Méthodologie de l`épreuve d`Histoire

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Méthodologie de l`épreuve d`Histoire
Méthodologie de la Dissertation et du Commentaire de documents
Méthodologie de l'épreuve d'Histoire-Géographie au Baccalauréat
Au Baccalauréat d’enseignement général, l’épreuve d’Histoire Géographie est commune aux séries A, B, C
et D. Elle dure 4 heures. Elle comprend deux formes de sujets : des dissertations et des commentaires de
documents.
I. LA DISSERTATION
Une dissertation est un devoir correctement rédigé qui consiste à organiser avec méthode des
connaissances sur un sujet donné. En Histoire, comme en Géographie, la dissertation a deux types de
sujets : le sujet de type 1 et le sujet de type 3.
I.1. Le sujet de type 1
Généralement, c’est une question de cours aux contours bien définis demandant des connaissances solides
et ne posant pas, en principe, de problèmes particuliers de plan. Il faut préciser, à ce propos, qu’une
proposition de plan est souvent faite aux candidats.
Exemples :
• En Histoire : Le blocus de Berlin : Causes, déroulement et conséquences.
• En Géographie : Le sous-développement : origines, caractères et solutions.
I.2. Le sujet de type 3
C’est un sujet supposant le recours à des données diverses dont le regroupement privilégie la capacité de
synthèse. Ce sujet de « synthèse » nécessite une réflexion sûre, des connaissances bien maîtrisées et
construites sur des faits précis, plutôt qu’abondantes. Il suppose une aptitude à mobiliser et à organiser
rapidement des idées pour construire une réponse cohérente à la question posée. Pour ce type de sujet, le
candidat construit lui-même le plan de son devoir.
En Histoire, il se compose d’un libellé, souvent suivi d’une chronologie indicative, destinée à donner des
points de repère ; en Géographie, il se compose aussi d’un libellé, souvent accompagné d’un fond de carte
à compléter.
Exemples :
• En Histoire : L’Europe et la Seconde Guerre mondiale.
• En Géographie : Les NPIA dans l’économie mondiale.
I.3. Les étapes de la dissertation
La dissertation comprend dix étapes regroupées en deux séquences : la préparation et la rédaction.
I.3.1. La préparation
• Comprendre le sujet : Le sujet comporte un énoncé dont il faut repérer et définir les termes importants.
Vous devez le délimiter dans le temps (bornes chronologiques explicites ou implicites en histoire) et dans
l’espace. Lorsque des données complémentaires sont fournies (chronologie indicative, statistiques...), il
convient d’en extraire les informations qui serviront de pistes au traitement du sujet ou qui appuieront
l’argumentation.
• Explorer le sujet : Sur une feuille, cela revient à inscrire les idées (de préférence sous forme de questions)
telles qu’elles viennent à l’esprit. On mobilise ses connaissances en s’efforçant déjà de les classer, en les
regroupant par thèmes.
• Dégager une problématique : Cette troisième étape revient à transformer l’ensemble des questions déjà
notées en une seule interrogation. Cette question ou problématique va constituer « l’idée directrice » du
devoir.
• Elaborer (au brouillon) un plan : Il faut traiter la problématique en construisant une réponse argumentée
et détaillée : le plan est l’ossature. Il indique les idées principales qui constituent les grandes parties de la
dissertation. Et à l’intérieur de chacune d’entre elles, au brouillon, il faut prévoir les « sous parties » qui
finalement expliqueront et développeront l’idée maîtresse annoncée au début de toute partie.
I.3.2. La rédaction
• Rédiger l’introduction au brouillon : Elle est particulièrement importante et doit impressionner
favorablement le correcteur, qui vérifie à ce moment si vous avez compris l’essentiel du sujet. Elle
comprend trois parties :
- le préambule, c’est-à-dire une entrée en matière qui définit le sujet, en montre l’importance et le
délimite dans le temps et dans l’espace ;
- l’énoncé de la problématique, c’est-à-dire les questions que suscite le sujet et l’idée directrice du devoir ;
- l’annonce du plan, c’est-à-dire, indiquer les idées principales à partir desquelles s’articule le devoir.
• Rédiger la conclusion au brouillon : Elle est l’aboutissement du raisonnement.
Ce n’est pas un résumé de la dissertation, mais celui de ses résultats. C’est donc un « bilan », qui apporte
une réponse à la problématique définie dans l’introduction. Elle peut ensuite ouvrir des perspectives plus
grandes : c’est l’élargissement du sujet.
• Recopier l’introduction au propre : On saute deux ou trois lignes après l’introduction.
• Rédiger directement le développement du devoir sur la copie : Si le plan au brouillon est suffisamment
détaillé, on peut rédiger directement « au propre » les 2 ou 3 grandes parties qui constituent
habituellement le développement. C’est ce qui permet de travailler plus vite.
