Document - Climat des affaires en Algérie

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Document - Climat des affaires en Algérie
Evolution du marché automobile algérien, véhicules électriques et
hybrides… Entretien avec Noureddine Hassaïm, directeur général de Toyota
Algérie
Quelle analyse faites-vous du marché algérien de l’automobile ? Est-il en
régression ? Durant ces dernières années, le marché algérien a connu en
2011 une progression d’environ 35 % et presque de 50 % en 2012.
Une progression unique dans les annales du marché qui a fait exploser les ventes,
notamment grâce { l’effet rétroactif des salaires dont a bénéficié une majeure
partie des travailleurs.
Cette tendance de progression du marché a continué pendant le premier
trimestre de l’année 2013, et s’explique par l’important portefeuille de
commandes enregistrées durant 2012. Pour des raisons de production chez les
fournisseurs et de logistique, cela n’a pu être délivré durant cette même année
2012 et cela a empiété sur l’année 2013.
Il est vrai aussi que depuis le mois de mai dernier, le marché connait une
régression. Nous sommes loin des croissances quasi-exponentielles de 2012. En
réalité, le marché est en train de revenir à un taux de progression normal.
Toyota Algérie domine le segment des utilitaires, mais ses performances
dans le véhicule particulier restent en deçà de ses potentialités….
Il est vrai que le mythique Hilux, grâce à son indéfectible réputation de
robustesse et de fiabilité, tire le marché des utilitaires vers le haut. Mais, disonsle, le marché du véhicule particulier reste notre cible prioritaire dans les années à
venir. Nous y travaillons d’arrache-pied, en étroite collaboration avec notre
fournisseur, pour améliorer sensiblement notre part de marché. Toyota est
reconnue comme étant l’une des marques les plus fiables et reste très appréciée
par le consommateur algérien très connaisseur en la matière.
Comment vous situez-vous, aujourd’hui, par rapport à la concurrence en
matière de service après-vente ?
Toyota Algérie attache encore plus qu’hier une grande importance { son service
après-vente (SAV) qui demeure son maillon fort ! Un atout qui a fait que le groupe
saoudien a choisi l'Algérie pour la création de l'académie de formation
managériale Toyota. Pour ce qui est de la pièce de rechange, on a fait de
nombreuses études de marché qui montrent qu’on est moins cher que beaucoup
de marques anciennes et connues sur le marché. Donc certaines idées reçues que
peut avoir le client algérien sur Toyota sont complètement fausses.
Dans le même temps, nous assurons { nos clients des pièces d’origine, les mettant
{ l’abri de toute contrefaçon. Enfin, nous avons renforcé le service de nuit afin de
réduire la tension sur les équipes de jour.
Lors du dernier Salon de l’automobile d’Alger, Toyota avait présenté la
Prius hybride. Ce genre de véhicule a-t-il de l’avenir en Algérie ?
Certainement. On ne peut pas être différent des autres marchés. Je reconnais que
l’Algérie accuse un retard dans la consommation du véhicule hybride mais le
marché est en plein développement. L’hybride a un très grand avenir sur le
marché algérien, mais la question est bien de savoir quand le marché sera-t-il
mature.
Plus encore ce qui fera la différence ce n’est pas la technologie mais bien le prix.
L’aspect le plus important n’est d’ailleurs pas le prix en soi, mais surtout ce que
fera l’État pour promouvoir un véhicule propre. Dans d’autres marchés qui sont
nettement plus matures que l’Algérie, le véhicule hybride a fait un départ assez
difficile malgré un prix encouragé par des politiques internes de ces pays qui ont
encouragé les véhicules propres. Donc, le message qu’on pourra passer c’est que
si l’Algérie veut encourager cette technologie, il faudra qu’elle contribue { offrir
des avantages aux clients en soutenant le prix et en réduisant les taxes. Ce n’est
qu’ainsi que le véhicule hybride connaîtra un succès en Algérie comme cela a été
le cas sur tous les marchés du monde.
Pourquoi Toyota a-t-elle opté pour l’hybride et non pas l’électrique ?
L’hybride est le début d’une technologie, c’est un choix qu’a fait Toyota Motor
Corporation en développant l’hybride et non pas l’électrique. On ne dénigre pas la
technologie, mais l’électrique repose sur un moteur simplement électrique qui
nécessite d’être chargé par des bornes et il faut que les marchés soient adaptés à
cette technologie. Si Toyota a choisi l’hybride c’est pour permettre au client plus
de souplesse : si les batteries sont faibles, le moteur bascule en mode essence qui
permet d’utiliser ce qui est disponible sur le marché { savoir le carburant qu’on
peut trouver partout. Nous considérons que le choix de l’hybride reste la
technologie la plus adaptée à tous les marchés du monde.
Pas plus tard que la semaine dernière, le président du conseil d'administration
du groupe Toyota plaidait justement pour plus de véhicules hybrides et a appelé
lundi les constructeurs à intensifier leurs ventes. Il a prédit que ce type de
véhicules jouera un rôle plus grand dans le développement des systèmes de
propulsion automobile. Toyota avait vendu fin mars cinq millions de véhicules
hybrides dans le monde et la Prius a passé, pour sa part, en juin la barre des trois
millions d'unités vendues.
Par ailleurs, Toyota reste prudente quant au véhicule électrique, notamment en
Europe. Selon notre responsable des relations avec les gouvernements en charge
des questions environnementales, il fait assez peu sens d’introduire un véhicule
électrique sur le marché si la production d’électricité est, elle aussi, { l’origine de
nombreux rejets de gaz polluants.
Toyota reste néanmoins préoccupée par les récents objectifs de l’Allemagne qui
prévoit d’avoir un million de véhicules électriques { l’horizon 2020. Toyota
s’inquiète du fait que, suite { la mise { l’arrêt de ses centrales nucléaires,
l’Allemagne produise de plus en plus d’électricité { partir de centrales { charbon.
À ce titre, le véhicule électrique ne ferait alors que déplacer le problème. L{ n’est
pas la solution.
In www.tsa.com 06/10/2013