La tropicalisation du cheptel bovin, pour un élevage durable et
Transcription
La tropicalisation du cheptel bovin, pour un élevage durable et
500 F Dossier /¡tAvril 2015 Partenaire d’un développement agricole durable La tropicalisation du cheptel bovin, pour un élevage durable et rentable Parcours Jacques Dolbeau, agriculteur au Cap > p.24 Forte dynamique des éleveurs / p. 10 P. 48 / Découvrez le Ranch de l’îlot Puen sommaire 4 > Actualités en bref 6 > Assemblé générale 8 > Vos services 10 > Enjeux s&ORTEDYNAMIQUEDESÏLEVEURS 8 14 18 14 > Pôle végétal s,ERETOURDELAPOMMEDETERRELOCALE s!CTUALITÏDU'ROUPEMENTDEDÏFENSE SANITAIREVÏGÏTAL'$36 18 > Pôle élevage s#HARTEDEPRODUCTIVITÏDESTROUPEAUX LAPPUITECHNIQUEDESÏLEVEURS s,APRODUCTIVITÏNUMÏRIQUEDUTROUPEAU s!CTUALITÏDU'ROUPEMENTDEDÏFENSE SANITAIREANIMALL'$3! 24 > Parcours s*ACQUES$OLBEAUAGRICULTEURAU#AP 27 > Dossier s,ATROPICALISATIONDUCHEPTELBOVINPOUR UNÏLEVAGEDURABLEETRENTABLE 36 34 > Recherche - Innovation Transfert s%LIMINERSESANIMAUXLESPLUSSENSIBLES AUXTIQUES)NTÏRÐTETIMPACT 36 > Initiative s0ARRAINAGELAVOLONTÏDEPARTAGERSA PASSION 38 > Economie / juridique s0OINTSURLA#33VOTREAGENDA s6OLDEBÏTAIL 50 /¡t"WSJM La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 - 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Sophie Golfier. Rédacteurs : Yoann Kerhouas, Vincent Galibert, Sophie Golfier, Bernard Angonin, Laura Henry, Clément Gandet, Sabrina Lucien, Sophie Tron, François Japiot, Fanny Contensou, IAC, Bernard Angonin. Photos : IAC, Chambre d’agriculture. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20 - Daniel Amar : 78 22 41 . ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie Agricole est tiré à 3500 exemplaires sur les presses de Artypo. N°145 Avril 2015 édito Le mot du président A l’heure où nous bouclons La Calédonie Agricole, le Vanuatu a été frappé par le terrible cyclone PAM. L’agriculture est très durement touchée et la sécurité alimentaire fait partie des priorités. Très vite les secours s’organisent et les aides d’urgences se mettent en place avec la Nouvelle-Calédonie. Pour le maraîchage, un stock de semences prioritaires et d’outils agricoles sont prêts à être expédiés, en complément des stocks disponibles localement. Cela permettra d’apporter un complément alimentaire à court terme. François Japiot, chargé de coopération technique régionale à la Chambre d’agriculture est sur place en appui au NDMO (National Disaster Management Office), plus particulièrement le groupe « Sécurité alimentaire et production agricole », pour coordonner la distribution de l’aide alimentaire et des kits de semences et outils de première urgence. A moyen terme, un point plus précis sur les besoins permettra de définir les opérations de reconstruction de l’agriculture vanuataise avec l’appui de la coopération de la Nouvelle-Calédonie. 44 > Formation s-ACHINISMEAGRICOLE s#%24)0(94/.# Une partie des agriculteurs calédoniens a aussi été impactée par le cyclone PAM, fort heureusement, dans une moindre mesure que les agriculteurs vanuatais. Néanmoins, nous ne les oublions pas, plus particulièrement ceux de Maré, Tiga et de Lifou. 46 > Actualité Région Pacifique s,A#OMMUNAUTÏ/CÏANIENNEPOUR LAGRICULTUREBIOLOGIQUEETLECOMMERCE ÏTHIQUE0/%4#OM La Chambre d’agriculture travaille en collaboration avec l’ensemble des partenaires concernés (APICAN, CAMA, Provinces et OPA) pour accompagner ces agriculteurs sinistrés. 48 > Bienvenue à la ferme s$ÏCOUVREZLE2ANCHDELÔLOT0UEN s,ESACTUALITÏSDURÏSEAU Le magazine de ce mois-ci fait la part belle au secteur animal avec un dossier consacré à l’élevage bovin. Les enjeux de la filière sont importants pour l’agriculture calédonienne et, on le voit bien, les partenaires ont su s’organiser pour apporter des réponses les plus précises aux éleveurs. 50 > Agriculture durable s.OUVELLEOPÏRATIONDECOLLECTEDES00.5 ETDES%600 53 > Machinisme agricole s,AFRAISEROTATIVE 54 > Petites annonces Bonne lecture Gérard Pasco, Président de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie LA CALÉDONIE AGRICOLE 3 l’actu... En bref... l’actu FOIRE DE BOULOUPARIS MAI 2015 La foire de Boulouparis se tiendra cette année DU AU MAI Vous y trouverez du cerf, de la crevette fraîche et du poussin en quantité et à bon prix. Et bien entendu de nombreuses animations : un grand rodéo, des jeux équestres, sans oublier le concours de Miss. Divers animaux de la ferme seront présentés pour le plus grand plaisir des grands et des petits. Cette année, l’accent sera mis sur une accessibilité au site plus fluide pour les visiteurs. AIDE AGRICOLE POUR LE VANUATU Suite au passage du cyclone PAM au Vanuatu, l’agriculture a été très durement touchée. Les autorités du Vanuatu ont sollicité la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie pour faciliter l’acquisition et l’organisation de la logistique de l’acheminement des semences et des outils de première nécessité pour le Vanuatu. L’octroi de financement pour cette opération conditionnant sa réussite, une subvention de 5 millions de F de la province Sud ainsi qu’une subvention, également de 5 millions F, du gouvernement ont été octroyées pour mener à bien cette action. Le GAPSE participe à hauteur de 100 000 F. La Banque Mondiale a également été sollicitée. Pour le maraîchage, un stock de semences prioritaires (maïs, chou de chine, chou pommé, citrouille, courge, concombre, haricot nain, tomate, salade, pastèque, papaye) et d’outils agricoles doivent être expédiés à l’heure où nous bouclons ce magazine, via Aircalin qui offre le transport des semences par fret sur un volume d’une tonne, avec le soutien de Héraut Consulting se chargera des démarches administratives et douanières à titre gracieux. L’envoi des semences et outils sera fait sur Port Vila d’où ils seront répartis dans les zones les plus affectées selon le plan établi par le NDMO : s0RIORITÏ SHEFA/Sheperd islands, TAFEA/Tanna & Erromango s0RIORITÏ PENAMA, MALAMPA, TAFEA/Anatom, Aniwa, Futuna La Chambre d’agriculture souligne que les semences entrant au Vanuatu doivent respecter les conditions de biosécurité exigées par le gouvernement Vanuatais. 4 LA CALÉDONIE AGRICOLE VENTE ANNUELLE À NESSADIOU Le 18 avril, à partir de 9h, sera réalisée la vente annuelle de la station d’élevage de Nessadiou. )NFORMATIONS4ÏLsAVILA CANCNCsWWWCANCNC JOURNÉE SENSIBILISATION COMPOST En partenariat avec la Chambre d’agriculture, l’IAC et le SIVM Sud, l’ADEME organise sa seconde journée technique « Compostage des déCHETSORGANIQUESwLEAVRILÌHAU#ENTRE culturel de La Foa. Au programme, présentation par les acteurs locaux des différentes techniques utilisées et expériences de compostage à diverses échelles et visites de terrain. )NSCRIPTIONSENVIRONNEMENTCALEDONIE ADEMEFR 4ÏLsECOUAPAULT SIVMSUDLAFOANCOU VISITE DES SINISTÉS À MARÉ Une délégation du gouvernement, accompagnée par la Chambre d’agriculture, s’est rendue sur Maré pour rencontrer les agriculteurs sinistrés. N°145 Avril 2015 Santé animale MISSION O.I.E Dans le domaine de la santé animale et des zoonoses, l’Organisation mondiale de la Santé animale est la référence pour la définition de mesures applicables au commerce international d’animaux et de produits d’origine animale. La mise en œuvre des recommandations de l’O.I.E, lesquelles portent également sur la qualité et l’évaluation des services vétérinaires, constitue le meilleur instrument de promotion d’un commerce international à la fois sûr et équitable, de prévention et de contrôle des maladies animales et de respect du bien-être animal. La Nouvelle-CalédoNIEESTMEMBREDEL/)%DEPUIS Dans ce contexte, Martial Petitclerc et Daniel Bourzat, auditeurs de l’O.I.E, ont réalisé une évaluation des services vétérinaires de la Nouvelle-Calédonie au sens large, concernant l’ensemble des PARTENAIRESACTIFSDANSLESUIVIDELASANTÏANIMALEDUNOVEMBREAUDÏCEMBRE#ETTEÏVALUATIONAVAITPOUROBJECTIF de définir les domaines d’activité qui requièrent un renforcement. Quatre composantes ont été évaluées : sLAPRÏSENCEDESRESSOURCESHUMAINESPHYSIQUESETlNANCIÒRES nécessaires ; sLAUTORITÏETLACAPACITÏTECHNIQUESÌFAIREFACEAUXPROBLÒMESEXIStants ou nouveaux en s’adossant à des principes scientifiques ; sLEXISTENCEDINTERACTIONSCONSTANTESAVECLESACTEURSCONCERNÏS sLA CAPACITÏ Ì ACCÏDER AUX MARCHÏS GRÊCE AU RESPECT DES normes. L’intérêt pour la Nouvelle-Calédonie est de disposer d’une reconnaissance internationale de ses services vétérinaires, au sens large, dans un système normé permettant des comparaisons avec les services des autres pays membres. Cet audit avait également pour objectif d’obtenir une indication des actions spécifiques et des priorités à mettre en œuvre pour moderniser et améliorer l’activité de ces services ainsi que la législation associée. Dans le cadre de cette évaluation les auditeurs ont été amenés à visiter de nombreuses structures et à rencontrer les principaux partenaires « de la fourche à la fourchette » en lien avec le SIVAPDAVAR. (Gouvernement, APICAN, CANC, provinces, IAC, OCEF, IVNC, UFC Que choisir, les UPRAs, le GTV, de nombreux éleveurs et agriCULTEURSETC,ERAPPORTDÏVALUATIONESTATTENDUCOURANT 3!,/.$%,!'2)#5,452%PARIS LE SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE SESTTENUÌ0ARISDUFÏVRIERAUer mars dernier. Sur le stand représentant la Nouvelle-Calédonie, Jean-Paul Ruze a proposé des dégustations de cerf, Julien Pascal a présenté sa vanille, primée en ET,ES$ÏLICES"OURAILLAISONTPROPOSÏDESCONlTURESETDES PUNCHSÏGALEMENTPRIMÏSAU#ONCOURS'ÏNÏRAL!GRICOLE Julien Pascal Arianne Blanco Jean-Paul Ruze AIDES À L’ÉNERGIE ET CARTE AGRICOLE s,ACARTEPROFESSIONNELLEAGRICOLEESTDISPONIBLEDANSLENSEMBLEDESANTENNESDELA#HAMBRE DAGRICULTUREDEPUISLEERJANVIERENFONCTIONDEVOTREZONEGÏOGRAPHIQUE.OUMÏA"OUrail, Pouembout, Koumac, Poindimié, Lifou). s6OTRECARTEVOUSSERAREMISECONTRELEDÏPÙTDELAMISEÌJOURETLEPAIEMENTDELACOTIsation. s!TTENTIONVOUSDEVEZRENSEIGNERLAMISEÌJOURAVANTLEJUINAlNDEPOUVOIR obtenir les aides publiques versées par la Chambre d’agriculture. N°145 Avril 2015 LA CALÉDONIE AGRICOLE 5 Assemblée Générale Assemblée Générale La dernière Assemblée générale de la Chambre d’agriculture s’est tenue à Nessadiou le 16 décembre 2014. Retour sur ce temps fort avec Gérard Pasco, président de l’institution au service des professionnels. « Principal organisme professionnel au service de l’ensemble des agriculteurs de la Nouvelle Calédonie, la Chambre d’agriculture se doit d’accompagner et de défendre au mieux les intérêts des agriculteurs qui nous ont fait confiance en nous élisant » a souligné le président de la Chambre d’agriculture, Gérard Pasco. Les temps forts : sionnels au sein des instances de décisions a été soulignée. « Cette problématique constitue un enjeu majeur pour nous, c’est d’ailleurs l’axe 3 de notre projet stratégique. Nous souhaitons des avancées dans ce domaine. Tout d’abord, siéger et délibérer au sein de structures telles que l’OCEF, l’ERPA ou le pôle terrestre de l’ADECAL est devenu indispensable à nos yeux, au regard des décisions prises dans ces instances pour le monde agricole. Par ailleurs, au sein de chacune des Provinces, il manque également un réel espace d’échanges entre professionnels et décideurs provinciaux, qui ont la responsabilité du développement économique. La Chambre d’agriculture et les autres 6 LA CALÉDONIE AGRICOLE de la Chambre d’agriculture Organisations Professionnelles Agricoles adresseront prochainement une proposition aux décideurs politiques de ces instances de façon à créer une réelle représentation professionnelle, qui se veut naturellement constructive et pertinente ». sence d’un espace d’échange et de concertation à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, seul moyen pour construire à terme une politique agricole cohérente et concertée. Dernièrement, la tenue des Assises du développement rural de la province Sud l’ont démontré : le seul moyen de construire une stratégie de reconquête de l’agriculture passe par des démarches de filières. « La filière bovine a montré la voie à suivre, nous souhaitons qu’il en soit de même pour les autres filières. