Alsatia Munita. Dossier complet édité
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Alsatia Munita. Dossier complet édité
ALSATIA MUNITA Ce répertoire des monuments et sites fortifiés de l'an Alsace a été publié par Bernhard METZ par livraisons trimestrielles ou semestrielles dans le Bulletin d'Informations de la Société pour la Conservation des Mouments Historiques entre 1991 et 2005 (n° 1 à 34). La publication des notices a été interrompue par l'auteur en 2005, pour des raisons de surcroit de travail. Nous espérons qu'elle pourra reprendre un jour. Une version reprise sous word est présentée depuis plusieurs années sur le site Web de la Société. Elle était incomplète, ne comprenant que les n° 5 à 18. Les autres numéros ont été scannés depuis. Nous présentons donc ici un montage de l'ensemble des livraisons dans leur ordre chronologique. Cette présentation est provisoire, le temps de reprendre sous un format cohérent l'ensemble des notices. Informations utiles complémentaires. * Une introduction générale a été publiée dans le n° 1. * La liste des références (abréviations et bibliographie) a été publiée dans le n° 6. * La présentation des notices a été commencée par ordre alphabétique des sites. A partir du n° 7, les sites sont présentés avec leur regroupement par cantons. Strasbourg, le 12 novembre 2012 Réf AM1 AM2 AM3 AM4 AM5 AM6 AM7 AM8 AM9 AM10 AM11 AM12 AM13 AM14 AM15 AM16 AM17 AM18 AM19 AM20 AM21 AM22 AM23 AM24 AM25 AM26 AM27 AM28 AM29 AM30 AM31 AM32 AM33 AM34 AM35 AM36 Titre BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BISCMHA BUL n° Année 1 1991 2 1992 3 1992 4 1992 5 1993 6 1993 7 1994 8 1994 9 1995 10 1995 11 1996 12 1996 13 1997 14 1998 15 1998 16 1998 17 1999 18 1999 19 1999 20 2000 21 2000 22 2001 23 2001 24 2001 25 2002 26 2002 27 2002 28 2003 29 2003 30 2003 31 2004 32 2004 33 2004 34 2005 35 2005 36 2006 Mois Sept-déc Janv-Mars Avril-Juin Sept Mars Sept Avril Oct Févr Oct Mars Déc Sept Févr Juin Oct Févr Avril Oct Févr Oct Janv Avril Sept Janv Mai Oct Janv Mars Sept Janv Juin Déc Avril Sept Janv OBSERVATIONS Introduction générale bibliographie générale Présentation par cantons Aucun AM Aucun Aucun Aucun Aucun AM AM AM AM Aucun AM Aucun AM Aucun AM ALSATIA MUNITA Répertoire critique des sites fortifiés de l'Ancienne Alsace du 10e siècle à la Guerre de Trente Ans par Bernhard METZ En guise d'introduction : avis au lecteur Au départ, l'Alsatia Munita était conçue essentiellement comme un condensé de mon fichier. L'expérience a montré qu'il n'était pas possible de s'en tenir là : certains sites - en nombre bien plus élevé que prévu - exigent des vérifications sur place. Je me suis donc vu obligé, quatre fois par an, de courir de Wissembourg à Belfort : gaspillage de temps et d'essence qui finit par devenir intolérable. C'est pourquoi, avec cette livraison, l'Alsatia Munita change de formule : elle ne suivra plus l'ordre alphabétique des sites, mais celui des cantons. Les recherches de terrain s'en trouvent grandement simplifiées. A l'intérieur de chaque canton, l'ordre alphabétique des sites retrouve ses droits; ceux dont le nom commence par A et B, déjà traités dans les n° 1 à 6 des Informations, font l'objet d'un renvoi, et parfois d'un supplément. Les sites à la localisation par trop imprécise seront traités en tout dernier. Les limites de la plupart des cantons sont tout à fait artificielles, et le lecteur ignore bien souvent dans lequel se trouve le site qui l'intéresse. Pour la plupart des châteaux, l'information figure dans les dictionnaires de CH. L. Salch ou de R. Recht ; pour les communes, on la trouve p. ex. dans l'Encyclopédie de l'Alsace. Je regrette d'imposer aux utilisateurs ce détour incommode, mais il est rendu inévitable par l'ampleur des prospections nécessaires. Toute utilisation dans une recherche universitaire ou une publication devra impéreativement mentionner clairement la provenance des informations citées. SIGLES et TITRES ABREGES UTILISES DANS LES NOTICES Pour une description bibliographique complète des revues, on se reportera à : Marie Kuhlmann, Inventaire des périodiques des bibliothèques de Strasbourg, 1937, et à Dahlmann-Waitz, Quellenkunde der deutschen Geschichte, 10e éd., III, 109/1038 svv. Contrairement à l'usage, le lieu de publication des ouvrages est omis volontairement dans la bibliographie, car … ni l'expérience, ni les bibliothécaires ne m'ont convaincu de son utilité ! AAEB : Archives de l'ancien évêché de Bâle à Porrentruy AAHA : Archives alsaciennes d'histoire de l'art, 1.1922-16.1948 ABR : Archives départementales du Bas-Rhin AC : Annuaire de la société d'histoire et d'archéoogie de Colmar (anc. Annuaire [de la société historique et littéraire] de Colmar), 1.1935 svv. AD : Johann Daniel Schoepflin et Andreas Lamey, ed., Alsatia Diplomatica, 2 vol., 1772-75 ADBO : Annuaire de la société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville, Barr et Obernai, 1.1967 svv. ADMM : Archives départementales de Meurthe-et-Moselle ADMos : Archives départementales de Moselle ADV : Archives départementales des Vosges AE : Annales de l'Est, 1.1887 svv. AEA : Archives de l'Eglise d'Alsace 17 (= N.S. 1).1946 svv. [suite de AEKG] AEKG : Archiv für elsässische Kirchengeschichte 1.1926-16.1943 [suite : voir AEA] A. Hardt-Ried : Annuaire de la société d'histoire de la Hardt et du Ried, 1.1986 svv. AHC : Archives hospitalières de Colmar (aux AMC) AHH : Archives hospitalières de Haguenau (aux AMH) AHR : Archives départementales du Haut-Rhin AHS : Archives hospitalières de Strasbourg (aux AMS, où les fonds que je cite sont cotés 1AH) AI : Johann Daniel Schoepflin, Alsatia Illustrata, 2 vol. 1751-61 (trad. fr. : Louis Waldemar Ravenez, L'Alsace Illustrée, 5 vol. 1849-52) AII : Eduard Winkelmann, ed., Acta imperii inedita saeculi XIII, 2 vol. 1880-85 AIS : Johann Friedrich Böhmer, ed., Acta imperii selecta, 2 vol. 1870 AlJb : Alemannisches Jahrbuch, 1.1953 svv. Alioth : Martin Alioth, Gruppen an der Macht. Zünfte und Patriziat in Straßburg im 14. & 15. Jh., 2 vol. 1988; index par B. Metz, consultable entre autres aux AMS AM : Archéologie Médiévale AM ... : Archives municipales de ... AMC : Archives municipales de Colmar AMH : Archives municipales de Haguenau AMM : Archives municipales de Mulhouse (SF : Fonds Scey-Ferrette) AMO : Archives municipales d'Obernai (FO : Fonds Oberkirch) A. Molsheim : Annuaire de la société d'histoire et d'archéologie de Molsheim, 1.1967 svv. AMS : Archives municipales de Strasbourg (elles ont été recotées récemment, de sorte que les cotes que j'indique sont en partie périmées, mais il existe des concordances ; FM : Fonds Müllenheim; GC ou 10NA ou 117Z : Grand Chapitre; KS : chambre aux contrats; U ou CH : charte) AMSel : Archives municipales de Sélestat A. Munster : Annuaire de la société d'histoire du val et de la ville de Munster (anc. Jahrbuch des Geschichtsvereins für Stadt & Tal Münster) 1.1927 svv. AN : Archives Nationales, Paris AnnBR : Annuaire du département du Bas-Rhin, an VII-1870 AP ... : Archives paroissiales de ... A 4 Cns : Annuaire de la société d'histoire des quatre cantons [de Benfeld, Erstein, Geispolsheim & Illkirch], 1. 1983 svv. Archiv-Chr. : Straszburgische Archiv-Chronik, in Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg, II, 1848, 131-220 A. Ried-N : Annuaire de la société d'histoire et d'archéologie du Ried Nord, 1.1985 svv. Artzt : Eikhart Artzt, chronique éd. 1) par Franz Joseph Mone s.l.t. E. Artztes v. Weissenburg Geschichte seiner Zeit, in Badisches Archiv für Vaterlandskunde 2.1827, 210-306, et 2) par Conrad Hofmann in Quellen & Erörterungen zur bayerischen & deutschen Geschichte 2, 1862, 147-208 (s.l.t. E. Artzt's Chronik von Weissenburg) & 3, 1863, 259-301 (s.l.t. E.A. vom Weissenburger Krieg) [je cite d'abord l'éd. Mone, puis l'éd. Hofmann] AS : Annuaire de la société d'histoire sundgovienne - Jahrbuch des Sundgau-Vereins, 1.1933 svv. ASAM : (Bulletin de l') Association pour la sauvegarde de l'architecture médiévale, 1.19745.1978 A. Sélestat : Annuaire [1-25 : de la société] des amis de la bibliothèque humaniste de Sélestat, 1.1951 svv. ASHAL : Annuaire de la société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine [suite de JGLG], 29.1920 svv. ASHVV : Annuaire de la société d'histoire du Val de Villé, 1.1976 svv. AST : Archives du chapitre Saint-Thomas (aux AMS; en cours de recoatation) ATB : Archives départementales du Territoire de Belfort ATG : Annuaire de la société d'histoire des régions de Thann-Guebwiller, 1.1950 svv. ATL : Die alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Januar 1648, 2 vol. 1898-1909 AVS : Annuaire de la société des amis du Vieux-Strasbourg, 1.1970 svv. A. Weiss : Annuaire des quatre sociétés d'histoire de la vallée de la Weiss [Kaysersberg, Ammerschwihr, Sigolsheim, Kientzheim], 1.1985 svv. Bansa : Helmut Bansa, Die Register der Kanzlei Ludwigs des Bayern, Darstellung & Edition (Quellen und Erörterungen zur bayerischen Gesch. NF 24/1-2), 2 vol. 1971-74. Baquol : Jacques Baquol, L'Alsace ancienne et moderne, ou Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut- et du Bas-Rhin, 3e éd. refondue par Paul Ristelhuber, 1865 (rééd. injustifiée 1976) Basler ZGA : Basler Zeitschrift für Geschichte & Altertumskunde, 1.1902 svv. Batt : Franz Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, 2 vol. 1876-81 Becker : Joseph Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsaß, 1905 B. Belfort : Bulletin de la société belfortaine d'émulation, 1.1873 svv. BC : Basler Chroniken, 7 vol. 1872-1915, ed. par Wilhelm Vischer (1-3) et August Bernoulli (47) Beaurain : Le chevalier de Beaurain, Histoire des 4 dernières campagnes du Maréchal de Turenne, 1782 [les cartes et plans sont de seconde main, comme l'auteur le dit lui-même dans sa préface] Berler : Maternus Berler, Chronik, in Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg, II 1848, 1-130 B. Huningue : Bulletin de la société d'histoire et du musée de la ville et du canton de Huningue, 1.1952 svv. Biller, Defensive : Thomas Biller, Architektur der Defensive : die Entwicklung der Adelsburg im Elsaß 1150-1250, in : Karl Clausberg et al., ed., Bauwerk und Bildwerk im Hochmittelalter, 1981, 55-86 Biller, Windstein : Id., Die Burgengruppe Windstein und der Burgenbau in den nördlichen Vogesen, 1985 Biller/Metz, Anfänge : Id. et Bernhard Metz, Anfänge der Adelsburg im Elsass in ottonischer, salischer und frühstaufischer Zeit, in : Horst Wolfgang Böhme, Hg., Burgen der Salierzeit, 1991, 2, 245-284 Biller/Metz, Burgen : Id., Die Burgen des Elsaß, Architektur und Geschichte III [seul paru à ce jour], Der frühe gotische Burgenbau im Elsaß, 1995 BL : Felix Wolff, Elsässisches Burgen-Lexikon, 1908 B. Lapoutroie : Bulletin de la société d'histoire du canton de Lapoutroie, 1.1982 svv. Bleicher-Faudel : Gustave Bleicher et Frédéric-Charles Faudel, Matériaux pour une étude préhistorique de l'Alsace, 5 vol. 1878-94 BMC : Bibliothèque municipale de Colmar BMHA : Bulletin de la société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace (I : 1ère série, 1.1857 - 4.1861; II : 2e série, 1.1863 à 26.1926 + 27.1956; P : Procès-verbaux/Protokolle ; M : Mémoires/Mitteilungen) BMHM : Bulletin du musée historique de Mulhouse, 1.1876 svv. (depuis 1985 : Bull. [depuis 1988 : Annuaire] hist. de la ville de M.) BMS : Bibliothèque municipale de Strasbourg BN : Bibliothèque nationale à Paris (coll. Lorr. : collection Lorraine) B. Niederbronn : Bulletin de la société niederbronnoise d'histoire et d'archéologie 1.193510.1966 BNUS : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg Braun : Adolphe Braun, L'Alsace photographiée, 2 vol. 1859 (ex. aux AHR et à la bibliothèque de la soc. industr. de Mulhouse) BSIM : Bulletin de la société industrielle de Mulhouse, 1. 1828 svv. BSRA : Service régional de l'archéologie, Bilan scientifique de la région Alsace [on cite l'année dont est fait le bilan, non l'année de parution] BUB : Rudolf Wackernagel, Rudolf Thommen, Johann Huber ed., Urkundenbuch der Stadt Basel [bis 1797], 11 vol. 1890-1910 Burnouf : Joèlle Burnouf, La motte castrale, structure particulière de l'habitat seigneurial dans le paysage rural alsacien au Moyen Age. Thèse de 3e cycle Strasbourg 1978, reprogr., résumée in RA 111.1985, 3-45 et 112.1986, 3-48 (cf. aussi 113.1987, 57-79) BuS : Burgen und Schlösser, 1.1960 svv. [succède à : Der Burgwart, 1.1897-1957] CAAAH : Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1.1957 svv. [succède à AAHA, CAHA et BMHA] CAHA : Cahiers d'archéologie et d'histoire d'Alsace - Anzeiger für elsässische Altertumskunde, I, 1909 - X, 1954 [j'indique en chiffres romains le volume (pluriannuel), en chiffres arabes le n° d'année] CAOU : Friedrich Wilhelm & al., ed., Corpus der altdeutschen Originalurkunden bis 1300, 5 vol. 1929-86 [sans index] CEM : Paul Marichal, ed., Cartulaire de l'évêché de Metz, 2 vol. 1903-08 (Mettensia, 4-5) CES : Cabinet des Estampes des Musées de Strasbourg CFA : Châteaux-forts d'Alsace, 1.1996, sqq. [suite d'EM] CGAM : Charles-Laurent Salch, Pierre Schmitt, Jean Wirth, Robert Will, Châteaux et guerriers de l'Alsace médiévale, 1975 Chmel : Joseph Chmel, Regesta chronologico-diplomatica Friderici IV. roman. regis (imperatoris III.), 2 vol. 1838-59 [sans index] Clauss : Joseph Maria Benedikt Clauss, Historisch-topographisches Wörterbuch des Elsaß, 1895-1914 [s'arrête à Schlierbach] C. Lièpvre : Cahiers de la société d'histoire du Val de Lièpvre, 1.1963 svv. Closener : Fritsche Closeners Chronik, ed. Carl Hegel, Die Chroniken der deutschen Stadte 8 (Straßburg, 1), 1870, 15-151 CM : Xavier Mossmann ed., Cartulaire de Mulhouse, 6 vol. 1883-90 CRIA : Commission Régionale d'Inventaire, Alsace (dossiers par communes) CSR : Finsterwalder (P.W.), Colmarer Stadtrechte, 1 [seul paru] (Oberrheinische Stadtrechte, III, Elsässische Stadtrechte, 3), 1938 Cuny : Franz Cuny, Reformation & Gegenreformation im Bereich des früheren Archipresbyterats Bockenheim, 2 vol. 1397-40 Cunz : Michael Lothar Cunz, Der Wasgenwald, 2 vol. 1961-67 DHR : Raymond Oberle et Lucien Sittler, ed., Le Haut-Rhin, Dictionnaire des communes, 3 vol. 1980-82 DHV : Documents rares ou inédits de l'histoire des Vosges, 11 vol. 1868-91 EA : Encyclopédie de l'Alsace, 12 vol. 1982-86 [+ index, 1993] EH : Etudes Haguenoviennes (anc. : Jahresberichte des Hagenauer Altertums-Vereins, puis Bulletin de la société d'histoire et d'archéologie de Haguenau), 1.1909 svv. EL : Elsassland/Lothringer Heimat 1.1921-19.1939 ELJb : Elsass-Lothringisches Jahrbuch 1.1922-21.1943 Ellerbach : Johann Baptist Ellerbach, Der dreißigjährige Krieg im Elsaß, 3 vol. 1912-28 (t. 2, 1925, par Amédée Membrez, t. 3 par August Scherlen) EM : Etudes Médiévales, suppl. archéol. à PA, 1.1983-5.1992 [suite : voir CFA] EMGV : Elsässische Monatsschrift für Geschichte & Volkskunde, 1.1910/11-4.1913/14 Eyer TL : Fritz Eyer, Das Territorium der Herren von Lichtenberg, 1938 FBM : Hermann v. Müllenheim-Rechberg, Familienbuch der Freiherren von MüllenheimRechberg, 3 t. en 5 vol. 1896-1915 Feller-Vest : Veronika Feller-Vest, Die Herren von Hattstatt. Rechtl., wirtschaftl. & kulturgesch. Aspekte einer Adelsherrschaft, 1982 Fischer, Specklin : Albert Fischer, Daniel Specklin 1536-1589, Festungsbaumeister, Ingenieur und Kartograph, 1996 Frey : Pfälzische Landesbibliothek Speyer, Nachlass Johann Michael Frey, carton 2, notes prises sur le cartulaire de Stürzelbronn brûlé en 1870; je distingue les copies (Kop.) et les régestes (Reg.) qui sont dans deux cahiers distincts et ont chacun leur numérotation ; j'ai consulté des photocopies : LAS X 55/53 FUB : Friedrich Hefele, ed., Urkundenbuch der Stadt Freiburg [i. Br. ], 3 vol.1940-58 Fues : Franz Joseph Fues, Die Pfarrgemeinden des Cantons Hirsingen, 1879 FürstUB : Sigmund Riezler et F.L. Baumann, ed., Fürstenbergisches Urkundenbuch, 7 vol. 187791 GA : Familienarchiv Gayling von Altheim, Schloß Ebnet, Breisgau (microfilms au Staatsarchiv Freiburg i. Br. Et au GLAK - voir Hefele) Gatrio : A. Gatrio, Geschiche der Abtei Murbach, 2 vol. 1895 Gény : Joseph Gény, ed., Schlettstadter Stadtrechte (Oberrheinische Stadtrechte, III, Elsässische Stadtrechte, 1), 2 vol. 1902 (I : p. 1-403; II : p. 407-1172) GHSG : Genealogisches Handbuch zur Schweizer Geschichte, 3 vol. 1908-45 GLAK : Generallandesarchiv Karlsruhe Gössi : Gössi (A.), Das Urkundenwesen der Bischöfe von Basel im 13. Jh. (1216-74), 1974 Grimm : Jacob Grimm, éd., Weisthümer, 7 vol. 1841-78 et rééd. 1957, index au t. 7 [textes alsaciens aux t. I, IV & V]. Grodwohl VD : Marc Grodwohl, Les villages disparus dans le Sundgau (Publications de l'association Maisons Paysannes d'Alsace, 6), 1974 Guillin : Rapport sur les lieux fortifiés entre Bruche et Rothbach par l'ingénieur militaire Guillin (?) en 1702 (?), conservé en plusieurs copies : Paris, Bibl. Mazarine, Ms. 3236; Paris, Bibl. du comité techn. du Génie, Mss. 579, 584, 870; Vincennes, MR 1066; ABR 38J 52/1 p. 356-497, etc. [je cite les n°, qui se trouvent dans la plupart des mss.; ils renvoient à la carte auj. conservée à la cartothèque de l'IGN, chemise 211] Gyss : Joseph Meinrad Gyss, Histoire de la ville d'Obernai, 2 vol. 1866 (rééd. 1978) Hanauer CC : [Charles-Auguste] Hanauer, Les constitutions des campagnes de l'Alsace au Moyen Age. Recueil de documents inédits, 1864. Hanauer SG : Id., Cartulaire de l'église S. George [sic] de Haguenau (Quellenschriften der elsässischen Kirchengesch., 5), 1898 Hanauer SN : Id., Cartulaire de Saint-Nicolas de Haguenau [et des couvents & béguinages de cette ville; inachevé, [1908], sans index ; épreuves d'imprimerie conservées à la BNUS, aux AMH, AMS, etc.] voir Sbger Diözesanbl. 1908 Hefele : Freiherrlich v. Gayling'sches Archiv im Schloss zu Ebnet, verzeichnet von Friedrich Hefele, in ZGO 70.1916, m74-m120; 71.1917, m11-m112; 76.1922, m5-m30; 92.1939, m2m64; 93.1940, m1-m64; 94.1941 (index), m1-m53 HEK : Medard Barth, Handbuch der elsässischen Kirchen im Mittelalter, 1960-63 (= AEA 2729) Herrgott : Marquart Herrgott, Genealogia diplomatica augustae gentis Habsburgicae, 3 vol. 1737-38 (2e éd. 1750-89) Hertzog : Bernhart Hertzog, Chronicon Alsatiae, Edelsasser Chronik, 1592 [pagination séparée pour les livres 1, 2, 3-4, 5-6, 7-10] Hessel : Alfred Hessel, Hg., Elsässische Urkunden vornehmlich des 13. Jhs., 1915 Himly, Atlas : François-Jacques Himly [& coll.], Atlas des villes médiévales d'Alsace, 1970 Hotz : Walter Hotz, Handbuch der Kunstdenkmäler in Elsaß-Lothringen, 1ère éd. 1965, 3e éd. 1976 HStA : Hauptstaatsarchiv HU : Rudolf Maag, Paul Schweizer & Walter Glättli, ed., Das Habsburgische Urbar (Quellen zur Schweizer Gesch., 14 et 15/1-2), 3 vol. 1894-1904 Humm : André Humm, Villages et hameaux disparus en Basse-Alsace. Contribution à l'histoire de l'habitat rural (12e-18e s.), 1971 HZB : Johann Daniel Schoepflin, Historia Zaringo-Badensis, 7 vol. 1763-66 IGN : Institut géographique national, Saint-Mandé Inv. (précédant une cote) : indique que je n'ai pas consulté le document, mais seulement un inventaire qui le mentionne Inv. (suivi d'un nom de lieu) : Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, canton de ... IP... : Images du Patrimoine [éd. par l'Inventaire], canton de ... (Huningue 1980, Obernai 1981, Erstein 1982, Geispolsheim + Illkirch 1983, Benfeld 1986, Wittenheim + Mulhouse-S 1987, Haguenau 1989, Rosheim 1989, Mulhouse 1990, Ensisheim 1990, Pays de Bitche [3 cantons] 1990, Soultz 1991, Barr 1991, Masevaux 2001, Soultz-sous-Forêts 1992, Habsheim + Illzach 1992, Sélestat 1994, Sierentz 1996, Ferrette 1999, La Petite-Pierre 1999, Wintzenheim 2000, Niederbronn 2000, Kaysersberg (ville) 2000, Wissembourg (ville) 2001, Masevaux 2001, Wasselonne 2002, Hirsingue 2002, Wissembourg (villages & châteaux) 2002, Cernay 2003) JbVC : Jahrbuch [des Vogesen Clubs] für Geschichte, Sprache & Literatur in Elsaß-Lothringen, 1.1885-34.1918; N.S. s. l. t. Annuaire de la soc. historique, littéraire & scientifique du Club Vosgien, 1.1933-6.1939 JB Weißenburg : Jahres-Berichte des Vereins zur Erhaltung der Altertümer in Weißenburg & Umgegend, 1.1905-12.1917/18. JGLG : Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, 1.1888/8928.1916 [suite : ASHAL] Jungk : August Hermann Jungk, Regesten zur Geschichte der ehemaligen NassauSaarbrückischen Lande, in Mitteilungen des historischen Vereins für die Saargegend 13.1914 (I : 496-1317, jusqu'au n° 1006) et 14.1919 (II : 1317-81). JW : Ph. Jaffé (pour la 1èr éd.), S. Löwenfeld, F. Kaltenbrunner et P. Ewald sous la dir. de W. Wattenbach (pour la 2e), Regesta pontificum romanorum [bis 1198], 2e éd. en 2 vol. (2, 1888, rééd. 1956, commence avec Celestin III 1143 au n° 8433 ms à la p. 1) Kautzsch : Rudolf Kautzsch, Der romanische Kirchenbau im Elsaß, 1944 Königshoven : Die Chronik des Jakob Twinger von Königshoven, ed. Carl Hegel, Die Chroniken der deutschen Städten, 8-9 (Straßburg, 1-2), 1870-71 Kraus : Franz Xaver Kraus, Kunst und Alterthum in Elsass-Lothringen, 4 vol. 1876-92 [index au t. 4] KvK GBS : Julius Kindler von Knobloch, Das Goldene Buch von Straßburg, 1886 KvK OBG : Id., Oberbadisches Geschlechterbuch, 3 vol. 1898-1919 [s'arrête à la lettre R] KvK OE : Id., Der alte Adel im Oberelsaß, in Vierteljahrsschrift für Heraldik, 9.1881, 321-430, et à part, 1882. LAS : Landesarchiv Speyer Lehmann, 13 Burgen : Johann Georg Lehmann, 13 Burgen des Unter-Elsasses und Bad Niederbronn, 1878 [posthume] Lehmann, HL : Id., Urkundliche Geschichte der ehemaligen Grafschaft Hanau-Lichtenberg, 2 vol. 1862-63 Lehmann, Pfälz. Burgen : Id., Urkundliche Geschichte der Burgen und Bergschlösser in de[r] ... Pfalz, 5 vol. 1857-75 LU : Friedrich Battenberg, Lichtenberger Urkunden (Repertorien des StAD, 2), 5 vol. 1994-96 (index au t. 5) MAS : Musée Archéologique de Strasbourg MB : Messtischblatt (carte de l'Alsace au 25 000e, levée en 1885) Mengus : Nicolas Mengus, Les sires d'Andlau (fin du 12e-début du 16e s.) (Publications de la société savante d'Alsace, Collection Recherches et documents, 66, 2000) Merz, Sisgau : Walter Merz, Die Burgen des Sisgaus, 4 vol. 1909-14, plans, relevés, tableaux généal. Metz, 10 châteaux : Bernhard Metz, Dix châteaux des environs de Soultzbach (ASAM 5), 1978 Metz, Alsace : Id., [Cimetières fortifiés en] Alsace, in Michel Fixot et Elisabeth Zadora-Rio, éd., L'église, le terroir, 1989, 21-50 J.J. Meyer : Johann Jacob Meyer, Straßburgische Cronica, ed. R. Reuss in BMHA 8.1872, 121299, et à part, s.l.t. La chronique strasbourgeoise de Jean-Jacques Meyer, 1873 Meyer AZ : Werner Meyer, Burgen von A bis Z. Burgenlexikon der Regio [Basiliensis], 1981 MG ou MGH : Monumenta Germaniae Historica (Const. : Constitutiones; DD : Diplomata; LL : Leges; SS : Scriptores) MIÖG : Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichtforschung, 1.xxxx svv. MvN : Mathias von Neuenburg, Chronica, ed. Adolf Hofmeister, MGH SS n.s. IV, 1924 (rééd. 1955) Müller, Fleckenstein : Peter Müller, Die Herren von Fleckenstein im späten Mittelalter (Geschichtl. Landeskunde, 34), 1990 NDBA : Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne [paraît par fascicules, 1982 svv.] NOI : Philippe André Grandidier, Nouvelles oeuvres inédites, ed. A.M.P. Ingold, 5 vol. 18971900 NSD : Stephan Alexander Würdtwein, ed., Nova Subsidia Diplomatica, 14 vol. 1781-92 [index au t. 14; les chartes alsaciennes ont été communiquées à Würdtwein par Grandidier, qui en a trafiqué certaines et n'a pu relire les épreuves] OF : L'Outre-Forêt, 1.1973 svv. [numéroté par cahier, non par année] OHI : Philippe André Grandidier, Oeuvres historiques inédites, ed. Joseph Liblin, 6 vol. 186567. OND : Archives de l'Oeuvre Notre-Dame (aux AMS; récemment reotées, voir concordance) PA : Pays d'Alsace (anciennement : Société d'histoire et d'archéol. de Saverne & env., Bulletins/Cahiers trimestriels) 1.1938 svv. [numérotation par cahier trimestriel, non par année] Pange : Jean de Pange, Catalogue des actes de Ferri III, duc de Lorraine (1251-1303), 1930 Pégeot : Eric Affolter, Pierre Pégeot, Jean-Claude Voisin, L'habitat médiéval fortifié dans le Nord de la Franche-Comté. Vestiges de fortifications de terre et de maisons-fortes, 1986 [les sites du TB sont traitées par P. Pégeot] Perrin : Charles-Edmond Perrin, Essai sur la fortune immobilière de l'abbaye alsacienne de Marmoutier aux 10e et 11e s., 1935 PHL : Ludwig Albert Kiefer, Pfarrbuch der Grafschaft Hanau-Lichtenberg, 1890 Pouillés : Etienne Clouzot ed., Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne (Recueil des historiens de la France; Pouillés, 7), 1940 PTB : R. Fiétier et M. Colney, Les paroisses du territoire de Belfort des origines au début du 19e s. Dictionnaire de géographie et d'histoire religieuse (Annales littéraires de l'université de Besançon, 471; Cahiers d'études comtoises, 50), 1993 QSBL : Franz Joseph Mone, ed., Quellensammlung der badischen Landesgeschichte, 4 vol. 1848-67. RA : Revue d'Alsace, 1.1850 svv. R. Brumath : Revue SHAB [= de la société d'histoire et d'archéologie de Brumath ; devenue en 1990 Brocomagus], 1.1983 svv. [numérotation par cahier semestriel, non par année] BNUS : M 502 466 RBS : Regesten der Bischöfe von Straßburg (I [bis 1202], bearb. v. Paul Wentzcke, 1908; II [1202-1305], bearb. v. Alfred Hessel et Manfred Krebs, 1928) RCA : Revue catholique d'Alsace N.S. 1.1882-54.1939 Rebbau : Medard Barth, Der Rebbau des Elsaß und die Absatzgebiete seiner Weine, II, Regesten, 1958 Recht : Dictionnaire des châteaux de France. Alsace, ed. Roland Recht, 1980 (& rééd.) [c.r. : RA 108.1982, 271-275] RegA : Albert Bruckner, Regesta Alsatiae aevi merovingici & karolini 496-918, I, Quellenband [seul paru], 1949 Régemorte : Carte d'Alsace manuscrite, en couleurs, env. 1/20000e, vers 1720, par Régemorte : Saint-Mandé, cartothèque historique de l'IGN, chemise 211 REL : Das Reichsland Elsass-Lothringen, III, Ortsbeschreibung, 2 vol. 1901-03 Reuss BK : Die Beschreibung der bischöflichen Krieges anno 1592. Eine Straßburger Chronik mit Anmerkungen und ungedruckten Beilagen ... hg. v. Rudolf Reuss, 1878 RGS : Hans Walter Herrmann, Geschichte der Grafschaft Saarwerden bis zum Jahre 1527, I, Regesten, 1957-62 [sans index] RH : Regesta Habsburgica. Regesten der Grafen von Habsburg und der Herzöge von Österreich aus dem Hause Habsburg, I [bis 1281], bearb. v. Harald Steinacker, 1905, & III/1-2 [1314-30], bearb. v. Lothar Gross, 1922-24 [inachevé, sans index] Rheinpf. U : Rheinpfälzer Urkunden (originaux au HStA München; j'ai consulté des photos : LAS X) RI : Johann Friedrich Böhmer et alii, Regesta Imperii RMB : Richard Fester et al., bearb., Regesten der Markgrafen von Baden und von Hachberg, 4 vol. 1900-1915 [s'arrête à 1475; le t. II (Baden-Hachberg 1422-44) est incomplet] RPR : Regesten der Pfalzgrafen am Rhein (I, 1214-1400, bearb. v. A. Koch & Jakob Wille, 1894; II, 1400-1410, bearb. v. Ludwig v. Oberndorff et Manfred Krebs, 1912-39) RTL : Fritz Eyer, Regesten zu einer Territorialgeschichte der Grafen von Lichtenberg, 1943 (dactyl., ex. aux ABR, AMH, AMS, StAD; remplacé, pour l'essentiel, par LU) RUB : Karl Albrecht ed., Rappoltsteinisches Urkundenbuch 759-1500, 5 vol. 1891-99 Rück : Peter Rück, Die Urkunden der Bischöfe von Basel bis 1213 (Quellen & Forschungen zur Basler Gesch., 1), 1966 RZB : Karl Pöhlmann et Anton Doll, Regesten der Grafen von Zweibrücken aus der Linie Zweibrücken [bis 1394], 1962 SA : Saisons d'Alsace, N.S. 1.1961 svv. [numérotation par cahier trimestriel, non par année] Salch I : Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux de l'Alsace médiévale, 1976 [sans index; c.r. : RA 105.1979, 209-211] Salch II : Id., Nouveau dictionnaire des châteaux-forts d'Alsace, 1991 [c.r. : RA 119.1993, 396401] Schadelbauer : Karl Schadelbauer, Innsbrucker Archivnotizen zur Geschichte der österreichischen Vorlande, 6 fasc. 1963-66 Schaedelin : Félix Schaedelin, Répertoire des titres féodaux concernant les localités du Territoire de Belfort de 1274 à 1674, in B. Belfort 49.1935, 43-141 Scherlen HH : August Scherlen, Die Herren von Hattstatt und ihre Besitzungen, 1908 Scherlen PA : Id., Perles d'Alsace. Bilder aus der elsässischen Vergangenheit, 3 vol. 1926-33 [recueil d'articles paru en éd. française et allemande; je cite toujours l'éd. all., car Scherlen pense en all. et se traduit lui-même très mal en fr.] Scherlen, TAC : Id., Topographie von Alt-Colmar, 1922 (trad. fr. xxx) Schilter : Johann Schilter, ed., Die Alteste Teutsche so wol Allgemeine als Elsassische und Straßburgische Chronicke von Jacob von Königshoven, 1698 [contient des continuations du 15e s. absentes de l'éd. de Hegel] Schmidt, Seigneurs : Charles Schmidt, Les seigneurs, les paysans et la propriété rurale en Alsace au Moyen Age, 1897 [paru d'abord in AE 9-11, 1895-97] Silbermann : Johann Andreas Silbermann, Beschreibung von Hohenburg oder dem St. Odilienberg samt umliegender Gegend, 1781 SindUB : Emil Herr, Das ehemalige Frauenkloster Sindelsberg, Urkundenbuch mit einleitenden hist. Untersuchungen, 1912 SolUB : Ambros Kocher, ed., Solothurnisches Urkundenbuch [bis 1296], 3 vol. 1952-81. Specklin, carte : carte d'Alsace gravée sur cuivre par Daniel Specklin, 1576; en original ou en rééd. dans les principales bibl. & archives Specklin, Coll. : Rodolphe Reuss, ed., Les collectanées de Daniel Specklin, in BMHA 13.1888, 157-360 (n° 1-1299) et 14.1889, 1-404 (n° 1300-2561) et à part, 1890 [j'indique le n°, qui est commun aux deux éditions; voir aussi le suppl. relatif aux Armagnacs in BMHA 17.1895, M5780] SRA : Service régional d'archéologie d'Alsace StAB : Staatsarchiv des Kantons Basel-Stadt StAD : Hessisches Staatsarchiv Darmstadt StAM : Hessisches Staatsarchiv Marburg Stoffel : Johann Georg Stoffel, Topographisches Wörterbuch des Ober-Elsasses, 1876 Stouff, Description : Louis Stouff, La description de plusieurs forteresses & seigneuries de Charles le Téméraire en Alsace et dans la haute vallée du Rhin (1473), 1902 Stouff LF : Louis Stouff, ed., Le livre des fiefs alsaciens mouvant de l'Autriche sous Catherine de Bourgogne, 1910 SUB : Wilhelm Wiegand et al., ed., Urkundenbuch der Stadt Straßburg, 7 vol. 1879-1900 s.v. : sub voce (sous ce nom) TAC : voir Scherlen Thommen : Rudolf Thommen, éd., Urkunden zur Schweizer Geschichte aus österreichischen Archiven [765-1470], 4 vol. 1899-1932. Tillmann : Curt Tillmann, Lexikon der deutschen Burgen & Schlösser, 4 vol. 1958-61 (index au t. 3, cartes au t. 4) TLAI : Tiroler Landesarchiv Innsbruck TR : Charles Schmidt, Topographie rurale du Bas-Rhin. BNUS, Ms. 3861 [lieux-dits datés, mais sans source, classés par commune] Tr. : Jules Trouillat, ed., Monuments de l'histoire de l'ancien évêché de Bâle, 5 vol. 1852-67 Tschamser : Malachias Tscham(b)ser, Annales oder Jahrs-Geschichten der Baarfüseren ... zu Thann, ed. A. Merklen, 2 vol. 1864 TW : Karl Glöckner & Ludwig Anton Doll, ed., Traditiones Wizenburgenses, 1979 [pas encore d'index] U : Urkunde UB : Urkundenbuch UBPB : Eugen Hans, ed., Urkundenbuch der Pfarrei Bergheim (Quellenschriften der elsässischen Kirchengesch., 1), 1894 UBLB : Heinrich Boos, ed., Urkundenbuch der Landschaft Basel, 2 vol. 1881-83 [I : 708-1370; II : 1371-1512] UBPR : Theobald Walter, ed., Urkundenbuch der Pfarrei Rufach (Beiträge zur Geschichte der Stadt Rufach, 1), 1900 UBS : Franz Xaver Remling, ed., Urkundenbuch zur Geschichte der Bischöfe von Speyer, 2 vol. UKI : Emil Herr, Urkunden der Kirchenschaffnei Ingweiler UPKG : Franz Xaver Glasschröder, ed. Urkunden zur pfälzischen Kirchengeschichte im Mittelalter, 1903 URR : Theobald Walter, ed., Urkunden und Regesten der Stadt [II, 1350-1500 : und Vogtei] Rufach (Beiträge zur Geschichte der Stadt Rufach, 2-3), 2 vol. 1908-13 Viellard : Léon Viellard, Documents & mémoire pour servir à l'histoire du Territoire de Belfort [jusqu'en 1250], 1884 Vincennes : Archives du service historique de l'armée au château de Vincennes Vogt : Références aimablement fournies par M. Jean Vogt et non consultées par moi Walter, Illtal : Theobald Walter, Das obere Illtal, 1932 Walter, Largtal : Id., Das Largal, 1925 Werner VD : Léonard Georges Werner, Les villages disparus de la Haute-Alsace (in BSIM 84.1914, 292-323 & 557-589; 85.1919, 49-91 et 175-230; 87.1921, 88-126 & 376-424 + cartes h.t.; et à part, 1921) Wilsdorf, Ferrette : Christian Wilsdorf, Histoire des comtes de Ferrette (1105-1324), 1991 Winkler Ms. : Charles/Karl Winkler, Material zur Berichtigung und Vervollständigung des "Kraus, Kunst & Alterthum", ms. au SRA (copie aux AMS). Wolff DP : Felix Wolff, Einrichtungen & Tätigkeit der staatlichen Denkmalpflege im Elsaß 1899-1909, 1909 WUB : Wirtembergisches Urkundenbuch [bis 1300], 11 vol. 1849-1913 Wunder, Landgebiet : Gerhard Wunder, Das Straßburger Landgebiet. Territorialgeschichte der einzelnen Teile des städtischen Herrschaftsbereiches vom 13. bis zum 18. Jh., 1967 ZGO : Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins 1.1850 svv. ZUB : J. Escher & Paul Schweizer, ed., Urkundenbuch der Stadt und Landschaft Zürich [bis 1336], 11 vol. 1888-1920. ALSATIA MUNITA par Bernhard METZ Avertissement : La présentation des notices suit leur ordre de parution dans les Bulletins d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace, à partir du n° 5. L'ordre est tout d'abord alphabétique, avant de devenir une publication par canton à partir du n° 7. -----------------------------------------------------------Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 5 Mars 1993 BISEL (68, Cn Hirsingue), château(x ?) de plaine En 1361, le château de B. (hus ...zu Bisal ... [mit] graben) est en fief autrichien à Hanman v. Hagenbach (HU II/1 430), à qui succède avant 1394 Peter von Eptingen zu B. (BNUS Ms 1769/1 f° 20r; GHSG III 103 n° 138, cf. ibid. n° 154, 164, 178-180, av. sources). Les Eptingen le reprennent encore en fief en 1500 (AHR 2E 44/4/1) et 1597 (Fues 151; AHR 1C 30/21 p. 11). Mais l'investiture de 1597 est très suspecte : elle mentionne aussi Blochmont, que les Eptingen ne possèdent plus depuis 1529 ! Dès lors, il n'est pas exclu - et c'est l'avis de Walter, Largtal, 48 que le château de B. soit identique au Freihof que J.J. de Grandvillars possède à B. dès 1526, qu'il rebâtit avant 1557 pour l'habiter (AHR 1E 15/5/3, 2E 65/4/4), et qui passe avant 1665 aux Gléresse/Ligerz (ibid., cf. Basler ZGA 49.1950, 128-130) sous le nom de Grantweyler Guth (plus tard Granwiller). Cette cour, désertée avant 1760 (AHR C 1159/4bis), est localisable grâce aux Bereine de 1526-1666 (AHR 1E 15/5/3) : ligt ... zwüschent dem graben und der bach, stost hinab uff die Aychmatten. Or le cadastre (AHR 3P 728, A 2/1) situe les Eichmatten entre le chemin de Largitzen et le Largitzerbach, à 1100 m au NNW de l'église de B. Par ailleurs, un passage obscur des Bereine cités montre que de la cour franche dépend un Bühel, apparemment habité par un fermier : serait-ce la motte du château médiéval déserté ? - La forêt dite Granwiller Hag, à 2 km au NNW de B., dépendait de cette cour, mais n'en signale pas l'emplacement. BISEL, cimetière fortifié ? L'église et le cimetière occupent un rebord de plateau, au point le plus haut du village (soutènement de 4 m au N). Sur le plan cadastral de 1833, ils sont entourés sur trois côtés par deux parcelles qui semblent épouser la forme d'un ancien fossé. Aucun autre indice. Le site a été bouleversé lors des reconstructions de l'église en 1834 (cf. plan de 1865 : AHR 2 O 238) et après 1918. BISS (68, Cne Zillisheim, Cn Mulhouse-Sud), château de plaine En 1347, Catherine de Vendlincourt (CH, Jura) vend une rente sur son château (castrum) de Bis près de Zillisheim : AMM I 182; KvK OE 105). En 1468, il est incendié par les Suisses; il appartient alors aux Knöringen (CM III 253 n° 1256, 300 n° 1312), qui le vendent avant 1536 à D. zum Rust (ATB 21 J 38, merci à G. Bischoff), de qui il passe en 1644 aux Besenwald (AHR 2E 25/1/4). Un plan du 17e s. le figure dans un ovale (ancienne motte ?) entouré d'eau à l'intérieur d'une île de l'Ill et au NE (?) d'un moulin dit Byßenmülli (AHR GD 105; bonne repr. couleurs in A. & J.L. Eichenlaub, L'Ill, 1990, 33). Une carte du cours de l'Ill (AHR C 1249, avant 1759) indique l'île, le château ruiné et le moulin; de même, mais sans le château, le plan du finage de Zillisheim vers 1760 (AHR C 1178/7). On peut ainsi, bien que le tracé des bras d'eau ait changé, localiser B. à l'emplacement du Petit Séminaire ou juste au N ou à l'W de celui-ci (le moulin attenant au Séminaire doit être l'ancienne Bissmühle). BITTINGHEIM ou BITTENHEIM (68, Cne Ungersheim, Cn Soultz), château de plaine ?? Selon Stoffel 51, la tradition locale situe un château au lieu-dit Bittingheimer ou Bittenheimer Hurst, que Knoll (BMHA I/3.1860, 209, repris mot à mot par Baquol 561) place au S de la route d'Ungersheim à Raedersheim, et où l'on ne voit aucun vestige; or Knoll localise le château d'Ungersheim au N de cette même route (aucune trace). Si l'on peut se fier à Knoll, Salch a donc tort d'identifier les deux sites. B. est un nom d'habitat, mais celui-ci est mal connu; en 1398, les Waldner perçoivent une rente à Ungersheim in dem banne ze Bintzenheim (AHR 158 J 72). BLAESHEIM (67, Cn Geispolsheim), château de plaine En 1401, le château (burg) et le village de B. sont en fief d'Empire à Hans von Rosheim (RPR II 1222), dont les filles les vendent aux Bock en 1429 (ABR J Niedernai; cf. RI XI/2 7290, 7482). Ceux-ci fondent une chapelle castrale N.-D. avant 1503 (ABR J Niedernai). Le château est incendié en 1592 et en 1622 (AMS IX 10/7), mais deux fois rebâti, et définitivement détruit vers 1826 (W. Guggenbühl, Chronik des Dorfes B., 1935, 24; IP Geispolsheim, 8; M. Philipp, B., hist. d'un village als., 1995, 61-69). Il était à la sortie SSW du village, juste au S du moulin (conservé), à l'emplacement de l'école et de la salle polyvalente toutes neuves (Régemorte; ABR C 440/84). BLAESHEIM, tour ? Un lieu-ditversus turrim ou gegen dem Turme est attesté à B. en 1275 (AST Hohe Schule Bläsheim 1, boîte 1908) et 1293 (dans le Mittelfeld : AMS 10NA 214/5); TR 105 le cite en 1306 et 1343. BLAESHEIM, cimetière fortifié L'église paroissiale de Blaesheim était sur le Glöckelsberg. Il en reste le clocher-porche roman (vers 1100 selon IP Geispolsheim 9), qu'on a prétendu fortifié (Guggenbühl 14, HEK 169) - à tort : son crénelage date de 1873 (Ch. Czarnowsky, La tour du Gloeckelsberg, in AEA 5.1954, 912, av. relevés), et ses "meurtrières" ne sont que de banales fentes d'éclairage. Guggenbühl (14 & 186) pense aussi que le cimetière (du Glöckelsberg) était fortifié. Le lieu-dit Kirchgraben, attesté en 1363 (TR 105), 1423 et 1456 (ABR J Niedernai), lui donne raison; vers 1730 l'église est encore "entourée d'un vieux fossé ruiné (Vincennes MR 974 p. 263). Mais au 16e s. le cimetière était clos d'une simple palissade (Guggenbühl 89 & 186; Philipp, 145), et aujourd'hui il ne montre plus aucune trace de fortification. On prétend par ailleurs que le village était à l'origine autour de son église (Kraus I 75, HEK 168), mais c'est une légende (Clauss 142). Cependant le lieu-dit in den Höfen, juste à l'W de l'église (cadastre), montre qu'elle n'a pas toujours été isolée. BLAUENSTEIN (CH, Cne Kleinlützel SO), château (faussement localisé à Reiningue, Biederthal ou Kiffis) Lors de sa première mention en 1277, le château (castrum) de Blauenstein dépend de la cour de Kleinlützel, que Johann von Biederthal (appelé en 1289 von Bl. : BUB II 370 n° 662; cf. AHR 7J 19 p. 70) a acquise des Horburg (SolUB II 257 n° 401 = Merz Sisgau II 120 n. 16; cf. RUB I 110 n° 127). Le château appartient à ses descendants jusqu'à sa destruction en 1411 (BC IV 24, V 146). Bien que la localisation de B. soit parfaitement connue (cf. Meyer A-Z 194 (av. plan) & 227; J. Tauber, Herd & Ofen 232), Salch I (suivant REL 108) prétend le localiser à Reiningue, où n'existe qu'un lieu-dit Bl. (qui s'explique par les biens de la famille de Bl. dans ce village : AHR 1C 47/3 f° 4v; Stoffel 53), et Salch II, sans argument, à Biederthal ou Kiffis. De plus, Salch I-II donne comme première mention un texte "de 1275" qui est en réalité un faux du 14e s., signalé comme tel par les éditeurs (SolUB II 228 n° 353 = RUB I 107 n° 121). BLAUENSTEIN (68, Cne de Dietwiller ou Schlierbach, Cn Sierentz), pseudo-tour. A Dietwiller aussi, les Blauenstein avaient des biens (en 1343 : AHR H Malte Bâle 1/H1), et il y est question d'une dîme "de Plauenstein ou d'Esswilr" (AHR 1C 25 f° 180r); les lieux-dits Esswilr et Bl. sont aussi attestés à Schlierbach (AHR 21 H 134/3). L. Abel, Histoires pour Dietwiller, 1981, 52, en conclut abusivement à l'existence d'une tour appelée Bl. - Signalons que le même lieu-dit se retrouve aussi à Wittenheim (AHR H Schoenensteinbach 2/1 f° 9v & 53v; Stoffel 53). BLIDE (67, Cne Dambach ou Epfig, Cn Barr), pseudo-château Burchard v. Blide et ses fils sont cités de 1220 à 1239. Probablement ministériaux de l'évêque de Strasbourg, ils avaient l'avouerie de Saint-Léonard (RBS II 855), le patronat de Saint-Pierre-leVieux à Strasbourg (RBS II 1067), des biens à Wolxheim (JGLG 7/2.1895, 34), Breuschwickersheim (SUB IV/1 40 § 37), Brumath (AD I 346 n° 425), Hegeney (ABR H 1066, 10 janv.) et peut-être à Epfig, ce qui fait supposer à Schoepflin (AI II 156) que le château de B. était proche d'Epfig; sur cette seule base, REL 109 affirme qu'il était dans le Bliddywald, entre Dambach et Epfig (Blettich en 1739 : AMS FM M13/203; Plettigwald sur la carte IGN), où l'on ne trouve évidemment aucun vestige. Salch II ajoute à la confusion en assimilant abusivement aux von B. les Bild/Imago (cf. SUB I 498). En fait, rien ne prouve que les B. portent le nom d'un château. Un lieu-dit Blide se trouve sur la rive droite de la Bruche de Gresswiller à Altorf (BNUS Ms 3862 f° 217), ainsi qu'à Geispolsheim (ABR H 2661/3) et Entzheim, et semble désigner un (ou des) bras d'eau; par ailleurs B. signifie pierrière. BLIENSCHWILLER (67, Cn Barr), château En 1544, le château de B. est à un Strasbourgeois (M.A. Hickel, B. autrefois, 1983, 15; B. au coeur du vignoble, COPRUR, 1988, 111, av. source imprécise). Il figure sur la carte de Specklin (1576). En 1584 (vérifier date), le noble écossais Jean de Monthet/Montest le vend aux héritiers de Heinrich Hammerer (schlößlin : AMS KS 302 f° 54r, merci à M. Fuchs). Son noyau est une tour d'habitation conservée, mais qui a perdu en 1786 son étage supérieur et ses 4 tourelles d'angle quadrangulaires (AnnBR 1844, 61; Hickel, 15). C'est la première maison au NE et en contrebas de l'église. Une couleuvrinière s'y voit encore. Plans-masse de 1715 in CRIA, de 1848 in B. au coeur du vignoble, 61. BLIENSCHWILLER, cimetière fortifié ? L'architecte Ringeisen (in BMHA 5.1868, P33) prétend fortifiés, sans aucune précision, 7 cimetières de moyenne Alsace. 4 d'entre eux sont sûrs; pour deux autres - Ribeauvillé et B. - rien ne confirme son affirmation, reprise par R. Eschenbrenner, Geschichte von B., dactyl., cité in CRIA. BLIENSCHWILLER, village fortifié ?? Le règlement de village de 1468 (trad. in ADBO 2003, ici 29-30 § 25) mentionne des barrières (serrren), mais aussi un projet de les remplacer par une porte (swibogen) défendue par des meurtrières (schutzlöcher). Voir copie 18e AMS VI 382/1/4. BLIENSCHWILLER (68, Cne et Cn Colmar), château ?? Blienschwiller est un village disparu entre Colmar et Sainte-Croix (Werner VD, in BSIM 1921, 380 ; HEK 173). KvK OE 15 y mentionne sans source un petit château (bürglin), qui aurait appartenu à un Strasbourgeois en 1546. Il s'agit probablement d'une confusion avec le B. basrhinois. C'est sans argument qu'A. Scherlen (Heiligkreuz, 1929, 51) localise au N du Blieschwilerweg, près du dépôt de munitions, ce château qu'il ne semble connaître que par KvK, et qu'il attribue aux chevaliers de B., cités depuis 1255 (AHC B 2/1, ed. RA 2.1851, 235). BLOCHMONT (68, Cne Kiffis, Cn Ferrette), château L'"enceinte préhistorique" ou "camp romain de B." est en réalité au sommet du Glaserberg, à 700 m du château médiéval (CAHA 1.1909, 52; AS 1961, 71-75). Les monnaies romaines trouvées près de B. (A. Quiquerez, Topogr. d'une partie du Jura oriental, 1864, 268) ne prouvent rien. Selon W. Meyer (A-Z, 41), le château pourrait néanmoins être ancien, en raison de son fossé annulaire précédé d'un talus. Les comtes de Ferrette, qui le possèdent en 1271 (Thommen I 48 n° 82 = Tr II 205), l'ont donné en fief à une branche des Eptingen qui en porte le nom dès 1252 selon une source tardive (légende de la vue citée ci-dessous), "vers 1270" (ZGO 14.1862, 25 : fourchette de datation très large) et au plus tard en 1281 (UBLB 104 n° 149). Il souffre du séisme de 1356 (BC IV 371) et est détruit par les Bâlois en 1449 (BC IV 56 & 298). Il n'aurait pas été rebâti (AI II 35, Meyer A-Z 41). Pourtant, lorsque les Eptingen vendent die veßten Plochmund aux Habsburg en 1529, le château est vide, mais en bon état, et n'a besoin que de réparations modestes (AHR 2E 44/2/3); on décide alors de le restaurer, mais Jakob Reich, à qui les Habsburg l'ont aussitôt engagé (AHR 1C 25 f° 87v), refuse de s'en charger (ABR C 271/36, vers 1530/47). Lorsque Ferdinand Ier l'engage à Anton Fugger en 1548, il s'y trouve 34 armes à feu (N. Lieb, Die Fugger und die Kunst, 1959, 262 & 446, d'après Fugger-Archiv Dillingen 255/1 merci à Th. Biller). Mais B. est en ruine dès 1551; il consiste alors en un Stock (tour d'habitation ?) rond, entouré d'un ou deux Zwinger, avec un Porthaus (ibid. d'après TLAI Bekennen 1551, 147). Le plan d'A. Quiquerez (BMHA 6.1869, P 55) est fantaisiste, à moins que presque tous les vestiges n'aient disparu depuis. Il n'est pas sûr du tout que la vue de B. dans la chronique familiale des Eptingen (16e s., BMC Ms. 944 [anc. 963], repr. en couleurs in A. & J.L. Eichenlaub, L'Ill, 1990, 21) ait une valeur documentaire. B. aurait eu son propre ban (AI II 35; Meyer A-Z 41), exploité depuis la ferme de B., qui semble remonter au moins au 13e s. (AHR 7J 19 p. 68). BLODELSHEIM (68, Cn Ensisheim), village fortifié Dans la guerre entre Rudolf von Habsburg et l'évêque de Bâle, qui commence en 1269 (RH I 449), le second - ou son alliée, la ville de Neuenburg - prend et dévaste "le village récemment fortifié de B." (villam Blodoltzheim ... qui tunc noviter munita fuerat fossato atque propugnaculis : MGH SS 17, 241; opidum Bladoltzheim : MvN 20). C'est par erreur que cette mention a été attribuée à Blotzheim au lieu de B. (voir les formes anciennes des deux noms dans Stoffel et HEK) et datée de 1268 (par l'annaliste de Colmar) ou de 1272 (par MvN). Sur les plans cadastraux de 1755 (AHR C 1159/6) et de 1810 (AHR 2Fi 1070), le tracé de l'enceinte apparait inscrit dans le parcellaire; le premier indique encore le fossé et les portes E et W (démolies en 1804 : information de M. Emile Decker), et suggère que le faubourg W, le long de la grand'route, était peut-être lui aussi fossoyé. Le fossé se reconnait encore, notamment au S de la rue du Mühlbach et à l'W de la rue du Moulin, et dans le jardin entre les n° 34 et 36 de la rue du Canal. Cf. A. Zundel, Thèse chartes 1960, chap. 6 & index. BLODELSHEIM, château En 1529, les Truchsess von Wolhusen ont à B. une "maison", un étang et des terres (J. Schmidlin, Ursprung & Entfaltung der habsb. Rechte im Oberelsaß, 1902, 213 n. 1, av. source). En 1537, un prisonnier y est détenu (J. Kaiser ed., Amtliche Sammlung d. ältern Eidgen. Abschiede, IV/1c 914 n° 550). Il en restait une tour ronde à meurtrières, démolie avant 1880, "au milieu du village" (REL 113) - éventuellement au lieu-dit Weyermatt, tangent extérieurement à l'enceinte villageoise au SE (AHR C 1159/6, plan de 1755), et encore aujourd'hui peu bâti. Merci à M. E. Decker. BLOTZHEIM (68, Cn Huningue), village fortifié ? Le village fortifié de Blodoltzheim (1269) est Blodelsheim et non B., mais le lieu-dit zem tore à B. ( AHR 21 H 35/2 : 1273; BUB II 92 n° 162 : 1275) semble indiquer que B. l'a aussi été; il n'en reste cependant aucun témoignage, même sur le plan cadastral. BLOTZHEIM, motte En 1299, les cisterciennes de Blotzheim achètent à la commune le chemin entre leur couvent et la motte (collem seu montem) du chevalier + Otto von B. (AHR 21 H 35/2), motte qu'elles avaient acquise en 1297 avec le verger dont elle faisait partie (ibid., ed. BUB III 180 n° 341). Un lieu-dit Bühel est cité depuis 1273 (AHR 21 H 35/2 ), mais n'est guère probant, car il y a un Bühl, voire plusieurs, dans presque chaque village; toutefois, un hof zem bule (à Conrad Vogt, notable et ancien bailli de B., en 1290 : AHR 21 H 35/2) donne à penser. Otto von B. est mort entre 1271 et 1279 (AHR H Malte Bâle 1/D1). Il descend peut-être de ministériaux de Murbach, attestés en 1135 (AD I 211 n° 260). Le couvent (plus tard prieuré de Lucelle) est à la sortie S de B. (IP Huningue, 14), de sorte que la motte ne peut être à l'emplacement ni du Liesbühl, ni du château des Eptingen (ci-dessous). Il faut sans doute la chercher dans les prés au S du prieuré. BLOTZHEIM, pseudo-motte du Liesbühl Salch I 48 parle d'une motte au NE de Blotzheim, fouillée par F. Pétry, qui y aurait vu un tumulus malgré "l'absence de tout vestige antique". Il s'agit en réalité (F. Pétry in RA 105.1979, 9-11) du Liesbühl (depuis 1958 au ban de Saint-Louis, annexe de La Chaussée), déjà sondé en 1886 (Bleicher-Faudel IV 72, V 64 et pl. X av. dessins du matériel), et dont A. Ruhlmann (BMHM 46.1926, 9-24) avait déjà montré qu'il s'agissait d'une tombe [à char] hallstattienne ! Les affabulations de Salch I ont passé telles quelles dans Meyer A-Z 42 (qui, de plus, confond le village de Blodelsheim et la motte de Blodelsheim !), mais Salch II ne les reprend pas. BLOTZHEIM, château J. Schmidlin, Gesch. von Dorf und Bann Blotzheim, 1906, 107, prétend le faire remonter à 1356, mais sa source (StAB Domstift III 39) parle d'une maison dite ze Blatzhein à Bâle ! La première mention du château des Eptingen est sa prise par les Bâlois (qui ne le détruisent pas : BC IV 453) en 1445 (BC IV 184, 278, V 371 : sloß), la seconde son incendie par les Suisses en 1468 (BC IV 351 : wigerhus). En 1485, Jacob von Eptingen le vend à Jacob Schorp von Freudenberg mit sampt dem wiger ..., dem keller ..., dem trotthuse ...., der pfisterye et des terres pour 1400 fl. (StAB PrivatA 104 U 19). En 1645, il est en ruine (Burgstelle : Schmidlin 459). Il aurait été rebâti en 1660 (ibid. 444, 460), et à nouveau, sous sa forme actuelle, vers 1730 (les doutes de Schmidlin, 467, quoique partagés par Meyer A-Z 42, ne sont pas fondés). C'est l'actuelle école des missions. Les reconstructions successives ne se sont pas forcément faites au même emplacement. Schmidlin (456 & 467) parle confusément d'un tertre artificiel appelé der Felsen dans l'angle NW de l'enclos actuel - site de mi-pente sans valeur défensive et exclu pour un wigerhus - mais aussi (d'après Sabourin de Nanton, Blotzheim, son passé, son présent, 1867, 3237) de restes de murs près du fossé extérieur, "beaucoup plus près de la route" que le château actuel (donc à l'E ou au NE). Il n'en reste rien. Selon Schmidlin (283, 455), le château est né de la cour domaniale de Murbach, vendue en 1253 aux zu Rhin et à d'autres (BUB I 192 n° 265) et passée aux Eptingen avant 1399 (GHSG III 99 n° 122). En conclure que ce sont les zu Rhin qui ont bâti le château (Meyer A-Z 42) est prématuré. BLOTZHEIM, clocher fortifié ? Blotzheim avait deux églises : l'Oberkirche Saint-Léger (disparue), liée à la cour de Murbach, et, hors du village à l'E, la Niederkirche N.