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DOSSIER PÉDAGOGIQUE
L’ASSOMMOIR
D’après Émile Zola
David Czesienski - Collectif OS’O - THÉÂTRE
MARDI 06 DÉC
19h30
Avenue des Lissiers,
BP 11, 23200 Aubusson
05 55 83 09 09
SCÈNE
NATIONALE
AUBUSSON
2016-2017
WWW.
SNAUBUSSON.
COM
SOMMAIRE
PARTIE 01
AVANT LE SPECTACLE → DÉCOUVERTE
→ PARTIE 02
AVANT LE SPECTACLE → APPROFONDISSEMENT
→ PARTIE 03
PENDANT LE SPECTACLE
→ PARTIE 04
APRÈS LE SPECTACLE
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PARTIE 01
AVANT LE SPECTACLE → DÉCOUVERTE
Il ne s’agira pas ici de proposer une étude de l’œuvre d’Émile Zola, mais plutôt de proposer des pistes de
découverte de l’adaptation du collectif OS’O. On peut commencer par demander aux élèves, selon leur
connaissance de l’œuvre, ce qu’ils attendent d’une adaptation dramatique du roman de Zola.
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Fiche-élève 1 : Autour de l’œuvre d’Émile Zola (recto)
Émettre des hypothèses sur la pièce que l’on va voir
1- Cadre général et thématiques
→ Que signifie le titre de la pièce ? Sur quelle racine ce terme est-il formé ?
→ A quelle classe sociale ce genre d’endroit est-il destiné ?
→ Que savez-vous d’Émile Zola ? Que cherche-t-il le plus souvent à dénoncer ?
→ Renseignez-vous sur le Naturalisme de Zola. En quoi cela consiste-t-il ? Quels en sont les caractéristiques ?
→ Quels thèmes s’attend-on à voir traiter dans la pièce ?
→ Si vous avez lu tout ou partie de l’œuvre, pouvez-vous en identifier la tonalité ? L’image ci-dessous vous sembleelle correspondre à l’ambiance mise en place chez Zola ? Pourquoi ?
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Fiche-élève 1 : Autour de l’œuvre d’Émile Zola (verso)
Émettre des hypothèses sur la pièce que l’on va voir
2- Les personnages et la théorie de l’hérédité
→ En effectuant des recherches sur le roman et sur la famille des Rougon-Macquart, dressez une liste des
personnages importants pour la pièce. Pour chacun d’eux, établissez une liste d’adjectifs permettant de dresser
leur portrait physique et moral.
→ Le personnage central du roman de Zola est Gervaise Macquart. L’arbre généalogique de la famille des
Rougon-Macquart va vous permettre d’identifier ses parents.
→ La naissance de Gervaise est relaté dans La fortune des Rougon. Il s’agit d’un personnage qui va illustrer à
merveille la théorie naturaliste de l’hérédité. Quel destin pouvez-vous imaginer pour Gervaise à partir des éléments
suivants :
- Dans La fortune des Rougon nous apprenons que Gervaise fut conçue dans l’ivresse, qu’elle est née boiteuse, qu’elle fut une enfant battue.
- Dans L’Assommoir, Zola revient sur le lourd héritage de Gervaise : "Et elle faisait allusion à ses
premières couches, dès quatorze ans ; elle revenait sur les litres d’anisette vidés avec sa mère,
autrefois. L’expérience la corrigeait un peu, voilà tout. On avait tort de lui croire une grosse volonté ; elle était très faible, au contraire." (chapitre 2)
→ Vous pourrez montrer comment Zola annonce dès le début de son roman la déchéance inévitable de son héroïne.
→ Voici comment il résume cette pauvre vie dans Le docteur Pascal :
"Et Gervaise Macquart arrivait avec ses quatre enfants, Gervaise bancale, jolie et travailleuse, que son amant
Lantier jetait sur le pavé des faubourgs, où elle faisait la rencontre du zingueur Coupeau, le bon ouvrier pas noceur
qu'elle épousait, si heureuse d'abord, ayant trois ouvrières dans sa boutique de blanchisseuse, coulant ensuite
avec son mari à l'inévitable déchéance du milieu, lui peu à peu conquis par l'alcool, possédé jusqu'à la folie furieuse
et à la mort, elle-même pervertie, devenue fainéante, achevée par le retour de Lantier, au milieu de la pitoyable
ignominie d'un ménage à trois, dès lors victime pitoyable de la misère complice, qui finissait de la tuer, un soir, le
ventre vide."
→ Relevez les termes péjoratifs. Comment Zola met-il en place sa théorie de l’hérédité ? A votre avis, que
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deviendra la fille de Gervaise ? Effectuez ensuite des recherches pour vérifier vos hypothèses.
PARTIE 02
AVANT LE SPECTACLE → APPROFONDISSEMENT
Cette partie du dossier présente une approche plus détaillée de la pièce. On pourra choisir d’aborder tout ou
partie de son contenu en séances décrochées, ou bien de l’articuler autour d’une séquence programmée ;
notamment en classe de 2nd où il est aisé d’aborder ce roman lors de l’étude du naturalisme.
Fiche-élève 2 : Adapter un roman (recto)
La notion d’adaptation
→ D’après votre connaissance de l’œuvre de Zola, et à l’aide des hypothèses émises précédemment, quels
personnages vous attendez-vous à retrouver dans la pièce ?
→ Vous n’êtes pas sans savoir que le roman se déroule dans le quartier très populaire de la Goutte-d’Or et qu’il
nous montre des ouvriers du Paris du XIXe siècle. Comment montrer cela sur scène, avec quel décor, quels
costumes par exemple ?
→ Le roman d’Émile Zola est une œuvre, vous l’avez sans doute étudié, emblématique du Naturalisme. Vous
attendez-vous à une mise en scène très réaliste ? Quels éléments vous attendez-vous à voir figurer sur scène ?
→ Comme beaucoup de romans d’Émile Zola, il s’agit d’une œuvre très longue. On ne peut pas tout représenter en
une mise en scène de 2h. Quels choix feriez-vous en tant que metteur en scène ? Selon votre connaissance plus
ou moins approfondie de l’œuvre, quels éléments allez-vous choisir de garder absolument ?