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître cette démarche de bon sens, reste donc à présent à la concrétiser. Je pense aux filières de production (porcines, avicoles, apicoles, horticoles, grandes cultures, fruits et légumes…) mais aussi aux dynamiques transversales telles que l’installation, la formation, la recherche/transfert, le tourisme rural… » Certaines dynamiques sont déjà lancées, d’autres sont à créer en veillant à ce que la profession soit étroitement impliquée, notamment dans l’animation. La coordination de ces différentes démarches de filières ou transversales pourra alors être assurée par un Comité d’Orien- tation Agricole, réunissant les décideurs, à savoir la Nouvelle-Calédonie, les trois Provinces, la Chambre d’agriculture et l’Etat. La nécessité de créer ce type d’instance avait été reconnue par tous et le principe acté en 2008 avec l’ensemble des acteurs. Six années se sont écoulées depuis et fort est de constater que cette instance territoriale de concertation fait défaut pour construire progressivement une véritable politique agricole. inquiétude sur le financement des outils professionnels, et tout particulièrement de la Chambre d’agriculture. « A défaut de financements adéquats, nous ne seront bientôt plus en mesure d’assumer l’intégralité des missions au services des agriculteurs. Nous ne désespérons pas de trouver de nouvelles sources de financements pérennes avec la réforme de la TSPA et de la TCPPL, dès 2015. Cependant, j’attire l’attention des décideurs politiques sur le fait que l’émergence et la structuration d’outils professionnels sont stratégiques pour l’agriculture calédonienne. La profession agricole a su relever de nombreux défis ces dernières années, elle s’est structurée, a assumé les nombreuses missions qui lui ont été confiées. Nous avons fait nos preuves et le développement notamment de la Chambre d’agriculture l’atteste. C’est la raison pour laquelle la précarité financière à laquelle nous sommes dorénavant confrontés est incompréhensible ». N°145 Avril 2015 Vos services Sabrina Lucien, animatrice du reseau «Bienvenue à la ferme» Le réseau « Bienvenue à la Ferme », est une marque pilotée par les Chambres d’agriculture. Né il y a 21 ans en métropole, il regroupe aujourd’hui plus de 8 000 agriculteurs. La NouvelleCalédonie a rejoint ce réseau il y a 15 ans, fédèrant 40 producteurs sur l’ensemble du territoire. L’agri tourisme est une formule qui séduit les touristes et les locaux à la recherche d’authenticité. 8 LA CALÉDONIE AGRICOLE Bienvenue à la Ferme pour découvrir le terroir calédonien Qu’est ce que le Réseau Bienvenue à la Ferme ? Un réseau d’agriculteurs et agricultrices, fiers de leur métier, unis par une volonté commune d’accueillir des visiteurs au cœur de leur ferme. En privilégiant le tourisme d’échange et de proximité, les agriculteurs font ainsi découvrir leur métier, leur culture, leur patrimoine et leurs produits, à des visiteurs curieux et à l’écoute. Partager des moments de convivialité et faire le plein d’émotions, telles sont les promesses de Bienvenue à la ferme. Au coeur du terroir calédonien Les exposants de Bienvenue à la ferme ont instauré depuis plusieurs années des rendez-vous avec le public à travers leur présence sur les différents marchés du territoire, en créant des événements tels que le Grand Marché Paysan. Outils d’animation et de développement du territoire, ces marchés offrent aux consommateurs la possibilité de « toucher » des produits en direct, sans intermédiaire, où prime la relation avec le producteur. Les agriculteurs vous ouvrent leurs portes En privilégiant l’authenticité, l’agritourisme touche les petits et les grands. Il permet de découvrir les activités d’une exploitation agricole, son fonctionnement et son environnement en participant à la visite d’une ferme pédagogique ou d’une ferme de découverte. Bienvenue à la ferme permet d’organiser des séjours avec hébergement, restauration mais aussi de nombreuses activités telles que la randonnée à cheval dans les fermes équestres ou la chasse à la ferme par exemple. C’est une occasion privilégiée de découvrir le monde rural calédonien. Où trouver les adhérents du réseau ? Un livret présentant tous les adhérents du réseau Bienvenue à la ferme est disponible gratuitement dans tous les lieux touristiques pour connaître l’offre de prestations. Il est aussi disponible sur www.canc.nc et dans les antennes de la Chambre d’argiculture. N°145 Avril 2015 14 Formules d’accueil à la ferme Les prestations offertes par la marque Bienvenue à la ferme sont nombreuses et répondent à une charte précise. Vente de produits fermiers Les produits de la ferme sont cultivés, transformés et vendus en direct par l’agriculteur. Table d’hôtes Restauration à la table de l’agriculteur. Les produits de la ferme et la cuisine du terroir sont mis en valeur. Ferme auberge Salles de restauration sur des exploitations agricoles, servant des spécialités élaborées à partir des produits de la ferme. Activité traiteur Plats à emporter ou livraisons de buffets. Ferme de séjour Hébergement et restauration à la table de l’agriculteur, avec des loisirs sur place ou à proximité. Gîtes à la Ferme Hébergement sur l’exploitation agricole, dans un cadre simple et chaleureux, avec des loisirs sur place ou à proximité. Camping à la Ferme Terrains de camping aménagés à proximité de la ferme. Chasse à la Ferme Activité de chasse de pleine nature. Découverte de l’horticulture Permet de découvrir une exploitation spécialisée dans l’horticulture, possibilité d’acheter des plantes. Ferme de découverte Elles proposent aux groupes ou aux individuels de découvrir les activités de l’exploitation agricole. Ferme pédagogique Elles accueillent des groupes d’enfants pour leur faire découvrir la réalité du monde agricole et éveiller leur curiosité. Vacances d’enfants à la ferme Faites découvrir à vos enfants la vie au rythme d’une exploitation agricole. Accueil d’enfants en petits groupes à la journée ou à la semaine. Activités proposées en rapport avec la ferme. Plus d’informations : Goûter à la ferme Après une randonnée sur l’exploitation agricole, régalez-vous d’une tarte maison ou d’une assiette de charcuterie. N°145 Avril 2015 Ferme équestre Exploitations agricoles où l’on pratique l’équitation avec souvent possibilité d’hébergement ou de restauration. Sabrina LUCIEN, !NIMATRICEDURÏSEAUi"IENVENUEÌLA&ERMEw #HAMBREDAGRICULTUREn!NTENNEDE"OURAIL 4ÏL4ÏL BIENVENUEALAFERME CANCNCWWWCANCNC LA CALÉDONIE AGRICOLE 9 Enjeux Forte dynamique des éleveurs Le Syndicat des éleveurs de Nouvelle-Calédonie est l’un des principaux acteurs de la lors de sa dernière assemblée générale qui s’est tenue en février dernier. Rencontre avec Guy Monvoisin, président du Syndicat des éleveurs. LCA : Quel bilan retirez-vous de votre Assemblée générale ? GM : Aujourd’hui le Syndicat des éleveurs compte entre 230 et 250 adhérents. Cela montre bien les enjeux forts de l’élevage et les combats à mener pour améliorer la filière viande bovine et le revenu des éleveurs. Nous constatons aussi un renforcement des relations avec l’ensemble de nos partenaires pour développer notre filière afin de la rendre plus performante. Je tiens aussi à souligner que le Syndicat est devenu un véritable lieu de débat. Discuter, échanger, c’est ce qu’attendent nos éleveurs. Nous nous sommes d’ailleurs retrouvés dans une ambiance conviviale pour terminer notre assemblée générale autour d’une dégustation de viande. A l’issue d’un long combat sur le prix de la viande, vous vous engagez sur un nouveau thème : la génétique et la gestion de la tique. Pourquoi avez-vous souhaité débattre de ce sujet avec vos adhérents ? Aujourd’hui, nous avons la volonté de traiter de sujets plus techniques. Le problème de la tique du bétail impacte durement nos exploitations, d’où le choix de ce thème lors de notre dernière Assemblée générale. L’absence de nouvelles molécules 10 LA CALÉDONIE AGRICOLE pour traiter de manière chimique les troupeaux nous oblige depuis plusieurs années à repenser notre façon de travailler. Les réunions, notamment au sein du GDS-A, avec nos partenaires UPRA Bovine et les services compétents, ont pu décliner plusieurs pistes pour gérer le problème de la tique. Cependant, il est apparu, pour beaucoup d’entre nous, que la solution la plus facile à mettre en œuvre est celle de la génétique avec l’introduction de nouvelles races résistantes. Raison pour laquelle nous avons choisi de présenter ce qui se fait sur le territoire en offre d’animaux présentant des nouveaux caractères pour lutter contre la tique. D’ailleurs, je tiens à saluer le travail de ces éleveurs qui se sont lancés dans cette démarche nouvelle et je souhaite de tous mes vœux que nous puissions également conserver notre patrimoine génétique de races dites « européennes » présent depuis de nombreuses années. Le but de cette présentation a été d’essayer d’éclairer les éleveurs dans leurs choix, mais certainement pas de dire qu’une race est meilleure que l’autre. Cette initiative est le fruit d’une étroite collaboration entre éleveurs et nos organisations professionnelles (Chambre d’agriculture, UPRA Bovine, IVNC) et il faut s’en féliciter. N°145 Avril 2015 “ Aujourd’hui, nous avons la volonté de traiter de sujets plus techniques. Le problème de la tique du bétail impacte durement nos exploitations, d’où le choix de ce thème lors de notre dernière Assemblée générale. Où en est-on sur le vol de bétail, quelles sont les avancées ? Ceci est l’aboutissement de longues années de combat appuyé ces derniers mois par l’action sur le terrain des membres du collectif des amis des éleveurs. La solidarité sur cette question doit se poursuivre et JeanPierre Blanc, responsable du collectif, a aujourd’hui tous les moyens dont disposent notre syndicat à sa disposition pour l’aider dans ces demandes pour continuer ensemble cette action. Il reste aussi quelques ajustements à mener en province Sud et un gros travail à faire avec la province Nord pour harmoniser les réglementations. A savoir aussi que le Syndicat des Eleveur peut désormais agir en justice à titre collectif. Plus largement quels sont les projets du syndicat ? La charte bovine fédère autour de la table tous les acteurs du développement de la filière. Elle travaille aux orientations et aux moyens pour le développement de la filière au sein de quatre groupes de travail : un qui s’occupe de la productivité des troupeaux, un sur l’organisation de la production, un pour le foncier et le renouvellement des générations c’est à dire l’installation de jeunes (nouveaux) éleveurs et un pour l’observa- N°145 Avril 2015 tion de la filière. Tout est important…, mais, pour réussir, l’éleveur doit être accompagné dans sa démarche car lui seul ne peut pas faire face à tous les enjeux qui vont lui permettre de rentabiliser au mieux son exploitation : financier, comptabilité, suivi et gestion des troupeaux, des rotations de runs, de la nature des sols, choix des races, environnement, etc... Il nous est apparu qu’il fallait renforcer le rôle du technicien de terrain et le repositionner en tant que partenaire de l’éleveur. En effet, les éleveurs attendent aujourd’hui un service technique digne de ce nom pour les accompagner dans leur travail d’amélioration de leur productivité et donc de leur revenu. Pour cela nous avons décidé depuis quelque temps de créer un groupe de techniciens à la disposition des éleveurs sur l’ensemble du territoire. Autre point essentiel, c’est la sécurisation du foncier à travers la propriété privée garant de l’activité économique. C’est évidemment une question institutionnelle et politique, mais les éleveurs ont besoin d’être sécurisés sur cette question car les investissements en élevage nécessitent une vision à long terme sur notre avenir. Sans oublier d’autres dossiers sur lesquels nous serons présents : la révi- sion régulière du prix de la viande, la réforme de la classification que nous attendons et qui fait l’objet d’un accord interprofessionnel et bien sûr la poursuite de l’animation de la charte bovine. ” Quels sont vos principaux partenaires ? Il existe aujourd’hui et heureusement de nombreux services professionnels ou administratifs qui travaillent pour la filière bovine : Les services provinciaux (Direction du développement), les services du gouvernement (DAVAR, SIVAP, APICAN), les organisations professionnelles (Chambre d’agriculture et notamment le GDSA, UPRA BOVINE, IVNC), l’OCEF, les vétérinaires, les organismes de recherche et laboratoire d’analyses (IAC et le laboratoire de Port Laguerre), les banques (FDEB). Notre synergie est indispensable pour avancer sur nos nombreux projets. LA CALÉDONIE AGRICOLE 11 Pôle végétal Le retour de la pomme Après une disparition des assiettes des calédoniens suite aux effets des attaques de mildiou en 2013, la campagne 2014 a permis de retrouver la pomme de terre calédonienne sur les étals. Retour sur la campagne 2014 et les perspectives pour 2015. de terre locale S uite aux effets désastreux du mildiou sur la campagne 2013, les agriculteurs et les différents intervenants de la filière (province Sud, OCEF, APICAN, ADECAL et Chambre d’agriculture) ont mis en place toute une série d’actions et de mesures afin de faire face à cette maladie. phytosanitaires pour chaque producteur et à la mise en œuvre d’un livret de campagne pour assurer la traçabilité des parcelles. Ainsi, en amont du lancement de la campagne 2014, de nombreuses actions ont été menées afin de sécuriser la campagne : d’étalonnage des appareils de traitements par le technicien de la Chambre d’agriculture. sur la gestion du mildiou chez nos voisins. par l’ADECAL, sur l’évaluation de la résistance au mildiou sur 9 nouvelles variétés (Anoushka, Baccara, Belinda, Driver, Electra, Jelly, Kikko, Merida et Red Rascal). Les caractéristiques agronomiques de ces 9 variétés ont été comparées avec deux témoins actuellement en production (Mondial, Red Ruby). traitement anti-mildiou avec un appui de la DDR aux producteurs pour l’élaboration de commandes prévisionnelles des produits 14 LA CALÉDONIE AGRICOLE garantir la disponibilité des produits anti-mildiou. agents