-D. du Chêne, attestée en 1273 (AHR 21H 35; Schmidlin 320), paroissiale au moins depuis le 14e s. (HEK 174-78). Son clocher gothique, daté de 1494 à l'angle SW, est voûté au RC (ancien choeur) et au 1er étage (coupe : IP Huningue, 9), ce qui est un indice, mais non une preuve de fortification. Les ouvertures des étages supérieurs ne sont pas des meurtrières. BLUMENSTEIN (68, Cne Soultzmatt, Cn Rouffach), château Un seigneur de Blumenstein apparaît dans une charte de Murbach en 1254 (AD I 411 n° 553) et, selon Stoffel 56, dont je n'ai pas retrouvé la source, à nouveau en 1259. Il n'est pas autrement connu; bien que cité en 1254 au milieu de Lucernois, il a peu de chances de devoir son nom à B. près de Thun ou à B. près de Frauenfeld (Dict. hist. et biogr. de la Suisse). En 1287, E. von Sulzmatt, veuve de B. von Meyenheim, offre aux Clarisses de Bâle 4/9e du château (domus) de B. (BUB II 318 n° 568), dont c'est la dernière mention : Th. Walter (Burgen und Adel im Sulzmattertal, in JbVC 30.1914, 171, et à part, 1914, 7) a tort de vouloir l'identifier à daz hus zem Steine (aux Laubgasse et/ou aux Altenkastel en 1289 : RUB I 134 n° 177 = CAOU II 403 n° 1109), qui est en réalité Girsberg/Ribeauvillé. C'est sans preuve que Walter met B. en rapport avec "le village disparu d'Ohmbach", dont l'existence reste à démontrer. Pourquoi pas plutôt avec le couvent de Schwarzenthann ? Au 15e s., Blumenstein n'est plus qu'un lieu-dit (AHR 23H 15/2 f° 17r; Stoffel 56). Des "fouilles" du 19e s. y ont dégagé une tour en fer à cheval (Walter 170), qui aurait été "sur une légère éminence construite de main d'homme" (AHR 7J 96); une galerie taillée dans le roc sous l'entrée aurait été suivie sur 180 m. (ibid.). Mais deux localisations sont possibles : Walter 169 (carte) place B. au bout N d'une colline calcaire, à pic à l'E et jadis au N, juste au N du terrain de football de Wintzfelden; aucun vestige ne se distingue sur ce site, qui a été nivelé et sert de décharge. Mais vers 1970, M. Jean Braun (merci !) y a encore vu les soubassements d'une tour ronde dans un bois. Par ailleurs, à 1300 m au SW de Thannwiller, sur un piton de granite séparé de la montagne par un étroit fossé, il reste un pan de mur en moellons, et un peu plus bas une entrée de mine, mais pas trace de tour ni de fouilles. J.M. Rudrauf (merci !) a découvert ce site grâce à une carte minière (ATG 16.1987, 91-92) et le publiera dans EM. BLUMENSTEIN (D, Cne Schönau, Kr. Pirmasens), château Fondé par une famille alsacienne à 400 m de l'actuelle frontière alsacienne, Blumenstein a droit à une mention ici. L'écuyer Anselm von Batzendorf [67, Cn Haguenau] zu Blumenstein est cité de 1332 (ADMos H 1321/2-3; J.B. Kaiser, Stürzelbronn, 1939, 56, 78, 102) à 1350 (StAD B2/389); son château passe aux Fleckenstein en 1347 (RZB 649-650; Hefele 58, 59, 64), puis aux Dahn (RZB 716; Rheinpf. U 2773a-c : 1356). En 1592, B. est en ruine (Hertzog III 58). Il est réparé et sert de refuge aux habitants d'Obersteinbach en 1707 (Lehmann, Pfälz. Burgen I 9). Cf. J.L. Vonau in OF n° 41, 1981/1, 6-10; Biller, Windstein 42; Müller, Fleckenstein 525. BLUMENSTEIN (67 ?), château ?? En 1326, Johann von Blumenstein, de Rosheim, est garant pour un chevalier de Rosheim (AST A 294, boîte 1685). On ne peut guère le rattacher à l'un des B. ci-dessus; faut-il supposer un château inconnu dans la région de Rosheim ? BOCKENHEIM (67, Cne et Cn Sarre-Union), château de plaine En 1513 (non 1512), un arbitrage attribue à Johann Ludwig v. Nassau-Saarbrücken l'emplacement de "la forte maison de B.", avec le droit de la rebâtir (RGS 1686), ce qui ne semble pas avoir été fait. On ne sait rien de l'existence antérieure de ce château. C'est sans la moindre source que Jos. Levy prétend qu'il existait en 1365 (Geschichte der Stadt Saarunion, 1898, 10), voire au 12e s. (Die abgegangenen Ortschaften & Schlösser d. ehem. Erzpriesterthums B., 1901, 16). Cf. H.W. Herrmann, Gesch. d. Grafschaft Saarwerden II, 1959, 205; F. Cuny, Reformation und Gegenreformation..., I, 1937, 19 n. 3. Le château se trouvait dans une île de la Sarre, juste au S du pont actuel : Assoc. d'hist. & d'archéol. de Sarre-Union 1.1987, 6-16, avec plans (et historique sans valeur). BOCKENHEIM, ville fortifiée En 1328, les franchises de Bockenheim (RGS 245) mentionnent la pêche dans les fossés (graben umbe die stat gande), ce qui semble impliquer une fortification déjà existante. Elle est démolie au 19e s. (les deux portes en 1835) : Levy, Saarunion, 13. Plan en 1743 : ibid. 99 (d'après AN N III Bas-Rhin 2 ?). Plan cadastral moderne, laissant deviner le tracé des remparts : Assoc. d'hist. & d'archéol. de Sarre-Union, 1.1987, 6. BOCKENHEIM, pseudo-clocher fortifié Le clocher de l'église catholique de B. flanque au N la nef gothique tardive; il a été baroquisé en 1754 (Levy, Saarunion, 128 n. 6). De l'extérieur, on y voit 5 canonnières (Maulscharten) superposées à l'W, mais aucun autre organe de fortification, ce qui semble exclure une véritable volonté défensive. BOCKSTEIN : voir Gerstheim BOEHMSTEIN (67, Cne Nothalten, Cn Barr), château Les Beheim/Boemus/Boehm sont attestés depuis 1235 (URR I 19 n° 34) comme ministériaux de l'évêque de Strasbourg. Au 13e s., ils résident à Epfig, où ils ont une tour. Au plus tard en 1317 (StAB Adel H 3a t. 5 n° 381 : vigne à Hattstatt nebent dem von Behemstein), ils prennent le nom de leur château, qui est fief de l'évêque (OHI IV 557 & V 396 d'après ABR G 377 f° 94v), mais ils s'éteignent peu après. L'évêque Berthold (1328-53) donne leurs fiefs à son secrétaire, le chroniqueur Mathias von Neuenburg, dont un descendant tient en 1460 das burgstal zu Beheimstein (ABR G 689/10; AI II 167). Ses pierres auraient servi aux remparts de Benfeld au 17e s. (OHI V 396). Il reste quelques bases de murs en moellons d'une tour d'habitat sans dépendances sûres. Localisation et vestiges : J. Braun in ADBO 2.1968, 29-36, avec carte, photos, coupe. BOERSCH (67, Cn Rosheim), ville fortifiée L'inscription citée par D. Specklin (Coll. n° 1298) ne signifie pas que l'évêque Berthold a fortifié B. en 1328, mais que cet évêque, élu en 1328, a fortifié B. - en fait vers 1340 selon M. Barth, Das Weinstädtchen B. im Mittelalter, 1959, 19, car la première mention d'un opidum et d'un fossé est de 1341 : ABR G 5678/1-2. Description des remparts en 1780 : AMSel EE 1. L'enceinte et les trois portes sont en grande partie conservées. BOERSCH : voir Heidenkopf et Saint-Léonard BOESENBIESEN (67, Cn Markolsheim), motte ?? R. Forrer (BMHA 26.1926, 66) mentionne "près de Baldenheim-Schwobsheim" un grand tertre, qui à son avis a peut-être porté une tour de bois. J. Burnouf (n° 6) attribue à tort cette mention à la motte de Baldenheim - à tort, car la fouille à laquelle Forrer se réfère a eu lieu au bord de la voie romaine (Inv. MAS 34841). Or, selon D. Millius (merci !), les seuls tertres conservés dans ce secteur dont dans le bois de B., juste à l'E du point coté 169,6 sur le Heidenstraessel (voie romaine), à 1,5 km de B., de Schwobsheim et de Baldenheim. Il y en a deux gros, côte-à-côte, et un ou deux petit(s) plus au NE. Je n'ai rien vu qui permette de considérer l'un d'eux comme une motte. BOHNENBÜHL (67, Cne Bernhardswiller, Cn Obernai), pseudo-motte En 1386, les Wepfermann ont en fief d'Empire des vignes uff dem Bonenbühel au ban d'Obernai (qui incluait alors celui de Bernhardswiller : Gyss I 167) : AMSel JJ 36. Cette charte montre que j'ai eu raison d'identifier le Bauenbühl de 1444 (Chmel I 626) au B., à 1,7 km au SSW de Bernhardswiller, mais tort d'y voir une motte (ADBO 24.1990, 135). BOLLENBERG (Cne Rouffach, Orschwihr et/ou Westhalten, Cn Rouffach), pseudochâteau Le Bollenberg s'est appelé Bollenburg du 12e au 14e s. (URR, index). Une famille en porte le nom vers 1300 (BUB III 267 n° 502, URR I 76 n° 163), mais elle est roturière, et le suffixe -burg renvoie à des ruines romaines (JbVC 22.1906, 46-47), non à la mythique Stammburg des Bollwiller (ibid.; cf. Alsatia 1874, 309; JbVC 16.1900, 40). BOLLWILLER (68, Cn Soultz), bourg fortifié En 1295, les nobles de Bollwiller font oblation à l'évêque de Strasbourg de leur stettelin von Bollewilr, als es mit den zwein graben umbe begriffen ist : AD II 63 n° 796; RBS II 2370. Désormais la ville figure dans leurs lettres de fief (oppidum avant 1328 : ABR G 377 f° 81v, cité in OHI IV 555, cf. Berler 26; stettlin und sloss ... mit den innern und ussern graben en 1480 : AI II 102); en 1400, les Waldner ont part an dem stettelin B. (AHR 158 J 72). Mais dès 1321, c'est du fossé du village (vallum ville de B.) qu'il est question (Tr III 711, cf. 699). D'autres témoignages font défaut. Les cartes du 18e s. (Régemorte; AHR C 1159/8, C 1208, C 1213) n'indiquent pas de fossé autour du village. De plus, celui-ci est allodial, alors que la ville, on l'a vu, était fief. Schoepflin (AI II 102) en conclut que la ville se limitait à l'emprise du château bref, qu'elle en occupait la basse-cour (env. 1 ha). BOLLWILLER, château de plaine Peter von Bollwiller tient en fief de l'évêque de Strasbourg Johann (1306-28) le château et la ville de B. (castrum et oppidum) à l'intérieur de leurs fossés (ABR G 377 f° 81v, cité in OHI IV 555). S'il est exact que la ville était en fait la basse-cour du château (ci-dessus), celui-ci est antérieur à 1295; aussi bien la famille noble (edelfrei) de Bollwiller est-elle attestée depuis 1135 (AD I 211 n° 260). Les B. conservent le château jusqu'à leur extinction en 1616 (NDBA 294) Le fossé a été comblé après 1880 (RCA NS 19.1900, 569), mais se devine encore au N; le logis actuel ne laisse rien apparaître d'antérieur au 16e s. Le plan cadastral de 1839 (AHR 3P 871) figure l'enclos avec son fossé en eau, 2 tourelles rondes aux angles N, l'entrée au S (conservée, porte encadrée de pierres à bosse). BOLSENHEIM (67, Cn Erstein), château de plaine Le château (burg) est aux Bolsenheim en fief des Ochsenstein de 1374 à 1485 : StAD D 21B 4/14 f° 211v; cf. StAD D 21A 57/1 f° 9 (1374), D 21A 57/10 f° 1v (huß, vers 1400), A 14/710 (1442). Il est aux Bapst (à l'origine marchands de bois à Strasbourg (Alioth), qui se nomment Bapst von Bolsenheim à partir du 16e s.) de 1492 à 1714 (StAD B 4/14 f° 211v; OHI V 296). Sur son état au 18e s. cf. ABR 1B 125 (1750 XII 22) & 124 (1777 XII 4, etc.)(J. Vogt). En 1793, il a encore son fossé et 5 "créneaux" [= meurtrières] (ABR 2L 43, police gale, merci à M. J. Vogt). Il est rasé au début du 19e s. (Clauss 157). Le lieu-dit Schlossgarten est au bout N du village, entre les rues du Stade et du Château, mais Régemorte met le château sur la rive droite de la Scher à 200 m plus à l'W, à un endroit où le plan cadastral de 1834 indique un curieux fossé, dont la trace se devine sur le terrain. A corriger d'ap. AM 13. BONCOURT JU : voir Milandre BONHOMME (LE) voir Beffroi, Gutenburg BOOFZHEIM (67, Cn Benfeld), cimetière fortifié ? Un plan de Boofzheim en 1781 (ABR C 478/47) indique à l'emplacement de l'église un enclos doté à l'W de ce qui semble bien une tour-porte à meurtrières, mais pas de fossés. Ni mention écrite ni vestiges. BOOFZHEIM, château non fortifié Sebastian Mieg/Müeg, d'une famille de marchands de Strasbourg (KvK GBS 206), achète la moitié de Boofzheim à l'abbesse de Saint-Etienne en 1567 (ABR 1G 33/29) et bâtit aussitôt un château à l'emplacement de la cour domaniale (Behausung uff meynem gefreitten dinckhoff : comptes de construction incomplets, ABR E 849; comptes de construction de 1609-24 ibid.). Incendié par les Suédois en 1636 (ABR E 819 : J. Vogt), il aurait été rebâti en 1642 (IP Benfeld 17; mais OHI V 294 n'est pas probant). Il se trouvait à l'E de l'église catholique (CRIA, d'après le lieu-dit Schloßgasse sur la rive droite de l'Allachgraben); aucun vestige. Rien n'indique qu'il ait été fortifié. BOOTZHEIM (67, Cn Markolsheim), château ? KvK GBS 45 mentionne à Bootzheim. un Burgstall sur lequel on ne sait rien. BOURBACH-LE-BAS (68, Cn Thann), pseudo-motte J. Burnouf (n° 131) a repéré sur le plan du finage de Bourbach, vers 1760 (AHR C 1160/1), une parcelle ronde au N du village, mais n'a pas trouvé de vestiges sur le terrain - et pour cause : la "parcelle" en question, d'ailleurs loin d'être ronde, fait bien 400 m de diamètre et correspond à un relief naturel, le Kaschelberg. BOURG (67, Cne Bourg-Bruche, Cn Saales), château ?? Le nom ancien de Bourg est Neuenburg (villa que Novum Castrum dicitur 1263 : MGH SS 25, 342; Nüwenburg 1303 : HU I 20; Nuwenburg 1468 : AMS VI 144). Ce nom fait référence à deux fortifications - puisqu'une nouvelle Burg en implique forcément une ancienne - sur lesquelles on ne sait rien. Pour la fortification antérieure on peut songer à Châtas, Spitzemberg, la Roche, ou Bilstein. BOURG-sous-Châtelet (90, Cn Giromagny), château ?? Même problème que dans le cas précédent, sauf que le nom est plus mal attesté, dans des textes allemands tardifs qui en laissent transparaître le caractère roman : die leut zu Burg (1345, copie 1579), ban zu Baur (1521); abgangne bennen der dorffer Burg und Gutte (1579); der ban de Bourg (1589) : AHR 2E 180/30-32. Mais rien n'indique que B. soit un "bourg" au sens français, ni une Burg au sens allemand du mot. Bourg devrait-il plutôt son nom au Châtelet de SaintGermain, comme Burg-im-Leimental doit le sien à la Burg (Biederthal), qui lui a donné naissance ? La recherche reste à faire. BOURGFELDEN : voir Creften BOURGHEIM (67, Cn Obernai), cimetière et clocher fortifiés Au Moyen Age on distingue Oberburgheim (disparu, auj. au ban de Gertwiller - Humm 140 se trompe), avec une chapelle Saint-Nicolas, et Niederburgheim (l'actuel B.), avec une église paroissiale Saint-Arbogast (p. ex. ABR J Niedernai, censier de Truttenhausen 1331, f° 38v-44v). Celle-ci occupe l'emplacement d'un habitat romain - un burgus du 4e s., encore occupé à l'époque mérovingienne, selon R. Forrer in CAHA IV/17.1926, 326-330 - sur lequel cf. Gallia 38.1980/2, 450 & 40.1982/2, 358-363. Les lieux-dits Burgweg et Burggarten s'expliquent par lui. Le cimetière, surélevé, est entouré d'un fossé, très net sur le plan cadastral de 1819 (repr. in Forrer, 328), encore visible au S et à l'W, et dans lequel passe la route au N et à l'E (cf. BMHA 7.1870, P67). Le clocher est contemporain du choeur roman, qu'il flanque au S (plan de 1865 : AMSél, Fds Ringeisen). Son RC, voûté d'arêtes, a au N une porte barricadable. Celle du 1er étage ne l'est pas, mais elle est remaniée et haute de 1,35 m seulement. Le clocher est donc prévu dès sa construction - probablement au 12e s. - pour servir de refuge. Aucune source écrite sur cette fortification, dont Burnouf n° 16 fait à tort une motte; confusions fréquentes avec Burgheim/Lahr, Burkheim/Kaiserstuhl et Oedenburgheim pr. Biesheim. BOUROGNE (90, Cn Grandvillars), château Selon Th. Walter (in BMHM 39.1919, 52, sans source), le château aurait été bâti vers 1525 par Hanemann von Brinighofen. H. Bardy (BMHA II/1.1863, P69) lui attribue une enceinte à tourelles d'angle rondes et meurtrières, qui n'est pas conservée. Son site, à la lisière SW du village, au pied d'un petit escarpement calcaire dont ne le sépare aucun fossé, montre que ce n'était pas un château-fort. Son état au 18e s. est connu par un devis de réparation de 1780 (ATB 1J 30, E) et plusieurs cartes (Régemorte; AHR C 1212, C 1235, L 561). Aujourd'hui, le RC du logis est encore sous toit, le reste ruiné ou disparu. Vue par H. Bardy in BMHA II/1.1868, P68. BOUXWILLER (67), ville fortifiée En 1301, le roi Albrecht confirme au Conseil et aux bourgeois de Bouxwiller (consulibus et civibus) les franchises conférées par le roi Rudolf (1273-91) : AIS I 405 n° 557. Cela ne prouve pas l'existence d'une enceinte, mais la rend plausible, d'autant que B. est appelé oppidum en 1312 (StAD B2/136; copie ABR 36 J 1/118). L'église Saint-Léger est extra muros opidi en 1334 (StAD B2/231). Une enceinte extérieure est attestée en 1667 (PHL 30). L'enceinte intérieure, en partie conservée, a de hautes archères qui peuvent remonter à la 2e moitié du 13e s. Cf. PA 131bis, 1985, 121-127. BOUXWILLER, château de plaine Johann von Lichtenberg (+ 1315) était enterré dans la chapelle castrale de Bouxwiller, qui est au point 10 et non 14 du plan de Himly, Atlas, 56 (Lehmann HL I 87 ; Carl Klein, Pfarrerbuch und Kirchenchronik..., 1914, 11; PA 149bis, 1989, 72-80) - mais son monument funéraire, détruit à la Révolution, était peut-être postérieur. Des fiefs castraux existent à B. en 1315 et 1321 (LU I 255a, 303). En 1329, les Lichtenberg concluent une paix castrale pour B., Lichtenberg et Goersdorf (friden und trostunge ... in unsern gemeinen vesten : StAD B2/197-198; cf. ibid. 201202, RMB I 854, RTL 175). Mais ces deux mentions non plus ne sont pas probantes, car une paix "castrale" et un fief "castral" peuvent concerner une ville aussi bien qu'un château, et veste peut signifier les deux. Il est toutefois probable que le château soit antérieur à l'enceinte urbaine. Sa première mention sûre est de 1335 (B., burg und stat : RTL 201, ELJb 20.1942, 62 n° 2). Il est pillé (mais non détruit) en 1525 (Lehmann HL II 451), et transformé au 15e (PHL 38) et au 17e s. (PA 131bis, 1985, 10), de sorte que les plans (PA 131bis, 8 & 11) et vues postérieurs n'apportent pas d'information sûre sur le château médiéval. La ville l'achète en 1804, et le démolit peu à peu (PA 149bis, 1989, 22-24 & 76-79 ?). A son emplacement est bâti en 1881 l'actuel lycée (PA 1961/3, 18). Plan du château : ABR E 1251 (J. Vogt). BOUXWILLER, clocher fortifié L'actuelle église catholique de Bouxwiller, extra muros, sur le haut d'une pente, est la paroissiale primitive (HEK 203). Son clocher, qui flanque à l'W la nef de 1780, perpendiculaire à la nef primitive, était à l'origine un pseudo-porche. Ses deux derniers niveaux sont gothiques, la souche est plus ancienne, mais guère datable. Son ez-de-chaussée, inaccessible, serait plein de terre. Au 1er étage, à l'E, la porte qui donnait jadis sur le comble de la nef, très remaniée, montre encore une encoche peu profonde pour une poutre de verrouillage. Ce dispositif, grâce auquel le clocher pouvait servir de refuge, n'est pas forcément d'origine, mais il n'avait guère d'utilité après la fortification de la ville, et doit donc remonter au moins au 13e s. BRANDENBURG (67, Cne Ebersmünster ?? Cn Sélestat) château de plaine Selon la chronique d'Ebersmünster (vers 1163), César, ayant conquis l'Alsace, restaure le temple de Novientum (= Ebersmünster) et l'entoure de quatre fortifications (castella), dont Brannenbruc (ou -burc), au bord d'un lac formé par l'Ill (supra lacum ipsius Ille fluminis), sans doute au S, car les trois autres sont au N, au NW et au SE (MGH SS 23, 432; meilleure éd. in Neues Archiv d. Gesellsch. f. ält. Gesch. 34, 1908, 153). Selon la même chronique, la noble Bertha aurait donné au couvent, sous l'abbé Rupert (1001-39), entre autres la ferme du château de B. (curtim castri Brandenbruch) avec la forêt voisine (MGH SS 23, 442). Or selon une fausse charte fabriquée à Ebersmünster au 12e s., Bertha de Brandenburg sive de Griez aurait donné à l'abbaye en 1041 divers biens, parmi lesquels la cour de B. n'est pas nommée (AD I 213 n° 262; RBS I 268). Ainsi, vers 1160, se souvenait-on à Ebersmünster d'une fortification ancienne, sûrement déjà abandonnée, et qu'on interprétait à la fois comme camp romain et comme résidence d'une famille noble. Qu'y a-t-il de vrai dans ces traditions ? Difficile à dire avant d'avoir identifié le site ! BRAUNGARTSBURG : voir Brunwartsburg BREBOTTE (90, Cn Grandvillars), motte Die Burggraben à Brebotte, attestés à partir de 1478, sont un alleu des sires de Montreux, et au 16e s. de leurs héritiers les Reinach (AHR 2E 168/8 & 108J 159). Ceux-ci confèrent en 1553 (AHR 108J 184/66, trad. 18e s.) et dans des termes analogues en 1589 et 1597 (AHR 2E 168/8) "l'arrier fieff de Barbotte dit les Chézaux ... scy dans les bans de Chézaux et Barbotte ... la motte et les faucé [sic] ... et porprix comme les faucé dudit Chézaux le portent". Il semble donc que le château de B. ait en fait été au ban de Chésaux, habitat tôt disparu, souvent cité en liaison avec B. sous les formes Cheysachum (AHR 1C 25 f° 171v : 1392), Schesa (AHR 108J 184/1 : 1462), Ches(s)ault (AHR 2E 168/8 : 1589), etc. Le texte de 1553 et le lieu-dit Champs sous Chésal du cadastre (1 km au NE de B., à l'W de la route de Bretagne) ne permettent de situer Chésaux que très approximativement. Le Grand pré, qui est "dessous la motte" en 1553, confine au ban de Bretagne en 1622 (AHR 108J 184/66). En 1549, un pré ou lieu dit à la motte, à Chasaul, fait partie de la seigneurie de Montreux (AHR 2E 166). Ein alt burgstall est attesté à B., ainsi qu'un bezirck la motte bey der müllin, accensé pour 7 sous, en 1628 (AHR 2E 163 = 108J 184/3 f° 2v & 184/21 f° 1r-4v), et "la place du château de B." vers 1775 (ATB 1J 31/13, texte incomplet). Il doit s'agir du même site, qui au total n'apparait dans les textes qu'après sa désertion et reste à localiser exactement. BREITENBERG (68, Cne Soultzmatt, Cn Rouffach), château Le lieu-dit Breitenberg est attesté dès 1359 (Inv. AHR Malte Soultz 43), mais le château semble bâti après 1430 par Dietrich von Rathsamhausen zum Stein, bailli de Rouffach (Th. Walter, Burgen & Adel im Sulzmattertal, in JbVC 30.1914, 176; et à part, 12) : son fils Dietrich tient en fief de l'évêque en 1442 das Sloßlin ... Breitemberg oder die Nuwburg (le petit château de B. ou Châteauneuf : URR II 116 n° 206). Ses héritiers le vendent en 1507 à la commune de Soultzmatt (ibid., n.; KE. Boch, Das Steintal im Elsaß, 1914, 37 & 238 av. sources). Il figure encore sur une carte forestière de 1599 (AM Rouffach JJ 1, repr. in Walter), mais la commune n'a pas dû l'entretenir. Selon Walter (carte), il se trouvait derrière les maisons 128, rue principale et 1a, route d'Osenbach, sur une pente où l'on ne voit plus que des murs de soutènement. L'un d'entre eux, de tracé arrondi, a été pris pour une tour, bien à tort, par Salch II, qui n'en connait qu'une photo de Walter. En fait, aucun d'eux ne semble médiéval. BREITENHEIM (67, Cne Mussig, Cn Markolsheim), motte Breitenberg est un village (Humm 89) cité depuis 881 (RegA 607), qui a un pléban en 1272 (CAOU V 83 n° N109), mais dont dès 1300 il ne reste qu'une ferme, appartenant aux Rathsamhausen (Gény I 19 n° 10); de même en 1428 (AMSel DD 45). Au 16e s., B. est aux Mörsberg (AHR 2E 124-125), au 17e s. aux Rappoltstein (Inv. AHR E 2503). Le plan du ban de B. vers 1760 (ABR C 562/249bis, en 2 ex.) indique l'"emplacement de la cense et château" comme un tertre entouré de deux fossés concentriques, mais dans le détail les deux versions divergent trop pour qu'on puisse prendre l'une d'elles pour un plan fidèle (ce que fait Salch I 217). De fait, la prospection aérienne (merci à Marina Lasserre) et au sol révèle une Kernburg quadrangulaire de l'ordre de 13 x 17 m, entourée d'un large fossé, et peut-être un second fossé extérieur entourant une basse-cour à l'W, à 200 m à l'W des fermes actuelles. Le tertre lui-même a été rasé en 1976 (Salch). En 1361, les Rathsamhausen tiennent B. en fief autrichien (HU II 421), mais le château n'est pas nommé, soit qu'il ait été allodial, soit qu'il ait déjà été déserté - ce qui expliquerait qu'aucun texte n'en parle. BREITENSTEIN (57 ? Cn Bitche ??), château ? Stürzelbronn acquiert des terres à Breitenstein en 1310 et 1319 des nobles de Westhoffen (Frey Reg. 81, 86), en 1373 de l'écuyer Wilhelm von B. (ibid. 115 = ADMM B 568/18 = B 568/23 f° 7). On ne voit pas que le B. ou Pierre des 12 Apôtres (sur lequel cf. EA 2, 812) ait pu donner son nom à un lignage. Il s'agit plus probablement d'un château disparu, soit dans les Vosges du N, soit dans le S du Palatinat. BREITSCHLOSS (67, Cne Neuwiller, Cn Bouxwiller), pseudo-château Le château de Breitschloss, dont nul n'a jamais vu ni une mention écrite ni un vestige, est évidemment une invention. Il est vrai que la forêt de B. (entre Fischbach, Zinsel et Niederbächel) est citée dès 1257 (nemus Breitenzsloz : ABR G 5485/1), voire 1127 (ZGO 76.1922, 209 & 381; 77.1923, 41) - mais à cette époque le mot de sloz ne désigne qu'une serrure; il ne prend le sens de fortification (puis de château) que dans le dernier quart du 14e s. BREUSCHECK, tour à Koenigshoffen (67-Strasbourg) A l'origine, Breuscheck est une des tours de guet (wighüser) qui gardent les faubourgs de Strasbourg. Elle existe déjà en 1392 (17 ß zu Bruschecke zu hutende dans les comptes de Strasbourg : AST 176/2 p. 339; cf. Specklin, Coll. n° 1770) et en 1427 (acker by Bruschecke ... gegen dem turne : AMS VII 1433 f° 195r-v). En 1485, elle s'appelle Schönmannsendurn (ABR 16J 87/50 - cf. Breyscheck genandt Schawmansen thurn en 1570 : AMS VII 1448 f° 523v) - les SchönMans sont des patriciens de Strasbourg. Au 16e et 17e s. (inv. GLAK 44/360 : 1503), elle est tenue en fief des comtes d'Eberstein, depuis 1561 au moins par les Prechter (ibid. 44/347), qui y dépensent 600 fl. avant 1647 (AMS KS 498 f° 43, merci à M. J. Vogt). B. doit son aspect actuel aux travaux du Pr. Lauth après 1804 (BMHA 12.1886, 86-89, avec vue h.t. vers 1800). Cf. Karl Braun, Gesch. v. Königshofen, 1911, 63-65; vue de 1654 ibid. 103 éd. AMS C III 162; gravure de W. Hollar, vers 1630, ed. Al. Hirschhoff 1931, n° 21; repr. in EL 12.1932, 13. BREUSCHWICKERSHEIM (67, Cn Mundolsheim), château de plaine Hertzog VI 287 ne prouve aucunement que le château existe en 1212. En 1261, la munitio des chevaliers de Breuschwickersheim, partisans de l'évêque, est prise par les Strasbourgeois (MGH SS 17, 107). Une moitié passe des [Breusch-]Wickersheim aux Sturm avant 1390 (inv. StAD F 26/128) ou en 1447 (Hefele A 440), l'autre est aux Winterthur jusqu'en 1503 (Hefele A 440, 514, 544, 792; inv. StAD B 23/148). Le château est brûlé lors de la guerre de Dachstein (Hertzog IV 109 & VI 288, daté à tort de 1416 au lieu de 1420) et pris par les Armagnacs en 1444 (Schilter 1010). Trois bretèches y sont construites vers 1460 (AMS III 198/19). Une chapelle est attestée au 18e s. (OHI V 300). En 1702 (Guillin n° 226) et 1714 (A. Kocher, Die Ortschaften um Straßburg, 1912, 46), il a 5 tours, dont il ne reste que 3. Rebâti au 18e s. (OHI V 300), il a conservé une partie de son aspect de la fin du Moyen Age. Cf. F. Jaenger in CAHA VIII/30.1939, 81-89, avec relevés. BREUSCHWICKERSHEIM, tour ? En 1410, la dot de Bethe von Müllenheim comprend une rente uf ... eime hofe und eime steinin stock à B. (AMS U 3166). Or il semble qu'un steinin stock puisse être une tour d'habitation, mais aussi un logis non fortifié. BREUSCHWICKERSHEIM, village fortifié La fortification est attestée par les lieux-dits Burgetor (TR 133 : 1285; AHS 1644 f° 368r : 1331) et Niedertor (AST A 858, boîte 1721 : 1295). Le Dorfgraben se reconnait au N et à l'E sur le plan de finage, v. 1760 (ABR C 556/47) et sur le plan cadastral de 1818. Il inclut le village, le château et une ceinture de jardins. BREUSCHWICKERSHEIM : voir Steinbronn, pseudo-château BRIMSING : voir Lauw BRINIGHOFEN (68, Cne Saint-Bernard, Cn Altkirch), château de plaine La famille de Brinighoffen est citée de 1261 (C. Wilsdorf in Speculum historiale, 1965, 594) à 1751 (Th. Walter, Les sires de Brinighoffen, in BMHM 39.1919, 31-74; Herbelin, in RA 191920, et Bermon, in AS 1980, ne valent rien). Comme son château est allodial, il apparaît tard : en 1468, lorsque les Suisses l'incendient (Berler 84). Il n'est pas sûr, mais pensable que le roi Albert se trouve au château en 1298, lorsque qu'il date une lettre de B. (AII II 182 n° 258). Rebâti avant 1488 (AHR 132J chartrier B1), qualifié de maison fort en 1555 (ibid. B2), "présentement brûlé" en 1661 (Colbert 235), il est connu par des plans du 18e s. : Régemorte; AHR C 1228 (tour d'angle ronde); AHR 2E 64, ed. BMHM 39.1919, pl. IV h.t. (motte ?). Rasé vers 1830, il était sur la rive gauche de la Larg, en aval du village, au lieu-dit Schloßmatte, où son plan apparait en année sèche (tours rondes aux angles SW et NW). La chapelle Sainte-Catherine, fondée avant 1300 (AHR 2E 37), passe à tort pour castrale. Elle était à l'angle des rues du Canal et du Moulin, donc loin du château. Cf. C. Wilsdorf in Spechbach-Heidwiller, 1986, 59-63. Ajouter le plan du château et de sa basse-cour AHR C 1256 (1771). LA BROQUE : voir Salm BRUCHKIRCHE (67, Cne Weyersheim, Cn Brumath), motte ?? A 2 km à l'E de Weyersheim, sur la rive gauche de la Zorn, Bruchkirche est un lieu-dit qui se réfère à une église ancienne (HEK 197), déjà disparue en 1321 (ein matte, heißet die capelle, stoßet uf die Bruchkirche : AHS 11114). Qualifié de hubel au 18e s. (ABR C 570/402, plan), décrit comme "une petite éminence" au 19e s. (ms. du curé J.A. Siffer aux AP Weyersheim, p. 163; merci à M. Voltzenlogel), le site est aujourd'hui très arasé par les labours. Une prospection y a révélé une villa romaine, un cimetière (mérovingien ?) et un habitat du 8e-12e s. (M. Châtelet in EM 4.1987, 205). Or un noble Otto de B. apparait en 1116 (SUB I 56 n° 69), et ses fils en 1129 (MG DD VIII 19 n° 15). Par la suite, la famille n'est plus citée, mais Weyersheim appartient aux Geroldseck, dont le prénom dominant est Otto. Il se peut donc qu'il y ait eu une motte à B., et il n'est pas exclu qu'elle ait été délaissée à la suite de la construction de Geroldseck. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 6 Septembre 1993 BRUMATH (67), Pfalz Un palais royal/impérial est attesté à Brumath à partir de 770 (actum Brocmagad palatio publico : RegA 134 n° 220). Le fisc de B. est donné en 889 à l'abbaye de Lorsch (RegA 382 n° 638), qui le cède en fief à Sigbert, ancêtre des comtes de Werd/Frankenburg, vers 1080 (MG SS 21, 421). L'empereur séjourne encore à B. en 979 (MG DD II/1, 220 n° 192), 1023 (MG DD III 630-633 n° 494-496) et 1196 (RI IV/3, 523). Des ministériaux d'Empire se nomment de B. en 1166 (ABR G 5791/1) et 1196 (RI IV/3, 530), et en 1241, B. est un centre administratif des Staufen (MG Const. III 3 § 30). Il n'est donc pas exclu que l'empereur ait gardé un certain contrôle sur le palais de B. après la donation à Lorsch. Or il semble qu'à partir du 10e s. les Pfalzen impériales aient généralement été fortifiées (Deutsche Königspfalzen 2, 1965, 39). Celle de B. n'est pas localisée; on peut songer à l'emplacement du château des Lichtenberg (Himly, Atlas, 57), mais aussi à celui de l'alte Gravburg (ci-dessous). BRUMATH, pseudo-château de Grafenburg Dans l'historiographie locale, Grafenburg est le château des comtes de Werd/Frankenburg à l'emplacement de l'hôpital rural, hors de la ville à l'E. Double erreur : 1) ce site s'appelle au Moyen Age Grabburg, nom qui n'a rien à voir avec Graf (in dem ostern velde bi Grabburg 1284 : AHS 2125 f° 53r; in campo ostervelt ... bi Grapurg 1297 : OND Brumath 1; Krappurg au cadastre); le suffixe -burg renvoie sans doute à des ruines romaines (cf. Gallia 38.1980/2, 446). 2) la plus ancienne mention d'une alte Gravburg en 1680 (PHL 127) la décrit comme ruine récemment disparue d'une tour dans l'angle S d'un rempart de terre en partie conservé au NW de la ville, donc loin de Grabburg. On y a trouvé des monnaies des Antonins, donc il s'agit à nouveau d'un site romain, réinterprété comme château comtal par une tradition invérifiable. Himly, Atlas, 57, identifie le château des Werd à celui des Lichtenberg (ci-dessous) et le prétend mentionné en 1123, date d'un séjour impérial à B. qui ne prouverait rien, même s'il n'avait pas été inventé par A. Bostetter (Gesch. Notizen über B., 1896, 18 - confusion avec celui de 1023 ?). BRUMATH, motte En 1319, le chevalier Simund Fürst von B. fait hommage au landgrave de Werd de son château (hus) "dans le pré au-delà de la Zorn en face de ma ferme (hof)"; le détail des clauses montre que ce château est habitable, ou en construction (mention "du fossé qui l'entoure et des fossés qui l'entoureront") : StAD B2/160; Lehmann HL I 89. En 1321, le même hypothèque son pré dit Fürstenmatt, entre la Zorn et la motte (bühel : ABR E 1594/1; PHL 127), pré qui en 1342 (ABR E 1594/8; PHL 130) est localisé bi dem burgstal et près d'une ferme de S. Fürst - sans doute la même qu'en 1319, ce qui suggère que le château de 1319 est identique à la motte de 1321 et à la ruine de 1342 : peut-être a-t-il été détruit par Haguenau dans sa guerre contre S. Fürst (Inv. AMH EE 17; RUB I n° 378, 385). En 1343 (ABR E 1703/1), S. Fürst vend à bas prix die matte und den bühel, di do ... stossent uf Brückeling gasse (= au bord de la route de Strasbourg, d'après B., destin d'une ville, 1968, 89). Au début du 17e s., ce château ruiné est appelé Krantzenhoff (ABR E 1606/5); c'est de là que vient le nom de Kronzburg, appliqué à tort au château des Leiningen (ci-dessous). "Quelques vestiges de vieux château" entourés d'eau se voyaient encore en 1702 (Guillin n° 24). Le plan cadastral de 1809 (ABR 8E 66/28, sect. I f. 3) place la Fürstenmatt dans l'île entre Zorn et Schlohengraben au S du moulin d'aval (actuel entrepôt Cophoudal) et à l'W de l'actuelle RN 63. Aucun vestige. Mais selon M. J.J. Kientz (merci !), la motte aurait été au lieudit Weyergarten au NE du même moulin, dans une zone aujourd'hui bâtie (r. de la Zorn). C'est possible, si la Zorn a déplacé son lit. Voir corrections in AM 9. BRUMATH, deux châteaux en ville Rien ne prouve que les landgraves de Werd aient eu un château à Brumath. Il n'en est pas question lorsqu'ils vendent la ville aux Lichtenberg en 1332 (AD II 146 n° 953), ni dans le partage auquel procèdent ces derniers en 1335 (ELJb 20.1942, 61). La veste B. citée en 1341 (ABR E 1594/7) est la ville et non un château. En revanche, en 1361, une branche des Lichtenberg possède à B. un château (unser burg) et la moitié de la ville (RTL 401), tandis que l'autre possède en 1362 B. unser burg und stat halber (AII II 864 n° 1208). Cela semble signifier qu'après le partage de 1335, chaque branche s'est bâti un château à B., qui est leur pomme de discorde (RTL & LU, passim). En 1378, Heinrich von Lichtenberg vend la moitié de B. à U. von Finstingen (RTL 506), de qui elle passe peu après aux Leiningen (RTL 522-523; Eyer TL 103). De son côté, Johann von Lichtenberg engage l'autre moitié aux Strasbourgeois Bock et Museler en 1388 (NSD IX 308-313 n° 167-8) . En 1389, Strasbourg détruit les deux châteaux (SUB VI 269-272 n° 510-512; Königshoven 847). Les Leiningen engagent le leur en 1399 à Hans Dütschmann pour qu'il le rebâtisse (ABR 36J 3/475), mais il est détruit par les Lichtenberg en 1450 (NSD X 333 = Artzt 235/150). L'autre fait l'objet d'une paix castrale en 1434 (AMS U 4368; copie ABR 36J 4/586). En 1514, il est délabré, mais habitable (ABR E 2901, 1er fasc., f° 9v-10r, 14v), en 1702 en ruine (Guillin n° 24). Il était dans l'angle NW de l'enceinte urbaine (plan de B. d'après le terrier de 1672 in [Ant. Fischer, éd.], B., destin d'une ville, 89). Quant au château des Leiningen, ses ruines sont baillées à un particulier en 1536 (ABR E 1647 : die alte birg und graben, den man nent hern Schofhirts [!] graben), et au bailli à la fin du 16e s. (ABR E 1606/5 : Schaffriets Schloß). On n'en connait pas l'emplacement. - Merci à M. J. Vogt pour plusieurs références concernant B. BRUMATH, ville fortifiée En 1272, Brumath est déjà Einlagerort (ABR G 3528/4, ed. CAOU V 85 n° N114). En 1280, la fortification est attestée par les lieux-dits bi der stat et apud Ristor (AST A XXVa 8 boîte 1817). En 1292 est conféré un fief "castral" dans la ville de B. (sezlehin ... in der stat zu Brumat : CAOU II 705 n° 1544), preuve que la ville a bien un rempart et que l'autorisation de fortifier accordée par l'empereur en 1336 (AII II 360 n° 582) est rétroactive. Cependant, des travaux non précisés (ein buw), mais importants (l'ungelt y est affecté à demeure), sont projetés en 1332 (StAD B2/223; PHL 128) dans un accord entre les Lichtenberg et la noblesse de B. L'enceinte est rasée par Strasbourg en 1389 (Königshoven 847) et semble n'avoir pas été rebâtie : en 1514, on note que le bourg (Flecken) "pourrait être fortifié à peu de frais" (ABR E 2901, 1er fasc. f° 9r; PHL 140). Une section des fossés (die zwen greben sampt dem wal ... vor dem oberthor) est baillée à un particulier en 1536 (ABR E 1647). En 1702, Guillin (n° 24) note deux tours-portes et "un fossé sec à moitié comblé". Un reste de rempart se voyait encore au S vers 1820 (AnnBR 1822, 334). Par ailleurs, le Westerend (faubourg W de B.) aurait été fortifié par un talus (Himly, Atlas, 57) et un fossé (plan de B. par J.J. Kientz, d'après le Salbuch de 1672, in B., destin d'une ville, 1968, 88) sur lesquels je ne sais rien. A l'E et au SE, mais non au N, Himly a pris la contrescarpe pour le rempart; le tracé réel de l'enceinte est celui qu'indique J.J. Kientz : il correspond à celui qu'A. Riff (cité par J.J. Hatt in B., destin d'une ville, 42, avec plan p. 45 = SA n° 23 (12.1967), 286 &293) a pris pour celui de l'enceinte romaine de B. - à tort selon E. Kern (thèse repr. 1983, 143; EA 2, 885), pour qui le B. romain n'était pas fortifié. En fait, le tracé Riff semble arbitraire à l'W et au SW; ailleurs, c'est celui du rempart médiéval. BRUMATH, cimetière fortifié ? L'ancien cimetière est surélevé à l'E, à l'W et plus nettement au S. Les maisons qui l'entourent pourraient garder le souvenir d'anciens Gaden (cf. ABR C 510, plan 18e s., et ABR 8E 66/28, plan cadastral de 1809, section K). En 1674, des dragons français "se retranchent dans l'église" de Brumath (Beaurain 139). En 1702, le mur du cimetière est haut de 6-7 pieds (Guillin n° 24), ce qui est beaucoup pour une clôture et juste assez pour un rempart. Tout cela permet de soupçonner, mais non d'affirmer que le cimetière a été fortifié. BRÜNIGHOFEN : voir Brinighofen BRUNN (68, Cne Lutter, Cn Ferrette), château de plaine Brunn était une cour domaniale du Chapitre de Bâle juste à l'E. de l'actuelle chapelle de Mariabrunn (M. Grodwohl in EA 2, 891). Dans l'enceinte de cette cour - un "grand rempart [de terre] fort élevé" (AHR 1G 50/3) - se trouvait un château, qui, après avoir fait partie de la succession de Burkhard [von Eptingen ?] en 1380 (StAB St Maria Magdalena U 230 : das wigerhus ... Brunnen échoit aux Eptingen-Blochmont, mais Trute Kammerer peut le racheter pour 300 fl.), fait l'objet d'un procès en 1395-96 (StAB Adel H 3a t. V n° 385 : das hus Brunnen 1395; AMM SF 15 f° 1-3 : Burnen das Haus 1396; Scherlen HH 147-149), puis passe en 1407 des Pfirt aux Hattstatt (AHR 1G 50/31), qui en 1437 vendent la cour de Burnen au fermier qui la cultivait (AHR 1G 50/46). Le château devait avoir perdu son intérêt, car il n'est pas mentionné dans l'acte, alors que désormais (1438-74) le fermier paie son cens au Chapitre de curia et castro (pour la ferme et le château : AHR 1G 50/31-36). Les deux sont incendiés en 1445 (AHR 1G 50/31); le château n'est apparemment pas rebâti; la ferme disparaît avant 1592 (Basler ZGA 49.1950, 126 n. 72). Deux plans vers 1700 (AHR 1G 50/3 & 8, ce dernier repr. in JbVC 34.1918, 13) figurent le "vieu chateau" comme tertre rectangulaire entouré de deux fossés et d'un talus, aplanis peu après. Aucun vestige. Cf. B. Metz in EA 2, 890 (dépassé; av. bibl.). BRUNSTATT (68, Cn Mulhouse-S), château de plaine Bâti en 1294 par Cuno von Bergheim (CAOU III n° 1950 & 2162), incendié en 1468 (CM III 253 n° 1256), rasé en 1856, il se trouvait à l'emplacement de la gare. La carte de Zetter (v. 1700, repr. in IP Mulhouse-S, 4) le figure avec 4 tours d'angle rondes; au 19e s. il en restait 2 (plan in EA 2, 907). Contre une maison récente (56, rue de France), subsiste le mur-pignon W d'un bâtiment disparu : ses angles sont en pierres à bosses tardives. Cf. B. Metz in EA 2, 900 & 9079. BRUNSTATT, cimetière fortifié En 1468, les Suisses prennent d'assaut le cimetière et le clocher de Brunstatt (D. Schilling, Berner Chronik, éd. G. Tobler I 13). Aucun vestige de fortification. Cf. B. Metz in EA 2, 905909. BRUNSTATT, village fortifié En 1468, Brunstatt passe pour un village ouvert (CM III 307 n° 1205), bien qu'entouré d'un puissant fossé d'eau (D. Schilling I 13) - vestige, sans doute, d'une enceinte villageoise bien plus ancienne, déjà désaffectée : B. Metz in EA 2, 907-9. Le fossé est encore en eau au début du 18e s. (Régemorte). BRUNWARTSBURG (68, Cnes Spechbach-le-Haut & -le-Bas, Cn Altkirch), pseudochâteau Le lieu-dit Brunwartzburg est connu depuis 1371 (AHR 21H 111/4; cité par Stoffel 75 et C. Wilsdorf, in Spechbach-Heidwiller, 1991, 43, 45), mais un château de ce nom n'est jamais mentionné. Son existence est affirmée par Th. Walter (BMHA 25.1918, 157 n. 1), suivi par Wilsdorf, 28, mais ne repose que sur le toponyme en -burg, qui n'est pas concluant, tant il y en a d'autres qui ne correspondent pas à un château médiéval, mais p. ex. à une villa romaine. Sur place - à 1 km à l'E et au NE de l'église de Spechbach-le-Haut, de part et d'autre de la limite communale - on ne voit aucune trace de fortification, et le site - croupes loessiques aux pentes très douces - ne s'y prête pas. BUBENECK (67, Cne & Cn de Soultz-sous-Forêts), motte ? Le bül (ou buhel) zu Bubenecke , à Soultz, est aux Fleckenstein en 1356 et 1363; un vivier am Buben Eck est encore cité en 1603; il pourrait s'agir d'une motte tôt abandonnée : Müller, Fleckenstein, 528 ; B. Metz in RA 113.1987, 71, avec sources. BUCH(E)NECK : voir Soultz BUCHSHOF (68, Cne Mittelwihr, Cn Kaysersberg), château ?? Grandidier affirme qu'il reste au Buchshof des ruines d'un château "des seigneurs de Riquewihr", et en particulier la base d'une puissante tour carrée (NOI III 377). Rien de tel dans les autres ouvrages consacrés au Buchshof : F. Holder in Bull. Riquewihr 10.1925; L. Sittler, Le domaine du Buchshof., 1955 ; T.L. Wurtz, Mittelwihr, 1992, 168. B. a été donné à Pairis en 1168, sous le nom de predium ... Scrotinge (RUB I 39 n° 29, 61 n° 49) et lui a appartenu jusqu'à la Révolution. BUETHWILLER (68, Cn Dannemarie), château de plaine En 1361, le château (gesesse) est en fief autrichien aux von Thann et à Jäcklin von Hagenbach (HU II/1 433), dont la femme est née von Thann (AHR 1C 47/3 f° 33v). La part des Thann passe en 1427 aux Meyer von Hüningen, et à leur extinction (avant 1544) aux Hagenbach (AHR 2E 196 Schoenau 1). Le fief est décrit depuis 1478 comme Sloß B. mit den graben zwischent den wassern, von dem teich untz an den stege, et en 1544 comme Sitzlin B. (ibid.). Cf. aussi AHR 1C 25 f° 156-158, 1C 30/20. Le château brûle en 1468 (Berler 84) et avant 1642 (Ellerbach III 403; O. Zink, Hagenbach, 1964, p. 116). Sur son état en 1626, cf. AHR 2E 68/6/3e (mention d'un berg : aurait-il été sur motte ? - Merci à M. J. Vogt). La carte de Régemorte et le plan de finage de 1760 (AHR C 1160/4) le localisent entre Larg et Mühlbach, à 150 m au SW de l'église; à cet endroit, au bout de la rue du Moulin, on voit des mouvements de terrain dans un pré. BUHL (67, Cn Seltz), château de plaine ? Deux châteaux se seraient succédé à Buhl. Pour le plus ancien, on n'a aucun texte (à défaut, on lui a appliqué des sources qui ne concernent que le village, p. ex. l'oblation de 1369 : Hefele A 115), mais trois localisations : P. Stroh (Buhl, enquête démographique,1956, 8) le place sur une hauteur au NE du village, au lieu-dit Herrenreben, où l'on a trouvé des pierres dans le sol, tandis que Salch II 57 le situe sans argument à l'emplacement des maisons n° 86 à 89 (angle des rues des Vignes et des Seigneurs). Mais ces deux sites n'ont aucune valeur défensive, et aucun ne présente de vestiges. Par ailleurs, le plan de finage de 1760 (ABR C 556/49) et le plan cadastral de 1839 placent un lieu-dit Burggraben juste au SW du village, dans les prés de la rive gauche du Seebach. Aucune trace ici non plus, mais le site conviendrait très bien à un château de plaine, que l'absence de sources fait supposer précoce : serait-ce une motte ? B. lui devrait-il son nom ? Ce n'est qu'une hypothèse. PHL 233 prétend sans source que le château de Buhl a été détruit en 1632. Si c'est exact, reste à savoir s'il s'agit encore du premier, ou déjà du second, qui a appartenu aux derniers Fleckenstein, et qui était du côté S de la Rue des Seigneurs, en face de l'actuelle église catholique. C'est de ce château, détruit en 1805 selon PHL 233, que BL 38 mentionne un vestige : une cave voûtée, qui a disparu en 1955 (P. Stroh, étude inédite sur B. : localisation d'après un terrier de 1730). Sa date de construction n'est pas connue, mais son site (sur une pente) n'a rien de défensif. Merci à Mme Tellart. J. Vogt me signale ABR 6E 40 II/37 n° 688 : 1787. Le château de Buhl , placé sur l'ancien, où habitait le dernier baron de Fleckenstein ... à l'extrémité du village ... sur la droite du grand chemin qui conduit à Niederroedern. Cf. aussi B., monogr. CMDP 1998 à laquelle a participé P. Stroh. BÜHL/Lauch : voir Eckelsbach et Hugstein BURG im Leimental : voir Biederthal, Schlierbach, Schoenenberg BURGBERG : voir Purpurkopf BURGHOFEN (68, Cne Rumersheim, Cn Ensisheim), pseudo-château Burghofen occupe le sommet, aujourd'hui boisé et enclos, d'un tertre naturel, à 1 km au S du village. Les fouilles (1876-95) n'y ont révélé qu'une occupation romaine (A. Ruhlmann, B. à l'époque romaine, in BMHM 44.1924, 15-26, carte p. 17); elle explique le toponyme en Burg(qui a fait croire, bien à tort, à un château-fort), mais non le -hofen, qui implique une réoccupation ultérieure. BURGSTALL : voir Guebwiller BURGTHALSCHLOSS (68, Cne Soultzbach, Cn Munster), tour Vestige d'une tour (d'habitation, aux étages supérieurs en colombage ?) à env. 20 m au S du fossé de Haneck. Peut-être appelé Bonbeck en 1507 (AHR 3G bailliages 29/2/4 A : untz uff Haneck, Bonbeck und Schranckenfels; confusion avec Laubeck non exclue). En 1610, on n'en connait pas le nom (AHR 1 C 44/6 n° 47 & 51; AHR GD 120/2). Cf. B. Metz, 10 châteaux, 47, av. plan. BURNHAUPT-le-BAS (68, Cn Cernay), tour ? Selon Baquol (uniquement 2e éd., 1851, 70), l'incendie de Burnhaupt en 1850 a fait disparaître une tour carrée antérieure à la guerre de Trente Ans, qui aurait fait partie de la cour domaniale (Freihof). Par ailleurs, on signale à B. les lieux-dits Schlossmatte (DHR I 245) Schloessel (avec trouvailles romaines : RA 1861, 109),Castel (ibid. 110) et Bürgenacker (le seul repérable au cadastre AHR 3P 343, à 2 km à l'W du village). Bref, rien de sûr. BURNHAUPT-le-HAUT : voir Ernwiller BURNKIRCH (68, Cne Illfurth, Cn Altkirch), pseudo-cimetière fortifié Burnkirch est l'ancienne église-mère d'Illfurth (HEK 218), fondée au 8e s. dans un cimetière préexistant (R. Schweitzer in AS 1982, 21-29) et toujours en usage. Selon Kraus (II 186), la disposition (Anlage) du cimetière indique qu'il était fortifié - remarque énigmatique, car le site et l'aspect actuel du cimetière n'ont rien de particulier. Kraus invoque aussi les Mauerschlitze du clocher, mais ce ne sont que des fentes d'éclairage. Werner (VD, in BSIM 1919, 53-58) affirme sans preuve qu'un village a existé autour de l'église. Th. Walter (in EL 6.1926, 139) le nie à bon droit. Or, si le cimetière était isolé, à qui aurait-il servi de refuge ? - La destruction de l'église par les Anglais en 1375 est une invention de Th. Walter (ibid. 140) et ne peut donc dater le clocher, comme l'a cru Schweitzer (d'après M. Nuninger & coll., Illfurth, 1959, 131). BURNKIRCH, château (de plaine ?) Les nobles de Burnkirch sont attestés de 1303 (AHR 21H 102/4) à 1479 (RUB V 174 n° 348). En 1432, Burkart von B. écrit "wäre es, daß einer von B. daß hauß zu B. wiederumb bauen wollte..." (au cas où un B. voudrait rebâtir le château de B. ... : AHR 2E 114/3/8, copie). Kraus II 186 le cherche sur la hauteur près de l'église. Th. Walter (in EL 6.1926, 140) le contredit, citant sans source un texte du 17e s. qui le place au bord de l'Ill, à côté du moulin (actuelle scierie). En 1662, il aurait été atteint par une crue de l'Ill (P. Stintzi, obscur, in M. Nuninger et coll., Illfurth, 1959, 77, d'après les comptes communaux), ce qui parle en faveur d'un château de plaine, hypothèse par ailleurs plus plausible - d'autant que les hauteurs derrière l'église n'offrent aucun site propre à la fortification. BUSCHWILLER (68, Cn Huningue), motte de relief? Stoffel 462 mentionne le Rothmishof comme "ancien château à Buschwiller", apparemment d'après la tradition locale, alors que L. Freyther ne convainc pas en suggérant d'y voir un tumulus (AS 1948, 46). Car son emplacement, occupé par des jardins, entre les rues de l'Eglise, des Vosges et du Soleil (merci à Mme A. Cron), est un vaste tertre d'argile, au sommet plat et aux parois à pic, certainement retaillées (mais quand ?). Il pourrait très bien avoir porté un château, à condition d'être barré à l'W, côté de la colline, par un fossé - dont on ne voit aucune trace. En 1096, Hupold von B. lègue ses biens à St Alban (BUB I 5 n° 11). Est-il identique à Hupold, Vitztum de Bâle en 1098 (BUB I 6 n° 12) ? Est-ce à lui que Hippoltskirch (Hupoldeschicon 1145 : ZGO 65.1911, 489) doit son nom ? Dans ce cas, il s'agirait d'un personnage important, qui aurait pu avoir un château sur motte. Par ailleurs, L. Abel, Magstatt-le-Bas, 1983, 27, fait allusion à un wighus à B. au 14e s. (d'après StAB St Peter n° 282 ?). BUSWILLER (67, Cn Bouxwiller), cimetière fortifié La paroisse de Buswiller fortifie son cimetière de 1597 à 1602 (ABR 2G 61/585, cité par Al. Kraemer, Die Büsweiler Chronik, 1988, 33 & n. 69). Il en reste une tourelle carrée à couleuvrinières, portant la date de 1602. Le mur du cimetière avait encore des meurtrières en 1702 (Guillin n° 72), voire au 19e s. (BMHA 7.1869, P11), mais il a été refait en 1882 (L. Ch. Will in Journal de Saverne, 23. 