→ Au théâtre, le public est face à des comédiens qui jouent un texte. Passer d’un roman à une pièce de théâtre
s’appelle faire une adaptation. Comment vous y prendriez-vous pour adapter le roman de Zola ?
"Il est important de préciser que la première singularité de notre spectacle est dans le fait qu’il s’agit d’une
adaptation de roman. Se pose donc la question de comment adapter un roman au théâtre ? Une des réponses
serait de faire une distribution des personnages aux comédiens et leur attribuer les paroles de tel ou tel
personnage. Le metteur en scène a proposé une toute autre manière d'aborder l’œuvre de Zola. Il a situé l'action
sur scène dans un bar où se retrouvent trois couples. Ces personnages sont inventés par les comédiens et sont
indépendants des personnages du roman de Zola. Ils viennent tous de la classe populaire, et se retrouvent dans
ce bar pour fêter les fiançailles d'un des couples. Au fil de la soirée, les bouteilles se vident et ces personnages
racontent au public la fable, celle de Gervaise Macquart."
→ Ce texte rédigé par le collectif OS’O confirme-t-il vos hypothèses ?
→ Partant de là, pouvez-vous établir un nouvel horizon d’attente ?
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Fiche-élève 2 : Adapter un roman (verso)
La mise en abyme
→ Qu’est-ce qu’une mise en abyme ? Cela vous semble-t-il une réponse au problème d’adaptation d’un roman de
Zola ?
→ En quoi la solution adoptée par le collectif est-elle une mise en abyme ?
→ Qu’est-ce qui, selon vous, va relever de l’histoire d’une part, de la fable d’autre part ? Voici la suite de la
présentation de la pièce pour vous aider :
"Pour clarifier ces deux différents niveaux, nous les avons distingué en les nommant ainsi : l'histoire et la fable.
L'histoire c'est celle des couples réunis dans ce bar, et la fable c'est le roman de Zola. Le spectacle consiste à
mettre en parallèle cette histoire et cette fable. Les personnages de l'histoire racontent la fable de Zola dont
chacun a vaguement entendu parler ou connaît parfaitement. L’histoire de Gervaise Macquart devient dans ce
spectacle une légende urbaine."
→ Quel est l’intérêt de "Mettre en parallèle cette histoire et cette fable" ?
→ Quels "éléments parallèles" pouvez-vous déjà dégager, à la lecture des extraits précédents ?
→ Voici quelques images du spectacle. Pouvez-vous en dégager des éléments qui relèvent d’une mise en parallèle
de l’histoire et de la fable ?
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Fiche-élève 3 : textes-echo (recto)
Étude de textes
→ Si vous avez lu tout ou partie du roman d’Émile Zola, vous pouvez imaginer quels éléments du livre devront être
repris dans la fable de la pièce.
→ Voici quelques extraits de L’Assommoir. Au vu des éléments d’adaptation et de mise en scène dégagés
précédemment, vous pouvez, par groupes, proposer ce que le collectif OS’O pourrait mettre en place. (texte, décor,
costumes, mise en scène, mise en abyme etc ...)
extrait 1 : "Par exemple, il y eut là un fameux coup de fourchette ; c'est-à-dire que personne de la société ne se souvenait
de s'être jamais collé une pareille indigestion sur la conscience. Gervaise, énorme, tassée sur les coudes, mangeait de gros
morceaux de blanc, ne parlant pas, de peur de perdre une bouchée ; et elle était seulement un peu honteuse devant Goujet,
ennuyée de se montrer ainsi, gloutonne comme une chatte. Goujet, d'ailleurs, s'emplissait trop lui-même, à la voir toute rose de
nourriture. Puis, dans sa gourmandise, elle restait si gentille et si bonne ! Elle ne parlait pas, mais elle se dérangeait à chaque
instant, pour soigner le père Bru et lui passer quelque chose de délicat sur son assiette. C'était même touchant de regarder
cette gourmande s'enlever un bout d'aile de la bouche, pour le donner au vieux, qui ne semblait pas connaisseur et qui avalait
tout, la tête basse, abêti de tant bâfrer, lui dont le gésier avait perdu le goût du pain. Les Lorilleux passaient leur rage sur le rôti
; ils en prenaient pour trois jours, ils auraient englouti le plat, la table et la boutique, afin de ruiner la Banban du coup. Toutes les
dames avaient voulu de la carcasse ; la carcasse, c'est le morceau des dames. Madame Lerat, Madame Boche, Madame Putois
grattaient des os, tandis que maman Coupeau qui adorait le cou, en arrachait la viande avec ses deux dernières dents. Virginie,
elle, aimait la peau, quand elle était rissolée, et chaque convive lui passait sa peau, par galanterie ; si bien que Poisson jetait à
sa femme des regards sévères, en lui ordonnant de s'arrêter, parce qu'elle en avait assez comme ça : une fois déjà, pour avoir
trop mangé d'oie rôtie, elle était restée quinze jours au lit, le ventre enflé. Mais Coupeau se fâcha et servit un haut de cuisse à
Virginie, criant que, tonnerre de Dieu ! si elle ne le décrottait pas, elle n'était pas une femme. Est-ce que l'oie avait jamais fait du
mal à quelqu'un ? Au contraire, l'oie guérissait les maladies de rate. On croquait ça sans pain, comme un dessert. Lui, en aurait
bouffé toute la nuit, sans être incommodé ; et, pour crâner, il s'enfonçait un pilon entier dans la bouche." Chapitre 7
extrait 2 : "Gervaise allait toujours, gambillant, remontant et redescendant avec la seule pensée de marcher sans cesse.
