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Transcription

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N° 4
AOÛT 2011
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LE CLAN os
LLettre
ttre d'information du Comité de Liaison en Alimentation et Nutrition du CH Meaux
Les dynamiques équipes du CLAN, des diététiciennes et Ratatouille ont organisé les 3émes journées d’informations sur les sites de Saint-Faron et d’Orgemont.
Ce fut l’occasion d’accueillir pour une conférence, le Docteur B. Raynard, nutritionniste à l’Institut Gustave Roussy (dans le cadre de la Formation Médicale Continue).
Les ateliers proposés
Conduite à tenir devant une perte de poids
• amélioration des repas et complémentation orale :
les diététiciennes (Catherine Barré, Bernadette
Clochard, Françoise Dagron, Séverine Hébert,
Isabelle Leclerc, Stéphanie Perron, Dominique
Sérapicos) proposaient des solutions pour
enrichir facilement les préparations, de goûter
les préparations enrichies « maison » (la
semoule au lait vanillée est excellente !)
• participation des laboratoires NESTLE,
FRESENIUS – KABI et NUTRICIA qui offraient
une dégustation des compléments oraux
proposés aux patients.
• affiches/Conseils : Quoi faire ? en cas de
mucite, diarrhée, constipation… troubles
fréquents chez les patients cancéreux, avec ou
sans chimiothérapie.
L’installation du malade pour le repas
Animé par les ergothérapeutes (Sabrina Séché,
Priscillia Garcia) qui ont présenté du matériel
pour faciliter la préhension des couverts, et des
aliments pour compenser les déficits moteurs.
Nutrition entérale et parentérale :
On peut estimer que 10% des patients hospitalisés
dans un hôpital comme le CH de Meaux devraient
bénéficier d’une nutrition entérale, ou, en cas
d’impossibilité, parentérale.
Les différentes poches de nutrition entérale et
parentérale ont été fournies par les laboratoires
présents et par le pharmacien du CLAN, Philippe
AOUIZERATE. Le Dr Xavier FORCEVILLE présentait
un poster (de 2008) et un diaporama (de juin 2010)
sur la problématique de la Nutrition Entérale et
Parentérale du Sujet Agressé au Centre Hospitalier
de Meaux. S’il existe une progression modérée
depuis 2008, il reste beaucoup de travail à faire.
La dénutrition acquise chez les patients agressés
est principalement protéique. Pour mémoire, la
mise en place d’une sonde gastrique de nutrition
entérale avec une fixation sur la joue pour plus de
mobilité est souvent bien acceptée si la pose est préparée et expliquée.
Par ailleurs, la fiche de protocole de nutrition entérale et parentérale
pratique du sujet agressé est disponible en réanimation.
L’alimentation entérale n’est pas un frein à l’alimentation orale, bien au
contraire. Elle est à poursuivre lors de la convalescence des patients les
plus graves.
Participation d’un prestataire de service à domicile « Caléa » :
Leur équipe est composée d’infirmières et de diététiciennes qui mettent
à disposition un suivi individualisé en relation avec le médecin référent et
le matériel nécessaire.
Un petit jeu pour tester les connaissances en matière de régimes à
l’hôpital :
Les diététiciennes ont présenté les photos des plateaux repas et plateaux
petit-déjeuner. But du jeu : retrouver les régimes associés. Pas si facile !
Les posters
INAPEN (Incidence de l’Amélioration des petits-déjeuners sur l’Etat Nutritionnel des patients
hospitalisés)
C'est le patronyme d’un protocole de recherche clinique qui repose sur
l’amélioration de l’apport calorique et protéique, principalement lacté,
du petit-déjeuner servi à l’hôpital et l’amélioration des pratiques de
distribution. L’essai se déroule en 2 phases qui seront comparées, l’une
avant les améliorations, l’autre après, sur deux cohortes de 400 patients.
L'état des lieux de l’étude, qui en est à sa 2ème phase, a été présenté
par Karell PRIEUX-LUCAS et le Dr Samia TOUATI. Cet essai a reçu un des
quatre prix de la société francophone de nutrition entérale et parentérale
(SFNEP) en 2009.
La marguerite : pourquoi le malade ne mange pas ?
Créée et présentée par Véronique Petremann (IDE de l’équipe mobile de
soins palliatifs).
A chaque pétale une cause : douleurs,
fatigue, lésions buccales… et des solutions
proposées sous forme de fiches pratiques.
IPAQSS
Marie-José Stachowiak présentait
en poster les résultats du
dépistage de la dénutrition :
le cru 2010 s’infléchit,
des progrès restent à faire….
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3èm
6 - 8 rue Saint Fiacre BP 218 77104 MEAUX CEDEX Tél : 01 64 35 38 38 Fax : 01 64 34 33 47
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La conférence
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de la conférence «Participer
au traitement des cancers par la
nutrition»,
le président du CLAN, le
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Drr François THUILLIER, a invité le Dr
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Bruno
RAYNARD à nous exposer
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le rôle de l’alimentation-nutrition
dans :
La prévention primaire des cancers en :
• supprimant l’alcool : effet très important pour less
cancers de la bouche, du pharynx et du larynx,,
• diminuant la consommation de viande sanss
baisser l’apport protéique, principalementt
pour l’estomac,
• consommant sans réserve fruits et légumes ett
en promouvant le nouveau régime crétois.
