Stellenbosch university South AFRICA

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Stellenbosch university South AFRICA
STELLENBOSCH UNIVERSITY
SOUTH AFRICA
RAPPORT DE SEJOUR
MAY 13, 2016
AMINATA NDIAYE
Contents
Introduction ............................................................................................................................................ 3
1.
Une année à Stellenbosch University ............................................................................................. 4
1.1
Cursus universitaire ................................................................................................................. 4
1.2
Cours au premier semestre ..................................................................................................... 4
1.2.1
HIV/AIDS : A South-African perspective .......................................................................... 4
1.2.2
China-Africa relations ...................................................................................................... 5
1.2.3 Transitional justice in Africa ................................................................................................... 5
1.2.3
Politics and cultural change in contemporary South Africa ............................................ 6
1.2.4
Afrikaans for beginner..................................................................................................... 6
1.3
Cours au second semestre ...................................................................................................... 6
1.3.1
History 318 : Wars, Decolonization and Globalization .................................................... 7
1.3.2
Politcal Science 314 : Political theory .............................................................................. 7
1.3.3
Comparative Politics 324 : Comparative Politics ............................................................. 7
1.3.4
Political Science 114 : Introduction to Political Science and South African Politics ........ 7
1.4
Vie associative et étudiante ........................................................................................................ 8
1.4.1 ISOS ........................................................................................................................................ 8
1.4.2 MSA Stellenbosch................................................................................................................... 8
1.4.3 Mon activisme à Stellenbosch University .............................................................................. 8
2.
Dimension comparative de mon année d'échange en Afrique du Sud........................................... 9
2.1
Contexte socio-culturel ........................................................................................................... 9
2.2 Le système universitaire ............................................................................................................. 11
3.
Apports de mon séjour en Afrique du Sud ................................................................................... 12
3.1 Sur le plan académique ............................................................................................................... 12
3.2 Par rapport à mon projet académique et professionnel ............................................................. 13
3.3 Qualités humaines ...................................................................................................................... 13
4.
Conclusion ..................................................................................................................................... 14
Annexe .................................................................................................................................................. 14
Conseils avant le départ ........................................................................................................................ 14
Démarches administratives ................................................................................................................... 14
Billet d’avion .......................................................................................................................................... 14
Choix de cours ....................................................................................................................................... 15
Assurance maladie ................................................................................................................................ 15
Logement .............................................................................................................................................. 15
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Une fois sur place .................................................................................................................................. 16
Nourriture ............................................................................................................................................. 16
Transports ............................................................................................................................................. 16
Sécurité ................................................................................................................................................. 17
Budget ................................................................................................................................................... 18
Voyages ................................................................................................................................................. 18
2
Introduction
S’il y a un pays qui a particulièrement attiré mon attention pendant mes cours d’histoire au
collège puis au lycée, c’est certainement l’Afrique du Sud. Tant et tant de fois j’ai souhaité me
rendre au pays de Nelson Mandela ; ce pays de combattants qui m’a tant et continue encore à
me fasciner.
Par-delà son histoire, j’ai été également enchantée par la culture du pays. L’Afrique du Sud
était à mes yeux, ce pays à la culture tout à la fois diverse, riche, passionnante et envoûtante.
Au-delà des aspects historiques et culturels, le choix de l’Afrique du Sud se justifie par la place
de choix qu’elle occupe sur le plan académique. En effet, par le biais de monsieur Etienne
Smith, j’ai pu apprendre que ce pays abrite les meilleures universités d'Afrique dépassant même
les pays du Maghreb tels que l’Egypte, la Tunisie dont les systèmes éducatifs sont réputés très
bons.
Par ailleurs, je souhaitais au cours de ma troisième année améliorer mon niveau d'anglais. La
meilleure des façons étant l'immersion dans un pays anglophone, l'Afrique du Sud s'imposait
plus encore comme destination pour ma 3A.
Pour finir, le choix d’un séjour d'étude en Afrique du Sud tient de ma passion pour la faune et
la flore. Pour cette raison, je ne pouvais voir une destination meilleure que l’Afrique du Sud.
Toutes ces raisons combinées me poussèrent naturellement à inclure une université sudafricaine parmi les six choix auxquels j’avais droit.
L’Afrique du Sud, choisie comme destination, il me fallait porter un choix sur une université
bien précise. Durant mes recherches, je suis tombée sur Stellenbosch University. Elle répondait
parfaitement à mes attentes. En plus d’être classée deuxième université d'Afrique, Stellenbosch
University se situe dans un lieu paradisiaque, un des rares endroits de cette planète où la nature
est encore imposante. Pour les autres, c'est Stellenbosch, tout court, mais pour moi c'est la ville
aux innombrables montagnes.