de la DDR pour s’assurer de l’absence de repousse de pomme de terre qui pourrait être des foyers potentiels de contamination et de dispersion du mildiou. Bilan phytosanitaire de la campagne 2014 Malgré une fausse alerte sur Canala, on peut affirmer qu’il n’y a pas eu d’attaques de mildiou sur l’ensemble des parcelles de pomme de terre en 2014. Cette absence de mildiou a permis d’éviter la réalisation du programme curatif. Si l’absence de mildiou a été un signe très encourageant, les agriculteurs ont dû gérer d’autres maladies sur la campagne comme l’alternaria, la fusariose et le bortytis. N°145 Avril 2015 Cette dépendance aux conditions climatiques de l’Ile du Sud de la Bilan de la récolte 2014 L’ensemble des mesures ci-dessus a permis de produire au total 1 387 tonnes (sans les nouvelles). Sources : données OCEF Campagne 2015 On peut affirmer que la campagne 2014 a redonné confiance aux producteurs qui ont tous exprimé leur volonté de replanter en 2015. La campagne 2015 présentera quelques nouveautés votées lors du Conseil d’administration de l’OCEF du 6 février 2015 : semences d’Agria pour la quatrième gamme, N°145 Avril 2015 mm pour toutes les variétés de table, à 154 F/kg pour les vendre sur un segment haut de gamme (nouvelle offre sur le marché). Le 4 mars dernier, l’OCEF a informé les producteurs que suite à d’importants problèmes de sécheresse semences ne pourra pas être livrée (manque 36 tonnes de Mondial). semences certifiées à l’export a relancé le débat sur la faisabilité de production de semences en Nouvelle-Calédonie et la diversification des origines (Australie, Europe,…) des fournisseurs. Si les commandes de semences de Mondial ne peuvent pas être honorées par le fournisseur principal de l’OCEF, l’Office a cependant trouvé des solutions alternatives pour permettre aux producteurs de planter les surfaces initialement prévues. Ainsi le choix entre les variétés Sebago et Red Rascal (testées à l’ADECAL) a été proposé aux agriculteurs pour remplacer le manque de Mondial qui passera ainsi de 57 % à 28 % du total de semences importées. Poursuite de la campagne d’essai Parmi les variétés testées en 2014, trois prometteuses (Bellinda, Electra et Jelly) vont être testées chez trois producteurs volontaires en 2015. A noter que l’ADECAL va poursuivre ses essais en micro-parcelles avec trois nouvelles variétés (Purple Heart, Purple Passion et Ducth Cream) dont certaines à chaire violette afin d’envisager une diversification de l’offre et de répondre à des attentes spécifiques des restaurateurs. LA CALÉDONIE AGRICOLE 15 Pôle végétal Actualité du GDS-V Un nouveau ravageur en Nouvelle-Calédonie : En Nouvelle-Calédonie, on connaissait le thrips dans les pastèques, les poivrons, les oignons… On n’avait encore jamais vu de fortes attaques de thrips sur les maïs. C’est pourtant ce qui est arrivé en août dernier à Boulouparis, à Poya et à Pouembout sur quatre parcelles différentes nouvellement plantées. étant le Thrips du maïs, est une nouvelle espèce qui n’avait jamais été inventoriée par les chercheurs en NouvelleCalédonie. Contact Groupement de défense sanitaire végétal (GDS-V) : Antenne Chambre d’agriculture de Pouembout (Accueil du GDS-V) : 4ÏLsSTRON CANCNC le thrips du maïs (Frankliniella williamsi) lusieurs facteurs nous amènent à relativiser le risque à venir : P n’est pas considéré comme un ravageur économiquement important dans le monde, étaient exceptionnelles : un très fort déficit hydrique dans le sol et des nuits particulièrement chaudes, nouvelle zone peut donner lieu à des pullulations au départ, sur les sites où les infestations ont eu lieu (repousses, ou nouvelles plantations) montrent soit de faibles intensités de symptômes, soit l’absence totale de symptômes. Toutefois, les comités du GDS-V réunis en janvier/février ont estimé que les attaques ont été suffisamment sévères en août pour inviter les accrue lors de leur prochaine saison de plantation : il faut surveiller les plantes dès la levée jusqu’au stade 10 plus préjudiciable. Des symptômes assez nets de jaunissement (décoloration du plant) et un aspect de flétrissement doivent donner la puce à l’oreille. Un petit livret d’observation et d’information est disponible. De plus, si des traitements phytosanitaires s’avèrent nécessaires, on pourra utiliser des produits tels que decis, baytroid, success 4, avid, orytis qui sont autorisés en Nouvelle-Calédonie*. Dans les pays touchés par le ils sont déjà utilisés. En cas d’infestation, il faut intervenir très tôt. Il est donc essentiel de surveiller dès la levée, chaque semaine. Le traitement pourra être rendu plus efficace si on traite le soir quand le thrips est plus actif, après une irrigation ou une pluie qui font souvent sortir les thrips de leur loge... Pour plus d’informations, vous êtes invités à contacter votre technicien référent habituel. * des demandes d’autorisation thrips sur maïs ont été faites au gouvernement pour ces PPUA déjà présents ici qui devraient être efficaces. Sous réserve de réponse du Gouvernement Symptômes de thrips © ADECAL, Boulouparis. 16 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°145 Avril 2015 Adulte de la Punaise vers 17 h. Les observations se font plutôt le soir. © P.Wadra Biopesticides pour lutter contre la punaise de l’avocatier Margaux Jourdainne, élève ingénieur ESITPA vient de terminer la première étape du travail Biopesticides pour lutter contre la punaise de l’avocatier à Maré. C e travail du GDS-V, réalisé en partenariat avec l’IAC, a permis de mieux connaître la punaise et ses modes d’action. L’efficacité des traitements n’est pas pour l’instant démontrée : il faudra attendre la maturité finale des avocats en mai. Les produits testés sont le kaolin (argile mouillable) et l’engrais de poisson. Toutefois, un constat s’impose à Maré, une part importante des ver- gers de l’île sont en souffrance : près de la moitié des chutes de fruits depuis la nouaison n’est pas due aux punaises mais est physiologique. Or, on sait que des arbres affaiblis sont plus sujets aux attaques d’insectes. Si les niveaux de fertilisation et d’irrigation des arbres ne sont pas améliorés, les traitements auront possiblement une efficacité sur la punaise, mais n’auront pas forcément d’impact sur l’augmentation des rendements. Qui sont les ravageurs, les maladies, les auxiliaires du champ bio en Nouvelle-Calédonie ? Après une année d’épidémiosurveillance dans cinq champs de producteurs bio de Nouvelle-Calédonie, le GDS-V a invité l’ensemble des producteurs de Biocalédonia à se joindre à eux pour la visite d’un champ à La Tamoa, l’observation des ravageurs et maladies du moment, et les résultats en photos et commentés de l’ensemble des observations de l’année. Un moment riche en échanges… Un livret sur «Les organismes nuisibles du champ bio» est disponible à la Chambre d’agriculture. Pouebo centre : le foyer de bunchy-top exige la mobilisation de tous Une prospection exhaustive de la zone allant de St Ferdinand à St Adolphe a été orchestrée par la province Nord et l’association Arbofruits. N°145 Avril 2015 I l s’agissait d’établir un plan de lutte. Des agents de différentes structures et un bénévole de la tribu de Ste Marie se sont relayés pendant 10 jours et ont comptabilisé une centaine de plants malades. Sans surprise, puisque la période est particulièrement favorable au développement de la maladie et de son vecteur (vent, chaleur, humidité). La maladie s’étend sur 4 km du nord au sud dans la plaine (pas encore sur la montagne). Des plants malades ont été marqués à la peinture à St Louis, Ste Marie, St Adolphe, St Gabriel et St Ferdinand (trois gros foyers et une trentaine de plants épars) : à la charge du producteur de les détruire. Attention, d’autres plants peuvent devenir malades et ne seront pas forcément marqués. La population est plus que jamais appelée à être vigilante et à arracher ses plants malades. LA CALÉDONIE AGRICOLE 17 Pôle élevage Charte bovine : productivité des troupeaux l’appui technique des éleveurs Les résultats techniques de nombreux élevages bovins, notamment la productivité des troupeaux, peuvent être le revenu des éleveurs. C omme le rappelle le syndicat des éleveurs de NC, « la prochaine augmentation de notre revenu doit venir de nos progrès techniques. Quand en moyenne, 1 vache sur 3 ne fait pas veau tous les ans, nous savons que nous pouvons progresser pour améliorer nos revenus. Une vache dans les meilleures conditions est en capacité de faire un veau par an. Cela n’est pas possible tout le temps, mais on doit essayer de s’en rapprocher. » L’éleveur doit avoir les bons éléments pour une bonne décision Chaque station a un potentiel de production lié à des facteurs difficilement maitrisables : nature des sols, pentes, pluviométries. Chaque éleveur a sa stratégie de production : vente en vif, embouche, naisseur, naisseur/engraisseur. Pour réussir à rentabiliser au mieux son exploitation, il doit souvent être accompagné dans ses choix car lui seul ne peut pas faire face à tous les enjeux : suivi et gestion des troupeaux et des rotations de runs, choix des races pour une adaptation à l’environnement et à sa stratégie de production, gestion sanitaire, suivi de la comptabilité et analyse financière, etc… Les éleveurs attendent aujourd’hui un service d’appui technique pour les accompagner. Des moyens et des compétences existent. Les discussions dans le cadre de la Charte bovine et entre les représentants des organisations professionnelles et les directions provinciales en charge du développement économique, ont permis d’acter qu’il fallait, renforcer le rôle d’appui sur le terrain du technicien provincial, qui deviendra si les 18 LA CALÉDONIE AGRICOLE éleveurs le souhaitent, son technicien référent. Le technicien référent : le partenaire de l’éleveur Au Nord, au Sud ou dans les Iles, le technicien référent sera le plus proche collaborateur de l’éleveur pour un contrat d’objectifs communs. L’axe prioritaire est de s’approcher de « un veau par vache par an ». Le technicien référent veillera à : les partenaires : - GDS-A : IPG, lutte contre la tique, risent une bonne communication avec les autres intervenants techniques, car l’éleveur peut transmettre à tous la même information. Au-delà de l’inventaire, l’enregistrement des dates de naissances et de la filiation mères/veaux permet d’obtenir rapidement des informations utiles au suivi de la reproduction (ex : nombre de veaux sevrés / femelles à la reproduction) et sur plusieurs années d’en mesurer les évolutions. Grâce aux mises à jour régulières, il est alors simple de repérer la liste des vaches peu ou pas productives et d’étudier l’opportunité de les réformer. En effet, en plus des réformes imprévues (accidents, maladies…), les animaux à réformer seront par ordre de priorité : conseil génétique, marché des reproducteurs, insémination et transfert animale, conduite du troupeau. Connaitre la performance favorise la bonne gestion des reproductrices L’IPG, grâce aux informations notifiées par l’éleveur, est un outil efficace. L’enregistrement sur les folios des entrées (naissances, achats) et des sorties (abattages, ventes, morts…) permet la construction d’un tableau de bord de l’élevage. Ces informations favo- bons produits. La qualité de l’élevage et du choix des génisses de renouvellement est importante pour pouvoir préparer une réforme adaptée. Il faut disposer d’éléments d’aide à la décision pour définir quelles génisses garder ou acheter. Cela suppose qu’un certain nombre d’informations sur les carrières des mères soient enregistrées pour permettre un choix éclairé. N°145 Avril 2015 Pôle élevage La productivité numérique du troupeau La productivité numérique du troupeau est un levier technique pour améliorer les résultats économiques de l’éleveur et donc ses revenus. D Auteur : Thierry Raobelina DDR PROVINCE SUD epuis 2007, le réseau d’élevages bovins viande de la province Sud met en évidence les résultats techniques et économiques de plus de 40 exploitations suivies par des zootechniciens et des conseillers de gestion afin de mieux comprendre les forces et les faiblesses de cette filière. Au-delà de la simple collecte d’informations, le travail d’appui du réseau permet d’informer et de former tant sur l’approche technique nécessaire que sur la réalité économique des exploitations. Les résultats de l’année 2013 ont permis de mieux cerner l’influence des différents composants techniques ou économiques sur la performance des entreprises. Qu’est ce que la productivité numérique ? La productivité numérique est le nombre de veaux sevrés en rapport avec le nombre de vaches mises à la reproduction. C’est un indicateur de performance significatif et relativement synthétique. Il exprime à la fois : - le suivi du troupeau : renouvellement, - la reproduction : planning, suivi cha- le suivi sanitaire : parasitisme, protec- 20 LA CALÉDONIE AGRICOLE - et indirectement le niveau d’alimentation du troupeau. Les exploitations du réseau ont toujours eu des résultats techniques et économiques disparates, liés à des facteurs internes (expérience, savoir-faire