IAEA Bulletin Volume 47, No.2 - The Nobel Peace Prize 2005

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IAEA Bulletin Volume 47, No.2 - The Nobel Peace Prize 2005
Une institutio
Le prix Nobel est attribué chaque année en reconnaissance de succès obtenus dans les domaines de la médecine,
de la physique, de la littérature, de la chimie et de la paix.
Depuis 1901, les grands esprits du monde — 776 d’entre
eux, précisément — ont eu l’insigne privilège d’être honorés par le Comité Nobel suédois pour les travaux et actions
qu’ils mènent dans ces domaines.
L’Agence internationale de l’énergie atomique et son directeur général, Mohamed ElBaradei, se sont vu décerner le
prix Nobel de la paix 2005. Cette consécration, qui revêt
une énorme importance pour l’Agence, n’est nullement un
cas isolé au sein des Nations Unies. Avec celui reçu par
l’AIEA, c’est la huitième fois que l’ONU ou des institutions
internationales partenaires remportent le prix Nobel de la
paix. Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU et l’ONU
l’ont partagé en 2001 ; les forces de maintien de la paix
de l’ONU l’ont reçu en 1988 ; le Fonds des Nations Unies
pour l’enfance (UNICEF) en 1965 ; le Haut Commissaire
des Nations Unies pour les réfugiés en 1981 et 1954 ;
et l’Organisation internationale du travail en 1969. Dag
Hammarskjold, feu Secrétaire général de l’ONU, l’a remporté à titre posthume en 1961.
Plusieurs autres lauréats du prix Nobel entretiennent également de solides liens avec l’AIEA, démontrant l’intérêt du
travail accompli par l’Agence.
Isidor Isaac Rabi (1898–1988)
Prix Nobel de physique 1944 « pour sa méthode d’enregistrement par résonance des propriétés magnétiques des
noyaux atomiques ».
Physicien américain, prix Nobel de physique 1944 pour
son invention (en 1937) de la méthode d’observation des
spectres atomiques par résonance magnétique de faisceaux d’atomes et de molécules. Le travail scientifique le
plus important de M. Rabi a consisté à élaborer (dans les
années 30) une méthode de mesure des propriétés magnétiques des atomes, des noyaux atomiques et des molécules.
Sa méthode a produit la technique utilisée dans pratiquement toutes les expériences réalisées sur les faisceaux de
molécules et d’atomes.
M. Rabi a siégé au Comité consultatif scientifique de l’AIEA
au début des années 60.
Hans Albrecht Bethe (1906-2005)
Prix Nobel de physique 1967 « pour sa contribution à
la théorie des réactions nucléaires, en particulier ses découvertes concernant la production d’énergie dans les étoiles ».
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Physicien germano-américain, prix Nobel de physique 1967
pour sa découverte de la nucléosynthèse stellaire. Sa passion
pour la physique l’a tout d’abord conduit au Massachusetts
Institute of Technology, où il a travaillé sur le radar microondes, puis au Laboratoire scientifique de Los Alamos, qui
participait à l’assemblage de la première bombe atomique.
Les travaux de M. Bethe ont principalement porté sur la
théorie des noyaux atomiques. Pendant sa vie professionnelle, il a travaillé et collaboré avec d’autres physiciens sur
la théorie du deutéron, les réactions nucléaires, la physique atomique, la théorie des collisions et la théorie de l’état
solide.
M. Bethe a été un ardent promoteur du Centre international de physique théorique (CIPT), qui opère sous l’égide de
l’AIEA, de l’UNESCO et du gouvernement italien.
Burton Richter (né en 1931)
Prix Nobel de physique 1976 « pour
sa contribution innovante à la découverte
d’une particule élémentaire lourde d’un
nouveau type ».
Physicien américain co-lauréat, avec
Samuel C. Ting, du prix Nobel de physique 1976 pour la découverte d’un
nouveau type de particule élémentaire
lourde, M. Richter est devenu professeur
de physique à Stanford en 1967, puis a dirigé le Stanford
Linear Accelerator Center. Ses recherches se sont concentrées sur la physique des particules élémentaires et sur la
technologie des collisions de faisceaux.
Il a prononcé, à la Conférence générale de l’AIEA en 2005,
le discours d’ouverture du Forum scientifique et a participé
aux travaux correspondants. Voir son article, page 14.