Des somnolences la prenaient, elle s’endormait, bercée par sa jambe ; puis, elle regardait en sursaut autour d’elle, et elle
s’apercevait qu’elle avait fait cent pas sans connaissance, comme morte. Ses pieds à dormir debout s’élargissaient dans ses
savates trouées. Elle ne se sentait plus, tant elle était lasse et vide. La dernière idée nette qui l’occupât, fut que sa garce de fille,
au même instant, mangeait peut-être des huîtres. Ensuite, tout se brouilla, elle resta les yeux ouverts, mais il lui fallait faire un
trop grand effort pour penser. Et la seule sensation qui persistait en elle, au milieu de l’anéantissement de son être, était celle
d’un froid de chien, d’un froid aigu et mortel comme jamais elle n’en avait éprouvé. Bien sûr, les morts n’ont pas si froid dans la
terre. Elle souleva pesamment la tête, elle reçut au visage un cinglement glacial. C’était la neige qui se décidait enfin à tomber
du ciel fumeux, une neige fine, drue, qu’un léger vent soufflait en tourbillons. Depuis trois jours, on l’attendait. Elle tombait au
bon moment. Alors, dans cette première rafale, Gervaise, réveillée, marcha plus vite. Des hommes couraient, se hâtaient de
rentrer, les épaules déjà blanches. Et, comme elle en voyait un qui venait lentement sous les arbres, elle s’approcha, elle dit
encore :
— Monsieur, écoutez donc…
L’homme s’était arrêté. Mais il n’avait pas semblé entendre. Il tendait la main, il murmurait d’une voix basse :
— La charité, s’il vous plaît…
Tous deux se regardèrent. Ah ! mon Dieu ! ils en étaient là, le père Bru mendiant, madame Coupeau faisant le trottoir ! Ils
demeuraient béants en face l’un de l’autre. À cette heure, ils pouvaient se donner la main. Toute la soirée, le vieil ouvrier avait
rôdé, n’osant aborder le monde ; et la première personne qu’il arrêtait, était une meurt-de-faim comme lui. Seigneur ! n’était-ce
pas une pitié ? Avoir travaillé cinquante ans, et mendier ! S’être vue une des plus fortes blanchisseuses de la rue de la Goutted’Or, et finir au bord du ruisseau ! Ils se regardaient toujours. Puis, sans rien se dire, ils s’en allèrent chacun de son côté, sous
la neige qui les fouettait." Chapitre 12
→ En guise de synthèse, la classe peut proposer une improvisation sur la scène du lavoir.
Lisez le chapitre 1 du livre, et réfléchissez à l’épisode du duel entre Gervaise et Virginie (de "Tiens ! La grande
Virginie ! Qu’est-ce qu’elle vient laver ici ..." à "C’est deux heures, ça fait deux sous’, lui dit en l’arrêtant la maîtresse
du lavoir".)
Deux groupes d’élèves face à face sont amenés à incarner des personnages qui vont défendre une position en
rapport avec une question posée par l’intervenant. L’intervenant est dans le rôle du juge, ce qui lui permet de
guider l’improvisation, d’accompagner les élèves dans leurs choix, de recentrer le débat tout en restant en jeu. Le
reste de la classe positionné derrière le "juge" peuvent, à tout moment, intervenir, poser des questions, émettre
des remarques, soit en tant que jurés soit en tant que témoins. L’ensemble de la classe est donc concernée par
l’improvisation.
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Fiche-élève 3 : textes-echo (verso)
Étude de textes
→ Voici un extrait de la pièce. Pouvez-vous identifier à
quel passage du roman il fait allusion ?
"Dans le quartier, on croyait que Lantier avait des
rentes, car c’était la seule façon de s’expliquer le grand
train des Coupeau. Sans doute, Gervaise continuait
à gagner de l’argent ; mais maintenant qu’elle
nourrissait deux hommes à ne rien faire, la boutique pour
sûr, ne pouvait suffire ; d’autant plus que la boutique
devenait moins bonne, des pratiques s’en allaient, les
ouvrières godaillaient du matin au soir. La vérité était
que Lantier ne payait rien, ni loyer ni nourriture. Gervaise
n’osait plus lui demander un centime. Elle prenait le pain,
le vin, la viande à crédit. Les notes montaient partout,
chaque jour. Tout le monde commençait à grogner, on
devenait moins poli pour elle dans les magasins. Mais
elle était comme grisée par la fureur de la dette ; elle
s’étourdissait, choisissait les choses les plus chères, se
lâchait dans sa gourmandise depuis qu’elle ne payait
plus."
→ Pouvez vous expliquer le choix de cette chanson dans
la pièce ?
Quand tes cheveux s'étalent comme un soleil d'été
Et que ton oreiller ressemble aux champs de blé
Quand l'ombre et la lumière dessinent sur ton corps
Des montagnes, des forêts et des îles au trésor
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Quand ta bouche se fait douce, quand ton corps se fait dur
Quand le ciel dans tes yeux, d'un seul coup, n'est plus pur
Quand tes mains voudraient bien, quand tes doigts n'osent pas
Quand ta pudeur dit "non" d'une toute petite voix
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Quand tu ne te sens plus chatte et que tu deviens chienne
Et qu'à l'appel du loup, tu brises enfin tes chaînes
Quand ton premier soupir se finit dans un cri
Quand c'est moi qui dis "non", quand c'est toi qui dis "oui"
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Quand mon corps sur ton corps, lourd comme un cheval mort
Ne sait pas, ne sait plus s'il existe encore
Quand on a fait l'amour comme d'autres font la guerre
Quand c'est moi le soldat qui meurt et qui la perd
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
Johnny Halliday
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Fiche-élève 4 : la scénographie, le décor et les costumes (recto)
Le décor et les costumes
→ La théorie Naturaliste met en relation le personnage avec son milieu et sa généalogie. D’autre part, les textes
naturalistes s’ancrent dans la deuxième moitié du XIXe siècle puisqu’ils se fixent comme objectif également de
dépeindre leur époque et d’en dénoncer les travers.
En quoi, selon vous, le projet du collectif OS’O poursuit-il ces objectifs naturalistes ?
En quoi cherche-t-il, comme le veut le théâtre, à rendre universels ces aspects ?
Pour vous aider à répondre, vous pouvez vous appuyer sur les images de la Fiche élève 2 en relevant les éléments
de scénographie qui rendent l’adaptation intemporelle.
