mai 2012

Transcription

mai 2012
JOURNAL D’EBEN-HÉZER LAUSANNE – NUMÉRO 16 – MAI 2012
Hommage
Daisy
Voici quelques extraits de la lettre écrite pour Daisy, lors de la fête organisée pour
son départ.
Bien chère Daisy,
C’est donc bien vrai ? vous fermez
boutique?
Vous mettez la clé sous le paillasson?
Nous nous sentons tous un peu
orphelins…
Des lieux de rencontre, il en
existe beaucoup : le troquet du
coin, l’épicerie du village, le salon
où l’on cause, le banc public,
l’arbre à palabres en Afrique.
A Eben, dans votre bureau, Daisy,
nous avions tout en un…
Quel plaisir de vous voir, fidèle au
poste, toujours souriante, derrière tout le bazar que gentiment
vous vendiez pour les autres.
Vous trôniez, telle la caissière du
grand café, derrière les pots de
confiture, les conserves de légumes du jardin, les livres et CD de
toute espèce. J’aimais passer du
temps devant votre vitrine et y
lire les annonces, les potins, les
avis de décès, les mariages…
Daisy, vous êtes une belle personne, au propre comme au
figuré. Toujours pimpante à votre
guichet, vous étiez la gentillesse
et la serviabilité en personne.
Toujours disponible pour chacun,
même lorsqu’on vous demandait
parfois des choses saugrenues.
Vous étiez toujours à l’écoute de
chacun et ce n’est pas peu dire
car parfois, il fallait une demiheure pour écouter certains problèmes. Comme une magicienne,
vous saviez vous dépatouiller de
tout et toujours avec un grand
sourire. Vous disiez : «R evenez
demain, on verra ce qu’on peut
faire ! » Et le lendemain, les problèmes s’étaient envolés…
en guettant parfois son sourire
charmeur…
Parlant de personnalités que vous
aimiez, n’oublions pas le skieur
des Bugnenets. Ah ! comme vous
en étiez fière, de votre Didier…
Qui sait, entre retraités de la
région, vous pourriez peut-être
lui demander qu’il vous apprenne
à skier, puisque, maintenant, il
aura du temps…
Quelle fine psychologue !
Daisy ! quel joli prénom. Je l’aime
depuis toujours. Est-ce pour la
femme de Donald ? Peut-être. Et
puis, Daisy veut dire « marguerite » en anglais. Donc, Daisy,
vous faites fort en vous appelant
Daisy Racine. Quoi de mieux
ancré dans la terre et dans la vie
qu’une marguerite et ses racines.
Vous étiez toujours au top.
Habillée, coiffée, maquillée...
sport chic, la carte de visite de
l’institution. Toujours élégante,
même dans votre jeans, moulant,
bien coupé… Toute l’équipe de
celles qui font des régimes, dont
je fais partie par période, ont
bien souvent envié votre taille de
guêpe…
D’ailleurs, le beau Georges
Clooney qui trônait contre la
paroi ne s’y était pas trompé.
Vous trottiniez toute la journée
Vous avez été très courageuse,
forçant notre admiration. Les
deuils ne vous ont pas épargnée,
ces dernières années, et vous
avez fait front. Votre courage
nous a beaucoup touchés.
Daisy, vous avez encore de belles
années devant vous. De nouvelles
pages à écrire, à dessiner, de nouvelles rencontres, tout en gardant
vos amis.
Prononcer votre nom à Eben
amène de grands sourires sur les
visages. Vous étiez aimée et vous
le resterez toujours. Vous avez
une place de choix dans nos
cœurs. Revenez nous voir, chère
Daisy ! On vous attend de pied
ferme. Bonne retraite et bon
vent !
Marie Henchoz
Une admission
surprenante...
page 5
U
un sport
à découvrir...
pages 12-13
Un départ
à la retraite
émouvant...
Der
Sommaire
Edito
Comme le temps passe vite
par Bruno Wägli
Le Puck numéro 16
Mai 2012
1
Adresse de rédaction, correspondance :
Présentation
L’Atelier Art-Vif
par Nicole Luquin
2-3
Portrait
Tina Trentino
4
Témoignage
Le 11.11.11, à 11 h 11
5
Sport
L’équipe de foot d’Eben-Hézer
par Aristide et Antonio
6-7
Portrait
Françoise Matossi
8-9
Dessin à détacher
par Pierrette Bertola
10-11
Découverte
Le Rafroball
par Cathleen Cain
et Bernadette Trudeau
12-13
Présentation
Le groupe VAS
(Vie affective et sexuelle)
14-15
Bilan
Groupe de parole VAS
16
Culture
Ma carrière au théâtre
par Lucien Baud
17
Portrait
Stéphanie Pasquier
et Thierry Favre
Centre de Loisirs
Fondation Eben-Hézer
Eben-Hézer Lausanne
Ch. de Rovéréaz 18
1012 Lausanne
Tél. 021 651 02 65
Fax 021 651 02 07
www.eben-hezer.ch
Ont collaboré à ce numéro
Brüno Wägli
Tina Trentino
Claudine Bonnet
Sylvain Lafaille
Aristide Trancoso
Antonio Valenzuela
Françoise Matossi
Cathleen Cain
Bernadette Trudeau
Le groupe VAS
Lucien Baud
Stéphanie Pasquier
Thierry Favre
Fred Houriet
Corine Berthoud
Daisy Racine
Marie Henchoz
Groupe de rédaction
Sandrine Zaugg
Renata Baptista
Danièle Allaz
José Albiol
André Gex
Sylvie Crosset-Perrotin
Nicole Luquin
Yvette Caffaro
18-19
e-mail
Interview
La maison de Fred
Hommage
Daisy
20-21
Der
[email protected]
Mise en page
et impression
Edito
Comme le temps passe vite
Redoutable exercice que
celui de rédiger cet éditorial. Entre le moment
où j’ai été sollicité et celui
où j’ai (enfin) pris le temps
de m’y mettre, le temps
a filé à grande vitesse et
je n’ai guère pris le temps
de réfléchir à mon texte.
