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VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2011
- Thèse n°
BESOINS ET ADAPTATION DE LA LOUTRE EUROPEENNE
(Lutra lutra) A LA VIE EN CAPTIVITE
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 11 Juillet 2011
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
HIRTZMANN Hélène
Née le 19 Décembre 1986
à Thionville (57)
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VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2011
- Thèse n°
BESOINS ET ADAPTATION DE LA LOUTRE EUROPEENNE
(Lutra lutra) A LA VIE EN CAPTIVITE
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 11 Juillet 2011
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
HIRTZMANN Hélène
Née le 19 Décembre 1986
à Thionville (57)
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4
LISTE DES PROFESSEUR SUR LE CAMPUS VETERINAIRE VetAgro Sup
5
6
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Emérite Berland,
De la faculté de médecine de Lyon,
Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse,
A Monsieur le Professeur Berny,
Du campus vétérinaire de VetAgro Sup de Lyon,
Qui m’a fait l’honneur de superviser son travail,
A Monsieur le Professeur Artois,
Du campus vétérinaire VetAgro Sup de Lyon,
Qui m’a fait l’honneur de participer à mon jury de thèse,
Sincères remerciements et hommages respectueux.
7
8
Au Dr Lahoreau et à toute l’équipe du Parc de Sainte Croix,
Sans qui je n’aurais pu élaborer ce travail et avec qui j’ai pu partager de belles
expériences.
Aux Dr Maillot Alexis et Alerte Vanessa ainsi qu’à toute l’équipe animalière
du zoo d’Amnéville,
Qui m’ont fait connaitre et partager leur métier et leur univers.
Je remercie aussi le Dr Capber Facbrice, Alex Lehmann et J.C.Renaud du Parc
d’Hunawihr,
Pour leurs réponses à mes questions et leurs conseils.
Enfin je remercie tous ceux qui ont pris le temps de répondre à mon
questionnaire.
A mes parents et mes grands parents,
Pour m’avoir toujours soutenue.
Merci maman pour la relecture.
A Régis,
Qui a supporté ces années de stress et ces périodes de partiels…
A mes amies rencontrées ici,
Pour les bons moments passés et pour tout ce qu’on a partagé au cours de ces
années en amphi, en clinique ou ailleurs.
A mes ami(e)s de l’Est,
Avec qui j’ai partagé beaucoup de choses depuis de plus ou moins longues
années.
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10
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
7
SOMMAIRE
11
TABLE DES MATIERES DES ILLUSTRATIONS
15
TABLE DES MATIERES DES ANNEXES
18
TABLE DES MATIERES DES FICHES PRATIQUES
19
INTRODUCTION
21
1. CARACTERISTIQUESDE L’ESPECE LUTRA LUTRA
23
1.1. CLASSIFICATION
1.1.1. POSITION DANS LE REGNE ANIMAL
1.1.2. LES MUSTELIDES
1.1.3. LES DIFFERENTES ESPECES DE LOUTRES DANS LE MONDE
1.1.4. LE STATUT DE PROTECTION
1.2. DONNEES MORPHO-ANATOMIQUES
1.2.1. ANATOMIE EXTERNE
1.2.2. ANATOMIE INTERNE
1.3. DONNEES PHYSIOLOGIQUES
1.3.1. LONGEVITE
1.3.2. DONNEES DE L’EXAMEN CLINIQUE
1.3.3. DONNEES BIOCHIMIQUES
1.3.4. DONNEES CYTOLOGIQUES
1.3.5. DONNEES HEMATOLOGIQUES
1.4. DONNEES COMPORTEMENTALES
1.4.1. L’HABITAT DE LUTRA LUTRA
1.4.1.1. LES PARTIES AQUATIQUES DE L’HABITAT
1.4.1.2. LES GITES
1.4.2. L’UTILISATION DE L’HABITAT EN LIEN AVEC L’ORGANISATION SOCIALE
1.4.2.1. DIMENSIONS DE L’HABITAT
1.4.2.2. L’ORGANISATION SOCIALE
1.4.3. LE MODE D’ALIMENTATION
1.4.4. LA COMMUNICATION
1.4.4.1. LES CRIS
1.5. LA REPRODUCTION
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11
1.5.1. DONNEES CHIFFREES SUR LA SEXUALITE
1.5.2. L’ACCOUPLEMENT
1.5.2.1. LA PARADE AMOUREUSE
1.5.2.2. L’ACCOUPLEMENT PROPREMENT DIT
1.5.3. LA GESTATION
1.5.3.1. CARACTERISTIQUES DE LA GESTATION
1.5.3.2. RECONNAITRE LA GESTATION
1.5.4. LA MISE-BAS
1.5.4.1. LES PORTEES
1.5.4.2. LES ETAPES DE LA MISE BAS
1.5.4.2.1. LES PRODROMES
1.5.4.2.2. LA MISE-BAS PROPREMENT DIT
1.5.4.2.3. LA DELIVRANCE
1.5.5. LA LACTATION ET LE DEBUT DE VIE DES LOUTRONS
1.5.6. LA COMPOSITION DU LAIT CHEZ LA LOUTRE EUROPEENNE
1.5.7. LE SEVRAGE
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2. ADAPTER LE MILIEU DE CAPTIVITE AUX BESOINS DE LUTRA LUTRA
59
2.1. CONCEPTION ET AMENAGEMENT DE L’ENCLOS
2.1.1. ORGANISATION ET SUPERFICIE DES ENCLOS
2.1.2. TOPOGRAPHIE DES ENCLOS
2.1.2.1. LE RAPPORT EAU/TERRE
2.1.2.2. AMENAGEMENT DU SOL
2.1.2.3. LA VEGETATION
2.1.3. CLOTURE DE L’ENCLOS
2.1.4. LES ABRIS
2.1.5. LES CATICHES
2.1.5.1. REGLES DE BASE ET CONSTRUCTION
2.1.5.2. AMENAGEMENT INTERIEUR
2.1.5.3. POSITIONNEMENT ET ACCES
2.2. QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT
2.2.1. TEMPERATURE
2.2.2. HUMIDITE
2.3. LE BASSIN
2.3.1. MESURES ET DISPOSITION
2.3.2. CONTRAINTES MECANIQUES ET CLIMATIQUES.
2.3.3. QUALITE DE L’EAU
2.3.4. LES DEUX GRANDS TYPES DE BASSINS
2.3.5. LES METHODES DE FILTRATION
2.3.6. LES POMPES DE REPRISE D’EAU
2.3.7. LES METHODES DE STERILISATION
2.3.8. LE PROBLEME DES ALGUES
2.4. LES LOCAUX TECHNIQUES
2.5. LA GESTION DU OU DES GROUPES D’INDIVIDUS
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2.5.1. LES GROUPES SOCIAUX
2.5.2. INTEGRATION D’UN NOUVEL ARRIVANT
2.5.3. RELATIONS MALE ET FEMELLE
2.5.4. ELEVAGE DES LOUTRONS
2.6. ETABLISSEMENT DE RATIONS ADAPTEES
2.6.1. COMPARAISON ENTRE LES RATIONS DES PARCS ET L’ALIMENTATION NATURELLE DE LUTRA LUTRA
2.6.2. LES RISQUES DE CARENCES
2.6.3. BESOINS QUOTIDIENS EN CAPTIVITE
2.6.4. LES RATIONS PROPOSEES DANS LES PARCS EN FRANCE
2.7. L’ENRICHISSEMENT DU MILIEU
2.7.1. LA NOURRITURE
2.7.2. LES ELEMENTS DU DECOR
2.7.3. LES RELATIONS AVEC LES SOIGNEURS ET LE « TRAINING »
2.8. LA PRESENTATION AU PUBLIC
2.8.1. SENSIBILISATION A LA PROTECTION
2.8.2. LA VISION DANS L’ENCLOS
2.8.3. L’OBSERVATION DES LOUTRES DANS LES CATICHES
2.8.4. LES SPECTACLES
2.9. LES PROGRAMMES D’ELEVAGE EN EUROPE : EEP ET STUDBOOK
2.9.1. DEFINITIONS
2.9.2. OBJECTIFS
2.9.3. LES DIFFICULTES DE L’EEP
2.9.4. PARTICIPANTS ET RESPONSABLES ACTUELS DE L’EEP DE LUTRA LUTRA
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3. SOINS VETERINAIRES A APPORTER A L’ESPECE LUTRA LUTRA
87
3.1. LES TRAUMATISMES
3.1.1. LES TRAUMATISMES DITS « LEGERS »
3.1.2. LES TRAUMATISMES DITS « GRAVES »
3.2. LES LESIONS DENTAIRES
3.3. LES LESIONS DE MORSURES
3.4. LES UROLITHIASES
3.5. LES CARENCES ALIMENTAIRES
3.5.1. L’HYPOVITAMINOSE A
3.5.2. L’HYPOVITAMINOSE B OU CARENCE EN THIAMINE
3.5.3. L’HYPOVITAMINOSE E
3.5.4. LES AUTRES CARENCES
3.5.5. LES TECHNIQUES DE COMPLEMENTATION
3.6. LES TROUBLES OPHTALMIQUES CHEZ LUTRA LUTRA
3.6.1. LES LESIONS CORNEENNES
3.6.2. LA DYSPLASIE RETINIENNE
3.6.3. LES PNEUMONIES
3.6.4. LES INFECTIONS BACTERIENNES
3.6.5. LES MALADIES VIRALES
3.6.6. LES MALADIES PARASITAIRES ET FONGIQUES
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3.7. RECAPITULATIF DES MALADIES INFECTIEUSES CHEZ LUTRA LUTRA
3.8. LES MOLECULES UTILISABLES CHEZ LUTRA LUTRA ET LEURS POSOLOGIES
3.8.1. LES TRAITEMENTS ANTIBIOTIQUES
3.8.2. LES TRAITEMENTS ANTI-INFLAMMATOIRES, ANTI-DOULEURS ET ANTI-SPASMODIQUES
3.8.3. LES TRAITEMENTS ANTIPARASITAIRES
3.9. ADMINISTRATION DES TRAITEMENTS
3.10. LA PREVENTION DES MALADIES INFECTIEUSES CHEZ LUTRA LUTRA EN CAPTIVITE
3.10.1. PROPHYLAXIE SANITAIRE
3.10.2. PROPHYLAXIE MEDICALE
3.11. LES PATHOLOGIES GENITALES CHEZ LE MALE
3.12. LES PATHOLOGIES DE LA REPRODUCTION
3.12.1. LES PATHOLOGIES TOUCHANT LA FEMELLE
3.12.2. LA MORTINATALITE CHEZ LES LOUTRONS
3.13. LA CONTENTION DE LUTRA LUTRA DANS LE CADRE DES SOINS
3.13.1. LA CONTENTION PHYSIQUE
3.13.2. LA CONTENTION CHIMIQUE
101
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107
108
108
108
109
109
112
CONCLUSION
120
BIBLIOGRAPHIE
122
ANNEXES
131
FICHES PRATIQUES
143
14
TABLE DES MATIERES DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Quelques photos de Mustélidés............................................................................................ 25
Figure 2 : Photo de Lutra felina ............................................................................................................. 28
Figure 3 : Photo d’Enhydra lutris ........................................................................................................... 28
Figure 4 : Photo de Lutra canadensis .................................................................................................... 29
Figure 5 : Photo de Lutra longicaudis .................................................................................................... 29
Figure 6 : Photo de Lutra provocax ....................................................................................................... 30
Figure 7 : Photo de Pteronura brasiliensis............................................................................................. 30
Figure 8 : Photo d’Aonyx cinerea........................................................................................................... 31
Figure 9 : Aire de répartition géographique de Lutra lutra dans le monde .......................................... 31
Figure 10 : Les statuts de protection sur la liste rouge de la CITES....................................................... 32
Figure 11 : Répartition de Lutra lutra en Europe .................................................................................. 33
Figure 12 : Cartes retraçant l’évolution de la population de Lutra lutra en France au cours du temps34
Figure 13 : Pyramide de concentration des toxiques au sein de la chaine alimentaire ........................ 34
Figure 14 : Localisation des vibrisses sur la loutre ................................................................................ 38
Figure 15 : Comparaison des squelettes chez un chien, une loutre et un pinnipède ........................... 39
Figure 16 : Patte de loutre..................................................................................................................... 39
Figure 17 : Denture et crâne de Lutra lutra .......................................................................................... 40
Figure 18 : Appareil uro-génital d’une loutre européenne mâle .......................................................... 41
Figure 19 : Appareil uro-génital d’une loutre européenne femelle ...................................................... 42
Figure 20 : Vue latérale globale du squelette de Lutra lutra ................................................................ 43
Figure 21 : Radiographie de face et de profil montrant l’anatomie vertébrale de Luta lutra .............. 44
Figure 22 : Radiographie des membres antérieurs (à droite) et postérieurs (à gauche) ...................... 44
Figure 23 : Représentation schématique en coupe d’une catiche ........................................................ 48
Figure 24 : Exemple d’alimentation de Lutra lutra dans le massif central............................................ 50
Figure 25 : Intensité des communications entre les différents individus ............................................. 51
Figure 26 : Les différentes glandes de marquage chez Lutra lutra ....................................................... 52
Figure 27 : Pourcentage de femelles à la reproduction en fonction de l’âge ....................................... 53
Figure 28 : répartition des naissances de loutrons selon les saisons dans différentes régions ............ 53
Figure 29 : Pourcentage de femelles pleines, en lactation ou en phase de repos sexuel selon la saison
............................................................................................................................................................... 54
Figure 30 : Accouplement sur terre....................................................................................................... 55
Figure 31 : Accouplement dans l’eau .................................................................................................... 55
Figure 32 : Schéma de l’enclos des loutres au zoo d’Amnéville ............................................................ 60
Figure 33 : Photographie représentant la topographie et la végétation de l’enclos à loutres au zoo
d’Amnéville ............................................................................................................................................ 61
Figure 34 : Hauteurs des sauts de Lutra lutra ....................................................................................... 62
Figure 35 : Clôture de l’enclos des loutres européennes au Parc Phoenix de Nice .............................. 63
Figure 36 : Clôture électrique sur tout le pourtour de l’enclos des loutres au zoo d’Amnéville .......... 63
Figure 37 : Schéma de clôture ............................................................................................................... 64
Figure 38 : Exemple d’abri artificiel pour Lutra lutra dans un enclos visible du public ........................ 64
15
Figure 39 : Catiche à compartiment élaborée par les soigneurs du parc d’Hunawihr et utilisée pour les
loutres européennes ............................................................................................................................. 65
Figure 40 : Catiche pour les loutres canadiennes au zoo d’Amnéville .................................................. 66
Figure 41 : Photo du bassin à loutres du zoo d’Amnéville .................................................................... 67
Figure 42 : Fond du bassin de Lutra lutra en galets naturels au Parc Phoenix de Nice ........................ 68
Figure 43 : Schéma du système à flux ouvert........................................................................................ 70
Figure 44 : Schéma du système à flux fermé......................................................................................... 70
Figure 45 : Eléments éliminés de l’eau en fonction du type de filtration employé .............................. 71
Figure 46 : Exemple de disposition des pompes lorsque le système de filtration est hors du bassin . 72
Figure 47 : Exemple de disposition des pompes lorsque le système de filtration est dans le bassin ... 72
Figure 48 : Graphique illustrant la croissance des mâles et des femelles au parc d’Hunawihr entre 0 et
6 mois. ................................................................................................................................................... 76
Figure 49 : Exemple de panneau pédagogique au parc des Pyrénées à Argelès Gazost ...................... 81
Figure 50 : Affiche de campagne de sensibilisation à la protection des carnivores ............................. 81
Figure 51 : Photos d’un enclos en « aquavision » offrant des refuges naturels aux animaux qui se
sentent en sécurité et sont donc visibles sur terre et dans l’eau ......................................................... 82
Figure 52 : Cristaux d’urate d’ammonium vus au microscope .............................................................. 89
Figure 53 : Photo de Ctenocephalides felis............................................................................................ 97
Figure 54 : Photo d’un pou anoploure .................................................................................................. 98
Figure 55 : Photo comparative d’Ixodes Ricinus (à droite) et de Dermacentor (à gauche)................... 98
Figure 56 : Photo de Demodex .............................................................................................................. 98
Figure 57 : Photo de Sarcoptes scabiei (à gauche) et d’Otodectes cynotis (à droite) ........................... 99
Figure 58 : Cage à clapet ..................................................................................................................... 110
Figure 59 : Exemple de catiche compartimentée utilisée à Hunawihr ............................................... 111
Figure 60 : Autre catiche compartimentée ......................................................................................... 111
Figure 61 : Cage de contention avec un toit mobile permettant de plaquer la loutre au fond de la cage
............................................................................................................................................................. 112
Figure 62 : Saturation sanguine moyenne en O2 en fonction du temps chez Lutra lutra après
anesthésie kétamine-médétomidine .................................................................................................. 113
Figure 63 : Fréquence cardiaque moyenne en fonction du temps chez Lutra lutra après une
anesthésie kétamine-médétomidine .................................................................................................. 114
16
Tableau 1 : Tableau de classification récapitulant la position des mustélidés dans le règne animal ... 23
Tableau 2 : Les Mustélidés .................................................................................................................... 24
Tableau 3 : Tableau comparatif des 3 classifications des loutres selon les genres et espèces............. 26
Tableau 4 : Poids et taille des loutres européennes selon quelques auteurs ....................................... 36
Tableau 5 : Comparaison de la densité des poils de certaines espèces ................................................ 36
Tableau 6 : Importance des différents poils selon les espèces terrestres et aquatiques ou semi
aquatiques ............................................................................................................................................. 37
Tableau 7 : Norme de taille et de poids du baculum selon l’âge .......................................................... 41
Tableau 8 : Dimensions des différentes parties de l’appareil génital d’une loutre européenne femelle
............................................................................................................................................................... 42
Tableau 9 : Valeurs physiologiques remarquables lors de l’examen clinique de Lutra lutra................ 45
Tableau 10 : Valeurs biochimiques de référence chez Lutra lutra en comparaison des données
canines et félines ................................................................................................................................... 46
Tableau 11 : Données hématologiques de référence chez Lutra lutra en comparaison des données
canines et félines ................................................................................................................................... 47
Tableau 12 : Estimation de l’étendue des territoires de Lutra lutra d’après deux auteurs .................. 49
Tableau 13 : Description des différents cris de Lutra lutra selon certains auteurs............................... 51
Tableau 14 : Comparaison de la composition du lait de la loutre européenne, du lait de vache, du lait
de chienne et du lait humain en pourcentage. ..................................................................................... 57
Tableau 15 : Technique d’allaitement artificiel et de sevrage des loutrons au parc d’Hunawihr........ 75
Tableau 16 : Gain de poids des loutrons en fonction de l’âge .............................................................. 75
Tableau 17 : Apparition de certains sens et développement de quelques comportements chez les
loutrons en fonction de l’âge ................................................................................................................ 76
Tableau 18 : Calories ingérées par des loutres européennes selon le sexe et la saison (en KJ/Kg/j) ... 78
Tableau 19 : Supplémentations envisageables chez Lutra lutra ........................................................... 90
Tableau 20 : Tableau étiologique des pneumonies chez Lutra lutra .................................................... 92
Tableau 21 : Importance, localisation et signes cliniques associés à différents endoparasites chez
Lutra lutra ............................................................................................................................................ 100
Tableau 22 : Les maladies infectieuses de Lutra lutra ; fréquence, gravité, symptômes, traitement et
prévention. .......................................................................................................................................... 101
Tableau 23 : Quelques traitements antibiotiques chez Lutra lutra .................................................... 103
Tableau 24 : Les traitements anti-inflammatoires chez Lutra lutra .................................................... 104
Tableau 25 : Les antiparasitaires utilisables sur Lutra lutra ................................................................ 105
Tableau 26 : Caractéristiques de quelques protocoles anesthésiques ............................................... 115
Tableau 27 : Fiche technique d’aide à la capture, à la contention et à l’anesthésie de Lutra lutra ... 117
17
TABLE DES MATIERES DES ANNEXES
Annexe 1 : Article 3 de la convention de Washington « Réglementation du commerce des espèces
inscrites à l’annexe I » ......................................................................................................................... 131
Annexe 2 : Partie des annexes I, II et III de la convention de Washington montrant le classement de
Lutra lutra en annexe I ........................................................................................................................ 132
Annexe 3 : Définitions des catégories de la liste rouge de la CITES .................................................... 132
Annexe 4 : Chapitre III, Article 6 de la convention de Berne « Mesures de conservation des espèces de
l’annexe II » ......................................................................................................................................... 133
Annexe 5 : Liste des carnivores en Annexe II de la convention de Berne ........................................... 133
Annexe 6 : Questionnaire envoyé aux parcs zoologiques français possédant des loutres européennes
............................................................................................................................................................. 134
Annexe 7 : Exemples de réponses obtenues au questionnaire .......................................................... 136
Annexe 8 : Ration proposée aux loutres asiatiques et canadiennes au Zoo d’Amnéville................... 141
18
TABLE DES MATIERES DES FICHES PRATIQUES
Fiche 1 : Position de Lutra lutra dans le règne animal ........................................................................ 143
Fiche 2 : « Fiche technique de la loutre européenne » ....................................................................... 144
Fiche 3 : L’alimentation de Lutra lutra ................................................................................................ 145
Fiche 4 : L’habitat de Lutra lutra ......................................................................................................... 146
Fiche 5 : L’organisation sociale de Lutra lutra ..................................................................................... 147
Fiche 6 : Données pratiques concernant la reproduction de Lutra lutra ............................................ 148
Fiche 7 : Moments clefs dans la gestation et la mise bas chez la loutre européenne ........................ 149
Fiche 8 : Courbe de poids entre 0 et 6 semaines des loutrons en captivité ....................................... 150
Fiche 9 : Apparition des différents sens et comportements en fonction de l’âge des loutrons ......... 150
Fiche 10 : Nourrir des loutrons ............................................................................................................ 151
Fiche 11: Fiche technique de capture et d’anesthésie de Lutra lutra ................................................. 152
Fiche 12 : Bilan de santé annuel des loutres européennes en captivité ............................................. 154
Fiche 13 : Valeurs utiles lors d’examens complémentaires chez Lutra lutra ...................................... 155
19
20
INTRODUCTION
La loutre européenne est un des symboles de la protection des espèces en Europe. Depuis la
fin du 19ème siècle sa population en Europe de l’ouest et en particulier en France n’a cessé de
diminuer ; au milieu des années 80 l’espèce est même considérée comme disparue dans la
plupart des régions française. C’est aussi à cette période qu’apparaissent les premiers
centres d’élevage, ayant pour but de réintroduire des individus dans leur milieu naturel.
Aujourd’hui, l’élevage de loutres en parc animalier fait partie intégrante de la protection de
l’espèce. Cet élevage se développe de plus en plus. Chaque année de nouveaux parcs
adoptent des individus dans le but de créer et d’élever un groupe de loutres européennes.
Si les données d’élevage sur ses cousines canadiennes ou asiatiques sont nombreuses, il
existe moins de ressources sur la loutre européenne. En rassemblant des données
bibliographiques et des expériences de terrain, ce travail a pour but de construire un recueil
pratique et technique sur l’élevage de loutres européennes dans les zoos en France.
Pour comprendre comment élever cette espèce, il faut d’abord connaître son mode de vie et
ses besoins in-situ afin de les recréer au mieux ex-situ. La première partie est donc consacrée
à la vie de la loutre européenne dans son milieu naturel puis les deux parties suivantes
décrivent les besoins et les éléments à mettre en œuvre dans un parc pour le bien être des
individus. Les « fiches pratiques » sont elles destinées à guider les parcs dans leur travail au
quotidien avec les loutres européennes.
21
22
1. CARACTERISTIQUES DE L’ESPECE Lutra lutra
1.1.
Classification
1.1.1. Position dans le règne animal
Les loutres appartiennent à la classe des Mammifères, à l’ordre des Carnivores, au sous
ordre des Fissipèdes, à la famille des Mustélidés, à la sous famille des Lutrinae. (CITES)
(T.A.Davis, 1978)
La loutre européenne appelée aussi loutre eurasiatique appartient à l’espèce lutra et à la
sous espèce lutra ; son type est donc désigné par l’appellation Lutra lutra lutra.
Tableau 1 : Tableau de classification récapitulant la position des mustélidés dans le règne
animal
(Tableau personnel)
23
1.1.2. Les Mustélidés
La famille des Mustélidés regroupe des animaux très variés que ce soit par leur taille, leur
mode de vie ou leur alimentation, on y trouve aussi bien des animaux sauvages que
domestiques. Cette famille regroupe 4 sous familles (J.F.Moran, 1999) :
• Les Mustelinae : sous famille regroupant le plus grand nombre
d’espèces (33 au total) on y retrouve
retrouve les visons, les fouines...
• Les Mellivorinae : sous famille ne regroupant qu’une espèce : les
ratels.
• Les Melinae : sous famille regroupant 8 espèces de blaireaux.
• Les Lutrinae : sous famille regroupant les différentes loutres que nous
détaillerons par la suite.
Tableau 2 : Les Mustélidés
(Tableau personnel)
Mustelinae
Mellivorinae
Mustelidae
Melinae
Lutrinae
1.1.2.1.
Les Mustélidés sauvages
Le blaireau, la belette, la martre, l’hermine, la fouine, le vison, la moufette, le ratel, la
zibeline, la zorille et le putois appartiennent comme la loutre à la famille des Mustélidés et
illustrent la diversité de cette famille. (M.E.Fowler & E.Miller, 2005) (F.Capber., 1997)
24
1 = Loutre, 2 = Vison, 3 = Moufette, 4 = Furet putoisé, 5 = Hermine, 6 = Belette
(La buvette des alpages, 2010)
Figure 1 : Quelques photos de Mustélidés
On voit, ici,
morphologique.