→ En quoi pourrait-on dire que le décor semble un livre ouvert au spectateur ? (Aidez-vous notamment de la 3e
image). Ce choix vous semble-t-il judicieux ? (justifiez votre réponse)
→ Le métier de Gervaise vous semble-t-il ainsi mis en valeur ?
→ Voici la proposition du metteur en scène pour rendre plus vivante l’adaptation du roman :
"les rôles ne sont pas attribués à un comédien, mais tous les comédiens vont jouer à tour de rôle les différents
personnages de Zola. Pour cela les comédiens se transforment."
En reprenant la liste des personnages principaux et leurs caractéristiques morales et physiques, vous pouvez
imaginer les éléments de jeu et de costume grâce auxquels nous pourrons identifier les différents personnages.
La photo de couverture peut vous orienter.
"Les bouteilles se vident, les esprits – et les corps – s’échauffent, fiction et réalité se confondent dans une
soûlographie jubilatoire. Compagnons de beuverie ou personnages romanesques, ils signent une double partition
théâtrale et éthylique. Une performance arrosée où garçons et filles s’aiment, se déchirent et jouent jusqu’à la fin
la cruelle histoire de Gervaise."
→ À partir de cet extrait du dossier de création de la pièce, proposez une interprétation de l’un des personnages.
Comment jouer l’ivresse sans tomber dans la caricature ?
→ En quoi, selon vous, le fait que "fiction et réalité se confondent" participe-t-il à la "double partition théâtrale et
éthylique ?"
→ Au début du XXe siècle, une adaptation a été proposée de la pièce, dont voici les affiches ci-dessous. Cela
s’intitulait "drame en 9 ou 10 tableaux" et la proposition de mise en scène semble très naturaliste. Montrez-le.
Quels éléments pensez-vous retrouver dans la proposition du collectif OS’O ? Quels éléments sont récurrents
dans les différentes affiches ? Quels éléments permettent de situer les affiches dans le temps ?
→ Laquelle de ces affiches propose déjà une mise en abyme ?
→ Quels éléments doivent figurer sur une affiche de spectacle ? Proposez votre propre affiche pour le spectacle
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que vous allez voir le 06 décembre à la Scène Nationale d'Aubusson.
Fiche-élève 4 : la scénographie, le son et les lumières (verso)
Son et lumières
→ Les images du spectacle montrent toutes un éclairage particulièrement vif. A votre avis, qu’est-ce qui a pu
motiver ce choix ?
→ Univers sonore : Quels bruits imaginez-vous rythmer la pièce ? Voici quelques images qui peuvent vous orienter :
→ Quel objet du décor va certainement jouer un rôle important dans la mise en place de l'univers sonore ?
Pourquoi, alors, peut-on dire que cet élément de décor a une double fonction ? Quels morceaux pensez-vous
entendre durant la pièce ?
→ Synthèse : Rédigez un paragraphe qui explique comment la scénographie permet de recréer une ambiance de
bar.
→ Synthèse : Comment faire état d'une ambiance de fête avec seulement six comédiens ? A l'aide des images
proposées, pouvez-vous imaginer le rôle dévolu au public ?
→ Sur le site du collectif OS'O, www.collectifoso.com, recherchez des images et des titres d'autres créations du
collectif et du metteur en scène : Pouvez-vous dégager des points récurrents ? Cela permet-il d'orienter votre
horizon d'attente sur L'Assommoir ?
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Fiche-élève 5 : expression écrite (recto)
Écriture
→ Voici des images proposées dans le dossier de création du collectif : Choisissez-en une ou deux, et rédigez le
monologue ou le dialogue entre ces personnages
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Fiche-élève 5 : expression écrite et orale (verso)
Expression écrite / Expression orale
→ Sujet 1 : Par groupe de 6, répartissez-vous les
rôles de cette image. Dans un premier temps, jouez
cette scène de manière improvisée en respectant les
contraintes suivantes :
- Les personnages doivent raconter un épisode de
L’Assommoir au public.
- Conformément au principe de la mise en abyme, ils
doivent ressembler eux aussi à ce qu’ils racontent.
- La scène doit respecter une structure : un début, un
milieu et une fin.
Ensuite, écrivez chacun votre texte et rejouez la scène
de manière plus construite.
→ Sujet 2 : Voici un extrait de L’Assommoir. Ecrivez-en l’adaptation pour le collectif OS’O et faites-la ensuite jouer
à un groupe de camarades.
"Le samedi suivant, Coupeau, qui n’était pas rentré dîner, amena Lantier vers dix heures. Ils avaient mangé
ensemble des pieds de mouton, chez Thomas, à Montmartre.
— Faut pas gronder, la bourgeoise, dit le zingueur. Nous sommes sages, tu vois… Oh ! il n’y a pas de danger avec lui
; il vous met droit dans le bon chemin. Et il raconta comment ils s’étaient rencontrés rue Rochechouart. Après le
dîner, Lantier avait refusé une consommation au café de la Boule noire, en disant que, lorsqu’on était marié avec
une femme gentille et honnête, on ne devait pas gouaper dans tous les bastringues. Gervaise écoutait avec un
petit sourire. Bien sûr, non, elle ne songeait pas à gronder ; elle se sentait trop gênée. Depuis la fête, elle s’attendait
bien à revoir son ancien amant un jour ou l’autre ; mais, à pareille heure, au moment de se mettre au lit, l’arrivée
brusque des deux hommes l’avait surprise ; et, les mains tremblantes, elle rattachait son chignon roulé dans son
cou.
— Tu ne sais pas, reprit Coupeau, puisqu’il a eu la délicatesse de refuser dehors une consommation, tu vas nous
payer la goutte… Ah ! tu nous dois bien ça !
Les ouvrières étaient parties depuis longtemps. Maman Coupeau et Nana venaient de se coucher. Alors, Gervaise,
qui tenait déjà un volet quand ils avaient paru, laissa la boutique ouverte, apporta sur un coin de l’établi des verres
et le fond d’une bouteille de cognac. Lantier restait debout, évitait de lui adresser directement la parole. Pourtant,
quand elle le servit, il s’écria :
— Une larme seulement, madame, je vous prie.