5. 1931). BUTENHEIM (68, Cne Petit-Landau, Cn Habsheim), château de plaine A 1,8 km au N de Petit-Landau, près d'un village disparu avant 1394 (AHR 39J 866), la "maison" de Butenheim (domus 1111 : RH I 31; hus 1299 : CAOU IV 392 n° 2213), entourée d'un ancien bras du Rhin, a été occupée du 11e au 17e - voire au 18e s. : en 1747, F.A. d'Andlau "se réserve l'habitation dans le château scitué au Petit Landeau" (ABR 39J 1219). Sur sa fouille, importante, mais inachevée, cf. J. Burnouf et coll. in AS 1982-86, et J. Burnouf, éd., B., une motte castrale en Alsace, bilan de 4 campagnes de fouilles (AS, n° spécial), 1986. BÜTTEN : voir Birsbach. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 7 Avril 1994 N.B. : A partir d'avril 1994, la présentationdes sites n'est plus faite par alphabétique, mais par canton. CANTON D'ALTKIRCH ALTKIRCH, château et ville : Informations n° 2. Vue d'A. (ville & château) par Schacre (1826) : CES 17/26b v°, merci à N. Mengus. ASPACH, cimetière et clocher fortifiés Une Kilchbrucke est citée à A. dans la 2e moitié du 13e s. (AHR 10H 97/2, censier de Lucelle, 2e main); ce nom désigne en général un pont sur le fossé du cimetière. Celui d'A. est au point le plus haut du village, entouré d'un mur de soutènement (moderne) haut de 2 à 3 m, sauf à l'angle S. Par ailleurs, le clocher a à l'étage une porte verrouillable au moyen d'une poutre (encore en place !) coulissant dans un canal ménagé dans l'épaisseur du mur. Cette tour est tout entière du début du 16e s. : sa clé de voûte porte "1502 ist diser torn angefangen", et son architecture le confirme. Pas d'autre élément défensif conservé. BALLERSDORF, château ? : Inf. n° 3. BERENTZWILLER, pseudo-château : Inf. n° 3; ni les Burgmatten, ni la forêt dite Burg ne présentent le moindre vestige; la Burg est une croupe aux pentes très faibles, dont aucun point ne se prête à la fortification. BRINIGHOFEN (Cne Saint-Bernard), château de plaine : Inf. n° 5; ajouter le plan du château et de sa basse-cour AHR C 1256 (1771). BRUNWARTSBURG (Cnes Spechbach-le-Bas et Spechbach-le-Haut), pseudo-château, et BURNKIRCH (Cne Illfurth), château et pseudo-cimetière fortifié : Inf. n° 6. CARSPACH, château(x ??) de plaine ? En 1365 (AMM III A 18-19; copie AHR 2E 140/2/1/2; trad. fr. AHR 1C 25 f° 427v), le duc d'Autriche investit d'unser dorff ze Karoltzbach mit dem hoff und dem forste Ulman von Pfirt (+ 1385); c'est ce dernier qui aurait bâti l'Unterschloß (Walter, Illtal 110, corrigeant tacitement BMHA 25.1918, 169); quant à l'Oberschloß, les Pfirt l'auraient édifié entre 1520 et 1610 (ibid.). Cette thèse a été reprise avec quelques variantes par J. Walch (AS 1959, 12-17; 1961, 57-63 : résumés par Stintzi d'un gros ms. de Walch, pleins d'erreurs et sans sources). Elle est invérifiable : aucun texte connu d'avant 1700 ne mentionne de château(x) à C., et même les cartes du 18e s. les ignorent. D'où la difficulté de les localiser. [F. Reinheimer], Guide de Sonnenberg, 1903, 17, situe l'Unterschloß au lieu-dit Herrengarten, au milieu du village, sur la rive S du Krebsbach. Walch (1959, 15, affirmatif; 1961, 57, hésitant) l'identifie à une maison de pierre (Renaissance ?) démolie en 1920, sur la rive N du Krebsbach, près du lieu-dit Schloßgarten; or celui-ci est placé par le plan cadastral de 1833 (AHR 3P 314) en lisière NW du village, entre la voie ferrée et les actuelles rues du Château et des Brebis, sur une pente, loin du ruisseau. Ce site est celui "du château" selon un plan du tout début du 19e s. (AM Altkirch, merci à M. Feder). Walch le cite pour localiser l'Oberschloß, qui aurait été rasé au 19e s. (AS 1959, 16-17; 1961, 57-58). En fait, Walch semble incapable de choisir entre la localisation de l'Unterschloß selon Walter (au bord du Krebsbach) et selon BL 40 (près du Schloßgarten); comme Walter ne donne ni précision ni arguments, il se pourrait qu'en fait le second château, s'il a existé, ait été à côté du premier. Voir C., monogr. CMDP 1994, pr plan 17e s. etc. - G. Bischoff cite O. & N.Schloß fin 16e o.Q., voir sa thèse. CARSPACH, cimetière fortifié ?? En 1732, le mur du cimetière de C. est haut de 5-6 pieds et épais d'un pied (Vincennes MR 974 p. 80). C'est surtout son épaisseur qui semble insuffisante pour une fortification; la hauteur (qui peut avoir été réduite avant 1732) est inhabituelle pour un cimetière non fortifié. ENSCHINGEN, commune de Saint-Bernard, château de plaine En 1343, Richard de Dal [25-Dasle ?] et son neveu Henneman von Zaessingen vendent pour 100 livres à Hermann Waldner leur château (hus) d'E., fief autrichien, parce qu'il est délabré (nidervellig) et qu'ils sont trop pauvres pour le réparer (AHR 158J 171; copie ABR C 315/4446). En 1375-79, l'acheteur revend la ruine (Burgstal) à Hartmann von Masmünster (AHR 158J 171), dont les descendants la conservent jusqu'à leur extinction en1573 (AHR 1E 39/39 & 39/46, f° 21-23 & 48-54; ABR C 315/47-48; AHR 1C 30/20 p. 14; AHR 1C 25 f° 314). Toujours appelé Burgstall, il n'a sûrement jamais été rebâti. La carte de Specklin (1576) ne l'indique plus (cf. CAAAH 33.1990, 156). Le lieu-dit Burgacker est à l'W du village, entre la D 18 et la rue du moulin (plan cadastral de 1834, AHR 3P 316, f° A2). Juste au SW (ibid. f° B2) se trouve la Burgmatte, déjà citée en 1421 (AHR 3H 3/3 f° 48r). C'est là, au bord de la Larg, juste en amont du moulin (actuelle scierie), qu'il faut chercher le château. Cf. C. Wilsdorf in Spechbach, Heidwiller und St-Bernard, 1986, 55. ENSCHINGEN, prieuré fortifié ? L'église d'Enschingen a été donnée avant 1147 (BUB I 24 n° 31) à Sankt-Alban de Bâle, qui en a fait le noyau d'une petite prévôté (Th. Walter in JbVC 28.1912, 33-81). En 1576, la carte de Specklin la figure avec un fossé (cf. CAAAH 33.1990, 156), dont le plan cadastral, interprété par Walter (JbVC 28.1912, 37 = AS 1987, 215), ne montre plus trace. Voir notice suivante. ENSCHINGEN, tour ? En baillant sa cour (hoffgut) d'Enschingen à un fermier en 1423, le prévôt d'Enschingen lui réserve l'usage de la tour (den turn) pour y stocker son grain (StAB Kloster Enschingen A, Berain 1425, f° 27r, très mal cité in JbVC 28.1912, 41-42). On songerait plutôt à une tour d'habitation désaffectée qu'au clocher, mais il faudrait d'autres mentions pour se prononcer. FROENINGEN, château de plaine En 1312, Conrad von Flaxlanden fait aveu de fief au comte de Ferrette pour le château (burg) de Froeningen, "tel que les fossés l'entourent ou l'entoureront", ce qui pourrait signifier que le château est en construction (AHR 2E 165; trad. fr. AHR 1C 25 f° 181). La charte "de 1329" (AHR 108J 35/6) est un faux grossier. En 1396, la part de + Hans Burkhard v. Flaxlanden presque tout le château, dont der grosse stogk et der vorhoff - fait retour au duc Leopold (AHR 1C 47/3 f° 46r, cf. Stoffel 176), qui en investit son camérier Werner Hadmansdorfer en 1399 (AHR 108J 35/1; copie : 2E 165). Pillé par Mulhouse en 1415 (CM II 94 n° 571), le château est incendié par crainte des Suisses en 1468 (D. Schilling, ed. G. Tobler I 21, confirmé par ABR 39J 169; imprécis : CM III 253 n° 1256, Berler 84). A l'extinction des Hadmansdorfer, il passe aux Reinach en 1539 (AHR 108J 35/5). Incendié en 1739 (BMHA 25.1918, 183), il est rebâti à l'emplacement de la Mairie-Ecole et détruit en 1917 (AS 1967, 44 et n. 24). L'ancien château était à 150 m au SE de l'église, entre la RD 18 et l'Ill (Régemorte; AHR C 1249, carte du cours de l'Ill avec vue de la ruine); c'est à lui que renvoient les lieux-dits Burgmatten et (au ban d'Illfurth) Schloßwinkel, sur la rive droite actuelle. FROENINGEN, cimetière fortifié ?? L'église et le cimetière sont au point le plus haut du village, sur un rebord de plateau bien défendable, mais cela ne prouve rien. Le clocher a été en grande partie rebâti en 1774 (AHR C 1470 & 10H 61/4, résumés in AS 1973, 90-91); on n'y voit plus rien d'ancien, et notamment aucune trace de fortification, quoi qu'en dise E. Reinhard (Die Siedlungen im Sundgau, 1965, 103). HAUSGAUEN, château ? Stoffel 623 signale à H. en 1610 les lieux-dits Schloß et Schloßberg, qui, ne figurant plus au cadastre, n'ont pu être localisés. Il pourrait s'agir du château que la carte de Specklin (1576) indique à Schwoben, village qu'elle met à l'emplacement de H., et vice versa. Une famille noble de Huscowe est mentionnée de 1251 (BUB I n° 248, 446) à 1277 (Tr. II 281 n° 221). HEIDWILLER, château Les H., ministériaux des comtes de Ferrette, sont cités depuis 1105 (Tr I 226 n° 151). C'est d'eux que descendent les Mörsberg (B. Metz in CAAAH 32.1989, 259). Le château des H. à H. n'est attesté qu'en 1330 (AMM SF F28 f° 59, inv. d'archives de 1589), mais en 1335 on apprend qu'il a été fief des comtes de Ferrette (AHR 108J 30/2, repr. in Spechbach, H. & St-Bernard, 1986, 71) : il existait donc avant 1324. Il aurait été détruit par le séisme de 1356, mais les plus anciennes sources (15e s. !) écrivent Hertwiler, et c'est seulement Wurstisen (1580) qui en a fait H. (Basel im 14. Jh., 1856, 231, 245, 249). Avec le village et l'église, il passe en 1367 aux Mörsberg (AHR 108 J 30/4), qui les vendent aux Reinach en 1486 (AHR 2E 165, 108J 30/7, 1C 25 f° 326). En 1394, les Waldner auraient été investis du château (seul : AHR 2E 165/4/1, 158J 171, 1C 25 f° 325r), mais il s'agit peut-être d'une confusion avec celui dit de H. à Gundolsheim. On ne connait pas son plan avant les bouleversements du 19e s. - il a été en grande partie détruit après1793, et très restauré après 1862 (Th. Walter, Schloß H., in BMHA 25.1918, 186-190; C. Wilsdorf, in Spechbach, H. & St-Bernard, 1986, 120; cf. AS 1970, 151, & 1990, 338). Bien qu'une description de 1699 le dise entouré d'un étang (Wilsdorf, 116; Walter, 181), ce n'est pas une Wasserburg : il occupe une hauteur, au pied de laquelle il n'y a place pour un étang qu'au SE. Le plan de Walter (187) se fonde sur le cadastre (AHR 3P 318), sauf pour la Kernburg, qui est purement hypothétique. Vu de l'extérieur, l'édifice actuel ne montre rien d'antérieur à la Renaissance, et n'a rien de défensif, à part une canonnière dans la tour N. Pour le 19e/20e s. cf. AS 1994, 51-78 (& 1995 ?). HOCHSTATT, pseudo-château Le plan de finage de 1760 (AHR C 1165/3) et le plan cadastral de 1833 (AHR 3P 319) placent les lieux-dits Burg(länder) à 500 m au NE de l'église, sur la rive E du Breyelgraben, et Burgberg (attesté en 1671 : Stoffel 82) en face à l'W, sur la pente. Stoffel y voit, sans doute avec raison, un site romain. Traversé par la RD 8BIII, il est en partie labouré (tuilots et tessons indatables), en partie occupé par des maisons, donnant sur les rues Soland et Bellevue. L'écuyer Cunz von H. est cité en 1348 (AHR 10H 94/1, reg. Tr III 859) & 1362 (Thommen I 450 n° 695), mais (contrairement à Salch I 145) sans la moindre allusion à un château; il descend peut-être de Cunzi von H., qui ne semble pas noble (CAOU III 390 n° 2248 : 1295). ILLFURTH, pseudo-château, et KÜPPELE, Cne d'Illfurth, motte de relief Küppele, appelé aussi Altschloß, est une grande motte de relief, entourée d'un mince fossé, sur un contrefort N du Britzgyberg, à 150 m au N du réservoir, et à 100 m de la limite du ban de Zillisheim; elle est appelée Schloßwald-Burg sur le Messtischblatt 3688. Briscard l'a fouillée en 1857; son rapport (AHR 4T 27, avec plan, ed. in AS 1995, 53, & coupe) a été publié (avec corrections) par A. Stoeber (Das vordere Illthal, 1861, 37-43, et in BMHA I/3.1860, 188-193, rééd. in Baquol 211-213) : il a dégagé une "chambre" de 12 x 5,5 m à l'intérieur d'une enceinte "en grosse maçonnerie" et trouvé 3 éperons (à pointe et à molette selon Illthal, 42, ce qui implique une occupation jusque vers le 14e s.). La motte a été éventrée en 1914 pour y installer 2 canons. On y a trouvé des tessons néolithiques (A. Glory, Civil. néol. en Haute-Alsace, 1942, 36 n° 1060/13) et 2 monnaies romaines (CAHA IV/13.1922, 58). Malgré les témoignages concordants du cadastre (AHR 3P 619), de la carte de Stoeber (Illthal, h.t.) et des érudits locaux (CAHA IV/13.1922, 57; AS 1956, 157, & 1966, 77), les dictionnaires récents (sauf Salch II 158) localisent mal K., que Salch I (157) et Meyer (A-Z 53) décrivent sous le nom d'Altschloß. C'est Stoeber qui a semé la confusion en prenant la plate-forme à l'E de K. (que Briscard considère sans preuve comme la basse-cour du château) pour un ouvrage indépendant, qu'il assimile à la fois à l'Altschloß évoqué par AI (II 38 = IV 93), et à la Burg (nom attesté en 1309 : Stoffel 82) que le cadastre indique en 2 endroits : juste au SE de K., et à nouveau à 750 m au SE de K., cette fois au ban de Zillisheim (AHR 3P 516, f°A5 & C3) - où se trouvait aussi, à 250 m au NE de K., la Burglache (asséchée; attestée en 1577 : M. Nuninger, éd., Illfurth, 1959, 65). Faut-il distinguer la Burg d'I. (qui dans ce cas désignerait la motte) de celle de Zillisheim, ou considérer qu'il s'agit d'un même site (qui, très vaste et non défensif, pourrait être une villa romaine : cf. BMHA I/3, 187) ? En tout cas, P. Stintzi (in Illfurth, 1959, 52) a tort d'identifier Burg et K. au château de Zillisheim. Voir A. Munck, La montagne de K., légende & histoire, in AS 1995, 47-62, & modifier en fonction. Selon un annaliste bâlois du 15e s., Bâle aurait attaqué I. (au 16e s., Tschudi (voir éd. récente) précise : le château d'I. : AI II 38) en 1355. Cette affirmation est très suspecte (BC VI 254 & n. 6); et quand bien même il y aurait eu un château à I. en 1355, il n'est pas sûr qu'on puisse l'identifier à K., qui est à la limite du ban. LUEMSCHWILLER, château C'est parce qu'il a mal compris KvK OBG III 443 que Th. Walter écrit qu'en 1540, Hans von Reinach[-Heidwiller] réside à L. (BMHA 25.1918, 179). Cependant, en 1576, la carte de Specklin y indique un château. Il est aux Reinach en 1603 (ibid. 181) et en 1711 (ZGO 63.1909, m108 n° 22 & 27), mais il ne figure plus sur les cartes du 18e s. (p. ex. AHR C 1249), ni sur le plan cadastral de 1834 (AHR 3P 320). Son dernier vestige aurait disparu vers 1840 (EMGV 2.1911, 649). La tradition locale (A. Zaessinger in AS 1936, 87, & 1972, 18 n. 1) le place au lieu-dit Schloßgarten, juste à l'W ou au NW de l'église, entre les rues de Walheim, du Château, de Tagolsheim et de l'Eglise. C'est un site de pente, qui n'a rien de défensif. La belle ferme juste au pied N de l'église (millésime 1687) était sans doute celle du château. OBERMORSCHWILLER, motte En 1430 et 1440, Henman Offenburg, après Conrad Spoul (?) von Zofingen, a en fief des Hallwil le Buchel à Morsville (trad. fr. AHR 2E 64 Hallwil 1/1/5-6); en 1482, son fils Peter tient le même fief, comprenant zu Morßweil das buchel und der dinghof (la motte et la cour domaniale : ibid. 1/1/7, copie 18e s.). Or Henman tenait des Hallwil en 1456 le dinghoff zu Morßwilr in der herrschafft zu Altkirch (ibid.) : il s'agit donc bien d'O. Par ailleurs, les Regisheim ont en fief de la seigneurie d'Asuel en 1456 die wigermatte und graben ... ze Morswilr by Altkilch, localisée en 1487 unden am dorff, et appelée en 1535 die matten des bühels by Morßwiller (AHR 108J 223/1-3). Il s'agit donc d'une motte au milieu d'un étang (wiger), désertée avant 1430, et dont la localisation exacte n'est pas possible. Sur le plan cadastral (AHR 3P 622), le lieu-dit Bühl correspond à un relief naturel, et Burberg (Burgberg en 1752 : Stoffel 83) est trop loin du village, à 1,2 km à l'E de l'église. Il faut plutôt chercher le long du Riedgraben, en lisière SE d'O. OBERMORSCHWILLER, clocher fortifié L'église domine le village à sa lisière W, sur un éperon. Entre le cimetière et les rues qui l'entouraient partout, sauf au NE, une couronne de parcelles semble dessiner l'emplacement d'un large fossé (plan cadastral AHR 3P 622), qui est sans doute le kilckengrab cité en 1296 (AHR 1D suppl. 2/22 f° 17v, copie 17e s., scribe roman). Le clocher, sur le choeur jusqu'en 1778, n'est guère datable (13e s. ?). Son RC était voûté (AHR 108J 396/33). Au 1er étage, il présente au S une fenêtre géminée dans une niche à bancs, et au N peut-être un vestige de cheminée (chambre de guet ?). Au 3e étage, il a au N et au S des ouïes géminées en plein cintre, mais à l'E et jadis à l'W une porte, qui semble avoir donné accès à un hourd disparu. SAINT-BERNARD : voir Brinighofen et Enschingen SCHWOBEN, château ?? : voir Hausgauen. Rien au cadastre. SPECHBACH-LE-BAS, motte En 1241, le comte de Ferrette fait oblation au duc de Lorraine de son château (castrum) de Spero(s)pach (ADMM B 377 f° 171r & 379 f° 16v, copies 16e s.; RBS II 1097; Wilsdorf, Ferrette, 123). En 1314, Dietrich von Rathsamhausen tient en fief des Ferrette la moitié du château (ZGO 7.1856, 175); ses fils la sous-inféodent en 1325 à Heinrich von S., avec le champ entre le château et l'église (GA A 29, cf. ABR 12J 168). A partir de 1361, ce sont la motte et les fossés (büchel und greben) que tiennent en fief les Spechbach (HU II 451), puis dès 1394 les Altenach (AHR 1C 47/3 f° 38v, 2E 32/1/2a), et après leur extinction les Brinighofen (AHR 2E 32/1/2b; 1C 30/20 p. 20; 1C 25 f° 741-743); les droits des Rathsamhausen subsistent sur le papier jusqu'au 18e s. (AHR 2E 160/1; ABR 12J 152, C 314/118). Il semble donc que le château ait été déserté avant 1361, ce qui n'exclut pas la survie d'une ferme dans la basse-cour. Th. Walter (BMHM 39.1919, 44 = AS 1938, 79) le prétend rebâti par Henman von Brinighofen vers 1520; mais déjà Richard von Altenach engage en 1495 sa "maison" (min hws, hoff und gesess) de S. (AHR 132J chartrier B 1). Un bâtiment subsistait peut-être au début du 18e s. (Régemorte, Sundgau en une seule feuille). La motte (Schlössle au cadastre), très abîmée, subsiste entre le Krebsbach et le Burgwasenweg (cf. uf dem Burgwasser 1371 : AHR 10H 111/4), à 200 m au NW du cimetière (emplacement de l'ancienne église : C. Wilsdorf in Sp., Heidwiller & St-Bernard, 1986, 31). Cf. Th. Walter in EL 4.1924, 276; Wilsdorf 1986, 39 & 125 (plan de finage 1760, avec "enclos du château"). SPECHBACH-LE-HAUT, château de plaine ? Sur le plan cadastral de 1833 (AHR 3P 322 f° B1), les lieux-dits Schloß et (juste en amont) Burgweiher sont sur la rive gauche du Krebsbach, juste au N du village. Le sol du Schloß contient beaucoup de pierres, de tuilots et de céramique postmédiévale. E. Meininger (BMHM 12.1887, 54) & C. Wilsdorf (in Sp., Heidwiller & St-Bernard, 1986, 99) y voient la résidence des Zu Rhein, démolie en 1743 et rebâtie (A. Stoeber, Das vordere Illthal, 1861, 89-90), et dont les derniers restes sont rasés vers 1840. Par ailleurs, une branche des Reinach s'établit à S. vers 1600 (O. Wilsdorf, ibid. 90; presque rien sur Sp. dans l'inv. d'AHR 108J). En 1662, elle possède un château double en bordure du village (Mémoire sur l'Alsace, ed. in Etudes alsaciennes, 1947, 235); il a des chances d'être antérieur à la guerrre de Trente Ans, et d'avoir passé plus tard aux Zu Rhein. TAGSDORF, cimetière fortifié ? Au 18e s., le clocher de T. est voûté, et son cimetière "est entouré d'un bon mur qui pourrait servir de retraite à une troupe qui s'y cantonnerait (Vincennes MR 974 p. 76). Le clocher a été démoli en 1892 (Kraus II 630, REL 1104). WILLER, enceinte A 500 m au NW de l'église, une enceinte de terre d'env. 23 x 30 m est entourée d'un fossé incomplet (lacune au SW). Un sondage de Gutmann n'ayant rien donné (Prähist. Zeitschr. 5.1913, 194), on l'a datée de la préhistoire, de l'époque romaine (la voie Mandeure-Bâle passe à 15 m au N) et du Moyen Age (I. Heinis in AS 1955, 82-91). De fait, les formes sont très fraîches. On peut songer à un site du 9e-12e s. (J. Schweitzer, L'habitat rural en Alsace au Haut Moyen Age, 1984, 73, songe au 10e s.), tôt abandonné (au 14e s., il s'appelle simplement die burg : AS 1991, 124 n. 47). La parenté avec Elbach est frappante. Burnouf, Catal. compl., 5, met l'enceinte en rapport avec un habitat disparu plus que douteux (AS 1991, 126) et déforme la pensée de R. Specklin. Schweitzer 73 évoque "le flanc abrupt d'un côteau où se succèdent terrasses, levées de terre." (sic) : revoir terrain. WITTERSDORF, château ou ferme fortifiée ?? Stoffel 42 cite la traduction française d'un livre de fiefs autrichien (auj. ATB 1J 1 ?) : la cour, une vigne et les fossés de Bettschleis dit Widerstorff en 1520. Comme ce nom ne se retrouve pas dans l'abondante documentation féodale des Habsburg, il risque fort de s'agir d'une erreur. Rien au cadastre de W. CANTON D'ANDOLSHEIM ANDOLSHEIM : Informations n°2. BISCHWIHR, château ? Cf. Inf. n°4. En 1588, le presbytère de B. donne gegen Rein auf den Burggraben, gegen Ill auf die allmendt (à l'E sur le fossé du château, à l'W sur le communal : AHR E 81a f° 32r). Ce communal est presque sûrement l'unique rue (N-S) du vieux village, et dans ce cas le Burggraben est entre les maisons et la Blind. Or c'est là, à 80 m au SE de l'église [auj. catholique], que le plan cadastral de 1808 (AHR 3P 327 & 962) place le lieu-dit Burggarten. Aucun vestige. C'est probablement le même Burggraben qui est cité dès 1350 : voir Fortschwihr. BISCHWIHR, village fortifié ?? Un mémoire militaire, au plus tard du 18e s., note que B. "est fermé sur la gauche [= à l'W] d'une muraille" (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). A l'E, il est longé par la Blind; au N, le plan cadastral de 1808 (AHR 3P 327, C) indique un fossé en eau. Rien de tout cela n'est vraiment probant. FORTSCHWIHR, château ?? Scherlen, PA I 333, cite le lieu-dit Burggraben à F. en 1350 d'après AHC, sans cote. Il correspond sans doute au lieu-dit hinter dem Burggarten, que le plan cadastral (AHR 3P 329 & 1075) place à l'angle NW du ban, à la limite de celui de Muntzenheim et au bord de la Blind, juste en face du Burggarten de Bischwihr. Il doit s'agir du même site. GRUSSENHEIM, cimetière fortifié ?? HEK 465 cite le lieu-dit Kirchgraben à G. en 1559; on le retrouve en 1614 (GLAK 13/27). D'ordinaire, il dénote un cimetière fortifié; mais ici, comme à Bernolsheim, il s'agit aujourd'hui d'un fossé rectiligne, qui aboutit au cimetière, mais ne l'entoure pas. Cependant, d'après les recherches en cours de M. J.Ph. Strauel (merci !), il entourait peut-être l'église autrefois. HOLTZWIHR, cimetière fortifié ?? Die von Kilchtor ont des terres à H. en 1337 (AHR 24H 11/8); ce n'est pas probant. En 1761, le plan du cimetière (AHR C 1471) semble indiquer un Torbau largement ouvert vers l'E et l'W; ce n'est pas probant non plus, mais ces deux indices invitent à poursuivre les recherches.. HORBOURG, motte et château de plaine roman Ce n'est probablement pas à son château que H. doit son nom en -burg, mais à ses vestiges romains. La première mention de la famille de H. (avant 1103 : BUB I 10 n° 14) ne prouve donc pas l'existence du château, bien qu'elle soit probable dès ce moment. Il est détruit par Hugo von Dagsburg en 1162 (MGH SS 17, 161 = SS rer. germ. V, 50 & 105). On ne sait rien de son histoire entre ce moment et 1543, de sorte que la continuité du site roman au château Renaissance n'est aucunement garantie. Or un censier de la seigneurie de H. mentionne à H., en 1472, "la motte, qui est un jardin" (der burgbühel, ist ein gart : AN K 2311/2/13 f° 92r; RA 113.1987, 69). C'est peut-être elle qui a porté le château du 12e s. E.A. Herrenschneider, Römercastell und Grafenschloß H., 1894, 198-199 (trad. Le castrum & le château comtal de H., 1993, 195) signale un lieu-dit alte Burg au NW du village, près des Fischermättlen. C'est peutêtre là qu'il faut chercher la motte et/ou le château roman. HORBOURG, château de plaine Renaissance En 1543, le duc de Württemberg bâtit un château à cheval sur l'angle NE du castel romain de H. (Inv. AMC JJ C 443, Inv. AHR 3G bailliages 45, G; Herrenschneider, cité, 199; trad. fr., 195208). C'est un quadrilatère à tours d'angle rondes, larges et basses, à caractère défensif (ibid., plan h.t.). Schickhardt y fait des travaux en 1598-99 (plans & élevations publiés ibid., trad. seulement, 199-207; cf. 198 n. 1, où les traducteurs corrigent avec raison Herrenschneider). Turenne le démolit en 1675; les derniers vestiges disparaissent après 1840 (ibid., trad., 200-210). Cf. AHR E 54 (1632-50) & 444 (1628-74). HORBOURG, village fortifié ?? Selon REL 461, le village de H. était fortifié en 1535. Aucune source ne confirme cette affirmation, sinon peut-être la mention d'une maison à H. wider Colmar uff den graben en 1472 (AN K 2311/2/13 f° 90r). HORBOURG, cimetière fortifié ?? Un mémoire (du 18e s. ?) signale à H. un cimetière "fermé de murailles élevées de 5 à 6 pieds", soit près d'une hauteur d'homme et plus que les murs ordinaires des cimetières (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). HOUSSEN, tour ? J. Vogt me signale AHR 2E 41 Clebsattel, comptes du Niederhof de Colmar 1738-42, Arbeit an Hansener turm oder tor. JEBSHEIM, motte(s ?) : voir Riedwihr JEBSHEIM, château et cimetière fortifié Les Bergheim avaient à J. un château, qui n'est pas expressément mentionné avant le 16e s., mais pour lequel, selon OHI V 542, ils auraient conclu en 1395 une paix castrale, qui semble perdue. (non ! AHR 19J 119, à la fin du dernier cahier; ce n'est pas une paix castrale, ms un arbitrage mentionnant le CF; important, modifier le texte en csq !) En 1476, Jakob von Bergheim possède une maison au cimetière (AHR 132J chartrier C). En 1513, les habitants doivent des corvées aux Bergheim si ceux-ci veulent bâtir au cimetière (husser oder stell in oder an dem kilchoff buwen : AHR, orig. 19J 9 Jebsheim 1, copies 132J 24). En 1537, la seigneurie des Bergheim à J. comprend tours, murs et fossés (oberkeit & herlicheit des dorffes Yebßheim, es seyen gräben, wasser, muren, thurn ... : AHR 132J chartrier C). En 1550/53, 2/3 d'une "maison" (hauß, sans doute au sens de château) au cimetière passent des héritiers Bergheim aux Wetzel von Marsilien (AHR E 2600/5-6); en 1553 en dépendent une ferme d'élevage (viechhoff), avec le logis [du fermier] en-dehors du cimetière, en face du pont-levis (hauß ...usserhalb des kirchoffs ... gegen der fallprücken stracks über). En 1582, un Bergheim et un Wetzel se partagent le château; l'église, à laquelle les habitants ont libre accès, est entre leurs deux logis, la porte est commune; les grains de la fabrique, jusqu'ici stockés dans l'enceinte, dans un heilligen heyßlin qui sera démoli, le seront dans [le comble de ?] l'église (AHR E 2600/21 = 132J 24; cf. aussi W. Brum, St Martin Jebsheim, 1991, 87, 106). En 1632, les Impériaux pillent l'église et tout ce qu'on y avait mis à l'abri (Brum 52). En 1675 (AHR E 548 &1258), les Français incendient l'Oberschloß, où logeait le fermier des Rappoltstein (qui avaient acheté en 1613 la part des Wetzel : AHR E 1436); mais en 1699, c'est la moitié de l'unteren Schloß, en partie ruiné, qui est à la seigneurie de Rappoltstein (AHR E 1436). En 1740, on songe à récupérer des pierres in dem oberen alten Schloß (StAMünchen, Rappoltsteiner Protokollen 1740, n° 170, J. Vogt). Cependant les Bergheim habitent toujours leur château, dans lequel est l'église (Hautemer, in A. Hardt-Ried 5.1992, 24). Il est démoli en 1864 (Brum 74-76). Le château de J. est en fait un cimetière fortifié; son histoire médiévale reste inconnue; on peut y soupçonner, comme à Valff, un refuge communal usurpé par le seigneur avant 1395. Mais J., bien que toujours considéré comme une paroisse, avait 2 églises : l'actuelle, Saint-Martin, attestée depuis 891 (RegA 642), et Saint-Ulrich, dans l'angle des routes de Riedwihr et de Muntzenheim (plan cadastral de 1809 : AHR 3P 333), démolie en 1813 (Brum 74), et dont la première mention est celle de son cimetière (dem obern kirchhofe) en 1358 (AHR 15J 1216). Selon Stoffel (274) et HEK (649-652, citant AHR E 1436, qui ne contient rien de tel), la Schloßkirche est Saint-Ulrich. Le cadastre prouve le contraire : autour de Saint-Martin, il montre un groupe de parcelles bâties, avec deux tours rondes au N et à l'W et un fossé bien visible au N; le Schloßgarten est juste un peu plus à l'E. KUNHEIM, village fortifié ? Le coutumier de K., de 1513, mentionne la haie (hagk) et le fossé qui entourent le village (ABR 75J 14/1 f° 4r; Grimm, Weisthümer IV 214). Aucune trace sur le terrain : K. se trouvait jusqu'en 1766 autour de l'actuelle station d'épuration (localisation : AHR C 1100/15/3). Menacé par le Rhin (actuel Giessen ou Rhin de Biesheim), le village a été rebâti plus à l'W (AHR C 1472; Espace alsacien n° 26/27, 1984, 4-44, avec cartes, où le tracé rectiligne de l'enceinte se devine au N et à l'W Cf. J. Vogt in Bull. soc. Amis musée rég. du Rhin & navigation rhénane 5.1993, 49f av. croquis). KUNHEIM, cimetière fortifié ? En 1732 (Alt-) K. avait une "petite église avec un petit clocher, son cimetière entouré d'une muraille haute de 6 pieds" (Vincennes MR 974 p. 163), ce qui est la hauteur minimum pour une fortification (un mur de cimetière ordinaire est haut de 3-4 pieds). KUNHEIM, château de plaine En 1625, les frères Wolf Dietrich et Hans Friedrich von Rathsamhausen fondent un majorat et y affectent le château (schloß) de K. (ABR 76J 233). D'après une allusion de 1615 (AHR 138J 20 p. 24), il pourrait s'agir d'une ferme transformée peu avant par Johann Caspar von Rathsamhausen en maison noble (adeliche bewohnung). Son enclos se voit, en lisière SW du vieux village, sur une carte d'avant 1689 (AlJb 1961, h.t., 4) Au 18e s., on songe à récupérer les pierres du "vieux chatteau" de K., menacé d'être emporté par le Rhin (ABR 75J 14, fin de la 1ère liasse; merci à M. J. Vogt). Un plan de 1765, reproduit in Espace alsacien n° 26/27, 1984, 4 & 7, note l'"emplacement d'un vieux chatot" dans la partie W du vieux village, que le Rhin a épargnée (ibid., 8; voir notice précédente). Un chemin le sépare au N de l'ancienne église (monument), à l'E de l'actuelle station d'épuration. Carte 1702 indiquant le château : AlJb 1961, h.t. face p. 4 à voir. KÜTTELSAU, Cne de Bischwihr ?, château de plaine ? Une famille von K. apparait en 1281 (A. Scherlen, Gesch. d. St. Ammerschweier, 1914, 20 cite AHR 24H 12). Sifrid de Kuttelsowe est témoin à Colmar en 1302 (AHR 24H 8/14), le juriste Gottfried von K. fait carrière à Bâle (1304 : MGH SS 17, 230; UBLB I 160 n° 212), puis à Mayence (Basler ZGA 13.1914, 342), Johann von K. a des biens à Wettolsheim en 1320 (AHC B 9), et Üllin Rouber de Kütelsouwe est cité vers 1330 (AHR 3G St Pierre 11/3/3 f° 46r, cf. 43v). Un habitat isolé qui a donné son nom à une famille notable (bien que sa noblesse ne soit pas assurée) a des chances d'être un château. Or un champ est situé en 1374 in Wilre banne by Horburg ... uf den Byschoffswilre weg und uf den bühel wider Küttelsouwe (AHR 31H 27). K. est donc à chercher entre Wihr et Bischwihr, mais n'apparait pas au cadastre. MUNTZENHEIM, motte ? Les jardins entre les n° 6 à 10 de la rue Arrière (= Herrengasse) et le canal de Widensolen, à la lisière W du village, se nomment Burggarten. Le plan cadastral de 1805 (AHR 3P 335) y figure un fossé d'eau circulaire, qui dénote très probablement une ancienne motte. Aucun vestige. Une famille de M. est citée du début du 12e s. (ZGO 78.1926, 30; Ph.A. Grandidier, Hist. d'Als. II p.j. 172 n° 518) au 14e s. (AHR 9G fiefs 1/1 p. 8). MUNTZENHEIM, cimetière et clocher fortifiés L'église de M. a une nef romane et un clocher-choeur gothique (Kraus II 470 le prétend à tort roman), dont le RC est voûté; on accède du comble de la nef à l'étage du clocher par une porte verrouillable au moyen d'une poutre coulissant dans un canal ménagé dans l'épaisseur du mur, qui prouve l'intention de l'utiliser comme refuge dès l'origine. L'encadrement de cette porte a souffert d'un incendie, et les autres baies des étages ont toutes été refaites, ce qui exclut toute datation précise. Un mémoire (du 18e s. ?) signale à M. un cimetière "fermé d'une muraille de 6 à 7 pieds", donc assez haute pour servir à la défense (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). RIEDWIHR, motte(s ??) au ban de Jebsheim Un champ près du château (zuhet uf die burg) est mentionné à R. en 1316 (AHR 24 9/1; Stoffel 82) et en 1329 (AHR 31H 65). Le plus souvent, de tels lieux-dits sont peu probants, mais ici le contexte rend probable qu'il s'agisse bien d'un château. En effet, un censier de 1472 cite à R. ein gartten im dorff nebent der burckgassen; item ein bletz hinabbaß [= plus loin] nebent dem burghofe : AN K 2311/2/13 f° 94v. Et surtout, en 1394 (AHR E 1039 f° 313v) et 1420 (AHR E 384), les Girsberg ont en fief wurtembergeois la motte (buhel) de R. avec le bois et les prés voisins; en 1472, le même ensemble (ici burgbuehel) est baillé aux zum Rust (AHR E 354 orig., 132J 24 copie; AN K 2338/2/15 & 2339/2), qui en 1491 possèdent le bois dit das Lehe ou Lohe, dépendant du burgbuechel zu Rietwiler, au ban de Jebsheim (AHR 2E 18/2/1). Cf. RA 113.1987, 70. Or H. Zumstein (sur la carte au 20 000e du musée archéol. de Strasbourg) et Ch. Bonnet (Gallia 48.1991, 14-15, avec carte) indiquent une motte à 200 m au SE de l'église de R., sur la rive droite de la Blind (donc déjà au ban de Jebsheim), juste au N du pont. Elle figure sur une carte du 18e s. (AHR C 1236), mais a été nivelée lors du remembrement; on trouve des matériaux de construction dans le sol à son emplacement. Rien au cadastre de Jebsheim, mais sur celui de R. (AHR 3P 336) les terres entre l'église et la Blind (donc juste en face de la motte) s'appellent Burggarten. On peut donc supposer qu'au Moyen Age la motte était entre deux bras de la Blind, et sa basse-cour (le burghof de 1472) sur la rive gauche. Par ailleurs, la carte du musée signale une 2e motte à 450 m à l'ENE de l'église de R., mais M. Bonnet (merci !), probablement avec raison, y voit plutôt un tertre funéraire, car il était haut de 0,6 m seulement, et sans fossé. Lui aussi a été rasé. SUNDHOFFEN, cimetière fortifié En 1699, le mur du cimetière était haut de 8 pieds (Vincennes Art. 4 sect. 1 § 3, carton 1 n° 12, description du comté d'Orbourg, merci à J.M. Rudrauf), en 1732 encore de 6 pieds (Vincennes MR 974 p. 166). Il était par conséquent fortifié. L'actuelle église protestante, de 1832, n'est pas entourée d'un cimetière. L'église catholique [en fait simultanée] l'était en 1788 (AHR C 1476). Voir AHR 18J (Pigallet 2566, 2569, 2572). URSCHENHEIM, clocher fortifié A l'origine, le clocher roman tardif surmontait le choeur (voûté d'ogives, arc triomphal en tierspoint). Au 1er étage, il ouvrait sur le comble de la nef (disparue) par une porte en plein cintre verrouillable au moyen d'une poutre coulissant dans un canal ménagé dans l'épaisseur du mur. Les fentes du 2e étage ne sont pas des meurtrières. Au 3e étage, les ouïes sont de type roman, mais leurs colonnettes sont gothiques tardives. Sur le plan cadastral de 1806 (AHR 3P 338), on croit reconnaître un ancien fossé au N et au NW du cimetière. Mais au plus tard au 18e s., son mur n'était (plus ?) haut que de 4-5 pieds (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). Jacky Koch oralemt, 2003 : 1ère phase = RC + 1.OG, av. accès au comble nef. Incendie (j'ai noté "fin 12e/début 13e s.", ms pr la 1ère phase ou pr l'incendie ??). 2e phase (caractérisée par l'emploi de briques ds les encadremts) : réfection de la porte du 1.OG, qui alors seulemt est rendue verrouillable, et construction du 2.OG; J.K. soupçonne ses fentes d'être de tir (j'ai noté : à cause des m. briques, aber das ergibt keinen rechten Sinn). 3e phase : 3.OG av. ouïes gothiques tardives, réutilisant des "merlons d'angles" construits (av. les m. briques) au cours de la 2e phase. Un devis a été demandé pour une dendro ! WIDENSOLEN, motte ?? Sur la carte au 20 000e du musée archéol. de Strasbourg, H. Zumstein a noté une motte au ban de Widensolen, à la limite de celui de Wolfgantzen, un peu à l'E du canal. Je n'ai rien vu de tel, et le propriétaire de la parcelle non plus. En revanche, M. Ch. Bonnet (merci !) a vu un tertre dans le bois de W., juste sur la rive W du canal, mais il ne se prononce pas sur sa datation, et je ne l'ai pas retrouvé. A tirer au clair. WIHR-en-Plaine, château de plaine C'est à tort qu'on le prétend bâti en 1252 (RA 119.1993, 397). Ses premières mentions sont de 1374 & 1375 (hinder der bürge ze Wilre : AHR 31H 27 & 62). Les Nibelung (branche des Ostein, cf. KvK OE 61) le tiennent en alleu, puis en font oblation aux Habsburg-Laufenburg avant 1390 (RUB II 274 n° 323); en 1419, le fief, maintenant tenu de l'Autriche, comprend die burg ze Wilre, als witt der burgrein begriffen hat (RUB III 236 n° 449 ; rein semble signifier talus). Les Rappoltstein l'acquièrent en 1478 (RUB V 127 & 134 n° 244 & 264), mais rien ne prouve qu'ils l'aient transformé, comme le prétend sans source BL 364. Un mémoie militaire, au plus tard du 18e s., n'en fait plus mention (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). Il se trouvait dans le verger (avec étang) derrière la maison 181, Grand'rue, qui correspond au Schloßgarten mentionné par E. A. Herrenschneider, Ortsgesch. von Weier auf'm Land 1890, 42, et à l'excroissance formée par la limite W du village selon le plan de finage (AHR C 1177/9) et le cadastre (AHR 3P 340). WIHR-en-PLAINE, village fortifié ? Un dorffhag est cité à Wihr-en-Plaine en 1516 (AHR E 2855), et un dorfgraben au 16e s. (AHR 31H 62), mais le plan cadastral de 1806 (AHR 3P 340) ne fait plus apparaitre leur tracé, sauf peut-être à l'W une longue limite parcellaire rectiligne, qui laisse à l'extérieur l'emplacement du château. Un mémoie militaire, au plus tard du 18e s., note que la partie NE de W. est entourée d'un mur de 5 à 6 pieds de haut (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). Ce qu'en dit E. A. Herrenschneider (Ortsgesch. von Weier auf'm Land, 1890, 26-28, adapté en fr. par Th. Schoell in RA 45.1894, 246-47) est en grande partie un défi dogmatique au bon sens. Ces notices ont paru dans les Bulletins d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 8 Octobre 1994 CANTON DE BARR ALTENBURG, château inachevé : Informations n° 2. ANDLAU, château (??), tour, ville forte, commanderie fortifiée (?) : Inf. n° 2. ANDLAU, château de plaine : Inf. n° 2 ; cf. aussi J.M. Rudrauf in ADBO 26.1992, 49-56, av. plan cadastral, et N. Mengus in ADBO 27.1993, 31-33. BARR, château, cimetière et bourg fortifiés : Inf. n° 3. BARR, tour : Inf. n° 3 ; cf. M.A. Hickel in ADBO 11.1977, 46, qui localise 7 rue de l'Eglise (maison de retraite), sans doute d'après F. Hecker, Herrschaft Barr, 24 (sans source). BERNSTEIN, château : Inf. n° 4. BLIDE, pseudo-château : Inf. n° 5. BLIENSCHWILLER, château et cimetière fortifié (?) : Inf. n° 5. BLIENSCHWILLER, village fortifié ? La Dorfordnung de 1468 (trad. fr. ADBO tome.2003, 29f § 25; voir copie 18e AMS VI 382/1/4) mentionne le projet de bâtir au bas du village une porte avec 2 meurtrières. BOEHMSTEIN, château : Inf. n° 5. DAMBACH, cimetière fortifié Closener (93) écrit qu'avant d'être une ville, D. "était un village avec un cimetière fortifié". L'hôpital de Strasbourg a une maison au cimetière de D. dès 1280 (AHS 353; cf. AHS 583 f° 40v); en 1293 est baillé un terrain "à côté du nouveau fossé du cimetière" (iuxta vallem [sic pour vallum] cimiterii novam : AHS 9183), lequel est encore cité (kirchgraben) avant 1351 (OND 6 f° 126r) et en 1478 (AMS U 6465). C'est sa contrescarpe, non le rempart, qu'indique le plan de Himly, Atlas, 64, qui n'a pas su l'interpréter. Cf. B. Metz in M. Fixot, L'église ..., 33-34, avec plan cadastral. DAMBACH, village fortifié Otto in Vallo [= im Graben] est cité dès 1283, ainsi que le lieu-dit Bürgetor (AHS 353, ed. CAOU V 175 n° N230); ce dernier se retrouve en 1320 (AHS 583 f° 43v; AMS 10NA 76 f° 98bis). Il montre qu'avant de devenir une ville, D. avait déjà une enceinte, sûrement de bois et de terre. DAMBACH, ville fortifiée La première pierre du rempart urbain a été posée en 1323, selon une inscription conservée sur l'Untertor et citée par Kraus (I 654). Koenigshoven (668, 879, 907) donne la même date, mais Closener (93) attribue les remparts à l'évêque Berthold (1328-53), sous lequel ils ont dû être achevés. Leur état de conservation est exceptionnel. Cf. AMSel EE 1 (18e s.). DAMBACH, pseudo-château KvK GBS 40, 51, 171, 184, etc. mentionne de nombreuses familles qui auraient eu part au château de D. La vérité est qu'elles sont coseigneurs de la ville (gemeiner an dem slosse der stat D.), qu'elles tiennent en gage de l'évêque (AMS IV 68/94), et y ont conclu une paix castrale (AMS U 5031). Mais le sloß D. (également cité en 1446 : BC IV 206, QSBL III 537) est la ville, et c'est à elle que s'applique le burgfriden, comme le prouvent AMS IV 68/89 (1459) et ABR G 1265/2-3 (1462). DAMBACH, tour ? On cite à D. des vignes hinder dem steinin hus en 1307 (AMS 10NA 76 f° 101r), an der stat zu dem Steinhus en 1337 (AHS 586 f° 241r). C'est sans doute à cette maison de pierre que Steinhausen, prétendu hameau disparu (Humm 159) à l'emplacement de l'usine La Bonal (plan cadastral de 1826, f° B4), doit son nom. Or un écuyer Johann de Dambach, dit zum Steininhuß, est cité en 1302-03 comme fils du chevalier Hug von Dambach, alias zu dem Steininhuse, mort avant 1293 (AHS 2125 f° 39r & 85r-86r). Leur maison était peut-être turriforme. EICHHOFFEN, château ?? Un lieu-dit Burggraben est attesté à E. depuis 1762 (ABR H 70; cf. aussi 59L 4/27, J. Vogt), mais ne semble plus connu aujourd'hui. Le cadastre le situe dans les vignes à 500 m au S de l'église, à l'E du CD 35. Le site (faible pente) n'a vraiment rien de castral. EPFIG, château et cimetière fortifié En 1198, Philippe de Souabe détruit le château d'Epfig selon une chronique, le cimetière d'E. selon une autre (RBS I, 701). Jusqu'à son abandon après sa prise par les Suédois en 1632, la fortification garde ce double caractère de château épiscopal (avec cour domaniale, résidence d'un bailli, d'un receveur et de chevaliers) et de cimetière fortifié (avec cure, maison du chapelain et de divers paysans). Cf. R. Lehni in ADBO 5.1971, 3-20, avec plans & B. Metz in M. Fixot, L'église ..., 37-38. EPFIG, pseudo-village fortifié R. Lehni (ADBO 5.1971, 17) s'est demandé si Epfig, bourg aisé et populeux, n'aurait pas été fortifié. Il cite à l'appui les lieux-dits Walhegraben (ABR G 3550/2 : 1312) et Münchtor (AMS AA 1425 f° 1r & AMS 10NA 76 f° 110 : 14/15e s.), mais ils ne sont pas localisés, et aucun autre texte, aucune carte ne confirme cette hypothèse. EPFIG, tour En 1312, les Burggraf von Sulzmatt vendent à un prêtre un corps de biens à E. comprenant "une cour avec une maison et une tour (turris) à côté, dite dez alten Beheimes seligen hof" (ABR G3550/2). Les Beheim sont des ministériaux épiscopaux, attestés à E. de 1263 (SUB I 408 n° 537) à 1269 (ABR G 111/8), constructeurs de Boehmstein. EPFIG, motte (?) du Jungwald M'a été signalée par J.M. Holderbach, au bout SE du ban, dans la clairière du Jungwald, à l'W de la Schernetz. A voir sur place ! FRANCONABURG, château ?? En 1167, Andlau donne à Baumgarten une partie du Salumberg (auj. Sollenberg, entre Reichsfeld et Baumgarten : ABR C 567/313) "telle que la délimite le sentier dit Rinweg, qui vient d'Andlau et va vers F., jusqu'au ruisseau" (sicut semita dividit quae vocatur Rinewech, quae veniens de Andlau vadit contra Franconaburg usque ad rivum : ABR G 108/1 ed. NSD X 27 n° 10). Le ruisseau doit être la Schernetz ou le Feldlaegertbach, et F. doit logiquement être au SW d'Andlau, entre Bernardvillé et Hohwart. Il est vrai qu'en prolongeant idéalement la même ligne on arrive à Frankenburg, mais ce dernier, outre qu'il n'est jamais appelé Franconaburg, semble trop éloigné. Un diplôme de Henri V pour Alpirsbach, émis à Strasbourg en 1123, a été récrit peu après pour donner leurs patronymes aux témoins (WUB I 355 n° 279; cf. H. Hirsch in MIÖG, Ergänzungsbd 7.1907, 536-543). L'un d'eux est Conradus de Franconeburc ou Franchoniburc. On l'a pris pour un comte de Frankenburg, mais son prénom s'y oppose, et c'est sans titre, loin après les comtes, et uniquement ici qu'il est nommé. Faut-il le mettre en rapport avec un château de F. (probablement éphémère, puisqu'il n'a laissé aucune autre trace) au SW d'Andlau ? GERTWILLER, cimetière fortifié ?? Plusieurs indices le suggèrent, mais aucun n'est probant. En 1277, le fils de her Hug von Kirchdor a des biens à G. (CAOU V 106 n° N150); or le nom de Kirchtor dénote souvent un cimetière fortifié. En 1677, une compagnie française se retranche au cimetière de G. (F. Hecker, Die Herrschaft Barr, 364). Aucune trace de fortification au clocher-choeur roman. GERTWILLER, pseudo-château (tour ?) Juste à l'E de l'église subsiste le RC d'une maison (ou tour ?) romane, aux angles en pierres à bosse à liseré mince; le bas (muré) d'une étroite fenêtre, à l'W, est la seule baie d'origine. Le complexe dont il fait partie, encore connu sous le nom de Meierhof, était la cour domaniale de Niedermünster, dont dépendait l'église (Hecker, cité, 54-56). C'était sûrement la maison, peutêtre turriforme, du fermier abbatial. Salch II 102 y voit sans raison un château; le fossé dont il parle n'existe pas. Merci à M. Michel. GISELBACH, Cne de Dambach, château de plaine ?? Un litige sur le Giselbrunnen (source du G., ruisselet à 1 km au SW de Dambach) entre la commune de Dambach, qui le prétend communal, et Hans Marx von Eckwersheim, qui le revendique pour sa maison de G., où il sert aux bains (zu einem badwasser), est arbitré en 1507 (ABR E 603). Faut-il considérer das huß G., fief des Rappoltstein, comme un château ? Ou, le site ne s'y prêtant guère, plutôt comme un établissement de bains (cf. Specklin, Coll. n° 2149) ? Humm 110, sans source, fait de G. un hameau disparu. HALDE, Cne de Heiligenstein, pseudo-motte Halde est un habitat disparu après 1383 (ABR J Niedernai, charte) à 600 m au SW de Heiligenstein (Humm 114; ADBO 16.1982, 122-24). Sur la seule foi du nom (qui d'ailleurs signifie pente et non tertre), Burnouf n° 39 y suppose une motte, qu'elle cherche au bord de l'Apfelbach (soit à 2 km au NE de H. !), où je ne l'ai pas vue, pas plus qu'au sommet du Hurenspiegel (cf. J. Braun, in ADBO 14.1980, 160-161). HEILIGENSTEIN, château Les burcreben, attestées en 1315 (ADV 1H 48), ne prouvent rien, car il y a un lieu-dit Burg à 300 m au S du château (cadastre, B 2). La mention d'une vigne in dem burggrabe en 1327 (AMS U 827) signifie-t-elle que le château est déjà abandonné ? Il l'est en tout cas en 1453 (burgstaden : AMO FO B 27). Ses vestiges, juste à l'E de l'hôtel Relais du Klevner, ont été rasés en 1978. Cf. B. Metz in EA 6, 3806-07. Ch. Goehner figure sur la même ill. (CAHA V/18.1927, 86, reprise in Salch I et II 134) à gauche un plan de situation du château, à droite un relevé d'un tout autre édifice. HEILIGENSTEIN, village fortifié ?? En 1294 sont mentionnés à H. le lieu-dit ze Barre burgetor (porte du village vers Barr) et une maison (?) in porta : ABR G 69/2; pas d'autre indice - parce que la fortification a été tôt désaffectée ? HEILIGENSTEIN, cimetière fortifié ?? Ch. Goehner (CAHA V/18.1927, 85 n. 1) affirme que le cimetière de H. avait des meurtrières; on ne voit rien de tel aujourd'hui. En l'absence de tout autre indice, je partage le scepticisme de M.A. Hickel, in ADBO 9.1975, 73 n. 5. HOHANDLAU, Cne d'Andlau, château de montagne Bâti avant 1274 par les Andlau; habitable jusqu'en 1806; importants vestiges du 13e s. Cf. BillerMetz, Burgen III, et Zusammenarbeit, 162-67; N. Mengus in EM 5.1992, 111. ITTENWILLER, Cne de Saint-Pierre, château de plaine I. était un prieuré de chanoines réguliers, fondé en 1115 (RBS I 397), supprimé en 1525 (Monasticon Windeshemense, 1977, II 245-48), incorporé en 1530 à l'évêché, incendié en 1632, partiellement rebâti à partir de 1661 (Chr. d'Andlau in ADBO 2.1968, 15-28; IP Barr 87-88). C'est aujourd'hui un château de style Renaissance, entouré d'un fossé d'eau et flanqué de tours percées de canonnières. Il a été très transformé en 1838 (ibid.), mais 3 petites tours carrées, avec leurs canonnières, sont antérieures à ces travaux; de même la tour flanquant l'entrée, dont