Le 11 juillet 2015, à 18h30, je débarquais à bord d'un vol Ethiopian Airlines à l'aéroport
international de Cape Town. Après une 1h30 de trajet, j'étais enfin à Stellenbosch. Je venais de
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débuter un séjour d’un an dans cette petite ville afrikaner dont moins d'un an encore j'ignorais
l'existence.
1. Une année à Stellenbosch University
Tout d’abord, je tiens à souligner que Stellenbosch est le prototype même de la ville étudiante.
D’abord, les étudiants représentent le tiers des habitants de Stellenbosch. Ensuite les bâtiments
universitaires sont répartis dans tous les coins de Stellenbosch. Enfin, une grande partie de
l'économie de la ville dépend des étudiants principalement en termes de nombre de logements
privés chargés d’accueillir ces masses estudiantines, En gros, quasiment tout a Stellenbosch
tourne autour de l'université et de ses étudiants. Et cela, j’en ai eu la confirmation au mois de
décembre dernier où la ville semblait tout simplement déserte.
1.1 Cursus universitaire
Pour en venir à l’aspect purement scolaire, Stellenbosch University propose à ses étudiants en
échange deux catégories de cours : les IPSU et les mainstream cours. Les IPSU cours ont été
conçus principalement pour les étudiants internationaux. A ce titre, certains cours de cette
catégorie initient à la culture, l’histoire, la politique et la théologie en Afrique du Sud. Mais
d’autres, plus généralement s'intéressent au continent africain. Quant aux mainstream cours, ils
sont plus pour les nationaux.
1.2 Cours au premier semestre
Me concernant, j’ai fait le choix de ne prendre que des cours IPSU au premier semestre, histoire
de plus être à l’aise avec l’anglais ainsi que de mieux comprendre le ''système Stellenbosch''.
Au-delà de constituer un aperçu, ou initiation au système scolaire à Stellenbosch University,
les IPSU m’ont semblé très prometteurs au vu des intitulés et de leurs objectifs annoncés. Voici
mes cours au premier semestre :
1.2.1 HIV/AIDS : A South-African perspective
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Le cours est très problématisé. Bien que principalement orienté vers le sida en Afrique du Sud,
il donne une vision assez large de la maladie dans le monde par le biais de statistiques récentes.
Le cours a surtout insisté sur le fait qu’attraper le sida ne signifiait pas la fin d’une vie. C’est
pourquoi, à l’avant dernière séance du cours, nous avions eu droit au témoignage d’une femme
ayant contracté le VIH. L'un des points fort du cours est qu'il déconstruit le nombre important
de préjugés autour de la maladie. Le cours a aussi balayé les différentes actions
gouvernementales dans la lutte et la prévention du VIH/SIDA ainsi que leurs succès et échecs.
La validation du module passe par un projet collectif, un paper et un examen final.
1.2.2 China-Africa relations
Ce cours a été mon préféré au premier semestre. Actuellement, la Chine constitue le plus grand
partenaire du continent africain, dépassant les partenaires traditionnels en Europe ou les États
Unis. Vu cette intensification des relations entre la Chine et le grand continent, l'objet de ce
module a été principalement d'offrir une vue d’ensemble sur les relations Chine-Afrique en les
replaçant, d'abord, dans le temps ensuite en analysant les aspect politiques, économiques et
militaires qu'elles renferment.
L'analyse des relations Chine-Afrique sur la longue durée a surtout permis de montrer leur
évolution. En effet la chine est passée d'une politique stricte de non-ingérence à une plus grande
implication dans les affaires africaines comme en atteste les élections en Zambie en 2005 durant
lesquelles la Chine menaça de rompre ses liens diplomatiques avec le pays si le candidat Sata,
fortement anti chinois venait à être élu. Cependant la rhétorique de la non-ingérence demeure
plus que jamais présente dans le discours chinois.
Ce cours a mis également en exergue, les challenges que posent l'intensification des relations
entre la Chine et l'Afrique notamment sur le plan environnemental (surexploitation des
ressources naturelles africaines) mais aussi les bénéfices mutuels que les différents partis
peuvent tirer de cette relation.
1.2.3 Transitional justice in Africa
J'ai suivi ce cours avec grand intérêt. A travers ce cours, la professeure, Ms Meiskine a présenté
les différentes facettes de la justice transitionnelle en Afrique. Le cours explore les nouveaux
mécanismes inaugurés par cette justice traditionnelle qui vont des tribunaux, aux “Commission
Vérité et Réconciliation” en passant par les amnisties conditionnelles et les réparations. Le
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cours est étayé par diverses études de cas tels que le Rwanda, la Sierra Leone, l’Afrique du
Sud, la République Démocratique du Congo. La validation du cours passe par un essay sur le
sujet de notre choix ainsi que d’un examen final sous forme de quizz.
