Un fichier PDF - Bibliothèque municipale de Lyon

Transcription

Un fichier PDF - Bibliothèque municipale de Lyon
(N0. 176)
DIMANCHE, 9
MARS 1834.
Ce Journal paraît les Jeudis et Dimanches. Le prix de l'abonnement
(nui se paie d'avance) est de 6 fr.
pour trois mois, 11 fr. pour six mois,
20 fr. pour l'année, et de 1 fr. de plus
par trimestre pour les départemens. "
Tout ce qui concerne la rédact|5i
doit être adressé, franc de portX^
l'imprimerie du Journal.
x
(2e ANNÉE.)
On s'abonneaubureauduJourna
chez M. L. Boitel, imprimeur, quai
Saint-Antoine, n° 36 ; MM. Gœury,
place des Célestins ; Louis Babeufi
rue Saint-Dominique, n° 2 ; Baron,
libraire, rue Clermont; Boliaire,
libraire, rue Puits-Gaillot, n° 9;
Mme Louise Maignaud, au Cabinet
littéraire , quai de la Baleine
JOURNAL DES THEATRES.
BAL
d'énormes contre-basses , composée spirituellement
par M. Crémont et exécutée par nos premiers musiciens , a produit un effet piquant et neuf sur tous les
6
MARS
1834.
Le bal d'artistes n'avait eu ni affiches. ni pompeuses annonces. Il suffisait de l'idée d'une telle fêle pour
que celle fête eût lieu ; il suffisait de formuler ce projet pour que la foule accourût. Aussi, à peine dres-
auditeurs. La charge de M. Tilly, déguisé en Sylphide a excité l'hilarité générale ; et M. Reverchon ,
en turc de la Guillotière , a, par son esprit et celui
de son costume , entretenu dans toute l'assemblée
la gaîté, qui est l'ame de toute réunion. Dans un duo
bouffe MM. Bonnefond et Guindrand ont lutté de
comique et de charges. La loterie, avec ses lots ga-
sées , les listes de souscription se sont-elles couver-
gnans et ses lols-altrape, est venue amuser tout le
tes de noms honorables et honorés parmi ceux des
monde, en faisant parfois rire les uns aux dépens
des autres.
personnes qui cultivent les arts; et, — chose étrange
en notre ville, — ces listes n'ont élé assez larges ni
pour accueillir tous les empressemens, ni pour donner
satisfaction à tous les amours-proprës mis en jeu
par celte simple annonce : Bal d'artistes. La fête a
eu lieu jeudi dernier ; nous n'essaierons pas de la décrire : la plume serait impuissante à rêproduire,
même de la manière la pluâ imparfaite , ce tableau
mouvant et animé où figuraient, sous des travestissemens pittoresques, toutes les gloires de notre
cité. Aux privilégiés , admis à cette solennité, il restera , nous n'en doutons pas, un charmant souvenir
Le bal d'artistes estunévénementd'unehauteportée
et digne de l'attention de tous les hommes qui s'intéressent à l'avenir de l'art. Notre prochain numéro
satisfera à toutes les curiosités restées à la porte des
salons de Mrae Victor ; mais nous donnons dès aujourd'hui , les vers lus dans cette soirée ; les premiers, sont adressés à Mme Valmore^ dont le nom était
dans toutes les bouches et dont l'absence n'avait
échappé à personne au milieu de cette réunion de
famille. Mme Yalmore ne sera à Lyon que dans quel-
d'une soirée, toule d'union et de fraternité, au sein de
ques jours, elle y partagera nos regrets. M. "Valmore
a élé chargé de lui remettre la couronne qui lui était
laquelle les arts ont cimenté une alliance désormais
indissoluble. A ceux qui s'inquiètent des détails
décernée aux applaudissemens de tous. MMcs Dc-
d'une fête comme du menu d'un dîner , nous dirons : la symphonie grotesque avec des mirlitons,
des trompettes d'un sou , des violons d'enfans et
rancourt et Lecomte ont reçu, chacune à leur tour ,
un semblable hommage pour la spécialité de l'art
qu'elles représentent.
% matrone Maudxne JDesborîres ttàlmore,
de mille tribulations d'écoliers. Combien, en fesant
l'école buissonnière ou dans les heures de récréa-
EN LUI
OFFRANT UNE COURONNE DE LAURIERS CACUÉE SOUS
DES
FLEURS.
tion, n'ai-je pas gâché de résinet de Bourgogne , de
Toi., qui bientôt dois revenir ,
miel de Sicile , ou de fromage de Brie. C'est incalculable.