1.1.2.2.
que la famille des Mustélidés présente une grande hétérogénéité
Les Mustélidés domestiques
Le furet est lui aussi un animal de la famille des Mustélidés (M.E.Fowler & E.Miller, 2005) .
1.1.3. Les différentes espèces de loutres dans le monde
La classification des
années :
•
•
•
genres et espèces de loutres a souvent été modifiée au cours des
Harris en proposa une en 1968,
Puis se fut le tour de Davis en 1978,
Corbet et Hill en réalisèrent une dernière en 1980.
25
Tableau 3 : Tableau comparatif des 3 classifications des loutres selon les genres et espèces
(M.C.Vitaud, 1991) (T.A.Davis, 1978) (F.Capber., 1997)
Corbet et Hill
Davis
Harris
Lutra lutra
Lutrini
Lutra l. lutra
Lutra lutra
Lutra lutra aurobrunnea
Cri de contact
L.l. barang
monosyllabique
L.l. chinensis
Cri d’affection
L.l. kutab
Cri d’anxiéte
L.l. meridionalis
« Hah »
L.l. monticola
Baculum en
L.l. seistanica
forme de
L.l. nair
crosse
de
Lutra sumatrana
L.l. sumatrana
hockey
L.c. canadensis
Lutra canadensis
Lutra
Au repos penis canadensis
L.c. canadensis brevipilous
Lutra longicaudis
recouvert par
L .c. chimo
peau
L .c. degener
L .c. evexa
L.c. extera
L.c. interior
L.c. kodiacsensis
L.c. lataxina
L .c. mira
L.c. nexa
L.c. optiva
L.c. pacifica
L.c. periclyzomae
L.c. preblei
L.c. sonora
L.c. texensis
L.c. vaga
L.c. vancouverensis
L.c. yukonensis
L.a. annectens
L.a. colombiana
L.a. latidens
L.a. parilina
L.a. rependa
L.e. enuris
L.e. insularis
L.e. mitis
L. incarum
L. mesopetes
L. platensis
Lutra provocax
L. provocax
26
Lutra felina
Lutra perspicillata
Aonyx cinerea
Aonyx capensis
Aonyx congica
Pterunora brasiliensis
Enhydra lutris
Lutra felina
Lutrogale
perspicillata
Aonychini
Cri de contact
bisyllabique
Pas de cri
d’affection
Baculum en
forma de batte
de base ball
Au repos pénis
forme bouton
prépucial
Aonyx
cinerea
Aonyx
capensis
Pterunora
brasiliensis
Enhydra
lutris
Hydrictis
maculicollis
Lutra maculicollis
L. felina
L.p. perspiciliatta
L.p. maxwelli
L.p. sindica
Amblonyx cinerea concolor
A.c. cinerea
A.c. nirnai
Aonyx capensis
A.Microdon
A.philippsi
Pterurona.b. brasiliensis
P.b. paranensis
Enhydra.l. lutris
E.l. nereis
L.m. maculicollis
L.m. chobiensis
L.m. kivuana
L.m. matschiei
L.m. nilotica
L.m. tenuis
Hydrictini
Cri d’anxiété
«F»
Baculum en
forme de batte
de base balle
Au repos pénis
entièrement
recouvert
Remarque : en italique sont précisés les critères utilisés pour la classification des Loutres
En général on considère les quatre genres suivant, qui renferment 13 espèces au total :
• Lutra dans lequel on trouvera 8 espèces.
• Enhydra dans lequel on trouvera 1 espèce.
• Pteronura dans lequel on trouvera 1 espèce.
• Aonyx dans lequel on trouvera 3 espèces.
Nous allons, présenter brièvement ci-dessous les espèces les plus importantes.
1.1.3.1.
Les loutres d’eau salée
1.1.3.1.1. La loutre marine (Lutra felina)
Sa taille varie entre 87 et 115 cm au total, avec une queue de 30 à 36 cm. Elle pèse de 3 à 6
kg. Son pelage est brun sur le dos et gris sur le ventre. On peut la trouver sur le littoral
chilien ou péruvien et elle a un mode de vie exclusivement aquatique.
27
(Sakura, 2009)
Figure 2 : Photo de Lutra felina
1.1.3.1.2. La loutre maritime (Enhydra lutris)
Elle mesure entre 100 et 160 cm au total, avec une queue de 25 à 35 cm. Son poids varie
entre 15 et 45 kg, elle est la loutre la plus lourde. Elle a aussi un pelage deux fois plus dense
que les autres espèces. Elle vit dans l’océan Pacifique Nord en Californie et en Alaska.
(Wikipédia,2011)
Figure 3 : Photo d’Enhydra lutris
28
1.1.3.2.
Les espèces d’eau douce
1.1.3.2.1. La loutre canadienne (Lutra canadensis)
C’est l’espèce la plus nombreuse dans le monde, elle mesure entre 100 et 150 cm au total et
sa queue mesure 30 à 40 cm. Elle pèse 8 à 12 kg. Son pelage brun est plus sombre sur le dos
que sur le cou et le ventre. Elle vit au Canada et en Alaska essentiellement dans les rivières,
lacs et marais mais aussi le long des cotes maritimes.
(C.Antonini, 2006)
Figure 4 : Photo de Lutra canadensis
1.1.3.2.2. La loutre à longue queue (Lutra longicaudis)
Sa taille varie entre 90 et 130 cm, avec une queue de 37 à 57 cm. Elle pèse entre 9 et 15kg.
De couleur brune claire sur le dos elle est de couleur crème sur le ventre et le cou. Elle ne
fréquente que les zones d’eau douce, tels que les marais ou les rivières d’Amérique du Sud
et Centrale.
(C.Antonini, 2006)
Figure 5 : Photo de Lutra longicaudis
29
1.1.3.2.3. La loutre du Chili (Lutra provocax)
Mesurant entre 100 et 115 cm, avec une queue de 30 à 35 cm, elle pèse 5 à 14 kg. Elle a un
pelage couleur café. On la trouve en Argentine ou au Chili dans les lacs et les rivières.
(S.Ouaché, 2010)
Figure 6 : Photo de Lutra provocax
1.1.3.2.4. La loutre géante du Brésil (Pteronura brasiliensis)
Comme son nom l’indique c’est la plus longue des loutres mais aussi la plus bruyante. Elle
est excessivement rare dans le monde. Elles pèsent de 22 à 35 kg et les mâles peuvent
dépasser les deux mètres. Elle est de couleur chocolat mais son cou est tacheté.
(E.Gaba, 2009)
Figure 7 : Photo de Pteronura brasiliensis
1.1.3.2.5. La loutre cendrée (Aonyx cinerea)
Mesurant entre 65 et 90 cm, elle fait figure de petite loutre par rapport aux autres espèces,
sa queue mesure 30 cm. Son pelage varie entre le brun et le gris cendré. On l’a trouve en
Inde, en Chine, à Java, à Sumatra, à Bornéo et au Bangladesh d’où son second nom de loutre
asiatique.
30
(Source personnelle)
Figure 8 : Photo d’Aonyx cinerea
1.1.4. Le Statut de protection
1.1.4.1.
La répartition dans le monde et la Convention de Washington
Aujourd’hui la loutre européenne vit sur une zone s’étendant de l’Europe à l’Asie en passant
par l’Afrique du Nord. Selon certains auteurs, la loutre est d’autant plus rare dans une région
que la densité humaine y est importante et l’agriculture intensive.
(C.Bouchardy, R.Rosoux, & Y.Boulade, 2001)
Figure 9 : Aire de répartition géographique de Lutra lutra dans le monde
La convention de Washington ou CITES, rédigée le 30 avril 1973, inclus la loutre européenne
dans son annexe I en 1976 (IUCN, 2010). Cette annexe regroupe les animaux dits « menacés
d’extinction immédiate par le commerce » (Cf. Annexe 3). La loutre européenne fut inscrite
sur la liste rouge de l’IUCN comme « vulnérable » en 1998. Aujourd’hui, elle est considérée
comme « quasi menacée », en effet sa population est encore peu nombreuse mais se
stabilise. On note une nette amélioration en Europe occidentale.
31
(IUCN, 2008) (Cf. Annexe 3)
Figure 10 : Les statuts de protection sur la liste rouge de la CITES
1.1.4.2.
La répartition en Europe et la Convention de Berne
On peut actuellement établir 5 zones de répartition en Europe :
• Le Royaume Uni et l’Irlande : La loutre y est commune.
• La Scandinavie (Norvège, Suède et Finlande) : l’espèce y est en déclin.
• L’Europe de l’Ouest (Danemark, Pays Bas, Belgique, Luxembourg, France,
Italie, Suisse, Autriche) : la loutre a disparu dans certains endroit mais reste
présente dans par zones isolées, la population se stabilise depuis quelques
années.
• L’Europe Orientale (Russie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Biélorussie, Pologne,
Allemagne, République Tchèque, Slovaquie, Ukraine, Hongrie, Roumanie,
Slovénie, Croatie, Bulgarie, Albanie, Macédoine, Grèce, Turquie.) : les
populations de loutres semblent stables.
32
(R.Rosoux & J.Green, La loutre, 2004)
Figure 11 : Répartition de Lutra lutra en Europe
La loutre européenne est inscrite sur l’Annexe II de la convention de Berne, ce qui en interdit
la capture, la détention, l’abattage et le commerce (Cf Annexe 3). Il est aussi interdit de
détruire ou de détériorer les sites de repos ou de reproduction de l’animal. Suite à cette
convention l’Europe a rédigé la directive Natura 2000 qui pose les bases légales de la
protection de la nature en Europe. La loutre appartient aux annexes II (qui rassemble les
animaux qui doivent être protégés) et IV (listant la liste des animaux dont l’habitat doit être
protégé) de cette directive. Cette directive applicable depuis 2004 vise à mettre en place des
zones couloirs, ou corridor de migration, permettant l’arrivée de loutre de l’est, où la
population est bien développée, vers l’ouest de l’Europe où la loutre se fait plutôt rare.
1.1.4.3.
Son statut en France
La raréfaction de la loutre en France a commencée à la fin de 19ème siècle avec la chasse
massive aux « nuisibles » et s’est accentuée dans les années 1930. Jusqu’en 1972, la chasse
(à l’époque on estime que 4000 loutres étaient tuées chaque année en France) et la
destruction de son habitat étaient la première cause de disparition de la loutre puis la
pollution massive des rivières a augmenté le déclin des populations. (F.Capber., 1997)
(X.Jannsens, 2006)
33
(Rosoux et Bouchardy, 2010)
Figure 12 : Cartes retraçant l’évolution de la population de Lutra lutra en France au cours
du temps
De nombreux éléments perturbateurs sont donc à l’origine de la diminution de cette
espèce : les aménagements hydrauliques tels que les barrages, les aménagements des
berges, les assèchements et drainage des zones humides sont tant d’éléments qui
perturbent l’environnement naturel de la loutre. La pollution des cours d’eau par les résidus
organiques, les PCB, le mercure ou d’autres métaux lourds sont eux aussi catastrophiques
pour la loutre qui étant au sommet de la chaine alimentaire se retrouve aussi au sommet des
concentrations toxiques.
(Document personnel)
Figure 13 : Pyramide de concentration des toxiques au sein de la chaine alimentaire
34
La concurrence avec des animaux (D.Clode & DW.MacDonald, 1995) comme le vison
d’Amérique, qui colonisa les rivières françaises après s’être échappé de certains élevages en
1950, et comme le castor, qui fut réintroduit dans certaines régions (Alsace, Bretagne…)
influence aussi le développement des populations.
Le développement du trafic routier est lui aussi à l’origine d’une mortalité importante chez
les loutres.
En 1972, la chasse à la loutre est interdite mais ce n’est qu’en 1976 qu’une véritable loi est
votée pour protéger les loutres, cette loi s’inscrit dans la Loi sur la Protection de la Nature du
10 juillet 1976, il y est donc écrit que «la capture, l’enlèvement, la naturalisation d’animaux
de ces espèces, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation,
leur vente ou leur achat » sont interdits. Trois ans plus tard, l’arrêté du 24 avril 1979 fixe la
liste des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire et redéfinit le statut des réserves
naturelles ; la loutre européenne est donc totalement protégée en France depuis cette
année là. On encourage aussi de plus en plus à mettre en place des arrêtés préfectoraux de
conservation du biotope et la création de réserves Naturelles Volontaires.
Cependant bien que l’on mette en place de nombreuses mesures bénéfiques, il est
extrêmement difficile de restreindre suffisamment les activités pour obtenir une sauvegarde
efficace à 100% de la loutre.
Données sur les Statuts de Protection de Lutra lutra :
Totalement protégée en France depuis 1979
Annexe I de la convention de Washington et Annexe II de la convention de Berne
Evolution du statut sur la liste rouge de la CITES :
- Vulnérable en 1979
- «Quasi menacée» depuis 2008, car elle recolonise peu à peu ses milieux de vie grâce aux
réintroductions et aux efforts de protection.
1.2.
Données Morpho-anatomiques
1.2.1. Anatomie externe
1.2.1.1.
Données sur la taille et le poids
La loutre européenne est considérée comme une loutre de corpulence moyenne
(L.H.Spelman, 1999). Elle mesure 80 à 160 cm de long pour un poids variant de 4 à 15 kg. Les
mâles sont plus gros que les femelles mais aussi plus grands, on considère que cette
variation est de 28% en moyenne (C.J.Harris, 1968). Sa queue représente environ 1/3 de sa
taille, elle est musclée et puissante.(P.Etienne, 2005)
35
Tableau 4 : Poids et taille des loutres européennes selon quelques auteurs
(R.Hainard, 1987)
(C.J.Harris, 1968)
MNHN
Taille (cm)
Jusque 160
150
80 à 140
Poids (Kg)
5à9
10 à 15
5 à 12
1.2.1.2.
Le pelage
Sa fourrure est de couleur chocolat sur le dos mais plus claire sur le vente, le cou et le
museau. Son pelage est constitué de deux types de poils (L.H.Spelman, 1999) (N.Chai, 2005) :
• Le poil de bourre : ce poil est dense (50 à 100 000 poils au cm2, ce qui est 100
fois plus dense que le pelage d’un chien) et court. Il retient les squames et le
sébum, rendant la bourre totalement imperméable.
• Le poil de jarre : ces poils sont moins denses que les poils de bourre mais plus
long et plus grands. Lorsqu’ils sont mouillés ils collent à la silhouette de la
loutre et facilitent le déplacement dans l’eau.
L’association de ces deux poils protège la loutre de l’eau. Un entretien extrêmement régulier
du pelage, appelé «grooming», est nécessaire pour qu’il y ait renouvellement de l’air, ce qui
augmente les capacités de protection de ce pelage. Les poils arecteurs et la contraction des
muscles peauciers permettent eux aussi
par l’hérissement et l’ébrouement le
renouvellement d’air. En plus de la toilette, les loutres ont tendance à se sécher dans l’herbe
en se roulant par terre ; les zones où elles effectuent se comportement sont appelées zones
de ressuie.
Tableau 5 : Comparaison de la densité des poils de certaines espèces
(F.E.Fish, J.Smelstoys, R.V.Baudinette, & P.S.Reynolds, 2002) (Kuhn, Ansorge, Gadynicki, &
Meyer, 2010)
Espèces
Rat
Castor
Loutre
Vison
Densité du poil 88 à 101
373
803
338
(poils par mm2)
La loutre est l’une des espèces dont le poil est le plus dense ; cela lui assure une excellente
protection thermique.
36
Tableau 6 : Importance des différents poils selon les espèces terrestres et aquatiques ou
semi aquatiques
(F.E.Fish, J.Smelstoys, R.V.Baudinette, & P.S.Reynolds, 2002)
80
70
Longeur des poils (en cm)
60
50
40
Poils de jarre
Poils de bourre
30
20
10
0
Rat
Castor
Loutre
Vison
Espèces
On peut constater qu’il y a un équilibre entre les différents poils de Lutra lutra ce qui lui
confère une double adaptation ; à la fois aquatique et terrestre. En effet, son pelage peut
ainsi retenir l’air qui est l’un des meilleurs isolants en milieu aquatique.
1.2.1.3.
Organes des sens
Sa tête est petite et relativement plate ; elle est composée de deux petites oreilles bien
rondes d’un nez en triangle aplati, de deux yeux ronds avec un iris brun foncé et des lèvres
larges. Les vibrisses, qui peuvent mesurer jusque 25 cm, sont implantées sur les lèvres
supérieures, les joues, le menton, la gorge et au dessus des yeux. Ces vibrisses sont très
richement vascularisées, elles réagissent donc à de très faibles variations de pressions ou de
mouvements, tels que les mouvements provoqués par la nage d’un poisson. (J.F.Moran,
1999)
37
(E.J.Baitchman & G.V.Kollias, 2000)
Figure 14 : Localisation des vibrisses sur la loutre
En fonction du milieu dans lequel elle évolue la loutre est capable de se fier à certains de ces
sens plutôt qu’aux autres. Ainsi, à terre, l’ouïe et l’odorat sont les deux sens les plus
développés et les plus exploités par l’animal. Par contre une fois sous l’eau ses oreilles se
ferment et la loutre utilise alors son toucher ainsi que la vision qui est d’ailleurs bien
meilleure sous l’eau qu’à l’extérieur où elle ne perçoit que les mouvements ; par contre
cette vision sub-aquatique nécessite une bonne luminosité. Par ailleurs lors de la nage en
surface, les yeux et les narines se situant au-dessus de son crâne aplati, elle peut respirer et
regarder à l’extérieur en sortant le moins possible, ce qui constitue un avantage
hydrodynamique et de camouflage.
1.2.1.4.
Une adaptation aux déplacements aquatiques et terrestres
Le corps de la loutre est allongé et sinueux, ce qui lui confère une forme hydrodynamique. Le
ventre est plutôt renflé. Elle possède 4 pattes palmées courtes et musclées avec 5 doigts
aux griffes acérées, courtes et non rétractables. (J.F.Moran, 1999) (F.Capber., 1997)
Ses pattes constituent une des adaptations à la fois aquatique et terrestre les plus
marquantes ; en effet on peut parler d’un début «d’intégration des membres », ceux-ci se
fondent progressivement au reste du corps. La loutre est un intermédiaire entre les
carnivores terrestres (comme le chien ou le chat) et les mammifères marins (comme les
pinnipèdes). Cette intégration intermédiaire lui permet à la fois une bonne propulsion lors
de la nage et des mouvements de flexion et d’extension suffisants pour la marche terrestre
(F.J.Tarasoff, 1972).
La nage demande cependant plus d’énergie à la loutre que sa vie sur terre (P.Pfeiffer &
B.M.Culik, 1997). Ainsi à terre par une température de 5°C une loutre consomme 4,1 W/kg,
alors que lors de la nage sous une eau à 11°C elle peut consommer jusqu’à 12,3 W/kg.
38
(J.H.Yvinec, M.Coutureau, & C.Carpentier, 2009)
Figure 15 : Comparaison des squelettes chez un chien, une loutre et un pinnipède
(E.J.Baitchman & G.V.Kollias, 2000)
Figure 16 : Patte de loutre
1.2.1.4.1. La nage
On distingue deux types de nage (F.J.Tarasoff, 1972) :
• La nage lente : les membres postérieurs sont responsables de la propulsion, les
membres antérieurs permettent l’orientation.
• La nage rapide : la propulsion est assurée par les membres postérieurs, la queue et la
région lombo sacrée. Cette nage ne peut être effectuée que pendant de courtes
durées.
1.2.1.4.2. Les déplacements terrestres
A terre, Lutra lutra possède une démarche digitigrade. Elle se déplace en général la tête près
de sol, la région lombo sacrée plus haute que le reste du corps. Ses trois modes de
déplacement sont : la marche, le trot et le saut. Elle peut atteindre une vitesse de 16 à 24
km/h. (L.Laider, 1982)
39
Caractéristiques morphologiques de Lutra lutra :
Taille = 80 à 160 cm.
Poids = 4 à 15 Kg.
Dualité, double adaptation à la fois aquatique et terrestre.
Poils de bourre + poils de jarre = imperméabilité et hydrodynamie.
Tête aplatie yeux et narines en hauteur, vibrisses très vascularisées = Très bon repérage
lors de la nage sous l’eau.
Yeux et vibrisses essentielles dans l’eau / odorat et ouïe nécessaires sur terre.
Queue longue et musclée = dirige la nage en milieu aquatique mais aussi les sauts sur
terre.
La nage est plus énergivore que les déplacements terrestres.
1.2.2. Anatomie interne
1.2.2.1.
Le tube digestif
Le tube digestif commence par la gueule composée d’une dentition robuste et puissante
composée de 36 dents, classiquement on attribue à la loutre, comme aux autres Mustélidés,
la formule dentaire suivante (M.E.Allen, O.T.Oftedal, & D.J.Baer, 1996) (A.Demirsoy, 1992):
I 3/3 ; C 1/1 ; PM 4/3 ; M1/2
Pourtant dans une étude récente (S.Yilmaz, G.Ding, & B.Toprak, 2000) on attribue une
formule quelque peu différente à la loutre :
I3/3 ; C1/1 ; PM3/3 ; M2/2
(S.Yilmaz, G.Ding, & B.Toprak, 2000)
Figure 17 : Denture et crâne de Lutra lutra
Le tube digestif dans son ensemble mesure 3 mètres en moyenne, la partie la plus large
étant l’estomac et la partie la plus étroite l’œsophage. Il est adapté à son régime de
carnivore, le gros intestin est donc court et le caecum absent. Le transit quant à lui est
rapide, il faut compter 2 à 3 heures pour que la vidange gastrique soit faite (H.Kruuk, 2006)
et donc que la ration soit absorbée et rentabilisée. En effet, le régime carnivore est
40
hautement digestible ; il ne nécessite donc pas une longue digestion microbienne. Le foie est
plurilobé comme chez tous les mustélidés.
1.2.2.2.
L’appareil urogénital
1.2.2.2.1. Chez le mâle
(F.Capber., 2006)
Figure 18 : Appareil uro-génital d’une loutre européenne mâle
Le pénis est un pénis vasculaire, correspondant au pénis que l’on trouve chez tous les
carnivores, avec un os pénien appelé aussi baculum. Il est plus mince d’avant en arrière et
présente une section triangulaire à cylindrique. L’extrémité distale présente deux nodules
dont la taille et la forme varient selon les individus. Le baculum est utilisé pour attribuer un
âge aux individus morts ; en effet sa taille augmente avec l’âge et sa forme évolue (C.E.Friley,
1949).
Tableau 7 : Norme de taille et de poids du baculum selon l’âge
(C.E.Friley, 1949)
Longueur (mm)
Diamètre des nodules (mm)
Poids (g)
Jeune
39 à 44
8,5 à 11
1,21
Adulte
53 à 72,5
4,5 à 6
5,37
Les testicules, de forme allongée, se situent dans la paroi ventrale de part et d’autre du
pénis. On a pu constater que le poids des testicules varie avec la saison chez l’adulte et que
c’est en été qu’il est le plus bas.
41
Si la prostate est rudimentaire et les glandes bulbo urétrales absentes, on note la présence
d’ampoules déférentielles bien développées.
1.2.2.2.2. Chez la femelle
(F.Capber, 2006)
Figure 19 : Appareil uro-génital d’une loutre européenne femelle
Le clitoris est doté d’un os petit, fin en son milieu mais renflé aux extrémités. Le vagin est
constitué d’une muqueuse comportant de nombreux plis longitudinaux. L’utérus est
bicornes ; les cornes représentent 75% de cet utérus et se rejoignent en avant du corps dans
une cavité commune subdivisé par un septum médian. Les ovaires de part et d’autre de la
colonne vertébrale caudalement aux reins se logent dans la bourse ovarique et sont très
proches des cornes utérines car le ligament ovarien est court.
Tableau 8 : Dimensions des différentes parties de l’appareil génital d’une loutre
européenne femelle
(F.Capber., 2006)
Jeune
Femelle mature
Clitoris (mm)
7
11
Vagin (mm)
50
Cornes utérines (mm)
17 à 54
26 à 81
Corps utérin (mm)
8
21
Ovaires (mg)
100
200
42
1.2.2.2.3. Les reins
Chez les mâles comme les femelles, les reins sont plurilobés, ceci pourrait être une
explication à la prédisposition de Lutra lutra aux urolithiases.
1.2.2.3.
Le squelette
Des études anatomiques (S.Yilmaz, G.Ding, & B.Toprak, 2000) permettent de décrire assez
précisément l’organisation squelettique chez Lutra lutra. On lui attribue ainsi la formule
vertébrale suivante : C7, Th14, L6, S3, Ca18.
C’est la 11ème vertèbre thoracique qui joue le rôle de vertèbre anticlinique. On trouve 14
paires de côtes, les 9 premières sont sternales, les 4 suivantes asternales et enfin la dernière
paire est flottante. Le sternum, quant à lui, a une forme très cylindrique.
Au niveau des os du crâne, les bulles tympaniques sont fortement développées. Le foramen
supra-orbitaire disparait au profit d’un foramen infra-orbitaire fortement développé.