J’ai trouvé le cours très instructif vu que j'ai, à présent, une idée assez poussée sur les différentes
formes que la justice transitionnelle a pu prendre en Afrique dont je peux évaluer les forces et
faiblesses. Il m’a aussi permis de voir comment les Africains renouent avec leurs traditions en
reprenant certains éléments de celles-ci à leur compte pour rendre justice comme en attestent
les Gaccaca au Rwanda.
1.2.3 Politics and cultural change in contemporary South Africa
Ce cours de sociologie présente, comme son intitulé l’indique, divers aspects de la société sudafricaine. En effet, il a touché la Constitution sud-africaine, le gouvernement, la famille, la
migration, le racisme, les langues, les politiques de discriminations positives à savoir le Black
Economic Empowerment entre autres. Cela fait que les professeurs changent presque d’une
séance à l’autre. L’avantage d’un tel cours est qu’il donne un aperçu général de la société sudafricaine à des gens qui y sont étrangers. De cette vaste ambition de couvrir la société sudafricaine dans sa globalité naît son principal inconvénient qui est le fait qu’il demeure assez
superficiel. Toutefois, je suis loin de regretter de l’avoir pris compte tenu du fait qu’il m’ait
initiée aux réalités sud-africaines.
1.2.4 Afrikaans for beginner
Ce cours constitue une introduction à l’afrikaans niveau débutant. L'oral est toutefois privilégié
sur l’écrit. L’objectif visé est de donner aux internationaux les moyens d'accélérer leur
intégration dans cette partie de l’Afrique du Sud très afrikaner par la langue.
Si vous songez à prendre ce cours, chose que je vous recommande, n'hésitez pas à choisir
comme professeure Vernita Beukes qui est particulièrement dynamique enthousiaste et
chaleureuse.
1.3 Cours au second semestre
Au second semestre, j'ai choisi uniquement des mainstream cours. J'ai pu en choisir quatre dont
un en histoire et trois en sciences politiques. Voici la liste de mes cours au second semestre :
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1.3.1 History 318 : Wars, Decolonization and Globalization
La première partie de ce cours, enseignée par Mr Gustave Venter, présente les principaux
changements dans la vie politique, sociale et culturelle dans l’Europe du 20ème siècle. Il met
l’accent également sur les deux Guerres Mondiales et les changements sociaux qu’ils ont
induits ainsi que l'historicité des schémas de la mondialisation actuelle.
La seconde partie du cours porte sur la décolonisation et la post colonie. Les principaux thèmes
abordés ont été la fin des empires, les mouvements pour l'indépendance en Afrique, les
problèmes des Etats post coloniaux, les femmes en Afrique entre autres. Même si j’ai apprécié
les deux parties du cours, je dois avouer que j’ai eu une petite préférence pour la seconde partie
du cours.
1.3.2 Politcal Science 314 : Political theory
Ce cours propose une approche théorique aux grandes questions politiques et économiques. Il
présente également les idéologies contemporaines. Bien que le cours soit dense et instructif, je
déplore malheureusement le fait que la professeure ne se détache jamais du textbook, Models
of Democracy de David Held pour comparer voire confronter la pensée de l’auteur à d’autres
réflexions.
1.3.3 Comparative Politics 324 : Comparative Politics
Ce fut mon cours préféré durant le second semestre. Il a consisté à présenter la politique
brésilienne sur plusieurs siècles. Ce saut dans le passé loin d'être inutile est décisif pour saisir
la politiques et les réalités brésiliennes actuelles.
Ce cours montre également les similitudes entre l'Afrique du Sud et le Brésil. Au-delà de leur
appartenance au BRICS, ces deux pays présentent beaucoup de traits en commun à savoir une
diversité raciale (sa gestion pas toujours facile), des inégalités sociales criardes touchant
différemment les races.
1.3.4 Political Science 114: Introduction to Political Science and South African Politics
La première partie de ce cours a consisté en une introduction à la sciences politique. Il revisite
les théories, concepts, modèles et débats dans la discipline. La seconde partie du cours porte à
la fois sur l’histoire et les grandes questions contemporaines de la politique sud-africaine.
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Le choix de ce cours tient principalement du fait que j’ai eu un aperçu de la politique sudafricaine dans le cadre d’un de mes cours du premier semestre Politics and cultural change in
contemporary South Africa qui m’a donné envie d'approfondir mes connaissances dans ce
domaine.
1.4
Vie associative et étudiante
Stellenbosch University offre un florilège d’associations étudiantes sur une base
environnementales, politiques, culturelles sportives et même religieuses. Pour ma part j’en ai
formellement intégré deux ISOS et MSA.