et objectifs de l’éleveur, temps de travail disponible, investissements) et externes (contexte pédoclimatique). Néanmoins, depuis plusieurs années, une amélioration significative de la performance des troupeaux étudiés est constatée, avec une hausse de poids des animaux au même âge et une meilleure reproduction. De 2010 à 2013, le taux de productivité numérique du groupe réseau a progressé de 11 points (passant de 64 à 75 %). Des simulations plus fines ont permis de tester la sensibilité des différents composants sur le calcul de l’excédent brut d’exploitation. L’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) est un bon indicateur de performance de l’exploitation, car ce solde doit permettre de payer les annuités, d’autofinancer des investissements et de rémunérer le travail de l’éleveur. Ce graphique montre l’impact sur l’EBE d’une hausse ou d’une baisse du prix des engrais de 20 %, celui d’une variation de 5 % du prix de vente des ani- maux ou encore, le bénéfice d’une amélioration de la technique traduite par une augmentation de 5 % du taux de productivité numérique. Dans les systèmes de production naisseurs ou naisseurs engraisseurs, une augmentation de 5 % de la productivité numérique se traduit par une augmentation de 12 000 F à 18 000 F de l’EBE/ vache. Critère le plus pesant dans la formation du revenu de l’éleveur, c’est le levier majeur pour la rentabilité des élevages, bien plus que le prix des approvisionnements ou des services. L’objectif de l’éleveur doit rester de produire et de vendre le plus d’animaux possible à un prix correct, valeur dont il n’a pas forcément la maîtrise. N°145 Avril 2015 Pôle élevage Actualité du GDS-A Etat des lieux de l’identification bovine Il y a actuellement 547 exploitations adhérentes bovine. E n 2014, le suivi identification des animaux abattus à l’OCEF apporte les informations suivantes (données IVNC) : identifiés. L’année passée a aussi confirmé le resserrement des partenariats avec l’OCEF et l’IVNC. Des projets communs émergent tel que celui de l’informatisation des échanges entre les bases de données de l’OCEF, de l’IVNC, de l’UPRA et de la DAVAR. Dans ces conditions, les perspectives d’avoir un retour d’information pour les éleveurs à partir des données d’abattage sont bonnes. Cette étape marquera de deux façons la vie des éleveurs éleveur pourra consulter ses données d’abattage quasiment en temps réel, grâce à internet. La gestion des interrogations sur la classification d’un bovin ou sur une éventuelle saisie s’en trouvera améliorée et permettra de mettre en œuvre une conciliation plus rapidement et plus facilement avec les partenaires concernés. Enfin, la conduite du 22 LA CALÉDONIE AGRICOLE troupeau sera facilitée car il sera plus simple de réaliser des suivis de carrière pour une vache mère, ainsi la conduite des réformes et le choix des génisses de renouvellement pourra se faire de façon plus objective en tenant compte de critères techniques fiable. Pour atteindre ces objectifs, les éleveurs ont deux actions à mettre en œuvre : A l’échelle de la filière, les choix génétiques pourront être objectivés de manière plus fine. Le conseil en matière de taureau s’en trouvera consolidé et les discussions techniques autour des questions de classification et de recherche de qualité pour mieux adapter les produits bouchers aux attentes du marché pourront se faire à partir de données objectives confortées sur plusieurs milliers d’abattage, selon les saisons ou tout autre critère technique jugé utile pour atteindre le meilleur compromis entre professionnels concernés. 2. Notifier au GDS-A les mouvements (naissance, achat, vente en vif, abattage etc…). Quelques chiffres s 547 exploitations adhérentes au dispositif d’identification bovine au 17/01/2015. s 65 991 bovins identifiés au 17/01/2015 (78% du cheptel recensé par le RGA 2012). s0RINCIPALESCOMMUNESPARLEURCHEPTEL PS : Bourail (10 359 bovins) et La Foa (10 082 bovins). PN : Pouembout (5 925 bovins) et Kaala Gomen (3 670 bovins). 1. Boucler les animaux et assurer le rebouclage lors de la perte d’une marque auriculaire. L’équipe du GDS-A a conscience que les pertes de boucles représentent un réel enjeu pour la filière. Face à ce problème, une expertise réalisée auprès de deux laboratoires qualité en métropole l’an passé a mis en évidence une faiblesse du plastique des boucles employées dans les conditions climatiques calédoniennes. Le cahier des charges de production a été modifié pour correspondre à celui employé par les marques auriculaires officielles de l’état du Queensland (Australie). Une enquête d’évaluation de ces boucles sera réalisée à partir de 2016. Contact Pour toute question sur l’un de ces points, contacter le GDS-A : Tél. : 44 52 45 - 76 94 38 - 93 14 71. N°145 Avril 2015 Les bonnes pratiques de pose des boucles ne doivent surtout pas être négligées. Voici un rappel avec : entre lla chambra d’agriculture de Nouvelle RESPECTER LE SENS DE LA BOUCLE (grande boucle) Une bonne tenue des boucles est liée à plusieurs facteurs : La qualité de pose de la boucle, La qualité du matériel de pose, La qualité des boucles. BIEN STOCKER LES BOUCLES Stocker les boucles dans leur enveloppe …) UTILISER UNE PINCE ET UN POINTEAU ADAPTES UN MAUVAIS SENS DE POSE, FAVORISE L’ACCROCHAGE ET L’ARRACHEMENT DE L’OREILLE OU DE LA BOUCLE. Les autres pinces ALLFLEX (bleues, …) sont Pince TOTAL TAGGER UNIVERSELLE rouge ALLFLEX mais pas pour la pose de boucles électroniques. - Changer le pointeau régulièrement, - FERMER RAPIDEMENT LA PINCE Si nécessaire... pensez à changer votre pince La pose doit être complète. Fermer la pince d’un coup sec en appuyant à fond. HYGIENE AVANT LA POSE Travaillez avec une pince propre. Désinfectez la régulièrement Une bonne pose se caractérise par le son émis lors de l’encliquetage de la boucle. IMMOBILISER LE VEAU CONTROLER LA QUALITE DE LA POSE Lorsque la boucle est posée, tourner un 1/4 de tour vers la gauche, puis vers la droite. Ce geste termine le percement de l’oreille et pose correcte des boucles. BIEN PLACER LA BOUCLE NB : ou de tremper la pointe de la boucle mâle Placer la boucle au centre de l’oreille distance de la tête. REUSSIR LE REBOUCLAGE S’assurer de la bonne concordance des numéros, er - EVITER LES « PIEGES » A BOUCLES Ne pas poser la boucle à l’extrémité de l’oreille. tranchants (rebords de bac à eau, …) AINSI, VOUS EVITEREZ L’ACCROCHAGE ET L’ARRACHEMENT DE L’OREILLE OU DE LA BOUCLE. N°145 Avril 2015 CES CONSIGNES SIMPLES AMELIORENT LA TENUE DES BOUCLES ET ASSURENT UNE BONNE IDENTIFICATION. LA CALÉDONIE AGRICOLE 23 Parcours Jacques Dolbeau est l’un de ces hommes au parcours atypique. Eleveur au Cap, dans la région de Bourail, il s’occupe de sa ferme en famille. Jacques Dolbeau, agriculteur au Cap « C’est la sixième ferme que nous avons construite avec ma femme ». C’est après un parcours varié, que Jacques Dolbeau vit désormais sur son exploitation au Cap. « Mon père souhaitait que je fasse des études alors j’ai passé un Brevet professionnel de menuiserie ». C’est donc tout d’abord en soutien à l’entreprise paternelle de menuiserie que Jacques Dolbeau débute son activité professionnelle. Mais c’était avant tout un grand sportif. Très tôt, il a su faire sa place dans 24 24 LA CALÉDONIE AGRICOLE le domaine du sport, dés son plus jeune âge. C’est tout d’abord en tant que gymnaste qu’il s’illustre, puis en self défense. Mais c’est surtout dans la course à pied, dés l’âge de 13 ans, qu’il a fait ses preuves en remportant très vite des marathons. « A 14 ans, je voulais faire de la boxe, mais mon père ne le voulait pas, alors je me suis tourné vers le cyclisme ». Et première course, première victoire. Il a par la suite pratiqué le cyclisme à haut niveau. Début d’une grande série de réussites, tant en Nouvelle-Calédonie qu’ailleurs. En effet, le sport l’a conduit à mener des courses de cyclisme en Algérie et en Métropole. En 1963, il remporte avec l’équipe de France les « Jeux de l’Amitié » en Algérie. « Nous étions quatre calédoniens et quatre français ». N°145 Avril 2015 Après quelques années passées en France, à l’INSEP, Jacques revient à l’âge de 19 ans en Nouvelle-Calédonie. C’est alors la passion des chevaux qui anime l’éleveur depuis de nombreuses années car c’est à Vincennes, proche de l’INSEP, qu’il découvre les chevaux de course. cienne directrice d’école. « C’est cette ferme là que je voulais, la ferme dont j’avais rêvé… » souligne amusé l’agriculteur. « Nous sommes arrivés au Cap en 1982 où nous avons construit notre maison actuelle ». Aujourd’hui, l’éleveur a un cheptel de vaches : Santa Gertrudis, limousins et charolais, ainsi que des cochons et des chevaux de course. Son fils et sa fille sont également éleveurs proches de son exploitation, avec notamment des moutons et des ruches. « J’aime bien tout faire et j’aime bien gagner », c’est comme cela que l’on pourrait résumer le parcours d’un homme, riche d’avoir relevé de nombreux défis. Sa première ferme était située à Yahoué, sur la propriété familiale maternelle. C’est là que Jacques ouvre une boucherie au Pont des Français. « C’est en rachetant tout le stock que je me suis retrouvé chef d’entreprise presque du jour au lendemain ». Il s’y investi quelques années, avec l’aide de son épouse. D’autres fermes suivront, comme la ferme de Saint Louis où il avait 250 vaches laitières, puis une ferme à Canala. Et c’est bien plus tard, que Jacques est arrivé dans la région de Bourail, sur une propriété d’une an- N°145 Avril 2015 LA CALÉDONIE AGRICOLE 25 La tropicalisation du cheptel bovin, et des réponses apportées par les éleveurs qui témoignent de leur grande capacité d’adaptation. A nouveau, l’élevage calédonien est confronté à Dossier pour un élevage durable et rentable conditions d’élevage tropicales propres à la Nouvelle-Calédonie ? Comment appréhender l’émergence de tiques résistantes aux traitements habituels ? La tropicalisation du cheptel devient aujourd’hui un levier 27 Dossier A ujourd’hui, la lutte contre la tique est la priorité en matière de protection sanitaire du cheptel calédonien. Et face à ce fléau, les éleveurs disposent déjà d’un certain nombre de races en Nouvelle-Calédonie, adaptées aux conditions climatiques et à la demande du marché. Charolaise, Blonde d’Aquitaine, Limousine, Sénépol, Brahman, Belmont Red, Droughtmaster, Santa Gertrudis… ces noms évoquent la diversité de nos élevages, diversité qui constitue notre patrimoine. Avant d’évoquer les atouts génétiques des races bovines de Nouvelle-Calédonie, il ne faut pas oublier les bonnes pratiques qui sont au cœur du métier d’éleveur. En effet, une bonne alimentation et une conduite du troupeau adaptée sont aussi la clé du succès. La meilleure génétique, c’est l’herbe. Le préalable a la bonne santé du troupeau est avant tout une bonne alimentation, en qualité et quantité. Objectif de productivité : 1 veau par vache par an L’élevage s’inscrit dans une filière économique. A chaque étape de la 28 LA CALÉDONIE AGRICOLE filière, les professionnels travaillent pour garantir la meilleure qualité aux consommateurs, « de la fourche à la fourchette » avec l’enjeu fort de l’éleveur : produire pour dégager un revenu de son travail. Un objectif de productivité est aujourd’hui bien présent pour chaque éleveur : « 1 veau par vache par an ». Cette productivité de l’élevage dépend d’abord de la manière dont il est alimenté. En effet, le nombre d’animaux à l’hectare (charge) et la vitesse de rotation des pâturages conditionnent la bonne santé du troupeau. Pour augmenter le revenu des éleveurs et l’autonomie alimentaire en Nouvelle-Calédonie, il y a des marges de manœuvre. A savoir notamment qu’une récente étude a montré qu’une augmentation de la productivité de 5% augmenterait le revenu brut de l’éleveur de 25%. Une bonne alimentation avant tout Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins, qui varient suivant l’espèce, l’âge, le type de production, la saison et sa localisation. Les aliments doivent apporter aux animaux les composants utiles à leurs fonctions vitales et à leur production (croissance, gestation, lactation) : énergie, protéine, minéraux et vitamines. L’éleveur connait ses animaux et sait évaluer leurs besoins. Il adapte alors la conduite du troupeau selon les pâturages dont il dispose. Si besoin, des compléments alimentaires peuvent être apportés. Favoriser de bonnes conditions de reproduction Toujours dans un objectif de rentabilité, l’éleveur s’attache à réunir que les bonnes conditions soient là avant la mise à la reproduction : animaux en bon état corporel, s’assurer des performances d’aptitude à la reproduction (test de fertilité, vérifier l’état des femelles gestantes). Mais aussi il met en place un diagnostic des gestations avec un bon suivi des femelles pour pouvoir réformer rapidement les animaux infertiles. Le taux de vêlage annuel moyen est de 60% en Nouvelle-Calédonie, c’est à dire que plus d’une vache sur 3 est improductive. N°145 Avril 2015 Une transition génétique indispensable La lutte chimique contre la tique a aujourd’hui atteint ses limites. Une transition