(J.H.Yvinec, M.Coutureau, & C.Carpentier, 2009)
Figure 20 : Vue latérale globale du squelette de Lutra lutra
43
(E.J.Baitchman & G.V.Kollias, 2000)
Figure 21 : Radiographie de face et de profil montrant l’anatomie vertébrale de Lutra lutra
La queue allongée et les membres courts mais robustes sont adaptés à la double vie
aquatique et terrestre de Lutra lutra.
(E.J.Baitchman & G.V.Kollias, 2000)
Figure 22 : Radiographie des membres antérieurs (à droite) et postérieurs (à gauche)
Les caractéristiques anatomiques principales de Lutra lutra :
Dentition: I3/3; C1/1; PM3/3; M2/2.
Tube digestif court et digestion rapide 2 à 3 heures.
Axe vertebral: C7, Th14, L6, S3, Ca18.
14 paires de côtes.
Appareil génital mâle : pénis vascularisé, baculum, ampoules deférentielles bien
développées, prostate rudimentaire.
Appareil génital femelle : utérus bicorne, ligament ovarique très court.
Reins plurilobés.
44
1.3.
Données physiologiques
1.3.1. Longévité
En captivité on considère que les loutres femelles vivent jusqu’à 11 ans et les mâles jusqu’à
14 ans (F.Capber, 2008). Selon les différents parcs on note une variation entre 8,5 ans et 12
ans en moyenne. Cependant on considère que ces durées de vie sont bien plus faibles dans
la nature. Ainsi, certains auteurs considère que 32% des individus n’atteignent pas l’âge d’un
an (J.Broyer & G.Erome, 1982) et que seuls 25 % des loutrons atteindront la maturité
sexuelle c'est-à-dire 24 mois pour les femelles et 18 mois pour les mâles (H.Kruuk, 1995).
Une étude plus récente se basant sur l’analyse dentaire de loutres décédées en Angleterre
montre, elle aussi, que la plupart des animaux dans la nature ont un âge inférieur à deux ans,
sur 110 cadavres seuls 10 avaient 4 ans ou plus et l’animal le plus âgé avait 8 ans. (SherrardSmith, 2010)
1.3.2. Données de l’examen clinique
Tableau 9 : Valeurs physiologiques remarquables lors de l’examen clinique de Lutra lutra
(Document personnel)
Valeurs Moyennes
Limite Haute
Limite Basse
Paramètre
physiologique
Fréquence cardiaque 152 (130-178)
>180
<100
(bpm)
Fréquence
31 (10-60)
>40
<8
respiratoire (mpm)
Oxyhémoglobinémie 97
NA
<80
(%)
Pression artérielle
63 (31-77)
>100
<50
(mmHg)
Température rectale 38,4 (38,1-38,7)
>40,1
<36,7
1.3.3. Données Biochimiques
Dans le monde plusieurs parcs zoologiques ont réalisés des banques de sang permettant
d’avoir des échantillons de références pour les valeurs biochimiques et hématologiques sur
différentes espèces. En ce qui concerne Lutra lutra on trouve plusieurs sources de données
qui reprennent des valeurs très proches. L’IUCN utilise aujourd’hui les valeurs publiées par
König et son équipe en 1998, qui travailla sur 14 animaux entre 1992 et 1997. Les
échantillons ayant permis d’obtenir les différentes valeurs citées sur les tableaux suivants
ont été récoltés sur des tubes héparines ou EDTA.
45
69.4
0
132.5
35.2
7.8
511
0.63
220
158.6
115.3
2.63.9
10200
10120
5001500
0-48
1636
8-12
<80
0.82.4
76145
150165
112129
2.73.8
8-80
5001500
0-50
7-27
7.912
10200
0.51.8
77125
144160
109122
6.06
GGT
U/L
Chol
U/L
K mmol/L
Cl mmol/L
84
Chat
Nammol/
L
Loutre
2.97
Chien
g/dl
ALB
IU/L
ALKP
IU/L
ALT
IU/L
AMYL
IU/L
AST
mg/dl
urée
mg/dl
Ca
IU/L
CK
mg/dl/L
CREA
GLUmg/dl
Tableau 10 : Valeurs biochimiques de référence chez Lutra lutra en comparaison des
données canines et félines
(König, 1998)(X.Vilanova, 2001)
15.5
110.2
3.55.8
0-1
70150
3.55.8
0-7
110320
Il faut noter que les prises de sang sont, en règle général faites sur des individus capturés et
anesthésiés ; ils ont donc subi un stress important ce qui provoque une hausse de la
glycémie ainsi qu’une augmentation de la créatine kinase, les anesthésiques et l’effort
provoquant des lésions musculaires.
1.3.4. Données Cytologiques
La cytologie peut être une technique diagnostique intéressante et rapide ; même sans être
toujours un diagnostic de certitude elle est une aide précieuse et souvent facile à mettre en
place. L’échantillon est prélevé par aspiration à l’aiguille fine, thoracocentèse, apposition
d’un calque… La coloration de type MGG est la plus utilisée en routine. On peut, ainsi,
retenir quelques points pouvant orienter notre diagnostic (TW.Campbell, 1999) :
• Un mélange de cellules inflammatoires de type neutrophiles et monocytes traduit
une réponse inflammatoire modérée souvent en lien avec une infection bactérienne.
• La présence de cellules épithéliales conduit à la recherche de corps étrangers, de
champignons, ou de mycobactéries.
• Une inflammation éosinophilique conduit à la recherche de parasites ou d’un
désordre d’origine immunitaire (allergie….).
• Une multiplication de cellules non inflammatoires nous conduira à penser à une
hyperplasie bénigne ou même à une néoplasie maligne.
46
1.3.5. Données hématologiques
% de
granulocytes
Lymphocytes
% de
Lymphocytes
566
10.6
7.9
73.4
2.7
26.6
Chat
27-47
180-430
5-11
3.6-11.6
60-84
0.9-3.7
15-35
Chien
44-52
200-400
6-12
3.3-10.0
55-84
0.8-4.1
15-35
Leucocytes
49.7
Plaquettes
Loutre
Ht%
1.4.
Granulocytes
Tableau 11 : Données hématologiques de référence chez Lutra lutra en comparaison des
données canines et félines
(König, 1998)
Données comportementales
1.4.1. L’habitat de Lutra lutra
1.4.1.1.
Les parties aquatiques de l’habitat
La loutre européenne vit dans 3 types d’habitats distincts :
• Au bord des lacs, étangs, marais : ces zones sont très prisées des loutres, elles
y recherchent une végétation dense avec des roseaux abondants.
• Au bord des cours d’eau : la loutre peut vivre au bord de tous les cours d’eau
mais il semblerait qu’elle préfère les rivières d’au moins 5 mètres de large et
avec un débit assez lent. Si elle vit dans des zones au courant vif, il est
nécessaire qu’il y ait des zones stagnantes à proximité.
• Au bord de la mer : en ce qui concerne cet habitat deux théories s’opposent.
Ainsi certains pensent que la loutre utilise cet habitat comme retranchement
face à la disparition de ses habitats naturels. Alors que d’autres ont déterminé
que les populations de loutres sont aussi importantes sur le littoral que dans
les terres (H.Kruuk, 1989). Quoiqu’il en soit, dans ces zones, la présence de
points d’eau douce à proximité des gites est indispensable pour que l’animal
nettoie sa fourrure du sel.
47
Elle peut vivre jusqu’à 2000 mètres d’altitude (M.C.Saint-Girons, 1973). Pourtant plus
l’altitude augmente plus la densité des populations est faible ; ceci est à mettre en lien avec
la diminution des ressources alimentaires
1.4.1.2.
Les gites
On distingue deux types de gites (P.Etienne, 2005) :
• Les gites de repos : se sont les lieux que la loutre utilise pour son repos diurne
ou nocturne. En général ils sont couverts à l’aide de brindilles, de branches,
de joncs ou de roseaux. Si les lieux sont calmes, la loutre peut se reposer «à
ciel ouvert» dans des buissons denses, sous des racines… ces sites se trouvent
dans un rayon de 50 mètres autour d’un point d’eau.
• Les catiches : se sont les lieux de reproduction. La catiche peut se loger dans
un tronc creux, entre des rochers ou même dans des terriers appartenant à
d’autres animaux. Les catiches se situent toujours dans des zones non
inondables ou dans des zones ayant un faible débit.
(C.Bouchardy, R.Rosoux, & Y.Boulade, 2001)
Figure 23 : Représentation schématique en coupe d’une catiche
1.4.2. L’utilisation de l’habitat en lien avec l’organisation sociale
1.4.2.1.
Dimensions de l’habitat
La taille du territoire dépend avant tout du type d’espace dans lequel la loutre se trouve. En
effet, une loutre vivant au bord d’un lac s’éloigne moins des bords qu’une loutre vivant au
bord d’un ruisseau ou d’une rivière. La longueur des domaines exploités est fonction de la
densité des proies, de la topographie des lieux, de l’abondance de gîtes et de la densité des
populations de Lutra lutra (S.M.McDonald & C.F.Mason, 1980). Il arrive que les territoires de
deux femelles ou de deux groupes familiaux (c'est-à-dire une femelle avec ses petits) se
recoupent, car ils sont souvent plus petits et plus riches en aliments que ceux des mâles.
48
Tableau 12 : Estimation de l’étendue des territoires de Lutra lutra d’après deux auteurs
(C.Reuther, 1998)(J.Green, 1984)
Auteur
Taille du territoire
Taille du territoire
Taille du territoire
d’un mâle
d’une femelle
d’un groupe familial
C. Reuther
12 km
J. Green
39 km
16 km
22 km
La loutre est un animal solitaire, territorial et qui se déplace beaucoup, certaines études
(J.Green, 1984) ont montré qu’un mâle peut utiliser 4 gites de repos différents au cours
d’une nuit et parcourir jusqu’à 16 km. On note aussi que les femelles utilisent plus volontiers
des catiches que des gites de repos contrairement aux mâles.
1.4.2.2.
L’organisation sociale
On a vu que Lutra lutra est décrite comme un animal territorial, c’est ainsi que fut décrit
l’organisation sociale de l’espèce pendant très longtemps (S.Erlinge, Territoriality of the otter
Lutra lutra L., 1968). On schématisait alors une population de loutres pendant l’hiver avec 3
groupes :
• Les loutres du territoire,
• les loutres « en transit » qui sont tolérées par les autres,
• et les jeunes de l’année.
Aujourd’hui certains auteurs se tournent vers une représentation « hiérarchique » de
l’espèce (R.Green, 2000). En effet, la plupart des territoires sont trop vastes pour être
correctement défendus et en suivant les animaux avec des balises (J.Green, 1984) on
remarque même que certains territoires se chevauchent : on retrouve des épreintes
appartenant à différents animaux sur un même territoire. On constate donc que des
relations pouvant être qualifiées de relations de dominance se mettent en place. Ainsi,
lorsque deux mâles se rencontrent sur un même territoire le dominé laisse place au
dominant. En ce qui concerne les femelles, c’est au moment de la mise bas que cette
dominance territoriale est visible ; à cette période elle chasse le mâle de la catiche et défend
les alentours de tout intrus.
L’habitat naturel de Lutra lutra :
Etangs, lacs, marais, rivières et fleuves, bords de mer.
Les gites de repos diurne et nocturnes ≠ des catiches.
Organisation territoriale ET hiérarchique.
Taille du territoire dépend de : Sexe + Densité de l’aliment + Densité des prédateurs.
49
1.4.3. Le mode d’alimentation
La loutre européenne a un régime alimentaire carnivore ou plus exactement piscivore,
puisqu’elle se nourrit essentiellement de poissons : on la qualifie d’ichtyophage (J.R.Britton,
J.S.Sheperd, S.Tom, & V.Simpson, 2005) et les cyprinidés sont les poissons
préférentiellement chassés par la loutre. Cependant il arrive qu’elle mange des grenouilles,
des petits mammifères, des oiseaux ou des crustacés (M.E.Fowler & E.Miller, 2005) (H.Kruuk,
2006) (H.Kruuk, 1987). Ce régime s’adapte, évidemment, au lieu et à la saison, il peut aussi
être influencé par les autres mammifères aquatiques du secteur tels que le vison
d’Amérique, le vison d’Europe ou le putois (D.Clode & DW.MacDonald, 1995). La loutre est
un animal que certains qualifient « d’opportuniste » : elle chasse des espèces faciles à
traquer et présentes en grand nombre, le but étant d’économiser au mieux son énergie. Sa
technique est de chasser «à vue» ou à l’aide de ses vibrisses qui détectent le moindre
mouvement dans l’eau. Une loutre mange en moyenne 1 kg par jour, ce qui correspond à 1520 % de son poids. (C.Bouchardy, 1986).
(R.Rosoux & J.Green, La loutre, 2004), (R.Rosoux, 2003), (L.C.Geidezis)
Figure 24 : Exemple d’alimentation de Lutra lutra dans le massif central
1.4.4. La communication
1.4.4.1.
Les cris
Les cris sont essentiels chez les Loutres ; Davis les utilise même dans sa classification des
Lutrinés (T.A.Davis, 1978). On en distingue 3 types principaux :
• Le cri de contact : il permet à un individu de se faire localiser par un autre individu
(c’est le premier cri que les petits savent émettre pour se faire repérer par leur
mère).
• Le cri d’alerte, « HAH ! » : il permet de signaler un danger aux autres individus à
proximité (sa portée est courte).
• Le cri de menace : il ressemble à un grognement et devient un cri de rage au moment
de l’attaque. Un dernier cri est rapporté, le cri des retrouvailles, il s’exprime quand
50
deux individus sont heureux de se retrouver et il est associé à un contact avec les
museaux. (J.F.Moran, 1999)
Tableau 13 : Description des différents cris de Lutra lutra selon certains auteurs
(C.Gnoli & C.Prigioni, 1995) (R.Peters, 1980)
Cri d’alerte
Cri de menace
Cri de contact
Cri de
retrouvaille
Scheffler Thaller
« Kekern »
« Gurren »
« Fiepen »
1986
Mason
« Hah »
« Chittering »
« Whistle »
McDonald 1986
Duplaix 1971
« Ha »
« Saccadé »
« Whistle »
(soufflement)
Green 1984
« Huff »
« Squeak »
« Purr »
« Whistle »
(C.Gnoli, C.Priogioni, & P.Polotti, 1998)
Figure 25 : Intensité des communications entre les différents individus
Chaque cri a une signification particulière et les animaux les utilisent dans des contextes
précis.
1.4.4.2.
Les épreintes
Elles constituent une communication olfactive intraspécifique. Les épreintes ne sont pas
liées à l’élimination physiologique des fèces, souvent on ne retrouve que quelques débris
alimentaires non digérés. La particularité des loutres, et des Mustélidés en général, est la
présence de deux paires de glandes (H.Kruuk, 1991) :
• Les glandes anales,
• Les glandes proctodéales.
51
(Schéma personnel)
Figure 26 : Les différentes glandes de marquage chez Lutra lutra
Les épreintes sont des « cartes d’identités chimiques » de chaque individu, elles témoignent
de l’identité de l’animal, en donne le sexe, la réceptivité sexuelle, le statut social… Les
épreintes sont un mode de communication permettant d’éviter des combats. On note, ainsi,
quelques particularités dans le marquage : les mâles ont un comportement de marquage
deux fois plus important et plus étendu que les femelles, qui elles ont tendance à marquer
essentiellement les alentours de la catiche sauf après la mise bas où la discrétion est de
rigueur.
1.4.4.3.
Autres moyens de communication
Concernant la communication directe on a vu que les cris sont le mode de communication le
plus important. En effet, Lutra lutra a une musculature faciale assez réduite. Cependant lors
de leurs retrouvailles les loutres agitent le museau en signe de joie, ce geste visuel est
associé au toucher par le contact de leurs vibrisses. Un autre signe de joie peut être visible
quand la loutre se roule par terre. Au moment d’une agression, après avoir poussé son cri
d’agression la loutre couche ses oreilles retroussent les lèvres et bat de la queue.
1.5.
La reproduction
1.5.1. Données chiffrées sur la sexualité
1.5.1.1.
Chez le mâle
On considère que la maturité sexuelle est acquise chez le mâle à l’âge de deux ans,
cependant il faut en général attendre 2 ans et 10 mois pour voir apparaître le premier
accouplement fécondant. (D.J.Jefferies, 1987)
52
1.5.1.2.
Chez la femelle
La puberté apparait entre l’âge de 23 et 27 mois (J.F.Moran, 1999), la véritable maturité
sexuelle apparaissant vers 3 ans. La période de vie sexuelle est de 7 ans.
Age
(S.Hauer, H.Ansorge, & O.Zinke, 2002)
Figure 27 : Pourcentage de femelles à la reproduction en fonction de l’âge
La loutre est une espèce à polyœstrus et sans saisonnalité, l’ovulation serait provoquée par
le coït comme chez les autres Mustélidés (D.Jenkins & R.J.Harper, 1982). Il semble quand
même que les portées soient en lien avec l’abondance de l’alimentation (P.R.Beja, 1996),
certains auteurs pensent qu’en présence de périodes très froides les accouplements sont
repoussés.
(H.Kruuk, J.W.H.Conroy, & A.Marhouse, 1987)
Figure 28 : Répartition des naissances de loutrons selon les saisons dans différentes
régions
53
(E.CHadwick & E.Sherrard-Smith, 2010)
Figure 29 : Pourcentage de femelles pleines, en lactation ou en phase de repos sexuel
selon la saison
La durée d’un cycle œstral est difficile à estimer précisément. Aujourd’hui on considère
qu’un cycle dure 30 à 40 jours. Les différentes étapes du cycle sont :
• Le prooestrus : il y a maturation des follicules. Les cellules kératinisées sont peu
nombreuses. La lumière du corps et des cornes utérines sont visibles.
• L’œstrus : il y a des follicules de De Graaf près à ovuler et des corps jaunes. Les
cellules kératinisées sont nombreuses et prêtes à se détacher.
• La gestation : selon certaines études 65% des ovules aboutiraient à un avortement.
Le corps jaune persiste lui pendant toute la gestation puis devient corps blanc et
disparait.
1.5.2. L’accouplement
1.5.2.1.
La parade amoureuse
Lorsque le mâle arrive sur le territoire de la femelle celle-ci peut l’accepter ou le refuser.
Lorsque celui-ci est accepté il peut faire un tour dans la catiche puis rode autour en appelant
la femelle. Elle se roule dans l’herbe, elle devient agressive envers le mâle, le mord, cri et est
menaçante. Le mâle entre alors dans le jeu lui aussi et les animaux se poursuivent, se roulent
sur terre et dans l’eau, se coulent… Les jeux sont régulièrement interrompus par les
accouplements proprement dits. Les animaux ne restent jamais très longtemps ensemble car
sinon les accouplements deviennent infertiles.
54
1.5.2.2.
L’accouplement proprement dit
Il peut avoir lieu sur terre ou dans l’eau, avec une préférence pour le milieu aquatique. A un
moment la femelle arrête de fuir et appelle le mâle qui l’entraîne alors dans la copulation.
(F.Capber., 2006)
Figure 30 : Accouplement sur terre
(F.Capber., 2006)
Figure 31 : Accouplement dans l’eau
Le coït est constitué par 20 à 30 mouvements de bassin et peut être réitéré plusieurs fois
d’affilé. L’accouplement dure entre 10 et 50 minutes (R.J.Harper & D.Jenkins, 1981)
(H.Pechlaner & E.Thaler, 1983) et peut avoir lieu plusieurs fois dans la même journée
entrecoupé par de nouvelles parades pendant quelques minutes ou quelques heures.
55
1.5.3. La gestation
1.5.3.1.
Caractéristiques de la gestation
On distingue deux étapes dans la gestation :
•
•
La nidation : il n’y a pas de nidation différée (J.F.Moran, 1999) chez Lutra lutra
contrairement à la plupart des Mustélidés. Il n’y a donc pas de date fixe de mise bas.
La placentation : on est face à une placentation zonaire endothelio-choriale
déciduée. Après la mise-bas on assiste donc à des pertes sanguines.
La durée de gestation est aujourd’hui estimée à 58-60 jours (F.Capber, 2006), il n’est pas
toujours facile de prévoir la date exacte de mise-bas puisque les accouplements
s’enchaînent pendant 48 heures.
On retrouve, en général, le même nombre d’embryons dans chaque corne utérine.
1.5.3.2.
Reconnaitre la gestation
Les signes apparaissent un à un au fur et à mesure dans la gestation :
• A 20 jours : les 4 mamelles abdominales deviennent bien visibles tandis que les
mamelles thoraciques restent cachées dans la fourrure,
• A 25 jours : la femelle commence à préparer la catiche où aura lieu sa mise-bas,
• A 40 jours : la vulve est gonflée, toutes les mamelles sont gonflées,
• A 45 jours : le ventre s’arrondi et on voit nettement les mamelles.
1.5.4. La mise-bas
1.5.4.1.
Les portées
En ce qui concerne la taille des portées, les données proviennent essentiellement des
différents parcs européens. Ainsi, on obtient une moyenne de loutrons par portée allant de
1,83 à 2,8. Dans la nature la taille des portées est dépendante de l’abondance de
nourriture ; là où la nourriture est rare la taille moyenne des portées est de 1,9 alors que si
celle-ci est abondante elle est supérieure à 2,3 (S.Hauer, H.Ansorge, & O.Zinke, 2002).
56
1.5.4.2.
Les étapes de la mise-bas
1.5.4.2.1. Les prodromes
Ils commencent environ une semaine avant la mise-bas. Ces prodromes se traduisent par un
gonflement des tétines, de l’agitation, une respiration accélérée, des toilettages fréquents.
1.5.4.2.2. La mise-bas proprement dit
Cette étape correspond à l’expulsion des fœtus. L’expulsion d’un petit prend quelques
secondes à 5 minutes, il s’écoule en moyenne 20 minutes entre chaque petit. La
présentation des loutrons peut être antérieure ou postérieure.
1.5.4.2.3. La délivrance
Cette dernière étape a lieu au fur et à mesure de la sortie des loutrons. Ces annexes sont
immédiatement mangées par la mère.
Au total la mise-bas aura donc duré 2 à 3 heures.
L’involution utérine est rapide, durant la lactation l’utérus retrouve sa taille quasi-normale
(E.CHadwick & E.Sherrard-Smith, 2010).
1.5.5. La lactation et le début de vie des loutrons
Une fois la mise bas terminée la mère se consacre totalement à ses petits ; elle les lèche, les
attire vers elle afin de les réchauffer mais aussi de favoriser la miction et la défécation. Si le
mâle est encore présent elle le chasse de la catiche. Elle sort uniquement pour aller chercher
des végétaux afin de recouvrir les jeunes. La lactation commence 15 min après la fin de la
mise-bas et si les jeunes ne se dirigent pas d’eux même vers les mamelles ils en sont
rapprochés par la mère.
1.5.6. La composition du lait chez la loutre européenne
Le lait de la loutre est celui d’un animal semi aquatique qui a besoin d’énergie pour lutter
contre le froid.
Tableau 14 : Comparaison de la composition du lait de la loutre européenne, du lait de
vache, du lait de chienne et du lait humain en pourcentage.
(B.Shaul, 1962)
Espèce
Eau
Lipides
Protides
Glucides
Minéraux
Loutre
62
24
11
0,1
0,75
européenne
Chienne
80
8
9
3
1,2
Vache
90
3,5
3
4,5
0,8
Femme
90,5
3,5
1,4
7
0,3
57
1.5.7. Le sevrage
On constate que les jeunes commencent à manger des aliments solides entre 6 et 8
semaines d’âge mais le sevrage complet se fait entre 10 et 16 semaines (T.M.Heggberget,
1994).
58
2. ADAPTER LE MILIEU DE CAPTIVITE AUX BESOINS DE Lutra Lutra
Cette partie est basée sur des données bibliographiques mais aussi sur l’expérience du
terrain. En effet, la plupart des données sont issues de la prise de contact avec des
vétérinaires et des soigneurs travaillant au quotidien avec des loutres européennes dans
divers parcs zoologiques français. Pour cela j’ai réalisé et envoyé un questionnaire (Annexe 6)
à tous les parcs français possédant des loutres européennes d’après le réseau ISIS. J’ai aussi
contacté certains responsables par téléphone ou mail.
2.1.
Conception et aménagement de l’enclos
2.1.1. Organisation et superficie des enclos
Il est recommandé, pour un mâle et une femelles d’avoir au minimum deux enclos ; l’idéal
étant trois (C.Reuther & R.Röchert, 1989) :
• Un enclos pour le mâle,
• Un enclos pour la femelle où à lieu la mise en contact puis ou elle élève les petits
jusqu’au sevrage,
• Un enclos pour les jeunes une fois sevrés, quand leur mère est remise à la
reproduction.
En général les parcs ont 2 enclos (Annexe 6), certains peuvent être fractionnés, ainsi au
moment de l’accouplement mâle et femelle sont réunis dans le plus grand des enclos puis à
la mise bas le mâle regagne son enclos alors que la femelle reste dans le plus grand avec sa
portée enfin une fois les jeunes sevrés le grand enclos est divisé en deux pour les isoler de la
mère. Ce système modulable est souvent plus facile en mettre en œuvre que les trois enclos
théoriques. Cela permet aussi d’avoir une présentation satisfaisante des loutres au public
tout en gardant la possibilité d’isolement en cas de nécessité.
En ce qui concerne la superficie nécessaire par individu, on compte 100 m2 minimum pour
une loutre, et 250 m2 minimum pour un couple ou pour une femelle avec ses petits
(C.Reuther, 1984).
Dans les enclos, il est important d’avoir toujours une partie isolée du public permettant à
loutre de se cacher et de rester au calme.