le plan pentagonal s'inspire de la fortification bastionnée (plan avant 1838 : CRIA). La fortification est attestée en 1574 (die mauren gegen den graben ... ziemlich bawfellig : ABR 1G 22/1, 9 mars & Anbringen non daté [fin mars]; merci à J. Vogt). Rien ne prouve qu'elle remonte au temps du prieuré. Inversement, on voit mal pourquoi l'évêque aurait fortifié (de façon d'ailleurs plus symbolique qu'efficace) ce qui n'était plus qu'un domaine rural. Mais le fait est que la tour pentagonale et les canonnières sont (largement) postérieures à 1530. Description en 1780 (l'église et une grande partie de la fortification sont conservées) : ABR 48J 34 (merci à J.M. Rudrauf). voir ABR Q 3862 St Pierre pr démolition de l'enceinte ruinée (äusseres Gemäuer ... links beim Eingagng & nahe beim Wasser) (J. Vogt) KASTELBERG, Cne d'Andlau, pseudo-château Une chapelle de la Trinité, avec ermitage, est bâtie en 1064 sur le K. (in monte castelli dicto : AD I 171 n° 217; RBS I, 286), à 350 m au NE de l'abbatiale; elle est rebâtie en 1414 (ABR H 2295/6); ses ruines se voyaient encore au 18e s. (OHI V 214). Autres mentions de la chapelle : HEK 67, 69, 659; Clauss 536. E. Bécourt (RA 68.1920, 21-25) parle d'importants vestiges qui "évoquent l'idée d'un château-fort", disons plutôt d'une fortification, forcément antérieure à 1064 (ce qui exclut Landeshaoite et la mythique commanderie de Templiers). De ces "restes de murs écroulés, jambages, tuiles, blocs de granit ... à bossage" (ibid. 22) on ne voit (plus ?) rien, pas plus que du fossé allégué par Salch (I 186, II 183). KRAX, Cne d'Andlau, château de montagne Un arbitrage de 1295 condamne Cune von Bergheim, en litige avec les Andlau, à payer les dommages causés par les bannis qu'il a accueillis à K. (zu Crakes uffe sime huz : ABR 39J 8-9, ed. CAOU III n° 1953 & 2176). L'évêque de Strasbourg détruit K. en 1298, et en remploie les pierres à Lichtenau (RBS II 2448 cite les sources et rectifie la date). K., à 900 m au NE de l'abbatiale, n'est jamais appelé munitio parvula (Salch I 60, II 62, avec fausse localisation), et pour cause : son fossé ovale, énorme au N, enclôt un périmètre respectable, mais dont la moitié E a été dévorée par une carrière (attestée en 1611 : inv. ABR 6E 2/494/415); une basse-cour se devine au SE. Cf. Wibelsberg. Carte de localisation & plan sommaire in ADBO 11.1977, 18-19. Cf. N. Mengus & J.M. Rudrauf, article à paraître in EM 7, avec relevé. LANDESHAOITE, château non localisé Wolfelin de Haguenau (actif d'env. 1220 à 1236) a bâti "près d'Andlau un château qu'il a nommé L." selon Richer de Senones (MGH SS 25, 302), qui déforme les noms allemands et a rendu celui-ci méconnaissable (Landshut ? ou Landeswarte ??). Certains cherchent L., à tort, sur le Kastelberg; d'autres y voient l'agrandissement NW de Landsberg, mais il est difficile de croire ce dernier antérieur à 1237. La localisation "près d'Andlau" n'est pas à prendre en un sens trop étroit. LANDSBERG, Cne de Heiligenstein, château Bâti peu avant 1200 à l'instigation d'Otte de Bourgogne (BMHA 6.1868, 173) par Conrad von Vienhege, qui en prend le nom. Dédoublé vers le milieu du 13e s. par adjonction d'un château autonome au pied NW du donjon. Engagé par les L. en 1412 à l'Electeur Palatin (ABR J Niedernai), qui l'adapte à l'artillerie, notamment en condamnant la partie NW, dont il ne garde que les murs extérieurs. Rendu en fief aux L. en 1479 (ABR J Niedernai). Déjà en mauvais état en 1461 (ABR 12J 803), semble abandonné au 16e s., mais abrite encore un forestier en 1733 (AMS VI 432/1bis f° 15v). Cf. CAAAH 24.1981, 71-94 et ADBO 26.1992, 35-48. MITTELBERGHEIM, château ?? Plusieurs indices invitent à rechercher un château à M., mais aucun n'est probant : une branche des Andlau, importante famille ministérielle, se nomme de [Mittel-]Bergheim dès avant 1179 (RBS I, 595). On y trouve aussi, en 1321 (TR 589) et 1386 (AHS 7383 f° 80v) un lieu-dit an dem Stein, que le cadastre place en bordure S de la partie E du village; aujourd'hui, la rue N-S juste à l'E de l'église porte ce nom. Le terme de Stein peut désigner un château, mais il ne semble pas que ce soit le cas ici. Enfin, 3 maisons (n° 6, 40, 45) ont des angles en pierre à bosse, mais rien n'indique qu'elles soient antérieures à la Renaissance et destinées à d'autres que des notables locaux. MITTELBERGHEIM, cimetière fortifié En 1732, le cimetière de M. est "entouré partie de bâtiments et partie d'une muraille haute de 8 à 9 pieds" (Vincennes MR 974 p. 224). Une telle hauteur ne peut s'expliquer que par une fortification. En 1765, il y a encore une maison, celle du marguillier [plus tard du sacristain : l'actuel n° 30] dans le cimetière, mais la forme compliquée de ce dernier (plan : ABR C 520/2) suggère qu'il englobait autrefois les maisons voisines. Il est sur une pente et ne présente plus trace de fortification - pas plus que le clocher roman tardif (1ère moitié 13e s. ?), dont l'étude par M. Krieg in ADBO 4.1970, 33-35, est très insuffisante. Revoir terrain dans l'hypothèse que le cim. actuel n'est que la moitié E du cim. primitif, délimité au S, E et W par des ruelles. SILBERBERG, Cne d'Andlau Voir le site, que Salch II 183 décrit d'ap. Heintz comme terrasse fossoyée & restes de murs appareillés relevés au 19e s. (o.Q.; alt. 443 m); sur un des éperons, on devine encore un habitat en pierre sèche. Le site est une vaste carrière de grès et de granite (5 ha). SPESBURG, Cne d'Andlau, château Sans doute bâti peu après 1246 par Alexander von Dicka, attiré en Alsace par son frère Heinrich, évêque de Strasbourg. Attesté depuis 1310 (ABR 39J 20), abandonné après 1550. Importants vestiges du 13e s. Cf. Biller-Metz, Burgen III, et les mêmes in B&S 32.1991, 2-13. STOTZHEIM, château de plaine Vers la fin du 13e s., le noble Scholl von S. lègue à la commanderie d'Andlau son château et sa cour, appelée Schollenhof (curia Schollonis en 1283 : AHS 2873), à S. Cour et château sont parfois distingués (curia iuxta domum suam, curia an der gassen vor dem hus : AMS II 62/2, vers 1300), parfois assimilés : ainsi lorsque en 1298 les Teutoniques vendent "la maison appelée Schollenhof à S., ensemble les fossés et étang qui en dépendent" aux frères Werner et Conrad von Westhausen; Werner reprend aussitôt en fief des Reichenberg "la maison" de + Scholl à S. "et tout ce qui est entre les 2 fossés qui l'environnent"; si Conrad y bâtit un [2e] château dans les 10 ans, il aura part au fief (inv. d'archives de 1701, mal cité in ADBO 7.1973, 113; photocopie aux archives de Grünstein). Rien ne prouve que ce projet ait été réalisé. En 1423, "le steinerne Stock au bourg [entendons château] de S." est converti en alleu au profit des Westhausen, dont les héritiers le vendent à Johann Marx en 1423-28 (ibid.). A cette occasion, on constate que la basse-cour ("château appelé vulgairement der vorhoff") est partagée autrement que le château lui-même. En 1490, les Marx en font oblation aux Rappoltstein (das schlos und stock unden am dorff ... mit vorhoven ... : ABR E 600/3 & 17; RUB V 405-6 n° 996-7). Jacob Marx (+ avant 1553) y fait des constructions (viel neuwer gebew : ABR E 603); à partir de 1559, les lettres de fief mentionnent aussi un logis neuf (neuwen geheüß : ibid.). En 1672, le fief comprend das Schloß zu S., Grünstein genannt, mit ... alten Schloß, et en 1688 "les chasteaux vieux et nouveau sciz au bas de S., appelez Grienstein ..." : ABR E 600, cf. J. Rathgeber, Schloß Grünstein in S., 1882 (indigent pour le Moyen Age), 11 = L.G. Glöckler, Notizen z. Gesch. d. Dorfes S., 1902 (copieux, mais peu fiable), 222. Un plan du 18e s. (ABR E 600) figure l'emplacement de l'ancien château comme un ovale entouré d'eau (une motte ?), juste à l'E du nouveau. Ce dernier, qui semble succéder à la basse-cour primitive et remonter au 16e s. (IP Barr 94), donc au logis neuf de Jacob Marx, est habité depuis 1830 par la famille de Müllenheim. En 1793, il avait un fossé et 2 ponts (ABR 2L 43, police générale, merci à M. J. Vogt). Salch (I 309, II 314), suivant REL 1058, croit à tort que le vieux château (qui est toujours cité comme faisant partie de Grünstein : ABR E 600) est celui des Andlau, au bout W du village, qui ne remonte en fait qu'au 18e s. (Glöckler, cité, 99; il ne figure pas encore sur la carte ABR C 512c/8). Salch voudrait faire remonter les deux châteaux à deux curie cum domibus données par Bernhard von Rottweil à Baumgarten avant 1179 (ABR G 1308, RBS I, 595), ce qui est absurde. WIBELSBERG, Cne d'Andlau, château En 1282, Cuno von Bergheim renonce à tout dédommagement pour la destruction de la maison (hüze) de W., causée, au préjudice de son grand'père, par Eberhard von Andlau (+ 1262/64 : SUB I 381 n° 503, RUB I 98 n° 103); son emplacement (der Berg ze W.) a été partagé entre les Andlau et les Bergheim : ABR 39J 2, ed. CAOU I 480 n° 545. Au cadastre (B 1), W. est le contrefort SE du Krax. Comme aucun autre point de la colline ne se prête à la fortification, ni ne présente de vestiges, il faut admettre que W. était à l'emplacement même de Krax. CANTON DE BEAUCOURT BEAUCOURT, pseudo-château : Informations n° 3; le plan cadastral de 1816 (ATB 3P 31/3) situe le Châtelot vers l'emplacement de la Poste actuelle (rue Châtelot), sur un site non défensif, à flanc de côteau; on y a trouvé une monnaie de Marc-Aurèle (M. Colney, Cartes archéol. du TB, 1983, 57), ce qui conforte mon interprétation. Quant au Châtillon, c'est un promontoire, aujourd'hui bâti, dont l'église protestante occupe la pointe N; il est trop grand pour un châteaufort, mais pourrait faire songer à une enceinte de refuge plus ancienne. LE VAL , Cne de Saint-Dizier, site fossoyé ? En 1443, Pierre de Tavannes BE tient des Habsburg des fiefs entre 25-Etuppes, 90-Réchésy et Undervelier JU, et die hofstatt mit dem graben ... mit der mülin darunder ... zu Thal (au Val une parcelle fossoyée et le moulin au-dessous : AHR 2E 124/1/8). Thal a plus de chances d'être le Val de St D., dans le même secteur que les autres fiefs, que Leval sous Rougemont; rien au cadastre. SAINT-DIZIER-L'EVEQUE, cimetière fortifié ?? La légende situe une commanderie de Templiers dans les vergers juste au N du cimetière (J. Joachim, St-D., 1961, rééd. 1984, 10). Or on parle sans plus de fondement de Templiers à Bourgheim, Bouxwiller, Dangolsheim, Dossenheim, Westhoffen, et de chevaliers teutoniques à Hochfelden - toutes localités dont le cimetière était fortifié : des demi-savants ont réinterprété ainsi la coexistence de l'église et d'une fortification. Ici, toutefois, pas d'autre indice : le site (pente en contrebas du village) n'est pas propice à la défense, et si le clocher-porche roman a deux voûtes (plans & coupe in B. Belfort 2.1874, h.t.), il n'a rien de fortifié pour autant. Merci à M. le curé. CANTON DE BELFORT BELFORT, château et ville : Informations n° 3. LA MIOTTE, Cne de Belfort, château ?? En 1226, le comte de Ferrette doit renoncer au château de Belfort et détruire celui de Montfort (Wilsdorf, Ferrette 84). P.E. Tuefferd (Hist. des comtes de Montbéliard, 1877, 41) et Viellard (406 n. 5) cherchent ce dernier sur la Miotte, colline au N de Belfort aujourd'hui occupée par un fort du 19e s. (ce qui empêche toute vérification), et qui se serait appelé la Mote en 1427 (Stoffel 358), ce qui ne prouve rien, d'autant qu'en 1492 c'est la Muate (PTB 70 cite AHR E 3305). LA MIOTTE, Cne de Belfort, tour Cf. G. Bischoff in Histoire de Belfort, 1985, 86 & 110, sans source : la tour de la M. est rebâtie vers 1475 et restaurée à la fin du 16e s. Voir BSBE 1.1873, 15-20 & 55.1947, 92. Vues : A. Fournier, Du Donon au Ballon d'Alsace, vers 1900, 671 (dessin, 18e s.); La Vie en Alsace 5.1927, 221 (aquerelle de Schacre , v. 1830 : haute tour en ruine). E. Gasser, Masevaux, 1923, 121 : Masevaux contribue 1474 à la construction d'une tour de guet sur la montagne de Belfort = la pyramide de la M. CANTON DE BENFELD ALTENBURG, Cne de Kogenheim, château ? Au 12e s., un chroniqueur attribue à César la construction de 4 castella autour d'Ebersmünster, dont A. près de Kogenheim (MGH SS 23, 432; Neues Archiv 34.1908, 153). Il a donc dû y avoir une fortification antérieure au 12e s. dans ce secteur. En revanche, lorsque Gebwiler, vers 1523, mentionne A. comme château existant (CAAAH 33.1990, 153), c'est sans doute une façon pédante de désigner celui de Kogenheim. Au 13e s., les bans de Sermersheim & Kogenheim sont à Niedermünster von Hittenheim lache [limite N] unze biul ze bruke (CAOU V 584 n° N817) : y aurait-il eu une "motte du pont" (Bühl zu Brücke) à la limite S du ban de Kogenheim ? Faut-il l'identifier à A. - ou à Brandenburg ?? BENFELD, château de plaine Voir Inf. n° 3 et B. Metz in A. 4 Cns 12.1994. BENFELD, ville forte Voir Inf. n° 3; B. Metz, La construction du château de B. à la fin du 14e s., in A.4Cns 12.1994, 57-60, et J.Ph. Meyer, Les tours-portes de l'enceinte médiévale de B., ibid., 47-55. FRIESENHEIM, motte Le cadastre (ABR, 1839, A 4) indique nettement une motte et sa basse-cour ronde au lieu-dit Heiligenbreite (cité en 1342 : ABR G 1831/1), sur la rive droite de l'Istergraben, à 1 km à l'ENE de l'église. Elles sont nivelées; il s'agit peut-être du "tumulus" fouillé sans résultat selon Golbéry (in AI III 64) et Nickles (BMHA II/2.1864, 135). GIESENBURG : voir Hüttenheim HERBSHEIM, château de plaine A la sortie SE du village, un mince fossé d'eau entoure une petite terrasse ovale, à peine surélevée. Elle n'était sûrement guère plus haute avant que Nickles la fouille "sans résultat" (BMHA II/2.1864, 129). Selon AI II 158 (= IV 367), le château a appartenu aux Dornhäuser (famille totalement inconnue), et était déjà ruiné au milieu du 16e s. Tout ce qu'on écrit d'autre de l'histoire de ce site s'applique en fait au village (p. ex. la destruction par Strasbourg en 1421 : Hertzog IV 109) ou repose, au mieux, sur des confusions avec Herbolzheim (Ortenau). HUSENBURG, HÜTTENHEIM, GIESENBURG, LUTTERAU, 3 ou 4 châteaux de plaine Au Moyen Age, Huttenheim est un village au moins double, avec 2 églises paroissiales, 3 cours domaniales et plusieurs chapelles, le tout sur la rive gauche de l'Ill. La localisation des châteaux du ban de H. pose des problèmes ardus, que j'ai posés, mais non résolus, in EA 7, 4147-50 (références). Voir le chapitre de D. Schaad, avec cartes archéol., in J. Roecker & alie, Chronique de H. II, 2002. 1. C'est sûrement à la Lutter que le castrum Luterowe, cité uniquement dans la 1ère moitié du 14e s., doit son nom, qu'évoquent des lieux-dits du ban de H. (EA 8, 4874). 2. Le château (castrum, hus) que les Kind von H. tiennent en fief de l'évêque à H., avec la Niederkirche, au début du 14e s., passe en 1331 aux Zorn, en 1423 aux Mans; du 16e au 18e s., il est aux Müllenheim (inv. AMS FM, index). Il porte aussi le nom de Husenburg (de 1428 à 1473 : AHS 582 f° 131r) et de Mansenburg (de 1497 à 1510 : StAD D 21 A 6/4a f° 20r, AMS FM 240). Il est en ruine en 1404 (burgstadel : AMS U 2961). Strasbourg, après avoir incendié Husenburg en 1428 (Hertzog IV 109, date suspecte, lire 1421 ?), détruit en 1465 le schloß ... Hussen ... by Benfelt an der Ill à cause de brigandages d'Adam Riff (Berler 69); celui-ci avait pris le château (myn sloß Husenburg : AMS AA 1515/77) à Heinrich von Bissingen, dit Büchsner. Il ne peut guère s'agir que du château des Mans; H. Büchsner leur était peut-être apparenté. Comme un Müllenheim réside à H. en 1508 (AMS FM 234), le château a dû être rebâti - pour la 3e fois en un siècle, sans qu'aucune source n'en dise mot ... 3. Les Boecklin, engagistes de H. au 15e s. (ABR D 2/12) et jusqu'en 1539 (ABR G 1296), y ont une "maison" (hußliche wonung en 1539, behausung en 1566 : ABR G 1296); en 1523, elle est appelée Giesenburg (StAF Böcklin Akten 755, inv. d'archives de 1577, J. Vogt), et en 1569/70 Niederschloß (ABR G 1861). Détruit en 1632, ce château est vendu par les Reinach (qui en ont hérité : ABR G 1296) au maître de poste Courcelles, qui veut le rebâtir en 1684/85 (ABR 1G 14/16/a & l, merci à M. J. Vogt). Rien ne prouve qu'il ait été fortifié, ni que les Boecklin l'aient acquis dès 1412, comme l'écrit sans source REL 341. Pour ces 3 édifices, 5 sites sont envisageables : A) N. Nickles nomme Husenburg ou Heidenschloss un tertre sur la rive droite de la Lutter, nivelé vers 1820, et qui a livré du matériel romain et médiéval (BMHA I/4.1861, P106; II/2.1864, 127, av. carte). Son site a été retrouvé par Etienne Hamm, au sol, et Marina Lasserre, d'avion (merci aux deux) : c'est un tertre arasé subcirculaire, entouré d'un fossé comblé, avec une basse-cour à peine visible au N, entre 2 bras de la Lutter, à 1100 m au SSE de l'église et juste au NW du lieu-dit Husenacker. B) L'Inventaire cherche Husenburg à 500 m plus à l'WNW, entre le terrain de sport et la Lutter (parcelle enclose, jadis entourée d'un talus, mais qui pourrait remonter aux ouvrages du siège de Benfeld en 1632, cf. A. 4 Cns 4.1986, 48). C'est sans doute une erreur due à l'imprécision de la carte de Nickles; rien à cet endroit sur le plan cadastral de 1838 (ABR 8E 215/8, C 12-13). C) Régemorte indique un fossé en arc de cercle dans le village, juste à l'W de l'église; le cadastre montre à cet endroit (E1, n° 236-39) un parcellaire ovale, mais exigu; il n'y aurait là place que pour une Kernburg - avec éventuellement une vaste basse-cour plus au NE (n° 206-8) ?? D) Le Schloessel (institut médico-professionnel), hors du vieux village au N, est une demeure du 18e s. sans trace de fortification (IP Benfeld, 26; cadastre, E3). On ignore qui l'a construit et quand, et par conséquent s'il succède au château des Müllenheim, à celui des Boecklin ou à aucun des deux. Il n'est vraiment à l'emplacement ni du château figuré par Merian (in Theatrum Europaeum II 638; sa topographie est sujette à caution), ni du site fossoyé indiqué par Régemorte au bord de l'Ill, à la lisière NE du village. E) Ce dernier semble bien correspondre à la motte que m'a signalée E. Hamm (merci !) : au bord W du Mühlbach, dans le bosquet juste au S du parking de l'usine, rue du Travail; un fossé se devine au S, une basse-cour terrassée au N; on situe là une ancienne chapelle (la Niederkirche ?); sur le plan cadastral de 1838, c'est une vaste parcelle vide (E4 n° 448), avec une mare et un fossé courbe, qui devait entourer la motte à W et au S. Logiquement, Lutterau devrait correspondre au site A; dans ce cas, la tradition locale aurait confondu deux châteaux. On est d'autant plus porté à le croire que le château des Kind (devenu Husenburg au 15e s.) est lié à la Niederkirche - juridiquement, et sans doute aussi topographiquement. Rappelons que H. avait 2 églises, l'actuelle et une autre, non localisée; elles ont été si bien confondues (EA 7, 4148) qu'on ne sait plus laquelle était la Niederkirche. Je crois que c'est l'église disparue, qu'elle était dans la moitié N du village, et que le château Kind-MansMüllenheim était au point E. Si au 16e s. le Niederschloß est le château des Boecklin, c'est sans doute qu'il est encore plus bas (plus au N) que celui des Müllenheim - p. ex. à l'emplacement du Schloessel. D'ailleurs Régemorte indique un enclos hors du village, un peu au N du site fossoyé du bord de l'Ill. En revanche, son fossé à l'W de l'église est soit une fausse piste, soit le seul souvenir d'un 4e château de H. HÜTTENHEIM, clocher fortifié En 1582, le clocher-porche roman de H. est percé de 2 couleuvrinières au RC; son 1er étage, compris entre 2 voûtes, est désormais à l'épreuve du feu. L'église sert de refuge en 1621-22 (ABR G 1861). Cf. B. Metz in EA 7, 4149, et F. Baumann-Gsell, Aperçu architectural de la tour de l'église de H., in A4Cns 19.2001, 135-48 (nombreux relevés), qui aboutit aux mêmes conclusions que moi. KOGENHEIM, château de plaine En 1362, la moitié du château (burgk) est à l'évêque (AMS AA 1425 f° 18v), mais en 1366 c'est la totalité du château qu'il vend au doyen J. von Ochsenstein, tel qu'il l'a acheté des Bergheim (ABR G 129/9). Or Cune von Bergheim réside à K. en 1343 (inv. d'archives de 1701, photocopie aux archives de Grünstein). Sifrid v. Andolsheim y réside en 1346 (AMS U 1219; cf. AHS 586 f° 174r), et sa famille tient 1/4 du village (mais non le château) en fief des Rappoltstein dès avant 1320 (RUB I 261 n° 354). Or, en 1451, Adam von Andolsheim tient la moitié du château ruiné (burg, burgstaden und zarige) en fief des Rappoltstein, mais en abandonne la jouissance à ses cousins Uttenheim (qui ont déjà la moitié épiscopale : ABR G 934/1), à charge d'y faire les réparations nécessaires, notamment au donjon (durn : RUB IV 124-25 n° 373-74, cf. 252 n° 672). C'est chose faite en 1465 (RUB IV 348 n° 814). Au 18e s., le château est ruiné (ABR E 590, J. Vogt; SHAT MR 1071/58, J.M. Rudrauf), mais encore fossoyé (Régemorte). En 1830, c'est la maison de maître d'Ed. de Müllenheim; elle devient mairie-école en 1832 (ABR 8E 245/8). Il en reste deux chaînes d'angle talutées en pierre à bosse, juste à l'E de l'église. Voir Altenburg. KOGENHEIM, village fortifié Un Burgetor est attesté au 13e s. (TR 495), un Dorfgraben en 1364 (ibid.) et en 1437 (AN K 2336/1/18). Il est encore entièrement en eau sur le plan cadastral de 1838, où l'on reconnait l'emplacement de 3 portes (N, E et SW). Plans partiels : ABR 8E 245/8. LUTTERAU : voir Husenburg MANSENBURG : voir Husenburg NEUNKIRCH, Cne de Friesenheim, cimetière fortifié ?? Neunkirch, attesté depuis 1290 (ABR G 4252/4) est l'église paroissiale de Friesenheim et de Witternheim jusqu'au 19e s. (P. Adam, N.-D. de N., 1966, 21, 103-107). Sur la carte de Régemorte, Neunkich (l'église et 4 maisons) est entouré d'un fossé d'eau presque rond, sauf à l'E où la route semble occuper son emplacement. Lorsqu'un militaire (du 18e s. ?) écrit "Wideren : il y avait un château près de cette église, qui est entièrement ruiné" (Vincennes MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf), c'est sans doute à ce site qu'il pense, car Witternheim n'avait alors qu'une chapelle. Les plans de l'Intendance (ABR C 558/110, v. 1760) et du cadastre (1839) n'indiquent ni fossé, ni parcellaire circulaire. Le clocher ne présente aucune trace de fortification. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 9 Février 1995 RHINAU, ville fortifiée Rhinau est appelé oppidum en 1219 et civitas en 1223 (RBS 845, 886). L'enceinte (murum opidi) est attestée en 1284 (AHS 854 f° 139r), un faubourg (forstat) en 1383 (AMSel GG 104 p. 63). Le Rhin emporte avant 1398 une partie de la ville et des remparts (ABR G 1510), puis la collégiale (Königshoven II 640), et en 1406 la commanderie (JbVC NS 5.1938, 107). Pourtant, durant tout le 15e s., la ville reste qualifiée d'opidum (AMS U 4903 : 1445) et de stat (AMS AA 66 f° 139v, AA 1497/2, IV 68/111 : 1429, 1448, 1478); elle est prise (erstigen : Archiv-Chr. 145; cf. Hertzog IV 109-10) en 1428, et a deux portiers en 1448 (AMS III 143/9). Une nouvelle inondation la ruine vers 1513, et elle est rebâtie plus loin (JbVC NS 5.1938, 108-9). En 1592, R. est un village ouvert (Reuss BK 33; Alsatia 1861, 30). Pourtant, le tracé d'une enceinte se reconnait sur le plan cadastral de 1838 à celui du Steingraben (auj. rue du Fossé des Pierres, hélas), qui avec le Brunnwasser entoure une aire de 800 x 400 m, non bâtie au S. Cf. B. Metz in A. 4 Cns 1995. RHINAU, château de plaine En 1236, Rhinau figure parmi les châteaux (castra) de l'évêché de Sbg (RBS II 1043), et l'évêque y a une domus en 1279 (AHS 854 f° 139r). On pourrait à la rigueur mettre en doute ces mentions, mais non celle de maisons en ville en face du château (castrum) en 1307 (AHS 855 f° 295v, 296r, 313v; cf. aussi ABR G 377 f° 31r, 32r). Peut-être est-il détruit par les inondations de 1398-1406, car au 15e s., R. apparait comme ville sans château dans les traités entre Strasbourg et l'évêque (AMS AA 66 f° 139v, AA 1497/2, IV 68/111 : 1429, 1448, 1478), et les mentions d'un sloß R. s'appliquent clairement à la ville (p. ex. Schilter 919, AMS AA 181/8). SERMERSHEIM, ville forte éphémère En 1291, Anselm von Rappoltstein attaque vainement Cune von Bergheim dans la petite fortification de Sermersheim (in S. munitione parvula : MGH SS 17, 218). Munitio peut désigner aussi bien une enceinte urbaine qu'un château. En 1292, l'évêque de Strasbourg détruit la ville de S. (opidum, stettelin : sources in RBS II 2323-2325). Ses défenses - il n'est pas prouvé qu'elles aient été en maçonnerie - n'ont pas été rétablies, malgré la mention d'un Burgetor en 1315 (ABR H 223, copie 17e s.) et 1329 (TR 797; cf. AHS 1684 f° 10v, sans date). Aux 14e et 15e s., S. est toujours appelé dorf. Aucune trace d'enceinte au cadastre, sauf à la grande rigueur au N. SERMERSHEIM, château ? La munitio de 1291 (ci-dessus) est peut-être le château des Bergheim, attesté en 1299 (hus : AMS U 374, ed. CAOU IV 394 n° 3216), mais détruit dès 1292, avec la ville (ZGO 62.1908, 124). J. Roecker (A. 4 Cns 3.1985, 23), le cherche sans argument au lieu-dit Hofreith, qui est l'actuelle pl. St-Jean-Baptiste (cadastre, 1838), site peu plausible; je serais plutôt tenté de le chercher sur le terrain vague entre l'Ill et l'angle des rues des Bateliers et des Pêcheurs (Oberund Hintergass), où le cadastre montre un bizarre reste de fossé. WITTERNHEIM, motte ?? J.G. Schweighaeuser, Antiquités de l'Alsace, 1828, II 29, signale à W. "un tumulus remarquable par sa grandeur". N. Nickles (BMHA II/2.1864, 147-48 & carte h.t.) précise qu'on a rasé vers 1840 le Lieberain, "tumulus" à la sortie W de W., large de 80 m au moins à la base. Si ce chiffre, donné de mémoire, n'est pas trop fantaisiste, il n'a pu s'agir que d'une tombe princière ou d'une grosse motte. Je n'ai pu consulter le plan cadastral. WOERTH, Cne de Matzenheim, château de plaine Les comtes de Frankenburg prennent le nom de W. à partir de 1185 (RI IV/3 n° 4). En 1232 (oblation à l'évêque), le château est appelé Ober-W. (castrum superioris Werde : RBS 987) pour le distinguer de Nieder-W. = Woerth/Sauer; ce n'est donc pas un château double. Depuis 1358, W. est à l'évêque (AD II 223-28 n° 1083 & 1087), qui l'engage bientôt à divers nobles. En 1362, la basse-cour abrite 11 fermes et un moulin (AMS AA 1425 f° 31v), formant le hameau de W., qui a son propre ban (AHS 582 f° 205r). Un partage de 1454 (ABR G 811/5) mentionne 2 logis de pierre et un de bois, la tour-porte, l'étuve, la chapelle, le talus (rein) entre les 2 fossés, etc. Le château est détruit et rebâti au 16e, et en partie à nouveau aux 18e & 19e s. (IP Benfeld 37). Il occupait une île (d'où son nom), cf. plans cadastraux in A. 4 Cns 6.1988, 47-53. Il était sur motte selon E. Sitzmann, Un castel féodal ou le château de Werde, 1912, paru d'abord in RCA (ici : 25.1906, 581, 774), qui traite beaucoup (et mal) de la famille, et peu du château. ZELSHEIM, Cne de Friesenheim, motte ?? A 170 m au SW de la chapelle, le plan cadastral de 1839 indique une très petite parcelle ronde entourée d'un large fossé (motte, ou plutôt aménagement paysager dans le parc du Schloessel ?), et à 300 m à l'ESE, juste au N de la route de Diebolsheim, un fossé en angle très ouvert. Aucun vestige. Sur l'histoire de Z., cf. HEK 1832. CANTON DE BISCHHEIM BISCHHEIM, château de plaine : Inf. n° 4. HOENHEIM, château ou enceinte villageoise ?? L'annaliste d'Altorf signale en 1247 la destruction d'un mur à H. (destructus est murus in H.), sans autre précision. RBS II 1174 y voit une fortification épiscopale, inconnue par ailleurs. CANTON DE BISCHWILLER BISCHWILLER, château, bourg (et cimetière ?) fortifiés : Inf. n° 4 et B. Metz in A. Ried-N 1999, 209-13. DRUSENHEIM, château de plaine ? Ce n'est qu'en 1492 qu'est mentionné à D. le Burghoff, non loin de la Kirchgasse : GLAK 66/5073 f° 44r, cf. A. Kocher, Ämter Offendorf ..., 1907, 13. Ce nom suggère un château disparu, dont la basse-cour survit comme exploitation agricole; peut-être Conrad im Hofe, notable de D. mort avant 1346 (AMH AA 255/163) l'occupait-il déjà. Le Burghof est encore cité en 1744 (GLAK 62/20152, J. Vogt). C'est sans doute lui qu'un plan de 1704 (P. Perny, Drusenheim, 1985, 106; A. Ried-N 1987, 60) indique comme carré entouré d'un fossé d'eau juste au SE de l'église, donc à l'emplacement de l'actuelle école. Sur le plan cadastral de 1836 (ABR), il n'en reste aucune trace. En 1346, D. est aux Oettingen, héritiers des landgraves de Woerth (AMH AA 255/163). Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 219-20. DRUSENHEIM, village fortifié ? La carte de Specklin (1576) figure D. comme localité fortifiée. Mais l'enceinte bastionnée bâtie vers 1705 (cf. P. Perny, D., 1985, 89, 101, et in A. Ried-N 1987, 56) a oblitéré tous vestiges antérieurs, et les textes sont muets. FORSTFELD, château : voir Vechenheim HEXENBERG, Cne de Leutenheim, motte ? H. est un oppidum hallstattien réoccupé au Bas-Empire, à 1,5 km au SW de Leutenheim. Dans son angle W, Forrer décrit une motte précédée de deux fossés (BMHA 26.1926, 48-49; Catal. MAS 9693, 33201-278). Sa fouille de sauvetage y aurait repéré un "château fort" carolingien, auquel auraient succédé 2 tours de bois, la première incendiée. Du matériel de sa fouille, il ne reste au MAS que peu de chose, et rien de médiéval (merci à B. Schnitzler). Le site lui-même, bouleversé en 1932 (ligne Maginot) et couvert d'une forêt impénétrable, ne semble correspondre qu'en partie à la description de Forrer, et la Kernburg n'a pas ou plus l'aspect d'une motte. Cf. EA 8, 4717 & B. Metz in A. Ried-N 1999, 215-16. ROPPENHEIM, tour ? En 1767, le duc de Deux-Ponts vend sa "cense ... au ban & finage de R., proche le Wickheusel près du Rhin" (ABR E 360, dernier fasc.). Ce Wighäusel n'est pas autrement connu; en 1767, ce n'était sans doute plus qu'un lieu-dit. Comme le plan de l'Intendance n'est pas conservé, on ne sait si la cense correspond, sur le plan cadastral de 1836, aux lieux-dits Hof et Reneshof, à 1,6 km au SE de l'église (A3), ou Kleinhof, à 500 plus au SW (B2); c'est en tout cas dans ces parages qu'il faut le chercher. Le mot Wigh(a)us (tour) est une survivance archaïque dès le 15e s.; on songera ici à une tour de guet médiévale, peut-être au bord de l'ancien bras du Rhin qui sépare aujourd'hui les bans de R. et de Neuhaeusel. Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 223-24. ROPPENHEIM, château de plaine Les comptes des Fleckenstein pour 1561 (AMH JJ 276/8) montrent qu'ils ont à R. une ferme (f° 58v, 61r), mais pas de château (cf. f° 61r). 1627 Schloßhof : cf. AMH JJ 276/7 (J. Vogt). Avant les ravages de 1632, l'emplacement du château des Fleckenstein à R. et ses dépendances (die hofstatt ... darauf das Schloß gestanden, der Viehhof, daß Ambthauß ...) valaient 900 l., en 1644 500 l. (ABR E 5551; cf. A. Kocher, Uffried, 12). A la fin du 18e s., on songe à lotir cette parcelle, désignée comme Schloßhoff, "au milieu du village, en face de l'église", dans l'angle de la Landstraße (RN 63) et du Grasweg (RD 136) (ABR E 360, 1er fasc.). Pourtant, sur le plan cadastral de 1836, la parcelle (n° 139) est encore vide; plus tard, l'école a été bâtie sur sa moitié NE. Merci à M. J. Vogt. Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 222-23. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 10 Octobre 1995 CANTON DE BISCHWILLER (suite) ROPPENHEIM, clocher fortifié ? L'église de R. semble de 1623 (date au portail S). Le clocher-porche, aussi large que la nef, porte les millésimes de 1583 et 1628 et n'est guère datable. Au RC, son portail W est verrouillable par une poutre coulissant dans l'épaisseur du mur. Ce dispositif n'a de valeur défensive que s'il s'agit de l'unique entrée de l'église, ce qui n'est plus le cas au moins depuis 1623. Aujourd'hui le RC du clocher est plafonné, mais le niveau des étages a été modifié lors de l'installation de l'orgue, et l'état primitif n'est pas connu. SCHIRRHOFFEN, pseudo-motte Le Schloessel de Schirrhoffen n'est attesté que depuis 1718 (AMH JJ 113 f° 340); le bâtiment actuel, sur un rebord de terrasse, ne semble pas antérieur à cette époque. J. Burnouf (n° 94) a cru voir "derrière le château moderne ... des terrassements qui semblent les vestiges d'une bassecour", et en déduit une motte. Je n'ai vu que des soutènements récents, qui ne prouvent absolument rien. Travaux 1744 cf. ABR E 770 (J. Vogt). Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 22627. SCHLOESSEL, Cne de Leutenheim, enceinte Enceinte de terre quadrangulaire aux angles arrondis d'env. 35 m de côté, à l'intérieur de laquelle Lempfrid (EH 3.1912, 58) décrit un tertre tronconique qui n'existe pas ou plus, sur la rive droite de la Sauer, à 1,6 km à l'W de Koenigsbrück. Un sondage de F.A. Schaeffer (Strassburger Neueste Nachrichten, 9 XI 1927 = Catal. MAS 37662) a mis au jour des tuilots et des tessons médiévaux noirâtres, cuits dur, qui semblent perdus. Aucune donnée historique. Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 216-17. SESSENHEIM, village fortifié ?? Le plan cadastral de 1836 indique à 3 des issues du village des lieux-dits évoquant des portes : auf die alte Straße am Kirchlachthörlein au NE, près du cimetière actuel (B1); im Bitzfeld am Thörlein au SE (B2, auj. passage à niveau vers Dengelsheim); beim Pfauthörlein au SW, au bord du Hohweg (D2). Aucun autre indice. SOUFFLENHEIM, château de plaine Jusqu'en 1251, l'abbaye de Neuburg devait un cens pour des champs situés entre le château (castrum) de Conrad IV à S. et la forêt, et entre le Brumbach et l'Eberbach (AII II 69 n° 73); le château devait être dans le confluent de ces rivières (actuel élevage de sangliers), avec une cour domaniale citée dans la même charte. Il a dû être détruit pendant l'Interrègne, car il n'est plus jamais cité par la suite. En 1219, Frédéric II donne des biens à Neuburg pour pouvoir conserver la cour de l'abbaye à Suvilheim (AMS II 85 f° 13r, mal éd. in NSD XIII 239 n° 46, cf. OHI VI 374), qu'il a occupée et où il a fait des travaux (quam ... edificavimus) - probablement de fortification. Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 213-14. SOUFFLENHEIM, cimetière fortifié ? L'ancienne église et son cimetière (incluant à l'origine l'emplacement de la cure) étaient juste à l'E de l'église actuelle, au lieu-dit Kirchberg ou Oelberg, fortement surélevé et entouré d'un haut mur de soutènement (re- ?)bâti en 1755 et 1768 (L. Sittler in S. à la recherche de son histoire, 1987, 116, 119). La tradition y place un cimetière fortifié (Batt I 98), et en 1848, un militaire y voit "une véritable fortification" (OF 36, 1981/4, page ?); mais aucune source explicite ne le confirme pour l'instant. UFFRIED, Landwehr ?? Selon un Jahrspruch noté en 1599, la limite SW du Landgericht de l'Uffried (11 communes énumérées in REL 1129, entre Roppenheim et Dalhunden), partant du Rhin, passe par les lieuxdits Nuwengraben, Steckenwag, Wehrhagk [haie défensive], Süffel, Steinfurt, ce dernier à la limite des bans de Sessenheim et Soufflenheim : ABR E 2743 f° 179r. Or les bans de Sessenheim et de Rountzenheim, et plus au N ceux de Roeschwoog et Roppenheim (dans l'U.) sont séparés de ceux de Soufflenheim et de Leutenheim (hors U.) par un cours d'eau dit ici Altbach, mais Landgraben à la même époque (ABR C 60/25) et aujourd'hui. Le lieu-dit Wehrhag de 1599 (au SW de Sessenheim ?) pourrait donc éventuellement garder le souvenir d'un temps où tout l'U. était protégé par un fossé et une haie. VECHENHEIM, Cne de Kauffenheim, château de plaine ?? Selon une légende attestée en 1701 (AMH GG 41bis p. 96, résumé in OF 62, 1988/2, 25), 2 comtesses de V. auraient donné leur château de V. à Koenigsbrück au 12e s. En fait, c'est le duc Welf qui, en 1153, donne au couvent le domaine (predium) de V., que possédaient 3 soeurs [de sa famille] (AD 238 n° 288). Koenigsbrück en fait une grange (curia en 1187 : MGH DD X/4 244 n° 967), disparue après 1490; elle était à 800 m au NE de Kauffenheim (Humm 166), soit à 200 m au SW du moulin dit de Forstfeld, qui est sur la rive droite de la Sauer, donc au ban de Kauffenheim. Or en 1673, le moulin des Hanau (qui l'ont acheté à une Fleckenstein en 1660 : A. Kocher, Uffried, 21) à Forstfeld est à proximité immédiate du vordern Schloßhoff et du Schloßgraben, qui risquent de pâtir du mauvais état de son canal d'amenée (ABR E 1786, Memorial du 27 IV 1673; merci à M. J. Vogt). Un château de Forstfeld n'est pas autrement connu. Faut-il le chercher près de Vechenheim ? D'autre part, le plan du finage de Kauffenheim (ABR C 561/184) et le plan cadastral (ABR, 1838, D2) placent tout le long de la Sauer, en amont de ce moulin, un lieu-dit Burgmatten, déjà attesté au 14e s. (ABR 12J 83). Est-il à l'origine de la légende ? Cf. B. Metz in A. Ried-N 1999, 220-22. CANTON DE BITCHE Est considérée ici comme alsacienne la frange orientale de ce canton, jusqu'à une ligne Breitenstein-Stürzelbronn. ARNSBERG (GROSS-), château : Informations n° 2; plan (sans échelle ni orientation, mais plus complet que les autres) et élévation : IP Bitche, 1990, 20. BELLERSTEIN, château : Inf. n° 3. BREITENSTEIN, château ?? : Inf. n° 5 EGUELSHARDT, château ? Hertzog III 52 appelle E. ein zerbrochen Hauß. On peut exclure une confusion avec Waldeck, qu'il cite aussi (III 50), mais non avec Bellerstein. FALKENSTEIN, Cne de Philippsbourg, château de montagne Le comte Reinald von Lützelburg se nomme de F. en 1141 (MGH DD IX n° 56-57). Du 13e au 16e s., le château est aux chevaliers de F., apparus en 1205 comme ministériaux d'Empire (RI V/1, 114). La foudre le détruit en 1564 (Lehmann, 13 Burgen, 70). Guère de vestiges antérieurs au 14e s. F.A. Ihme, Schloß F., 1874 = Le château de F., 1875, ne mérite guère confiance. Plans, coupe, relevés de détail par W. Schmitz in Die Denkmalpflege, 1916, 68-71. GRAFENSTEIN, Cne de Sturzelbronn, pseudo-tour En 1461, J. von Lichtenberg investit Heinrich Wollenschläger von Altdorf du fief de + Claus von Groffestein : biens entre la Robertsau et Neumühl et tour de G. sur la rive de l'étang (turn ... hie nyden an dem staden by dem tiche genant Groffestein : ABR 36J 5/721; Lehmann HL I 318). De même en 1470 (StAD D 21A 3/6 f° 70; Eyer TL 221). Ces textes ne permettent aucune localisation. La tour de G. n'est jamais citée ailleurs (alors que les fiefs des Groffestein entre Strasbourg et Neumühl sont attestés en 1435 : RTL 915). C'est sans argument que F. Eyer (TL 221; RTL 109) le place au bord du Grafenweiher, étang auj. à sec entre Neunhoffen et Stürzelbronn, où l'on ne voit aucun vestige. Or les Groffestein sont en réalité les Grostein, nobles de Strasbourg attestés depuis 1294 (SUB III 101 n° 323), et qui s'éteignent vers 1450 avec Claus von G. (KvK OBG I 478); au 15e s., ils s'écrivent aussi Grawenstein, Graffenstein, etc.; sur cette identification cf. AMS IV 20/26, AMS I 15/40, ABR G 4771/7 & 9. On ne sait pas vraiment d'où ils tirent leur nom, mais il y a un Grostein près de la Robertsau (SUB V 25 n° 10). C'est sans doute là qu'il faut chercher notre tour. HELFENSTEIN, Cne de Philippsbourg, château de montagne La famille von H. à Strasbourg, citée depuis 1264 (SUB I 422 n° 556) n'a aucun rapport avec le château. En revanche, Rüdiger von H. peut lui devoir son nom (AEA 30.1964, 327, nécrologe de Neuburg "du 2e quart du 13e s.", datation fort incertaine car uniquement fondée sur l'écriture). D'avant 1315 (SindUB 176 n° 20) à 1430 (ADMM B 492/45-46), H. est à la famille Vogt von Wasselnheim en fief lorrain. A partir de 1415 (K. Pöhlmann, Regesten des Winsteiner Kopialbuches [StAD D 21A 8/3], 1962, n° 46) il n'est plus question que du Berg zu H., ce qui indique que le château a été détruit - à l'initiative de ses voisins de Falkenstein, selon un arbitrage de 1436 (ABR 36J 4/599; LU II 2710). Il en reste, à 100 m à l'E de Falkenstein, le rocher aménagé, la citerne et des blocs isolés. Esquisses sommaires de plans in CAHA II/8.1917, 862, EH 10.1929, 25, Les Vosges 1979/1, 11 & Recherches méd. 11, 1985, 19. Cf. F. Eyer in Les Vosges 57, 1978/1, 1 & in Pfälzer Heimat 26.1975, 50-52; Biller, Windstein, 43; Müller, Fleckenstein, index. HOHWEYERSBERG, Cne de Mouterhouse, château non fortifié Château de chasse de plan quadrangulaire à tourelles d'angle rondes, bâti (vers 1560 selon Bouteiller 123) par le comte Jacob von Zweibrücken-Bitsch (1510-70) au bout E de la plateforme sommitale du Grünberg, à 2 km au N de Mouterhouse; déjà délabré en 1577, "à demy ruiné" en 1594 (Th. Alix in Recueil de doc. sur l'hist. de Lorr., 15, 1870, 111, 162). En ruine en 1754 (ABR 146J 17, d'après ADMos B 10131 f° 136). Alix le dit en colombage, ms les fondations conservées sont en moellons. Le plan paru dans Le Messager d'Als-Lorr. 2.1906, 181 est entièrement faux. MOUTERHOUSE, château de plaine non fortifié En 1507 est bâtie (millésime sur la porte) et consacrée (inv. ADMM B 572/4) la chapelle du château du comte Reinhard von Zweibrücken-Bitsch à M. Elle abrite une inscription de 1505 qui provient de l'entrée du château (Kr III 816) et le date probablement (malgré Hertzog III 50). Th. Alix le décrit comme "maison de plaisir bastie au milieu d'un estang à truistes", déjà délabrée en 1594 (Recueil de doc. sur l'hist. de Lorr., 15, 1870, 111, 161). La guerre de Trente Ans la détruit (Ad. Marcus, Les verreries du comté de Bitche, 1887, 129, 181). Un plan de 1792 (Marcus, pl. XI) montre, à côté de la chapelle, une tour ronde ruinée. En revanche, Kr III 816 décrit (de visu ??) une tour de 3 étages, de plan polygonal irrégulier, avec une tourelle d'escalier. Il n'en reste que de faibles vestiges dans une île de la Zinsel, au SE de la chapelle, à l'W du village. Photo de la tour (d'escalier ?) avant sa destruction en 1948 in Club Vosgien, section de Niederbronn, Bull. 17.1949, 25 (voir orig. & Kuhlmann pr titre). Merci à R. Kill. PHILIPPSFELS, Cne de Philippsbourg, château de montagne Le Ph., rocher au NE du village, porte des traces de fortification; seule la basse-cour, au SW, montre de faibles restes de maçonnerie. Description et plan : J.M. Rudrauf in EM 5.1992, 175181 (plan plus détaillé à paraître in EM 7). PHILIPPSBOURG, château de plaine Philipp von Hanau commence à le bâtir en 1566 (Lehmann 13 Burgen 70; voir comptes ADMos 1E 139 : J. Vogt). Hertzog (III 50) le qualifie de Lust- und Jag[d]haus, sambt ... Weyher. Détruit en 1633 (Lehmann 13 Burgen 71), il n'est pas rebâti, mais sa ferme (Philippsburger Hof, Melkerei) subsiste, sur la rive de l'étang; elle est à l'origine du village. Une carte du 18e s. (LAS WW 1/946, a) la figure avec des tours d'angle. Une vue d'Imlin (1816, ed. F. Petry, Le château de Ph., in Le Pays de Bitche 11/12, 1991, 76) montre encore des vestiges importants. La maison n° 201, rue du Château (au NW de la gare) et sa grange remploient divers éléments Renaissance. RAMSTEIN, Cne de Baerenthal, château de montagne Dietrich Zideler de Ramestein, cité en 1254 (Frey Reg. 68), est sans doute le fils d'Adelheid von Winstein, née Zideler (RBS II 1006). Car les Zideler, ministériaux de l'évêque de Strasbourg (RBS), n'ont pas d'autres attaches dans les Vosges du Nord, et les R. cités depuis 1269 (ABR G 5655 f° A98v; G 5344/1; AD I 467 n° 661) sont une branche des Winstein. En 1319, daz hus R. est commun à Johann Uchtener von R. et à Hügelin von Fleckenstein (GA A 27). La veuve d'un Winstein (SUB II n° 443, 458) a des droits an der burge zu R., qu'elle cède en 1326 à Wilhelm von Dorschweiler/Torcheville (ZGO 14.1862, 73). En 1335, Strasbourg prend le château (Closener 99), et le détruit (Koenighoffen II 800). De fait, en 1381, il n'est plus question que du rocher de R. (fels und berg : RTL 552; LU II 1351), acquis par les Burne, qui en font oblation à l'évêque, pour moitié, en 1415 (ABR G 590/1). La ruine est vaste, mais très mal conservée. Elle aurait eu jadis un donjon carré et 2 tours (Bull. de la soc. d'archéol. & d'hist. de Moselle 3.1860, 117). ROTENBURG, Cne de Philippsbourg, château de montagne Malgré Koenigshoven (II 914), R. n'a rien à voir avec Ratburg, cité en 913 (RBS I 116-118). En 1321, Heinrich von Ettendorf vend R. à Simon Fürst von Brumath (Frey Reg. 242). Ce dernier l'utilise en 1324 contre Haguenau (AMH AA 256/173). En 1353, Walram von Zweibrücken donne en fief viager à G. Harnesch von Weisskirchen la moitié de R. et de Drachenfels (RZB 700). En 1368/69, Strasbourg, alliée aux Zweibrücken-Bitsch, etc., contre J.J. von Flörsheim, détruit le château (Koenighoven II 800, 902; SUB V 631-34 n° 812-14, VI 38 n° 53). Il ne semble pas avoir été rebâti. Les R., vassaux des évêques de Metz et de Spire et des ZweibrückenBitsch, souvent prénommés Blicker, doivent très probablement leur nom à ce R. Ils ne sont attestés que depuis 1396 (SUB VI n° 976), à moins que l'écuyer Dietrich von R., qui a un fief de l'évêque de Spire avant 1348 (ZGO 130.1982, 35), et de celui de Strasbourg à Saverne avant 1353 (ABR G 377 f° 3r), ne soit déjà de cette famille. En 1939, un colonel "fouille" une citerne et un poêle écrasé sur place (B. Niederbronn 5.1939, 237-40). Faibles restes, en partie en pierres à bosse (au plus tôt milieu 13e s.). Croquis sommaire du rocher : Les Vosges 58.1979/1, 12. WALDECK, Cne d'Eguelshardt, château de montagne J'espère démontrer prochainement que le castrum ... de Waldeske qui est à Simund von Leiningen en 1227 (CEM I 5 n° 4) est bien W. En 1315, il est aux Kirkel (Frey Reg. 255, 314), en 1396 aux Leiningen et aux Zweibrücken-Bitsch (AMS IV 34/3); ces derniers en restent seuls maîtres jusqu'à leur extinction en 1570. En 1594, il est déjà en ruine (Th. Alix in Recueil de doc. sur l'hist. de Lorr., 15, 1870, 162). Au 18e s., il a encore deux donjons carrés (A. Calmet, Notice de la Lorraine, 1756, II 930; LAS WW 1/946; Atlas top. du comté de Bitche [ADMos], III f° 152). La ruine est très étendue, mais, à part le donjon voûté, mal conservée. Plan d'ensemble, coupe & détails du donjon : W. Schmitz in Die Denkmalpflege 1914, 36-37; plans par étages du donjon : Biller/Metz III 71. CANTON DE BOUXWILLER BOUXWILLER, ville, château, clocher fortifié : Inf. n° 5. BREITSCHLOSS, Cne de Neuwiller, pseudo-château : Inf. n° 5. BUSWILLER, cimetière fortifié : Inf. n° 6. DOSSENHEIM/Zinsel, cimetière fortifié C'est un des mieux conservés d'Alsace, le seul dont le caractère de Gadenkirchhof (EA 3, 1738) soit encore perceptible (à l'origine 38 Gaden de 15 m2 selon M. Frey). Un musée de site le met en valeur depuis peu. Il n'est attesté que depuis 1439, mais l'enceinte doit remonter au 13e/14e s., et donc être la plus ancienne conservée en Alsace. En 1702, elle avait encore une fausse-braie. Cf. B. Metz in EA 4, 2446-48, et in M. Fixot, L'église ..., 22, av. plan cadastral; M. Frey in EM 5.1992, 183-191, plan, relevés. GRIESBACH-le-Bastberg, cimetière fortifié Un censier de Neuwiller (12e/13e s.; copie ABR G 5361, f° 2v) note à G. 40 deniers de areis cellariorum in cimiterio (pour l'emplacement des celliers au cimetière [= des Gaden, cf. EA 3, 1738]). La chapelle Saint-Georges, dans la cour domaniale de G. (Abtshof : ABR G 5368, BMHA 18.1897, 276), n'était pas paroissiale (ABR G 5376/1, E 1987/6), et semble avoir disparu avant 1760 (elle n'est pas sur les plans du finage de G. : ABR C 559/131, G 5490; cf. L.Ch. Will, Notizen z. Gesch. v. G.). Elle reste à localiser. GROSSFELS, Cne de Neuwiller, pseudo-château A 200 m au NE et en contrebas de Herrenstein, un rocher porte des traces minimales d'aménagement, sans aucun caractère défensif. C'est à tort que F. Eyer (RTL 44), P. Gerber (PA 91, 1975/3, 50) et Salch (II 140) y voient le Wadenberg de 1261 ou le Klein-Herrenstein de 1396. Cf. B. Metz in EM 1.1983, 80, et surtout J.M. Rudrauf in EM 7.1995. HERRENSTEIN, Cne de Neuwiller, château de montagne En 1204 ou peu avant, le castrum Hernesteyn est au comte de Dagsburg (F. C. Butkens, Trophées ... de Brabant, 1724, preuves, 234). Toutes les mentions antérieures sont controuvées. En 1225, H. fait retour à l'évêché de Metz (MGH SS 25, 312). Strasbourg s'en empare en 1397 (Königshoven II 813), rachète les droits des engagistes, conserve H. jusqu'en 1652, non sans l'avoir transformé, surtout dans la 2e moitié du 16e s. Démantelé en 1673, il sert de maison forestière jusqu'au 20e s. Cf. P. Gerber, H. (= PA 91, 1975/3; peu fiable); B. Metz in EM 1.1983, 75-90 [13e s.]; J.M. Rudrauf in EM 2.1984, 5-41, avec plan & relevés; A. Kiefer, ibid. 43-47 [16e s.]; B.L. Bilger, Châteaux-forts de montagne et armes à feu en Alsace, 1991, 107-31; RA 119.1993, 406-09. HÜNEBURG, Cne de Dossenheim, château de montagne Les comtes de H. sont attestés de 1125 à env. 1175, les nobles (Edelfreie) de H. de 1127 à 1236 (NDBA 1718). Ils semblent avoir tenu tous deux (les seconds en fief des premiers ?) le château de H. et l'avouerie de Neuwiller (EM 1.1983, 76-79). Plus tard, H. est tenu par les Schultheißen von Straßburg, anciens ministériaux épiscopaux, qui en prennent le nom depuis 1262 (RGS 141) et s'éteignent avant 1358 (NDBA 1719-20). H. devient Ganerbenburg et semble avoir été progressivement abandonné après 1464 (cf. ABR 36J 5/734, Lehmann HL I 333). Une chapelle auf der alten Burg H. est mentionnée en 1381 (LU II 1352). H. est en effet un château double (H. neu & alt 1390 : ABR E 2009). Klein-H. avait un donjon carré sur la pointe (plan : PA 167, 1994/2, 8), dont le Friedensturm, bâti par K. E. Loebell pour F. Spieser vers 1935 (EM 3.1985, 123 n. 20), a effacé la trace. Vers 1800 déjà, Clarke avait abattu une "tour énorme" à H. (AnnBR 1840, 48). Iconographie : CRIA, sous Dossenheim. IMBSHEIM, village fortifié Le village, situé sur une pente, est tout entier entouré d'un "chemin dit Dorfgraben" (cadastre), au tracé proche du cercle. Une carte de 1787 (ABR 148J 63) suggère une porte (simple arcade sans Torbau) au N et au S. Aucune source écrite. INGWILLER, ville fortifiée