Mexique 49 - Secretaría de Relaciones Exteriores

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Mexique 49 - Secretaría de Relaciones Exteriores
LE MEXIQUE
aujourd’hui
Bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 62, décembre 2005
Pyramide du soleil, Teotihuacán
éditorial
De 1970 à 2000, un des traits essentiels du processus politique mexicain a été l’instabilité économique et l’incertitude qui allaient de pair avec
la passation du pouvoir au niveau présidentiel
à la suite des élections fédérales.
La crise économique et la fuite de capitaux
dérivée de la méfiance des investisseurs face à
une nouvelle administration mettaient sérieusement
en doute la croissance économique du pays.
Il ne fait aucun doute que l’une des grandes
réussites du gouvernement du président Ernesto Zedillo
(1994-2000) a porté sur le renforcement des principaux
indices macroéconomiques à travers un programme de « blindage » de l’économie nationale. A l’heure actuelle, tel qu’il l’est
mondialement reconnu, le Mexique dispose de meilleures conditions économiques pour garantir le changement d’administration.
Parmi les facteurs qui ont accompagné le renforcement de l’économie
mexicaine figurent notamment le faible niveau de l’inflation, lequel, conformément aux prévisions de la Banque du Mexique, se situera cette année aux alentours de 3 % ; mais également la solidité du taux de change ; les politiques fiscale et monétaire ; une croissance soutenue et des chiffres historiques en matière
de réserves internationales.
L’ensemble de ce paquet, qui consolide les fondements économiques du
Mexique, s’est ajusté aux perspectives publiées par les principaux organismes internationaux, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE).
Selon cette organisation, dont le siège se trouve à Paris, la croissance économique du Mexique devrait atteindre 3 % en 2005 et 3,9 % en 2006, ce qui prouve que le taux de croissance continuera à augmenter en période électorale.
Ce contexte favorable offre les conditions nécessaires pour que le débat électoral ne se focalise pas tant sur la façon dont le pays doit surmonter la transition
institutionnelle de 2006, que sur la façon d’affronter les grands défis que connaît
le Mexique et de stimuler la croissance économique et la création d’emplois.
C’est ainsi que de nombreuses voix se sont élevées pour exiger aux candidats à la présidence de présenter des propositions en matière de croissance économique, de sécurité et de bien-être social, lesquelles devraient être débattues tout
au long de la campagne électorale.
On peut donc affirmer que cinq ans après la prise de fonctions du gouvernement du président Vicente Fox, le Mexique bénéficie des atouts nécessaires
pour garantir le processus électoral du 2 juillet 2006 dans des conditions de stabilité, de paix et de sérénité, comme ce fut le cas en l’an 2000, lors des dernières
élections présidentielles.
Responsable de la publication : Ambassadeur Claude Heller ; rédacteur en chef : Eduardo del Río
(presse et communication) ; Carolina Becerril (éducation) ; Alejandra García Williams (juridique) ; Juan
Alberro (politique internationale) ; Víctor Manuel Sanchez (économie) ; Dina Carvalho (rédactrice) ;
e-mail : [email protected]
sommaire
politique intérieure
-
Vicente Fox : Vers un Mexique plus solide p. 2
-
Elections au sein des partis politiques
-
Commémoration de la Révolution de 1910 p. 3
-
Accord ONU-Mexique
p. 3
p. 4
politique étrangère
-
Le Mexique vante les bienfaits
-
Le Mexique participe au forum de l’APEC p. 6
-
Bernardo Sepúlveda élu juge à La Haye
-
L’ONU approuve la résolution
du libre-échange
p. 5
en faveur des migrants
-
p. 7
p. 7
José Ángel Gurría nommé
secrétaire général de l’OCDE
p. 8
bilatéral
-
Le Mexique lutte contre la délinquance
p. 9
-
Progrès en matière électorale
p. 9
-
L’ambassadeur Claude Heller
en visite dans la région PACA
p. 10
économie
-
L’économie mexicaine en hausse de 3,3 % p. 11
-
La bourse mexicaine, un marché rentable p. 11
-
Hausse des investissements étrangers
p. 12
-
Pemex augmente ses recettes
p. 12
dossier spécial
-
« La littérature a été le fil conducteur
de ma vie », Sergio Pitol
pp. 13-14
culture
-
Sylvain Gasancon reçoit le prix
Eduardo Mata
p. 15
-
Hommage à Max Aub
p. 15
-
Une vision de l’identité mexicaine
p. 16
carnet de route
-
Tlaxcala, un trésor immense
p. 18
La vendeuse de fleurs, Diego Rivera, 1941
2
Politique intérieure
Vers un Mexique plus solide
Allocution prononcée par le président du Mexique, Vicente Fox Quesada,
à l’occasion de ses cinq années de gouvernement
« J’ai une vision très claire du Mexique
que nous construisons. Un Mexique fort,
uni dans la volonté de créer des opportunités pour tous. Un Mexique fort en matière
d’éducation, avec des professeurs avides d’apprendre et des étudiants qui ne cherchent
pas seulement à passer de classe sinon à aller
également de l’avant. Un Mexique fort en
matière de santé, où personne ne se retrouve sans protection face à une maladie.
Un Mexique avec des institutions
solides, dans lesquelles nous pouvons tous avoir
confiance, qui disposent d’une autonomie
pour mener à bien leur mission.
Un Mexique économiquement fort,
afin que nous puissions vivre mieux aujourd’hui et surtout pour que nous puissions
créer un patrimoine pour l’avenir de nos
enfants. Un Mexique avec des entreprises
dynamiques bénéficiant des conditions nécessaires pour se développer, ré-investir, créer
davantage d’emplois et être en mesure de
faire face à la concurrence.
Un Mexique sans excuses et avec des
projets. Un Mexique pareil pour tous, où
chacun accomplirait ce qui lui incombe. Un
Mexique uni dans les responsabilités, mais également dans la jouissance des droits ; uni
dans l’accomplissement de notre caractère
et de notre esprit. Un Mexique de gagnants,
de citoyennes et de citoyens qui ne laissent
personne décider pour eux.
Voici les orientations de mon gouvernement. Chaque action, chaque décision, chaque programme est pensé pour
renforcer notre Mexique, le tien, le mien, celui
de tous. Ensemble nous le faisons devenir réalité.
En l’an 2000, les Mexicains ont
pris la décision historique de mettre un terme à plus de 70 années de contraintes et
d’autoritarisme. Le vote a revêtu le rôle qu’il
aurait toujours dû avoir : celui d’être l’unique
et indiscutable moyen permettant aux citoyens
d’élire leurs dirigeants.
En cinq années de gouvernement,
les progrès réalisés par la démocratie sont
nombreux et très importants.
Afin de leur donner une dimen-
« Il reste encore beaucoup à faire. La démocratie a besoin de nous
et nous lance un appel » a reconnu le président Vicente Fox
sion, il suffit juste de se remémorer les époques
durant lesquelles les décisions du Président
de la République étaient irréfutables. Il n’existait ni pouvoirs ni contrepoids lui fixant des
limites et les décisions publiques se tramaient
dans le dos de la société. Il suffit également
de jeter un regard en arrière, à l’époque où
la presse était passée sous silence de bon ou
de mal gré.
Il suffit aussi de se rappeler ces
moments où les dirigeants nous endettaient
tous et où ils utilisaient les ressources de
l’Etat pour leur propre intérêt. Nous autres
citoyens, nous devions endurer les crises
douloureuses et les dévaluations qui venaient
à bout du patrimoine des familles et faisaient que nos salaires se dévalorisent de jour
en jour.
Il suffit de se remémorer le passé et
de se rappeler combien il était difficile et
coûteux d’obtenir un prêt pour acquérir un
logement, entre coyotes et fonctionnaires
corrompus. Ou encore comment des millions de Mexicains vivaient sans aucune protection sociale et mettaient en gage leurs
biens pour pouvoir faire face aux maladies
graves.
Pour toutes ces raisons, nous qui
aimons notre pays, nous avons dit : Ça suffit ! Nous avons ainsi opté pour que le
Mexique emprunte une voie démocratique,
honnête et transparente. Nous laissons der-
rière nous l’autoritarisme et le populisme,
pour construire un Mexique offrant un
meilleur avenir à nos enfants.
Un Mexique fort, avec davantage
et de meilleures opportunités pour tous.
Aujourd’hui, 25 millions de Mexicains se
trouvant en situation de pauvreté perçoivent des aides du Programme Oportunidades.
Aujourd’hui, plus de 6 millions d’enfants et
de jeunes bénéficient d’une bourse pour
poursuivre leurs études. Aujourd’hui, 12 millions de Mexicains sont protégés par le Nouveau secours populaire. Aujourd’hui, 2,3 millions de familles ont réalisé leur rêve d’avoir
leur propre logement.
Le mérite de ce que nous avons
obtenu jusqu’à présent revient aux efforts, à
la volonté et au travail menés par tous : la société et ses organisations, le gouvernement fédéral, les gouvernements locaux et les pouvoirs
de l’Union. Les progrès sont flagrants. Mais
bien que nous ayons parcouru un long chemin, nous devons donner une continuité au
changement auquel nous aspirons tous.
Il reste encore beaucoup à faire.
La démocratie a besoin de nous et nous lance un appel. Chaque Mexicaine et chaque
Mexicain a un devoir à accomplir. Ce n’est
qu’unis et en travaillant main dans la main
que nous atteindrons nos objectifs et nos
plus grandes aspirations. »
Mexico, le 30 novembre 2005
3
Politique intérieure
Elections primaires au sein des partis politiques
Au fur et à mesure que la fin de l’année
approche, entraînant avec elle l’obligation
des partis politiques de désigner leurs candidats à l’élection présidentielle du 2 juillet
2006, l’activité au sein de ces organisations
s’intensifie.