59
(Document personnel)
Figure 32 : Schéma de l’enclos des loutres au zoo d’Amnéville
2.1.2. Topographie des enclos
2.1.2.1.
Le rapport eau/terre
La loutre est un animal semi aquatique, c'est-à-dire qu’une grande partie de son activité
reste terrestre, il lui faut donc une zone bien aménagée et spacieuse au sol en plus du
bassin. Il est conseillé d’avoir un ratio eau/terre d’environ ¼. Il semble aussi préférable
d’avoir des ilots, des cascades ou de la végétation qui offrent ainsi plusieurs zones
aquatiques aux loutres plutôt qu’un grand bassin d’un côté et la zone terrestre de l’autre
(C.Reuther, 1984). Le ou plutôt les enclos doivent permettre aux individus de courir, nager,
explorer, s’isoler des autres individus tout en étant facilement visible du public dans les
conditions les plus naturelles possibles.
2.1.2.2.
Aménagement du sol
Sur terre les loutres passent le plus clair de leur temps à creuser et à se toiletter, il leur faut
donc un sol meuble à la végétation diverse. La plupart du temps la majeure partie du sol est
bétonnée mais il est indispensable de le recouvrir, alors, de sable, de terre, de rochers, de
paille, d’argile, d’écorces ou de gravillons.
60
2.1.2.3.
La végétation
La loutre a pour habitude de se déplacer dans les buissons, les plantes semi aquatiques et les
herbes hautes, l’idéal est de lui fournir cette végétation variée et dense en captivité. Dans la
plupart des parcs on trouve des fougères, des conifères, des arbustes mais aussi des
souches, des racines… ces lieux permettent aux loutres de se cacher du regard du public,
d’entretenir leur pelage mais aussi de jouer. On peut y ajouter des matériaux artificiels tels
que des toiles de jute, des copeaux, des fibres diverses, des tapis… Certains pins tels que le
Cedar (une espèce de pin originaire d’Amérique du Nord) sont déconseillés dans les enclos
car on leur connait une toxicité respiratoire et hépatiques chez certains rongeurs ; ne
connaissant pas l’effet sur la loutre européenne il est conseillé d’éviter leur utilisation
(J.Reed, R.Meyerson, & S.Syke, 2002).
(Photo personnelle)
Figure 33 : Photographie représentant la topographie et la végétation de l’enclos à loutres
au zoo d’Amnéville
2.1.3. Clôture de l’enclos
Lutra lutra peut sauter sur une hauteur d’un mètre trente entre le sol et une plate forme et
sur une hauteur de 2 m en prenant appui au fond d’un bassin. Les loutres peuvent aussi
monter aux arbres et se déplacer sur les branches. Il est donc important de tailler les arbres
proches des clôtures. (C.Reuther & R.Röchert, 1989)
61
(C.Reuther & R.Röchert, 1989)
Figure 34 : Hauteurs des sauts de Lutra lutra
Dans les parcs on retrouve en général des clôtures mesurant entre 1,80 m et 2 m, elles sont
composées le plus souvent de deux parties :
• Une partie opaque (roche, bois…) d’environ 60 cm,
• Une seconde partie vitrée d’environ 1,20 m.
Souvent un pan du bassin est entièrement vitré pour donner au public une vision sous
marine bien meilleure. On trouve aussi des tunnels vitrés offrant au public une
« immersion » dans le monde aquatique des loutres. D’après les normes de sécurité les
clôtures en verre doivent résister à une pression de 150DaN/m2 ; on utilise pour cela des
matériaux tels que le verre monolithique recuit ou le verre feuilleté trempé.
62
120 cm
60 cm
180 cm
(Photo personnelle)
Figure 35 : Clôture de l’enclos des loutres européennes au Parc Phoenix de Nice
S’il reste des zones d’appui ou des zones basses il est conseillé d’ajouter une clôture
électrique. La plupart des parcs en équipe l’ensemble de leur enclos.
(Photo personnelle)
Figure 36 : Clôture électrique sur tout le pourtour de l’enclos des loutres au zoo
d’Amnéville
La loutre creuse beaucoup, il est donc important de prévoir une clôture souterraine, sauf si
l’enclos est entièrement artificiel et fait de béton ; dans ce cas les fondations doivent
atteindre 75 cm de profondeur. Il est aussi important de faire le tour de l’enclos tous les
matins afin de vérifier s’il y a des ébauches de tunnels et de les reboucher au besoin.
63
(J.Reed, R.Meyerson, & S.Syke, 2002)
Figure 37 : Schéma de clôture
2.1.4. Les abris
Il est important de recréer des abris naturels dans l’enclos : se sont des lieux de jeux, des
lieux où la loutre se sent en sécurité, et où elle peut se cacher et se reposer à tout moment.
Ces abris sont terrestres, ils peuvent correspondre à une niche, un tronc d’arbre creux, une
pierre… on peut aussi disposer des branchages et des copeaux dans l’enclos : la loutre les
utilisera pour en faire un « nid ».
(Photo personnelle)
Figure 38 : Exemple d’abri artificiel pour Lutra lutra dans un enclos visible du public
64
2.1.5. Les catiches
2.1.5.1.
Règles de base et construction
On dit souvent que pour qu’une catiche soit bien faite il faut respecter 3 règles :
• Facile à nettoyer,
• Résistante,
• Confortable et sécurisante pour l’animal.
Elle doit être aussi naturelle que possible afin de se fondre dans le décor et être le plus
agréable possible pour les loutres ; pour cela on utilise du bois et du grillage. Elles doivent
être au dessus du niveau du sol et en zone sèche.
On peut trouver des catiches vitrées, ce qui est un plus pour le visiteur qui voit alors la loutre
dans son sommeil (Hunawihr), mais alors il est nécessaire de laisser d’autres catiches isolées
à disposition de l’animal. Certaines catiches ont des judas sur les côtés ainsi le public voit les
animaux mais ces derniers ne sont pas dérangés.
Il faut toujours penser à mettre en place des compartiments et des portes coulissantes que
l’on peut commander de l’extérieur non seulement
seulement pour garder l’animal enfermé en cas de
besoin mais aussi pour le laisser bloquer à l’extérieur en cas de nettoyage ou de soins aux
jeunes par exemple.
Il faut compter au minimum une catiche par loutre et chaque catiche doit être composée de
3 compartiments mesurant chacun au minimum 45x42x43 cm ce qui représente au total
plus ou moins 130x42x43 cm.
(Source personnelle)
Figure 39 : Catiche à compartiment élaborée par les soigneurs du parc d’Hunawihr et
utilisée pour les loutres européennes
2.1.5.2.
Aménagement intérieur
A l’intérieur l’animal doit être protégé de l’humidité, du gel, des courants d’air… Le sol des
catiches sera fait de caillebotis sur lesquels une litière de copeaux de bois sera déposée : la
65
litière doit être changée tous les jours. A cause de la litière qui peut se coller aux aliments il
faut absolument éviter que la loutre mange dans la catiche ; en effet l’ingestion de copeaux
peut provoquer une impaction stomacale ou intestinale.
2.1.5.3.
Positionnement et accès
Les catiches doivent être des lieux calmes et sécurisant pour les loutres, en particulier
lorsqu’une femelle est avec ses petits. Dans ce cas, il faut que sa catiche soit isolée du public
et idéalement cachée par la végétation pour être le plus possible en adéquation avec les
conditions naturelles.
L’idéal pour la loutre est de disposer d’accès terrestres et aquatiques avec des tunnels qui lui
permettent de s’ébrouer et donc de se sécher un minimum avant d’entrer dans la catiche
proprement dit.
(Photo personnelle)
Figure 40 : Catiche pour les loutres canadiennes au zoo d’Amnéville
2.2.
Qualité de l’environnement
Contrairement à d’autres espèces de loutres, il n’existe pas de normes chiffrées dans la
littérature concernant la température des abris, leur humidité pour Lutra lutra… La plupart
des parcs se basent sur la loutre canadienne et surtout sur leur propre expérience.
2.2.1. Température
On constate que la loutre européenne peut supporter de larges écarts de températures à
partir du moment où elle peut s’isoler dans des endroits abrités (catiches, buissons, abris…).
La zone optimale de vie de Lutra lutra se situerait entre 10 et 25 °C environ pour la
température de l’air. En ce qui concerne la température du bassin on ne note pas de limite
de température ; il faut cependant faire attention au gel en particulier pour les loutrons.
66
2.2.2. Humidité
Pour que son pelage soit sain la loutre a besoin de le sécher régulièrement il faut donc que
l’intérieur des catiches soit sec et que les zones terrestres absorbent suffisamment
l’humidité.
2.3.
Le bassin
2.3.1. Mesures et disposition
Il est conseillé de construire un bassin ayant une profondeur maximale d’un mètre cinquante
(C.Reuther & R.Röchert, 1989) ; c’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans les parcs français.
Ce qui est encore plus important que la profondeur c’est la disposition du fond du bassin, il
faut éviter les bassins aux parois abruptes et au sol bétonné lisse.
Les cascades ou canaux d’alimentation du bassin sont des éléments favorables à
l’enrichissement pour les loutres et à l’attrait du bassin pour les spectateurs.
Pente et bords
naturels
Cascade
naturelle
(Photo personnelle)
Figure 41 : Photo du bassin à loutres du zoo d’Amnéville
67
(Photo personnelle)
Figure 42 : Fond du bassin de Lutra lutra en galets naturels au Parc Phoenix de Nice
2.3.2. Contraintes mécaniques et climatiques
De nombreuses contraintes mécaniques et sanitaires se présentent lors de l’aménagement
d’un bassin de grande contenance où des animaux devront évoluer. Les matériaux employés
doivent :
• Résister aux attaques des loutres,
• Faciliter le nettoyage,
• Résister à la pression de l’eau et à la charge des éléments de filtration,
• Etre chimiquement neutre, non toxiques et insensibles à la corrosion.
Il faut aussi prendre en compte le risque de gel, ce qui oblige à l’utilisation de matériaux
résistants et plus ou moins déformables. Les cascades et autres structures permettant une
circulation de l’eau sont une bonne solution afin de limiter la formation de glace, certains
parcs mettent en place un « soufflage de pleine eau » qui permet de générer un courant. Il
faut toujours surveiller la formation de glace sur les surfaces en pentes qui pourraient être
dangereuses pour les animaux en particulier pour les jeunes.
68
2.3.3. Qualité de l’eau
La qualité de l’eau joue bien évidemment sur la santé des animaux mais c’est aussi un point
que le public voit dès le premier regard. En effet la qualité visuelle de l’eau est un bon
indicateur de la propreté des bassins ; une eau trouble est signe de la présence de matières
organiques, de micro-organismes et d’algues traduisant un problème de filtration ou de
stérilisation des bassins. Si la turbidité de l’eau peut se voir grossièrement à l’œil nu, on
dispose aussi d’appareils de mesures souvent faciles à utiliser et très utiles comme le :
• pH-mètre ou colorimètre : le pH neutre est idéal pour les animaux et pour faciliter le
traitement des eaux,
• Réfractomètre : il donne la densité et donc la qualité visuelle de l’eau.
Il est aussi possible de prélever des échantillons d’eau dans des pots à prélèvement afin de
réaliser des analyses bactériologiques et chimiques. En effet, on peut retrouver des bactéries
ou des virus pathogènes pour les animaux et l’homme qui peuvent révéler une faille dans le
système de nettoyage ou une contamination plus importante qu’à l’habitude ; ces
échantillons préventifs permettent ainsi de régler le problème plus rapidement et peut être
avant qu’il y ait des conséquences médicales. Pour la plupart des germes ou des résidus il
n’existe pas de norme ; par exemple, certains auteurs considèrent que le niveau acceptable
pour la concentration de l’eau en coliformes est de 400 par ml, ceci est la norme acceptée
pour les animaux il faut cependant tenir compte du fait que les soigneurs sont en contact
avec cette eau et garder une valeur inférieure à 100 par ml.
69
2.3.4. Les deux grands types de bassins
Dans les parcs on peut trouver deux types de système de circulation des eaux :
• Le système ouvert,
• Le système fermé.
Source
Bassin
(Schéma personnel)
Figure 43 : Schéma du système à flux ouvert
Source
Traitement
Bassin
(Schéma personnel)
Figure 44 : Schéma du système à flux fermé
Remarque : Les pointillés signifient que ces voies peuvent être interrompues.
Le système le plus employé est le système fermé, en effet il est à la fois plus économique sur
le long terme et plus écologique. Il permet de recycler l’eau du bassin en permanence et il
suffit de compenser le manque du à l’évaporation et à la consommation des animaux. Dans
ce système il y a en général une évacuation possible des eaux usées en cas de nécessitée de
vidanger le bassin.
Ce système réutilisant des eaux usées demande une filtration et stérilisation efficaces.
70
2.3.5. Les méthodes de filtration
Plusieurs modes de filtrations sont disponibles sur le marché (D.J.Boness, 1996) (J.Reed,
R.Meyerson, & S.Syke, 2002):
• La filtration biologique : elle consiste à utiliser des bactéries qui transforment les
nitrates en nitrites. Ce système ne pose apparemment pas de problème sur la santé
des loutres mais par contre favorise fortement le développement des algues dans le
milieu.
• La filtration mécanique : elle consiste à faire passer l’eau au travers d’un filtre qui
fonctionne comme un tamis, il retient les particules les plus grosses (algues, déchets
organiques et certaines bactéries) et rejette l’eau. Il est fait de sable, de billes, de
gravillons… C’est le filtre qui influe le plus la clarté de l’eau.
• La filtration chimique : on retrouve dans cette catégorie la technique de filtration
ionique, la technique d’osmose inverse (Zeofine®, membrane ionique…). Ces
techniques consistent à faire passer l’eau sale sous pression au travers d’une
membrane qui par sa charge ionique ou sa composition chimique va retenir la
majorité des particules étrangères.
Virus
Bactéries
Algues
Détritus organiques
0,0001
0,001
0,01
0,1
1
10
100
= Eléments pouvant être éliminés par filtration mécanique seule.
= Eléments nécessitant une filtration chimique.
(Schéma personnel)
Figure 45 : Eléments éliminés de l’eau en fonction du type de filtration employé
Il semble qu’aujourd’hui la plupart des parcs se tournent vers des filtrations mécaniques
(Parc Dunkerque grand littoral, Parc Phoenix de Nice, Parc d’Argelès Gazost) avec des filtres
à sable qu’ils couplent avec une filtration chimique (Parc Phoenix de Nice, Parc d’Argelès
Gazost).
71
2.3.6. Les pompes de reprise d’eau
Les filtrations mécaniques ou chimiques nécessitent la présence d’une pompe qui aspire
l’eau du bassin et l’amène sous pression vers le filtre, ces pompes doivent récupérer l’eau au
fond mais aussi à 20-30 cm du fond pour récupérer les matières en suspension
(Parc.Phoenix, 2005). Trois pompes seront donc nécessaires pour un bassin :
• La pompe de fond,
• La pompe du niveau moyen,
• La pompe d’entrée dans le filtre.
Il est important devant les pompes et les filtres de mettre des grilles résistante afin d’éviter
tout accident avec les animaux.
F
I
L
T
R
E
(J.Reed, R.Meyerson, & S.Syke, 2002)
Figure 46 : Exemple de disposition des pompes lorsque le système de filtration est hors du
bassin
F
I
L
T
R
E
(J.Reed, R.Meyerson, & S.Syke, 2002)
Figure 47 : Exemple de disposition des pompes lorsque le système de filtration est dans le
bassin
72
2.3.7. Les méthodes de stérilisation
Même si les filtres chimiques éliminent la grande majorité des pathogènes il est important
d’associer à la filtration une stérilisation. Trois méthodes sont proposées (D.J.Boness, 1996)
(J.Reed, R.Meyerson, & S.Syke, 2002) :
• Le chlore : il ne peut être utilisé qu’en l’absence des animaux. Le contrôle du pH avec
de l’hypochlorite de sodium est nécessaire car l’efficacité maximale du chlore se fait
entre 7,2 et 7,8.
• L’ozone : il ne laisse pas de résidu et peut donc être utilisé même si les animaux ont
accès au bassin. Il semble aussi plus efficace que le chlore sur certains microorganismes. Ce système demande cependant une installation plus lourde et plus
complexe que le chlore, qui lui peut être directement versé sous forme liquide ou
solide dans le bassin.
• Les radiations ultra-violettes : elles sont très efficaces mais souvent difficiles et
coûteuses à mettre en œuvre. Certains parcs optent pour ce système en fixant des
lampes germicides à la sortie des filtres ; ainsi dès la filtration l’eau est aussi stérilisée
(Parc Phoenix de Nice). Ce système requiert une eau claire avec des concentrations
ioniques faibles (le calcium, le sodium, l’aluminium… diminuent la pénétration des
UV dans l’eau).
L’ajout de chlore est souvent la solution choisie en complément par les parcs mais de plus en
plus d’entre eux s’équipent avec des installations à ozone (Parc zoologique d’Amnéville, Parc
d’Argelès Gazost…).
2.3.8. Le problème des algues
Les algues ne doivent pas être totalement détruites dans les bassins, elles permettent de
limiter les nitrates dans le bassin. Cependant trop d’algues diminuent la quantité d’oxygène
disponible pour les animaux et troublent l’eau pour la vision des spectateurs. Pour se
développer les algues ont besoin de lumière et de nutriments en particulier les nitrates et
phosphates qui proviennent des matières organiques (fèces, aliments, végétaux…). Pour
lutter contre la lumière trop intense il est important d’aménager des zones d’ombres grâce
aux décors, à la végétation … En ce qui concerne la limitation des phosphates et des nitrates
se sont la filtration et la stérilisation qui doivent être efficaces.
2.4.
Les locaux techniques
Pour le bon fonctionnement des installations et le bon entretien des animaux, il faut prévoir
3 zones adjacentes à l’enclos :
• Le local de filtration : on peut y ajouter tout ce qui concerne le contrôle hydraulique
et électrique,
• Le local cuisine : de préférence carrelé, avec évier, frigo et congélateur afin de
conserver et de préparer les aliments dans de bonnes conditions d’hygiène,
• Le local de repos avec un accès aux catiches.
73
2.5.
La gestion du ou des groupes d’individus
2.5.1. Les groupes sociaux
Lorsqu’on constitue un groupe, la littérature nous présente des règles de base :
• Ne jamais mettre des individus de même sexe ensembles,
• Les couples constitués d’un mâle et d’une femelle sont très fréquents,
• Eloigner le mâle à la mise bas,
• Séparer les jeunes au sevrage.
Au parc d’Hunawihr on trouve parmi leurs 6 groupes sociaux un frère et une sœur qui
cohabitent parfaitement. On retrouve aussi un autre groupe assez original où un couple vit
avec leurs loutrons.
On constate que dans la pratique se sera surtout le caractère de chaque animal et les
affinités entre les individus qui permettront la gestion des groupes. Cela demande donc
beaucoup de temps et d’observation.
2.5.2. Intégration d’un nouvel arrivant
La loutre étant un animal plutôt solitaire et territorial, la mise en contact de différents
individus doit se faire progressivement et avec beaucoup de précautions afin d’éviter les
bagarres. Au premier contact il convient toujours de laisser un grillage de séparation entre
les deux animaux, d’où l’intérêt des enclos avec des parois amovibles ; en effet cela permet
au nouvel arrivant de déposer ses odeurs dans son nouvel enclos tout en observant si les
deux individus s’acceptent. Cela se traduira par des roulades, des cris et des reniflements.
C’est seulement lorsque de tels signes sont observés que la mise en présence peut se faire.
Lors des premiers jours et des premières nuits où les animaux sont dans le même enclos la
surveillance doit être intense pour pouvoir les séparer en cas d’agression. (Méthode utilisée
au parc d’Hunawihr)
2.5.3. Relations mâle et femelle
Il semble que deux individus mis en contact très jeunes n’auront pas d’attirance l’un pour
l’autre. Pour cette raison et pour éviter les tares génétiques, la plupart des parcs mettent les
animaux qu’ils veulent faire se reproduire en contact qu’une partie de l’année. Dans ce cas la
mise en contact doit se faire comme présentée au paragraphe précédent. En général, on
présente le mâle sur le territoire de la femelle. Il arrive qu’il y ait incompatibilité totale, dans
ce cas il faut séparer rapidement les animaux. Si la femelle accepte le mâle, la parade
amoureuse peut commencer puis l’accouplement proprement dit a lieu (Cf. 1.5.2.).
74
2.5.4. Elevage des loutrons
2.5.4.1.
Allaitement et sevrage
Si la femelle est en état d’allaiter ses petits et a assez de lait, allaitement et sevrage se font
comme dans la nature, le sevrage se faisant donc vers 10 à 16 semaines.
Si l’allaitement naturel est impossible il faut alors le remplacer par l’allaitement artificiel.
Dans ce cas le lait de vache ne convient pas ; trop éloigné de la composition du lait de loutre
(Cf. Tableau 14), il provoque des troubles digestifs chez les loutrons. Il est donc plutôt
conseillé d’utiliser du lait en poudre pour chiot et chaton auquel on ajoute quelques gouttes
d’huile et des vitamines, ce qui permet de se rapprocher le plus possible de la composition
recherchée (D.Bourne, 2009). Ce type d’allaitement n’étant jamais parfaitement adapté aux
besoins des loutrons, il engendre souvent des diarrhées et il est conseillé de provoquer un
sevrage rapide (Technique d’allaitement utilisée au parc d’Hunawihr).
Tableau 15 : Technique d’allaitement artificiel et de sevrage des loutrons au parc
d’Hunawihr
(Technique d’allaitement utilisée au parc d’Hunawihr)
Age
Fréquence des repas
Quantité de lait par jour
0 à 3 semaines
8 à 12 biberons par jour
100 à 200 mL
3 à 8 semaines
5 à 6 biberons par jour
200 à 300 mL
8 à 10 ou 14 semaines
1 biberon et 3 ou 4 repas Dépend des repas solides
solides
Plus de 10 ou 14 semaines
Sevrage complet
Sevrage complet
2.5.4.2.
Le suivi de croissance des jeunes
Pour le suivi de santé des jeunes, la connaissance de leur poids est un élément essentiel. Il
permet de savoir si l’animal est assez nourri et s’il profite des aliments à sa disposition.
Tableau 16 : Gain de poids des loutrons en fonction de l’âge
(Données du parc d’Hunawihr)
Age
Gain moyen quotidien
0 à 4 semaines
20 à 30 g/j
4 à 8 semaines
30 à 50 g/j
Dans ce parc les mâles atteignent leur poids adulte de 9-10 kg en un an et demi ou deux ans
alors que les femelles atteignent 6 kg moins rapidement.
75
(L.Mercier, 2005)
Figure 48 : Graphique illustrant la croissance des mâles et des femelles au parc d’Hunawihr
entre 0 et 6 mois.
L’apparition des sens et l’émancipation, sont des critères importants dans le suivi du
développement des jeunes. On peut se fixer des critères d’âge pour l’apparition de certains
caractères nous permettant de suivre les animaux.
Tableau 17 : Apparition de certains sens et développement de quelques comportements
chez les loutrons en fonction de l’âge
(E.Scheffler & E.Thaler, 1986)(Données d’observations au parc d’Hunawihr)
Age
Critère
Entre 17 et 37 jours
Apparition des dents de lait
Entre 21 et 40 jours
Ouverture des yeux
Entre 30 et 90 jours
Sortie de la catiche
Entre 40 et 90 jours
Premier bain
Après 60 jours
Suivi d’un objet du regard
Entre 70 et 120 jours
Apparition des dents définitives
A 100 jours
Premières épreintes autour de la catiche
Entre 120 et 130 jours
Bouche définitive
2.5.4.3.
L’émancipation
On constate qu’au bout de 6 à 18 mois environ la mère laisse ses petits s’éloigner
progressivement, alors que dans la nature cette émancipation se produit en général vers
l’âge d’un an, elle est souvent plus précoce en captivité. Cette émancipation précoce joue
aussi sur le moment de retour à la reproduction, en effet c’est seulement après
l’émancipation des jeunes que la femelle accepte à nouveau le mâle. En captivité il faut
compter environ 10 mois entre la mise bas et le premier accouplement. (Données provenant
du parc d’Hunawihr)
76
2.5.4.4.
Education et apprivoisement
Lorsque les jeunes sont élevés par la mère celle-ci leur apporte énormément d’attention et
de protection. Dans les premières semaines de vie elle les guide vers les mamelles pour
qu’ils tètent, les réchauffe et les stimule pour qu’ils urinent ou défèquent. Si se sont les
soigneurs qui se substituent à la mère il faut que tous ces comportements soient imités. Il
est important de garder les petits toujours au chaud (couvertures, serviettes, lampe
chauffante…) pour que leur température corporelle se situe entre 37,2 et 38,2°C, les repas
doivent êtres fréquents et il est nécessaire de stimuler la défécation avec un coton humide
après chaque tétée.
Quand la mère s’occupe de l’éducation de ses petits l’apprivoisement est difficile voire
impossible, il faut déjà une complicité et une confiance importante entre le soigneur et la
mère pour que celle-ci le laisse approcher et capturer les petits pour des pesées ou des soins
éventuels. Par contre si l’élevage se fait par l’homme, l’apprivoisement est assez facile, il est
tout à fait possible de domestiquer des loutres (comme par exemple Wayre en 1979 ou J.C
Renaud plus récemment à Hunawihr).
2.6.
