DECHETS NUCLEAIRES - Les élus sous pression populaire

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DECHETS NUCLEAIRES - Les élus sous pression populaire
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6 juillet 2009
DECHETS NUCLEAIRES - Les élus sous
pression populaire
La pression populaire a fait craquer Pars-lès-Chavanges. Prochaine sur la liste, Saint-Léger-sousBrienne est prête à sonder la population
Il n’aura finalement fallu que quelques jours de pression populaire pour que le conseil municipal de
Pars-lès-Chavanges décide de se réunir pour retirer sa candidature à l’implantation du centre de
stockage de l’Agence nationale pour la gestion de déchets radioactifs (Andra) sur son finage. Et alors
que Joëlle Pesme, maire de la commune, nous confiait dans notre édition du mercredi 24 juin : « Il va
y avoir des manifestations antinucléaires mais on assumera. Je suis maire, donc j’assume ». Elle dit
aujourd’hui avoir été surprise par la « réaction de la population, du déchaînement de violence qu’il y a
eu, de l’intolérance » et va jusqu’à parler « d’agressivité », voire de « haine » de certains habitants,
obligeant le conseil à revenir sur sa décision pour « ramener le calme dans le village ».
« Si on a voté la candidature, c’est qu’on pensait que ce serait bien pour le village et le secteur.
Apparemment, on ne perçoit pas les choses de la même manière. Je n’ai pas de regret. J’ai essayé, ça
n’a pas fonctionné. Je ne suis pas dépitée », affirme-t-elle. Le député Nicolas Dhuicq regrette ce
revirement, même s’il le « respecte », et « les pressions » qui ont conduit le conseil municipal à
revoter : « On est confronté à l’irrationnel et aux contre-vérités les plus absolues ».
La commune d’Auxon se retrouve donc seule à avoir été retenue mais, selon le préfet de l’Aube, « on
puisera dans la liste complémentaire ». Or, dans son rapport rendu au gouvernement, l’Andra fait état
de « sept candidatures très intéressantes sur le plan géologique ». Parmi elles, trois communes des
Vosges (Aouze, Grand, Soulosse-sous-Saint-Élophe), une de Moselle (Baronville) et une autre
candidature auboise : Saint-Léger-sous-Brienne.
« Si l’Andra nous recontactait, on sonderait la population. Le conseil municipal était favorable et je
pense qu’on le serait toujours mais on demanderait d’abord leur avis aux habitants avant de prendre
une nouvelle délibération », indique simplement Didier Partout, maire de Saint-Léger-sous-Brienne,
qui, après l’exemple de Pars-lès-Chavanges, resterait « prudent dans la démarche » si l’Andra le
recontactait. Cela dit, il se dit « prêt à sortir du Parc naturel régional de la forêt d’Orient » pour
accueillir le centre de stockage, si c’était nécessaire.
Du côté des antinucléaires, on se réjouit : « On a gagné. On a réussi à faire voter « non ». On est
content de cette victoire mais on n’a pas gagné la guerre », lance Michel Guéritte qui prépare avec
d’autres une réunion jeudi soir à Chavanges. Pour les communes alentour, l’inquiétude est toujours
aussi palpable. Et notamment à Blignicourt où le maire, Jean-Gustave Marnat, s’inquiète pour l’avenir
de la choucrouterie Laurent : « Nous ne sommes pas des antinucléaires mais nous sommes dans une
région de production agricole. Aujourd’hui, nous sommes toujours très, très inquiets. La choucrouterie
emploie une centaine de personnes en pleine saison et donne des contrats à des agriculteurs. Il faut
un petit peu de bon sens. Il y a des choses à gagner mais aussi à perdre ».
-----------------------------------------------L’Est Eclair - 6.07.09 - Boris Callendreau
Auxon / DECHETS NUCLEAIRES /
« Le départ de Pars-les-Chavanges prouve que rien n’est irréversible »
La délibération prise samedi matin par le conseil municipal de Pars-lès-Chavanges s’est répandue
comme une traînée de poudre. Surtout à Auxon, qui se retrouve par la force des choses, la seule et
unique commune toujours candidate au projet d’étude du centre d’enfouissement de déchets
nucléaires. Laëtitia Carougeat, l’une des toutes premières opposantes à la candidature d’Auxon, n’en
faisait guère mystère en début de week-end : « Si nous sommes contents pour les habitants de Pars,
ici, c’est plutôt la douche froide. Car avec le départ de l’une des deux communes, on craint qu’il n’y
ait plus d’alternative. Ce ne sera pas « Auxon ou Pars », ce sera « Auxon tout court ». Certes, le préfet
est venu contredire cette crainte, en rappelant très rapidement que, comme pour n’importe quel
examen, « il y a la liste des admis et celle des admissibles ».
Pas besoin de tourner autour du pot : cela signifie que l’État pourra toujours puiser dans le vivier des
communes recalées mais ayant fait acte de candidature… Incertitudes Reste une question simple :
cette situation est-elle en mesure de changer quelque chose pour Auxon, avec par exemple, le gel
temporaire de l’ensemble des procédures ? Trop tôt pour avancer la moindre réponse tant la volteface de Pars a pris l’ensemble des acteurs de ce projet au dépourvu. Et si ce rebondissement
déclenche davantage d’interrogations sur la suite de ce projet qu’elle n’amène de réponses, les
tergiversations qui s’annoncent ne changent de toute façon pas grand-chose à la problématique du
sud-ouest aubois.
Que ce soit chez les « anti », les élus locaux des communes environnantes ou les représentants des
quatre communautés de communes présentes sur les Pays d’Othe et d’Armance, le mot d’ordre reste
le même : une opposition farouche au projet de l’Andra sur un territoire « ayant fait le pari du
tourisme et du développement durable ». Personne n’entend d’ailleurs relâcher la pression.
En témoigne la création d’une nouvelle association dans cette commune, pour réunir et structurer le
collectif informel d’habitants hostiles au projet. « L’assemblée constitutive doit se dérouler lundi. La
structure se nommera Auxon dit non », avertit déjà Laëtitia Carougeat, avant de relever un point
positif dans le revirement de Pars : « Cette décision prouve qu’une commune peut délibérer à
nouveau. Cela montre que rien n’est irréversible. » De quoi doper le moral des « anti ». ».