Après que le Parti d’action nationale (PAN) ait désigné Felipe Calderón
pour le représenter, ce fut au tour du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui,
à la suite d’élections primaires au mois de
novembre dernier, a élu l’ex-gouverneur
de l’Etat de Tabasco et ancien président
de ce parti, Roberto Madrazo.
Une fois rendue publique la décision de l’ancien gouverneur de l’Etat de
Mexico, Arturo Montiel, de se retirer de la
course à la présidence, les deux candidats
à la candidature restants, Roberto Madrazo et Everardo Moreno, ont participé au processus de sélection interne visant à élire le
porte-drapeau du PRI à l’élection présidentielle. Le PRI a en outre établi une
alliance avec le Parti Vert (PVEM) en vue
de présenter un candidat unique.
Quant au Parti du travail et au
Parti Convergencia, ils ont décidé de ne
présenter aucun candidat à ce scrutin mais
de former une alliance avec le Parti de la révo-
lution démocratique (PRD), lequel devra
se prononcer dans les premiers jours de
décembre sur la désignation de l’ancien
maire de la ville de Mexico, Andrés Manuel
López Obrador, comme candidat de ce
parti politique.
Par ailleurs, le Parti Alternative
sociale-démocrate et paysanne, récemment
créé, a procédé à la nomination de Patricia
Mercado pour porter ses couleurs. Rappelons que ce parti devra obtenir au moins 2 %
du total des votes pour pouvoir conserver
son statut de parti politique.
Comme nous l’avons indiqué
dans des numéros antérieurs, un groupe de
chefs d’entreprise, d’universitaires, de journalistes et de représentants de la société
ont appelé à rejoindre l’Accord de Chapultepec, à travers lequel les signataires
s’engagent, entre autres, à respecter les
règles de civilité que la société mexicaine
souhaite voir appliquées au cours des campagnes électorales.
Cet accord a été récemment souscrit par les candidats à l’investiture présidentielle du PRI et du PAN, Roberto
Madrazo et Felipe Calderón, respectivement. •
Le Mexique commémore la Révolution de 1910
Le 20 novembre dernier, le chef de
au moment où la course de relais a été ins-
l’Etat, Vicente Fox, a présidé les festivités mar-
taurée pour célébrer la Révolution mexicaine.
quant le 95ème anniversaire du début de la
En 1929, un défilé militaire sportif fut organi-
Révolution mexicaine, cérémonie à laquelle ont
sé au champ militaire situé à Balbuena et depuis
assisté des membres de son cabinet ainsi que
1930, les rues de Mexico accueillent le tradi-
des représentants des pouvoirs législatif et
tionnel défilé sportif du 20 novembre.
judiciaire.
En 1936, le Sénat mexicain approuva le
Après avoir déposé une gerbe florale
décret qui instaura la date du 20 novembre
sur l’esplanade du Monument consacré à Fran-
comme jour férié.
cisco I. Madero et avoir assisté à un important
A cette occasion, le président Vicente Fox
défilé sportif, le président Vicente Fox a tenu à
a remis le Prix national des sports 2005 à plu-
évoquer un des mouvements sociaux les plus
sieurs sportifs de haut niveau qui ont rempor-
importants du XXème siècle au Mexique, lequel
té des compétitions nationales et internatio-
est à l’origine de la Constitution qui régit actuel-
nales, tels que Ana Gabriela Guevara, Rommel
lement le pays ainsi que les principales institutions
Pacheco, Jorge Javier Cantú, Javier Aguirre,
politiques et sociales contemporaines.
Les antécédents de cet acte commémoratif remontent à 1928, qui correspond
la sélection Sub-17 (championnat du monde
Le président Vicente Fox face au monument
à l’effigie de Francisco I. Madero,
précurseur de la Révolution mexicaine
de football dans cette catégorie) et le chef d’entreprise Alfredo Harp Helú. •
4
Politique intérieure
L’ONU et le gouvernement mexicain évitent que
les programmes sociaux soient utilisés à des fins électorales
Dans le but de garantir la protection de
l’ensemble des programmes sociaux et de
poursuivre le renforcement de la transparence et de la reddition de comptes dans la
gestion des ressources publiques, la ministre
du Développement social du Mexique,
Josefina Vázquez Mota, et le représentant
du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD) au Mexique,
Thierry Lemaresquier, ont souscrit un
accord qui met en place le « Programme de
protection des programmes sociaux fédéraux
pour 2006 ».
Cet accord prévoit notamment
une série d’actions préventives en vue d’éviter l’utilisation électorale des programmes
sociaux, ainsi que d’informer sur les bonnes
pratiques réalisées par les trois ordres du
gouvernement pour continuer à encourager l’utilisation transparente et équitable
des programmes sociaux.
Cet instrument représente un exercice sans précédents en Amérique latine,
lequel est destiné à consolider le rôle des
institutions, la construction d’une démocratie citoyenne, le libre exercice des droits
et le développement humain.
Pour le gouvernement mexicain,
la collaboration indépendante de l’ONU dans
cette activité constitue un élément qui
contribuera à rassurer la société et les acteurs
politiques sur le fait que chaque peso1 destiné à la lutte contre la pauvreté sera utilisé, comme c’est le cas aujourd’hui, en fonction de critères basés sur l’équité, l’efficacité et la transparence.
Par ailleurs, l’accord stipule que
ce n’est qu’à travers une solide institutionnalité, légalité, co-responsabilité et reddition de comptes, que l’on évitera que la
Siège de l’ONU, New York
politique sociale ne se transforme en un
conflit d’intérêts politico-électoraux et que
l’on rassurera les citoyens sur la possibilité
d’avoir des élections propres au Mexique.
Par la signature de cet accord, le
gouvernement fédéral mexicain a appelé
les gouverneurs, les associations municipales, les partis politiques et le pouvoir
législatif, à protéger ce qui a été construit
tout au long de nombreuses années de travail en matière sociale.
Rappelons que le ministère du
Développement social a participé à la formation de près de quatre millions de femmes
au sein du Programme « Oportunidades » et
a souscrit 400 accords avec des organisations de la société civile, avec l’Institut fédéral électoral et avec le bureau du procureur
spécial en charge des délits électoraux, afin
de dévoiler une culture politique démocratique. Cela a permis qu’aucune plainte ne soit
déposée pour mauvaise gestion des programmes sociaux après les 83 processus électoraux qui ont eu lieu dernièrement au
Mexique.
Le PNUD gérera les ressources du
« Programme de protection des programmes
sociaux », qui bénéficie d’ores et déjà d’un
budget de 16 millions de pesos (soit près de
1,284 million d’euros). En outre, le PNUD
agira de façon autonome, objective et impartiale, en vue de générer des informations
crédibles et fiables, qui devront avoir une
incidence sur la réalisation d’élections libres,
transparentes et légitimes en 2006.
C’est en ce sens que sera instauré un Haut conseil pour la transparence
des programmes sociaux fédéraux. Celuici sera composé de personnalités reconnues en matière de sérieux moral et du
représentant du PNUD au Mexique, lesquels
élaboreront un diagnostic pour identifier les
espaces où pourrait éventuellement se produire une manipulation des programmes
sociaux. Ils devront également mettre en place un plan de travail visant à éviter la coaction et la manipulation du vote, ainsi
que vérifier que les recommandations émises
ont bien été prises en compte. Leur mission
prendra fin le 31 octobre 2006. •
1- Peso : monnaie nationale.
5
Politique étrangère
Le Mexique vante les bienfaits du libre-échange
A l’occasion de sa participation au 4ème
sommet des Amériques qui s’est tenu les 4
et 5 novembre derniers à Mar del Plata,
Argentine, le président mexicain Vicente
Fox Quesada a rappelé qu’il est stratégiquement primordial pour le Mexique et
pour tous les pays du continent d’utiliser
le libre-échange et le système du marché
pour générer de la compétitivité, de l’emploi
et pour améliorer la qualité de vie des populations.
Sur le thème de « créer des emplois
pour combattre la pauvreté et renforcer la gouvernance démocratique », les dirigeants des
Amériques se sont proposés d’attribuer à
l’emploi une place centrale dans le programme d’action du continent.
Fort de son expérience en matière de traités de libre-échange, le président du
Mexique a prôné la souscription d’un accord
de libre-échange continental unique, différent et créatif, favorable
à tous les pays du continent, et en particulier aux
pays les moins développés tels que Haïti, le Nicaragua ou la Bolivie. Ce
n’est que de cette façon
que, selon le chef de l’Etat
mexicain, les emplois pourront être protégés face à la
forte compétitivité de la
Chine, laquelle nuit à l’ensemble des pays américains.
A titre d’exemple, le président
Vicente Fox a vanté les succès obtenus par
les accords commerciaux souscrits par le
Mexique avec 42 pays, dont notamment
celui avec ses deux partenaires nord-américains (Alena), mais également avec le Costa Rica et le Chili. Ces deux derniers accords
ont contribué à la stratégie de réduction de
la pauvreté dans les pays signataires, car ils
ont permis d’obtenir davantage de ressources
financières et une meilleure distribution des
revenus.
Lors de sa participation à cette
rencontre, le président de la République
mexicaine a annoncé l’unification énergétique
de l’Amérique centrale, au travers d’un
Le président mexicain lors de sa participation au 4ème sommet des Amériques
accord entre les pays membres du Système
d’intégration centraméricaine (SICA)1 créé
en 1991. Pour cela a été établie une commission ministérielle qui sera coordonnée
par le Mexique, dont la
mission principale consiste à développer quatre
projets stratégiques visant
à consolider le Plan Puebla-Panama.