1.4.1 ISOS
Au premier semestre, j’ai rejoint ISOS International Students Organization Stellenbosch. Elle
organise beaucoup d’excursions dans la province du Western Cape. ISOS organise également
de nombreuses activités dont le plus important reste l’International Food Evening auquel
assiste une bonne partie des résidents de Stellenbosch. Chaque équipe dispose de 1000 Rand
pour préparer un plat de son pays. J’ai présenté avec l’aide d’une amie sud-africaine un plat
sénégalais. Ce fut assez pénible vu la quantité à préparer (200 portions) mais très agréable. Les
frais d’adhésion sont de 150 rand.
1.4.2 MSA Stellenbosch
Au second semestre, j’ai rejoint MSA, Muslim Students Association of Stellenbosch. L’objectif
principal de l’association est de fournir une meilleure compréhension de l’Islam dans un monde
où des individus ôtent la vie à des innocents au nom de cette religion. En outre cette association
a pour objectif de nouer des relations amicales entre les étudiants musulmans et non
musulmans. Cela passe par l’organisation de différents événements sur le campus tels qu’un
opening braai ouvert à tous. Les frais d’adhésion s’élèvent à 175 rand.
1.4.3 Mon activisme à Stellenbosch University
Durant mes dix mois passés à Stellenbosch, j’ai eu à observer un très fort activisme chez les
étudiants. Les manifestations sont très fréquentes à l’université. J'ai pris part à bon nombre
d'entre elles sur invitation de mes amis. Fort heureusement, le système universitaire n’en est
pas pour autant perturbé étant donné qu’elles durent juste une à deux heures. Elles constituent
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principalement une dénonciation de l'afrikaans comme langue d'enseignement dans plusieurs
modules à Stellenbosch University.
Par ailleurs, à chacune de leurs manifestations, les étudiants font preuve d’une originalité tout
simplement déconcertante. Lors de la toute dernière manifestation, une baraque a été installée
à l’université pour symboliser le black pain.
Bien sûr, je ne saurais finir cette partie sur l’activisme sur le campus, sans parler des
manifestations fees must fall à Stellenbosch auquelles j'ai eu la chance d'assister. Ces
manifestations sont historiques parce que depuis les soulèvements de Soweto en 1976, les
étudiants sud-africains ne se sont levés en si grand nombre pour revendiquer leur droit à une
éducation accessible et de qualité.
Tout est partie de la décision gouvernementale prévoyant, au regard des problèmes
économiques actuels du pays, une hausse des frais de scolarité pouvant atteindre 11,5%. Les
manifestations étudiantes d'abord dirigées contre cette hausse se sont révélées plus profondes.
En effet, leurs revendications comprenaient à la fois une transformation mais aussi une
décolonisation du système universitaire, l’augmentation des salaires du personnel universitaire
embauché en sous-traitance ainsi que de la libération de leurs camarades de classe arrêtés
durant les marches.
A Stellenbosch, l’ampleur des manifestations était telle que les étudiants sont
exceptionnellement sortis du campus pour effectuer des marches dans les quatre coins de la
ville. Cependant, contrairement aux autres universités, les marches comme d’habitude étaient
très animés (avec des chants Zulu, Xhosa entamés en chœur) mais les pertes matérielles étaient
presque négligeables. Ce qui m’aura le plus frappé dans ces manifestations historiques reste le
fait que les étudiants indépendamment de leurs races se soient levés comme une seule et même
personne pour protester
2.
Dimension comparative de mon année d'échange en Afrique du
Sud
2.1 Contexte socio-culturel
En quittant Paris pour Stellenbosch, je n’ai pas remarqué de changements majeurs a l’exception
de la nature qui est omniprésente à Stellenbosch. Pour bien des étudiants, Stellenbosch reste
différent du reste de l'Afrique. Je ne partage pas cet avis parce qu'il porte à faire croire que le
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continent africain est lui-même une seule et même entité. Ce qui n'est point le cas. Du Caire au
Cap, les différences sont multiples et les réalités plurielles. Il en est de même du Dakar à
Djibouti. Et au sein même des pays les réalités peuvent s'avérer très diverses.
Par ailleurs, la diversité culturelle en Afrique du Sud est tout simplement frappante même pour
moi qui vient du Sénégal où l’on compte également plusieurs groupes ethniques. Le pays
compte 11 langues officielles qui traduisent cette diversité culturelle. Cette culture est
également très riche du fait des influences multiples qu’elle a reçues d’Asie, d’Europe qui se
sont ajoutées à la culture des groupes ethniques locaux déjà très riche.
L’Afrique du Sud connaît également des inégalités criardes entre les différentes races, les
différentes régions voire au sein d’une même région ou d’une même ville comme en atteste
Stellenbosch.
