Musée des Années 30 - Les Enfants du Patrimoine

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Musée des Années 30 - Les Enfants du Patrimoine
Musée des Années 30
Dossier pédagogique
Musée des Années 30 –Espace Landowski – 28 avenue André Morizet – 92100 Boulogne-Billancourt
www.boulognebillancourt.com
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Ce dossier, destiné aux enseignants du primaire et du secondaire, est conçu comme un
outil didactique. Il propose des repères et des explications qui permettent de construire
une visite dans le musée.
Il est possible de le télécharger sur le site de la ville : www.boulognebillancourt.com
Dans la rubrique brochures du site, vous trouverez le parcours architectural et le
programme annuel du musée des Années 30.
Objectifs
-
Proposer aux enseignants, quelque soit leur niveau et leur discipline, un outil clair et
pratique pour aborder le musée avec les élèves
Permettre de faire le lien entre les collections et l’histoire de la ville de BoulogneBillancourt
Favoriser la découverte de l’architecture, du mobilier et de l’art des années 30
Proposer un choix d’œuvres majeures qui permettent d’aborder les artistes
importants, les principaux courants artistiques, les faits historiques
Contenu
-
Présentation générale de l’histoire et du patrimoine de la ville de BoulogneBillancourt
Textes introductifs aux différentes sections du musée
Fiches d’œuvres
Mots-clés*
Tableau synoptique de l’entre-deux-guerres
Certaines œuvres peuvent être momentanément absentes, prêtées à d’autres
institutions pour des expositions temporaires.
SOMMAIRE
Informations pratiques
- Venir au musée des Années 30
- Jours et horaires d’ouverture
- Tarifs
- Consignes pour une visite libre
- Autres visites
- Documentation
Boulogne-Billancourt, ville d’art et d’histoire
- Plan de la ville
- Histoire de Boulogne-Billancourt
- La ville dans les années 30
Le musée
- Présentation
- Présentation des collections par étage, du quatrième au rez-de-chaussée, avec une
sélection d’œuvres
Quatrième étage
Architecture et mobilier
Meuble au char, Jacques-Emile Ruhlmann
Villa Cook, Le Corbusier
Chaise métallique, Robert Mallet-Stevens
Troisième étage
Les « Dimanches de Boulogne »
Panier et siphon, Juan Gris
Arlequin à la flûte, Pablo Gargallo
L’art sacré
Jésus est cloué sur la croix, Georges Desvallières
les Béatitudes, Maurice Denis
L’art colonial
la Femme Mangbetou, Suzanne Castille
Affiche de l’Exposition coloniale de 1931, Desmeures
Deuxième étage
Le néo-classicisme et le réalisme poétique
Portrait de Tadeusz Lempicki, Tamara de Lempicka
Les horreurs de la guerre, Robert Humblot
le Pugiliste, Paul Landowski
Cabinet des dessins
Ecole de Paris
le Dôme, Arbit Blatas
Rez-de-chaussée
L’art monumental
La Force et l’Intelligence, Raymond Delamarre
Hôtel de Ville
Bibliographie
Mots-clés
Tableau synoptique de l’entre-deux-guerres
Venir au musée des Années 30
Plan d’accès
Métro :
- ligne 9 station Marcel Sembat
- ligne 10 station Boulogne Jean-Jaurès
Bus :
- lignes 126 et 175 arrêt Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt
Informations pratiques
Jours et horaires d’ouverture
- Du mardi au dimanche, de 11h à 18h.
- Fermé le lundi, les jours fériés et la première quinzaine d’août
Tarifs
- Entrée gratuite pour les établissements scolaires
- Visite guidée : 40 euros / gratuite pour les établissements
scolaires de Boulogne-Billancourt et de Sèvres
Consignes pour une visite libre
- Pour les groupes, sur rendez-vous uniquement
- Merci de respecter les œuvres et leur socle
- Photographies sans flash autorisées
Visites,
renseignements et
réservations
Erika Boucher
01 55 18 46 64
Marjorie Sauvage
01 55 18 54 40
Autres visites
- Parcours architectural des années 30
A travers un parcours pédestre dans la ville, découverte de l’architecture moderne
construite par Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier, Pierre Patout, André Lurçat,
Auguste Perret …
Sur rendez-vous : du lundi au vendredi
- Musée-jardin Paul Landowski : 14 rue Max Blondat
Le musée présente l’œuvre du sculpteur à travers des maquettes de monuments, un
choix de petite statuaire, des dessins, et un important ensemble de son projet le Temple
de l’Homme.
Ouvert le mercredi, le samedi et le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 17h / Fermé au
mois d’août
Documentation
Musée des Années 30
Consultation l’après-midi, du mercredi au dimanche
Sur rendez-vous : 01 55 18 46 50
PLAN GLOBAL DE LA VILLE
Armes de la ville
Boulogne-Billancourt, Ville d’Art et d’Histoire
En 2005, la ville de Boulogne-Billancourt a reçu le label Ville d’Art et d’Histoire.
Histoire de Boulogne-Billancourt
A l’origine, il y avait Boulogne au nord et Billancourt au sud.
Au XIVe siècle, Philippe V le Long, roi de France, souhaite édifier une église dédiée à la
Vierge près de Paris sur le modèle de celle de Boulogne-sur-Mer. Il choisit la localité de
Menuls-lès-Saint-Cloud, située dans une boucle de la Seine. Elle prend alors le nom de
Boulogne-sur-Seine en référence à Notre-Dame de Boulogne-sur-mer. De cette époque
subsiste le quartier dit des Menus. L’église Notre-Dame est classée monument
historique en 1858.
Boulogne reste un village agricole jusqu’au XVIIe siècle, quand commence à se
développer l’activité de la blanchisserie. Au milieu du XIXe siècle, la ville croît avec la
mécanisation des blanchisseries et l’installation d’une population ouvrière. En 1859,
alors que Paris absorbe le village d’Auteuil, Boulogne annexe Billancourt qui dépendait
d’Auteuil.
En 1925, la ville prend officiellement le nom de Boulogne-Billancourt.
La ville dans les années 30
L’industrie
Au début du XX°s la commune connaît alors une forte croissance démographique qui
s’explique par le développement exceptionnel de sa production industrielle. En 1936,
elle compte 100 000 habitants, ce qui la place en tête des communes de la banlieue
parisienne. L’industrie automobile tient une place importante : les usines Renault
implantées à Billancourt dès 1898, installent une chaîne de montage en série sur l’île
Seguin en 1929. L’aéronautique se développe également avec les usines Farman,
Voisin et Blériot. L’industrie cinématographique émerge avec les studios de cinéma.
Ceux de Billancourt sont créés en 1923, ceux de Boulogne en 1941. A titre d’exemple, y
sont tournés, Napoléon d’Abel Gance en 1927, La grande illusion de Jean Renoir en
1937 pour le premier et Le salaire de la peur de Georges-Henri Clouzot en 1953, Les
400 coups de François Truffaut en 1959, Hiroshima mon amour d’Alain Resnais en 1959
pour le second.
Les industries de la ville est présenté dans le musée avec des objets, des affiches, des
photographies et des jouets. Une vitrine évoque d’autres activités : un fer à repasser
pour la blanchisserie, le téléphone pour Le Matériel Téléphonique (L.M.T.) l’autothermos pour les arts ménagers. Une autre présente des pièces de céramique
fabriquées dans des ateliers boulonnais.
Le maire de la ville, André Morizet (maire de 1919 à 1942) procède à la construction
d’édifices publics, au cœur de la commune :
- Hôtel de Ville, Tony Garnier, 1934
- Hôtel des postes, Charles Giroud, 1938
- Centre d’hygiène sociale, Roger-Léopold Hummel,1945
De plus, il obtient que Boulogne-Billancourt soit la première ville de banlieue à bénéficier
d’un prolongement du réseau du métro parisien : la station Pont de Sèvres est inaugurée
en 1934.
L’art
Durant l’entre-deux-guerres de nombreux artistes vivent à Boulogne : une trentaine de
sculpteurs (Jacques Lipchitz, Oscar Mietschaninoff, Paul Landowski, Joseph Bernard),
des peintres, (Jean Souverbie, Lazarre Volovick) des céramistes, (Gentil et Bourdet,
Fau, Robj) et le maître verrier Marguerite Huré. Des personnalités du cinéma - Abel
Gance, Marcel Pagnol s’y établissent. La plupart se fait construire des maisons-ateliers
ou des résidences dans le quartier des Princes, par les architectes modernes Le
Corbusier, Robert Mallet-Stevens, André Lurçat ou Auguste Perret. Certaines comme la
double maison-atelier des sculpteurs Oscar Mietschaninoff et Jacques Lipchitz, sont
présentées dans le musée sous forme de maquettes.
Présentation du musée
Le premier de France entièrement consacré aux années 30, il met en valeur le
patrimoine de la ville et l’art figuratif de l’entre-deux-guerres.
Réparties sur 1600m2, les collections présentent des peintures, sculptures, dessins, des
maquettes, du mobilier et des objets. Elles évoquent la période Art Déco, l’art figuratif,
l’Ecole de Paris, le renouveau de l’art sacré, l’art colonial.
Quatrième étage
Cet étage est consacré à l’industrie l’architecture et aux arts décoratifs.
Boulogne-Billancourt fut dans les années 30 le lieu où s’élabora le langage architectural
de notre temps. En effet, à la demande des commanditaires variés (élus, industriels,
particuliers, artistes, ecclésiastiques…) les plus grands architectes de cette période
construisirent dans la ville. En 1934, Tony Garnier édifie l’Hôtel de Ville.
Des bâtiments scolaires sont construits par Cauwet et Ogé et par Débat-Ponsan.
Dans le quartier nord de la ville, Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, Auguste Perret,
Louis Faure-Dujarric, Raymond Fischer, Jean Niermans, Emilio Terry édifient des hôtels
particuliers.
A côté de cette architecture publique et privée, l’architecture sacrée laisse deux
témoignages : l’église Sainte-Thérèse de Charles Bourdery décorée par Jean LambertRucki, la synagogue d’Emmanuel Pontrémoli décorée par Louis Jaulmes.
