apport d`une methode de classification de donnees et d`un outil d
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3e Conférence Francophone de MOdélisation et SIMulation “Conception, Analyse et Gestion des Systèmes Industriels” MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) APPORT D’UNE METHODE DE CLASSIFICATION DE DONNEES ET D’UN OUTIL D’AIDE A LA DECISION DANS L’ESTIMATION DU PRIX DE REVIENT Abdennebi TALBI Laboratoire de Recherche en Productique et Environnement (L.R.P.E.) Ecole Supérieure de Technologie de Fès - BP. 2427, Route d’Imouzzer, FES, Maroc Mél : [email protected] RESUME : Dans cet article, nous décrivons une approche pour l’évaluation du prix de revient de toute nouvelle pièce en se basant sur les prix de revient des pièces similaires déjà fabriquées par l’entreprise. L’approche proposée est basée sur une méthode d’évaluation combinée et d’un outil d’aide à la décision. Pour montrer l’efficacité de cette approche, nous traitons un échantillon de pièces moulées dans une fonderie . MOTS-CLES : Intégration, évaluation des coûts, outil d’aide à la décision, classification, prix de revient. 1. INTRODUCTION 2. L’ESTIMATION DES COUTS Le passage d’une économie de masse à une économie de marché impose aux entreprises une recherche continuelle de la maîtrise des coûts, des délais et de la qualité. Ce contexte engendre une évolution des méthodes d’estimation des coûts et accorde au facteur coût une grande importance dans les différents processus de décision. Le coût est un critère très déterminant pour le choix des solutions technologiques au niveau conception et pour le chiffrage des devis le long du cycle de vie du produit (étude, conception, production, maintenance, recyclage (Talbi , Hammouche et Ouazzani, 1998). Les méthodes classiques de calcul des coûts s’avèrent dépassées face aux besoins des managers et de tous les utilisateurs de la comptabilité de gestion qui constatent souvent les insuffisances de leurs instruments de mesure. Pour y répondre, aux Etats-Unis et en Europe, se développe un concept appelé la comptabilité d’activité : l’estimation des coûts basée sur les activités (Activity Based Costing) ou la gestion basée sur les activités (Activity Based Management). Une autre approche, d’origine japonaise, aborde la notion de coût objectif (Target Costing) (Bescos et Mendoza, 1996) ou (Designto-Cost) Conception pour un Coût Objectif (C.C.O.) en donnant aux objectifs de prix la même importance qu’aux objectifs de performance et de délais (Gormand, 1986). Ces méthodes récentes ont déjà fait en France l’objet d’expérimentations dont les résultats sont encore peu connus. Leur mise en œuvre s’avère difficile à cause des contraintes et des limites qu’elles comportent. Cependant, le manque de modèles pour l’estimation des coûts dès la phase de conception, permettant d’exploiter le concept d’activité à différents niveaux hiérarchiques et fonctionnels, constitue un obstacle à l’exploitation optimale de ces méthodes. 2.1. Les besoins Une entreprise compétitive doit concevoir un produit aux caractéristiques économiques et fonctionnelles satisfaisant les besoins des utilisateurs. Au niveau de la conception, l’évaluation des coûts de production permet de comparer ceux-ci à des coûts objectifs résultant le plus souvent d’une analyse fonctionnelle du produit (analyse de la valeur). On cherche donc à élaborer les devis plus rapidement afin d’en diminuer les coûts et d’améliorer la réactivité de l’entreprise face à l’évolution du marché. Les entreprises sont actuellement à la recherche de solutions rapides et fiables pour l'établissement des devis. En effet, un technicien passe 60 à 70 % de son temps de travail à établir deux à trois devis par jour et le nombre de devis chiffrés pour obtenir une commande ferme augmente sans cesse dans le secteur de la sous-traitance, il est passé de dix en 1989 à quinze en 1991 (Vacossin et Padilla, 1994). Ainsi, les entreprises expriment un besoin urgent de disposer de solutions (outils et méthodes) leur permettant de faire une estimation rapide et précise du prix de revient. 