Le temps. Voilà mon point
de départ.
Cela fait maintenant six mois que
j’ai rejoint Eben-Hézer Lausanne,
et franchement, il me faut des
occasions comme celle qui m’est
donnée aujourd’hui de saisir
la plume (ou plutôt le clavier),
pour me permettre de prendre
conscience du temps qui s’écoule.
En effet, le temps passe vite à
Eben-Hézer Lausanne, preuve, s’il
était nécessaire d’en fournir une,
que l’on ne s’y embête pas.
Ce constat, je le dois notamment
au temps nécessaire à faire
connaissance, à ne pas mélanger
les prénoms, les noms, à me rappeler que telle personne habite
dans tel groupe et non pas dans
tel autre, que tel groupe se situe
dans ce bâtiment et pas dans cet
autre, que l’équipe est constituée
de personnes bien précises…
Bref, un véritable exercice de
salubrité pour mes neurones parfois engourdis.
Mais surtout, et c’est le point qui
me touche plus particulièrement,
je voudrais souligner l’accueil
dont j’ai pu bénéficier. Tant à la
Maison Julie Hoffmann, durant
mes premiers mois d’activité, qu’à
la Prairie depuis le mois de
novembre 2011, j’ai eu le plaisir
de rencontrer énormément de
gentillesse.
Présenté de cette manière, mon
constat pourrait paraître quelque
peu simpliste. Mais dans notre
1
société, la gentillesse, et cela sans
mièvrerie aucune, me paraît être
une valeur essentielle.
Cette gentillesse que j’ai la
chance de constater chaque jour,
demande elle aussi du temps.
Le temps de s’arrêter, d’écouter,
de partager, de rire, et parfois de
pleurer.
Bien sûr, je ne tombe pas dans
l’angélisme, chaque journée
apporte son lot de questions,
de difficultés, et également de
moments de partage durant lesquels cette gentillesse, cette
attention portée aux autres, nous
soutiennent et nous permettent
d’avancer.
Dans une institution de la taille
d’Eben-Hézer Lausanne, le temps
est souvent perçu comme une
denrée rare. Ne l’oublions pas:
l’être humain a toujours considéré ce qui était rare comme
étant précieux. Donc j’ose le raccourci : si le temps est rare, c’est
qu’il est précieux.
Je me réjouis de pouvoir partager
avec vous toutes et vous tous le
plus possible de ces moments,
courts ou plus longs, durant lesquels nous pouvons nous sentir
riches du temps à notre disposition, riches de la rencontre.
Bruno Wägli
Présentation
L’atelier Art-Vif
Un mur peint, des pots de
peinture, des pinceaux,
des colles, des feuilles de
toutes les couleurs et de
toutes les tailles, des outils
pour travailler la terre, de
la farine et du sel (pour la
pâte à sel), de la pâte
à bois, un bac à sable, du
plâtre, des sachets contenant des bandes de plâtre,
des livres, des magazines,
des crayons, des stylos,
des feutres, des néocolors,
des boîtes avec quelques
noms de résidents, des
dossiers pleins à craquer
de dessins, de peintures,
de collages, de cahiers, de
coloriages, de mandalas...
Vous voilà à Art-Vif, espace
de liberté de créer!
L’atelier existe depuis 1991.
Ouvert les mardis, mercredis et
jeudis, de 8 h 45 à 11 h 45 et de
14 h à 17 h 30, il accueille 31 résidents une ou deux fois par
semaine. Chacun d’eux vient à
l’atelier selon un horaire adapté
à ses besoins et à ses capacités.
Les durées varient entre une
demi-heure et trois heures.
C’est dans la maison de La
Prairie, entre les appuis scolaires
et l’atelier Zodiak, que se trouve
l’atelier Art-Vif. Celui-ci est un
atelier d’activités thérapeutiques.
Il fait partie du service psychopédagogique.
Art-Vif collabore avec l’atx, situé
dans le bâtiment des Chavannes.
Nous sommes trois animatrices
pour les deux ateliers : Martine
Pillionnel, Nathalie Perrin et moimême. Nous nous rencontrons
régulièrement et avons des
objectifs communs quant aux
deux ateliers thérapeutiques.
Que fait-on à Art-Vif ?
Les résidents viennent peindre,
bricoler, dessiner, coller, découper, modeler, lire, écrire, etc.
C’est un espace où une trentaine
de résidents viennent s’exprimer
de manière créative.
P. : « Soleils ! Un, deux, quatre ! »
P. vient à l’atelier deux fois par
semaine. Elle arrive accompagnée
d’un éducateur. Elle a sa propre
boîte de néocolors, et gare à son
courroux si vous essayez de lui
en emprunter un pour l’utiliser !
Elle apprécie particulièrement
dessiner et colorier. Elle aime
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aussi «discuter » avec les autres.
Elle pousse parfois les affaires du
monsieur assis face à elle, cherchant la bagarre ou essayant juste
d’avoir encore plus de place. Elle
aime le contact, que celui-ci soit
autour de la rigolade ou des
conflits.
Elle vient à l’atelier pour le plaisir.
Elle représente souvent des
soleils. Son tracé est tremblotant,
ce qui donne l’impression que ses
soleils vibrent. Elle repart toujours avec son dessin en disant
« c’est pour dans ta chambre»,
sous-entendu pour sa chambre à
elle. Les dessins sont empilés en
haut de son armoire.
J. : « Je travaille, peinture et animaux ! »
Tout est déjà installé avant son
arrivée. Toujours la première
dans l’atelier, elle s’installe un
moment sur le canapé. Elle
demande chaque fois que je lui
mette le même CD de musique.
Il s’agit d’un moment pour elle, un
moment où, en apparence, elle ne
fait rien. Après quelques minutes,
elle se lève et va s’installer.
