Warda Installée au Caire en 1960, Warda a réalisé la synthèse

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Warda Installée au Caire en 1960, Warda a réalisé la synthèse
Warda
Installée au Caire en 1960, Warda a réalisé la synthèse parfaite entre tradition et
modernité en appliquant la formule : "Ce n'est pas à l'art de se renouveler mais à
l'artiste." (Mohamed Abdelwahab)
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Née en France en juillet 1940 d’un père algérien et d’une mère libanaise, Warda
débute le chant à l'âge de 7 ans. Fascinée par l'Orient, mais aussi par la chanson
réaliste française et en particulier celle d'Edith Piaf, elle a dû apprendre l'arabe pour
se lancer dans une carrière fertile en rebondissements. Son élégance a beaucoup
contribué à sa popularité.
« Nar El Ghera » est le morceau qui a donné un deuxième souffle à la carrière de
Warda en lui permettant de gagner un public jeune tout en maintenant des liens très
forts avec ses fans de la première heure. Avec la complicité de Omar Bateesha et de
Salah El Sharnobi, elle a réussi une excellente synthèse entre la modernité la plus
audacieuse et la tradition la plus précieuse. En arabe, « Nar El Ghera » signifie « le
feu de la jalousie, celui qui brûle les amants mais aussi les rivales les plus enragées
de Warda comme la Marocaine Samira Ben Saïd ou la Syrienne Mayada El
Hannawi. Ce sentiment incendiaire n’a cessé d’embraser la carrière de Warda, avec
mission de la contrarier : jalousie du sérail artistique égyptien qui, depuis son
installation au Caire en 1960, voyait d’un mauvais œil la réussite d’une étrangère,
jalousie d’un mari ancien maquisard épousé après l’indépendance de l’Algérie et
pour qui elle avait renoncé pourtant à la chanson pendant neuf ans, jalousie parce
qu’elle s’est mariée avec Baligh Hamdi, le modernisateur inspiré de la musique arabe
alors au summum (elle en divorce en 1978) et, enfin, jalousie lorsqu’elle prend un
virage jeel (dance music de la nouvelle génération), affrontant ainsi, avec succès,
des jeunes stars qui l’avaient enterré trop vite.
En France, on la connaît surtout à travers le titre "Harramt Ahebbak" (J'ai juré de ne
plus t'aimer), popularisé par une émission de Frédéric Mitterrand et par la bande
originale du film "Elisa". Ce titre très dansant, écrit en 1993 par Salah Charnoubi, un
jeune compositeur, a permis à Warda un retour en fanfare et une reconquête du
grand public.
Depuis 1957, malgré quelques interruptions, Warda a interprété près de trois cent
chansons et vendu vingt millions d’albums et cassettes à travers le monde. Elle a
traversé plusieurs époques et croisé sur son chemin les grands du monde, qu'ils
soient politiques (Nasser, Sadate, Kadhafi, Boumediène, Bouteflika...) ou artistes
(Farid El Atrache, Mohamed Abdel Wahab, Georges Moustaki...). Comme Abdel
Halim Hafez, elle a révolutionné le modèle en transformant ses prestations en shows
où elle bouge, sourit et communique avec l’assistance. Mieux, elle est celle qui a
chanté le patrimoine arabe dans son ensemble en réussissant la jonction MaghrebMachrek.
© Hall de la Chanson