Coupeau les regarda, s’expliqua très carrément. Ils n’allaient pas faire les dindes, peut-être ! Le passé était le
passé, n’est-ce pas ? Si on conservait de la rancune après des neuf ans et des dix ans, on finirait par ne plus voir
personne. Non, non, il avait le cœur sur la main, lui ! D’abord, il savait à qui il avait affaire, à une brave femme et à un
brave homme, à deux amis, quoi ! Il était tranquille, il connaissait leur honnêteté.
— Oh ! bien sûr… bien sûr… répétait Gervaise, les paupières baissées, sans comprendre ce qu’elle disait.
— C’est une sœur, maintenant, rien qu’une sœur ! murmura à son tour Lantier.
— Donnez-vous la main, nom de Dieu ! cria Coupeau, et foutons-nous des bourgeois ! Quand on a de ça dans le
coco, voyez-vous, on est plus chouette que les millionnaires. Moi, je mets l’amitié avant tout, parce que l’amitié,
c’est l’amitié, et qu’il n’y a rien au-dessus.
Il s’enfonçait de grands coups de poing dans l’estomac, l’air si ému, qu’ils durent le calmer. Tous trois, en silence,
trinquèrent et burent leur goutte. Gervaise put alors regarder Lantier à son aise ; car, le soir de la fête, elle l’avait vu
dans un brouillard. Il s’était épaissi, gras et rond, les jambes et les bras lourds, à cause de sa petite taille. Mais sa
figure gardait de jolis traits sous la bouffissure de sa vie de fainéantise ; et comme il soignait toujours beaucoup
ses minces moustaches, on lui aurait donné juste son âge, trente-cinq ans. Ce jour-là, il portait un pantalon gris et
un paletot gros bleu comme un monsieur, avec un chapeau rond ; même il avait une montre et une chaîne d’argent,
à laquelle pendait une bague, un souvenir.
— Je m’en vais, dit-il. Je reste au diable."
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Fiche-élève 6 : la genèse du spectacle, le collectif (recto)
La création du spectacle
→ Voici comment le collectif présente son travail de création :
L’OBJECTIF DE CE PROJET est d’improviser avec les comédiens, pendant les répétitions autour des treize
chapitres de L’Assommoir d’Émile Zola. Ce travail nourrira aussi bien la force épique que la force dramatique du
roman. Chaque chapitre se concentre en général sur une situation singulière, le lieu et le temps forment une unité
et l’utilisation dramatique du texte en découle presque naturellement.
→ Comment comprenez-vous les termes de "force épique" et "force dramatique" ?
→ Vous pouvez, vous aussi choisir un chapitre et improviser le déroulement dramatique de l’action. Par exemple,
vous pouvez choisir de laisser naître des propositions pour le chapitre 5 (la blanchisserie de Gervaise et l’arrivée
de Coupeau) le chapitre 7 (le festin de Gervaise), le chapitre 10 (l’ivresse de Coupeau).
→ La construction mise en exergue par le metteur en scène vous surprend-elle ? Comment la parution de l’œuvre
en feuilleton peut-elle expliquer cette construction ?
→ Observez sur le site du collectif le calendrier de création. Combien de temps a-t-il fallu pour créer ce spectacle
? Pour combien de représentations ?
→ A l’aide des documents ci-dessous, vous pouvez estimer le nombre de personnes qui ont travaillé à la création
de ce spectacle. De la conception du projet au moment où vous verrez la pièce, combien de métiers ont été sollicités ? Pouvez-vous en dresser la liste ?
D’après Émile Zola mise en scène David Czesienski avec Bess Davies, Mathieu Ehrhard, Baptiste Girard, Lucie
Hannequin, Charlotte Krenz, Tom Linton assistanat à la mise en scène Cyrielle Bloy costumes Lucie Hannequin
création maquillage Carole Anquetil création lumière Denis Lamoliatte création son Jean-Christophe Chiron
construction décor Natacha Huser et Loïc Férier production exécutive Collectif OS’O production TNBA-Théâtre
national de Bordeaux en Aquitaine soutien Fonds d’insertion de l’ESTBA, financé par le Conseil régional Nouvelle
Aquitaine
CONTACT
Collectif OS’O - 16 rue saint James - BP 70001 - 33 036 Bordeaux Cedex
Administration - Production Fabienne Signat-Labeque - [email protected]
Diffusion Emmanuelle Paoletti - [email protected]
Équipe de tournée 10 personnes
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Fiche-élève 6 : la genèse du spectacle, le collectif (verso)
L'équipe du spectacle
→ Dans un tableau, résumer qui fait quoi pour L'Assommoir, et pour chacun préciser la/les formations suivies et les
différents métiers exercés, dans quels pays.
David Czesienski - Mise en scène
Né en 1985 à Berlin-Est, il réalise plusieurs projets, fait des stages et des assistanats à la mise en scène au Maxim
Gorki Theater de Berlin. À partir de 2007, il fait des études de mise en scène à la Hochschule für Schauspielkunst
(école supérieure de mise en scène) "Ernst Busch". Pendant ses études, il commence à travailler dans un collectif
de mise en scène avec son camarade Robert Hartmann. Avec Tim Tonndorf, ils fondent en 2009 le collectif Prinzip
Gonzo (www.prinzip-gonzo.de). Il met en scène Scacco Pazzo de Vittorio Franceschi et Niemand de Ireneusz
Iredynsk au Theater Verlängertes Wohnzimmer à Berlin, Le journal d‘un fou de Werner Buhss d’après Nikolai
Gogol, Trilogie de Belgrade de Biljana Srbljanovic, Sattelfest d’après John Chapman, Un ennemi du peuple de
Henrik Ibsen, au bat-Studiotheater de Berlin, Matière Première d’après Jörg Fauser et Schimmernder Dunst über
Coby County d’après Leif Randt au Maxim Gorki Theater de Berlin, Fabelhafte Familie Baader de Carsten Brandau
et Casimir et Caroline de Ödön von Horváth au Neues Theater de Halle et Illusions de Ivan Viripaev au Mecklenburgisches Staatstheater à Schwerin. En 2012, il est invité avec au Autorentheatertage au Deutsches Theater de
Berlin.