Elle observe les autres qui sont
arrivés entretemps. Parfois, elle
émet des sons ou elle chantonne,
tout dépend de son humeur. Puis
elle se met au «travail ». Des
« aaah » viennent ponctuer son
moment créatif, et elle m’appelle
pour que je lui fasse un retour
rassurant sur sa création. Elle
représente des animaux. Vient
ensuite le moment du « séchage»
de la peinture. Elle reste assise
à regarder son dessin sécher.
Une fois celui-ci sec, elle se lève
Un espace
Où l’on peut donner forme
A son univers et, dans cet univers,
A son histoire.
L’œuvre devient légende
Et la légende se met à l’œuvre.
Concevoir pour se concevoir.
Et, si l’histoire est née dans un univers inconcevable
Ou que l’inconcevable survient dans l’histoire,
Se concevoir encore.
Un espace où est privilégié la banalité
dans ce qu’elle a de plus humain
Et ce qui nous singularise.
L’heure zéro n’existe pas
S. Heughebaert
et va nettoyer et ranger le matériel utilisé. Elle se rassoit, observe
son dessin. Elle tourne la feuille et
y inscrit sa signature de manière
régulière et imposante. A ce
moment-là je m’installe près
d’elle, je prends son dessin et le
lui montre à distance. Elle me
parle de l’animal, elle me dit ce
qu’il fait. J’inscris chaque mot
qu’elle dit. Le dessin reste sur la
table, elle sait que je le mettrai
dans son dossier qui contient déjà
toutes ses autres créations.
Certains recherchent le plaisir,
plaisir de toucher la matière, de
dessiner des formes, de colorier
des mandalas, de raconter des
histoires…
– Qu’est-ce que tu fais à Art-Vif ?
A.: « Le sable, je raconte des
histoires de sable. »
A. a été attirée par le bac à sable
qui était posé sur mon bureau.
Elle a d’abord touché la matière,
laissant les grains de sable lui
caresser la peau, filer entre ses
doigts. Puis elle m’a demandé de
raconter une histoire. Avec un
bout de papier bleu découpé et
de petits bouts de bois sur lesquels j’ai dessiné des yeux, elle a
raconté sa première histoire de
sable.
Depuis une année, elle s’est constituée une mallette pleine de personnages qu’elle a créés avec de la
pâte à sel et avec de la pâte à bois.
Chaque semaine, elle me raconte
une nouvelle histoire. Elle me
montre avec ses personnages ce
qui lui arrive, elle m’emmène dans
son quotidien tout en exprimant
les émotions qui l’anime. Elle
développe aussi sa créativité: un
crayon devient une cigarette, une
perle devient un trésor.
– Qu’est-ce que tu fais à Art-Vif ?
C. : « Du dessin, le cahier, la
liberté. »
Art-Vif est un lieu de liberté d’expression, expression de soi, de
ses besoins, de ses angoisses, de
ses contradictions, expression de
plaisir et de ses souhaits.
Chaque résident est impliqué
dans ce qu’il crée. Je reste près de
chacun d’eux, essayant de les
accompagner au mieux pour
qu’ils puissent être satisfaits de ce
qu’ils sont venus chercher en ce
lieu : pour certains la beauté
esthétique, pour d’autres le plaisir de faire, de poser des couleurs, de dessiner ou encore pour
écrire ce qui leur pèse, ce qu’ils
ne comprennent pas, écrire pour
les autres et /ou pour soi-même.
3
– Qu’est-ce que ça fait de venir à
l’atelier ?
Selon M. : « Ça détend. »
Selon B. : « Que j’aime bien. »
Et selon M. : « Pour dessiner et
détendre. C’est me détendre
pour moi. »
L’atelier Art-Vif est donc bien un
lieu reposant. Il s’agit d’un lieu où
l’expression créatrice permet de
créer et de se créer. Les résidents sont surpris de ce qu’ils
sont capables de faire et d’exprimer, car la création terminée
dépasse souvent les attentes de
son auteur, soit par sa beauté,
soit de par son sens ou de par ce
qu’elle révèle enfin. En tant
qu’animatrice de cet atelier, j’accompagne la personne dans son
processus de création.
Au sein d’Art-Vif, je suis le témoin
du cheminement de chaque participant. Parfois, je prends des
photos, afin de pouvoir montrer
ce chemin, car souvent, en réalisant une création, on oublie toutes les erreurs, tous les changements, tous les doutes, toutes
les adaptations... on ne voit plus
que la création terminée. Par les
photos les résidents en deviennent aussi témoins.
Nicole Luquin
Portrait
Tina Trentino
Bonjour, je m’appelle
Tina Trentino, j’ai 36 ans
et je vis sur le groupe
Akène depuis plusieurs
années déjà. Je pars
en balade tous les jeudis
avec Daniel Ravet.
Nous sommes un groupe
de huit personnes. La
plupart du temps, nous
partons dans la forêt et
certaines fois, dans les
vignes.
Une des promenades que nous
faisons dans les vignes est très difficile pour moi. Il faut dire qu’il y
a une grande montée. Je n’aime
pas les montées.
J’ai beaucoup de difficultés, car j’ai
un problème aux poumons et je
suis vite à bout de souffle. Mais
lorsque j’arrive en haut et que j’ai
repris mon souffle, je suis très
contente et fière de moi. Quand
nous sommes en forêt, Thomas
s’amuse à mettre des branches au
milieu du chemin, il faut toujours
regarder si elles ne sont pas trop
grosses, car elles pourraient provoquer un accident. Mais on a
beau lui dire, il ne peut pas s’en
empêcher. Je préfère aller me
balader l’été lorsqu’il fait très
chaud, car j’aime le soleil. Je me
réjouis toujours de pouvoir aller
me balader, et lorsqu’il n’y a pas
la balade, je suis déçue. Quand j’ai
commencé cette activité, je ne
parlais pas beaucoup, parce que
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j’avais peur de m’exprimer.
Maintenant, je parle plus facilement car je me sens plus à l’aise.
Certaines fois, Thomas me fait
des câlins et je n’aime pas ça.
Je trouve qu’il est trop collant.