Plus de vingt ans après sa fin de l’apartheid a laissé ses traces à Stellenbosch. En effet la
séparation spatiale qui fut l’une des mesures phares sous l’apartheid pour permettre une
supposée “coexistance pacifique” des différentes races est encore visible à Stellenbosch. Ainsi
vous verrez à Stellenbosch avec quelques exceptions près, les Blancs un peu au centre de la
ville, les Coloured à Ideas Valley et les Noirs dans le township de Kayamandi.
Sur le plan religieux, contrairement à la population parisienne, la population de Stellenbosch,
à l’instar du reste du pays, est très religieuse. Ainsi au sein même du campus, il y a bon nombre
d’associations religieuses (juive, chrétienne, musulmane). J’ai même été invitée par un couple
d’Afrikaner que je venais à peine de connaître à une église où j’ai été frappée par la ferveur des
gens que j’y ai trouvés.
Par ailleurs, la liberté religieuse au-delà des idéaux sur le papier est une réalité sociale. En effet,
j’ai pu voir bon nombre d'étudiantes coloured, porter leur voile (pour des raisons religieuses
ou esthétiques) sans représailles ou sans que cela ne déchaîne des passions ou ne suscite des
débats sur leur liberté (ou manque de liberté d’ailleurs) ; chose que j’ai beaucoup appréciée a
Stellenbosch. Porter le voile à Stellenbosch est aussi banalisé que porter le jeans ou la jupe.
Les débats sur la race sont monnaie courante à Stellenbosch en particulier et en Afrique du Sud
plus généralement. De plus le sentiment d’appartenance raciale est encore présent. L’on pense
et l’on affirme son appartenance à un groupe racial. Cependant, je n’ai pas l’impression, de
mes expériences quotidiennes que cela se traduit par un rejet des autres races. Après, sur les
réseaux sociaux, on peut lire un certain racisme. Et je tiens à le préciser, un racisme qui n’est
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pas seulement anti noir et peut être anti blanc aussi. Mais, bien évidemment l’Afrique du Sud
ou Stellenbosch n’a pas le monopole des dérives sur la blogosphère.
Après dix mois à Stellenbosch, je n’ai jamais été (du moins ouvertement) victime de racisme.
J’ai trouvé les gens sympathiques et ouverts (sans distinction de races) avec moi surtout quand
ils “détectent” avec beaucoup de contentement mon accent qui leur semble français. L'intérêt
grandit encore plus quand ils découvrent que je suis étudiante a Sciences Po Paris qui est très
populaire chez les étudiants du département d’art et de sciences sociales de l'université.
Cependant, force est de constater que les Blancs dans cette ville inspirent respect et déférence.
Par exemple lorsque que la femme de ménage (noire) arrive les petits matins, c’était toujours
à ma porte qu’elle frappait pour me poser des questions. Elle peut également frapper à ma porte
pour me demander quand est ce qu’elle peut passer faire le ménage de ma chambre et, en
passant, me demander si ma colocataire (blanche) est dans sa chambre ou si elle dormait ou
pas afin qu'elle puisse nettoyer sa chambre. Bien évidemment, cela ne me dérange guère étant
donné qu’elle voit également en moi une fille.
2.2 Le système universitaire
Stellenbosch University reste une très bonne université. Comme il a été mentionné plus haut,
l'université propose deux types de cours : les IPSU cours réservés exclusivement aux
internationaux et les mainstream cours pour les nationaux.
La structure de ces deux catégories de cours diffère. Les IPSU cours sont exclusivement
enseignés en anglais Prenant la forme de cours magistraux, les IPSU durent trois heures
généralement réparties en deux séances d’une heure trente par semaine ou d’affilée.
L’avantage des cours IPSU est que la charge de travail est plus que raisonnable et se résume à
une liste de textes à lire (excédant rarement trois par séance). La validation des cours passe
généralement par un essay ou paper et un examen final.
Les mainstream cours durent généralement 45 minutes mais on peut en avoir entre deux à
quatre fois par semaine. La validation se fait en deux temps. Il faut d'abord avoir une moyenne
de 50% au minimum en contrôle continu pour ensuite pouvoir passer l’examen de fin de
semestre. En ce qui concerne, l’examen de fin de semestre on a droit à deux opportunités. Si
l’on échoue lors de la première opportunité, on a droit à une seconde opportunité. On peut
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également tout simplement passer la seconde opportunité. Cela reste tout de même risqué étant
donné qu’il n’y pas de troisième opportunité.
De mon expérience avec les maistream, j’estime que la charge de travail est plus importante
que pour les IPSU cours. En plus d’un essay et de l’examen final, il y a un contrôle sur table à
la moitié du semestre.
