissement ?
Classiquement :
1 – Prétraitement : dégrillage, dessablage, dégraissage.
2 - Traitement primaire : décantation.
3 – Traitement secondaire : aération biologique.
4 – Désinfection : chloration, ultraviolet ou filtration.
Parallèlement : traitement des boues indispensables.
3) Où sont-elles rejetées ?
Les eaux traitées et non pas potables regagnent le milieu naturel : rivière, fleuve, lac,
mer via des canaux plus ou moins long. Souvent les eaux épurées servent à
l’irrigation pour des cultures non maraîchères (bois, fruit, etc).
4) Quelle pollution est la plus présente dans le Nil (pollution agricole, industrielle, ou
domestique), d’après vous ?
Les trois sont malheureusement très présentes et se cumulent. La plus visible mais
la plus facile à traiter est d’origine urbaine.
5) D’après vous, quels sont les principaux polluants du Nil ?
La pollution carbonée est la première mais la plus facile à traiter. Certains métaux
lourds sont très présents également.
6) Depuis combien de temps la station d’épuration dans laquelle vous travaillez est-elle
en service ?
Depuis 2005. D’autres stations ont été mises en fonction bien avant.
7) Les stations d’épuration d’Egypte sont-elles aux normes européennes ? Si non
qu’elles sont les différences ?
Certaines le sont mais pas toutes. La priorité en Egypte est le traitement du carbone
avant de traiter l’azote puis le phosphore peut-être dans le futur. Mais le traitement
en amont (à la source) est à privilégier en particulier pour les eaux usées
industrielles.
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29
8) Les stations d’épuration vont-elles connaitre des améliorations dans les années à
venir (nouveaux matériels, amélioration des normes…) ?
Le progrès est toujours possible. Il faut d’une part et avant tout améliorer le
fonctionnement de celles existantes et d’autre part augmenter la capacité de
traitement par la construction de nouvelles usines.
9) Selon vous, le Nil est-il excessivement pollué ? Quelles sont les démarches à
entreprendre pour que le Nil soit de moins en moins exposé à la pollution ?
Le Nil est, comme toute source d’eau, fragile. Il est essentiel en Egypte car c’est
presque la seule source d’eau du pays. Pour le préserver, il faut avant tout collecter
les eaux usées, traiter à la source de l’utilisation de l’eau (hôtels, bateaux de
croisière, villes ou villages le long du Nil)…
10) Avez-vous déjà rencontré des problèmes de rigueur dans votre entreprise (des
employés négligents insensibles à la qualité du Nil) ?
Non, ils sont des acteurs quotidien sur le domaine de l’eau, et sont donc très
impliqués et conscients de leur mission.
11) Est-ce que l’ancien gouvernement s’est préoccupé de la pollution du Nil et de l’essor
des stations d’épuration ?
Oui. Il y eu de gros efforts mais la démographie et l’accès à l’eau potable pour de
nouveaux consommateurs rendent la mission difficile. Il faut une politique globale.
12) Pour finir, estimez-vous que l’action des stations d’épuration est essentielle pour
l’environnement en Egypte ? Pourquoi ? Est-elle suffisante ?
Bien sûr : l’eau est un bien rare, fragile et précieux, nécessaire à la vie. Préserver sa
qualité est donc essentiel en Egypte comme ailleurs. La station d’épuration est un
des éléments du réseau d’assainissement indispensable au respect de la qualité de
l’eau.
Conclusion :
Nous voyons que les stations d’épuration jouent un rôle majeur dans la conservation
de l’environnement en Egypte, et partout ailleurs. Toute source d’eau est rare, et il faut la
préserver.
Ainsi, des étapes précises sont toujours exécutées : le prétraitement, le traitement
primaire, le traitement secondaire et l’étape de la désinfection. La pollution la plus présente
est la pollution carbonée (matière organique), c’est la plus facile à traiter. Mais la pollution
d’origine urbaine est très développée et constitue une source trop importante. Pour un
traitement idéal de ces eaux, il faudrait s’occuper des eaux à leur source : en effet, les eaux
rejetées par les bateaux, hôtels, peuvent être traitées un minimum sur place afin d’optimiser
leur assainissement.