En 1345, l'empereur accorde à I. les franchises de Haguenau et l'autorise à se fortifier (AII II 398 n° 656, rééd. in PA 84 (1973/4, 15. Selon deux inscriptions disparues, les remparts auraient été commencés en 1346 et une tour ronde en 1379 (Lehmann HL I 115). Ils étaient entourés sur toute leur longueur d'une fausse-braie (zwingel encore attesté en 1677 : PHL 241;) et d'un double fossé (maisons zwüschen den graben 1453 : StAD D 21A 5/6 f° 5) Ils sont détruits en 1677/78 (PA 61, 1968/1, 19) mais rétablis en 1684 (PHL 30) et encore réparés en 1773 (ABR E 1928 & 1962, fasc. Hoffmann, avec mention d'une tour carrée, d'un Rondell et d'un Zwinger; merci à M. Vogt). Ils sont conservés, sauf au NE. Plan : Vincennes, arch. Génie, art. 8. Pour les 17/18e s. cf. W. Guggenbühl, Ingwiller, 1951, passim, & D. Peter in PA 160, 1992/3, 27-30 av plan cadastral. INGWILLER, château de plaine Sa première mention sûre est de 1405 (RMB I 2228; cf. 2588); celle de 1259 (Himly, Atlas, 79) semble controuvée. Des inscriptions (PHL 238-44) attestent des travaux en 1472 & 1521. Le château est détruit en 1677 (K. Letz, Gesch. d. Stadt I., 1896, 40). En 1700, on récupère des pierres von dem alten Schloßgemäuer (ABR E 3420 f° 230, J. Vogt), mais on y signale encore des réparations en 1708 (ABR E 3440, J. Vogt). Il occupait l'emplacement de la synagogue et du presbytère protestant. J.M. Rudrauf (Observ. archit. au château d'I., in PA 170, 1995/1, 3-12, plans, relevés) fait justice de la datation précoce de Rathgens en montrant que l'édifice - une Turmburg - est postérieur à l'enceinte urbaine. INGWILLER, cimetière fortifié ? Le plan cadastral de 1831 (photo : PA 160, 1992/3, 28 & 119) montre un cimetière ovalaire presque entièrement entouré de maisons étroites, qui pourraient bien occuper l'emplacement d'un ancien fossé. Dans ce cas, la fortification serait probablement antérieure à l'enceinte urbaine, qui l'aurait rendue superflue. INGWILLER et environs, Landwehr Le règlement municipal d'I. (15e s.; ed. W. Guggenbühl, Ingwiller, 1951, 134) interdit de créer des passages à travers les haies et fossés défensifs (letzen, lantweren, verhege und lantgraben) seigneuriaux. Le nom de Landgraben reste attaché à un bras de la Moder séparant les seigneuries de Lichtenberg et de Rauschenburg (Guggenbühl 285), mais cette dernière ne s'est formée qu'au 16e s. Au 15e, c'est plutôt vers Selhofen et/ou Weinbourg, dont les Lichtenberg n'ont que la moitié S, qu'il faut chercher une Landwehr. MENCHHOFFEN, cimetière fortifié ? En 1702, le clocher est voûté et le cimetière "renfermé d'une muraille haute de 6 à 7 pieds" (Guillin n° 90), ce qui est juste assez pour une enceinte; mais celle-ci n'est pas absolument attestée. En 1704, l'armée feançaise "se propose ... de faire une redoute sur le cimetière" (PA 195, 2001/2 [n° spécial sur M.], 25) Le plan de 1813 (ibid. d'après ABR [2V 140]) suggère un cimetière primitivement ovale, agrandi lors de la reconstruction de l'église en 1782. MÜLHAUSEN, château de plaine Eyer (TL 216) affirme que Werner von Waltenheim fait oblation aux Lichtenberg du château (Feste) de M. en 1308; ni F. Battenberg (merci !) ni moi n'avons retrouvé sa source, mais ce n'est peut-être pas faux, car en 1392 Heinrich von Waltenheim, dit von M., déclare que ses ancêtres tenaient en fief Mülhusen die vestin und den fürhoff (ABR 16J 171/3; autres sources in 16J 5, 41, 162, 171). En 1702, c'est un carré de 10 toises de côté, à 4 tours d'angle et fossé d'eau (Guillin n° 92). Il n'apparait déjà plus sur le plan cadastral de 1831 (E). Il n'en reste qu'un montant de portail gothique tardif au fond de l'impasse du château, à la sortie E du village, au N de la route d'Uhrwiller, sur la rive droite du Rothbach. NEUWILLER, abbaye fortifiée ? L'enclos abbatial occupe l'angle S de la ville. Un mémoire d'après 1766 (ABR G 5368) affirme qu'avant la fortification de celle-ci, il était entouré d'un mur et d'un fossé, également au NW (ce qui est possible) et au NE, à l'emplacement de la Marxgasse (ce qui ne l'est pas). Les plans du 18e s. (ABR G 5368/19, G 5490) ne permettent pas de trancher la question, et d'autres sources font défaut. NEUWILLER, ville fortifiée En 1260, les Lichtenberg s'emparent par ruse de la ville (opidum) de N. n. 57. En 1321, il est question de bois pour les portes, les ponts et les poutres des tours de la ville (ABR G 5479/1). L'autorisation de fortifier N., donnée par l'empereur en 1330 (LU I 370), est donc rétroactive. Les fausses-braies (zwingel) sont citées en 1486 (ABR E 2031 n° 30). Le rempart est encore entretenu aux 17e (ABR E 2031/6) et 18e s. (ABR 17J 1 & 138). Vue de la porte SW en 1833 : BMS Ms 611 f° 70r. J.M. Rudrauf, in FS H. Heitz = PA 2004, 160, envisage une extension de l'enceinte urbaine au 14e s. pour englober le château jusqu'alors extra muros : voir cadastre si plausible. NEUWILLER, château de plaine en ville Neuwiller est mentionné dans les partages familiaux des Lichtenberg, en 1335 sans, en 1361 avec château (ELJb 20.1942, 61; RTL 201; LU I 420 [faux] & 904). Il ne semble pas identique à la "cour" de Simund von Lichtenberg à N., objet d'un litige avec l'abbé apaisé en 1356 (J.M. Rudrauf, Le château médiéval de N., in FS H. Heitz = PA 2004, 157-66, ici 160, cite StAD B2/438; Lehmann HL I 128, LU I 791). La chapelle castrale Saint-Grégoire, attestée avant 1562 (PHL 279), est démolie en 1713 (ABR 2G 322B 24 : mémoire de F.J. Barth, propriétaire en 1740 du château, dont il a démoli "la partie qui donnait dans la ville" et comblé les fossés). Connu au 17e s. comme cour [du colonel] d'Ossa (p. ex. ABR E 2031/6 : 1662), et comme Freihof, ce château occupait (avec ses dépendances) tout le bout NE de la ville (auj. foyer Saint-Jean). La tour carrée à cheval sur l'enceinte urbaine, près du Kaltor muré, en est le seul vestige (Rudrauf 162-66; plans & coupes ibid. 159). D'après une limite parcellaire en demi-cercle, Rudrauf 160-61 envisage la possibilité d'une motte. P. Gerber in PA 114, 1981/1, 1-5, est sans valeur pour le Moyen Age. Voir ABR 16J 28/1, cité in LU I 531, pour château 1343. NEUWILLER, 2e château en ville ?? Sur le plan cadastral de 1834, Th. Biller (merci !) a remarqué, dans l'angle W de l'enceinte urbaine, un complexe délimité, du côté des rues dites Zehnt- & Hedrichgasse, par un alignement de petites parcelles qui pourrait être un ancien fossé. C'est apparemment lui qui est appelé Auerbachischer hoff en 1662 (ABR E 2031/6). Il pourrait s'agir de l'hôtel (hoff, behausung) que le comte de Hanau a acheté pour 2500 fl., on ne sait à qui, et qui est à sa soeur en 1529 (ABR E 1992, 1ère & 3e liasses). Mais était-il fortifié ?? NIEDERMODERN, château de plaine Entre 1387 et 1392, Strasbourg capture le "chevalier-brigand" Hans von Albe et le décapite (SUB VI 426 n° 732 § 7); selon Specklin (Coll. n° 1689) il a été surpris auf der Burg Modern. Comme il a été soupçonné d'héberger des troupes à N. (AMH EE 36/122 : [1391 ?]), il est probable qu'il y ait possédé le château. Son fils Hans (r- ?)achète celui-ci (die Burg ... an der Brucke) à un bourgeois de Haguenau en 1405 pour 32,5 lb., somme dérisoire, et le revend à un autre en 1411 encore moins cher (BMHA 10.1879, 276). L. von Lichtenberg achète en 1471 das Stockel ou Burgel à N. pour moins de 13 lb. (RTL 1114, LU IV 4281). En 1494 (PHL 315) ou 1512 (Hefele 830), il est donné en fief aux Sulz, de qui il passe au 17e s. aux Gayling (Hefele 1980, 2023; ABR E 810, Teilbuch de 1651, f° 33r : das Schloßlin ist ihn schlechten Bauw). Une vue schématique, datable vers 1692 (ABR E 2334, repr. in PA 116, 1981/3, 17 & 166, 1994/1, 34), lui donne l'aspect d'une ferme à cour fermée. Au 18e s. il en reste notamment une tour ronde, "en amont du moulin près du pont" (BMHA I/1.1857, 53); mais le plan cadastral de 1830 ne montre à cet endroit qu'une parcelle vide (A4, n° 974) L'emplacement, entre la rue d'Überach, l'impasse Godar et la Moder (PA 166, 1994/1, 34-37), est occupé par des pavillons récents. OBERMODERN, clocher fortifié Le clocher gothique d'Obermodern, antérieur à 1473, a un RC voûté; à l'étage, la porte qui donnait sur le comble de la nef est barricadable au moyen de 2 poutres qu'on coinçait dans des cavités peu profondes, et qui par conséquent ne sont pas forcément d'origines. Le dernier étage du clocher médiéval, qui a été démoli et rebâti en 1729 (W. Guggenbühl, Obermodern, 1948, 43) était-il défensif ? Cf. J.M. Rudrauf, Le clocher-refuge d'O., in PA 171, 1995/2, 41-44, plans, coupes, relevés. - En 1702, le mur du cimetière n'est haut que de 5-6 pieds (Guillin n° 70); son plan en 1813 : ABR 2V 140. OBERSOULTZBACH, clocher fortifié En dépit de ses ouïes géminées en plein cintre, le clocher-choeur d'O., comme celui fort semblable de Printzheim, est gothique (2e moitié 13e s. ?). Son RC est voûté d'ogives; au 1er étage, 2 meurtrières à étrier, largement ébrasées mais sans niche (le mur n'est épais que d'1 m). Aucune trace de la porte donnant autrefois sur le comble de la nef. Rien sur une éventuelle fortification du cimetière PFAFFENHOFFEN, bourg fortifié Einlagerort 1286. En 1315, P. est appelé opidum (E. Herr, Die Urkunden der Kirchenschaffnei Ingweiler, 8 n° 2), ce qui, à cette date, implique normalement une enceinte de pierre. Mais cette mention est tout-àfait isolée : sinon, P. est toujours appelé dorf, ou, à partir de 1468 (ibid. 70 n° 56), flecken. Des portes sont citées à partir de 1486 (Motherthor : HEK 1063). Dans le Fleckenbuch, la 1ère main (av. 1480 ?) mentionne un rempart (mure) avec un chemin de ronde (gang : PA 95, 1976/2, 9, & 115, 1981/2, 13, & pour la date 57 & 79). En 1552, P. sert de refuge aux villageois des environs (PHL 32). Pourtant un texte de 1558 semble impliquer l'absence de mur d'enceinte (Herr, Kirchenschaffnei 121 n° 103) et en 1568, les habitants obtiennent du comte 100 florins pour les aider à achever les remparts (ABR E 2378/2/31). B. Hertzog (III 41) écrit en 1592 que P. das Stättlin ist ... vor wenig iarem umbmauret worden. En 1614, le fossé d'eau est new gemacht, et un pont-levis en projet; en 1618, les travaux continuent (ABR E 2378/2/42 & 36). En 1702, le mur, "flanqué de quelques petites tours", est épais de 2 à 4 pieds, le fossé sec large de 5-6 toises (Guillin). Sur le plan cadastral de 1830, le rempart est conservé sur tout son pourtour, sans portes, mais avec tours rondes aux angles NE et SE. Plan de 1704 : Vincennes, Arch. Génie, art. 8, places abandonnées. Tracé du rempart N en 1785 : ABR C 429. Vue du Westertor "en 1840" : BMS Ms 611 f° 129v, repr. in PA 95, 1976, 22. Plan d'érudit (A. Kiefer) : PA 115, 1981/2, 40. Citer & critiquer Fr. Lotz, Hist. de Pf. 1997. PFAFFENHOFFEN, cimetière fortifié ?? Avant 1500, la fabrique de P. a vendu à un particulier etliche keyler und anders, als das an dem kirchofe zu P. gelegen ist, à charge d'entretenir le mur du cimetière et de ne pas y percer de baies (Herr, Kirchenschaffnei 77 n° 64). Les keyler (= Keller) en question s'adossaient donc au mur du cimetière, mais à l'intérieur ou à l'extérieur ? Dans le premier cas, il s'agirait sans doute de Gaden désaffectés (cf. EA 3, 1738). RAUSCHENBURG, Cne d'Ingwiller, château de plaine R. a été construit à partir de 1470 (ABR E 4861, inv. d'archives de 1626, Laadt 6 n° 2) par l'imprimeur Ad. Rusch, d'Ingwiller, qui lui a donné son nom (myn hus Ruschenouwe in Gichwiller banne en 1483 : ABR G 5452/14). C'est sans source et contre toute vraisemblance que F. Ritter (Hist. de l'imprimerie alsacienne, 1955, 45) et d'autres prétendent que Rusch l'a hérité de son beau-père Mentelin (rien dans [K.] Schorbach, Der Straßburger Frühdrucker Joh. Mentelin, 1932). Depuis 1551, R. est aux Leiningen-Westerburg, qui en font le siège d'un bailliage. Pour le 16e s. cf. ABR 3B 436, E 4501 f° 62, 4502 f° 6-10 (fossé, pont-levis, prison), 4506, etc. (J. Vogt). En 1702, il est en ruine depuis quelque temps (Guillin n° 97, mentionnant 2 grandes tours). Son emplacement exact a été fixé par J.M. Rudrauf 2001, art. à citer pr le plan de 1704. SCHILLERSDORF, cimetière et clocher fortifiés ?? L'ancienne église de S. était perpendiculaire à l'actuelle; le clocher, gothique, transformé et exhaussé en 1851-60, semble avoir été pseudo-porche (fente d'éclairage conservée au RC à l'W). Son RC était apparemment voûté d'ogives (coupe de 1851 : PA 135, 1986/2, 39 d'après ABR 2V 312, orig. en déficit), mais les fentes des étages supérieurs ne sont pas des meurtrières. Le plan cadastral de 1831 (repr. ibid. 6) montre un cimetière ovalaire, avec ce qui pourrait être un ancien fossé au N & à l'W (cf. H. Heitz, ibid. 3). En 1702, le mur du cimetière est haut de 6 pieds (Guillin n° 91), ce qui est le minimum pour une fortification. Mais celle-ci n'est pas démontrée. UTTWILLER, tour ou château de plaine La Régence de Bouxwiller, au 18e s. (et non Kiefer en 1890 !) note qu'il reste à U., "en aval du pont sur la Moder, quelques ruines" de l'ancien château des nobles d'U. (PHL 115). Ceux-ci sont attestés de 1246 (ZGO 15.1863, 156) à 1501 (PHL 117). Comme la Moder ne passe pas au ban d'U., il faut peut-être chercher leur château en aval du pont sur le Sulzbach, à la sortie N du village. Dans le Liber Vite d'U. (ABR 12J 1790), une main de la fin du 14e s. mentionne un pré derrière la tour : retro turrim (29 VIII, 19 XII), hinder dem turne (1 XI). Il doit s'agir du même édifice. WEINBOURG, village fortifié ?? Volmar uf dem Graben, de W., vit en 1383 (ABR E 2046/1), mais il serait hasardeux d'en tirer des conclusions, car le plan cadastral de W. (1830) ne présente aucun indice de fortification, à part le lieu-dit Zabersthor (f° F3), en bordure W du village, mais pas au débouché d'un chemin important. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 11 Mars 1996 CANTON DE BRUMATH BAUMGARTEN, grange fortifiée : Informations n° 3. BERNOLSHEIM, pseudo-cimetière fortifié, tour ? : Inf. n° 4 BILWISHEIM, motte ? village fortifié ?? : Inf. n° 4. BRUCHKIRCHE, motte ?? : Inf. n° 5. BRUMATH, Pfalz, ville fortifiée, cimetière fortifié ?; 2 châteaux, 2 pseudo-châteaux : Inf. n° 6, à corriger quant aux châteaux par les indications que je dois à M. J.J. Kientz (merci !) : un plan du Weyergarten, vers 1730 (ABR E 1622), le montre rectangulaire et entouré d'un talus; le Bannbuch de 1718 note qu'à son emplacement se trouvait, dit-on, ein Schlößlein ... Crantzburg geheißen, entouré d'un fossé dit Schafriethgraben. Si l'on accepte cette tradition, le château des Leiningen est identique à la motte des Fürst, que les Lichtenberg auraient donc relevée avant 1362. J. Vogt me signale ABR E 1251, plans remarquables du château ruiné de B. (lequel ?). DIEFWILLER, Cne de Gries, motte D. est un village disparu au SE de Gries (Humm 172); Dietrich Kember y tient une motte (collis) en fief de l'évêque Johann [1306-28] (ABR G 377 f° 128r, mention unique; cf. RA 113.1987, 60, déformé par Salch II 107). C. Winkler, Materialien ... zu Kraus, ms. au SRI (copie AMS 1NA xxx), p. 96, tient de Nessel que ce "tumulus protohistorique" a été "ouvert" et qu'on y a trouvé des murs et des grains carbonisés. La motte est gravement érodée par les labours, son fossé comblé, au bord W du Waschgraben, juste au SW de la gravière de Hanhoffen. DONNENHEIM, cimetière fortifié Burkhard, Vitztum de Strasbourg attesté de 1189 à 1194 (RBS I 646-678), donne à Neuburg des biens à D., dont un cellarium (= Gaden, cf. EA 3, 1738) au cimetière (Cistercienser-Chronik 61.1954, 28). Ce dernier n'était pas forcément autour de l'église actuelle, datée de 1801, car vers 1700, D. n'avait plus de sanctuaire (plan ABR E 1704; Guillin n° 190) : l'abbaye de Neuburg avait dépeuplé le village au 13e s. (AMS II 85 f° 152v) et transféré le culte à Baumgarten après 1337 (AHS 11692). ECKWERSHEIM, château de plaine Une famille ministérielle se nomme depuis 1233 von E. (RBS II 997, 1147a), puis Marx (SUB III 420 : 1295), enfin depuis le 15e s. Marx von E.; elle joue un grand rôle à Sbg (NDBA 2543) sans perdre ses attaches à E., mais le village est aux Ochsenstein en fief messin. En 1509, Michel von Berstett (dont la famille a des biens à E. : ABR 16J 3/2, LU III 3781) vend aux Marx une rente sur le château ruiné d'E. (burgstaden, vorhoff, ... weyer ... im dorf zu E. ... zwischent der landtstraßen ... und dem bach : ABR G 3547); en 1613, D. Münch von Münchenstein zu Löwenberg vend le burckstaden, décrit dans les mêmes termes, à un meunier (AMS KS 404 f° 131v, merci à M. J. Vogt). Le plan cadastral (v. 1815), au 2 500e, ne livre aucun indice, mais l'impasse du château est à 50 m au S de l'église, sur la rive droite du Mühlbach et à l'W de la route de Vendenheim. Aucun vestige apparent. ECKWERSHEIM, village fortifié ? Le lieu-dit burgetor, attesté avant 1351 (OND 6 f° 27r) et en 1457 (AMS U 5450, cf. aussi U 5508) montre que le village a été fortifié. Le plan cadastral n'en laisse plus rien paraître. FROESCHENKIRCHHOF, Cne de Weyersheim, motte ?? Le plan cadastral de 1820 (f° C 3) situe F., un quartier laniéré, sur la r. g. de la Zorn, au S du chemin de Herrlisheim, à l'E de l'actuelle station d'épuration. Dans un manuscrit des arch. paroissiales de Weyersheim (p. 163; merci à M. J. Voltzenlogel), le curé J.A. Siffer (1857-70) le décrit comme "une élévation artificielle couverte de gazon et entourée d'un fossé d'enceinte"; elle n'est pas conservée. GAMBSHEIM, motte ? Dans les Riedmatten, à 1,9 km au NW de l'église de G., les anciennes cartes de l'IGN indiquent un tertre, coté 129. Il se reconnait encore tout juste, très érodé par les labours; un ancien bras d'eau le longe à l'E. Un ramassage de surface a livré quelques tessons de l'âge du Bronze, beaucoup de céramique du 14e au 16e s., mais pas de matériaux de construction (merci à M. F. Baldinger). Il peut s'agir d'une motte, mais aussi d'une simple ferme, mise sur un tertre pour être à l'abri de l'eau. GEUDERTHEIM, Ochsensteinerbühl, puis Ritterburg, motte Les 5 notices sur G. doivent beaucoup à la collaboration de M. Knittel : merci ! Walter Hildebrand von Müllenheim possède en 1426 la motte dite des Ochsenstein (seigneurs de la moitié de G. depuis le 13e s.) à G., avec la maison et les édifices qu'elle porte, et en 1436 la motte qui portait [jadis] le château. Il vend le tout en 1444 aux Leiningen (ABR E 1655/5-6, 13; cf. B. Metz in EA 6, 3366-67), dont les Lichtenberg incendient le château en 1450 (LU III 3180). Celui-ci n'était probablement plus sur la motte, mais dans la basse-cour primitive. Il a été rebâti sans doute par Emmerich Ritter entre 1490 (ABR E 1655/24) et 1496 (ABR E 5686 f°110r), ce qui expliquerait le nom de Ritterburg, attesté en 1728 : ibid. f° 99r), car il serait mentionné comme Burghaus en 1506, Schloß et Haus en 1539-44 (ibid. f° 110v-111v, inv. d'arch. de 1728). Encore debout en 1672, il est démoli en 1696 (RA 120.1994, 32). Il était à l'W de l'église et au N de la Zorn (M. Knittel, G., la mémoire du passé, 1987, 119-24 & 134-35, avec sources & plan de localisation; et in RA 120.1994, 32-35 av. plan cadastral). GEUDERTHEIM, Wirichsbühl, motte En 1390, les Rosebaum, de Haguenau, qui possèdent des Wiriches bùhel à G., en vendent 1/3 à Volmar von Wickersheim pour un prix infime, qui prouve que la motte est désertée (AMS FM 50). Son nom n'apparait plus par la suite. Il a toutes les chances de renvoyer à Wirich von G., cité depuis 1305 (PHL 168), + av. 1332 (Hanauer SG 55 n° 74). La famille de G. est connue depuis 1214 (ZGO 40.1886, 65). Knittel (111-13, 134-35, 157-59, avec plans; aussi in RA 120.1994, 25-31, av. photo aérienne parlante & plans cadastraux) situe cette motte entre l'église catholique et la rue du Chevreuil, dans l'actuel Weihergarten (den weiher garten, den bühel darin und graben darumb en 1596 : ABR E 1193/1). GEUDERTHEIM, château de plaine En 1399, le petit château (bùrgel) à G., au bord de la Zorn, en face du moulin, est vendu par D. Koenig aux Wickersheim (AMS FM 54, 68). Ils y font des travaux, puis en 1492 le vendent aux Wurm (ibid. 208), qui le modernisent dans la 2e moitié du 16e s.; c'est sans doute alors qu'il perd son caractère fortifié. Encore debout en 1672 (ABR E 1752 f° 84r), il est "entièrement démoly" en 1702, mais ses fossés sont encore en eau (Guillin n° 23). Transformé au 19e s. par les Schauenburg, il est toujours habité, et conserve notamment une tour d'escalier Renaissance. Cf. Knittel, 113-19, 270-71 (propriétaires successifs) & 280-86 (architecture, av. photos). - En 1401, une rente vendue par le chevalier Johann Waller von G. (attesté de 1329 à 1345 : ZGO 24.1872, 168 n° 37; Gény I 32 n. d) à Gosse von Müllenheim (+ av. 1361 : SUB VII 294 n° 999) sur sa cour et son château à G. (super curia, castro, horreo ...) est due par Volmar von Wickersheim (ABR G 2690 f° 217v-219v; mal cité in FBM III/1 110 n° 2309). Cette mention peut se rapporter au bürgel aussi bien qu'au Wirichsbühl; ceux-ci résultent d'ailleurs sans doute du partage du domaine primitif des von G. - Sur d'éventuels autres sites castraux à G., cf. EA 6, 3367, Knittel, 103-05, avec plan, & 144-46, et le même in RA 120.1994, 34-38. GEUDERTHEIM, village fortifié ? Le Dorfgraben de G., cité depuis 1279 (AST A 758 boîte 1716; cf. aussi AST 626 f° 73r, AHS 2125 f° 56r, etc.), toujours entretenu au 17e s. (Knittel 99) figure encore sur le plan cadastral de 1813 au N et à l'W. Ce n'est pas une preuve suffisante de fortification, mais son tracé régulier (plans in Knittel 101, 139, 159) rend celle-ci plausible. Cf. aussi RA 120.1994, 22-25, av. repr. du plan cadastral. GEUDERTHEIM, cimetière fortifié ?? En 1515, le sacristain de G. est chargé de veiller aux coffres (kisten und beheltnußen) que les habitants ont dans l'église (ELJb 19.1941, 146). Celle-ci servait donc de refuge (cf. EA 3, 1738), mais une véritable fortification n'est pas prouvée. GRIES, château ?? Une curia sita in der Burggassen est citée à G. avant 1351 (OND 6 f° 34v). Les toponymes en burg sont presque tous de fausses pistes, mais celui-ci a une (faible) chance de ne pas en être une, du fait qu'il est dans l'aglomération. Rien dans W. Guggenbühl, Gries, 1957. Aucun rapport non plus avec B. de Brandenburg sive de Griez, citée dans un faux de 1041 (RBS I 268) fabriqué au 12e s. à Ebersmünster, abbaye qui ne possède rien dans ce secteur. HOERDT, château ou tour ?? En 1672 est cité ein platz gegen dem pfarrhoff und der lauben hienüber, daß Schlößel genant : ABR E 1752 f° 64r; cf. R. Friedel, Geschichte des Dorfes H., 1921, 25. Par ailleurs, le plan cadastral de 1813 indique un Turnweg (auj. rue de la Tour) dans la partie NW du village. KILSTETT, ferme fortifiée ? Le plan cadastral de 1813 figure, à l'W de l'actuelle rue de la Gare (Redelgass), un emplacement non bâti, parcellé en lanières, entouré par deux fossés, dont l'un (Meyergraben) suit le tracé de l'actuelle rue Meierhof. Le second longe le premier à l'W, puis entoure le terrain adjacent au S, et rejoint la rue de la Gare en face de la Poste actuelle. Les noms de Meierhof et d'impasse de la Dîme évoquent une cour domaniale; les fossés suggèrent qu'elle était fortifiée, voire même qu'elle succèderait à un château (Kernburg au N, basse-cour au S ??). KILSTETT, village fortifié ?? Le lieu-dit Aftertor est attesté depuis le 15e s. (vor dem effteren thör : AHS 606 f° 171v; cf. aussi AMS 10NA Doc. Part. Kilstett : hinder dem affter thor en 1738). Le plan cadastral de 1813 (f° C) le situe à la sortie NW du village, juste derrière le Meierhof (dont il pourrait être la 2e porte, vers les champs), sans autre indice de fortification. KRIEGSHEIM, tour ? Dans la 1ère moitié du 14e s. est cité un champ à K. (Kriegesheim bi Brumat) gegen dem durne : AHS 733/e (liasse). MOMMENHEIM, cimetière et clocher fortifiés Le clocher roman de M. (fin 12e/début 13e s.) avait un RC voûté, et à l'étage une porte barricadable, d'origine; il était donc prévu pour servir au moins de refuge. La fortification du cimetière peut être aussi ancienne. Elle est suggérée par la mention d'un kirchtor en 1379 (HEK 856), et attestée en 1702 par un "petit fossé" (Guillin n° 37). Cf. K. Czarnowsky, Der Turm der Pfarrkirche von M., in AEKG 16.1943, 393-96, avec relevés, et B. Metz in EA 9, 5219-20. MOMMENHEIM, village fortifié L'Obertor est attesté avant 1351 (OND 6 f° 70v); c'est peut-être lui qu'indique un plan de 1765 (ABR C 173/81). Le Dorfgraben, mentionné en 1477 (TR 601) et 1642 (AMS KS 489 f° 790v, merci à M. J. Vogt), figure encore, mais uniquement au S, sur le plan cadastral de 1813, où le parcellaire laniéré des parties S et surtout N du village suggère un agrandissement tardif. Cf. B. Metz in EA 9, 5220. OLWISHEIM, clocher fortifié L'église d'O. a un choeur roman (chaînes d'angle à taille en chevrons). Dans la 2e moitié du 13e siècle, il a été voûté et surmonté d'un clocher, qui présente à l'étage une porte basse, barricadable dès l'origine; il était donc prévu pour servir au moins de refuge. Or l'encadrement de cette porte remploie 3 éléments sculptés, dont un linteau à décor déjà gothique. Le haut du 1er étage est déjà du 18e s. - y compris, peut-être, les fenêtres en plein cintre, larges de 23 cm, dont Ch. Czarnowsky fait naïvement des meurtrières (AEA 1.1946, 290-97, avec relevés; analyse monumentale très simplifiée). STEINHAUSEN, Cne de Weyersheim, motte ? Selon un texte de 1518 (ABR G 1775 f° 1r), la chapelle Saint-Wolfgang de Weyersheim a été fondée en 1486 à l'emplacement d'un château détruit sur une colline appelée S. (auß diesem Berg genant S. zu allen Winden ..., auf dem etwan für [= vor] viel Jharen ein Burckstall gestanden). La chapelle, rasée fin 18e s., est toujours décrite comme située sur une hauteur élevée - sans doute une motte - dont il ne reste rien. Le nom de S. est attesté dans la 2e moitié du 14e s. (StAD 21A 8/4 f° 20v-21v) et en 1355 (AST boîte 1970, Hohe Schule Weyersheim 2; cf. ibid. 6 : acker an der Fröhnen bey Steinhaußen oder St. Wolffgang ... stossen ... unden uff den dorffgraben en 1658). Il renvoie soit à un habitat disparu, primitivement distinct de Weyersheim, soit plutôt à la maison de pierre (Steinhaus) portée par la motte; en 1423 (AST boîte 1970, Hohe Schule Weyersheim 3), des prés à W. doivent un cens uff den stein, ce qui veut souvent dire "au château" et désigne peut-être ici S. VENDENHEIM, cimetière fortifié Un kirchgraben est cité en 1344 (ABR 12J 747) et en 1392 (TR 855). En 1702, le cimetière est "renfermé d'une bonne muraille haute de 6 à 7 pieds avec quelques créneaux" [= ici meurtrières] : Guillin n° 246. Le 1er étage du clocher étant inaccessible, on ignore si sa porte était barricadable. VENDENHEIM, village fortifié Une porte est citée au 15e s. : Mittel [pour Matte-]burne tor en 1415 (AST A 1391/2 boîte 1770), Matteburne tor en 1450 (inv. ABR Niedernai U 336). Auparavant, il n'y avait qu'une barrière : in dem Matteburne velde [au N du village : ABR C 569/386]... gegen der serren en 1313 (ABR H 2694/10); Matteburne serre en 1348 & 1417 (TR 855). Faut-il en conclure que V. a été fortifié tardivement ? Le dorfgraben n'apparait que depuis 1456 (AMS FM 561, f° 87r, cf. f° 70-71). Le plan cadastral permet au mieux de deviner son tracé au NE et au SW. VENDENHEIM, château (non fortifié ?) L'inventaire de la succession et des archives de Wolf Sigmund Wurmser von V. en 1574 (AMS FM 561, f° 70v87r) montre qu'il a racheté la cour domaniale de V., à côté de l'église, et les maisons voisines, le long du dorffgraben, pour y construire une maison (huß), qui à sa mort était inachevée, mais valait déjà 2362 livres (ibid. f° 118-119). En 1636, c'est la "maison noble" des Wurmser (inv. StAD B 23/189). Les plans du 18e s. supposés être ceux du château (ABR E 1279) sont incomplets et ne montrent aucune trace de fortification. Il est démoli avant 1815 (ABR 11M 98, J. Vogt). WANTZENAU (LA -), château de plaine Le château épiscopal est pris en 1610, pillé en 1636, incendié en 1678 : A. Kocher, Das Amt W., 1909, 11, 14, 20, sans source. Strasbourg y a une garnison en 1636-37 (Ellerbach III 232, 291) et 1647 (AMS VI 242/18 : les habitants y ont mis leurs biens à l'abri). En 1679, le Grand Chapitre se plaint que les troupes impériales l'aient incendié (AMS 10NA 22 f° 19v). En 1702 (Guillin n° 4), il est "entièrement démoly ... dans le milieu du village". P. Stroh, in La W. (CMDP), 1982, 28, le situe entre les rues des Héros et du Château; son fossé (Schlossgrowe) était encore connu avant guerre. Les maisons récentes à son emplacement sont autant d'occasions gâchées. WEYERSHEIM, motte ? Les notices sur W. et Steinhausen doivent beaucoup aux informations et documents communiqués par M. J. Voltzenlogel, maire de W. - merci ! Le cadastre de 1820 indique en lisière SE du village un fossé en U entourant 4 maisons. Le Messtischblatt 3609 indique une butte au même endroit. Un reste de fossé subsiste autour des maisons 9 et 10, rue du Château (Burgkgaß en 1518 : ABR G 1775 f° 6v). Le lieu-dit bi dem burcgraben, cité en 1357 (OND Geudertheim 3), peut se rapporter à ce site ou à Steinhausen. Cf. B. Metz in EM 3.1985, 153-57, av. plan cadastral. WEYERSHEIM, tour ?? Depuis 1267 au moins (SUB III 2 n° 4), W. s'appelle Wihersheim zum turne, plus tard zum hohen turne. Cette tour est-elle celle de l'église, de la motte, de Steinhausen (opinion de R. Friedel, in Volksfreund 1930, n° 47), ou une autre non encore identifiée ? Cf. EM 3.1985, 154 n. 8. WEYERSHEIM, village fortifié ?? Le Dorfgraben, auquel doit son nom l'actuelle rue des Fossés (alias zwischen den Gräben, à l'W de l'église) est cité dès le 13e s. (TR 897; uf den graben bi dem dorf 1295 : AHS 7381 f° 8r; vallum dicte ville 1303 : OND Weyersheim 1). Au milieu du 19e s., il en restait "des traces ... ça et là" (ms. du curé Siffer aux arch. paroissiales de W., merci à M. Voltzenlogel), dont la "mare dite Grundgrub" du plan cadastral de 1820 (derrière l'école maternelle, rue des Fossés); sur ce plan, le Kleindörfel (au départ l'extension - précoce - de W. hors de son Dorfgraben) est déjà pleinement intégré dans l'agglomération. En 1702, W. "a un fossé du costé de la hauteur, qui en cas de besoin servirait de retranchement" (Guillin n° 13). A l'E, le Ried était peut-être considéré comme une défense naturelle suffisante. Mais en l'absence de toute mention de portes, la fortification du village n'est pas assurée. WEYERSHEIM, 2 cimetières fortifiés ? L'église paroissiale de W., à l'emplacement de l'actuelle, est citée depuis 1269 (HEK 1739) et dédiée à saint Michel dès 1357 (OND Geudertheim 3). Seul le lieu-dit Kirchbrucke, attesté en 1355 (AST boîte 1970, Hohe Schule Weyersheim 2) et 1387 (TR 898), suggère que son cimetière a pu être fortifié. La chapelle Saint-Wolfgang, fondée en 1486, apparemment sur une motte abandonnée (voir Steinhausen), a été démolie sous la Révolution (HEK 1741). Elle était dans le village, vers son bout SW, dans la patte d'oie des rues Saint-Wolfgang et de la République (parcelles 126 et voisines du cadastre moderne). En 1579, elle est entourée d'une enceinte (ringmaur) délabrée, et contient, jusque dans le choeur, des coffres où les habitants ont mis leurs biens en sécurité (ZGO 65.1911, 532-34 = E. Ungerer, Elsässische Altertümer, I, 1913, 266-68). Une carte du 18e s. (ABR C 361/20) la figure sur un tertre, que le curé Siffer (notes dans les blancs d'une colligende de la fabrique aux arch. par. de W.) dit artificiel et très élevé, mais dont il ne reste rien. Il semble donc que l'enclos de Saint-Wolfgang ait été fortifié depuis sa fondation, et en tout cas au 16e s., parce que celui de Saint-Michel ne l'était plus, et/ou parce que la motte se prêtait mieux à la fortification. En 1702, Guillin (n° 13) décrit 2 églises : l'une "à l'entrée" de W., "fort élevée et voûtée"; le mur de son cimetière est épais d'un pied [ce qui est bien peu] et haut de 6 [le minimum pour une fortification]. Celui de l'autre [Saint-Michel ?], "au bord dudit lieu", est bas. CANTON DE CERNAY ALTSCHLOSS, Cne de Schweighouse, enceinte ?? Cf. Informations n° 2. Ce n'est pas une motte, mais une enceinte de 40 à 50 m de ø, juste derrière le bunker de 1914-18 qu'on voit depuis le chemin de Schweighouse au Kalberg. Elle rappelle celles de Willer (Cn d'Altkirch) et d'Elbach par sa taille et son site, mais elle est beaucoup plus érodée : le fossé est à moitié comblé, sauf au NW; plus de talus, sauf peut-être au N. Les ravages de la Grande Guerre (tranchées, entonnoirs, 3 abris bétonnés dans le site) ne semblent pas seuls responsables; il faut donc se demander si A. n'est pas bien antérieur à Willer et Elbach. H. Lempfrid in BMHA 21.1906, 41, en fait sans source ni argument un château d'Exen/Eguisheim qui aurait donné son nom à l'Exbrücke (Pont d'Aspach). ASPACH-LE-BAS, motte : Inf. n° 3; la butte du lieu-dit Münchhof n'existe plus. BIRLINGEN, Cne de Steinbach, grange fortifiée Birlingen est un village (zu Burlingen in dem dorfe 1287 : AHR 32H 5) dont l'emplacement est marqué par une chapelle, au bord de la route de Cernay à Steinbach. Lucelle y possède une grange, attestée depuis 1276 au moins (AHR 10H 143/11), mais sûrement identique à celle que l'abbaye possède à Cernay dès 1147 (Tr I 305 n° 199) et à Steinbach en 1187 (AD I 286 n° 339). Cette grange survit au village et ne disparait qu'en 1803 (J. Dépierre, Cernay, 1907, 117; Werner, VD). Vers 1730, "Brilingen est une église dans une grande enceinte flanquée par de vieilles tours" (Vincennes MR 974 p. 170). Le plan de finage de 1760 (AHR C 1160/9, repr. in G. Claerr-Stamm & alii, Regards sur l'hist. de Cernay, 1983, 53) montre l'enclos de B. entouré au N et à l'W par le chemin et au S et à l'E par ce qui semble être un fossé. BURNHAUPT-LE-BAS, tour ? : Inf. n° 6. CERNAY, cimetière fortifié En 1188 (MIÖG 32.1911, 74), la paroisse de C. fait entourer d'un mur son cimetière, dans lequel on trouve en 1271 un cellarium [= Gaden, cf. EA 3, 1738] et plus tard des maisons (p. ex. AHR E dépôt 61, CC 1 f° 5r : 1424). C'est le premier cimetière d'Alsace qu'on sache fortifié à l'initiative des habitants. Une fois la ville dotée de murailles, il perd sa raison d'être. Les reconstructions de l'église en 1754, 1892 (J. Dépierre, C., 1907, 110-15) et 1925 n'en ont rien laissé subsister. Cf. B. Metz in M. Fixot, L'église ..., 1989, 31-33. CERNAY, ville forte Les remparts de C. sont cités en 1268 (inter muros : AHR 1D Suppl. 26). La mention d'une innre Rinckmur en 1418 & 1476 (ibid. 27 & 25) implique l'existence d'une enceinte extérieure (à laquelle appartiennent presque tous les vestiges encore visibles; cf. J. Dépierre, C., son passé, son présent, 1907, 38-43, avec iconographie, et RA n.s. 1.1872, 206; tour N de la 1ère enc. trouvée en fouille : Vivre à C. 19, sept. 2000). De 1423 à 1439, C. n'a encore que 2 portes (AHR E dépôt 61 CC 1, f° 0, 5v, 9r, ... 40v; cf. RA 73.1926, 270); le Neutor (à l'E : Dépierre 41 - merci au Dr. J. Sutter) doit donc être postérieur. Le faubourg S est attesté en 1427 (AHR E dépôt 61, CC 1 f° 17r). En avant du fossé, un large "rempart" [= talus] figure sur un plan de 1772 (AHR C 1221). A l'angle SE, il est renforcé par un Rondell d'artillerie (16e s.), conservé rue J. Barbier, et dont Himly (Atlas, 62, plein d'erreurs) fait le donjon du château. Plan du 18e s. : AHR C 1210. CERNAY, pseudo-château En 1332, Ulrich von Pfirt (qui réside à C. dès 1318 : AMM III A 6) fait oblation à l'Autriche de sa cour (hoff) à C. (AHR 2E 140/2/1), qui en 1361 est désignée comme das alte hus (HU II 423), et en 1376 comme daz alt hauß ze Sennhaim, ... den hof ... de[n] garten zwischen den graben ... die sc[h]euer und daz hauß dernebend; Ulman von Pfirt fait alors oblation du garten von dem obertor unß [= bis] auf ... d[ie] Tur, den graben zwischen der stat und den garten, etc. (AHR 2E 140/2/1; l'Obertor est la porte de Thann, à l'W : Dépierre 39). Ce fief est décrit vers 1400 comme der ober hof ze Senhin mit dem garten und graben ... gelegen um die stat (HU II 591), et encore mentionné en 1500 (AMM III A 65). Cet Oberhof est situé du côté N de l'actuelle rue de Thann (Dépierre, 98 & 175 [d'après RA 1872, 212], et Regards sur l'hist. de C., 1983, 40), mais il n'est pas exclu que les Pfirt aient eu dès le 14e s. plusieurs cours à C. De plus, le fossé compris dans le fief semble n'être qu'une section de celui de la ville. On voit d'ailleurs mal les seigneurs de C. tolérer que d'autres qu'eux y aient un château. A l'emplacement où Himly (Atlas, 62) en figure un, doté d'un donjon rond (en fait le Rondell signalé plus haut !), des cartes du 18e s. (AHR C 1210, 1220, 1274) figurent un bâtiment rectangulaire très allongé, sans indice de fortification. Quant à l'actuelle rue du Château, son nom est récent et fantaisiste (merci au Dr. J. Sutter). Bref, l'existence d'un château est plus qu'improbable; il n'y a aucune raison non plus de penser que la maison (ein hus) de J. von Wattwiller à C., citée vers 1423 (Stouff LF 34), en soit un, comme le veut Salch (I 57, II 59). ERNWILLER, Cne de Schweighouse, pseudo-château Selon AI II 44, Cunemann Hack von Schweighausen aurait reçu en fief autrichien en 1397 les villages et les châteaux de Schweighouse et d'E. Triple erreur : l'investiture est de 1377 et concerne Schweigkhausen die burg und ... die dörfer Schweigkhausen, Ennweyler & Michaelbach (AHR 2E 211/3, copie 16e s.). Les investitures du 16e s. (ibid., AHR 158J 65 & AMS V 137/11) mentionnent Schweyckhawsen die burg und das dorff Anwiler (ou Enweiler). L'erreur a été d'introduire une virgule avant die burg. Elle a été faite au 16e s. (AHR 2E 211/3, note informelle) et par un traducteur du 18e s. (AHR C 25 f° 708-714; cf. Stoffel 146). Le village disparu d'Ennwiller, au N ou NW du Pont d'Aspach, n'a pas de château connu. HAUSEN, Cne de Schweighouse, château de plaine ? H. est un village, encore attesté au 14e s. (CEM I 420 n° 197; AHR 158J 81), mais disparu avant 1510 (AHR 158J 65 = AMS V 137/11), au SE de Schweighouse. Un censier de 1763 y mentionne die [sic] Burgstall oder alte Schloß im Haegelen ([F.J. Waller], Notice ... sur ... Schweighausen, 1870, 146-151, & carte h.t.). Waller le place à 2,4 km au SE de Schweighouse, dans un ancien méandre de la Doller, aujourd'hui recoupé, ce qui met le site sur la rive droite. A cet endroit, le Meßtischblatt 3684 indique un tertre, que je n'ai pas retrouvé, mais que décrit M. Muller in Schweighouse-Thann (CMDP), 1987, 127 (la carte de Waller est repr. ibid. 79). L'historique de Waller ne repose sur rien de vérifiable, et la littérature ultérieure (BL, Werner, Burnouf n° 97, Salch) ne repose que sur lui. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 12 Décembre 1996 CANTON DE CERNAY (suite) HERRENFLUH, Cnes d'Uffholtz et Wattwiller, château En 1312, J. Nortwind von St. Amarin reçoit en fief du comte de Ferrette le rocher de Herfluch pour y bâtir un château; après la mort du comte, il le tiendra en fief de Murbach (Wilsdorf, Ferrette, 216), qui donne son accord (AHR 9G fiefs 26/3, repr. in CGAM 331; TLAI Schatzarchiv II 4586, merci à M. Wilsdorf) et promet son soutien, moyennant 100 marcs d'argent (StAB Adelsarchiv U 36, cf. AHR 9G t.g. 45/5-6). Une des chartes de 1312 contient le mot burgstal, ici au sens d'"emplacement d'un château à bâtir"; Salch (I 138, II 136) a tort d'en conclure à une reconstruction. Peu après 1350, Herflu die burg est fief de Murbach (AHR 9G fiefs 1/1 p. 8, daté par erreur de 1250 in Stoffel 239). Au 16e s., il est aux Stör (AHR 9G fiefs 1/4 f° 6r, 1/6 f° 12v; ATG 15.1984, 15). Appelé Burgstall (ici : ruine) en 1550, il est sans doute abandonné depuis longtemps (AHR 9G t.g. 45/24 f° 14r; cf. Gatrio I 406, II 212). Mais qu'il ait été détruit par les Anglais en 1376 ou les Suisses en 1468 (REL 428) est pure invention. Subsiste la base en moellons d'une tour d'habitation. La description de Salch II est fantaisiste. Cf. [D. Ingold], Le château du H. ou Altschloss, in Cahiers de l'hist. d'Uffholtz 5.1988, 26-29, avec sources. HIRZENSTEIN, Cne de Wattwiller, château Puissant château bâti par l'abbé Berthold de Murbach (1260-85) (NOI V 140). Un autel y est consacré en 1465 (Gatrio I 491, source imprécise). Les Suisses l'incendient en 1468 (CM III 253 n° 1256 : ein gros, stark und vast [= sehr] vest bergsloß; Berler 84-86, D. Schilling, Berner Chronik ed. G. Tobler, I 25), mais il est rebâti avant 1480 (Burgfrieden : inv. AHR 9G fiefs 7/2; cf. aussi 9G fiefs 13/1 f°13r sur les 4 points d'eau de H. en 1482). Il se délabre fin 16e s. (inv. AHR 9G fiefs 7/4), est restauré vers 1600 (inv. AHR 9G fiefs 7, 9G t.g. 43/17), mais ruiné par la Guerre de 30 Ans (Ingold 11). Celle de 1914-18 lui donne le coup de grâce, mais il n'en restait quasiment plus rien dès 1895 (AHR 13J 1345, photo). En revanche, la ferme du château, qui remonte au Moyen Age, survit jusqu'au 20e s. (Ingold 13-22). Cf. D. Ingold, in Cahiers de l'hist. d'Uffholtz 6.1990, 1-25 (sans notes, mais fondé sur les sources; iconographie). REHSTEIN, Cne de Wattwiller, château ?? D'avant 1334 à 1454 au moins, les Wattwiller ont en fief de Murbach le rocher (vels) de Re(i)chstein ou Re(u)stein (AHR 9G fiefs 13/4, 5, 10; Gatrio I 446). Il n'est jamais question d'un château ni d'une ruine, mais il est anormal qu'un simple rocher soit tenu en fief; la chose ne s'explique guère que si les Wattwiller ont au moins envisagé d'y bâtir un château. D. Ingold, in Cahiers de l'hist. d'Uffholtz 6.1990, 29, identifie R. à l'Unter-Rehfelsen, au SE du Hartmannswillerkopf. Ce rocher, fortifié en 1914-18, ne porte aucune trace d'aménagement médiéval, mais est parsemé de petits tuileaux. SCHWEIGHOUSE, château de plaine Truttman de S., cité dans une charte de Koenigsbrück en 1227 (AD I 361 n° 451), doit évidemment son nom à Schweighouse/Moder, et n'est pas noble. En 1363 est citée une ferme derrière le château (hinder dem huse ze Sweighusen ... stosset an den kilchoff : AHR 158J 81). En 1377, Cuneman Hack von S. fait oblation à l'Autriche du château (burg) de S. (AHR 2E 211/3; trad. fr. AHR C 25 f° 707v, datée par erreur de 1397). Le château est incendié par les Suisses en 1468 (CM III 253 n° 1256; Berler 84, D. Schilling, Berner Chronik ed. G. Tobler, I 22), mais rebâti avant 1494 ([F.J. Waller], Notice ... sur ... S., 1870, 131, 158), et à nouveau en 1569 (Waller 133); sur les travaux ultérieurs, cf. ibid. 136-37, OHI VI 302. En partie démoli en 1801 et 1837 (Waller 145), il disparait entièrement en 1914-18. Sur les 5 vues du château reproduites dans le Rotbuch des Waldner (fin 18e s., AHR 1Mi 679, p. 176, 210, 257, 286), 4 sont publiées in Salch (I 295-97, II 301); la 1ère est une restitution arbitraire, du début du 17e s. (costumes), de l'état du château en 1500. La 5e fait double emploi avec la 4e (1771). Le plan de finage de 1760 (AHR C 1173/10), le cadastre de 1835 (AHR 3P 346, f° C) et le Meßtischblatt 3684 le localisent à 200 m au NNW de l'église, dans un pré au sol plein de tuileaux, où son fossé se devine encore. Cf. Schw.-Thann (CMDP), 1987, 113-27 (peu critique). STAFFELFELDEN, château de plaine En 1310, le comte Theobald de Ferrette doit faire oblation du château (burg) de S. aux Habsburg (AHR 2E 139/1/2; Wilsdorf, Ferrette, 199). De 1321 à 1539, le château est en fief aux Masmünster (AHR C 25 f° 312-16 & 745-46; 2E 165; 1E 39/46 f° 21-23), sauf que Werner von Staufen tient 1/3 du château en 1449 (AHR 108J 33/2), et son gendre Henmann von Reinach de 1478 à 1486 stock und thurn in der vest S. mit dem ussern vorhofe (AHR 2E 165, 1C 8497-98). Un chapelain du château est attesté vers 1380 (Clouzot 171). Les Suisses y incendient la part des Masmünster en 1468 (AHR 108J 13/1, dernière p.). Allodial depuis 1539 (AHR C 25 f° 316v), il est aux Papst au 17e s. (inv. AHR C 958, 979). Vers 1730, il est encore "entouré de bons fossés et flanqué par une tour" (Vincennes MR 974 p. 177). La forme arrondie de son enclos au 18e s. (AHR C 1174/8, photo in J.M. Boehler, La paysannerie de la plaine d'Alsace, 1994, I 18) ne suffit pas à prouver une motte (Burnouf n° 103). C'est aujourd'hui le logis (18e s.) d'une grosse ferme à l'écart du vieux village au NE. UFFHOLTZ, village fortifié Les notices sur U. doivent beaucoup aux informations transmises par M. D. Ingold : merci ! Plus riche et peuplé que la ville voisine de Wattwiller (Gatrio I 528), doté d'un conseil (rat) dès 1409 (AHR 10H 148/1, 9G cart. 8 p. 316), U. est toujours appelé dorff, sauf qu'en 1445 il figure sur une liste de villes (stette : AM Thann EE 1). Plusieurs censiers du 15e s. (p. ex. AHR 27H 2/1 f° 43v; StAB Barfüsser, Zinsbuch F & Berainbuch H, signalés par M. Ingold) mentionnent le dorfgraben et une ou 2 portes (vor dem tor, by dem alten tor). Mais en 1376 (RUB II 120 n° 132), 1468 (D. Schilling, Berner Chronik ed. G. Tobler, I 23) et 1525, U. semble un village ouvert. Le plan cadastral de 1837 (AHR 3P 349, f° D) indique le lieu-dit Al[t]thor à l'angle NE du village, le parcellaire invitant à situer la porte entre les n° 17 et 19 de l'actuelle rue de l'Espérance; mais le tracé de la fortification qui s'en déduit à l'E laisse en-dehors l'ancienne église (actuel cimetière), la motte du bas et la rue B. Meyer. Dans ce cas, l'enceinte aurait été agrandie plus tard, car c'est bien plus à l'E, au bas de la rue du Ballon, que subsiste, sur la façade d'une maison Renaissance ("ancien abri de 1914-18"), le montant d'une autre porte, avec les corbeaux du plancher de son étage. Cf. D. Ingold, Topographie hist. d'U., in Cahiers de l'hist. d'U., 3.1986, ici 3-5, avec extraits du plan cadastral. UFFHOLTZ, 2 mottes Deux mottes ont existé à U. : l'une, rasée, sur la rive droite de l'Egelbach, donc hors de l'enceinte du village, au lieu-dit Burg, au bout de la Burggasse (auj. rue du Bourg, hélas), à l'emplacement de la salle de sport; elle est connue par un plan de 1803 (Burnouf n° 109; D. Ingold, Topographie hist. d'U., in Cahiers de l'hist. d'U. 3.1986, 29, plus lisible que Salch I 316). L'autre est dans le bas du village, près de l'ancienne église, au lieu-dit Bühl, entre la rue du Ballon et le ruisseau (cf. Kraus II 679). Elle est conservée, mais son fossé est comblé, et elle porte une maison récente (7, rue B. Meyer). Elle doit être la plus ancienne, car elle est en terrain presque plat, tandis que l'autre était fortement dominée à l'W. Une fouille sauvage (L'Alsace, 19 IX 1954) y a mis au jour des murs de grès, des pots de poêle et une couche d'incendie. L'histoire de ces deux sites est difficile à démêler. La première mention sûre d'un château ne remonte qu'à 1425 (garten ... bi der burg : AHR 9G t.g. 45/15). Il est identique (même confront) à das huse und hoffstat, hoff, graben und das gantz gesesse ... stosset vorzu an den wege als man gat in den Phlentzer, qu'Ulrich Stör vend à Murbach en 1423 (AHR 9G t.g. 45/14, mal ed. in AD II 337 n° 1287); or le Pflänzerweg du cadastre est l'actuelle rue des Pommiers, à l'W du château haut. C'est donc ce dernier que Murbach possède en 1550 (Gatrio II 212); à cette époque, il est encore habité (inv. AMC JJ F 222). Incendié par les Suisses en 1468 (Berler 84; AHR 108J 13/1, dernière p. : schlosli), il est rebâti au 16e s. (sans doute seulement l'ancienne basse-cour) comme cour dîmière de Murbach; sa tour, hexagonale selon le plan de 1803, sert de prison (Ingold 2930; cf. Kraus II 679). Il est détruit en 1914-18. G. Bischoff (ATG 15.1984, 15) pense que ce château fait partie des fiefs que les Stör ont hérité des St. Amarin au 14e s. Mais en 1423, il est allodial ! Reste qu'au milieu du 14e s., les St. Amarin ont en fief de Murbach un gesesse (ce mot peut désigner un château comme une simple maison) à U. (AHR 9G fiefs 1/1 p. 8; cf. Walter von St. Amarin, ein edelknecht von U. 1351 : AHR 10H 143/11). En 1388, Hans Ott von St. Amarin prend Heinzmann von Altenach en communauté de son fief de Murbach, comprenant hus und hoff ze U. (ibid. fiefs 1/2 p. 119); en 1395, un fief provenant de Werlin von St. Amarin, incluant hus, hoff, etc., à U., est aux Schultheiss von Gebwiller, puis en 1430 à Mathis von Altenach (ibid. p. 49, 53, 72), ce qui suggère que c'est bien le même qu'en 1388. Or en 1430, il est décrit comme huse und hoff by der burg. Il ne s'agit donc pas du château, mais peut-être d'un élément détaché de celui-ci (lors d'un partage familial ?). Signalons ici qu'en 1347 sont citées une maison bi dem tùrengraben et une vigne in dem thurrenhofe (AHR 10H 147/4); or on retrouve le lieu-dit Dourenhoff au cadastre (repr. : Ingold 30), juste au S de la Burg; malgré ces graphies anormales, il pourrait s'agir d'un Turmhof : cour dépendant d'une tour (qui serait la future Burg), ou comprenant une tour (distincte du château) ? Dans la 2e hypothèse, elle pourrait avoir fait partie du gesesse des St. Amarin. Quant au Bühl, Ingold 28 pense qu'il appartenait aux Eptingen à la fin du 14e s.; dans ce cas, il est peut-être identique à la maison (domus) de Burkhard Werner [von Ramstein ?], que la veuve de Götzmann Münch vend à l'évêque de Bâle en 1349 (AAEB codex 392 f° 49r, inv. d'arch., 16e s.). Mais ses constructeurs les plus probables sont soit les Uffholtz, ministériaux de Murbach attestés de 1135 (AD I 211 n° 260) à 1364 (CM I 269; cf. Bischoff, Murbach 78 n. 53), soit les comtes de Ferrette, qui ont tenu U., plus ou moins légalement, d'avant 1245 à 1347 (AHR 9G t.g. 45; Bischoff, Murbach, 19, 45). Mais on pourrait plutôt supposer que les comtes ont incité des vassaux de Murbach (les St. Amarin ?) à bâtir la Burg. UFFHOLTZ, tour ?? : voir ci-dessus. WATTWILLER, ville forte Selon les Annales de Murbach (15e s.), c'est l'abbé Berthold (1260-85) qui a fortifié W. (NOI V 140). Mais le castellum W. a été commencé en 1292 selon le Dominicain de Colmar (MGH SS 17, 220), pour qui castellum désigne toujours une petite ville, jamais un château. C'est à cette source contemporaine qu'il faut se fier. En 1303, W. est une ville (stat : HU I 12). Qu'elle ait été prise par les Anglais en 1293 est une légende, dont le premier témoin est du 16e s. (Hans Stoltz, Ursprung ... d. St. Gebweyler, ed. J. See, 1871, 11), et que Ch. Weymann (RA 73.1926, 541-51) prend ridiculement au mot. Le Niedertor apparait en 1341 (AHR 10H 152/3), l'Obertor en 1344 (ibid. 153/649) et le Rotenturm en 1345 (ibid. 153/651). Plus curieuse, et pour l'instant inexpliquée, est la mention d'une nuwe stat en 1342 et 1344 (AHR 152/3, 153/650), mais plus par la suite; en revanche, une obere stat est citée depuis 1345 (ibid. 153/651, 655, 663, etc.). En 1478, le fossé est double au moins au NW (moulin vor dem oberntor zwuschend beiden unser stattgraben : AHR 9G t.g. 43/10). L'enceinte extérieure est attestée en 1550 (zwischen dem statgraben und der ussern ringmaur : AHR 9G t.g. 43/16 f° 29r). Sur le mauvais état des remparts en 1654, cf. ibid. 43/34. Seuls vestiges : les bases des tours d'angle E et W. WATTWILLER, motte de relief dite Weckenberg et Hagenbach Le castellum W. commencé en 1292 (MGH SS 17, 220) n'est pas le château, mais la ville (cidessus). Au 14e s., Richard von W. (déjà mort en 1358 : AHR 9G fiefs 13/6) tient en fief de Murbach Wechkenberg, alse die gräben und die boumgarten begriffen hant (ibid. 13/4); à la génération suivante, Henmann von W. tient de même Weggenberg halber et une vigne à W. dite der Buhel (AHR 9G fiefs 1/1 p. 7; merci à M. D. Ingold). Pour une mention peut-être un peu antérieure cf. AHR 9G t.g. 16/14 (bi Weggenberg ze Watwilr). Le château de Watwil est incendié par les Suisses en 1468 (AHR 108J 13/1, dernière p.). Sur son état en 1480 cf. G. Bischoff in F.X. Cuche, éd., La vie de château, 1998, 85 (o.Q., voir sa thèse ou lui demander). Les W. (cités depuis 1135 comme ministériaux de Murbach : AD I 211 n° 260) conservent le château jusqu'en 1565 (AHR 9G fiefs 13/17; cf. fiefs 1/2 p. 23 & 103, 1/3 f° 1v). A leur extinction, il passe aux Hagenbach (ibid. 13/18 & 13/3), qui lui donnent leur nom, puis en 1666 aux Pfirt (Gatrio I 492). En 1738, des pierres du château sont récupérées (Cahiers de l'hist. d'Uffholtz, 6.1990, 12, sans source). Sur le plan cadastral de 1838 (AHR 3P 350, C3), les lieux-dits Weckenberg et Hagenbach sont voisins, à 150 m au SW de l'église. La motte est juste à l'W du "Château Jaune" (vers 1900). Sa basse-cour, au NW, est entourée d'un fossé en arc de cercle, qui au S ne va pas jusqu'à celui de la motte. Le site semble avoir connu une occupation gallo-romaine (SRA, carte archéol., merci à M. Ehretsmann). Salch (II 341) ignore que Weckenberg est une motte et ne connait den Buhel que par une brève citation de Stoffel (582), qui n'indique pas qu'il s'agit d'une vigne (attestée dès 1314 : AHR 10H 152/3). Il en conclut à tort qu'il y a eu 2 châteaux à W. : Weckenberg et la motte. En fait, deux interprétations sont possibles : ou bien der Buhel est la motte de Weckenberg, tôt désertée (le château étant p. ex. rebâti dans la basse-cour primitive) et plantée de vignes, ce qui n'est pas rare; ou bien ce buhel, comme tant d'autres, n'est qu'un relief naturel. Site romain aux l.dits Weckenbg & Hagenbach, cf. M. Zehner, Carte archéol. de la Gaule, HR, 1998, 688, &. B. Bakaj, Wattwiller, égl. par., fiche signalétique ANTEA 1999, 3-7, cités par D. Ingold, W.