génétique est désormais en cours en Nouvelle-Calédonie. Les éleveurs accompagnés par les organisations professionnelles agricoles tels que l’Upra bovine et le Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A) travaillent à la mise en place d’une nouvelle stratégie : la lutte intégrée, dont la tropicalisation est un des piliers. La tropicalisation consiste à utiliser les différents caractères génétiques d’une race ou d’un croisement, afin d’adapter son troupeau aux contraintes du milieu tropical et de sa production. bovine apporte de précieux conseils pour accompagner les éleveurs dans l’amélioration de leur génétique. Comment mettre en place cette transition génétique ? Le choix génétique doit être réfléchi et accompagné car il représente un impact à long terme pour l’éleveur. Outil de contrôle de performance, outil de diffusion génétique (insémination, vente de taureau reproducteur, transfert d’embryons), l’Upra Une réflexion filière sur l’utilisation de types de races adaptées au type de production est en cours de mise en place. Il s’agit de l’organisation d’un réseau « schéma génétique » Cette stratégie génétique permettra d’être un outil d’aide à la décision afin d’orienter les élevage sur leurs choix. Résistance à la tique Le niveau de résistance est le nombre moyen de larves de tiques n’arrivant pas au stade de gorgement. Les animaux sur lesquels 100 larves femelles arrivent au gorgement ont une résistance de 99%, ceux permettant le gorgement de 1000 larves ont une résistance de 90%. En fonction de ce pourcentage, le niveau de résistance est considéré comme : Plus les gènes Brahman sont dilués, plus les animaux sont sensibles à la tique. Le nombre de tiques augmente avec la diminution des gènes de Bos Indicus. La suppression des animaux les plus sensibles diminue en quelques générations l’infestation moyenne de la population. N°145 Avril 2015 LA CALÉDONIE AGRICOLE 29 Dossier Le croisement comme utilisation complémentaire des races L’augmentation de la productivité des élevages nécessite une bonne adaptation des bovins aux conditions d’élevage tropicale. En croisant des animaux de génotype différent (races) on obtient une recombinaison des gènes. Il en résulte une augmentation des performances que l’on peut qualifier de multiplicatives. C’est l’effet hétérosis. On combine ainsi les performances de chaque race (fertilité, conformation, adaptation…). « Les progrès sont rapides car en une génération on peut atteindre un objectif alors qu’en sélectionnant en race pure cela prend beaucoup plus de temps » souligne Flavien Pierson, directeur de l’Upra bovine. Stratégies pour améliorer la production et l’adaptation Pour supporter la pression des tiques et les facteurs de stress liés à la sécheresse et la mauvaise alimentation, le pourcentage d’adaptation aux conditions tropicales doit être de 25 à 75%. Pour des environnements beaucoup plus stressants 100% d’adaptation peut être nécessaire (très rare en Nouvelle-Calédonie). Pour une bonne tolérance à la tique, les animaux doivent avoir un minimum de 50% d’adaptation. Pour atteindre ce pourcentage d’adaptation aux conditions tropicales, les éleveurs peuvent utiliser : dérivés de bos indicus (droughtmaster, charbray, brahmousin ou santa-gertrudis), 30 LA CALÉDONIE AGRICOLE le Sénépol, le Belmont red. Plus les conditions environnementales sont stressantes plus il faut utiliser un pourcentage de Bos indicus important. Dans un environnement tropical, l’utilisation en croisement d’une combinaison de race permet d’optimiser la productivité des animaux tout en leur conférant une bonne adaptation à l’environnement dans lequel ils évoluent. L’utilisation conjointe de Bos indicus et de races taurines adaptées aux conditions tropicales permet également de bénéficier de l’effet hétérosis, ce qui offre la possibilité de maximiser la productivité sans pour autant réduire le niveau de résistance aux parasites et aux stress environnementaux. Il est plus rapide et plus économique de combiner les qualités de chaque race plutôt que de chercher à sélectionner et à améliorer en race pure les défauts d’une race. L’intervalle entre génération est long en bovin, la sélection en race pure taurine sur un critère tel que la résistance à la tique demande plusieurs dizaines d’années et des moyens très important. Pour maximiser, la rentabilité des éleveurs, la meilleure approche est de focaliser les efforts de sélection sur les bovins qui sont productifs en présence des facteurs de stress environnementaux. Les critères de productivité sont souvent antagonistes aux critères d’adaptation aux conditions tropicales. Dans tous les environnements de produc- tion, il existe des facteurs qui limitent la production, ce qui signifie qu’il n’existe pas de race « passe partout » mais qu’il existe des races plus ou moins productives dans des environnements donnés. Définitions sLa productivité : croissance, fertilité, poids à l’âge adulte, qualité de viande sAdaptation au milieu tropical : résistance aux parasites internes et externes, résistance à la chaleur, résistance à la sécheresse. L’effet hétérosis La moyenne des performances d’animaux issus de croisement est meilleure que les performances de celle des deux parents. Plus les animaux sont de lignée opposée, et plus l’effet hétérosis est important. Article réalisé en partenariat avec l’UPRA Bovine. FILM POUR LES ÉLEVEURS BOVIN Le Syndicat des éleveurs de Nouvelle-calédonie, en partenariat avec l’UPRA Bovine et la Chambre d’agriculture, ont réalisé un film sur la tropicalisation du cheptel. il est disponible sur youtube. N°145 Avril 2015 Cheptel calédonien, quels sont les atouts des différentes races bovines ? La race LIMOUSINE Première race Calédonienne Commencées il y a plus d’un siècle, les importations de géniteurs limousins de race pure ont fortement marqué l’élevage calédonien. Sa rusticité, ses qualités maternelles et ses aptitudes bouchères en font la race calédonienne la plus représentée. Veaux et bœufs produisent des carcasses peu grasses à la viande bien valorisée par le système OCEF. Les limousins calédoniens bénéficient d’une longue adaptation aux conditions d’élevage tropicales et du meilleur de la génétique française. Les effectifs importants constituent une base suffisamment large pour un progrès génétique régulier. Cependant, sa sensibilité à la tique rend difficile son utilisation en race pure dans les troupeaux commerciaux. C’est pour cette raison que certain séleveurs ont pris l’option d’utiliser cette race en croisement pour créer le Brahmousin et le Sénézin. Il s’agit là d’un moyen de conserver les qualités génétiques du Limousin. La race CHAROLAISE Excellent en croisement Originaire du Centre de la France, le charolais est élevé en NouvelleCalédonie depuis 1969. Le Charolais doit son succès international à la production exceptionnelle de viande de qualité qu’il permet en race pure et qu’il transmet en croisement. Excellent raceur, il améliore, en croisement avec toutes les races, la conformation, le potentiel de croissance et la qualité de la viande. Race assez fragile qui nécessite une excellente maitrise de l’alimentation. Sa sensibilité à la tique compromet son utilisation en race pure dans nos conditions tropicales. Race à utiliser plutôt en croisement terminal par la voix mâle. Son potentiel génétique est également conservé au travers du développement des races Charbraise et Senelais. La race BRAHMAN Vigueur, adaptation et récupération La race SANTA GERTRUDIS Cette race, développée au Texas entre 1910 et 1925, est issue du croisement entre Brahman (3/8) et Shorthorn (5/8). Cette race fut introduite en 1952 en Australie puis au début des années 60 en Calédonie, comme alternative aux problèmes posés par la tique du bétail sur le territoire. Animal à grand développement, lourd et assez précoce (dépose du gras tôt), il s’adapte bien à des conditions d’élevage difficiles. Cette race est connue pour ses qualités maternelles (lait). N°145 Avril 2015 Cette race a été développée aux Etats-Unis entre la fin du 19ème et le début de 20ème siècle. Elle est issue du croisement de 3 races de zébus importées d’Inde et Pakistan (races Guzerat, Nellore et Gir) puis d’une 4ème race de zébu d’origine indienne mais sélectionnée au Brésil (race Indu-Brazil). Ces croisements ont été réalisés lors de 3 vagues d’importation (1854-1906, 1924-1925 puis 1946). Ce zébu, d’abord sélectionné aux Etats-Unis, s’est largement répandu dans de nombreux pays tropicaux. Il a la capacité de s’adapter à des conditions d’élevage extrêmes. Il supporte bien la chaleur et résiste à la tique du bétail. Du fait de ces qualités de résistance à la tique, cette race est beaucoup utilisée en croisement avec des Bos taurus dans des proportions plus ou moins élevées et est ainsi vecteur d’une vigueur hybride très importante. LA CALÉDONIE AGRICOLE 31 Roger Gaillot, éleveur à Boulouparis Roger Gérard, éleveur à La Tamoa La race DROUGHTMASTER Entre Bos indicus et Bos taurus Cette race a été créée en Australie au début des années 1960 et se compose de 50% à 62% (5/8) de sang Brahman et 38% (3/8) à 50% de sang Shorthorn/ Hereford. Cette race a été développée dans le Queensland en Australie avec pour objectifs d’améliorer la fertilité et la précocité du Brahman tout en conservant son adaptation aux conditions tropicales. Le Drougthmaster a été importé en Nouvelle-Calédonie en 2008. Il est pour l’instant utilisé en race pure, afin de produire des reproducteurs mâles. Ces reproducteurs pourront ensuite être utilisés en croisement terminal avec des vaches croisées Brahman. Ce type de croisement devrait permettre aux femelles de première génération de conserver leur résistance à la tique tout en développant plus de précocité. La race SENEPOL a évolué pour s’adapter au milieu tropical La race Sénépol est une race relativement récente puisqu’elle a été développée dans la région Caribéenne à la fin du 19ème siècle. Elle a ensuite été introduite aux Etats-Unis et ce n’est qu’en 1995 que les premiers animaux sont arrivés en Australie. Des reproducteurs Sénépol ont été importés en 2008 en Nouvelle-Calédonie afin d’être utilisés en croisement avec des troupeaux de Bos taurus d’origine européenne. Patrick Ardimani, éleveur à Tontouta La race BLONDE D’AQUITAINE Développement musculaire important Race d’origine française du genre Bos Taurus (donc sensible à la tique), la blonde d’aquitaine est le résultat de la fusion en 1961 de 3 races locales du sud-ouest de la France : la blonde du Quercy, la blonde des Pyrénées et la Garonnaise. Ses atouts sont les suivants : développement musculaire important et forte croissance des veaux. Peu de dépôt de gras au profit du muscle. Poils ras, velâge assez facile, avec un caractère se situant entre la charolaise et la limousine. A savoir que sa production de lait est moyenne en race pure. Sa fertilité est moyenne. La race BELMONT RED Vigueur, adaptation et récupération Le Belmont Red a été créé par le gouvernement Australien dans la station de recherche de Belmont à partir de 1954. Il est né d’un besoin des éleveurs installés dans les régions tropicales de l’Australie (Queensland, le Territoire du Nord et Western Australia) qui souhaitaient utiliser une race de bovins ayant un bon tempérament, un niveau de fertilité élevé, et pouvant valoriser de manière efficace les ressources d’un environnement difficile. L’objectif des éleveurs calédoniens est de pouvoir bénéficier du fort degré d’hétérosis de cette race. Cette race composite est issue d’un croisement entre de l’Africander (Afrique Sanga), du Hereford et du Shorthorn (Bos taurus). C’est ensuite grâce à une sélection rigoureuse, que le Belmont Red, est une race taurine « 100 % made in Australia », résistante à la tique. Croisement entre le N’Dama, originaire d’Afrique de l’Ouest (‘Séné’ venant de Sénégal) et du Red Poll, originaire d’Europe (Hupp et Williams, 1994). Elle est dite résistante aux insectes et à la tique. Développée à la fin des années 60, elle inclut initialement 50% sang résistant venant d’une race de Sanga (taurus africain adapté aux conditions tropicales) et 50% de sang de races tempérées (Hereford, Shorthorn). 