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DIAGNOSTIC DES MALADIES A MEDIATIONS IMMUNES Tim Nuttall Royal (Dick) School of Veterinary Studies, University of Edinburgh, Easter Bush Campus, Roslin, UK. 1. Introduction Les maladies à médiations immunes sont peu fréquentes mais un diagnostic précis nous aide à déterminer un pronostic réaliste et à sélectionner le traitement approprié. La plupart des praticiens basent leur diagnostic sur la biopsie et l’histopathologie mais les résultats peuvent être non-spécifiques et/ou erronés si on a sélectionné des lésions inappropriées. L’importance du signalement, de l’anamnèse et d’un examen clinique complet ne doit pas être sous-estimée. Il est également important de savoir à quel moment il faudra pratiquer d’autres tests. Les étapes diagnostiques comprennent : Un examen du signalement et le recueil d’une bonne anamnèse Un examen clinique complet La cytologie La biopsie et l’histopathologie L’immunohistochimie L’hématologie, la biochimie, la sérologie et l’analyse urinaire Les tests d’anticorps antinucléaires 2. Signalement et anamnèse Beaucoup de maladie à médiations immunes ont des prédispositions raciales distinctes. Pemphigus foliacé (PF) PF déclenché par contact avec des insecticides (ITC-PF) Epidermolyse bulleuse acquise (EBA) Pemphigoïde des muqueuses Lupus érythémateux discoïde classique (CDLE) Lupus érythémateux généralisé Lupus érythémateux cutané vésiculeux (VCLE) Lupus érythémateux cutané exfoliatif (ECLE) Lupus érythémateux muco-cutanés (MCLE) Lupus érythémateux systémique (SLE) Alopeciaareata (AA) Folliculite murale Furonculose anale, fistule métatarsienne, pyodermite du Berger allemand Vasculite au site d’injection Artérite proliférative du philtrumnasal Vasculopathie cutanée et gloméru- Épagneuls, Akita, Chowchow Chiens de grande race (72% >20kg) Dogue Berger allemand Sheltie, Colley, Berger allemand, Siberian husky Chien nu chinois ? Colley, Border collie, Sheltie Braque allemand à poils courts Berger allemand Berger allemand, Colley, Sheltie, Beagle, Lévrier afghan, Bobtail, Caniche, Setter irlandais Teckel? Lundehunds (Chien norvégien de macareux) Berger allemand Bichon frisé, Caniche , Yorkshire/silkyterriers Saint Bernard Lévriers laire(CRGV/Alabama rot) Vasculite idiopathique du bord des pavillons auriculaires Dermatomyosite Vasculopathie familiale du berger allemand Accident médicamenteux (sulphonamides) Syndrome uvéodermatologique Teckel Colley, Shetlie, Beauceron Berger allemand Doberman Akita La plupart de ces maladies affectent les jeunes adultes ou les animaux d’âge moyen. Elles sont rares chez les sujets jeunes saufs dans certaines races prédisposées (exemple : Lupus érythémateux cutané exfoliatif (ECLE) chez le braque allemand) et pour les maladies consécutives à l’administration de médicaments ou de vaccins. Le pemphigus foliacé et le PF déclenché par contact avec des insecticides touchent les animaux plus âgés (âge moyen : 9 ans). Les femelles sont prédisposées au lupus érythémateux discoïde classique et au lupus érythémateux systémique mais il y a par ailleurs peu de prédispositions liées au sexe. Il est important de rechercher une néoplasie systémique ou d’autres affections qui auraient pu déclencher la maladie ou qui pourraient compliquer le traitement ou aggraver le pronostic des maladies à médiations immunes chez les sujets âgés. Il faut rechercher attentivement dans l’anamnèse les éventuels facteurs déclenchants comme les vaccins, les médicaments et (particulièrement pour le lupus) l’exposition aux UV. L’exposition aux médicaments s’est généralement produite dans les deux semaines qui ont précédé l’apparition des signes cliniques et la réaction indésirable à un médicaments est improbable