En Egypte, les eaux ne sont pas assez traitées en amont, en particulier au niveau
industriel. Evidemment, les stations d’épuration d’Egypte peuvent toujours se développer et
s’améliorer, comme partout encore une fois, elles sont trop importantes pour être délaissées.
Ainsi, en Egypte, l’ancien gouvernement, avant la révolution, s’est beaucoup impliqué pour
revisiter ces stations. Aussi, de plus en plus de stations sont mises en service. Toutefois, le
traitement de la pollution carbonée est en Egypte très privilégié, du fait d’une démographie
croissante et très importante qui amène un besoin d’eau constant. Du coup, les autres types
de pollution sont moins traités.
2) Les mesures prises par le gouvernement
L’Égypte pourrait être considérée comme un exemple emblématique en ce qui
concerne les lois à propos de la pollution de l’eau. En effet, les textes de lois, les décrets et
les décisions ministérielles protégeant la ressource sont très nombreux, mais rarement
appliqués.
Bien que les mesures n’aient été prises qu’à partir des années 1980, le
gouvernement égyptien est conscient que l'Egypte n'existe que grâce au Nil. C’est pourquoi
il participe à sa préservation, en élaborant des lois contre la pollution :
 La Loi n° 48/1982 interdit la décharge dans la Rivière du Nil, les canaux d’irrigation,
les barrages, les lacs et eau souterraine.
 La Loi n° 124/1983 interdit de jeter n’importe quel déchet industriel, insecticides, ou
autres matériaux toxiques et radioactifs dans les eaux égyptiennes
 La Loi n° 4/1994 concerne la pollution marine provenant des bateaux et interdit les
décharges de matériaux qui causent la pollution dans les zones côtières et en mer.
Elle interdit également la manipulation (incluant la collecte et stockage, transport,
traitement et destruction) de substances incertaines, qui incluent les pesticides,
engrais et substances pharmaceutiques, sauf si une autorisation est délivrée par les
administrations selon le type et l’utilisation des substances hasardeuses et déchets.
 En Mars 2007, la constitution est modifiée, et l’article 59 précise que « La protection
de l'environnement est un devoir national, et la loi règle les mesures indispensables à
la protection d'un environnement sain ».
 Des programmes ont également été entrepris : contrôle vigoureux de la pollution,
gestion rationnelle des déchets, protection d’une diversité biologique etc…
Un nombre important de ministères est également présent au gouvernement égyptien
dans le but de protéger l’environnement et l’eau du Nil, fleuve si précieux. Ainsi, huit
ministères sont impliqués dans la protection de l’environnement, dont le Ministère des
Ressources et de l’Irrigation qui s’occupe de la gestion de l’eau et de sa préservation, le
Ministère de la Santé et de la Population, qui, lui, veille sur la bonne qualité de l’eau, et le
Ministère du Logement et des Communautés Urbaines, qui supervise l’approvisionnement
en eau, la collecte et le traitement des eaux usées, ainsi que la gestion des déchets solides.
Hélas, toutes ces lois ne sont pas appliquées avec beaucoup de rigueur, et les
ministères ne parviennent pas à sensibiliser suffisamment les populations. Ils ont un manque
d’autorité qui ne leur permettent pas de faire réagir les communautés.
L’Egyptian Environment Affairs Authority est l’organe exécutif du Ministère de
l’Environnement. C’est cette autorité qui gère les projets et leur financement.
Page
31
3) Sensibilisation des populations
Sondage :
1) Pensez-vous que l’eau du Nil est polluée ?
 Peu
 Moyennement
 Beaucoup
 Excessivement
 Aucune idée
2) Connaissez-vous le principe d’autoépuration ?