32 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°145 Avril 2015 2014 a été une année concernant les problèmes liés à la tique du bétail. De nombreux éleveurs ont subi des pertes, parfois importantes au sein de leur troupeau, quel que soit l’environnement, l’âge et même la race des animaux. Auteur : Thomas Hüe Vétérinaire et chercheur en parasitologie à l’Institut Agronomique néo-Calédonien 34 LA CALÉDONIE AGRICOLE © IAC 3FDIFSDIFtJOOPWBUJPOt5SBOTGFSU Eliminer ses animaux les plus sensibles aux tiques : Intérêt et impact ? C et épisode n’a fait qu’aggraver la défiance des éleveurs envers les races Européennes Bos taurus, très touchées par ce parasite, et a entrainé une accélération de la transition du troupeau calédonien vers des races plus résistantes. Pourtant il est nécessaire de garder du Bos taurus (Limousin ou Charolais) sur le territoire. Outre la préservation de ce patrimoine historique et génétique, la maintien de ces animaux en race pure est bien évidemment indispensable pour produire du Brahmousin ou tout autre type de croisement entre des races résistantes à la tique (Brahman ou les races composites) et du Bos taurus. L’objectif de ces croisements est ainsi de produire des animaux bien conformés avec une bonne résistance à la tique. Avec la baisse d’efficacité des tiquicides, il faut à présent trouver des solutions alternatives pour protéger les animaux. Parmi celles-ci, l’identification des animaux les plus résistants et la réforme des animaux les plus sensibles au sein d’un troupeau permet d’abaisser à terme le niveau d’infestation du troupeau. Des essais dans ce sens ont déjà été menés en Australie entre 1983 et 1998. L’étude a porté sur un troupeau de 100 vaches mère de race Hereford x Shorthorn, un croisement de deux races Bos taurus anglaises, particulièrement sensibles à la tique. Pendant 15 ans, l’unique critère de réforme a été la sensibilité à la tique. Au moins 3 comptages de tiques ont été réalisés par an et les 15% les plus sensibles ont été réformées chaque année. L’évolution du nombre de tiques observées par animal est présentée dans le graphique n°1. Graph 1 : évolution du nombre de tiques par animal par comptage N°145 Avril 2015 Les Australiens ont également enregistré les pesées de ces animaux pour voir si la sélection sur le critère de la résistance à la tique ne se faisait pas au détriment de la conformation des animaux. Les résultats sont présentés dans le graphique n°2. Graph 2 : évolution des Poids Age Type à 6, 12 et 18 mois sur 15 ans. est semble-t-il dû directement à la réduction de l’impact des tiques sur les animaux. Quinze ans, c’est certes long, mais si nous voulons préserver les Bos taurus sur le territoire, l’élimination des animaux les plus sensibles est une piste intéressante à creuser, sachant que cela s’accompagne d’une amélioration des performances. Il est aujourd’hui important de bénéficier des dernières molécules encore actives (Ivomec Gold, Acatak, voire Taktic dans certaines conditions) pour entamer cette sélection dès que possible. Ces dernières molécules ne seront pas efficaces encore longtemps et il faut en profiter pour amorcer ce tournant, c’est peut-être la dernière occasion de maintenir le Limousin et le Charolais en Nouvelle-Calédonie avant leur disparition définitive. © IAC © IAC En l’espace de 15 ans, le niveau d’infestation du troupeau a été divisé par 7. Cette diminution est le résultat de 2 paramètres : le maintien dans le troupeau des animaux naturellement les plus résistants – ou disons les moins sensibles – et l’élimination des animaux les plus sensibles, qui étaient les plus infestés par les tiques et qui participaient ainsi à la recontamination régulière des pâturages. qu’il est possible d’y consacrer. A minima, il faudra noter les animaux sur lesquels sont observés le plus de tiques lors des rentrées de bétail pour les bains. Lors des réformes, vous pourrez ainsi connaitre quels sont les animaux qui ont eu régulièrement le plus de tiques. Attention cependant, l’état des animaux influence leur sensibilité à la tique. Une vache suitée aura, par exemple, plus de tiques qu’une vache pleine. Il est donc plus intéressant de noter plusieurs fois les animaux, quitte à y passer un peu plus de temps. Pour avoir une information plus pertinente, une évaluation rapide des animaux peut être mise en place. En passant la main sur le flanc des animaux et en observant quelques points précis (encolure, périnée, attache de la queue), il est possible d’avoir une estimation de l’infestation de l’animal par les tiques adultes et les formes immatures. L’enregistrement de ces 2 paramètres sur 3 à 4 montées de tiques permet, en fin d’année, d’avoir une information assez précise pour faire le choix de ses réformes. A ce jour, les stations de la Chambre d’agriculture et de la province Sud, ainsi que les premiers éleveurs, sont rentrés dans cette démarche. Cet article est dédié à Jean-Claude Hurlin Contact La sélection sur le critère de la tique s’accompagne également d’une amélioration des performances des animaux. En 15 ans, les bovins ont en moyenne gagné 20 kg à 18 mois. Ceci N°145 Avril 2015 Comment procéder ? Le plus important est d’enregistrer les informations. Plusieurs niveaux de précision sont possibles en fonction de l’objectif que l’on se fixe et du temps Si vous souhaitez mettre ce suivi en place dans votre élevage, rapprochezvous du Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A) : Vincent Galibert : 74 28 24 ou de l’IAC Thomas Hue : 74 20 73 LA CALÉDONIE AGRICOLE 35 Initiative C’est l’expérience qui compte ! C’est sur ce principe que Maurice Wabealo se rend aujourd’hui disponible pour épauler de nouveaux agriculteurs pour partager avec eux leur expérience. Témoignage… Parrainage, la volonté de partager sa passion M aurice Wabealo est l’un des premiers agriculteurs certifié Agriculture Biologique du territoire. Maraicher sur Baco, il a également disposé d’un accompagnement de la plateforme Initiative NC pour la mise en place de son projet agricole à Koné en 2007. Avec une expérience de prés de vingt années dans l’agriculture, Maurice a décidé d’accepter de parrainer à son tour un jeune créateur qui se lance aujourd’hui dans l’agriculture à Ouégoa. l’arrosage ou encore sur les insectes et les maladies » explique Maurice. « Ce partage se fait tranquillement. Les personnes m’appellent quand ils ont besoin. On s’entraide, c’est une bonne chose ». L’enjeu est intéressant, car non seulement il faut que « le courant passe » afin que la confiance s’installe, base indispensable des bonnes relations futures, mais il faut aussi que l’un accepte d’avoir un « mentor », celuici conseillant son « filleul ». Il s’agit de lui faire profiter de son réseau, de son expérience, sans pour autant intervenir à sa place et même accepter de ne pas être écouté. Initiative NCI Ce principe de faire jouer son réseau, Initiative NC l’a bien compris et accompagne les promoteurs qui le souhaitent pour les aider à justement développer leur réseau. Un atout certain qui favorise aussi la solidarité. Initiative NC consent aux promoteurs des prêts d’honneur affectés à la constitution de l’apport personnel de ces derniers. Ces prêts d’honneur sont consentis sans garanties et sans intérêts ni frais d’aucune sorte. Initiative NC intervient sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. L’intégralité des services d’Initiative NC, de l’instruction au suivi postcréation, est fournie à titre gratuit. Depuis, Maurice est souvent appelé pour partager son expérience avec Plus d’informations : Initiative NC d’autres agriculteurs. « On m’appelle 4ÏLsNCIDIR LAGOONNC pour échanger nos pratiques, notamment www.initiative-nc.com sur les techniques de semence, les engrais, 36 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°145 Avril 2015 Economie la CCS Voici des exemples de mise en oeuvre Févier 2015 Janvier 2015 er er >valable jusqu’au mois de décembre 2014 38 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°145 Avril 2015 Juridique Volde bétail Du nouveau en matière de vol de bétail. Désormais, le tribunal a reconnu l’intérêt pour agir en justice du Syndicat des Eleveurs de Nouvelle-Calédonie. Philippe Gillardin, avocat en charge du dossier. En quoi peut-il s’agir là d’un préjudice collectif ? P. G : C’est très simple, dés qu’on parle de vol de bétail, il s’agit d’une perturbation psychologique de la filière toute entière, liée à la crainte de renouvellement, d’accidents ou pire. De plus, chaque vol de bétail, que la viande soit réservée à un usage «familial» ou vendu, est un acte de concurrence déloyale puisque ces consommateurs n’iront pas l’acheter dans le commerce. Le Syndicat des Éleveurs est reconnu comme ayant intérêt à agir, Depuis quand la problématique du braconnage est sur le terrain judiciaire ? P.G : Les éleveurs sont confrontés aux suites judiciaires de leurs plaintes depuis toujours, mais le syndicat a pris la décision d’agir collectivement avec mon assistance, depuis 2012. L’objectif est de tenter d’obtenir un suivi plus ferme du parquet et une réponse judiciaire cohérente (les condamnations). 40 LA CALÉDONIE AGRICOLE P.G : C’est un peu compliqué. Une association de protection des animaux, par exemple, a qualité à agir parce que l’Etat lui a reconnu cette qualité dans le code pénal, comme les associations contre le racisme, les violences sexuelles... Mais pour les Syndicats professionnels c’était plus compliqué de le faire comprendre au Tribunal. Parfois nous étions reconnus et parfois non. Un arrêt de la Cour d’Appel en ce début d’année vient de reprendre et admettre notre démonstration. Cela fait donc jurisprudence et les tribunaux ne pourront que suivre cette décision. À chaque fois le Syndicat obtiendra d’être entendu et indemnisé, voire au franc symbolique, comme c’est parfois le cas pour les associations. Quelles sont les autres avancées judiciaires face à ce sujet sensible ? P.G : L’autre avancée très importante de cet arrêt de la Cour est que les éleveurs victimes devront maintenant, en déposant plainte, penser à déclarer comme préjudice une somme bien supérieure à la simple valeur OCEF du bétail. La Cour a en effet suivi là aussi notre démonstration sur le fait que le préjudice c’est aussi le travail rendu nécessaire à la mise au dépotoir des restes du bétail abattu, la réparation des clôtures, la perte éventuelle au niveau génétique et de reproduction, le travail accompli pour rien... Bref quand on vole un vélo on sait déterminer la valeur du vélo, lorsqu’il s’agit d’un bétail c’est beaucoup de choses. Il ne s’agit donc plus de dire : préjudice 80 000 ou 140 000, mais : Au total au moins 200 000 f. A nous ensuite de défendre cette demande devant le tribunal. Nous venons d’obtenir une première décision depuis l’arrêt, et chaque vache a été indémnisée à 200 000 f, on progresse donc… N°145 Avril 2015 Formation Formation machinisme agricole Choix, réglages et utilisation des matériels de pulvérisation phytosanitaire, voici les caractéristiques de la formation au machinisme agricole proposée par la Chambre d’agriculture. Objectifs .IVEAU IV %FFECTIF 10 personnes / session. 0UBLICVISÏ agriculteurs et promoteurs porteurs de projets. $URÏE 2 jours à la suite ou 2 x 1 jours décalés selon la disponibilité des agriculteurs. ,IEU Plateforme machinisme agricole de Pouembout. 0RÏREQUIS Avoir une activité agricole professionnelle ou semiprofessionnelle. Validation de candidature par les services technique de la DDEE concernés. Contenus et activités s!CQUÏRIRLESBASESTECHNIQUESNÏCESSAIRESPOUR - Choisir un appareil de pulvérisation. - Etablir un référentiel de traitement. - Régler et étalonner un pulvérisateur. s/PTIMISATIONDESRÏGLAGESETDELUTILISATIONDESÏQUIPEMENTSÏTUDIÏS AUTRAVERSDERÏALISATIONSPRATIQUES - Mise en application pratique des acquis théoriques : tarage des appareils. - Utilisation des outils d’optimisation des réglages (le système DPAE). - Utilisation du guidage GPS. *OUR -ATINÏECOURSTHÏORIQUESH - Appréhension des lois physiques liées à l’utilisation d’un liquide sous pression et de particules solides en mouvement. - Technologie des matériels de pulvérisation. !PRÒSMIDICOURSTHÏORIQUESETPRATIQUESH - Etudes de cas. - Etude des différents types de buse, méthode de choix. Tarage en relation avec des études de cas. *OUR -ATINÏECOURSPRATIQUESHTHÏORIQUEH - Réalisation pratique d’épandage contrôle d’efficacité. - Mode opératoire des systèmes d’assistance du type DPAE !PRÒSMIDICOURSTHÏORIQUESHPRATIQUESH - Utilisation des outils d’optimisation des réglages (DPAE). - Utilisation et limites d’applications des outils d’assistance (DGPS). Validation: attestation de stage. Sur l’agenda : Formations en machinisme 13 au 16 avrilt5SBDUFVSJOJUJBUJPOtprovince Nord semaine 1 5 au 7 mait6UJMJTBUJPOFUFOUSFUJFOQFUJUTÏRVJQFNFOUTBHSJDPMFTNPUPSJTÏTtMaré 18 au 22 mait*OJUJBUJPOUSBDUFVStQSPWJODF/PSEtTFNBJOF 8 au 12 juint$POEVJUFFOUSFUJFOQFSGFDUJPOOFNFOUtQSPWJODF/PSEtTFNBJOF 22 au 26 juint.BJOUFOBODFFUèmeÏDIFMPOtMaré 29 juin au 3 juillet t$POEVJUFFOUSFUJFOQFSGFDUJPOOFNFOUtQSPWJODF/PSETFNBJOF 20 au 24 juillet t"VUPDPOTUSVDUJPOtProvince Nord 44 LA CALÉDONIE AGRICOLE Contact : Plateforme Machinisme Agricole BP 161 Pouembout 5ÏM 5ÏM [email protected] N°145 Avril 2015 CERTIPHYTO-NC Agriculteurs, c’est le moment de se former au CERTIPHYTO-NC Dés qu’une action porte sur l’utilisation, la distribution ou la vente de produits phytosanitaires, le professionnel est soumis à la détention d’une qualification adaptée. En Nouvelle-Calédonie, cette qualification peut être obtenue par équivalence avec certains diplômes agricoles ou par le Certiphyto-NC. GRATUIT C’est le moment de se former ! Le Certiphyto-NC est une formation d’une durée de 3 jours qui atteste de l’acquisition de connaissances suffisantes pour utiliser certains produits phytosanitaires à usage agricole en toute sécurité et en réduire leur usage quand cela s’avère possible. A savoir que cette qualification deviendra obligatoire, alors c’est le moment pour s’y préparer. Le CERTIPHYTO-NC est une qualification pour utiliser Le Certiphyto-NC comprend 4 voletsproduits : certains phytosanitaires à usage agricole. La réduction du recours aux produits phytosanitaires et la sécurisation de leur utilisation afin de maîtriser les risques pour la santé publique et l’environnement impliquent un niveau de connaissance approprié. Qui est concerné par le CERTIPHYTO-NC ? Désormais, une formation permettant d’obtenir la qualification Cette formation est gratuite pour les agriculteurs inscrits au renécessaire à l’achat, la détention et l’utilisation de certains gistre de l’agriculture. D’une durée de 3 jours, elle concerne produits les agriculteurs, les appliphytosanitaires à usage agricole est proposée en cateurs, les prestataires de travaux agricoles, les pépiniéristes et Nouvelle-Calédonie via une formation dispensée par la les distributeurs. La formation se déroule sous forme de cours théoriques et de mises en pratique des connaissances avec un Chambre d’agriculture. A compter d’août 2016, cette qualification autodiagnostic de ses pratiques. sera obligatoire pour l’achat, la détention et l’utilisation de Les prochaines sessions de CERTIPHYTOcertains produits, alors c’est le moment de s’y préparer ! cas d’accident ou d’intoxication, NC sont lancées La Chambre d’agriculture informe l’ensemble des agriculteurs de Nouvelle-Calédonie que les formations Certiphyto-NC sont programmées sur l’ensemble du territoire, en fonction des demandes. 