J’aime bien, lorsqu’on finit la
balade, prendre un petit goûter,
et quand il n’y en a pas, je suis
inquiète.
J’ai choisi une image d’été parce
que j’aime le soleil et la chaleur.
Elle me fait aussi penser à mes
vacances en Sicile avec ma cousine et ma tante.
Témoignage
Le 11.11.11, à 11 h 11...
Moi, Claudine Bonnet,
j’ai été admise à La Prairie,
à Drakkar. Je suis très
contente d’être ici. Je fais
une nouvelle vie avec plein
de connaissances et d’activités. J’avais besoin d’habiter en dehors de la
maison familiale. C’était
ce que je voulais depuis
longtemps. Mon frère
m’a soutenue dans cette
démarche de venir vivre
dans une institution.
Maintenant, je me sens plus
libre et surtout moins stressée
qu’avant. J’habite en appartement
avec Cécile et Maryline, avec qui
je m’entends bien. On se donne
des conseils mutuellement. Les
éducateurs de Drakkar sont sympas et gentils. Ils me donnent des
conseils sur ma vie ici. J’aime faire
du tissage, la cuisine avec Daniel
Ravet, bricoler à l’Art Vif, suivre
des cours d’informatique et aller
à la piscine. Je fais d’ailleurs des
compétitions. J’aime beaucoup la
compagnie. Je me réjouis de partir en vacances au mois d’août
avec le groupe Drakkar. On va du
côté de Barcelone !
Je suis une personne très sensible
et courageuse. Mon papa est
malheureusement malade et vit
dans un EMS. Je vais le voir tous
les quinze jours. J’ai aussi une
chienne, un berger allemand, qui a
11 ans, et qui vit chez ma bellemaman. Là aussi, je suis un peu
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triste, car ma chienne ne va pas
tant bien. Elle m’a donné beaucoup d’affection, en particulier
quand j’étais seule à la maison.
J’aime beaucoup la vie et l’amitié!
J’aime rigoler avec les uns et les
autres. Je ne connais pas encore
tout le monde dans cette grande
institution, mais j’espère pouvoir
rencontrer toutes ces personnes.
Mes salutations amicales.
Propos recueillis par
Sylvain Lafaille
Sport
L’équipe de foot d’Eben-Hézer
Cela fait presque vingt ans
que Aristide Trancoso
et Antonio Valenzuela
s’occupent, dorlotent,
bichonnent mais surtout
coachent et sont très fiers
de leur équipe de Foot
Sporting Eben-Hézer.
Les entraînements ont lieu tous
les mercredis à 17 heures au terrain du COFOP à Vennes.
L’équipe d’Eben-Hézer participe
au tournoi du Championnat
romand en salle.
Il faut gagner le tournoi trois ans
de suite pour pouvoir conserver
la coupe, exploit que notre
équipe a pu réaliser l’année passée ; malheureusement, cette
année, le sporting d’Eben-Hézer
a perdu la finale, qui a eu lieu
à Genève, 2 à 1 contre l’équipe
des Schtroumpfs.
Les prochains matchs de ce tournoi de la Coupe romande, auront
lieu :
l samedi 28 avril
à Bernex- Genève
l samedi 12 mai
à la Blécherette à Lausanne
l du vendredi 25
au dimanche 27 mai
Tournoi européen
de foot 2012
l samedi 9 juin
à Vidy Lausanne
l samedi 16 juin
Tournoi de clôture à Etoy
La coupe est donc repartie à
Genève. Mais c’est sûr, notre
équipe va mettre toute son énergie pour la regagner lors du tournoi de l’année prochaine.
Quelques nouveaux joueurs ont
rejoint l’équipe qui est en super
forme pour attaquer ces prochains matchs.
Vous êtes les bienvenus pour
assister et surtout encourager
cette magnifique équipe.
La Coupe romande en extérieur
à 11 joueurs a débuté, le premier
match a été joué à Vidy, et notre
équipe a fait 3 à 3 contre l’Elan.
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Les coachs
Aristide et Antonio
7
Portrait
Françoise Matossi
Pour mon tout premier
article dans le Puck, j’ai
choisi de vous parler
de Françoise Matossi,
dernière venue dans le
groupe Hélios où je sévis
depuis quelques mois.
Pourquoi est-elle venue
à Hélios? Parce qu’Hélios
est le dieu de la mythologie grecque qui mène
le char du soleil, et que
les cheveux et le sourire
flamboyants de Françoise
s’accordaient parfaitement
avec l’image du soleil.
Françoise est arrivée à EbenHézer le 7 mars 2012. Elle nous
arrive de « Beau-Site », un EMS
lausannois.
Le 25 mai prochain, elle fêtera ses
57 ans et, soit dit en passant, à
cette occasion, elle souhaiterait
manger un gâteau au chocolat.
Vous ne la connaissez pas encore
vraiment, n’est-ce pas ? Ou l’avezvous aperçue au tournant d’un
couloir ? Peut-être que vous ne
voyez même pas de qui je parle.
Alors voilà... Françoise est une
jolie dame qui se déplace le plus
souvent en chaise roulante, mais
parfois aussi en tintebin... je vous
entends déjà dire qu’il y en a
quelques-unes qui correspondent
à la description. Chut ! Ne soyez
donc pas impatients ! Notre
Françoise est unique : elle a des
beaux cheveux roux, de superbes
yeux clairs qui, lorsqu’elle sourit,
s’allument comme par magie.
Aucune confusion possible avec
une autre dame !
Au sujet de ses cheveux, elle
m’a dit un jour, dans le secret
de la douche, qu’elle ne les teignait pas. Comment ça, à 57 ans
on ne se teint pas les cheveux ?
M’enfin, mais c’est le monde à
l’envers ! Vous ne trouvez pas
ça scandaleux ? Et nous autres
alors, on n’y a pas droit, à des
cheveux éternellement jeunes ?
Sachez, pour la petite histoire,
qu’il n’y a pas que les cheveux,
chez Françoise, qui ont atteint
l’éternelle jeunesse : il y a son
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sourire, sa peau, ses yeux, sa
ténacité, son humour et sa verve.
