Robert Bogey - Nico la Clusaz
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Robert Bogey - Nico la Clusaz
Robert Bogey Retour vers le futur C’est l’une des légendes vivantes de l’Athlétique Sport Aixois ( ASA ), une de celles qui aura rythmé intensément l’ histoire de la vénérable escouade de la cité thermale, extirpée des limbes en 1947. Né le 25 novembre 1935, Robert Bogey est natif de Haute-Savoie, de ce village de Cusy où se marient mélancoliquement les ors et les pourpres du soleil couchant, à l’ombre tutélaire de la Montagne de Bange, l’une des barbacanes du pays bauju. A tout jamais légende vivante ? Sans aucun doute, le Cuséen ayant été tout bonnement l’un des meilleurs athlètes de sa génération sur le demi-fond français, et même mondial, devenant ainsi sur les deux hémisphères agrégés le performeur numéro 1 du 10000 m, millésime 1963. Et que dire du cross-country, à travers ces parcours fangeux et tortueux, déstabilisants à souhait, mais qui ne purent annihiler ne serait-ce d’une once son étonnante force de caractère, comme l’illustre son titre national en 1963. Décidément une année qui aura jalonné profondément son parcours d’anthologie dont le faîte coïncide effectivement à l’orée de la décennie 1960, les quatre premières saisons précisément, les fameuses quatre glorieuses ! Cusy et son terroir auront en tout cas permis à Robert de parfaire ses vertus physiques, épaulant sans relâche ses parents aux éreintants labeurs agraires. Puis très vite, il parvient à conjuguer formation professionnelle et prouesses sportives. S’arrogeant dès 1955 la victoire junior en championnat de France scolaire, il n’en poursuit pas moins avec l’acharnement qui lui sied bien ses études à l’Ecole Normale d’instituteurs de Bonneville. Diplômé, il est alors affecté à Annecy, enflammant aussi bien sa classe que la piste où il étrenne en 1957 la sélection tricolore, prenant le dessus en septembre sur cet autre mythe qu’est Alain Mimoun, et ce à l’occasion des championnats de France du 5000 m à Colombes, égalant concomitamment le record des Alpes en 14’20’’6. L’année suivante, il rejoint l’Ile-de-France où il est incorporé au sein du Bataillon de Joinville, cette prestigieuse unité militaire, créé deux ans plus tôt et accueillant les appelés sportifs élitaires. Supportant mal son « exil », en particulier l’atmosphère quelque peu viciée de la région parisienne, le Haut-Savoyard n’arrive plus à progresser, nonobstant son triomphe aux France de cross militaire en 1958. Revenu en terre savoyarde, il va dès lors enchaîner les exploits les plus insensés. Ce sera l’apogée de son éblouissante carrière. Dès 1960, l’instit met à bas les records sur 5000 ( 13’53’’ ) et 10000 m, s’adjugeant le titre de champion de France sur cette ultime distance. Revêtant de nouveau le maillot frappé du coq, il participe la même année aux Jeux Olympiques de Rome où il se classe cependant 13 e seulement sur le 10000 en 29’22’’4, soit sa 5e performance. La surcharge de compétitions, jusqu’à quatre par semaine en fut le principal motif. Et en 1961, le Cuséen, Michel Jazy, Jean Clausse et Michel Bernard pulvérisent le record du monde du 4 x 1500 m à Versailles en 15’04’’2. Il tirera sa révérence en contractant à Sâo Paulo une pernicieuse infection alimentaire, entravant irrémédiablement sa vie sportive de haut niveau. Aujourd’hui, Robert est l’une des figures emblématiques de son club d’Aix-les-Bains. Le géniteur d’innombrables vocations dans l’athlétisme savoyard, et même bien au-delà. Oui, un formidable modèle pour chacun d’entre-nous, en raison : de son extraordinaire palmarès bien sûr ; de son abnégation également, jamais prise en défaut au demeurant ; de son éthique enfin, privilégiant amitié et respect absolu de l’adversaire, n’avalisant jamais cet étrange concept de vouloir gagner quel qu’en soit le prix. Un athlète d’exception, assurément ! François Vanlaton Version courte 34 sélections internationales 5 titres nationaux (5 000, 10 000 mètres et cross-country) 7 records de France (du 3 000 au 10 000 mètres) 1 record du Monde (4 x 1 500 mètres) Version plus détaillée 34 sélections internationales (de 1957 à 1963) 5 titres nationaux (5 000 :1961 et 1963, 10 000 :1960 et 1962, cross-country : 1963) 7 records de France (3 000 : 1961, 2 miles : 1961, 5 000 : 1961-2fois- et 1962, 10 000 : 1960 et 1963) 1 record du Monde (4 x 1 500 mètres : 1961, avec Jean Clausse, Michel Bernard et Michel Jazy) Merci à Jacky Desmures Eric GIACOLETTO, entraîneur du groupe Hors Stade du club Robert BOGEY c’est la somme d'une dose: de bon sens, d'expériences, d'anecdotes, de sagesse, de simplicité, d'humilité, de bonne humeur, de chaleur, qui fait que le côtoyer est une source d'enrichissement humain et sportif Antoine Malartre, coureur d’Aix On ne présente plus cet athlète connu d'un grand nombre de français et internationalement. Recordman du monde du 4x1500 avec Michel Jazy, Jean Clausse et Michel Bernard en 1961. Les