2.2. La problématique La détermination précise des coûts pose des problèmes pratiques, elle concerne essentiellement les charges qui doivent être affectées à tel ou tel produit. La classification entre coûts fixes et coûts variables est souvent assez arbitraire. Une partie de la comptabilité dans les grandes entreprises s’attache à connaître de façon détaillée la structure des prix de revient dont l'évaluation n'obéit à aucune règle ou formule mathématique capable de prendre en compte tous les paramètres significatifs du problème. Dans ces conditions, le prix est soit sous-estimé : l'entreprise perd de l’argent, soit surestimé et dans ce cas MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) elle perd le client. Dans les deux cas de figure, c’est l’entreprise qui est perdante. Pour résoudre ce problème, l’entreprise doit faire appel à de nouveaux concepts pour le calcul du prix de revient des pièces à fabriquer. Les techniques actuellement utilisées ne peuvent prendre en compte l'évolution des moyens et des techniques de production. Dans certains cas, il est impossible de maîtriser tous les paramètres significatifs et d'évaluer leur degré de contribution dans l'estimation du prix de revient d'une nouvelle pièce (chronométrage du temps des différentes opérations, répartition du prix d'amortissement des biens d'équipements sur les pièces fabriquées, etc ...). Généralement, dans les entreprises, le coût d’un produit se calcule en fonction des coûts de développement, d’industrialisation, de production, et des quantités produites. Le client (ou l’utilisateur potentiel) a une approche différente, orientée principalement sur le prix d’achat ou coût d’acquisition, conditionné par le prix de revient unitaire dépendant directement du coût de production. La notion de coût est donc sujette à diverses interprétations et les différentes théories de la comptabilité analytique mettent en évidence la complexité de leur détermination. 2.3. Les méthodes d’estimation des coûts Dans une démarche d’analyse de la valeur, l’estimation des coûts est fondamentale, bien que la réduction des coûts ne soit pas une fin en soi : si l’objectif est d’obtenir un produit au moindre coût, il est aussi et surtout primordial de satisfaire aux besoins fonctionnels des utilisateurs. En phase d’analyse des fonctions et des coûts, l’évaluation économique est une estimation des proportions des coûts accordés aux diverses fonctions du produit par rapport à son coût total. A ce niveau sont définis les coûts objectifs par fonction, qui constituent un critère de décision en phase d’étude et d’évaluation des solutions. Pour estimer les coûts de production, on distingue cinq types de méthodes: La méthode du catalogue qui s’applique à des produits de technologie figée : on choisit dans un catalogue le produit recherché, son coût de fabrication est établi dans ce catalogue car son processus de réalisation est parfaitement connu. La méthode du barème : utilisable lorsque l’entité à valoriser est un multiple d’un travail unitaire dont le coût est bien connu. La méthode analogique : consiste à comparer la réalisation à valoriser avec des réalisations existantes, la comparaison étant établie au niveau technique. La méthode paramétrique : est un ensemble d’équations reliant entre elles un certain nombre de variables (Petitdemange, 1987). Nous citerons le modèle PRICE développé par la société américaine RCA en 1989, qui permet de calculer les coûts de développement et de production des produits : les coûts sont répartis entre différentes rubriques : dessin, étude, gestion de projets … La méthode analytique : utilise les données issues du système d’information comptable de l’entreprise. Elle est utilisée dans les phases de développement des produits et de production en série pour estimer le coût de production des produits nouveaux, elle nécessite des informations très détaillées sur le produit et sur le procédé de fabrication : nomenclature, gammes opératoires . L'objectif fixé pour l'estimation du prix de revient est de minimiser l'écart entre le coût réel et le coût estimé de la nouvelle pièce. Fonction objectif : C ri − C ei ≤ ε où: Cri : coût réel, Cei : Coût estimé, ε : marge d'erreur. 