 Oui
 Non
3) Vous êtes dans la rue, il n’y a pas de poubelle à proximité, jetteriez-vous votre papier de
chewing-gum par terre ?
 Oui
 Non
4) Pour vous, qu’est-ce qu’une eau polluée ?
 Eau trouble
 Eau contenant des produits chimiques
 L’eau du robinet
 Eau nocive pour la santé
 Eau qui sent mauvais
 Toutes les propositions
 Autre: …………………………………………………………………………………......
Résultats :
Pensez-vous que l’eau du Nil est polluée ?
Peu
Moyennement
Beaucoup
Excessivement
Effectif total
Peu
Moyennement
Beaucoup
Excessivement
Total
1
6
27
39
73
1%
8%
37%
53%
100,00%
Connaissez-vous le principe d’autoépuration ?
Oui
12
Non
Effectif total
Oui
Non
Total
58
70
17%
83%
100%
5) Vous êtes dans la rue, il n’y a pas de poubelle à proximité, jetteriez-vous votre papier de
chewing-gum par terre ?
Oui
17
Non
Effectif total
Oui
Non
Total
50
67
25%
75%
100%
Pour vous, qu’est-ce qu’une eau polluée ?
Trouble
28
Produits chimiques
Robinet
Nocive pour la santé
Sent Mauvais
Tous
23
5
39
23
18
Commentaire :
On peut voir que la moitié de notre panel (53%) a jugé l’eau du Nil excessivement
pollué. Cela peut paraître peu dans le sens où il existe un réel problème au niveau de la
pollution du fleuve. La grande majorité des élèves du lycée français du Caire (83%) ne
connait pas le principe d’autoépuration. Cela montre que les populations ne sont pas assez
sensibilisées à propos de la conservation de l’environnement. Une eau nocive pour la santé
correspond à une eau polluée pour une grande partie du panel, tandis que l’eau du robinet
n’a pas été considérée comme polluée. Ce qui est un bon point, car effectivement, l’’eau du
robinet est traitée, et n’est donc pas polluée. On peut constater un manque de sensibilisation
car beaucoup de personnes considèrent l’eau trouble comme une eau polluée alors qu’une
eau trouble n’est pas forcément synonyme d’eau polluée.
Page
33
Remarque :
Les réponses de la question n°3 peuvent s’avérer fausses car des élèves sont
capables de ne pas répondre honnêtement. Nous avons donc évalué le nombre de déchets
au sein du lycée après une récréation, pour comparer les réponses à la question avec les
faits réels.
 Les élèves du Lycée Français du Caire sont-ils aussi sensible à l’environnement
qu’ils le prétendent ?
Protocole :
Nous avons passé une heure au ramassage des déchets présents dans la cour de
récréation.
Observation :
Nous avons ramassé un nombre étonnement élevé de plastique d’emballages de
pailles, ainsi que de papiers de chewing-gum. Mais la quantité de déchets n’était pas si
impressionnante que nous l’avions imaginé. En effet, nous avons ramassé tout juste 1,5
kilogramme de déchets.
Interprétation :
Nous pouvons donc penser que les élèves du Lycée Français se sentent tout de
même concernés par l’environnement et que la situation s’est améliorée depuis quelques
années. Toutefois, ceci n’empêche pas de nuancer les résultats obtenus à la question n°3 du
sondage. En effet, d’après notre expérience, les élèves jettent plus de déchets dans la cour
qu’ils le prétendent, le nombre de déchets ramassés étant plus élevé que le nombre de
personnes affirmant ne pas jeter de déchets. De plus, de
nombreuses poubelles sont situées à proximité, dans la
cour. Ainsi, même avec des poubelles dans les environs,
les élèves jettent des papiers de chewing-gum par terre.
Une propagande contre la pollution du Nil pourrait
permettre
de
diminuer
les
atteintes
portées
inconsciemment à la qualité de l’environnement.