Jacques-Emile Ruhlmann, (1879-1933), Meuble au char, 1922, ébène de Macassar, amarante, ivoire
Jacques-Emile Ruhlmann, (1879 - 1933)
Parmi les tenants de l’Art déco, Jacques-Emile Ruhlmann fait figure de proue.
De 1910 à 1933, il participe à toutes les grandes entreprises de son temps : expositions
internationales, décors de paquebots, aménagement et ameublement de la présidence
de la République, divers ministères et bâtiments officiels. Il travaille avec les meilleurs
ébénistes, ferronniers d’art, sculpteurs, peintres.
En 1919 il s’associe avec Laurent et fonde les établissements Ruhlmann et Laurent. En
1923, assuré de son succès, il ouvre ses propres ateliers de fabrication, rue d’Ouessant
dans le 15ème arrondissement à Paris. Jusque-là ses meubles avaient été pour la plupart
exécutés dans les ateliers du faubourg Saint-Antoine.
Parmi ses clients, le couturier Jacques Doucet, l’architecte Pierre Patout, l’industriel
Gabriel Voisin, l’écrivain Colette, le maharadjah d’Indore, le sculpteur Joseph Bernard, le
soyeux lyonnais François Ducharne, George-Marie Haardt, commandant en chef de la
Croisière noire et de la Croisière jaune.
A l’Exposition des arts décoratifs et industriels de 1925, son pavillon « l’Hôtel du
collectionneur », est encore aujourd’hui considéré comme la réalisation la plus
représentative du style Art Déco.
Desserte dite Meuble au char, 1922
Le Meuble au char est l’un de ses chefs-d’œuvre. Il est nommé ainsi en raison du motif
de la marqueterie qui orne sa façade : une femme conduit un char. Ce modèle est créé
en 1922 pour sa propre salle à manger. Les matériaux employés sont l’ébène de
Macassar, l’ivoire et l’amarante. Ses dimensions sont importantes : 1.09 mètre de haut,
2.25 mètres de long. Le meuble repose sur 6 pieds dont 4 saillants.
Chez Ruhlmann le piétement est à lui seul une source d’admiration : ici, le pied fuseau
créé en 1913 est sa griffe incontestée. Beaucoup copié jamais égalé, il demandait à lui
seul 80 heures de travail. Cannelé de 8 sillons il est non pas placé sous le corps du
meuble mais déplacé sur son flanc, il accentue ainsi cette impression de légèreté où les
disproportions voulues suscitent la surprise : un corps massif sur des piétements
graciles.
Le Meuble au char dont le 1er modèle date de 1919 fut décliné en 6 exemplaires : 2 à 6
pieds et 4 à 4 pieds. Chef-d’œuvre d’ébénisterie les 2 pieds à l’arrière furent par la suite
jugés inutiles.
Au musée
- Fauteuil provenant de l’Hôtel du collectionneur, 1925
- Table à jouer Dubly, 1927
- Coiffeuse et le fauteuil dits Rendez-vous des pêcheurs de truites 1932
- Ensemble provenant de la maison du sculpteur Joseph Bernard
Hors musée
- Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil,
75012 Paris, salon de l’Afrique / Paul Reynaud
Mallet-Stevens (1886-1945) Le Corbusier (1887-1965) Fischer (1898-1988), Maquette des 3 hôtels
particuliers , 8, 6, 4 rue Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt, 1926-1927
Le Corbusier, (1887 - 1965)
Charles Edouard Jeanneret dit Le Corbusier, est un architecte majeur du XXe siècle. Il
se forme chez les frères Perret, architectes et entrepreneurs, où il s’initie à la technique
du béton armé.
La première guerre mondiale lui suggère l’idée d’un type de maison préfabriquée en
série à ossature de béton : la maison Dom-Ino. Au Salon d’Automne de 1922, il expose
une maquette de la maison « Citrohan » conçue comme une machine à habiter, en
référence aux automobiles Citroën. En 1925, il participe à l’Exposition des arts décoratifs
et industriels avec le « Pavillon de l’esprit nouveau ». Il suscite alors l’hostilité des
organisateurs qui lui demandent de cacher sa construction par une palissade pour ne
pas dénaturer l’exposition.
A Boulogne-Billancourt, il construit plusieurs maisons : la double maison-atelier pour les
sculpteurs Jacques Lipchitz et Oscar Mietschaninoff (9, allée des pins), la villa Cook (6,
rue Denfert Rochereau) et l’immeuble Molitor (24, rue Nungesser et Coli), où était situé
son propre appartement-atelier.
Maquette de la villa Cook, 1927
Cette villa a été construite pour Jeanne et William Cook. Journaliste et peintre américain,
celui-ci était l’ami de Gertrude Stein. Il travaillait à Boulogne-Billancourt où il essayait
des voitures chez Renault. La maison Cook applique pour la première fois, les cinq
principes ou « cinq points d’une architecture nouvelle », énoncés en 1927 :
-
Les pilotis. Ils permettent le dégagement du rez-de-chaussée et l’intégration de la
maison dans la nature.
-
Le plan libre. Abandonnant le principe des murs porteurs, il est un système de dalle
de béton soutenue par des poteaux et des poutres.
-
La façade libre. Elle résulte de l’abandon du mur porteur. Elle est une membrane
autonome qui offre la possibilité d’un important vitrage.
-
La fenêtre-bandeau. Elle court sur la longueur de la façade et permet d’augmenter la
zone d’éclairage.
-
Le toit terrasse. Il dégage un espace supplémentaire, il répond au dégagement du
rez-de-chaussée. Il permet l’aménagement d’un toit jardin.
Ces principes rompent avec l’architecture classique. Le Corbusier inverse le plan
intérieur. L’étage noble réservé au salon et à la salle à manger habituellement placé au
premier étage est dorénavant au 2e étage. Il communique ainsi avec le toit-terrasse.
Sans décor, l’architecture met l’accent sur l’espace et la lumière.
Au musée
-
Maquette des maisons-ateliers des sculpteurs Oscar Mietschaninoff et Jacques
Lipchitz : 9 allée des pins – Boulogne-Billancourt
-
Chaise longue créée en 1927 avec Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand
Hors musée
- Le parcours architectural des années 30, 92100 Boulogne-Billancourt
Robert Mallet-Stevens, (1886-1945), chaise, 1927, acier et bois
Robert Mallet-Stevens, (1886 - 1945)
Robert Mallet-Stevens est un architecte et un concepteur de mobilier. Diplômé de l’Ecole
Spéciale d’Architecture, il est un des acteurs majeurs de l’architecture moderne en
France. De 1920 à 1928, il réalise de nombreux décors de cinéma pour Marcel
L’Herbier : L’Inhumaine (1923), Le Vertige (1926).
Agé de 37 ans, il construit sa première villa pour le couturier Paul Poiret, à Mézy. En
1928, il achève la villa Noailles à Hyères puis en 1932 la villa Cavrois à Croix dans le
Nord.
A Boulogne-Billancourt, il réalise en1926 la villa Collinet. En 1927 est inaugurée, la rue
Mallet-Stevens à Paris dans le 16e arrondissement : il s’agit d’un ensemble homogène
de 5 hôtels particuliers, dont le sien et celui de ses amis, les sculpteurs Jan et Joel
Martel.
Mallet-Stevens participe à l’Exposition des arts décoratifs et industriels de 1925 où sont
remarqués les arbres en béton des frères Martel, plantés dans son jardin cubiste.
En 1929, il est membre fondateur de l’Union des Artistes Modernes. Il en est le président
jusqu’à sa mort.
Chaise métallique, 1931
Cette chaise métallique est attribuée à Rob Mallet-Stevens. Elle est produite en série.
Réalisée en tube d’acier cintré et soudé, son assise peut être en bois, en tôle perforée,
en cuir ou encore en toile enduite. Empilable et légère, elle équipe nombre de
restaurants et de collectivités dont l’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt.
Elle illustre parfaitement les principes de l’U.A.M. qui appelle à la création « de formes
heureuses réalisées en série ». Par son esthétique fonctionnaliste, elle est l’exemple
type de cet art social utilitaire et standardisé prôné par les modernes dans les années
30.
Au musée
- Table de cuisine de la villa Cavrois à Croix, (Nord) 1932
- Maquette de la villa Collinet / de l’ensemble des trois villas, rue DenfertRochereau à Boulogne-Billancourt
- Portrait de Robert Mallet-Stevens, Jacques-Emile Blanche, 1933
- Reproduction d’un arbre cubiste des Frères Martel devant l’entrée de l’Espace
Landowski, avenue André Morizet
Hors musée
- Le parcours architectural des années 30, 92100Boulogne-Billancourt
- Rue Mallet-Stevens, 75016 Paris
- Atelier Barillet, square Vergennes, 75015 Paris
Troisième étage
Les dimanches de Boulogne
D’origine allemande, Daniel-Henry Kahnweiler (Mannheim,1884 Paris,1979) s’installe à
Paris et se lance dans le commerce de l’art. En 1907, il ouvre sa première galerie rue
Vignon. Ses premiers achats au salon des Indépendants sont des oeuvres des Fauves
(Matisse, Vlaminck, Van Dongen, Signac, Camoin, Braque et Derain). Après avoir vu
Les demoiselles d’Avignon de Picasso, il devient le marchand des cubistes et signe avec
Juan Gris un contrat d’exclusivité.
En 1921, à la suite d’une procédure de séquestre de guerre, il ouvre sa nouvelle galerie
rue d’Astorg qui prend le nom de son associé André Simon. Cette même année, il
s’installe à Boulogne, 12, rue de la mairie. Au numéro 8 de la même rue il trouve un
appartement pour son ami Juan Gris. Il institue alors les « Dimanches de Boulogne » et
réunit les artistes de la nouvelle génération : les écrivains Antonin Artaud, Albert Cingria,
Paul Dermée, Robert Desnos, Vincente Huidobro, Max Jacob, Michel Leiris, Georges
Limbour, André Malraux, Raymond Radiguet, Gertrude Stein, Tristan Tzara… les
peintres, André Baudin, Elie Lascaux, André Masson, Picasso, les scupteurs Jacques
Lipchitz, Manolo, l’architecte Le Corbusier, le musicien Erik Satie et le critique d’art
Maurice Raynal…
Kahnweiler était aussi éditeur.