Ces quatre projets sont :
la construction d’une raffinerie qui produira du
pétrole lourd en Amérique centrale ; l’édification d’un gazoduc qui
transformera du gaz liquide, ainsi qu’une usine
hydroélectrique de grande envergure dans la
région et une modification du Pacte de San
José afin que le Mexique soutienne les pays
du SICA en cas de prix élevés des produits
énergétiques.
Par ailleurs, dans le cadre de ce
ème
4 sommet des Amériques, le chef de l’Etat
mexicain a participé à la table ronde concernant la création d’emplois, et s’est entretenu avec le Premier ministre du Canada,
Paul Martin, tout comme avec ses homologues
du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, et du Chili, Ricardo Lagos. •
1- Pays membres du Système d’intégration centraméricaine (SICA) : Belize, Costa Rica, El Salvador,
Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama et en tant que pays invité, la Colombie.
Relations Mexique-Venezuela
A la suite d’une controverse survenue
entre le Mexique et le Venezuela au terme du sommet des Amériques qui s’est
tenu les 4 et 5 novembre derniers à Mar del
Plata, Argentine (voir ci-dessus), les gouvernements des deux pays ont rappelé
leurs ambassadeurs respectifs, diminuant
les relations diplomatiques au niveau des
chargés d’affaires.
Face à cette situation, le gouvernement
fédéral mexicain a insisté sur le fait que la
seule issue pour régler ce différend consisterait en des excuses de la part du gouvernement vénézuélien.
Le ministère des Affaires étrangères du
Mexique a en effet estimé que les déclarations
formulées par le président du Venezuela
portent atteinte à la dignité du peuple et du
gouvernement mexicains.
Toutefois, la relation historique d’amitié
entre le Mexique et le Venezuela est reconnue dans les deux pays.
6
Politique étrangère
Le Mexique participe au forum de l’APEC
Dans le cadre de sa participation à la
Photo officielle du forum de l’APEC
XIIIème réunion des dirigeants du Forum de
coopération économique Asie-Pacifique
(APEC), qui s’est tenue à Pusan, République
de Corée, les 18 et 19 novembre derniers,
sous le thème « Vers une communauté : faire face au défi et procéder au changement »,
le président du Mexique, Vicente Fox Quesada, s’est réuni avec le président américain,
George W. Bush, et avec le Premier ministre
canadien, Paul Martin.
Il s’est en outre entretenu avec les
Premiers ministres de Thaïlande et de Malaisie, Thaksin Shinawatra et Abdullah Ahmad
Badawi, respectivement, ainsi qu’avec le président du Pérou, Alejandro Toledo.
Arrivé le 17 novembre en Corée,
le chef de l’Etat mexicain a participé au sommet APEC/CEO afin d’exposer la vision du
Mexique sur le libre-échange et plus particulièrement sur l’Accord de libre-échange
nord-américain (Alena), qui fait partie de
sa stratégie de croissance. Il a ainsi mis en avant
l’expérience du Mexique en matière de traités de libre-échange, en particulier depuis
l’entrée en vigueur en 1994 de l’Alena, mécanisme par lequel le commerce trilatéral
(Mexique, Etats-Unis, Canada) a augmenté
de 142 %, atteignant 697 milliards de dollars
en 2004.
Il s’est de plus exprimé sur le commerce équitable, en tant qu’outil pour la
création d’investissements, d’emploi et de
croissance de la production, ce qui contribue
à améliorer la distribution des revenus et à
réduire la pauvreté.
Par cette participation au sommet
de l’APEC, le Mexique a tenu à apporter
son soutien au cycle de négociations de Doha
sur la libéralisation du commerce mondial et
aux négociations en cours au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
notamment pour ce qui a trait aux subventions agricoles. Ce sommet, rappelons-le,
était un prélude de la prochaine conférence
de l’OMC qui se tiendra à Hong Kong en
décembre prochain et qui traitera principalement de la réduction des subventions agricoles ainsi que de l’élimination des subven-
L'APEC (Forum de coopéra-
pour accroître la croissance éco-
d'ici à 2010 pour les économies
tion économique Asie-Pacifique)
nomique, la coopération, le com-
industrialisées et d'ici à 2020
est une organisation intergou-
merce et les investissements
pour des économies en voie de
vernementale qui compte vingt
dans la région Asie-Pacifique.
développement. Ces "objectifs"
et un membres : Australie, Brunei,
Elle se réunit en forum tous les ans.
ont été adoptés par les dirigeants
Canada, Corée du Sud, Etats-
Depuis seize ans, l'APEC tra-
lors de leur réunion de 1994 à
Unis, Indonésie, Japon, Malaisie,
vaille pour réduire les tarifs et
Bogor, en Indonésie.
Nouvelle-Zélande, Philippines,
les entraves au commerce à tra-
L'APEC travaille en parallèle
Singapour, Thaïlande, Chine, Hong-
vers la région Asie-Pacifique,
pour créer un environnement sûr
kong, Taïwan, Mexique, Nouvel-
créant des économies nationales
et efficace pour l'échange des
le-Guinée, Chili, Pérou, Russie et
efficaces et augmentant consi-
marchandises, des services, et des
Vietnam. Ces pays représentent
dérablement les exportations. Le
personnes à travers des fron-
plus du tiers de la population
but de l'APEC est la réalisation
tières dans la région par une
mondiale, 60 % du PNB mondial
des "Objectifs de Bogor" : une
politique commune et par la
et 47 % des échanges mondiaux.
zone de libre-échange et d'in-
coopération économique et tech-
L'APEC a été créée en 1989
vestissements en Asie-Pacifique
nique.
tions à l’exportation des produits agricoles.
A ce titre, les dirigeants présents ont exhorté l'OMC à « sortir de l'impasse actuelle sur
les négociations agricoles ».
Le Mexique a en outre participé à
la discussion et à la révision des traités de
libre-échange et des accords de coopération
régionale, en tant qu’éléments complémentaires des objectifs de l’OMC et des objectifs
de Bogor. Ces derniers ont été adoptés par
l’APEC en 1994 en vue d’instaurer une zone
de libre-échange et d'investissements en AsiePacifque d’ici 2010 pour les économies industrialisées et d'ici 2020 pour des économies en
voie de développement.
Au cours du forum, le Mexique a
souhaité aborder plusieurs thèmes, dont la
nécessité de renforcer les mécanismes de
transparence dans toutes les activités gouvernementales, la lutte contre la corruption
et le terrorisme, la promotion de la croissance économique durable, au travers du
financement des micro-entreprises et de l’instauration du Plan d’action des micro-entreprises, des réseaux de protection sociale et de
relations plus étroites avec les institutions
financières internationales.
Les Etats membres se sont également
accordés sur des mesures collectives et concrètes
pour lutter contre la grippe aviaire, notamment en planifiant en 2006 un « exercice de
simulation par ordinateur afin de tester les
réponses régionales et les réseaux de communication ». •
7
Politique étrangère
Bernardo Sepúlveda élu juge à La Haye
En obtenant 158 voix à l’Assemblée géné-
rale et 12 voix au Conseil de sécurité des
Nations unies, Bernardo Sepúlveda Amor a
été élu le 8 novembre dernier membre de la
Cour internationale de justice (CIJ) pour
un mandat de neuf ans à compter du 6 février
2006.
Bernardo Sepúlveda a été ministre
des Affaires étrangères du Mexique de décembre
1982 à décembre 1988, période durant laquelle il a notamment participé à la création du
Groupe Contadora qui a promu un processus de paix en Amérique centrale. Entre les
mois de janvier et de novembre 1982, il a
été nommé ambassadeur du Mexique aux
Etats-Unis, et ambassadeur du Mexique en
Grande-Bretagne et en Irlande de 1989 à
1993. Outre sa carrière diplomatique, Bernardo
Sepúlveda a une réputation de juriste international reconnu. Pour preuve sa participation, ces neuf dernières années, en tant que
membre de la Commission du droit international des Nations unies.
La Cour internationale de justice est
l’organe judiciaire principal des Nations
unies. Instituée en 1945 par la Charte des
Nations unies, elle a une double mission : régler
conformément au droit
compétence notoire en
international les diffédroit international.
rends d’ordre juridique
Lorsque dans une affaiqui lui sont soumis par
re la Cour n’a pas de
les Etats et donner des
juge ayant la nationaavis consultatifs sur les
lité de l’un des Etats
questions juridiques
en cause, cet Etat peut
que peuvent lui poser
désigner une personles organes ou institune pour siéger aux fins
tions spécialisées de
du procès en qualité
l’ONU autorisés à le
de juge ad hoc.
faire.
En signe de la
Bernardo Sepúlveda, nouveau juge à la
En accord Cour internationale de justice
confiance qu’il porte à
avec cette Charte, les Etats membres ont la Cour, le Mexique a fait appel à celle-ci
l’obligation de régler leurs différends inter- pour tenter de trouver une solution à des
nationaux par la voie pacifique, de façon à ne problèmes qu’il rencontre avec d’autres pays.
pas mettre en péril ni la paix et la sécurité inter- C’est le cas par exemple de l’affaire « Avena
nationales, ni la justice.
et autres ressortissants mexicains » (Mexique
La Cour se compose de quinze contre Etats-Unis d’Amérique), dont le jugejuges élus pour neuf ans par l’Assemblée ment a permis de défendre et de protéger
générale et le Conseil de sécurité de l’ONU les droits de Mexicains condamnés à mort aux
siégeant indépendamment l’un de l’autre. Etats-Unis. Rappelons qu’à cette occasion, BerLes juges ne représentent pas leur gouver- nardo Sepúlveda a siégé à la Cour internationale
nement : ce sont des magistrats indépen- de justice en qualité de juge ad hoc.
dants. Ils doivent réunir les conditions requises
Bernardo Sepúlveda est le premier
pour exercer dans leur pays les plus hautes fonc- Mexicain depuis 1973 à être élu à un poste au
tions judiciaires ou être des juristes d’une plus haut tribunal international. •
L’ONU approuve la résolution en faveur des migrants
Au mois de novembre dernier, l’Assemblée générale de l’Organisation des
Nations unies a approuvé la résolution sur
la protection des migrants encouragée par le
Mexique en collaboration avec 46 pays.
