Mise en page 1 - Centre de santé et de consultation psychologique

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Mise en page 1 - Centre de santé et de consultation psychologique
ACCRO D’INTERNET
ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES ?
Il est maintenant difficile d’imaginer nos activités quotidiennes sans l’internet et les nouvelles technologies.
Le cyberespace a complètement changé nos habitudes de vie, notre rapport au monde. Bien que la plupart
des gens fassent un usage approprié d’internet, certains se retrouvent à développer un rapport de dépendance
au virtuel, ce qui affecte négativement leur qualité de vie.
QU’EST-CE QUE LA CYBERDÉPENDANCE ?
LES DIFFÉRENTS TYPES DE CYBERDÉPENDANCE
La cyberdépendance constitue un champ d’étude très récent et les caractéristiques délimitant
le normal du pathologique demeurent à être définies ; ainsi, il n’y a pas encore de consensus
sur la définition ni sur les critères diagnostiques du phénomène en question. Il n’en demeure
pas moins que cette problématique est bien réelle et que ses conséquences peuvent être
très nuisibles pour ceux qui sont aux prises avec une telle dépendance.
La cyberdépendance se manifeste notamment par :
- des préoccupations excessives liées à l’usage d’internet
- une incapacité à diminuer ou à arrêter l’utilisation malgré la volonté et les efforts répétés
- des symptômes de sevrage (ex. : irritabilité, anxiété, sautes d’humeur) lorsqu'il y a
diminution ou arrêt de l’utilisation
- un besoin de prolonger la durée des moments de connexion au-delà des limites fixées
- négliger ou abandonner ses autres activités / responsabilités (étude, emploi, famille, amis)
- mentir aux autres sur ses réelles habitudes d’internaute
Les usages problématiques d’internet peuvent se répertorier en fonction des divers types
d’application. En voici un bref aperçu :
Relations virtuelles : ce sont les relations que l’internaute amorce ou maintient à l’aide
de l’internet ou des nouvelles technologies. Lorsque l’internaute en vient à prioriser ses relations
virtuelles au détriment de celles de sa vie réelle, l’usage d’internet devient alors problématique.
Voici quelques exemples d’application qui concernent le domaine des interactions sociales :
les sites de rencontres, les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter, les échanges par
courriel ou par texto de messagerie mobile.
Recherche de connaissances / informations : certains internautes vont développer une
dépendance liée à la recherche d’information. Ils peuvent ainsi en venir à consacrer beaucoup
de temps et d’énergie à naviguer sur le web en quête de différents contenus. Les moteurs
de recherche, comme Google, se retrouvent dans leurs applications favorites. Ces personnes
peuvent se retrouver à amasser un volume important d’information et ainsi faire du
« cybermassage ». La personne qui se retrouve à traiter une très grande quantité d’information
peut se sentir submergée et incapable d’en extraire l’essentiel, ce qui peut l’amener à souffrir
du phénomène nommé « infobésité ».
ACCRO D’INTERNET
ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES ? (SUITE)
Consultation de sites virtuels à contenu érotique ou pornographique :
La cyberpornographie fait référence aux comportements suivants : échanger, télécharger, acheter
ou visionner des contenus à teneur pornographique sur internet. La cybersexualité fait plutôt
référence à la recherche de partenaires sexuels en ligne. Les interactions peuvent se faire
au moyen notamment du clavardage ou de l’utilisation d’une webcam. Certains internautes
ayant développé une dépendance peuvent alors prioriser leurs partenaires sexuels en ligne
plutôt que leur partenaire de la vie réelle.
Achats en ligne et transactions boursières : Plusieurs sites offrent maintenant
la possibilité de faire des achats en ligne. Concernant les transactions boursières (boursicotage
ou daytrading), elles réfèrent aux comportements des internautes qui font de la spéculation
boursière en achetant et revendant des actions dans le but de faire un profit rapide. Certains
internautes peuvent ainsi consacrer une grande partie de leur temps et de leur argent à faire
ces transactions virtuelles.
Jeux divers : Une grande diversité de jeux sont disponibles dans l’univers virtuel. Parmi les
plus populaires, on retrouve notamment les jeux de rôles massivement multi-joueurs (ex. : World
of Warcraft). Ces jeux de rôles mettant en scène des avatars, personnages incarnés par
les joueurs, se déroulent dans un environnement virtuel hautement stimulant où les joueurs
obtiennent diverses gratifications selon l’évolution de leur personnage. Pour certains
internautes, l’investissement de leur avatar prend tellement de place que l’entourage réel et
les activités courantes sont délaissés au profit de la vie sociale liée à la communauté virtuelle
du jeu. Les jeux de hasard et d’argent sont une autre catégorie de jeux qui peut favoriser
les conduites de dépendance chez certains internautes. Cependant, plusieurs chercheurs et
cliniciens sont d’avis que ceux qui manifestent une conduite « addictive » envers ces jeux ont
davantage un problème de jeu pathologique que de cyberdépendance puisque
la caractéristique principale du jeu de hasard et d’argent est de miser une somme d’argent
dans un contexte de jeu où le hasard décide, et ce, peu importe que le jeu soit pratiqué dans
un environnement réel ou virtuel.