Pour la littérature, il a la même lucidité que pour la peinture, il ne s’intéresse qu’à la
poésie contemporaine : Apollinaire, Max Jacob, André Malraux, Antonin Artaud, Michel
Leiris, George Bataille.
Soucieux de rapprocher les poètes des artistes peintres, il demande à ces derniers
d’illustrer leur poésie. Les livres sont édités par souscription, jamais à plus de 100
exemplaires, dans un format modeste mais toujours de qualité.
En 1909, il publie le 1e livre de Guillaume Apollinaire : L’enchanteur pourrissant, illustré
par André Derain, en 1921 Lunes en papier de André Malraux illustré par Fernand
Léger, en 1923 Tric-Trac du ciel d’Antonin Artaud illustré par Elie Lascaux. 1925
Mouchoir de nuages, Tristan Tzara illustré par Juan Gris. En 1925 il publie A book
concluding with : as a wife has a cow de Gertrude Stein illustré par Juan Gris.
Kahnweiler, publie 36 titres, Juan Gris en illustre 19.
Juan Gris (1887-1927), Panier et siphon, 1925, huile sur toile
Juan Gris, (1887 - 1927)
Juan Gris arrive à Paris en 1906 et s’installe au Bateau-Lavoir où il rencontre Picasso,
Apollinaire, Max Jacob, André Salmon… D’abord iIlustrateur de presse, il collabore à
des journaux humoristiques comme « L’assiette au beurre » ou « Charivari ». En 1910, il
s’engage sur la voie du Cubisme. Il y occupe une place autonome, s’attachant d’emblée
au cubisme synthétique. En 1921, il écrit :
« Mon art est un art de synthèse, un art déductif ». La première exposition posthume du
peintre eut lieu dans la galerie de Kahnweiler, la galerie Simon, en 1928.
Panier et siphon, 1925, huile sur toile
Ce tableau obéit au « Retour à l’ordre* » qui marque l’art français des années 30. Juan
Gris fait ici appel à la peinture classique pour revitaliser le cubisme. Parfaitement
identifiables, les objets traités en gros plan sont unifiés en une masse compacte au
centre de la toile. Mais en moderne Gris ne les peint pas selon le principe de la
perspective linéaire, il lui préfère la perspective cavalière. Non conforme à notre vision,
les objets sont visibles en même temps de face, de côtés, de dessus. Ils semblent ainsi
glisser hors du tableau. Gris affirme ici un des principes du cubisme : la réalité n’est pas
imitative.
Pablo Gargallo, (1881-1934), Arlequin à la flûte, 1931, fer
Pablo Gargallo, (1881 -1934)
D’origine aragonaise, Pablo Gargallo passe son enfance à Barcelone où il rencontre
Pablo Picasso. Agé de quatorze ans il y commence sa carrière comme apprenti
sculpteur. En 1900, il entre à l’école des Beaux-Arts de Barcelone. Après de nombreux
séjours à Paris il s’y installe en 1923. Il côtoie les artistes cubistes au Bateau-Lavoir à
Montmartre, puis à Montparnasse. Il commence en 1907 à travailler des sculptures en
métal, sous forme de feuilles assemblées mais n’abandonne pas la sculpture en rondebosse. Tout au long de sa vie il s’exprimera des deux manières.
Arlequin à la flûte, 1931, fer patiné
Gargallo développe le thème de l’Arlequin à partir de 1925 avec l’Arlequin à la
mandoline, le Masque d’Arlequin et Arlequin avec une guitare en 1927.
Dans l’Arlequin à la flûte, il utilise un matériau nouveau - le fer - dont il n’existe aucune
pratique traditionnelle. Le sculpteur se trouve face à un champ de possibilités non
explorées. Il assemble 16 pièces métalliques organisées dans une syntaxe de formes
concaves et convexes où le vide devient un matériau à part entière. La sculpture de
l’espace devient alors l’enjeu principal.
En choisissant le fer, Gargallo se libère des conventions, des préceptes de son époque.
L’Arlequin à la flûte, lui demande un travail immense qu’il n’aura plus la force de répéter.
Deux autres modèles de cette sculpture datent de 1931 : une version plus petite et une
version agrandie, celle-ci inachevée.
Au musée
- Etude pour la Pastorale ou Bas-relief aux instruments de musique 1923 Jacques
Lipchitz
Hors musée
- Arlequin à l’accordéon (1918-1919) Centre Pompidou, Musée national d’art
moderne, Paris.
- L’œuvre de Pablo Picasso, Musée Picasso, Hôtel Salé, 5 rue de Thorigny, 75003
Paris
- L’œuvre d’Archipenko
L’art sacré
Le renouveau de l’art sacré au XXe siècle est intimement lié à la création de sociétés
d’artistes comme « L’Arche », « Les Artisans de l’autel », et surtout les « Ateliers d’art
sacré » fondés par Maurice Denis et Georges Desvallières en 1919. L’épopée des
« Chantiers du cardinal » initiée par le cardinal Verdier en 1931 concrétisera ces
initiatives dont le but était de rénover un art qui s’était perdu dans les excès saintsulpiciens du XIXe siècle et de réparer les dommages subis par les églises dévastées
par la guerre. L’église du Saint-Esprit à Paris, 7° chantier du cardinal, est considérée
comme un des fleurons du renouveau de cet art sacré.
L’iconographie vise à user davantage de simplicité, à puiser ses thèmes dans la vie
quotidienne.
La peinture
Les grands programmes décoratifs font la part belle à la fresque (ex : Maurice Denis à
l’église Saint-Louis de Vincennes, Elisabeth Faure et Marthe Flandrin à l’église du SaintEsprit à Paris, Henri de Maistre, Pauline Peugniez, Henri Marret, à l’église des Missions
d’Epinay sur Seine…). Les peintres répondent tous à l’esprit des ateliers. Généralement
la douceur (Maurice Denis, Jean-Pierre Laurens…) prévaut sur l’expressionnisme
(Georges Desvallières, Henri Marret…). La tendance est de privilégier un retour au
réalisme où l’émotion serait suscitée davantage par la beauté des choses plutôt que par
leur tragique.
La sculpture
Une même volonté de simplicité vise à rompre avec la statuomanie du XIXe siècle.
Passé le premier temps des chapelles de secours, les grands chantiers revendiquent la
fonction sacrée de l’église. Les clochers sont monumentaux (Carlo Sarrabezolles à
l’église de Villemomble…), les tympans triomphants (Georges Saupique à l’église Sacré
Cœur à Gentilly, Henry Bouchard à l’église Saint-Pierre de Chaillot à Paris, Anne-Marie
Roux-Colas à l’église Sainte-Odile à Paris…). L’austérité et la nudité du béton (matériau
qui demande une technique de sculpture très rapide où s’illustrèrent Raymond
Couvègnes, Carlo Sarrabezolles…) induisent la géométrisation des formes. La taille
directe séduit des sculpteurs comme Charles Charlier, Denis Py, Charles Jacob… qui
trouvent là une satisfaction à leur besoin d’ascétisme. A côté d’artistes traditionnels
comme Roger de Villiers ou Maxime Réal del Sarte, des sculpteurs osent des
innovations issues du cubisme, de l’expressionnisme, (Jan et Joel Martel à la basilique
de la Trinité à Blois, Jean Lambert-Rucki à l’église Sainte-Thérèse de BoulogneBillancourt).
Georges Desvallières (1861-1950), Jésus est cloué sur la croix, projet XII, station 1923
gouache sur papier marouflé sur toile
Georges Desvallières, (1861 - 1950)
Georges Desvallières se consacre à la peinture religieuse au cours de la première
guerre mondiale, à la suite du décès de son fils. Directeur des Ateliers d’art sacré en
1943. Il est l’auteur des vitraux de la chapelle de l’Ossuaire de Douaumont, du décor de
l’église de Pawtucket aux USA. En 1931, il réalise le Chemin de croix de l’église SainteBarbe de Wittenheim en Alsace et celui de l’église du Saint-Esprit à Paris.
Jésus est cloué sur la croix, projet XII, station 1923
Le chemin de croix de l’église du Saint-Esprit est l’une de ses principales réalisations. Il
y exprime son âme et sa spiritualité : J’ai voulu qu’on n’entrât pas dans l’église du SaintEsprit sans comprendre que Jésus a souffert pour nous. J’ai essayé de montrer sa
souffrance. Puis je voulais faire comprendre que cette souffrance n’est pas achevée,
mais doit se continuer dans l’homme jusqu’à la fin des siècles.
La grande expressivité et la violence du dessin sont à mettre en relation avec le retable
d’Issenheim et les horreurs de la guerre. Ainsi, dans sa version définitive, l’œuvre
intègre une figure de poilu, qui n’est autre que Daniel, fils du peintre, sur le champ de
bataille. Est aussi rajouté à droite du tableau, un groupe de communiantes.
Maurice Denis, (1870 - 1943)
Maurice Denis a reçu sa formation de peintre à l’Ecole des Beaux-Arts auprès de
Gustave Moreau et à l’Académie Julian. Appartenant au groupe des Nabis, il est
surnommé le Nabis aux belles icônes. Figure de proue du renouveau de l’art sacré dans
l’entre-deux guerres, il fonde avec Georges Desvallières les Ateliers d’art sacré en 1919.
Sa volonté la plus chère est de renouveler l’humanisme chrétien par l’observation de la
vie. Dans ses peintures, il intègre souvent les portraits des membres de sa famille, sa
femme ou sa fille.
Il participe aux grands chantiers de construction religieuse : à l’église du Saint Esprit, il
décore l’abside, à l’église du Raincy construite par Auguste Perret, il exécute les cartons
de vitraux.