s’il a été administré six semaines ou plus avant les premiers symptômes. Néanmoins on ne sait pas comment les nouvelles molécules à action prolongée interagissent avec le système immunitaire. L’ITC-PF a été associé avec les combinaisons métaflumizone/amitraz (Promeris Duo®), fipronil/s-méthoprène/amitraz (Certifect®) and dinotéfurane/pyriproxyfène/perméthrine (Vectra 3D®). Les sulphonamides sont fréquemment associés avec des effets indésirables (ADRs), bien que ce type de réaction ait été rapporté avec de nombreux médicaments, il peut être utile d’utiliser l’algorithme de Naranjo pour évaluer si l’association avec le médicament est certaine, probable, possible ou douteuse. Les réactions à médiations immunes consécutives à l’administration de drogues peuvent être déclenchées par la molécule (c’est-à-dire que la drogue déclenche une maladie persistante chez des individus prédisposés) ou il peut s’agir d’une réaction immédiate (i.e. la molécule provoque la réaction indésirable qui doit disparaître rapidement à l’arrêt du médicament). 3. Examen clinique A. Comprendre la signification des signes cliniques Lésion clinique Croûtes Squames Signification Exudat, écoulement, hémorragie Exfoliation; maladie chronique Lichénification Erosions Maladies chroniques Affections superficielles au-dessus de la membrane basale ; maladie aiguë/subaiguë Maladies profondes qui affectent la Ulcères qui bou- Exemples Fréquent et non-spécifique ECLE, PF, pemphigus vegetans (Pveg), adénites sébacées (SA), GDLE, ADRs GDLE PF, ECLE, CDLE, GDLE SLE, VCLE, CDLE, MCLE, MMP, gent avec la peau La peau bouge au-dessus des ulcères totalité de l’épiderme, la membrane basale et le derme supérieur ; maladie aiguë/subaiguë Nécrose sur toute l’épaisseur Atrophie cutanée et cicatrices Alopécie Vasculopathie et hypoxie Perte des ongles Spécifique de l’onychodystrophie lymphoïde symétrique (SLO); avec d’autres signes cliniques dans d’autres affections Lésions des tissus sous-cutanés Fistules drainantes Atteinte des muqueuses Atteinte des coussinets Lésions en cible Purpura, pétéchies, écchymoses Extrémités Atrophie musculaire Dépigmentation Cible les follicules Muqueuse; jonction mucocutanée EBA, pemphigus vulgaris (PV) Vasculites, syndrome de StevensJohnson, nécrose épidermique toxiques (TEN), furonculose anale, pyodermite du berger allemand Vasculite, SLE, dermatomyosite AA, pseudopelade, folliculite murale, folliculite murale féline (dégénérative mucinique ou lymphocytaire), dermatomyosite (+ autres vasculopathies), SLE SLO, vasculite, DLE Vasculite, panniculite, SLE, furonculose anale, pyodermite du berger allemand MCLE, MMP, EBA, PV, SJS, TEN EBA, vasculite Lésions vasculaires Signes oculaires Membres blancs Erythema multiforme (EM) Vasculite Vasculite Dermatomyosite Vitiligo, DLE, syndrome uvéodermatologique Syndrome uvéodermatologique Vasculite équine photoactivée (vasculite du paturon) L’inflammation à médiation immune est souvent associée à une hypopigmentation, peut-être parce qu’elle cible les mélanocytes et/ou par des phénomènes de cicatrisation. Les poils blancs peuvent repousser après une AA. On constate parfois une hyperpigmentation réticulée en cas de GDLE. On retrouve aussi une hyperpigmentation péri-lésionnelle dans le MCLE. B.ITC-PF localisé Les chiens atteints de ITC-PF localisé présentent des pustules, des érosions, une alopécie et les croûtes typiques du PF aux endroits où le topique a été administré (par exemple : entre les épaules, sur la partie dorsale du cou, le long de la colonne vertébrale ou descendant sur les flancs). C. Différentier le PF d’une pyodermite Les toxines exfoliatives des staphylocoques peuvent scinder la Dsg1 provoquant une perte de l’adhésion cellulaire et une acantholyse. Il