Cyrielle Bloy - assistante à la mise en scène
Née en 1982 dans les Pyrénées Atlantique, elle fait ses premières armes en tant que technicienne. Sa soif
de connaissances, de rencontres et d’expériences l’a conduit au coeur du processus de création en tant que
comédienne, assistante à la mise en scène et metteur en scène. En 2009, elle obtient un Master Professionnel
mise en scène et scénographie à l’université Bordeaux III où elle précise son projet professionnel. Elle met en scène
Parasites de M.V. Mayenburg. (TNT, Bordeaux). En 2010, elle rencontre deux metteurs en scène allemands. Elle
s’engage dans leurs projets en tant que collaboratrice artistique et assistante à la mise en scène : Penthésilée,
à bout de souffle mis en scène par J.V. Matuschka et L’Assommoir mis en scène par D. Czesienski. Depuis deux
ans elle travaille en duo avec Aude Le Bihan dans la compagnie La Chèvre Noire et travaille régulièrement avec
le collectif OS’O. Parallèlement, elle organise les Hors Lits Bordeaux, réseau d’actes artistiques en appartements.
Dans le rôle de Corinne - Bess Davies
De famille britannique, Bess Davies grandit à Narbonne où elle obtient son BAC L théâtre en 2005. Elle part
ensuite à Paris faire une licence d’anglais et entre au Conservatoire du 11e arrondissement et du Centre
dirigés par Alain Hitier et Philippe Perrussel où elle suit la formation durant deux ans avant d’être reçue à l’éstba,
dirigée par Dominique Pitoiset. Elle aura pour professeur Anton Kouznetsov, Denis Marleau, Jacques Vincey, Eric
Louis, Catherine Marnas, Marc Paquien, Brigitte Jaques, Eddy Palaro et Christophe Patty... À sa sortie elle travaille
avec Dominique Pitoiset, Johannes von Matuschka, David Czesienski, Arnaud Poujol, Laurent Rogero, Baptiste
Girard. Elle est aussi regard extérieur pour Tom Linton, et Roxane Brumachon et Mathieu Ehrhard. Elle est une des
fondatrices du Collectif OS’O.
Dans le rôle de Sébastien - Baptiste Girard
Après un Bac option théâtre, il entre au conservatoire de Rouen dans la classe de Maurice Attias. En 2007, il
intègre l’Ecole Supérieure de Théâtre de Bordeaux Aquitaine (éstba) créée par Dominique Pitoiset, directeur du
TnBA. Il travaillera avec Anton Kouznetsov, Éric Louis, Catherine Marnas, Jacques Vincey, Brigitte Jaques, Marc
Paquien, Denis Marleau, Nuno Cardoso, Johannes von Matuschka. Depuis sa sortie en 2010, il travaille pour
Dominique Pitoiset, Johannes von Matuschka, David Czesienski, Yann Dacosta, puis comme répétiteur pour
Dominique Pitoiset et comme assistant à la mise en scène pour Gill Champagne au Québec. Il met en scène Débris
de Dennis Kelly en mars 2012 au TnBA. Il est l’un des fondateurs du collectif OS’O.
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Fiche-élève 6-bis : la genèse du spectacle, le collectif (recto)
L'équipe du spectacle (2)
Dans le rôle de Cédric - Mathieu Ehrhard
Né le 16 septembre 1986 à Reims, il débute sa formation théâtrale aux ateliers du CROUS de l’UFR de lettres
et sciences humaines de Reims avec Christine Bruneau de 2004 à 2006 et de danse avec Isabelle Bazelaire
(Cie Girafe bleue, création du spectacle Les gens), en parallèle avec une licence d’histoire. De 2005 à 2007, il est
élève aux classes de la Comédie de Reims, avec pour directeur Emmanuel Demarcy-Mota et comme directeur
pédagogique Jean-Pierre Garnier. Au cours de ces années, il travaille dans la Cie Parasites en tant que comédien
(Vice de Pub, d’Alan Payon), et en tant que marionnettiste dans la Cie Pseudonymo (La lumière bleue, d’après
Grimm, avec Angélique Friant). Depuis sa sortie de l’ESTBA et en dehors du collectif OS’O, il a joué dans Demain
si tout va bien, écrit par Stéphane Jaubertie et Joël Jouanneau, mis en scène par Patrick Ellouz. As you like it de
William Shakespeare, mis en scène par Catherine Riboli, Percolateur Blues de Fabrice Melquiot, mis en scène par
Augustin Mulliez. Don Quichotte, d’après Cervantès, mis en scène par Laurent Rogero. En 2013, il joue dans Class
Enemy (rôle de Jolicoeur) au TnBA mis en scène par Nuno Cardoso de la Cie Ao Cabo Teatro de Porto.
Dans le rôle de Suzanne - Lucie Hannequin
Lucie Hannequin est née en 1987 à Châlons-en-Champagne. Après avoir fait les classes d’art dramatique de la
Comédie de Reims pendant 2 ans, elle entre en 2007 à l’école supérieure de théâtre de Bordeaux en Aquitaine
(dont elle sort en juin 2010). Depuis sa sortie, elle joue dans différents projets en Allemagne et en France et
notamment dans L’Assommoir d’Émile Zola, mis en scène par David Czesienski au TnBA en février 2011 dont elle
réalise la création des costumes et la scénographie. En octobre 2011, elle intègre l’école d’art la Kunst-hochschule
de Berlin où elle suit une formation de costumière / scénographe, tout en continuant sa carrière de comédienne.
En mars 2012, elle crée la scénographie et les costumes de Débris, mis en scène par Baptiste Girard.
