FAIRE CONFIANCE AUX CHEFS D`ENTREPRISE !
Transcription
FAIRE CONFIANCE AUX CHEFS D`ENTREPRISE !
N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 – VALAIS VALEUR AJOUTÉE – CHF 6.50 LA REVUE INDÉPENDANTE DE L’ÉCONOMIE VALAISANNE DOSSIER SUR LE FRANC FORT FAIRE CONFIANCE AUX CHEFS D’ENTREPRISE ! RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES > Les commentaires de François DAYER et Luzius THELER DÉCRYPTAGE > La culture en Valais, un atout majeur en faveur de l’économie > Fonds de placement de la BCVs orientés gestion active diversifiée > Fiscalité immobilière, du début à la fin du cycle o. maire imedia La Dégustation au Domaine du Mont d’Or « Sans élégance pas de grands vins » : la devise se transmet depuis 1848 sur les pentes et dans les caves du Mont d’Or, l’une des maisons les plus anciennes et les plus renommées du Valais. Celle qui a perpétué sans interruption les gestes précis du travail de la vigne et celui de l’élevage des vins. Au fil des années, le Domaine du Mont d’Or a perfectionné son art jusqu’à devenir un orfèvre réputé. Les crus produits sur ses coteaux se classent parmi les meilleurs au monde. Leur secret ? Une élégance qui vise la perfection. JOHANNISBERG « 1ER DÉCEMBRE » AOC 2011 Médaille d’or et trophée aux Vinalies Internationales Paris 2015 Domaine du Mont d’Or I Rue de Savoie 64 I CP 415 I 1951 Sion I www.montdor.ch 3 ÉDITORIAL IMPRESSUM VALAIS VALEUR AJOUTÉE La revue indépendante de l’économie valaisanne Novembre 2015-Janvier 2016 – Trimestriel Tirage : 10 000 exemplaires Edition numérique : Site web libre d’accès www.valaisvaleurajoutee.ch Société éditrice : VALINNOV Sàrl, chemin du Vieux-Canal 15, 1950 Sion (Didier PLANCHE, gérant) Directeur de la publication : Didier PLANCHE, tél. 079 622 74 06, [email protected] – [email protected] Conseillers à la direction : Géo BETRISEY, tél. 027 203 24 50, [email protected], Romano SCHALEKAMP, tél. 079 213 42 43, [email protected] Rédaction : Laurence FACELLI, tél. 078 861 55 33, laurence.facelli@ bluewin.ch, Geneviève ZUBER, tél. 079 254 43 57, ge.zuber@gmail. com, Edgar BLOCH, tél. 079 239 63 26, [email protected], Joël CERUTTI, tél. 079 457 44 28, [email protected], François DAYER, tél. 079 449 60 82, [email protected], Jean-François FOURNIER, tél. 079 690 09 98, [email protected], Philippe GAEMPERLE, 078 844 08 32, [email protected], François PRAZ, tél. 079 658 63 71, [email protected], Luzius THELER, tél. 079 611 05 07, [email protected] Chroniqueurs réguliers : Hildegard ABBET, Adeline BAYS, Anne Sophie FIORETTO, Béatrice MONNET, Eloïse MORISOD, Line PILLET, Bernard ATTINGER, Frédéric BAGNOUD, Géo BETRISEY, Xavier BIANCO, Blaise CRETTOL, Yves DARBELLAY, Raphaël FAVRE, Laurent GILLIOZ, Frank GUEMARA, Gérard HERTLI, Stéphane JEAN, Jacques METRAILLER, Antoine PERRUCHOUD, Olivier RAEMY, Jean-Noël REY, Vincent RIESEN, Me Julien ROUVINEZ, Romano SCHALEKAMP, Jean-Marc TAVERNEY Ont collaboré à ce numéro : Ariane ZUFFEREY, conseillère spécialisée PME/UBS Valais, Maxim WUERSCH, collaborateur scientifique/ economiesuisse Correction/relecture : Paulette BERGUERAND, tél. 027 456 11 18, [email protected] Traduction/adaptation : Edgar BLOCH, tél. 079 239 63 26, [email protected] Illustrations : Valais/Wallis Promotion Impression : Mengis Druck (Viège) – Sebastian BREGY, tél. 079 830 56 91, [email protected] Graphisme, mise en page, infographie : apcom Solutions SA – Isabelle MAURY, associée/gérante, tél. 078 661 22 92, [email protected] – Hélène MARCHET, www.laligne.ch Régie publicitaire : Publi-Annonces SA, Jean-Claude METILLE, directeur général, tél. 022 308 68 78, [email protected] Directeur commercial : Michel GUEX, tél. 079 435 00 35, [email protected] Administration: Didier PLANCHE, tél. 079 622 74 06 [email protected] Web Master : apcom Solutions SA – Grégory LIAND, directeur, tél. 079 209 44 78, [email protected] Applications techniques : Alpsoft SA – Alain PRAZ, associé-directeur, tél. 079 345 12 53, [email protected] Distribution : apcom Solutions SA – Grégory LIAND, directeur, tél. 079 209 44 78, [email protected], Kiosques Naville, La Poste Suisse Prix de vente au numéro : 6,50 CHF Abonnement annuel (4 éditions) : 25 CHF + frais de port Abonnement de soutien : 55 CHF + frais de port COMITÉ ÉDITORIAL Géo BETRISEY, Eric BIANCO, Yves DARBELLAY, Grégoire ITEN, Bernard MICHELOUD, Henri PLOMB, Jean-Noël REY, Vincent RIESEN, Romano SCHALEKAMP, François SEPPEY, Didier PLANCHE (président) Copyrights: Photo de couverture : Istockphoto Portrait de Didier Planche: Louis Dasselborne / Le Nouvelliste ÉDITORIAL Didier Planche – [email protected] Directeur de la publication Dialoguer pour libérer l’ingéniosité Actualité économique oblige, un dossier consacré aux conséquences du franc fort sur les entreprises figure en bonne et due place dans cette nouvelle édition de Valais Valeur Ajoutée, la dernière de l’année. Leur atténuation passe d’abord par un dialogue constructif entre les chefs d’entreprise et leurs clients, riche en compréhension réciproque puisqu’ils sont interdépendants, afin de libérer l’ingéniosité permettant d’optimiser les partenariats. Ensuite, les entreprises exportatrices se voient contraintes de réduire leurs coûts pour rester concurrentielles sur la scène internationale. Quant à leur compétitivité, elle relève aussi des incontournables conditions-cadre, même si ce terme commence sérieusement à être galvaudé, car servi à toutes les sauces. Parmi quelques mesures-phares, émergent entre autres l’allègement des charges et des réglementations, la flexibilité de l’emploi et l’amélioration de l’accès aux marchés, grâce au renforcement des accords bilatéraux... D’ailleurs, les chefs d’entreprise valaisans attendent de pied ferme les initiatives et engagements de leurs nouveaux élus fédéraux ; car l’heure n’est plus aux belles déclarations d’intention et autres promesses démagogiques ; non, pour ces derniers, il s’agit maintenant de retrousser les manches, de se mettre au travail avec conviction et résultats à la clé, uniques raisons pour lesquelles ils ont été plébiscités. Par anticipation, toute l’équipe de Valais Valeur Ajoutée vous souhaite de lumineuses Fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre. Que la paix et la joie se lovent dans vos cœurs. A propos de Valais Valeur Ajoutée En toute modestie, à pas comptés, votre revue économique gravit un échelon supérieur. D’une part, les éditions 2016 compteront davantage de pages, compte tenu de nouvelles rubriques et chroniques. Un hors-série thématique figure aussi au programme. D’autre part, un professionnel de l’acquisition publicitaire et du marketing occupe désormais le poste de directeur commercial ; il s’agit de Michel Guex, au bénéfice d’une expérience de près de 30 ans. Quant à la rédaction, elle s’étoffe notamment avec les collaborations d’une spécialiste de la finance, Laurence Facelli, précédemment en fonction à Zurich, Londres et Genève pour le compte de banques d’investissement et privées, du journaliste-écrivain confirmé Jean-François Fournier, ancien rédacteur en chef du Nouvelliste, et de l’historien réputé Robert Giroud. Vous faire découvrir et apprécier la richesse de l’économie valaisanne, sous ses multiples facettes, constitue notre unique challenge. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Elegance is an attitude Simon Baker The Longines Master Collection SOMMAIRE 5 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 SOMMAIRE RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES 6 8 François Dayer : La victoire des trois droites Luzius Theler : Un challenger a maintenu le suspense L’ENTRETIEN 11 Jean-Daniel Descartes : La réactivité érigée en stratégie d’entreprise DÉCRYPTAGE 14 C’est dans l’air : La culture en Valais, un atout majeur en faveur de l’économie 16 Au fil du Rhône : Une nouvelle législature fédérale tournée vers l’Europe 18 L’analyse immobilière : Fiscalité immobilière, du début à la fin du cycle 21 Immobilier de montagne : Le secteur résiste malgré la morosité 25 La Chronique de l’USPI Valais : Le portail immobilier.ch 26 Du côté du secteur bancaire : Fonds de placement de la BCVs orientés gestion active diversifiée 28 Marché hors-bourse Helvetica 29 La Chronique financière : Financement participatif en plein essor et réglementé... sauf en Suisse ! 31 Du côté du secteur bancaire : Restructuration du capital-actions de la BCVs, « une action, une voix » ÉCLAIRAGE : Le franc fort 34 Brefs repères chronologiques 36 Analyse macroéconomique : 38 40 42 45 Les raisons du miracle suisse malgré le franc fort Conséquences du franc fort sur les entreprises suisses : Réactivité salvatrice et anticipation incontournable Avoir du succès malgré le franc fort Jean-Michel Cina, chef du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire : « Nous demeurons confiants dans la capacité d’adaptation de nos entreprises » Conséquences du franc fort sur le tissu économique valaisan : Les entreprises ne baissent pas les bras et se battent ! REPÈRES 49 Innovation : Avancée ophtalmologique, un nouvel instrument de mesure du flux sanguin 51 Innovation TEDxMartigny 2015 : Un grand cru au service de la créativité 53 Innovation TEDxMartigny 2015 : L’Idiap, des percées retentissantes en matière d’intelligence artificielle Brèves Innovation énergétique : La stratégie rayonnante de SEIC-TELEDIS en faveur du solaire « clés en main » 60 Focus Entreprise : L’Expo Milano 2015, vitrine de choix pour le Valais 62 PME Découverte : Compagnie Neo, « Notre business plan ? Il faut y croire ! » 56 58 SAVOIR-FAIRE 65 Création d’entreprise : Le Valais, terre d’accueil... pour les créateurs d’entreprise ! 67 Financement d’entreprise : 69 70 71 72 73 Témoignages de dirigeants soutenus par le Centre de Compétences Financières Gestion financière des PME : Accepter des paiements sans espèces partout et en tout temps ! Fiscalité des entreprises : Provisions justifiées par l’usage commercial Fiscalité des entreprises : Fin de l’anonymat des actions au porteur/parts sociales Coaching en entreprise : Pourquoi choisir une formation de coaching pour un manager ? Compétences en entreprise : Valoriser son expérience en validant ses acquis VIE PRIVÉE 75 J’ai partagé ma fondue avec... Charles-André Meyer, dit Taddé 77 Le Billet iconoclaste : Les indignations des poissons rouges 78 Flash sur l’automobile : Volvo XC90 T6, un SUV grand luxe qui préfigure la voiture du futur N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 6 ENTRE QUATRE YEUX RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES LA VICTOIRE DES TROIS DROITES ENSEMBLE, ELLES RÈGNENT, MAIS EN CULTIVANT LEURS DIVISIONS François Dayer – [email protected] Journaliste, ancien rédacteur en chef du Nouvelliste Que restera-t-il de cette épuisante campagne ? Au National, renforcement sur la droite. Le PDC se renfloue, l’UDC cartonne et s‘installe à demeure dans les deux parties du canton. Mais la droite s’est surtout dévoré les entrailles. Aux Etats, l’assaut majeur contre le double ticket PDC a bien failli emporter la citadelle. Puissante, la vague du PLR Grichting s’est arrêtée au pied du mur majoritaire. Mais l’alerte a été chaude. Essai d’analyse des effets durables d’un micro-séisme électoral. National : proportionnelle bénie 1,4 % de déplacement des forces entre la droite et la gauche, c’est toute l’ampleur mathématique du renouveau électoral au Conseil national en Valais. Le fait dominant est la progression de 2,4 % de l’UDC. Mais cette avancée s’est opérée, pour deux tiers, à l’intérieur de la droite, sur le Haut-Valais. La gauche est restée en marge de la compétition. C’est bien une bataille des droites qui a monopolisé le scrutin. Et pour une fois, le Valais a délivré une copie très conforme à celle de mère Helvétie. Les résultats du National sont le seul véritable révélateur des rapports de forces politiques, car ils expriment les tendances sur le même barème électoral, avec des sensibilités exprimées en termes nationaux. C’est la juste grille de lecture du Valais politique. Pour spectaculaires qu’il soient dans l’opinion, les gains ou les pertes en sièges ne doivent pas occulter cette géographie réelle, qui se définit en proportion des suffrages exprimés. Le jeu subtil de la proportionnelle, avec la composante des apparentements, a piégé les N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE calculettes autour du huitième siège finalement revenu au PDC. La même potion magique de la répartition proportionnelle qui avait pris un siège au PDC, en 2011, le lui a rendu en 2015. Sans gloire. Bien sûr, il y a les succès personnels. Ici, la révélation du scrutin se partage entre quatre leaders émergents : la première place de Yannick Buttet pour le PDC, le raid opéré par Philippe Nantermod au PLR, le score canon de Mathias Reynard à gauche, la consécration de Franz Ruppen à l’UDC. C’est le top-4 de l’événement, avec un constat rassurant : l’absence des cadors Darbellay-FreysingerRossini n’a pas eu d’effet démobilisateur. Le combat politique a encore de beaux jours. Alliés ou cousins ennemis ? Mais quid de l’essentiel : comment a évolué la « gouvernance » du Valais politique selon le reflet des résultats du National ? On voit le bloc bourgeois, PDC, UDC et PLR passer la barre des 80 % de l’électorat. Encore la progression n’est-elle parlante que si l’on considère ce qui se passe à l’intérieur : confirmation musclée de la deuxième place cantonale de l’UDC, première manifestation de résistance du PDC depuis des lustres, stagnation du PLR. C’est sur cette partition contrastée que vont se jouer les grands enjeux des prochaines années. Les trois droites ont littéralement confisqué la balle, laissant l’alliance de gauche - succès personnel de Mathias Reynard excepté - sur le banc de touche. Est-ce un bien pour le débat ? Et quand on y regarde de plus près, ce qui divise les cousins ennemis pourrait se révéler plus déterminant que ce qui unit ces trois droites. La pre- RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES ENTRE QUATRE YEUX Le siège du sénateur PDC sortant, Jean-René Fournier, n’était pas combattu. mière, le PDC qui maintient son 39 % valaisan, est une droite du centre, à sensibilité sociale, dont la lisibilité est brouillée. La seconde, l’UDC qui se profile à un palier inespéré de 22,5 %. C’est une droite idéologique, dont le cheval de Troie est l’immigration. La troisième, celle du PLR à 19 %, est l’arbitre attendu au tournant des grosses échéances de la nation, Europe, fiscalité, énergie. Comment vont jouer nos élus d’octobre sur cette partition ? Le plus probable est qu’ils continuent de se dévorer. A l’agenda, le débat de la sortie du nucléaire, virage dangereux pour l’hydroélectrique, l’Europe, partenaire incontournable de l’économie, la nouvelle fiscalité, les retraites et le social, que des sujets qui vont encore nourrir la division des droites. En lecture purement valaisanne, cette élection confirme ce que l’on voyait déjà : pour garder le pouvoir, le PDC va devoir composer encore plus avec un nouveau partenaire, l’UDC, qui se confirme comme le plus grand des petits et dont les appétits ne sortent pas rassasiés de cette victoire à l’arraché. La donne essentielle de l’alliance traditionnelle du canton, un PDC prenant appui sur le PLR, est à inscrire au patrimoine. 7 Aux Etats, l’ovni s’appelle Grichting Le mère des batailles, celle du Conseil des Etats, était plus palpitante. A une exception en 1967, par défaut d’entente, le PDC a toujours su garantir une représentation constante des deux parties du canton à la Chambre haute. En s’appuyant sur une justice distributive entre ses composantes internes, l’ex-majorité avait su maintenir cet élément fort de l’unité cantonale. Cela malgré les tentatives répétées des partis minoritaires qui criaient au hold-up, mais sans succès. Chaque fois, on chahutait au premier tour, et puis, passez muscade, à la majorité relative, le résultat était couru d’avance… Cette fois, la perte de la majorité PDC avait changé la donne. Comment un parti tombé à moins de 40 % pouvait-il truster le 100 % de la représentation cantonale aux Etats ? Même au système majoritaire. La revendication était légitime, surtout si l’on ne touchait pas à l’essentiel, un du Haut, un du Bas. Encore fallait-il passer le cap des deux tours. La martingale était imparable : il fallait rallier les minorités autour d’un seul challenger. A l’issue du premier, la partie semblait jouable. Malgré un bon comportement du ticket PDC et des écarts significatifs avec les challengers, les chances étaient réelles pour l’UDC Franz Ruppen, ou le PLR Pierre-Alain Grichting. Le premier déjà élu au National ayant renoncé, c’est sur le candidat Grichting que se portaient les espoirs de « grand soir » minoritaire. Car il fallait réunir les forces contre le prétendant au titre, le PDC Beat Rieder, puisque le siège du sortant Jean-René Fournier n’était pas combattu. Mais, ainsi s’écrit l’histoire, celle des trois droites qui ne s’aiment pas. Comme déjà dit plus haut : la première, PDC, défendait son bastion. La seconde, l’UDC bien servie, avait autre chose en tête. Et la troisième, le PLR, a fait feu des quatre fers dans le Valais romand. Son valeureux combattant, le « success manager » Pierre-Alain Grichting, une sorte d’ovni en politique, était l’outsider providentiel. Comme Haut-Valaisan le plus connu dans le Bas, comme chef d’entreprise au parcours mythique, il avait vraiment tout en mains pour emporter la citadelle. Il lui a juste manqué une assez large assise… haut-valaisanne. De peu, il est vrai, pour 1500 petites voix qui auraient changé, et profondément, le casting électoral. La morale de l’histoire est connue dans ce pays, pour gagner ou pour perdre, un partenaire déterminant, un : le Haut-Valais. Mais quelque chose me dit que ce n’est que partie remise. A la prochaine grosse vague… N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 8 ENTRE QUATRE YEUX RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES UN CHALLENGER A MAINTENU LE SUSPENSE LORS DES ÉLECTIONS AU CONSEIL DES ETATS, LE PLR PIERRE-ALAIN GRICHTING A SÉRIEUSEMENT MENACÉ LE DUO PDC JEAN-RENÉ FOURNIER ET BEAT RIEDER. D’UN POINT-DE-VUE VALAISAN, IL NE FAUDRA PAS TROP ESCOMPTER DE NOUVELLES INFLEXIONS, NI AU CONSEIL DES ETATS, NI AU CONSEIL NATIONAL. Luzius Theler – [email protected] Chroniqueur à la Neue Zürcher Zeitung, ancien rédacteur en chef adjoint du Walliser Bote Traduction et adaptation en français : Edgar Bloch – [email protected] En définitive, le second tour des élections au Conseil des Etats s’est révélé passionnant. Jusqu’au dernier moment, le challenger PLR Pierre-Alain Grichting aura réussi à talonner les deux candidats PDC, Jean-René Fournier et Beat Rieder. Au décompte final, il lui aura toutefois juste manqué 1481 voix. Le politicien traditionnel l’a donc emporté d’un cheveu face à un challenger s’étant fait les dents dans l’économie. Après ce résultat, qui s’avère bien plus qu’un succès d’estime, les portes du PLR sont grandes ouvertes à Pierre-Alain Grichting. Déjà pressenti comme candidat favori au Conseil d’Etat pour 2017, ce dernier semble cependant y renoncer. Ayant repris l’entreprise familiale Zwissig, à Sierre, depuis quelques années, il ne se sent en effet pas prédestiné à faire son entrée dans le gouvernement valaisan. De son côté, le nouveau conseiller aux Etats Beat Rieder, qui doit sa victoire à son avance dans le HautValais, fait figure de politicien traditionnel, son parcours vers la Chambre haute l’ayant conduit de la présidence de sa commune de Wiler, dans le Lötschental, au Grand Conseil. C’est ici qu’il s’est fait un nom au titre de chef de groupe et de débatteur à la langue acérée. De surcroît, il a positionné son groupe comme la force politique la plus importante du Haut-Valais, à l’aile droite du PDC, si bien que le parti, en dépit de la progression de l’UDC dans la partie alémanique du canton, n’a pas perdu trop de plumes dans l’aventure. Si Beat Rieder s’engage certes en faveur d’une politique favorable à l’économie, il se présente en avocat sans concession des sollicitations N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE des régions de montagne, comme de toutes les formes de transferts directs de la Confédération. Autrement dit, il faut s’attendre à ce que les deux représentants valaisans au Conseil des Etats défendent les valeurs traditionnelles, notamment dans les domaines de l’énergie, de la péréquation financière et de l’aménagement du territoire. Il faudra voir s’ils déploieront également leurs efforts en matière de politique monétaire, plaçant les industriels valaisans face à un défi de taille. Lors de la joute électorale, celle-ci n’a d’ailleurs pratiquement jamais été abordée, contrairement au loup… Trois sièges pour le Haut-Valais Pour les élections au Conseil national, le Haut-Valais fait figure de gagnant. Ces quatre dernières années, la partie alémanique du canton n’a en effet été représentée que par une seule élue, en la personne de la conseillère nationale Viola Amherd du PDC. Dorénavant, elle sera escortée par deux collègues haut-valaisans, en l’occurrence Franz Ruppen de l’UDC et Roberto Schmidt du Parti chrétien-social du HautValais, le CSPO. Pour ce dernier, l’élection, ou mieux dit la réélection, constitue un triomphe personnel. Battu de justesse, il y a quatre ans, il a raflé, avec 500 listes d’avance sur les socialistes, le deuxième siège, précisément celui des électeurs PS qui l’avaient évincé du Parlement fédéral, en 2011. Roberto Schmidt, le président de commune de Loèche-Susten, peut être perçu comme un opportuniste pragmatique, compte tenu de son immense flexibilité qu’on lui reconnaît RÉSULTATS DES ÉLECTIONS FÉDÉRALES ENTRE QUATRE YEUX 9 sur les dossiers. Si rien ne laisse entrevoir qu’il renie Conseil national, il devrait appuyer très fidèlement le ses racines chrétiennes-sociales, il a développé une camp bourgeois et servira sans le moindre état d’âme forte sensibilité aux attentes des PME, grâce à son la ligne politique de l’UDC. Pour son parti, il a mené expérience pratique de la politique communale. Sur un travail de fond dans le Haut-Valais, en vue de l’édiles questions sociétales, il devrait néanmoins plutôt fication de ses structures régionales et locales. Raison se ranger derrière le camp conservateur. En outre, il a pour laquelle la star de l’UDC, Oskar Freysinger, l’a fait de la question du loup l’un de ses chevaux de massivement et ouvertement soutenu dans la joute bataille ; d’ailleurs, il ne cache pas sa volonté d’éradiélectorale, même contre le rival interne, le cardiologue cation du prédateur, un objet qui le mettrait en Patrick Hildbrand. confrontation directe avec sa conseillère fédérale Doris En définitive, Viola Amherd, réélue et au bénéfice d’un Leuthard, laquelle ne fait pas mystère publiquement très bon résultat, intégrera le cercle des plus remarde son inclination à une cohabitation entre l’homme quables et influentes figures de son groupe PDC, lors et l’animal. de la prochaine législature. Elle siège dans des comRoberto Schmidt passe pour le prétendant le mieux missions importantes et, à côté des thèmes de portée placé au fauteuil PDC, au cas où Jean-Michel Cina ne régionale, a arboré avec panache l’étendard de la rempilerait pas pour 2017 au Conseil d’Etat. Si le maprotection de la jeunesse. Il n’est toutefois pas exclu gistrat haut-valaisan ne semble pas marqué par la qu’elle démissionne en cours de période. En ce cas, moindre usure du pouvoir à son poste, il laisse néanle député et conseiller communal Philipp Matthias moins poindre sa lassitude définitive pour les combats Bregy de Naters lui succéderait. Le nom de Viola électoraux. Au cas où Roberto Schmidt parviendrait à Amherd circule déjà en cas de succession possible de se faire élire au gouvernement, ce serait le premier la conseillère fédérale Doris Leuthard, tout comme des « viennent ensuite », inscrit sur la liste CSPO au celui du conseiller d’Etat Jean-Michel Cina... Il faudra Conseil national, qui serait envoyé à Berne, soit voir si ceux-ci, ou Oskar Freysinger de l’UDC, parThomas Egger. Le directeur du Groupement suisse viennent, après Joseph Escher, Roger Bonvin et Pascal pour les régions de montagne (SAB) s’appuie sur sa Couchepin, à faire accéder un quatrième conseiller vaste expérience dans de nombreux domaines relatifs fédéral dans l’histoire du Valais, au cours de ces proaux régions de montagne. Pour sa part, Franz Ruppen chaines années. Question ouverte… de l’UDC peut passer comme un ami de l’économie. Toutefois, à titre de conseiller communal de Naters, il s’est engagé sans réserve dans la commune pour les installations de transport touristiques locales et ne s’est jamais fait remarquer comme force d’opposition dans d’autres questions de politique communale. Lors du combat électoral, il a rarement mis en