LES RÉPERCUSSIONS NÉFASTES DE LA
CYBERDÉPENDANCE
Santé physique et psychologique
- déficit de sommeil et accumulation de fatigue (pour ceux qui font l’usage d’internet durant la nuit)
- difficulté de concentration
- anxiété, irritabilité ou humeur dépressive lorsque l’internaute n’a pas sa « dose » d’internet
Sphère scolaire / professionnelle
- baisse de rendement
- retard ou absentéisme
- abandon de cours / perte d’emploi
Sphère sociale / relationnelle
- retrait des autres activités sociales hors ligne
- problèmes relationnels avec les proches (conflit, menace de rupture, perte de lien significatif)
- isolement
CERTAINS FACTEURS SPÉCIFIQUES
À L’INTERNET PEUVENT CONTRIBUER
À LA CONDUITE « ADDICTIVE »
L’internet possède certaines caractéristiques qui peuvent favoriser les conduites « addictives ».
D’abord, le web est très accessible, vous n’avez qu'à vous connecter pour vous y retrouver et ce,
à toute heure du jour ou de la nuit. Cette facilité d’accès peut rendre l’usage plus tentant et
plus fréquent. Le cyberespace est aussi un lieu qui permet de préserver son anonymat ou
de se forger une fausse identité. Pour les personnes qui sont aux prises avec des problèmes
d’anxiété ou de timidité sociale, cet espace virtuel permet de socialiser en évitant le stress
d’un face à face réel. Enfin, sur le plan financier, il est relativement peu coûteux de se connecter.
En somme, ces caractéristiques spécifiques d’internet peuvent contribuer aux facteurs externes
qui alimentent les usages problématiques.
QUELLES SONT VOS HABITUDES D’INTERNAUTE ?
Voici une grille d’auto-observation qui vous permettra de mieux connaître vos usages d’internet et d’évaluer s’ils sont
satisfaisants ou problématiques.
Types
d’application*
Date et heure
de connexion
Contexte
Lieu
Durée
de connexion
(Est-elle plus
longue que
prévue ?)
Comment je me sens ?
Mes constats ?
Cochez
Avant
connexion
Exemples :
Si l’usage est
satisfaisant ou
problématique
pour vous
Pendant
connexion
Après
connexion
- J’ai l’impression d’avoir procrastiné mon étude
et d’avoir fuit sur le web
- J’avais besoin de faire une recherche pour mon cours
mais je me suis retrouvé à parcourir des sites de voyage
pour préparer mes prochaines vacances.
- J’ai accumulé des références de lecture pour le travail
que j’ai à rédiger mais je sais que je vais manquer
de temps pour les lire.
Oui
Non
❑
❑
Satisfaisant
❑
Problématique ❑
Oui
Non
❑
❑
Satisfaisant
❑
Problématique ❑
Oui
Non
❑
❑
Satisfaisant
❑
Problématique ❑
* Exemples d’application : courrier électronique / clavardage / blogues, forum de discussion / messagerie instantanée, texte / réseaux sociaux (ex. : Facebook, Myspace, Twitter) / jeux d’action et d’aventure / jeux de hasard et d’argent / commerce électronique et finance / sites d’information (ex. : Wikipédia) /
sites de divertissement (ex. : YouTube) / sites pour adultes (ex. : PornoTube) / sites de téléchargement (ex. : film, musique).
Note : cette grille d’auto-obersvation a été inspirée à partir des sources suivantes :
Fiche d’auto-observation élaborée par Marie-Anne Sergerie, Ph.D., psychologue, que l’on retrouve sur son site web à l’adresse suivante : www.cyberdependance.ca
Annexe 1, Entrevue d’évaluation. Projet de recherche : L’évaluation des personnes présentant une « cyberdépendance », Dufour, Magalie / Gagnon, Sylvie R. / Nadeau, Louise. Tiré du document La cyberdépendance : État des connaissances, manifestations et pistes d’intervention. Publication du Centre Dollard-Cormier, 2012.
À la lumière de mes constats concernant mon utilisation d’internet, mes objectifs pour améliorer mes habitudes
d’internaute sont :
5.00146 SAÉ, Communications (octobre 2012)
Si vous souhaitez diminuer ou arrêter l’usage de certaines applications, vous pouvez consulter notre petit guide Êtes-vous cyberdépendant ? pour connaître des stratégies qui vous aideront
à modifier vos habitudes. Par ailleurs, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un professionnel de la santé (psychologue, médecin) pour vous aider dans votre démarche.
www.cscp.umontreal.ca