Facteurs de risque environnementaux pour le SARM d
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Facteurs de risque environnementaux pour le SARM d
AVRIL 2015 Facteurs de risque environnementaux pour le SARM d’origine communautaire 1 2 Lindsay Friedman , Lauren E. Wallar , et 3 Andrew Papadopoulos Principaux points Le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) d’origine communautaire est endémique en Amérique du Nord. Contrairement au SARM contracté en milieu hospitalier, le SARM d’origine communautaire est présent dans des milieux très variés, notamment les milieux de soins extra-hospitaliers et les endroits où l’on prodigue des soins aux animaux, les plages, les eaux utilisées à des fins récréatives, les installations sportives, les spas et les saunas. Le risque d’infection à partir d’expositions environnementales au SARM d’origine communautaire est inconnu. L’exposition à des surfaces contaminées souvent touchées ou à des vecteurs passifs, ainsi que le contact étroit avec des personnes ou des animaux colonisés dans ces milieux peut contribuer à la transmission et à la colonisation. Les personnes qui pratiquent certains métiers ou activités ou qui ont des conditions de vie particulières, ainsi que les populations marginalisées, courent un risque plus élevé d’être exposées au SARM d’origine communautaire dans certains milieux comparativement au reste de la population. 1 Programme de maîtrise en santé publique, Université de Guelph 2 Programme doctoral, Département de médecine des populations, Université de Guelph 3 Département de médecine des populations, Université de Guelph Il est recommandé d’adopter des pratiques plus rigoureuses de nettoyage et de désinfection pour réduire la transmission et la colonisation dans les milieux où des personnes risquent davantage d’être exposées au SARM d’origine communautaire. Introduction Staphylococcus aureus (S. aureus) est une bactérie très courante qui peut coloniser plusieurs foyers, notamment la peau et les voies respiratoires supérieures, généralement 1 sans s’accompagner de symptômes . On estime que 80 % de la population humaine est colonisée par S. aureus, soit de façon permanente (environ 20 à 33 %) ou transitoire 1,2 (environ 60 %) . S. aureus ne vit toutefois pas toujours en harmonie avec son hôte humain, et il peut causer des infections locales et systémiques devant être traitées avec 1 des antibiotiques . La colonisation par S. aureus s’entend de la présence de cette bactérie chez un hôte, tandis que l’infection est la manifestation clinique (douleur, rougeurs, 3 enflure et chaleur) associée à la bactérie . Tant les personnes colonisées (asymptomatiques) que celles qui sont infectées peuvent transmettre la bactérie à d’autres 4 personnes ou à leur environnement . La méthicilline est un antibiotique qui a été utilisé pour la première fois en 1960 pour traiter des infections staphylococciques; les premiers cas de résistance ont été 5 documentés en 1961 . Au fil du temps, la prévalence du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) a augmenté, et il est devenu un problème de santé 6 publique important . En 1995, 106 infections au SARM et 83 colonisations par le SARM ont été détectées chez 374 027 patients admis dans des hôpitaux sentinelles dans le cadre du Programme canadien de surveillance 7 des infections nosocomiales . En 2009, 2 036 infections et 4 610 colonisations ont été détectées chez 701 477 patients admis dans le cadre du même programme; il a été estimé qu’environ le tiers des 1 nouveaux cas de SARM étaient d’origine communautaire. À l’heure actuelle, on traite les infections au SARM avec des antibiotiques (p. ex., cloxacilline, céfalexine, clindamycine, triméthoprimesulfaméthoxazole, doxycycline, acide fusidique, vancomycine et linézolide) en fonction du profil de 8 sensibilité de la souche d’exposition au SARM d’origine communautaire par une étude détaillée de la littérature publiée et de la littérature grise, ainsi que de repérer les lacunes à combler dans les connaissances ou les politiques. Le SARM peut être classé en diverses souches d’après la source environnementale de l’infection : le milieu hospitalier (infection au SARM d’origine nosocomiale), le bétail (infection au SARM par transmission zoonotique) et la communauté (infection au SARM d’origine 9 communautaire) . D’après l’équipe de rédaction du groupe de spécialistes de la santé publique et d’experts sur la prévention et la lutte contre les infections au Canada, le SARM d’origine nosocomiale s’entend de souches de SARM qui circulent et qui sont transmises à des personnes dans des