radio birdman - JUKEBOX MAGAZINE

Rob Younger - Ron Keeley - Chris Mazuak - Warwick Gilbert - Pip Hoyle - Deniz Tek
RADIO BIRDMAN
INTERVIEW DENIZ TEK
Guitariste, chanteur, compositeur,
fondateur de Radio Birdman
et créateur de son célèbre logo,
pilote de chasse et chirurgien dans
l’armée, spécialiste de la médecine
d’urgence dans le civil, Deniz Tek
est un être hors du commun. Il ne
s’agit là que de ses talents connus,
Deniz possédant bien des facettes.
Grâce à Eric Pouille des Holy Curse,
qui ont ouvert pour eux à Paris,
Juke Box Magazine a rencontré
le meneur de Radio Birdman pendant
la partie européenne de la tournée
Zeno beach. Le parcours de Radio
Birdman ayant été retracé dans JBM
N°167, nous avons avant tout cherché
à cerner la personnalité et les
motivations de son instigateur,
avant de le retrouver sur scène
en septembre, le 26 à Caen
(Big Band Café), 27 à Paris
(Maroquinerie), 28 à Brest (La Carène),
29 à Bordeaux (BT 59)
et 30 à Marseille (Poste A Galène).
- Juke Box Magazine : Quand avez-vous com- libre de voyager pour découvrir de nouvelles - Nous jouions un rock dur laissant une large part
choses. Je suis arrivé en Australie en 1971. Tout à la performance artistique. Nous étions influenmencé à jouer de la guitare ?
Vers 1964. J’ai d’abord été inspiré
par les groupes surf, les Ventures et les Beach
Boys et, plus tard, par les Beatles, les Rolling
Stones, les Kinks et les Who. J’ai pris des leçons
de guitare à Ann Arbor, ma ville natale. Mon professeur était Dan Erlewine qui jouait avec les
Prime Movers dont Iggy Pop a été le batteur. J’ai
décidé ensuite d’apprendre moi-même. Ça a été
le début d’un long processus qui dure encore aujourd’hui. En effet, je continue d’améliorer mon
approche de l’instrument, de me perfectionner.
J’ai également joué du cornet pendant deux ans
dans l’orchestre de l’école primaire. Je sais aussi
me servir d’un harmonica.
- Quel matériel utilisez-vous ?
- Ma première guitare était une Harmony électrique branchée à un ampli Gibson. Ensuite, j’ai
eu une Dan Electro puis une National Town And
Country que j’ai vendue à Keith Richards en 1973.
Depuis j’ai possédé beaucoup de superbes guitares dont l’Epiphone Crestwood Custom 1965
que j’ai achetée à Fred Smith du MC5. Comme
pédale d’effets je me suis juste servi d’une Dyna
Comp et d’une wah-wah Cry Baby. J’ai eu beaucoup d’amplificateurs dont un 100 Watt Phoenix
que j’employais au début de Radio Birdman. Par
la suite, j’ai eu des Marshall, un Fender Vibrolux,
Ampeg, Groove Tubes, Mesa et, récemment, un
Hiwatt vraiment super.
- Deniz Tek :
DÉBUTS
- Quel a été votre premier groupe ?
- J’ai commencé avec quelques camarades
d’école. Nous apprenions les chansons dans
notre sous-sol. Le fondateur était Roger Miller qui
a formé plus tard Mission Of Burma à Boston. Ses
deux jeunes frères, les jumeaux Larry et Ben Miller, ont finalement joué avec Destroy All Monsters.
A l’université j’ai participé brièvement à Suzy &
The Pimps, Blue Front, un groupe de blues, et, en
Australie, à Screaming White Hot Razor Blades et
TV Jones.
- Vous quittez les Etats-Unis pour l’Australie où
vous étudiez la médecine. Pourquoi ce choix ?
- Je suis parti des USA parce que je voulais être
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le monde (peut-être pas les Français ?) veut aller
quelque part, si possible loin de ses racines.
J’étais une âme errante. Je ne voulais pas rester
trop près de mes parents, de mes habitudes. Je
n’ai jamais pensé jouer un genre de musique qui
permet de gagner de l’argent. J’avais donc besoin d’un emploi. J’aurais pu être ingénieur
comme mon père mais je voulais faire quelque
chose de différent. J’ai préféré étudier la médecine pour aider la communauté, les gens, et utiliser cette habileté partout où j’irais tout en jouant
du rock. Ça a marché de cette façon.
- Comment est né Radio Birdman ?
- Les musiciens de TV Jones ne voulaient plus de
moi. Ils étaient persuadés que mon comportement et mon attitude sur scène les empêchaient
d’obtenir le succès ! Les Rats, dont Rob Younger
étaient le chanteur, venaient de se séparer.
Puisque nous avions une vision musicale similaire, nous avons décidé de démarrer un orchestre qui nous permettrait de nous exprimer.
- Quel est votre meilleur souvenir de Radio Birdman première formule ?
cés par les New York Dolls, le Velvet Underground, les Doors et les premiers albums de Blue
Oyster Cult aussi bien que par la scène d’Ann
Arbor et Detroit. Par contre, nous n’avions pas
d’endroit pour donner un show entier. Nous avons
eu des tas d’ennuis. Nous étions le cauchemar
des propriétaires de clubs, donc sur leur liste
noire, et la police ne nous ménageait pas. Finalement, nous avons organisé nos concerts nousmêmes puisque personne ne voulait nous faire
travailler.
KRAFTWERK/GROOVIES
- A vos débuts vous jouez « Radio Activity » de
Kraftwerk. Aimez-vous la musique électronique
en général ou cette chanson en particulier ?
- Sans apprécier particulièrement ce genre musical, nous aimions beaucoup les premiers titres de
Kraftwerk. Ils utilisaient des mélodie pop avec une
accroche irrésistible. Ils faisaient preuve pour
leurs paroles d’un sens de l’humour qui n’était
peut-être pas volontaire !
- Comment les médias australiens ont-ils réagi
à votre rock sans concessions et à votre image
plutôt percutante ?
- Ils ont écrit ce qu’ils voulaient mais c’était loin
d’être vrai ! Ils voyaient dans notre image une
prise de position politique qui n’existait que dans
leur imagination. Nous ne faisions pas de la propagande... mais de l’art ! Ils ne nous comprenaient pas. Beaucoup de journalistes rock aimeraient être musiciens et certains ont tendance à
inventer une bonne partie de ce qu’ils écrivent. Ils
n’ont pas la capacité d’observer et de relater simplement ce qu’ils ont vu.
- Fin 1976 vous retournez aux Etats-Unis.
- J’y suis allé visiter ma famille et mes amis.
- Qu’ont fait les Birdmen pendant ce temps ?
- Je ne sais pas... Je suis parti seulement deux
mois. C’était super de prendre des vacances à ce
moment-là.
- En quelles circonstances avez-vous composé
« Hit Them Again » avec Ron Asheton des
En 2002, simple de Deniz Tek en public «Run Stooges ?
Out Of Water»/«Real Cool Time».
- Je l’ai rencontré à un concert de Sonics Ren-