Nous faire oublier ton absence ;
Valmore, qu'un doux souvenir
On a fait, en famille, bien des hypothèses sur ce
Au milieu de nous te devance !
chapitre capital. La superstition s'en est mêlée. Je
L'éloge reste en notre cœur;
regrette fort que les académies n'aient pas proposé
Sans rougir reçois notre offrande :
Car nous avons fait, par pudeur ,
la question : voulez-vous bien me dire, s'il vous
De ta couronne une guirlande.
sont assurément de leur domaine. Pour moi, j'aurais volontiers concouru, car j'ai sérieusement étu-
plaît, à quoi sont bonnes les académies? les tartines
Des lauriers cueillis par ta main ,
dié la matière.
Nos fleurs te dérobent la trace ;
Nos fleurs se flétriront demain,
La tartine est une tranche de pain recouverte de
quelque chose. Des érudits limitent sa découverte à
Tes lauriers reprendront leur place,
l'année 1712 , lorsquele musicien Tarlini se prit de
querelle avec le Diable. C'est plutôt un calembourg
Chère à ton cœur, .à plus d'un droit,
Garde à ton front notre couronne ;
qu'une étymologie. Ils assurent avec candeur que
depuis ce temps le seigneur lîelzébuth s'en est pris
au dérivé par haine do la racine. Cette version est,
La postérité te la doit,
Et notre amitié te la donne.
@
non seulement trop subtile, c'est encore une erreur
monstrueuse. La tartine remonte plus haut, et se
: perd dans les plus lointaines annales de l'antiquité.
21 inaïrame ^eratuourt.
La Bible en parle. Vous savez les tartines d'Ezéchiel.
Chacun son goût; je vous conseille celui-là.
D'où vient le charme de ta voix?
D'où vient que la foule idolâtre
Aux sons du chantre ailé des bois
Compare tes chants, au théâtre ?
C'est qu'un beau jour pour t'écouter
Un rossignol suspendit son ramage ;
Grammairiennement, c'est un substantif féminin.
Gastronomiquement, c'est un substantif substantiel.
Vaincu dans son brillant langage ,
On né l'entendit plus chanter.
rience à la théorie et la pratique à la spéculation.
Et d'abord posons les principes.
Ouvrez plutôt le dictionnaire de Boiste.
Ouvrez aussi votre armoire , pour joindre l'expé-
La tartine est d'habitude une façon de repas à la
Que fit-il, en sa jalousie?
Ne pouvant pas te défier,
légère entre des repas plus sérieux, solides et coin-
Pour se donner ta mélodie
fortables. Ou bien encore, c'est une distraction pour
Il se nicha dans ton gosier.
prendre patience ; une transaction entre l'appétit
qui se fâche, elle cuisinier qui n'est pas prêt.
La tartine se mange sur le bout du doigt, sans
é
étiquette : c'est la sienne. Le beurre a , suivant l'u-
% Jflaîmme f «otnte.
sage , la face religieusement tournée vers le ciel.
Notez ceci, je vous prie. Il y a de très-graves conséquences.
Sois toujours visible à nos yeux,
Sylphide pudique et légère ;
Ton vol, dédaigneux de la terre,
On mord à la tartine en causant, en se prome-
Avec lui nous transporte aux cieux.
nant, comme s'il ne s'agissait de rien; en gesticu-
De tes sœurs conserve les ailes
lant sur la politique et la littérature du jour : abso-
Pour voltiger à nos côtés;
lument , enfin, sans conscience pour ce que l'on
Mais ne te souviens jamais d'elles
fait; ce qui est fort mal. Le bavardage a compromis
Pour parcourir d'autres cités.
plus d'une tartine. Pour manger des tartines il faudrait avoir la bouche close.
La tartine, en effet, ressemble ( sauf l'impro-
DES TARTINES :
priété du terme) au tapecul des fêtes de village , sur
les deux bouts duquel on se balance tour à tour dans
POURQUOI ELLES
TOMBENT
TOUJOURS SUR LE COTE
DU
BEURRE.
un équilibre
douteux. Elle est supportée par le
pollcx et le médius, de droite et de gauche, de tri-
qu'il y a comme une sorte de fatalité pour les tarti-
bord à bas bord, comme sur un axe.
