Qui est Alfred Bernhard Nobel

Qui est Alfred Bernhard Nobel ?
> Chimiste et industriel suédois (il créa 87 sociétés à travers le monde !), Alfred Nobel naquit le 21 octobre 1833 à Stockholm et mourut le
10 décembre 1896 à San Remo (Italie), après avoir parcouru le monde. Inventeur de la dynamite, cet entrepreneur de génie passa sa vie à
améliorer et développer ses inventions, pour le meilleur et pour le pire. Dans son testament, il légua son immense fortune pour la création du
prix qui porte son nom : le prix Nobel.
Contexte historique et scientifique :
> La révolution industrielle au 19e siècle demanda toujours plus de puissance pour mener à bien les grands travaux entrepris : chemins de fer, tunnel du Gothard, canaux de Suez, de Panama et de Corinthe, métros, ports, etc. A cela, on peut évidemment ajouter le développement exponentiel
à l’époque du secteur minier (or, cuivre, fer, charbon, ...). Or, durant des siècles, la poudre à canon est restée le seul explosif puissant utilisé à des
fins aussi bien pacifiques que belliqueuses. En 1846, la nitrocellulose fut découverte par le chimiste allemand Christian Friedrich Schönbein, puis,
l’année suivante, ce fut la nitroglycérine par Ascanio Sobrero et Théophile-Jules Pelouze. Ce progrès remarquable a été entaché par de nombreux
accidents spectaculaires dus à l’instabilité et à la sensibilité très fortes de cet explosif. C’est probablement lors d’un séjour à Paris chez ThéophileJules Pelouze, en 1850, qu’Alfred Nobel prit connaissance de ces travaux sur les explosifs auxquels il s’intéressa de très près.
Découverte(s) principale(s) et retombées :
> Rentré en Suède, Alfred se consacra dès lors entièrement à l’étude des explosifs et en particulier à l’utilisation et à la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine. Plusieurs explosions ont lieu dans l’usine
familiale d’Heleneborg, dont une particulièrement désastreuse qui, le 3 septembre 1864, coûta la vie à cinq
personnes dont Emil, le frère cadet d’Alfred. Il poursuivit toutefois ses travaux avec le soutien d’une banque
française qui crût en la possibilité de «maîtriser» la force dévastatrice de la nitroglycérine. Deux ans plus
tard, ses recherches aboutirent enfin : en mélangeant la nitroglycérine avec de la « Kieselguhr », des
microfossiles siliceux au pouvoir absorbant, il créa la dynamite. Il l’utilisa pour la première fois dans une
carrière à Redhill, en Angleterre (Surrey).
> Il fabriqua alors des dynamites de puissances diverses, contenant de 20 à 60 % de nitroglycérine. Puis, il perfectionna la formule, remplaçant l’absorbant inerte par le mélange d’un absorbant combustible (farine de bois) et de nitrate de sodium. Il y
ajouta par la suite un peu de soufre et de carbonate de calcium, obtenant ainsi, suivant le dosage des différents composants, des dynamites
toujours plus puissantes. Les usines de Nobel se développèrent très rapidement. En 1871, il avait implanté une usine à peu près dans chaque
pays d’Europe et deux aux États-Unis. La production de l’explosif, qui n’est que de onze tonnes en 1867, connaît une croissance fulgurante. Dix
ans plus tard, les différentes usines implantées partout en Europe puis en Amérique du Nord en vendront cinq mille tonnes.
> En 1875, Nobel fit breveter les dynamites-gélatines, faites de gels formés à chaud par réaction de la nitroglycérine (environ 90%) sur
une nitrocellulose (coton poudre), utilisées pour faire exploser des roches très dures ou dans le cadre de travaux sous-marins. En 1887,
il inventa la «balistite», une poudre de nitroglycérine brûlant sans fumée et que la majorité des pays utilisèrent bientôt comme poudre à canon.
Nobel reçut au total plus de 350 brevets (dynamites spécialisées, fabrications, détonateurs...).
> Très riche, il devint une sorte de «citoyen du monde», voyageant sans cesse, s’occupant activement de ses usines et travaillant sans
relâche au développement de nouvelles utilisations civiles de ses explosifs. Pleinement conscient de l’instrument de mort qu’il avait mis
entre les mains des puissances militaires, il apporta son appui à plusieurs organismes européens en faveur de la paix et légua sa fortune pour
créer le prix Nobel. Ces mêmes interrogations sur les dangers de la science se posèrent de nouveau quelques décennies plus tard au sujet des
applications civiles et militaires du nucléaire, sources de différents prix Nobel.
Anecdote :
> La création des prix Nobel a résulté d’un évènement tragicomique. Lors du décès de son frère Ludvig, autre grand industriel suédois décédé
en 1888, un journal français publia par erreur la nécrologie d’Alfred Nobel. Ceci lui permit donc de la lire de son vivant, ce qui est somme toute
peu banal. Par contre, ce qu’il y lut l’épouvanta : « Le marchand de la Mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen
de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ». Ne voulant pas passer à la postérité ainsi, il utilisa une
partie de son immense fortune à la création des fameux « prix Nobel », récompensant chaque année depuis plus d’un siècle des hommes,
des femmes ou des institutions diverses, ayant œuvré à l’amélioration de la condition humaine dans les domaines de la physique, la chimie,
la médecine, la littérature, l’économie et la paix.
Question :
> La nitroglycérine est un liquide visqueux très instable qui peut être stabilisé par imprégnation pour donner, par exemple, de la dynamite.
A côté de ce type d’utilisations bien connues, elle est également utilisée comme :
A. additif de carburants pour les moteurs à explosion.
B. médicament pour les maladies de cœur comme celle dont est mort Alfred Nobel.
C. produit cosmétique en remplacement de la glycérine.
Nicolas Noiret
Enseignant-chercheur, ENSCR