La prévention secondaire des cancers en :
• limitant la perte ou la prise de poids excessive
au décours du traitement du cancer. Après une
perte de poids, une reprise de poids lors d’une
chimio ou radiothérapie peut être un signe
de guérison. L’obésité aggrave le pronostic du
cancer par un mécanisme dû aux adipocytes
via , en autre, l’IGF1 et ses récepteurs.
• pratiquant des exercices physiques.
• traitant le surpoids, soit en diminuant la masse
grasse sans toucher à la masse maigre à distance
du traitement du cancer. L’obésité quand l’IMC
est >30 est un facteur de risque de récidive.
La lutte contre la dénutrition = traitement de
support des cancers :
Une prévalence élevée de la dénutrition existe
en cancérologie et touche 85 % des patients en
soins palliatifs :
• la dénutrition augmente les risques d’infections
nosocomiales, des complications post-op, des
complications des chimio et radiothérapies,
des réponses aux traitements, augmente la
mortalité et diminue la qualité de vie.
• les mécanismes de la cachexie cancéreuse
sont complexes et passent par une stimulation
des cytokines principalement inflammatoires
(IL1, IL6, TNFalpha,…). C’est pourquoi cette
cachexie pourrait se traiter par la thalidomide,
les antiCOX2, l’insuline, les huiles de poisson
(omega3) et l’exercice physique.
• le diagnostic est à la fois simple et compliqué
et repose sur la connaissance de la perte de
poids qui ne doit pas être supérieure à 5 % en
1 mois ou 10 % en 6 mois.
• l’alimentation orale doit être maintenue au
maximum et les diététiciennes ont un rôle
majeur par l’élaboration d’un conseil diètétique.
• l’alimentation hospitalière doit être bien
présentée et attractive. L’utilisation des
compléments nutritionnels industriels est
fortement recommandée. Le traitement est
multi modal.
• la nutrition artificielle (entérale ou à défaut
parentérale) est à mettre en œuvre dès que
la dénutrition est sévère ou la nutrition orale
impossible. Le SOR (Standards Options Recommandations) et guides
publiés sous l’égide de la SFNEP sont disponibles sur internet ou par
achat sur le site de la SFNEP (http://www.sfnep.org/).
• une évaluation nutritionnelle doit être faite avant traitement.
Traitement adjuvant et effets cytotoxiques :
• les acides gras n-3 et n-6 diminuent la croissance tumorale et augmente
l’apoptose tumorale.
• l’EPA, nouvelle thérapie à base de nutriments naturels, diminue
l’angiogénèse et la prolifération cellulaire en augmentant l’apoptose
tumorale.
• la FEC 75 (n-3) et le DHA sont testés dans le cancer du
sein et les polyamines dans le cancer de la prostate.
Ratatouille de conclure que cette leçon vaut bien un
Et Ratatou
fromage.
fromag
Les participants
Participation médicale importante sur Saint-Faron, due à la conférence
(85 visiteurs), une participation para-médicale importante sur Orgemont
(63 visiteurs) où les équipes se mobilisent toujours pour les temps
d’informations. Merci à tous !
Conclusion
La dénutrition est vraiment l’affaire de tous !
Pour les médecins :
• dépistage systématique en évaluant l’état nutritionnel à l’arrivée,
(perte de poids, indice de masse corporelle, et dosage de l’albumine
à l’admission)
• si dénutrition, prescription adaptée (surveillance, complémentation
orale, demande de consultation diététique…), et en cas de dénutrition
sévère ou d’alimentation orale impossible une nutrition entérale ou
parentérale est à réaliser.
• Il faut insister sur l’importance de la dénutrition azotée qui est à la
base de l’essai INAPEN et ce particulièrement chez les patients les plus
agressés qui doivent recevoir précocement une nutrition artificielle.
• L’alimentation entérale n’est pas un frein à l’alimentation orale, au
contraire, elle est à poursuivre lors de la convalescence des patients les
plus graves (pour mémoire une fiche est disponible sur la GEP).
• Suivi de l’efficacité de la nutrition sur le poids, mais aussi sur des
dosages itératifs de préalbumine.
Pour les soignants, il ne faut pas négliger :
• la pesée à l’entrée et en cours de séjour, indispensables (indiquer
l’IMC),
• l’installation du malade, une présentation du repas agréable et la
surveillance alimentaire,
• la mise en place d’une sonde gastrique de nutrition entérale avec une
fixation sur la joue pour plus de mobilité et souvent bien acceptée si la
pose est préparée et expliquée.
Pour les diététiciennes :
• adaptation des repas aux besoins et goûts des patients,
• conseils pour une prise en charge optimale.
• délivrance de la nutrition entérale, celle de la nutrition parentérale est
du ressort des pharmaciens.
L’appétit vient en mangeant : le stimuler et proposer un temps de repas
chaleureux sont de bonnes armes pour lutter contre la dénutrition !!!
Une prévention et un traitement de la dénutrition permettront de
diminuer les surinfections, de favoriser la cicatrisation et la convalescence,
de réduire la mortalité et ainsi de réaliser des économies de plusieurs
millions d’euros par an pour l’hôpital.