Le développement met en évidence chaque idée principale exposée en début de partie et les idées
secondaires exposées en début de paragraphe Terminer chacune des grandes parties par une conclusion
partielle, appelée transition, qui résume les résultats de l’argumentation de chaque partie et annonce la
suivante. On saute une ligne entre chaque grande partie et deux ou trois avant la conclusion.
• Recopier la conclusion au propre
• Relire l’ensemble et corriger les fautes : Penser particulièrement à l’orthographe des noms propres et
aux fautes d’accord.
NB : Disserter, c’est exposer des idées en les développant, en donnant des exemples, des preuves. On peut
partir de l’exemple et généraliser pour exprimer l’idée ou inversement, partir de l’idée et introduire
ensuite l’exemple qui appuie la démonstration.
I.4. Construire un plan adapté aux différentes formes de sujets
Les sujets de type 1 et 3 peuvent prendre plusieurs formes.
I.4.1. En Histoire
La connaissance des quelques règles exposées ci-dessous peut aider à trouver une problématique et à bâtir
un plan.
• le plan chronologique : Il distingue plusieurs périodes mises en évolution.
Exemple de sujet : Les relations internationales de 1948 à 1975.
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Les relations internationales de 1948 à 1953.
Deuxième partie : Les relations internationales de 1953 à 1962.
Troisième partie : Les relations internationales de 1962 à 1975.
• le plan dit thématique : Il classe par « thèmes » pour la commodité de l’exposé, des faits qui ont des
rapports entre eux dans la réalité.
Exemple de sujet : L’année 1956 dans le monde.
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Les effets de la coexistence pacifique : la déstalinisation en URSS .
Deuxième partie : La fissuration des blocs.
Troisième partie : La décolonisation en Afrique.
• le plan dialectique : Il permet d’apprécier l’œuvre d’un homme ou d’un régime. C’est une discussion qui
est demandée. Le plan classique « thèse-antithèse-synthèse » s’impose.
• le plan de comparaison : Il faut s’interdire d’étudier successivement les termes de la comparaison, mais
au contraire, évaluer les ressemblances et les dissemblances.
Exemple de sujet : Les décolonisations française et britannique.
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Comparer les situations de départ dans les empires coloniaux français et britannique.
Deuxième partie : Comparer les aspects des décolonisations française et britannique.
Troisième partie : Comparer les conséquences des décolonisations française et britannique.
• le plan dont le sujet comporte « dans » et « et » : Ces deux formes de dissertation appellent une double
démarche descriptive et analytique. Quand on utilise la conjonction « et », parfois il peut s’agir d’un sujet
comparatif mais le plus souvent, il suppose l’étude des relations entre les deux éléments associés par la
conjonction « et ». Et quand on utilise l’adverbe « dans », il s’agit de voir le rôle et la place du premier
terme dans le fait étudié.
Exemple de sujet : Les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.
Ce sujet peut se traiter en trois parties (c’est le rôle et/ou la place des Etats-Unis dans cette guerre qui doit
être mis prioritairement en valeur).
Première partie : Causes de l’entrée en guerre des Américains.
Deuxième partie : Apports militaire, stratégique, politique et économique des USA.
Troisième partie : Conséquences de la participation américaine à la Guerre.
Exemple de sujet : Israël et les Palestiniens de 1947 à nos jours.
Ce sujet peut se traiter en trois parties (il ne s’agit pas de faire une comparaison entre les deux premiers
éléments mais d’établir des relations entre Israël et les Palestiniens).
Première partie : la naissance de la question palestinienne.
Deuxième partie : les guerres israélo-arabes.
Troisième partie : les tentatives de réconciliation
I.4.2. En Géographie
• le sujet analytique : On adoptera un plan classique : description, explication, puis limites, bilan ou
typologie
Exemple de sujet : Les inégalités de développement dans le monde.
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Nord et Sud : définitions et critères de l’inégal développement.
Deuxième partie : Facteurs de l’inégal développement.
Troisième partie : Problèmes et évolution des rapports Nord/Sud.
• les sujets de type « puissance et fragilité », « atouts et handicaps » ou « forces et faiblesses » : Ils
peuvent être traités de deux façons : soit analyser d’abord les forces ou la puissance, puis les handicaps ou
les faiblesses, enfin faire le bilan ; soit envisager successivement les avantages et les inconvénients des
différents domaines.
• le sujet typologique : Définir préalablement les critères de cette typologie.
Exemple de sujet : Tiers monde ou Tiers mondes ?
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Caractères communs aux pays du Tiers-Monde.
Deuxième partie : Facteurs et critères de différenciation des pays du Tiers-Monde.
Troisième partie : Types de situations définis par les critères de différenciation.
• le sujet comparatif : A l’intérieur de chaque partie, il convient de mettre en évidence points communs et
différences.
Exemple de sujet : Comparez la puissance américaine et la puissance japonaise.
Ce sujet peut se traiter en trois parties.