Ici : une affiche dans une école de l'AHEED à Garagos (25
km au nord de Louxor).
Ce document est une couverture de livre. Ce livre est intitulé Arous Al-Nil (« la
poupée du Nil »), écrit par Nahed El Sayed. C’est un livre pour les enfants, facile à lire, qui
les informe des problèmes de pollution que connait le Nil. Ainsi, des actions telles que celleci peuvent être menées afin de faire réagir les populations égyptiennes.
4) Bilan
L’autoépuration, ou lagunage, est un processus qui permet à l’eau de se purifier ellemême. Mais lorsque les polluants sont en trop grande quantité, les bactéries présentes dans
l’eau ne parviennent plus à les éliminer. Ainsi, Les stations d’épuration sont capables
d’assurer ce travail, et en Egypte, elles sont très actives pour combattre le phénomène de
pollution. Il est donc nécessaire qu’elles se développent et s’améliorent. Mais ces projets
sont coûteux et bien que le gouvernement égyptien fasse de son mieux pour protéger la
source d’eau précieuse, les populations égyptiennes ne sont pas assez sensibilisées et ne
se sentent pas concernées par le sujet environnemental.
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Conclusion :
L’eau est une ressource que nous nous devons de protéger, car elle est
indispensable pour tous les êtres vivants.
Le Nil est la principale source d’eau d’Egypte. En effet, le pays est très peu exposé
aux précipitations. Ainsi, différents secteurs polluent le fleuve, de par les rejets d’eaux usées,
ceux de déchets solides domestiques, le drainage ou le lessivage des eaux agricoles ou
encore les rejets industriels qui constituent les différentes origines d’une pollution multiforme
qui croit d’année en année.
Une eau est plus ou moins polluée en fonction de son lieu. En effet, nous avons
réalisé une expérience montrant la différence de qualité des eaux en fonction du lieu. Cela
dépend des activités qui règnent autour de la zone, et du comportement des populations
alentours.
Une eau polluée a de nombreuses conséquences sanitaires sur les hommes, mais
aussi sur les animaux. Les polluants chimiques s’accumulent en effet dans les chaines
alimentaires causant de nombreux dégâts dans les différents niveaux trophiques.
Nous savons que l’autoépuration permet à une eau de s’épurer elle-même. Mais
lorsque ces polluants sont en trop grande quantité, l’autoépuration ne suffit plus ; les stations
d’épuration se développent donc, dans le but d’assainir ces eaux qui ne se purifient plus. Au
Caire, on compte un bon nombre de stations d’épuration.
Le gouvernement égyptien a établi de nombreuses lois au sujet de l’environnement.
De même, de nombreux ministères sont créés afin de préserver l’environnement, et plus
particulièrement les eaux du Nil.
En Egypte, le problème de la pollution repose sur une population peu sensibilisée. En
effet, des populations jettent leurs déchets dans des bras du Nil, et la collecte des déchets
est défaillante. Aussi, le sujet de l’environnement est peu évoqué dans les écoles et dans les
entreprises.
Cette mauvaise qualité de l’eau entraine des difficultés en ce qui concerne l’accès à
l’eau potable. En effet, l’Egypte doit prendre soin du Nil pour pouvoir satisfaire les besoins de
sa population. Espérons que le nouveau pouvoir politique qui se met en place dégagera les
moyens nécessaires à la protection cette ressource indispensable à la vie.
Bibliographie :
 "Aquaculture Management and Conservation Service (FIMA)" sous la propriété de
"Food and Agriculture Organization (FAO) », fait partie de "Aperçu général de la
législation nationale d'aquaculture". Informations sur les mesures prises par le
gouvernement : les lois établies par le gouvernement égyptien pour la préservation
des eaux du Nil : http://www.fao.org/fishery/legalframework/nalo_egypt/fr#tcNB0092
 Dr Emad El Dine Adly, écologiste de formation médicale, lors d’une conférence au
Centre Français de Culture et de Coopération (CFCC) au Caire, le 29 Janvier 2009.