est par conséquent important de bien faire la différence entre un PF et une pyodermite acantholytique. Ceci peut s’avérer difficile car la réponse au traitement antibiotique ne permettra pas de distinguer le PF d’une infection résistante aux antibiotiques (par exemple SPRM) et bien que les bactéries puissent être absentes en cytologie, histologie et cultures, il arrive qu’on les retrouve dans les cas de PF surinfectés. L’anamnèse et les signes cliniques vont aider à faire la différence entre ces deux affections. Lésion symétrique de la face et de la zone périoculaire Atteinte de la face interne du pavillon auriculaire Atteinte des coussinets Tronc affecté au départ Pustules irrégulières, polycycliques ou annulaires Pustules coalescentes Pustules non folliculaires Pustules molles Pustules gonflées Collerettes épidermiques Expansion des lésions en collerette Croûtes en palissade Erosions suintantes PF + Pyodermite - + + +/+ + + + + + + +/+/+/+ + - Signe de D. Nikolskiy Le signe de Nikolskiy consiste à décoller l’épiderme pour former une érosion ou un ulcère en utilisant la force du doigt ou d’un instrument contondant. Il existe plusieurs variantes cliniques. Signe de Nikolskiy Direct Marginal Pseudo Description La peau se détache loin des lésions primaires La peau normale se détache autour des lésions La peau érythémateuse se détache autour des lésions Exemples PV PV EM/SJS; VCLE E. Différentier les maladies auto-immunes bulleuses de la membrane basale (AISBDs) Les dermatoses bulleuses de la membrane basale (AISBDs) sont caractérisés par la formation de vésicules et d’ulcères au niveau de la jonction dermo-épidermique. Il est intéressant de différencier ces maladies les unes des autres pour les traiter de façon optimale et déterminer un pronostic mais les techniques spéciales pour identifier l’antigène cibles ne sont pas largement disponibles. Les praticiens devront donc considérer la race, la nature et la distribution des lésions cutanées et muqueuses, la profondeur de la séparation dermo-épidermique et le type d’inflammation pour obtenir un diagnostic de suspicion. Les lésions sont souvent douloureuses. Le prurit est moins fréquent mais peut-être intense. On décrit aussi de l’abattement, une pyrexie, une lymphadénopathie, de l’anorexie et une hypersalivation selon l’intensité et la gravité des lésions cutanées et muqueuses. AISBD Fréquence Race Caractéristiques cliniques Distribution prédominante des lésions MMP 50% EBA EBA Jonctionnelle BP AISBD mixte 25% Rare Berger Guérit par cicatrisaallemand tion; lésions symétriques Dogue Lésions symétriques 10% Rare Dermatoses à Rare IgA linéaires Pemphigoide Rare gestationnelle Bullous SLE Rare Vésicules molles Vésicules gonflées Vésicules hémorragiques Bords érythémateux Gestation Cavité buccale ; jonctions muco-cutanées ; pavillons auriculaires Surface des muqueuses ; jonctions muco-cutanées ; peau ; pavillons auriculaires ; coussinets Peau (endroits de friction) Cavité buccale ; jonctions muco-cutanées Cavité buccale ; coussinets Cavité buccale Cavité buccale ; coussinets ; peau (endroits de friction) PV; EM/SJS; VCLE AISBDs AISBDs AISBDs; EM/SJS; VCLE F. Complexe des érythèmes multiformes Le complexe des éryhèmes multiformes chez le chien a été divisé en cinq groupes – l’EM mineur, l’EM majeur, les syndrome de Stevens Johnson (SJS) le syndrome transitionnel (overlap) et la nécrolyse épidermique toxique (TEN). Néanmoins l’apoptose n’est pas la seule caractéristique de l’EM. L’histopathologie ne différencie pas fiablement les différentes formes de l’affection parce qu’il y a beaucoup de superposition dans les changements entre les différents stades de la maladie et les manifestations cliniques. Le diagnostic final dépend