3. LA TYPOLOGIE DES COUTS Une classification des coûts peut être faite selon leurs natures. On distingue (Bellut, 1990), (Duverlie, 1996) : Coût fixe : indépendant du niveau d’activité de l’entreprise. Il est constitué par les charges fixes ou charges de structure (sièges, administration, etc.), qui ne sont pas liées au volume d’activité. Coût variable : dépendant du niveau d’activité de l’entreprise. Il est constitué des charges opérationnelles. Parmi les coûts variables, on distingue : Les coûts variables proportionnels : les coûts augmentent proportionnellement à l’augmentation du niveau d’activité. Les coûts variables progressifs : il s’agit des coûts qui augmentent plus vite que le volume de production, Les coûts variables dégressifs : il s’agit des coûts variables qui augmentent plus lentement que le niveau d’activité, Coût direct : il est constitué par les charges directement affectées et proportionnelles à la réalisation du produit. Coût indirect : il est constitué de charges liées au volume d’activité sans être nécessairement proportionnelles (personnel d’encadrement de la chaîne de production, énergie et loyer des bâtiments du parc de production, matières consommables …). Il représente les dépenses nécessaires pour pouvoir produire mais qu’on ne peut pas affecter à un produit spécifique. Coût complet : il est couramment appelé " prix de revient" ou "coût de revient" , il est déterminé par l’ensemble de toutes les charges d’exploitation, fixes et variables, de l’entreprise rapportées à chaque produit individualisé. Ce qui dans le cas simple d’une entreprise fabriquant un seul type de produit, revient à diviser le total des charges d’une période donnée par le nombre de produits élaborés pendant cette période. Le problème se complique lorsque l’entreprise fabrique plusieurs produits. Les sections dites non spécifiques qui concourent indirectement à la production telles que les magasins, les services d’entretien, les services administratifs…, sont ventilées dans les sections spécifiques pour constituer le MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) taux à prendre en compte à l’aide des méthodes de répartition. Le coût de production est alors déterminé par le produit du taux horaire et des heures productives enregistrées. Le coût de revient de chaque produit est ensuite déterminé en ajoutant au coût de production la part des coûts indirects qui lui est attribuée. Le coût objectif doit provenir de la conversion quantitative systématique des critères objectifs de sélection par le consommateur, ce coût résulte de l’équation suivante : 4. Ce coût se situe généralement entre : Le coût admissible, en fonction du segment du marché visé, de l’intensité concurrentielle, Un coût estimé, dérivé des moyens de production actuels, des technologies utilisées et des améliorations déjà identifiées. L’EVALUATION DANS LE CYCLE DE CONCEPTION 4.1. Les conditions d’évaluation Dans une démarche d’évaluation prévisionnelle destinée à limiter les risques inhérents au lancement de la fabrication d’un nouveau produit, certaines conditions doivent être respectées : 1) L’évaluation doit avoir lieu en phase de conception car 80 % des coûts de production sont définis à cette étape (Petitdemange, 1987). 2) Les capacités matérielles, financières et humaines doivent être parfaitement connues. 3) Les caractéristiques fonctionnelles du produit doivent être clairement définies. 4) Toutes les compétences impliquées dans le cycle de vie du produit doivent participer à l’évaluation. Pour que ces conditions soient observées, l’évaluation du prix de revient doit être intégrée dans un cycle concourant de conception. C’est ainsi que les choix techniques relatifs au produit et au processus seront mis en relation et que les conséquences économiques et fonctionnelles seront établies. Il est par conséquent indispensable de disposer de données techniques concernant le processus et le produit afin de réaliser une évaluation fidèle. 4.2. Les méthodes d’intégration du coût en conception Il existe deux types de méthodes d’intégration du coût en conception : 1- La Conception pour un Coût Objectif (C.C.O.) ou (Design to cost), représente la cible économique c’est-àdire la performance économique recherchée. Cette cible est imposée par le marché au niveau global (Bellut, 1990). C’est une méthode paramétrique de gestion prévisionnelle des coûts qui impose une parfaite définition des spécifications techniques et de production. La conception pour un coût objectif s’avère très utile, surtout lorsqu’il s’agit d’assurer une bonne coordination entre le fournisseur et le client. Cette