En fait, je ne vous ai pas dit... vous
savez qui c’est son ou sa référent(e) ? Devinez ! Je vous laisse
réfléchir un moment.
La chambre de Françoise est
petite, mais très accueillante. En
plus d’un lit et une armoire réglementaires, il y a un mini-salon:
fauteuil, repose-pieds, télévision.
En dessus de son lit trône un
magnifique tableau que sa famille
lui a offert pour son cinquantième
anniversaire. Elle l’a choisi parce
qu’il y a des oiseaux dessus, me
dit-elle. Ce tableau est bleu, bleu,
bleu, il est tellement bleu que je
peux m’imaginer que c’est la fenêtre qui est là et que décidément,
nous ne sommes pas à Lausanne.
Entrer chez Françoise, c’est déjà
un peu voyager !
Comme je vous le disais plus
haut, Françoise nous arrive d’un
EMS lausannois. Elle dit sans
détours : « Beau-Site c’est pour
les vieux... déjeuner au lit, diner
dans la chambre, souper au lit».
A l’entendre, je me suis dit que le
repos c’est fatigant à la longue,
surtout quand on n’est pas vieux!
« J’ai fait quinze jours de stage ici,
je suis retournée à Beau-Site et
comme ça allait, bien alors, je suis
revenue. Je vais dans la chambre
regarder la télévision après le
dîner. Tout le monde est content,
tout le monde est gentil avec
moi. » Je vérifie : « Moi aussi je suis
gentille ? » « Oui, toi aussi ». Ouf,
parfois, j’ai aussi besoin qu’on me
le dise !
Le tissage et le tricot, Françoise
connaît et aime : elle a d’ailleurs
confectionné une couverture
magnifique. Toutefois, en ce
moment, elle se concentre sur sa
nouvelle activité : la Musardière.
Elle y a déjà réalisé une fleur pour
son papa et un collier pour une
de ses nièces.
Comme Françoise est une
bavarde, elle invite souvent sa
nouvelle amie, Irène, dans sa
chambre pour papoter entre
dames. J’ai demandé à Irène ce
qu’elle aimait le plus chez
Françoise : son rire, m’a-t-elle
répondu. Et Françoise qu’est-ce
qu’elle aime chez Irène ? Sa générosité (celle-ci lui aurait déjà
promis une carte pour son anniversaire... le 25 mai).
Alors, vous avez trouvé le(a)
référent(e)? Oui, l’autre rouquin
d’Hélios, Guiseppe Occhipinti, ça
étonnera qui ? (Si vous ne savez
pas qui est Guiseppe, faites-moi
signe et je vous ferai un petit article sur lui).
Pour finir, un petit mot à
Françoise : « Chère Françoise,
soyez la bienvenue à Eben-Hézer !
Je vous souhaite d’y trouver de
quoi embellir votre existence, et
j’espère que vous continuerez à
nous apporter, pendant de longues années, votre bonne humeur
et votre lumière ! »
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Découverte
Le Rafroball
Cathleen, ma voisine et
amie, fait partie d’une
équipe de rafroball. Quand
elle m’a parlé de cela,
je n’avais aucune idée de
quoi il s’agissait. Elle était
étonnée qu’il n’y ait pas
une ou plusieurs équipes
à Eben-Hézer. Aussi, de
même qu’elle l’a fait avec
moi, elle a eu envie de
vous décrire en quoi
consiste ce sport ouvert
à tous, et c’est réellement
tous, aussi différents que
nous puissions être,
sans aucune restriction.
Voici quelques éléments qui vous
permettront de vous faire une
petite idée de ce sport qui existe
depuis 1999.
C’est un jeu de balles mêlant des
règles de handball, football et basketball. Il y a cinq joueurs par
équipe, dont un gardien. Les
joueurs doivent mettre la balle
dans le but adverse pour obtenir
un point. La durée d’un match est
de deux fois quinze minutes.
Une des particularités de ce jeu
est que l’équipe se compose de
personnes en situation de handicap, mental, physique, sensoriel
et de personnes « valides » appelées « piétons ».
l Les personnes « valides », ou
piétons, ont l’obligation de jouer
en chaise roulante.
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Les personnes en situation de
handicap léger ont le choix de
jouer debout ou en chaise roulante.
l Les personnes en chaise roulante sont autonomes sur le terrain.
l Les personnes en situation de
handicap lourd (difficultés motrices, sensorielles, physiques ou
autres) ne leur permettant pas
l’autonomie nécessaire ont la
possibilité de se faire aider par
une personne nommée «moteur».
Le moteur n’est là que pour aider
le joueur. Il ne peut être actif
dans le même sens que les autres
joueurs.
l
Voici ce que Cathleen m’a
répondu quand je lui ai demandé
ce qui lui plaisait dans ce sport:
J’apprécie le fait que chacun soit
vraiment bienvenu, quel que soit son
niveau de compétence. Ainsi chacun
est reconnu dans ses capacités.
Chacun peut contribuer. J’ai joué
pendant dix-huit ans dans une
équipe de basketball en chaise roulante et étais membre de l’équipe
féminine américaine. J’ai ainsi une
bonne appréciation de ce que sont
les sports d’équipe. Il y a dans la vie
des choses plus importantes que de
se déplacer de façon synchronisée
pour atteindre son but. Ce sont le
fait de bien communiquer et d’utiliser les compétences de chacun pour
amener le groupe là où il veut aller.
L’élément central de ce sport est le
fairplay.
Il y a deux ligues, l’une est « sport »,
plus compétitive et l’autre est fun
(qui veut dire « pour le plaisir »). Il y
a environ onze équipes en Suisse, à
Sierre, Lausanne, Châtel-St-Denis,
Payerne et Fribourg.
Même si la plupart d’entre nous ont
envie de gagner, la chose la plus
importante est que chacun participe.
Quand j’ai commencé à jouer, je
n’évaluais pas bien l’importance de
la personne « moteur ». Mais avec le
temps, je vois que cette personne est
un élément de défense important
ainsi qu’un puissant partenaire stratégique.