Béatitudes 1923, tempera, projet pour l’église Saint Louis de Vincennes
Influencé par les Primitifs italiens ou encore les Préraphaélites, Maurice Denis prône une
peinture heureuse. Les Béatitudes en sont un parfait exemple. Ces peintures à tempera
sont des études pour les écoinçons de la coupole de l’église Saint Louis de Vincennes.
Elles sont exécutées dans une palette douce et un dessin serein.
Hors musée
- Eglise du Saint-Esprit : 186 avenue Daumesnil, 75012 Paris
- Eglise Saint-Louis de Vincennes, 22 rue Fays, 94 300 Vincennes
- Retable d’Issenheim musée d’Unterlinden, 68 000 Colmar
Musée Départemental du Prieuré, 2 bis rue Maurice Denis, 78100 Saint Germain
en Laye
L’art colonial
A la fin de la première guerre mondiale, l’orientalisme a déjà une longue histoire. Le
XIXe siècle diplomatique, militaire ou commercial lance sur les routes nouvellement
colonisées plusieurs générations d’artistes. La vision rapportée est alors celle d’un
Orient idéalisé assimilé à des réminiscences antiquisantes. Pour concrétiser cet
engouement est créée, en 1893 la Société des peintres orientalistes français et en 1907
est instituée à Alger la Villa Abd-El-Tif, qui accueille les lauréats peintres et sculpteurs
boursiers. Des écoles des beaux-arts essaiment en Afrique et Asie (Alger en 1881,
Hanoi en 1924…).
Cette politique coloniale connaît son apogée entre les deux guerres scandée par
l’Exposition coloniale de 193, les français découvrent leur empire colonial. Aux murs des
différents pavillons, peintures et sculptures célèbrent les vertus de la colonisation. Des
dioramas invitent à la découverte de nouvelles civilisations, volontiers assimilées à des
visions édéniques. Sur les lieux mêmes de l’exposition, un musée des colonies est alors
créé dont le décor et les collections - œuvres d’artistes continentaux - mettent à
l’honneur cette production originale. De littéraire, le regard européen devient plus
scientifique. Des missions sont entreprises par des ethnologues. En 1931, Marcel
Griaule, Michel Leiris, dirigent la mission Dakar-Djibouti. La Croisière noire* (19241925), la Croisière jaune* (1931) donnent lieu à de multiples explorations commanditées
par la Société de géographie de Paris ou le Muséum d’histoire naturelle. « L’art nègre »
qui dès le début du siècle s’était inscrit à part entière dans un courant esthétique très
apprécié est désormais appréhendé comme objet de science.
Les artistes
Au XIXe siècle, la galerie d’anthropologie du Muséum d’histoire naturelle confie au
sculpteur Charles Cordier le soin de réaliser une cinquantaine de bustes ethniques. Le
siècle suivant aborde le thème de façon moins spectaculaire. Les artistes usent d’un
simple naturalisme, sans ajout d’accessoires pour décrire les ethnies rencontrées. Anna
Quinquaud est exemplaire de simplicité dans sa représentation du peuple Foulah. Le
pittoresque a néanmoins ses derniers adeptes : Emile Monier utilise une spectaculaire
coiffure pour couvrir son Chef Gombélé et Evariste Jonchère, dans une étonnante
confrontation plastique, pose son buste de Habib Benglia traité dans un pur esprit
européen sur un socle décoré de masques africains…
Alexandre Iacovleff, qui accompagne la Croisière noire et la Croisière jaune, est
probablement celui qui sert au plus près l’esprit ethnographique, par la précision du trait
observé. Mais l’art du portrait suit de multiples voies. La vision naturaliste de Fernand
Lantoine, le style décoratif de Suzanne Castille, les recherches modernistes de Marcelle
Ackein témoignent des sensibilités différentes à exprimer la révélation d’une beauté
pittoresque. Sensibles à la lumière et la flamboyance des couleurs, les peintres
découvrent outre-mer une richesse exceptionnelle de palette.et se livrrent à de superbes
variations alliant scène de genre et paysage. Les Ouled-Nails, les Touaregs au bivouac,
le Puits au Dahomey… sont devenus d’emblématiques icônes, de cette peinture
coloniale qui sut renouer avec le grand style.
Exposition coloniale internationale de 1931, Desmeures,
affiche
Exposition coloniale internationale de 1931, Desmeures, affiche
En 1931, l’empire colonial français est à son apogée et l’Exposition coloniale
internationale est un support idéal à sa promotion. Le lieu choisi est le bois de
Vincennes. Le commissaire général de l’exposition, le maréchal Lyautey, veut porter
l’accent sur deux réalisations : la Cité des Informations et le musée permanent des
colonies à la Porte Dorée.
Un concours d’affiches est lancé en 1928. 233 candidats répondent à l’appel, 15
reçoivent un prix. Deux affiches annoncent l’exposition. Celle de Desmeures ici exposée
présente l’empire sous la forme symbolique de quatre visages - l’Indochine, l’Afrique du
Nord, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique - réunis sous le drapeau unificateur de la
France. Les populations indigènes sont montrées de face selon leur tradition ancestrale.
Les traits simplifiés à l’extrême du dessin excluent l’idée du portrait, la couleur donnant
une unique valeur à la différence. L’encadrement « le Tour du monde en un jour »
rappelle l’écrit de Jules Verne.
Le pendant de cette affiche est celle de Bellenger. Elle représente une tête coiffée d’un
casque colonial blanc. Elle présente le colonial et s’oppose aux colonisés.
Hors musée
-
Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil,
75012 Paris
Musée du Quai Branly : quai Branly, 75007 Paris
Musée de l’Armée : Hôtel national des Invalides, 129 rue de Grenelle,
75007 Paris
Suzanne Castille, Femme Mangbetou, vers 1930, technique mixte et
feuilles d'argent sur panneau de bois
Suzanne Castille
Les informations sur cette artiste sont actuellement lacunaires.
La femme Mangbetou, vers 1930, huile sur toile sur un fond de feuilles d’argent
collées sur bois
Ce tableau représenterait Nobosudru, femme de la tribu Mangbetou, qui peuplait
l’ancien Congo belge (actuellement République Démocratique du Congo). Cette femme
se singularise par sa coiffure en forme d’auréole soutenue par une structure en osier (le
wektambourou) et par la déformation de son crâne obtenue grâce à des bandelettes de
crin de girafe. Les traits du visage se trouvent ainsi tirés vers le haut et en arrière, les
pommettes en relief, les yeux bridés, le front prenant une forme ovoïde.
L’œuvre est supposée être peinte d’après une photographie réalisée lors de la Croisière
noire.
La rencontre avec la tribu des Mangbetou marque les voyageurs. Dans leurs récits de
voyage, ils célèbrent la beauté singulière des femmes, portant uniquement un pagne
très court, assises en file sur de petits tabourets en ébène (le nekké). « La beauté
même » dit Iacovleff qui en fit plusieurs croquis et un portrait. A leur retour en France en
1925, la femme Mangbetou devint « à la mode ». Aux côtés de Joséphine Baker, elle
devient le symbole de la beauté noire. Elle est reproduite en broche, en cendrier, en
vase, en bouchon de radiateur de voiture... L’Afrique est à l’honneur.
Musée
-
Dessins d’Alexandre Iacovleff
Hors musée
-
Jean Dunand (1877-1942) série de grands panneaux décoratifs, Cité nationale
de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris
Deuxième étage
Néo-classicisme et réalisme poétique
Le thème du nu féminin s’inscrit dans un désir général d’un retour à la simplicité. En
réaction à la figure allégorique, gesticulante et didactique du XIXe siècle, la figure
féminine a désormais la sérénité et la plénitude des formes de Vénus intemporelles. Des
silhouettes solides campent dans une vision édénique, un retour évident à l’antique. Le
thème le plus souvent évoqué est celui du bain qui permet en outre de rejoindre la
sensibilité sportive de l’époque (la Nageuse Hubert Yencesse, Baignade au Ponte-Milvio
Georges Cheyssial). Ainsi la Baigneuse de Georges Sabbagh se dégage de son drap de
bain comme la Vénus de sa coquille. Derrière elle se profile le moderne paquebot. Le
corps trouve également sa pleine expression dans l’évocation d’une nature heureuse et
féconde. Dans une atmosphère idyllique, Jean Souverbie évoque dans L’été l’érotisme
d’un couple enlacé. Dans La terre, le corps féminin incarne l’opulence d’une nature
nourricière et généreuse. Le Repos dans les champs d’Amédée de la Patellière est un
retour aux « pastorales » traditionnelles. Les titres sont d’ailleurs révélateurs : il s’agit de
glorifier les rythmes naturels, de ressusciter une notion de permanence dans un retour à
la terre, à l’ordre naturel. Le néo-classicisme, cher aux années 30, se retrouve donc
dans cette évocation d’une éternité bienheureuse. Les scènes bucoliques de Joseph
Lailhaca font songer à quelques fêtes dionysiaques antiques. Elles scellent la vision
rassurante que veut se donner l’époque.
Néanmoins certains artistes évoquent les temps menaçants Georges Rohner avec Le
noyé, Robert Humblot avec Les horreurs de la guerre ou Henri de Waroquier dans La
Tragédie, témoignaient pour leur part de leur inquiétude.
Tamara de Lempicka (1898-1980) Portrait de
Thadeuz de Lempicki, 1928, huile sur toile
Tamara de Lempicka, (1898 -1980)
Tamara Gorska est issue d’une famille aisée et cultivée. Elle s’intéresse dès son plus
jeune âge à l’art et découvre en Italie les maîtres de la Renaissance et du Maniérisme.
Lors d’un voyage en Russie, elle rencontre le comte Tadeusz Lempicki. Ils se marient en
1916 à Petrograd. A la révolution d’Octobre, le couple quitte la Russie et s’installe à
Paris avec leur fille Kizette. Tamara de Lempicka suit alors des cours de peinture à
l’Académie Ranson avec Maurice Denis et à la Grande Chaumière avec André Lhote.