Français, avec 15 min 4 s 2 avaient pulvérisé l’ancien record. Robert m'entraine depuis 6ans. Entraineur exceptionnel; je ne lui reproche absolument rien! Une modestie incroyable; un esprit de jeune dans un corps de jeune; tout le temps de bonne humeur et qui sais trouver les bons mots pour motiver. Un gourou que personne n'ose contredire quand on connait son passé. Il y a encore énormément de choses à dire sur Robert… En 3 mots: UN GRAND HOMME Bryan Cantero (je reprends ce que Bryan a dit dans le dernier mag) C’est vraiment quelque chose d’énorme! Robert? Il sait tout sur tout, une vrai encyclopédie vivante! Donc toi, il te reste plus qu’a l’écouter et travailler!! Et puis, quand tu connais son palmarès et tout ce qu’il a entrepris dans sa carrière, c’est vraiment un bel exemple! Il ne peut que t’inspirer confiance; d’ailleurs, si aujourd’hui j’ai réussi à atteindre ce niveau, c’est grâce à lui! Je tiens donc à le remercier, m'ayant amené à faire de l’athlétisme et puis surtout à aimer ce sport et à l’apprécier a sa juste valeur! Suite au portrait de François le plus simple pour moi était d’interroger ses amis, collègues, athlètes et à l’analyse de ce qui s’est dit si l’on devait retenir qu’un mot cela serait ’’exemple’’, merci à tous pour votre aide. On commence avec Maurice Martinetto secrétaire du club et ancien international "Robert je le connais depuis longtemps, il fait passer l’athlète et la personne avant tout, il est profondément attaché à la valeur de l’athlétisme en général, il est vraiment par tout ce qui touche au sujet du dopage c’est vraiment quelqu’un qui ne supporte pas cela. Robert est trés attaché a son club et se bat pour que les athlètes puissent progresser. On peut parler de dévouement au sujet de Robert car, pour ne donner qu’un exemple, il prêterai sa voiture sans rien attendre en retour, on peut presque dire qu’il est décalé dans son siècle, on peut dire que c’est un personnage particulier, quelqu’un qui n’attend rien en retour de nos jours c’est vraiment rare." Hakim Merzougui,. Robert Bogey, que dire sur un beau père pareil! C'est un ancien très grand coureur pour ceux qui ne le connaissent pas, mais pour nous, coureur de l'ASA, c'est un mythe, un puit de connaissances. Ce pédagogue dans l'âme n'a pas besoin de longs discours pour savoir si son athlète est à la peine ou s'il est bien, s'il est motivé ou amotivé. Il est un de ces personnages dont aucun superlatif n'est assez fort pour décrire la passion qu'il voue à initier, former et entrainer les jeunes au 1/2 fond. Il y passe tout le temps où il n'est pas chez lui. Le plus impressionnant chez Bébert, c'est qu'il respire la modestie. Genre, si tu ne le connais pas et même si tu connais super bien le course, ce n'est pas lui qui viendra te raconter qu'il a réalisé 28'48 au 10000m, 13'48 sur 5000 ou encore 7'56 au 3000m sur cendrée. Alors je pense qu'avec les qualités humaines qu'il possède et dont je profite tous les jours alliées à ce passé de compétiteur tonitruant, je crois qu'il est un exemple pour nous tous. Jacky Desmures, entraineur du 1/2 fond jeune de l'ASA . Depuis des décennies, il court, naturellement. De Coureur - Champion, il est devenu Champion - Entraîneur, le plus simplement du monde. Chaque jour, ou presque, il fréquente les stades, bien à l’heure à l’entraînement. Mais, si besoin est, il commence plus tôt ou termine plus tard. C’est aussi lui qui va chercher un tel et raccompagne un autre, toujours disponible. C‘est sa façon. Au fil des saisons, il prêche sans relâche, dispense sa religion, son amour de l’athlétisme. Combien sont-elles, combien sont-ils, dont le cheminement vers la vie adulte s’est effectué dans son sillage ? Combien ont connu grâce à lui, lors de cet accomplissement, le bonheur de gravir un jour les marches d’un podium national ? Quand on aime, on ne compte pas…Aussi en ignore-t-il le nombre, mais je sais que l’image de chacun de ces succès est gravée dans sa mémoire. Quant à moi, sous sa houlette, je suis vite devenu un entraîneur serein, conscient de trouver en lui le guide qui conseille et rassure, l’ami qui aide à progresser. Cet Emblématique Ambassadeur du Sport Savoyard, ce pilier d’un bel et solide édifice baptisé Athlétique Sport Aixois, est un Vrai Sage. Son prénom, Robert, son nom, Bogey. André Gimenez, DTN adjoint à Ghani Yalouz, DTN Lancer Marche sous l'ancienne FFA Robert c’est grâce à lui si je me retrouve à la tête de la fédé, car en 1966 quand j’ai commencé à entrainer il m’a emmené dans toutes les contrées pour trouver des talents, (j’avais 17 ans et lui 12 de plus) on a fait 37 ans ensemble , il n’y a pas une semaine ou l’on ne s’appelle pas (idem avec avec Pierre Carraz) En fait je l’admire beaucoup il m’est très proche , Robert c’est une réussite et je pense que grâce à cette amitié on fait quelque chose de grand. Robert Bogey avec Alain Mimoun Source photos: Robert Bogey : ASA / ALPEO (c) Bogey / Mimoun : TAC / ALPEO © http://www.alpeo.org