Informations sur les projets du gouvernement et sur les conséquences de la pollution
du Nil sur les Homme : http://tamisonil.overblog.com/pages/_Pollution_de_leau_consequence_sur_la_sante_Le_Nil_espoir_et_v
ie_-1118885.html
 “Drinking Water Inspectorate, 2005. Informations sur les caractéristiques d’une eau
potable : http://dwi.defra.gov.uk/consumers/advice-leaflets/standards.pdf
 Dr. Mohamed A. El-Nahrawy, Juin 2011, “Country Pasture/Forage Resource Profile”.
Carte de l’agriculture en Egypte :
http://www.fao.org/ag/AGP/AGPC/doc/Counprof/Egypt/Egypt.html
 Gouvernement égyptien, modifié en 2010. Informations sur les pollutions
industrielles : http://www.ida.gov.eg/atlas/new_cities.html
http://www.ida.gov.eg/atlas/governorates.html
 Hussein I. Abdel-Shafy, Professeur au département de la recherche sur l’eau et du
contrôle de la pollution («Water Research and Pollution Control Department »),
modifié le 19 Juin 2002. Informations sur la pollution par les eaux usées :
http://www.omfi.hu/cejoem/Volume8/Vol8No1/CE02_1-01.html
 J. Segarra, Avril 2009, programme de Première ES, « L’eau, une ressource
renouvelable et fragile ». Information sur le processus d’autoépuration et apport
d’idées de Travaux Pratiques :
http://maitres.snv.jussieu.fr/agreginterne/89/ressource.pdf
 « La maison de l’Alzaz ou le blog de l’écologie », modifié le 1 Avril 2011. Schéma de
la bioaccumulation : http://lamaisondalzaz.wordpress.com/tag/bioaccumulation/
 Les agences de l’eau. Image introduction, les différents types de pollution :
http://www.lesagencesdeleau.fr/francais/cycle/pollutio.php?lien=3
 Olivier Petitjean et Bouguerra Larbi pour le compte de Ritimo (Réseau d’information
et de documentation sur le développement durable et la solidarité internationale),
Décembre 2008, « Ressources et informations pour une gestion juste et durable de
l’eau » : http://www.partagedeseaux.info/article12.html
 Organisme Général de l’Information, organisme égyptien, 2008. Informations sur les
mesures environnementales en Egypte :
http://www.sis.gov.eg/VR/environment/4fr.htm
 Pow0 (pseudonyme), diplômé d’études supérieures en toxicologie, site modifié le 02
Janvier 2006. Informations sur les différents types de pollution :
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37
http://membres.multimania.fr/pow1/Pollution/pollution.htm
 Site web de la Première ES du Lycée Ouvert de Grenoble, Février 2007 : Information
sur l’autoépuration et la « station roseaux ». Tableau de comparaison des stations
d’épuration : http://www.ac-grenoble.fr/svt/log/1_es/eau/eseau_act10_ex.htm
 Soutien à la DG Environnement pour la mise au point de l’Initiative de Dépollution de
la Méditerranée «Horizon 2020», document réalisé en 2006. Informations sur les
mesures prises par le gouvernement :
http://ec.europa.eu/environment/enlarg/med/pdf/egypt_fr.pdf
 Surveillance de l’Environnement Marin et Estuaire (SEME), modifié le 01 Mars 2005.
Informations sur les différents types de pollution :
http://seme.uqar.qc.ca/08_pollution_industrielle/recensem_poll_industrielle.htm
 Voie Militante, Juin 2011. Informations sur l’accident nucléaire en Egypte :
http://www.voie-militante.com/international/monde/egypte-accident-nucleaire-sur-unreacteur-experimental-anshas/
 Wikipédia, « l’eau potable », modifiée le 06 Février 2012. Informations à propos des
paramètres réglementés d’une eau potable : http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_potable

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