Emancipée, avide de réussite et de fortune, elle mène une vie faite de séances de
peinture, de soirées mondaines et de voyages. Elle réalise alors de nombreux portraits la Duchesse de la Salle (1925), Suzy Solidor (1933) ou son Autoportrait à la Buggati
verte, appelé aussi Mon portrait (1929) – qui illustrent ses fréquentations et sa manière
de vivre. En 1928, Tamara et Tadeusz divorcent ; en 1933, elle se marie avec le baron
Raoul Kuffner. Tous deux émigrent aux Etats-Unis. Elle continue à peindre mais
abandonne le portrait mondain et se tourne vers des sujets du quotidien à caractère
rustique et vers les natures mortes. Le succès n’est plus au rendez-vous.
Portrait de Tadeusz Lempicki, 1928, huile sur toile
Le Portrait de Tadeusz Lempicki que Tamara avait intitulé par dérision Portrait d’homme
inachevé a été peint par elle au moment de son divorce. Ceci explique la main gauche
(ou devrait se placer l’alliance) inachevée.
Ce tableau est assez représentatif du « Retour à l’ordre » dans la peinture prôné par
André Lhote. Il est une admirable synthèse de plusieurs influences : le maniérisme dans
le dessin dans l’utilisation de la ligne serpentine, le cubisme dans la simplification
géométrique des formes, la photographie et le cinéma pour le cadrage serré.
L’arrière-plan est composé de gratte-ciel inspirés de ceux de New-York, où Tamara se
rend pour la première fois en 1929.
Robert Humblot, Les horreurs de la guerre
Forces nouvelles
Robert Humblot, (1907 - 1962)
A 24 ans, Robert Humblot abandonne ses études de sciences naturelles pour se
consacrer à la peinture. D’abord inscrit à la Grande Chaumière, il entre en 1931 à l’Ecole
des Beaux-Arts de Paris. En 1935, il fonde avec Pierre Tal Coat, Georges Rohner, Henri
Jannot, Jean Lasne, Alfred Pellan le groupe Forces Nouvelles.
De 1935 à 1939, ensemble ils définissent une esthétique nouvelle, basée sur le dessin,
la technique et l’observation. En 1934, à Paris sont présentées deux expositions qui
marquent fortement ces jeunes peintres : « Les peintres de la réalité en France au 17ème
s°» et « Le Nain, peintures et dessins ».
En filiation directe avec ces peintres, les sujets du groupe Forces Nouvelles sont peints
dans des couleurs sourdes de gris-bleu, de vert et de brun. L’anecdotique est évité, tous
les détails sont abolis, atmosphère de profonde solitude où il ne subsiste que l’essentiel :
l’inquiétude. Ils offrent un nouveau réalisme, affranchi de l’académisme.
Le groupe se dissout de lui même en 1939. Jean Lasne disparaît tragiquement en 1940
dans la Troué de Sedan, Alfred Pellan d’origine canadienne rentre dans son pays, les
autres continuent seuls leur carrière.
Les horreurs de la guerre, 1937, huile sur toile
Ce tableau est une évocation de la guerre d’Espagne, et plus particulièrement du drame
de Guernica. Cette petite ville, située dans le pays basque espagnol, est bombardée par
les forces allemandes, alliées de Franco, le 26 avril 1937. Cet épisode de la guerre civile
espagnole inspirera de nombreux artistes : Pablo Picasso, Max Ernst, Robert Capa,
Ernest Hemingway, André Malraux.
Dans cette œuvre, les détails sont abolis. Ne subsiste que l’essentiel : la dénonciation
de la guerre et des drames qu’elle engendre.
Le traitement est hérité de la peinture classique. La composition théâtrale applique un
schéma pyramidal. Elle s’organise autour d’une figure centrale : une femme, les mains
et les yeux levés vers le ciel incarne l’image universelle de la douleur. A la manière
antique, les personnages sont représentés dans une attitude figée, exprimant un
moment essentiel.
Musée
-
La femme au bol cassé, Tal Coat ,1933
Le noyé, Georges Rohner, 1939
Hors musée
-
-
Guernica , Picasso, 1937 : musée de la Reine Sofia, Madrid
Cordoue, front d’Andalousie, le 5 septembre 1936, Robert Capa, photographe
La peinture métaphysique de de Chirico La peinture engagée : Goya Les fusillés
du 3 Mai (1814), Musée du Prado, Madrid / Delacroix Le Massacre de Scio
(1824) Musée du Louvre
Paul Landowski (1875 1961) le
Pugiliste, 1920, bronze
Paul Landowski, (1875 -1961)
Paul Landowski est issu d’une famille d’origine polonaise. A l’Ecole des Beaux-Arts de
Paris, il est élève du sculpteur Ernest Barrias. Grand Prix de Rome en 1900 avec David
Combattant, il est pensionnaire à la Villa Médicis. A son retour, il s’établit à BoulogneBillancourt où il reste jusque en 1961. A sa mort, sa maison et son atelier, sont détruits.
A leur emplacement se trouve aujourd’hui le musée-jardin Paul Landowski.
Sculpteur officiel et classique, Landowski reçoit de nombreuses commandes : le Christ
Rédempteur du Corcovado à Rio de Janeiro, la statue de Sainte-Geneviève sur le pont
de la Tournelle, les fontaines de la porte de Saint-Cloud, les portes de la faculté de
médecine de Paris. Il est aussi l’auteur d’une petite statuaire, et d’un grand projet le
Temple de l’homme.
Le Pugiliste, 1920, bronze
Paul Landowski dresse ici le portrait de son ami le boxeur Georges Carpentier. Georges
Carpentier pose à l’atelier du sculpteur à Boulogne-Billancourt à partir de 1914. Le
journal intime de l’artiste indique qu’il souhaite réaliser une statue grandeur nature du
champion. L’œuvre définitive, présentée en plâtre au rez-de-chaussée du musée
mesure 2,20 mètres de hauteur.
Les séances de pose sont interrompues par la guerre. En juillet 1919, Paul Landowski et
son frère Joseph vont voir le premier match de Carpentier depuis la guerre. Dans son
journal, le sculpteur écrit : « Ce spectacle de boxe m’a beaucoup enthousiasmé. C’est le
seul sport avec la course à pied , qui nous rappelle la beauté de la vie antique. Un
artiste, un sculpteur doit aimer la boxe, comme un amateur de chevaux doit aimer les
courses. La boxe , plus même que la course à pied demande un entraînement parfait,
complet. Carpentier qui est le type parfait du pugiliste, est certainement un des plus
beaux spécimen d’animal humain qui soit ».
En 1920, date de l’œuvre, Carpentier est sacré champion du monde des demi-lourds.
Paul Landowski réalisera une autre sculpture Le boxeur tombé , présentée au muséeJardin Paul Landowski et deux dessins Le boxeur attachant ses bandelettes et un
Combat de boxeurs.
Cette œuvre permet également d’évoquer l’essor des loisirs et du sport durant la période
de l’entre-deux-guerres.
Musée
- Le Pugiliste, plâtre, 1920
Hors musée
-
Musée-jardin Paul Landowski, 14 rue Max Blondat, Boulogne-Billancourt
Porte de la faculté de médecine, Faculté de médecine, 45 rue des Saints-Pères,
75006 Paris
Sainte-Geneviève, Pont de la Tournelle, 75004 Paris
Fontaine de porte de Saint-Cloud, Place de Saint-Cloud, 75016 Paris
Le cabinet des dessins
La collection du musée est riche de plus de 15 000 dessins. Les réalistes et les
décorateurs sont bien représentés avec des artistes aussi divers que Bernard Boutet de
Monvel, Anne Carlu et leurs portraits ingresques, Jean Despujols, Pierre-Louis Rigal,
Jean Dupas aux ellipses néo-grecques, Alfred Lombard et Jean Souverbie, aux
préoccupations néo-cubistes.
900 dessins d’Henry de Waroquier ont été affectés au musée des Années 30.
Dans le domaine de l’art colonial, de prestigieuses études dues à Alexandre Iacovleff,
réalisées lors des Croisières noire et jaune, comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’art
graphique du XXe siècle.
En art sacré, le fonds possède des esquisses de Maurice Denis, George Desvallières,
Elisabeth Faure, Marthe Flandrin ou encore des dessins modernistes de Jean LambertRucki.
La section « Ecole de Paris » est riche d’œuvres graphiques d’Arbit Blatas, Nicolas
Eckman, Simon Segal, Nathan Iménitoff, Jacques Lipchitz, Armand Nakache…
Des dessins de sculpteurs (Henry Arnold, Félix Joffre, Georges Saupique, Alfred
Janniot, Gilbert Privat, Robert Wlérick…), des dessins d’architectes (Le Corbusier, André
Bloc…) des dessins de décorateurs (Jacques Emile Ruhlmann, Jules Leleu, Jean
Burkaleter) complètent la riche collection du musée dans cette double particularité.
L’illustration de mode compte plusieurs œuvres remarquables des principaux artistes de
l’époque : Georges Lepape et ses élégantes garçonnes, modernes égéries de Paul
Poiret publiées dans la Gazette du bon ton ; André Marty et ses évocations des Ballets
russes, du monde du théâtre et du music hall, ou encore Paul Iribe (Le témoin) et
Alexandre Zinoview (Femina).
L’Ecole de Paris
L’Ecole de Paris, nommée ainsi en 1925 par le critique d’art André Warnod, est plus une
réalité de terrain qu’un concept. Il ne s’agit pas d’un mouvement ou d’une école, stricto
sensu, mais plutôt d’un regroupement d’artistes aux sensibilités proches. La plupart des
artistes viennent de Russie, Lituanie, Roumanie, Pologne. Attirés à Paris par la vitalité
intellectuelle et culturelle de la capitale ils s’installent dans le quartier de Montparnasse.