établissements de soins de 10 santé . Le SARM d’origine communautaire s’entend d’isolats de SARM prélevés chez des personnes de la communauté qui n’ont pas été récemment exposées au système de soins de santé, ou chez des patients d’installations de soins qui étaient déjà infectés lors de 10 leur hospitalisation . Une première recherche a été effectuée entre le 30 janvier et le 4 février 2014 dans les moteurs de recherche Web of Science, de Thomson Reuters, et dans PubMed Central. D’autres recherches ont été effectuées jusqu’au 2 mars 2014 afin d’inclure les tout derniers renseignements sur le SARM d’origine communautaire et les facteurs de risque environnementaux qui y sont associés. Les recherches dans la littérature grise ont été effectuées à l’aide de Google Scholar et des sites Web de l’Agence de la santé publique du Canada, des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies et de l’Organisation mondiale de la Santé. . Le SARM d’origine communautaire peut être transmis par contact direct ou indirect avec des liquides corporels 2 infectés . La bactérie peut survivre de plusieurs jours à 11 plusieurs mois sur une surface . On estime qu’environ 2 % de la population est porteuse du SARM, et que tout 2,12 le monde peut être infecté . Cela dit, les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont plus 13,14 vulnérables . La plupart des infections au SARM d’origine communautaire sont localisées et prennent la 12 forme de lésions cutanées rouges et purulentes . Si l’infection n’est pas traitée, elle peut toutefois s’étendre au système cardiorespiratoire et au squelette et causer des affections potentiellement mortelles comme la pneumonie, l’ostéomyélite pelvienne, la thrombophlébite 12,15 septique et la fasciite nécrosante . Bien que l’étiologie et le traitement des infections au SARM d’origine communautaire soient bien comprises, leurs facteurs de risque environnementaux, eux, demeurent 2 largement inconnus . Une meilleure compréhension de ces facteurs de risque pourrait contribuer à la mise en œuvre de stratégies de prévention primaire mieux ciblées. Objectif Cet examen des données probantes avait pour objectif de recenser les facteurs de risque environnementaux Méthodologie La pertinence des titres et des résumés a été évaluée en fonction de critères d’inclusion et d’exclusion. Le texte intégral des articles, notamment des études observationnelles et des études d’échantillonnage environnemental, a été obtenu, puis leur pertinence a été évaluée au moyen des mêmes critères. Au total, 233 citations ont été évaluées et 101 ont été retenues. La méthodologie employée est décrite à l’annexe A. Résultats Réservoirs environnementaux et vecteurs passifs Le SARM d’origine communautaire a été isolé à partir d’environnements variés comme des milieux marins et d’eau douce naturels, par exemple des plages et des parcs, mais le plus souvent à partir de l’environnement bâti : usines de traitement des eaux usées; installations publiques; bibliothèques, salles d’entraînement, spas et saunas; véhicules de transport collectif, p. ex., autobus, wagons de métro et ambulances; rues urbaines; campus universitaires; laboratoires de microbiologie et d’informatique; habitations partagées; garderies; prisons; cliniques de soins de santé; et hôpitaux vétérinaires. Les vecteurs passifs, soit des objets inanimés pouvant transmettre des agents infectieux, incluent par exemple les guichets automatiques, les distributrices de DVD, le gazon synthétique et les pièces 2 de monnaie en alliage de cuivre. D’après le nombre d’études repérées lors des recherches, les réservoirs environnementaux les plus problématiques étaient : les milieux extra-hospitaliers de soins aux humains et aux animaux (cliniques, ambulances, hôpitaux vétérinaires); les plages et les eaux utilisées à des fins récréatives; ainsi que les salles d’entraînement, les spas et les saunas (tableau 1). diagnostic et servant aux chevaux souvent utilisés et le téléphone cellulaire d’un clinicien étaient aussi contaminés. Par la suite, il a été déterminé que le clinicien était colonisé par le SARM, mais les souches 16 n’ont pas été comparées . Selon une étude menée dans les cliniques dentaires d’une université américaine, 21 % des étudiants en dentisterie étaient colonisés par le SARM (un pourcentage environ 10 fois plus élevé que dans l’ensemble de la population); les fauteuils dentaires et les planchers étaient également 17 Facteurs de risque contaminés, mais par des souches différentes . Dans environnementaux une étude menée auprès d’athlètes collégiaux, 31 % et 10 % des échantillons environnementaux