Les maistream sont enseignés en afrikaans, en anglais, ou en T-option qui est un mélange des
deux. Personnellement, tous mes cours au second semestre ont été des T-option. Cela ne m’a
pas vraiment gêné étant donné que les professeurs parlent, en réalité, plus anglais qu'afrikaans.
Et ce qui est dit en afrikaans est traduit en anglais.
Cependant, cela courrouce beaucoup d'étudiants noirs qui ont le sentiment que l'afrikaans a le
pas sur les autres langues officielles du pays au nombre de 11. En outre, ils voient encore
l’afrikaans comme la langue de l’oppresseur.
3. Apports de mon séjour en Afrique du Sud
3.1 Sur le plan académique
A Stellenbosch les professeurs sont autant regardant sur le fond que sur la forme. Par
conséquent, j'y ai acquis plus de rigueur dans la structure et la présentation de mes travaux
écrits qui doivent systématiquement renfermer une page de couverture, une table des matières
et la déclaration de plagiat.
Par ailleurs, j’ai dans une large mesure amélioré mon niveau en anglais. Je suis, à présent, plus
à l’aise à l’oral tout comme à l’écrit. Par ailleurs, je suis en mesure de reconnaître les accents
des différentes populations sud-africaines.
L’autre grand apport de mon année échange en Afrique du Sud reste, sans nul doute, une plus
grande connaissance de la culture mais aussi et surtout de l'histoire et de la politique sudafricaines qui dans le fond sont indissociables. Il est, par exemple quasiment impossible de
comprendre pourquoi l’ANC, se maintient jusqu’à présent au pouvoir, en dépit de son bilan
peu satisfaisant, si l’on ignore son rôle majeur dans la lutte l’apartheid.
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3.2 Par rapport à mon projet académique et professionnel
En débarquant à Stellenbosch, mon choix de master n’était que très peu précis. Cependant, en
consacrant plus de temps à mes travaux de recherche (d’une dizaine de pages généralement),
mon emploi du temps très peu chargé aidant, j’ai pu non seulement les amélioré mais surtout y
prendre du plaisir. Pour la première fois j'en venais à envisager un master recherche.
Au second semestre, mon choix de master s’est plus peaufiné. J’avais pris exactement les cours
des étudiants de troisième année en Relations Internationales ayant trouvé leurs cours
particulièrement intéressants. Ainsi, tout naturellement, j’ai candidaté au master recherche en
Relations Internationales de l'école doctorale de Sciences Po. Ma candidature ayant été retenue,
je songe, après le master à poursuivre mes études jusqu'au doctorat afin de pouvoir exercer, un
métier cher à mon cœur : l'enseignement.
3.3 Qualités humaines
Cette année en Afrique du Sud a, sans nul doute, fait de moi une personne plus sociable. En
effet ma soif de mieux connaître la culture sud-africaine qui m’a toujours fascinée m’a poussée
à davantage aller au contact des gens venant de divers horizons. Au final, j’ai été plus que
comblée avec une meilleure connaissance de la culture des Xhosas, des Zulu, des Afrikaners,
des Coloured et même d'étudiants non sud-africains qui sont aussi présents sur le campus
(Swazis, zimbabwéens, Ghanéens).
Ce séjour m’a également poussée à réfléchir sur la question raciale, incontournable en Afrique
du Sud. Ayant eu l'opportunité de côtoyer des jeunes de différents groupes raciaux, je suis assez
optimiste quant à l'avenir des relations raciales dans ce pays. Bien que j’aie rencontré une
poignée d’individus avec des opinions extrêmes, dans une large mesure la jeune génération
tend à dépasser la race. J’ai plus d’une fois entendu des jeunes s’offusquer des positions de
leurs grands-parents.
Par ailleurs, je suis d’autant plus optimiste quant au futur des rapports entre différents groupes
raciaux que les inégalités raciales tendent à se réduire. Grâce au Black Economic Empowerment
(que l’on peut, bien sûr, critiquer à bien des égards), d’une part les Blancs n’ont plus le
monopole de la richesse, d’autre part les Noirs n’ont plus le monopole de la pauvreté.
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4. Conclusion
En définitif, je considère que cette année d'échange à Stellenbosch University a été très
instructive et très enrichissante. Sur le plan académique, j’ai trouvé dans cette université, un
enseignement de qualité avec d'éminents professeurs. J’ai pu également améliorer mon anglais.
A Stellenbosch University, j’ai aussi fait plein de belles rencontres. Je me suis liée d'amitié
avec des gens formidables. J’ai été au contact des différentes cultures. Ce séjour aura surtout
permis à l’Africaine que je suis de voir comment les réalités et les cultures pouvaient varier
d’une région de l’Afrique à une autre.