Cette résolution, approuvée à l’unanimité, constitue un appel à tous les Etats à
respecter et à protéger l’ensemble des droits
des migrants, y compris les droits du travail, et à combattre toute forme de discrimination à leur encontre.
Un des principaux points de la
résolution consiste à prier instamment les gouvernements de dissuader et d’empêcher que
des personnes ou des groupes privés ne
mènent des actions en rapport avec l’exécution
de lois migratoires et de contrôle frontalier
de leurs pays respectifs, lesquelles sont exclusivement réservées aux autorités gouvernementales.
Elle demande également que soient
poursuivies les violations de la loi qui résulteraient de ce type d’actions, tout en prenant
en considération que les uniques agents légitimement responsables des questions migratoires doivent être les institutions de l’Etat.
Par cette résolution, l’Assemblée
générale demande aux Etats, à l’ONU et à
la société civile de faire en sorte que la perspective des droits de l’homme des migrants
soit l’un des thèmes prioritaires
abordés lors de la réunion du
Dialogue de haut niveau sur la
migration internationale et le
développement que l’Assemblée
générale tiendra en septembre
2006.
Par ailleurs, ce document
réaffirme de façon catégorique
l’obligation des Etats membres de
la Convention de Vienne sur les relations
consulaires de veiller à ce qu’elles soient
pleinement respectées et exécutées, notamment en ce qui concerne le droit à l’information consulaire de tous les migrants, indépendamment de leur statut migratoire.
Enfin, la résolution souligne l’obligation des Etats de respecter les droits
humains des migrants clandestins, dont la
situation est particulièrement vulnérable. •
8
Politique étrangère
José Ángel Gurría nommé secrétaire général de l’OCDE
Les trente pays membres de
Alors qu’il était représentant de la
l’Organisation de coopération et de
diplomatie mexicaine, José Ángel
développement économiques
Gurría a entretenu une étroite rela(OCDE) ont officiellement désigné
tion avec l’OCDE. Il a en effet parpar consensus le 30 novembre 2005
ticipé aux négociations portant sur
le candidat mexicain José Ángel
l’adhésion du Mexique à cette OrgaGurría au poste de secrétaire génénisation.
ral. M. Gurría prendra ses fonctions
Depuis son entrée à l’OCDE en mai
le 1er juin 2006 pour un mandat de
1994, un des principaux objectifs du
cinq ans et succèdera au Canadien Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Ernesto
Mexique a été d’exploiter le potenDerbez (à droite) accompagné du nouveau secrétaire
général de l’OCDE, José Ángel Gurría (à gauche)
Donald Johnston.
tiel analytique dont dispose l’OrgaLe gouvernement du Mexique a et de professionnalisme.
nisation dans une gamme étendue de poliprésenté cette candidature aux autorités de
José Ángel Gurría a été ministre tiques publiques, pour encourager le dével’Organisation le 6 juillet dernier. Dès lors des Affaires étrangères du Mexique de 1994 loppement économique et social du pays.
a débuté une intense campagne de promo- à 1998, puis ministre des Finances de 1998 à L’OCDE constitue un excellent forum pour
tion entre les gouvernements des Etats 2000. Il a également occupé les fonctions de définir le concept des politiques publiques
membres, sous la coordination du ministè- directeur général de la Banque nationale du mexicaines sur le même plan que les meilleures
re mexicain des Affaires étrangères. Le pro- commerce extérieur en 1992 et de directeur pratiques internationales.
L’adhésion du Mexique à l’OCcessus de sélection a été difficile puisque six général de la Banque nationale du dévepays membres avaient proposé un candidat loppement du Mexique (National Finan- DE, après vingt années sans recevoir aucun
nouveau membre, a favorisé un processus de
de très haut niveau (Australie, Corée, Fran- ciera) en 1993.
ce, Japon, Mexique et Pologne). Lors d’auIl est actuellement consultant et rénovation, notamment en matière de poliditions auprès des pays membres, les six membre du conseil de direction auprès de plu- tique sociale, de migration, de santé, d’encandidats en lice ont, au travers d’excel- sieurs entreprises privées, d’institutions mul- vironnement et de lutte contre la corruption,
lentes présentations et propositions, enri- tilatérales et d’organismes à but non lucra- entre autres.
chi le débat et posé des défis et des alterna- tif dans les domaines des finances internaLe gouvernement mexicain estitives pour l’avenir de l’OCDE.
tionales, du développement et de la mon- me qu’un secrétaire général de son pays sera
Ce processus de sélection a été dialisation.
très utile à l’Organisation dans la conjoncclair et ouvert, grâce notamment au traM. Gurría a été élu « ministre des ture actuelle de restructuration et de réforvail des représentants permanents Wilhelm Finances » de l’année par le magazine Euro- me, en raison du fait que la politique d’ouJaggi (Suisse), Peter Brückner (Danemark) money en 1999, et « ministre des Finances » verture du Mexique lui a permis d’instaurer
et Jocelyne Bourgon (Canada) qui, en leur du World Dream Cabinet en l’an 2000 par des liens forts avec ses partenaires, parmi
qualité de facilitateurs, ont fait preuve de le WorldLink, la revue éditée par le Forum lesquels figurent des nations en développebeaucoup de dévouement, d’impartialité économique mondial (forum de Davos). ment et des économies émergentes. •
OCDE : l’économie mexicaine maintiendra son rythme de croissance
Selon des prévisions de l’Organisation de coopération et de déve-
rieure et est devenue le « moteur de la croissance » de l’économie mexi-
loppement économiques (OCDE), l’économie mexicaine affichera un taux
caine. Suivant les estimations de l’OCDE, la croissance de l’économie
de croissance de 3 % cette année et de 3,9 % en 2006.
mexicaine a commencé à s’accélérer vers le milieu de l’année « grâce au
Lors de la présentation de ses perspectives
renforcement des marchés d’exportation
semestrielles, l’OCDE a indiqué en outre
et à une hausse des investissements publics
que le Produit intérieur brut (PIB) du Mexique
alimentés par des recettes pétrolières en
augmentera de 3,5 % en 2007.
progression ».
Les experts de l’Organisation, qui regroupe
Sur le thème de l’inflation, l’OCDE a signa-
les 30 principales économies mondiales, ont expliqué qu’en 2005 le
lé que le taux de celle-ci suit le chemin tracé par les objectifs de la
niveau de croissance économique a été inférieur à celui de 2004, qui
Banque du Mexique (Banxico) et que tout semble indiquer qu’il conti-
était de 4,4 %, du fait de la chute de la demande extérieure de biens et
nuera à diminuer.
de services mexicains, en particulier celle en provenance des Etats-Unis.
Quant au secteur de l’emploi, les experts de l’OCDE ont affirmé qu’il pour-
Dans ce contexte, la demande intérieure s’est substituée à la demande exté-
suivra sa hausse à un rythme relativement soutenu.
9
bilatéral
Le Mexique lutte contre la délinquance organisée
Dans le but de renforcer la coopéra-
tion internationale et d’établir des accords
en matière de lutte contre le trafic de drogue,
le terrorisme, le blanchiment d’argent et
l’assistance juridique, le procureur général
de la République du Mexique, Daniel Cabeza de Vaca, a effectué une visite de travail du
7 au 11 novembre 2005 en Europe, et plus
particulièrement en Espagne, en France et
en Suisse.
Dans le cadre de la visite en
Espagne, Daniel Cabeza de Vaca a cherché
à renforcer la lutte contre le terrorisme, la
délinquance organisée et autres délits de
préoccupation pour les deux pays, tels que
l’assistance judiciaire internationale, les
affaires migratoires et consulaires. A cette occasion a été souscrit un nouveau traité d’assistance juridique mutuelle entre les deux parties, axé principalement sur des aspects de
coopération contre la délinquance bilatérale
organisée, sur des aspects relatifs à l’échange d’information en matière de crime organisé, de trafic et de traite des personnes.
Daniel Cabeza de Vaca, procureur général
de la République du Mexique
Dans le cas de l’Hexagone, le procureur général de la République, accompagné de l’ambassadeur du Mexique en France Claude Heller, a notamment rencontré
le ministre de la Justice, Pascal Clément. Les
deux fonctionnaires ont convenu de renforcer l’échange d’information et de coopération
bilatérale dans la lutte contre le crime organisé et les délits de propriété intellectuelle. En
ce qui concerne le thème de la coopération
contre la délinquance organisée au niveau
international, il a été convenu d’asseoir les bases
pour un programme de formation de ministères publics, de juges
et de magistrats, afin de mettre
en marche un mécanisme d’échange d’expériences dans l’application de méthodes de recherche et
d’obtention de preuves. Les deux
parties ont par ailleurs exploré de
nouveaux instruments internationaux en matière de coopération judiciaire.
Daniel Cabeza de Vaca
s’est en outre entretenu avec le procureur
de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal et
avec le directeur de la Police nationale française, Michel Gaudin. Il s’est également rendu à Lyon pour y rencontrer le secrétaire
général d’Interpol.