Il y a dans une équipe une personne
aveugle qui marche, mais elle joue
en chaise roulante avec l’assistance
d’une personne « moteur ».
Dans chaque équipe, il y a plusieurs
piétons. Plus ils sont débutants dans
l’utilisation d’une chaise roulante,
plus ils sont désavantagés.
Apprendre à manœuvrer une chaise
roulante est un défi pour les piétons.
Dans une société où les gens en
situation de handicap ne sont pas
souvent vus ou sont exclus, je suis
ravie d’avoir trouvé un groupe qui
peut pratiquer son sport et loisir
dans des complexes sportifs généralement réservés aux plus « capables » d’entre nous.
Il y aura un tournoi amical
adressé à toute personne novice
souhaitant découvrir le Rafroball
dans un esprit d’équipe et de fairplay samedi 9 juin 2012, de
13
10 h à 16 h à la Halle des
Fêtes de Payerne.
Pour s’enregistrer 079 509 73 44
Pour toute information, voir site
Rafroball.ch ou Rafro Veveyse
à Châtel-St-Denis [email protected]
Cathleen Cain
et Bernadette Trudeau
Présentation
Le groupe VAS
C’est un groupe
de discussion,
d’écoute, de conseils…
Qui fait partie
du groupe VAS ?
Réjane:
Catherine:
Maïté:
Stéphanie:
Eliane:
Jean-Claude :
André :
Anastasia:
021 654 63 81
021 651 02 66
021 651 02 75
021 653 59 07
021 657 02 35
021 654 63 58
021 651 02 65
021 654 63 52
Vous pouvez aussi demander à
vos éducateurs, parents, maîtres
d’atelier, amis, tuteurs de vous
aider à nous contacter.
(Vie affective et sexuelle)
De quoi peut-on parler dans ce groupe ?
D’AMOUR
l C’est quoi sortir avec quelqu’un ?
l C’est quoi une relation amoureuse ?
l Comment c’est d’être seul ?
l Comment peut-on rencontrer quelqu’un ?
DE SEXE
l C’est quoi faire l’amour ?
l Comment on se protège ?
l Les préservatifs, la pilule, ça sert à quoi ?
DE DÉSIR
l C’est quoi draguer ?
l Comment on sait si l’autre a envie ou pas ?
DES PROBLÈMES
l Comment on apprend à dire si on n’a pas envie ?
l Aucune peur n’est bête, comment on peut arriver
à en parler ?
l Qu’est-ce qu’on fait si on nous force à faire quelque
chose qu’on ne veut pas ?
DES DIFFÉRENCES
l Entre les filles et les garçons ?
l Si on est une fille et qu’on aime les filles ?
l Si on est un garçon et qu’on aime les garçons ?
DES SUJETS DE CONVERSATION
l
l
l
l
l
Faire des enfants
Etre homosexuel
Les parents
Les sorties
Le mariage
... et tout ce dont vous auriez envie de parler...
14
Quelques règles :
l
l
l
l
Ce qu’on dit reste entre nous.
On appelle ça la vie privée, ou l’intimité.
On peut parler à une ou plusieurs personnes du groupe,
on peut choisir.
On peut le faire par écrit si c’est trop difficile de parler.
On peut venir à plusieurs.
Alors, peut-être, à bientôt !
Le groupe VAS
15
Bilan
Groupe de parole VAS
Le Groupe de parole VAS
s’est tenu de mars 2010
à juin 2011 à raison d’une
séance de deux heures
(1 h 30 avec les résidents
+ 30 min. de préparation)
par mois le mercredi
après-midi de 15 h à
16 h 30. Une préparation
préalable a été nécessaire
avant chaque séance.
Nombre de participants
Cinq externes et 5 résidents sur
27 intéressés. Une sélection s’est
avérée nécessaire par les membres du Groupe de ressource. Les
psychologues ont été consultés.
Les parents ont été informés
et invités à une rencontre
préalable.
Les séances ont été animées à
partir des questions des résidents
ou des thèmes proposés par les
animateurs (Jean-Claude, Stéphanie, Catherine).
Le matériel didactique « Des
femmes et des hommes » utilisé propose différents sujets
à travailler :
l Compétences sociales
(comment entrer en relation
avec d’autres résidents)
l Abus sexuel
l Contraception
l Anatomie du corps
l Désaccord dans le couple
l Rupture du couple
l Estime de soi
l Savoir dire non, oser dire oui
et vice-versa
l etc.
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Techniques pédagogiques
utilisées
l Jeux de rôles
l Photo-langage
l Relaxation (hypnose)
l Séquences de DVD
l Déguisements
l Démonstration de mise
en place de préservatifs
Observations
l Peu d’absences
l Personnes contentes de venir
l Gérer la prise de parole
(ceux qui parlent beaucoup,
ceux qui ne parlent pas)
l Confidentialité respectée par
les participants
l Pas d’interpellations des groupes ou des parents
l Difficulté de jouer les jeux de
rôles (manque de distance,
fonction symbolique limitée)
Conclusion
A reprendre en 2012. Séances
d’information avec apéro et le
film «Choix amoureux» et sélection avant la fin 2011.
Animateurs 2012
Mayté, Eliane et André
Culture
Ma carrière au théâtre
J’ai commencé le théâtre
en 1984. C’était la toute
première représentation
du Centre de loisirs.
Au début, il n’y avait pas la
même équipe que maintenant, mais Jef, lui, était
déjà là. Nous avons commencé le théâtre en même
temps.
La première pièce, en 1984, a eu
lieu à la Grande salle de Chailly.
Dès la seconde, toutes les représentations ont eu lieu à la Grande
salle d’Epalinges.
J’ai joué beaucoup de rôles,
comme par exemple, le cyclope
dans « L’aventure d’Ulysse »,
l’ogre dans « Le Chat Botté », le
policier dans « Mary Poppins », ou
encore le père de famille dans
« Salade russe ».