L'éducation du genre humain est si mal faite en
nes , et sur ce point je pourrais invocjuer le souvenir
général, qu'un conscrit de dix jours tient beaucoup
11 n'y a personne qui ne le sache. C'est un fait
pressions fraîches et vives, qui auraient besoin d'un
langage tout jeune.
mieux son fusil qu'un écolier de dix ans ne tient sa
tartine. Et l'on nous vante les progrès de la civilisa-
Je dirai donc seulement que lous les jours, sor-
tion ! Ça fait pitié.
La tartine est toujours assez grande et de lon-
tant vers trois heures d'une maison voisine, elle descendait la rue et passait sous ma fenêtre.
gueur. Car on la taille amoureusement, et d'après
Sa robe était bleue, et si simple que vous ne l'eus-
l'oeil de l'estomac qui a le compas des plus larges
siez pas distinguée sur tant d autres robes bleues qui
sur ce chapitre , comme chacun sait.
C'est faute d'étudier les lois de la gravitation,
passaient, ni moi non plus; n'étais que je lui trouvais
qu'on ne saisit pas une tartine par le juste-milieu. Le
une grâce toute singulière à flotter autour de cette
jeune taille. Et cette jeune taille me semblait tenir
juste-milieu n'est uniquement bon que pour des tartines.
Sinon, quand on vous coudoie, ou que vous pé-
son charme de l'air modeste de l'aimable fille si
rorez , ou qu'un courant d'air fait frémir la tartine ,
il me devenait impossible d'en imaginer une plus à
elle penche. Suivez bien ceci! Elle échappe. Consi-
mon gré, cent lieues à la ronde, et chez les premières
faiseuses.
I
douce à voir; de façon que, revenant ensuite à la robe,
dérez le mouvement ! Elle glisse. Ne la perdez pas
de vue. Cela se fait plus vîte que je ne le dis. Or ,
Aussi, tant que celte robe était sur mon horizon ,
toulme semblait sourire et s'embellir à l'enlour. Et
pendant la glissade , l'instinct irréfléchi de la tendresse fort concevable que vous avez pour elle , ve-
quand elle avait disparu, il me fallaitencore une robe
bleue pour tous mes rêves de félicité.
nant à s'émanciper tout-à-coup, avec la promptitude
d'un ressort qui se déroule, vous imprimez , à votre
Or ce jour là, je la vis venir à son ordinaire, et
grand regret, un mouvement involontaire , inopportun , mal calculé, à l'arrière-garde du précieux subs-
approcher jusque sous ma fenêtre, d'où mes yeux se
disposaient à la suivre jusqu'au tournant de la rue,
tantif qui se trouve alors retourné sur lui-même
et mes pensées au-delà encore; lorsque, faisant un
dans sa chute,
contour, elle entra dans l'allée droit au-dessous de
moi. J'en fus si troublé, que je retirai ma tête comme
comme un crêpe que l'on saute à la
poêle. — Yoilà pourquoi votre tartine tombe face en
terre. Hypocrate et Sganarelle n'auraient qu'un avis
là-dessus.
si elle fût entrée de plain pied dans ma chambre.
Puis j'allais refléchir qu'elle traversait dans l'autre
rue, lorsque je l'entendis dans la bibliothèque, parler à mon oncle.
Règle générale : Venir au secours d'une tartine qui
tombe, c'est imiter l'ours delà fable, qui lue son
ami avec un pavé pour écraser une mouche. Une tendresse aveugle est une tendresse coupable. Il faut
modérer ses passions.
nes sur la figure ( c'est une figure de rélhorique ),
Je me remis machinalement à la fenêtre , fort désappointé , et regardant sans voir, comme lorsqu'on
a une idée qui vous rend absent de vous-même.
Une robe bleue sorlil de l'allée. C'était elle. « Hé! »
m'écriai-je involontairement.
on doit la tenir sens-dessus-dessous, de façon à passer pour frugal. De la sorte , le beurre regardant la
tête assez pour que l'aile de son chapeau laissât pas-
Pour dérouter la fatalité qui fait tomber les larli-
La jeune fille entendant quelque chose, leva la
terre, si la tartine échappe, elle doit, et je l'ai
ser son beau regard, qui vint m'inonder de honte ,
prouvé par raison démonstrative , s'abattre sur le
côté sec. Essayez !
de trouble , et d'un plaisir rapide comme l'éclair.
Elle rougit et continua d'aller.