d’une évaluation soigneuse des signes cliniques et de l’anamnèse. Lésions plates ou surélevées, érythémateuses, polycycliques ou en cible Surface des muqueuses affectée Macules/plaques érythémateuses ou purpuriques (%BSA) Ulcérations épidermiques (%BSA) EM minor EM major SJS SJS-TEN TEN O O N N N N (ou 1) >1 >1 >1 >1 <50% <50% >50% >50% >50% <10% <10% <10% 10-30% >30% G. Lupus érythémateux systémique (SLE) Le lupus érythémateux systémique est une affection rare multi-systémique avec des signes cliniques variables en fonction de l’organe et des tissus atteints. Dans la plupart des cas, on retrouve des lésions cutanées typiques des lupus mais aussi des lésions cutanées nonspécifiques comme les panniculites, les vasculites et le SLE bulleux de type I. Signes majeurs Signes mineurs Polyarthrite non-érosive Lésions dermatologiques Anémie Coombs-positive Thrombocytopénie importante Glomérulonéphrite (protéinurie) Polymyosite Neutropénie marquée Présence d’AAN (anticorps antinucléaires) Pyrexie d’origine inconnue Signes nerveux centraux comme des convulsions Pleurésie (non-infectiuse) Péricardite (non-infectieuse) Rapport CD4+:CD8+altéré Polymyosite 4. Cytologie La plupart des maladies à médiation immune ne présentent pas de caractéristiques cytologiques. Néanmoins l’examen cytologique de pustules ou de croûtes fraîches révélera généralement la présence de neutrophiles et de cellules acantholytiques dans le cas du pemphigus foliacé. La cytologie peut également s’avérer utile dans l’identification des lésions nodulaires inflammatoires, des maladies infectieuses et/ou des infections bactériennes secondaires. 5. Biopsie and histopathologie La biopsie et l’histopathologie sont les meilleurs moyens de confirmer le diagnostic d’une maladie à médiation immune. Le choix de la lésion est critique car les ulcérations, la nécrose, les infections secondaires et les traitements précédents peuvent rendre le diagnostic difficile. Les lésions primitives seront les meilleures pour permettre un diagnostic. L’anamnèse et les signes cliniques devront alerter le praticien sur l’éventualité d’une maladie à médiation immune et motiver la réalisation d’une biopsie. Parmi les lésions primitives, il faut citer : macules, papules, pustules, dépigmentation, hémorragie et nodules, vésicules et bulles intactes. Les biopsies au trépan (de type “punch”) conviennent pour les lésions superficielles et/ou diffuses. Les biopsies profondes en côte de melon conviennent mieux aux lésions qui atteignent le derme profond ou les tissus sous-cutanés. Les prélèvements en côte de melon permettent aussi d’englober les bords des ulcères. L’amputation de P3 (3ème phalange) est nécessaire pour le SLO. La plupart des laboratoires accepteront d’examiner au moins trois échantillons et par conséquent, il est préférable de faire plusieurs prélèvements à différents endroits. Description histopathologique Acantholyse Perte d’adhésion entre les kératinocytes intraépidermiques Dermatite Dégénération hydropique et apoptose des kéd’interface ratinocytes de la membrane basale avec (cellrich) ou sans (cell-poor) bandelichénoïde, incontinence pigmentaire et/ou épaississement de la membrane basale Bande lichénoïde Infiltrat sub-épidermique de cellules mononucléaires Hyperkératose Inflammation chronique ; desquamation Apoptose supra- Mort des cellules individuelles de l’épiderme ; basale souvent entourées par des cellules T (satellitose) Vasculite Inflammation spécifique de la paroi des vaisseaux sanguins ; manchons périvasculaires et Pemphigus foliacé CDLE, GDLE, VCLE, ECLE, MCLE, SLE, SLO, pemphigus érythemateux Voir ci-dessus ECLE, GDLE, SA, Pveg MCLE, EM, vasculopathies Vasculite; lupus Vasculopathie Nécrose Dermatite nodulaire Pustules