prélevés dans L’une des voies d’exposition les plus fréquentes était le des salles utilisées par les footballeurs et les lutteurs contact avec des surfaces contaminées souvent étaient contaminés, soit des bancs, des supports à 18 touchées dans un milieu propice à la transmission, à craie, des sèche-mains et des poignées de porte . partir d’une personne ou d’un animal colonisé ou infecté. Parmi les athlètes ayant subi un test de dépistage, 10 % Les hôpitaux vétérinaires, les cliniques de soins et les des footballeurs (n = 70) et 4 % des lutteurs (n = 25) ont laboratoires extra-hospitaliers, les véhicules de transport reçu un résultat positif pour le SARM, tandis qu’aucun collectif, les véhicules d’urgence, les salles des non-athlètes n’était colonisé (n = 50) [p < 0,05]. Les d’entraînement et les habitations sont des exemples de athlètes étaient plus susceptibles que les non-athlètes ces milieux. de partager des articles personnels comme les bouteilles d’eau, les serviettes, les savons et les Les trois exemples suivants présentent des preuves de 18 déodorants (p < 0,05) . Par contre, au terme d’une colonisation de personnes par le SARM d’origine courte étude, Ryan et ses collaborateurs ont conclu que communautaire liées à l’exposition à des surfaces les surfaces dans les gymnases d’une université, d’une contaminées souvent touchées dans le même milieu. En école secondaire, ni celles d’un gymnase privé, n’étaient 2004, Weese et ses collaborateurs ont prélevé des 19 contaminées par le SARM . échantillons d’un hôpital vétérinaire universitaire canadien et ont montré que 62 % des surfaces dans les D’autres facteurs environnementaux intervenant dans la colonisation ou l’infection au SARM d’origine stalles accueillant des chevaux porteurs du SARM étaient contaminées, par rapport à seulement 6,9 % des communautaire sont résumés en fonction du milieu environnemental au tableau 1. surfaces dans les stalles accueillant des chevaux non 16 porteurs du SARM (p < 0,001) . L’équipement de Tableau 1 : Facteurs de risque environnementaux d’exposition au SARM d’origine communautaire selon le milieu environnemental Milieux Facteurs de risque environnementaux Environnement naturel Eaux usées 36-39 Eaux utilisées à des fins récréatives Plages 20-29 30-35 Processus de traitement des eaux Utilisation d’eaux usées non traitées au chlore ou d’eau de récupération, notamment à des fins agricoles Salinité élevée 25 Température peu élevée (p. ex., 13 °C comparativement à 20 °C) L’eau de mer tempérée favorise la plus grande concentration de SARM, suivie de l’eau tropicale ou subtropicale, puis de l’eau douce. Achalandage 3 Milieux Facteurs de risque environnementaux Environnement bâti Ambulances 40-45 Salles d’entraînement Cliniques 17,56-63 Soins dentaires Ophtalmologie Chiropratique Pédiatrie Habitations 69-79 Laboratoires Prisons 18,19,46-55 Patients colonisés ou infectés par le SARM Surfaces en contact direct avec les patients (appuie-têtes, dispositifs de contention) Équipement partagé par plusieurs utilisateurs Surfaces souvent touchées Sports où il y a contact peau-à-peau Vestiaires et zones d’entraînement Les zones recouvertes de moquette sont plus contaminées que celles en béton ou recouvertes de tuiles. Surfaces souvent touchées Contact direct avec les patients Téléphones cellulaires des professionnels dentaires et des étudiants en dentisterie Surfaces contaminées Stéthoscopes Tables de traitement des patients 80,81 67,82-84 Surfaces des salles de bain et des cuisines Propriétés des surfaces (pouvoir absorbant et porosité des matériaux) Présence de liquides corporels Humidité relative Viande contaminée achetée dans un commerce de détail Bioaérosols Infection d’un membre du ménage Partage d’objets (jouets, draps) entre les membres de la famille Surfaces souvent touchées Mains des techniciens de laboratoire Employés colonisés Incarcération et facteurs de risque associés sur les plans environnemental, social et comportemental Salles de bain Secteur des services de santé Logement des détenus 67,68 Refuges pour sans-abri Surpopulation Accès limité à des installations sanitaires Manque de soutien social Variables comportementales : prise récente d’antibiotiques, antécédents d’alcoolisme ou de consommation de drogues illicites, habitudes de tabagisme actuelles, mauvaise hygiène 4 Milieux Facteurs de risque environnementaux Environnement bâti Services d’incendie 64-66 Vecteurs passifs publics 29,33,85-92 Rasoirs, jouets de plastique, céramique, savon, bois, vinyle, serviettes, draps, épaulières, DVD, guichets automatiques, écrans d’ordinateur, pièces de