La visite s’est achevée le 11 novembre
dernier en Suisse. A cette occasion, les deux
parties ont signé un traité d’assistance juridique en matière pénale qui permettra notamment d’obtenir des informations bancaires et
financières. •
Progrès en matière électorale
Le 15 novembre dernier s’est achevée la
visite de travail qu’ont effectué dans l’Hexagone des conseillers de l’Institut fédéral électoral du Mexique (IFE), Alejandra Latapí et
Arturo Sánchez, ainsi que le magistrat du Tribunal électoral du pouvoir judiciaire de la Fédération (TEPJF), Eloy Fuentes.
Le but de cette visite a été de promouvoir en France les activités menées au
Mexique en vue du processus électoral fédéral qui aura lieu en juillet 2006, ainsi que
d’échanger des expériences avec les autorités françaises chargées d’organiser et d’évaluer les élections et de rencontrer des chercheurs spécialisés dans ce thème.
La délégation mexicaine a participé au séminaire intitulé « L’administration des élections : regards croisés FranceMexique », au cours duquel ont été passés en
revue des aspects tels que l’organisation des
élections fédérales, les schémas de financement des campagnes et le rôle joué par l’Institut fédéral électoral et le Tribunal électo-
ral du pouvoir judiciaire de la Fédération
dans l’organisation, l’évaluation et le règlement de différends en matière électorale.
Les tables rondes organisées dans
le cadre de ce séminaire ont été animées par
l’ambassadeur du Mexique en France, Claude Heller, et par le représentant du Mexique
auprès de l’OCDE, Carlos Elizondo.
Organisé à la Maison de l’Amérique latine par l’Institut des Sciences politiques de Paris et par l’ambassade du Mexique
en France, ce séminaire a également permis
de faire connaître les progrès réalisés par
notre pays en matière électorale ainsi que
les défis qu’il affronte dans ce domaine.
Par ailleurs, les représentants électoraux se sont réunis avec Jean-Marc Lafo-
rêt, directeur général adjoint des
Amériques et des Caraïbes du
ministère français des Affaires
étrangères. Lors de cette rencontre,
le gouvernement français s’est
renseigné sur les avancées du
Mexique en matière d’organisation et d’évaluation d’élections, lesquelles ont été grandement reconnues au niveau international.
Au cours de leur séjour dans l’Hexagone, les fonctionnaires et le magistrat électoraux ont en outre rencontré le président
et le secrétaire exécutif de la Commission nationale des comptes de campagne, François
Logerot et Régis Lambert, avec qui ils ont
discuté des processus de fiscalisation et de transparence en matière électorale.
Finalement, la délégation mexicaine a participé à une réunion de travail
au siège du Conseil constitutionnel, organe
suprême en France en matière d’évaluation
de processus électoraux, où elle a été reçue
par son président, Pierre Mazeaud. •
10
bilatéral
Exposition-vente d’artisanat mexicain
A la fin du mois de novembre dernier,
l’association Ethnic A a organisé, à la résidence de l’ambassade du Mexique, en collaboration avec l’Association des Amis du
Mexique en France (AAMF), une expositionvente d’artisanat réalisé par les Grands
Maîtres de l’Art Populaire du Mexique,
Fomento Cultural Banamex, A. C.
Ethnic A est une organisation
non gouvernementale créée à Paris en
1988, dans le but de soutenir des projets
basés sur le développement social, économique et culturel des populations
indigènes, tout en respectant leurs structures communautaires et leurs différentes identités.
Tous les objets présentés
–articles fabriqués en fibres végétales,
bijoux en argent, en corne, rebozos,
tissages et broderies– ont été réalisés dans le
cadre du programme lancé par la Fondation
« Fomento Cultural Banamex, A. C. »
dans plus de 130 communautés indigènes de 30 Etats
du Mexique, pour revitaliser
et valoriser l’activité des ateliers familiaux.
L’AAMF regroupe un
nombre important de personnes
et de sociétés domiciliées en
France et engagées dans le renforcement des liens sociaux et
culturels déjà existants entre la
France et le Mexique. Créée à Paris
il y a 10 ans, l’AAMF organise des
conférences et diverses manifestations artistiques et de tradition
populaire mexicaine.
Pour tous renseignements concernant l’adhésion à cette association, vous
pouvez contacter la secrétaire générale,
Mme Corina Cadena
(E-mail : [email protected]). •
L’ambassadeur Claude Heller en visite dans la région PACA
L’ambassadeur du Mexique a en outre
Au mois de novembre dereffectué une visite de courtoisie à la
nier, l’ambassadeur du Mexique en
Chambre de commerce et d’industrie
France, Monsieur Claude Heller, a
de Marseille, ainsi qu’à l’entreprise
effectué une visite de travail dans la
Euromed.
région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Il s’est également rendu sur
où il a rencontré plusieurs personle site du projet Sophia Antipolis, un
nalités, chefs d’entreprise et diriparc scientifique de 2.300 hectares
geants locaux.
conçu et commercialisé en 1969, qui
Le but de ce déplacement
compte plus de 1.260 raisons sociales
a consisté à présenter le Mexique à
et 25.911 emplois.
des investisseurs potentiels comme
une destination sûre et fiable pour
l’ouverture et l’implantation d’entreprises.
AUTRES ACTIVITÉS
De cette façon, l’ambasDE L’AMBASSADEUR
sadeur Claude Heller s’est entretenu
CLAUDE HELLER
avec la maire d’Avignon, Marie-Josée
Le 23 novembre dernier, l’ambassaRoig, avec qui il a abordé plusieurs
deur Claude Heller a participé à une
thèmes en rapport avec les défis L’ambassadeur du Mexique en France, Claude Heller
table ronde portant sur le rapport de
auxquels fait face cette ville en matière de développement social. l’OCDE relatif à l’économie mexicaine. Celle-ci a eu lieu à la Maison de
Par ailleurs, Monsieur Heller s’est réuni avec le prési- l’Amérique latine.
dent de la région PACA, Michel Vauzelle, à qui il a présenté les Le 24 novembre, il a également participé à une table ronde sur le thèprogrès réalisés par le Mexique, ainsi que des projets de coopération me de « Régionalisme et Multilatéralisme en Amérique latine », orgabilatérale.
nisée par l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique latine.
11
économie
L’économie mexicaine en hausse de 3,3 %
Encouragée par les secteurs des ser-
vices et de l’agriculture, l’économie mexicaine
a enregistré au cours du troisième trimestre
de 2005, la croissance la plus forte de cette
année, en atteignant un taux de 3,3 %.
Bien que l’activité économique ait
présenté un rythme de croissance plus élevé, les résultats au niveau sectoriel ont été mitigés : le secteur des services a affiché une nette amélioration alors que l’activité industrielle a confirmé sa perte de vitesse.
Le dynamisme de l’industrie au
Mexique s’est effectivement ralenti en début
d‘année, du fait d’une faible activité des
entreprises manufacturières, qui dépendent
en grande partie de leurs exportations vers
les Etats-Unis.
Les services financiers, d’assurance, d’activités immobilières et de location
ont contribué au tiers de la croissance économique, en apportant 1 % du PIB.
L’Institut national de statistique,
de géographie et d’informatique (INEGI) a
indiqué que ce secteur a progressé de 6,2 %
durant la période de référence.
La stabilité économique, d’où ressort le contrôle des prix, la solidité du taux
de change et les faibles niveaux des taux,
favorise de meilleures conditions pour l’activité du crédit.
Cela a pour conséquence une augmentation du financement, tant de la part
des banques que d’autres intermédiaires, où
le pic le plus élevé apparaît dans le secteur
immobilier.
Un autre détonateur de l’économie a été le PIB du secteur des transports,
du stockage et des communications, qui a augmenté de 6,6 % durant le troisième trimestre de cette année. Sa contribution à la
croissance de l’économie entre les mois de
juillet et de septembre a été de 0,8 %.
Le comportement favorable de la
téléphonie traditionnelle et mobile a joué un
rôle primordial dans la bonne santé de ce secteur. Les télécommunications ont d’ailleurs
représenté l’un des secteurs les plus dynamiques
de l’économie, en enregistrant depuis 2004
des taux de croissance supérieurs à 20 %.
Pour sa part, l’activité économique
en rapport avec le commerce, les restau-
rants et les hôtels a progressé de 3,1 % au cours
de la période sus-mentionnée.
Quant au PIB des services communaux, sociaux et personnels, il s’est accru
de 2,3%. Cette augmentation est imputable
au comportement positif affiché par les ser-
vices éducatifs, professionnels, médicaux et de
loisirs. Dans l’ensemble, le
secteur des services a présenté une croissance de
4,3 % et est devenu le
principal moteur de l’économie.
En ce qui concerne le Produit intérieur brut (PIB)
du secteur industriel, il a
augmenté de 0,6 %, du
fait de la croissance de tous
ses composants, parmi lesquels la construction, avec une hausse de 2,1 %.
Le secteur des mines s’est élevé
de 1,4 %, la génération d’électricité, d’eau
et de gaz de 1,0 % et les manufactures de
0,2 %. •
La bourse mexicaine, un marché très rentable
Quel que soit l’angle sous lequel on se place, le marché mexicain des valeurs a été l’un des
plus rentables au cours de l’année 2005, aussi bien grâce à la réévaluation des actions cotées à
la bourse mexicaine qu’aux dividendes distribués.
Ceux qui avaient misé sur un marché de revenu variable ont récolté des bénéfices
exceptionnels. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de décembre 2004 à nos jours, la bourse a enregistré un rendement nominal de 28,08 % et de 34,22 % en dollars.
Au niveau international, la bourse se place au septième rang en terme de rendement
obtenu du 1er janvier au 11 novembre 2005, et au quatrième rang pour les douze derniers mois,
avec un rendement de 46,22 %.