Etablissement de rations adaptées
2.6.1. Comparaison entre les rations des parcs et l’alimentation naturelle de Lutra lutra
Dans les parcs en général les rations se composent de 47% de poissons (truite, hareng,
gardon…) et de 46% de viande (poussins et bœuf) (K.A.Ruff, 2007)alors que dans la nature la
loutre se nourrit de 67% de poissons en particulier des cyprinidés, de 4% de viande et
énormément de petits amphibiens (Cf. 1.4.3).
La ration des parcs est aussi influencée par le mode de conservation des aliments. La plupart
du temps le poisson est surgelé ou stocké sous glace fondante ; la viande, elle est réfrigérée
ou congelée. Les méthodes de décongélation et de stockage sont très réglementées et
minutieuses pour éviter les contaminations bactériennes ou parasitaire tout en conservant
au mieux les nutriments. Cependant, certains aliments étant plus fragiles que d’autres, il
n’est pas toujours évident d’en conserver la totalité des propriétés nutritionnelles. (Equipes
animalières des zoos d’Amnéville, Sainte croix et Hunawihr)
Dans la nature la pêche est l’une des principales occupations de la loutre, ce comportement
doit donc être favorisé en captivité. D’ailleurs dans un enclos si les loutres ont le choix entre
des proies vivantes ou mortes elles s’orienteront principalement vers les poissons vivants.
Comme dans la nature les loutres choisissent préférentiellement les poissons les plus lents
mesurant entre 15 et 17 cm et semblent préférer les cyprinidés. (S.Erlinge, 1968).
En ce qui concerne la quantité d’aliment ingérée par jour, il semble qu’en liberté la loutre
consomme l’équivalent de 20% de son poids en nourriture par jour, alors qu’en captivité elle
77
ne consomme que 11 à 15% de son poids en aliment par jour (N.Duplaix-Hall, 1975)
(H.Kruuk, 1995)
2.6.2. Les risques de carences
On a pu constater qu’il n’est pas toujours évident et possible de faire correspondre
parfaitement la ration au sein d’un parc avec l’alimentation de la loutre dans la nature. La
substitution de certains aliments, les méthodes de conservation… peuvent être source de
carences et nécessiter une complémentation (Cf. 3.5).
2.6.3. Besoins quotidiens en captivité
En captivité les animaux dépensent moins d’énergie que dans la nature où la chasse est
essentielle et longue et où les déplacements sont bien plus nombreux. Ceci explique
pourquoi on a constaté que la quantité de nourriture ingérée en captivité est moins
importante qu’en milieu sauvage.
Tableau 18 : Calories ingérées par des loutres européennes selon le sexe et la saison (en
KJ/Kg/j)
(S.Erlinge, 1968)
Hiver
Eté
Moyenne annuelle
Mâles
729
666
698
Femelles
766
710
738
Les deux sexes
750
691
721
On constate une différence significative des besoins entre les sexes et les saisons. La lutte
contre le froid en hiver demande une plus grande quantité d’énergie, la femelle qui doit se
préparer à la gestation à la mise bas, à la lactation ou qui doit chasser pour ses petits a plus
de besoins qu’un mâle.
2.6.4. Les rations proposées dans les parcs en France
Lors du choix et du calcul d’une ration il va falloir prendre en compte :
• La composition du régime alimentaire naturel de la loutre,
• Les besoins selon la saison et le sexe,
• Les aliments et les compléments utilisables au sein du parc,
• La possibilité ou non d’offrir une pêche aux loutres.
En pratique, les soigneurs ont le plus souvent recourt à des aliments congelés. On y retrouve
des poissons (truites, gardons, poissons de mer, crevettes…) et de la viande (bœuf, poussins,
cous de poulet, souris, foies et cœurs de volaille…) au quotidien. Il arrive parfois qu’on y
ajoute des croquettes pour carnivore domestique ou des compléments de type Pet-Phos®.
Les parcs dans lesquels les loutres pêchent des poissons vivants sont rares. Souvent cette
pêche sert de spectacle pour les visiteurs et ne correspond pas à la majorité de la ration
78
quotidienne. Pour enrichir les protocoles de nourrissage il est assez courant de cacher les
aliments dans des recoins de l’enclos (sous les rochers, dans les abris…) ou de jeter les
poissons dans le bassin pour que les loutres aient une démarche de recherche de la
nourriture. Les poissons sont aussi utilisés comme récompense au cours de « training » ou
pour des spectacles. (Cf. exemples de rations sur les questionnaires en annexe)
Points clefs concernant l’alimentation de Lutra lutra en captivité :
Besoins journaliers moyens : 721 KJ/Kg/j avec une différence selon le sexe et à la saison.
Ingestion de 11 à 15 % de son poids.
En général les rations sont faites de viande et de poisson (Ratio 50 /50) ce qui est
différent de la nature.
Privilégier la pêche et les aliments vivants aux aliments congelés.
Importance de la complémentation selon le type d’aliments.
2.7.
L’enrichissement du milieu
L’enrichissement doit se faire grâce à trois points :
• La nourriture,
• Les éléments du décor,
• Les relations avec les soigneurs.
2.7.1. La nourriture
On a vu dans la partie précédente que dans la nature l’une des principales activités de la
loutre est la pêche ou la chasse. Il est donc primordial que les animaux puissent reproduire
ces comportements au sein du parc.
Pour cela, il est possible de mettre tous les jours une partie de la ration des loutres sous
forme de poissons vivants dans le bassin ; cette technique n’est pas toujours évidente à
mettre en place à cause de l’approvisionnement et du stockage. De plus, certains parcs
refusent de donner des proies vivantes aux animaux, cela étant parfois mal vu par le public.
Si le recours à des proies vivantes est impossible, le fait de cacher la nourriture dans l’enclos
et dans le bassin est déjà un bon enrichissement permettant à la loutre de rechercher
quotidiennement sa ration. Il est aussi possible de fabriquer des systèmes que les animaux
doivent apprendre à démonter avant d’atteindre leur nourriture (tuyaux en plastique,
poisson dans un glaçon, filets, balles remplies de nourritures déposées sur l’eau…) : C’est
une manière de simuler la chasse et le pistage. Leur donner des coquillages (moules,
palourdes, coques…) oblige les animaux à casser les coquilles, à les ouvrir.
79
2.7.2. Les éléments du décor
Le décor doit être ressemblant au milieu naturel pour permettre aux animaux d’exprimer
pleinement leurs comportements. Des rondins de bois, des rochers, de la végétation
permettent aux animaux de grimper, de jouer et de se cacher. Les cascades, les bassins
multiples, les ilots et les petits ruisseaux augmentent le comportement de jeu et
d’exploration des animaux. Certains parcs ont même ajouté des arrivées d’eau sous pression
de type « jacuzzi » dans les bassins.
En plus des éléments fixes du décor, on peut ajouter des jouets : les balles, les frisbees,
tunnels et autres jeux renforcent les interactions entre les animaux. La mise à disposition des
divers matériaux (bois, copeaux, papiers…) augmente les comportements de construction et
de nidification des loutres.
2.7.3. Les relations avec les soigneurs et le « training »
Il est important de prendre du temps pour habituer les animaux au contact de l’homme, cela
facilitera les manipulations pour les soins quotidiens, les transports, les séparations au
moment de mise à la reproduction ou de la mise-bas. Toutes ces manipulations sont bien
entendues à proscrire si l’individu doit être réintroduit dans son milieu.
En apprenant des postures ou des actes aux animaux, les soigneurs occupent les journées
des loutres, qui en plus d’interagir avec l’homme interagissent entre elles. Cela les prépare
aussi aux spectacles éventuels.
Comment enrichir l’environnement de Lutra lutra en captivité ?
Importance du décor fixe : rochers, divers matériaux, ilots, cascades…
Mettre des jeux variés et renouvelés régulièrement dans les enclos.
« Training » avec renforcement positif.
Proies vivantes pour la pêche.
Systèmes de cache de la nourriture…
2.8.
La présentation au public
2.8.1. Sensibilisation à la protection
Les parcs zoologiques ont des rôles multiples. Ils permettent de faire découvrir des espèces
animales parfois méconnues du public, les rendent attractives et ainsi attirent l’attention des
visiteurs sur l’importance de les protéger. La loutre européenne est une espèce, comme son
nom l’indique, de nos régions pourtant elle n’est pas forcement bien connu de la population.
Peu de monde sait à quel point elle est menacée et pour quelles raisons exactement son
nombre a si fortement diminué dans notre pays.
80
Lors de la présentation de l’espèce dans son enclos, il est important de la décrire, d’exposer
son mode de vie et les raisons de sa vulnérabilité dans le milieu sauvage, ceci doit être fait
de façon claire et attractive pour le visiteur.
(Photo personnelle)
Figure 49 : Exemple de panneau pédagogique au parc des Pyrénées à Argelès Gazost
Il est aussi possible d’attirer l’attention sur les espèces par des campagnes de protection,
passant par des affiches et des manifestations. La campagne « Carnivore » à laquelle le zoo
d’Amnéville participe, organise par exemple un concours photo où il faut photographier des
carnivores européens en danger (dont la loutre européenne). Ces photos exposées dans des
parcs par la suite participeront aussi à la sensibilisation du public.
(Photo personnelle)
Figure 50 : Affiche de campagne de sensibilisation à la protection des carnivores
81
D’autres parcs ont un objectif bien plus protecteur encore, par exemple, le parc d’Hunawihr
en Alsace qui est tout d’abord un centre de reproduction et de réintroduction pour la loutre
européenne mais qui en ouvrant une partie de sa surface au public en profite pour
communiquer sur l’importance de son travail et l’explique à tous, même aux plus jeunes en
réalisant jeu de piste ou visite interactive à l’aide de petits livrets avec des jeux et des
exercices.
2.8.2. La vision dans l’enclos
Dans l’enclos le visiteur doit facilement voir les animaux ; il veut les observer entrain de
jouer, il veut voir la mère s’occuper de ses petits et il veut surtout les voir évoluer dans l’eau.
On comprend donc l’intérêt des enclos dit en « aquavision » voire des tunnels vitrés
permettant au visiteur de se sentir directement immergé avec les loutres. Il est aussi
important que les animaux soient à l’aise dans l’enclos pour qu’ils offrent la vision d’un
comportement naturel et qu’ils ne cherchent pas en permanence un lieu à l’abri des regards.
(Source personnelle)
Figure 51 : Photos d’un enclos en « aquavision » offrant des refuges naturels aux animaux
qui se sentent en sécurité et sont donc visibles sur terre et dans l’eau
2.8.3. L’observation des loutres dans les catiches
Comme on l’a noté au paragraphe 2.1.5.1. deux solutions existent pour que le visiteur voit
les loutres dans leur intimité :
• La catiche vitrée : qui offre une très bonne vision mais qui n’offre pas des conditions
d’isolement optimales à la loutre,
• La catiche à « judas » : on y associe une lumière infra rouge, la loutre est dans
l’obscurité totale et dans les conditions d’une catiche naturelle : le visiteur l’observe
dans son comportement le plus naturel sans aucune interférence.
Ce système est très intéressant et pédagogique pour le visiteur, il faut cependant toujours
laisser une ou plusieurs catiches vraiment isolées pour le bien être de l’animal.
82
2.8.4. Les spectacles
Peu de parcs proposent des spectacles avec des loutres européennes. Il semblerait que les
loutres asiatiques soient plus vives et plus facilement « utilisables » dans les spectacles. Cela
peut s’expliquer par leur caractère plus sociable.
En général, les animations avec des loutres européennes correspondent au nourrissage face
au public, cela peut se traduire par exemple par un spectacle de pêche ce qui permet de
présenter la loutre dans l’une de ses activités majeures. Au parc d’Hunawihr, les loutres
sont présentées dans le « spectacle des animaux pêcheurs » au milieu d’autres espèces
(manchots, cormorans, otaries…).
Entrainer les animaux pour un spectacle peut aussi être un excellent moyen de créer une
complicité entre le soigneur et les loutres. Cette complicité et l’entrainement sont essentiels
lors de soins ou d’examens médicaux.
Points clefs concernant la présentation des animaux aux visiteurs :
Enclos naturel privilégiant l’expression du comportement naturel de la loutre.
Vision dans les catiches.
L’aquavision est très prisée par le public.
Importance des spectacles qui permettent de mieux faire connaitre les animaux au
public et qui rendent la visite interactive.
Importance de la sensibilisation à la protection (panneaux, jeux, visites guidées…).
Conserver une zone sans public pour la tranquillité et le repos des animaux.
2.9.
Les programmes d’élevage en Europe : EEP et Studbook
2.9.1. Définitions
Le studbook ou livre des origines permet de suivre l’évolution des espèces sauvages vivant
en captivité. Ce registre regroupant toutes les naissances, décès, accouplements et
mouvements d’animaux permet de maintenir en captivité des espèces disparues ou en voie
de disparition dans leur milieu naturel en essayant de conserver un pool génétique correct.
Tous les parcs ayant des espèces pour lesquels un studbook existe doivent les déclarer.
L’abréviation EEP correspond au terme allemand «Europaisches Erhalungzucht Programm»,
ceci correspond à un programme d’élevage européen. En 1978 est crée «l’Otter EEP», cette
EEP comptera 36 institutions en 1990, puis 55 en 1993. C’est en 1990 que le studbook et
l’EEP de la loutre européenne deviennent réellement fonctionnels quand le coordinateur de
l’époque contactera l’ensemble des parcs et des centres de reproduction pour établir un
dialogue et un projet commun (P.Voct, 1995).
83
2.9.2. Objectifs
Les buts de ces programmes sont multiples :
• Favoriser la reproduction de l’espèce en captivité et son développement sans capture
dans la nature,
• Conserver la diversité génétique de l’espèce,
• Permettre les échanges d’animaux entre parcs,
• Rédiger des guides d’aide à l’élevage de l’espèce,
• Favoriser la réintroduction des animaux dans leur milieu naturel.
Ainsi lorsqu’un parc européen souhaite adopter des loutres européennes au sein de sa
collection, il est obligé de le signaler aux responsables de l’EEP. Ce dernier étudiera le projet
afin d’être sûr que les besoins de l’espèce seront respectés, il cherchera alors des animaux
disponibles en captivité pour débuter un nouveau groupe. Une fois les individus souches
dans un parc, la mise à la reproduction et les transferts d’animaux entre zoo se feront sous
l’autorité du coordinateur de l’EEP qui étudiera les possibilités d’échanges et de mise en
contact en fonction des origines génétiques de chaque individu (P.Voct, 1995).
2.9.3. Les difficultés de l’EEP
Il existe deux problèmes majeurs pour la gestion de l’EEP de la loutre européenne ; au début
il était souvent difficile de connaitre l’origine des animaux fondateurs des groupes et surtout
au sein de l’espèce Lutra lutra on sait qu’il existe différents profils génétiques selon les
régions (Europe de l’Est et Centrale, Europe de l’Ouest, Iles britanniques). Ces données sont
importantes à prendre en compte lors des mises à la reproduction et des réintroductions ; il
faudra réintroduire la bonne souche dans la bonne zone géographique (P.Voct, 1995)
(A.Melissen & F.P.G.Prince, 2001).
Aujourd’hui au sein des parcs européens il existe deux catégories de loutres européennes :
• Les loutres dites du groupe A : on ne connait pas les origines des parents donc on ne
connait pas leurs profils génétiques. Ces loutres ne sont donc pas autorisées à la
reproduction en vue d’une réintroduction.
• Les loutres du groupe B : On connait leurs origines, ce sont celles qui font parties des
plans de reproduction en vue d’une réintroduction in-situ.
2.9.4. Participants et responsables actuels de l’EEP de Lutra lutra
Actuellement le coordinateur de l’EEP pour la loutre européenne est le docteur J.Elliot
d’Edinburgh. En France, le nombre de parcs élevant cette espèce est en constante
augmentation depuis quelques années. Parmi ces parcs certains sont dédiés purement à la
conservation ex-situ de l’espèce, comme le parc zoologique de Montpellier, le parc Phoenix
84
de Nice, le parc du jardin des plantes de Paris, le parc Zoodyssée…. D’autres participent à des
réintroductions in-situ, comme le parc d’Hunawihr ou le parc des Pyrénées.
Aujourd’hui on peut conclure à une efficacité du programme puisque dans les parcs et les
centres européens l’espèce est en bonne santé et se reproduit bien, elle est en expansion et
sa réintroduction peut se faire. Cette réussite est d’ailleurs utilisée comme exemple pour
sensibiliser le public à la protection de l’environnement (C.Abat, G.Pothin, & A.Trimoulinard,
2010).
85
86
3. SOINS VETERINAIRES A APPORTER A L’ESPECE Lutra lutra
La loutre européenne présente les mêmes pathologies que la plupart des carnivores mais
aussi des pathologies propres à son espèce et parfois propres à la captivité. La plupart des
rapports d’élevages publiés par les parcs européens ayant des loutres reprennent les mêmes
pathologies et tous essaient de développer les meilleures techniques de prévention ou de
soin.
Il est aussi important de maitriser la contention physique et l’anesthésie de ces animaux qui
bien souvent ne sont pas manipulables autrement.
Cette partie est basée sur des recherches bibliographiques mais aussi sur les pratiques que
j’ai pu voir dans les parcs français.
3.1.
Les traumatismes
Les traumatismes de toutes sortes sont de loin les pathologies les plus observées dans la
nature, ceci s’explique de façon logique par l’ensemble des risques dans le milieu extérieur
(bagarres, chocs avec des véhicules, accidents de chasse, pièges…).
Si la proportion des traumatismes est plus faible en captivité, ces derniers restent très
fréquents (F.Capber, 2008) ; Ils sont dus à des chutes, des combats, des enclos mal adaptés
ou des jeux trop violents.
3.1.1. Les traumatismes dits « légers »
En général on se trouve face à des hématomes, des contusions ou des plaies légères. Ses
pathologies se traitent alors à l’aide d’anti-inflammatoire per os ou en injection. Ces derniers
peuvent être associés à des antibiotiques dans le cas des plaies. (Cf. Tableau traitements et
posologies)
3.1.2. Les traumatismes dits « graves »
Les fractures et les plaies étendues ou profondes nécessiteront une anesthésie générale
permettant de manipuler l’animal, de réaliser des examens complémentaires (radiographie,
échographie, bilan sanguin…) et de mettre en place une chirurgie au besoin.
Les fractures les plus fréquentes ne se localisent pas sur les membres locomoteurs mais sur
la queue. Les vétérinaires réalisent donc régulièrement des amputations de queue pour
éviter la nécrose de l’extrémité distale avec évolution en gangrène.
La technique d’amputation est la même que sur les carnivores domestiques.
87
3.2.
Les lésions dentaires
Elles sont habituelles chez Lutra lutra ; 19 % des individus (V.R.Simpson, 2002) présentent
une fracture dentaire ou une dent manquante. Les dents les plus affectées par ses lésions
sont les canines. Suite à un combat ou un choc, on constate alors que l’animal a du mal à
manger, il peut même perdre du poids.
Le traitement est à la fois médical et chirurgical : on réalise l’extraction dentaire et on vérifie
qu’il n’y a pas d’abcès ; le traitement médical est, lui, à base d’antibiotiques et d’anti
inflammatoires, il doit si possible être mis en place avant la chirurgie et poursuivi 10 jours à
trois semaines après.(V.R.Simpson, 2007)(Cf. Tableaux 23 et 24).
3.3.
Les lésions de morsures
Elles sont aussi très fréquentes, et représentent la deuxième cause de décès dans la nature
après les accidents de la route (V.R.Simpson, 2002). Cette étude montre que 22,5% des
femelles et 25% des mâles présentent des morsures, qui résultent pour la majorité
d’agressions entre les loutres elles-mêmes. Celles-ci se localisent généralement au niveau
des joues, des lèvres, des doigts mais aussi au niveau de la zone périnéale ou sur le pénis
(V.R.Simpson, 2001).
Si l’amputation d’un doigt est facilement faisable et sans réelle conséquence sur la vie de
l’individu en captivité, les lésions sur l’anus ou le pénis sont parfois très difficile à soigner,
sachant que dans la majorité des cas la plaie de morsure évolue vers l’abcès, le phlegmon et
même la nécrose. (V.R.Simpson, 2007). Les traitements antibiotiques doivent être longs et
quand la chirurgie est impossible des pansements détersifs permettant une cicatrisation par
seconde intention peuvent être mis en place
Les animaux les plus exposés à ce type de blessure sont des mâles jeunes adultes pesant
entre 4 et 6 kg. Il est donc important de faire des groupes d’individus biens sociabilisés entre
eux.
3.4.
Les urolithiases
Chez la loutre européenne en captivité, il est très fréquent de retrouver des concrétions
dans le tractus urinaire au cours des autopsies : on considère qu’au moins 40% (IF.Keymer,
G.Lewis, & P.Don, 1981) des individus sont porteurs de calculs urinaires, certaines études
arrivent même à 69,2 % d’individus atteints (H.Weber, 2002). Dans cette étude sur 9
animaux porteurs d’urolithiases un seul a présenté des symptômes mais 3 sont décédés des
suites de ces concrétions. On retrouve en général des calculs de type urates d’ammonium
qui ne sont pas radio opaques. Il est donc essentiel de suivre régulièrement les paramètres
rénaux des loutres européennes à l’aide de prises de sang et de réaliser des culots urinaires
pour surveiller l’apparition de cristaux. La chirurgie rénale étant difficilement envisageable,
la prophylaxie alimentaire et la surveillance minutieuse sont nécessaires.
88
Si on étudie les pratiques alimentaires dans les parcs on remarque que les loutres sont
souvent nourries avec des rations riches en protéines hautement digestibles, ce qui est
différent de leur régime alimentaire naturel. Des analyses urinaires montrent un pH moyen
de 6,1 et une concentration en acide urique de 103 mmol/L : ces paramètres favorisent la
mise en place et la croissance des cristaux d’ammonium (K.A.Ruff, 2007). Pour prévenir cette
maladie, il faut neutraliser le pH des rations et en diminuer les protéines hautement
digestibles, le poisson est donc préférable aux viandes. Certains parcs utilisent même des
croquettes diététiques de type u/d®, Urinary®, CCD®…
(Photo personnelle)
Figure 52 : Cristaux d’urate d’ammonium vus au microscope
3.5.
Les carences alimentaires
On vient de constater que le régime alimentaire influence l’une des maladiesprincipales de
Lutra lutra : les urolithiases. Cependant l’alimentation peut provoquer bien d’autres
maladies souvent carentielles. On retrouve des hypovitaminoses A, B (déficience en
thiamine), D ou E, des carences ou des excès de zinc, des manques de calcium (J.F.Moran,
1999). Pour comprendre cela il faut s’intéresser au menu quotidien de la loutre européenne
en captivité.
3.5.1. L’hypovitaminose A
La loutre en captivité mange essentiellement des poissons congelés et stockés sous glace
fondante. Cette décongélation provoque une perte des vitamines. La vitamine A, une fois
transformée en carotène est indispensable au développement rétinien, sa carence chez les
mères et les loutrons favoriserait l’apparition de dysplasies rétiniennes (D.L.Williams,
V.R.Simpson, & A.Flindall, 2000). Il semblerait aussi que le manque en vitamine A soit un
facteur prédisposant au développement des urolithiases chez Lutra lutra.
3.5.2. L’hypovitaminose B ou carence en thiamine
89
Certains poissons très prisés par la loutre, tels que le maquereau, la carpe ou la truite,
contiennent naturellement dans leurs chaires des thiaminases qui provoquent une
dégradation de la thiamine pendant le stockage (M.E.Allen, O.T.Oftedal, & D.J.Baer, 1996).
La thiamine étant essentielle au développement cérébral et nerveux, des troubles neuromoteurs peuvent apparaître dans les cas les plus graves.
3.5.3. L’hypovitaminose E
La plupart des poissons sont très riche en acides gras polyinsaturés, qui s’oxydent très
rapidement, pour ralentir ce phénomène la vitamine E est mobilisée pendant le stockage et
souvent au moment de la consommation la carence est importante (M.E.Allen, 1989).
3.5.4. Les autres carences
Selon les rations il peut apparaître des carences en calcium ou en vitamine D, ces carences
bien que rares entrainent une fragilité osseuse pouvant être dangereuse pour l’animal. Il est
aussi important en cas de fracture de bien complémenter le patient sur ces facteurs
indispensables à la récupération.
3.5.5. Les techniques de complémentation
Pour résoudre ces problèmes de carence ou au moins éviter l’expression de troubles chez les
animaux, la solution passe par la supplémentation quotidienne des rations.
Plusieurs techniques sont envisageables :
• Capsules de vitamines cachées dans la gueule des poissons,
• Injections de vitamines liquides dans les muscles des poissons,
• Poudre ou liquide sur l’aliment…
Tableau 19 : Supplémentations envisageables chez Lutra lutra
Traitement
Composition
Pet-Phos croissance® (S.Petit,
Calcium, phosphore,
2009)
vitamines A, D3, E, B1, B2,
B6, B12, C, PP, magnésium,
cuivre, fer, zinc, arginine,
lysine, iode, cobalt.
Huile de foie de Morue
Capsules de vitamine E
Vitamine E
(M.E.Allen, O.T.Oftedal, &
D.J.Baer, 1996)
Gouttes de thiamine
Thiamine
(M.E.Allen, 1989)
90
Dosage
½ dose par jour sur la
viande rouge
1 cuillère par jour
50 à 100 UI/kg de poisson
25 à 30 mg/kg de poisson
En cas de carence avérée et si les troubles sont déjà présents chez l’animal il est possible de
réaliser des injections intra musculaire de vitamines avec des substances commerciales :
Corébral ®, NutraB®, Duphapral®, Cofavit® (S.Petit, 2009)…
3.6.