A la longueur de cet article , on voit assez que je
suis l'ami de la tartine.
vent, au bruit d'une paille; mais rougir à mon occa-
C'est le charme de cet âge de rougir au souffle du
sion me sembla néanmoins une faveur inexprimable,
LA BIBLIOTHEQUE DE MON ONCLE.
une circonstance qui changeait beaucoup ma situa-
FLANERIE.
tion ; car c'était la première fois que, d'elle à moi, il
se passait quelque chose.
( Suite. )
Ce -qui diminua bientôt ma joie, ce fut un prompt
Il est bon que vous sachiez que depuis que je travaille à ma fenêtre, je ne suis pas resté dans les
généralités. Un objet tout-à-coup est venu atténuer
l'attenlion que je portais aux autres.
Dès le malin , j'attends. Dès deux heures, le cœur
me bat. Quand elle a passé, ma journée est finie.
.
retour sur moi-même. Elle m'avait vu disant «Hé! »
la bouche béante, l'œil ahuri, de l'air d'un idiot qui
voit choir son chapeau dans la rivière. L'idée ^^'^^
celle première impression que j'avais dû lui pf^- -(!• ,
duirc , m'était singulièrement amère.
''
Mais que pensez-vous qu'elle eut sous son p?Mn
Un octavo couvert de parchemin, fermé dcKle^^ '
Je ne sais comment m'y prendre, car les mots sont
d'argent, misérable bouquin, que cent fois j'avaie vlit^î*
bien inhabiles à peindre sous quel air nous apparut
traîner dans la chambre de mon oncle, qui aIors>*î'*»,i'v
doucement pressé entre son bras et sa hanche , me
la première jeune fille qui fit battre notre cœur ; im-
COLPS-D'AILE.
semblait le livre des livres... Je compris pour la preLe
théâtre
des
Céleslins va devenir bientôt le
mière fois qu'un bouquin peut être bon à quelque
théâtre
des
Jacobins.
On va le construire sur l'emchose. Sage, mon oncle Tom, d'en avoir amassé '
placement de la pompe. Ainsi, ce ne sera pas un
toute sa vie! Imbécille, moi, de n'avoir pas eu en théâtre sans pompe, comme le dirait Breton, notre
ma possession ce fortuné livre, dont le titre même
Odry.
— L'autre soir , sur la place Sathonnay, la retraite
m'était inconnu.
Elle traversa la rue, se dirigeant vers l'entrée de jouait l'air de la. Marseillaise,et ellemen'a pas été arrêtée.
— Le bal des artistes que M
Lecomte , notre
l'hôpital.
Taglioni, a honoré de sa présence, n'a pas été un
Bientôt je fus très-surpris de trouver ma chambre ballet ( un bal laid. )
— Le rapport fait par la commission royale de
éclairée par une légère lueur. Ayant reconnu que
c'était le reflet d'une lumière qui brillait vis-à-vis , médecine , au sujet de l'arsenic dans les verres blancs
ne blanchit pas certaine femme parricide acquittée,
dans la salle de l'hôpital ordinairement sombre à sur la déclaration chimique d'un ex-pharmacien de
cette heure, je montai sur une chaise, d'où je vis notre ville. C'est un déficit.
— Les petits acteurs du gymnase enfantin ont un
d'abord une ombre qui se projetait contre la muraille
du fond. Ma curiosité étant vivement excitée, je me talen^j'Çioiossal qui rapetisse singulièrmenl celui de
^erlainsixands artistes des Célestins.
guindai entre la chaise et la fenêtre, de telle façon Î ^
que je pus plonger assez bas pour reconnaître, sus-\ï
pendu à cette même muraille, un chapeau de femme. ^ "S«l»*fomme ivre s'est précipité volontairement dans le
« C'est elle ! » m'écriai-je. Mettre la chaise sur la ta- Rhône, hier à raidi, sur le quai Bon-Rencontre, on l'en a
ble, Grotius et Puffendorf sur la chaise, et moi sur retiré aussitôt complètement dégrisé.— Avant-hier, un jeune homme , nommé F... , ouvrier
le tout, fut l'affaire d'un clin-d'œil. Et je retenais en soie, a tenté de se brûler la cervelle au tir de M. Luzier,
mon souffle pour mieux jouir du spectacle qui s'of- arquebusier, aux Brolteaux.Il avait placé le canon du pistolet dans sa bouche , mais la direction de l'arme ayant été
frait à moi.
changée par les assistans qui se jetèrent sur lui, il n'a été
Au chevet d'un vieillard pâle et souffrant, je la que grièvement blessé. On l'a immédiatement transporté à
voyais pieuse, recueillie, embellie de tout l'éclat que l'hôpital. Cet homme, le lendemain, s'est précipité par la
croisée de la salle des opérés, et ne s'est point tué. On attriprêtait à sa jeunesse et à sa fraîcheur, cet entou- bue ce suicide à une aliénation mentale. Ce malheureux se
rage de maladie et de vieillesse. Elle baissait ses figurait que toute sa famille avait été assassinée.