-les-Bains 2003, 4. WITTELSHEIM, château de plaine En 1308, Rudolf von Masmünster, seigneur de W., mentionne le ban de son château [de W.] (mins husis ban : AHR 27H 3/12). On ne sait rien d'autre sur cet édifice avant le 17e s., ce qui ne serait pas le cas s'il avait été fief de l'Eglise de Bâle, comme on le prétend depuis AI IV 111; mais il s'agit là d'une grossière faute de traduction : Schöpflin écrit seulement que le village était fief (AI II 44 : vicus W.), ce que confirme AAEB B 237/38 Hagenbach 1. Ch. Sauter, W., 1974, 62-64, situe le château en bordure W du vieux village, entre les rues de Cernay et des Tuiles. Le plan cadastral de 1837 (AHR 3P 351, f° B) montre à cet endroit 3 grandes parcelles non bâties. Mais je n'ai vu aucune des pierres à bosse alléguées par Sauter. Voir Jos. Strich, dir., Contribution archéol. à l'hist. de W., date ?, 142 p. CANTON DE CHATENOIS-LES-FORGES BANVILLARS, château : Informations n° 3. BAVILLIERS, pseudo-château : Inf. n° 3; le site du Châtelet (parc à gibier juste au SW du château d'eau) n'a rien d'une motte; on n'y voit qu'un lacis confus de tranchées sans caractère défensif. CHATENOIS, pseudo-château En 1516, Hamman von Brinighofen et sa femme Marie de Vaudray donnent à leur fils la rente de 50 francs sur le château (schloß) et les villages de C. et Mollans [Cn de Lure] qui fait partie de la dot de Marie, rente impayée depuis que le duc de Württemberg usurpe le château et les villages (AHR 132J chartrier B 1); mais il s'agit probablement d'un autre C., à 6 km au NW de Mollans : le Nouveau dict. des communes de Haute-Saône (II, 1970, 171; merci aux ATB) y cite un château ayant existé au 16e s., sans autre précision. CHATENOIS, cimetière fortifié ? En 1569, des troupes de passage à C. y font pour 12 l. de dégâts (c'est peu) en pillant les coffres (etlich trog) que les habitants ont à l'église : AHR 1C 2095 f° 17v, 19v. C'est un indice, mais non une preuve, de fortification de l'église ou du cimetière. TRÉTUDANS, Cne de Trévenans, motte En 1361, les frères de T. (Troscheltingen) ont en fief autrichien la motte et le fossé (buchel mit graben) de T. (HU II 416). La famille est attestée depuis 1295 (Thommen I 76 & 97 n° 134 & 166). Le plan cadastral de 1828 suggère 2 sites possibles : les lieux-dits la Motte, à 400 m au NE de l'église, sur les 2 rives du Mennerot (f° A2), sans indice de fortification, et le Châtelot, figuré en fort relief (f° B) - aujourd'hui un fourré, en terrain plat et marécageux, entre la Savoureuse, la RN 437 et l'autoroute, à 850 m au SW de l'église. Salch (II 319) suggère un 3e site : la maison 8, impasse du château aurait des angles en pierre à bosse. En fait, cette maison semble entièrement moderne, sauf 2-3 pierres d'angle en remploi ornées de petites demi-sphères qui n'ont rien à voir avec des bossages. Ni cette maison, ni l'impasse n'existaient en 1828 (cadastre, f° C) ! Enfin, selon Pégeot 201, "la tradition hésite" entre 2 autres sites, l'emplacement de l'église et un bout de crête coupé par l'autoroute (?); aucun argument ne parle en leur faveur. URCEREY, château ?? Sur le plan cadastral de 1828 (ATB 3P 120) deux lieux-dits pourraient évoquer un château : la Motte (f° A), sur la rive droite du ruisseau de l'Etang, à 1 km au NNW du village, et en Château (f° B; au Chatel en 1695 : Stoffel 93), à 800 m à l'W du village, sur une faible pente. Aucun de ces sites n'est favorable à une implantation castrale, ni ne présente de vestiges. En l'absence de mentions écrites, il s'agit probablement de fausses pistes. CANTON DE COLMAR BLIENSCHWILLER, Cne de Colmar, château ?? : Informations n° 5. COLMAR, cimetière fortifié En 1212, les bourgeois (dont c'est la première mention) de C. vendent un communal pour 60 marcs d'argent afin de financer la clôture du cimetière [Saint-Martin] (Hessel 3 n° 1; CSR 19 n° 18). Une "clôture" si chère ne peut être qu'un rempart de pierre. P. Brunel l'a trouvé en fouille : il est épais d'1 à 1,2 m (AC 27.1978, 43). Moins de 25 ans après, la ville elle-même étant fortifiée, le cimetière perd son intérêt comme refuge. Il reste lieu de sépulture (au S de l'église jusqu'au 16e, au N jusqu'au 18e s.), de réunion de la commune, de prestation de serment, de marché, etc. Il contient des maisons. Son mur est démoli en 1581 : TAC 39, 82, 216-19, 239, 249, 285 & passim, et P. Koenig, Les cimetières de C., in Bull. de la soc. d'hist. nat. de C. NS 17.1923, ici 109-16. COLMAR, ville forte C., qui avait fortifié son cimetière en 1212, s'entoure d'un mur à l'initiative de Wölfelin (MGH SS 25, 302), donc avant 1236 (MGH SS 17, 178), et même dès les années 1220; c'est du moins ce qu'on admet (G. Livet, ed., Hist. de C., 1983, 34, 45), sans doute parce que C. est appelé civitas en 1226 (CSR 29 n° 25), ce qui à vrai dire n'est pas probant. Le tracé de cette 1ère enceinte (trouvée en fouille par G. Brun 1995 sous l'égl. OFM, cf. Bilan SRA & AM, chron. des fouilles) a été établi par A. Scherlen, Topographie von Alt-C., 1922 (cité désormais : TAC; index à part, 1929; trad. fr. sous presse), 9-12; cf. plans h.t. Il a été corrigé, surtout au SE, par W. Noack (AlJb 1.1953, 184-212, avec plans indiquant les parties alors conservées; destructions ultérieures : cf. AC 27.1978, 85, 92). Noack & P.Y. Playoust (Aspects de la vie urbaine à C. aux 13e & 14e s., thèse dactyl. 1961, aux AMC, 50) laissent l'Oberhof (Saint-Pierre) en dehors du rempart; aussi bien un fossé le séparait-il de la paroisse Saint-Martin (TAC 140, imprécis), et Th. Biller (notes inéd.) a-t-il noté que son rempart S est postérieur au Henkerturm, lui-même tardif (contra : AC 27.1978, 101). Si l'Oberhof a été incendié peu avant 1251 (AD I 406 n° 545; BMHA 16.1893, 119 n° 16 - par Conrad IV en 1250 ?), c'est sans doute qu'il était extra muros. La seconde enceinte (cf. TAC 13-27; son tracé : Noack 201, et sur fond de plan cadastral : P. Brunel in AC 27.1978, 45) a été commencée avant le milieu du 13e s., car dès 1251, elle englobait Unterlinden, situé infra murum novum suburbii civitatis (Gössi 189 n° 84; cf. ibid. 193 n° 125; Ch. Wittmer ed., Obituaire des Dominicains de C., II, 1935, 2; et pour 1267 TAC 17). Mais Noack a prouvé, contre Scherlen, qu'elle n'a pas été construite en une seule campagne : le faubourg du Kerkertor avant 1252; celui de Deinheim en même temps (Noack 200) ou du moins avant 1287, car le Teinhentor de 1287 (AHR 24H 9/1) est bien celui de la 2e enceinte (TAC 20, 388). Celle-ci a déjà deux fossés en 1317 (RA 2.1851, 242 = CSR 72 n° 61). Toutefois, Noack (200-02) affirme avec de bons arguments que la partie SE de l'enceinte du faubourg de Deinheim est plus tardive; ce sont apparemment les Franciscains qui, en 1304, sont chargés d'édifier son bout S, entre Gerberbach et Schlüsselbach (I. Beuchot, Ehem. Franziskanerkirche zu C., 1912, 6; TAC 22); mais le rempart actuel, dans ce secteur, est du 16e s. Quant au faubourg du Steinbrucktor, c'est à tort qu'on date sa fortification d'avant 1328 : Noack 203 se fonde sur une mention ze Steininbrucken in der vorstat dans un censier (AHR 3G St Pierre 11/3/3) dont il n'est nullement prouvé qu'il date de 1328; et surtout, une vorstat n'est pas forcément fortifiée. Der äussere Graben vor Steinbrucktor est cité en 1342 (TAC 25, source peu sûre), der nuwe graben vor Steinebrùgke thor en 1375 (CSR 320), das innere [impliquant l'existence d'un usseres] Steinbrugtor en 1369 (AHR 24H 9/1), mais rien de tout cela ne prouve l'existence d'un rempart de pierre. Celui-ci, là où il est visible, semble tardif. Sur les fausses-braies, construites aux frais des corporations et des couvents (dont les Augustins, donc après 1316), cf. BMC Fds Chauffour Alsatiques ms 82/2bis, cote à revoir. Au total, l'étude pluridisciplinaire des remparts de C. reste à faire; celle de leur modernisation au 16e s. également (cf. TAC 30-43; F. Jaenger in AC 13.1963, 12-19, sans plan; A. Fischer, D. Specklin, 1996, 58-60). Plans 18e s. cf. TAC 104, AHR C 1221; L 551, 554 (portes). Vues anciennes de C. in C. Heck & J.M. Schmitt, Panorama monumental & architectural de C., 1983. COLMAR, tours intra muros Certaines cours nobles de Colmar comportaient une tour plus ou moins fortifiée. Tant que P. Brunel (merci !) et G. Meyer n'auront pas publié leurs observations à ce sujet, ce que j'en dis restera fragile et lacunaire. G. Meyer en signale très brièvement 3 (SA n° 81, 1983, 97) : 15 rue des Marchands (fin 12e s., rebâtie 2e m. 13e s., fentes de tir, fossé en V comblé 1ère m. 15e s.); 30 rue des Marchands [= musée Bartholdi; rien dans AC 28.1979] ("2 archères du début du 14e s."); rue de la Poissonnerie [ou plutôt rue Turenne ?] (vers 1300, alors extra muros; "fentes de tir appareillées en brique" - une des maisons nobles mentionnées par TAC 122 ? cf. AC 24.1975, 104 n° 10). Je n'ai pas trouvé de textes relatifs à ces trois tours; en revanche, plusieurs autres apparaissent sous les noms de turn ou de wighus. Comme ces noms désignent aussi les tours de l'enceinte urbaine, on ne sait pas toujours à quoi on a affaire (Hallersturm, Schüttmusturm); d'ailleurs une tour de l'enceinte peut aussi être intégrée dans une cour noble (Walter Schribers Turm). En 1297, Heinrich von Rappoltstein investit Ulrich von Illzach de sa part d'une cour et d'un wighuz à C. : RUB I 157 n° 217, cf. 174 n° 240 (1301). TAC 28 & 201 le situe 8, rue des Augustins - soit juste derrière le musée Bartholdi, de sorte qu'on peut se demander si ce n'est pas le site fouillé par G. Meyer. Plus tard (1513-1626), il est aux Westhausen (TAC 201-2; AMS U 9776). En 1304 est mentionné un Wikhus auf der Lauch vor Bleterlingen (I. Beuchot, Ehem. Franziskanerkirche zu C., 1912, 6). Ce dernier nom désigne la tour sous laquelle le Gerberbach franchit la 1ère enceinte. Selon Noack (AlJb 1.1953, 203), ce wikhus serait la tour qui flanque la 2e enceinte entre la Lauch et la cour du Gymnase de la Montagne Verte; son RC a des angles en pierres à bosse, mais sans doute plus tardives que ne le croit Noack; l'étage en colombage est récent. Il pourrait aussi s'agir de la tour St Michel (TAC 6 n. 6, 22). Dans les deux hypothèses (qui ne s'excluent pas), il aurait été inclus dans la 2e enceinte. En 1308, la cour du doyenné, en bordure du cimetière Saint-Martin, s'étend jusqu'à un wikhus, à l'opposé de la cour de Munster (Bull. soc. hist. nat. de C. NS 17.1923, 110; TAC 28, 249); TAC 241-43 l'identifie à la maison zum roten Turm, 1, rue des Tourneurs, où habite en 1316-28 le noble Lupelin von Hattstatt. En 1360, le chevalier Sifrid Schultheiss baille pour 6 lb. à un maçon une cour et un wighus de bois, provenant de sa parente von Ungersheim, entre le geseß des Illzach et celui de la + dame d'Ambringen, derrière sur la maison de Pairis (AHR 11H 8/5; TAC 28 & 92 le cherche rue des Marchands et donne une fausse cote). Serait-il identique (revoir TAC) au wighus est cité en 1361 (AHR 11H 9/1) près de la maison du noble de Gundolsheim et du winhof de Pairis ? TAC 28 situe ce dernier rue Morel et croit qu'il appartenait à Pairis; il est vrai que le winhof du couvent, rues Mangold & du Mouton, s'appelait aussi der von Ambringen hof, ce qui dénote une ancienne cour noble (TAC 327-28). Selon TAC 173, la tour de.Walter Schriber, mentionnée dans le 3e quart du 14e s. (BMHA 17.1895, 46), flanque l'enceinte, tout en étant intégrée dans une cour du côté S de la rue Corberon (anc. synagogue), laquelle est successivement à C. von Limberg (1348-63), à Walter Schriber, aux Wolleben (1372), etc. Cf. aussi TAC 27, 181. En 1376 (AHR 31H 27) sont vendues une maison et ses dépendances, sauf la tour (turn) hinder der batstuben zem Redelin, soit contre le rempart au NW d'Unterlinden (cf. Himly, AV 61 & TAC 356); le tout a appartenu à + Sifrid von Herstege, chevalier de Saint-Jean, d'origine inconnue; ici aussi, il semble s'agir d'une tour du rempart intégrée dans une cour. Scherlen (TAC 21, 396) identifie à tort ou à raison le Schüttmusturm, cité de 1371 à 1480, au Schutzmansturm. Il semblerait que cette tour, proche des rues des Laboureurs et d'Alspach, ait elle aussi flanqué l'enceinte; la mention en 1394 d'une maison in Keissersgasse gegen Schùtzmans turn ùber an der ringkmuwer (AHR 24H 2/3 n° 109;) va dans ce sens, mais TAC 388 identifie la Keysersgasse à la fois à la rue de l'Enceinte (cf. TAC 20 n. 30) et à celle des Tilleuls ! Un wighus se trouvait en 1392 sur l'enceinte, hinter der neuen Badstube am Werde, soit près de la place des 6 Montagnes Noires (TAC 28). TAC 124 l'identifie au Wasserturm et au Henkerturm, dont la base est conservée à l'angle S de l'enceinte de l'Oberhof, mais on peut aussi songer au Hallersturm, cité en 1442 (TAC 27). Au total, il n'y a guère qu'une tour sur deux dont les propriétaires soient connus; la plupart appartient à l'aristocratie colmarienne, qui disposait ainsi de tours aussi bien le long du rempart qu'à l'intérieur de la ville. Ces fortifications privées, menace pour la paix publique et l'autorité municipale, remontaient sûrement à l'époque où les nobles, divisés en factions hostiles, dominaient la ville. Les corporations, parvenues au pouvoir en 1358, se devaient d'y mettre bon ordre; on interprète ainsi un arrêté de 1364 (CSR 295) qui ordonne la suppression de toutes les lantvesten. Ce mot désigne normalement un mur de quai, mais ici le contexte (wer eine lantveste vor sinem huse het und die nùt abebrichet ... und den grunt gelich sleiffet und ebenet ...) semble bien suggérer une fortification, comme le pense G. Meyer (SA n° 81, 148). Il est probable qu'à terme n'aient survécu que les wighüser intégrés dans l'enceinte urbaine. SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, château Le comte Albert de Dagsburg (fin 12e s.) est appelé comte de S.-C. dans un inventaire d'archives du 16e s. (AHR 11H 15/1 f° 1v). Il n'en faut pas plus à divers auteurs (Clauss 455; AC 3.1937, 175 et NS 1.1950, 41; Himly, Atlas, 109; Salch) pour inventer un château de S.-C. en 1173 ou 1175 ! En 1298, les partisans du roi Adolf prennent le château épiscopal de S.-C. (castrum) en utilisant une tour de siège (MGH SS 17, 263, cf. 223). A partir de 1366, S.-C. est donné en gage à divers nobles (Scherlen PA II 160, AHR 25J 2, 1C 8352/11 f° 4), mais occupé par l'Electeur Palatin depuis 1415 (A. Bernoulli, Älteste deutsche Chronik von Colmar, 19), d'où un conflit avec l'engagiste W. Hadmansdörfer vers 1430 (AMS AA 1491). En 1477, le château est incendié par les Suisses (BC III 102). Il est racheté après 1507 par J. Villinger, qui le rebâtit vers 1515; à cette occasion sont cités das newe gehuß zwùschen den beden thurnen (1520), puis die cappel en 1536, die artlerey kamer en 1555 (G. Bischoff in RA 122.1996, 209-22, cite AHR 25J 9). Le château est vendu à Colmar en 1536. Meyerhof ... bei dem Schloßhof gelegen 1654 (AMC Prot. Contract. 1654 p. 380, J. Vogt). Pour les 17-19e s. cf. Scherlen PA II 172, AC 3.1937, 175-82, & 1950, 41-44. Il en reste l'ancien Gesindehaus (auj. école), à murs épais (AC 3.1937, 182) et frise d'arceaux Renaissance sur le gouttereau SE, qui pourrait être l'altes huß de 1536. SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, ville forte Selon les Petites Annales de Colmar (fin 13e s.), Conrad IV détruit la ville (oppidum) de S.-C. en 1250 (MGH SS 17, 190). Elle aurait donc été fortifiée avant, par l'évêque de Strasbourg, seigneur du lieu depuis 1226. Une indulgence pour la reconstruction du couvent en 1255 (RBS II 1324) confirme qu'il y a eu destruction, mais la précocité de l'enceinte urbaine étonne, surtout qu'elle n'est pas nommée lors du siège du château en 1298 (MGH SS 17, 223, 263). L'évêque Conrad (1273-99) emploie les pierres du prieuré St Valentin de Rouffach à (re- ?)bâtir les remparts de S.-C. (RBS I 705, II 782, 2031, 2481, citant OHI III 80 n. 5 & AHR 3G bailliages 39 (12/2 C) ed. URR II 32 n° 88), ce qui peut expliquer le chapiteau roman remployé à env. 20 m à l'W de l'ancien Untertor. Des travaux de fortification sont aussi attribués aux évêques Johann (1306-28 : MGH SS n.s. 4, 553; Königshoven II 667) et Berthold (AHR 25J 2 : 1334). Le talus entre les deux fossés (rayn zwischen beyden gräben) est mentionné en 1510 (AHR 25J 46, ed. Alsatia 1867, 191 § 26) et vers 1730 (Vincennes MR 974 p. 196); il est conservé dans la moitié E de l'enceinte, le mur lui-même (épais de 50 cm, en moellons irréguliers, donc plutôt tardif) subsiste en grande partie (sauf les portes), et mériterait, comme tout le bâti urbain, un meilleur sort que celui qui lui a été fait. Sur les remparts aux 17e-18e s. cf. Scherlen PA II 170-71. SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, motte ?? On trouve à S.-C. au 14e s. un champ nebent des Schedelers bùhele (AHR 25J 80, à la suite d'un testament de 1312). La plupart des lieux-dits en Bühl désignent des hauteurs naturelles, mais ici, comme les Schedeler sont une famille noble (à Rouffach depuis 1263 : URR, index; au 14e s. aussi à Colmar; cf. KvK OE 80) on peut songer à une motte, inconnue par ailleurs. SCHOENENWERD, Cne de Colmar, "château" de plaine En 1443, Anton von Wittenheim possède das Burgstellin, ist nutzemal ein hoffstatt ... ze Colmer by der langen brugke im Schonenwerde (AHR 132J chartes D1). En ou avant 1452, il gagne un procès contre la ville de Colmar à ce sujet (hùselin im Schönenwerde : AMC FF 10/2). Selon Scherlen (TAC 44), les Armagnacs auraient détruit le château (Wasserhaus) des Wittenheim à Sch. en 1444, ce qui est difficilement compatible avec sa mention comme Burgstall dès 1443. Die lange Brücke est sur la Lauch (TAC 36). Sur le plan cadastral de 1810/15, f° F1-2 (AMC; cf. AC 13.1963, plan h.t.), Sch. est une longue bande de terre sur la rive gauche du Silberrunz, à l'E de la Semm. Cet édifice et le suivant, comme bien d'autres wigerhüser proches de villes importantes, sont probablement des demeures de plaisance sans réelle valeur défensive, plus proches d'une villa que d'un château, même si elles en imitent l'allure. WEIHERAU, Cne de Colmar, "château" de plaine ? Dans la succession d'Anton Zeiss figure en 1463 ein garten mit dem huß und den wigern daruff, genant Wigerouwe ... zu Colmer ine der Ouwe ... an dem fußpfatt, der uff die Sembde gat ... hinder Widenmùle (ABR G 3532/1). En 1479, la parcelle voisine (zu C. in der Ouw hinder Wyden an Wigerouw) est à Ettenheimmünster (ABR G 3532/2), qui en 1611 baille unser ... Wasserhaus ... zu C. in der Nidern Auw (ABR G 3532 f° 39; cf. GLAK 67/594 f° 57 (J. Vogt), AMS 7NA 6/3). En 1619, la ville démolit en partie das Zeissenhäuslein, qui pourrait servir à l'ennemi (TAC 43). La référence à Widen et à la Semm permet de situer W. à l'E de la vieille ville. Scherlen (TAC 36) le cherche au lieu-dit Kienlesmatt (entre les rues des Fossés et des Jardins, cf. son plan h.t.), ce qui exclurait qu'il s'agisse de l'enclos avec tour que la vue de Seb. Münster (1548 [?], repr. : TAC 32, Hist. de Colmar 1983, 112) figure entre Widen et la léproserie, comme l'envisage TAC 36. WIDEN, Cne de Colmar, grange fortifiée ? Pairis a depuis le 12e s. (RUB I 61 n° 49) un moulin et une grange un peu à l'E de Colmar. En 1302, un accord entre la commune et le couvent sur ce domaine (hove ze Widen : AHR 11H 11/45, copie 17e s.) confirme aux moines la pêche dans les fossés qui l'entourent, à condition que la défense de la ville n'en souffre pas (die graben, die umbe den selben hoffe gant ... also, das es zue der wer der stette unschade[b]er si). En 1303 est consacrée la chapelle Saint-Antoine de W., dite plus tard Saint-Guy - d'où la rue Saint-Guidon, hélas (HEK 239; TAC 21, 39-40, 42, 404). En 1525, la ville, redoutant un siège, dispose de l'artillerie à W., notamment dans la tour [de la chapelle, ou une tour forte ?] (TAC 31). En 1546-53, Colmar exproprie Pairis et inclut W. dans ses nouvelles fortifications (TAC 33-35). Scherlen affirme que la vue de Colmar dans la Cosmographia de S. Münster (repr. in TAC 32 et Hist. de Colmar 1983, 112; datée de 1548 ibid. 283 : à vérifier) est antérieure à ces travaux, mais elle montre déjà W. entouré d'un mur crénelé rattaché à celui de la ville (cette vue et toutes les autres vues anciennes de Colmar sont in C. Heck et J.M. Schmitt, Panorama monumental & architectural de C., 1983). Aujourd'hui, l'emplacement de W. est bâti; seul le moulin se reconnait encore (2a-b, rue Saint-Josse). CANTON DE DANJOUTIN CHÉSAU-MARTIN, Cne de Charmois (?), motte En 1458, l'archiduc Sigmund renouvelle à Jean de Montreux l'investiture de la motte (bühel) de C.M. (AHR 2E 166, 108J 160/1; AD II 392 n° 1363; A. Behra, Les 3 Montreux, 1929, 55 - la date de 1450 figure par erreur dans AHR C 25 f° 521 & 108J 160/4-5); en 1487, le fief est à Ferry de Montreux et à ses gendres (AHR 2E 166; Scherlen HH 151), au 16e s. aux Reinach (AHR 2E 166). Stoffel 96 donne 2 localisations pour C.M. : entre Frais et Chavanatte, ce qui serait bien vague [d'après AD II 392, qui ne prouve rien]; et au ban de Charmois, d'après un censier du 15e s. qui semble perdu; c'est plus plausible, bien que le plan cadastral de Charmois n'en garde aucune trace. Mais parmi les nombreux habitats disparus du nom de Chésal ou Chésaux, il en existe deux (autres ?) qui ont une motte : en 1549, Guyot de Montreux vend à N. Perrenot de Granvelle sa moitié de la seigneurie de Montreux, dont au lieu de Chasaul divers prés, dont 13 fauchées ou lieu dict a la motte (AHR 2E 166); il ne devrait pas s'agir de C.M., qui est alors aux Reinach - tout comme l'autre motte de Chésaux, que j'ai identifiée à celle de Brebotte; mais une confusion n'est pas exclue. DANJOUTIN, clocher fortifié L'ancienne église était perpendiculaire à l'actuelle; il en reste le choeur et le clocher-porche, au RC voûté en berceau. Au 1er étage, au S, une archère cruciforme à talon, dans un ébrasement en plein cintre, en pierre de taille; au 2e étage, au S et au N, deux archères semblables. Le clocher semble roman, bien que son appareil, pour le peu qu'on en voit, n'en donne guère l'impression; il est vrai qu'il est très remanié (portail de 1771, consolidations en béton sans doute de 1930). En Alsace, le roman dure localement jusqu'au milieu du 13e s., et la meurtrière cruciforme apparait à Ortenberg vers 1260 (B&S 29.1988, 13). Si la chronologie comtoise est analogue (à vérifier !), les archères de D. pourraient remonter au milieu du 13e s. Mais, vu la largeur inhabituelle de celles du 2e étage (10-15 cm), ce sont peut-être des fentes d'éclairage transformées ultérieurement. En tout cas, l'insolite clocher de D. mériterait une étude détaillée. Pas de sources écrites. FONTENELLE, château de plaine En 1586, les Hohenfirst tiennent F. en fief autrichien et y ont une "maison" (Behausung) allodiale (J. Lutz, Illzacher Chronik, 1898, 118, sans source). En 1608, Christophe Besançon/Bisantzer, d'une famille de notables belfortains (Hist. de Belfort, 1985, 114), fait oblation à l'Autriche d'"une maison avec ses fossés" à F., que son père + Henri avait achetée aux Hohenfirst avec le village (AHR C 25 f° 247; Schaedelin 96). En 1716, P. Chr. Besançon tient en fief royal à F. "un vieux château ... ruiné pendant les anciennes guerres ... entouré de fossé ... plus un moulin ... proche ledit château" (AHR 1B 1033/3). Une carte du bassin de l'Allaine figure, juste en amont de ce moulin (qui existe encore), une parcelle vide entourée par la Mêche et par un fossé (AHR C 1235, 18e s.; c'est sans doute par erreur que la carte place le village au NW du moulin, alors qu'il est au SE). Il doit s'agir de l'emplacement du château. Il ne se reconnait plus sur le plan cadastral de 1827 (ATB 3P 70), ni sur le terrain (prés au N de l'ancien moulin). FROIDEVAL, Cne d'Andelnans, site fossoyé F. est cité en 1387 comme hôpital existant depuis longtemps (AHR 36H 57, revoir). On trouvera sans doute des mentions plus anciennes, mais celles qu'allègue F. Schaedelin (RA 82.1931, 288, 296), suivi par R. Fiétier (Paroisses du TB, 163) ne résistent pas à la critique. En 1460 est cité un preil seant prez de la maison de l'ospital ... dudit F. entre les foussez dudit hospital ... et la rivière (AHR 36H 59 Essert). Or, au 16e s., F. a 2 bâtiments, celui des religieux, accolé à l'église, et celui des hôtes. Un rapport de 1590 ou 1601 (Schaedelin se contredit) y mentionne "un logis proche de l'église entouré de fossé" (RA 82.1931, 462); selon la légende d'une vue de F. du début du 17e s. (ibid. 739-41 d'après AHR 36H 61; aussi in P. Bèguerie & G. Bischoff, Grünewald, 1996, 99), c'est la maison des hôtes qui est à l'écart de l'église, au milieu d'un étang (à sec en 1601 : AHR 1C 4017). Le plan cadastral de 1828 n'en montre plus trace. Un logis au milieu d'un étang est soit défensif - mais fortifier une partie d'un hôpital (sans l'église ni la ferme) semble absurde - soit ostentatoire - ce qui ne convient pas à une maison religieuse assez pauvre. Faudrait-il admettre que l'hôpital intègre un site fossoyé plus ancien que lui ? SEVENANS, château de plaine ?? J. Liblin (RA 1871, 278) affirme sans aucun argument qu'un château médiéval a existé à l'emplacement de l'édifice moderne qui abrite aujourd'hui l'université (Recht 190); les plus anciens plans (AHR 1E 2/23, C 1211, C 1214; ATB 3P 116/4) n'en font rien paraître. VÉZELOIS, château ?? Sur le plan cadastral de 1827 (ATB 3P 126), 2 lieux-dits pourraient suggérer une fortification (pas forcément médiévale) : Châtelais (Chastellet en 1548 : Stoffel 93) au NW de l'actuel château d'eau, en rebord de plateau, sans vestiges; Châtu au SW du village, à l'emplacement d'un fort de 1893. Au total rien de probant - c'est aussi l'avis de R. Bermon in B. Belfort 57.1951, 6263 (croquis de situation p. 58). VÉZELOIS, cimetière fortifié ? En 1569, des troupes de passage ont forcé un [seul] coffre dans l'église de V. et volé le tissu qu'il contenait (AHR 1C 2095 f° 76v). En 1633, les paysans révoltés contre les Suédois sont surpris par eux près de V.; ils se réfugient au cimetière et y résistent jusqu'à l'arrivée de l'artillerie ennemie; les Suédois donnent alors l'assaut, 5 à 600 paysans sont tués (Ellerbach II 513 cite AHR C; les documents, recotés depuis, n'ont pu être retrouvés, sauf 1C 2769, qui n'est pas le plus précis; R. Bermon, Hist. de V., in B. Belfort 56.1949 à 59.1955, ici 58.1953, 89-96, suit Ellerbach). H. Bardy (RA 4.1853, 31) donne un récit bien différent, fondé sur une tradition orale peu crédible : 60 paysans se réfugient dans le clocher, les Suédois les y enfument, mais ils parviennent à s'enfuir. Or selon Liblin (RA 1871, 293), il s'agissait d'un clocher pseudoporche muni de meurtrières au RC. Il a été conservé lors de la reconstruction de l'église en 1850, mais exhaussé et très transformé en 1877 (Bermon in B. Belfort 56.1949, 31, 42). De l'intérieur de la nef, on y voit près de l'angle SE une petite fenêtre (en aucun cas une meurtrière). Elle aurait éclairé un escalier ménagé dans l'épaisseur du mur, muré en 1877. Aucun indice de fortification. CANTON DE DANNEMARIE ALTENACH, château(x ??) de plaine : Informations n° 2. AMMERTZWILLER, clocher fortifié (?) et motte : Inf. n° 2. BALSCHWILLER, château de plaine : Inf. n° 3. BALSCHWILLER ou Uttwiller, motte ? : Inf. n° 3. BESMECK, Cne de Valdieu-Lutran, château ? : Inf. n° 4. BUETHWILLER, château de plaine : Inf. n° 6. CHAVANNES SUR L'ETANG, château de plaine ?? Le château que la carte de Specklin (1576) indique à Ch., sur la rive [W] du ruisseau de Reppe, n'est pas autrement connu. Comme la carte est ici fort loin de la réalité, il s'agit sans doute d'une confusion (avec Montreux-Vieux ?). Diepolt von R[e]inach zu Zschafanat est bien mentionné dans le premier tiers du 16e s. (AHR 36H 60 Montreux), mais Zschafanat peut aussi désigner Chavannes-les-Grands. DANNEMARIE, cimetière fortifié En 1428, le comte de Fribourg, en guerre contre l'Autriche (cf. RMB II 1196-1208), incendie D. et son cimetière fortifié (Dammerkilch und den vesten kirchhof daselbst, darein viel geflohen : Chr. Wurstisen, Baßler Chronick, 1580, 247); 22 personnes périssent dans l'église (M. Schickele, Doyenné de Masevaux, 1901, 27 n. 3, daté par erreur de 1427). En 1474, l'église est à nouveau pillée et incendiée, 16 personnes tuées et d'autres capturées par les troupes de Stephan von Hagenbach (BC II 103-05, III 400-02, VII 73). Les Suédois auraient encore massacré les défenseurs du cimetière en 1633 (Theatrum Europaeum III 5), mais il s'agit là d'une confusion entre D. et Vézelois (Ellerbach II 513 n. 3). Sur le plan cadastral de 1819 (AHR 3P 357), une rangée de maisons entre le mur S du cimetière et la route de Belfort (auj. n° 2-8) semble occuper l'ancien fossé; plus d'autres traces de fortification, déjà sur les plans du 18e s. (AHR C 1222; A. Behra, Hist. de D., 1931, 48). Behra est faible pour le Moyen Age. L'église, rebâtie au 17e s., puis en 1844, le clocher, de 1725 (Behra 129-32), et le cimetière (auj. parking) ne laissent plus rien deviner de leur fortification. DIEFMATTEN, voir Gildwiller et Soppe-le Bas ELBACH, enceinte Au lieu-dit Schlossberg ou Haulen, dans la forêt, au N du village, en rebord de plateau, enceinte d'env. 100 x 60 m défendue au NE par un talus et fossé (aujourd'hui peu profond), ailleurs seulement par la pente (description in Kraus II 75). L.G. Werner l'estime sans argument plutôt préhistorique que romaine (BMHM 42.1922, 20 n. 3). R. Forrer ne la date pas (BMHA 26.1926, 53). J. Schweitzer, L'habitat rural en Alsace au Haut Moyen Age, 1984, 59, le rapproche de la basse-cour de Traubach/Hohburg, de Kastelgraben et de Schaenzel/Steinbrunn (10e/11e s. ap. J.C. ?); on peut aussi songer à Altschloss (Cn Cernay) et Willer (Cn Altkirch). Plan sommaire: papiers G. Stoffel, BMC A 23.389 f° 1161. FALKWILLER, motte(s ??) et château de plaine dit Wasserhaus zur Linden En 1409, l'écuyer Friedrich Kappler vend à un roturier la motte allodiale de F. (den burgbühel, den man nemmet den burgraben, gelegen ze Valkewilr ... lidig eigen ... nùt lehen : GLAK 16/121). Après l'extinction de la branche légitime des Kappler (1506), l'évêque de Bâle confère à B. de Reinach, comme fief jadis tenu des Asuel, das Wasserhaus zu Giltweyler mit dem bühel (Th. Walter, Das Wasserhaus zur Linden, 1913 [cite AAEB U 1528 IV 27]). En 1532, les Reinach revendent das burgstall ... zur Linden by Falckwyler à Wilhelm Kappler (branche bâtarde) (AAEB B 237/38 Cappler; Walter), qui s'engage en 1536 à dépenser 200 florins "pour rendre cette ruine tant soit peu habitable" (Walter [cite AAEB U 1536 X 5]). En 1622, le château est à nouveau en ruine; deux plans levés à cette date (AAEB B 237/38 Cappler 16-17; Walter) montrent l'un une grosse ferme entourée d'un fossé carré (das haus Falckhenweyler), l'autre un fossé courbe dans lequel la légende du plan subodore un reste de l'alt Burgstall - entendons de la motte, qui est peut-être le Rasenhügel qu'a encore vu Th. Walter. En 1627, das Burckstall zue Linden bey F. est lié à l'avouerie de la cour domaniale de Masevaux à Gildwiller (AHR 14G E 40; cf. Grimm IV 55 & 59). Seule la ferme, rebâtie en 1732 (Walter), existe encore au lieu-dit Wasserhaus, entre F. et Hecken. Le fait que le château, bien que situé au ban de F., soit dit zu Giltweyler en 1528 permet de l'identifier à Giltwilr das huß, qui est en 1466 aux Kappler (CM III 5 n° 1020), possessionnés dès 1361 à Gildwiller (HU II 440), où ils résident (Henzeman Capeller de Gitwilr en 1375 : ZGO 11.1860, 333). La motte de 1409, cédée en alleu par les Kappler, est en principe à distinguer de celle qui est à eux en fief jusqu'en 1506. Cependant, deux mottes de la même famille à F. n'étant guère plausibles, on supposerait volontiers qu'ils ont racheté la première et en ont fait hommage à l'évêque; mais on ne peut l'affirmer, comme le fait Salch II 103 (qui utilise B. Metz in RA 113.1987, 68, sans le comprendre ni le citer). Voir Gildwiller. GILDWILLER, motte En 1387, Henmann vom Hus a en fief autrichien, comme ses ancêtres, la moitié de la cour domaniale de G. (ABR C 265/10). L'autre moitié est à son cousin Hans Ulrich, apparemment en alleu, car il propose avant 1394 d'en faire oblation à l'Autriche, en la décrivant comme einen dinghof in dem ... tal ze Giltewilre und Tieffmatten ... und einen buhel, als der mit graben und mit zewnen umbgriffen ist ...(une cour domaniale dans le val de G. et Diefmatten et une motte entourée d'un fossé et d'une palissade" (AHR 1C 7610 f° 39r-v). En 1401, Hans Ulrich vom Hus engage à Bride Reich les mêmes biens (ABR C 265/12 [sans mention de la motte] & 15). En 1418, la cour domaniale est à Walter von Andlau, gendre d'un Hus (ABR 39J 82; cf. AHR C 25 f° 917), mais la motte n'est plus nommée. Vers 1580, les Andlau ont en fief la même cour, avec un pré à G. am Burgerain (AHR 1C 5813, anc. C 30/20, p. 15). Sur le plan cadastral de G. (AHR 3P 360 : 1836), les Burggrabenmatten s'étirent sur la rive gauche du Sulzbach, à 2,5 km au NW de l'église de G. (et à 300 m à l'E de celle de Diefmatten). Malgré l'absence de vestiges et d'anomalies parcellaires, on est tenté de les identifier au Burgrain et à la motte (il y a aussi un Bühl à 400 m au SW et des Bürgenmatten à 1,5 km au N de l'église de G., mais peu prometteurs). Le château des Kappler "à G.", et la motte à laquelle il succède, sont au ban de Falkwiller, et la motte des Hus pourrait être à côté de Diefmatten. C'est peut-être que Falkwiller, Hecken, Diefmatten ne sont guère plus que des hameaux; faisant partie jusqu'à la Révolution de la paroisse de G., ils semblent parfois aussi compris dans la commune de G., ce qui expliquerait que celle-ci comprenne 2 moitiés séparées par le Sulzbach (comparer HU II 440 et Grimm IV 55 & 58), dont l'une comprend le château des Kappler, lié à la cour de Masevaux, voisine de l'église, l'autre la motte des Hus, liée à une cour domaniale peut-être sise à Diefmatten. Salch cite L. Ohl, G., 1898, qui ne dit mot d'un château. R. Specklin, Répert. bibl., 1970, n° 2970, en cite une 2e éd. très augmentée (1933), qui n'est pas à la BNUS. HAGENBACH, motte En 1508, les Hagenbach tiennent en fief de l'évêque de Bâle (anciennement de la seigneurie d'Asuel) la motte et le fossé (den buhel mit dem graben, den man nent Burenfindes graben : StAB AdelsU 664). Mentions ultérieures : AHR 2E 67/1/6, GLAK 19/1761 [1528] & 85/201202 et surtout AAEB B 237/38 Hagenbach 1 (en part. le Berein de 1560 : localisation précise, toponymes). Au cadastre (AHR 3P 362, B1) les Biechelmatten sont entre la Larg et le canal, au N de l'écluse 23, à la limite du ban de Buethwiller. Aucun vestige. HAGENBACH, château de plaine En 1351 et 1361, le château de H. (vest, gesezze) est en fief autrichien aux H. (StAB Adelsarchiv U 141; HU II 409); il l'est encore en 1596 (AHR 2E 116/2/8, C 25 f° 306-9). Th. Walter (AS 2.1934, 12) le prétend bâti en 1281, parce qu'il le confond avec l'enceinte urbaine de H., au NE de Lauterbourg (AI IV 414, V 7); c'est aussi celle-ci qui est détruite en 1357 (Gyss I 128, cf. SUB V 360 n° 419). Le château est victime du séisme de 1356 (Tr IV 104), pris par les Armagnacs en 1439 (RA 73.1926, 274) et 1444 (BC V 366), incendié par les Suisses en 1468 (Berler 84; D. Schilling ed. G. Tobler, I 29) et par les Suédois en 1633 (AHR 2E 196 Schönau 1/5). Un nouveau château est alors construit à côté (Zink 128, 111). Les deux se trouvaient vers l'emplacement de l'écluse 23 du canal (Zink 18, 129) - et sans doute des maisons plus au S, entre le Café du Cheval blanc et le croisement. Sur un plan de 1760 (AHR C 1213), un bâtiment quadrangulaire entouré d'un fossé d'eau doit être l'ancien château, jouxté au NE par le nouveau. Le "vieu chateau d'H.", ruiné, figure aussi sur une carte du cours de la Larg (AHR C 1255, 18e s.). Sur des travaux vers 1560 cf. AHR 1C 7574, 2E 198/V/7. Zink 127 se perd en spéculations gratuites sur l'emplacement du château primitif. Il était évidemment sur la motte, et le second pourrait bien succéder à sa basse-cour. La thèse du déplacement du village (Th. Walter, Geschichtl. aus dem Kreis Altkirch, 1894, 8-9; Zink 3, 6) ne semble d'ailleurs pas fondée. LINDEN, Wasserhaus zur - : voir Falkwiller LUTRAN, Cne de Valdieu-Lutran, château ? Le Châtelat est attesté comme colonge de l'abbaye de Valdieu depuis 1492 (AHR 1D Suppl. 2/22 f° 16r); depuis 1560, les Reinach prétendent (abusivement selon Valdieu) qu'il a son propre ban (AHR 1D 28; cf. 1D suppl. 1 p. 29). Au 18e s. y subsistaient "quelques restes de fossé et quelques tas de pierre" d'un château (1D 28). C'est aujourd'hui un ensemble de prés et de taillis traversé par la Rigole, à 1 km au NE de L. (localisation : AHR 1C 1167/17, 3P 643 f° 1), sans vestiges reconnaisssables. G. Himmelberger (L. & Valdieu à tr. les siècles, 1993, 8, & in AS 1990, 29-31) l'identifie sans preuve à Besmeck, et aussi à Grün, qu'il distingue de Valdieu; il se fonde pour cela sur les lettres de fief AHR 2E 166, mais elles ne précisent Bommern oder Gruen bey Gotstal que depuis 1516; les plus anciennes mentionnent juste Pomoroy, qui est en fait le hameau disparu de Baumgarten, pr. Magny. Himmelberger attribue ce château aux nobles de L., dont l'existence est fort douteuse (sans parler des risques de confusion avec Lutter) : une charte de 1105 trafiquée par Grandidier (HA II 198 n° 544, rééd. Viellard 172 n° 121) cite U. de Lutram, alors que l'original l'appelle U. de Belram (A. Bernard & A. Bruel, Chartes de Cluny V 191 n° 3830), et rien ne prouve que Lambelin de L., cité en 1303 (AHR 1D suppl. 2/22 f° 16r) soit noble. MAISON du BOIS, château (??) non localisé Un inventaire d'archives du 17e s. (AHR 1D suppl. 15, f° 27r) mentionne un accord de 1278 entre les habitants de Valdieu "et ceux de Baisenech, dits autrement ceux de la Maison du Bois" sur les droits de pâturage respectifs dans "les deux finages" : donc la M. du B. n'est pas au ban de Valdieu, mais proche (ce qui exclut les Maisons du Bois de 1328, pr. Bessoncourt, cf. RA 44.1893, 273); reste à savoir si son identification à Besmeck est dans la charte de 1278 (qui semble perdue), ou si elle est due à l'archiviste du 17e s., pas toujours bien informé. En 1291, le chevalier Erkenfried von Thann donne à Valdieu la dîme de toutes ses terres autour de sa M. du B. (domus de sylva : AHR 1D suppl. 2/22, Urbar de Valdieu du 17e s., f° 9r, 13r, 21r). Il y a assez d'erreurs dans ce document pour qu'il soit utile de préciser qu'E. von Thann est bien attesté à la fin du 13e s. (CAOU V 578 n° N809; AHR 1Mi 601). MANSPACH, motte, Cne de Dannemarie Elle est enfouie dans la végétation entre deux bras de la Larg à l'E du moulin (cité depuis 1265 : AHR 1D Suppl. 2/22 f° 13r, 17v) et au S du pont, à la limite du ban de M., mais déjà sur celui de Dannemarie (merci à J.P. Beck).. Sa forme très allongée est peut-être le résultat d'une destruction partielle. Son histoire n'est pas connue. Un chevalier de M. est cité en 1236 (Tr III 5 n° 4), et Siegfried von M. (2e tiers du 12e s. : Tr I 322 n° 209) en est sans doute un autre, mais cela ne prouve rien. Motte figurée sur une carte du cours de la Larg AHR C 1255 ? MONTREUX-VIEUX, motte ? Régemorte (Sundgau en 2 feuilles) indique une motte ovale entre l'église, en lisière S du village, et un petit étang, nommé Etang de la Motte sur le plan de finage de 1760 (AHR C 1169/4) et sur le plan cadastral de 1831 (service du cadastre, Altkirch; incomplet). Sur le plan révisé en 1883, les lieux-dits Pont, Vergers et Etang de la Motte, sans anomalie parcellaire, sont à l'W et au NW du cimetière (auj. désaffecté, dans le coude de la route de M.-Château), ce qui suggèrerait qu'église et château étaient primitivement liés. En 1323, une rente est livrable au Vielle Mosturuel per la maison de Monsi Willame, chevalier de cel lieu, ou per la maison de ... son frère, ... chanoine de Saint Haimery (AHR 1D Suppl. 92); la première "maison" était peut-être sur la motte. Ces notices ont été publiées dans le Bulletin d'Informationde la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 13 Septembre 1997 RETZWILLER, enceinte ?? J. Schweitzer, L'habitat rural en Alsace au Haut Moyen Age, 1984, 59, cite comme "enceintes quadrangulaires en levées de terre et fossés" non datées, mais qu'il rapproche de Kastelgraben et Schaenzel/Steinbrunn (10e/11e s. ?), Elbach, Traubach [la basse-cour de Hohburg] et R., qu'il ne décrit ni ne localise. SAINT-COSME, cimetière fortifié ? L'église occupe le point le plus haut du village. Son clocher-porche gothique tardif a des murs épais d'1,6 m à la base, mais sans indice de fortification : on accède au 1er étage (le RC est voûté) par une porte d'origine, intacte, non verrouillable. Le cimetière domine partout sauf à l'W; il est entouré d'un mur de soutènement dont la hauteur atteint 3 m au S et à l'E. La mention d'un mur haut de 15 pieds au S et de 6 à 13 pieds à l'E en 1770 (AHR C 1469) n'est donc pas probante, car il est sans doute mesuré de l'extérieur. On ne voit donc guère sur quoi se fonde Kraus (II 50) pour dire que le cimetière était "jadis puissamment fortifié". Voir J. Eichinger, St C., mon village, date ? STERNENBERG, motte ?? Th. Walter (BMHM 39.1919, 43) mentionne sans source un Bühl à S. au 15e s. Ce que REL 1055 et BL 328 en écrivent se rapporte à S., château de montagne, Cne Hofstetten SO (cf. W. Meyer in Jurablätter 23.1961, 2-20). Il existe un lieu-dit Bolzenbühl à l'E du village (AHR 3P 648 f° A1, 3P 363 f° A1), mais sans vestiges. Contrairement à ce qu'écrivent Salch et DHR (III 1435), le plan de finage de 1760 (AHR C 1174/12) ne figure rien qui ressemble à une motte. S. est aussi (HEK 435, DHR I 469) le nom de la colline qui porte l'église de Gildwiller, dont S. a été une filiale jusqu'à la Révolution (HEK 426). TRAUBACH-LE-HAUT, 3 châteaux 1. HOHBURG, enceinte Burnouf (n° 106) et Salch décrivent H. comme une motte. Il s'agit plutôt d'une enceinte, dont le talus est conservé au N, sur une butte bien trop grande pour être artificielle. Salch II 319 en donne une interprétation intéressante, mais invérifiable, car l'enceinte plus ancienne que recoupe, selon lui, le rempart de la basse-cour ne figure pas sur le plan qu'il publie et ne se reconnaît pas sur le terrain (végétation dense). J. Schweitzer (in X. Barral i Altet, ed., Le paysage monumental de la France autour de l'An Mil, 1987, 156) considère H. comme une ferme fortifiée - qu'il rapproche de Zunzgen BL, de Kastelgraben et de Schaentzel/Steinbrunn - convertie plus tard en château par l'adjonction d'une motte. C'est en tout cas un site très ancien, sans doute tôt abandonné. A reformuler après avoir comparé J. Schweitzer, L'habitat rural du ht MA 1984, 73 (ss dte vergröbert in Barral i Altet) à Salch II qui s'en inspire, pê en le déformant. 2. LUXENGRABEN, motte ? La carte de Régemorte et le plan cadastral de 1836 (AHR 3P 367, D 1) figurent au milieu d'un ancien fossé deux parcelles rectangulaires séparées, alignées. Aujourd'hui, les deux rectangles ont été réunis en un seul tertre très allongé, haut d'1 à 2 m, à la sortie SSW de T., dans l'angle formé par la route de Bréchaumont et le chemin qui mène au Schloßweiher. Le cadastre donne au site le nom du bras du Traubach qui le longe, le Luxgraben. La forme géométrique et la faible hauteur du tertre évoquent une plate-forme de maison-forte. 3. BURGSTALL ZUR HEILIGEN RUNZ (am Schloßweiher), château de plaine A 500 m au SE de L., Régemorte figure un fossé entourant une parcelle rectangulaire. A cet endroit, le plan de finage de 1760 (AHR C 1175/7) met l'"enclos du château", et le plan cadastral (D 2) un étang dit Schloßweiher; la parcelle attenante au NE (n° 884), rectangulaire, semble ceinte d'un fossé (n° 883) et d'un talus, qui entoure aussi l'étang. Le tout est longé par un ruisseau dit Heilige Runz. Le Schloßweiher existe toujours, la parcelle voisine est un pré sans vestiges. C'est ce dernier site qui apparait à partir de 1454 comme lié à la Vogtei (mal traduite par prévôté après 1648, en fait office de bailli) de T. : en 1454, Ulrich Schütz tient en fief autrichien le Burgstall de T., avec ses fossés, maison, cour, etc. (AHR C 25 f° 14v; cette formulation ne permet pas de préciser si l'édifice est ruiné ou non); il l'a acheté à Claus Stör (ibid.), attesté comme bailli de T. en 1424-26 (RMB I h1108; AS 1994, 250). Le même fief (Burgstal T. mitsampt den greben, haws, hoff ... : AHR 2E 39/1/2) est aux Schütz, avec la Vogtei, jusqu'à leur extinction en 1635 (ibid. 1/4). Depuis 1500, les réversales y ajoutent den heiligen Runs, so zu demselben Burgstal flewsset, ce qui garantit la localisation. Après le traité de Westphalie, la "prévôté" de T. est un fief royal, qui comprend un château ruiné : vestiges de batimens et fossez en 1651, château ... dont il ne subsiste que les fossés et l'enclos en 1720 et 1761 (L. Tschaen in AS 1994, 254-57, 263, av. sources). Pourtant il est encore question de réparations en 1618 (AHR E 2952/13/7 f° 1v) et 1673 (AAEB A 23/5 Dammerkirch f° 53 : die bruckh im Schloß). En 1295, le comte de Ferrette donne à son fils, pour son mariage avec Jeanne de Montbéliard, la maison-forte de T. (domum fortem de Crobe : Thommen I 78f n° 134; il faut lire Trobe, forme romane de Traubach; le scribe est roman, d'où le terme de maison-forte, inusité en Alsace; cf. Wilsdorf, Ferrette, 186). Il peut déjà s'agir du même site, mais Luxengraben n'est pas exclu. En 1335, H. von Heidwiller cède à la même J. de Montbéliard, usufruitière de T. (RH III 1372), la Vogtei de T. (AHR 2E 39/1/1; RMB I 937); Th. Walter (Die Vogesen 7.1913, 120-23) suggère qu'il résidait au château (am Hl. Runz), mais celui-ci n'est pas mentionné dans la charte. En 1382, la motte (bühel) de T. est en fief autrichien aux Moersberg (AHR 108J 30/6; cf. AMM III A 24 ?), apparemment sans rapport avec la Vogtei; il s'agirait donc plutôt de Luxengraben ou de Hohburg. En 1468, le château de T. est donné en fief à Burkhard vom Hus (KvK OBG I 554, sans source). Est-ce le même site qu'en 1382 ? Comme le même B. vom Hus, en 1460, partage un fief avec les Schütz (AS 1994, 251), il pourrait aussi s'agir du Burgstall de 1454. Enfin, Th. Walter, Largtal, 30, mentionne un manoir des Reutner von Weil à T. après la guerre de Trente Ans (de fait, J.C. Reittner de Weil demeure à T. en 1699 : AHR 2E 185 Reutner 1/5) : il pourrait s'agir de Luxengraben. UEBERKÜMEN, Cne de Balschwiller, château de plaine ?? La carte de Specklin (1576) indique à U. un château sans toit. N'étant pas autrement attesté, il est fort douteux (CAAAH 33.1990, 156). Toutefois le nom de Büchelberg, que portait une maison isolée à l'W du village (AHR 3P 368 f° 2) pourrait évoquer une motte. Mais on n'en voit rien, et son site de pente ne s'y prête guère. UTTWILLER, motte ? : voir Balschwiller (Inf. n° 3). VALDIEU, Cne de Valdieu-Lutran, château ?? En 1505, la veuve d'Antoine de Montreux fait son testament au chastel de Vauldieu (AD Doubs G 1424, merci à G. Bischoff). Il n'est pas autrement connu, si ce n'est que la carte de Régemorte figure ce qui pourrait être une motte en lisière N du village (cf. l'étang la moutte à V. en 1553 : AHR 1D Suppl. 