I. Analyse des personnages : II. Analyse des axes de

Transcription

I. Analyse des personnages : II. Analyse des axes de
Fiche de Lecture
Sébastien Japrisot
Un long dimanche de fiançailles
I. Analyse des personnages :
1.
Mathilde : Mathilde est une jeune femme âgée de 19 ans, elle fait des recherches pour
retrouver l’amour de sa vie qu’elle a rencontré à 13 ans, Manech, disparu dans les tranchées
lors de la Première Guerre mondiale. Malgré une claudication causée par un accident dans sa
jeunesse, Mathilde est tenace, déterminée, c’est une héroïne amoureuse qui va se battre pour
retrouver l’homme qu’elle aime, toutefois, elle découvre les horreurs de la guerre. Elle va y
sacrifier ses jours, mais malgré le temps, malgré les mensonges et les embûches, elle va aller
au bout de son espoir qui la porte et lui donne le courage nécessaire dans cette quête.
2.
Manech : de son vrai nom Jean Etchevery, appelé aussi le Bleuet, il est le fiancé de
Mathilde, âgé de 19 ans, il est intrépide et généreux et depuis la mort d’un de ses amis devant
ses yeux il a peur de tout, du bruit, de son fusil, des bombes… Pupille de la nation, il rejoint le
front en 1917, mais ne supportant pas la vie dans les tranchées comme beaucoup d’autres
jeunes hommes de son âge, il s’automutile pour être démobilisé. Il est donc condamné à mort
pour mutinerie avec 5 autres camarades : ils seront donc lâchés dans le No Man’s Land en
face de leur tranchée appelée « Bingo Crépuscule ». Sur le papier officiel, il est « mort au
champ d’honneur », mais Mathilde refuse cette évidence.
II. Analyse des axes de lecture :
1. Une fiction historique :
Il s’agit d’une fiction car les personnages n’ont pas réellement existé, toutefois c’est
une fiction historique car le cadre est bien celui de l’histoire réelle de la France lors de la
Première Guerre mondiale avec ses éléments réalistes comme les automutilations, ou les
conditions de vie dans les tranchées. C’est l’univers de fiction original, entre distance onirique
et réalisme cru. Les gens qui ont vécu la Première Guerre mondiale pourraient facilement
s’identifier à un des nombreux personnages du roman, chacun ayant une attitude et un ressenti
différent envers les évènements qui se sont produits. Le lecteur peut aussi se demander à de
nombreuses reprises ce qu’il aurait pu faire à la place de tel ou tel personnage, s’il aurait eu le
courage et la perspicacité de Mathilde ou si les horreurs de la guerre lui auraient fait
commettre le même geste que Manech et ses camarades.
2. Les automutilations pour échapper à la mort :
Dans les tranchées, pour les jeunes soldats, les conditions de vie sont tellement
difficiles et l’espoir de s’en sortir vivant est si mince que la seule solution qui s’offre à eux est
de s’automutiler. En faisant cela, ils espèrent pouvoir être évacués et quitter la tranchée afin
d’être renvoyés chez eux en tant que blessés de guerre. Cela peut paraître horrible ou lâche
aux yeux de ceux qui n’ont pas connu la guerre, mais de tels gestes sont compréhensibles : à
cette époque, la guerre est figée, rien n’avance, les hommes restent sur leurs positions, du côté
français comme du côté allemand. Lorsqu’une zone est prise par un camp, qu’une avancée est
faite, le camp adverse la reprend. Les hommes ont donc l’impression de se battre en vain, ils
ne savent plus pourquoi ils sont dans ces tranchées et ils ont la sensation légitime de vivre un
cauchemar sans fin qui ne peut cesser que s’ils trouvent un moyen de quitter la zone de
combat pour ne plus y revenir. Mais les hommes qui s’automutilent sont de plus en plus
nombreux et finissent par être repérés par leurs supérieurs qui prennent alors des mesures
radicales pour enrayer cela : ils fusillent des dizaines de soldats pour « mutinerie » ou
« lâcheté au combat ». Ces soldats sont par la suite la honte de leurs familles, ils sont
considérés comme ayant manqué de bravoure, mais le plus souvent par ceux qui n’ont pas mis
les pieds au combat et n’imaginent même pas ce qui s’y passe.
3. Les conditions de vie dans les tranchées :
Dans les tranchées, la vie est un enfer pour les soldats. La boue est partout, s’infiltre
dans les vêtements, dans les armes et elle souille la nourriture. Cette nourriture se fait de plus
en plus rare, ce n’est souvent qu’un morceau de pain sec trempé dans de l’eau croupie, ce qui
rend les soldats malades, propageant des maladies comme le scorbut, la dysenterie et la
jaunisse. Les rats sont partout, les hommes s’habituent presque à leur présence mais ceux-ci
propagent aussi des maladies et souillent la nourriture. Le sommeil devient un luxe pour les
soldats qui se relaient sur des paillasses sales pour s’assoupir quelques instants avant de
reprendre les combats. Parfois, ils dorment dans la tranchée, sous la pluie et dans le vacarme
quasi incessant des armes. Lorsque l’hiver arrive, c’est encore pire, les hommes sont gelés, ils
n’ont que quelques couvertures à se partager, se réchauffent autour de petits feux mais ne
peuvent pas prendre le risque d’être repérés par l’ennemi. Les lettres qu’ils reçoivent sont leur
seul réconfort, quand ils ont la chance d’en recevoir. Ce qu’ils écrivent dans leur lettres est
contrôlé afin qu’ils ne parlent pas trop de leurs conditions de vie : il ne faudrait pas effrayer
ou amener à la révolte les gens restés à l’arrière. Ils souffrent donc souvent en silence, sans
pouvoir en parler à personne.
4. Un roman d’amour :
Malgré tout cela, le roman reste un merveilleux message d’amour. À travers les yeux
de Mathilde qui ne veut pas abandonner cet espoir et aspire de tout cœur à découvrir la vérité,
on prend conscience du lien amoureux extrêmement fort qui la lie à Manech. De nombreuses
femmes ont perdu ou cru perdre quelqu’un qu’elles aimaient plus que tout durant la guerre, et
Mathilde les incarne, c’est une héroïne romanesque et réaliste. Elle met tout son être au
service de sa quête qui est une véritable preuve d’amour. On a envie de croire avec elle à
l’existence de Manech en vie quelque part et on veut croire en son amour.

Documents pareils