intraépidermiques Fissures suprabasales Fissures sousépidermiques Folliculite micro-hémorragies Changement consistant avec ischiémie (par exemple gonflement endothelial et dégénérescence, cellules mononucléaires périvasculaires, nécrose collagène, œdème, atrophie des follicules pileux) Perte de toute l’épaisseur de l’épiderme +/derme Pyogranulomateuse Histiocytaire Lymphocytaire Cellules acantholytiques ; neutrophiles et/ou éosinophiles Vésicules dermo-épidermiques et séparation au-dessus de la membrane basale ; les cellules acantholytiques restent attachées à la membrane basale (PV) Vésicules dermo-épidermiques et séparation sous la membrane basale Atteinte de la gaine externe ; atteinte du bulbe du follicule pileux (bulbite) Isthme Vasculite Vasculite, SJS/TEN Pyogranulome stérile Histiocytose cutanée Réactions vaccinales PF PV, SLE bulleux, VCLE BP, EBA, MMP, autres AISBDs Folliculite murale AA Pseudopelade 6. Immunomarquage Les techniques d’immunohistochimie ou d’immunofluorescence peuvent être utilisées pour détecter la présence d’anticorps, de complément et de cellules ciblant les auto-antigènes. En gros, les techniques d’immunomarquage directes utilisent des réactifs spécifiques directement sur des sections atteintes de la peau alors que l’immunomarquage indirect nécessite de faire incuber le sérum de l’animal atteint avec un substrat approprié de façon à mettre en évidence la liaison des anticorps circulants ou d’autres composés. La sensibilité et la spécificité de l’approche indirecte dépend de l’utilisation de substrats appropriés et validés (par exemple peau de souriceaux nouveau-nés, coussinets de chien, fragments de peau de chien etc.) avec les bons réactifs. Ces techniques sont réservées à des centres spécialisés et limitées aux IgG, IgM, IgA et aux facteurs C3. Cependant, l’arrivée de techniques de coloration automatisées, le marquage par immunoperoxydase et une gamme plus large d’antisérums spécifiques ont rendu ces techniques rapides, abordables et exactes, même sur des échantillons déjà fixés au formol. De la même manière, l’immunomarquage à l’or (couplage de particules d’or à l’anticorps) est utilisé pour la microscopie à transmission électronique. L’immunomarquage ne doit pas être utilisé en remplacement de l’histopathologie conventionnelle, mais il peut être utile de confirmer le diagnostic pour les cas équivoques et/ou quand il est impossible de différencier les affections avec l’histopathologie (par exemple pour les AISBDs). Ainsi, 80 % des sérums de chien atteint de PF ont un immunomarquage indirect positif avec le plus souvent une distribution intercellulaire en toile d’araignée. Les anticorps IgG4 sont les plus fréquents dans les sérums de PF. Avec un marquage direct, environ ~50% des biopsies des animaux avec un PF présentent des dépôts d’immunoglobulines ou de complément entre les kératinocytes et les biopsies des animaux atteints de lupus montrent des dépôts au niveau de la membrane basale (bande lupus). Les AISBDs présentent en général un dépôt linéaire d’immunoglobulines le long de la membrane basale. Un clivage naturel ou ob- tenu par la technique dite du salt-split (séparation du derme et de l’épiderme après incubation dans de l’eau salée) peut être utilisé pour montrer la profondeur de la séparation. Lors d’EBA, les IgG s’attachent au derme superficiel des fissures et au côté derme de la peau saltsplit. Lors de MMP et autres formes rares de AISBDs, le marquage se trouve sous la séparation. On peut toutefois retrouver des faux positifs lors d’inflammation chronique en cas de fuite des immunoglobulines sériques vers l’épiderme et les autres tissus (particulièrement pour les biopsies du nez et des coussinets). 