2/22 f° 13v). Or un château encore occupé au 16e s. laisse normalement plus de traces dans les textes et sur le terrain, et il y a déjà trop de châteaux non localisés dans les parages : Besmeck, Lutran, Maison du Bois; celui de V. serait-il l'un d'eux ? ou MontreuxChâteau, comme le pense G. Bischoff (in F.X. Cuche, éd., La vie de château, 1998, 77) ? CANTON DE DELLE COURCELLES, motte ?? En 1323, Renaud de Delle dote une chapelle "d'un pré et d'une colline (de uno prato cum colle) ... au ban de C. ès Angles", ayant appartenu à la famille de C. (AMM III A 7). Si le scribe était germanophone, collis traduirait bùhel et désignerait une motte; mais il est roman; dans un autre contexte, il écrit in colle seu en la coste; mais que serait "un pré avec une côte" ? Par ailleurs, Ingold mentionne un lieu-dit Châtelet à C. (RA 1861, 110); je n'ai trouvé au cadastre qu'un Castillet, sur un site de pente impropre à la fortification; d'ailleurs le nom signifie calcaire et non château (merci à Mme M.-J. Fontaine). Au total rien de probant. Voir 4 rue de Montignez : le guide Flohic y indique une "MF" 15e. COURTELEVANT, pseudo-motte Au lieu-dit Champs de la Motte (ATB, plan cadastral de 1825, C), à 700 m à l'E de l'église, on ne voit aucun vestige, et le site, un versant, ne se prête pas à la fortification. C'est à tort que J. Burnouf l'a inclus dans son catalogue (n° 20). DELLE, ville forte Le seul guide sûr dans l'histoire affreusement compliquée de D. au 13e s. est Wilsdorf, Ferrette (index); J. Joachim, Recherches sur l'hist. de D., in B. Belfort 57.1951 à 63.1961, est sérieux (les fiches de l'auteur sont aux ATB, 6J), mais bien trop bref sur le Moyen Age. Fin 1231, Murbach conclut un traité de pariage avec le roi Henri (VII) en vue de faire de D. une ville forte (munitum oppidum : AD I 366 n° 463 = Tr I 526 n° 353 = Viellard 415 n° 357). La mesure est dirigée contre les comtes de Ferrette, qui étaient avoués de D. (AD I 355 n° 441 = Tr I 506 n° 337 = Viellard 406 n° 348) - et le sont à nouveau en 1235 (AD I 372 n° 476 = Viellard 428 n° 370), date à laquelle Henri (VII) est déposé. Il y a donc tout lieu de croire que le projet de fortifier D. n'a pas été exécuté. Il n'en est plus question jusqu'en 1284, où le roi Rudolf mentionne sa ville (oppidum) de D. (Herrgott III 519 n° 626 = Tr II 397 n° 305; RI VI/1 1824). Il vient apparemment de se faire céder D. par le comte de Montbéliard, qu'il a vaincu en 1283 (O. Redlich, R. v. Habsburg, 1903, 605-07; cf. HU II/1 267 & Herrgott III 631 n° 748; B. Belfort 58.1953, 64), de sorte que les remparts sont au mieux commencés (Wilsdorf 167, 187). Th. de Ferrette les aurait détruits en 1298 (Wilsdorf 187 interprète ainsi une charte ed. in Notizenblatt, Beilage z. Archiv f. Kunde öst. Geschichtsquellen, 1.1851, 27). Toujours est-il qu'à partir de 1303 (HU I 36), D. est une ville (stat). Ses remparts sont encore en bon état vers 1730 (Vincennes MR 974 p. 70). Sur leur tracé cf. J. Joachim in B. Belfort 59.1955, 16. Plans d'érudits : ibid. 57.1951, 16 (sommaire); Y. Jeannin, Les enceintes ... des villes ... de FrancheComté, 1981, pl. 20; M. Colney, Fouilles archéol. à D., 1982, fig. 5. Plans anciens : AHR C 1220 (au 1/350e); BNUS Ms. 3914 n° 13 & 18 (D. & env. en 1770, 2 plans presque identiques, l'un repr. in B. Belfort 9.1889, h.t.). DELLE, château En 1231, c'est une ville qui est en projet (ci-dessus), et non un château. Celui-ci n'est attesté qu'en 1320 (Herrgott III 615 n° 728 (ed. AHR 1C 8401 ? voir); trad. fr. AHR C 25 f° 824r mais voir Tr II 702 n° 529, 1300), mais on cite en 1324 Tattenriet, burg und stat ... als es Kunig Albrecht sel. hatte von dem graven von Monpelgart (A. Steyerer, Commentarii, 1725, 225 = Herrgott III 631 n° 748), ce qui permet de remonter avant 1308, voire avant 1284. Aussi bien la façon dont l'enceinte de la ville se rattache à celle du château montre-t-elle que ce dernier lui est contemporain ou antérieur. Sur les travaux de 1397-1401 (puits à roue, chapelle, summerhus, pont-levis, etc.), cf. AHR 1C 8582-87, surtout 8584-85; et 1C 7529 sur ceux de 1575-1632, avec les plans (n° 1-3) d'un petit logis (il y en a 2 autres, 2 schöne gehäuß aneinander : n° 12) bâti en 1590 (n° 19-27). Ce sont ces plans, faussement datés de 1667, mal redessinés et repr. à l'envers, que publie L. Herbelin, Le château et les murs de D. [nul], in RA 65.1914, ici 58. Le château est détruit en 1673 (B. Belfort 63.1961, 43). Il était parfois appelé la Roche de D. ou Stein Tattenried (p. ex. AHR 1C 7117, Stoffel 367). Sur son architecture cf. R. Will, Châteaux de plan carré, in CAAAH 21.1978, 67-68, av. plan de 1662 p. 79; ibid. 80, 2 des 3 plans, crus de 1667, du logis de 1590. DELLE, motte En 1396, les biens confisqués à Jean-Guillaume de D. comprennent une motte (ze Tatterriet ain bùhel mit graben : AHR 1C 7610 f° 45; cf. RA 113.1987, 59. Sur le plan cadastral de 1823 (ATB 3P 55, B2), le lieu-dit la Motte est à 1,3 km au NNE de l'église, à l'emplacement de l'actuel dépôt d'ordures, qui en a effacé tout vestige. Les nobles de D. (sur lesquels cf. J. Joachim in B. Belfort 62.1959, 169-90, qui ne cite pas Jean-Guillaume) sont cités depuis 1219 (Tr I 477 n° 316), sous réserve de confusions avec Dasle, à 8 km au SW de D. Une mention vers 1150 (Viellard 485 n° 427) semble suspecte. Les D. n'ont jamais été seigneurs du lieu, bien qu'ils y aient eu la justice en fief (HU I 37, II 455; AHR 1C 8441). FLORIMONT, château En 1258, le comte de Ferrette date un acte de F. (apud Blumenberc : AHR 10H 93/15, ed. Tr I 651 n° 458). C'est la première mention du château, dont son fils cadet prend le nom peu après (Tr V 144 n° 8; Wilsdorf, Ferrette, 146 & index). Le comte Thibaud en fait oblation à l'évêque de Bâle en 1309 (castrum et oppidum : AHR 15J 1296, ed. Tr III 137 n° 75; MvN 347). La chapelle du chatel de F. est citée en 1366 (AD II 249 n° 1127). En 1457, l'engagiste Markward vom Stein est autorisé à faire des travaux à F. (sloss & statt ... merklich pawvellig & zergangen) pour 1100 fl. (L. Stouff, Origines de l'annexion ..., 1901, II 93 n° 39). Dans son testament [147686], il n'oublie pas die kappellen im schloß (AHR 108J 15/2), dédiée à saint Georges (Stouff, Origines, II 150). Réparé en 1563/64 (AHR 1C 5968), le château brûle fortuitement en 1577 et est définitivement détruit en 1635 (Stouff, Origines, I p. IV). Description des ruines au 18e s. (haute tour, puits ...) : ibid. II 154 n. 1. Vue du donjon rond ruiné par Schacre (1826) : CES VA 9, merci à N. Mengus. La tour néogothique, aujourd'hui ruinée, est bâtie en 1892 (Recht 72). FLORIMONT, pseudo-château Ni la maison de pierre que Lucelle vend à R. de Vendelincourt en 1296 (Tr II 605 n° 468), ni celle, conservée, que les Ferrette de F. héritent des Delle en 1502 (B. Belfort 62.1959, 179), et qui s'adosse à l'enceinte urbaine (AMM SF 33 f° 292, J. Vogt; R. Fiétier, Paroisses du TB, 15455) ne sont fortifiées à notre connaissance. Travaux au chau de F. (celui-ci ou le précédent ?) av. 1760 : AMM SF 46 f° 79r, 152r (J. Vogt). Quant au chassamentum alias bourquele que les Delle ont en fief autrichien à F. au 14e s. (HU II/1 456; copie mal datée : Tr III 410 n° 252; Stoffel 165), ce n'est pas un petit château (burgele) comme l'a compris Schaedelin 80, mais un fief castral (burgleh[n]). FLORIMONT, ville forte Au pied du château de F. se crée un bourg, qui a son église en 1275 (Pouillés VII 29, 57), son ban en 1295 (Tr II 592 n° 458) et son marché en 1322 (Tr III 715), voire en 1268 (L. Stouff ed., Chronique de Lucelle, 1950, 106). Il est apppelé stat en 1281 (AHR 15J 1292-93 ed. CAOU I 401-04 n° 465-6 = RUB I 118 n° 141 = Tr II 335-39 n° 257-8; sur le contexte cf. Wilsdorf, Ferrette, 164 & index). Une porte est citée en 1296 (Tr II 606 n° 468). En 1344, une maison est sise au grand bourg de F., près des fossés du petit bourg (Tr III 820). On cherche ce dernier, identique à la vorstat de 1361 (Thommen I 423 n° 662), et encore cité en 1591 (L. Stouff, Origines de l'annexion ..., I 36), à l'W de la ville (ibid. & Ch. Feltin, F., in B. Belfort 17.1898, 203-317 [très médiocre], ici 270). Et si c'était plutôt la moitié SE de ce que Himly (Atlas, 71) considère comme la ville ? car le parcellaire y est bien plus lâche que dans la partie NW. Au 15/16e s., la ville, plusieurs fois incendiée, périclite (Stouff, Origines, I p. IV, II 125 n° 51 & passim). Les remparts, encore attestés en 1626 (avec 2 tours [-portes ?] : B. Belfort 17.1898, 227), semblent avoir disparu avant le 18e s. Le plan cadastral de 1824 (ATB 3P 68/13) permet tout au plus d'en deviner le tracé, sans doute bien plus étriqué, surtout dans le sens NE-SW, que ne l'indique Himly (Atlas). FLORIMONT cimetière fortifié ?? Dans son testament [1476-86 selon G. Bischoff], Markward vom Stein, engagiste de F., lègue 30 l. à l'église de F. (capell in stetlin) pour restaurer le mur crénelé du cimetière et curer le passage entre l'église et la montagne (die zinnen mit ziegelsteinen wol besetzen - daz der gang zwischen der kirchen und berg gerumpt werd : AHR 108J 15/2, merci à G. Bischoff). On pourrait croire qu'il décrit un cimetière fortifié, mais le contexte montre que son propos n'est pas d'améliorer la défense, mais de lutter contre l'humidité qui ronge les murs; d'ailleurs fortifier un cimetière situé à mi-pente, sous le château et hors de l'enceinte urbaine, serait absurde. Vue de l'ancienne église par Schacre (1826) : CES VA 9, merci à N. Mengus. RÉCHÉSY, château ?? Hors du vieux village au NW se trouve une ferme appelée le Château. Rien dans son aspect ne justifie ce nom, qui semblerait donc faire référence à un édifice disparu. W. Meyer (AZ 63) a cru voir au SE de la ferme un reste de fossé - en fait plutôt de chemin creux ? La carte au 20 000e d'avant-guerre indique à 100 m au N une butte qui n'existe plus. Cette butte était au sommet d'une colline très aplatie, la ferme est sur le haut de la pente : ces sites n'ont aucun intérêt défensif. La ferme figure (sans nom) sur le plan cadastral de 1824 (ATB 3P 103, A2), mais pas encore sur le plan de finage de 1760 (AHR C 1171/6). Burnouf (n° 84; localisation erronée) y voit une motte, uniquement d'après le lieu-dit la Moutchave (en la motte la chave en 1537 : Stoffel 368), qui n'est nullement probant, et même pas localisé. Une famille de R. apparait avec Humbert, écuyer en 1279 (AHR 1D suppl. 2/22 f° 20r), et semble s'éteindre avec son fils Thibaud (Tr II 492 n° 389, III 711). THIANCOURT, château non fortifié Selon J. Joachim (Le château et la seigneurie de T. au 18e s., in B. Belfort 75.1983, 25-32), Hieronymus von Mörsberg résidait au château au début du 17e s. De fait, il date une lettre de T. en 1609 (AMC JJ F 109), et avant 1624, il vend des alleux dépendant du château (zu dem hauß Tiancort gehörig : AHR 2E 138 Pra-Peseux 2/3). Celui-ci était en bordure S du village (Régemorte); vers 1730, il est décrit comme "une grande maison ... fermée d'une bonne muraille" (Vincennes MR 974 p. 90), mais rien n'indique qu'il ait été fortifié. Il a été démoli après 1830 (Joachim 32). C'est à tort qu'A. Behra, Les 3 Montreux, 1929, 86, croit qu'en 1525 les habitants de Grandvillars et T. ont fait leur soumission devant le château de T. : vor dem schloß und veste daselbst (AHR 1C 2079, ed. H. Schreiber, UB der Stadt Freiburg III/2 111 n° 439) veut dire "devant le château de Grandvillars". CANTON DE DRULINGEN Rappel : pour l'Alsace Bossue, historiquement lorraine, je n'ai pas fait de recherches spécifiques (cf. Informations n° 1, p. 5). ASSWILLER, château de plaine Corriger Informations n° 3 : le logis est démoli en 1839, non 1539; subsiste, à la sortie S du village, une ferme entourée d'un fossé en partie comblé, avec 2 tours d'angle rondes. Cf. aussi AMS III 49/359 (prise du château par Strasbourg en 1383) et ABR 1B 1420 (1675 IX 11, 14, 18, 21; 1676 VIII 26 : J. Vogt). DIEMERINGEN, château de plaine En 1275, le comte Heinrich von Zweibrücken cède en alleu à son gendre Hug von Finstingen/Fénétrange le château (castrum) de D. (RZB 232). Paix castrale de 1431, cf. ABR 25J 252, 334, 342. Chapelle vor dem sloß en 1484/85, cf. H.W. Herrmann in Festschrift Ed. Ennen 1972, 422 n. 98. Détruit en 1677, le château est rebâti peu après (Dag. Fischer, Notice ... sur ... D., in RA 1876, 81, 85, 88 [& à part]). En 1806, c'est une "vieille masure" (AHS 12181, 18 déc., merci à M. Vogt). D. Fischer, 63, lui attribue des tourelles rondes aux angles. D'après un plan naïf (Alsatia 1855, 124, = PA 105, 1978/4, pl. II), il occupait tout le bout S de la ville, autour de l'actuelle impasse du Château; ce plan se présente comme de la fin du 17e s. (Alsatia 1855, 12829), mais Jos. Levy, Abgeg. Ortschaften & Schlösser ..., 1901, 18 n. 2, le date sans argument de 1825, ce qui lui enlèverait toute valeur de source. Quant au second château allégué par Levy, 19, il est légendaire. DIEMERINGEN, ville forte En 1289, D. reçoit des franchises qui ne parlent pas de sa fortification, mais le terme de stat implique qu'elle est au moins en projet (CAOU V 297 n° N402; PA 105, 1978/4, 15). Sur la rive droite de l'Eichel, un faubourg fortifié (depuis quand ?) abritait la Totenkirche (Dag. Fischer in RA 1876, 63, 81; PA 105, 1978/4, 21). Celle-ci, bien qu'on n'en connaisse pas de mentions médiévales, était peut-être l'église primitive, et, dès lors, on peut se demander si le village ancien n'était pas sur la rive droite et si ce n'est pas le château qui a attiré le peuplement sur la rive gauche. Dans cette hypothèse, D. serait une sorte de bourg castral (cf. H.W. Herrmann in Les petites villes en Lotharingie, Actes des 6e journées lotharingiennes, 1990, 278-79, et M. Bur, éd., Les peuplements castraux dans les pays de l'Entre-Deux, 1992). Strasbourg incendie D. vers 1398 (AMS III 205/4/48-49). Les remparts sont rasés en 1677; le faubourg est alors abandonné (RA 1876, 81). Il ne reste presque rien de la fortification (PA 105, 1978/4, pl. III; A. Lieb & Th. Rieger, L'Alsace Bossue, 1989, 33), mais son tracé est encore lisible. Plan naïf in Alsatia 1855, 124 (voir D., château). HIRSCHLAND, clocher fortifié ?? BMHA I/2.1858, P 55, parle d'un clocher médiéval "dont les murs crénelés sont d'une épaisseur et d'une solidité remarquables". En fait, le clocher, aux murs épais de moins d'un m, et entièrement crépi, est indatable, sauf le dernier étage (19e s.), et ne présente aucun indice de fortification. Ce sont sans doute les anciennes ouïes du 3e étage qui ont été prises pour des créneaux. Toutefois, c'est un pseudoporche, ce qui pourrait être un indice. Quant au fossé qui longe le cimetière au S et à l'E, ce n'est que le canal d'un moulin bâti en 1710 (ABR 1B 1740). ISCH(EN), Cne de Hirschland, château ?? I. est un village, disparu au 15e s. (PA 37.1962/1, 19), à la limite des bans de Hirschland et Weyer, près de l'Ischermühle. A l'W de celle-ci, sur la rive gauche de l'Isch, s'élève le Barackenhübel, sur lequel H. Schlosser, Trimlingen, 1903, 5 n. 1, situe sans preuve l'église et le château d'I. Ce dernier n'est attesté par aucun texte, et le site, qu'un taillis impénétrable empêche d'étudier, n'est pas probant non plus. Rien en tout cas n'indique une motte, comme semblent le croire Burnouf (n° 54) et L.Ch. Will, Aus d. Gesch. d. Ischermühle, in Journal de Saverne 13. 8. 1932 n° 97, BNUS M 42810/12. En fait, si Schlosser suppose l'existence d'un château, c'est sans doute uniquement parce qu'une famille noble se nomme von I. (de 1280 à 1311 : RGS 159, 194, 197, 204, 234) ) - ce qui ne prouve rien. KIRRBERG, clocher disparu, prétendu fortifié Selon REL 516, suivi par A. Girardin, K. im Krummen Elsaß, 1983, 24, le clocher de l'ancienne église de K., démolie en 1868, était rond et percé de meurtrières. En réalité, il était carré, et pseudoporche (R. Will in PA 73, 1971/1, 13, confirmé par ABR 1B 1774 : plan de 1764, texte de 1773). Si REL s'est trompé sur le plan du clocher, il n'y a aucune raison de lui faire confiance quant à sa fortification, bien plus difficile à reconnaître. MINDERHAMBACH, Cne de Waldhambach ou de Weislingen, tour M. (Minre Hagenbach) est un habitat disparu entre Waldhambach et Weislingen (PA 37, 1962/1, 53 av. réf.). En 1396, Johann von Lichtenberg dote sa fille à Waldhambach (Hagenbach), mais se réserve la tour de M. : LU II 1698; Lehmann HL I 167. Elle n'est pas autrement connue, mais il n'y a aucune raison d'y voir le clocher de Waldhambach, comme le fait H. Schlosser, Trimlingen, 1903, 9 n. 2. WALDHAMBACH, clocher fortifié ? Le clocher de W. (sans doute pseudoporche à l'origine) semble remonter au 13/14e s., en raison de la qualité de son appareil et de la simplicité de ses marques lapidaires. Il est octogonal, sur une base carrée très massive (coupe in PA 73, 1971/1, 21). Les étages supérieurs sont percés d'au moins 8 fentes très étroites, qui, malgré l'absence de niches, ont pu servir au tir. Mais il est difficile de dire si elles y étaient destinées. WEYER, château disparu ?? M. J. Vogt me signale ABR 1B 1433, f° 1 (après les p. non foliotées) : beim alten Schloß zu W., 13 VI 1715. Les lieux-dits de ce type sont souvent trompeurs. Aux chercheurs locaux de voir si celui-ci renvoie à un château médiéval inconnu par ailleurs. Il n' y a rien à tirer d'O. Nonnenmacher, W. et son histoire, 1984. WEYER, clocher fortifié ? L'église de W. (gothique tardive, agrandie en 1846) a un clocher rond pseudoporche (R. Will in PA 73, 1971/1, 19-20, av. plans et coupe). Son RC est plafonné. Au 1er étage, une ouverture atypique ressemblant à une couleuvrinière avec élargissement circulaire en bas et en haut; son appui est presqu'au ras du plancher actuel, et son ébrasement est assez étroit. Aucun autre détail ne suggère une fortification, et aucun n'est datable : le 2e étage est aveugle, le 3e a des ouïes modernes. Tout le clocher est crépi, à l'intérieur aussi, de sorte qu'on n'y distingue aucun des remaniements qu'il y a lieu de supposer (les 3 portes donnant sur la nef, la tribune et le comble semblent toutes postérieures). Au total, la fortification reste à prouver. CANTON D'ENSISHEIM BIETERLINGEN, pseudo-château : cf. Informations n° 4. BLODELSHEIM, village fortifié et château : Informations n° 5. BURGHOFEN, pseudo-château : Informations n° 6. ENSISHEIM, ville forte Malgré l'excellente thèse de J.J. Schwien (E., le lieu du glaive, Strasbourg 1984), on sait mal quand et comment E. a été fortifié, en raison de 2 inconnues : le château est-il contemporain de l'enceinte urbaine, ou antérieur (voir plus bas) ? Et le village primitif était-il déjà à l'emplacement de la ville, ou plus au SE, près de l'habitat carolingien des Octrois (BSIM 1985/3, 37) et de l'église Saint-Martin (auj. chapelle du cimetière), qui selon Barth (HEK 340) était l'ancienne paroissiale ? Dans cette dernière hypothèse, Rudolf von Habsburg pourrait avoir transféré E., pour en faire une ville, à proximité de son château. E. serait alors, comme Altkirch, Thann, etc., une ville castrale. C'est l'avis de J.J. Schwien, car les fouilles [limitées] du centre ville n'ont pas révélé d'occupation antérieure au 13e s. (BSIM 1985/3, 48); cf. aussi B. Metz in M. Bur, éd., Les peuplements castraux dans les pays de l'Entre-Deux, 1992, 223-42. Mais il n'est pas prouvé que le château préexiste à la ville, ni que l'église Saint-Martin du faubourg ait jamais été paroissiale, ni située dans le village primitif d'E. Un fief castral à E. existe déjà vers 1263 (HU I 42, 45); mais on ignore s'il était destiné à la défense de la ville (comme un autre en 1309 : AHR 158J 80) ou du château. Une porte non localisée est citée en 1282 (BUB II 228 n° 392), celle de Bâle en 1338 (AHR 1C 8410 : Holtzbruggetor). Les termes de statt en 1282 (Schadelbauer II 23 ou 24 n° 1) & 1303 (HU I 1) et de castellum en 1299 (voir E., château) impliquent une enceinte de pierre. Un fossé intérieur est cité en 1409 (ATG 17.1989, 39). D. Specklin remodèle en 1580-88 une enceinte extérieure préexistante (Al. Fischer, Specklin, 1996, 38-40, 60-67; avec 2 plans en couleurs montrant la 1ère enceinte et 2 projets pour la 2e; plus détaillé : A. Fischer, Die Befestigung der Stadt E. durch Specklin & Schickhardt (1580-1610), in ZGO 136.1988, 179-206; sur des travaux en 1510-20 cf. G. Bischoff, Gouvernés & gouvernants, 1982, 195, 212 n. 53). Elle est en grande partie conservée, mais mal restaurée. Plans du 18e s. : AHR C 1238 (Ensisheim et env.); ABR G 2624; Vincennes, Génie 8, places abandonnées; IP Ensisheim, 1990, 14. Plans d'érudits : Schwien, thèse; IP Ensisheim, 5 (indique les parties conservées). ENSISHEIM, château de plaine En 1299, un Juif est tué in E., castello regis (MGH SS 17, 225), ce que depuis Schoepflin (AI II 66) on traduit "dans le château royal d'E.". Mais le Dominicain de Colmar emploie toujours castellum au sens de "petite ville". La première mention sûre du château est dès lors de 1326 (in der ouwe nidewendig der burg : AHR 10H 53), mais il est plus ancien que l'enceinte de la ville, qui s'appuie à la sienne et existe avant 1299, et sans doute avant 1282. Peut-être même que l'existence d'un bailli des Habsburg à E. dès le début du 13e s. (MIÖG 32.1911, 75) implique celle d'un château - alors que celle d'un fief castral à E. vers 1263 (HU I 42, 45) n'est pas probante, car il pourrait être destiné à la défense de la ville. Incendié en 1445 (BC V 363; Schilter 1019), partiellement restauré vers 1470 (AE 18.1904, 41, 76), transformé en 1510-12 (AHR 1E 40/1), réparé en 1560 (AS 1966, 142-45), le château est définitivement détruit en 1638 et sert de carrière. Il se trouvait dans le parc de l'hôpital, où l'on reconnait encore un reste de son fossé. Cf. J.J. Schwien, Le château d'E., in ATG 17.1989, 35-50, avec plans. ENSISHEIM, tours Voir JJS, thèse I 134, 170. KASTELGRABEN, Cne de Reguisheim, enceinte En 1336 est citée une parcelle à Reguisheim bi dem Kastengraben (AHR 10H 2/2 p. 112, copie 18e s.). Vers 1355, Jacob von Regisheim tient en fief de Murbach den dinghof im hage ze Regesheim, item den Kastelgraben ze Regesheim et la moitié de la dîme sur la rive gauche de la Thur au ban de Buosenwilr : AHR 9G fiefs 1/1 p. 11 (c'est cette source que Stoffel, 86 & 286, date à tort de 1250). Le même fief est aux Regisheim jusqu'en 1517, et depuis 1529 aux Schoenau (AHR 9G fiefs 20/3-5; copies : ibid. 20/1). Par ailleurs, les Regisheim ont en fief de l'évêque de Bâle "vers 1338" den Kastellegraben au ban de Reguisheim (Tr III 481 n° 294), en 1420 das Burgstall zu Regisheim genannt der Kastelgraben im Busewilr bann gelegen (ZGO 57.1903, m91). Ce fief est ensuite aux Offenburg de 1459 à 1636 (ibid. m108-m116, AAEB U 1461 III 5, inv. AAEB B 237/38 Offenburg). Ainsi le K. a-t-il relevé pendant des siècles de seigneuries différentes; c'était négligeable, car il s'agissait d'une ruine, ce qu'indique non seulement, depuis 1420, le mot Burgstall, mais surtout le nom de K. lui-même. Bien que situé dès ses premières mentions au ban de R., le K. était sans doute primitivement dans celui de Bu(ch)swiller, village dont la date de disparition est inconnue et sans doute précoce (Stoffel 86, paraphrasé par Werner). Il reste de K. un plateau boisé sur la rive gauche de la Vieille Thur, entouré d'un fossé au N et à l'W, avec un talus au N. Aucune défense visible au S. D'après un sondage de G. Mathieu, J. Schweitzer, L'habitat rural en Alsace au Haut Moyen Age, 1984, 59, 72 à revoir & xxx [quelle p. pour le plan ?] (aussi in X. Barral i Altet, dir., Le paysage monumental de la France de l'an Mil, 1987, 160, 164, et in B. Schnitzler, éd., Vivre au Moyen Age, 1990, 167-69, avec plan de situation et coupe du rempart) évoque une palissade en pieux verticaux et obliques et quelques tessons qui pourraient être du 10/11e s. Il interprète le site (Hist.de l'Alsace rurale, 1983, 81) comme "village fortifié" [Buswiller ?]. MEYENHEIM, motte Fridericus de M., cité en 1187 (RUB I 57 n° 44; Tr I 406 n° 265) est le curé du lieu, non un noble. Mais les sires de M. sont attestés dès le milieu du 12e s., sans doute comme ministériaux des Horburg (ZGO 78.1926, 61 n° 12), puis depuis 1235 à Rouffach (SolUB I 210 n° 370; URR, index; JbVC 16.1900, 50), sans doute comme ministériaux de l'évêque. En 1281, l'un d'eux fait oblation à l'évêque de son château à M. (castrum suum ... in M. : MGH SS 17, 207). Or les M. ont aussi un château appelé M. à Pfaffenheim; il est attesté depuis 1309 (URR I 84 n° 180), comme fief épiscopal (ABR G 377 f° 126r : 1306-28). RBS 2080 affirme que c'est lui l'objet de l'oblation de 1281. C'est faire violence au texte (castrum ... in M.), mais peut-être avec raison, car le château de M. à M. n'est cité ni dans le livre de fiefs de l'évêché de Strasbourg (ABR G 377), ni dans aucune autre source. Il faudrait donc admettre que l'annaliste de Colmar a confondu le château dit M. avec le château de M., et que ce dernier est une motte tôt abandonnée, sans doute allodiale. La motte subsiste comme clos de vignes à l'abandon entre la rue Basse et la RD 201, juste au N de l'église. Son fossé est comblé; le mur moderne qui l'entoure ne repose pas sur un talus, contrairement à ce qu'écrit Salch II 202. Si l'on a trouvé des tuiles à rebords sur la motte (ibid.), c'est que sa terre provient du site romain repéré sous l'église et au NW du château (Gallia 30.1972/2, 384; CAAAH 16.1972, 70-73). Rien d'utile dans M., un village au bord de l'Ill (CMDP), 1993. MEYENHEIM, cimetière fortifié ? Vers 1730, le cimetière de M. est entouré d'un mur haut de 6 à 7 pieds (Vincennes MR 974 p. 179). C'est plus qu'une clôture "normale" (3-4 pieds), et c'est le minimum pour un mur défensif. Pas d'autre source. Malgré DHR II 882, rien n'indique que le clocher roman ait été fortifié. Il se peut que l'église romane ait été dans la basse-cour de la motte (Salch II 202), mais rien n'indique que l'éventuelle fortification du cimetière soit antérieure à l'abandon du château. MUNWILLER, cimetière fortifié ? REL 741 affirme que le cimetière de M. était fortifié, probablement d'après C. Winkler, Nachträge & Berichtigungen zu Kraus (ms au SRI, copie AMS), qui mentionne sans autre précision des "meurtrières et restes d'une tour" dont rien ne subsiste. Vers 1730, le mur du cimetière était haut de 9 pieds à l'extérieur, mais seulement de 3 à 4 à l'intérieur (Vincennes MR 974 p. 179). MUNWILLER, pseudo-château Le burcstal zu Minrewilre, fief de Murbach, que Schoepflin (AI II 71, 441) place à M. est en réalité Meiwihr (M. n'a jamais relevé de Murbach et s'appelle Munewilr dès 1286 : URR I 50 n° 102; cf. Stoffel 379, HEK 884). Cette confusion se retrouve dans BL, Salch I (mais non II) et Recht. MUNWILLER, pseudo-village fortifié Si Ch. Arnhold (SA n° 22, 6.1954, 134), évoque M. comme un petit village dans une très vaste enceinte, c'est apparemment qu'il a pris pour un Dorfgraben un ancien méandre de la Thur, reconnaissable sur les cartes et encore en partie dans les champs, mais qui n'entoure que le "faubourg" récent de M., sur la rive droite. NIEDERHERGHEIM, château de plaine Une famille noble de Herenkein est citée depuis 1248 (BUB I 164 n° 225), au 13e s. toujours sous le nom de Voget von H., en 1307 sous celui de Nidernherenkein (AHR 25J 80). C'est certainement à elle qu'appartient le château (castrum Herinkeim) que les Hattstatt assiègent en 1304 (MGH SS 17, 230) - sans doute avec succès, puisque depuis 1310 la moitié du château est à eux en gage des Habsburg (Scherlen HH 58, Feller-Vest 12, 35), l'autre étant aux Hergheim en fief des Hattstatt, qui l'ont eux-mêmes en fief de Murbach (AHR 9G fiefs 21/2; Scherlen HH 125, 244; Feller-Vest 35, 302 n. 72). En 1411, Götzmann von Hergheim tente de desserrer l'emprise des Hattstatt en faisant oblation de sa moitié du château (burg) et du village de N. aux Rappoltstein (RUB III 49-50 n° 39, 42), mais apparemment sans effet. En 1574 encore, Claus von Hattstatt expulse la veuve du dernier Hergheim (KvK OBG II 41) de sa moitié du château (AHR 132J chartes, D1). Celui-ci ne peut donc avoir été une ruine (alt Burcstall) en 1573, comme l'affirme AI II 71, citant [AHR 9G], où je n'ai rien trouvé de tel. Depuis 1589, les Schauenburg ont le château en fief, moitié de l'Autriche (AHR 1C 8352, C 25 f° 567r), moitié de Murbach (p. ex. AHR 9G fiefs 21b/21). Il est rebâti avant 1769 (L. Rohn, N. au fil des âges, CMDP, 1993, 41) et aurait été incendié en 1806 (ibid. 38, 42; BL 241). Il n'en reste que le Schlossberg, une parcelle de vigne surélevée, entourée d'un mur de soutènement au tracé arrondi (ce qui pourrait faire songer à une ancienne motte), entre les rues du Château, du Cimetière et de l'Eglise. Sur le plan cadastral de 1811 (AHR 3P 663, E; photo : Rohn 151), l'emplacement du château, déjà parcellé, ne se reconnait plus qu'à l'arrondi du Schlossberg; il est tangent au N à l' ancienne église, déplacée depuis (Rohn 112 [plan], 122-28). Plusieurs maisons ont été bâties récemment dans ce secteur, dont une au pied W du Schlossberg, donc dans le fossé de la Kernburg. OBERHERGHEIM, château de plaine Figurant sur la carte de Specklin (1576), il a dû être bâti par les Hattstatt et non par les Schauenburg, qui leur ont succédé, mais ni avant 1585, ni à O. (Scherlen HH 58, 147 - BL 246 applique à O. ce que Baquol 312 écrit, d'ailleurs à tort, de Niederhergheim). Toutefois, il n'est attesté ni en 1478 (Scherlen HH 147 a mal compris BC III 221 = RUB V 163 n° 326), ni en 1500 (Salch I 224 a mal compris AI II 71, ou trad. fr. IV 173). Il est rebâti (au même endroit ?) par F.J. Klinglin vers 1740 (CAAAH 17.1973, 138). Un plan de 1757 (AHR C 1227, 86/35) indique sa forme générale en trapèze rectangle, plusieurs autres (AHR C 1200, 1243, 1249, 1251; 2O 1444) son emplacement, à l'extérieur du village au SW. Sur le Messtischblatt 3670, de 1885, on devine son emprise et on voit le fossé qui le délimitait à l'E. Ce dernier est encore conservé au N de l'ancien chemin du château, et marqué plus au S par une faible dépression. OBERHERGHEIM, cimetière fortifié ?? L. Pfleger est seul à affirmer, sans argument, que le cimetière d'O. était fortifié (EL 13.1933, 134). Rien ne permet de le confirmer ni de l'exclure. On sait seulement que le cimetière était entouré en 1709 d'un mur (Boehler, Paysannerie I 108 n. 252), haut de 5 à 6 pieds vers 1730 (Vincennes MR 974 p. 180) - avant ou après son exhaussement en 1734 (Al. Schmoll, Gemeinde & Pfarrei O., 1938, 10) ? Son emplacement a été loti en 1810 (ibid. 26). PULVERSHEIM, château de plaine Le village médiéval de P. a disparu sans doute au 14e s. (la date de 1375 ne repose sur rien) et semble ne s'être reformé qu'au 18e s. Du 15e au 17e s. subsiste une ferme seigneuriale, que les Rappoltstein (succédant aux Laubgasse ?) tiennent en fief wurtembergeois, depuis 1406 selon des sources tardives (p. ex. AHR E 847; cf. AN K 2337/1); dans toutes les lettres de fief (14201754), elle est appelée Wulfferßhein das gut (RUB III 133 n° 203; AHR E 390, 823, 884 f° 402445). En 1495, cette ferme est dans la basse-cour du château (was in den vorhoff zu der meigerig gehern [pour gehörend] ist : AHR 1E 40/13/2 f° 3r). Ce dernier est attesté depuis 1489 (nebn dem dorffgraben gegen dem schloß : ibid. f° 21, date au f° 5r). Il n'est pas cité dans un censier de 1470 (AHR 19J 115/4, f° 58-67), sans qu'on puisse en conclure à son inexistence à cette date. En effet, Rudolf von Laubgasse se nomme von P. au début du 14e s. (RUB I n° 319, 325, 479), ce qui signifie peut-être qu'il y réside - au château ?? Prétendre que ce dernier remonte "visiblement au 14e s." (DHR II 1111) est cependant gratuit. Il est entouré d'un fossé (der burgkgrab, fin 15e s. et 1505 : AHR 1E 40/13/4 & 1E 40/1) servant d'étang de pêche (als ich zu Wulfersen ließ den graben vischen umb den meigerhoff im [15]18 jor ... alß ich den grossen wiger ließ vischen umb das schloß ... : AHR 1E 40/1, compte de 1517-27, f° 1v). En 1507 et 1524, Wilhelm von Rappoltstein le tient en fief wurtembergeois (AHR 17J 15/3, 17J 15/5/3). Vers 1730, P. est "un ancien château que l'on a réparé pour en faire une vacherie" (Vincennes MR 974 p. 177). Les archives du château (AHR 1E 40) n'ont pas vraiment été utilisées par E. Hirsinger, Chronique de P., 1977 (très faible pour le Moyen Age); leur inventaire étant plus qu'approximatif, elles recèlent peut-être encore des surprises. Sur le plan cadastral de 1811 (AHR 3P 666, C2), le château forme un quadrilatère à cour centrale et tours d'angle rondes, précédé de sa ferme au NE; les fossés, encore en eau sur une carte routière du 18e s. (AHR C 1209), ont disparu. Aujourd'hui le mur SW du château, en mauvais appareil de moellons remployant quelques pierres à bosse, est conservé sur 1 à 2 m de hauteur, avec les bases des tours S & W, autour de la maison moderne 9, rue du Vieil-Armand. REGUISHEIM, clocher fortifié ?? Le colossal clocher roman barlong de R. a subi un incendie, sans doute dû à la foudre, car toute sa face W a dû être rebâtie. De ce fait, on ignore s'il était primitivement porche ou pseudoporche. Son RC est voûté et son premier étage l'a été, mais plutôt pour servir de chapelle ou de tribune seigneuriale que de réduit défensif. Les escaliers dans l'épaisseur des murs (alternativement S et N) ne prouvent pas non plus une intention défensive. Cf. J. Koch & S. Braun, La tour occidentale de R. in CAAAH 47.2004, 39-51, av. plans, coupe, relevés, qui la datent de vers 1160. Au vu des plans de R. fin 18e s. (AHR CDF 4417) et en 1811 (AHR 3P 667, E), un ancien fossé autour du cimetière est pensable, mais nullement prouvé. STEINBRUNN, Cne de Fessenheim, château de plaine ?? S. n'est connu que par la carte de Specklin (1576), qui le figure près du Rhin, à l'E de Fessenheim et au NE de son église Ste Colombe. A cet endroit, juste au NE du moulin (plus tard scierie de Schofmatten), le cadastre (AHR, plan 3P 657, C; état de sections 3P 1067, C 428-44; carte inexacte : Kraus II 145) place les Schlossmatten, dont la partie S est aujourd'hui en labours; dans ces derniers on voit des matériaux de construction. CANTON D'ERSTEIN BOLSENHEIM, château de plaine : Informations n° 5, à corriger par A. Kipp in A 4 Cns 10.1992, 52-54 et 61 (plan) : le château était 100 m plus au S que je ne l'ai cru. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 14 Février 1998 ERSTEIN, palais Sur E. jusqu'au 12e s. cf. M. Bärmann, Der Reinhard Fuchs des Elsässers Heinrich ..., à paraître. Un palais impérial est cité à E. depuis 953 (MGH DD I 244 n° 162); des séjours royaux y sont attestés jusqu'en 1042 (MGH DD V 116 n° 89). En 999, ce palais est appelé castrum qui [!] dicitur Arstena (RI II/3 1309 a-c, scribe italien). En effet, les palais royaux du 10e s. sont normalement fortifiés (G. Streich, Burg & Kirche, 1984, I 329). Après 1042, il n'est plus question du palais d'E., un unique passage de Barberousse à E. en 1153 (MGH DD X/1 111 n° 65) n'étant pas probant. R. Friedel, Gesch. des Fleckens E., 1927, 56, croit qu'il a fait place au château des landgraves, qu'il cherche à proximité du Rebmattschloss, dans l'enclos duquel, en 1688, se trouvent aussi une ou deux "vieilles ruines" (AMS 10NA Doc. part. Erstein IV L 37; Friedel 365, 565); il identifie aussi le palais à deux acquisitions faites par les propriétaires de la Rebmatt au 18e s. : Koenigrain (à l'emplacement de la villa de la Filature), qui doit son nom à Seb. König (Friedel 56, 394) ou Böhrers Garten (Friedel 395 n. 1). Son seul argument semble l'existence près du Rebmattschloss d'une ruine, qu'il décrit comme une motte (kleiner Hügel), encore entourée d'un fossé d'eau au 19e s. Elle n'est pas conservée, et peut s'interpréter autrement (voir plus bas). Un sondage de J. Koch au Koenigrain n'a trouvé que des chenaux, comblés au 15e s. : BSRA 2000, 18. Voir J. Koch in Archéopages n° 1, juin 2000, 40. ERSTEIN, château des landgraves ?? La porte S de la ville d'E. s'appelle Kirsebùrgetor (voir E., ville). Ignorant que Bürgetor signifie régulièrement "porte de l'enceinte", Friedel en fait la porte menant à un château nommé Kirschburg, qu'il attribue aux landgraves de Werd, seigneurs d'E. aux 13e et 14e s., et qu'il situe à l'emplacement du palais ottonien et d'une ruine comprise dans l'enclos de la Rebmatt en 1688 (voir E., palais). Il est mal compris par Himly (Atlas, 69), qui attribue à ce château l'emplacement et le plan du Rebmattschloss. Salch (I 81, II 80) déforme son nom en Kirchburg et le décrit en interprétant faussement le plan de Himly (le "donjon" et l'"enceinte" de Salch sont respectivement le Rebmattschloss lui-même et la contrescarpe de son fossé). En fait, ce château n'est mentionné nulle part : le castellum Herstein de 1293 (MGH SS 17, 260 l. 43) est la ville d'E., comme le prouvent le contexte et l'emploi général du mot chez le Dominicain de Colmar; de même la vestin Erstheim de 1333 (SUB V 27 n° 12). Rien ne prouve que les landgraves aient eu une résidence fortifiée dans leur ville d'E., pas plus que dans celle de Brumath. Il n'est pas impensable qu'au départ ils aient réoccupé le palais, mais les fiefs "castraux" qu'ils créent à E. en 1306 sont explicitement destinés à la défense de la ville (AMS 10NA 216/3; StAF U 101/1, 1306 X 15), et aucun château n'est cité lors du siège de 1333, ni sous la domination de l'évêque, dont les archives sont pourtant bien conservées. ERSTEIN, Rebmattschloss, château non fortifié Le R., détruit en 1882 (Friedel 565), était situé hors de la vieille ville au SE, entre son fossé S et l'Ill. Il aurait été bâti par les Bock en 1558 (Friedel 564). La seule source, un millésime au-dessus de la porte (Kraus I 54), n'est pas absolument probante. Est-ce vraiment lui qui passe avant 1570 à Sebastian Zorn (Friedel 644; ABR Zorn XVII/19) ? Ses héritiers décident en 1629 de vendre les 2 maisons nobles contiguès (aneinander) à E., avec basse-cour, et la Rebmatt (ABR Zorn IVbis, inv. ap. décès de Seb. Zorn, f° 48r, 66r). Les deux "vieilles ruines" comprises dans l'enclos de la Rebmatt en 1688 (cf. E., palais) seraient-elles ces édifices ? Le R. aurait été transformé en 1618 (Friedel 565, 644; adjonction des tourelles d'angle selon la CRIA - voire !) et fortifié en 1622 (cf. ABR AA 1066/44). Friedel 310, suivi sans critique par Indicateur du patrimoine, arr. Erstein, 1984, 19, suppose que c'est seulement alors qu'est creusé le fossé d'eau. A mon sens, il est d'origine, ce qui n'empêche que R. est un pur château de plaisance. Description en 1803 : ABR 390D 11, frimaire XII, 1ère décade, 1ère liasse. ERSTEIN, Storchennest, château ?? Friedel (passim, cf. index p. 683) mentionne une maison noble dite Storchennest, qui au début du 17e s. est aux Bock, et qu'il identifie au Feldkircher Hof des 14e & 15e s. (aux Uttenheim, Dütschmann, Ellenhard), et apparemment aussi (p. 566) à l'hôtel maçonné avec un logis ou une tour de pierre (den gemurten hove mit eim steynen stock), dans la vieille ville, près de son angle SE, dont les Marx font oblation aux Rappoltstein en 1490 (ABR E 600/3; reg. succinct : RUB V 406 n° 997); au 17e s., il est aux Dettlingen (ABR E 603; L.G. Glöckler, Stotzheim, 1902, 83), dont les successeurs le vendent en 1773 à F.J. Burger, qui le rebâtit (Glöckler 227, Friedel 566). Or la maison Burger est 8, rue de la Rebmatt (Indicateur du patrim., arr. E., 1984, 20), mais son identification au Storchennest (ibid. & Friedel) est abusive, les propriétaires au 17e s. n'étant pas les mêmes. Quant au Feldkircher Hof, il est en ville, by Kirseburgertor (Friedel 646), donc dans le même secteur. De plus, l'Elnhardsgraben, qui longe le Storchennest (Friedel 566), et qui par conséquent est le Mühlgraben de Himly, est lié à l'enclos de la Rebmatt (ABR Zorn XVII/4 & 16; AMS 10NA Doc. Part. Erstein IV L 37). Or, en 1582, un jardin au bord de l'Ellertsgraben [déformation d'Elnhardsgraben, cf. Friedel 678] est à côté des Marx (ABR Zorn XVII/19), et en 1666, le jardin des Dettlingen est neben dem Ellendsgraben und Ritterschlössel (Friedel 566 n. 1); en 1624, les Hoheneck possèdent le Storchennest, avec un verger, auch im Flecken ... neben dem Schlössel, hinten auf die Bulacher [propriétaires du Rebmattschloss] (Friedel 645). Selon la localisation exacte du Storchennest, le (Ritter)schlössel peut être le Rebmattschloss, la maison noble des Dettlingen, voire même la "vieille ruine" que Friedel voudrait identifier au palais et/ou au château des landgraves. Tout ceci reste d'autant plus hypothétique que Friedel ne cite pas ses sources, de sorte qu'on ne peut distinguer leur contenu de ses interprétations. Or il n'est pas exclu qu'il ait parfois confondu Storchennest et Rebmattschloss. ERSTEIN, ville forte R. Friedel, Gesch. des Fleckens E., 1927, nourri de sources innombrables qu'il cite trop rarement, est précieux, mais, induit en erreur par E. Sitzmann, Le château de Werde et ses propriétaires, 1912 (aussi in RCA NS 25.1906 à 30.1911), qui est nul, il s'est lourdement trompé sur les fortifications d'E., et Himly, Atlas, 15 & 68, ne l'a pas critiqué. Qu'E. ait été fortifié dès 1202, voire 1192 (Friedel 75, 83) n'est attesté par aucune source et est totalement exclu. En 1260, E. est Einlagerort (SUB I 346 n° 459). Dans deux lettres non datées, probablement de 1260, E. est appelé munitio, civitas et opidum (SUB I 347-8 n° 461-2), puis à nouveau opidum en 1263 (SUB I 396 n° 520) et stat en 1264 (AHS 1645 f° 329r). Une porte est citée en 1290 (AHS 724, cf. Friedel 643). Il y en avait 3 (AM E. FF 2 : 1341) : Obertor, Niedertor (en fait n° 6 du plan de Himly, Atlas, 69) et Kirsebùrgertor (serait-ce la porte que Himly indique sans nom près de l'angle SE de l'enceinte, plutôt que son n° 5, qui serait alors la porte de Brisach moderne ?? cf. Friedel 380, qui se contredit ibid. 642). L'enceinte n'a pas été agrandie en ou avant 1281 (ou 1291 selon Himly 68) : la charte (AIS I 335f n° 428) qu'invoquent Sitzmann (RCA 29.1910, 610) et Friedel (84, 267) n'évoque rien de tel. Strasbourg, qui aurait volontiers démoli les murs d'E. dès 1293 (MGH SS 17, 260 l. 47), le fait en 1333 (Closener 98, MvN 519; Friedel 278). Les habitants en remploient aussitôt les pierres (AM E. EE 1 : 1337; Friedel 282). Avant 1341, le fossé est curé, les 3 portes et leurs ponts rétablis, une palissade (sepes) érigée (AM E. FF 2; Friedel 284 n. 1), mais les murs ne sont jamais rebâtis, bien que l'évêque, seigneur d'E. depuis 1359, y ait songé (AMS U 1827, SUB V 34 n. 1). Sur le plan cadastral de 1833 (ABR 3P 11/45; photos : CRIA), une ligne presque continue de limites parcellaires court parallèlement à l'enceinte et à l'intérieur de celle-ci au N, à l'W et au S jusqu'au coude du Mühlgraben. Elle ne peut s'interpréter que comme le tracé du rempart primitif. C'est sans doute sur sa contrescarpe que passaient les rues du Moulin, du Vieux Marché, de l'Hôpital, du Rempart et du Renard, qui plus tard sont à l'intérieur de l'enceinte. ERSTEIN, bourg fortifié Après 1333 et jusqu'au 18e s. (Vincennes MR 974 p. 259), E. est entouré d'une palissade (Dielenwand : Friedel 283, d'ap. comptes tardifs) et d'un fossé (Dorfgraben, Fleckensgraben, sans doute aussi Burgergraben : Friedel 640 & passim), bientôt double (den innern graben des flecken 1368 : AMS U 1827; ussern graben au S en 1402 : Friedel 642). Il faut supposer que le Stattgraben figuré sur le plan cadastral de 1833 et sur celui de Himly, Atlas, et dont de faibles traces subsistent entre les rues de l'Hôpital et du Printemps, est le fossé extérieur - le fossé intérieur étant devant la ligne de limites parcellaires mentionnée plus haut. A une date inconnue, cette enceinte est agrandie vers le N pour inclure un faubourg parfois appelé Niedernheim (uswendig E. in N. 1301 : AHS 2074 f° 103v; Friedel 264, 643). Comme la Rudern porte, inconnue de Friedel, n'était sans doute pas dans l'enceinte primitive, l'agrandissement de celle-ci pourrait être antérieur à la mention de cette porte en 1386 (AHS 7383 f° 40r). La vorstat de 1425 (ABR Niedernai U 232) est sans doute Niedernheim, qui à l'époque moderne devient le Niederflecken (Friedel 501, 637). Comme il est intégré dans la fortification, le Niedertor, qui le séparait de l'Oberflecken (la vieille ville), a dû disparaître, et son nom passer à la porte N du Niederflecken, le Grendeltor ou porte de Strasbourg (Friedel 38485, 489, 501, 637, 641, 643). Au NE, le fossé passait sans doute plus au S que ce qu'indique Himly : on croit en reconnaître un vestige derrière les maisons du côté N de la rue des Bateliers; au-delà de celle-ci, le cadastre de 1833 n'indique qu'un quartier de champs laniérés (oben am Schwalgraben). Un faubourg dit Dorf, au S de la vieille ville, aurait été intégré dans l'enceinte avant 1281 (Friedel 267-68 : exclu), ou en 1409 (Himly, 68; je n'ai pas trouvé sa source). En fait, le Dorf est rarement cité (hoff gelegen uffen dorff 1422 : AMS U 3708; ussewendig des flecken E. uffen dorff by der Gräfftmüllen 1477 : AM E. JJ 6), peu densément peuplé (prés & jardins vor Kirsebùrgetor : Friedel, passim), et sa dénomination signifie sans doute justement qu'il n'était pas fortifié. Selon Friedel (310, 314), il est compris dans les retranchements érigés par les Impériaux en 1622, mais ceux-ci sont rasés dès 1636 (cf. AMS AA 1066 f° 44). Ils passaient à l'extérieur de l'actuelle rue du Rempart. L'enceinte d'E. a été entretenue jusqu'au 18e s. Ses portes sont fermées tous les soirs (p. ex. en 1575 : AMS 10NA Doc. part. Erstein I D) et refaites au 18e s. (Friedel 380, 383-85; CAAAH 7.1963, 77), mais surtout pour empêcher les déserteurs de sortir d'E. et les maraudeurs d'y entrer, et sans prétendre vouloir arrêter une armée (p. ex. les Armagnacs en 1444 : Schilter 917; cf. aussi AMS 10NA 173, 1591 I 5). ERSTEIN, tour ?? Un texte du 14e s. (AHS 724) mentionne à E., dans le mittelfelt, un champ uf den breitenweg gein dem nuwen turne (vers la tour neuve). Le Breitenweg est dans l'axe de l'actuelle rue de Niederbronn, donc assez proche du bourg à l'W. Impossible de savoir si cette tour fait partie ou non de l'enceinte urbaine. GERSTHEIM, château de plaine dit Bockstein En 1390, Johann Bock, fils de + Simund Böcklin, de Strasbourg, vend aux Zorn la moitié de G. qu'il a achetée aux Geroldseck en 1378, mais se réserve le château (castrum) de Bockenstein à G., avec double fossé, basse-cour et Ackerhof (ABR Zorn XIII & E 819, 1er dossier, copies 18e s.; AI II 701 n. d; Salch II 101); il se nomme J. Bock von Bockenstein en 1392 & 1395 (SUB VI 391 n° 706, VII 949 n° 949). On aimerait en conclure que le château a été bâti entre 1378 et 1390, mais ce n'est pas sûr, car Ulman Böcklin avait déjà des droits sur le village, en gage des Geroldseck, depuis 1299 (ZGO 57.1903, m36-38). Avant 1419, Rudolf Zorn von Bulach aurait vendu le château à Jörg Bock (AMS IV 14/71). En 1429, Hans Erhard Bock von Staufenberg (d'une tout autre famille que les Bock de Strasbourg), déclare que son château (huß) de G., gardé par un vogt et par 3 valets, sera neutre dans la guerre entre l'évêque et la ville (AMS U 4015). En fait, le château (castrum ... Bockstein) est à sa belle-fille Ennelin Zorn, qui le vend dès 1430 à Johann Marx (ABR Niedernai U 245). A la même date, il est question d'un terrain à G. entre l'église, le château, la cour du Grand Chapitre et la Weil (ibid. U 243). En 1438, J. Marx revend Bockstein (burg ... mit gräben, getùllen [palissades], furburgen ... in dem dorffe zu G.) à Ulrich Bock [de Strasbourg] (ibid. U 291; copie : ABR Zorn XIII), qui l'a encore, avec la pêche dans le fossé, en 1447 (GLAK 69 Holzing-Berstett U 427). Au 18e siècle, il y aurait à G. deux châteaux, celui des Berstett (attesté en 1793 : Revue hist. de l'armée 4.1948, 60) et celui des Bock, détruits respectivement en 1795 et 1798 (F. Eickhoff, Heimatkunde d. Kr. Erstein 1889, 45, sans source, voir ABR 2V 87, J. Vogt). Mais un texte de 1793 n'en décrit qu'un, "entouré d'un fossé de 90 pieds de large, au devant duquel existe une espèce de levée de terre en forme de rempart", les murs épais de 4,5 pieds "du côté de la plaine" (ABR 2L 43, police générale). L'Indicateur du patrim., arr. Erstein, 1984, 30, place le premier, sans source, rue de la Division Leclerc. On pourrait aussi, d'après une carte routière du 18e s. (AHR C 512/6), songer à l'emplacement de la Mairie actuelle. Mais l'existence même d'un second château reste à prouver. Les Berstett sont à G. les successeurs des Dettlingen, eux-mêmes héritiers des Marx (ZGO 69.1915, m19 n° 67), mais leurs archives contiennent aussi des chartes des Bock (ibid. m59-63). Régemorte n'indique qu'un château, au bout S du village. Il est "entouré d'une bonne muraille et d'un bon fossé" vers 1730 (Vincennes MR 974 p. 275). Selon un autre rapport sans date, "le château, qui est beau, est entier, de figure fort hétéroclite" (ibid. MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). La basse-cour non fortifiée dont on a un plan (GLAK 69 Holzing-Berstett A 777, 18e s.) est-elle la sienne ? Le plan cadastral de 1833 (f° H, ABR 3P 