avant des thèmes locaux, ou cantonaux, préférant surfer, dans le sillage de la campagne fédérale, sur des Bien plus qu’un simple succès d’estime pour Le nouveau conseiller aux Etats Beat Rieder slogans accrocheurs, Pierre-Alain Grichting. doit sa victoire surtout à son avance dans le Haut-Valais. mais simplistes. Au N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE PROPRIÉTAIRES, ENSEMBLE PLUS FORTS DEVENEZ MEMBRE! Les principales missions de notre association à but non lucratif : Secrétariat permanent : Av. du Gd-St-Bernard 35 / 1920 Martigny Tél. 027 723 22 26 / Fax: 027 723 22 26 [email protected] / www.civ.ch • Soutenir et défendre la propriété foncière bâtie et non bâtie • Promouvoir l’accession à la propriété • Informer nos membres sur les questions d’actualité (revue, newsletters, séminaires, conférences, etc.) • Etre le relai de nos membres auprès des autorités et services compétents • Mettre à disposition tous les documents utiles (baux à loyer, formules officielles, guide du propriétaire, etc.) • Bureaux-conseils CIV à Martigny, Monthey, Sierre et Sion L’ENTRETIEN 11 JEAN-DANIEL DESCARTES JEAN-DANIEL DESCARTES LA RÉACTIVITÉ ÉRIGÉE EN STRATÉGIE D’ENTREPRISE INDÉPENDAMMENT DU RALENTISSEMENT GÉNÉRAL DES AFFAIRES, DE LA BAISSE DES MARGES ET DE L’OFFENSIVE DE LA CONCURRENCE, JEAN-DANIEL DESCARTES, À LA TÊTE DU GROUPE VALAISAN ÉPONYME EMPLOYANT PLUS DE 300 COLLABORATEURS, SE MONTRE TOUJOURS AUSSI RÉACTIF ET CRÉATIF. DU HAUT DE SES 74 ANS, IL S’INFORME, INNOVE ET VOYAGE À TRAVERS LE MONDE POUR GLANER DE NOUVELLES IDÉES. Didier Planche – [email protected] Directeur de la publication – Toutes activités confondues, comment s’est passée la marche de vos affaires, cette année ? Globalement, le groupe enregistre un léger tassement de son chiffre d’affaires, qui dépasse les 50 millions de francs, en raison du franc fort, bien sûr, mais également de la baisse du pouvoir d’achat due à une conjoncture mitigée. Je parviens, cependant, à équilibrer les comptes entre mes activités d’importateur pour le commerce de meubles et celles liées aux secteurs du tourisme, de l’immobilier et du loisir. En revanche, nos marges s’amenuisent davantage. – Comment a évolué le commerce de meubles, votre core business, qui représente 40 % du chiffre d’affaires du groupe ? Depuis cette année, nous vendons des meubles haut de gamme des fabricants français Gautier, italien Natuzzi, allemand Rolf Benz et norvégien Stressless, qui connaissent tous un succès certain. En 2014, nous avons ouvert des succursales à Sion sous-gare et à Eyholz, près de Viège, puis cette année à Collombey qui draine toute la clientèle du Chablais valaisan et vaudois, ainsi que de l’arc lémanique. Comme la concurrence se renforce toujours plus dans cette activité, nous sommes contraints de redoubler d’originalité pour attirer la clientèle, tout en proposant des meubles de qualité à des prix accessibles et en multipliant les actions de marketing et publicitaires. Nous bénéficions aussi des rénovations de chalets, appartements et autres résidences, qui compensent la di- minution des nouvelles constructions et ventes d’objets immobiliers en montagne, à cause de la Lex Weber et du franc fort. Dans le commerce de meubles, qui comprend également l’agencement de cuisines, d’hôtels, de restaurants et d’EMS, ma stratégie consiste à investir dans l’agrandissement du magasin principal de Saxon et à ouvrir de nouvelles succursales. De même, je reste attentif aux tendances du meuble et aux matériaux novateurs proposés. D’où mes nombreux voyages à l’étranger. – Qu’en est-il du thermalisme avec les Bains d’Ovronnaz, qui couvre aussi 40 % du chiffre d’affaires du groupe, et dont le taux moyen d’occupation environne les 65 % ? Depuis 2012, nous avons perdu environ 20 à 30 % de la clientèle des bains thermaux d’Ovronnaz. Cette Jean-Daniel Descartes, fondateur et propriétaire du groupe valaisan éponyme : « Dans le commerce de meubles, nous sommes contraints de redoubler d’originalité pour attirer la clientèle. » N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE ugmenté „Avec WIR, j‘ai a clients et le il u fe e rt o p n o m contacts.“ x u a e v u o n e d é nou its "Grâce aux créd ndir WIR, j'ai pu agra merma surface com velopé d i s in a t e le ia c !" per mes affaires tenand, Dominique Cret orts, Riddes Bike Evasion Sp Descartes, M. Jean-Daniel es, Saxon Groupe Descart ‘a Le réseau WIR m ser de permis de fidéli .“ nouveaux clients in, Jean-Pierre Bonv rl, Sion sà Imprimerie VB ET VOUS? S U O V Z E R V I V T N E COMM ? U A E S É R LE national de plus u a se ré n u st e Le système WIR au romand se se ré Le s. se ri p e de 45‘000 entr es opportunités ll e v u o n e d re ff s développe et o que des service si in a s e ir a ff ’a de contacts et d hôteliers/restau s, e rc e m m co e aux entreprises, ire ou secondair a m ri p r u e ct se rateurs, PME du et aux privés. çon différente fa e n u IR W en s u Vous trouverez to vos affaires. er p p o el év d e d u et de vivre le résea Plus d’infos sur ir-romandie.ch .w w w w u o h .c ir www.w E depuis M P s le t n ie t u WIR so 1934. L’ENTRETIEN 13 JEAN-DANIEL DESCARTES baisse provient de la conjoncture et de la nuisance des travaux du nouvel espace spa et wellness, d’une surface de 1250 m2, qui ont duré plus longtemps que prévu, soit deux ans et demi au lieu d’une année. Mais depuis octobre, la situation semble se rétablir, avec davantage d’entrées et de séjours, en dépit, là aussi, d’une concurrence exacerbée et du franc fort. Heureusement d’ailleurs, car l’investissement consenti pour la nouvelle infrastructure s’élève à dix millions de francs. Augmenter la clientèle constitue le principal défi. Dans cette optique, nous sommes en discussion avec le groupe international Louvre Hôtel, totalisant 1200 établissements dans 47 pays comme entre autres les Golden Tulip, Tulip Inn, Royal Tulip, Première classe, Kiriad Hôtel, ou Campanile, lui-même propriété du conglomérat para-étatique chinois Jin Jiang International (2200 hôtels), pour créer un partenariat qui assurerait un flux régulier de clients chinois, asiatiques et européens. Dès lors, nos établissements pourraient utiliser les deux marques Golden Tulip et Tulip Inn. L’année prochaine, je lancerai encore la construction de 55 appartements, afin d’accroître la capacité d’accueil hôtelière de Thermalp, mais aussi pour des ventes en PPE. Quant à nos activités dans l’hôtellerie-restauration, avec l’établissement L’Ardève et le Chalet de Kalbermatten, qui évoluent à l’image Bains thermaux d’Ovronnaz : dix millions de francs ont été investis dans une nouvelle infrastructure spa et wellness. de la branche, c’est-à-dire irrégulièrement, elles ont été intégrées au centre thermal avec son restaurant et complexe hôtelier. – Sauf erreur, vous cherchez à vendre Thermalp, car vous perdez de l’argent ? Certes, la situation se révèle difficile et pas des plus confortables sur le plan financier. Je reste toutefois confiant dans le développement de Thermalp. Pour vendre ce complexe, dont je suis le seul propriétaire, il faut de toute façon se situer dans les chiffres noirs et trouver des investisseurs sérieux. Et pour le moment, ces deux conditions ne sont pas réunies. Toutefois, je négocie actuellement avec les institutionnels propriétaires des immeubles pour baisser nos loyers, dans le but de diminuer nos charges. En plus, je vais restructurer la masse salariale, qui s’élève à plus de neuf millions par an. Nouvelles constructions projetées – Quel bilan tirez-vous de vos activités dans l’immobilier, soit quelque 20 % du chiffre d’affaires du groupe selon les années ? Cette année, je me suis surtout concentré sur la vente des objets immobiliers, principalement des immeubles en PPE dans plusieurs villes et stations de montagne du canton, dont la construction a été réalisée antérieurement. La demande reste plutôt soutenue, avec des prix attractifs qui se maintiennent. Nos affaires sont saines dans cette activité, notamment grâce à notre propre entreprise générale qui effectue passablement de travaux du second œuvre et à nos achats de matériaux à l’étranger et en direct. En outre, je m’occupe personnellement de la vente, économisant ainsi les commissions de courtage. En 2016, j’envisage quelques nouvelles constructions à Saxon, dont 24 appartements, en plus de celles d’Ovronnaz, comme précisé précédemment. J’espère également que mes derniers appartements à vendre à Finhaut, dans l’ancien Hôtel Bristol transformé, trouveront preneurs, grâce aux retombées publicitaires du Tour de France qui y organisera une étape. – A 74 ans, vous débordez toujours d’activité et de créativité. Comment l’expliquez-vous ? Mes activités me passionnent. De plus, le développement de nouvelles idées et la recherche de solutions aux difficultés me stimulent. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 14 C’EST DANS L’AIR DÉCRYPTAGE LA CULTURE EN VALAIS UN ATOUT MAJEUR EN FAVEUR DE L’ÉCONOMIE LA CULTURE N’EST PAS SUFFISAMMENT PRISE EN COMPTE QUANT À SON INCIDENCE SUR L’ÉCONOMIE CANTONALE. POURTANT, ELLE RÉPOND AUJOURD’HUI À UNE RÉELLE DEMANDE D’UN LARGE PUBLIC. COMMENT EXPLIQUER, DÈS LORS, LE MANQUE D’INTÉRÊT DE NOS DÉCIDEURS POUR TIRER AVANTAGE D’UNE TELLE PRÉSENCE AUX CÔTÉS DES MILIEUX ÉCONOMIQUES ? Géo Bétrisey – [email protected] Ancien directeur de SODEVAL SA J’ai participé, il y a une vingtaine d’années, à une toursances culturelles et de jouir de nouvelles émotions. née d’entreprises innovantes d’Italie du Nord, parmi La venue de l’EPFL à Sion et l’existence de pôles réun groupe de PDG parisiens. A Venise, le président de gionaux abritant, au fil des années, de nouvelles enla Chambre de commerce du lieu, intrigué par le fait treprises de pointe devraient constituer une opportuque j’étais le seul Suisse présent dans ce groupe de nité intéressante pour répondre aux desiderata d’une Français, m’a questionné sur mes origines. Lui ayant clientèle amateur de ce genre de prestations. répondu que je venais du canton du Valais, il a hésité De même, hommes d’affaires, investisseurs et chefs avant de me situer pour finalement d’entreprise qui, sous couvert de touprononcer le mot « Gia...Gianadda », rismes, fréquentent nos stations de mais oui, la Fondation Pierre Gianadda ! montagne n’y viennent pas uniqueSon point de repère pour localiser le ment pour la pratique du ski. En effet, Valais n’était ni le Cervin, ni une stails préfèrent de plus en plus meubler tion de ski prestigieuse, mais bien un leurs loisirs en s’intéressant à l’offre haut lieu de la culture de notre canton. culturelle, ce qui explique la présence Pas étonnant, finalement, à voir le de centres de renommée internationombre de plaques minéralogiques nale à Verbier, Crans-Montana, ou étrangères qui stationnent tous les Zermatt. La culture représente égalejours sur le parking de la Fondation. ment une belle manière de promouvoir En affaires, le meilleur moyen d’entrer la diffusion de nos valeurs par l’entreJacques Cordonier, chef du Service de en contact avec un interlocuteur, dont mise d’ambassadeurs de choix que la culture de l’Etat du Valais : « Donner une image plus pertinente de l’impact on veut faire la connaissance, consiste sont nos artistes, musiciens, peintres, économique et financier de grandes manifestations culturelles en Valais » à se familiariser tout d’abord avec sa troupes théâtrales, ou folkloriques. © Olivier Maire manière de penser et d’agir, puis de Tous génèrent une image positive de connaître ses goûts et préférences. notre canton à l’extérieur, en sillonQuoi de mieux, alors, qu’un thème culturel pour amornant la Suisse et le monde lors de leurs tournées. Avec cer le dialogue et faciliter la conclusion de l’affaire ? à la clé des comptes rendus sur nos capacités tourisLa créativité et l’innovation font aussi bon ménage tiques et économiques dans la presse internationale. avec la culture. Un chercheur, un gestionnaire, ou un Les artistes se produisant, ou ayant élu domicile dans ingénieur, apprécie la possibilité offerte, après un notre canton, attirent aussi l’attention du public étrantravail assidu voué à son entreprise, de pouvoir bénéger sur la richesse de nos paysages, ou la qualité de ficier de loisirs bienvenus, d’enrichir ses connaisnotre climat. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE DÉCRYPTAGE C’EST DANS L’AIR Devenir un partenaire majeur La culture coûte cher, dit-on. C’est vrai, la mise sur pied de telles ou telles manifestations nécessite souvent des moyens financiers importants et l’appel à contribution des pouvoirs publics, sans oublier le bénévolat sans lequel maintes réalisations ne seraient pas viables. Mais au lieu d’être comptabilisés comme des dépenses, considérons plutôt les moyens engagés comme des investissements productifs, en estimant leurs retombées directes et indirectes à plus long terme. Selon Lorenzo Malaguerra, directeur du théâtre du Crochetan à Monthey, le Valais, toutes manifestations confondues, attirerait chaque année plus d’un million de spectateurs, chiffre que Jacques Cordonier, chef du Service de la culture de l’Etat du Valais, considère encore inférieur à la réalité. Les leaders culturels du canton, soit les fondations Gianadda et Arnaud, le festival Open Air Gampel et le Verbier Festival, en totalisent déjà à eux seuls plus d’un demi-million. Dans son programme d’actions, le dynamique Monsieur Culture du canton pense à réaliser une enquête plus approfondie sur le sujet, afin de donner une image plus pertinente de l’impact économique et financier de telles manifestations, à savoir en particulier sur le retour d’investissement, l’emploi, la res- 15 tauration et le tourisme. Il prévoit également de promouvoir de manière encore plus accentuée les collaborations à tous les niveaux entre les artistes et les organisateurs de manifestations, sur une base volontaire, afin de susciter davantage d’économies d’échelle partout où cela s’avère possible. De son côté, Valais/Wallis Promotion, dont la mission consiste à renforcer l’image de marque du Valais à l’extérieur et à soutenir notamment les objectifs communs à l’économie, l’éducation et la culture, a initié récemment des portes ouvertes sur les savoir-faire valaisans, auxquelles participent déjà une dizaine d’entreprises industrielles et agricoles pilotes. Jacques Cordonier souhaiterait voir le lancement d’une telle initiative en faveur de la culture, dont les contours restent encore à définir avec les milieux économiques. En effet, cette dernière, considérée trop souvent comme accessoire, ne peut se satisfaire d’être « la cerise sur le gâteau », mais aspire à être appréciée comme un partenaire majeur dans l’intérêt bien compris de l’économie valaisanne. A l’heure où les budgets publics ont tendance à se resserrer, il serait dommageable qu’elle soit la première à en faire les frais. Sans une dimension artistique, la vie économique ne vaut pas la peine d’être vécue. Nuit des Musées cantonaux du Valais. – © Olivier Maire N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 16 AU FIL DU RHÔNE DÉCRYPTAGE UNE NOUVELLE LÉGISLATURE FÉDÉRALE TOURNÉE VERS L’EUROPE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE, QUI VIENT DE S’ACHEVER, A MANQUÉ DE DÉBATS NATIONAUX. CEPENDANT, IL FAUDRA BIEN QUE LES NOUVEAUX ÉLUS RÉSOLVENT LA PRINCIPALE QUESTION D’ENVERGURE POUR NOTRE AVENIR ÉCONOMIQUE, CELLE DES RAPPORTS DE LA SUISSE AVEC L’UNION EUROPÉENNE (UE). L’EUPHORIE NATIONALISTE DEVRA CÉDER LE PAS À LA RAISON POLITIQUE. IL EN VA DE LA PROSPÉRITÉ DE LA SUISSE. Jean-Noël Rey – [email protected] Ancien conseiller national De nombreux commentateurs politiques et journalistes ont déploré l’absence de véritables débats de politique nationale, lors des dernières élections fédérales. Ils ont sans doute eu raison. Mais pour y avoir participé précédemment en tant que conseiller, ou comme candidat, je peux témoigner de la difficulté à imposer des thèmes nationaux dans une élection fédérale, certes, mais se jouant au niveau local et surtout au plan cantonal. Pour être élu, il faut gagner des suffrages dans son canton. Et ceux-ci ne se mesurent guère à l’aune des enjeux nationaux, mais à la capacité de séduire le chaland local, intéressé plutôt par son pré carré ! Combien d’électrices et d’électeurs connaissent vraiment le bilan politique de leurs élus, ou la capacité des prétendants à apporter des solutions en adéquation avec leurs propres intérêts ? Poser la question c’est y répondre ! La scène politique suisse est trop morcelée et régionalisée pour offrir un autre spectacle que celui que nous avons vécu. Donc inutile de s’en lamenter. Prenons-en acte. Pression migratoire intense Si la crise des réfugiés, en Europe, a donné des ailes aux néo-conservateurs de l’UDC, elle n’est pas la seule explication du glissement nationaliste en Suisse. A mes yeux, ce phénomène puise ses racines profondes dans la grave crise économique de 2008, dont les conséquences négatives n’ont toujours pas été dépassées en Europe. Ilot de prospérité dans une Europe en crise, où sévit le chômage de masse en particulier chez les jeunes, la Confédération helvétique subit une pression migratoire intense que le Conseil fédéral a cru trop longtemps pouvoir maîtriser, grâce aux seules mesures d’accompagnement adoptées lors de l’entrée N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE en vigueur de la libre circulation des personnes. L’Europe du chômage et des Etats endettés provoquent une poussée des partis nationalistes ; la Suisse prospère, mais désécurisée dans son bien-être, se cherche aussi dans le nationalisme. Quel paradoxe ! L’importance de la libre circulation Malgré les tendances lourdes au repli nationaliste, au refus de l’étranger, à la fermeture des frontières et au protectionnisme économique, les problèmes politiques majeurs pour la Suisse se situent aux niveaux européen et global. Le 9 février 2014, une courte majorité de votants a accepté l’initiative de l’UDC pour une maîtrise de l’immigration. Fort bien, mais sa prétention à favoriser les nationaux, à réintroduire des contingents et un plafond annuel s’oppose diamétralement à la libre circulation des personnes des Etats membres de l’UE. Or, cette libre circulation a fait notre prospérité au cours de ces dernières années. Il suffit de se rappeler la stagnation économique des années nonante pour comprendre la portée économique de la libre circulation. Il est donc temps que les milieux économiques n’ayant pas vu arriver l’orage, en 2014, se mobilisent sérieusement pour rappeler l’importance pour notre économie de la libre circulation et des accords bilatéraux qui en dépendent. La Suisse ne peut pas se permettre de mettre en jeu ses rapports avec l’UE, son principal partenaire économique. Miser sur un affaiblissement de l’Europe des 28 et croire en nos capacités d’imposer nos propres choix à l’UE relève de la même arrogance que celles et ceux ayant trop longtemps cru à la force du secret bancaire, pour ensuite capituler sans avoir pu négocier à temps. DÉCRYPTAGE 17 AU FIL DU RHÔNE L’idée de mettre en chantier un nouvel accord cadre avec l’UE, dépassant la multitude d’accords bilatéraux et la complexité de leur gestion, réglant la reprise du droit européen pour sauvegarder notre accès au marché unique et fixant une instance de règlement des litiges, devrait séduire, car elle permettrait de soumettre au peuple la véritable question de nos rapports avec l’UE sans repasser par la case migratoire. Chantre de la « suissitude » Tout au long de son histoire moderne, la Suisse a été traversée par des courants contradictoires, reflétant les intérêts divergents d’une économie tournée vers l’intérieur, plutôt protectionniste, et d’une économie d’exportation, plutôt libérale. Elle a su jusqu’à ce jour trouver les compromis et les équilibres socio-économiques ayant fait sa prospérité. Or, au cours des ans, le poids politique des partis, qui assuraient ces équilibres, n’a fait que se réduire comme peau de chagrin au profit d’un parti aimant les frontières, les conservatismes surannés, le repli sur soi et devenu le chantre de la « suissisitude », en parfaite contradiction avec une économie suisse d’exportation conquérante, innovante, créatrice d’emplois, prospère et totalement globalisée. Les nouveaux élus à la Berne fédérale devront donc empoigner d’abord ce problème d’envergure nationale et internationale, avant de penser à leur pré carré ! Au Conseil national, les nouveaux élus vont surtout devoir s’occuper des relations entre la Suisse et l’Union européenne. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 18 L’ANALYSE IMMOBILIÈRE DÉCRYPTAGE FISCALITÉ IMMOBILIÈRE, DU DÉBUT À LA FIN DU CYCLE ACQUÉRIR OU HÉRITER, PUIS HABITER OU LOUER, ENTRETENIR, PUIS VENDRE… A CHAQUE ÉTAPE, IL FAUT PENSER FISCALITÉ IMMOBILIÈRE. LE POINT AVEC PAULANDRÉ ROUX, EXPERT FISCAL ET PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE IMMOBILIÈRE DU VALAIS (CIV). Geneviève Zuber – [email protected] Journaliste Vous devenez propriétaire ? Le passage par la case « droit de mutation » est incontournable. Cet impôt frappe toute nouvelle acquisition obtenue par échange (achat, héritage, donation et même constitution d’un droit de servitude). Depuis deux ans, un droit de mutation additionnel communal peut s’ajouter à la ponction cantonale, une nouveauté déjà adoptée par de nombreuses communes. « De 2,2 % du prix de vente, cet impôt passe ainsi à environ 3 % selon les communes », résume Paul-André Roux. « Pour un logement acheté 600 000 francs, il faut compter 18 000 francs de droits de mutation, soit 5000 à 6000 francs de plus qu’auparavant ! » Une dette pour atténuer la pression fiscale ? Lors de l’achat d’un bien immobilier, se pose la question fiscalement très stratégique de la dette, les intérêts hypothécaires étant déductibles du revenu imposable. Dès lors, faut-il emprunter, ou piocher dans son bas de laine ? Quel plan d’amortissement choisir ? Paul-André Roux : « Cela dépend du patrimoine et de chaque situation, mais compte tenu des taux hypothécaires actuels très bas, c’est une période d’opportunité pour être endetté et le rester. Avec un emprunt à taux fixe, on privilégiera un amortissement indirect. Le 3e pilier A étant fiscalement déductible, on peut économiser entre 20 et 40 % de la prime annuelle de 6768 francs maximum, pour un salarié. » La valeur locative à nouveau d’actualité En Suisse, quel que soit l’usage qu’on fait de son logement, ce dernier est considéré comme un revenu par le fisc : revenu effectif en cas de mise en location, N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE mais valeur purement fictive s’il est habité par le propriétaire. Pour les propriétaires ayant remboursé leur dette, l’imposition de la valeur locative est une véritable injustice. Mais le vent sePaul-André Roux, président de la CIV, déplore qu’une bonne partie des rait-il en train de tourrecettes immobilières perçues dans les communes touristiques échappent ner ? Le Conseil à ces dernières. – © Viviane Delaloye national a donné son feu vert à la motion Egloff (suppression de la valeur locative pour les propriétaires qui le souhaitent et, en contrepartie, de la plupart des déductions actuelles). Puis ce sera au Conseil des Etats de se prononcer. En attendant, la valeur locative, en Valais, est estimée de manière « raisonnable », comme l’exige explicitement la législation cantonale. Concrètement, elle se limite à 60 % de la valeur vénale, soit, par exemple, à 6000 francs par an si votre logement vaut 10 000 francs sur le marché de la location. Les investissements énergétiques : un bon plan fiscal De même que les intérêts hypothécaires, les frais d’entretien, ou de remise en état des immeubles privés, peuvent également être défalqués du revenu imposable. Paul-André Roux : « Il est désormais permis de déduire les frais de remise en état d’un immeuble existant l’année même de l’acquisition, au lieu de devoir attendre cinq ans. Un ‹plus› à saluer. » Enfin, les investissements en vue d’améliorer l’efficacité DÉCRYPTAGE Fiscalité immobilière en Valais Montant Droit de mutation ±3% du prix de vente Taxation de la valeur locative 60% de la valeur marchande Impôt foncier 1‰ de la valeur fiscale Impôt sur les transactions Impôt sur les successions et les donations 19 L’ANALYSE IMMOBILIÈRE Dégressif 10% à 25% de la valeur fiscale, selon le degré de parenté des assujettis Quand y est-ton soumis ? Remarques Malgré l’entrée en vigueur du droit de mutation additionnel communal facultatif, le droit de mutation valaisan reste raisonnable par rapport au reste de la Suisse Dans la plupart des autres cantons, la valeur locative prend en compte 100% de la valeur marchande La valeur locative entre dans le calcul de l’impôt sur le revenu Valeur fiscale = 50 à 60% de la valeur du marché, selon les communes 38% de la plus-value si la vente est effectuée l’année suivant l’acquisition, jusqu’à un plancher de 3% (dès 25 ans après l’acquisition) Le conjoint ainsi que les héritiers en ligne directe (ascendants et descendants) sont exonérés énergétique des bâtiments sont déductibles, pour favoriser le tournant énergétique. Un impôt foncier raisonnable Outre l’impôt sur la valeur locative, les propriétaires doivent aussi payer chaque année un impôt foncier qui, en Valais, s’élève à 1‰ de la valeur fiscale. Vendre : attention aux surprises fiscales ! Lors de cette étape également, le fisc valaisan est relativement peu vorace, puisqu’il ne prélève que 3 % sur l’éventuelle plus-value, si le vendeur est en possession de son bien depuis plus de 25 ans. Pour prévenir toute spéculation agressive, le taux se monte à 38 % la première année, puis devient dégressif. PaulAndré Roux met en garde contre les ventes à but spéculatif de biens immobiliers : « Le fisc risque bien de considérer la plus-value comme un revenu d’activité, ce qui entraîne un prélèvement des cotisations AVS. Les conséquences fiscales peuvent être lourdes ! » Un exemple : vous construisez un immeuble, puis le revendez avec une plus-value de 200 000 francs cinq ans plus tard ; au lieu de payer 42 000 francs d’impôt aux gains immobiliers, la cotisation sera de 80 000 francs, cotisations AVS comprises. « Il vaut donc mieux prévenir et vendre par le biais d’une société anonyme ; d’où l’importance de structurer toute démarche de ce type et de demander conseil à un professionnel », recommande-t-il. Transmettre : penser aux héritiers En Valais, l’époux-se, ainsi que les héritiers en ligne directe, sont exonérés de l’impôt sur les successions Lors de toute nouvelle acquisition Chaque année Chaque année Lors de la vente Lors de la transmission du bien et des donations. Les autres héritiers sont taxés selon leur degré de parenté (entre 10 et 25 % de la valeur fiscale de l’immeuble). Attention, les concubins sont imposés à 25 % et les familles décomposées-recomposées ne sont pas à l’abri de surprises non plus ! D’où le conseil de Paul-André Roux : « Il devient de plus en plus important, dans notre société, d’organiser sa succession, de prévoir des testaments, ou des pactes successoraux. » « Stop au coulage dans les stations ! » Pour Paul-André Roux, « la fiscalité immobilière valaisanne est encore acceptable en comparaison internationale et intercantonale, mais la pression sur les contribuables propriétaires s’accroît. Nous devons rester attentifs et défendre la propriété qui ne doit pas être la vache à traire du canton et des collectivités publiques, cherchant à renflouer leurs caisses. » – Les impôts immobiliers perçus sur les résidences secondaires nécessitent selon vous un sérieux réglage… Si vous êtes propriétaire d’un chalet à Nendaz, par exemple, et que vos papiers sont déposés dans une autre commune valaisanne, disons à Sion, c’est dans cette ville que revient une grande partie de l’impôt immobilier que vous payez pour votre résidence secondaire. En revanche, si vous êtes domicilié hors canton, à Lausanne par exemple, Nendaz garde le tout. Il faut revoir les dispositions entre communes valaisannes pour rendre à César ce qui est à César. Nous n’avons pas de chiffres précis, mais cela représente des pertes considérables pour les stations. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Votre partenaire énergétique et multimédia 027 763 14 11 - www.seic-teledis.ch DÉCRYPTAGE 21 IMMOBILIER DE MONTAGNE LE SECTEUR RÉSISTE MALGRÉ LA MOROSITÉ EN VALAIS, L’IMMOBILIER DE MONTAGNE ÉVOLUE ENTRE MAINTIEN ET FLÉCHISSEMENT DES AFFAIRES. MAIS, GLOBALEMENT, LES INVESTISSEURS SE RARÉFIENT. CAS D’ÉCOLE À TRAVERS DEUX STATIONS EMBLÉMATIQUES, CRANS-MONTANA ET VERBIER. ENTRETIEN AVEC GASTON BARRAS ET ANDRÉ GUINNARD, DEUX PROFESSIONNELS RECONNUS DU SECTEUR. Didier Planche – [email protected] Directeur de la publication Qu’il s’agisse de l’offre, ou de la demande, les prix diffèrent quelque peu entre Verbier et la région de Crans-Montana ; « Crans-sur-Sierre, Montana et Aminona » pour Gaston Barras, le fondateur et propriétaire de l’agence immobilière éponyme, toujours située dans le premier immeuble construit en Suisse pour la vente d’appartements, dans les années soixante. « Le marché s’inscrit en baisse dans notre région, bien sûr à cause de la Lex Weber et surtout de la conjoncture économique européenne et mondiale dépréciée, mais aussi de l’insécurité fiscale prévalant en Suisse qui décourage beaucoup d’investisseurs potentiels. Certains de mes clients ont même quitté le Valais, alors qu’ils s’y plaisaient tout particulièrement ! L’offre existe, mais la clientèle manque singulièrement. Quant aux prix, ils n’ont pas chuté. Toutefois, le nombre de surfaces commerciales à louer au centre de Crans-Montana constitue également un sujet bien réel d’inquiétude, désignant quelque part le marasme économique dans la station. Maintenant, le marché immobilier a toujours connu des cycles haussiers, puis baissiers, mais celui en vigueur semble dangereusement s’éterniser », observe Gaston Barras. A Verbier, les prix connaissent aussi une certaine stabilité, bien que le flux de transactions diminue légèrement. « Dès les années 2000, les professionnels du secteur ont orienté le concept immobilier de la station vers la rénovation, l’entretien, la reconstruction et la mise en valeur architecturale des résidences, pour la plupart des chalets haut de gamme, tout en limitant volontairement le nombre d’immeubles et surtout leur taille. De la sorte et sans le vouloir, nous avons anticipé la Lex Weber et même la LAT. Cette stratégie André Guinnard : « Verbier a conservé son cachet de villégiature alpestre et continue à séduire des investisseurs. » Gaston Barras : « Pendant longtemps, Crans et sa région était l’une des principales locomotives de l’immobilier haut de gamme, en Valais. » s’avère payante, puisque Verbier a conservé son cachet de villégiature alpestre et continue à séduire des investisseurs. Néanmoins, nous refusons de brader Verbier à des groupes étrangers aux projets démesurés, voire même irréalisables ou ingérables, lesquels, en plus, concurrencent nos entrepreneurs locaux. Dès lors, la station enregistre un équilibre appréciable entre l’offre et la demande », relève André Guinnard, fondateur de l’agence portant son patronyme. Compte tenu de leur clientèle fortunée, les deux stations se maintiennent grâce aux objets immobiliers de luxe et de qualité. « A Crans-Montana, leur part atteint presque 20 % du marché et représente une grande partie des annonces publiées dans la presse. Pendant longtemps, cette région était l’une des principales locomotives de l’immobilier haut de gamme, en Valais. Malheureusement, l’offre étant devenue assez pléthorique dans plusieurs stations du canton, avec des prix revus à la baisse et une qualité moindre des constructions, elle a détérioré cette catégorie et tiré la clientèle vers le bas », déplore Gaston Barras. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE L’original de l’original. VALAIS Av. Gd-Champsec 23, 1950 Sion 4 GENÈVE Rte des Jeunes 37, 1227 Carouge VAUD En Budron B2, 1052 Le Mont-sur-Lausanne T +41 (0)58 317 18 18 F +41 (0)58 317 18 00 www.axius.ch DÉCRYPTAGE 23 IMMOBILIER DE MONTAGNE « A Verbier, nous rencontrons moins ce phénomène, justement grâce à notre volonté de ne pas devenir une ville à la montagne, ce qu’apprécient particulièrement nos hôtes fortunés. De plus, notre centre économique se déplace progressivement au Châble, où vivent de nombreux locaux, surtout qu’un grand pôle économique y sera construit. Le caractère village authentique de Verbier ne s’en portera que mieux », remarque André Guinnard. La faiblesse pour l’un et une certaine stabilité pour l’autre de la croissance des ventes dans la catégorie haut de gamme, semblent, cependant, ne pas être compensées par des acquisitions de clients suisses, qui bénéficient pourtant d’une certaine attractivité des prix, de la faiblesse des taux hypothécaires et d’une fiscalité immobilière disons accommodante. D’où l’importance de développer les rénovations des habitations pour préserver leur qualité et générer un volume d’affaires. « Il s’agit aussi d’assurer l’emploi des locaux dans nos stations, dans l’optique de dynamiser leur tissu économique respectif », s’accordent les deux promoteurs. En revanche, ils jugent inacceptable et absurde la multiplication des taxes réclamées aux propriétaires, résidents et touristes. « Nous tuons à petit feu notre matière première qu’est notre clientèle, au sens large du terme », s’insurge André Guinnard. La vigilance des professionnels valaisans Tant Crans-Montana que Verbier connaissent hélas des dysfonctionnements, qui pourraient entacher leur réputation. Certes, s’ils existent encore, les dessous- de-table, qui gangrènent l’ensemble du secteur, se font plus rares, étant davantage traqués par la justice et punis par la loi. Comme le dit joliment Gaston Barras, sur le ton de la plaisanterie, « les dessous-detable n’existent plus en Valais, car on a supprimé les tables ! » De son côté, André Guinnard précise n’avoir jamais été sollicité pour un règlement au noir, en quelque vingt ans. En revanche, Crans-Montana est la proie de promoteurs étrangers faisant miroiter des projets pharaoniques, pour ne pas dire mégalomanes, qui n’aboutiront certainement jamais ; d’ailleurs, les commanditaires de ces « chantiers du doute », dont l’origine des fonds demeure opaque, semblent bien les seuls à y croire... Quant à Verbier, elle vit à l’heure des conflits d’intérêt dans la construction, histoire de gagner plus de sous pour quelques-uns, n’ayant ni scrupule, ni sens de l’intérêt commun. Bien sûr, ces deux stations ne sont pas des cas uniques dans l’art de la vilenie. « L’immobilier et la construction drainent beaucoup d’argent. Aussi, les aigrefins de tout acabit cherchent à s’y infiltrer. En Valais, ces deux secteurs d’activité se sont heureusement professionnalisés, avec des associations faîtières qui veillent au grain. D’où leur vigilance, surtout à l’égard des promoteurs et de margoulins férus de spéculation », se félicite André Guinnard, qui souligne qu’à Verbier « on vend un objet immobilier pour le plaisir de son propriétaire et non pour son rendement ». Selon Gaston Barras, c’est aussi le manque d’application des règlements communaux de construction, qui crée des distorsions dans le marché immobilier. Indices des prix de transaction du marché de la résidence/villa de 2014 au 1er trimestre 2015 Source : Marché immobilier valaisan 2015, Banque Cantonale du Valais, Chambre Immobilière du Valais, Wüest & Partner SA N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE LA SUÈDE VOUS INVITE À SORTIR DES SENTIERS BATTUS Une rapide excursion hors de la vie citadine ? Avec la Volvo V40 Cross Country, rien de plus facile. Avec des fonctionnalités telles que l’assistant en descente «Hill Descent Control», les jantes 19" ou la transmission surélevée, elle vous emmènera bien loin de la routine du quotidien. ESSAYEZ MAINTENANT LA VOLVO V40 CROSS COUNTRY AUPRÈS DE VOTRE CONCESSIONNAIRE VOLVO ET PROFITEZ DE PRIX RÉDUITS PENDANT LONGTEMPS. SWISS PREMIUM SERVICE GRATUIT PENDANT 10 ANS/150 000 KM GARANTIE COMPLÈTE PENDANT 5 ANS Made by Sweden Service gratuit Volvo Suisse Premium® pendant 10 ans/150 000 km, garantie d’usine jusqu’à 5 ans/150 000 km et réparations dues à l’usure jusqu’à 3 ans/150 000 km (la règle s’applique à la condition qui survient en premier). Seulement chez les concessionnaires Volvo officiels. Maillard Monthey SA Tél. 024 471 65 75 Rte des Ilettes 3 1870 Monthey Atlas Automobiles SA Tél. 027 722 84 22 Av. du Gd-St-Bernard 42 1920 Martigny Garage et carrosserie Tél. 027 455 07 20 Bruttin Frères SA 3960 Sierre Atlas Automobiles SA Tél. 027 329 06 40 Rue Traversière 10 1951 Sion DÉCRYPTAGE 25 LA CHRONIQUE DE L’USPI VALAIS PORTAIL IMMOBILIER.CH UN OUTIL INTUITIF ALLIANT EFFICACITÉ COMMERCIALE ET INFORMATIONS DE PRE-MIÈRE MAIN Vincent Riesen – [email protected] Secrétaire général de l’USPI Valais Le 6 juillet dernier, l’Union suisse des professionnels acheter, etc.), ainsi que divers services (annuaires des de l’immobilier (USPI) lançait son propre portail web membres USPI, conseils pour faire expertiser son bien dédié à l’immobilier. Son objectif premier vise à offrir immobilier, etc.). immobilier.ch se distingue donc tant aux professionnels de l’immobilier – et uniquement sur le plan technique que par l’information qu’il fourà eux – un outil efficace et commercialement très comnit. Ceci lui permet de croître rapidement et d’être pétitif pour publier leurs anparfaitement référencé sur nonces de biens à vendre, ou Google. Juste après son lanceà louer. ment, ce portail comptabilisait Avec cette plate-forme, le déjà 5000 annonces. Trois grand public à la recherche mois après, il en est aud’une maison ou d’un apparjourd’hui à 7500, soit une tement bénéficie d’un moteur croissance de 30 %. L’objectif de recherche intuitif et simple de 10 000 annonces pour la fin d’utilisation, sur lequel il de l’année apparaît donc trouve uniquement des ancomme tout à fait réaliste. nonces sérieuses émanant de courtiers ou de gérances reLe rôle d’un partenaire connus, s’étant engagés à resPour s’imposer, immobilier.ch pecter le code de déontologie compte aussi sur une politique de l’USPI. De plus, tous les tarifaire très concurrentielle. biens publiés sur immobilier. En effet, le coût d’une annonce ch le sont en exclusivité penest de 15 centimes pour les dant cinq jours, avant toute membres USPI et de 20 cenpublication sur d’autres sites times pour les professionnels immobiliers. non membres. Si ce prix est en Ce site spécialisé entend moyenne 3,5 fois moins cher concurrencer les grands porqu’ailleurs, la différence peut Les annonces de immobilier.ch n’émanent que de courtiers ou de gérances reconnus. tails comme homegate, ou aller jusqu’à douze fois moins immoscout24, justement par que la pratique de certains la qualité et le sérieux de ses annonces, mais pas autres portails ! Les premiers mois d’existence du poruniquement, étant aussi conçu comme le site de l’USPI tail sont donc un succès. La garantie de sa poursuite et de ses sections cantonales. A ce titre, il offre aux est le cœur de la philosophie d’immobilier.ch : être un particuliers des informations de première main sur partenaire à l’écoute tant du courtier, ou du gérant, l’actualité immobilière (évolution du taux hypothécaire que du client particulier, en offrant plus qu’une simple de référence, tendances du marché, conseils pour bien démarche commerciale. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 26 DU CÔTÉ DU SECTEUR BANCAIRE DÉCRYPTAGE FONDS DE PLACEMENT DE LA BANQUE CANTONALE DU VALAIS ORIENTÉS GESTION ACTIVE DIVERSIFIÉE LA BANQUE CANTONALE DU VALAIS (BCVS) A LANCÉ SES PROPRES FONDS DE PLACEMENT COLLECTIF DE TYPE STRATÉGIQUE, APPELÉS BCVS FLEX. FORT D’UN PROFIL RISQUE/RENDEMENT SPÉCIFIQUE, CHACUN D’EUX PEUT S’APPARENTER À UN PORTEFEUILLE DIVERSIFIÉ. ENTRETIEN AVEC FABRICE CONSTANTIN, RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT ASSET MANAGEMENT À LA BCVS. Propos recueillis par Laurence Facelli – [email protected] Chroniqueuse financière, conseillère en investissement La BCVs offre ses services de gestion aux deux clientèles privée et institutionnelle. Avez-vous identifié une évolution dans leurs besoins ? Ces dernières années, nous observons une tendance générale au remplacement des positions en titres directs, actions et obligations par des produits de placement collectif. Avec des marchés toujours plus complexes, la clientèle privée souhaite davantage déléguer à sa banque les décisions d’allocation et de sélection des produits financiers. De son côté, la clientèle institutionnelle optimise ses coûts en favorisant l’approche « Core-Satellite » , qui consiste à faire cohabiter des produits indiciels peu onéreux avec des produits actifs à haute valeur ajoutée. sites internet spécialisés. Finalement, le client reste libre de vendre sa position en tout temps, sans frais. Quant aux mandats de gestion, ils s’adressent à une clientèle plus fortunée. Ils offrent davantage de transparence sur les investissements et les opérations réalisées. Quels sont les frais affectant la rentabilité finale pour les clients de vos fonds ? Une commission forfaitaire est appliquée aux fonds BCVs. Celle-ci couvre à la fois les frais d’administration et de gestion. Le client paiera également une commission d’administration, ou droits de garde, de son dépôt titres et des courtages, lors de la souscription des fonds. Nos fonds de placement bénéficient toutefois de conditions préférentielles à ces niveaux. En outre, les courtages de souscription sont offerts par la banque jusqu’au 15 décembre 2015. Vos fonds peuvent s’apparenter à une gestion de portefeuille, car ils Fabrice Constantin, responsable du département Asset Management à la incluent une allocation de plusieurs BCVs : « La commission forfaitaire couvre à la fois les frais d’administraclasses d’actifs. Quelles sont les tion et de gestion des fonds BCVs. » différences entre un fonds BCVs flex1 et un mandat de gestion en direct ? Le style de gestion flexible de l’allocation d’actifs, Dans vos fonds, vous utilisez des produits externes, comme proposé dans les nouveaux fonds BCVs/WKB structurés et d’autres fonds, qui offrent certainement (LU) flex, ne trouve pas directement d’équivalent au des avantages tels que la diversification et une gestion active sur certains segments spécifiques du niveau des mandats de gestion. De plus, ces fonds marché. Comment les frais de ces produits sont-ils d’allocation permettent à un client privé d’accéder à comptabilisés et sont-ils inclus dans vos frais ? des technologies de gestion novatrices à forte valeur ajoutée, dès CHF 100.- (une part), sans frais minimum. La BCVs sélectionne les différents véhicules de placeLe suivi de l’évolution des prix des fonds est ensuite ment, en analysant de façon détaillée leurs perspecfacilité par leur publication dans la presse, ou sur des tives de rendement, leurs risques, mais également N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE DÉCRYPTAGE DU CÔTÉ DU SECTEUR BANCAIRE leurs coûts. A ce titre, les fonds de placement accèdent à des classes « institutionnelles » très avantageuses par rapport aux produits proposés à la clientèle privée. Les frais de ces produits sont directement intégrés au niveau de leur cours et pris en compte dans le ratio de frais totaux, le TER2. Comment évaluez-vous le marché actuel des actions et des obligations ? Les obligations offrent aujourd’hui très peu de rendement, vu le niveau exceptionnellement bas des taux d’intérêts. Dans ce cadre, une gestion obligataire sans contrainte représente certainement une approche per- 27 tinente pour optimiser le rapport rendement/risque de cette classe d’actif. Au niveau des actions, le rendement des dividendes reste intéressant. Après la correction boursière du mois d’août dernier, les bourses retrouvent des niveaux de valorisation plus attractifs, en Europe notamment. Le ralentissement de la croissance mondiale, en particulier chinoise, est actuellement de nature à décaler la première hausse de taux par la Banque centrale américaine, depuis 2006. Les marchés traversent quelques turbulences. Dans un contexte de poursuite de la reprise mondiale et de conditions monétaires favorables, un potentiel de hausse existe néanmoins d’ici la fin de l’année. Mon commentaire Selon le rapport semestriel publié par la Direction de fonds au 30 juin dernier, le BCVs/WKB (LU) flex Conservative regroupait environ une trentaine de titres et véhicules d’investissements, dans les classes obligataires, actions et de gestion alternatives, ainsi qu’une partie cash et marché monétaire. Le règlement du fonds permet une allocation flexible des classes d’actifs. La partie cash et monétaire peut représenter jusqu’à 49 % du portefeuille. Le poids des investissements en actions peut quant à lui contractuellement évoluer entre 5 et 55 % du total. Lancés en mai dernier, les fonds n’ont que peu d’historique de performance. LF Les informations mensuelles, semestrielles, ainsi que le prospectus et les contrats de fonds sont publiés sur le site de la direction des fonds, Gérifonds SA, www.gerifonds.ch 1 2 TER pour Total Expense Ratio, ou ratio de frais totaux : notion internationalement reconnue qui exprime à titre rétrospectif l’ensemble des rémunérations et frais accessoires imputés au fur et à mesure sur la fortune du placement collectif (fonds), sous la forme d’un pourcentage de la fortune moyenne ; le TER se calcule lors de chaque clôture annuelle et semestrielle pour les douze derniers mois ; dans la pratique, et pour un nouveau fonds, le TER sera donné après un certain nombre de mois ; les frais d’achat et de vente des parts du fonds ne sont pas inclus dans ce calcul. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 28 MARCHÉ HORS-BOURSE HELVETICA DÉCRYPTAGE MARCHÉ HORS-BOURSE HELVETICA COURS DU 29 OCTOBRE 2015 DES TITRES DE SOCIÉTÉS VALAISANNES Euroclear 90 439 Clearstream 13 625 Six Sis CH 100.582 ICMA74.155 Industrie et Finance Elektrizitaetswerke Brig-Naters AG Energie Electrique Simplon N Explosifs (Société Suisse) N Seiler Hôtel N Industrie de pierres scientifiques Transports Aletsch Riederalp Bahnen AG Belalp-Bahnen Naters Bettmeralp Bahned AG CF & Autobus Sierre-Montana-Crans LSB Fiesch-Eggishorn Fiesch Télé Champéry-Crosets Télé Nendaz SA Téléverbier SA P Transports Martigny et Régions Zermatt-Bergbahnen, Zermatt Qu’est-ce que le Marché hors-bourse HelveticA ? Depuis 1995, la société financière lausannoise Bondpartners SA1 (1972) entretient un marché pour les valeurs mobilières non cotées en bourse de PME helvétiques, ou ayant décoté d’un marché régulé, compte tenu de la trop grande sporadicité des échanges. Dénommé HelveticA, il comprend à ce jour plus de 250 titres d’entreprises et PME actives en Suisse (et bien sûr en Valais) dans les secteurs industriel, bancaire, des transports et de l’hôtellerie, notamment ; leurs cours sont affichés sur Reuters, Telekurs, sur le site de Bondpartners et dans la presse ValeurDemande 123 939 6000 10 269 954 840 251 331 2600 230 436 185 632 133 3000 Offre — — 2975 — — ValeurDemande 223 716 — 2 470 048 10 259 935 1300 163 159 2150 3 588 548 225 193 395 500 252 985 350 817 564 42 1 200 586 1 205 611 170 Offre 600 — — — 500 900 600 — — 240 spécialisée. Aucunement parallèle à la bourse suisse SIX Stock Exchange, ce marché complémentaire et déréglementé, qui fonctionne sur une procédure de gré à gré entre les intervenants professionnels, vise en priorité à valoriser les titres non cotés et à améliorer leur liquidité. L’admission à ce marché nécessite notamment un capital ouvert, c’est-à-dire réparti dans le public, ou au sein d’une famille. Pour les start-up, il représente la possibilité de se faire connaître auprès d’investisseurs professionnels, dans l’optique d’une levée de fonds ultérieure. Employant une quarantaine de collaborateurs, Bondpartners est spécialisée dans le commerce interprofessionnel de titres, l’entretien et l’animation de marchés, et l’exécution de transactions pour compte de gérants indépendants. A la fin décembre 2014, le Groupe Bondpartners enregistrait un total de bilan consolidé de 152,5 millions de francs (+7 % par rapport à l’exercice précédent). Ses capitaux propres s’élevaient à 77,93 millions (51 % du bilan consolidé). Quant aux bénéfices brut et net, ils s’inscrivaient respectivement à 3,49 et 3,23 millions. 