Fidèles à leurs traditions, leurs origines juives et slaves, ils apportent dans un climat
poétique ou burlesque mais toujours dans une forme expressive, leur forme
émotionnelle. Paris est alors la ville phare où tout est possible dans le domaine de la
création. Chagall, Foujita, Kisling, Modigliani, Pascin, Soutine… y trouvent un refuge aux
tourmentes politiques un lieu de liberté exceptionnelle d’expression. Ils fréquentent la
Rotonde, la Coupole ou le Dôme…
L’Ecole de Paris repose sur une communauté multinationale unie par un mode de vie
bohème et des intérêts spirituels ou matériels communs.
Les pentes de Montparnasse, le carrefour Vavin, les cafés le Dôme, la Coupole… furent
pendant près d’un demi-siècle un phalanstère chaleureux et cosmopolite où se
rencontrèrent artistes, poètes et écrivains. Les occupants du Bateau-Lavoir : Apollinaire,
Picasso, Salmon, Max Jacob… descendent même de leur Butte légendaire pour s’y
retrouver. Dans le même temps, la Ruche, la Cité Falguière et d’autres ateliers
accueillent les artistes venus d’Europe centrale.
Hors musée
- La Ruche, 2 passage Dantzig, 75015 Paris
,
Figure 1
Arbit Blatas (1908-1999) Café du Dôme, 1938, gouache sur carton
Arbit Blatas, (1908 - 1989)
Arbit Blatas d’origine lituanienne, commence par étudier à l’Ecole des Beaux-Arts de
Berlin. En 1925, il arrive à Paris où il s’inscrit à l’Académie Julian et la Grande
Chaumière. Il y rencontre Chaïm Soutine, Ossip Zadkine, Léonard Foujita, Maurice
Utrillo, Pierre Bonnard, Kies Van Dongen, Maurice de Vlaminck et André Derain.
En 1939, il fuit l’Europe et s’installe à New York, où il retrouve son ami Jacques Lipchitz.
Après la guerre, il partage sa vie entre l’Europe et les Etats-Unis et continue à fréquenter
tous les artistes de l’Ecole de Paris. Au cours de sa vie, il réalise ainsi des portraits
peints et sculptés de ses amis.
En 1980, Blatas sculpte sept bas-reliefs L’Holocauste, sur les murs du ghetto de Venise.
Une réplique est installée à Paris en 1981 au Mémorial de la Shoah.
En 1989, la ville de Boulogne-Billancourt reçoit la donation faite par Blatas, de 41
portraits peints et sculptés. Ils sont ici comme un hommage à ceux qui firent la
renommée de « L’Ecole de Paris ».
Le Dôme, 1938, gouache sur carton
Arbit Blatas représente la terrasse du café du Dôme. Selon lui, « L’identité du Café du
Dôme était établie par l’Ecole des Juifs , un rassemblement désordonné de peintres
d’Europe centrale pour qui le café était devenu le principal lieu de réunion. » Il a ici
représenté quelques figures marquantes de l’Ecole de Paris.
Hors musée
-
Café du Dôme, 108 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
La Coupole, 102 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris
Le Select, 99 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris
Rez-de-chaussée
L’art monumental
La sculpture monumentale des années 30 est à mettre en relation avec l’architecture
contemporaine de l’époque, ses grandes façades et ses grands volumes qu’il fallait
décorer. Par ailleurs, l’époque est favorable aux sculpteurs : l’Etat est un généreux
commanditaire qui via les grands chantiers, leur assure une sécurité de création. Ainsi
les grandes expositions où s’activent des équipes entières d’artistes. Trois grandes
dates scandent la période. En 1925, la grande Exposition des arts décoratifs et
industriels, en 1931, l’Exposition internationale coloniale, en 1937, l’Exposition
internationale des arts et des techniques dans la vie moderne se tiennent à Paris.
Preuve en est ici, à l’entrée de cet espace le panneau du pavillon thermal par Georges
Villiers et les détails du bandeau de scène du théâtre du Palais de Chaillot par Evariste
Jonchère pour l’exposition de 1937. Ces derniers sont ici présentés sur le mur de la
mezzanine.
A voir aussi L ‘Hymne à l’aurore de Paul Landowski qui figura à l’Exposition de 1925, ou
encore au pied de l’escalier menant aux collections, L ‘Afrique et l’Océanie d’Ernesto
Canto Da Maya, pour l’Exposition de 1931.
Le style de ces œuvres est néo-classique. Il s’inspire de la tradition et est repris par de
nombreux autres grands sculpteurs comme Charles Despiau, Robert Wlérick ou encore
Alfred Janniot.
Hors musée
-
Alfred Janniot : relief Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue
Daumesnil, 75012 Paris
Alfred Janniot, palais de Tokyo, 13 avenue du Président Wilson, (côté Seine),
75016 Paris
Raymond Delamarre (1890-1986) La Force et l'Intelligence, maquette du monument à la défense du
canal de Suez, 1930
Figure 5Figure 5
Figure 5Delamarre raymond (1890-1986) La force et l'Intelligence, maquette du monument à la
défense du canal de Suez, 1930.Figure 5Delamarre raymond (1890-1986) La Fortce et l'Intelligence,
maquette à la défense du canal de Suez
Raymond Delamarre, (1890 -1986)
Raymond Delamarre - sculpteur et médailleur néoclassique- apprend la sculpture à
l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Prix de Rome en 1919, il participe à l’art officiel de
l’entre-deux-guerres, notamment aux grands travaux d’art monumental commandés par
l’Etat. En 1937, à l’occasion de l’Exposition internationale des arts et des techniques
dans la vie moderne, il réalise « Art et Industrie », groupe sculpté pour le Palais de
Chaillot.
Son style en symbiose avec l’art figuratif des années 30 se libère du style académique,
se simplifie et s’allonge.
Raymond Delamarre appartient aussi aux Ateliers d’art sacré qu’il dirige de 1961 à 1973.
La Force et l’Intelligence, maquette du monument à la défense du Canal de Suez,
1930
En 1925 Raymond Delamarre et l’architecte Roux-Spitz, remportent le concours pour la
construction du monument à la défense du canal de Suez. Ce monument rend
hommage à la victoire de la défense du canal de Suez par les troupes franco-anglaises
contre l’empire Ottoman en 1915. Il fut inauguré en 1930.
In-situ, ce monument se compose de 2 pylônes jumelés de 40 mètres de haut, séparé
l’un de l’autre par une fente étroite de 1,50 mètre. Devant ces 2 pylônes se placent 2
statues : la Force et l’Intelligence, hautes de 8 mètres, larges de 13 mètres.
Sculpté dans du granit gris rosé, ce monument fut entièrement taillé à la pointe en
Sardaigne puis transporté par bateau en Égypte.
Parfaitement intégré au lieu, il emprunte la simplicité archaïque des sculptures
égyptiennes.
Au musée
-
Etude pour un bas-relief pour la salle à manger des premières classes du
Normandie
-
Béatitudes : projet pour le pavillon des missions catholiques, 1931
Hors musée
-
Raymond Delamarre, Art et industrie, Palais de Chaillot, (attique) 75016 Paris
-
Eglise Notre-Dame des Missions, (ancien pavillon des missions catholiques) 102
avenue du Maréchal Joffre, 93800 Epinay-sur-Seine
Tony Garnier (1869-1948) Hôtel de Ville 1934, 26 avenue AndréMorizet, 92100 Boulogne-Billancourt
L’Hôtel de Ville
L’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt est le symbole de Boulogne et de Billancourt
réunies. Il fut construit en 1934 par Tony Garnier. Prix de Rome d’architecture en 1899, il
est en France avec Auguste Perret un des pionniers de l’architecture moderne.
Fonctionnel et rationnel, l’édifice sépare clairement les fonctions en deux bâtiments
distincts : un espace réception et un espace administration. Rectangulaires, placés dos
à dos, revêtement de comblanchien pour l’un, béton pour l’autre, ils communiquent, à
l’intérieur, l’un avec l’autre. Par la clarté du plan, la franchise des matériaux sans
ornement, Tony Garnier répond aux exigences d’André Morizet « sacrifier le somptuaire
au pratique ».
Pour mener à bien la construction de l’Hôtel de Ville, les deux hommes feront appel pour
son aménagement intérieur à de nombreux membres de l’Union des Artistes Modernes*.
Jean Prouvé réalise le cloisonnement du hall des guichets ainsi que la porte d’honneur,
André Salomon l’éclairage, René Herbst l’ensemble du mobilier de la salle des
mariages, les sculpteurs Jan et Joël Martel les armes de la ville. (cf plan global de la
ville).
Le hall des guichets est un chef-d’œuvre de l’esthétique fonctionnaliste où le verre, le
métal, l’espace et la lumière s’imposent.
L’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt est depuis 1975 classé à l’inventaire des
monuments historiques.
BIBLIOGRAPHIE
Anne Bony, Les années 20 ; Les années 30, Editions du regard, 1989
Jacques Lucan (dir.), Le Corbusier, une encyclopédie, éditions du Centre GeorgesPompidou, 1987
Boulogne-Billancourt, Ville d’art et d’essai 1800-2000, Images du Patrimoine
Boulogne-Billancourt, Ville des temps modernes, Collection villes, Mardaga
E. Bréon, D. Escande, C. Loupiac, A. Manier, I. Marinone, Création et vie artistique au
temps de l’exposition de 1925, CNDP, 2006
Emmanuel Bréon, Juan Gris à Boulogne, éditions Herscher, 1992
Robert Mallet-Stevens, L’œuvre complète, éditions du Centre Georges-Pompidou, 2005
Jacques Wolgensinger, Les grandes croisières Citroën, Robert Laffont, 2002
Catalogues d’exposition du musée des Années 30, Boulogne-Billancourt
JUAN GRIS et les dimanches de Boulogne
Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1987.
L’ECOLE DE PARIS-BOULOGNE
Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1988.
COLONIALES 1920-1940
Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1989.
LANDOWSKI
Association des Amis de Paul Landowski, Paris, 1989.
GEORGES SABBAGH (1887-1951)
Co-édition : l’Albaron / Musée municipal de Boulogne-Billancourt, 1990.
BLATAS, portraits de Montparnasse
Réédition 1998.