Les chiffres sont éloquents : en 2005, la bourse mexicaine a battu 41 records historiques.
En effet, l’Indice des prix et des cotisations a gagné 3.800 pesos (environ 311,10 euros) de plus
qu’en 2004 et, selon les prévisions, il devrait clôturer l’année 2005 en se positionnant au-dessus
de 16.800 points, ce qui se traduit par un gain de
30 % en 2005, montant non négligeable.
Cette situation a eu pour conséquence que
les actions mexicaines cotées à la bourse ont connu
une forte réévaluation tant au Mexique qu’aux EtatsUnis.
Le dernier bilan du marché actionnaire
indique qu’en raison de la réévaluation des actions
et de nouveaux investissements, la capitalisation du
marché des valeurs a atteint plus de 215,513 milliards de dollars, un record historique. Ce qui signifie que le marché s’est réévalué de 45,371 milliards de dollars sur neuf mois, chiffre représentant plus du double du montant de la valeur de
capitalisation atteint en 2004, et qui s’élevait à 18
La Bourse de Mexico
milliards de dollars. •
12
économie
Hausse des investissements étrangers
Selon des informations publiées par le
ministère de l’Economie, entre les mois de janvier et de septembre 2005, le flux d’investissement direct étranger (IDE) au Mexique
a atteint 12.893,9 milliards de dollars.
Ce chiffre représente une augmentation de 25,7 % par rapport à la même
période de 2004, qui était alors de 10.260,1
milliards.
L’IDE accumulé sous l’actuelle
administration s’élève à 88.410,7 milliards
de dollars, soit une hausse de 58 % par rapport à la même période du gouvernement précédent, qui a été de 55.952,7 milliards de
dollars.
Cette croissance est le fruit de la
confiance que les investisseurs internationaux portent à la voie économique et politique que le Mexique a décidé de suivre ces
dernières années.
L’IDE capté au cours de cette année
se répartit de la façon suivante : 6.128,3 milliards de dollars (47,5 %) en nouveaux investissements ; 2.554,8 milliards (19,8%) en réinvestissement de bénéfices ; 2,126 milliards
(16,5 %) en comptes entre sociétés et 2.084,8
milliards (16,2 %) en importation d’actifs
immobilisés des maquiladoras.
De cette façon, l’investissement
étranger capté durant les neuf premiers mois
de l’année s’est orienté vers l’industrie manufacturière, qui a reçu 58 % du total ; vers le
commerce (18,4 %) ; vers les transports et les
communications (11,2 %) ; vers les services
(7,9 %) et vers d’autres secteurs (4,5 %).
Quant aux pays d’origine, les EtatsUnis arrivent en tête avec 66,4 %, suivis de
l’Espagne (10,3 %), de la Hollande (8,9 %),
du Canada (2,5 %), du Luxembourg (2,3%),
de la France (2,0 %), de l’Allemagne (1,8 %)
et d’autres pays (5,8 %). •
Pemex enregistre une augmentation de ses recettes
Les recettes engrangées par l’entreprise Petróleos Mexicanos
rieures à 5,688 milliards de dollars par rapport à la même période de
(Pemex) pour l’exportation de pétrole au cours des 10 premiers mois de
2004.
l’année ont augmenté de 32 % par rapport au montant obtenu durant la
Le prix moyen de vente du pétrole brut mexicain au cours de cette pério-
même période de 2004, atteignant 23,277 milliards de dollars.
de était fixé à 40,32 dollars le baril de pétrole lourd de type Maya, à 49,54
L’entreprise publique a indiqué avoir commercialisé à l’étranger, entre
dollars pour le pétrole léger de type Istmo et à 53,65 dollars pour le pétro-
les mois de janvier et d’octobre 2005, un volume moyen journalier de
le extra-léger de type Olmeca. De cette façon, le cours moyen du pétro-
1,805 millions de barils de pétrole, ce qui a entraîné des recettes supé-
le mexicain a été de 42,42 dollars par baril.
Sur le volume total exporté au cours des dix premiers mois de l’année, 1,574
million de barils par jour, soit 87 % du total, a été destiné à plusieurs
clients du Mexique sur le continent américain. En outre, 203.000 barils ont
été canalisés vers le marché européen et 28.000 barils quotidiens vers l’Extrême-Orient.
L’entreprise pétrolière a ainsi vendu sur le continent américain, l’Europe
et l’Extrême-Orient une moyenne de 1,517 million de barils par jour de pétrole de type Maya, ce qui correspond à 84 % du total, et qui a généré des
rentrées de devises au Mexique de l’ordre de 18,573 milliards de dollars.
Quant aux exportations de pétrole léger de type Istmo, Pemex a capté
1,165 milliard de dollars, plaçant sur ces trois régions géographiques un
volume moyen de 71.000 barils par jour.
En ce qui concerne la commercialisation de pétrole brut extra-léger de type
Olmeca, la compagnie a vendu à l’étranger un volume de 217.000 barils
par jour, pour un montant de 3,538 milliards de dollars.
Dossier Spécial
13
« La littérature a été le fil conducteur de ma vie », Sergio Pitol
A chaque fois que j’écris quelque cho-
se proche de l’autobiographie, comme des
chroniques de voyages, des événements
dont j’ai été témoin que ce soit volontairement ou par pur hasard, des portraits d‘amis,
de professeurs, d’écrivains ou de peintres
que j’ai connus et, surtout, mes fréquentes incursions dans le
magma imprévisible de l’enfance, je soupçonne que l’angle
de vision n’a jamais été vraiment adéquat.
Je suis alors conscient
qu’en me traitant en tant que
sujet, mon écriture se voit infectée d’une épidémie de démesures
ou d’omissions. Je me transforme
de façon persistante en quelqu’un
d’autre. Je suppose qu’il s’agit d’un
mécanisme de défense. J’imagine que
je produis cette évasion pour apaiser
une fantaisie émanant de mon enfance : un
désir éternel de devenir invisible et de me
déplacer parmi d’autres êtres invisibles.
Dans ces pages qui précèdent le
premier volume de mes œuvres complètes,
je tenterai de freiner cette forme d’« automoribonderie ». Pour cette raison, et parce
que ce que l’auteur écrit dans ses livres a
pour but d'éclairer les obscurités de l’œuvre,
j’essaierai de m’imposer un effort de prudence et de clarté.
Mon premier livre. En 1957, j’ai écrit mes
premiers récits. J’étais alors âgé de 24 ans.
Un an plus tard, je publiais Tiempo cerrado.
Mes amis, Juan García Ponce, Salvador Elizondo, José de la Colina, avaient déjà édité un ou plusieurs ouvrages. Ils avaient été
reconnus par la critique comme des espoirs
brillants, puis comme des auteurs importants
de la littérature.
Mon premier livre a été publié par
une revue littéraire, Estaciones. Ce fut le premier et le dernier d’une collection de jeunes
auteurs que la revue avait conçue. Certains
récits initiaux avaient pour origine les histoires
que ma grand-mère racontait, au cours de longs
et de minutieux monologues.
En 1961, je me rendis en Europe.
Londres fut la première ville où je me suis ins-
Texte autobiographique
tallé au début de mon périple européen. Un
jour, j’ai été invité à dîner au domicile de
l’attaché culturel de l’ambassade. Parmi les
hôtes se trouvaient également
un grou-
pe de journalistes
mexicains, deux ou trois fonctionnaires
de l’Université nationale autonome, quelques
hispano-américanistes anglais, un historien
de grande renommée, dont j’ai suivi plusieurs cours en qualité qu’auditeur libre, des
membres de l’ambassade, des dames britanniques membres d’une association culturelle britannico-mexicaine et un politicien qui
avait connu une carrière obscure qu’il a abandonnée par la suite pour se consacrer au secteur privé où, selon les dires de l’époque, il
aurait fait fortune.
Muses généreuses. Dès
les premières ébauches de
mon récit à Rome, alors
que j’attendais les Zambrano, j’ai senti que les muses
se montraient très généreuses. En effet, le personnage
qu’elles
m’avaient envoyé était
un formidable
cadeau ; en le
construisant, je m’éloignais de ma région et
des personnages de mes romans précédents.
Il a été facile de rédiger le récit, de créer les
per- sonnages secondaires qui l’entouraient
et qu’il a sacrifiés au fur et à mesure
qu’il montait les marches menant au
triomphe, mais d’où il est également
possible de connaître l’abîme. Une
fois le récit quasiment achevé, je me
suis aperçu que j’avais décrit le politicien que j’avais rencontré à Londres.
Ce récit, intitulé Cuerpo
presente, possédait une intensité
et une température qui différaient
des ouvrages évocateurs de mes
ancêtres, que j’essayais de revivre
avec des registres modernes et
des échos de Faulkner, de Borges
et d’Onetti. Ce fut un principe nouveau.
C’est à partir de là que j’ai commencé à imaginer des trames se déroulant dans les pays
que je visitais.
J’ai vécu près de quinze ans au
milieu de ces tissus compliqués et de ses différentes variations. Six ans après la sortie de
Tiempo cercado est paru en 1965 Infierno de
todos, qui a rassemblé certains récits antérieurs ainsi que des nouveaux. Puis ont suivi Los climas en 1966, No hay tal lugar en
1967 et Del encuentro nupcial en 1970.
J’ai rédigé tous ces ouvrages
à l’étranger. J’envoyais
les manuscrits aux
maisons d’édition
au Mexique et
environ un an plus
14
Dossier Spécial
en être complètement
conscient, je brûlais mes vaisseaux. Ces quelques mois de
voyages se transformèrent en
28 années.