1 N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE DÉCRYPTAGE 29 LA CHRONIQUE FINANCIÈRE FINANCEMENT PARTICIPATIF EN PLEIN ESSOR ET RÉGLEMENTÉ... SAUF EN SUISSE ! TRÈS TENDANCE, LE FINANCEMENT PARTICIPATIF S’APPUIE SUR INTERNET ET LA COOPÉRATION. TOUT UN CHACUN PEUT PARTICIPER AU SUCCÈS ET À LA RÉALISATION D’UN PROJET CONCRET. IL STIMULERAIT L’ENTREPRENEURIAT, L’INNOVATION ET LA CRÉATION D’EMPLOIS. Laurence Facelli – [email protected] Chroniqueuse financière, conseillère en investissement Depuis la crise de 2008, les mécanismes de transmission vers l’économie réelle n’ont pas toujours fonctionné. Or, le financement participatif, ou « crowdfunding », est perçu comme un relais vers l’économie réelle par certaines institutions gouvernementales. La Securities and Exchange Commission (SEC) américaine vient ainsi d’adopter de nouvelles réglementations, qui démocratisent et encadrent la levée de fonds au travers du financement participatif. La NouvelleZélande et la Grande-Bretagne l’ont déjà fait. L’Europe et L’Australie y travaillent. En revanche, le cadre légal suisse actuel est soit incomplet, soit restrictif... Le phénomène prend de l’ampleur avec une croissance rapide aux Etats-Unis et en Asie. Selon une étude spécialisée, le financement participatif, dont principalement des prêts (« crowdlending »), aurait levé 16 milliards de dollars en 2014 sur le plan mondial et 34 milliards cette année. Pour sa part, la Suisse n’a levé que 15 millions de francs en 2014... Le financement participatif, ou « crowdfunding », est un terme générique. Il peut être utilisé autant à des fins commerciales s’adressant à un vaste public, que pour un projet coopératif au sein d’une communauté locale. Des projets artistiques, ou culturels, voient également le jour grâce à ce mode de financement. Le « crowdfunding » inclut différentes formes comme le don avec ou sans contrepartie, la prévente d’un produit, un prêt, ou une part en capital d’une société. Chaque plate-forme et projet ont leurs propres contrats à étudier, afin de comprendre en premier lieu leur substance. Est-ce un don, ou un investissement ? Dans le secteur artistique, le « crowdfunding » permet aussi de financer des projets de chorales. – © Valais/Wallis Promotion Comment l’argent sera utilisé ? Quelles sont les contreparties liées à l’investissement proposé, etc. ? Croissance exponentielle Dans certains modèles participatifs, la foule plébiscite un projet, un produit, ou un service. Par exemple, dans le cas de prévente, c’est le consommateur qui choisit dès sa conception les nouveaux produits qu’il souhaite acquérir. Pour l’entrepreneur, le processus reste très sélectif. Mais s’il réussit à anticiper un besoin et à se faire connaître, le succès peut être très rapide. Le « crowdlending », ou prêt, représente le modèle le plus usité. Il permet de prêter de l’argent à des petites sociétés, ou à des particuliers. Comme le taux de rendement est une fonction du risque estimé par la plateforme le proposant, l’investisseur a la possibilité de diversifier ses risques en multipliant les petits investissements. La croissance du « crowdfunding » participatif est exponentielle dans les pays ayant adopté un cadre légal adapté à ce nouveau mode de financement. La Suisse, prudente, ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE DÉCRYPTAGE 31 DU CÔTÉ DU SECTEUR BANCAIRE RESTRUCTURATION DU CAPITAL-ACTIONS DE LA BANQUE CANTONALE DU VALAIS (BCVs) « UNE ACTION, UNE VOIX » APPROUVANT LES RECOMMANDATIONS DU GROUPE DE TRAVAIL CHARGÉ D’ÉTUDIER LA RESTRUCTURATION DU CAPITAL-ACTIONS DE LA BCVs ET LA SUPPRESSION DU DIVIDENDE DISSOCIÉ, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA BANQUE PROPOSE À L’UNANIMITÉ DE SIMPLIFIER LA STRUCTURE DU CAPITAL PAR L’INTRODUCTION D’UNE ACTION NOMINATIVE UNIQUE D’UNE VALEUR NOMINALE DE 10 FRANCS. Didier Planche – [email protected] Directeur de la publication Cette restructuration entraînerait notamment la suppression des privilèges de vote des actions nominatives détenues par l’Etat du Valais et de dividende des actions au porteur entre les mains des actionnaires privés, moyennant une indemnisation équitable. Telles sont les mesures recommandées qu’a acceptées le Conseil d’Etat, le 4 novembre, et qui doivent encore être validées par le Grand Conseil, puis par une assemblée générale des actionnaires de la BCVs et, pour la suppression du dividende dissocié, par une assemblée spéciale de ses actionnaires au porteur, qui se tiendront vraisemblablement vers la mi-décembre. tions au porteur d’acquérir 80 000 actions de la BCVs, cotées en bourse, d’une valeur nominale de 100 francs chacune, pour le prix de 300 francs par action ; les titres, objet de ces droits d’achat, seraient cédés par l’Etat du Valais. Le Conseil d’administration propose de maintenir le multiple de 2 (en vigueur depuis 2012) pour fixer le taux du dividende supplémentaire appliqué aux actions au porteur pour l’exercice 2015. Conversion de la créance de l’Etat du Valais dans le cadre d’une augmentation de capital Depuis la transformation de la banque en société anonyme, l’Etat du Valais détient envers la BCVs une Suppression du dividende dissocié moyennant créance de rang subordonné d’une valeur nominale une indemnisation équitable de 50 millions de francs, dont la conversion est réserL’article 8 des statuts actuels de la vée. Le Conseil d’administration proBCVs prévoit un dividende dissocié. pose que cette créance soit convertie Au-delà du dividende de base des acen actions de la banque dans le cadre tions nominatives et au porteur, calcud’une augmentation de capital par lé sur un taux identique jusqu’à 5 %, l’émission de 80 000 nouvelles actions un dividende supplémentaire est en d’une valeur nominale de 100 francs effet applicable aux actions au porteur (qui ne seront pas au bénéfice du droit sous la forme d’un multiple du taux de d’achat prévu ci-dessus) pour le prix dividende supplémentaire, appliqué d’émission de 740 francs par action. aux actions nominatives. Le Conseil Cette augmentation de capital serait d’administration propose donc la supentièrement souscrite et libérée par pression du dividende dissocié dès l’Etat du Valais par conversion de sa Pascal Perruchoud, président de la direction générale de la BCVs : l’exercice 2016, moyennant une incréance, le solde étant libéré en es« Rendre le titre de la banque plus accessible en bourse. » demnisation équitable des détenteurs pèces. Pour permettre aux actionnaires d’actions au porteur. Celle-ci prendrait privés d’exercer leur droit préférentiel la forme d’un octroi de droits d’achat, négociables en de souscription, l’Etat du Valais s’engagerait à céder bourse, permettant aux détenteurs des 400 000 acau même prix le nombre d’actions nécessaire. Les N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE S W I T Z E R A N D N° 1 sur le Haut-Plateau de Crans-Montana depuis 1954. Gaston et Christian Barras La Résidence / Crans-sur-Sierre, CH-3963 CRANS-MONTANA Tel. 0041 (0)27 481 27 02 | Fax 0041 (0)27 481 46 71 E-mail: [email protected] | www.agencebarras.ch Etablie depuis 1954 à Crans-Montana, l’Agence Immobilière Barras vous offre ses services en matière de vente, location gérance et administration. Comme le disait Greg Norman «le golf Crans-sur-Sierre est certainement l’un des plus beaux du monde». Une visite au prochain Omega European Masters vous convaincra de la majesté de notre parcours Severiano Ballesteros. Agence Immobilière Barras DÉCRYPTAGE DU CÔTÉ DU SECTEUR BANCAIRE nouvelles actions seraient émises avec un droit au dividende pour l’exercice 2016. Création d’une action nominative unique d’une valeur de 10 francs Cette mesure impliquerait la division (split) par 5, respectivement par 10, de la valeur nominale des actions 33 nominatives d’une valeur de 50 francs et des actions au porteur d’une valeur de 100 francs, ainsi que la conversion simultanée des actions au porteur en actions nominatives. Cette mesure, qui conduirait à la suppression du privilège de vote attaché aux actions nominatives détenues par l’Etat du Valais, permettrait ainsi l’application du principe « une action, une voix ». L’argumentation de Pascal Perruchoud, président de la direction générale de la BCVs • L’intérêt pour la BCVs et ses actionnaires de simplifier la structure de son capital par l’introduction d’une action nominative unique, avec un splitting (future valeur nominale de 10 francs), consiste à rendre le titre BCVs plus accessible en bourse donc à améliorer sa liquidité. • L’intérêt pour la banque d’augmenter son capital de 50 millions de francs par la conversion de la créance de l’Etat du Valais équivaut à une libération en espèces de 9,2 millions de francs en 800 000 nouvelles actions nominatives, après le splitting. • L’intérêt pour les détenteurs d’actions au porteur de consentir à la suppression du dividende dissocié, moyennant une indemnisation équitable (octroi de droits d’achat d’actions nominatives de la BCVs à un prix préférentiel) signifie d’entrevoir des perspectives de rémunération toujours autant attractives que par le passé. • L’intérêt pour l’Etat du Valais de convertir sa créance par l’émission d’actions nominatives de la BCVs consiste à voir augmenter la rémunération de sa participation. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 34 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE BREFS REPÈRES CHRONOLOGIQUES FRANC FORT Rédaction – [email protected] Juillet 2011 : Le franc suisse s’est apprécié d’environ 20 % par rapport à l’euro au cours des dix-huit derniers mois, mais aussi de 14 % en moyenne par rapport au dollar américain et à la livre britannique (taux de change en août 2011 : 1 euro pour 1,03 franc). Dès lors, le renforcement du franc entame les marges bénéficiaires des exportateurs et du secteur touristique ; plus généralement, il affecte l’attrait de la Suisse comme site économique. Deux causes principales expliquent son appréciation rapide. D’une part, de nombreux investisseurs se sont tournés vers le franc en raison des incertitudes majeures planant sur l’économie mondiale ; une nouvelle fois, la devise helvétique a ainsi endossé la fonction de valeur refuge (safe haven). D’autre part, la crise financière de 2008 a poussé les investisseurs à liquider leurs positions liées à des opérations sur différentiel de taux d’intérêts (carry trade). Ces derniers avaient surtout placé du capital emprunté en francs en Europe de l’Est, entre 2005 et 2008 ; une stratégie largement couronnée de succès tant que le franc ne subissait aucune appréciation, ou même dépréciation, mais les dettes contractées se sont ensuite réduites rapidement lorsque la tendance à l’appréciation du franc a commencé à se dessiner. Ces deux effets à court terme expliquent que le franc, encore sous-évalué avant la crise, se soit rapidement trouvé surévalué. Septembre 2011 : Pour pallier la cherté du franc, source réelle d’inquiétudes, plusieurs mesures sont envisagées : l’introduction de taux d’intérêt négatifs et d’un contrôle des mouvements de capitaux ; l’instauration d’un « gentlemen’s agreement », ou l’interdiction de spéculer sur le franc ; l’application d’un cours de change distinct pour les entreprises exportatrices, voire pour tout le secteur du commerce ; l’aménagement d’un fonds de compensation pour les entreprises exportatrices et importatrices ; la création d’un fonds public par la Confédération pour investir massivement à l’étranger ; l’investissement à l’étranger des réserves monétaires de la BNS pour dégager un rendement N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE élevé ; le subventionnement des exportations par la Confédération pour alléger les pressions subies par les entreprises ; la fixation d’un taux de change fixe du franc, ou même l’introduction de l’euro comme monnaie nationale, et, enfin, la fixation d’un taux de change plancher. Finalement, la BNS annonce, le 6 septembre, son intention de défendre le taux de change plancher de 1,20 franc pour 1 euro. Une mesure déjà mise en oeuvre dans les années 1970 (taux plancher de 80 francs pour 100 marks), afin de contrecarrer la hausse du franc, en raison d’une politique monétaire restrictive menée au lendemain de l’effondre- En 2015, les exportations suisses accusent un recul certain... © Valais/Wallis Promotion ÉCLAIRAGE 35 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ment du système de parités fixes de Bretton Woods. Conçu comme une mesure temporaire agréée par le Conseil fédéral, ce taux plancher apporte prévisibilité et sécurité en matière de planification aux entreprises. Janvier 2015 : La BNS abolit le cours plancher de 1,20 franc pour 1 euro. Parallèlement, elle abaisse de 0,5 point le taux d’intérêt appliqué aux avoirs en comptes de virement, qui dépassent un certain montant exonéré, le fixant à -0,75 %. En outre, elle adapte une nouvelle fois vers le bas, dans la zone négative, la marge de fluctuation du Libor à trois mois, qui est désormais comprise entre -1,25 et -0,25 %, au lieu de -0,75 et 0,25 % précédemment. La BNS justifie ainsi sa décision : l’euro a nettement faibli par rapport au dollar américain, conduisant également à une dépréciation du franc face au dollar, en raison des disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones monétaires ayant fortement augmenté, et qui pourraient encore s’accentuer. Suite à cette annonce, les marchés réagissent immédiatement et avec intensité. En l’espace de quelques minutes, le franc s’apprécie de 15 à 20 % et provoque un renchérissement instantané des exportations suisses par rapport à la concurrence étrangère. Comme les entreprises n’ont pas d’autre choix que de réduire les coûts, economiesuisse appelle à l’amélioration des conditions-cadre économiques pour offrir une plus grande marge de manœuvre aux entreprises et les aider à renforcer leur compétitivité par des prix plus bas ; dans la foulée, l’organisation faîtière réclame un moratoire sur la hausse des charges et l’amélioration de l’efficience de l’administration publique. Février 2015 : L’économie privée arrête une liste de dix champs d’action prioritaires, tels que le renforcement du partenariat social et du marché du travail flexible, l’allègement administratif et l’amélioration de l’accès aux marchés, grâce aux accords bilatéraux et à de nouveaux accords de libre-échange. Depuis la fin janvier, les entreprises peuvent recourir au chômage partiel pour éviter les licenciements. En outre, la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) renforce ses mesures d’encouragement de l’innovation en accordant aux PME fortement dépendantes des exportations une exonération de la participation financière aux projets de recherche et de développement subventionnés. Cette mesure entre en vigueur en août. Juillet 2015 : Une perte considérable d’emplois menace les branches économiques particulièrement pénalisées par la force du franc, comme l’industrie des machines, le tourisme et le commerce de détail qui subissent une pression tenace pour réduire leurs coûts, à cause du rétrécissement des marges. L’économie suisse traverse une période difficile sur le plan conjoncturel, caractérisée par une croissance accusant un net ralentissement et par une légère hausse globale du chômage. Par sa politique monétaire, la BNS contribue à stabiliser les prix et la situation conjoncturelle, tous deux fortement tributaires de l’évolution des taux de change. Parmi plusieurs instruments à disposition pour influer sur le cours du change, celui de la politique des taux d’intérêt est privilégié. Les taux d’intérêt négatifs permettent en effet de lutter contre une appréciation du franc et contribuent à stabiliser le cours du change, les prix et l’évolution de l’économie. Septembre 2015 : Les importantes réserves de devises de la BNS et le niveau historiquement bas des intérêts servis sur les emprunts d’États suscitent des convoitises dans les milieux politiques, sous la forme d’un fonds souverain. Une proposition voudrait que les réserves de devises de la BNS soient investies dans de grands portefeuilles d’actions, ou dans des placements stratégiques à l’étranger. Une autre consisterait à alimenter un fonds souverain par de nouvelles dettes pour financer, par exemple, de grands projets nationaux d’infrastructures. Mais selon economiesuisse, le fait d’imposer à la BNS des prescriptions sur l’utilisation de ses réserves de devises saperait son indépendance et menacerait la stabilité des prix. En outre, l’organisation faîtière estime qu’il serait plus difficile de vendre rapidement des réserves, si celles-ci sont en grande partie immobilisées dans des placements à long terme. Quant à l’idée de nouvelles dettes, elles nuiraient à la politique budgétaire que la Suisse a menée avec succès ces dernières années. Octobre 2015 : A l’issue du troisième trimestre, les données économiques confirment le contexte délicat pour les exportations suisses, puisqu’elles ont reculé de 4,5 % en septembre par rapport à 2014. Taux de change le 2 novembre 2015 : 1 euro = 1,08 CHF. Sources : economiesuisse, la Vie économique/Seco N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 36 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE ANALYSE MACROÉCONOMIQUE LES RAISONS DU MIRACLE SUISSE MALGRÉ LE FRANC FORT LES MÉDIAS ÉTRANGERS FONT SOUVENT MENTION DU MIRACLE SUISSE, EN RÉFÉRENCE À UNE BONNE SANTÉ ÉCONOMIQUE ET QUALITÉ DE VIE. ALORS QUE LA FORCE DU FRANC EN TERMES RÉELS AFFAIBLIT LES ENTREPRISES EXPORTATRICES DEPUIS 2009, L’ÉCONOMIE SUISSE SE PORTE BIEN DANS SON ENSEMBLE. QUELLE EST LA RECETTE DE CE SUCCÈS ? Propos recueillis par Laurence Facelli – [email protected] Chroniqueuse financière, conseillère en investissement A la fin août dernier, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, exprimait ainsi sa version du miracle suisse, lors d’une émission télévisuelle : « Quand les fondamentaux sont solides, les équilibres macroéconomiques bien tenus, la capacité de travail réelle, la détermination à produire de l’innovation et à dynamiser la compétitivité existante, beaucoup d’ingrédients sont réunis pour que ça marche. » En matière de croissance, la Suisse se démarque durablement. Sur les dix dernières années, elle a accumulé 5 % de croissance de plus que les États-Unis. Plus récemment et suite à l’appréciation du franc, le PIB s’est contracté de 0,2 % au premier trimestre 2015, pour progresser de 0,2 % au second. Les économistes du Seco prévoient une croissance de 0,9 % pour cette année et de 1,5 % pour 2016. Évolution depuis 2005 du PIB de la Suisse, de la zone Euro, des États-Unis et du Japon. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE En ce qui concerne la compétitivité, l’Insead vient de publier son Indice mondial de l’innovation pour l’année 2015. L’institution de management analyse la qualité de l’innovation1 de 141 pays. Depuis 2011, la Suisse figure en tête de ce classement. A relever que la Suisse emploie une proportion élevée de scientifiques nés à l’étranger (56 %), tout comme les ÉtatsUnis pour les ingénieurs du secteur internet. L’innovation et les entreprises dans un contexte de franc fort La qualité suisse est mondialement reconnue et justifie une surprime sur les produits avec une valeur ajoutée. Depuis 2009, il est devenu difficile, voire impossible, de produire en Suisse un bien quelconque ne se distinguant pas d’une façon, ou d’une autre, de ce qui est fabriqué ailleurs. La réponse à un franc fort se trouve donc, entre autres, dans une efficacité accrue, afin de réduire les coûts de production, l’innovation et la spécialisation. Atouts de la Suisse : démocratie directe et capital confiance La démocratie directe établit un lien de communication entre les Suisses et leurs institutions. En effet, comme la population est entendue et respectée dans sa volonté, elle les respecte. Grâce à cette véritable proximité entre gouvernement et société, le lien de confiance est renouvelé en permanence. D’ailleurs, les différents partenaires peuvent s’entendre sans affrontements, ou grèves. Ce capital confiance se re- ÉCLAIRAGE 37 DOSSIER SUR LE FRANC FORT trouve aussi dans le fonctionnement de l’économie privée, et par voie de conséquence, dans la perception de la qualité des produits et services suisses à l’étranger. Le franc fort est la résultante de la solidité économique et structurelle de la Suisse. Cette solidité à tous les niveaux est reconnue et inspire confiance. C’est le premier point d’ancrage de ce que les entreprises suisses offrent au travers de leurs produits et services. Le deuxième est l’innovation résultant d’une bonne allocation du capital du secteur public et privé. La vision du miracle suisse est donc possible, lorsque les changements et la nouveauté existent et qu’ils peuvent prendre appui sur de solides structures. Evolution du franc suisse depuis quinze ans en termes réel et nominal, issue de la base de données de la BNS par rapport à 40 partenaires commerciaux (évolution annuelle du 2e trimestre à l’autre) Source : BNS Le franc suisse est toujours surévalué au deuxième trimestre 2015. – Source : Secrétariat d’état à l’économie SECO Contexte monétaire : le choix de la BNS Au début de cette année, face à une pression accrue sur le franc suisse, la BNS a choisi d’abandonner le taux plancher de 1,20 contre l’euro. Selon un discours de Fritz Zurbrügg2 datant du mois de mars 2015, la BNS aurait sans doute dû, pour maintenir le taux plancher, augmenter la taille de son bilan jusqu’à un multiple du PIB suisse3. Une opération qu’elle a jugée trop coûteuse. En augmentant les réserves de change, elle aurait augmenté la volatilité de son résultat (risque sur le cours de change, plus le risque sur le cours des obligations étrangères dans lesquelles la BNS investit). Le montant de ces réserves s’avère conséquent. Avec ses 549 milliards de réserve de devises étrangères à la fin du mois d’août, la Suisse figure en montant absolu au quatrième rang mondial des plus grosses réserves de devises après la Chine, le Japon et l’Arabie Saoudite. En termes relatifs, la Suisse est en tête, lorsque l’on compare la taille du bilan des banques centrales avec leur PIB respectif. Contexte fiscal : exploiter le volet fiscal pour stimuler l’économie Si le projet de réforme de l’imposition des entreprises représente un sujet délicat pour les communes et les cantons, c’est potentiellement une bonne nouvelle pour les entreprises helvétiques. Elle permettrait une réduction générale de leur taux d’imposition dès janvier 2017, dans le meilleur des cas, ou janvier 2019, sans tenir compte d’un éventuel référendum. Chaque canton est discrétionnaire quant au taux d’imposition des bénéfices, ainsi que des montants consentis en faveur de la recherche et du développement. La politique fiscale constitue donc un outil de choix dans ces temps difficiles pour les entreprises ; c’est aussi une recommandation du FMI pour la Suisse, dans son rapport du mois de mai dernier, à savoir exploiter le volet fiscal pour stimuler l’économie. Basé sur des indicateurs tels que l’investissement dans le capital humain, la qualité des infrastructures éducatives, la qualité de la recherche, la collaboration entre les universités et les industries. 