CHANA ORLOFF (1888-1968)
Brochure de 6 pages
Publiée à l’occasion de l’exposition présentée au Musée municipal de BoulogneBillancourt, 1992.
L’ART SACRE EN FRANCE AU XXe SIECLE
Co-édition de l’Albaron - Musée municipal de Boulogne-Billancourt, 1993.
BOULOGNE-BILLANCOURT, images d’un autre temps
343 reproductions en couleurs (cartes-postales anciennes) , accompagnées de petits
textes
Ed. de la Société Artistique et Historique de Boulogne-Billancourt, 1995
JOEL ET JAN MARTEL SCULPTEURS (1896-1966)
Ed. Gallimard / Electa, Paris, 1996.
PAUL BELMONDO, LA SCULPTURE SEREINE
Somogy Editions d’Art / Association Enfance de l’art, Paris 1997.
PAUL LANDOWSKI, LE TEMPLE DE L’HOMME
Ouvrage collectif, Ed. Paris-Musées, Paris, 1999.
HENRY DE WAROQUIER, IMAGES DE BRETAGNE
Somogy Editions d’Art, Paris, 2000
ANDRE MAIRE - DESSINS D’AFRIQUE ET D’ASIE
Ed. Somogy, Paris, 2001
RUHLMANN UN GENIE DE L’ART DECO
Ed. Musée des Années 30 / Somogy / Musée des Beaux-Arts de Montréal, 2001.
CHANDIGARH la ville indienne de Le Corbusier, Le Capitole, une œuvre inachevée
Ouvrage collectif, Editions Musée des Années 30 / Somogy Editions d’Art, Paris, 2002.
LOUIS BILLOTEY, l’ambition classique
Ed. Somogy, Paris, 2002.
ALEXANDRE IACOVLEFF – itinérances
Ouvrage collectif , Ed. Somogy, Paris, 2004 (38 E)
JEAN LAMBERT RUCKI, l’expressionnisme entre figuration et abstraction
Brochure de 11 pages éditée par le Musée des Années 30
Un Design américain, le Streamline de 1930 à nos jour, Ed. Flammarion –
Ed. La Société historique du Lac Saint-Louis, 2005.
LIPCHITZ, les années françaises de 1910 à 1940
Ed. Somogy / Association des Amis du Musée des Années 30, 2005
TAMARA DE LEMPICKA
Ouvrage collectif, Ed. Flammarion, 2006
LE MUSEE DES ANNEES 30
Somogy Editions d’Art, Paris, 2006
MOTS-CLES
Art Déco
L’Art Déco apparaît en 1910 en réaction à l’Art Nouveau, jugé décadent. Il répond à la
demande de commanditaires – la grande bourgeoisie française – qui souhaitait renouer
avec les styles du passé. Ce style combine modernité et tradition. Il se caractérise par la
création de mobilier aux lignes simples, épurées, les volumes équilibrés, les surfaces
unies. L’ornement est délaissé pour exalter la beauté naturelle des matériaux employés :
bois exotiques, laque, ivoire, parchemin, galuchat.
L’Art Déco trouve son apogée à l’Exposition internationale des arts décoratifs et
industries de 1925. Son nom sera donné à posteriori dans les années 1960.
Union des Artistes Modernes (U.A.M.)
L’Union des Artistes Modernes, née d’une scission au sein de la Société des Artistes
Décorateurs, a été fondée en 1929. Elle rassemble l’élite des créateurs dans le domaine
de l’architecture et des arts appliqués autour de personnalités : Robert Mallet-Stevens,
René Herbst, Pierre Chareau, Le Corbusier, Jean Prouvé, Raymond Templier, Louis
Barillet, Jan et Joël Martel, Charlotte Perriand ou André Salomon. Ces créateurs, qui
veulent inventer de nouvelles formes dans des matériaux nouveaux issus des
découvertes industrielles, appartiennent à toutes les disciplines : architectes, sculpteurs,
décorateurs, meubliers, peintres, relieurs, orfèvres, verriers, céramistes, joailliers,
affichistes.
Ils rejettent l’ornement. Pour eux, la forme doit résulter d’une adaptation parfaite à son
usage.
Leurs recherches esthétiques sont liées à une vision politique : les membres de l’U.A.M,
comme ceux du Bauhaus fondé 10 ans plus tôt en Allemagne, préconisent un art social
qui doit apporter le confort au plus grand nombre, même si certaines de leurs
réalisations appartiennent à l’artisanat de luxe.
Mais leurs idées restent incomprises dans une société conservatrice et les pionniers du
modernisme ne touchent qu’une élite.
Villa Abd-El-Tif
En 1907, est inaugurée la villa Abd El Tif à Alger. Créée à l’initiative de la Société des
peintres orientalistes français, elle accueille jusque en 1962 des peintres et de
sculpteurs pour une durée de séjour de 1 an puis de 2 ans. Très vite, elle est
surnommée la villa Médicis d’Alger. Les premiers pensionnaires furent Paul Jouve et
Léon Cauvy. La vision réaliste des artistes donnent un nouvel élan à l’orientalisme.
Croisière noire, Croisière Jaune
En 1924, André Citroën lance la Croisière noire. Une équipe de 16 membres sillonne
l’Afrique du nord au sud, soit de Colomb Béchar à Tananarive. Entre le mois d’octobre
1924 et le mois de juin 1925, elle parcourt 26 000 kilomètres. Dirigée par Georges-Marie
Haardt, vice président des usines Citroën et Louis Audouin Dubreuil, elle comprend le
taxidermiste Bergonnier, le photographe Specht, le cinéaste Léon Poirier le peintre
Alexandre Iacovleff. Des bijoux, des armes, des films et des photos seront rapportées à
Paris.
La Croisière jaune quant à elle traverse le continent asiatique en 1931. Deux groupes
sont alors formés : le groupe Pamir part de Pékin, le groupe libanaise de la capitale
irakienne. Le père Teilhard de Chardin, le capitaine de navire Victor Point, l’archéologue
Joseph Hackin seront cette fois-ci de l’aventure.
Le Retour à l’ordre
Le retour à l’ordre vient du « rappel à l’ordre » prononcé par le critique d’art Roger
Bissière pour qualifier les œuvres de Georges Braque exposées à la galerie de l’effort
moderne en mars 1919. Dans son article publié dans le journal Opinion, il écrit : Il
demeure indéniable que le Cubisme aura ramené la peinture à ses moyens traditionnels,
dont nous nous étions écartés depuis cinquante ans. Il nous aura réappris le respect de
la matière, et du métier de peintre. Et il poursuit : le Cubisme… un rappel à l’ordre… a
contribué à sauver l’art moderne.
Le retour à l’ordre signifie donc une peinture où priment la forme, le dessin et le « beau
métier ».
Arts et architecture
Littérature - Théâtre
Musique - Spectacle
Création du Bauhaus,
Gropius, Weimar
Proust, A l’ombre des jeunes
filles en fleurs
Strauss, La femme sans
ombre
Fondation des Ateliers d’art
sacré
Breton et Soupault, Les
champs magnétiques
Ravel, La valse
Cinéma
Sciences et techniques
Gance, J’accuse
1919
Murnau, Satanas
Duchamp, La Joconde,
LHOOQ
Brecht, Tambours dans la
nuit
Traité de Versailles
Fondation de la république de
Weimar
Griffith, Le lys brisé
Bartok, Le Mandarin
merveilleux
Politique-Divers
Wiene, Le cabinet du docteur
Caligari
Revue de l’Esprit Nouveau
1921
1920
Ouverture du Théâtre
Le Corbusier : Maison Citroan National Populaire
Clifford-Barney, Pensées
d’une amazone
Mies van der Rohe, projet de
gratte-ciel en verre
Anatole France, Prix Nobel
de littérature
Ruhlmann, meuble au char
Pirandello, Six personnages
en quête d’auteur
Honegger, Horace victorieux
Margueritte, La Garçonne
Stravinsky, Mavra
Lang, Docteur Mabuse
Joyce, Ulysse
Milhaud, L’Orestie
Murnau, Nosferatu le
Vampire
Prokofiev, IIIe concerto pour
piano
Congrès de Tours, naissance
du parti communiste
Chaplin, Le Kid
Landowski, le pugiliste
Carpentier, champion du
monde des demi-lourds
Feyder, L’Atlantide
Einstein, Prix Nobel de
physique
Création du parti fasciste
Kahnweiler et les dimanches
de Boulogne
Le Corbusier, ville de trois
millions d’habitants
1922
Ballets suédois,Théâtre des
Champs Elysées
Mistinguett, Mon homme
Stravinsky, Le chant du
rossignol (ballet)
Honegger, Pastorale d’été
Fin du mouvement Dada à
Paris
Marche sur Rome et prise du
pouvoir par Mussolini
Découverte du tombeau de
Toutankhamon, Louxor
1923
Arts et architecture
Littérature théâtre
Musique - Spectacle
Cinéma
Perret, église du Raincy
Radiguet, Le Diable au corps
Honegger, Pacific 231
Léger, Ballet mécanique
Mallet-Stevens, studios de
Billancourt
Premier numéro de la revue
surréaliste
Milhaud, La Création du
monde (ballet)
Gance, La Roue
Le Corbusier Vers une
architecture
Knock de jules Romain avec
jouvet
Stravinsky, Noces (ballet)
Le Corbusier, atelier
Ozenfant, Paris
Breton, Manifeste du
Surréalisme
Puccini, Turandot
Faure-Dujarric : Stade
Colombes
Claudel, Le soulier de satin
Sciences et techniques
Création du salon des Arts
Ménagers par Jules-Louis
Breton
1924
1925
1926
T Mann, La montagne
magique
Exposition des arts décoratifs
et industriels, Paris
1°exposition surréaliste, Paris
Ecole de Paris
Allemagne : exposition la
Nouvelle Objectivité
Gris, panier et siphon
Gide, Les faux monnayeurs
Mallet-Stevens, rue MalletStevens, Paris
Aragon Le paysan de Paris
Jourdain, Sauvage,
Samaritaine
Mies van der Rohe,
Monument à Karl Liebknecht
et Rosa Luxembourg
Fitzgerald gatsby le
Magnifique
Putsch manqué d’Hitler à
Munich
L’Herbier, L’Inhumaine
Mort de Lénine
France, victoire du Cartel des
gauches
Edouard Herriot président du
Conseil
B.shaw, Prix Nobel de
Littérature
René Clair, Entracte
Ravel, L’enfant et les
sortilèges
Milhaud, Les Malheurs
d’Orphée
La Revue nègre avec
Joséphine Baker
Départ de la Croisière noire
Citroen
Chaplin, La ruée vers l’or
Eisenstein, Le Cuirassé
Potemkine
Léonce Perret, Madame
Sans-Gêne
Première transmission télé en Evacuation de la Ruhr
Grande-Bretagne
Hitler : Mein Kampf
Premier journal parlé diffusé
par la TSF
Falla, Concerto pour clavecin
Lang, Métropolis
er
Malraux, La tentation de
l’Occident
Bartok, I concerto pour
piano
Eluard, Capitale de la douleur
Ravel, Chansons
madécasses
Occupation de la Ruhr par
des troupes franco-belges
Von Stroheim, Les Rapaces
Walt Disney : 1° dessins
animés
Le terme « septième art »
créé par Canudo
Gershwin, Rhapsodie in Blue
Le Corbusier : villas à
Boulogne-Billancourt
Naissance du Surréalisme
Politique-Divers
Léon Poirier, La croisière
noire
Salon des arts ménagers,
présentation de l’autothermos
Conférence de Locarno pour
la paix
Entrée de l’Allemagne à la
Société des Nations (SDN)
Poincaré président du
Conseil
Arts et architecture
1927
Le Corbusier, villa Cook,
Boulogne-Billancourt
Mort de Gris
Littérature - Théâtre
Elie Faure, L’Esprit des
formes
Bergson prix Nobel de
littérature
1928
Mallet-Stevens, Villa Noailles,
Hyères
Premier Congrès
International d’Architecture
Moderne La Sarraz
Musique - Spectacle
Kurt Weill, Mahagonny
Stravinsky, Oedipus Rex
Antheil, Ballet mécanique
Ellington passe en vedette au
Cotton Club à New-York
Cinéma
Eisenstein, Octobre
Sciences et Techniques
Politique-Divers
Lindbergh, premier vol NewYork-Paris
Murnau, L’Aurore
Gance, Napoléon
Kurt Weill, L’Opéra de
quat’sous
Eisenstein, La ligne générale
Stravinsky, Apollon Musagète
King Vidor, La Foule
Malraux, Les Conquérants
Freyssinet met au point la
technique du béton
précontraint
Breton, Nadja
Ravel, Boléro
Lempicka, portrait de T.