Les troubles ophtalmiques chez Lutra lutra
3.6.1. Les lésions cornéennes
Que se soit en captivité ou en liberté des cas de perte de vision chez la loutre européenne
sont rapportés (J.Williams, 1989). Souvent le problème est lié à une mauvaise qualité de
l’eau. En captivité, les produits de désinfection tels que le chlore sont extrêmement toxiques
pour les yeux de ces animaux qui passent une grande partie de leur vie en immersion les
yeux ouverts. Il est donc important de mettre en place un bon système de filtration. Lors de
la chasse ou lors de bagarres des griffures ou des morsures au niveau de l’œil peuvent se
produire, provoquant des plaies cornéennes.
La difficulté face à de tels troubles est l’administration des traitements. En effet, s’il est en
général facile d’administrer un anti-inflammatoire par voie générale (fléchage ou mélangé à
la nourriture) celui-ci est insuffisant et doit être combiné à des collyres ou à des pommades
oculaires. L’administration de ces traitements nécessite donc une contention spécifique. Il
peut être confortable et nécessaire de placer l’animal en quarantaine dans une catiche
compartimentée en box d’hospitalisation pendant toute la durée de son traitement.
3.6.2. La dysplasie rétinienne
Elle semble être une conséquence de l’hypovitaminose A, dans la nature la pollution des
eaux par les PCB est aussi un facteur favorisant (D.L.Williams, V.R.Simpson, & A.Flindall,
2000). Ces deux facteurs auraient une action tératogène, provoquant des malformations
rétiniennes conduisant à la perte de vision des animaux.
Troubles majeurs non infectieux chez Lutra lutra :
Traumatismes surtout morsures et plaies :
- Précautions lors des mises en contact
- Soins : parage, antibiothérapie, anti-inflammatoires
Urolithiases
- Très fréquent, rarement pathologique
- Importance de l’alimentation (Vitamine A)
Carences alimentaires
- Complémentation indispensable
- Le plus simple : compléments complets du commerce
- Aliments durs indispensables pour les dents
91
-
3.6.3. Les pneumonies
La pathologie pulmonaire est très courante chez Lutra lutra, ces maladies peuvent être plus
ou moins graves et se traduisent par :
• de la dyspnée,
• des écoulements mucopurulents,
• de la fièvre,
• de l’apathie,
• de l’anorexie.
A l’auscultation les bruits pulmonaires sont augmentés et parfois modifiés, on note une
leucocytose à la numération formule sanguine.
De nombreux germes bactériens peuvent engendrer des difficultés respiratoires et ces
infections peuvent être potentialisées par une infection virale latente. Pour identifier le
germe en cause la seule solution est la culture bactérienne ou la PCR (elle permet d’identifier
les virus) suite à un prélèvement par écouvillon nasal ou par lavage broncho alvéolaire. Le
traitement passera lui par une couverture antibiotique large spectre si on ne fait pas
l’analyse bactérienne ou un antibiotique auquel le germe est sensible si un antibiogramme
est réalisé on y associera des anti-inflammatoires et des bronchodilatateurs tels que le
clenbuterol.
Tableau 20 : Tableau étiologique des pneumonies chez Lutra lutra
Origine
Microorganismes possibles
Bactérienne
Pseudomonas aeruginosa, P. putrefaciens,
Streptococcus zooepidimicus, S.pneumoniae,
E.Coli, Klebsiella pneumoniae, Bordetella
bronchiseptica et Listeria monocytogenes.
Virale
Maladie de Carré, Calicivirus, Adénovirus,
Parainfluenza virus
Parasitaire
Toxoplasmose, Capilaria
Fongique
Histoplasmose, Blastomycose,
Cryptoccocose, Aspergillose
3.6.4. Les Infections bactériennes
Les infections bactériennes touchant Lutra lutra sont, pour la plupart, dues à des germes
cosmopolites des carnivores. La majorité est bénigne mais certaines requièrent notre
attention par leurs conséquences médicales graves à l’échelle de l’individu, du groupe ou par
leur pouvoir zoonotique. (J.F.Moran, 1999)
3.6.4.1.
La salmonellose
Plusieurs sérovars (S.hadar, S.virchow , S.typhimurium…) peuvent provoquer des maladies
intestinales se traduisant par des entérites hémorragiques plus ou moins graves associées à
une perte de poids, de la diarrhée, des vomissements, de la déshydratation voire des
92
avortements ou des septicémies dans les cas les plus graves. Chez Lutra lutra on trouve
aussi, Salmonella anatum qui s’attaque directement au rein provoquant une nécrose des
tubules rénaux (J.P.Hoover & R.D.Tyler, 1986).
En cas de symptômes digestifs, il est recommandé de faire des analyse bactériologiques sur
les fèces du ou des animaux malades ; il ne faut pas oublier, cependant, qu’en matière de
salmonellose le portage sain existe.
Des mesures d’hygiène et de désinfection peuvent être nécessaires au vu du caractère
contagieux et zoonotique de l’infection. Le traitement passe, lui, par une fluidothérapie de
soutien et par une antibiothérapie à base de sulfamides-trimétoprime ou d’enrofloxacine
(F.Hebert, 2006). La contamination se faisant par la viande crue et la nourriture souillée, la
prévention passe par la vérification de la qualité des carcasses et leur bon stockage.
3.6.4.2.
La tuberculose
On isole chez Lutra lutra trois types de Mycobactéries : M.avium, M.bovis et M.tuberculosis
(K.Borg, 1964). Le caractère zoonotique des deux dernières espèces oblige à un traitement
méticuleux des suspicions ou des cas avérés de tuberculose au sein d’un groupe d’individus.
La littérature rapporte plusieurs cas de tuberculose chez des loutres sauvages, en général la
souche isolée est Mycobactérium avium non zoonotique (V.R.Simpson, 2001). Un cas de
tuberculose à Mycobactérium microtii aurait été diagnostiqué sur une loutre en captivité aux
Pays bas en 2000 (A.Melissen, Husbandry guidelines, Studbook for Lutra lutra, 2000).
La suspicion de tuberculose se fera, en général, lors de l’autopsie d’un animal sans le
moindre signe clinique. Dans le cas, où des lésions de calcification et des lésions pulmonaires
sont visibles, il faut envoyer des échantillons au laboratoire vétérinaire pouvant réaliser des
colorations de Ziehl-Neelsen et une culture permettant de typer l’éventuelle mycobactérie.
Si un cas de tuberculose est avéré, cette maladie étant réglementée, la DDCSPP (ou son
équivalent) prendra les mesures nécessaires au diagnostic et au traitement de la situation.
Au vu du danger pour la santé humaine le traitement de l’animal est à proscrire. Contenu du
contexte épidémiologique actuel cette maladie est à surveiller sur les individus des parcs
zoologiques en France.
3.6.4.3.
Le botulisme
Comme chez la plupart des mammifères, on retrouve des clostridioses de type A, B, C et E
dues à Clostridium botulinum, C.perfringens ou C.welchii. Cette maladie, elle aussi
zoonotique, se traduit par une enterotoxémie provoquant une mort brutale due une
paralysie flasque ascendante avec conservation de la conscience et mydriase apparaissant 6
à 12 heure après absorption de la toxine. Lorsque les symptômes ont le temps de s’exprimer
on constate une distension de l’estomac, une diarrhée noirâtre et un iléus.
93
Le traitement est illusoire pour les animaux atteints, l’infection étant bien trop rapide. En ce
qui concerne les autres animaux il faut éviter de les remettre dans l’enclos ou est mort
l’animal, des spores botuliques peuvent contaminer l’environnement. Il faut aussi maitriser
le risque au travers de l’alimentation c'est-à-dire laver les végétaux qu’on leur donne et
analyser la viande crue.
Des cas de gangrène gazeuse à Clostridium welchii ont pu être constatés chez la loutre
canadienne en captivité (A.Melissen, 2000).
3.6.4.4.
La leptospirose
Elle est due essentiellement à Leptospira icterohémorrhagiae ou L. canicola (I.F.Keymer,
1992). Cette bactérie s’attaque au foie et aux reins, l’incubation peut durer entre trois jours
et deux mois et les symptômes sont divers :
• anorexie,
• anémie,
• pics d’hyperthermie,
• ictère,
• vomissements et diarrhée sanglante,
• myalgie,
• hémoglobinurie.
La contamination est due à l’urine des rongeurs, ces derniers pouvant uriner dans les
bassins, sur les plantes de l’enclos ou sur la nourriture elle même. La contamination par voie
transplacentaire n’est pas rapportée chez la loutre européenne.
Les examens complémentaires montrent :
• une hausse de l’urée, de la créatinine, des PAL, des ALAT, de la bilirubine, de la
kaliémie,
• une baisse de la natrémie,
• une protéinurie,
• une leucocytose, monocytose, lymphopénie.
Pour avoir un diagnostic de certitude on peut rechercher des leptospires dans les urines mais
ceci est difficile et peu spécifique, on peut essayer une sérologie ELISA mais cette méthode
étant calibrée dans l’espèce canine reste encore peu sensible de plus en prenant en compte
la phase de latence il faut compter 10 jours entre l’infection et l’excrétion des anticorps. La
mise en culture est envisageable mais longue. La dernière technique envisageable est la PCR
sur de l’urine, du sang ou du LCR.
Cette maladie est difficile à soigner ; on emploi de la doxycycline comme chez le chien, il faut
aussi combattre l’insuffisance rénale et la CIVD. Même si aujourd’hui la loutre européenne
ne semble pas être l’une des espèces la plus touchée par la leptospirose (V.R.Simpson,
2000), la lutte contre les rongeurs au sein du parc est indispensable, d’autant plus que la
94
leptospirose une zoonose grave, il faut donc former le personnel au règles d’hygiène et de
protection (port de gants et de masque pour le nettoyage des enclos).
3.6.4.5.
La pasteurellose
On isole les souches de Pasteurella multocida et P. pseudotuberculosis chez Lutra lutra lors
de diarrhée avec dyspnée et ataxie. La contamination se faisant par contact direct avec des
rongeurs. La encore la lutte contre les rongeurs fait partie de la prophylaxie. Face à la
maladie un traitement à base d’oxytétracycline ou de TMPS est en général efficace.
3.6.4.6.
Les abcès à Streptocoques et Staphylocoques
On a vu ci-dessus que certaines morsures peuvent provoquer des abcès. Ces derniers sont
sous cutanées et en général on isole des Streptocoques parfois des surinfections par
Corynebactérium sont mises en évidence (E.Green & J.Green, 1998).
Chez le mâle lors d’abcès prostatiques on retrouve essentiellement des Staphylocoques.
3.6.5. Les Maladies Virales
3.6.5.1.
La maladie de Carré
Cette maladie bien connue chez nos carnivores domestiques est rapportée chez la loutre
européenne depuis les années 70 (O.Geisel, 1979). Elle est due à un paramyxovirus, elle est
connue pour toucher essentiellement les jeunes individus mais peut en fait se manifester à
tout âge (B.Rogosick & B.Brandes, 1989).
Le virus attaque les cellules du système immunitaire après inhalation de matières
contaminées (fèces, urine, salive, sécrétions nasales ou oculaires) et du système nerveux, on
constate :
• Une anorexie et une perte de poids,
• des écoulements oculaires et nasaux,
• une hyperparakératose de la truffe et des coussinets,
• des troubles neurologiques.
Le traitement est difficile, on peut utiliser des antibiotiques en cas de surinfections mais ce
sont surtout des soins de soutien tels que la réhydratation et l’alimentation parentérale qui
doivent être mis en place rapidement. La prévention se fait à l’aide du vaccin et de l’hygiène
(désinfection des enclos, des pédiluves…). Aujourd’hui on utilise le vaccin canin, mais
beaucoup de parcs on cessé de vacciner car aucune étude ne démontre son efficacité
immunitaire chez Lutra lutra et le risque est considéré comme négligeable en captivité,
pourtant cette maladie peut ressurgir rapidement.
95
3.6.5.2.
L’hépatite de Rubarth
Connue essentiellement chez le putois, cette maladie est aussi rapportée chez la loutre
européenne en captivité (N.Y.Park, M.C.Lee, & H.S.Cho, 2007). Cette maladie due à un
adénovirus provoque une nécrose hépatique fatale et rapide associée à des hémorragies.
Elle touche en général, les jeunes individus ou les immunodéprimés. Là encore il est conseillé
de vacciner de façon annuelle afin d’éviter les contaminations venues de l’extérieur, bien
qu’on ne soit pas certain de l’efficacité du vaccin canin sur la loutre européenne (B.Rogosick
& B.Brandes, 1989).
3.6.5.3.
La parvovirose
Toutes les loutres semblent sensibles à ce virus (A.Melissen, 2000), certains chercheurs ont
même trouvés des anticorps anti-parvovirus dans le sang de loutres canadiennes. Cette
maladie se traduit par une diarrhée profuse et hémorragique, souvent fatale, chez le très
jeune animal. Le traitement est avant tout symptomatique, avec des perfusions et des anti
diarrhéiques.
Le souci majeur avec ce virus est sa grande résistance dans le milieu extérieur (plusieurs
années), or un animal porteur relâche du virus à chaque fois qu’il fait des selles. L’intérêt de
la vaccination est donc très clair : empêcher une épidémie qui deviendrait très vite peu
maitrisable dans des enclos naturels où la désinfection est illusoire.
3.6.5.4.
La rage
Cette maladie qui est une zoonose à 100% mortelle, a été décrite à plusieurs reprise chez la
loutre européenne en liberté (A.Rubel & B.Hauser, 1987), à ce jour on ne rapporte pas de cas
en captivité.
Aujourd’hui la France est « indemne de rage terrestre » cependant cette maladie reste une
maladie réglementée, ce qui oblige à des contraintes lors de transports d’animaux. Ainsi, lors
de transferts entre parcs, ou lors d’arrivées de loutres en provenance de l’étranger la
vaccination antirabique doit être à jour. Compte tenu de la gravité de la maladie et du
caractère zoonotique il est recommandé de vacciner tous les animaux (même ceux n’étant
pas amenés à voyager) tous les ans.
3.6.5.5.
La maladie Aléoutienne
Due à un parvovirus, commune à de nombreux Mustélidés et particulièrement connue chez
le vison, elle toucherait aussi Lutra lutra ; Une seule suspicion a été décrite au cours des
années (G.A.Wells & IF.Keymer, 2007) et cela chez une loutre sauvage.
96
3.6.5.6.
La maladie de Tyzzer
Cette maladie est due à Clostridium piliforme, elle touche le lapin, les rongeurs et les oiseaux
mais est de plus en plus décrite chez d’autres espèces en particulier les petits carnivores et
les poulains. Seul un cas concernant la loutre est pour le moment répertorié par la littérature
(V.R.SImpson, J.Hargreaves, R.J.Birtles, H.Mardsen, & D.L.Williams, 2008). La bactérie se
logeant dans les hépatocytes, la clinique se traduit par une insuffisance hépatique et des
troubles digestifs. On ne connait pas de traitement spécifique efficace.
3.6.6. Les Maladies parasitaires et fongiques
Il est fréquent d’isoler des parasites chez Lutra lutra mais il n’est pas toujours évident de
savoir si cela a une signification pathologique (V.R.Simpson, 2000).
3.6.6.1.
Les parasitoses externes
Les ectoparasitoses présentes chezLutra lutra sont les même que ceux présentes chez les
carnivores domestiques, on retrouve (J.F.Moran, 1999) :
• Les puces : Ctenocephalides felis, C. galinae, pulex irritans…
• Les poux : Mallophages et Anoploures.
• Les tiques : Ixodes ricinus, I.banski, Dermacentor variabilis.
• Les démodécies : Demodex sp.
• Les gales : sarcoptiques (Sacoptes scabiei), otodectiques (Otodectes cynotis).
(Unité de Parasitologie ENVL)
Figure 53 : Photo de Ctenocephalides felis
97
(Unité de parasitologie ENVL)
Figure 54 : Photo d’un pou anoploure
(Unité de parasitologie ENVL)
Figure 55 : Photo comparative d’Ixodes Ricinus (à droite) et de Dermacentor (à gauche)
(Unité de parasitologie ENVL)
Figure 56 : Photo de Demodex
98
(Unité de parasitologie ENVL)
Figure 57 : Photo de Sarcoptes scabiei (à gauche) et d’Otodectes cynotis (à droite)
Si ces parasites sont assez présents chez la loutre à l’état sauvage, on en trouve beaucoup
moins en captivité. Ceci s’explique par les traitements mais aussi par l’isolement vis-à-vis de
la faune sauvage. Cependant, il ne faut pas manquer de vigilance face à ces parasites car en
cas de contamination, l’extension est rapide, l’éradication très fastidieuse et le risque
d’apparition de maladies vectorielles non négligeable. Une alopécie, un prurit, ou un pelage
terne doit faire penser à un problème parasitaire ; dans ce cas on peut envisager des
prélèvements (scotch test, raclage, poils) afin de faire une analyse et de cibler le traitement
ou un traitement large spectre immédiat.
3.6.6.2.
Les parasitoses internes
Les parasites retrouvés dans les organes (digestifs, respiratoires, urinaires…) de Lutra lutra
sont l’image de son alimentation (Sidorovich & Anisimova, 1999). En effet, la plupart des
parasites internes se transmettent via l’alimentation. On comprend donc pourquoi la
conservation des aliments est un des éléments capitaux dans la santé animale en élevage et
pourquoi, là encore, la parasitisme est moins élevé en captivité que dans la nature. On
retrouve chez Lutra lutra des parasites souvent communs à tous les mammifères
terrestres (J.F.Moran, 1999):
• Des protozoaires
• Des vers pulmonaires
• Des vers cardiaques
• Des vers hépatiques
• Des parasitoses digestives
• Des vers rénaux
99
Tableau 21 : Importance, localisation et signes cliniques associés à différents
endoparasites chez Lutra lutra
(Sidorovich & Anisimova, 1999)(J.F.Moran, 1999)(V.R.Simpson, 2000)(V.R.Simpson, 2001)
Parasites
Famille
Source de
Symptômes
Localisation
contamination
Toxoplasma gondii protozoaire Chat
Fièvre, lymphadénite,
Sang
Alimentation
myocardite,
pneumonie…
Pseudamphistomum Trématode
Alimentation
Cholangiohépatite,
Foie
truncatum
fibrose des espaces
portes, nécrose du foie.
Crenasoma
Nématode
Alimentation
Toux, dyspnée, anémie, Poumons
cachexie…
Emmonsia sp
Champignon
Lésions
Poumons
granulomateuses
!!DD avec tuberculose!!
Filaroides spp
Nématode
Piqûre de
Toux, anémie,
Poumons et
moustique
dyspnée…
coeur
Dioctophyme
Nématode
Alimentation
Insuffisance rénale,
Reins
renale
(Poisson)
néphrocolique…
Eustrongylus gigas Nématode
Alimentation
Insuffisance rénale,
Reins et
(Poisson)
obstruction urétrale,
cavité
péritonite
abdominale
Skrjabingylus
Nématode
Éternuements, jetage,
Cavités
nasicola
toux, dyspnée.
nasales
Angiostrongylus
Nématode
Vaisseaux
vasorum
3.6.6.3.
Les maladies fongiques de Lutra lutra
Elles sont extrêmement peu fréquentes chez Lutra lutra. On rapporte, cependant, que
lorsqu’une loutre est faible, que son pelage est donc peu entretenu et sale, Monilia sp un
champignon commensal peut proliférer et devenir alors pathogène mais ceci reste
exceptionnel.
100
3.7.
Récapitulatif des maladies infectieuses chez Lutra lutra
Streptocoque
Pasteurelles
Botulisme
Tuberculose
(Z)
Leptospirose
(Z)
Salmonellose
(Z)
Maladie
Tableau 22 : Les maladies infectieuses de Lutra lutra ; fréquence, gravité, symptômes,
traitement et prévention.
(Tableau personnel)
Fréquence
Contamination Symptômes
Traitement
Prévention
(et gravité)
Par
épidémie
(+/- selon
sérovar et
individu)
Aliment,
surtout poulet
Diarrhée,
Vomissements
Avortement
Septicémie
Insuffisance
rénale
Fluidothérapie
Anti-diarrhéique
Anti-vomitif
Protecteurs
rénaux
Enrofloxacine
TMPS
Fluidothérapie
Protecteurs
rénaux et
hépatiques
Risque de CIVD
Doxycycline
A proscrire
Réfrigération
correcte des
aliments
Analyse des
lots
Moyenne
(++, souvent
fatal)
Urine des
rongeurs
Insuffisance
rénale et
hépatique
En hausse
(+++)
Congénères,
faune sauvage
Toux
Hémoptysie
Lésions
granulomateuses
Rare
(++)
Aliment
Mort brutale
Si symptômes :
Diarrhée
Iléus
Illusoire
Conservation
correcte des
aliments
Hygiène
enclos
Fréquent
(+/-)
Contact
rongeurs
Pneumonie
Parfois diarrhée
Tétracyclines
TMPS
Antiinflammatoire
Bronchodilatateur
Fréquent
(+/- selon
localisation)
Morsure ou
plaie
Abcès
Parage
Antibiotiques
Antiinflammatoire
101
Eradication
des rongeurs
Tuberculine à
l’entrée
Isolement
vis-à-vis de la
faune
Autre animal
enragé
Nerveux
Aucun
Vaccin canin
Peu décrite
(++)
Transmission
indirecte
Insuffisance
hépatique
Hémorragies
Surtout chez le
jeune
Vaccin canin
Assez
fréquent
(++)
Autres
carnivores
Par
épidémie
(++)
Fèces, milieu
extérieur
Troubles
neurologiques
Surtout chez le
jeune
Diarrhée
Vomissements
Surtout chez le
jeune
Fluidothérapie
Protecteurs
hépatiques
Anti
hémorragique
Transfusion
Fluidothérapie
Vitamines B
Fluidothérapie
Pansements
digestifs
Anti-diarrhéique
Anti-vomitif
Vaccin canin
Rare
Autres
animaux
Très
fréquent
(très
variable
selon le
parasite)
(Z) = Zoonose
Aliment,
insectes
vecteurs
Nématodes
Parasites Parvovirose
externes
Maladie
de Carré
Hépatite de
Rubarth
Rage
(Z)
Rare
(+++
mortelle)
Anémie
Perte de poids
Variable selon
localisation du
parasite
102
Vaccin canin
3.8.
Les Molécules utilisables chez Lutra lutra et leurs posologies
3.8.1. Les traitements antibiotiques
Tableau 23 : Quelques traitements antibiotiques chez Lutra lutra
(F.Capber, 2008) (R.E.Green, 1998) (S.Petit, 2009)
Molécule
Nom déposé Posologie
Voie
Durée
Amoxicilline et Clamoxyl®
12,5 mg/kg
PO, IM 5 jours
acide
Suramox®
BID
clavulanique
Clavaseptin®
Spectre d’activité
Abcès, morsure,
Streptocoque, Staphylocoque
E.Coli, Pasteurella
Cefalexine
Rilexine®
30 mg/kg SID
PO, IM
5 jours
Céfovicine
Convénia®
8mg/kg
SC
Penicilline
Depocilline®
Duphapen®
Shotapen
30 mg/kg SID
IM, SC
1 injection
dure 21
jours
3 à 5 jours
Colistine
Colibolus®
25000 UI/kg
Potencil®
BID
Belcomycine®
PO, IM,
IV
3 jours
Tube digestif,
Coli
Doxycycline
Doxyval®
Ronaxan®
10 mg/kg SID
PO
5 jours
Marbofloxacin
Marbocyl®
5 mg/kg SID
5 jours
Enrofloxacine
Baytril®
5mg/kg SID
PO, IV,
IM, SC
PO, IV,
IM, SC
5 à 15
jours
Métronidazole
Flagyl®
25-50 mg/kg
PO, IM
5 jours
Gram + et -, Mycoplasmes
Leptospirose, Infections
respiratoires, urinaires
Génitales
Infections urinaires,
respiratoires, peau
Infections urinaires,
prostatiques, pyodermites.