« La littérature a été
le fil conducteur de ma vie »,
Sergio Pitol
Suite de la page 13
tard je recevais les premiers exemplaires. J’ai
procédé de la même façon pour Nocturno
de Bujara en 1981, qui a été renommé par la
suite Vals de Mefisto par les maisons d’édition,
et pour les récits El tañido de una flauta en
1972, et Juejos florales en 1982.
Ne pas avoir de contact personnel
avec les éditeurs, les lecteurs et les critiques
m’a été très bénéfique. Loin du Mexique je
n’avais aucune idée des modes intellectuelles.
Je n’appartenais à aucun groupe et ne lisait
pas ce que mes contemporains lisaient. C’était
comme écrire dans le désert. C’est dans cette solitude quasi-absolue que j’ai peu à peu
découvert mes procédés et mesuré mes forces.
La tentation du roman. Durant ces quinze années où je n’ai écrit que des récits, j’ai
été à maintes reprises tenté de me rapprocher du roman. J’ai rempli plusieurs carnets d’ébauches de trames, mais au moment
de les relater, je ne parvenais pas à établir les
lignes reliant les différentes scènes. Une fois
que je dépouillais les thèmes, ceux-ci se
transformaient en de brefs récits. Ils devenaient des contes.
Au début de l’année 1961, je me
trouvais au Mexique. J’éprouvais alors une gran-
de fatigue et tout m’exaspérait. Je sentais
que je devais changer d’air. Brusquement,
je décidai de vendre quelques tableaux et
des livres précieux pour certains bibliophiles
qui me permettraient de voyager pendant
plusieurs mois en Europe. J’acheta donc un
billet pour un bateau allemand qui devait
quitter Veracruz au cours de l’été de cette
même année. Au fur et à mesure que se rapprochait la date de mon départ, l’enthousiasme devenait de plus en plus irrépressible.
Puis, je vendis presque tous mes livres et
quelques-uns de mes meubles. Au fond, sans
Le prix littéraire Cervantes 2005,
ouvert », qui comprend la narration, la réflexion
considéré comme le « Nobel » des lettres his-
et l’essai, c’est à dire, une fusion des genres ».
paniques, a été décerné le 1er décembre der-
Le président Vicente Fox a précisé que cet-
nier à l'écrivain et traducteur mexicain Sergio Pitol.
te distinction constitue une haute reconnais-
Pitol a obtenu ce prix en raison de « ses
sance à la richesse et à la valeur de sa création
réflexions constantes sur l’art de l’écriture, de son
littéraire et à son importance en tant que repré-
avance sur la fusion des genres et de sa dimen-
sentant de la langue espagnole.
sion proche de Cervantes », a indiqué la ministre
espagnole de la Culture, Carmen Calvo.
Le jury a récompensé Sergio Pitol pour son
travail de traducteur « de grande importance
Des auteurs tels que Jorge Luis Borges, Alejo Carpentier, Rafael Alberti, Octavio Paz, Juan Carlos Onetti, Carlos Fuentes et Mario Vargas Llosa ont également déjà reçu ce prix.
pour les hispanophones ». Il a également mis
Le prix lui sera décerné le 23 avril prochain
en avant sa double casquette de romancier et d’es-
par le roi Juan Carlos à l'université d'Alcala de
sayiste, ainsi que sa capacité à anticiper les « ten-
Henares, la ville natale de Miguel de Cervantes,
dances très accentuées au cours de ces der-
le célèbre auteur de Don Quichotte dont 2005 a
nières années sur ce que représente le roman
marqué le 400ème anniversaire.
Loin du Mexique. Ma vie
hors du pays s’est divisée en
deux étapes marquées de façon
catégorique, et en principe
antagoniques. La première
s’est étalée sur 11 ans, de 1961
à 1972. Durant ce laps de
temps, j’ai bénéficié d’une
liberté comme je n’en avais
jamais rêvée. J’ai passé la première année à Rome, puis à
Pékin. J’ai donné des cours à
l’université de Bristol, ai travaillé au sein de deux maisons d’édition à Barcelone,
dont une très prestigieuse, Seix Barral, et
une autre naissante et très audacieuse pour
l’époque, Tusquets. Mais j’ai surtout fait des
traductions pour plusieurs maisons d’édition au Mexique, en Espagne et en Argentine.
J’ai également vécu trois ans à Varsovie. Durant ce temps, n’ayant ni chefs ni
horaires, j’ai pu me rendre dans d’autres pays
librement, et ce, malgré mes faibles ressources. A cette époque j’avais traduit entre
30 et 40 livres.
Le deuxième partie débute en 1972
et s’achève en 1988. Cette étape diffère complètement de ce que j’avais pu faire jusquelà. Le ministère des Affaires étrangères m’a
demandé d’occuper le poste d’attaché culturel
à l’ambassade du Mexique en Pologne, pour
une période de deux ans.
Je suis ainsi resté quatorze années
au sein du Service extérieur. Les ambassades
et les pays où j’ai été adscrit m’ont énormément apporté. Mes ouvrages, même encore
aujourd’hui, se nourrissent des expériences
que j’y ai vécues. S’il y a bien quelque chose dont je suis sûr, c’est que la littérature et
seulement la littérature a été le fil conducteur
de ma vie. Je pense maintenant aux 70 années
de mon existence que j’ai passées à lire ; c’est
par cet exercice permanent que je suis devenu écrivain.
Sergio Pitol,
Xalapa, Veracruz, 8 janvier 2003
15
Culture
Sylvain Gasancon reçoit le prix Eduardo Mata
Après avoir dirigé des œuvres de Dvó-
rak et de Schumann avec l’Orchestre philharmonique de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), le chef d’orchestre français Sylvain Gasancon a reçu le
13 novembre dernier le prix international
Eduardo Mata de Direction d’orchestre,
auquel ont participé 80 musiciens de 33 pays.
Le concours a réuni de grands
espoirs de la direction d’orchestre, lesquels
ont été notés par un jury multinational.
Seuls 15 candidats ont eu la chance d’être
retenus pour la dernière étape du concours,
qui a commémoré les 10 ans de la disparition
du chef d’orchestre mexicain Eduardo Mata.
Puis, les trois finalistes (l’Espagnol
Carlos Domínguez-Nieto, l’Autrichien ChingMing Lu et le Français Sylvain Gasancon) ont
dirigé les pièces Ludus Autumni, de Joaquín
Gutiérrez-Heras. Carlos Domínguez-Nieto
a dirigé le premier et le troisième mouvement de la symphonie numéro 9 du compositeur tchèque Antonin Dvórak ; Sylvain
Gasancon le premier et le
second mouvement de
Robert Schumann et
Ching-Ming Lu le premier mouvement de la
symphonie numéro 5 de
Piotr Ilich Tchaïkovski.
Au terme des trois présentations, le jury et plusieurs personnalités ont
rendu public le nom du
lauréat : Sylvain Gasancon, à peine âgé de 26 ans.
A ce titre, il a perçu une récompense de
10.000 dollars, ainsi qu’une invitation à diriger un concert de 11 orchestres mexicains et
un autre avec l’Orchestre symphonique de l’Etat
de Sao Paulo, Brésil. •
Hommage à Max Aub
Le 26 novembre dernier, la mai9ème
lin, Louis Jouvet, Georges Pitoëff.
arrondissement de Paris et l’As-
De 1934 à 1936, il dirige « El Búho »,
sociation des Amitiés internationales André Mal-
compagnie théâtrale de l'université de Valen-
raux ont dévoilé la plaque à la mémoire de l’écri-
ce. Il assume la direction du journal socialiste
vain Max Aub (1903-1972), qui a vécu au
Verdad. Luis Araquistáin, nommé ambassa-
Mexique après la Seconde Guerre mondiale.
deur à Paris, l'appelle à ses côtés pour être
rie du
Ont participé à la cérémonie le maire du
9ème
attaché culturel.
arrondissement de la ville de Paris,
Ses fonctions de sous-commissaire du
Jacques Bravo ; la déléguée aux Célébra-
pavillon espagnol lors de l’Exposition inter-
tions nationales du ministère de la Culture,
Danielle Neirinck ; des proches du romancier, des écrivains ainsi que des
représentants des ambassades du Mexique et de l’Espagne en France.
Max Aub est né le 2 juin 1903 au 3 cité Trévise, Paris 9ème, à l’endroit
nationale de Paris lui permettent de commander à Picasso, en 1937, son tableau Guernica.
En juillet 1937, Max Aub nommé secrétaire du Conseil national du
théâtre, rejoint l'Espagne. En 1938, André Malraux, venu à Barcelone pour
même où est apposée la plaque commémorative. Son père de nationalité
étudier l'adaptation cinématographique de son roman Espoir, lui deman-
allemande, est commerçant et sa mère, française, est correspondante
de d'être son adjoint pour le tournage de Sierra de Teruel.
pour une maison d'antiquités de Munich.
Max Aub se réinstalle à Paris dans les derniers jours de janvier 1939.
La première guerre mondiale surprend la famille Aub alors que le
Il est dénoncé en février 1940 à l'ambassadeur franquiste à Paris comme
père se trouve en Espagne. Il décide d’y faire venir sa famille. Le jeu-
« ressortissant allemand qui fut naturalisé par le gouvernement rouge,
ne Max Aub suit les cours de l'Alliance Française et de « l'Ecole Moder-
juif, communiste notoire d'activité dangereuse ». La police française l’ar-
ne » de Valence. Le baccalauréat en poche, il décide de seconder l'en-
rête à son domicile le 5 avril 1940.
treprise paternelle.