1 2 Membre de la Direction générale de la BNS 3 PIB 2014 : 642 milliards de francs N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 38 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE CONSÉQUENCES DU FRANC FORT SUR LES ENTREPRISES SUISSES RÉACTIVITÉ SALVATRICE ET ANTICIPATION INCONTOURNABLE at d’état à LE MATIN DU 15 JANVIER RESTERA AMER POUR BIEN DES PME. L’ABANDON DU TAUX PLANCHER FUT UN CHOC POUR L’ÉCONOMIE HELVÉTIQUE. MAIS COMMENT AGISSENT LES ENTREPRISES POUR FAIRE FACE À LA CHERTÉ DU FRANC ? Maxim Wuersch – [email protected] Collaborateur scientifique, economiesuisse Contrairement à ce qui a pu être entendu ici et là, les licenciements ou des réductions de salaire), à la réentreprises n’ont pas attendu la fin du taux plancher duction des coûts par l’amélioration des processus pour agir et s’accommoder à la nouvelle donne mointernes et à la renégociation des tarifs avec les fournétaire et conjoncturelle. Elles n’ont de toute manière nisseurs (notamment ceux situés dans la zone euro). pas le choix. Pour rester sur le marché, il faut faire L’application de ces mesures dépend, toutefois, de preuve d’adaptation. la situation propre à chaque entreprise. La mise en place de ce seuil, en 2011, a offert aux Un principe demeure cependant toujours essentiel, acteurs de l’économie une bouffée d’oxygène biencelui de respecter le partenariat social dans l’élabovenue et une perspective à moyen terme nécessaire ration et la mise en place des mesures, non seulement pour la planification de leurs activipour éviter les blocages inutiles, tés. Finalement, ce répit temporaire Un principe mais aussi et surtout pour intégrer a permis aux entreprises de prendre pleinement tous les salariés dans un demeure cependant les devants. Amélioration des proeffort commun. À ce titre, il convient toujours essentiel, cessus, diversification des marde citer l’entreprise R. Bourgeois, celui de respecter chés, investissements dans l’appafabricant de tôles magnétiques à le partenariat social reil de production, soit autant Courgenay dans le Jura, au sein de d’adaptations qu’elles ont pu faire laquelle les employés frontaliers ont durant cette période de trois ans. Puis la brusque proposé d’eux-mêmes la baisse de leur salaire de levée du taux plancher les a contraintes à mettre les 10 %, afin d’éviter des licenciements. Dans un effort bouchées doubles. En l’espace de quelques heures, collectif, son directeur a également réduit son salaire les marges des exportateurs, notamment dans l’indans le même ordre de grandeur. Une mesure tempodustrie, se sont singulièrement érodées. Ces entreraire qui permet à la société de faire face à la force du prises ont également vu leur compétitivité fortement franc. En Valais, l’entreprise Scintilla, filiale suisse du baisser. Ce fut le cas du tourisme et du commerce de groupe Bosch, a allongé temporairement la durée de détail en région frontalière, toujours dans une situatravail hebdomadaire de 40 heures à 41,5 heures. tion tendue. Les entreprises ont ainsi eu recours, Prévue dans la convention collective de travail et néparmi d’autres mesures, à la réduction de l’horaire gociée en amont avec les partenaires sociaux, cette de travail (chômage partiel) dans les cas de diminumesure devrait être levée si le cours se stabilise autour tion des commandes, à l’augmentation temporaire de 1,15 franc pour un euro. De nombreux autres du temps de travail pour gagner en productivité et exemples existent à travers le pays, mais un constat maintenir le niveau d’activité (tout en évitant des général émerge : les entreprises et les partenaires soN°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE ÉCLAIRAGE DOSSIER SUR LE FRANC FORT ciaux font front commun pour faire face à la cherté du franc et les mesures les moins drastiques sont le plus souvent favorisées, dans l’idée que chacun y trouve son compte. La prudence reste de mise Plus que des politiques industrielles hasardeuses, c’est surtout l’amélioration des perspectives conjoncturelles dans la zone euro, qui permettra de relâcher la pression sur notre devise et nos entreprises. Avec un taux de change se situant actuellement autour de 1,10 franc pour un euro (fin octobre), la situation n’est effectivement pas encore idéale ; à parité de pouvoir d’achat, le franc suisse devrait, en effet, se situer à un niveau de 1,35 franc pour atteindre un équilibre plus satisfaisant pour l’économie. La force du franc continue donc de pénaliser la marge des entreprises. À nouveau, la problématique varie beaucoup d’un secteur à un autre, de la région et de la dépendance de l’entreprise aux exportations dans la zone euro. Alors que l’industrie horlogère continue à tirer son épingle du jeu avec une hausse, certes timide, de ses exportations, le secteur de la pharma-chimie a connu une diminution de l’ordre de 4,3 % pour la même période. La situation reste également précaire pour nombre d’acteurs dans le tourisme et le commerce de détail, en zones frontalières. Pour cette dernière catégorie, et à titre d’exemple, Migros a 39 consenti à des réductions de prix entre 10 et 30 % sur les fruits et légumes provenant de la zone euro ; le groupe a également exercé une pression sur les importateurs pour pouvoir bénéficier des gains de change découlant de l’appréciation du franc. Même s’il s’est avéré que le choc du franc a été mieux absorbé que prévu par l’économie, la prudence reste de mise. De fait, les conséquences pourraient encore émerger dans les mois à venir. Fort heureusement, le maintien de la consommation intérieure permet de préserver un bon climat conjoncturel en Suisse, la légère déflation offrant un pouvoir d’achat plus élevé à la population. Mais des complications pourraient se produire, si la situation ne se détend pas au niveau international et que les entreprises se voient contraintes de réduire davantage la voilure. Une hausse du chômage pourrait dès lors plomber la confiance des ménages et affecter la consommation ; l’attention se portera donc sur celui-ci en cette fin d’année. Malgré le taux relativement faible, soit 3,2 % au mois de septembre contre 11 % en moyenne dans l’UE, il sera difficile de maintenir un tel niveau sur la durée. Son évolution dépendra surtout de la capacité des entreprises à clôturer l’année 2015 de manière satisfaisante, du maintien du bon niveau de consommation privée à l’intérieur du pays et de l’évolution de l’économie mondiale. Amélioration des processus, diversification des marchés, investissements dans l’appareil de production, etc., figurent parmi les mesures qu’ont prises les entreprises. – © Valais/Wallis Promotion N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 40 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE AVOIR DU SUCCÈS MALGRÉ LE FRANC FORT NOMBREUX SONT CEUX QUI FUSTIGENT LE PDG DE LA BNS THOMAS JORDAN ET SON COLLÈGE DE DIRECTION, DEPUIS L’ABANDON DU TAUX PLANCHER FACE À L’EURO. OUI, LA SITUATION SE RÉVÈLE DRAMATIQUE ET EXIGE QUE LES ENTREPRISES ADAPTENT LEURS STRATÉGIES D’AFFAIRES. Romano Schalekamp – [email protected] Certified Management Consultant, DEVAS Consulting SA (Sion) Aujourd’hui, le franc suisse s’écarte de 15 à 20 % de la parité du pouvoir d’achat face à l’euro, plaçant l’économie valaisanne devant de rudes épreuves. Alors que cette situation devient une menace existentielle pour les PME exportatrices, celles à vocation régionale, ou nationale, ressentent également des pressions énormes en raison de la concurrence étrangère, qui réduit de 10 à 20 % les prix appliqués sur le marché suisse. Une baisse de 5 à 7 % des marges bénéficiaires des entreprises résulte de ces circonstances préoccupantes1. Les acteurs du tourisme valaisan, quant à eux, sont doublement pénalisés à cause, d’un côté, de la baisse des touristes de la zone euro et, de l’autre, de la forte attractivité des destinations européennes pour les Suisses. Bien que ce texte ne se concentre pas sur le tourisme qui a été largement couvert dans la précédente édition de Valais Valeur Ajoutée, tous les acteurs économiques sont touchés de plein fouet par la décision de la BNS et cette tragique situation les oblige à renforcer davantage leur esprit d’entrepreneur et à chercher des solutions innovatrices. En effet, plutôt que d’identifier des cibles de « projection » comme la BNS, ou les politiques, et de les attaquer tous azimuts, les dirigeants sont appelés à faire leur devoir au niveau de leur direction, afin d’assurer la pérennité de La mission de la Direction : imaginer des solutions pour gonfler le ballon, plutôt que de se plaindre de la pression atmosphérique. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE ÉCLAIRAGE leur entreprise. Les conditions-cadre, mêmes améliorées, ne vont changer ni à court, ni à moyen terme et l’environnement macroéconomique s’impose sans préavis. En d’autres termes, nous devons savoir gérer au mieux les menaces de notre environnement et surtout profiter de ses opportunités. Au lieu d’être victimes des conditions-cadre, de la globalisation et de tous les malheurs surgissant, les dirigeants sont payés pour sortir des sentiers battus et trouver de véritables solutions durables, en dehors de leur cadre de référence actuel. La photo du ballon de foot dégonflé représente une belle métaphore : aucun joueur de foot n’irait se plaindre de la pression atmosphérique que le ballon subit, mais suggérerait de le gonfler. Mais quels sont les outils permettant d’adapter cette image à une entreprise touchée par le franc fort ? Quelques mesures stratégiques 1. Promouvoir l’innovation : l’objectif est de devenir le leader d’innovation inconditionnel sur son marché ; il ne s’agit pas seulement de lancer de nouveaux produits, ou prestations, mais d’avoir un comportement innovateur dans la gestion de l’entreprise, sa conquête de nouveaux marchés, son marketing, etc. 2. Exploiter le potentiel des marchés en croissance : différents pays et régions offrent des opportunités énormes en raison de leur croissance se situant entre 5 et 10 %, par exemple certains pays BRICS, ou ceux de l’Asie du Sud-Est. 3.Diversifier vos marchés : la dépendance d’une seule monnaie engendre de trop grands risques ; un mix sain peut donc limiter les crises locales. 4. Gestion internationale de la chaîne logistique : vérifier la possibilité de baisser les coûts de revient par la mise en place de partenariats de production dans des régions à moindres coûts. 5. Acquisitions à l’étranger : la surévaluation du franc permet aux entreprises suisses d’acquérir des sociétés à l’étranger moins cher, par exemple pour la vente ou la production. 1 41 DOSSIER SUR LE FRANC FORT Quelques mesures opérationnelles 1. Négocier habilement avec les fournisseurs actuels et augmenter l’approvisionnement international pour réduire les coûts des matériaux (potentiel d’économie moyen de 15 à 20 %) ; 2.Gérer de façon rigoureuse les coûts du produit (potentiel de 20 à 50 %) ; 3. Améliorer l’efficacité et réduire les frais généraux (potentiel de 10 à 20 %) ; 4. Couvrir les risques de change ; 5. Si possible, facturer en francs suisses, ou augmenter les prix en euros ; 6.Réduire les coûts de personnel, par exemple en étendant le temps de travail avec le même salaire ; 7. Augmenter la productivité au niveau de la production et de la logistique en mettant en place, par exemple, une approche « lean management » (potentiel de 5 à 8 %) ; 8. Délocaliser des fonctions sélectionnées 9.Optimiser la chaîne logistique et ses emplacements. Afin d’assurer la compétitivité, l’entrepreneur doit identifier des mesures à long terme (stratégiques) et réduire les risques, en mettant en place des améliorations à court terme (opérationnelles) (deux tableaux synoptiques joints). Certes, les mesures suggérées ne constituent pas une panacée, car il faut les adapter notamment aux spécificités des entreprises, du marché, du secteur d’activité, etc. Très souvent, des changements de nature disruptive exigent de nouvelles visions/approches et un savoir-faire différent au niveau des organes dirigeants des entreprises. Pour combler temporairement ce manque, l’engagement d’un consultant en management expérimenté peut être utile, afin d’accompagner l’état des lieux, la nouvelle orientation stratégique et les projets de mise en œuvre inhérents. Grâce à sa formation de pointe et son expérience en la matière, il peut être le facilitateur du changement et accompagner l’équipe dirigeante sur sa route du succès2. Source des estimations : Müller R., Etude ASCO sur le management consulting 2015, partie 1 Trouver un bon consultant n’est pas toujours évident, car le titre n’est pas protégé. Il est donc utile de vérifier son « pedigree » et de s’assurer que l’alchimie passe. Dans ce sens, on peut s’adresser à la seule association professionnelle des conseillers d’entreprise suisse, l’ASCO www.asco.ch (site en allemand), attestant le niveau élevé de ses membres, grâce à une procédure d’adhésion exigeante ; ASCO délivre également le certificat international CMC www.icmci.org (site en anglais) figurant parmi les plus hautes normes de consulting et assurant le respect du code éthique de la profession. 2 N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 42 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE JEAN-MICHEL CINA, CHEF DU DÉPARTEMENT DE L’ÉCONOMIE, DE L’ÉNERGIE ET DU TERRITOIRE « NOUS DEMEURONS CONFIANTS DANS LA CAPACITÉ D’ADAPTATION DE NOS ENTREPRISES. » FACE AUX CONSÉQUENCES DE L’ABOLITION DU TAUX PLANCHER CHF/EURO, LE CONSEILLER D’ETAT ET CHEF DU DÉPARTEMENT DE L’ÉCONOMIE, DE L’ÉNERGIE ET DU TERRITOIRE, JEAN-MICHEL CINA, EXPLIQUE SA STRATÉGIE DES MESURES À PRENDRE POUR SOUTENIR LA FRANGE DU TISSU ÉCONOMIQUE VALAISAN, AXÉE SUR L’EXPORTATION. DÉTERMINATION ET PRAGMATISME À L’ORDRE DU JOUR. Didier Planche – [email protected] Directeur de la publication – A la fin juin dernier, vous avez décidé des mesures en faveur de la place industrielle valaisanne, afin de pallier les conséquences de l’abolition du taux plancher. Aujourd’hui, les entreprises exportatrices ressentent-elles déjà les premiers effets de ces mesures ? L’abolition du taux plancher du franc par rapport à l’euro représente clairement un défi majeur pour nos entreprises industrielles exportatrices. Se retrouver, d’un jour à l’autre, 10 à 15 % plus cher que ses concurrents n’est pas vraiment un cadeau et se ressent plus particulièrement, aujourd’hui, au niveau des marges. Nous le voyons clairement dans certaines de nos entreprises, qui doivent adopter des mesures de restriction des coûts pour atténuer le choc. Nous le ressentons aussi de manière sensible dans le fait que ces mêmes entreprises sont encore plus rapidement poussées vers les productions à haute valeur ajoutée, qu’à l’accoutumée. Cela peut s’avérer un gage d’avenir et favoriser de nouveaux investissements à l’intérieur des grands groupes, mais signifie également le transfert des productions à faible valeur ajoutée hors de Suisse, voire d’Europe. Ce dit, la situation est très diverse selon les entreprises et leur positionnement sur le marché. Dans ce sens, nous pouvons considérer que l’évolution conjoncturelle internationale, en zone euro en particulier, jouera un rôle également central pour la bonne adaptation de nos entreprises à ce nouN°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE veau contexte toujours plus exigeant. Si la conjoncture générale s’améliore, ce qui reste le scénario principal attendu notamment par le groupe d’experts de la Confédération, alors nous pouvons demeurer confiants dans la capacité d’adaptation de nos entreprises pour surmonter ces difficultés. Le franc a, en effet, toujours été une monnaie forte et nos entreprises ont su fonctionner en tenant compte de ce paramètre. – De votre côté, êtes-vous intervenu directement auprès des autorités de la BNS pour tenter d’infléchir leur politique monétaire ou, en tous cas, pour qu’elles prennent elles aussi des mesures bénéfiques aux entreprises exportatrices ? Bien sûr. Nous l’avions annoncé suite à la réunion du groupe de travail que j’ai convoqué, comprenant les principales associations professionnelles, soit l’Union valaisanne des industriels UIV, l’Union valaisanne des arts et métiers UVAM, la Chambre valaisanne de commerce et d’industrie CVCI, ainsi que les représentants syndicaux tels les Syndicats Chrétiens interprofessionnels du Valais SCIV et SYNA, de même que UNIA. J’ai écrit dans ce sens au président du directoire de la BNS, Thomas Jordan. Outre les mesures complémentaires nécessaires à favoriser la meilleure transition possible, soit surtout la volonté de la BNS de poursuivre ses interventions visant à favoriser l’affaiblissement du cours du franc, nous avons rappelé les ÉCLAIRAGE DOSSIER SUR LE FRANC FORT alternatives d’un nouveau taux plancher lié cette fois à un panier de monnaies et non au seul euro, selon le modèle Singapour, ainsi qu’à un intérêt négatif ciblé sur les capitaux spéculatifs visant à s’investir en franc suisse. – Vous évoquiez, toujours en juin dernier, la nécessaire formation professionnelle pour favoriser le développement du secteur industriel en Valais. Des initiatives circonstanciées ont-elles été réalisées en la matière ? Le débat mené lors de la Journée économique de la Foire du Valais, comme celui de la Journée du Bureau des métiers, ont rappelé notre vision de l’importance décisive de la formation professionnelle, à la fois pour le développement de nos entreprises comme pour l’insertion de nos jeunes sur le marché de l’emploi. Un intervenant a même évoqué les CFC en tant qu’« assurance contre le chômage » ! Dans ce sens, nous ac- Jean-Michel Cina, chef du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire : « Le Valais d’avenir, que nous prônons, dépendra toujours plus de sa capacité d’innovation. » – © photo-genic.ch 43 cordons une attention tout particulière à la formation professionnelle dans le domaine de l’industrie et avons, par exemple, investi 2,7 millions de francs au BioArk de Monthey pour un cadre de formation optimal des laborantins et un nouveau modèle pour les technologues en production chimie-pharma. Le Grand Conseil a par ailleurs accepté un crédit de plus de vingt millions de francs proposé par le Conseil d’Etat, pour la mise à niveau de nos ateliers écoles. Enfin, le transfert de la HES-SO Valais-Wallis sur le Campus Energypolis, en développement près de la Gare de Sion, constitue encor un signal fort de notre canton en direction de formations professionnelles de pointe, sans même parler de l’implantation de l’EPFL sur ce site. Le Valais d’avenir, que nous prônons, dépendra toujours plus de sa capacité d’innovation. Vous constatez ainsi que nous investissons massivement dans le sens du développement des meilleures compétences de notre jeunesse. – Pour rester concurrentielles, les entreprises exportatrices réclament de meilleures conditions-cadre, comme une fiscalité plus incitative, une bureaucratie allégée, la flexibilité de l’emploi, ou encore la diminution des coûts de l’énergie. Concrètement, quelles mesures ont été, ou sont prises, afin de répondre à leurs demandes légitimes, ne serait-ce que pour assurer leur croissance et créer de l’emploi ? La première chose qu’il convient de rappeler, et vous le soulignez à juste titre, c’est l’importance des conditions-cadre pour le bon développement de nos entreprises. Depuis des années, nous agissons dans ce domaine et continuons à le faire résolument. D’ailleurs, dans la poursuite de cette volonté politique continue et cohérente, nous avons décidé d’une politique d’encouragement à la place industrielle valaisanne ! En termes de fiscalité, nous sommes, par exemple, dans le peloton de tête des cantons suisses pour l’imposition du bénéfice jusqu’à 150 000 francs, ce qui concerne quelque 90 % de nos PME. Sans compter les possibilités d’amortissements immédiats des nouveaux investissements. On peut tout aussi bien relever les mesures de e-gouvernement intervenues, par exemple en matière fiscale, comme l’orientation client de ce service. En matière d’énergie, nous avons pu maintenir les aides en matière de réduction de l’impôt spécial pour les entreprises grandes consommatrices. De manière générale, on doit encore souligner le bas N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 44 DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE niveau de coût de ce facteur de compétitivité, dans canton t’aidera »… Mais si l’assistanat semble certail’environnement actuel du marché de l’énergie. Enfin, nement un peu dur comme terme, il est clair que les nous traiterons également de deux enquêtes auprès projets ne sont pas toujours étudiés jusqu’au bout et des membres de l’UIV, quant à leurs attentes d’une qu’il existe parfois l’espoir d’un soutien étatique sans part, comme de la CVCI en matière de trop de questions ni de contrôle de qualité des conditions-cadre en « Aide-toi et le notre part, considérant un peu l’aide Valais, dans une prochaine séance du publique comme un dû. Il s’agit, ceCanton t’aidera. » groupe de travail industrie. Nous pourpendant, de l’argent des contrirons ainsi encore déterminer les mebuables que nous nous devons de sures complémentaires qui s’imposeraient. gérer avec des exigences précises. Quant au changement structurel et aux difficultés qui l’accompagnent, – En cas de difficultés conjoncturelles, ou structule tourisme valaisan en offre un bon exemple. Avec relles, les secteurs économiques ont trop souvent l’Observatoire du tourisme et surtout la nouvelle loi sur le tourisme, le canton a mis en place un cadre tendance à tendre la main en direction de l’Etat, d’actions et des instruments souples à la disposition plutôt qu’à se serrer les coudes et à se montrer des acteurs de ce domaine stratégique pour l’emploi créatifs et innovants. Autrement dit, le franc fort dans nos vallées, notamment. Nous y avons ensuite pourrait également servir de prétexte à l’inaction et ajouté Valais/Wallis Promotion et tout récemment à la facilité. Que pensez-vous de cet état d’esprit l’outil financier d’un fonds touristique. C’est maintefocalisé sur l’assistanat, qui tend à se généraliser ? Il y a une bonne part de vrai dans cette question… Je nant aux acteurs sur le terrain d’agir. Ce sont eux qui dis parfois, avec un zeste de provocation, qu’une mafont le tourisme et non l’Etat ! Mais j’avoue que si les jeure partie des interlocuteurs qui me demandent choses commencent à bouger, je n’ai pas toujours rendez-vous espèrent un soutien financier de la part l’impression que le secteur va assez vite dans la didu Canton. Ce qui est positif, dans la mesure où des rection de destinations performantes tirant partie des projets d’avenir avec investissements et emplois à la synergies existantes. J’espère être contredit par la clé nous sont présentés. Le fameux « aide-toi et le réalité ! Comme le franc a toujours été une monnaie forte, les entreprises valaisannes ont su fonctionner en tenant compte de ce paramètre. – © Valais/Wallis Promotion N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE ÉCLAIRAGE 45 DOSSIER SUR LE FRANC FORT CONSÉQUENCES DU FRANC FORT SUR LE TISSU ÉCONOMIQUE VALAISAN LES ENTREPRISES NE BAISSENT PAS LES BRAS ET SE BATTENT ! COMMENT LA FIN DU TAUX PLANCHER, DÉCRÉTÉE LE 15 JANVIER DERNIER PAR LA BNS, AFFECTE LES ACTIVITÉS D’EXPORTATION ? NOUS AVONS PRIS LE POULS AUPRÈS DE SIX PATRONS VALAISANS QUI, TOUS, ONT ORGANISÉ LA RIPOSTE. Geneviève Zuber – [email protected] Journaliste Claude-Michel Salamin, président du Groupe T2i, éditeur de logiciels et opérateur de service employant 230 collaborateurs répartis entre le siège à Sierre, Renens, la France et, depuis peu, le Canada et le Vietnam. « C’est une année plus difficile, car le franc fort fait le jeu de la concurrence étrangère ; en effet, les négociations avec les clients se sont durcies et nos prix, que nous essayons de tenir, sont mis sous pression ; dès lors, le résultat consoClaude-Michel Salamin, dirigeant du Groupe T2i : lidé et les marges dimi« Innover plus vite encore pour contrer le franc fort. » nuent. » Au lieu d’une croissance de 10 à 15 %, le Groupe T2i devrait se contenter, cette année, d’un chiffre d’affaires stable. Les effets du franc fort sont toutefois atténués du fait que le flux des logiciels édités s’établit dans les deux sens, Suisse-France, mais aussi France-Suisse, selon la spécificité des différents sites du groupe. « A court terme, nous avons réagi en adaptant notre budget et en reportant de nouveaux engagements, par exemple. A moyen terme, notre priorité vise à mettre des solutions innovantes sur le marché, ce que nous avons fait avec HR café, notre nouveau logiciel destiné aux ressources humaines ». Quant au développement futur, « c’est une stratégie de longue haleine que des événements ponctuels comme le franc fort ne remettent pas en cause. Nous travaillons à élargir nos activités dans la francophonie, en Belgique et au Luxembourg également. Notre objectif reste d’accroître notre chiffre d’affaires de 50 % à l’horizon 2020 ». Roland Studer, fondateur et directeur général de Studer Innotec SA à Sion, spécialisée dans le marché Les onduleurs solaires de la nouvelle cabane du Mont-Rose, une réalisation emblématique de Studer Innotec, qui exporte ses produits dans une nonantaine de pays. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 46 des onduleurs (solaire photovoltaïque, nautisme, télécom, applications mobiles, etc.). « Avec plus de 90 % des ventes à l’exportation, nous dépendons fortement du change, de l’euro surtout, notre plus grand débouché étant l’Europe. C’est le moment le plus difficile que nous traversons, depuis les débuts de notre entreprise, en 1987. Notre chiffre d’affaires est en baisse de 25 à 30 % par rapport à 2014. Il y a trois ans, l’euro avait plongé davantage, mais l’annonce de la BNS a provoqué un choc médiatique très dommageable. » L’entreprise a réagi en diminuant ses prix, sans pouvoir répercuter complètement la baisse. « Nous avons expliqué la situation à nos clients, un marché de niche sur lequel nous sommes reconnus pour la qualité et les performances de nos produits. Cela aide à affronter la situation, de même que nos solides arrières financiers. » En outre, Studer Innotec redouble d’efforts pour trouver de nouveaux marchés. Un ingénieur spécialisé dans la vente a été engagé pour prospecter les pays hispaniques, qui présentent un intéressant potentiel. « Nous n’avons pas de chômage technique, mais beaucoup moins de travail de production. Nos ingénieurs, au nombre de 12 sur 60 collaborateurs, se concentrent plus que jamais sur l’élaboration de produits plus sophistiqués. C’est notre avenir. Car, ne nous leurrons pas, il faudra continuer à faire avec le franc fort. » Grégoire Iten, directeur de Sametec SA à Sion, une PME fabriquant des pièces et des ensembles mécaniques pour l’industrie ferroviaire, alimentaire, électrique, horlogère, hydraulique, les machines-outils et la recherche. « Nos clients livrent surtout à l’étranger et par effet de domino, en tant que sous-traitant, notre chiffre d’affaires devrait être cette année de 10 à 15 % inférieur à nos prévisions. Alors oui, le franc fort demeure préoccupant, mais pour certains, c’est aussi un prétexte pour délocaliser, alors qu’ils se préparaient depuis longtemps à déménager… Et puis, il n’y a pas que le franc fort, puisque les temps sont plus difficiles à l’international, la concurrence se durcit et les clients ont changé de mentalité, devenant de plus en plus axés sur les prix. » Grégoire Iten a répercuté sur ses tarifs la baisse des matières premières achetées en Europe, mais cela ne suffit pas à aligner ses prix. « C’est une situation qu’il faut clairement expliquer aux clients », lui aussi estimant le contact humain fondamental. Il a aussi dégagé du temps pour démarcher lui-même de nouveaux marN°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE DOSSIER SUR LE FRANC FORT ÉCLAIRAGE chés. En contrepartie, sur place, il délègue plus et chacun est davantage responsabilisé à son poste. « Je suis motivé, nous travaillons à améliorer notre productivité, à accélérer notre livraison et à diversifier notre offre. Mais l’industrie suisse a maintenant besoin de solidarité. Je pense à un protectionnisme bien compris, lors de l’attribution des marchés publics. » Marc-André Glassey, directeur de Sigatec SA à Sion, entreprise spécialisée dans la fabrication de composants micro-mécaniques en silicium pour l’horlogerie de luxe principalement, l’aviation et le biomédical. « La croissance très soutenue du marché de l’horlogerie de luxe, au cours de ces cinq à six dernières années (plus de 10 % par an, ndlr), a été mise sur pause en 2015, avec bien sûr des répercussions sur les commandes chez Sigatec. En cause, le franc fort, mais aussi des Chinois et des Russes plus regardants sur leurs dépenses. Nous profitons de ce palier pour cultiver notre jardin. Autrement dit, au lieu de gérer la croissance, nous nous concentrons davantage sur nos activités R&D, un département que nous avons étoffé avec l’engagement de deux nouveaux ingénieurs. Cette pause constitue donc une opportunité pour développer l’innovation. Une chance à saisir, en Suisse, pour Sigatec fabrique des composants uniques comme des séries jusqu’à 100 000 pièces. ÉCLAIRAGE DOSSIER SUR LE FRANC FORT 47 Crans-Montana, une destination très impactée par le franc fort. rester compétitif, car contre le franc fort, on ne peut rien faire. » Et l’avenir de Sigatec ? « Nous sommes une jeune entreprise (dix ans en 2016, ndlr), habituée à être confrontée aux cycles du marché, qui est volatile. Il suffit de se rappeler la crise horlogère de 2009. J’ai confiance en l’avenir. Nous allons continuer à nous développer avec, pour moteur de notre croissance, nos produits innovants. » Marie-Christine Comte, directrice de Cosmotec SA à Vouvry, laboratoire développant et fabriquant des produits cosmétiques pour des tiers, active sur les marchés européens, asiatiques et nord-américains. « Nous avons dû encaisser la différence de change, mais également une stagnation de la demande à l’international, aux USA, en Chine et en Russie notamment. Ce qui a occasionné une diminution de 20 % de notre chiffre d’affaires au premier semestre. Nous avons été particulièrement impactés au début de l’année, après l’annonce de la BNS, puis nous avons réagi. » Depuis, plutôt que de remplacer les collaborateurs qui s’en vont, Cosmotec fait appel autant que possible à des consultants externes et à des temporaires. Toujours pour diminuer les charges, l’organigramme a été allégé, « mais en respectant les procédures ». Pour améliorer la rentabilité, il s’agit de négocier les prix avec les fournisseurs et d’accélérer les projets en cours. « Comme les collaborateurs dotés d’un grand savoir-faire sont importants pour nous, nous voulons les conserver. Quant aux produits, nous nous concentrons sur ceux nous permettant de dégager les meilleurs bénéfices. » La recherche de nouveaux clients représente un autre point capital. « Des pays émergents, comme l’Iran ou la Turquie, offrent un potentiel tout à fait intéressant pour le marché du luxe, d’où notre présence à des foires-expositions internationales à Dubaï, ou Hong-Kong. » Bruno Huggler, directeur de Crans-Montana Tourisme & Congrès (CMT) : « Avec 34 % de nuitées européennes, nous avons été très impactés par la décision de la BNS. Auparavant, le franc fort était déjà un handicap, mais la branche était en train de remonter la pente. L’annonce de la fin du taux plancher a fait l’effet d’un couperet ; les réservations en provenance de la zone euro et de la Grande-Bretagne se sont alors arrêtées. Cette décision est vraiment tombée à un très mauvais moment, juste avant la deuxième partie de la saison d’hiver. Et même si depuis le franc suisse a perdu de sa valeur, l’effet d’annonce du 15 janvier reste tenace dans les esprits en Europe, ce qui continue à nous faire perdre des nuitées. » CMT a réagi en concentrant davantage encore sa promotion sur le marché suisse alémanique, qui présente un fort potentiel, sachant que la moitié des habitants d’outre-Sarine est rarement venue en Valais voire jamais. Ce qui a, entre autres actions, incité CTM à devenir la destination partenaire officielle du FC Bâle. L’impact du franc fort sur la station n’est pas encore chiffré, mais pour Bruno Huggler, après cette secousse, « nous devons plus que jamais développer la qualité de l’accueil et des services. Comme nous n’avons pas les moyens de nous aligner sur les prix européens, les nôtres doivent se justifier par la qualité de l’expérience que nous offrons. » N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE La HES-SO Valais-Wallis offre des études à la Haute Ecole d’Ingénierie Technologies du vivant · Systèmes industriels · Energie et techniques environnementales Haute Ecole de Gestion & Tourisme Economie d’entreprise · Informatique de gestion · Tourisme Haute Ecole de Santé Soins infirmiers · Physiothérapie Haute Ecole de Travail Social Travail social REPÈRES 49 INNOVATION AVANCÉE OPHTALMOLOGIQUE : UN NOUVEL INSTRUMENT DE MESURE DU FLUX SANGUIN DEPUIS DEUX ANS, LA HES-SO VALAIS-WALLIS COLLABORE AVEC LE CHU DE GRENOBLE ET SA CLINIQUE UNIVERSITAIRE D’OPHTALMOLOGIE SUR UN NOUVEAU PROTOTYPE DE MESURE DU FLUX SANGUIN. INAUGURÉ À LA FIN SEPTEMBRE 2015 EN FRANCE, IL CONSTITUE UN OUTIL NOVATEUR POUR LES RECHERCHES CLINIQUES SUR LES GRANDES PATHOLOGIES OCULAIRES, TELLES QUE LA DÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE, LES OCCLUSIONS VEINEUSES RÉTINIENNES, OU LE GLAUCOME. Plan image Eloïse Morisod – [email protected] Collaboratrice spécialisée Marketing & Communication, HES-SO Valais-Wallis Plan image Plan object plan pupille faisceau laser Appelé AO-LDV pour « Adaptative Optique–Laser Doppler Velocimetry », ce nouveau système d’imagerie permet de mesurer simultanément le diamètre interne des vaisseaux rétiniens et la vitesse des globules rouges au sein de ces vaisseaux, afin d’obtenir le débit du flux sanguin au fond de l’œil. Une première mondiale qui combine simultanément une mesure du diamètre du vaisseau de haute précision avec une mesure de la vitesse des globules rouges. Sous l’impulsion du professeur Chiquet du CHU de neuses rétiniennes ou le glaucome. L’impact de cerGrenoble, l’équipe de Martiel Geiser, professeur à la taines maladies comme le diabète, la sclérodermie et Haute Ecole d’Ingénierie (HES-SO l’hypertension artérielle sur les Valais-Wallis), a modifié un instrupathologies oculaires fera également développé par l’entreprise ment l’objet d’analyses. Dans un parisienne Imagine Eyes, à la pointe premier temps, des tests ont été de la technologie ophtalmologique. effectués sur des patients sans proLes chercheurs valaisans sont parblèmes particuliers, afin de mieux venus à ajouter au système optique connaître les variations physioloexistant une mesure absolue de la giques du flux sanguin rétinien. vitesse du sang dans les capillaires, Prochaine étape : exécuter ces meen utilisant l’effet Doppler de la lusures sur des pathologies oculaires, mière. Un projet rendu possible ou systémiques, afin d’enrichir les grâce au soutien de Novartis connaissances physiopatholoPharma, France. giques, de spécifier les diagnostics Cette innovation technologique peret d’adapter les traitements. Le promettra au CHU de Grenoble de metotype de cet instrument de mesure ner des recherches cliniques sur les fera l’objet, en 2016, d’une publicagrandes pathologies oculaires, tion scientifique et de plusieurs Cette innovation technologique permet de mener des recherches cliniques sur les telles que la dégénérescence macuprésentations lors de grands grandes pathologies oculaires. laire liée à l’âge, les occlusions veicongrès internationaux. Système optique rtx1 + LDVao plan ouvertures Faisceaux diffusés Plan image N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Le LabeL de quaLité des professionneLs de L’immobiLier L’USPI Valais fixe à ses membres des exigences élevées en matière de formation et d’expérience professionnelle. La garantie pour vous d’un partenaire sérieux et d’un service irréprochable. Repérez ce label avant toutes transactions immobilières. USPI Valais rue Pré-Fleuri 6 – 1951 Sion – tél. 027 327 35 35 www.uspi-valais.ch – [email protected] REPÈRES 51 INNOVATION TEDxMARTIGNY 2015 UN GRAND CRU AU SERVICE DE LA CRÉATIVITÉ L’ÉDITION 2015 DE TEDxMARTIGNY, ORGANISÉE EN SEPTEMBRE DERNIER PAR L’ASSOCIATION VALAISANNE NEURHONE, FERA DATE GRÂCE À LA DIVERSITÉ DES THÈMES DE TREIZE ORATEURS D’HORIZONS DIVERS. UN CLIN D’ŒIL À L’OCCASION DU BICENTENAIRE DE L’ENTRÉE DU VALAIS DANS LA CONFÉDÉRATION HELVÉTIQUE. Rédaction – [email protected] Sous la houlette du Dr Johann Roduit, chercheur à l’Institut d’éthique biomédicale de l’Université de Zurich, toute l’équipe de bénévoles de l’association Neurhone, qu’il préside et dont il est l’un des co-fondateurs, a redoublé d’originalité et d’intelligence en concoctant le menu de l’édition 2015 de TEDxMartigny, forte de quelque 300 participants. Et même si Neurhone se définit comme un connecteur d’idées encourageant l’innovation et la créativité en Valais, il fallait oser ce subtil mélange des genres, entre un entomologiste, une professeure en neuro-épigénétique, un chanoine-aumônier, ou encore une spécialiste en énergie hydraulique, dont le déchiffrage a mis en lumière un esprit Dr Johann Roduit, président de TEDxMartigny : Innover et créer, il en créatif partagé. restera toujours quelque chose. C’est ainsi que tour à tour, durant l’après-midi et la soirée de l’événement, chaque intervenant a dressé sa vision de l’innovation à travers le positionnement de ses activités professionnelles. Pour sa part, Hans Herren, le premier Helvète à recevoir le Prix mondial de l’alimentation en 2005 et le prix Nobel alternatif en 2013 pour son travail pionnier dans la lutte biologique ayant sauvé des millions d’Africains de la famine, s’est exprimé sur les applications de l’agriculture durable à travers sa Fondation Biovision, engagée dans le développement écologique auprès de populations africaines. La professeure en neuro-épigénétique à la faculté de Médecine de l’Université de Zurich et à l’EPFZ, Isabelle Mansuy, a, quant à elle, dévoilé ses recherches sur l’existence de suppresseurs moléculaires dans le cerveau et leur importance dans les défauts cognitifs associés au vieillissement, à l’Alzheimer et à la neuro-dégénérescence. De son côté, JeanChristophe Zufferey, lauréat du prix ABB 2006 pour sa thèse de doctorat à l’EPFL sur l’« Autonomous Robotics », a démontré l’intérêt des mini-drones autonomes pour des applications professionnelles comme la cartographie 3D, l’inspection, ou la gestion des terrains, L’historienne Muriel Borgeat-Theler : Les relations entre le Rhône et ses qu’il développe dans riverains. sa start-up SenseFly. Enfin, l’historienne Muriel Borgeat-Theler, qui coordonne des projets en lien avec le Rhône dans les domaines de la culture, de la formation et de la recherche à la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM), a commenté ses travaux en cours sur les relations entre le Rhône et ses riverains avant les grandes corrections des XIXe-XXIe siècles. Pour la bonne bouche, le directeur de l’institut de recherche Idiap à Martigny et fondateur du centre de compétence N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 52 « Interactive Multimodal Information Management », Hervé Bourlard, a encore défini sa vision de l’innovation, tout en évoquant des échecs retentissants (voir texte ci-après de Philippe Gaemperle). Des artistes aux prestations appréciées, comme les deux sœurs de Martigny Emilie et Céline Troillet du groupe Mnémosyne spécialisé dans le pop rock et le soul acoustique, ou encore le designer de Vernayaz, Geoffroy Buthey, créateur d’objets uniques, ou en série, et d’autres destinés à l’édition, sont intervenus astucieusement entre les interventions, histoire de rappeler que l’innovation couvre aussi les domaines de la musique et de l’artisanat. Aucun doute, l’équipe de Neurhone a une fois de plus (depuis 2012) parfaitement atteint l’objectif des conférences internationales TEDx, à savoir rassembler des orateurs partageant en public des idées extraordinaires, inspirantes et innovantes. En 2014, plus de 2500 conférences TEDx indépendantes ont été mises sur pied dans 1255 villes de 137 pays. En Suisse, plusieurs événements TEDx ont également eu lieu à Bâle, Fribourg, Genève, Lausanne, Lugano et Zurich. Cette année, Cuba INNOVATION TEDxMARTIGNY 2015 REPÈRES a aussi accueilli son premier TEDx, tandis que le TEDxBuenosAires a réuni 10 000 participants. Info : www.tedxmartigny.com L’édition 2015 de TEDxMartigny fera date. Conseils PME Yvano Bressan, directeur Raiffeisen Monthey Massimo Nobile, site manager BioArk SA à Monthey Entreprendre ensemble Des décisions prises localement en faveur des PME valaisannes. raiffeisen.ch/pme REPÈRES INNOVATION TEDxMARTIGNY 2015 53 INSTITUT DE RECHERCHE IDIAP DES PERCÉES RETENTISSANTES EN MATIÈRE D’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE L’INSTITUT DE RECHERCHE ET DE TRANSFERT TECHNOLOGIQUES IDIAP, À MARTIGNY, A FAIT GLISSER LE CENTRE DE GRAVITÉ DE LA RECHERCHE SUISSE EN VALAIS. SON AMBITION ? RÉVOLUTIONNER LA RELATION HOMME-MACHINE. ENTRETIEN AVEC LE PROFESSEUR HERVÉ BOURLARD, SON DIRECTEUR DEPUIS 1996. Philippe Gaemperle – [email protected] Economiste Intervenant remarqué à l’édition 2015 de TEDx Martigny, le professeur Hervé Bourlard est l’archétype du chercheur-entrepreneur aux compétences multiples et à la passion intacte. Scientifique au bénéfice d’expériences industrielles, il jouit d’une résonance mondiale dans des domaines d’expertise comme le traitement de la parole et les réseaux de neurones. Au dynamisme bouillonnant, l’Idiap connaît un essor considérable grâce à de nombreux succès. Hervé Bourlard le définit ainsi : « C’est la culture et la dynamique d’une start-up au profit de la recherche, du transfert technologique et de la formation ; on aime essayer, prendre des risques, partager nos expériences et nos succès. » Aujourd’hui, l’Idiap compte 130 collaborateurs, dont de nombreux chercheurs au calibre international, 20 start-up, 40 doctorants EPFL financés par l’institut, 120 publications annuelles et des collaborations avec les grands de l’industrie tels Samsung, Google, ou Facebook. Fondé en 1991, l’institut valaisan prône un progrès scientifique au service du bien-être des humains et place les intérêts de la société au centre de sa démarche. Ses chercheurs s’intéressent à la coordination du langage parlé, écrit et gestuel avec les systèmes multimédia ; il en découle une large palette d’applications, de la reconnaissance vocale et de la visualisation sur ordinateur jusqu’aux systèmes collaboratifs et créatifs. Ces nouvelles interfaces visent à être utilisées là où les technologies actuelles, comme le clavier, la souris et l’écran, se révèlent insuffisantes pour des interactions homme-machine complexes. En 2001, année de son dixième anniversaire, l’Idiap a vécu sa première consécration avec l’attribution d’un Pôle de recherche national (PRN) par le Fonds National Suisse, pour son projet « IM2 Gestion interactive et multimodale de systèmes d’information » ; doté d’un budget global de 88 millions de francs sur douze ans, ce programme, qui Le professeur Hervé Bourlard, directeur de l’Idiap, prône un progrès scientifique au service du bien-être des humains. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 1) 2) 3) 4) Timbres-poste spéciaux Noël · Sujet «Cadeaux» de 0.85 · Sujet «Sapin de Noël» de 1.– · Sujet «Boules» de 1.40 · Sujet «Bougies» de 1.90 Art. 1) 544002, 2) 544003, 3) 544004, 4) 544005 Les boules à neige font leur entrée à la Poste. Ce timbre-poste et bien d’autres se prêtent à toutes les occasions. Vous les trouverez sur postshop.ch REPÈRES 55 INNOVATION TEDxMARTIGNY 2015 étudie les interactions entre l’homme et l’ordinateur, propulse l’institut comme l’un des centres de recherche scientifique les plus prometteurs de Suisse, tout en renforçant l’un de ses axes stratégiques, le transfert technologique. C’est ainsi qu’est née, entre autres, la Start-up Klewel, qui valorise les événements et conférences avec une solution complète de webcasting (diffusion sur le web). En renfort à l’écosystème valaisan Grâce à cette spirale positive, un plan de développement a été signé en 2008 avec l’EPFL. Le lien académique se renforce, puisque les doctorants peuvent venir préparer une thèse à l’Idiap sur des sujets de recherche de pointe proposés par l’institut valaisan, tout en obtenant un titre académique EPFL. Les autres clefs du succès, selon le Dr François Foglia, directeur-adjoint et aussi l’un des moteurs du développement de l’Idiap, « c’est de concentrer notre savoir-faire en domaines d’application étroitement alignés aux besoins économiques et sociétaux contemporains ; nos chercheurs sont donc organisés en groupes indépendants, avec chacun son leader, et ils cultivent une approche projet, favorisant les collaborations transversales et multidisciplinaires ; ils sont en plus soutenus par un groupe de développement, qui fait le lien avec l’industrie en développant des prototypes. » Et le Dr François Foglia d’ajouter que « cette dynamique novatrice nous a permis de créer l’incubateur IdeArk, en 2004, puis de lancer l’international Create Challenge ; tous deux complètent l’écosystème valaisan et valorisent nos technologies en réalités industrielles, entre autres par la création de spin-off comme Klewel, Kœmei, KeyLemon, Biowatch, Recapp. » En collaboration avec PolytechVenture, l’international Create Challenge a pour ambition d’attirer des talents du monde entier. Ce programme de trois semaines s’adresse à des entrepreneurs actifs dans les Les perspectives de développement de KeyLemon Sa proposition de valeur permet de renforcer la sécurité tout en simplifiant la gestion des mots de passe, grâce à une technologie de pointe de la reconnaissance faciale. KeyLemon vient d’être sélectionnée pour participer au projet européen FANCI (Face and body Analysis Natural Computer Interaction), qui lui ouvre de nouvelles opportunités dans l’industrie automobile. nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). « Il leur permet de s’approprier l’une de nos technologies, d’élaborer un prototype commercial et de fonder une start-up. C’est l’exemple de Biowatch, une montre connectée, dont la technologie repose sur un capteur biométrique reconnaissant son propriétaire, grâce aux veines du poignet », ajoute le directeur adjoint. L’Idiap travaille actuellement sur le projet international SUMMA (budget total de 9,8 millions d’euros, dont 1,8 million pour l’Idiap), qui lui permettra, ainsi qu’à ses chercheurs, d’apporter leur savoir-faire dans le traitement des données multimédia et multi-langues, avec des partenaires tels que Qatar TV, BBC et l’Université d’Edimburgh. « Le but du projet consiste à extraire rapidement les informations pertinentes émises partout sur la planète en dix langues différentes et représentant l’équivalent de 500 heures d’émissions par jour », s’enthousiasme Hervé Bourlard. Les ambitions de l’Idiap dans les FinTech De par la nature des thèmes de recherche de l’Idiap, notamment la reconnaissance biométrique des personnes avec, comme domaine d’application, la sécurité et la gestion des risques, il est tout à fait possible de développer des solutions financières, appelées FinTech. D’ailleurs, il serait envisageable que Biowatch développe des opportunités dans ce secteur d’activité. L’Idiap à Martigny : déjà de nombreux succès à son actif. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 56 BRÈVES BANQUE WIR Kornel Tinguely REPÈRES ÉCOLE D’AGRICULTURE DE CHÂTEAUNEUF Sophie Favez A la fin octobre, la Banque suisse WIR, implantée notamment à Sierre, a réuni près de 200 chefs d’entreprise sous la présidence de Kornel Tinguely, membre du conseil d’administration, et de Sophie Favez, présidente du Groupe WIR Romandie. A cette occasion, Jean-Daniel Descartes, fondateur et président du groupe valaisan éponyme, leur a conté quelques savoureuses anecdotes sur l’histoire et l’évolution de son entreprise (www.wir.ch). (Réd.) SOIXANTE CHERCHEURS EN INFORMATIQUE AU TECHNOARK DE SIERRE L’institut Informatique de gestion de la HES-SO ValaisWallis a accueilli trois événements consacrés au Web des données, en octobre dernier. Une soixantaine de chercheurs en provenance d’environ trente pays se sont donc rencontrés au TechnoArk de Sierre, site dédié aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ils ont ainsi présenté leurs travaux et recherches sur le traitement des informations digitales et des communications, de même que sur le web sémantique. L’organisation de ces rendez-vous scientifiques internationaux confirme la place de Sierre, et plus particulièrement du TechnoArk, comme pôle de compétences en informatique. A ce titre, l’institut Informatique de gestion de la HES-SO Valais-Wallis, qui compte plus de 80 collaborateurs, est l’un des piliers de ce positionnement (www.hevs.ch). (Réd.) L’Ecole d’agriculture de Châteauneuf a signé, ce mois d’octobre, une convention de partenariat avec le Centre de formation viticole « Viti Campus d’Avize », en Champagne. L’objectif vise à permettre aux deux établissements d’organiser des échanges entre les classes d’apprentis, ou d’étudiants, et d’apporter ainsi une plus-value dans le cursus professionnel des jeunes en formation. Du côté valaisan, il s’agit d’approfondir la connaissance de la région viticole, l’étude de la viticulture et vinification champenoise, la découverte du marché des vins effervescents et la compréhension des modes de commercialisation. Actuellement, l’Ecole d’agriculture valaisanne correspond avec dix-sept établissements européens ; en 2014, elle a porté sur les fonts baptismaux l’association EUROPEA Switzerland, dont la tâche principale consiste à favoriser les échanges entre centres de formation des métiers verts. (Réd.) NOUVEAU DIRECTEUR ACADÉMIQUE À UNIDISTANCE Le Conseil de fondation de la Formation universitaire à distance, Suisse (Unidistance), a nommé le Dr Damien Carron au poste de directeur académique et membre de la direction. Par ailleurs, il a confirmé dans leur fonction respective le Dr et professeur Marc Bors, recteur, ainsi que Stéphane Pannatier, directeur des Services centraux qui devient directeur administratif. En pleine croissance, l’institution valaisanne est la seule du pays à offrir depuis 1992 des formations universitaires à distance en français et en allemand (Bachelor et Master), reconnues par la Confédération. Dr Damien Carron Basée à Brigue avec des REPÈRES 57 BRÈVES TÉLÉGRAMMES ||| KELLERHALS CARRARD Dr et professeur Marc Bors Stéphane Pannatier centres d’étude à Sierre et Pfäffikon (SZ), elle compte plus de 1400 étudiants francophones et germanophones, 240 collaborateurs, dont une majorité de professeurs et assistants enseignant à temps partiel, ainsi que 34 collaborateurs administratifs. Aujourd’hui, elle se réorganise pour s’adapter à ses dimensions et mieux répondre aux besoins d’harmonisation, de standardisation et de centralisation des activités (www. UniDistance,ch). (réd.) La nouvelle étude suisse Kellerhals Carrard, née du regroupement entre Carrard & Associés et Kellerhals Anwälte, réunit désormais plus de 120 avocats et juristes. Présente à Sion, Bâle, Berne, Lausanne et Zurich, avec deux représentations à Shanghai et Binningen (BL) pour l’activité notariale, elle accède ainsi au rang de 5e plus grand bureau d’avocats de Suisse (www.kellerhals-carrard.ch). (réd.) ||| WWW.TROODI.CH La nouvelle plate-forme www.trOOdi.ch a été spécialement conçue pour les entreprises et organisations à la recherche d’un lieu en Romandie, pour mettre sur pied un séminaire. Son service est gratuit et facile d’utilisation ; un moteur de recherche permet de définir ses exigences (lieu, rayon de recherche, nombre de participants, etc.), puis apparaissent les descriptions des structures y répondant, 130 actuellement. (réd.) INCUBATEUR THE ARK LE PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ DES CRÉATEURS D’ENTREPRISE L’Incubateur The Ark offre aux entreprises innovantes en démarrage un environnement privilégié et des conditions-cadre attractives sur les différents sites technologiques The Ark. Grâce à un soutien concret et adapté, l’Incubateur The Ark entend renforcer les chances de succès de ces nouvelles entreprises, de leur démarrage à leur insertion dans l’économie locale. Ce support aux projets innovants prend la forme d’un accompagnement personnalisé (coaching), d’une mise à disposition d’infrastructures adaptées aux besoins spécifiques (bureaux ou laboratoires), du financement d’expertises, d’animation et de réseautage. Véritable lieu d’échanges interentreprises, l’Incubateur The Ark permet une émulation et des synergies indispensables au bon développement de toute nouvelle entreprise. Aucun financement direct n’est accordé par l’Incuba- teur aux projets d’entreprise. Cependant, un appui pragmatique à la recherche de financement et une intégration à différents réseaux d’investisseurs sont proposés. Un processus d’incubation a été mis en place. Celui-ci définit les objectifs et les prestations apportées à chaque stade de maturation du projet. Une incubation complète peut durer de 2 à 3 ans et demi. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 58 INNOVATION ÉNERGÉTIQUE REPÈRES ÉNERGIES RENOUVELABLES LA STRATÉGIE RAYONNANTE DE SEIC-TELEDIS EN FAVEUR DU SOLAIRE « CLÉS EN MAIN » LE SOLEIL VALAISAN S’AVÈRE ÊTRE UNE AUBAINE POUR LE GROUPE VALAISAN, QUI ENTEND BIEN FAIRE BÉNÉFICIER SA CLIENTÈLE DE SON OFFRE GÉNÉRALE EN FAVEUR DE LA SOURCE PHOTOVOLTAÏQUE. Edgar Bloch – [email protected] Journaliste SEIC-TELEDIS nous avait impressionné, lors d’une pretement à la mise en œuvre rapide d’installations mière visite, pour ses efforts consentis dans l’énergie adaptées à un tel environnement, puisque posées sur renouvelable, le solaire en particulier. Les engagedes toitures existantes. ments en faveur des centrales photovoltaïques et la Pour formuler une offre à l’intention de sa clientèle, mise en œuvre d’un cadastre solaire pour mesurer Paul-Alain Clivaz et son équipe se basent sur un relevé l’aptitude de chaque habitation à générer du courant des dimensions et des orientations des pans de la vert avaient déjà été relevés (voir Edition 3 de Valais toiture. « Cela nous permet de simuler le potentiel Valeur Ajoutée). énergétique et donc le nombre de panOr, rien pour l’heure n’indique que l’enneaux que nous pouvons installer. treprise de Vernayaz manifeste la Puis, nous établissons une proposition moindre intention de s’arrêter en si chiffrée pour leur fourniture et leur bon chemin. Bien au contraire, elle pose, le montage d’éléments de sécupropose désormais à ses clients de rité, tels que les échafaudages, ainsi fournir des installations solaires « clés que d’éventuels travaux de finition. Il en main ». « Nous nous chargeons de s’agit de la couverture et de la ferblantoute la démarche, qui va de la simuterie. Les coûts d’engineering, ainsi lation du potentiel énergétique à la que les heures nécessaires pour la mise en service, en passant par les partie administrative, figurent égalePaul-Alain Clivaz, responsable du tâches administratives et la coordinament dans le décompte final », assure département Energies renouvelables tion entre les différents corps de ménotre interlocuteur. Le public-cible visé chez SEIC-TELEDIS : « Nous nous occupons intégralement de tiers. Bref, tout ce qui est nécessaire est très vaste, puisqu’il concerne pral’installation photovoltaïque sur la toiture de l’habitation. » pour réaliser une installation photovoltiquement tous les ménages disposant taïque sur la toiture de l’habitation », d’une toiture plus ou moins correcteassure Paul-Alain Clivaz, responsable du Département ment orientée. Afin de séduire un grand nombre d’usaEnergies renouvelables. Active dans des projets liés gers, SEIC-TELEDIS assure également que le prix reste aux trois sources d’énergie abondantes en Valais, à « tout à fait intéressant et compétitif. » savoir la petite hydraulique, l’éolien et le photovoltaïque, SEIC-TELEDIS entend bien profiter de l’ensoQuelque 2800 bâtiments concernés leillement si prolixe dans le canton et qui sied parfaiLa démarche solaire exige néanmoins des investisseN°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE REPÈRES 59 INNOVATION ÉNERGÉTIQUE PROJETS RÉALISÉS EN 2015 Communes Surfaces modules [m2] Extension Rabotage du Rhône et Elioweld Evionnaz 2700 Matériaux Plus Martigny 4800 Michaud & Mariaux Massongex 1700 Extension Dépôt Voeffray Vérossaz 170 Centre scolaire Aproz Nendaz 180 Ecole Salvan Salvan 160 Crèche des Ecluses Nendaz 150 CAAD Saxon 250 Ferme Borgeat Vernayaz 650 AB Carrosserie Saxon 850 Charles-Alphonse Delaloye Ardon 500 Total12 110 ments conséquents de l’entreprise. En 2014, un effort d’un ordre de grandeur de trois millions de francs y avait été consacré avec, par exemple, l’extension de la centrale Fournier Bois à Ardon, ou la pose de 5700 m2 de modules sur des halles industrielles à Saxon. Au total, le groupe énergétique et multimédia s’est engagé dans la construction de plus de 40 centrales photovoltaïques dans quinze des communes où il est actif. Rien qu’en septembre 2015, il a mis en service six installations, dont celles de l’Ecole de Salvan, ou de la Crèche des Ecluses de Nendaz, pour n’en citer que deux. La part du solaire chez SEIC-TELEDIS se monte à environ 14 millions de kWh, produits annuellement par des installations photovoltaïques, sur environ 260 millions de kWh distribués. Quant aux autres énergies renouvelables, 17 millions de kWh sont répartis par les éoliennes du coude du Rhône, en mains des sociétés RhônEole et ValEole, dont le groupe est actionnaire. Pour la petite hydraulique, les centrales sont souvent propriétés des communes, et même si l’estiDe véritables économies à réaliser Comment s’orienter vers un projet solaire ? C’est simple : avec les produits « Auditelec », SEIC-TELEDIS propose à ses clients des analyses de consommation d’énergie de leur logement et leur fournit des mesures concrètes à prendre pour alléger la facture d’électricité. Lors cette visite, le spécialiste de SEICTELEDIS étudie également avec le client des alternatives viables et appropriées de production d’énergie renouvelable. Puissance Production [kWc] annuelle [kWh] 439 430 000 757 750 000 271 270 000 27 30 000 29 30 000 26 30 000 20 20 000 39 40 000 100 100 000 130 130 000 80 80 000 19181 910 000 mation de leur production se révèle plus difficile, elle se chiffre dans une fourchette comprise entre 8 et 10 millions de kWh. Où s’arrêtera ce développement ? « Il n’y a pas de limite à l’horizon, constate Paul-Alain Clivaz ; le potentiel estimé, sur la base du cadastre solaire établi par nos soins en 2014, précise que quelque 2800 bâtiments présentent un réel intérêt. Ils sont en mesure d’héberger plus de 600 000 m2 de panneaux et produire 100 millions de kWh. » La toiture solaire de Matériaux PLUS à Martigny. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 60 FOCUS ENTREPRISE REPÈRES L’EXPO MILANO 2015, VITRINE DE CHOIX POUR LE VALAIS UN VALAIS UNI, INNOVANT ET RÉSOLUMENT TOURNÉ VERS L’AVENIR, C’EST AINSI QUE NOTRE CANTON S’EST PROFILÉ À L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE MILAN. RETOUR SUR UNE AVENTURE AUSSI INTENSE QU’ENRICHISSANTE. Raphaël Favre – [email protected], [email protected] Responsable Industrie & Commerce, Valais/Wallis Promotion (Sion) Une exposition universelle sur le pas de notre porte, cela n’arrive pas tous les jours ! Le Valais a donc saisi cette proximité inédite pour exposer au monde ses multiples facettes. Tourisme, culture, agriculture, recherche, éducation, industrie, ou encore commerce, le Valais dans sa globalité a brillé au sein du Pavillon suisse. Les deux millions de visiteurs du Pavillon helvétique ont ainsi pu goûter à nos produits du terroir, découvrir une trentaine d’artistes, ou groupes valaisans, et percer à jour les secrets des bisses, des glaciers et de l’énergie hydraulique à travers l’exposition commune des cantons du Saint-Gothard. Et le Valais économique n’a pas été en reste ! Durant les dix journées valaisannes organisées en juin et octobre, les entreprises valaisannes ont bénéficié d’une plate-forme de visibilité de grande ampleur. De nombreuses rencontres B2B, ainsi que des conférences et des ateliers, ont été organisés avec le soutien de Valais/Wallis Promotion, afin de favoriser la mise en contact des entrepreneurs valaisans avec des partenaires potentiels, notamment du nord de l’Italie, un marché fort intéressant pour notre région. Ces journées ont dès lors permis de valoriser le tissu économique local, présenter les offres touristiques du canton, dévoiler ses atouts gastronomiques, positionner le Valais comme pôle d’innovation et, in fine, développer de nouvelles opportunités d’affaires. Coup de projecteur sur un Valais entreprenant Notre région offre des conditions-cadre optimales pour l’implantation de nouvelles entreprises, comme une qualité de vie exceptionnelle, une main-d’œuvre qualifiée, ou encore un terreau fertile en matière d’innoN°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE vation et de recherche. Si le Valais est le 5e canton de Suisse à accueillir des start-up high-tech et que 30 % de son PIB proviennent de l’industrie et de la technologie, peu de personnes connaissent cette facette du canton. Les quatre journées valaisannes dévolues à l’économie et à l’industrie organisées à l’Expo ont ainsi permis de valoriser ces atouts auprès du marché transalpin. Plus de 700 participants sous le charme des dix journées valaisannes. © Valais/Wallis Promotion, Gianluca Simone REPÈRES 61 FOCUS ENTREPRISE Après une journée dédiée aux PME au mois de juin, les entreprises certifiées « Valais excellence » ont exposé leurs pratiques en termes de développement durable et contribué à positionner le Valais comme un territoire économique responsable. « Business Valais », l’entité cantonale au service des entrepreneurs, a, quant à elle, mis en lumière les compétences du canton dans le domaine de la valorisation des plantes alpines et ingrédients naturels. Finalement, la HES-SO s’est intéressée à la problématique énergétique en Suisse et dans l’Arc alpin, une thématique cruciale pour notre région. Au total, les journées valaisannes ont accueilli plus de 700 professionnels suisses et italiens, issus de divers domaines économiques. De par leurs réflexions sur la durabilité, les journées valaisannes se sont en outre pleinement inscrites dans la thématique de l’Expo, « Nourrir la planète. Energie pour la vie ». Les plantes, l’or vert du Valais ! Le Valais est leader en Suisse dans la production de plantes aromatiques et médicinales. En effet, 98 espèces de plantes sauvages, ou comestibles, y sont répertoriées et permettent aux entreprises de lancer des produits innovants dans les domaines de la cosmétique, de la pharma, ou encore des alicaments. Plusieurs d’entre elles ont participé à la journée organisée par « Business Valais », à l’instar de SpirAlps SA, Cosmotec SA, ou encore Pharmalp. Elles ont donc pu bénéficier d’une large visibilité et présenter leur savoir-faire à plus de 40 professionnels du nord de l’Italie. Ces trois entreprises étaient accompagnées par PhytoArk ; en tant que site technologique dédié à la valorisation, ainsi qu’à la pré-industrialisation des plantes alpines et ingrédients naturels, le PhytoArk aide les entrepreneurs à mettre en valeur leurs produits. A travers cette collaboration, les compétences sont rassemblées et les start-up bénéficient d’un accélérateur de croissance considérable. Un vrai privilège pour les entrepreneurs. Et du côté des participants, l’écho s’est avéré des plus positif : « Cette présentation des sociétés valaisannes montre qu’il y des choses très intéressantes à faire dans le cadre de futures collaborations », a commenté, par exemple, Katia Parmeggiani, responsable de service chez Bio Basic Europe. Le succès au rendez-vous L’Expo Milano a placé le Valais sous le feu des projecteurs six mois durant. La manifestation a non seule- Rien de tel qu’une savoureuse raclette pour renforcer les liens entre partenaires valaisans, italiens et européens ! ment proposé une plate-forme de visibilité et de networking unique aux entreprises valaisannes, mais également généré une nouvelle dynamique en termes de regroupement d’énergies autour de projets communs. La diversité de notre canton est un avantage considérable. Avec ses nombreux domaines d’activité, ses entreprises innovantes et ses produits de qualité, sans oublier la beauté de ses paysages, le Valais a tous les atouts en main pour se faire connaître au-delà de ses frontières. Aujourd’hui, les entreprises souhaitent tirer profit de cette expérience pour aller de l’avant et atteindre les sommets. A Milan, le Valais a bougé. Il a brillé. Il a interpellé. Il a existé. Dans le nord de l’Italie, il existe désormais un peu plus qu’avant. L’Expo et le Valais : chiffres clés • 2 000 000 de visiteurs au Pavillon Suisse • 700 000 visiteurs à l’Espace Gothard •10 journées valaisannes et plus de 700 participants • 93 journalistes et blogueurs • 95 tour-opérateurs et professionnels du voyage • 7 destinations touristiques partenaires • 4000 bouteilles de fendant (meilleure vente des vins du Pavillon Suisse) • 50 000 raclettes • 31 artistes valaisans Plus d’informations sur valais.ch/expo2015 N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 62 PME DÉCOUVERTE REPÈRES COMPAGNIE NEO « NOTRE BUSINESS PLAN ? IL FAUT Y CROIRE ! » LA COMPAGNIE NEO EST LA SEULE QUI PRATIQUE LA DANSE ESCALADE EN SUISSE. ELLE S’EST ÉTABLIE SUR CHARRAT ET BOUCLE SES BUDGETS GRÂCE À UNE VASTE DIVERSIFICATION DE SES ACTIVITÉS. Joël Cerutti – jœ[email protected] Journaliste Vous voyez des gargouilles vertes, munies de torches, galoper le long d’une façade ? Pas de panique ! Vous n’avez abusé d’aucune substance illicite. Vous n’êtes pas mûrs non plus pour l’hôpital psychiatrique de Malévoz. Vous assistez juste à un spectacle de la Compagnie Neo qui, depuis presque une décennie, pratique la danse escalade, en alliant l’esthétisme à la performance, avec un sens aigu du spectaculaire et de la poésie. Cette discipline, la Compagnie Neo s’avère la seule à la pratiquer dans toute la Suisse, après la défection d’une grande sœur à Zurich. Pas évident de tenir financièrement avec une telle singularité. Michaël Rouzeau en convient : « Notre business plan ? Il faut y croire ! » Sur le site www.compagnieneo.ch, on découvre une vingtaine de collaboratrices/teurs. « Je dirai que le noyau dur de Neo se compose de huit personnes qui réagissent très vite, en cas de demande d’un spectacle. Nous avons tous une occupation parallèle. De mon côté, je suis réalisateur pour la société Filmic, que j’ai fondée en 2008. Dans le cadre de certaines productions, j’engage au sein de Neo », précise Michaël Rouzeau. Au fil des ans, la palette des métiers qui s’investissent dans la compagnie s’est notablement élargie. « Nous nous sommes ouverts aux artistes venant du monde du cirque. Cela nous a apporté une plus-value incroyable », observe Michaël Rouzeau. Cette offre s’ajoute aux techniciens mobilisés, qu’ils soient régisseurs, ingénieurs, menuisiers, soudeurs, ou roboticiens. Pour répéter et créer, la Compagnie a cherché longtemps le « terrain de jeu » idéal… Depuis deux ans, le Graal a été trouvé du côté de N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE La Compagnie Neo, la seule en Suisse à pratiquer la danse escalade. Charrat. « Il s’agit d’une immense halle chauffée de neuf mètres de haut. Nous avons mis huit ans pour trouver un tel lieu. Il est devenu le Théâtre Oz », se réjouit Michaël Rouzeau. C’est là que s’est élaborée la dernière création made in Neo, le spectacle « Dissidance ». Le faire venir dans votre théâtre ? C’est possible pour un cachet de 6500 francs, avec des remises importantes s’il s’agit de représentations pour des œuvres caritatives. Sinon, la Compagnie Neo assure pouvoir jouer « Dissidance » n’importe où. « Nous pouvons autant le proposer au Crochetan de Monthey, qu’aux Halles de Sierre. Notre rêve serait aussi de le monter au Canada, qui est un peu la patrie du Nouveau Cirque. Notre but est vraiment d’avoir le plus de dates. Nos six premières représentations se sont faites à guichet fermé, cela encourage », s’enthousiasme Michaël Rouzeau. Avec l’expérience, Neo a compris qu’elle devait s’adapter à des volumes plus « classiques ». « Nous ne pouvons plus faire uniquement des REPÈRES 63 PME DÉCOUVERTE spectacles sur-mesure ! C’est vrai que les vingt mètres de haut de la Belle Usine, à Fully, nous ont bien fait rêver. A présent, nous avons une fiche technique qui colle au théâtre. Nous apportons un mur écran et de projection. Il est déplaçable n’importe où… », détaille Michaël Rouzeau. Activités complémentaires On le comprend, « Dissidance » ne constitue pas la source de revenus majeure de la compagnie, ou du Théâtre Oz, qui ne sont pas une PME, mais une association à but non lucratif. Le théâtre tourne avec un budget annuel de 120 000 francs. La Loterie Romande assure 20 000 francs et suit une longue liste de contre-prestations, ou d’échanges avec des parrains. Les dons représentent aussi dans les 30 000 francs. Un passage sur M6, dans l’émission « La France a un incroyable talent », a montré le potentiel international de nos papes de la haute voltige. « Beaucoup de grandes entreprises d’un peu partout nous ont alors sollicités. Malheureusement, cela est tombé au moment où nous nous installions à Charrat et beaucoup de propositions ne cadraient pas avec notre calendrier », regrette Michaël Rouzeau. Le déclic s’est quand même opéré. Aujourd’hui, la Compagnie Neo propose des dîners-spectacles, ou des soirées privées, qui cartonnent au Théâtre Oz. La demande ne cesse de croître. « Nous en donnons, pour le moment, une vingtaine par an. Il y a des menus à 85, 100 ou 130 francs, dans sa version VIP. Nous pouvons accueillir une soixantaine d’hôtes au maximum. Le menu nous revient une trentaine de francs. Jusqu’au moment où le DJ intervient, à la fin du repas, toutes les boissons sont gratuites. Ce qui attend le public de gastronomes ? Il y a plusieurs numéros durant le souper. Les participants sont projetés dans un univers fou, post apocalyptique, mené par des saltimbanques… », énumère Michaël Rouzeau. Certains artistes ne perçoivent aucun cachet. Neo leur offre alors la possibilité de s’entraîner gratuitement dans sa structure. « Tout ceci nous permet d’être compétitifs, même si nous ne considérons pas notre activité comme un produit », soulignet-il. Le fait d’être enfin dans un lieu fonctionnel permet d’assurer des cours pour le grand public. « Depuis une année, nous initions des jeunes entre 5 et 16 ans, comme des adultes, au Sport 3D, car « danse escalade » sont des mots qui peuvent faire peur, ne faisant pas assez virils. Depuis 2014, je vous assure que cela marche à boulet ! », indique Michaël Rouzeau. Que Neo commence à prendre vraiment son envol, cela semble être logique. Du moment qu’il y a le baudrier et la corde pour assurer ! Une plus-value artistique indéniable ! N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE SAVOIR-FAIRE 65 CRÉATION D’ENTREPRISE LE VALAIS, TERRE D’ACCUEIL… POUR LES CRÉATEURS D’ENTREPRISE ! Frédéric Bagnoud – [email protected] Secrétaire général de la Fondation The Ark (Sion) A la fin septembre dernier, la nouvelle extension du BioArk de Monthey a été officiellement inaugurée. Grâce à ses installations high-tech, ce site technologique permet de favoriser la création d’entreprises innovantes en Valais. Il vient compléter un parc technologique couvrant désormais 27 000 m2, réparti dans les principales villes du canton. Outre les installations et bureaux, des services d’accompagnement compétents sont à disposition en Valais pour les créateurs d’entreprise et les PME. Avec sa nouvelle extension, le BioArk de Monthey offre plus de 6500 m2 de surfaces de travail ; celles-ci sont à disposition pour développer des projets dans les domaines de la biotechnologie, du diagnostic et des sciences de la vie, au sens large. Le bâtiment abrite des PME, des start-up et l’Ecole intercantonale de laborantin(e)s en chimie, tandis que de nouvelles sociétés ont déjà annoncé leur arrivée. « Plusieurs réalisations marquent la volonté du Valais de se profiler comme un canton technologique doté de compétences à forte valeur ajoutée. Le BioArk en fait clairement partie », a souligné le conseiller d’Etat Jean-Michel Cina, lors de l’inauguration de l’extension. Multiples synergies sur place Le BioArk fait partie du parc technologique valaisan, comme l’IdeArk de Martigny (interactions homme-machine), le PhytoArk de Sion-Conthey (plantes alpines et ingrédients naturels), Energypolis à Sion (énergie et environnement), le TechnoArk de Sierre (internet des objets) et le BioArk de Viège en construction (biotechnologies). Ces sites, développés en étroite collaboration avec les communes concernées, sont des Des locaux parfaitement équipés au sein du BioArk permettent de lancer son entreprise dans les meilleurs délais et conditions. lieux idéaux pour lancer une entreprise. Car sur chacun d’eux, des synergies se mettent en place entre les instituts de recherche, les organismes de soutien, d’autres start-up et PME, ainsi que, parfois, avec de grandes industries. La proximité entre les différents partenaires favorise les échanges et les possibilités d’affaires. Sans compter que les outils mis à disposition par la Fondation The Ark (bureaux, coaching, accès à un réseau de spécialistes, aide à la recherche de financement, etc.) permettent aux jeunes pousses de se développer dans le meilleur environnement possible. 42 % des créateurs d’entreprise originaires de l’étranger Le Valais est un lieu privilégié pour créer son entreprise et les compétences valaisannes sont reconnues au-delà de notre canton. En 2014, 42 % des créateurs d’entreprise en Valais, avec le soutien de l’Incubateur The Ark, provenaient de l’extérieur de la Suisse. C’est un signe qui ne trompe pas. Notre région est attractive, non seulement pour son climat exceptionnel, mais également pour son environnement « business ». Cet élément doit être davantage connu, y compris auprès de la population valaisanne. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Comment les heures supplémentaires doivent être traitées ? Relations de travail Pe r m a ne téléph nce onique gratuit ep les abo our nnés Guide de l’employeur : l’outil indispensable - Pour toutes les questions du droit du travail et du droit des assurances sociales - Langage accessible et structuré par thème - Pour chef d’entreprise, cadre ou responsable RH - Plus de 40 ans d’expérience - Disponible papier + électronique/français et allemand www.guidedelemployeur.ch SAVOIR-FAIRE 67 FINANCEMENT D’ENTREPRISE SOUTIEN FINANCIER AUX ENTREPRISES TÉMOIGNAGES DE DIRIGEANTS SOUTENUS PAR LE CENTRE DE COMPÉTENCES FINANCIÈRES (CCF) LE CCF, PARTENAIRE DE BUSINESS VALAIS, SOUTIENT ACTIVEMENT LA CRÉATION ET LA CROISSANCE DES ENTREPRISES EN VALAIS. A LEUR SERVICE, IL CONSTITUE UNE SOURCE PRIVILÉGIÉE DE FINANCEMENT. TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES QUE LE CCF SOUTIENT. Jacques Métrailler – [email protected] Directeur du Centre de Compétences Financières (Sion) Montagne Alternative, Commeire « L’intervention du CCF dans notre entreprise a été et est déterminante pour son succès. Nos clients vivent à Commeire des expériences alpines authentiques et uniques. Ce sont la culture locale, l’architecture typique des villages de montagne, les produits locaux et une nature extraordinairement bien conservée qui sont mis en œuvre par nos équipes, afin de faire redécouvrir un certain art de vivre valaisan. L’ancrage cantonal et le support de partenaires financiers professionnels comprenant bien le tissu économique de la région nous ont permis de financer en partie le développement de notre projet original et innovant. » Eversys SA, Ardon « Notre entreprise a été fondée en 2009 sur la base d’idées nouvelles et non conventionnelles, dans le domaine de la machine à café professionnelle. Le CCF s’est engagé dès le début du projet, au stade de l’étude, et nous a soutenus par le biais d’un cautionnement, d’une prise de participation et de prêts directs. Après deux ans et demi de développement et un team de huit ingénieurs, Eversys a pu enfin distribuer ses produits. Dans cette phase d’expansion commerciale, nous avons bénéficié de l’appui du CCF sous forme de cofinancements, notamment dans le cadre des expositions, des brevets et des démarches. Aujourd’hui, notre société est présente sur les mar- chés internationaux et notre team compte 42 personnes, motivées et fières de représenter une entreprise valaisanne dans le monde. » Klewel SA, Martigny « Grâce au cofinancement de participation à des foires commerciales, il nous a été possible de présenter nos services et produits à une clientèle ciblée, à la fois dans le monde de l’événementiel et de l’audiovisuel. CCF a soutenu notre première augmentation de capital pour transformer notre Sàrl en SA. Ce soutien s’est avéré décisif pour financer nos développements techniques et commerciaux. L’accompagnement sous forme d’écoute active et de conseils de la part de l’équipe expérimentée du CCF a été également apprécié. » Marcus Marienfeld AG, Ried-Brig « Le Haut-Valais a toujours besoin de projets innovants, qui, grâce au soutien du CCF, peuvent voir le jour et rencontrer le succès. Notre entreprise y a trouvé une écoute attentive et un soutien sous forme de cautionnement. Il nous a ainsi été possible de concevoir et construire notre nouveau siège social à Ried-Brig. Aujourd’hui, notre entreprise fournit une clientèle mondiale. Grâce au cofinancement de participation à des foires commerciales internationales, nous avons pu approcher directement cette importante clientèle cible et développer sa fidélisation. » N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE SAVOIR-FAIRE 69 GESTION FINANCIÈRE DES PME ACCEPTER DES PAIEMENTS SANS ESPÈCES PARTOUT ET EN TOUT TEMPS ! Ariane Zufferey – [email protected] Conseillère spécialisée PME, UBS Valais (Sion) Expérience vécue que je vends comme je l’ai achetée : magnifique soirée d’été dans un restaurant caché au fond de mayens valaisans. La cuisine proposée est superbe d’originalité et de fraîcheur. Tout concourt à la félicité et au bonheur des convives. Jusqu’au moment de l’addition : le prix est très correct. Mais – gros souci – l’établissement n’accepte pas les cartes. Par chance, la facture étant vraiment raisonnable, les convives réunissent le liquide nécessaire pour l’honorer. Reste que ce genre d’épisode risque de se produire de plus en plus fréquemment. Toutes les enquêtes de consommation vont dans la même direction : les particuliers ont de moins en moins d’argent cash sur eux. En outre, beaucoup de commerçants n’ont pas les volumes requis pour justifier la location d’un terminal de lecture de cartes. D’autant que la charge induite n’est pas négligeable. Et puis, il y a toutes ces situations, où l’installation d’un tel appareil n’est tout simplement pas possible. Le cas typique est celui du commerçant qui installe son stand sur un marché, ou celui du livreur de pizza à domicile… Pourtant, une solution existe... La jeune société allemande SumUp, a en effet lancé un terminal de paiement très pratique ; avec ce petit instrument qui s’acquiert pour moins de 100 francs, il est désormais possible d’encaisser directement et sans espèces même les plus petits montants en utilisant son smartphone, ou sa tablette, comme terminal de paiement. Avec cette solution, les petites entreprises et les artisans, mais aussi les coiffeurs, ou les chauffeurs de taxi, peuvent procéder à des encaisse- Plus besoin d’espèces pour régler son dû. – © Valais/Wallis Promotion ments sans espèces, de façon simple et rapide, sans se soucier de pouvoir rendre de la monnaie, ou de constituer des réserves d’espèces. Plus besoin non plus de devoir diriger ses clients vers le distributeur de billets le plus proche... Bien sûr, une telle commodité a quand même un coût. Outre l’achat du boîtier, le commerçant va s’acquitter d’une commission sur les transactions effectuées. Mais, là encore, les montants restent supportables. Les commissions s’élèvent, en général, à 1,5 % sur les paiements effectués par carte de débit et à 2,5 % sur ceux effectués par carte de crédit. Enfin, et ce n’est pas négligeable non plus, le commerçant n’est pas lié par une durée de contrat et ne paie ni frais mensuels, ni taxe minimale par transaction. Comme quoi, la modernité a aussi certains avantages ! N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 70 FISCALITÉ DES ENTREPRISES SAVOIR-FAIRE PROVISIONS JUSTIFIÉES PAR L’USAGE COMMERCIAL Adeline Bays – [email protected] Fiscaliste, Fiduciaire FIDAG SA (Crans-Montana) La constitution de provisions justifiée par l’usage commercial permet de réduire efficacement le résultat imposable. Les provisions les plus courantes sont notamment sur les actifs circulants (tels que les débiteurs ou le stock), pour grosse réparation, pour remploi et pour recherche et développement. Il existe aussi d’autres provisions admises, comme pour apprenti : une provision de CHF 10 000 peut être constituée pour chaque nouveau poste d’apprentissage ; sa dissolution a lieu lors de la fin du contrat d’apprentissage. En ce qui concerne la provision pour longs rapports de service, les articles 339b à 339d CO prévoient un versement de l’employeur pour indemnité de départ lors de la cessation des rapports de travail après 20 ans, ou plus, d’un travailleur âgé d’au moins 50 ans. L’indemnité peut varier entre un minimum de deux salaires mensuels et un maximum de huit salaires mensuels. Etant donné que cette charge salariale dé- Réserves de contributions patronales Les versements à un fond de prévoyance en faveur du personnel de l’entreprise sont déductibles du bénéfice imposable selon l’art. 59 al.1 let b. LIFD et 82 LF. Les fonds attribués par la société à l’institution de prévoyance ne peuvent être utilisés qu’à des fins de prévoyance professionnelle et ne peuvent, en aucun cas, être redistribués à la société. Une telle réserve ne peut excéder cinq fois les cotisations annuelles de l’employeur et les versements doivent être faits au plus tard sept mois après la clôture de l’exercice commercial. Une société peut également fonder sa propre fondation de prévoyance patronale ; celle-ci sera exonérée des impôts sur le bénéfice et le capital. Une réserve de contributions patronales ne peut pas être constituée pour les cotisations de prévoyance d’une personne exerçant une activité indépendante. coule des obligations légales, une provision pour indemnités pour longs rapports de travail est fiscalement admise. Son calcul se fait en fonction de la masse salariale annuelle de l’entreprise, ainsi que de la proportion d’employés d’au moins 50 ans et ayant 20 ans, ou plus, de rapport de travail. FIN DE L’ANONYMAT DES ACTIONS AU PORTEUR/PARTS SOCIALES Le 1er juillet dernier, la Loi fédérale sur la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI), révisée en 2012, est entrée en vigueur et met ainsi fin à l’anonymat des actions/parts sociales au porteur. Comme le communique la fiduciaire valaisanne et romande FIDAG, tout acquéreur d’actions au porteur d’une société anonyme (SA), dont les titres ne sont pas N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE cotés en bourse, est désormais tenu de s’annoncer au plus tard avant le 31 décembre 2015 auprès de cette dernière pour communiquer des informations basiques (nom, prénom ou raison sociale, nationalité, date de naissance, adresse). Si les personnes physiques doivent prouver leur identité au moyen d’une pièce de légitimation officielle, avec photo (passeport, carte SAVOIR-FAIRE 71 FISCALITÉ DES ENTREPRISES d’identité, permis de conduire), les personnes morales, suisses et étrangères, doivent pour leur part fournir un extrait actuel et attesté du registre du commerce. Un registre des actionnaires, où figurent nom, prénom ou raison sociale, nationalité, date de naissance et adresse, sera tenu par la SA et consultable en tout temps. Les pièces justificatives de l’annonce sont soumises au délai de conservation de dix ans après la radiation de la personne de la liste. L’assemblée générale peut prévoir que les annonces sur les actions au porteur soient effectuées à un intermédiaire financier. Dans ce cas, l’obligation de tenir le registre incombe à ce dernier. Le conseil d’administration désigne l’intermédiaire financier et communique son identité aux actionnaires. Selon l’article 837 CO, la société coopérative est également obligée de tenir une liste des associés. Annonce de l’ayant droit économique Quiconque acquiert, seul ou avec un/des tiers, des actions (nominatives, au porteur, etc.) d’une société dont les titres ne sont pas cotés en bourse et dont la participation, à la suite de cette opération, atteint ou dépasse 25 % du capital-actions ou des voix, est tenu d’annoncer au plus tard avant le 31 décembre 2015 le prénom, le nom et l’adresse de l’ayant droit écono- mique. Cette exigence est également valable pour les sociétés à responsabilité limitée (Sàrl). Les détenteurs d’actions nominatives, ou de parts sociales d’une Sàrl, qui détenaient déjà une participation dépassant 25 % du capital-actions, ou des voix, au 1er juillet dernier, ne sont pas soumis à l’obligation d’annonce. Si le devoir d’annonce n’a pas été rempli avant le 31 décembre 2015, l’actionnaire ne pourra pas exercer ses droits sociaux et faire valoir ses droits patrimoniaux. Cela signifie, en particulier, que l’actionnaire ne peut pas participer à l’assemblée générale, n’a pas le droit de vote à l’assemblée générale, n’a ni le droit à l’information, ni le droit d’instituer un contrôle spécial, n’a pas droit au versement d’un dividende et n’a pas droit au versement d’un bénéfice de liquidation. Les personnes détentrices d’actions au porteur qui n’auront pas respecté leurs obligations d’annonce verront leurs droits patrimoniaux s’éteindre. Si l’annonce est effectuée à une date ultérieure, elles pourront faire valoir les droits patrimoniaux, qui renaîtront à compter de cette date. L’anonymat que garantissaient les actions au porteur/ parts sociales a disparu de façon définitive. Dès lors, les autorités fiscales suisses, et donc les administrations étrangères, peuvent connaître sans effort l’identité des actionnaires. Faire les choses à moitié? Chaque document imprimé que nous produisons pour vous est unique. Vous obtenez un produit dont vous pouvez être fier. Bref: tout projet d’impression que vous nous confiez contribue au succès commercial de votre entreprise! Ce n’est pas notre genre! Pomonastrasse 12 | 3930 Viège T 027 948 30 30 | www.mengisdruck.ch Nous sommes également présents en Bas-Valais. Fabienne Fauchère | Responsable de vente du Bas-Valais | M 079 366 37 37 | [email protected] 72 COACHING EN ENTREPRISE SAVOIR-FAIRE POURQUOI CHOISIR UNE FORMATION DE COACHING POUR UN MANAGER ? Hildegard Abbet – [email protected] Coach professionnel certifié, new perspectives coaching sàrl (Sion) Avoir la responsabilité de la conduite d’une équipe n’est pas une tâche aisée. Le manager doit avoir un bon leadership, être capable de diriger, fixer des objectifs, gérer le budget et prendre des décisions. Une grande partie de son quotidien consiste également à encadrer et à impliquer ses équipes pour atteindre les objectifs de l’entreprise. En Suisse romande, de nombreux responsables des départements des ressources humaines, ainsi que des dirigeants d’entreprise, ont décidé de suivre une formation de coach, afin d’étoffer leur boîte à outils. Car le coaching reste une compétence comportementale exigeant de la pratique et de l’expérience. La formation doit donc offrir une plate-forme pour apprendre et tester les outils sur soi-même et les autres. L’outil principal de coaching : un questionnement spécifique La majorité des modèles de coaching cherche à identifier la problématique et le défi comme points de départ de la démarche. Bien que ces méthodes appliquent un processus spécifique pour amener la personne coachée vers son objectif, elles sont plus difficilement applicables dans une relation dirigeant-collaborateur. Questions pour chercher la cause du problème : pourquoi n’avez-vous pas atteint le résultat souhaité ? Qu’est-ce qui vous manque pour relever ce défi ? Ce questionnement, qui amène la réflexion sur le niveau du problème, engendre des réponses de justification, des excuses et des sentiments de culpabilité, voire d’agression. L’approche de coaching Solution Focus N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Valoriser les membres d’une équipe, en tant que personnes, influence directement la motivation et le résultat final. – © Valais/Wallis Promotion bouleverse donc les usages communs. En effet, le questionnement se concentre sur ce qui fonctionne déjà bien, au lieu d’analyser ce qui fait défaut. La discussion se focalise ainsi sur la situation souhaitée et les réussites du passé. « Parler de problèmes crée des problèmes et parler de solutions crée des solutions », disait son fondateur Steve de Shazer. Ce changement de paradigme facilite la tâche du manager dans l’accompagnement de ses collaborateurs et de son équipe, afin de générer et de mettre en œuvre rapidement des solutions. De nouvelles questions types émergent (si vous avez fait une erreur) : comment allez-vous la constater la prochaine fois que vous aurez atteint l’objectif ? Comment avez-vous fait, dans une expérience antérieure, pour résoudre une situation similaire ? Comment les clients vont-ils remarquer votre performance ? L’entretien prend dès lors une direction orientée solutions ; celles-ci émergent rapidement et l’entretien devient plus motivant pour le collaborateur. D’une part, le manager doit avoir une approche pragmatique et efficace permettant de développer les compétences des collaborateurs, d’augmenter leur autonomie et de gérer les situations conflictuelles. D’autre part, un bon manager est capable de libérer le potentiel de son équipe ; valoriser ses membres, en tant qu’humains, influence directement la motivation et le résultat final. Informations complémentaires : www.ecole-coaching.ch SAVOIR-FAIRE 73 COMPÉTENCES EN ENTREPRISE VALORISER SON EXPÉRIENCE EN VALIDANT SES ACQUIS Line Pillet – [email protected] Associée de Pillet & Partners (Sion) Aujourd’hui se met en place un véritable marché de la certification dans le secteur de la formation ; il est enclin à faire descendre le sacro-saint diplôme de son piédestal, jugé souvent peu adapté aux réalités d’un monde du travail en constante évolution. De plus en plus de métiers offrent ainsi la possibilité de faire valider son expérience professionnelle et ses acquis pour obtenir un titre fédéral reconnu (attestation professionnelle, CFC ou brevet), à travers une procédure de validation, ou une reconnaissance d’équivalence. Un candidat motivé peut même être admis directement à l’examen professionnel sans formation préalable, s’il justifie d’un nombre d’années d’expérience suffisant dans le domaine en question. Il s’agit d’une véritable évolution culturelle, qui touche les représentations communément admises du travail, des métiers, de la formation, de l’évaluation et du diplôme. Concrètement, la validation s’articule autour de trois piliers, à commencer par la reconnaissance personnelle (bilan) : le(a) candidat(e) constitue un dossier (portfolio) décrivant le détail de ses acquis professionnels, puis une personne spécialisée – conseiller en orientation, psychologue ou formateur d’adultes – l’accompagne dans cette démarche ; la validation proprement dite des acquis, ensuite : un groupe d’experts évalue et valide les compétences acquises sur la base d’un référentiel métier ; un plan de formation, enfin : des formations ad hoc sont proposées le cas échéant pour compléter les compétences n’ayant pas été validées. La durée de ce type de procédure varie bien entendu d’une personne à l’autre, mais il faut compter en moyenne un à deux ans de préparation. Ecrire sa pratique professionnelle permet de se réapproprier son vécu au travail, en lui donnant de la valeur et du sens. Mettre en mots son expérience C’est à travers la description orale et écrite de ses activités que le candidat rend compte de son expérience ; orale, lors des premiers entretiens avec le(s) professionnel(s) l’accompagnant, puis lors de l’examen final devant le jury, et écrite lorsqu’il remplit son dossier de validation. Par quoi commencer ? Que dire ? Il appartient au candidat de trier, de sélectionner, de hiérarchiser et de présenter les activités et réalisations lui paraissant significatives du niveau de professionnalisme atteint dans son métier, en vue d’une certification. Un travail de mise en mots de la pratique professionnelle allant bien au-delà de la certification elle-même et qui permet de se réapproprier son vécu au travail, en lui donnant de la valeur et du sens. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE VIE PRIVÉE 75 J’AI PARTAGÉ MA FONDUE J’AI PARTAGÉ MA FONDUE AVEC... CHARLES-ANDRÉ MEYER, DIT TADDÉ Joël Cerutti – jœ[email protected] Journaliste Ce lundi, Charles-André Meyer opte pour une fondue « Vieux Valais », car la sommelière nous a dit que son fromage avait « du caractère ». Ancien architecte de la Ville de Sion, il savoure depuis dix ans sa retraite. Ce qui lui permet d’écrire, de peindre, de se mettre devant ses fourneaux. Vous êtes un passionné de cuisine. La fondue, ce n’est pas trop rustique pour vous ? Je n’aime pas les recettes trop compliquées. La fondue, c’est un langage loin des dogmes esclavagistes liés à la cuisine contemporaine. C’est du brut, du sincère. Autour du caquelon, on peut tout se dire, sans méchanceté. La fondue, c’est le partage, tout comme en architecture, non ? Avec la fondue comme pour l’architecture, il se crée un lien interactif. Vous proposez quelque chose, les autres rebondissent là-dessus, cela devient un échange fructueux. « La fondue crée la bonne humeur », dit-on. Elle favorise aussi le dialogue, vous êtes en empathie. Dans les quelques maisons que j’ai dessinées, je ne faisais rien avant d’avoir partagé la vie de celles et ceux qui allaient y habiter. Je voulais voir comment ils vivaient, leurs rapports entre eux. Ensuite, j’étais capable de faire des plans. Je ne venais pas avec des idées toutes faites… et eux non plus ! Pas de fondue sans réchaud. Vous êtes d’un caractère bouillonnant ? Je ne suis pas du genre qui explose, j’arrive à prendre sur moi. Pour remettre les choses à leur place, je n’ai « Je ne m’impose rien, c’est contraire à ma philosophie de vie » pas besoin de taper du poing sur la table. J’utilise une autre méthode : je persuade par l’absurde ; j’effectue une projection, dans la logique de mon interlocuteur, et je lui démontre qu’il va droit dans le mur. Mais attention ! Je n’utilise pas ça dans mon propre intérêt. Cela me rappelle Edgar Faure, homme politique français qui a résisté à bien des remaniements ministériels sous de Gaulle. Il ne s’attribuait jamais une idée, il glissait tout le temps : « Comme vous le disiez vousmême, mon Général », même si ce n’était pas le cas ! La retraite, cela permet vraiment de se donner plus de temps libre autour du caquelon ? Je peux me consacrer à la peinture et à l’écriture. Ou taper aux cartes après une bonne fondue. Ce n’est que du bonheur ! Je n’ai pas de discipline, je ne m’impose rien, c’est contraire à ma philosophie de vie. En revanche, je suis très rigoureux dans mes démarches. Dans mon atelier, j’oublie tout et c’est une joie intense. Je m’accorde aussi le droit de ne rien faire, ce qui est un privilège extraordinaire. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 1 ABONNEZ-VOUS À LA REVUE VALAIS VALEUR AJOUTÉE POUR SUIVRE L’ÉVOLUTION DE L’ÉCONOMIE VALAISANNE ET MIEUX CONNAÎTRE SES ACTEURS Formulaire d’abonnement sur le site : www.valaisvaleurajoutee.ch TARIFS : • 4 numéros : CHF 25.– + frais de port • Abonnement de soutien : CHF 55.– + frais de port VIE PRIVÉE 77 LE BILLET ICONOCLASTE LES INDIGNATIONS DES POISSONS ROUGES Joël Cerutti – jœ[email protected] Journaliste Dans l’après-midi du 7 janvier 2015, tout le monde s’est proclamé Charlie. Cela a vite changé. Les conspirationnistes ont flairé des complots partout. Les citoyens ont petit à petit cessé de se mobiliser. D’autres, juste pour ne pas suivre l’indignation collective, sont partis à contre-courant. « Ils » l’avaient bien cherché, non ? A force de tirer sur la corde de la satire, ils se sont fait tirer dessus, les gars de Charlie. Quand on cherche des poux dans la barbe du prophète, ils vous pètent à la gueule ! Puis l’abject s’est banalisé. Quelques mois plus tard, lorsqu’on a appris que la rédaction de Charlie aménageait dans des locaux secrets et ultra sécurisés, cela a paru normal. Personne ne s’est dit que, dans une démocratie, il était quand même absurde que le rire passe par une protection policière constante et des gilets pare-balles. Quelque part, on pourrait presque dire que les terroristes ont remporté la partie. Leur acte s’est noyé dans le bain de sang qu’ils ont généré. Après le 14 septembre 2008, secoué par des débâcles financières successives, tout le monde s’est dit qu’il fallait rendre l’économie plus citoyenne. Le cynisme des gestionnaires, ces banques qui se goinfraient sur le dos des contribuables, cela ne pouvait plus durer. On allait couper les ficelles des parachutes dorés, surveiller la Bourse, freiner les délocalisations, pousser à ce que les ressources humaines le soient vraiment, humaines. Dans certains conseils d’administration, on doit encore en rire, de cette naïve indignation. Tout et n’importe quoi Comme avec Charlie, les revendications sont passées des rugissements de lion aux décibels d’un chaton, Manifestation de soutien aux victimes de Charlie, à Sion en janvier. qui vient de naître. Nos révoltes ressemblent de plus en plus à un mur Facebook. Elles ne possèdent plus aucun atome de constance. Sur le moment, on va voir ce qu’on va voir ! Les pourris vont payer, les fanatiques de Dieu se feront ratatiner, l’ordre, le vrai, est en marche. Quelques heures plus tard, une belle débilité génère un nouveau buzz sur la toile. On vous propose de vous renverser un seau d’eau sur la gueule, de danser déguisé dans votre bureau ? Vous foncez ! Le futile occulte le profond, le léger enterre le grave, on passe à autre chose. Cela ne vous inquiète pas un peu de voir que vos colères s’effacent au rythme du numérique ? Votre réflexion, votre engagement ressemblent à la mémoire d’un poisson rouge, qui oublie tout après trois secondes. Quelque part, continuez… Quelqu’un, qui reste dans l’anecdotique, assure une passivité qui arrange bien du monde. A commencer par les terroristes qui explosent la tête des humoristes. N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE 78 FLASH SUR L’AUTOMOBILE VIE PRIVÉE VOLVO XC90 T6 UN SUV GRAND LUXE QUI PRÉFIGURE LA VOITURE DU FUTUR Jean-François Fournier – [email protected] Ecrivain, ancien rédacteur en chef du Nouvelliste Tester la nouvelle Volvo XC90 T6, c’est entrer dans un monde de luxe et de confort qu’on attendrait de prime abord plutôt chez la concurrence allemande, de la Cayenne à la Q7 en passant par la X5. Avec ce modèle aussi brillant qu’élégant, et ses lignes extérieures aux mouvements ciselés, le constructeur suédois a évité tous les pièges de la banalité. Les cuirs de la console centrale, ou de la sellerie, sont superbes, les finitions impeccables, les fauteuils parfaits, le tableau de bord optimal. Et puis, très vite, on comprend qu’on a bel et bien basculé dans le monde du rêve. Le système audio Bowers et Wilkins est juste génial, offrant des tonalités différentes suivant les types de musique. On pense notamment ici à cette acoustique incroyable reproduisant celle de la salle de concerts de Göteborg. L’écran tactile géant (12,3 pouces) offre, lui, carrément le confort d’une tablette, que ce soit pour la navigation, les réglages de l’informatique embarquée, les médias, ou le téléphone. Et que dire de la motorisation ? Le 2 litres essence 4 cylindres est une franche réussite, surtout en mode de conduite dynamique, lorsqu’on profite à plein de ses 320 ch. Les accélérations sont alors franches et directes, même à bas régime, c’est du reste là l’un des points forts du véhicule. La boîte automatique à huit rapports Geartronic est parfaitement adaptée au biturbo, précise à chaque étage de régime. Le 0 à 100 km/h (données d’usine) est atteint en 6,5 secondes, pour une vitesse de pointe annoncée à 230 km/h. N’ayez crainte : rien à dire au chapitre des freins ! N°6 NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 VALAIS VALEUR AJOUTÉE Volvo XC90 T6 : Un SUV grand luxe qui préfigure la voiture du futur. Rien à envier aux allemandes ! Selon la marque, la consommation serait de quelque 8 litres ; cela dit en toute franchise, il nous a semblé qu’on avoisinait plutôt les 10 litres avec ce moteur 2 l sportif, mais à l’évidence un peu gourmand. Pour un SUV de sa taille (4950 x 2008 X 1776), ça reste toutefois largement supportable. Jolie surprise, si on ne doutait pas de son confort routier (notamment grâce à la souplesse de la direction), on a éprouvé des sensations vraiment fortes sur les routes les plus tournantes de nos vallées : agilité, maniabilité, bondissements joyeux, toute la panoplie des plaisirs était réunie. Qui plus est, comme toujours chez Volvo, en totale sécurité : système anti-collision et de protection contre les tonneaux, dispositifs de freinage et de parcage automatiques, détecteur de fatigue, caméra à 360 degrés. La XC90 T6 ? Sans conteste au niveau de la concurrence allemande, avec cette touche majestueuse qui n’est pas sans rappeler les drakkars vikings. Crédit d’exploitation BCVs, contribuer au développement de votre entreprise