E.coli, Proteus myrabiblis,
Mycoplasma, Manheimia,
Pasteurella
Germes anaérobies
TMPsulfamides
Clindamycine
Amphoprim®
Bactoprim®
Antirobe®
25 mg/kg SID
PO
5 jours
11 mg/kg SID
PO
10 jours
103
Infections cutanées,
Infections urinaires,
Staph. E.Coli, Proteus,
Gram + et GramInfection urinaire,
Abcès, Plaie
Morsures, Abcès dentaires,
stomatite, gingivite,
Infections osseuses
PO= per os, IM= Intramusculaire, IV= Intraveineux, SC= sous cutané, SID= une fois par jour,
BID= deux fois par jour
3.8.2. Les traitements anti-inflammatoires, antidouleurs et antispasmodiques
Tableau 24 : Les traitements anti-inflammatoires chez Lutra lutra
(F.Capber, 2008) (R.E.Green, 1998)
Molécules
Nom déposé
Posologie Voie
Durée
Activité
Acide
Tolfine®
4 mg/kg
PO, SC
3 à 5 jours AINS
tolfénamique
Tolfédine®
SID
Antalgique
Antipyrétique
Flunixine
Fynadine®
1mg/kg
PO, IV
3à 5 jours AINS, Post op
SID
traumatisme
Ketoprofen
1 mg/kg
PO
3 à 5 jours AINS
SID
Ibuprofen
20 mg/kg PO
3 à 5 jours AINS
SID
Méloxicam
Métacam
0,2
PO, IV, IM,
Au besoin AINS,
Flexicam®
mg/kg SID SC
Peut être
utilisé en
chronique
Prédnisolone
Solumédrol®
2mg/kg
IV, IM, SC
En
AIS,
(allergie)
général
Alllergie
20 mg/kg
une seule Choc
(choc)
injection
Dexaméthasone
Dexadreson®
0,1 à 1
IV, IM, SC
Au besoin AIS,
Dexazone®
mg/kg
Choix du
Dexalone®
produit en
Dexafort®
fonction de la
Voren®
durée d’action
voulue
Scopolamine
Spasmoglucinol®
IM, IV, PO
Anti Estocelan®
spasmodique
Prifinium
Prifinial®
IM, IV, PO
Anti spasmodique
104
3.8.3. Les traitements antiparasitaires
Tableau 25 : Les antiparasitaires utilisables sur Lutra lutra
(F.Capber, 2008), (S.Petit, 2009) (R.E.Green, 1998)(A.Melissen, Husbandry guidelines,
Studbook for Lutra lutra, 2000)
Molécule
Nom déposé Posologie Voie
Durée
Spectre d’activité
Nitroscanate
Lopatol®
Scanil®
50 mg/kg
Ivermectine
Ivomec®
0,2 mg/kg IM, SC, PO
Strongles, poux, gale, filariose,
vers pulmonaires
Toltrazuril
Baycox®
20 mg/kg
PO
Anticoccidien
Sélamectine
Stronghold®
6 mg/kg
Spot on
Gales, poux, ascaris
Niclosamide +
Oxibendazole
Vithaminthe® 120
mg/kg et
15 mg/kg
PO
Ascaris, tænia, ankylostomes
Milbemycine
+ Praziquantel
Milbemax®
0,5 mg/kg PO
et 5
mg/kg
Fenbendazole
Panacur®
50 mg/kg
PO
3 jours
Ketoconazole
Ketofungol®
10 mg/kg
SID
PO
3à4
Teigne
semaines
Enilconazole
Imavéral®
Dilution
1/50eme
Topique
Teigne
Lévamisole
Némisol®
Tétramisol®
10 mg/kg
PO, SC
Nématodes
3.9.
PO
Antihelminthique
Cestodes et nématodes
Echinococcose
Vers pulmonaires ++, ascaris,
trichures, tænia, ankylostomes
Administration des traitements
En général, le plus simple est de privilégier les traitements par voie orale mélangés à la
nourriture, il est même possible d’utiliser certains injectables en per os, comme par
exemple l’Ivomec®. Quand le traitement ne peut pas se faire ainsi, il est possible de réaliser
des injections intramusculaires à l’aide de flèche tirées à la sarbacane, cependant retrouver
la flèche dans l’enclos si l’animal n’est pas anesthésié s’avère souvent difficile voire
105
dangereux ; il est donc préférable de faire une injection longue action quand l’animal est
anesthésié puis de prendre un relais oral (R.E.Green, 1998).
Il est important d’instaurer une relation de confiance au quotidien entre le soigneur et ses
animaux ; cela facilitera les opérations de soins. Lors d’un abcès, par exemple, la plaie devra
être nettoyée, drainée et éventuellement des pommades devront être appliquées ; si
l’animal accepte le contact avec l’homme on minimisera la contention physique ou chimique
stressante et jamais sans danger pour l’animal. Certaines astuces peuvent aussi être très
pratiques, par exemple, si un traitement doit être appliqué sur les pattes on peut déposer ce
traitement sur une bâche devant la nourriture ainsi la loutre s’imbibera les pattes quand elle
viendra se nourrir.
3.10. La prévention des maladies infectieuses chez Lutra lutra en captivité
3.10.1. Prophylaxie sanitaire
La prévention des maladies infectieuses passe en grande partie par la conduite d’élevage.
Certaines règles sont nécessaires pour assurer la protection sanitaire des animaux en
captivité.
3.10.1.1.
« Etanchéité » des enclos
La plupart des parcs animaliers sont aujourd’hui interdits aux carnivores domestiques carces
derniers sont porteurs de parasites et de germes pouvant être transmis aux loutres (ou à
d’autres espèces en captivité). Le contact avec la faune sauvage doit lui aussi être réduit : les
rongeurs peuvent être chassés à l’aide de pièges, les enclos doivent être étanches face aux
renards et autres gibiers. Certains parcs « élèvent » des chats qui défendant leur territoire
évitent les intrusions des autres chats, non vaccinés et non vermifugés, et des rongeurs.
3.10.1.2.
La quarantaine
Des mesures de quarantaine, à l’aide d’un enclos isolé où un vide sanitaire est possible,
permettent lors de l’arrivée d’un nouvel individu de le tester pour les maladies contagieuses,
de le déparasiter mais aussi de l’acclimater progressivement à son nouvel environnement.
3.10.1.3.
Les désinfections des hommes et du matériel
Un pédiluve à l’entrée et à la sortie des enclos, ainsi qu’une désinfection du matériel
(catiches, gamelles, jouets…) lors de son déplacement dans le parc ou dans l’enclos évite la
dispersion des microbes.
3.10.2. Prophylaxie médicale
Les mesures médicales de prévention que sont les vaccins et les traitements antiparasitaires
sont toujours à coupler avec des mesures environnementales pour être réellement efficaces.
106
3.10.2.1.
Les vaccins
Aujourd’hui les vaccins utilisés sur Lutra lutra sont des vaccins canins. Il est donc possible de
vacciner les loutres européennes contre la maladie de carré, la parvovirose, la leptospirose,
la rage et l’hépatite de Rubarth à l’aide d’un vaccin vivant inactivé (Hexadog®). Leur
efficacité sur la réponse immunitaire de la loutre européenne n’est pas connue, c’est
pourquoi certains parcs ne vaccinent pas aujourd’hui.
3.10.2.2.
Les antiparasitaires
Les traitements antiparasitaires, cités au paragraphe 3.9.3, sont un atout majeur de la
prévention, en réduisant la pression d’infection dans l’habitat. Il est néanmoins recommandé
avant de traité « à l’aveugle » de réaliser des examens coproscopiques : ceci permet de
choisir la molécule la mieux adaptée au traitement mais aussi de suivre l’effet du traitement
au cours du temps.
3.10.2.3.
Visite médicale annuelle
Quand il est possible de la mettre en place, la visite médicale annuelle, est une bonne
méthode de surveillance des animaux. On peut en profiter pour leur poser une puce
électronique ou en vérifier le fonctionnement, les peser, les vacciner, poser des implants
hormonaux, réaliser des prises d’urine, de sang… (Fiche 12 : Bilan de santé annuel des
loutres européennes en captivité)
La prophylaxie :
Prophylaxie sanitaire :
- Eviter les animaux extérieurs (surtout les rongeurs)
- Chat domestique
- Quarantaine à chaque introduction
- Pédiluves et désinfection du matériel (Virkon®, ammonium quaternaire…)
Prophylaxie médicale :
- Vaccin annuel vivant inactivé CHPLR
- Vermifugation au moins une fois par an, suivis réguliers avec des coproscopie (penser à la
méthode de Baerman car les vers pulmonaires sont courants)
3.11. Les affections génitales chez le mâle
En captivité, certaines tumeurs sont diagnostiquées. On rapporte, des tumeurs testiculaires
qui après analyse histologique s’avèrent être des tumeurs des cellules de Sertoli. On trouve
aussi des tumeurs au niveau des canaux déférents : Ces dernières sont souvent des
découvertes d’autopsie alors que les première prisent suffisamment tôt peuvent être
stoppées par la castration. On rapporte aussi des cas de paraphimosis, cette affection est
dangereuse par les complications qu’elle peut engendrer, telles que la nécrose ou la
107
gangrène. Il est donc nécessaire de capturer l’animal, de l’anesthésier, de réduire le
paraphimosis, de le castrer et de le mettre sous traitement antibiotique et antiinflammatoire (F.Capber, 2008)
3.12. Les pathologies de la reproduction
Une fois la mise-bas effectuée, le succès de la portée n’est pas encore garantie. En effet, en
captivité seuls 32% de tous les loutrons nés atteignent 30 jours et dans 37,5 % des portées
aucun loutron ne survit (K.Robin, 1987).
3.12.1. Les affections touchant la femelle
3.12.1.1.
Le rejet des loutrons
Il arrive que la mère ne s’occupe pas de sa portée, en général parce qu‘elle n’a pas assez de
lait pour nourrir l’ensemble des jeunes (F.Capber, 2008). Dans ce cas l’élevage à la main
devient nécessaire (Cf. 2.5.4).
3.12.1.2.
Les tumeurs mammaires
La loutre étant une espèce à polyœstrus, les tumeurs mammaires ne sont pas rares car
l’imprégnation oestrogénique des tissus est importante en particulier s’il n’y a pas
d’accouplement. La chirurgie est envisageable en captivité, avec ablation de la chaine
mammaire entière par la même technique que sur la chienne ou la chatte (données du Parc
d’Hunawihr).
3.12.1.3.
Les tumeurs utérines
Il semblerait que ces tumeurs soient peu fréquentes chez la loutre avec une prévalence de
1,8% en général. Cependant comme chez la plupart des mammifères, ces tumeurs prennent
de l’importance avec l’âge puisque 31% des femelles entre 10 et 14 ans seraient affectées
(T.M.Heggberget, 1998). Certains auteurs pensent que les léiomyomes sont les tumeurs les
plus fréquentes. Souvent ces tumeurs sont des découvertes d’autopsie (I.F.Keymer,
G.A.H.Wells, C.F.Mason, & S.M.Macdonald, 1988).
3.12.1.4.
Les tumeurs ovariennes
Il a été trouvé des tumeurs sur les ovaires de certaines loutres après autopsie mais ceci est
assez rare et souvent associé à de vastes tumeurs utérines.
3.12.2. La mortinatalité chez les loutrons
Elle est en général due à de l’hypothermie, il est important que le lieu de la mise bas soit sec
et chaud. Cette hypothermie, en effet, fragilise le système immunitaire des loutrons, qui
seront alors beaucoup plus sensibles à tout type d’infection.
108
Points importants dans la survie des portées :
Surveillance de la mise bas (prodromes, comportement maternel…) et de la croissance
des loutrons (pesée à la naissance, isolement, suivi de poids…)
Alimentation adaptée de la mère
Vermifugation de la mère moins de 3 semaines avant la mise-bas
Accès libre aux catiches, au calme, dans le noir, au sec et au chaud
Vaccination et vermifugation des jeunes à 8 semaines.
3.13. La contention de Lutra lutra dans le cadre des soins
3.13.1. La contention physique
Ces mesures sont les premières utilisées lorsqu’il est nécessaire de capturer un individu,
pour le transférer dans un autre enclos, ou même dans un autre parc. C’est aussi cette
technique qui est privilégiée lorsqu’un individu doit être isolé d’un groupe pour des raisons
médicales : cependant si un traitement ou une manipulation plus en détail est requise
l’anesthésie ou la tranquillisation deviendront indispensables
3.13.1.1.
La contention manuelle
Attraper une loutre adulte uniquement à la main avec des gants parait bien souvent illusoire.
Cette technique fonctionne éventuellement dans des locaux de quarantaine ou aucun
obstacle ne s’offre à l’animal, mais est impossible à mettre en place dans un environnement
extérieur ou un enclos.
3.13.1.2.
L’utilisation de « pièges »
Dans la nature aujourd’hui on utilise des « pièges à mâchoires sans mâchoire ». Ces pièges
sont très efficaces mais en captivité on leur préfère des pièges fait à l’aide de cage à clapet
et d’appâts.
109
(C.Reuther & R.Röchert, 1989)
Figure 58 : Cage à clapet
Une technique un peu plus rudimentaire à l’aide d’un tuyau en PVC et d’un manche à balai
avec une plaque en plastique du diamètre du tuyau permet aussi de repousser l’animal vers
une direction souhaitée.
3.13.1.3.
L’utilisation des catiches
La technique des catiches compartimentées est la technique la plus efficace en captivité et la
plus facile à mettre en œuvre une fois le matériel en place. Cette méthode consiste à mettre
à la disposition de chaque individu une catiche en bois avec trois compartiments. Le premier
compartiment est la zone d’entrée dans la catiche le second compartiment est chauffé à
l’aide d’une lampe infra rouge afin d’être bien chaud et donc confortable pour l’animal, enfin
le dernier compartiment peut être séparé du reste de la catiche à l’aide d’une porte
coulissante. Ceci permet d’isoler facilement la loutre et même de la transporter. On peut
même envisager une paroi coulissante afin de plaquer l’animal dans le fond, de l’immobiliser
et donc de réaliser des injections sans anesthésie ou tranquillisation.
110
(Document personnel)
Figure 59 : Exemple de catiche compartimentée utilisée à Hunawihr
(C.Reuther & R.Röchert, 1989)
Figure 60 : Autre catiche compartimentée
111
(C.Reuther & R.Röchert, 1989)
Figure 61 : Cage de contention avec un toit mobile permettant de plaquer la loutre au fond
de la cage
3.13.2. La contention chimique
L’anesthésie est souvent indispensable pour les examens rapprochés et pour les soins des
animaux.
3.13.2.1.
Administration de l’anesthésique
(R.E.Green, 1998) En général, on préfère des anesthésiques injectables que l’on peut faire à
distance, la sarbacane est très utilisée. Quand l’animal peut être piégé dans sa catiche on lui
administre alors le produit anesthésique en intramusculaire à l’aide d’une seringue et d’une
aiguille verte. On essaie toujours de commencer par une première dose assez faible
entrainant uniquement la sédation pour minimiser les conséquences en cas d’allergie et afin
de pouvoir reverser facilement le produit. Si l’intervention est longue, à la suite de
l’induction en intra musculaire il est préférable d’intuber le patient et d’entretenir
l’anesthésie par voie gazeuse.
112
Il arrive que la sédation soit elle-même le traitement pour l’animal. En effet, pendant le
transport ou lors d’un changement dans l’habitat les loutres peuvent présenter des
comportements violents voire autodestructeurs, dans de telles situations l’administration de
sédatifs s’avère souvent très efficace.
Afin d’obtenir une absorption efficace de l’anesthésique il faut que l’injection soit une
intramusculaire profonde ce qui n’est pas toujours évident chez la loutre qui a une peau très
élastique et épaisse. Lorsque cela est possible, on essaie de réaliser ces injections dans le
quadriceps. Les injections au niveau des muscles lombaires sont moins évidentes et donc
souvent à éviter (L.H.Spelman, 1999).
Pour que l’animal s’endorme correctement et pour limiter au plus les risques d’accident, il
est conseillé, une fois l’injection réalisée de laisser l’animal au calme dans un endroit assez
sombre pendant environ 15 minutes, les premiers effets de l’anesthésie étant eux en général
visible au bout de 2 à 7 minutes. (G.Kollias & N.Aboumadi, 2008)
3.13.2.2.
Les paramètres physiologiques à surveiller et les méthodes de surveillance
Lorsqu’on anesthésie une loutre, il est nécessaire de surveiller (JP.Hoover & EM.Jones,
1986):
• La fréquence et le rythme cardiaque,
• La fréquence et le rythme respiratoire,
• La température rectale et celle des extrémités,
• La saturation en O2 et la pression artérielle,
(Cf. Tableau 9 pour les valeurs physiologiques)
100
99
98
SpO2 (en%)
97
96
95
94
93
92
91
90
15
20
25
Temps après fléchage (en minutes)
(J.F.Morans, E.Perez, M.Sanmartin, D.Saavedra, & X.Manteca, 2000)
Figure 62 : Saturation sanguine moyenne en O2 en fonction du temps chez Lutra lutra
après anesthésie kétamine-médétomidine
113
Fréquence cardiaque (batt par minute)
La saturation en O2 chute au moment de l’induction puis se stabilise en général aux
alentours de 94 ou 95 %. Ceci s’explique par le fait qu’au début de l’anesthésie il y a souvent
une bradypnée, voire une apnée puis peu à peu l’appareil respiratoire se régularise. Il est
préférable d’intuber rapidement l’animal ou au moins de lui poser un masque afin de
soutenir sa fonction respiratoire. L’intubation est une sécurité très intéressante car les
difficultés respiratoires sont les complications les plus fréquentes en anesthésie, les apnées
étant souvent favorisées par le décubitus dorsal (JP.Hoover & EM.Jones, 1986).
98
96
94
92
90
88
86
84
82
15
10
20
Temps après fléchage (en minutes)
(J.F.Morans, E.Perez, M.Sanmartin, D.Saavedra, & X.Manteca, 2000)
Figure 63 : Fréquence cardiaque moyenne en fonction du temps chez Lutra lutra après une
anesthésie kétamine-médétomidine
Avec de tels protocoles anesthésiques on constate souvent une bradypnée (voire des
apnées) et une bradycardie au moment de l’induction, comme le montre le graphique cidessus. Ces épisodes de bradypnée sont vite maitrisés à l’aide d’atropine. Ainsi, 0,02mg/kg
d’atropine au moment où la fréquence cardiaque chute entre 70 et 100 bpm permettent de
remonter au dessus de 100 bpm en moins de 5 minutes.
Certains cas d’hyperthermie pouvant être fatals, suite à une anesthésie à base de kétamine
sont rapportés dans la littérature (C.Reuther & B.Brandes, 1984). Il semble cependant
qu’avec l’association kétamine et médétomidine ce phénomène soit exceptionnel. Il
convient tout de même de surveiller constamment la température de l’animal et de mettre
en place des mesures de réchauffement ou de refroidissement adéquates. Il semblerait pour
certains que l’hyperthermie soit essentiellement due au stress et à l’énergie dépensée par
l’animal pour se débattre quand il n’est pas suffisamment endormi.
Une fois anesthésiée la loutre garde les yeux ouverts, ses yeux sont très fragiles et sensibles
à la sécheresse extérieure. Il est indispensable de les humidifier à l’aide de collyre ou de
pommades telles que : Ocrygel®, …
114
3.13.2.3.
Les protocoles anesthésiques
Le protocole anesthésique plus employé est l’association kétamine et médétomidine.
Souvent il permet l’intubation puis un relais gazeux à base d’isoflurane est employé, mais il
peut aussi être utilisé seul comme méthode d’anesthésie dite « fixe ». Selon les auteurs les
dosages considérés on trouve plusieurs dosages optimums mais on reste toujours dans la
même moyenne :
• Kétamine = 2,5 à 7,5 mg/kg et Médétomidine = 80 µg/kg en intramusculaire
(D.Bourne, Catching and handling of Lutra lutra, 2001),
• Kétamine = 5,1 mg/kg (de 3,4 à 6,6 mg/kg) et Médétomidine = 50 µg/kg (de 34 à 66
µg/kg) en intramusculaire (J.F.Morans, E.Perez, M.Sanmartin, D.Saavedra, &
X.Manteca, 2000),
Certains auteurs rapportent d’autres protocoles anesthésiques qui sont moins employés
mais qui peuvent être utiles lors de sédation ou d’induction. Ces protocoles sont moins
détaillés car moins employés
Tableau 26 : Caractéristiques de quelques protocoles anesthésiques
Molécules
Doses
Antagoniste
Remarques
Kétamine +
18 mg/kg et
Aucun
Risque de dépression
Diazépam
0,4 mg/kg
respiratoire
(G.Kollias &
15 mg/kg et
Aucun
idem
N.Aboumadi, 2008)
0,5 mg/kg
Kétamine
6 à 30 mg/kg
Aucun
Très nombreuses
(G.Kollias &
complications :
N.Aboumadi, 2008)
dépression
respiratoire,
hyperthermie fatale
(C.Reuther, 1983)
Tachycardie
Mauvaise
myorelaxation
Kétamine +
Pas de dosage
Aucun
Midazolam
donné
(T.Kuiken, 1988)
(R.E.Green, 1998)
Kétamine +
5 mg/kg et
Atipémazole
Médétomidine
0,05 mg/kg
(R.E.Green, 1998)
(J.F.Morans, E.Perez,
M.Sanmartin,
D.Saavedra, &
X.Manteca, 2000)
Kétamine +
Pas de dosage
Aucun
Tilétamine
donné
(R.E.Green, 1998)
115
3.13.2.4.
Les mesures post anesthésiques
Après la chirurgie, le réveil doit se faire dans un endroit calme, chaud, où l’animal a son
odeur et à l’écart des congénères. Il faut l’éloigner des points d’eau, pour éviter les noyades
lorsque l’animal est encore insuffisamment réveillé. La remise dans l’enclos habituel se fait
en général au court de la même journée pour limiter les stress au maximum.
116
3.13.3. Récapitulatif sur la contention de Lutra lutra
Tableau 27 : Fiche technique d’aide à la capture, à la contention et à l’anesthésie de Lutra
lutra
(D.Bourne, 2001)
Particularités de Lutra lutra
• Puissante, forte et très souple
Contention manuelle souvent
impossible
• Muscle épais + Peau fine et élastique
+ Graisse sous cutanée
Injections intramusculaires
difficiles
Risques
• Morsures et griffures graves pour le
personnel
• Risque de transmission de zoonoses
• Risque de blessures pour la loutre qui
cherchera à s’enfuir par tous les
moyens
Précautions et conseils
• Préférer les injections par fléchage
aux injections manuelles (moins de
stress)
• Matériel adapté :
o Filet, lasso, gants
o Sarbacane et flèches
o Eventuellement masque et
sonde pour anesthésie
gazeuse
o Cage de contention
Questions à se poser et préparation
• La contention est-elle suffisante ?
• L’anesthésie est-elle nécessaire ?
• Isoler l’animal de son milieu ?
• Isoler l’animal des congénères ?
Protocole de capture
• Utilisation du filet et du lasso dans un
enclos de quarantaine (sans point
d’eau) ou dans la catiche
compartimentée
• Si animal apparemment inconscient :
toujours vérifier en touchant les
zones des yeux et des vibrisses avec
un bâton souple.
• Si possible attacher les quatre pattes
ensembles.
Suffisant pour les animaux calmes,
les jeunes, pour les injections, les
examens rapides
117
•
Protocole d’anesthésie
•
•
•
•
•
•
•
Surveillance et monitoring
•
•
•
Mesures post anesthésique
•
118
Le plus couramment kétamine (2,5 à
7,5 mg/kg) médétomidine (80 µg/kg)
en intramusculaire
o Augmenter la dose sur animal
excité ou au métabolisme
rapide
o Attention aux doses
supplémentaires
Préférer les injections IV pour
contrôler l’anesthésie après
induction
Démarche pour compléter les doses :
o Si pas d’effet au bout de 15
minutes : refaire une dose
o Si effet visible mais animal
toujours actif au bout de 15
minutes : refaire ¾ de dose
o Si anesthésie présente mais
pas assez profonde : refaire ½
dose
Association avec une benzodiazépine
recommandée.
Prolongation de l’anesthésie avec
Isoflurane après intubation.
Eviter les alpha-2-agonistes (risque
de dépressions cardiorespiratoires)
Atipémazole antagoniste de
médétomidine
Surveillance de :
o La fréquence et le rythme
cardiaque,
o La fréquence et le rythme
respiratoire,
o La température rectale et
celle des extrémités,
o La saturation en O2 et la
pression artérielle
Bradycardie fréquente en début
d’anesthésie
Conseil de mise sous O2 car apnées
fréquentes
Réveil au calme, à l’obscurité et au
chaud, dans un endroit clos
Remise dans l’enclos dans la journée
119
CONCLUSION Considérée longtemps comme une espèce disparue dans de nombreuses régions françaises et européennes la Loutre d’Europe (Lutra lutra) est un symbole de la protection animale et de la réintroduction en milieu naturel. La captivité est aujourd’hui indispensable à la survie de l’espèce et à la réussite des multiples plans de réintroduction en Europe. En effet, l’élevage permet de mieux comprendre le fonctionnement des animaux, en observant leurs comportements et leurs faiblesses on arrive à mettre en place des plans de reproduction (EEP) conservant la diversité génétique de l’espèce et permettant de réintroduire chaque souche génétique dans un milieu adapté. En France, même si la loutre européenne reste l’espèce de loutre la moins représentée en captivité, de plus en plus de parcs créent de nouveaux groupes d’individus. Pour les gérer, il faut connaître leurs besoins, leurs habitudes, leurs maladies… si de nombreux guides de bonnes pratiques d’élevage aident les parcs au quotidien pour les espèces asiatiques ou canadiennes peu de normes sont connues sur la loutre européenne. Le contact direct avec les personnes élevant des loutres depuis plusieurs années ou depuis peu m’a permis de voir quelles sont les difficultés rencontrées et quelles sont les leçons et les solutions que l’on peut en tirer. En travaillant avec ces parcs on constate l’importance de leur travail pour la sauvegarde des espèces et la sensibilisation du public sur la fragilité des animaux et de l’environnement qui nous entoure. 121
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129
130
ANNEXES
Annexe 1 : Article 3 de la convention de Washington « Réglementation du commerce des
espèces inscrites à l’annexe I »
(IUCN, 1973)
1. Tout commerce de spécimens d'une espèce inscrite à l'Annexe I doit être conforme aux
dispositions du présent Article.
2. L'exportation d'un spécimen d'une espèce inscrite à l'Annexe I nécessite la délivrance et la
présentation préalables d'un permis d'exportation. Ce permis doit satisfaire aux conditions
suivantes:
a) une autorité scientifique de l'Etat d'exportation a émis l'avis que cette exportation ne nuit pas
à la survie de l'espèce intéressée;
b) un organe de gestion de l'Etat d'exportation a la preuve que le spécimen n'a pas été obtenu en
contravention aux lois sur la préservation de la faune et de la flore en vigueur dans cet Etat;
c) un organe de gestion de l'Etat d'exportation a la preuve que tout spécimen vivant sera mis en
état et transporté de façon à éviter les risques de blessures, de maladie, ou de traitement
rigoureux;
d) un organe de gestion de l'Etat d'exportation a la preuve qu'un permis d'importation a été
accordé pour ledit spécimen.