méthode répond à trois idées fondamentales (Gormand, 1986) : - elle admet que le coût de fabrication d’un produit peut être fixé avant sa conception, - ce coût peut être considéré comme le critère le plus important et constituer la base de négociation entre un commanditaire et un concepteur, - ce coût donne les dépenses nécessaires pour remplir les fonctions envisagées. Coût objectif = Prix de vente concurrentiel – Marge attendue Coût admissible < Coût objectif < Coût estimé 2- La Conception pour un Coût Global de durée de vie La méthode de conception pour un coût objectif risque parfois de déboucher sur la conception de produits dont les coûts d’utilisation et de maintenance seront excessifs. Pour remédier à ces excès, en 1976 – 1977, le Département Américain de la Défense s’oriente vers le (Design to life-cycle cost) ou conception pour un coût global de durée de vie (Gormand, 1986). C’est une méthode de calcul du coût global. Ce coût comprend en plus des coûts de développement, d’industrialisation, de production, les coûts d’utilisation, de maintenance, puis de destruction ou de recyclage. 3- La Conception pour un Coût Global Objectif (C.C.G.O.) est une méthode de gestion de projets prenant en compte, non seulement le coût d’un produit jusqu’à sa mise à disposition sur le marché, mais également les coûts liés à l’utilisation, la maintenance et le recyclage ou la destruction de ce produit. La C.C.G.O. intègre la C.C.O. et présente une difficulté supplémentaire dans la mesure où les coûts d’utilisation, de maintenance et de recyclage ne sont pas toujours faciles à évaluer. En revanche, elle offre l’immense avantage de ne pas négliger le fait que le client soit de plus en plus sensible, non seulement au prix d’achat d’un matériel, mais également à l’ensemble des dépenses liées à son utilisation. 5. LA METHODE PROPOSEE Dans le domaine de la mécanique, il existe souvent une ressemblance entre les pièces appartenant à une même famille de composants. Ainsi, un nouveau produit est souvent le résultat du changement d’un ou plusieurs paramètres d’un produit existant (Talbi, Hammouche et Tahon, 1999). Le problème posé est le suivant : connaissant le prix de revient réel des pièces déjà fabriquées dans l’entreprise, comment estimer avec une bonne précision le prix de revient de toute nouvelle pièce ? MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) 5.1. Description de la méthode d’évaluation Pour l’évaluation du prix de revient de toute nouvelle pièce, nous proposons une approche combinée de deux méthodes l’une analogique et l’autre paramétrique. L’application de la méthode analogique permet l’identification rapide des pièces du même type (déjà fabriquées) et les coûts associés. Le recours à la méthode paramétrique nous permet de déduire le prix de revient de la nouvelle pièce en se basant sur le prix de revient des pièces du même type et des paramètres de différenciation (variantes) entre la nouvelle pièce et celle qui lui est presque identique. 5.2. Apport d’un outil d’aide à la décision : le logiciel C.A2.D.I. L'utilisation du logiciel de Classification Automatique Ascendante des Données Industrielles (C.A2.D.I.) se résume, d'une part dans la classification des pièces en familles dont le prix de revient réel est connu, à partir d'un certain nombre d'attributs, d'autre part dans le classement (affectation) de toute nouvelle pièce, si possible, dans l'une des familles préexistantes. L'évaluation par le logiciel C.A2.D.I. du prix de revient de toute nouvelle pièce est rapide car on procède par identification de la famille d’appartenance de la nouvelle pièce, elle est précise puisqu’elle s'appuie sur des données déjà validées dans l’entreprise. 6. LA MISE EN ŒUVRE DE LA METHODE 6.1. Phase d'implantation Cette phase se déroule selon les étapes suivantes : 1- Le choix d’un système de codage des pièces dont on connaît le prix de revient réel et faisant intervenir les variables qui contribuent à l'évaluation du prix de revient (coûts directs et indirects). 2- La détermination des valeurs des coefficients de pondération affectés aux variables significatives. 3- La classification des pièces préalablement codées afin de générer des familles "homogènes" au sens du prix de revient. 