monnaie, claviers d’ordinateur, fontaines à boire, meubles, télécommandes de télévision, surfaces dans les salles de bain, machines à laver, poignées de casiers, boutons d’ascenseur, gazon synthétique, excréments de chien, planchers Campus universitaires 29,87,100-103 Aires communes et garages Objets souvent touchés ou partagés Nombre d’utilisateurs Fréquence d’utilisation Surfaces souvent touchées sur les guichets automatiques, les claviers d’ordinateur et les planchers, ainsi que dans les salles de bain Ordinateurs publics dans les bibliothèques et les laboratoires informatiques Habitations logeant plusieurs étudiants (en particulier les résidences universitaires où logent des athlètes) Salles de bain, meubles, télécommandes de télévision et machines à laver dans les habitations logeant des étudiants Hôpitaux universitaires Transport collectif 16,104-106 93-99 Surfaces souvent touchées par les animaux et les humains Animaux porteurs du SARM Surfaces souvent touchées, p. ex., rampes et poignées Fort achalandage Les sièges recouverts de tissu sont plus susceptibles d’être contaminés que les sièges en vinyle ou en métal. Populations à risque Des études ont permis de mettre en évidence des populations à risque en fonction de leurs comportements ou de leurs interactions avec certains milieux. On parle notamment de groupes comme les vétérinaires et le personnel d’intervention d’urgence, ainsi que de groupes utilisant des installations communautaires publiques et privées, comme les utilisateurs de plages, les athlètes, les ménages, plus particulièrement ceux qui ont des enfants, ainsi que les populations marginalisées. Les populations marginalisées comprennent notamment les Autochtones et les sans-abri, les personnes qui consomment des drogues illicites et les détenus. Chez les utilisateurs de plages et les athlètes, les plaies ouvertes et les lésions 5 cutanées étaient un facteur de risque courant. Le partage d’articles personnels a été désigné comme un facteur de risque pour les athlètes, les membres d’un ménage et les consommateurs de drogues. Pour les vétérinaires et de nombreux ménages, il était courant de travailler ou de vivre avec des animaux domestiques. Les exemples suivants illustrent bien la présence de réservoirs environnementaux possibles de SARM d’origine communautaire et la colonisation dans certaines de ces populations. Le personnel d’intervention d’urgence est susceptible d’entrer en contact avec des liquides corporels ou des surfaces contaminées. Dans une étude réalisée en Allemagne en 2011, 9 % des ambulances étudiées avaient été contaminées après le transport d’un patient porteur du SARM; par ailleurs, la durée du transport (1 à 10 minutes et 11 à 20 minutes) n’a eu aucune incidence 43 sur la contamination (p > 0,05) . D’autres études semblables ont permis de déterminer qu’au moins un site échantillonné dans 8 à 49 % des ambulances était positif pour le SARM, ce qui laisse croire que le personnel d’intervention d’urgence court un risque plus élevé d’être exposé au SARM dans le cadre de ses 40-42,45 fonctions . Parmi les populations marginalisées, une forte proportion de sans-abri avait été exposée au SARM. Par exemple, une étude menée en Ohio en 2009 a conclu que 25,6 % des sans-abris ayant subi un test de dépistage dans trois refuges et lors d’un événement de sensibilisation communautaire étaient colonisés par le 68 SARM . Les détenus courent aussi un risque de contracter le SARM d’origine communautaire; dans une prison du Texas, 6,1 % des surfaces échantillonnées, soit des sièges, des boutons de chasse d’eau et des sièges de toilettes, des boutons de robinets de salles de bains, des rampes d’escalier et des dessus de table, 83 étaient contaminées . Enfin, le ménage est reconnu comme un réservoir communautaire de S. aureus. Dans une étude castémoin, on a fait une culture d’échantillons prélevés chez tous les membres d’un ménage et sur certains articles du ménage (vecteurs passifs) avec 146 sujets porteurs du SARM d’origine communautaire et 78 145 témoins . L’environnement des sujets porteurs était 9,8 fois plus susceptible d’être contaminé par le SARM (IC de 95 %: 4,0-24,0, p < 0,01). La contamination de l’environnement par une souche colonisatrice ou d’infection clinique (rapport des cotes ajusté de 5,4 [2,910,3]) et la présence d’un enfant de moins de cinq ans (rapport des cotes ajusté de 2,3, IC de 95 % : 1,2-4,5) 78 ont chacune été associées à la transmission . Dans une autre étude cas-témoin, on a recruté 95 sujets porteurs et 95 témoins pour mettre en évidence de potentielles associations entre les facteurs de risque et 