En 2015, je ferai ma dernière
apparition sur scène pour ensuite
prendre ma retraite.
Lucien Baud
17
Portrait
Stéphanie Pasquier et Thierry Favre
Je m’appelle Thierry Favre
et j’ai 42 ans. J’ai grandi et
fait mes écoles à Yverdonles-Bains. J’ai quitté cette
ville pour vivre à Lausanne
en 2008. J’habite à l’avenue
des Boveresses 84, à 1010
Lausanne. Je travaille à
l’atelier recyclage et je m’y
sens à l’aise, car j’aime bien
trier les pièces. J’ai rencontré ma copine au Foyer
Rhapsodie. Elle s’appelle
Stéphanie. Je la trouve très
belle et sympa.
On ne se voit pas beaucoup. On
est tristes tous les deux. C’est
que j’ai beaucoup de choses à
faire : l’entraînement de foot le
mardi, le jeudi, parfois, je soupe
à la maison. Les seuls moments
où on se voit, c’est au repas de
midi. C’est elle qui décide quand
elle veut manger avec moi. Je
m’ennuie d’elle. Je n’arrive même
pas à dormir tellement je pense à
elle tout le temps.
Je suis né à Lausanne le 20 décembre 1968. J’ai une sœur qui s’appelle Sylvie et qui a 46 ans et une
sœur cadette, Karin qui a 39 ans.
On s’entendait bien et s’entend
toujours bien. Mes parents ont
divorcé en 1969. Ma maman s’est
remariée en 1970 avec Monsieur
John Addor. Il était très gentil
avec moi. D’ailleurs, c’est lui qui
m’a élevé, car mon père avait des
soucis d’argent et est même allé
en prison. Il est mort en 2009 d’un
cancer du foie. Juste avant de mourir, il a dit à ma mère une jolie
phrase : « Thierry, c’est mon fils».
J’ai fait du sport : du judo, du cheval, de la gym et du foot. J’ai malheureusement dû tout arrêter car
j’ai eu une blessure au genou.
L’école, ça a bien été, j’ai bien aimé
les activités proposées : l’atelier
de bois, la cuisine, apprendre à
lire et écrire. Nous avons fait les
mêmes choses que les enfants
normaux, sauf que nous étions
plus lents. Le mercredi, après la
gym, j’avais les travaux manuels.
J’ai fabriqué, par exemple, une
lampe en bois, ça m’a pris beaucoup de temps. Je l’ai offerte à ma
marraine. J’ai également fait un
jeu de baby-foot à poser sur une
table, que j’ai donné à mon neveu.
J’ai fait un stage à la commune
en tant qu’aide-jardinier.
Sam, mon chien en peluche
Je m’appelle Stéphanie Pasquier.
Durant mon enfance, j’ai grandi à
Morges.
Ma maman s’appelle Michelle et
mon papa Bernard. J’ai un frère,
Julien, qui a 31 ans.
Avant d’être à Eben-Hézer, j’étais
à l’Elan à Lausanne. J’ai fait de la
rythmique de l’âge de 2 ans jusqu’à quatre ans. J’étais assez
bonne et souple.
J’ai aussi fait de la natation, du
patinage artistique : j’aimais bien
faire des acrobaties.
Et maintenant, je fais de la compétition de natation dans l’équipe
d’Eben-Hézer. J’ai gagné des
médailles d’or, suis contente.
SAM, mon ami en peluche, est un
chien. Je me le suis acheté, car je
le trouvais beau.
Il possède sa propre famille: sa
fille Samia et son fils Sami. Sa
femme Miel, je ne l’ai pas et j’aimerais bien l’avoir, mais c’est
impossible car elle n’est plus en
stock.
Il est chou, grand et il a une
bonne bouille.
Il ressemble au lapin câlin, ses
yeux sont si doux quand on le
regarde.
18
Il est très gentil avec moi et grâce
à lui, je fais de beaux rêves. Sam
est âgé d’une année. Je m’amuse
avec lui dans ma chambre et je
l’emmène aussi chez mes parents
pour jouer. Je le tape quand je ne
vais pas bien et je le serre dans
mes bras pour lui faire des câlins.
Je lui fais aussi des bisous.
Je lui prépare à manger des pizzas
aux carottes et de la purée. Et
pour le dessert, ce sont des fruits.
Pour ne pas qu’il grossisse, je lui
fais faire du sport : des galipettes.
Il occupe une place importante
dans mon lit.
19
Interview
La maison de Fred
L’idée de cet article est
née de l’envie de faire
collaborer l’atelier Art Vif
avec les Appuis scolaires
d’une part, et d’ autre
part, celle de faire découvrir le travail de Fred
Houriet et plus précisément «Sa maison ». En
effet, ce qu’il crée lorsqu’il
se trouve à L’Art Vif
suscite beaucoup d’intérêt
et de questions, les gens
se disant très impressionnés.
L’idée était aussi de valoriser
Fred autant que Corine Berthoud
qui vient à « l’école » comme elle
dit et qui s’est improvisée journaliste pour l’occasion. Le moment
s’est vraiment bien passé, chacun
ayant eu énormément de plaisir.
Fred fréquente donc l’atelier
depuis quelques années avec pour
habitude de dessiner les plans des
lieux, maisons ou appartements
qu’il connaît, avec plein de détails,
tel un véritable architecte. Chose
incroyable, il a appris à le faire
tout seul ! Un jour lui est venue
l’idée de monter un de ses dessins en 3D, pour en faire une
maquette à la manière d’un professionnel.
Pour ce faire, il a décidé de commencer en choisissant une maison dans laquelle il avait de nombreux souvenirs, une maison qu’il
avait connue. C’est ainsi que
l’aventure de « Sa maison » a
débuté.
A noter que son rêve est de
gagner au loto pour s’acheter une
maison, justement, grande, comprenant plusieurs pièces et qu’il
pourrait habiter seul !
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Voici les réponses de Fred aux questions de
Corine :
1) Qu’est-ce que cette maison représente pour toi ?