Abdus Salam (1926-1996)
Prix Nobel de physique 1979 « pour
ses contributions à la théorie de l’interaction faible et électromagnétique unifiée
entre particules élémentaires, y compris,
notamment, la prédiction du courant
neutre faible ».
Physicien théorique pakistanais, le professeur Salam a enseigné les mathématiques à l’Université du Punjab et a conseillé le gouvernement dans le domaine scientifique. Il a également enseigné
la physique théorique à l’Imperial College of Science and
Technology de Londres. Ses travaux ont principalement
Mars 2006
on nobélisée
consisté à étudier la relation entre la force électromagnétique et la force nucléaire faible.
Le professeur Salam a créé le Centre international de physique théorique, qui opère sous l’égide de l’AIEA, de
l’UNESCO et du gouvernement italien, pour encourager la
communication professionnelle entre chercheurs.
Carlo Rubbia (né en 1934)
Prix Nobel de physique 1984 « pour
ses contributions décisives à l’important
projet qui a conduit à la découverte des
particules de champ W et Z, vecteurs de
l’interaction faible ».
Physicien italien co-lauréat, avec son collègue Simon Van der Meer, du prix Nobel
de physique 1984, M. Rubbia a travaillé
à l’Université Columbia (États-Unis) à l’étude des accélérateurs de particules. Il est ensuite revenu en Europe pour
étudier les interactions faibles au CERN, premier laboratoire mondial de physique des particules. Il a été directeur
général du CERN de 1989 à 1993.
M. Rubbia a prononcé, à la Conférence générale de l’AIEA
en 2004, le discours d’ouverture du Forum scientifique et a
participé aux travaux correspondants.
Russell A. Hulse (né en 1950)
Prix Nobel de physique 1993 « pour la découverte d’un
nouveau type de pulsar, découverte qui a ouvert de nouvelles perspectives d’étude de la gravitation ».
Physicien américain co-lauréat, avec Joseph H. Taylor, du
prix Nobel de physique 1993 pour la découverte d’un nouveau type de pulsar, M. Hulse a débuté sa carrière en collaborant à d’importantes études sur les pulsars (étoiles
qui, selon Einstein, émettent des ondes gravitationnelles).
Réorientant son activité de l’astrophysique vers la physique
des plasmas, il a rejoint le Laboratoire de physique des plasmas de l’Université de Princeton. Il a mis au point un mode
de présentation des données informatiques que l’AIEA a
adopté comme norme d’échange des données atomiques sur
les applications de la fusion.
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Bertram N. Brockhouse (1918-2003)
Prix Nobel de physique 1994 « pour
ses contributions innovantes à l’élaboration de techniques de dispersion des neutrons à des fins d’étude de la matière condensée » et « pour la mise au point de la
spectroscopie à neutrons ».
Physicien canadien co-lauréat, avec
l’américain Clifford Shull, du prix Nobel
de physique 1994 pour l’élaboration de techniques de dispersion des neutrons, M. Brockhouse a travaillé au Laboratoire
nucléaire de Chalk River d’Énergie atomique du Canada.
En 1962, il est devenu professeur à l’Université McMaster
(Canada), où il a travaillé jusqu’à sa retraite en 1984. Outre
ses activités relatives à la dispersion des neutrons, couronnées par le prix Nobel, M. Brockhouse a également mis au
point le spectromètre à neutrons et a été l’un des premiers à
mesurer la courbe de dispersion des phonons d’un solide.
Il a présenté des exposés et participé à deux conférences de
l’AIEA.
Joseph Rotblat (1908-2005)
Prix Nobel de la paix 1995 « pour son action visant à
réduire le rôle joué par les armes nucléaires dans la politique internationale et, à plus long terme, à éliminer ces
armes ».
Physicien polonais co-lauréat, avec son organisation des
Conférences Pugwash sur la science et les problèmes internationaux, du prix Nobel de la paix 1995 pour leur contribution au désarmement nucléaire, M. Rotblat a été l’un des
membres fondateurs, secrétaire général puis président desdites Conférences, instance internationale d’étude des problèmes de sécurité internationale et de développement. Il
a collaboré au projet Manhattan à Los Alamos, puis est
devenu professeur de physique à l’Université de Londres.
Critique intarissable des armes nucléaires, il s’est, après la
seconde guerre mondiale, tourné vers la physique médicale.
M. Rotblat a co-rédigé, avec le directeur général de
l’AIEA, Mohamed ElBaradei, un éditorial sur le désarmement nucléaire pour l’édition de février 2004 du Financial
Times.
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