79 l’infection au SARM . Les sujets porteurs étaient 6,8 fois plus susceptibles d’avoir au moins une surface contaminée par le SARM dans leur domicile que les 79 témoins (IC de 95 % : 2,4-19,4; p < 0,001) . Le tableau 2 résume les facteurs de risque personnels et environnementaux connus en fonction de groupes de la population professionnelle et de la population communautaire. Tableau 2 : Groupes de la population et facteurs de risque de colonisation par le SARM d’origine communautaire Population Personnes qui travaillent avec des animaux ou des 107,108 carcasses d’animaux Vétérinaires Agriculteurs Facteurs de risque Utilisateurs de plages Contact avec des animaux vivants Travailler dans un bâtiment où on loge des animaux. Vivre sur une ferme ou à proximité d’une ferme. Exposition professionnelle par contamination de l’environnement Certaines espèces d’animaux d’élevage ou de production Creuser dans le sable ou être couvert de sable. Lésions cutanées ou plaies ouvertes Jeunes enfants, personnes âgées, personnes immunodéficientes 6 Population Athlètes 48,51 69,70,78,109 Populations marginalisées École secondaire Université Rangs professionnels Ménages Facteurs de risque 68,110 Sans-abri Personnes qui consomment des drogues illicites Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes Détenus Présence d’un jeune enfant (moins de cinq ans) Possession d’un animal de compagnie Partage d’articles comme des draps ou des jouets entre les membres d’une famille Ethnicité Genre Âge Taille du ménage État sérologique vis-à-vis du VIH Surpopulation Accès limité à des installations sanitaires Prise récente d’antibiotiques Antécédents d’alcoolisme ou de consommation de drogues illicites Habitudes de tabagisme actuelles Mauvaise hygiène Consommation de drogues et partage d’accessoires facilitant la consommation de drogues qui ont été contaminés Zones urbaines défavorisées Autres 111,112 Discussion Compte tenu de la vulnérabilité potentielle de tous aux infections au SARM d’origine communautaire, il est important de connaître les différents milieux qui favorisent la transmission du SARM d’origine communautaire et les facteurs de risque associés. Différents milieux environnementaux et facteurs de risque associés d’infection par le SARM d’origine communautaire ont été mis en évidence. Bien que certains réservoirs se retrouvent dans des environnements naturels, la majorité sont en fait dans Traumatisme cutané – brûlures causées par le gazon synthétique, rasage Plaies ouvertes Partage de serviettes de bain non lavées, de baumes et de lubrifiants Partage d’équipement de plongée sous-marine Tatouage réalisé par un artiste n’ayant pas de permis qui utilise de l’équipement artisanal, dans un espace public (p. ex., dans un parc) des environnements bâtis bien précis, par exemple des salles d’entraînement, où les possibilités d’exposition sont potentiellement plus 18,49,54 fréquentes . Les surfaces souvent touchées et la probabilité d’entrer en contact étroit avec une personne ou un animal infecté par le SARM d’origine communautaire ont souvent été désignées comme des facteurs de risque de colonisation ou d’infection dans différents milieux. En outre, certaines populations courraient un plus grand risque d’être exposées à cette bactérie en raison de leurs interactions avec ces milieux. Mentionnons notamment les athlètes, les populations 7 marginalisées et les groupes de professions comme les vétérinaires et le personnel d’intervention d’urgence. Il est important de souligner que les liens entre l’exposition environnementale et les infections n’ont 2 toujours pas été clairement établis . Les interactions entre le SARM d’origine communautaire, une population vulnérable et le milieu peuvent toutefois être modélisées sous forme de « triade épidémiologique » pour expliquer les tendances actuelles en matière de maladies. La triade épidémiologique s’ajoute à plusieurs modèles de causalité qui suggèrent que les interactions entre 113 l’hôte, l’agent et le milieu contribuent à la maladie . La modification d’au moins un de ces trois éléments modifie le processus morbide. Par exemple, la désinfection régulière des surfaces souvent touchées changerait le milieu et pourrait réduire le risque d’infection par le SARM d’origine communautaire, même si la virulence de la bactérie et la vulnérabilité des hôtes demeurent inchangées. La compréhension et la prise en compte des interactions entre le SARM d’origine communautaire, la population et le milieu pourraient contribuer à l’élaboration d’une approche de prévention. Les mesures de santé publique devraient prendre en compte les