2 FORMATIONS Pour les utilisateurs : agriculteurs, employés agricoles… Contact : Pôle formation de la Chambre d’agriculture 5ÏMtGPSNBUJPO!DBODOD Pour les distributeurs, coopératives agricoles, importateurs, magasins d’intrants agricoles… DURÉE FORMATION : 3 JOURS Sur l’agenda : Formations « CERTIPHYTO-NC » GRATUIT EN 2014 pour les agriculteurs BWSJMFUNBJtTFTTJPO$'11"4VE4BJOU-PVJT NBJFUKVJOt-B'PB KVJOtBourail KVJMMFUtPouembout TFQUFNCSFtPoindimié OPWFNCSFtKoumac Plus d’informations ou vous inscrire : Service Formation de la Chambre d’agriculture Tél : 24 31 60 N°145 Avril 2015 [email protected] LA CALÉDONIE AGRICOLE 45 Co opération Actualité Région Pacifique La Communauté Océanienne pour l’agriculture biologique et le commerce éthique (POET Com)1 POET Com regroupe les acteurs de l’agriculture biologique des pays et territoires du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie. Retour sur son assemblée générale, qui s’est déroulée à Fidji en décembre 2014. P Les membres du POET Com se sont retrouvés à Nadi (Fidji) du 8 au 12 décembre dernier, avec trois temps forts : - Réunion du conseil consultatif, l’instance de gouvernance - L’assemblée générale, regroupant les principales organisations des pays membres du POET Com, - Deux jours de réunion d’échanges techniques lohea), ainsi que la coordinatrice (Karen Mapusua). Les travaux du Conseil ont porté sur les projets, notamment sur l’octroi de 1 million de dollar US (3 ans) au bénéfice des Îles Cook, Niue et les Îles Marshall, la nécessité de continuellement sensibiliser les partenaires, notamment de la CPS, sur le rôle joué par l’agriculture biologique dans l’atténuation des effets liés au changement climatique, ou encore sur les freins à l’importation (taxes sur les produits « bio » en Nouvelle-Calédonie). A noter que l’association Biocalédonia intègre deux instances majeures à partir de 2015 : le comité de certification « NOAB » du POET Com (Georges Tieya) et l’International Network of Organic Farmers Organisations3 (Sylviane Chevaux). Compte-tenu du rôle prépondérant joué par POET Com en termes de plaidoyer et de promotion de l’agriculture biologique, une démarche de participation au COP 214 est en préparation afin de faire entendre la voix du Pacifique présentant le « bio » comme une solution aux effets du changement climatique. Le Conseil consultatif du POET Com Celui-ci comprend des représentants de la Nouvelle-Calédonie (Clément Gandet), de la Polynésie Française (Gilles Parzy), des Îles Cook (Anthony Brown), du Vanuatu (Nambo Moses), de Tonga (Vanessa Lo- La fragilité budgétaire du secrétariat du POET Com est toujours au centre des préoccupations et des mesures devront être prises rapidement pour assurer la pérennité de l’organisation, notamment la contribution des membres. OET Com est une organisation qui représente et défend les intérêts de elle a notamment créé le label Bio Pasifika. C’est également un programme logé et mis en œuvre par la CPS, visant à développer des chaînes de valeurs agricoles et une utilisation des ressources naturelles durables tout en renforçant la sécurité alimentaire et nutritionnelle. POET Com comprend 30 membres, 52 titulaires de la certification « NOAB2 », 12 000 agriculteurs dans 15 pays et Territoires du Pacifique. Il est notamment soutenu par la CPS et le FIDA . 46 L’assemblée générale Le président du conseil consultatif du POET Com, Anthony Brown (Iles Cook) a accueilli les participants à la seconde assemblée générale en se félicitant de l’augmentation du nombre de ses membres depuis 2012, date de la 1ère assemblée générale. « Un travail important de sensibilisation et de promotion de l’agriculture biologique (environnement, sécurité alimentaire…) a d’ores et déjà été réalisé. Cette réunion est une nouvelle occasion d’échanger des idées et d’apprendre les uns des autres » a-t-il ajouté. Le Directeur adjoint de la Division des ressources foncières au Secrétariat de la Communauté du Pacifique, Sairusi Bulai, a souligné les liens précieux qui se développent entre le réseau POET Com et ses partenaires : bailleurs de fonds, agences techniques et membres de la communauté. Dans son discours, Jérôme Pons, en charge des secteurs économique et social de la délégation de l’Union Européenne pour le Pacifique, a relevé que « l’agriculture biologique peut contribuer à relever les défis de développement pour les îles du Pacifique, y compris la sécurité alimentaire. L’agriculture biologique est une réponse appropriée aux impacts du changement climatique. Sachant que le marché mondial des aliments biologiques devrait doubler entre 2011 et 2015 (57,5 à 104,7 milliards de dollars US), cela offre encore plus de possibilités pour les produits biologiques en provenance des îles du Pacifique. La filière « bio » repose sur des partenariats dans lequel les agriculteurs sont intégrés au sein de marchés adaptés à leur capacité de production, niveau d’organisation et d’infrastructure.» Dans un deuxième temps, chaque pays a présenté la situation de l’agriculture sur son territoire et, force est de constater que la production, la diversité et la valorisation des produits, les systèmes locaux de certification ont fortement progressé ces dernières années. A noter également, la multiplication des programmes « de la ferme à l’assiette » pour la consommation locale des produits « bio ». Durant l’assemblée générale, plusieurs motions ont été prises, notamment : - Les statuts du POET Com, - L’équivalence des certifications délivrées par des partenaires tels que BIOGRO Agriculture (NASAA, Australia), BioAgriCert (Italie) et « Bio Pasifika », - La création d’un réseau « SPG » permettant le partage d’expérience en la matière, - La constitution d’un soutien politique fort pour POET Com et l’agriculture biologique, - L’élaboration de projets pilotes (et recherche de fonds) par les membres du POET Com pour augmenter la consommation d’aliments biologiques en Océanie, à l’école notamment, - La recherche et l’obtention de ressources pour développer et mettre en œuvre un cours interactif sur le « bio » par le biais d’Internet et de DVD. Conformément à ses statuts, trois membres du conseil consultatif ont été remplacés par Robert Bishop (Palau), François Japiot (Nouvelle-Calédonie), et Adimaimalaga Tafunai (Samoa). Gilles Parzy (Polynésie française) et Nambo Moses (Vanuatu) - qui devient président - restent en poste. Les échanges techniques De nombreux exposés riches d’expériences ont illustré la diversité et l’ingéniosité des agriculteurs et des techniciens dans le Pacifique : gestion de la fertilité des sols et compost, agroforesterie, valorisation des produits agricoles (sucre de coco). Pour plus d’informations, consulter : www.spc.int/lrd/about-organic-pasifika Première mission exploratoire à Fidji En marge de la réunion POET Com en décembre dernier, Norene Warekaicane, 1er vice président de la Chambre d’agriculture, et François Japiot, chargé de la coopération technique régionale à la Canc, ont rencontré quelques acteurs majeurs de l’agriculture fidjienne et de la coopération internationale pour envisager le développement d’une coopération technique au service du développement des échanges économiques entre Fidji et la Nouvelle-Calédonie. L e secteur agricole contribue pour environ 9% du PIB fidjien, 80% sont des petits agriculteurs familiaux (quelques hectares de superficie, pluriactivités, agricuture de subsistance, 10% ont une activité commerciale) qui représentent une priorité pour le Ministère de l’agriculture. 70% des terres sont gérées sous le régime coutumier (bail de 30 ans, durée que le gouvernement souhaite acsont les principaux marchés d’exportation, mais également les premiers fournisseurs d’intrants et d’équipements. Afin de mieux répondre à la demande intérieure et comptetenu de la restructuration du secteur sucrier, le ministère de l’agriculture souhaite notamment développer les productions de riz, de lait et de pomme de terre, représentant respectivement 30%, 15% et 5% des besoins du pays. Lesélevages bovin viande et porcin permettent de satisfaire la demande intérieure, mais une amélioration génétique est nécessaire. Fiji Crop and Livestock Council (FCLC) est l’equivalent d’une Chambre d’agriculture à Fidji, regroupant différentes interprofes- N°142 Août 2014 sions et associations de producteurs. Son équipe technique comprend 6 techniciens « filières/thématiques » (élevage, cultures, commerce…). Créée, notamment à l’initiative du Ministère de l’agriculture, elle est aujourd’hui largement financée par un projet européen et donc à la recherche d’un financement pérenne. Ses besoins concernent : la structuration interne et des différentes filières et interprofessions, mais également des besoins plus techniques, notamment pour les filières élevage bovine et porcine. Ces premières rencontres permettent d’identifier des pistes de coopération et de développement des échanges économiques agricoles : - La structuration du secteur agricole à Fidji, - L’amélioration génétique animale (bovin, porcin) et la gestion de l’élevage (conseil, formation), - La coopération scientifique, avec des thématiques à déterminer. Compte-tenu du retour très positif des partenaires rencontrés et sachant que cette première liste n’est pas exhaustive, il est désormais nécessaire de réaliser une analyse en profondeur de l’économie agricole fidjienne (acteurs, politique agricole, potentiel de développement, demandes…) et d’élaborer une synthèse présentant le secteur agricole calédonien (atouts, potentialités, marchés, entreprises, services et biens, organisations professionnelles, réglementation…). Ceci permettra de définir une stratégie et un 47 plan d’actions pour le développement des échanges agricoles et notamment d’organiser une rencontre entre les professionnels fidjiens et calédoniens. Pacific Organic Ethical Trade Community (en anglais) 2 Norme de l’Agriculture Biologique 3 INOFO : Structure autonome au sein de l’IFOAM composée exclusivement d’organisations paysannes biologiques dont le rôle est de consulter, coopérer et, éventuellement, de parler d’une seule voix légitime sur les questions ayant un intérêt commun 4 Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 » (30 novembre au 11 décembre 2015) 5 Ambassade de France à Fidji, délégation de l’Union Européenne pour le Pacifique 1 LA CALÉDONIE AGRICOLE 47 #JFOWFOVFËMBGFSNF Découvrez le Ranch de l’îlot Puen Quel meilleur endroit qu’un y faire des randonnées équestres, des ballades en kayak, ou tout simplement se relaxer… Situé sur la commune de Boulouparis, à 10 minutes en bateau du Wharf de Bouraké, Savina et Sébastien vous accueillent dans un endroit plein de charme. L ’îlot fût à l’époque habité par le père de Savina, Pierre-Louis Creugnet, et trois de ses frères. C’est dans les années 50 qu’il y développe l’élevage bovin, avec 80 têtes de bétail de type Limousin. Mais l’exploitation de sable dans les années 80 sur l’îlot ne favorise pas le bon développement du cheptel. C’est bien des années 48 LA CALÉDONIE AGRICOLE plus tard, après l’arrêt de l’exploitation de sable, que Savina et son compagnon reprennent l’élevage bovin de son père. Les débuts de l’élevage Fervent protecteurs de l’environnement, ils ont conscience que les intrants et produits mis sur le bétail et les pâturages risquaient de se retrouver dans la mer. Ils se lancent donc dans un défi de taille, l’élevage bio. En 2010, ils montent un stockyard et toutes les infrastructures destinées à l’élevage bovin. Actuellement, Savina et Sébastien ont 120 têtes de bétail. Savina nous explique les principales règles de l’élevage bio : « Il n’y a aucun pesticide