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Mulhouse Pour les bacheliers désorientés et les « décrocheurs » de l’université Le service civique entre à l’université Le nouveau diplôme vu par le dessinateur Joan. Ils ont leur bac, ont échoué à l’université, ne savent plus quelle orientation choisir. 20 étudiants mulhousiens expérimentent à la faculté de la Fonderie une formation pilote. Basée entre autres sur le développement personnel, celle-ci intègre le service civique dans le cursus. « Après une année de droit à Strasbourg que je n’ai pas eue, j’ai perdu confiance. Je ne sais pas trop quoi faire, j’espère que ce nouveau diplôme me permettra de choisir ma voie et qu’il m’apportera une reconnaissance ». Célia, jeune femme brune de 19 ans, est l’un des vingt étudiants inscrits à la toute nouvelle formation. Comme elle, chaque année en France des milliers de bacheliers s’égarent dans les arcanes universitaires dès leur première année. « L’idée est partie d’une conversation avec le doyen de la Fonderie », rappelle Catherine Fabri, responsable de formation au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), qui coorganise la formation avec l’Université de Haute Alsace, l’Agence du service civique, et la finance. « Nous nous sommes posé la question : que faire avec les étudiants qui décrochent en novembre et se retrouvent sans alternative pour la suite ? ». La première promotion rejoindra les amphis le 23 septembre, avec un recrutement élargi aux néo bacheliers. « Il y a parmi eux des jeunes qui ne trouvent par leur voie et souhaitent prendre une année de réflexion pour mûrir un projet, se poser les bonnes questions avant de démarrer. » Cinq places seront réservées fin 2013 aux futurs décrocheurs de la faculté. Inversement, les personnes âgées de 18 à 25 ans qui auront déjà effectué un service civique peuvent s’inscrire au premier semestre d’enseignement. Quand le développement personnel entre à l’université De prime abord, le D.U. (diplôme universitaire) – répondant au doux sigle de P.O.S pour Projet-Orientation-Solidarité – est aussi sexy qu’un bloc de béton cellulaire. Il s’agit pourtant bien d’un ovni dans le ciel universitaire. Il articule en effet des acquis classiques à la connaissance de soi et à des compétences personnelles acquises lors d’un engagement au service des autres. Car le premier semestre débouchera en janvier sur un service civique de six mois « intégré au cursus universitaire », dans une association agréée. Rien de tel pour reprendre confiance et se remotiver sur un projet, affirme l’équipe pédagogique. « J’espère y découvrir de nouvelles compétences », témoigne Jérôme. À 22 ans, il sort d’« une année blanche » après un échec « inattendu » à l’École des Beaux-Arts, avec un sentiment de gâchis. Désormais dans le doute, il compte sur cette expérience pour rebondir. « Cette formation, on aurait pu l’appeler Apprendre à apprendre », estime Isabelle Kuntz, chez Sémaphore Mulhouse Sud-Alsace, membre du Réseau partenaires spécialisé dans l’information jeunesse. Les inventeurs de ce chaînon des filières universitaires espèrent que le principe en sera dupliqué ailleurs lorsqu’il aura fait la démonstration de son utilité. Pour les vingt étudiants, coachés individuellement, 2013-14 sera une année charnière pour réorienter leur avenir avec la bénédiction de l’université. « Le DU comptera pour une unité de valeur l’année suivante », souligne Catherine Fabri. « Et je pense que sur un CV, l’expérience retiendra l’attention des employeurs ». D.U. Projet-Orientation-Université. Renseignements et dossiers de candidature à la Cnam Alsace ✆ 03 89 42 67 09 – [email protected] – www.cnam-alsace.fr ) par G.G., publiée le 04/09/2013