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Pour approfondir
Episode D : La Cinquième République
Séquence 5 : En avant
Thème : les débuts de la Cinquième République
Questionner et approfondir/ réponses/ compléments d’information
I- Dans le discours de Bayeux en 1946, le général de Gaulle mettait en avant
des lignes de force pour les nouvelles institutions. En quoi les retrouve-t-on
dans les institutions de la Cinquième République ?
Dans le discours de Bayeux (16 juin 1946) le général de Gaulle exprimait sa vision du
pouvoir. Pour lui le seul régime possible était celui qui donnerait au chef de l’Etat et au
gouvernement une autorité et une autonomie
lui permettant de réellement
gouverner. A la place d’un régime des partis, il proposait un régime parlementaire à
tendance présidentielle.
La nouvelle Constitution fût élaborée en moins de trois mois sous l’impulsion du
ministre de la Justice du moment : Michel Debré. Le 4 septembre 1958, le général de
Gaulle la présentait au pays ; elle était entérinée par référendum le 28 septembre
1958. Le « oui » obtenait 78% des suffrages exprimés. Plus qu’une simple adhésion à
la nouvelle Constitution, le « oui » traduisait avant tout la confiance dans le général de
Gaulle.
Au centre des nouvelles institutions se trouve le Président de la République élu par un
collège de 80 000 électeurs désignés pour la plupart dans les conseils municipaux.
Le président de la République détient de très larges pouvoirs : il dispose du droit de
dissolution de l’Assemblée nationale et celui de soumettre directement au référendum
certains projets de lois. En outre il peut utiliser l’article 16 qui lui donne de larges
pouvoirs en cas de menace sur les institutions. Il nomme le Premier ministre, chef du
gouvernement, ainsi que les autres ministres. Le Premier ministre est donc l’homme du
président de la République.
L’Assemblée nationale est élue au suffrage universel pour 5 ans et vote les lois. Elle
contrôle le gouvernement. Elle peut le renverser en posant la question de confiance ou
en prenant l’initiative de la motion de censure qui ne peut-être adoptée qu’à la majorité
absolue.
Un parlementaire, c'est-à-dire un député, ne peut pas être aussi ministre.
Le Sénat, dont les membres sont élus au suffrage restreint, n’a que des pouvoirs
limités. Il ne contrôle pas le gouvernement. En cas de désaccord avec le parlement sur
le vote d’une loi, le dernier mot lui revient. D’une façon générale, la Constitution a pour
objectif d’empêcher l’instabilité gouvernementale, ce que préconisait dès 1946 le
général de Gaulle.
La mise en place des institutions
L’Assemblée nationale est élue les 23 et 30 novembre 1958. Les Gaullistes
rassemblés dans l’Union pour la Nouvelle République (UNR) obtiennent la majorité
absolue des sièges. Le recul de la gauche communiste et socialiste est notoire. Bon
nombre de personnalités de premier plan de la Quatrième République sont battues
(Pierre Mendès France, François Mitterrand, Edgard Faure, Gaston Deferre...)
Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle est élu président de la République et il
désigne comme Premier ministre Michel Debré.
II- Quelles sont les grandes préoccupations évoquées par le premier Ministre
Michel Debré ? Comment sont-elles résolues ?
En 1958, le général de Gaulle se trouve en face de problèmes majeurs : donner à la
France des institutions nouvelles, régler la question algérienne, achever la
décolonisation et enfin rétablir la situation financière. Si la nouvelle Constitution est
rapidement rédigée et adoptée par le pays, le règlement de la question algérienne
prendra 4 ans, divisera durablement l’opinion publique, et laissera dans les 2 pays des
blessures, aujourd’hui encore, non cicatrisées.
Le règlement de la question algérienne
Porté au pouvoir par les partisans d’une Algérie française, le général de Gaulle se
rendit vite compte que le maintien de l’Algérie en tant que département français
n’était pas possible. Au fur et à mesure de l’évolution de sa politique vers l’idée de
l’indépendance, il affronta les oppositions de plus en plus violentes d’un certain
nombre de Gaullistes, et surtout d’une partie de l’armée, soutenue par les activistes
de l’Algérie convaincus d’avoir été trahis par le Général.
A plusieurs reprises, des mouvements insurrectionnels se développèrent en Algérie
(semaine des barricades à Alger du 24 janvier au 2 février 1960, putsch des généraux
en avril 1961). La création de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) instaura un
climat d’extrême violence, en multipliant les attentats en Algérie mais aussi en
métropole.
Malgré tout, dans cette atmosphère proche de la guerre civile, un premier référendum
approuvait le principe de l’autodétermination de l’Algérie et un second référendum
ratifiait les accords d’Evian qui accordaient l’indépendance à l’Algérie.
En juillet 1962, l’Algérie était indépendante et plus d’un millier de Français d’Algérie
rentraient en France.
Il avait fallut plus de quatre années pour régler la question algérienne.
Elle avait profondément troublé les consciences françaises et laissait des blessures
durables.
La décolonisation de l’Afrique noire
La question de la décolonisation trouva une issue bien plus rapide.
Dans un premier temps, la Constitution de 1958 avait créé une Communauté en
remplacement de l’Union française. Seule la Guinée avait refusé d’en faire partie et
était devenue immédiatement indépendante (septembre 1958). Cette Communauté
assurait l’autonomie des anciennes colonies. Dans un deuxième temps, entre avril et
juillet 1961, tous les territoires d’Afrique accédèrent à l’indépendance. Pour l’essentiel,
la décolonisation était terminée en 1962.
Le rétablissement de la situation financière
A la fin de la Quatrième République, la situation financière de la France était
particulièrement difficile. Les dépenses liées à la guerre d’Algérie avaient entamé
gravement le budget du pays. Pour redonner à la France le rôle international qu’elle
méritait, le général de Gaulle était persuadé qu’il fallait lui assurer des finances solides.
Economies et impôts nouveaux permirent une amélioration de la situation. Une
dévaluation (17,5%) et la libération des échanges relancèrent l’économie. Le 1er
janvier 1959 marqua le début d’un période financière nouvelle, symbolisée par la
création du nouveau franc équivalent à 100 francs anciens.
III- Le général de Gaulle est acclamé par les Américains lors de son voyage
aux Etats-Unis ; pourtant le plus important pour lui est l’amitié
franco-allemande. Pourquoi ?
Les difficultés de la décolonisation ont totalement déchiré la France et joué un grand
rôle dans la perte de sa crédibilité au plan international. Replacer le pays parmi les
nations qui comptent est essentiel dans les choix de politique étrangère du général de
Gaulle. La reconstruction et la Guerre Froide ont placé la France sous la protection et la
dépendance des Etats-Unis. Le premier souhait du général de Gaulle est de mettre fin à
cette situation et de lutter contre l’hégémonie américaine. Si le général est acclamé à
New York, il préfère se rapprocher de l’Allemagne.
Pratiquement tous les aspects de sa politique extérieure sont tournés vers cet objectif.
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