populations précises qui interagissent avec ces milieux, les messages nécessaires pour prévenir la contamination dans ces zones, et les manières de faire connaître efficacement les risques à ces populations et d’appliquer des stratégies de prévention. Compte tenu l’abondance du SARM dans la communauté, il est important que le public connaisse les endroits où le risque d’infection est plus élevé et qu’il soit en mesure d’appliquer des stratégies de prévention primaire pratiques et efficaces. Les stratégies actuelles comprennent l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène et le fait d’éviter le contact avec les effets personnels d’autres personnes dans des lieux publics. L’installation d’un plus grand nombre d’affiches dans les salles d’entraînement, les spas et les saunas informant les utilisateurs de la possibilité de contamination par le SARM d’origine communautaire constitue une autre stratégie de prévention envisageable. Certaines populations à risque pourraient être ciblées. Par exemple, les services de santé pour les étudiants dans les universités pourraient informer les étudiants, le personnel et le corps professoral des vecteurs passifs potentiels sur les campus. Cependant, il est important que les messages destinés au public ne soient pas alarmistes afin d’éviter de causer de l’anxiété ou de pousser les gens à éviter les installations sportives ou certains autres endroits. On pourrait aussi envisager le recours à des mesures de santé publique plus proactives, par exemple la désinfection accrue des rampes dans les installations de transport en commun ou l’inspection accrue de réservoirs et de vecteurs passifs connus pour y détecter la présence de SARM d’origine communautaire. Une meilleure compréhension de la prévalence du SARM d’origine communautaire et du risque d’infection attribuable à des expositions environnementales permettrait de mieux en caractériser l’incidence sur la santé publique, et possiblement de faire de même pour d’autres agents pathogènes résistants aux antibiotiques. Limites La généralisation des résultats de cet examen des données probantes est limitée par divers facteurs : L’inclusion de petites études observationnelles : les résultats de cet examen sont principalement issus d’études observationnelles de petite taille menées à l’extérieur du Canada. Des études bien conçues et de plus grande portée, ou encore des revues systématiques et des métaanalyses seront nécessaires pour confirmer ces résultats et améliorer la fiabilité de nos conclusions dans le contexte canadien. Risque de biais : cet examen était limité aux études rédigées en anglais. Six citations (2,6 % des 233 citations repérées) n’ont pu être consultées. Il se peut que l’exclusion d’autres études ait faussé les résultats. Comme dans la plupart des examens, il y a aussi une possibilité de biais de publication – les résultats positifs étant plus susceptibles d’être publiés. Différences entre les études : le recours à des méthodes variées d’échantillonnage et de culture en laboratoire pourrait avoir influé sur la sensibilité et la spécificité de la détection du SARM d’origine communautaire. Il se peut que certaines études expérimentales ne soient pas représentatives des conditions réelles. 8 Lacunes dans la littérature Conclusion Sur la base de notre examen des données probantes, des lacunes importantes doivent être comblées : Le SARM d’origine communautaire est présent dans les environnements naturels et une variété d’environnements bâtis, notamment les salles d’entraînement, les cliniques vétérinaires et les refuges pour sans-abri. Le contact avec des surfaces souvent touchées comme les guichets automatiques, les claviers d’ordinateur et d’autres surfaces de vecteurs passifs, ainsi que la transmission à partir de personnes ou d’animaux colonisés, pourraient accroître le risque d’exposition dans ces milieux. Par ailleurs, il se pourrait que certaines populations, comme le personnel d’intervention d’urgence et les populations marginalisées, courent un plus grand risque d’être exposées à la bactérie S. aureus en raison de leurs interactions avec ces milieux. Cependant, les liens entre les expositions environnementales, la transmission, la colonisation et l’infection demeurent inconnus. Comprendre la triade épidémiologique du SARM d’origine communautaire relativement à l’environnement et aux humains. Plus particulièrement, il serait nécessaire d’étudier le rôle que joue le milieu dans la transmission et la colonisation. Évaluer le fardeau des infections par le SARM d’origine communautaire dues aux expositions environnementales dans