7. Sérologie et autres tests La connaissance des principaux antigènes cibles autorisera le développement des tests ELISA pour aider au diagnostic de certaines affections. Par exemple, la sérologie IgG (sérologie des Dsc1) est régulièrement positive chez les chiens avec un PF et négative chez les chiens qui présentent une pyodermite exfoliative à staphylocoques. Un test ELISA Dsg3 a été récemment développé pour aider au diagnostic du PV canin. Les titres obtenus devraient être en corrélation avec la gravité clinique et pourraient, en théorie, être utilisés pour suivre la progression de la maladie. Les anticorps antinucléaires (AAN) ciblent les composants du noyau cellulaire. Les tests AAN nécessitent l’incubation de sérum sur des cellules nucléées comme celles du foie ou de cultures cellulaires. En plus du titre, il existe quatre configurations de marquage (bords du noyau, homogène, moucheté ou nucléolaire). Ces configurations ont une valeur clinique chez l’homme mais leur utilité n’a pas été démontrée chez l’animal. Un diagnostic de SLE nécessite un titre d’AAN sérique significatif. Cependant des AAN peuvent être présents chez jusqu’à 10 % des animaux normaux. On les trouve également dans d’autres maladies inflammatoires, lors d’infections ou avec certains médicaments. Des résultats faussement négatifs peuvent également apparaître pour des problèmes techniques ou à cause d’un traitement préalable (glucocorticoïdes). Le test de Coombs peut être utilisé pour confirmer la présence d’anticorps de surface ou de complément chez des animaux présentant une anémie, bien que cela ne permette pas de faire la distinction entre une anémie auto-immune primaire (AIHA) et une anémie hémolytique à médiation immune secondaire (IMHA). Le dépistage des facteurs rhumatoïdes (RF) peut être utilisé sur le sérum et/ou le liquide synovial d’animaux présentant une polyarthrite à médiation immune. Cependant, des titres peu élevés en RF se retrouvent fréquemment en cas d’autres maladies inflammatoires chroniques, d’infections ou de néoplasies. L’hématologie, la biochimie, l’analyse urinaire et d’autres tests peuvent également être indiqués lors de troubles poly-systémiques. L’imagerie médicale peut mettre en évidence une néoplasie interne et des cultures de sang seront nécessaires si on suspecte une septicémie. Dans certains cas, et en fonction des régions, il faudra également rechercher des virus (par exemple FIV, FeLV et FIP chez le chat, EVA -pour Equine Viral Arteritis and EIA pour Equine InfectiousAnemia), des rickettsies (par exemple la « Rocheuses Rocky Mountainspottedfever » ou Fièvre pourprée des montagnes, l’erlichiose, la borréliose etc.) ou pour les leishmanies, avoir recours à une sérologie ou une PCR. 8. Remerciements Ces notes n’auraient pas pu être rédigées sans le soutien, les conseils et l’aide attentive de Thierry Olivry, Petra Bizikova, David Shearer et Michael Day. Références 1. Bergvall KE and Shokrai A. Clinical and histologicalcharacterization of multifocal, spontaneous, noninfectiousalopecia in Norwegian puffin dogs (lundehunds). VetDermatol 2014; 25: 112-119. 2. Bizikova P, Linder KE and Olivry T. Fipronil-amitraz-S-methoprene-triggered pemphigus foliaceusin 21 dogs: Clinical, histological and immunologicalcharacteristics. VetDermatol 2014; 25: 103-111. 3. Bizikova P, Moriello KA, Linder KE, et al. Dinotefuran/pyriproxyfen/permethrin pemphigus-likedrugreaction in threedogs. VetDermatol 2015; 26: 206-e46. 4. Bryden SL, Olivry T, White SD, et al. Clinical, histopathological and immunologicalcharacteristics of exfoliative cutaneous lupus erythematosusin 25 German shorthaired pointers. VetDermatol 2005; 16: 239-252. 5. Chabanne L, Fournel C, Monestier M, et al. 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