Dans le rôle de Véronique - Charlotte Grenz
Charlotte Krenz est née en 1984 en Allemagne. Elle y débute le théâtre, d’abord dans un cadre amateur, puis
commence ses études professionnelles à l‘Université des arts de Graz en Autriche. Elle vit en France depuis son
intégration au cursus d’art dramatique du Conservatoire de Rouen en 2005. Après deux ans d’études, elle poursuit
sa formation de comédienne à l’éstba. Depuis sa sortie en juin 2010, elle travaille pour Johannes von Matuschka,
Dominique Pitoiset, Krystian Lupa, Kitty Buchhammer, Kai Voges, Michael Jezierny, Catherine Umbdenstock et
David Czesienski. Au cinéma, elle joue dans L’aventure du plombier atmosphérique de Jean-Sylvain Wzgarda et
Flore Asté. Au cinéma, elle joue au côté de Denis Podalydès dans Les conquérants de Xabi Molia.
Dans le rôle de Damien - Tom Linton
Né en 1983 à Clermont-Ferrand, Tom Linton étudie quatre années au Conservatoire national de région de 2003
à 2007. Il accumule parallèlement diverses expériences professionnelles en tant que comédien dans des Cies
régionales et intervient dans des centres et associations culturels où il propose des ateliers à des enfants et
des adolescents. Intéressé par l’écriture, la mise en scène et l’interprétation, il intègre l’éstba en 2007. Depuis sa
sortie en 2010 , il joue notamment avec Dominique Pitoiset, Frédéric Maragnani, David Czesienski, Laurent Rogero
et Patrick Elouz. Il met en scène Le Miracle de Gyorgy Scwajda (2007) et Retenu, une petite forme dont il est
l’auteur produite par le TnBA à l’automne 2010 et présentée dans des médiathèques/bibliothèques, centres
sociaux et lycées. Il est l’un des membres fondateurs du Collectif OS’O.
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Fiche-élève 6-bis : la genèse du spectacle, le collectif (verso)
L'équipe du spectacle (3)
Nés dans les années 80, nous appartenons à une génération qui regarde avec inquiétude le monde qu’elle a reçu
en héritage. Un monde "désenchanté", sans idéologie, un monde sans mythe. De quel mythe avons-nous besoin
aujourd’hui ? Par mythe, nous entendons un récit, une histoire capable de bouleverser notre vision du monde et
nos pratiques sociales. Loin d’avoir la réponse, c’est en tout cas la question qui nous anime.
Quel est notre outil ? Le théâtre. Pour qui faisons-nous du théâtre ? Ou, nous pourrions dire avec qui voulons-nous
jouer ? Avec tous ceux qui veulent jouer avec nous. Nous voulons reconsidérer la place du spectateur en créant un
vrai doute sur ce qu’il est venu voir. Juste un petit jeu de mensonge, où il n’est pas si tranquille. Nous désirons créer
de nouveau un temps commun passé entre citoyens, où l’on place l’humain au centre de toute préoccupation,
politique et artistique, et où acteurs et spectateurs se questionnent ensemble. Le jeu naît de cette rencontre et
peut se poursuivre avant et après. Pour cela, nous avons décidé de créer un collectif d’acteurs, un collectif où nous
voulons chacun à sa juste place, c’est-à-dire à celle qu’il choisit librement. Qu’il soit l’un de nous ou notre invité, le
leader s’il en est un, est celui qui nous raconte une belle histoire. Il est leader le temps d’un voyage, forcément
renversé le lendemain. On se réunit, on débat, on cherche, on apprend, on se confronte, on essaie, on joue. On
s’organise. Voilà le départ de notre travail. Roxane Brumachon, Bess Davies, Mathieu Ehrhard, Baptiste Girard &
Tom Linton
→ Quel âge ont aujourd'hui les membres du collectif OS'O ? Pourquoi la génération née dans les années 80
"regarde avec inquiétude le monde" ?
→ Votre génération de jeunes nés dans les années 2000 a-t-elle davantage de mythe ?
→ Qu'est-ce qu'un collectif ? Comment ce texte manifeste explique-t-il une manière différente de travailler ?
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PARTIE 03
PENDANT LE SPECTACLE
L’équipe de la Scène Nationale a édité ce document afin de sensibiliser au comportement adéquat d’un
spectateur de théâtre.
QUELQUES CONSIGNES À RESPECTER POUR ÉVITER LE ZÉRO DE CONDUITE
Parce que le théâtre, le cirque, l’opéra, la musique appartiennent au spectacle vivant, ces arts sont là pour nous
faire vivre des émotions. Le spectateur n’a donc pas un rôle passif.
Tout au contraire, ses réactions influent sur la représentation. Les artistes savent aussi bien reconnaître le silence
chargé d’un public suspendu à ses lèvres que le claquement sec d’un fauteuil qui se rabat lorsque quelqu’un quitte
la salle.
Afin que les élèves profitent au maximum du spectacle et deviennent des spectateurs avertis, il est important de
leur rappeler quelques règles à respecter dans une salle.
AVANT LA REPRÉSENTATION
→ Préparer à la venue : où, quoi, comment, avec qui…
EN ARRIVANT DANS LA STRUCTURE
→ Rester calme et attentif aux indications du personnel d’accueil,
→ Se mettre à l’aise (toilettes, déposer ses affaires…),
→ S’installer tranquillement dans la salle, en respectant le placement prévu.
D’où la nécessité d’arriver 20 – 30 minutes avant le début de la représentation.
DANS LA SALLE
→ Par respect pour les artistes et les autres spectateurs, éteindre son téléphone portable,
→ Ne pas apporter de nourriture,
→ Rester calme en attendant le début de la représentation,
→ Ne pas s’étonner lorsque les lumières s’éteignent,
→ Rester silencieux, garder ses remarques et ses questions pour la fin.
ATTENTION ! Être attentif, ne signifie pas être impassible. Il n’est absolument pas interdit d’exprimer des
émotions, de sourire, de rire, de pleurer. D’où l’importance des saluts, moment d’expression privilégié pour les
spectateurs. Entre standing ovation et huées, se trouvent tout un panel d’applaudissements : timides, polis,
chaleureux, emballés…
APRÈS LA REPRÉSENTATION
→ Échanger sur le spectacle,
→ Respecter l’avis des autres.