Première partie : Les deux premières puissances économiques du monde.
Deuxième partie : Les fondements de ces deux puissances.
Troisième partie : Des puissances remises en question.
• le sujet comportant « dans » et « et » : (voir sujet en Histoire)
Exemple de sujet : Le Japon et l’aire Pacifique.
Ce sujet peut se traiter en deux parties (On transforme l’énoncé en question : Quels sont la place et le rôle
du Japon dans l’aire Pacifique ? Il faut donc avoir à l’esprit que le
premier terme, à savoir, Japon, est le terme le plus important).
Première partie : La place du Japon dans l’aire Pacifique.
Deuxième partie : Le rôle du Japon dans l’aire du Pacifique.
II. LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS
Le sujet de type 2 peut se présenter soit sous forme de commentaire dirigé (répondre aux questions en
s’appuyant sur l’ensemble documentaire), soit sous forme de commentaire libre (construire son analyse
autour des thèmes soulevés par les documents).
Il comprend obligatoirement une introduction, un développement et une conclusion.
II.1. L’introduction
Si en Histoire, elle comprend trois ou quatre séquences (paragraphes), en géographie, elle comprend
toujours trois séquences.
II.1.1.En Histoire : Il s’agit d’indiquer ou de présenter :
- la nature des documents : discours, tableaux statistiques, graphiques, caricatures, etc.
- le ou les auteurs (personnalité, carrière, fonctions...) ;
- le contexte historique : replacer le document dans son époque ; évoquer les circonstances qui permettent
de mieux le comprendre ;
- le résumé des idées majeures ou principaux thèmes abordés dans les documents.
II.1.2.En Géographie : Elle comporte les séquences suivantes :
- la présentation du sujet : définir le thème et le replacer dans son cadre général;
- la présentation des documents : indiquer la nature des documents étudiés;
- le résumé des idées majeures des documents.
NB. L’annonce du plan est facultative si le candidat choisit le commentaire dirigé. En effet, les questions
posées soulèvent un certain nombre d’idées, de thèmes et énoncent par conséquent un certain plan. Dans
l’annonce éventuelle du plan, ces idées peuvent être reprises de manière succincte en supprimant la forme
interrogative.
En revanche, le choix du commentaire libre appelle nécessairement l’annonce du plan. L’apprenant doit
faire mention, dans ce dernier volet de l’introduction, des différentes parties qu’il a définies et espère
analyser dans le développement.
II.2. Le développement
II.2.1. Comment commenter un document ?
Commenter, revient à adopter une démarche en trois étapes :
- Faire le constat, c'est-à-dire indiquer d’abord l’idée étudiée et prendre appui sur les faits contenus dans
les documents : citer entre guillemets le texte ; extraire une information chiffrée d’un tableau statistique...;
- Expliquer ce que l’auteur veut démontrer ou ce que le document permet de déduire immédiatement
(premier niveau d’explication) ;
- Compléter l'idée de l’auteur en faisant notamment appel à des connaissances extérieures au document
(deuxième niveau d’explication).
Cette démarche doit s’appliquer à chaque question ou thème abordé dans le développement.
II.2.2. Remarques
Pour le commentaire dirigé, l’élève doit répondre aux questions dans l’ordre chronologique; la
numérotation est proscrite. Pour le commentaire libre, l’élève doit développer les thèmes choisis en
faisant référence chaque fois aux documents ; le commentaire étant un exercice plutôt difficile et pour
éviter de consacrer beaucoup de temps à concevoir un plan nécessaire et personnel, il est serait judicieux
de répondre aux questions qui fournissent un bon fil directeur. Dans les deux formes de commentaire, il
faut :
- définir les noms propres, les noms d’institutions (CEMAC, CEDEAO, U.E, ALENA...), les termes techniques
(francs courants, francs constants, balance commerciale...) ;
- assurer un enchaînement logique des idées par l’utilisation des mots de liaison ou de courtes phrases de
transition.
II.3. La conclusion
Elle permet de dresser le bilan, de souligner l’intérêt historique ou géographique du ou des documents, de
proposer éventuellement une ouverture sur d’autres perspectives (élargissement du sujet). Elle peut, en
histoire, apprécier la portée du ou des documents (dans ce cas, insister sur les conséquences immédiates).
II.4. Les pièges à éviter
Trois pièges sont à éviter :
- la paraphrase : c’est le défaut qui consiste à transcrire un texte sous une autre forme ou à se limiter à une
simple "lecture" des données statistiques, des cartes ou graphiques ;
- la dissertation : l’intitulé donné à l’ensemble des documents du sujet ne doit pas servir de prétexte à
ressortir un passage du cours ou à faire une dissertation sur ce thème. Ne jamais perdre de vue que ce sont
les documents qu’il vous faut expliquer précisément !
- rejeter systématiquement le verbiage, le ton polémique, agressif, le rapprochement avec les événements
contemporains (en histoire).