Il est envoyé au camp du Vernet d'Ariège puis transféré au camp de Djel-
De 1920 à 1935, Max Aub va sillonner l'Espagne. Il noue de nom-
fa (haut Atlas saharien) administré par les autorités françaises. Il réussit à
breuses amitiés avec les intellectuels et artistes de Valence (la famille
en sortir le 18 mai 1942 et s’embarque en septembre pour le Yucatán au
Gaos, Juan Gil-Albert, Juan Chabás, José Medina Echavarría, José Renau,
Mexique, où il mourra en 1972.
le peintre Genaro Lahuerta...).
Cet homme au style baroque et critique n'a eu de cesse de décrire entre
Grâce à une rencontre avec Jules Romains, en 1921, il fait la
réalité et fiction la guerre civile espagnole telle qu'il l'a vécue notamment
connaissance de Valle-Inclán, de García Lorca, d'Alberti, de Pedro Sali-
à travers sa trilogie le Labyrinthe magique (El laberinto mágico) compre-
nas, de Jacques Copeau et de ses disciples : Gaston Baty, Charles Dul-
nant Champ clos (1940), Champ ouvert (1941) et Champ sanglant (1942).
16
Culture
Exposition d’une vision de l’identité mexicaine
Le 24 novembre dernier s’est ouvert à
l'Instituto de México à Paris l'exposition
collective intitulée América Tropical, dans
laquelle neuf artistes nous livrent leur propre
version de l'identité mexicaine.
Le titre de cette exposition est un
hommage à la fresque du même nom réalisée en 1932 par le célèbre muraliste David Alfaro Siqueiros à Los Angeles. Il avait été
embauché dans le cadre de la rénovation du centre de la ville, destinée à
rendre aux vieux quartiers leurs racines
mexicaines en leur donnant une image
d'ancienne hacienda coloniale. Les personnes chargées du projet demandèrent
donc à Siqueiros de peindre une grande
fresque illustrant la volupté et le charme exotique de l'« Amérique tropicale ». La veille
de l'inauguration, le peintre plaça au centre
de sa composition, une grande forêt tropicale
parsemée de pyramides en ruines, un indien
crucifié et surmonté d'un aigle yankee sur le
point de lui enfoncer ses serres dans la tête.
Cela décontenança tellement les commanditaires de l'œuvre, que la peinture murale fut
passée à la chaux et détruite.
Les artistes réunis dans cette exposition cherchent eux aussi à montrer une
Amérique latine exubérante, mais douloureuse, traversée de contradictions politiques,
Agenda culturel
« América Tropical », exposition collective
sociales et économiques.
De la piraterie – Cinépolis, la capital del cine de Ximena Cuevas (Mexique,
1963)–, aux crimes politiques – La muerte de
Colosio d'Ilán Lieberman (Mexique, 1969);
de la fiction paradisiaque émanant des séries
photo d'Alex Dorfsman (Mexique, 1977) –
It's Almost
Real, Isn't It? – à la tragédie de la marginalisation et la vision européenne de l'indigène, dans l'installation vidéo
Lago Bolsena de Yoshua Okon (Mexique,
1970). D'autres pièces soulignent la fusion entre
les discours autochtones et traditionnels et l'expression contemporaine. C'est le cas notamment de Sub-conjunto de Máximo González (Argentine, 1971), qui reconstitue entièrement l'uniforme du commandant Marcos à l'aide de piments séchés cousus à la
main, des piments qui s'achètent tradition-
Renseignements : 06 12 55 13 84
Biennale d'art contemporain de Lyon 2005
Du 25 novembre 2005 au 18/02/2006
Du 14 septembre au 31/12/2005
Instituto de México à Paris
Avec la participation de Santiago Sierra
119 rue Vieille du Temple – 75003 Paris
Renseignements : 04 72 07 41 45 ou
Renseignements : 01 44 61 84 44
« Ni ici Ni là-bas », exposition de Mari
www.biennale-de-lyon.org
Art Director's Cut
nellement dans les marchés mexicains et qui
sont à la base de nombreuses préparations
typiques. Ou encore des Sombreros colectivos
(« chapeaux collectifs ») de Pedro Reyes
(Mexique, 1972), sortes d'îlots faits de plusieurs chapeaux de paille cousus entre eux, que
les visiteurs de l'exposition pourront porter car « deux têtes valent mieux qu'une ».
Tout cela au milieu des fleurs exotiques
en filtres à café et des broderies traditionnelles sur papier toilette réalisées par
Mariana Gullco (Argentine, 1974). Les
couleurs et le sens de la fête mexicaine
seront également présents avec Calladito te ves más bonito, une installation de
Dianne Pierce (Canada, 1965) inspirée
des guirlandes en papier découpé que
l'on accroche traditionnellement dans
les rues des villages lors des fêtes populaires.
D'une façon plus subtile, la vidéo Ciudad
moderna, de Terence Gower (Canada, 1965),
s'inscrit elle aussi dans le discours sur la
mégalopole mexicaine, à travers un parcours
fait de façades, d'intérieurs et d'avenues
emblématiques de l'architecture mexicaine
moderniste. •
Instituto de México à Paris. Du 25 novembre
2005 au 18 février 2006. Ouvert du lundi au
vendredi de 9h30 à 13h et de 14h30 à 18h, le samedi de 14h30 à 18h. Entrée libre.
de Alberto Ramírez
Du 7 au 28/12/2005. Maison du Mexique,
Cité Universitaire, 15 bis, boulevard Jourdan
– 75014 Paris. Entrée libre
« Les deux Frida », pièce de théâtre
Les 8, 9, 15, 16, 19, 22 et 23/12/ 2005 à
20h30. Mise en scène : Esther André
Dix ans d'image de mode sous la direction de
González, avec Leticia Gutiérrez et Sofía
Du 25 novembre au 17/12/2005
Michel Mallard. Du 9/11 au 31/12 /05. La
López Cruz. Théâtre des Quarts d'heure
Espace Adamski Designs
Chaufferie, 5, rue de la Manufacture des
10, square des Cardeurs – 75020 Paris
11 rue de Saintonge – 75003 Paris
Tabacs – 67000 Strasbourg
Réservations au 01 4 09 17 73
Carmen Hernández
Renseignements : 01 44 54 80 90
Javier Fernández, peintures
Petits formats d'Amérique latine, peintures.
Du 2 au 17/12/2005
Avec la participation de Carlos Torres et
Galerie Garcia – Laporte
Alberto Ramírez
13, rue de Miromesnil – 75008 Paris
Du 25/11/2005 au 27/01/2006
Renseignements : 01 42 65 07 15
Galerie Saint-Pierre
« Peindre avec la cochenille », exposition de
10, rue Rafilhoux – 87000 Limoges
photographies de Eunice Chao et de dessins
Prix des places : 13 euros et 10 euros.
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17
agenda
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119 rue Vieille-du-Temple,
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Strasbourg,
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Toulouse ,
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18
carnet de route
Tlaxcala, un trésor immense
Les antécédents préhispaniques de
la ville de Tlaxcala remontent aux débuts
du XIIème siècle, lors de l’installation de
groupes chichimèques. En 1519, lorsque les
Espagnols sont arrivés à Tlaxcala, il semble
qu’ils aient été émerveillés par la beauté des
lieux, au point que Hernán Cortés a comparé Tlaxcala à Venise et à Gênes. C’est en
1524 que la ville coloniale a été fondée, avec
la construction de l’un des premiers couvents franciscains, qui a probablement servi de modèle aux édifices postérieurs. Ainsi, on considère que Tlaxcala est la ville la plus
ancienne de la Nouvelle-Espagne.
En nahuatl, Tlaxcala signifie « le lieu
des tortillas ou pain de maïs ». Le tracé de la
ville respecte le style traditionnel espagnol,
l’église étant située hors de la place centrale. Cette dernière est entourée sur trois côtés
d’arcades datant du XVIème siècle tandis que
le dernier côté est occupé par le Palais du gouvernement, dont la construction a débuté en
1545. Il est surtout connu pour ses fresques
réalisées par Desiderio Hernández Xochi-
tiotzin qui relatent sur 450m2 les grands
moments de l’histoire de la région. Et juste derrière ce palais, on peut admirer l’église paroissiale de San José dont la façade et
les coupoles sont décorées de superbes céramiques de Talavera.
La cathédrale de l’Ascension, qui
à l’origine était un couvent franciscain, se trouve au sud-est de la place centrale : la façade
Renaissance du temple est d’une remarquable sobriété et à l’intérieur on peut admirer le plus grand plafond à caissons en bois
du pays, de style mudéjar. Le site constitue
un ensemble architectural monumental avec
ses chapelles, son clocher et son cloître. On
remarquera la chapelle ouverte et les extraordinaires décorations de sa voûte. En outre,
on peut visiter le Musée régional qui présente
de façon chronologique l’histoire de la région
et ses héritages culturels.
A propos des musées de la ville de
Tlaxcala, c’est surtout à l’époque du Porfiriat que les collections ont été enrichies et grâce aux efforts de diverses personnalités. On
peut citer le Taurino qui offre un parcours
à travers l’art de la tauromachie avec des
maquettes, des affiches, des photographies
et des objets ayant appartenu à des toreros
célèbres. Le Musée national de marionnettes
est unique en son genre au Mexique : il présente une superbe collection qui appartenait aux Frères Rosete Aranda, célèbres
marionnettistes du XIXème siècle.
Deux autres musées méritent le
détour pour connaître les spécificités culturelles de la région : le Musée interactif des
arts et des traditions populaires et le Musée
de la mémoire. Dans le premier, on peut
voir des artisans travailler sur place la poterie, la broderie ou encore le tissage. Le
second, dans une démarche plus historique,
replace le rôle de la région dans l’histoire
générale du pays.
Il ne faut pas manquer non plus la
Basilique et le Sanctuaire de la vierge situé
à Ocotlán, une des églises les plus étonnantes du Mexique et un important centre
de pèlerinage. •

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