4- La caractérisation des familles obtenues, d'une part à l'aide des variables retenus dans le code (profil), d'autre part à l'aide du prix de revient réel des pièces appartenant à la même famille (prix minimum, maximum, moyenne, écart type). 6.2. Phase d'exploitation : Cette phase s’exécute de la manière suivante : 1- Coder toute nouvelle pièce à l'aide du même système de codage, 2- Identifier la famille d’appartenance de la nouvelle pièce, 3- Identifier la pièce qui lui est semblable, 4- Extraire de la pièce similaire toute information utile (prix de revient réel, les paramètres de différenciation, délai et processus de production). 5- Appliquer l’une des approches suivantes ou évaluer la contribution des paramètres de différenciation sur les deux pièces et en tenir compte lors de l’estimation du prix de revient de la nouvelle pièce. 6.3. Les approches L'identification de la famille d'appartenance de la nouvelle pièce nous permet de faire l'estimation du prix de revient de celle-ci. Cette estimation peut être basée sur l’une des trois approches suivantes : 6.3.1. Approche par identification d'attributs Dans ce cas, on se basera sur les données réelles des pièces déjà fabriquées. Ainsi, on cherche parmi celles-ci la pièce dont le code est le plus proche de celui de la nouvelle pièce. Une fois cette pièce identifiée, on peut accéder à toutes les valeurs numériques de ses attributs. Certaines de ces valeurs peuvent subir une légère modification, si nécessaire, avant de les entrer comme données dans un logiciel de calcul du prix de revient. Dans cette modification éventuelle on tiendra compte des variantes qui différencient les deux pièces. Il serait judicieux de faire une comparaison entre le prix de revient réel de l'ancienne pièce et celui estimé par le logiciel (nouvelle pièce). Les autres valeurs d'attributs peuvent être utilisées pour la conception et la génération de la gamme de fabrication de la nouvelle pièce. 6.3.2. Approche par le coût moyen Le prix de revient estimé sera égal à la moyenne des prix de revient réels de toutes les pièces de la famille identifiée "Fi". k 1 C eF(i np) = C ri k i=1 ∑ Avec : C eF(i np) : coût estimé de la nouvelle pièce de la famille "Fi". Cri : coût réel de la pièce "i". k : nombre de pièces de la famille " Fi ". La précision des résultats obtenus est fonction du nombre de familles choisi. Ce nombre doit répondre à deux conditions : d'une part être suffisamment grand afin de balayer avec précision l'étendue du prix de revient de toutes les pièces échantillonnées, d'autre part être limité pour éviter la création de familles de quelques pièces seulement (échantillon non significatif). 6.3.3. Approche par interpolation Cette méthode s'appuie sur des fonctions à plusieurs variables. Chaque fonction caractérise une famille. La détermination de chacune d'elles nécessite le calcul des coefficients des variables retenus dans le code. Soit la fonction coût, caractéristique de la famille "Fi" représentée par le polynôme suivant : MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) p C eFi( np) = ∑a V j j j=1 où ceFi( np ) p aj Vj : coût estimé de la nouvelle pièce de la famille "Fi". : nombre de variables caractéristiques du code, : coefficient du polynôme, : la variable "j". Dans chacune des familles "Fi" et pour chaque variable "Vj", nous représentons dans un espace à deux dimensions les objets par des points dont l'abscisse est la valeur numérique de la variable "Vj" et l'ordonnée le coût réel de la pièce affectée du coefficient de pondération de cette même variable. Le tracé de la droite de moindre carré nous permet d'obtenir les coefficients constants "aj" qui caractérisent le prix de revient des pièces dans la famille "Fi". Connaissant les coefficients (a1, a2,...., ap) et les paramètres (V1, V2, ... ,Vp) de la nouvelle pièce, nous pouvons calculer son prix de revient estimé à l'aide de l'équation (2) établie précédemment. Le choix d'un nombre important de pièces par famille permet de faire une interpolation plus fine de la courbe. 