ni traitement sur le bétail et les pâturages. Une autre des caractéristiques de cet élevage est la minimisation du stress de l’animal. Tout est fait de sorte que le bétail se sente bien. Le Stockyard que nous avons installé a été inventé par le Dr Temple Grandin. C’est une américaine autiste qui a révolutionné le monde des stockyards et abattoirs aux Etats-Unis. Par exemple, le stockyard est en rond ce qui fait que bétail a l’impression de retourner d’où il vient, ce qu’il veut faire par instinct, et avance donc naturelle- ment. De plus, la souffrance de la bête est amoindrie : nous ne pratiquons pas d’écornage, pas de marquage. L’animal est né et abattu à la ferme par les éleveurs. L’avantage de l’élevage Bio est que la viande produite est saine ». Ils ont également suivi une formation en Australie, « Low stress stockhandling », littéralement, la gestion du troupeau avec minimisation du stress. La commercialisation de la viande La viande est vendue en caissette de 5 à 6 kg, directement au consommateur. Les livraisons se font environ une fois par mois à la boutique Bio Monde sur Nouméa. Ils commenceront prochainement la commercialisation de caissettes de cerf. La Biodynamie L’agriculture bio-dynamique est une agriculture garantissant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux hommes. Elle accorde une grande importance aux rythmes de la nature et à l’influence des astres, et cycles lunaires. En quelques mots, la biodynamie est un type d’agriculture qui intègre les différents aspects de l’agriculture biologique, technique, économique et sociale en s’appuyant sur les grands principes suivants : le recyclage de la matière organique de l’exploitation dans les sols (fumier, lisier et déchets), la transformation de la matière organique par le compostage et utilisation N°145 Avril 2015 de préparations à base de plantes médicinales pour obtenir une fumure aux effets appropriés sur le sol. Savina et Sébastien ont commencé à améliorer leur pâturage. Suite à l’exploitation de sable, les sols ont été lourdement dégradés. Leur démarche est donc de restaurer les sols au mieux. Ils utilisent un mélange de graminées et de légumineuses, pour que le bétail puisse lui même choisir sa nourriture en fonction de ses besoins. Le troupeau est ainsi déplacé de parcelle en parcelle. Après le passage du bétail dans un run, Savina et Sébastien passent un ébouseur, qui permet d’étaler les bouses de vaches, pour une pénétration homogène dans les sols. Cette technique permet un apport en matière organique à la terre. Maintenant dans le réseau Bienvenue à la Ferme C’est par le biais des livrets que Savina prend connaissance de l’existence du Réseau Bienvenue à la Ferme. Le produit qu’ils voulaient développer sur l’îlot correspondait parfaitement avec l’éthique du Réseau. C’est donc tout naturellement qu’ils ont décidé d’engager une démarche d’adhésion. Activités touristiques C’est en 2014 que Savina ré-ouvre le Ranch. Elle travaille avec Anne Guérin, monitrice diplômée. C’est elle qui gère toute la partie équestre. Stage vacances à la ferme équestre : Les stages se font donc pendant les vacances scolaires. L’accueil se fait du dimanche au vendredi soir, sous tente. Anne accueil les enfants à partir de 8 ans, et un maximum de 10 participants par session. Accès A la sortie Nord de Boulouparis, prendre à gauche juste après le Contact Pour le cheval : Anne 74 94 46 et [email protected] Pour les caissettes : Ouvert 7/7, sur réservation. Animaux interdits. Randonnées équestres : Elle propose des formules à la journée sur l’ilot avec la journée ou la demijournée à cheval. Les actualités du réseau Bienvenue à la ferme Edition 2015 ! L’édition 2015 du livret « Bienvenue à la Ferme » est disponible dans les antennes de la Chambre d’agriculture et dans les différents relais touristiques. Recettes du terroir Calédonien Un livret de Recettes du terroir Calédonien est disponible à l’antenne de la Chambre d’agriculture de Bourail, il a été élaboré par les adhérents du Réseau Bienvenue à la Ferme. De quoi régaler vos papilles ! Reunion annuelle du réseau Les adhèrents du réseau BAF se retrouveront à La Foa le 31 mars pour leur point annuel. N°145 Avril 2015 LA CALÉDONIE AGRICOLE 49 Agri culture durable Nouvelle opération La Chambre d’agriculture, de collecte des en partenariat avec la province Sud, a organisé une troisième opération de collecte pour les agriculteurs de PPNU et d’EVPP, les 3 et 5 février derniers sur Port Laguerre et Pocquereux. 2011 1ère opération en province Sud : 5 tonnes de PPNU collectées sur 3 sites 2013 2 ème opération en province Sud : 4 tonnes de PPNU collectées sur 3 sites 1ère opération en province Nord 1 tonne de PPNU collectées sur 2 sites 2014 1ère opération en province des Iles Loyauté (Lifou) : 200 kg de PPNU collectées 2015 3 opération en province sud : 1,4 tonnes de PPNU collectées sur 2 sites ème 2 ème opération de collecte en cours d’organisation en province Nord 50 LA CALÉDONIE AGRICOLE PPNU et des EVPP D epuis 2011, la Chambre d’agriculture collabore avec les provinces pour organiser des collectes de PPNU et EVPP pour les agriculteurs. Ces opérations ont pour but d’éliminer les stocks historiques des PPNU présents sur les exploitations agricoles. Elles permettent aussi d’acquérir des références technicoéconomiques dans le but d’organiser une filière pérenne et accessible à l’ensemble des agriculteurs. Des participants volontaires Pour cette opération, les sites de collecte choisis étaient la station zootechnique de Port Laguerre et la déchèterie de La Foa. Ces lieux ont été choisis car ils étaient faciles d’accès pour les agriculteurs et assez centraux vis-à-vis des gisements de PPNU identifiés. Les agriculteurs se sont inscris volontairement à la collecte. Cette étape est indispensable pour organiser au mieux l’opération et prévoir le budget. Finalement, 26 apporteurs volontaires se sont déplacés sur les sites de collecte (une commune, 5 organismes agricoles et 20 agriculteurs). Au total, cette collecte a permis de collecter 1400 kg de PPNU et d’EVPP. L’agriculture, pionnière en gestion Les PPNU sont des déchets dangereux diffus comme les peintures, les solvants et beaucoup d’autres. Pour une fois, l’agriculture est pionnière dans les démarches de gestion des déchets. Par ces collectes, elle a acquis des références qui permettront, à terme, d’orienter les futures réglementations en respectant les attentes et les contraintes des agriculteurs. La Chambre d’agriculture travaille sur les PPNU car ce sont des déchets dangereux pouvant poser des problèmes tant environnementaux que pour la santé publique. Mais sans le soutien financier des provinces, il n’y a pas de solution viable économiquement pour l’agriculteur. Plus largement, la problématique de la gestion des déchets est primordiale en agriculture. En effet, il existe d’autres déchets sur les exploitations agricoles, dont certains sont pris en charge par les filières réglementées, ce qui est le cas pour les pneus, les batteries, ou l’huile usagée. Mais d’autres restent plus problématiques comme les plastiques (paillage, serre...). Aujourd’hui, ces déchets sont déposés dans les déchèteries. Toutefois, des solutions de valorisation sont toujours à trouver. Définition : PPNU : Produits Phytosanitaires Non Utilisés EVPP : Emballages Vides de Produits Phytosanitaires N°145 Avril 2015 LA FRAISE ROTATIVE FICHE TECHNIQUE DÉFINITION TECHNIQUE Outil animé de préparation du sol dénommé fraise rotative à axe vertical communément appelé Rotavator™ (il s’agit d’une appellation commerciale). UTILISATIONS Ce type de matériel est principalement utilisé en reprise de labour (émottage) en préparation d’un lit de semence (émiettage) et parfois en déchaumage. L’emploi de cet outil nécessite un ameublissement préalable (labour, CONDITIONS D’UTILISATION - Vitesses d’avancement : de 3 à 5 km/h selon les conditions physiques du sol. - Profondeur de travail : 5 cm (lit de semence) à 15 cm (reprise de labour). - Puissance absorbée : de 35 à 50 ch. /m selon la texture et l’état physique du sol. MODE DE FONCTIONNEMENT : Cet outil est constitué d’un rotor horizontal sur lequel sont cisaillement et de choc de couteaux. La rotation horizontale du rotor assure un brassage vertical de la couche travaillée pouvant remonter la matière organique préalablement enfouie (reprise de labour). Le travail de la herse rotative est complété par un tablier arrière réglable en hauteur abaissé) ou un relief motteux (tablier levé). La régularité de la profondeur de travail est assurée par des patins mais il est possible d’associer un rouleau arrière ayant pour rappuyer le sol et éviter de laisser un sol trop creux ou CHOIX DES LAMES : AVANTAGES INCONVÉNIENTS Production importante Consommation de carburant. Puissance absorbée Ne convient pas en sol humide. Rendement assez faible Bon travail de nivellement. Régularité de profondeur. Possibilité de couplage avec un semoir. Les lames en L (houe) : Ce sont les modèles les plus montés. Ne conviennent pas pour les sols argileux surtout s’ils sont travaillés en conditions humides : création d’une semelle de labour. Les lames vrillées (cultilabour) : n’en conservent pas moins les mêmes défauts. de brassage moins important. Les pointes (rototiller) : adventices à rhizomes Assez sensible en conditions pierreuses. Constituées de roues avec pneumatiques non Bien adapté pour les travaux du sol à texture à faible teneur en argile. AUTRES OPTIONS : La boite de vitesse : Le rouleau arrière : Elle permet de faire varier la vitesse de rotation du rotor selon les conditions de travail et du résultat recherché. Il est rarement monté d’origine mais souvent indispensable pour tasser légèrement le sol travaillé sol creux. 53 Les petites annonces agricoles A vendre Taureau Senepol Limousin 28 mois. 1SJY̓'5ÏM Apiculteur pro vend essaims et reines. /VDMÏJEFGÏDPOEBUJPO'5ÏM̓ Taureaux Charolais 4 ans613"*" $IBSCSBJTGFNNFMMFTFUNÉMFT FOUSFNPJTFUBOT613"*" 5ÏM̓ Achète BOIS DE CERFS secs. Ë'MFLH Troupeau mixte 100 têtes de bétail 5ÏM Tontouta - Vends agnelles 1 an 5ÏM̓ Taureau SANTA, agé de 7 ans. DMBTTFFTQPJS'5ÏM̓ Porcelets sevrage.̓'MVOJUÏ 5ÏM Béliers « SUFFOLKS ».SBDFQVSFNPJT 5ÏM̓ J’ai un BTS Production Horticole Tout domaine m’intéresse .#"35)&$MÏNFOU5ÏM A vendre 955 caterpillard + rippeur USÒTCPOÏUBU DBUFSQJMMBSEDBCJOFGPSTUJÒSFUSÒTCPOÏUBU 1SJYËEÏCBUUSF5ÏM̓ 54 #PVMPVQBSJTHJSPDN)PXBSESFOGPSDÏ '(JSPDN 2VJWPHOF'5ÏM̓ Faucheuse KHUN - Faneur-Andaineur 2 épandeurs d’engrais. -BWFIBVUFQSFTTJPOFTTFODF#"3%*."$0 -FUPVUFOQBSGBJUÏUBU1SJY.5ÏM Epandeur d’engrais 600 litres, ouverture hydraulique, marque SITREX, bon état. 1SJY̓̓'5ÏM 20 Tables pour cultures hydroponiques et 1 table nurserie sur Koné. 1SJY.5ÏM Tracteur New HOLLANDE TD 75D. WJTJCMFTVS-B'PB1SJY.5ÏM Cuve à eau 45 m3 métallique+liner. ,'FO QJÒDFTEÏUBDIÏFTPV,'NPOUÏFDIF[WPVT 5ÏM 5SBDUFVS7BMUSB$)DIBSHFVSGSPOUBM QJDCBMMFHPEFU̓'5ÏM Une trancheuse à chaîne Ditch Witch 14CV. - *EÏBMFQPVSQPTFEFDPOEVJUFo5SBODIÏF DN9DN1SJY̓̓'#POÏUBU $POUBDU̓ Ensileuse à maïs TAARUP 101 TBE. ̓'5ÏM̓ Recherche de matériel Tracteur « INTERNATIONAL » 955 ou 1055. &OÏUBUEFNBSDIFPVFOQBOOF5ÏM A vendre Terrain dans la vallée de TENE MPUEFIBEPOUIBEFQMBJOFTBUUFOBOUFTË MBSJWJÒSFEF5ÏOÏ-FTIBSFTUBOUTTPOUFOQFOUF EPVDFFODSFVYEFWBMMÏFUSÒTCJFOFOUSFUFOVF FOQÉUVSBHFQPVSMBNBKPSJUÏEVMPUDMÙUVSÏUPVU MFUPVS1PTTJCJMJUÏEBWPJSMFBVDPVSBOUFQSPWF OBOUEVWJMMBHF-FTFVMCÏNPMFTUMÏMFDUSJDJUÏDF CÏNPMTFSBTPMVUJPOOBCMFUSÒTSBQJEFNFOU &OESPJUUSÒTDBMNF "/*."-KVNFOUDPVMFVSQJF 1SJY.5ÏM 1BÕUB1SPEVDUJPOFUWFOUFEFøFVSTGPODJFS 2ha constructible + maison serres docks. 5ÏM̓ .PVJSBOHFUFSSBJOQMÉUEFIBBSCPSÏBWFD rivière. 1SJY.'5ÏM̓ Recherche de terrains Recherche terrain entre La Foa et Moindou. ²UVEJFUPVUFTMFTQSPQPTJUJPOT5ÏM̓ Païta, Dumbéa, cherche terrain 1 ha environ, pour horticulture avec eau et électricitéQMBU PVMÏHÒSFNFOUFOQFOUF5ÏM̓ À la location ou la vente, terrain arboré, FOWJSPOIBQPVSBDUJWJUÏBQJDPMFFO14EFQSÏ GÏSFODFBV.POU%PSF1PVS.JPVBWBOU 5ÏMPV j̓+BDRVFTKPTTFSBOE!MBHPPOOD̓x Recherche billionneur pour tracteur 35CV. 5ÏM Terrains Location Dumbéa, loue 4 à 5 ha pour poursuivre exploitation. CBOBOFTQBQBZFT UBSPTSVDIFT 5ÏM Propriété d’élevage oIBMPDBUJPO̓ DIFQUFMDPNQMFU̓DIFWBVY.BUÏSJFMT.BJTPO EIBCJUBUJPOEPDLT5ÏM A vendre Citronniers 4 saisons. 1SJY̓'V5ÏM Balles rectangulairesSPBEHSBTTFQFUJUGPSNBU SPBEQBOHPMBPVUPVUWFOBOUFOTUPDLPVTVS DPNNBOEFUPVUFMBOOÏF1SJYËQBSUJSEF' 5ÏM̓ #BMMFTEFGPJO3)0%&SÏDPMUÏFTFO 1SJY̓'MVOJUÏ5ÏM̓ $IFSDIFHSFòFVSBSCSFTGSVJUJFST 5ÏM̓ Pour passer votre annonce dans la Calédonie agricole et sur le site internet de la Chambre d’agriculture, renvoyez le coupon ci-dessous à Chambre d’agriculture BP111 Nouméa ou par mail à [email protected]. Vous avez aussi la possibilité de nous faire parvenir par mail une photo pour illustrer votre annonce (site internet uniquement). Nom : Prénom : Téléphone : 3ÏEJHF[WPUSFBOOPODFFONBKVTDVMFVOFMFUUSFQBSDBTFVOWJEFFOUSFDIBRVFNPU 54 LA CALÉDONIE AGRICOLE -"$"-²%0/*&"(3*$0-& Cochez la rubrique correspondant à votre annonce : Demande d’emploi Offre d’emploi Matériel Terrain Animaux Autres /¡"WSJM N°142 Août 2014