Lempicki
Le Matériel Téléphonique,
Boulogne-Billancourt
Gershwin, Un américain à
Paris
Bunuel, Un chien andalou
1929
Création de l’Union des
Artistes Modernes
Le Corbusier, villa Savoye,
Poissy
Inauguration du MOMA à
New-York
1930
Empire State Bulding, USA
Delamarre, monument à la
défense du Canal de Suez
Erich Maria Remarque, A
l’Ouest rien de nouveau
Création de Tintin dans Le
Petit Vingtième
Première au théâtre des
Variétés de Marius de Pagnol
avec Raimu et Pierre Fresnay
Breton fonde la revue
Surréalisme au service de la
révolution
Soupault, Manhattan
Brecht, L’Opéra de quat’sous
Stravinsky, Capriccio
Roussel, Bacchus et Ariane
(ballet)
Premier film parlant : Le
Chanteur de Jazz de
Crosland sort à Paris.
Mort de Diaghilev à Venise
Louis de Broglie, Prix Nobel
de physique
Krach de Wall Street
Renault : première chaîne de
montage, île Seguin,
Boulogne-Billancourt
Gance, La fin du monde
Stravinsky, Symphonie des
psaumes
Première de l’opérette Les
aventures du roi Pausole de
Honegger aux Bouffes du
Nord
Bunuel et Dali, L’âge d’or
Cocteau, Le sang d’un poète
Première du film L’ange bleu
de von Sternberg en
Allemagne
Première liaison aéropostale
transatlantique par Jean
Mermoz
Début de la crise ministérielle
en France
Arts et architecture
1931
Lancement des Chantiers du
Cardinal Verdier
Tournon, église du St Esprit,
Paris
Littérature - Théâtre
Saint Exupéry, vol de nuit
Maurois, L’Amérique
inattendue
Musique - Spectacle
Cinéma
Ravel, Concerto pour la main
gauche et Concerto en sol
Chaplin, Les lumières de la
ville
Joséphine Baker, J’ai deux
amours… mon pays et Paris
Hitchcock, Murder
Sciences et Techniques
Politique- Divers
Espagne , départ du roi
Alphonse XIII, proclamation
de la République
Exposition Coloniale,Paris
Lang, M Le Maudit
Gargallo, Arlequin
Croisière jaune, Citroën
Whale, Frankenstein
Mallet-Stevens, chaise
1932
Otto Dix, la guerre
Ruté, Sirvin, Bassompierre,
HBM, Boulogne-Billancourt
Céline, Voyage au bout de la
nuit
Stravinsky, Credo
Huxley, Le meilleur des
mondes
Exposition Architecture
Moderne, MOMA, New-York
Johnson et Hitchcock publient Brecht, La mère
« International Style »
Gershwin, Second rhapsody
Renoir, Boudu sauvé des
eaux
Clair, 14 Juillet
Josef von Sternberg, Shangai
express
1933
Pont de Golden Gate, San
Francisco
Assassinat du Président Paul
Doumer élection d’Albert
Lebrun
Hawks, Scarface
Premier festival du cinéma à
Venise
Fermeture du Bauhaus à
Berlin
Le parti nazi est la première
force politique au Reichstag
Revue Le Minotaure
Steinhoff, Le jeune hitlérien
Stravinsky, Le duo concertant Vigo, Zéro de conduite
Malraux, La condition
humaine
Les « Lecuona Cuban Boys »
lancent la rumba
Aymé, La jument verte
Nouvelle danse : la biguine
Pirandello, Prix Nobel de
Littérature
Stravinsky, Ave Maria et
Perséphone
Schoedsack, King Kong
Hitchcock, L’homme qui en
savait trop
Roosevelt : président des
USA
Hitler, chancelier
Incendie du Reichstag
Proclamation du IIIe Reich
Roosevelt lance le New-Deal
1934
Matisse, La danse
Garnier, Hôtel de ville,
Boulogne-Billancourt
Char, Le marteau sans maître Lucienne Boyer, Un amour
comme le nôtre
Miller, Tropique du cancer
Tino. Rossi, O Corse île
d’amour
Cocteau, La machine
infernale
Pagnol, Angèle
Lubitsch, La veuve joyeuse
Cecil B. de Mille, Cléopâtre
Weissmuller, champion
olympique de natation,
incarne Tarzan
Nuit des longs couteaux en
Allemagne (30 avril)
1935
Arts et architecture
Première exposition « Forces
nouvelles », Paris
Gide, Les nourritures
terrestres
Palais du Trocadéro, Paris
Malraux, Le temps du mépris
Musique - Spectacle
1936
Cinéma
Duvivier, La Bandera
Ventura et ses Collégiens,
Tout va très bien madame la
marquise ; Ca vaut mieux que Renoir, Le crime de Monsieur
d’attraper la scarlatine
Lange
Brecht, Grand peur et misère
du IIIe Reich
Tal-Coat, série des
Massacres
Sciences et Techniques
Irène et Jolio Curie, Prix
Nobel de chimie
Pagnol, César
Tchaikovski, Casse-noisette
Chaplin, Les temps modernes
Pirandello, Les géants de la
montagne
Stravinski, Jeux de cartes
Duvivier, Pépé le Moko
Front Populaire
Congés Payés
Début de la guerre civile en
Espagne
1938
Exposition internationale du
surréalisme à Paris
Jeux Olympiques de Berlin
Gombrowicz, Ferdydurke
Brecht, Les fusils de la mère
Carrare
Bombardement de Guernica
Trenet, Y a de la joie
Renoir, La grande illusion
Maurice Chevalier, La petite
femme de l’expo
C.Autant-Lara, L’affaire du
courrier de Lyon
Dupont de Nemours, création
du nylon
Inauguration de l’aéroport du
Bourget
Création de la Société
Nationale des Chemins de
Fer Français
Inauguration du Musée de
l’Homme, Paris
Sartre, La nausée
Honegger, La danse des
morts
Carné, Quai des brumes et
Hôtel du Nord
Giraudoux, Electre
Piaf, Mon légionnaire
Renoir, La bête humaine
Annexion de l’Autriche par
l’Allemagne
Annexion des Sudètes
Nuit de cristal
Riefenstahl, les Dieux du
Stade
Arts et architecture
Début de la guerre en
Ethiopie
Marx Brothers, Une nuit à
l’Opéra
Hitchcock, L’homme qui en
savait trop
Mitchel, Autant en emporte le
vent
Exposition de l’art dégénéré,
Munich
Picasso, Guernica
Humblot, les horreurs de la
guerre
Politique-Divers
Nuremberg,
présentation des lois raciales
TinoRossi, Marinella
Exposition internationale des
Arts et des Techniques dans
la vie Moderne, Paris
1937
Littérature - Théâtre
Littérature - Théâtre
Musique - Spectacle
Cinéma
Sciences et Techniques
Politique-Divers
1939
Rohner, le Noyé
Exposition Universelle «
construire le monde de
demain avec les outils
d’aujourd’hui » New-York
Steinbeck, les raisins de la
colère
Giraudoux Ondine
Fleming, Autant en emporte
le vent
Signature du pacte germanosoviétique
Les troupes allemandes
envahissent la Pologne
Déclaration de guerre entre
les Alliés et l’Allemagne nazie
Fin de la guerre civile
espagnole

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