3. L'importation d'un spécimen d'une espèce inscrite à l'Annexe I nécessite la délivrance et la
présentation préalables d'un permis d'importation et, soit d'un permis d'exportation, soit d'un
certificat de réexportation. Un permis d'importation doit satisfaire aux conditions suivantes:
a)une autorité scientifique de l'Etat d'importation a émis l'avis que les objectifs de l'importation
ne nuisent pas à la survie de ladite espèce;
b) une autorité scientifique de l'Etat d'importation a la preuve que, dans le cas d'un spécimen
vivant, le destinataire a les installations adéquates pour le conserver et le traiter avec soin;
c) un organe de gestion de l'Etat d'importation a la preuve que le spécimen ne sera pas utilisé à
des fins principalement commerciales.
4. La réexportation d'un spécimen d'une espèce inscrite à l'Annexe I nécessite la délivrance et la
présentation préalables d'un certificat de réexportation. Ce certificat doit satisfaire aux
conditions suivantes:
a) un organe de gestion de l'Etat de réexportation a la preuve que le spécimen a été importé
dans cet Etat conformément aux dispositions de la présente Convention;
b) un organe de gestion de l'Etat de réexportation a la preuve que tout spécimen vivant sera mis
en état et transporté de façon à éviter les risques de blessures, de maladie, ou de traitement
rigoureux;
c) un organe de gestion de l'Etat de réexportation a la preuve qu'un permis d'importation a été
accordé pour tout spécimen vivant.
5. L'introduction en provenance de la mer d'un spécimen d'une espèce inscrite à l'Annexe I
nécessite la délivrance préalable d'un certificat par l'organe de gestion de l'Etat dans lequel le
spécimen a été introduit. Ledit certificat doit satisfaire aux conditions suivantes:
a) une autorité scientifique de l'Etat dans lequel le spécimen a été introduit a émis l'avis que
l'introduction ne nuit pas à la survie de ladite espèce;
b) un organe de gestion de l'Etat dans lequel le spécimen a été introduit a la preuve que dans le
cas d'un spécimen vivant, le destinataire a les installations adéquates pour le conserver et le
traiter avec soin;
c) un organe de gestion de l'Etat dans lequel le spécimen a été introduit a la preuve que le
spécimen ne sera pas utilisé à des fins principalement commerciales.
131
Annexe 2 : Partie des annexes I, II et III de la convention de Washington montrant le
classement de Lutra lutra en annexe I
(IUCN, 2010)
Annexes
I
II
CARNIVORA
Mustelidae Blaireaux, martres, belettes, etc.
Lutrinae Loutres
Lutrinae spp. (Sauf les espèces
inscrites à l'Annexe I)
Aonyx capensis microdon
(Seulement les populations du
Cameroun et du Nigéria; toutes
les autres populations sont
inscrites à l'Annexe II)
Enhydra lutris nereis
Lontra felina
Lontra longicaudis
Lontra provocax
Lutra lutra
Lutra nippon
Pteronura brasiliensis
Annexe 3 : Définitions des catégories de la liste rouge de la CITES
(IUCN, 2000)
132
III
Annexe 4 : Chapitre III, Article 6 de la convention de Berne « Mesures de conservation des
espèces de l’annexe II »
(UE, Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe,
1979)
Chaque Partie contractante prend les mesures législatives et réglementaires
appropriées et nécessaires pour assurer la conservation particulière des espèces de
faune sauvage énumérées dans l'annexe II. Seront notamment interdits, pour ces
espèces:
a. toutes formes de capture intentionnelle, de détention et de mise à mort
intentionnelle;
b. la détérioration ou la destruction intentionnelle des sites de reproduction ou des
aires de repos;
c. la perturbation intentionnelle de la faune sauvage, notamment durant la période
de reproduction, de dépendance et d'hibernation, pour autant que la
perturbation ait un effet significatif eu égard aux objectifs de la présente
Convention;
d. la destruction ou le ramassage intentionnel des œufs dans la nature ;
e. la détention et le commerce interne de ces animaux, vivants ou morts, y compris
des animaux naturalisés, et de toute partie ou de tout produit, facilement
identifiables, obtenus à partir de l'animal, lorsque cette mesure contribue à
l'efficacité des dispositions du présent article.
Annexe 5 : Liste des carnivores en Annexe II de la convention de Berne
(UE, 1979)
Alopex galopus
Canidae
Canis lupus
Ursidae
Toutes les espèces
Gulo gulo
Mustélidae
Mustela eversmanii
Mustela lutreola
Lutra lutra
Felidae
Odobenidae
Phocidae
Vormela peregusna
Caracal caracal
Felis silvestris
Lynx pardina
Panthera pardus
Panthera tigris
Odobenus rosmarus
Monachus monachus
Phoca hispida saimensis
Phoca hispida lagodensis
133
Annexe 6 : Questionnaire envoyé aux parcs zoologiques français possédant des loutres
européennes
(Document personnel)
LA POPULATION DE LOUTRES EUROPEENNE DU PARC
Nombres d’individus au total dans le parc :…………………………………………………………………………..
Nombres de groupes sociaux :…………………………………………………………………………………………………
Nombres de portées en 2009 :……………………………………… en 2010 :………………………………………
Nombres de jeunes nés en 2009 :…………………………………. en 2010 :………………………………………
Nombres de jeunes ayant atteint l’âge de 1 an en 2010 :……………………………………………………
Nombres de femelles :……………………………………………………………………………………………………………
Nombres de mâles :…………………………………………………………………………………………………………………
L’ALIMENTATION
Ration :……………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Mode de distribution :
-Dans l’enclos à un endroit précis
-Cachée dans des endroits variés dans l’enclos
-Dans les catiches
-Autre :………………………………………………………………………………………………………………………
Nombre de repas par jour :…………………………………………………………………………………………………..
L’ENCLOS ET L’ENVIRONNEMENT
Nombre d’enclos :…………………………………………………………………………………………………………………..
Y a-t-il différents enclos selon la saison?
Y a-t-il plusieurs bassins ?
Quel mode de filtration est utilisé :
-Lagunage
-Filtration par gravité
-Filtration par haute pression
-Autre : ………………………………………………………………………………………………………………………..
Y a-t-il un enrichissement par des jeux, des éléments naturels… dans l’enclos ?
Si oui lesquels ?..........................................................................................................................
LES LOUTRES ET LE PUBLIC
Y a-t-il des animations avec les loutres pour le public ?
Si oui combien par jour ?....................................................................................................
LES SOINS VETERINAIRES
Y a-t-il un plan de vaccination ?
Si oui quelles sont les valences utilisées ? ………………………………………………………………………………
A quelle fréquence ?..........................................................................................................
Y a- t-il un plan de vermifugation ?
134
Si oui avec quels vermifuges ?...............................................................................................
A quel rythme ?...................................................................................................................
Y a-t-il des pathologies récurrentes ?
Si oui lesquelles ?
Morsures, Blessures dans l’enclos, Fractures, Urolithiases, Infections, Parasites intestinaux,
Défaut d’accouplement, Mortinatalité, Hypothermie chez les loutrons, Rejet des jeunes par
la mère
Autre : ……………………………………………………………………………………………………………………….
Quels sont les modes de contention utilisés ?
Méthodes physiques :
-Lasso
-Flèche anesthésique
-Catiche à compartiments
Méthodes chimiques (tranquillisation, anesthésie) :
135
Annexe 7 : Exemples de réponses obtenues au questionnaire
136
137
138
Questionnaire sur les conditions de captivité de Lutra Lutra dans les
Parc Animaliers en France
LA POPULATION DE LOUTRES EUROPEENNE DU PARC
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Nombres d’individus au total dans le parc : 16 individus
Nombres de groupes sociaux : 3 couples, 1 couple avec 1 loutron, 2 frères, 1 frère et sa sœur
Nombres de portées en 2009 : 0 en 2010 : 1
Nombres de jeunes nés en 2009 : 0 en 2010 : 3
Nombres de jeunes ayant atteint l’âge de 1 an en 2010 : 0
Nombres de femelles : 6
Nombres de mâles : 10
L’ALIMENTATION
8. Ration : 500 à 600 grammes par jour en ce moment, jusqu’à un kilogramme par jour en hiver. La
ration est composée de poissons d’eau douce (vivants et mort) (46%), de poissons de mer (20%),
de crevettes (2%), de poussins (14%), de cœur de volailles (18%)
9. Mode de distribution :
-Dans l’enclos à un endroit précis oui
-Cachée dans des endroits variés dans l’enclos oui
-Dans les catiches non jamais
-Autre : nourrissage furtif de l’extérieur des emplacements, mais aussi des lâchés de poissons vivants
10. Nombre de repas par jour : 2 pour les loutres d’élevage et multiples pour les loutres du spectacle
et du visitable
L’ENCLOS ET L’ENVIRONNEMENT
11. Nombre d’enclos : 10 dont un visitable
12. Y a-t-il différents enclos selon la saison?
-OUI pour les loutres du spectacle
-NON pour les loutres de l’élevage
13. Y a-t-il plusieurs bassins ?
-OUI un par enclos au minimum
-NON
14. Quel mode de filtration est utilisé :
-Lagunage non
-Filtration par gravité non
-Filtration par haute pression non
-Autre : filtre à sable avec un ballon de sable capable de filtrer 150 m3 par heure.
15. Y a-t-il un enrichissement par des jeux, des éléments naturels… dans l’enclos ?
-OUI
-NON
16. Si oui lesquels ? Troncs creux, rochers, arbres, buissons, bancs de sables, cascades, canalisations,
tubes, recherches de nourritures.
LES LOUTRES ET LE PUBLIC
17. Y a-t-il des animations avec les loutres pour le public ?
-OUI
-NON
18. Si oui combien par jour ? 1 présentation par jour, et 1 à 4 spectacles de pêche
139
LES SOINS VETERINAIRES
19. Y a-t-il un plan de vaccination ?
-OUI
-NON
20. Si oui quelles sont les valences utilisées ?
21. A quelle fréquence ?
22. Y a-t-il un plan de vermifugation ?
-OUI
-NON
23. Si oui avec quels vermifuges ? Milbemax® et Drontal®
24. A quel rythme ? 2 fois par an ; maximum 3 fois
25. Y a-t-il des pathologies récurrentes ?
-OUI par le passé (20 ans de données)
-NON
26. Si oui lesquelles ?
-Morsures
-Blessures dans l’enclos
-Fractures
-Urolithiases
-Infections
-Parasites intestinaux
-Défaut d’accouplement
-Mortinatalité OUI
-Hypothermie chez les loutrons
-Rejet des jeunes par la mère
-Autre : Pleurésie, tumeurs et calculs rénaux chez les loutres âgées
27. Quels sont les modes de contention utilisés ?
Méthodes physiques :
-Lasso
-Flèche anesthésique
-Catiche à compartiments oui
Méthodes chimiques (tranquillisation, anesthésie)
140
Annexe 8 : Ration proposée aux loutres asiatiques et canadiennes au Zoo d’Amnéville
(Soigneur responsable des loutres du Zoo d’Amnéville)
Nombre de repas par jour
Quantités données
2
400 gr/ j / adulte
100 gr / j / bébé ( à augmenter avec l’âge)
50% viande et 50% poissons :
- Steak haché
- Bœuf décongelé ou frai selon
arrivage
- Escalopes
- Gardons
- Poussins (deux fois par semaine)
De temps en temps :
- Crevettes
- Jaunes d’œuf
Tous les jours :
- Pet-phos croissance ® (½ cuillère
par jour sur la viande rouge)
- Huile de foie de morue (1 cuillère
par jour)
Composition des rations
Complémentation
141
142
FICHES PRATIQUES
Fiche 1 : Position de Lutra lutra dans le règne animal
(Document personnel)
143
Fiche 2 : « Fiche technique de la loutre européenne »
(Document personnel)
Statut et protection :
Description :
Taille =
- 1 mètre pour les femelles,
- Annexe I de la convention de
Washington
- 1,20 mètre pour les mâles.
- Annexe II de la convention de
Berne
Poids =
- EEP pour les individus en
captivité en vue de réintroduction
- 4 à 8 kg pour les femelles,
- Jusqu’à 12 kg pour les mâles.
- « Quasi menacée » sur la liste
rouge de la CITES
Longévité (en captivité) =
12 à 15 ans.
La dualité de Lutra
lutra :
Habitat et habitudes :
- Milieu aquatique (rivières, étangs…)
- Corps hydrodynamique, tête près
du sol pour la chasse.
- Un individu a différents lieux de
repos mais une catiche principale
- Queue longue et musclée : dirige la
nage et stabilise les sauts terrestres.
- Piscivore
- Membres courts et trapus pour la
nage en surface, la plongée et le saut
sur terre.
- Marquage par épreintes
- Emploi du temps :
•Repos surtout le jour
•Chasse et exploration du territoire la
nuit
- Doigts palmés et pelage
imperméable.
- Odorat et ouïe sur terre / vision et
toucher dans l’eau.
144
Fiche 3 : L’alimentation de Lutra lutra
(Document personnel)
In-Situ
- Piscivore, ichtyophage, qql batraciens...
- Ingestion : 20 % de son poids par jour.
- Opportuniste : poissons les moins vifs et les plus gros.
Ex-Situ
- Besoins journaliers moyens =721 Kj/Kg/j (différence selon le sexe et
à la saison).
- Ingestion de 11 à 15 % de son poids.
- Privilégier la pêche et les aliments vivants aux aliments congelés.
- 2 à 3 repas par jours, en plus des spectacles.
- Problème des carences (Vit A, E, Thiamine...)
- Complémentation = Pet-phos® 1/2 dose par jour par individu.
- Enrichissement = pêche, nourriture cachée dans l'enclos, jeux
renfermant les aliments...
- Utilisation de la nourriture pour le training.
145
Fiche 4 : L’habitat de Lutra lutra
(Document personnel)
In-Situ
- La loutre vit le long des étangs, lacs, marais, rivières et fleuves.
- Animal territorial et hiérarchique.
- Elle se déplace beaucoup (20 km en une nuit).
- Taille du territoire ( 15 à 40 km) dépend de la densité de
nourriture, du sexe et des prédateurs.
- Il y a des gites de repos diurne et nocturnes ≠ des caoches.
Ex-Situ
-Plusieurs enclos modulables en fonction du sexe des individus et des
portées.
- Ratio eau/terre de 1/4 en moyenne, profondeur bassin = 1,50 mètres.
- divers substrats : galets, terre, gravillons, herbes, roseaux, sable...
- Possibilité de creuser mais enclos sécurisé : fond en béton, grillage
électrifié, verre résistant...
- Prévoir des zones de repos, des catiches isolées du public (surtout pour
les portées).
- Bassin en aquavision le plus naturel possible (graviers, bords naturels
en pente douce...)
- L'idéal est une multitude de petits bassins et d'ilôts avec des
cascades, des rochers, des ruisseaux...
- Jeux et enrichissement par le décor, avec des balles, des cordes, des
branches...
146
Fiche 5 : L’organisation sociale de Lutra lutra
(Document personnel)
In-Situ
- Animal plutôt territorial.
- Le contact mâle femelle se fait pour l'accouplement puis
avant la mise bas la mère chasse le mâle de la catiche et
parfois du territoire.
Ex-Situ
- Ne jamais mettre des individus de même sexe ensembles.
- Les couples constitués d’un mâle et d’une femelle sont très fréquents.
- Eloigner le mâle à la mise bas.
- Séparer les jeunes au sevrage.
- Parfois des frères et soeurs peuvent vivre ensemble.
- Importance d'une mise en contact progressive et sous surveillance pour
les accouplements ou les nouveaux arrivants.
- Pour les accouplements on introduit le mâle dans l'enclos de la femelle.
147
Fiche 6 : Données pratiques concernant la reproduction de Lutra lutra
(Document personnel)
Données chiffrées
- Maturité sexuelle : 2 ans pour le mâle et 3 ans pour la femelle.
- Pas de saisonnalité, polyoestrus, ovulation due au coït.
- Durée d'un cycle oestral = 30-40 jours.
- Accouplements multiples en général en milieu aquatique, répétés pendant 48h.
- Gestation = 60 jours.
- Taille des portées = 1 à 3 loutrons.
- Durée de la mise bas = 2 à 3 heures.
- Emancipation vers 8 mois.
148
Fiche 7 : Moments clefs dans la gestation et la mise bas chez la loutre européenne
(Document personnel)
40 j : vulve gonflée
et tétine très
apparentes
Dernière semaine :
agitation, polypnée, se
45j : ventre
couche sur le
arrondi, mamelles dos, finitions de la
et tétines grosses catiche avec des
végétaux frais
25 j :
préparation de
la catiche avec
de l'herbe
20 j : 4
mamelles
abdominales
visibles
1h30 à 2h30
avant : fonte
du bouchan
muqueux (
Dernière
écoulements
semaine : visqueux
prodromes clairs)
Rupture de la
poche des
eaux, mise bas
du premier
loutrons qql
secondes à 5
minutes
149
20 minutes en
moyenne entre
chaque loutron
Expulsion des
annexes entre
chaque mise
bas
Fiche 8 : Courbe de poids entre 0 et 6 semaines des loutrons en captivité
(Document personnel)
A 6 semaines :
A 4 semaines : 1050 à 1640 g
630 à 940 g
A 2 semaines :
350 à 120 g
A 1 semaine :
210 à 310 g
A la naissance : 70 à
100 g
Fiche 9 : Apparition des différents sens et comportements en fonction de l’âge des
loutrons
(Document personnel)
Age
Entre 17 et 37 jours
Entre 21 et 40 jours
Entre 30 et 90 jours
Entre 40 et 90 jours
Après 60 jours
Entre 70 et 120 jours
A 100 jours
Entre 120 et 130 jours
Critère
Apparition des dents de lait
Ouverture des yeux
Sortie de la catiche
Premier bain
Suivi d’un objet du regard
Apparition des dents définitives
Premières épreintes autour de la catiche
Bouche définitive
150
Fiche 10 : Nourrir des loutrons
(Document personnel)
Nombres de repas
-
Jusque 3 semaines : 8 à 12 biberons / 24h.
3 à 8 semaines : 5 à 6 biberons / 24h.
8 à 10 ou 14 semaines : 1 biberon et 3 à 4 repas solides /
24h.
Quantité de lait
-
Jusque 3 semaines : 100 à 200 ml/j.
3 à 8 semaines : 200 à 300 ml/j.
8 à 10 ou 14 semaines : dépend des repas solides.
Composition des buvées
-
Lait en poudre pour chiot et chaton
Un jaune d’œuf une tétée sur deux dès une semaine
Complément vitaminique (Pet-Phos croissance ®)
Une cuillère d’huile
Pour le sevrage : jus de viande et petits morceaux à
lécher
Soins à apporter
-
Donner le lait bien chaud.
Vérifier la température corporelle et mettre une lampe
chauffante au besoin.
Stimuler la défécation et la miction.
Si diarrhée importante provoquer un sevrage rapide.
-
151
Fiche 11: Fiche technique de capture et d’anesthésie de Lutra lutra
(Document personnel)
•
Particularités de Lutra lutra
•
•
Risques
•
•
•
Précautions et conseils
•
•
•
•
•
•
Questions à se poser et préparation
Protocole de capture
•
•
152
Puissante, forte et très souple
Contention manuelle souvent
impossible
Muscle épais + Peau fine et élastique
+ Graisse sous cutanée
Injections intramusculaires
difficiles
Morsures et griffures graves pour le
personnel
Risque de transmission de zoonoses
Risque de blessures pour la loutre qui
cherchera à s’enfuir par tous les
moyens
Préférer les injections par fléchage
aux injections manuelles (moins de
stress)
Matériel adapté :
o Filet, lasso, gants
o Sarbacane et flèches
o Eventuellement masque et
sonde pour anesthésie
gazeuse
o Cage de contention
La contention est-elle suffisante ?
L’anesthésie est-elle nécessaire ?
Isoler l’animal de son milieu ?
Isoler l’animal des congénères ?
Utilisation du filet et du lasso dans un
enclos de quarantaine (sans point
d’eau) ou dans la catiche
compartimentée
Si animal apparemment inconscient :
toujours vérifier en touchant les
zones des yeux et des vibrisses avec
un bâton souple.
Si possible attacher les quatre pattes
ensembles.
Suffisant pour les animaux calmes,
les jeunes, pour les injections, les
examens rapides
Protocole d’anesthésie
•
•
•
•
•
•
•
•
Surveillance et monitoring
•
•
•
Mesures post anesthésique
•
153
Le plus couramment kétamine (2,5 à
7,5 mg/kg) médétomidine (80 µg/kg)
en intramusculaire
o Augmenter la dose sur animal
excité ou au métabolisme
rapide
o Attention aux doses
supplémentaires
Préférer les injections IV pour
contrôler l’anesthésie après
induction
Démarche pour compléter les doses :
o Si pas d’effet au bout de 15
minutes : refaire une dose
o Si effet visible mais animal
toujours actif au bout de 15
minutes : refaire ¾ de dose
o Si anesthésie présente mais
pas assez profonde : refaire ½
dose
Association avec une benzodiazépine
recommandée.
Prolongation de l’anesthésie avec
Isoflurane après intubation.
Eviter les alpha-2-agonistes (risque
de dépression cardiorespiratoire)
Atipémazole antagoniste de
médétomidine
Surveillance de :
o La fréquence et le rythme
cardiaque,
o La fréquence et le rythme
respiratoire,
o La température rectale et
celle des extrémités,
o La saturation en O2 et la
pression artérielle
Bradycardie fréquente en début
d’anesthésie
Conseil de mise sous O2 car apnées
fréquentes
Réveil au calme, à l’obscurité et au
chaud, dans un endroit clos
Remise dans l’enclos dans la journée
Fiche 12 : Bilan de santé annuel des loutres européennes en captivité
(Document personnel)
• Vérification de l'identité (puce ou tatouage)
• Pose d'une nouvelle puce au besoin
Identité
Examen
général
Appareil
digestif
Appareil
reproducteur
Appareil
urinaire
• Pesée
• Auscultation cardiaque et pulmonaire
• Analyse sanguine et éventuellement banque de sang
• Vaccination (Rage obligatoire si exportation ou échange
avec un autre parc)
• Vérification des dents
• Au besoin détartrage et extraction dentaire
• Vermifugation après coproscopie (tous les 6 mois)
• Contrôle du tractus génital
• Contraceptif (implant) au besoin
• Bandelette urinaire
• Vérification de l'absence de cristaux au culot urinaire
• Radio si suspicion de lithiases
154
Fiche 13 : Valeurs utiles lors d’examens complémentaires chez Lutra lutra
(Document personnel)
Paramètre
Valeur moyenne
Albumine (g/l)
2 ,97
ALKP (UI/L)
84
ALT (UI/L)
69,4
AST (UI/L)
132,5
Glycémie (mg/dl)
220
Urée (mg/dl)
35 ,2
Créatinine (mg/dl)
0,63
Créatinine kinase (mg/dl)
511
Ca (mg/dl)
7,8
Na (mg/dl)
158,6
Cl (mg/dl)
115,3
K (mg/dl)
6 ,06
Hématocrite (%)
49,7
Plaquettes (M/L)
566
Leucocytes (M/L)
10,6
Granulocytes (M/L)
7,9
Lymphocytes (M/L)
2,7
155
156
157
NOM : HIRTZMANN
PRENOM : HELENE
BESOINS ET ADAPTATION DE LA LOUTRE EUROPEENNE (Lutra lutra) A LA VIE
EN CAPTIVITE
Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, (11 juillet 2011)
RESUME : Considérée longtemps comme une espèce disparue dans de nombreuses régions
françaises et européennes la Loutre d’Europe (Lutra lutra) est un symbole de la protection
animale et de la réintroduction en milieu naturel. La captivité est aujourd’hui indispensable à
la survie de l’espèce et à la réussite des multiples plans de réintroduction en Europe. En
effet, l’élevage permet de mieux comprendre le fonctionnement des animaux, en observant
leurs comportements et leurs faiblesses on arrive à mettre en place des plans de
reproduction (EEP) conservant la diversité génétique de l’espèce et permettant de
réintroduire chaque souche génétique dans un milieu adapté. En France, même si la loutre
européenne reste l’espèce de loutre la moins représentée en captivité, de plus en plus de
parcs créent de nouveaux groupes d’individus. Pour les gérer, il faut connaître leurs besoins,
leurs habitudes, leurs maladies… si de nombreux guides de bonnes pratiques d’élevage
aident les parcs au quotidien pour les espèces asiatiques ou canadiennes peu de normes
sont connues sur la loutre européenne. Le but de ce travail est d’associer des recherches
bibliographiques et des connaissances de terrains pour réaliser un guide pratique de
l’élevage de Lutra lutra en France.
MOTS CLES :
- Loutre Européenne
- Captivité
- Elevage
- Lutra lutra
JURY :
Président :
1er Assesseur :
2ème Assesseur :
Monsieur le Professeur Michel Berland.
Monsieur le Professeur Philippe Berny.
Monsieur le Professeur Marc Artois.
DATE DE SOUTENANCE : 11 Juillet 2011
ADRESSE DE L’AUTEUR:
16 Route de Thionville
57920 KEDANGE SUR CANNER
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