7. LA VALIDATION 7.1. Présentation de l'échantillon L'exemple traité concerne un échantillon de 97 pièces moulées dans une fonderie au Canada (Talbi, 1989a). Toutes les pièces ont été codées suivant dix variables caractéristiques : (Alliage, poids, volume d'encombrement, procédé de fabrication , quantité commandée, rendement, rejet, nombre de noyaux, volume du sable et type de sable). Toutes les variables sont quantitatives sauf les variables : "procédé de fabrication" et "type de sable". L'échantillon traité est représentatif de la population (pièces moulées) car le prix de revient de toutes ces pièces varie entre 2 et 1044 dollars, ceci couvre un large étendu du prix de revient des pièces moulées dans la fonderie. 7.2. Présentation de la méthode de classification Le traitement de l'échantillon est effectué à l’aide du logiciel de Classification Automatique Ascendante des Données Industrielles (C.A2.D.I.). Ce logiciel, développé dans le cadre des travaux d’une recherche doctorale (Talbi, 1989b), utilise comme algorithme d'agrégation la méthode de Classification Ascendante Hiérarchique "C.A.H" et comme critère de classification le diamètre maximum. Le choix des mesures de ressemblance dépend de la nature des variables utilisées pour la codification des pièces. • Aux variables qualitatives nous appliquons la distance de Khi-deux, • Aux variables quantitatives nous préconisons la distance Euclidienne pondérée par l'inverse de la variance des variables. La méthode de classification retenue permet d'obtenir, contrairement aux méthodes non hiérarchiques, toutes les partitions correspondant aux différents regroupements possibles grâce à la génération d'une structure hiérarchique arborescente. Cette structure est le reflet de l'évolution des différentes étapes d'agrégation des objets, elle constitue un outil d'aide à la décision pour optimiser le choix du nombre de classes (familles). 7.3. Traitement des données Après avoir procédé, grâce au logiciel C.A2.D.I., à la classification des pièces selon les variables caractéristiques retenues, nous avons généré deux partitions en dix familles : l’une selon le code (dix variables) et l’autre selon leur prix de revient réel, nous avons étudié par la suite la stabilité des familles dans les deux partitions (formes fortes). Lors du traitement des données, nous avons fait varier un seul coefficient de pondération à la fois. La valeur à retenir pour chaque coefficient est celle qui correspond à une stabilité maximale des familles. La recherche des valeurs de ces coefficients nous a révélée que quatre des dix variables sont très significatives : le type de l'alliage, le poids, le volume d'encombrement et le procédé de fabrication. • Le type d'alliage et le poids constituent 55 % du prix total de la pièce. • Le volume d'encombrement d'une pièce est une indication du degré de complexité de celle-ci (pièce de faible section, grande répartition de la matière) ce qui entraîne la multiplication des masselottes et par conséquent le rendement diminue, le pourcentage de rejet ne peut qu'augmenter, en général, le nombre de noyaux et le volume du sable augmentent aussi. Ainsi, cette variable inclut presque toutes celles qui n'ont pas pu être prises en compte. • Le procédé de fabrication fixe les moyens à mettre en œuvre pour le moulage des pièces. De ce faite, le choix du procédé influe directement sur le prix de revient des pièces. Les variables ayant été retenu sont très significatives et non corrélées entre elles. Les coefficients de pondération attribués aux variables sont : - L’alliage (35%) - Le poids (20%) - Le volume d'encombrement (30%) - Le procédé de fabrication (15%). MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Classification basée sur le prix de revient Prix ($) (C2) 1100 7.4. Interprétation des résultats 1044 1000 2 936 936 900 2 852 852 2 818 818 800 700 600 594 59 4 500 448 448 2 438 409 409 400 2 3 390 365 300 272 6 Légende : prix maxi 5 194 200 176 194 173 2 154 134 105 5 82 11 7 100 74 2 90 6 40 42 134 201 N o m b re d e p iè c e s 213 64 Nous constatons que malgré l'augmentation de l'écart entre le prix de revient minimum et maximum dans chacune des familles, il existe une concentration du prix de revient au voisinage de la valeur moyenne. Les résultats obtenus à partir de la classification basée sur les quatre variables cités précédemment sont similaires à ceux de la classification basée uniquement sur le prix de revient réel. Ceci montre que les variables caractéristiques sélectionnées ainsi que les coefficients de pondération ont été correctement choisis. Cette similarité peut être nettement améliorée si