LES ÉLÈVES SONT SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ENSEIGNANTS ET DES ACCOMPAGNATEURS QUI
DOIVENT SE PLACER EN SALLE AVEC EUX. ILS DOIVENT, TOUT COMME LE PERSONNEL DE SALLE, FAIRE
PREUVE D’AUTORITÉ SI NÉCESSAIRE.
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Soyez plutôt "spect- acteur" ... Pendant le spectacle, souvenez-vous de ce que vous avez étudié avant de venir.
Vous tâcherez d'être particulièrement attentifs aux éléments suivants :
→ Le rythme et la construction de la pièce vous semblent-ils correspondre au dossier de création :
"Chaque chapitre se concentre en général sur une situation singulière, le lieu et le temps forment une unité et
l’utilisation dramatique du texte en découle presque naturellement. Ces chapitres sont liés par les différentes
introductions dont Zola se sert pour informer le lecteur des évènements passés. À travers une forme fermée, la
mise en scène raconte une histoire qui, loin de s’arrêter au Paris historique, trouve toute sa pertinence de nos
jours. Les thèmes centraux de L’Assommoir que ce soit la notion de valeur liée au travail et l’addiction telle que
l’alcoolisme sont plus que jamais d’actualité."
→ Le jeu et la scénographie. Soyez attentifs aux éléments que vous avez dégagés avant de voir la pièce.
→ Scénographie, ambiance sonore, lumières, musiques etc. Tout est à voir… Soyez attentifs à tout moment !
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PARTIE 04
APRÈS LE SPECTACLE
retour sur les hypothèses
1- Le cadre général
Retour sur les expressions écrites et les propositions de mise en scène, mise en lien avec le spectacle vu.
Expliquez l'expression "soûlographie jubilatoire"
2- Les personnages
Retour sur le système permettant d'identifier les personnages, le jeu, les relations et l'évolution des personnages
au long de la pièce.
3- Les thèmes abordés
Tout a-t-il été vu ? A quels moments ? Echange sur les souvenirs de scènes, de passages particuliers.
4- La mise en abyme
Pouvez-vous mettre en évidence le parallèle entre le glissement des personnages au fur et à mesure qu'ils
s'alcoolisent et les situations vécues par Gervaise ? Vous pouvez appuyer votre réponse sur des scènes précises.
5- L'univers sonore
Les sons, les ambiances : échanges, souvenirs, opinions croisées des élèves.
Les chansons : même principe d'échange. On peut également travailler plus avant sur les paroles.
L'absence de son : A quels moments ? Pourquoi ?
6- Perspectives
→ Cinéma : Il existe de multiples adaptations cinématographiques de L'Assommoir. Gervaise de René Clément
(1955) reste la plus célèbre.
→ Une vidéo mêlant de petits extraits du spectacle et des commentaires des comédiens :
www.theatre-contemporain.net/spectacles/L-Assommoir/videos
→ Un autre extrait de la pièce :
www.lequartz.com/L-Assommoir.html
→ Références littéraires et musicales : Autre grand roman social d'Emile Zola : Germinal. De Victor Hugo : Les
Misérables. Sur l'alcool : la bière de Jacques Brel. Sur la déchéance : Tu te laisses aller de Charles Aznavour
Critique d'Emile Zola de la mise en scène de son roman par William Busnach et Octave Gastineau en 1881 :
www.bmlisieux.com/curiosa/zola01.htm
→ Une interview du collectif :
http://le-poulailler.fr/2016/10/lassommoir-par-le-collectif-oso-une-version-drole-et-cynique-de-lhistoire-tragique-de-gervaise/
→ Sur le site de la BNF, une mine de propositions pédagogiques pour l'étude de l'œuvre :
http://expositions.bnf.fr/brouillons/pedago/index1.htm
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Critiques
→ Comparez les critiques suivantes. Dégagez les arguments récurrents. Dressez un tableau des éléments positifs
et négatifs en classe. Rédigez votre propre critique.
http://toutelaculture.com/spectacles/theatre/critique-lassommoir-au-theatre-du-nord-zola-pour-les-nuls/
http://www.weblettres.net/blogs/article.php?w=parchemin&e_id=69986
"Dans ce théâtre à la fois épique, vériste et éthylique, pas question de morale pro ou anti-alcoolo : au spectateur
de décider. Mené frontalement, avec un juke-box et quelques chansons réalistes, L’Assommoir devient donc une
histoire d’ivrogne racontée par quelques jeunes gens éméchés. Une histoire universelle, donc, comme on pourrait
l’entendre dans n’importe quel bar du coin. Une légende urbaine."
Serge Latapy, Sud-Ouest
"Faire passer sur scène la prose de Zola relevait assurément de la gageure. Défi relevé. [...] Une atmosphère
dionysiaque s’empare joyeusement de la brutalité du texte de Zola et place au cœur de son récit les thématiques
de l’alcool, de l’amour et de la mort, mais surtout de l’importance de la solidarité en cette période de capitalisme
florissant."
Éric Demey, La Terrasse
→ Voici les critiques d'une classe de lycéens. Vous pouvez comparer votre travail au leur, voire faire de même et
synthétiser vos critiques sur un blog :
http://raymond-queneau-villeneuve-ascq.savoirsnumeriques5962.fr/espace-pedagogique/le-coin-de-lacritique/l-assommoir-critiques-de-l-adaptation-theatrale-2nde-5-1951.htm
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NOTES
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Dossier réalisé par Marina Loritte
Professeure au lycée-collège Eugène Jamot d’Aubusson,
pour le service éducatif de la Scène Nationale d’Aubusson.
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CONTACT SCOLAIRE
Virginie Chabat
chargée des relations publiques
[email protected]
05 55 83 09 10
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SCÈNE NATIONALE D’AUBUSSON
Avenue des Lissiers, BP 11, 23 200 Aubusson
05 55 83 09 10
[email protected]
www.snaubusson.com

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