— C'est définitivement dimanche 6 courant, k 10 heures,
belles paupières sur le livre démon oncle, où elle qu'aura lieu dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, le tirage
lisait les paroles de consolation. Quelquefois s'arrê- au sort des objets d'art, acquis par la société des Amis des
tant pour laisser reposer le malade, elle lui soutenait arts. L'exposition des tableaux, gravures et dessins, continue d'être ouverte pour les souscripteurs de onze heures à
la tète, ou lui prenait affectueusement la main, le trois heures.
—M. Duquesnois donnera, lundi, une nouvelles éance dans
considérant avec une compassion qui me paraissait
laquelle il dira les Fantômes , délicieuse composition de
angélique.
Victor Hugo. Nous ne pouvons qu'encourager ceux qui
« Heureux mourant! » disais-je. « Que ses paroles n'ont pas encore entendu M. Duquesnois à ne [pas se priver
doivent lui être douces et ses soins pleins de charme ! de ce plaisir. Il n'a plus que deux séances à donner dans
notre ville.
0 que j'échangerais ma jeunesse et ma force contre
— La souscription ouverte pour la famille de l'infortuné
Hejraud , commissaire de police de St-Etienne , victime des
ton âge et tes maux !... »
derniers événemens , s'élevait ces jours ci à 907 fr. 50 c.
Je ne sais si je fis ces réflexions tout haut, ou si ce
— L'église St-Georges est l'objet de grandes réparations,
fut un pur effet du hasard ; mais en ce moment la les travaux d'agrandissement sont déjà commencés..
— Le rapport fait par la commission de l'Académte royale
jeune fille s'interrompant, leva la tête , et regarda de médecine , de Paris , sur l'existence supposée de l'arsenic
fixement de mon côté. J'en fus troublé comme si elle dans les verres blancs transparens , servant aux opérations
avait pu me voir dans la nuit où j'étais, et ayant fait de chimie, détruit complètement la supposition que M. Idt,
pharmacien de Lyon , avait mise en avant aux assises de
un mouvement en arrière, je tombai, emmenant Bourg, dans le fameux procès criminel d'une femme accuavec moi la chaise, la table, Grotius et Puffendorf. sée d'avoir empoisonné son père avec de l'arsenic.
— Plusieurs individus arrêtés dans les attroupemens du
Le vacarme fut grand, et je restai un moment 17 et 19 février ont comparu , mardi, devant le tribunal ,
étourdi par la chute. Au moment où j'allais me rele- les uns ont élé acquittés, les autres , condamnés à des peiver, mon oncle Tom parut, un bougeoir à la main. nes légères. Le sieur Babolat, saisi une pierre à la main , a
En ce moment, la lumière venait de s'éteindre
dans la chambre du mourant, et avec elle tout mon
espoir.
Pour mon oncle, à cette exclamation, il commença
' à juger le cas très-grave, et m'engagea à me mettre
au lit, où il m'examina avec attention, pendant que
je songeais à la jeune fille dont la vue venait de
m'être ravie. . . . ( La suite au prochain nn )
éié condamnés à 4 mois de prison.
— Le succès des petits artistes de MM. Mouton et Castelly
grandit avec chacune de leurs représentations. On ne dit pas
avec plus d'esprit, on n'a pas plus d'aisance et de gaîlé. Le
Gymnase enfantin, c'est le Gymnase de Paris, vu avec la lorgnette retournée. Nous conseillons à la direction de faire
quelques petits fauteuils et de renfermer dans un plus petit
cadre ces ctiarmans petits sujets. L'illusion y gagnera.
— A demain Robert le Diable !
— M. Lange Chiaiini , artiste du Grand-Théâlre , public
sous le titre de la Lyre républicaine, un recueil de chansons. La première livraison est en vente. Nous en rendrons
compte.