Un lieu où je me sentais très bien.
2) Existe-t-elle vraiment ?
Elle existe oui, elle existe vraiment. J’ai même
des photos pour le prouver.
3) Qui y a vécu ?
Mon oncle et ma tante ont habité dans cette
maison avec mes deux cousines et mon cousin.
J’y allais souvent, des fois pour dormir.
Je dormais dans la chambre de mon cousin.
4) Comment as-tu fait la maison ? En
quelle matière ?
J’ai fait la maison en carton et en plâtre. J’ai fait
donc cette maison avec du carton et du plâtre.
5) Les différentes étapes (construction –
conception – création)
Les plans. J’ai fait les plans. Après les plans, le
carton. Découpage. Après le découpage du carton, j’ai mis des étages, les murs, les parquets et
le carrelage. Et après, j’ai commencé le plâtre.
6) Depuis combien de temps travailles-tu
sur cette maison ?
Plus d’une année. Depuis décembre 2010.
7) Celle que tu crées correspond-elle
réellement à la vraie maison ?
Oui, elle correspond vraiment à la vraie maison. Au niveau de la forme, des pièces. Ouais,
j’ai été fidèle à la maison. Il manque le balcon et
le toit.
8) Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de
faire cette maison ?
Ce que j’aime dans le fait de faire cette maison ?
J’suis un passionné de l’architecture. Poser des
questions aux gens, aux gens que je connais. Je
leur demande dans quoi ils habitent, combien
de pièces ils ont, dans quel quartier c’est. Je vais
aussi visiter parfois des maisons et des appartements vides. J’ai aussi des plans de maisons et
d’appartements faits par des architectes. J’ai
appris tout seul à faire les plans des maisons et
des appart’ que je connais.
9) Qu’est-ce que cela te fait de la voir et
de la créer ?
Du bien ! Elle est belle ! Je n’imaginais pas, au
début, de pouvoir faire quelque chose comme
ça, d’aussi bien. Je suis vraiment très impressionné par le fait que j’aie pu la créer, et que
j’aie pris le temps pour la faire. Il est là, le plaisir!
10) Aurais-tu quelque chose que tu aimerais ajouter, Fred?
Que je l’aime parce qu’elle a des combles habitables!
21
JOURNAL D’EBEN-HÉZER LAUSANNE – NUMÉRO 16 – MAI 2012
Hommage
Daisy
Voici quelques extraits de la lettre écrite pour Daisy, lors de la fête organisée pour
son départ.
Bien chère Daisy,
C’est donc bien vrai ? vous fermez
boutique?
Vous mettez la clé sous le paillasson?
Nous nous sentons tous un peu
orphelins…
Des lieux de rencontre, il en
existe beaucoup : le troquet du
coin, l’épicerie du village, le salon
où l’on cause, le banc public,
l’arbre à palabres en Afrique.
A Eben, dans votre bureau, Daisy,
nous avions tout en un…
Quel plaisir de vous voir, fidèle au
poste, toujours souriante, derrière tout le bazar que gentiment
vous vendiez pour les autres.
Vous trôniez, telle la caissière du
grand café, derrière les pots de
confiture, les conserves de légumes du jardin, les livres et CD de
toute espèce. J’aimais passer du
temps devant votre vitrine et y
lire les annonces, les potins, les
avis de décès, les mariages…
Daisy, vous êtes une belle personne, au propre comme au
figuré. Toujours pimpante à votre
guichet, vous étiez la gentillesse
et la serviabilité en personne.
Toujours disponible pour chacun,
même lorsqu’on vous demandait
parfois des choses saugrenues.
Vous étiez toujours à l’écoute de
chacun et ce n’est pas peu dire
car parfois, il fallait une demiheure pour écouter certains problèmes. Comme une magicienne,
vous saviez vous dépatouiller de
tout et toujours avec un grand
sourire. Vous disiez : «R evenez
demain, on verra ce qu’on peut
faire ! » Et le lendemain, les problèmes s’étaient envolés…
en guettant parfois son sourire
charmeur…
Parlant de personnalités que vous
aimiez, n’oublions pas le skieur
des Bugnenets. Ah ! comme vous
en étiez fière, de votre Didier…
Qui sait, entre retraités de la
région, vous pourriez peut-être
lui demander qu’il vous apprenne
à skier, puisque, maintenant, il
aura du temps…
Quelle fine psychologue !
Daisy ! quel joli prénom. Je l’aime
depuis toujours. Est-ce pour la
femme de Donald ? Peut-être. Et
puis, Daisy veut dire « marguerite » en anglais. Donc, Daisy,
vous faites fort en vous appelant
Daisy Racine. Quoi de mieux
ancré dans la terre et dans la vie
qu’une marguerite et ses racines.
Vous étiez toujours au top.
Habillée, coiffée, maquillée...
sport chic, la carte de visite de
l’institution. Toujours élégante,
même dans votre jeans, moulant,
bien coupé… Toute l’équipe de
celles qui font des régimes, dont
je fais partie par période, ont
bien souvent envié votre taille de
guêpe…
D’ailleurs, le beau Georges
Clooney qui trônait contre la
paroi ne s’y était pas trompé.
Vous trottiniez toute la journée
Vous avez été très courageuse,
forçant notre admiration. Les
deuils ne vous ont pas épargnée,
ces dernières années, et vous
avez fait front. Votre courage
nous a beaucoup touchés.
Daisy, vous avez encore de belles
années devant vous. De nouvelles
pages à écrire, à dessiner, de nouvelles rencontres, tout en gardant
vos amis.
Prononcer votre nom à Eben
amène de grands sourires sur les
visages. Vous étiez aimée et vous
le resterez toujours. Vous avez
une place de choix dans nos
cœurs. Revenez nous voir, chère
Daisy ! On vous attend de pied
ferme. Bonne retraite et bon
vent !
Marie Henchoz
Une admission
surprenante...
page 5
U
un sport
à découvrir...
pages 12-13
Un départ
à la retraite
émouvant...
Der