J’ai pu surtout évoluer dans un milieu aux paysages paradisiaques. Stellenbosch, c’est la ville
aux fermes s'étendant à perte de vue, aux innombrables montagnes, aux magnifiques parcs.
Tout compte fait, Je n’ai pas été déçu du tout. Ce fut une belle expérience que j’y ai vécu.
Toutes ces raisons citées font donc que je la recommande aux futurs 3A.
Annexe
Conseils avant le départ
Démarches administratives
Il est recommandé, dès son acceptation à Stellenbosch University, de démarrer les procédures
de demande de visa. Cette recommandation se justifie pour deux principales raisons. La
première est que beaucoup de documents sont demandés pour l’obtention du visa à savoir un
casier judiciaire, un examen des poumons entre autres. La seconde raison est que l’ambassade
sud-africain ne se presse aucunement dans la délivrance des visas. De fait, je vous exhorte, par
avance, à faire preuve à la fois de patience et de persévérance.
Billet d’avion
Par expérience, je vous recommande très fortement d’acheter votre billet très tôt en vous
assurant, au passage, qu’il soit flexible. J’ai pris mon billet assez tardivement. Par conséquent
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l’aller à bord d’un avion d’Ethiopian Airlines m’a coûté 750 euros. Par rapport à la compagnie
à prendre, vous avez une large possibilité l'Afrique du Sud étant très bien desservie.
Choix de cours
Il est vous est demandé par l'université de fournir une liste des cours choisis bien avant votre
départ. Cependant, ce choix n’est pas définitif et vous pourrez revenir sur vos choix une fois
sur place, durant la semaine de l’orientation. Cependant, alors que les cours IPSU peuvent être
facilement changés, les choses sont plus compliquées pour les mainstream qui regroupent de
loin un plus grand nombre d'étudiants venant principalement l'Afrique du sud mais aussi de
l'Afrique australe.
Par ailleurs, si vous décidez de prendre un mainstream, je vous conseille de faire de votre
textbook votre allié le plus sûr. Les professeurs tendent à poser des questions très exactes
auxquelles vous ne saurez répondre de façon satisfaisante sans avoir lu le textbook.
Assurance maladie
Par rapport à l’assurance maladie, je recommande Momentum Health. Il rembourse les frais
médicaux de plusieurs centres hospitaliers avec lesquels il est en partenariat. Je vous
recommande plus particulièrement de vérifier, au préalable, s'il est en partenariat avec
Momentum Health. Mais je pense, excepté si vous souhaitez consulter un spécialiste, que le
Campus Health Service situé au 7 Claassen Street suffit largement.
Logement
Généralement, deux possibilités s’offrent aux étudiants internationaux. Les résidences
universitaires et les résidences privées. Bien que les logements en résidences universitaires
Academia ou Concordia présentent des intérêts certains à savoir le fait de se retrouver avec ses
camarades de classes, de pouvoir sortir et de rentrer la nuit en groupe, j’ai opté, pour la seconde
option principalement voire exclusivement pour des raisons financières. En effet, j’ai trouvé
les logements universitaires, réservés aux internationaux, plutôt chers contrairement aux
logements privés plutôt abordables (comparés à Paris).
C’est ainsi que désespérant durant mes derniers jours à Paris de trouver un logement, j’ai
découvert avec une joie et un soulagement immenses Ivy League sur Internet. L'endroit est
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certes très estudiantin dans le style mais aussi très coquet. En plus, il offre une excellente vue.
Le rapport qualité/ prix était raisonnable en cela que pour 3750 rand de loyer soit 312 euros,
j’avais droit à une chambre individuelle dans une sorte de mini appartement de deux pièces.
Les services étaient deux machines gratuites le mois, le ménage une fois par semaine et la
vaisselle tous les jours.
Le logement avait aussi ses inconvénients. Le premier était que je n’avais droit qu’a trois gigas
de connexion internet gratuits par mois. Ce qui était largement insuffisant. En outre, les
étudiants venant d'universités différentes de Stellenbosch University, on n'échangeait très peu.
Je vous conseille également de faire un tour sur le gumtree où l'on peut trouver des offres
intéressantes.
Une fois sur place
Nourriture
La nourriture est abordable voire pas chère du tout en Afrique du Sud. Cela dit, je conseille,
toutefois, d'éviter tout ce qui est “express”. Les restaurants sont aussi très abordables. Et
généralement avec 70 rand, on est satisfait aussi bien en quantité qu'en qualité. Néanmoins, j’ai
eu une préférence pour le restaurant du jardin botanique de Stellenbosch University qui offre
une très belle vue.