certaines communautés, par exemple chez les Autochtones canadiens. Mettre en évidence d’autres expositions environnementales et les risques qui y sont associés par des études observationnelles et des évaluations des risques. Estimer le niveau actuel de connaissances des milieux à risque élevé en ce qui concerne le SARM d’origine communautaire et élaborer des stratégies efficaces de prévention destinées au grand public. Comprendre les incidences possibles de la variabilité dans les techniques d’échantillonnage et de culture en laboratoire ou les conditions d’isolation liées au SARM, ainsi que les estimations de la prévalence. Élaborer des stratégies de communication appropriées et efficaces pour prévenir les infections par le SARM d’origine communautaire dans la population. La planification et la mise en œuvre d’initiatives de santé publique qui intègrent ces facteurs de risque environnementaux et relatifs aux populations pourraient contribuer à la sensibilisation du public et à la mise en place de bonnes pratiques d’hygiène visant à prévenir l’exposition au SARM d’origine communautaire. Remerciements Les auteurs remercient Helen Ward (Centre de collaboration nationale en santé environnementale) pour sa contribution au présent examen, ainsi que les évaluatrices externes Jasmine Hasselback et Olivia Sampson, qui étaient résidentes en santé publique à la Division des services de santé environnementale du Centre de contrôle des maladies de la ColombieBritannique. 9 Références Agence de la santé publique du Canada. Staphylococcus aureus : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes. Ottawa, ON: Agence de la santé publique du Canada; 2012 [cite 2014 juin 26]. 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Les mots-clés et combinaisons utilisées étaient les suivants : communityacquired infection(s) [infection(s) non nosocomiale(s)] ; community setting [milieu communautaire]; communityacquired methicillin-resistant Staphylococcus aureus [Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline d’origine communautaire]; Methicillin-resistant Staphylococcus aureus [Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline]; MRSA [SARM]; resistant Staphylococcus aureus [Staphylococcus aureus résistant]; microbe survival [survie des microbes]; disease transmission, infectious [transmission de maladies infectieuses]; disease reservoirs [réservoirs de maladies]; fomites [vecteurs passifs]; risk [risque]; risk factor [facteur de risque]; environment and public health [environnement et santé publique]; surfaces [surfaces]; public surfaces [surfaces publiques]; surface hygiene [hygiène des surfaces]; reservoir [réservoir]; environmental microbiology [microbiologie environnementale]; environmental contamination [contamination de l’environnement]; environmental hygiene [hygiène de l’environnement]; equipment contamination [contamination d’équipement]; household articles [articles ménagers]; family characteristics [caractéristiques des familles]. A.2 : Protocole d’inclusion et d’exclusion Les critères d’inclusion concernaient les sources environnementales d’exposition au SARM (ou S. aureus) ainsi que les articles rédigés en anglais et accessibles par l’Université de Guelph ou le Centre de collaboration nationale en santé environnementale. Les critères d’exclusion comprenaient : l’infection au SARM d’origine nosocomiale ou par transmission zoonotique; les établissements de soins de longue durée ou les maisons de soins infirmiers; les rapports de cas; les études de cas; et les revues de la littérature. Au total, 233 citations ont été évaluées, et 101 ont été retenues. A.3 : Gestion des données Les citations ont été gérées dans Microsoft Excel, et les références, dans RefWorks (www.refworks.com) et EndNote (www.myendnoteweb.com). 15 Le présent document a été produit en avril 2015 par le Centre de collaboration nationale en santé environnementale, basé au Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique. Il est permis de reproduire le présent document en entier seulement. La production de ce document a été rendue possible grâce à une contribution financière provenant de l’Agence de la santé publique du Canada par l’intermédiaire du Centre de collaboration nationale en santé environnementale. ISBN : 978-1-926933-94-8 © Centre de collaboration nationale en santé environnementale, 2015. 200 – 601 West Broadway Vancouver, BC V5Z 4C2 tél. : 604-829-2551 [email protected] Pour nous faire part de vos commentaires sur ce document, nous vous invitons à consulter le site internet suivant : http://www.ccnse.ca/forms/commentaires. www.ccnse.ca 16