les données de base étaient fiables (les valeurs des variables et le prix de revient réel des pièces). Il est nécessaire de mettre périodiquement à jour le fichier des données afin d'actualiser certaines variables dynamiques telle que le prix de la matière première qui est sujet à des fluctuations sur le marché international. A travers cet exemple, nous avons montré l’existence d’une analogie entre les deux types de classification. Ainsi, moyennant la connaissance des valeurs des variables caractéristiques de la nouvelle pièce (code), nous serons en mesure de déduire avec une bonne précision son prix de revient. Ce prix est d'autant plus précis que la taille de l'échantillon et le nombre de pièces par famille sont élevées. 1044 70 Contrairement à la classification basée sur le prix de revient, la classification à basée sur les quatre variables significatives entraîne généralement le recouvrement partiel des classes (familles). Ce taux de recouvrement est proportionnel au nombre de variables retenus dans le code mais il est inversement proportionnel à la concentration des observations (figure 1). Les résultats de la classification basée sur le code montrent une similarité relativement bonne des familles de l'ordre de 75 % , mais la répartition des pièces dans ces familles n'est pas équilibrée, d'où la présence d'une famille (classe N° 1) qui comprend 66 % de l'effectif total. Il existe donc une zone de forte densité pour les pièces dont le prix de revient reste inférieur à 90 $. Une classification des pièces de la classe N° 1 en trois sous-classes nous a permis d'obtenir des résultats plus précis. Classification basée sur le code (4 variables) (C1) prix mini 2 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 N° des classes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 N° des classes Figure Diagramme de correspondance Figure 3 :1.Diagramme de correspondance des partitionsdes partitions 8. CONCLUSION Le choix d’une approche combinée : analogique et paramétrique, puis du logiciel C.A2.D.I. constitue une solution pratique et cohérente pour effectuer une évaluation rapide et précise du prix de revient de toute nouvelle pièce. L’approche proposée a l'avantage de donner des résultats qui s'améliorent progressivement au fur et à mesure que la base de données s’enrichit. L’exemple traité a montré que le logiciel C.A2.D.I. constitue un outil de traitement et d’aide à la décision le long du processus de conception et production pour l’évaluation du prix de revient (choix du nombre de familles, classification, classement et interprétation des résultats). REFERENCES Bellut S., 1990. La compétitivité par la maîtrise des coûts : conception à coût objectif et analyse de la valeur. Edition AFNOR Gestion. Bescos P.-L et C. Mendoza, 1996. Le management de la performance. Expériences et méthodologie de mise en œuvre pour une comptabilité de gestion moderne. Editions Comptables Malesherbes. Duverlie P., 1996. Etude et proposition d’une méthode d’estimation du coût de revient technique appliquée à la production mécanique et basée sur le raisonnement à partir de cas. Thèse de Doctorat de l’Université de Valenciennes. MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France) Gourmand C., 1986. Le coût global : pour investir plus rationnellement. Edition AFNOR Gestion. Petitdemange C., 1987. Créer et développer vos produits : Analyse de la valeur. AFNOR. Talbi A., 1989a. Application de la Technologie de Groupe dans le service commercial. Rapport de mission effectuée au Canada du 20 mai au 02 juin 1989. Talbi A., 1989b. Contribution à l’étude de la reconnaissance de familles de pièces en fabrication mécanique. Doctorat de l’Université de Metz, décembre 1989. Talbi A., A. Hammouche et T. Ouazzani, 1998. Vers une gestion intégrée des déchets solides : le recyclage. 2ème Colloque International: Environnement, Catalyse et Génie de Procédés (ECGP2) - Fès : 18 et 19 mai 1998. Talbi A., A. Hammouche, et C. Tahon, 1999. Vers une modélisation de l’intégration des fonctions de l’entreprise basée sur le concept de la Technologie de Groupe. Deuxième Conférence Francophone de MOdélisation et SIMulation (MOSIM’99). Annecy, 6 - 8 octobre 1999. Vacossin B., et Padilla P., 1994. Personnalisez votre fonction devis. Revue CETIM-Informations, N° 139 , juin 1994.