Transports
Contrairement aux étudiants locaux dont un bon nombre est véhiculé, les internationaux n'ont
que deux moyens de locomotion : leurs pieds ou des vélos. J'ai personnellement choisi la
première option faute de pouvoir faire du vélo (étant donné qu'à Dakar les vélos ne sont
quasiment jamais utilisés) mais l'université propose des vélos, les matie bikes à des prix très
abordables. Pour effectuer les longues distances au sein (ou en dehors) de Stellenbosch, j'ai pu
me procurer les numéros de particuliers (des étudiants pour la plupart) qui facturent les trajets
au sein de Stellenbosch entre 10 et 15 rand, le coût d'un trajet à l'aéroport se situent
généralement entre 150 et 200 rand.
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Pour se rendre au Cap, le moins cher et le moins fatiguant reste le train. Avant de le prendre,
j'ai eu des avis divers. Ma colocataire, par exemple, pensait que ce n’était pas sûr pour elle
étant donné qu'elle est blanche mais que c'est sans danger pour moi, étant donné que je suis
Noire. D'autres Blancs estimaient que ce n'était tout juste pas sûr du tout.
Du côté des Noirs, à qui j'ai posé la même question, la réponse était qu'il était très sûr excepté
la nuit où il valait mieux être accompagné que tout seul. Je conseillerais la même chose en y
ajoutant juste que la seconde classe était plus sûre que la première ; la raison en est que la
première est, le plus clair du temps, vide contrairement à la seconde.
Le train présente cependant des inconvénients. Le premier est que les intervalles entre l'arrivée
des trains peuvent s'avérer très longues, d'où la nécessité de regarder les horaires au préalable
sur internet. Le second inconvénient est que, des retards sont assez fréquents. Par conséquent,
vous allez devoir vous armer de beaucoup de patience en le prenant.
L'autre moyen pour se rendre au Cap est de prendre les taxis sud-africains, très originaux. Ils
prennent entre 14 à 20 personnes. Leur prix varie entre 5 à 15 rand. L'avantage est que dès
qu'on met les pieds dans le garage on en trouve de disponibles contrairement au train.
L'inconvénient est juste qu'ils effectuent cependant des distances pas très longues. Ce qui fait
qu'on est obligé d'en prendre 4 à 5 pour arriver au Cap.
Sécurité
L'insécurité en Afrique du Sud n'est ignorée de personne. N'empêche elle varie d'un endroit à
un autre. Fort heureusement, Stellenbosch figure parmi les villes les plus sûres d'Afrique du
Sud. Il est vrai qu'il me reste encore deux mois à passer ici, mais je ne me suis fait voler qu'une
gourde. Ce qui est, bien évidemment, très insignifiant.
Les maisons sont généralement sécurisées. En effet, le pays renferme un nombre record de
sociétés de surveillance. Ainsi que l’on vive en campus ou hors campus l’on est, dans un
premier temps surpris de voir des barbelés et des barreaux ainsi que des agents de sécurité un
peu partout. La résultante, en tout cas me concernant, a été un fort sentiment de sécurité et de
protection.
Cela dit, il ne faudrait pas non plus ignorer toutes les mesures de sécurité ou précautions. En
effet, il y a des must à Stellenbosch à l'instar de toutes les villes sud-africaines. Le premier est
de marcher en groupe à la tombée de la nuit. Le second est de ne jamais tenir à la main certains
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matériels de grande valeur pendant la nuit à savoir téléphones portables, ordinateurs entre
autres.
Budget
Mon budget en Afrique du Sud est naturellement moins élevé que celui en France. Ainsi je
pense que je dépensais aux environs moins de 600 euros par mois loyer, transports nourriture
et frais divers inclus.
Voyages
J’ai eu à faire quasiment le tour de la province du Cap. J’ai découvert des endroits merveilleux
tout différents les uns des autres. Les lieux qui m'a le plus le marqué reste Robben Island, ville
historique que déjà jeune élève je rêvais de visiter. Il aura fallu attendre ma 3A en Afrique du
Sud pour enfin y mettre les pieds. Ce fut un moment plein d'émotion que de me trouver dans
ce lieu symbole marquant de l’histoire de l’apartheid et son lot de répression.
Robben Island
J’ai profité de mes vacances de Décembre, pour me rendre au Sénégal où j’ai effectué un stage
d’un mois dans le pôle administratif du CHU de Fann à Dakar après une absence longue d'un
an et demi.
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Ile de Gorée, Dakar, Sénégal
Pour le mois de vacances qui me reste après la fin des examens, je compte découvrir
Johannesburg, Pretoria et le Swaziland, ayant reçu l’invitation d’une camarade de classe
Swazie. Les images que j'ai reçues d'elle du royaume m'ont plus que convaincue d'y aller.
Paysage du Swaziland
Je compte quitter l’Afrique australe à la fin du mois de Juin, le 29 très exactement. Le Maroc
est ma prochaine destination où je compte également effectuer un stage d’un mois.
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