16/18) indique au bout E de la Schlossgasse une grande parcelle vide longée à l'E par le Mühlbach, touchant au NE à celle du moulin, et proche de l'église au N; c'est aujourd'hui un verger, juste au N de la maison 13, rue du Château. Les étés secs, les fondations du château s'y dessinent dans l'herbe. Plus au S, le cadastre indique d'autres grandes parcelles vides, dont une bordée par un fossé aboutissant à la Weil; elles pourraient correspondre au second château, mais aussi à la basse-cour et au jardin de Bockstein. La comparaison du cadastre, du MB et des cartes IGN montre que ce secteur a été très remanié au cours des deux derniers siècles; de même, juste en face, 20, rue de Daubensand, l'île de la Weil qui porte aujourd'hui le château Bancalis n'existait pas encore en 1833, et son emplacement n'était pas bâti. Le portail double (piéton & charretier) en partie conservé 4, rue du Château, et dont le linteau porte la date de 1554 et deux écus bûchés, provient sans doute de Bockstein et n'a en tout cas rien à voir avec Schwanau, comme le prétend Salch II 101. GERSTHEIM, tour En 1457, Jerg Zorn vend à Claus Zorn pour 30 fl. sa part de la tour ruinée de G. (turn by dem dorff G., ... der lange zyt ... wüste gestanden und buwefellig worden ist), dont il a acheté 1/6e à Johann Boecklin; Claus pourra la rebâtir ou la démolir : GLAK 69 Holzing-Berstett U 428. Il ne peut s'agir de Schwanau, car cette tour est allodiale. Où la situer ? Le plan de finage de 1760 (ABR C 570/438) indique un tout petit tertre au NW du point où le chemin de Daubensand franchit le Weilgraben; cet endroit est aujourd'hui un bosquet, sans tertre. On peut aussi songer à l'emplacement du futur château des Berstett, ou à un Bühel mentionné en 1545 im Niederveld, non loin de la Landstraß (ABR Zorn XIII) - mais rien n'est sûr. HINDISHEIM, château de plaine Sous l'évêque Johann (1306-28), Burkhard Murnhart tient en fief la moitié du château (burg) de H. (ABR G 377 f° 88v). En 1441, il est aux zum Trübel (AMH BB 188a/4). A cette époque, le village de H. est aux Hohenburg (H. Witte, Der letzte Puller von Hohenburg, 1893, passim), mais rien n'indique que ceux-ci aient jamais possédé le château, comme on le prétend depuis AI II 146. Il brûle en 1524 (Grandes figures de l'humanisme alsacien, 1978, 147). En 1600, l'évêque le donne en fief à Stephan von Henningen (ABR 1G 906). Pour un projet de reconstruction (?) cf. ABR E 6356, 1664 IX 30 (J. Vogt). Une carte de 1776 (ABR C 440/84; repr. in A4Cns 19.2001, 12) figure 2 bâtiments dans un enclos carré sur la rive gauche de l'Andlau. On les retrouve sous le nom d'Altes Schloss sur le plan cadastral de 1833 (B 3, ABR 3P 19/32). Ils ont été rasés après 1842 (Indicateur du patrimoine, arr. Erstein, 1984, 36), mais la trace du fossé qui les entourait se devine encore dans le pré, sur la rive gauche de l'Andlau rectifié, en face de la maison n° 229, bâtie après 1833 au fond de l'Impasse du Château. Le plan cadastral indique au SW de cette maison, en face du château, un pré entouré d'un fossé (qui se devine encore, surtout au N); c'est peut-être l'ancienne basse-cour. En revanche, les 2 bâtiments entourés d'un fossé que la carte de Régemorte figure sur la rive droite de l'Andlau, juste à l'W de l'église, correspondent à la cure, dont la parcelle est encore fossoyée sur le plan cadastral de 1833 (repr. peu lisible : A4Cns 19.2001, 12). Merci à M. E. Hamm. HINDISHEIM, village fortifié Vers 1730, H. est "enfermé entre l'Andlau et un fossé qui l'enveloppe" (Vincennes MR 974 p. 263), ce que confirment les cartes citées ci-dessus. Ce Dorfgraben est attesté depuis 1315 (ABR H 2727/2, verso), le Niedertor en 1322 (Schmidt, Seigneurs & paysans, 41), 1414 et 1559 (AMS FM 78, 304). En 1444, le châtelain de H. a vainement tenté de rompre tous les ponts du village (all brucken am dorffe abegeworffen) pour empêcher les Armagnacs d'y entrer (AMS AA 183/3). Sur le plan cadastral de 1833 (E, ABR 3P 19/29; repr. in A4Cns 19.2001, 12), le Dorfgraben est encore en eau sur toute sa longueur (il n'a été comblé qu'en 1979 : CRIA). Au S, il fait un coude qui, compte tenu du parcellaire de 1833, donne à penser qu'il passait primitivement sur le bord E de la rue principale, et que les maisons comprises entre celle-ci et la rue du Fossé (et aussi, plus au N, entre la rue du Moulin et le Faubourg des Jardins ? mais dans ce secteur, le plan cadastral de 1833 est illisible) correspondent à un agrandissement de l'enceinte. HIPSHEIM, pseudo-motte La Scher (avant le remembrement : son bras S appelé Schlossgraben) sépare les bans de H. et d'Ichtratzheim; le lieu-dit Schlossmatte existait de part et d'autre de cette limite (plans de finage ABR C 560/160 & 561/173); le plan cadastral de 1833 (B 2 : ABR 3P 20/16) indique aussi le Schlossacker, à la limite des bans. Ces toponymes renvoient à un même château, celui d'Ichtratzheim. C'est également à lui que font allusion les lieux-dits hinder dem huse zu Uhtrazheim in Hypfensheim ban en 1354 (ABR Niedernai U 66), hinder dem hauße (à H.) en 1438 (ABR 12J 863, copie) et im Niderveldt ... hinder der Burge (à H.) en 1485 (GLAK 69 Holzing-Berstett A 860). Burnouf (n° 47) distingue de la motte rasée [??] d'Ichtratzheim "une butte boisée en forme de ballon érodé" au lieu-dit Schlossmatt à H., mais n'en donne ni relevé, ni description. Or on ne trouve à cet endroit ni tertre, ni boqueteau, ni sur le terrain, ni sur aucune carte. HIPSHEIM, village fortifié ?? L'actuelle rue du Fossé, alias Frohnegrawe (Frohnengraben 1485 : GLAK 69 Holzing-Berstett A 860) délimite le vieux village au S et au SW; elle se prolonge au N par la rue des Alisiers, alias Schlehei (ce qui pourrait faire allusion à une haie d'épineux entourant jadis le village), et autrefois Umlauf (A4Cns 19.2001, 25-26). Mais le plan de finage de 1760 (ABR C 560/160) ne laisse rien deviner de fortifié, le plan cadastral de 1833 (AHR 3P20/13) non plus. HIPSHEIM/Saint-Ludan, pseudo-cimetière fortifié Vers 1730, le cimetière de H. est "entouré d'une bonne enceinte", sans plus de précision (Vincennes MR 974 p. 260). Mais c'est sans doute parce que les Suédois avaient érigé autour de Saint-Ludan une redoute qui, sous le nom de Zollschanze, existait encore au 18e s. (A 4 Cns 3.1985, 121-23; 6.1988, 111 n. 23). ICHTRATZHEIM, village fortifié En 1288, Moyenmoutier possède à I. une cour ante portam et une autre infra portam (ADV 1H 48, rég. du 16e s.). Un champ à I. stoset uf daz burgetor en 1336 (ABR G 4783/2; R. Friedel, Erstein, 237). Dans les deux cas, il s'agit de l'unique porte de l'enceinte villageoise, appelée Lindenthor dans le terrier de 1660 (ABR E 968 f° 5r, merci à M. J. Vogt). J. Bass (A 4 Cns 6.1988, 105) la situe au bout S de l'actuelle rue de la Scheer. Mais comme, sur le plan de finage de 1760 (ABR C 561/173), le village n'a qu'un accès, à l'W, c'est plutôt là qu'il faut la chercher, vers l'angle des rues du Château et des Vergers. Sur le plan cadastral de 1822 (ABR 3P 23/12, au 2500e, en ruine), les maisons n'occupent que la moitié N du périmètre circonscrit à l'W par un chemin (actuelles rues des Vergers et de la Scheer) et ailleurs par des cours d'eau; la moitié S doit correspondre à l'emprise de l'ancien château, qui suit. ICHTRATZHEIM, château de plaine En 1346, Heinrich von Wolxheim a en fief des Wildgrafen une part du château (castrum) d'I. (Anholt, fürstl. Salm-Salm'sches Archiv, Kyrburg U 275, merci à St. Bergner). Un censier de 1354 mentionne un champ au ban de Hipsheim derrière le château d'I. (hinder dem huse zu Uhtrazheim in Hypfensheim ban : ABR Niedernai U 66), une charte de 1339 un pré hinder der Begerin hus zu Ühtratzheim (AMS CH 1065). Or die Begerin est Else, veuve de Cuno Beger, dont Hipsheim forme le douaire (AMS CH 1167, 1193, 1210 : 1343-45). Les Beger ont en effet Hipsheim en fief des Wildgrafen von Kirburg, successeurs depuis 1265 des landgraves de Werd (AD I 452 n° 632), et qui eux-mêmes le tiennent de Murbach (AHR 9G fiefs 3). En 1390, c'est Reimbold Schwarber (ibid. 3/7), et depuis 1399 Bero von Heiligenstein qui ont 1/3 de Hipsheim en fief-gage des Wildgrafen (ibid. 3/8). C'est dans ce contexte qu'en 1403, le même Bero reconnait tenir en fief-gage du Wildgraf pour 36 l. le quart du petit château (husel) d'I., et s'engage à l'entretenir (ibid. 3/10; Gatrio I 466) - ce qu'il n'a sans doute pas fait, car en 1410 il déclare avoir un quart de la ruine (burgstal) en fief (avec 1/3 de Hipsheim) et 1/4 en alleu (ibid. 3/12). Ses droits sur Hipsheim (y compris, sans doute, sur le château d'I.) lui sont rachetés avant 1442 par Wirich von Hohenburg (ibid. 3/18); du fils de ce dernier, ils passent à Lienhard Papst, d'une famille de marchands de bois de Strasbourg (Alioth 344-45, 441-42) y compris die offenunge an dem slosse zu Uchtratzheim (ibid. 3/20 : 1462). L. Papst aurait déjà acheté une part du château en 1430 (J. Bass, Le château d'I., in A. 4 Cns 6.1988, 105, av. source). Mais en 1471, le Wildgraf vend 1/8e du château d'I. à R. Volz, qui le revend aussitôt à Bastian Gürtler (AHR 9G fiefs 3/21). Tout cela montre que le village de Hipsheim et le château d'I. forment un seul fief, et que par conséquent le second existe dès 1339. Ses constructeurs sont sans doute plutôt les Werd que les insignifiants nobles d'I., cités de 1265 à 1292 (CAOU V 53 & 383 n° N74 & N539). En 1542, c'est Samson von Uttenheim qui réside à I. (FBM I 29 n° 153), et en 1604, les Landsberg y ont un Burgvogt (AMS IV 9/9). Le château a donc été rebâti, sans doute par les Papst, qui se nomment von I. entre 1437 (ABR Niedernai U 283) et 1536 (StAD D 21B 4/14 f° 212r). Pourtant, c'est une ruine que le colonel Ascanio Albertini, bailli de Benfeld, rachète en 1618 (Bass 106, av. source). Il bâtit en 1631 un nouveau château (Bass 106-08), qui en 1660 occupe env. 10 arpents avec sa basse-cour et son jardin (ABR E 968 f° 6r-v; mal cité par Bass, 118 n. 27). Ce château, toujours entouré d'un mur et d'un fossé (Vincennes MR 974, p. 260; Bass 108), est démoli vers 1803. Avec ses matériaux est alors construite dans sa basse-cour la ferme 1 (jadis 18), rue du Château, dont la grange remploie des couleuvrinières (photos : Bass 109-10). Le logis seigneurial était plus au S; son emplacement précis n'est pas connu (Bass 110), encore moins celui des deux châteaux précédents. Celui des 15e-16e s., dont E. Hamm (AM 17.1987, 241) a repéré le fossé dans la cour de la ferme 1 (jadis 18), rue du Château, était dans l'emprise de celui de 1631 (selon Ichtersheim, cité par Bass 107 & n. 33). Burnouf n° 50 le décrit comme une motte entourée d'un fossé rectangulaire, rasée en 1970. Elle ne donne d'autre source que le plan cadastral de 1822 (ABR 3P 23/12, en ruine), sur lequel on ne voit ni motte ni fossé. Notons qu'E. Hamm a trouvé du matériel romain au lieu-dit Schlossacker, dans l'emprise du château (SRA carte archéol.). LIMERSHEIM, château de plaine ?? Une carte du 18e s. (IGN, cartothèque hist., chemise 211) indique dans le village, sur la rive gauche de la Scher, un enclos quadrangulaire entouré d'un fossé d'eau. Elle n'est confirmée ni par Régemorte, ni par le plan cadastral de 1833 (B 1, ABR 3P 29/20). Celui-ci indique au bout S du village, près de la Scher mais du côté N de l'Obergasse (auj. 43, rue Circulaire et parcelles voisines), un lieu-dit Scherhof, qui pourrait correspondre au site en question; mais ni son nom ni son parcellaire n'évoquent une fortification. Celle-ci pourrait aussi s'être trouvée entre les 2 bras de la Scher qu'indiquent les cartes des 19e & 20e s. - c'est-à-dire en plein lotissement de la rue Valpré, car aujourd'hui le bras N est comblé et le bras S dévié. Par ailleurs, on trouve à L. un lieu-dit uf die burg en 1325 (TR 535), et un burgweg souvent cité depuis 1308 (TR 535; AHS 7382 f° 13r & 1643 f° C49v; AMS U 2463; OND 6 f° 67v, 68r), mais nullement probant, car il va du bout N du village vers le NNE et mène à un site romain (CAAAH 7.1963, 33). A Stieber (ibid.) a donc sans doute raison de considérer que c'est ce dernier que désigne le lieu-dit Burg. NORDHOUSE, château(x) de plaine En 1262, l'évêque Walter, en guerre avec Strasbourg, lui promet de ne pas continuer à fortifier le château de N., qui est à son cousin, le chanoine C. von Wartenberg - ou peut-être de ne pas fortifier la maison du chanoine à N. : le texte permet les deux interprétations (domum Northus ... ulterius non firmabimus nec munitionem aliquam faciemus : AMS U 97 ed. SUB I 370 n° 489 & AD I 437 n° 604, qui lit à tort Northeim; RBS II 1676). Il n'est plus question de cet édifice par la suite, de sorte qu'on ignore s'il est identique à celui qu'au 16e s. la commune de N. achète à la veuve de Niklaus Haller, pour le revendre en 1549 au duc Georg von Braunschweig-Lüneburg, Grand Prévôt de Strasbourg et à ce titre possessionné à N.; il est alors appelé die behusungen genant das Schlößlin, et revendu en 1567 (ABR 1G 28, non paginé, vers les 2/3 du vol.). Il n'est pas sur la carte de Specklin, peut-être parce qu'insignifiant et/ou non fortifié. Il aurait été détruit en 1592 (F. Eickhoff, Heimatkunde d. Kr. Erstein, 1889, 48, sans source). Salch invente une histoire au château en lui appliquant ce que Clauss dit du village. Le plan cadastral de 1833 situe le Schlossgarten juste à l'extérieur du village au SSW, sur une pente descendant vers l'Ill; c'est là que les auteurs de N. à travers les âges, 1983, II 6 (plan de N.) placent le château. Mais pour disposer d'un fossé d'eau, il était sans doute au bas de la pente, près de l'Ill. Dans ce cas, deux sites sont envisageables : 1) les grandes parcelles vides au bout S de l'impasse de l'Ill (on comprendrait alors que celle-ci ait une porte) : c'est l'avis d'E. Kurtz, Carte archéologique de N. (A 4 Cns 3.1985, 42-45); ou 2) la ferme (auj. 143, rue de l'Ecole) que cette même impasse contourne de façon fort peu naturelle; mais cette ferme pourrait plutôt succéder à la cour domaniale que Kim (22) situe dans ces parages. NORDHOUSE, tour ?? La rue de la Tour entoure une excroissance du Niederdorf, en lisière N du village. Sur le plan cadastral de 1833, elle ne porte pas de nom. M. Grodwohl (in N. à travers les âges, 1983, I 31 n. 21) songe à un second château, puisqu'aussi bien N. est un village double, avec deux paroisses (ibid. I 26-27; HEK 964), et que les Murnhart, famille de quelque envergure, y résidaient au 14e s. (p. ex. SUB V 835 n° 1101). Aucun autre indice. NORDHOUSE, village fortifié Sur la carte de Régemorte, le village, allongé N-S, est entouré par l'Ill à l'E et partout ailleurs par un fossé d'eau, qui aurait été comblé après 1800 (Kim 32). Selon Kim 31, il y avait 4 portes de bois, pour lesquelles des localisations sont proposées dans N. à travers les âges, 1983, II 6 (plan de N.); mais selon le plan de finage de 1760 (ABR C 563/270), 3 chemins seulement sortent de N. (vers l'W, l'Au et le Zoll). Sur le plan cadastral de 1833, très modifié après 1870 et en mauvais état, la fortification se devine encore, à l'extérieur des rues de l'Ecole & du Printemps (Ober- & Niederdorfgasse), mais le parcellaire ne révèle plus rien de son tracé exact; l'existence de la porte N est fort improbable (aucun chemin ne la franchirait), celle de la porte S (impasse de l'Ill) tout autant, sauf si elle donnait sur le château (voir plus haut). Mention d'une porte en 1303 (7 agri vor der porten, stoßent uf die straße : ABR G 115/10), du fossé et de la haie du village en 1519 (des dorfes hage, der dorfgraben : TR 631), du Brücktor en 1805 et du "fossé d'enceinte du village" en 1811 (ABR 390D 17 & 41, J. Vogt). OBENHEIM, motte ?? La carte de Specklin (1576) figure un château à O. Sans doute était-il aux Boecklin, qui ont résidé à O. selon leurs archives (inv. StAF U 101/1, cité de mémoire). Or le plan de finage de 1760 (ABR C 565/275) indique un tertre ovale, sans fossé, sur la rive gauche de la Lachter, à 200 m au N de l'actuelle rue de la Lachter. Il figure encore sur le MB en 1885, mais n'existe plus aujourd'hui. Un bùhel est attesté à O. (inv. StAF U 101/1, 1406 VI 1), mais rien ne prouve que les Boecklin se soient établis à son emplacement; au 18e s., leur Schlössel était en lisière W du village, 6 rue Voegele (Indicateur du patrimoine, arr. Erstein, 1984, 63). OBENHEIM, village fortifié ?? Un champ vor dem nidern tor est mentionné à O. dans des chartes du 26 X 1372, 1 VI 1406 et 24 VII 1407 (inv. StAF U 101/1). Mais les plans anciens ne montrent aucun indice de fortification. OSTHOUSE, motte (?) & 2 châteaux de plaine Le village est aux Zorn en fief d'Empire depuis 1349 au moins (ABR Zorn IVbis/24 & XXII/1; G. Weill, Le patriciat de Strasbourg à la fin du Moyen age, thèse dactyl. (ABR, AMS), 1963, II 393, ed. ABR H 1497/9; RI XI 785, 9953, 10975), mais sans mention du château, qui est allodial. Un projet de pacte de famille des Zorn, de la fin du 15e s. (ABR Zorn IVbis/34) dit que Claus Zorn von Bulach et ses fils Caspar, Rudolf et Jörg ont das schloß Osthuß ... mit mergklichen kosten erbuwen, donc (re- ?)bâti ou transformé le château. Hertzog III 17 attribue sa [re?]construction à Georg Zorn sans donner de date - d'autres avancent celle de 1558, millésime inscrit sur une porte de cave (photo : CRIA; le mot renovirt est suspect). En 1576, la carte de Specklin indique 2 châteaux à O. : l'Oberschloss - l'actuel - qui est estimé 5000 florins en 1580 (aux fils de + Joachim Zorn) et 1589 (à Hans Jörg Zorn) (ABR Zorn VII/11 & II/125) et le Niederschloss, qui en 1582, entouré de fossés d'eau (Vischweiden, so geringsweyß umb das schloß gelegen), d'un jardin de 12 arpents et d'un moulin sans doute bâti après 1575, est à Sebastian Zorn (ABR Zorn XVII/19). Le partage de sa succession en 1629 (ABR Zorn IVbis, f° 50v-53v) mentionne waßergraben, beede bruckhen, vorhoff, thurn an der fallbruckhen, burgvogtey, et toutes les pièces des 2 étages du logis. F.R. von Ichtersheim, Ganz neue els. Topographia, 1710, 49, mentionne même 3 châteaux, dont l'un a été rasé : il n'en reste qu'une ferme. Or R. Friedel, Erstein, 1927, 521 signale qu'en 1699 on récupère des pierres du château détruit de M. de Saint-André à O. Voir aussi ABR E 759, 1688 V 14, vente pour démolition de l'Unterschloss d'O., signalé par J. Vogt. Pour ces 3 édifices, on dispose de 4 sites : 1) celui du château actuel, l'Oberschloss, qui, faute aussi de disponibilité des propriétaires passés, n'a jamais fait l'objet d'une étude monumentale sérieuse. L'Inventaire n'a pu faire que la synthèse des affirmations traditionnelles, fondées sur des sources écrites mal interprétées (CRIA, dossier résumé in Indicateur du patrimoine, arr. Erstein, 1984, 74). En particulier, l'attribution des parties basses au 14e s. ne repose sur rien de vérifiable. La chapelle est au RC de la tour SW. Un mémoire miltaire (du 18e s. ?) le décrit comme "un beau château quarré" avec "4 grosses tours quarrées" [!] aux angles, et n'en mentionne aucun autre (SHAT MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). 2) A. Kipp (in A. 4 Cns 14.1996, 72-74, avec plans parcellaires) situe le Niederschloss, démoli en 1882, aux 6, rue de Gerstheim et 10, rue Etroite. Il est attesté par la mention d'un Underburgvogt "vers 1550" [ou un peu plus tard ?] (p. 75, sans source). Il est aux Zorn von Bulach (branche protestante jusqu'en 1774) dès cette époque et jusqu'au milieu du 19e s., mais sa localisation n'est sûre que depuis 1683. Or la mention d'un moulin des héritiers de Sebastian Zorn ahm undern schloß en 1629 (AMS KS 402 n° 101), et déjà en 1582, convient mal à ce site. 3) Le Schlossrain (cad. 1834, E), auj. Faubourg du Château, entre Dorfwasser, Sonderau et deux fossés disparus. En 1834, il est déjà occupé par des maisons ordinaires. A. Kipp, in A. 4 Cns 15.1997, renseigne sûrement à son sujet; je n'ai pu le consulter à temps. 4) Un très grand tertre, rasé en 1968, entre Ill et Mühlbach; il figure sur les anciennes cartes de l'IGN (point coté 159,7). On a prétendu qu'il ne remontait qu'à la fin du 19e s. (Indic. patrim. Erstein 74), alors que sur le plan cadastral de 1834 (B 2, lieu-dit Rebgarten), une limite parcellaire dessine une partie de son contour, et que Régemorte semble déjà l'indiquer. Le moulin n'est pas loin du Rebgarten, mais encore plus près du Schlossrain. Formulons l'hypothèse que c'est là que l'Unterschloss se trouvait jusque vers le milieu du 17e s., et que si le tertre du Rebgarten est bien une motte, celle-ci a été désertée trop tôt pour apparaître dans les textes. Une fois encore, le transfert de site postulé par Salch n'est nullement confirmé par les sources. J. Vogt me signale ABR G 3749 f° 94 (voir aussi le bas du f° 93v) : der bühl mit seinem graben fait l'objet d'un échange. Du 4e site (vérifier), j'ai une photo aérienne par M. Lasserre (plan en D). OSTHOUSE, pseudo-cimetière fortifié Si REL 818 affirme que le cimetière d'O. était fortifié, c'est qu'il a mal compris Straub (in Kraus I 241), qui décrit correctement un état déjà proche de l'actuel : les deux portails Renaissance armoriés n'ont rien de fortifié. Aucun autre indice. REBMATTSCHLOSS : voir Erstein SCHAEFFERSHEIM, tour ?? Un lieu-dit zue durne est cité à S. en 1328 : AMS FM M 11/1, trad. (17e s.) d'un original latin. F. Eickhoff, Heimatkunde d. Kr. Erstein, 1889, 52 évoque un château tenu en fief de Murbach par les Werd, puis les Landsberg; rien dans les archives de ces lignages, ni dans AHR 9G fiefs. SCHAEFFERSHEIM, cimetière fortifié ?? Sur le plan cadastral de 1834, les limites parcellaires suggèrent un fossé autour du cimetière, du moins au N et à l'E. Aucun autre indice. SCHWANAU, Cne de Gerstheim, château de plaine En 1267, Walter von Geroldseck date une charte ze Swanowe (WUB VI 309 n° 1919 = CAOU I 152 n° 105), et en 1277, ses héritiers ont le château en commun : [J.J. Reinhard], Pragmat. Gesch. d. Hauses Geroldseck, 1766, II, UB, 37-39 n° 5; cf. aussi n° 7 & 11 (1299, 1311); Chr. Bühler, Herrschaft Geroldseck, 1981, 62. S. n'étant pas fief d'Empire (SUB V 33 n° 24, invoqué en ce sens, ne dit rien de tel), le raisonnement de F. Rapp (Recherches sur les châteaux-forts als., 1968, 81) sur sa date de construction n'a pas de base. Au 14e s., les Geroldseck agressent des marchands sur le Rhin (p. ex. SUB II 260 n° 311). Bühler (64 n. 42) leur prête l'intention de créer un port près du château. Toujours est-il qu'une grande coalition se forme contre eux en 1333 (SUB V 26-38 n° 12-30). Après un siège célèbre, S. est détruit (Closener 98, MvN 519, MGH SS n.s. III, 110-12; moins sûrs : D. Schilling, Spiezer Bilderchronik, 29; FürstUB II 122 n° 186; Specklin, Coll. 216 n° 1334), mais reste aux Geroldseck (LU II 2077). Pourtant, en 1432, Odilia Gürteler vend à B. Boecklin ses droits sur la ruine (in ... castro, vulgariter an der zargen, nuncupato Swannowe : ABR Zorn XIII). En 1433, c'est Berthold Zorn (fils de la soeur d'Odilia : ibid.), qui vend au même sa part de la tour de S. (GLAK 111/305); et en 1434, S. Boecklin a des droits "sur la maison de pierre qui était le château de S." (in domo lapidea que castrum erat nuncupatum Swanowe : ABR Niedernai U 267; copie : ABR Zorn XIII). Cela ne prouve pas que S. ait été rebâti, même partiellement, car en 1470, Swannawe der burgstaden ... das ein schloß ist gewesen, est à Gangolf von Geroldseck (qui peut le rebâtir) et à son frère Diebold (GLAK 111/305). Ce dernier, considérant que S. est ruiné et inutile (wie Swannow das burgkstall mit sambt dem stocke, burgkstadel ... allerdinge zergenget und wüstlich lige), le donne en fief à Matthäus Marx en 1482 (GLAK 69 Holzing-Berstett U 704; le même fief en 1504 : inv. GLAK 44/287). Cf. Bühler, 121. Au 18e s., S. est un bien rentier (Inv. ABR Zorn XIII/17 & 20). Un plan du 17e (?) s. (AlJb 1956, 294) figure S. comme un octogone, mais il n'est pas réaliste (CGAM 107). C'est à tort que Salch croit que S. a été emporté par le Rhin : son emplacement est un pré (dont les vallonnements trahisssent des substructions enfouies) derrière la ferme du fond de l'Impasse de la S., à la lisière E du Gerstheim actuel, mais nettement hors du village ancien, comme le montrent le plan de finage de 1760 (ABR C 570/438) et le plan cadastral de 1833 (G, ABR 3P 16/26), et comme l'ont bien vu N. Nickles (BMHA II/2.1864, carte h.t.; cf. ibid. P29, M129), E. Kurtz (A. 4 Cns 3.1985, 43) & M. Frenk (Geroldsecker Land 35.1993, 217-19 : fouille sauvage, photos). Il est vrai que, selon Closener 98, Swannowe ... lag ... uf dem Rine, et qu'une charte de 1482 le situe bey dem dorff Ottenheim ane dem Rein (GLAK 111/305, copie). C'est que le cours du Rhin, et avec lui la limite des communes de Gerstheim et d'Ottenheim, se sont considérablement déplacés (cf. ABR C 558/98). UTTENHEIM, château ?? N. Nickles mentionne un "château féodal" détruit à U., sans autre précision (BMHA II/2.1864, 131). On connait seulement un château des Reinach-Werth à U. au 18e s. La carte d'Alsace de Beaurain le place au NE du village. C'est sans doute à lui que se rapporte le Schlossgarten cité en 1743 (inv. ABR Niedernai U 1543), et que le plan cadastral de 1833 (ABR 3P) situe entre les actuelles rues du Château et Principale. Entre le 11 et le 15, rue Principale, un montant de portail du 18e s. donne accès à une parcelle non bâtie, au sol plein de tuileaux - celle du château ? Vers 1522, Hieronymus Gebwiler cite parmi les châteaux alsaciens habités, en gros du S au N, Werd, Hutenheim, Altenburg [= Kogenheim ?], Ettenheim, Hindschen [= Hindisheim] (cité in CAAAH 33.1990, 153 par C. Wilsdorf, qui voit dans Ettenheim soit Ittenheim [sans château connu et fort loin des autres], soit U.). Mais la carte de Specklin (1576) n'indique pas de château à U. Des nobles d'U., à l'origine ministériaux des landgraves de Werd, sont attestés depuis 1214 (AII I 101 n° 119; SUB I 148 n° 183); les Outenheim cités en 1147 (RBS I 521) sont d'Ittenheim. L'article sur "les châteaux d'U. et de Hochfelden" cité par Salch (I 144, II 143) concerne en réalité ceux de Wuenheim et de Hartfelsen. WESTHOUSE, motte ? La carte de Régemorte figure un château en lisière SE du village, dans une île de la Scher. En 1724, Anna Eleonora von Rathsamhausen zum Stein donne à son gendre Siegfried Bernold son château allodial de W., auf einem Hügel gelegen, entouré d'un fossé d'eau (AHR 132J 23). Les héritières des Rathsamhausen zum Stein (voir leurs noms) le vendent en 1766 à D.S. Wurmser (inv. StAD B 23/240). Au 19e s., il était entouré d'un fossé et d'un étang, et situé sur un tertre (BMHA 17.1895, *17, av. plan de situation fondé sur le cadastre). C'est aujourd'hui la ferme 168, rue du Château, sans tertre ni fossé (Indicateur du patrim., arr. Erstein, 1984, 87). Le plan cadastral de 1834 (photos du f° D disparu : CRIA) permet de deviner sa basse-cour au NW (parcelles 662-67-68) et son jardin (Schlossgarten) au SW. Or en 1279 est cité der hoffe zu bùhele ... zu Westhus (AHS 1644 f° 229r). Il pourrait s'agir de la basse-cour d'une motte abandonnée, peut-être ici plutôt qu'à W.-Marmoutier, cf. in Westhus prope Benevelt ... in dem obern velde ... ein bongart zu bùhel en 1352 (AMS U 1493). Le château des Rathsamhausen aurait-il réoccupé cette motte ? Ce n'est pas exclu, bien qu'il ne figure pas sur la carte de Specklin, et qu'on ignore sa date de construction. WESTHOUSE, cimetière fortifié Le fossé entourant le cimetière est mentionné en 1546 (Kirchgraben : AEA NS 2.1948, 148), et jugé "mauvais" vers 1730 (Vincennes MR 974 p. 261). Encore figuré sur le plan cadastral de 1834 (ABR, f° D en déficit; photos : CRIA), il a été remblayé vers 1850 (Cl. Muller in ABDO 16.1982, 97 n. 2), mais E. Dischert (Festung Benfeld, 1936, 149 & 213) en a encore vu une partie. Le mur du cimetière, haut de 4 à 5 pieds seulement vers 1730, avait une poterne et un Torbau bas, dit Kirchletschel [de letze = ouvrage défensif ?] (L. D[acheux], Der befestigte Kirchhof zu Westhausen, in BMHA 17.1895, *17-*18, av. plan de situation fondé sur le cadastre); c'est sans doute cet édifice qui était daté de 1492 (Kraus I 629). Le sol du cimetière, encore aujourd'hui surélevé d'un m, l'était davantage autrefois (Dacheux). Le clocher, dont la souche (romane tardive ?) avait des murs très épais et une voûte (Kraus, Dacheux; BMHA 18.1897, P 2-3), a été détruit sans observation en 1895 (ibid. & Muller, 99-101). Il aurait eu des meurtrières (F. Eickhoff, Heimatkunde d. Kr. Erstein, 1889, 54). La seule photo qu'on connaisse de lui (CRIA) ne permet pas d'en juger. WESTHOUSE, village fortifié ?? Sur le plan de finage de 1760 (ABR C 570/400), W. est entouré à l'E, au NE et à l'W d'un fossé sans doute le Dorfgraben attesté en 1546 (AEA NS 2.1948, 148). On le retrouve sur les plans cadastraux de 1834 (ABR, f° D en déficit) et de 1914 (photos des deux : CRIA). Il en reste un faible vestige au N, parallèle au S à la rue de la Scheer. Mais il n'est pas attesté au S; et surtout, vu sa minceur et son tracé compliqué, rien ne prouve qu'il ait eu un but défensif. WESTHOUSE, enceinte ?? Au lieu-dit Grosswitten, à 1,1 km au NNW de Holzbad, Etienne Hamm (merci !) a découvert ce qui pourrait être le reste d'une enceinte formée d'un talus entouré d'un fossé, alimenté par une source phréatique. Sa moitié NE serait entièrement aplanie, l'autre en passe de l'être par les labours profonds. Toutefois, à la lumière du plan cadastral de 1834 (f° C6) et du MB, le site peut aussi s'interpréter comme un ancien méandre du Resselsgraben, rectifié depuis. CANTON DE FERRETTE BIEDERTHAL, château de plaine : cf. Informations n° 4. BIEDERTHAL, Landwehr ?? Au Moyen Age, B. est souvent dit im Hag (p. ex. dorf Biedertan im hage en 1416 : Merz, Sisgau III 223). Hag peut désigner une haie défensive entourant un village - ou un territoire plus vaste; or B. est depuis 1269 sur une frontière stable, celle des Habsburg et de l'Evêché, aujourd'hui de l'Alsace et de la Suisse (cf. Inf. n° 4 sous Alt-B.). Celle-ci aurait-elle été marquée par une Landwehr - prolongeant éventuellement la haie qui semble avoir délimité l'Ajoie (voir Fosse-Morat) ? C'est loin d'être sûr, car Hag signifie aussi forêt, et c'est ce second sens qui s'impose lorsque deux Habsburg se disputent den hag ze Biedertan en 1238/39 (CAOU I 21 n° 6; date : RH I 171). De plus, sont dits im Hag des fiefs aussi bien bâlois (die Burg B. & die lute ... & die grossen & kleinen gerichte in dem hag ... & ouch twing & bann in dem hage "vers 1392" : Tr IV 538 n° 262) qu'autrichiens (AHR C 25 f° 864v : 1418; AHR 1C 5813 (anc. C 30/21) : Burg im hag, 16e s.), donc de part et d'autre de la frontière. Ici, im Hag voudrait plutôt dire "dans la forêt", puisqu'aussi bien B. est un village de défrichement. BLAUENSTEIN, château faussement localisé à Biederthal ou Kiffis : Informations n° 5. BLOCHMONT, Cne de Kiffis, château : Informations n° 5. En 1461, Hermann von Eptingen promet une rente à saint Antoine pour qu'il protège de l'incendie das sloß B., qui a été frappé par la foudre trois ans de suite (AHR 36H 5/3, merci à El. Clementz) : nouvelle preuve que B. a été rebâti après 1449. BRUNN, Cne de Lutter, château de plaine, cf. Informations n° 6. La comparaison des plans anciens (AHR 1G 50), du plan cadastral de Lutter (AHR 3P 395 : f° A en 1826, A1 en 1877) et des cartes récentes est difficile, car les limites communales et le cours des ruisseaux ont changé. Cependant le château devait être au NE de la chapelle de 1858 et de la source, et donc à l'emplacement de l'étang actuel. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 15 Juin 1998 COURTAVON, 2 châteaux de plaine D'avant 1459 à 1582, les Moersberg ont en fief autrichien das ober wasserhawß zu Ottendorf [nom allemand de C.] ... genant Lewenberg gut (AHR C 25 f° 607-610, trad. fr.; 2E 124/1/6, orig. 1478; 1C 5813, anc. 30/23 : vers 1580; AMS III 131/29 : 1538; AS 1960, 50-51 : 14781602). Or, en 1409, le village de C. est en fief des Asuel/Hasenburg aux Ferrette (AMM SF A 33), de qui il passe aux Moersberg en 1427 (ZGO 63.1909, m91 n° 14). Si l'Oberwasserhaus avait fait partie du même fief, il relèverait plus tard de l'évêque de Bâle, héritier des Asuel. Aurait-il plutôt été bâti par les Moersberg après 1427 ? Le nom de Lewenberg gut semble suggérer qu'il provient des nobles de Löwenberg, éteints peu après 1370 (AHR 2E 126/1/8 f° 5rv), ou de leurs héritiers les Münch von Löwenberg (rien dans Werner Meyer, Löwenburg, 1968, index). En 1779 sont cités "les prés de la scierie de C., appelé[s] l'Oberwasserhusse et les Enchattes" : AHR 2E 124/2/1. Or le plan de finage de 1760 (AHR C 1161/3) localise les E[n]chattes et les Prés du Château entre le village et la scierie, et Dernier [pour derrière] le Château plus au S; le plan cadastral de 1816 (AHR 3P 386 f° A) situe les Prés du Château juste à l'E de la scierie et du ruisseau, ce qui confirme la localisation de J. Babé in AS 1963, 60. Ces terrains sont aujourd'hui - à part quelques parcelles bâties au N de l'ancienne scierie - des prés sans vestige apparent. La "motte" relevée par J. Burnouf (n° 19; aussi in Salch I 60), située à la sortie N de C., au pied de l'ancienne église et du cimetière, au bord de la Larg et de la RD 473, est donc l'Unterwasserhaus, que ne cite aucune source, mais que le nom d'Oberwasserhaus implique. Vu sa forme et sa très faible hauteur, il n'y a pas lieu de la croire très ancienne. Il est possible, mais nullement prouvé qu'elle ait appartenu aux Sénéchaux (Suchaul, Soichal, Souchan, Truchseß, Dapifer [que Trouillat traduit mal par Porte-plats]) de C., dont l'histoire est bien différente du roman qu'en tire J. Babé (AS 1964, 80), suivi sans critique par Salch : les Sénéchaux d'Asuel, vassaux des barons d'Asuel, sont cités de 1173 à 1438 (Tr I 353 n° 231, V 366 ou 367 n° 115). Depuis 1305 au moins (AHR 10H 119; Tr III 88 n° 43, 401 n° 246, etc.), ils portent parfois le surnom de Charbon, et de 1326 à 1421 au moins, ils se nomment aussi Sénéchaux de C. (Tr III 725, V 257 n° 57); en 1399, l'un d'eux se nomme Bourcart Charbon, Sénéchal d'Asuel, demeurant à C. (Tr IV 860). Rien ne prouve au demeurant qu'il y ait un rapport entre l'abandon du premier château (quel qu'il soit) et la construction du second. Quant au manoir encore debout dans le village (17 rue de Levoncourt), il a été bâti par les Vignacourt en 1687 (AS 1966, 133). C'est lui qui figure sur une carte de 1781 (AHR C 1548). DÜRLINSDORF, cimetière fortifié Vers 1730, le mur du cimetière est haut de 10 à 12 pieds et "épais d'un bon pied par le haut" : Vincennes MR 974 p. 65. Straub a encore vu des "restes assez notables" de l'enceinte : BMHA II/1.1863, P 76. Ils ont disparu vers 1875 (?) : BMHA 7.1870, P 25; Kraus II 59. Le site est très favorable à la défense : un promontoire aux pentes abruptes, dominant le village. Au SW, un fossé presqu'entièrement comblé. Le clocher, réputé roman, ne présente pas de traces de fortification. DÜRMENACH, château de plaine Wetzel von D., ministériel des comtes de Ferrette, est attesté à la fin du 12e s. (Tr I n ° 268-69; MIÖG 32.1911, 75), mais les von D. bâlois du 13e s. ne sont pas nobles (BUB II-III, index), et le château est aux Flaxlanden, qui possèdent le village dès 1303 (AHR 3H 108), en fief des Habsburg depuis 1344 (AHR 2E 53/5). En 1354, D. est incendié par les Bâlois, avec le château selon C. Wurstisen, Baßler Chronik, 1580, 174; mais sa source (BC V 23, écrit vers 1412) ne mentionne que le village. La première mention sûre du château est donc de 1412 : les hommes du bailliage de Ferrette, en conflit avec Hans von Flachslanden, pillent sin hus ze Thyrmenach (AHR 1C 8457). En 1445, il est pris par les Bâlois (BC V 274, 372), mais Walter, Illtal, 60 (= EL 10.1930, 91) a tort de prétendre qu'ils l'ont détruit. En 1501, il a un double fossé (AHR 2E 53). Il est mentionné vers 1592 avec son moulin (Pfirter Urbar, AHR 1E 15/7, résumé in AS 1959, 140). Il brûle en 1694 (AHR 2E 52; A. Ingold ed., Diarium Murbach, 1894, I 13; Alemannia 35.1907, 309 n. 7), mais son donjon subsiste encore en 1756 (AHR 2E 50/2/1/1). Il figure au centre d'un étang, sur la rive droite de l'Ill, en amont du moulin, sur une carte du cours de l'Ill d'avant 1759 (AHR C 1249; repr. in EL 10.1930, 89), et son enclos est indiqué sur le plan de finage vers 1760 (AHR C 1161/22, repr. in A. & J.L. Eichenlaub, L'Ill, 1990, 21). Il est vendu comme bien national en 1793 (Walter, Illtal 63) et démoli. Aucune trace sur le plan cadastral de 1826 (AHR 3P 388), sauf un lieu-dit Schlossgraben au S du moulin (f° B3). Je n'ai pas vu le "tertre sans doute artificiel" mentionné par Meyer (AZ, 45). DURMENACH, château non fortifié (1694) L'actuel château de D., au bout NW du village, près de l'église, a été bâti en 1694 à la suite de l'incendie du château médiéval (inscription); c'est à tort que Meyer (AZ, 45) date le transfert de site de 1354. EBERSBURG, Cnes de Dürmenach & Roppentzwiller, pseudo-château La tradition d'un château ou d'un couvent s'attache aux lieux-dits Burg et E., à la limite des communes de D. & R. (Stoffel 48 & 129). En fait, le site, un vaste plateau boisé, ne se prête pas à la fortifiction et n'en présente pas de trace, à part un talus et un fossé peu marqués, et de tracé linéaire, qui matérialisent sans doute la limite communale. D'ailleurs, en 1746 encore, l'endroit s'appelait Ebensperg (Stoffel 129). Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 16 Octobre 1998 FERRETTE, château Il apparait en 1100 (castrum Ferretis : F.I. Dunod, Hist. de l'égl. de Besançon, 1750, I 138) sur un site déjà occupé à l'époque romaine (BMHM 42.1922, 23; Gallia 32/2.1974, 378; G. Meyer, Découvertes archéol. au château de F., AS 1993, 25-48, ici 25-28). Une branche des comtes de Montbéliard en prend le nom avant 1126 (Mettensia VI, n° 74 & 76) ; sur elle cf. Wilsdorf, Ferrette (fondamental). Le ministériel Heinricus Firretensis de Turre (H. de F. de la tour : Thommen I 19 n° 24) serait en rapport avec la tour carrée dont la base subsiste, entourant un noyau antérieur (G. Meyer in AS 1993, 32). Incendies du château en 1374 (BC V 29, VI 263) et 1432 (RUB III 355 n° 722). La chapelle, citée au 14e s. (AHR 1Mi 601; Grimm IV 3), a été déplacée en 1659 de l'Ober- à l'Unterburg (AS 1958, 141-3, & 1993, 32-34). Le puits du 16e s. (avant 1559 : W. Wiegand, Zur Gesch. der Hohkönigsburg, 1901, 59), qu'on a dit profond de 115 toises (description du château dans l'Urbar de F., AHR 1E 15/7, éd. BZGA 49.1950, 116; mais cf. B. Huningue 10.1961, 49) a été comblé avant 1667 (AS 1958, 141-3). L'enceinte de l'Unterburg date de 1488 selon in rapport de 1667 (mal éd. in AS 1958, 141), que semble confirmer TLAI, Raitbücher d. Kammer, Bausachen, 1488 svv. (merci à G. Bischoff). Sur les travaux du 16e s. cf. N. Lieb, Die Fugger & die Kunst, 1958, 262-63 & 445-46, et AHR 1C 676701. L'Oberburg est incendiée en 1635 (Ellerbach II 518; AS 1995, 75-76, 81), l'Unterburg en 1789 (Walter, Illtal, 53). Iconogr. : A. Fischer, D. Specklin, 128; A. Kauw (vers 1670) in Wilsdorf, Ferrette, 32; J.H. Meyer in Herrgott I, h.t. (1735; repr. av. d'autres vues in La Vie en Alsace 5.1927, 137-41); J.M. Weis in AI II 34. Plan : AS 1993, 26-27. FERRETTE, ville forte Au pied du château de F. se forme une agglomération, qui apparaît en 1227/29 comme suburbium (Tr I 536 n° 360; date : Wilsdorf, Ferrette, 106 n. 68) et en 1271 comme oppidum, nom qui implique une fortification (Thommen I 48 n° 82 > Tr II 205 n° 156). Aux 14e & 15e s., F. se divise en ville haute et basse (1381 in der öbren statt : AHR 2E 140/2/1/2; 1406 in ... unserm markt [Pfirt] unten oder oben gesessen : AHR 1E 15/6 & 15/8; 1478 in dem undern und obren stetlein Phirdt : AHR 2E 126/1/4). En 1442, Frédéric III accorde des privilèges à la ville haute, désertée (elle l'est encore en 1445 : Schadelbauer II 16), pour qu'elle renaisse (das oberstettel, das nun zergangen und abesetz worden ist : copies AHR 1E 15/6 & 15/8, cité in BZGA 49.1950, 134); en 1458, la reconstruction des remparts est prévue (als ... die burger des obern stettleins ze Phirtt ... die mawr darumb und ander gepawe, so abgangen sein, wider maynen aufzerichten : AHR E dépôt 91/3; copies 1E 15/6 & 15/8). Il n'est jamais question d'une enceinte de la ville basse; elle semble identique au faubourg (vorstatt) cité par l'Urbar de F. vers 1600 (AHR 1E 15/7 f° 5r-7v; cité in BZGA 49.1950, 123-24 n. 64-65, résumé in AS 1959, 132; les dates de 1567 et 1592 sont erronées) : il n'a que 9 maisons, la ville en a 34, et 2 portes; les mesures de 1442-58 ont donc eu du succès. Plans parcellaires in B. Huningue 10.1961, 63 & 78. Bibl. ibid., 79-80. FERRETTE, pseudo-cimetière fortifié FOSSE MORAT, Cne de Levoncourt, Landwehr ?? Le lieu-dit F.M. est à la limite des bans de Levoncourt et Miécourt JU, dans la cluse entre le Montingaut et le Mont de Miserez (Tr III 550 n° 333 : 1343; AHR C 1167/9 & 3P 679 f° A2-3 & B4). Il marque dès le 14e s. la limite de l'Ajoie et de l'Alsace (Tr IV 143 n° 56; cf. Grimm IV 83). Deux textes en font une simple fosse (die grube genannt Fossemora à la limite de Levoncourt et Vendlincourt en 1497 : AHR 2E 124/2/4; in Fossemorat, ci-devant auf den Grüble au ban de Courtavon en 1613, Berain très mal éd. par J. Babé in AS 1969, 103-04), mais en lui donnant une extension qui conviendrait mieux à un fossé-limite. Dès lors, on serait tenté de mettre ces sources en relation avec d'autres, qui pourraient aussi faire allusion à un fossé et/ou une haie marquant (et défendant ?) la frontière entre l'Alsace et l'Ajoie : [en Ajoie] infra terminum qui dicitur Hag en 1241 (Tr I 557 n° 378); à Frigiécourt JU I juger penes vallatum super heyam en 1308 (Tr III 123 n° 67); voir aussi Biederthal et Lucelle. Mais chacun de ces textes peut s'interpréter autrement, et rien n'est sûr. KOESTLACH, château ? (motte de relief ??) Le Kugele, au S du vill, est un sommet servant de pâture (embroussaillée), sur lequel R. Specklin (Le château de K., in AS 1960, 122-30) et Meyer (AZ, 54) placent un château; Burnouf (n° 59) y voit une motte de relief. Il faudrait une fouille pour le confirmer, car le site lui-même n'est guère probant : ni talus, ni fossé - même là où la configuration du site les exigerait, en part. à l'W. Je n'ai pas vu les "terrassements" évoqués par Meyer, et les dépressions qu'il interprète comme "traces de ferrières" (et d'autres comme emplacements de maisons) m'ont paru purement naturelles. Un sondage de Gutmann sur la pente N du Kugele n'a livré que de petits tessons hallstattiens (BMHA 23.1909, 179 n. 1). Aucun texte ne mentionne un château à K., et le lieu-dit Bürglegarten (Bürglin 1380 : Stoffel 84) n'a rien à voir avec Kugele : il désigne la villa romaine à l'emplacement du Kleindörfel (partie E du village) (RA 1857, 562; BMHA 23.1911, 139-155; plan de localisation : B. Huningue 9.1960, 95). Si château il y a, Meyer a raison de le juger précoce (aucune trace de maçonnerie), et dans ce cas il faut l'attribuer à la famille de K., attestée d'avant 1160 (Trouillat I 322 n° 209; date : Rück 100-02) à avant 1225 (Trouillat I 485 n° 321, merci à M. Wilsdorf pour la datation). Ses membres sont cités en 1162 parmi la haute noblesse (MGH DD X/2 233 n° 371), mais dès 1180 parmi la petite (Trouillat I 384 n° 249, cf. aussi n° 321 & Thommen I 18 n° 23). R. Specklin (in B. Huningue 9.1960, 55) attribue le château aux chevaliers du village disparu d'Erzach, famille dont l'existence reste à prouver, car rien n'indique que Cuno von Örenzach, cité de 1286 à 1317 (ZGO 7.1856, 173, 452; BUB III 90 n° 158; Stoffel 146; AHR 1C 8548), ait été noble. KOESTLACH, clocher fortifié ?? L'église de K. a un clocher pseudoporche, que Kraus (II 223) dit roman. Le parement intérieur de son RC l'est peut-être, mais le reste n'est guère datable, car les chaînes d'angle et les encadrements de baies sont crépis. Le RC, auquel on accède depuis la nef par un passage (remanié) large de 73 cm, était autrefois voûté d'ogives. Les fentes des étages ne sont pas destinées au tir. Les ouïes du 5e étage sont baroques. Le mur E semble exceptionnellement épais (2,2 m à la base), mais en y comptant le mur-pignon W de la nef, plaqué contre lui : la suture se voit dans l'embrasure de la porte donnant de la tribune d'orgue sur l'étage de la tour, porte trop remaniée pour qu'on voie si elle était jadis barricadable. Les autres murs, et le mur E primitif, ne sont épais que de 1,4 m, ce qui est banal. Au total, la fortification du clocher est envisageable, mais non prouvée. LEUHAUSEN, Cne de Biederthal, château de plaine (sur motte ?) Leuhausen apparaît comme ferme tenue en fief des Habsburg en 1361 (HU II 423 : den hof ze Löwenhusen, die wyer ...) et en 1466 (AHR C 25 f° 665v) par les Rotberg (Raperch), qui le vendent à Soleure en 1514 (ibid.). Une branche des Reich von Reichsenstein l'achète en 1671 et y réside jusqu'au 19e s. (P. Stintzi, Die Landskron, 1949, 68). Sur le plan de finage de 1760 (AHR C 1159/1), c'est la cense dite Leyhuser hoff. Mais W. Meyer (AZ 58) a repéré non loin une terrasse d'env. 20 m de coté entourée d'un reste de fossé; il ne se prononce pas sur l'âge de ce château. Selon Gérard Munch (merci !), il s'agissait d'une motte, rasée dans les années 1960. Dans ce cas, on supposera qu'elle a été abandonnée avant 1361, et qu'il n'est resté que sa bassecour : la ferme attestée de 1361 à nos jours. Le nom de L. renvoie à une famille ayant un lion dans ses armes (les Rotberg portent une fasce) : les Löwenburg ? Pour le site exact du château (Meyer : à 100 m au SE de la ferme, où je n'ai rien vu; Munch : à l'W de la ferme), il faut consulter le plan cadastral de Biederthal, qui n'est pas aux AHR. Intégrer M. Adam & G. Munch, Le domaine de Leyhouse [!!] à Biederthal in Hegenheim & env. Bull. du cercle d'hist. de Hegenheim, 2001, 91-104. LEVONCOURT, château de plaine En 1313, un arbitrage est rendu à L. au château du chevalier Werner Nüsse de Morimont (ze Lubendorf in ... herre Wernhers hus des Nùsse von Mörsperch : AHR 10H 61/2). En 1361 les Morimont (Heinrich Nüsse et Cunz) tiennent en fief autrichien la ferme fossoyée de L. (buhof ze Lubendorf mit graben : HU II/1, 414, 436). Cette ferme est probablement la basse-cour du château de 1313, soit que celui-ci ait été allodial, soit qu'il ait été abandonné entre 1313 et 1361. Au 17e ou 18e s., les Vignacourt, successeurs des Morimont, tenaient en alleu un canton dit Wasserhaus à L. (J. Babé in AS 1963, 54, sans date ni source). La carte de Régemorte indique un site fossoyé non bâti - sans doute celui du château - sur la rive droite de la Larg, à la sortie W du village, apparemment en face de l'actuelle scierie Pracht; mais il faudrait confronter Régemorte aux cartes récentes, ce que je n'ai pas eu l'occasion de faire. LEVONCOURT, pseudo-clocher fortifié Selon Kraus (II 425), L. a un clocher roman à meurtrières, ce qui est contradictoire. En fait, le clocher est indatable, ses ouïes sont néoromanes, son RC est plafonné (d'origine), et ses fentes d'éclairage, à ébrasement très étroit et en partie inaccessibles du plancher, ne peuvent servir au tir. LIEBENSTEIN, Cne de Liebsdorf, château Des monnaies romaines auraient été trouvées à L. ou au pied de L. : Stoffel (RA 8.1857, 562), qui semble la seule source de Quiquerez (BMHA II/3.1865, 67) et de Werner (BMHM 42.1922, 16 n. 1), est ambigu. Selon Meyer, A-Z 59, les ancêtres des sires de L. se sont bâti au 11/12e s., au centre d'un défrichement, une enceinte de bois & terre à l'emplacement de L. Burcardus de Libeten, cité vers 1150 (Tr I 316 n° 206 = Viellard 262 n° 209), doit son nom à 90Lebetain, non à L., qui apparait en 1218 avec Burchardus de Liebesthein (Tr I 472 n° 312), premier cité d'une famille baroniale qui tient son château en fief des comtes de Ferrette (Thommen I 48 n° 82 > Tr II 205 n° 156 : 1271), et qui s'éteint entre 1342 (AMM SF A13) et 1359 (AHR 2E 140/2/1/2). Le château passe alors aux Morimont (HU II/1 414 : 1361; cf. CAAAH 32.1989, 273 n. 82) et/ou aux chevaliers de Ferrette (AHR 2E 140/2/1/1 : 1362; cf. ibid. 2/1/2 (1359) & HU II/1 421-23), qui l'auraient déjà tenu en 1322 (AMM SF F28, inv. d'arch. de 1589, f° 159v) et avant 1350 (AMM SF A16), et qui le conservent jusqu'à la Révolution. L. est déjà inhabitable en 1578 (AHR 2E 155/17/1/5). Les mentions du château au 18e s. (ibid.) s'appliquent en fait à la ferme, encore habitée aujourd'hui, au pied S de la ruine. AI II 36 et Quiquerez (BMHA II/3.1865, 67) évoquent une haute tour quadrangulaire, dont on ne voit aucune trace. Le plan de Meyer (AZ 59) est le seul à figurer la basse-cour N du château, mais le talus qu'il indique n'existe pas; à sa place est une pente entre deux terrasses. Le village de Liebsdorf, au pied de L., n'est pas cité avant 1314 (Tr III 206 n° 119; la mention de Loupestorf en 1179 concerne Laupersdorf SO : SolUB I 113 n° 215 > Tr I 372 n° 243); la légende qui veut qu'il ait été fondé autour du château et ait glissé par magie à son emplacement actuel (Alsatia 1861, 252) a peut-être un fondement. LUCELLE, haie défensive ?? En 1295, une forêt appartenant aux communes de Pleigne, Bourrignon, Pleujouse et Frégiécourt JU est donnée à Lucelle (Tr II 583 n° 453), qui s'engage à ne pas couper de bois dans un endroit, vers Pleigne, où les habitants ont fait un Gebück (ligna incidant, curvent et inclinent) pour barrer le passage aux ennemis ou pour s'y réfugier (le texte n'est pas clair) en temps de guerre (Tr II 585 n° 454). R. Specklin (B. Huningue 10.1961, 5) y voit une enceinte à 800 m au SE de L. (carte ibid. h.t.). Mais à cet endroit le terrain ne correspond pas à sa description (plateau et non sommet; je n'ai pas vu trace de talus). La haie de 1295 pourrait aussi s'interpréter comme une Landwehr sur la limite de l'Ajoie, dont éventuellement Fosse-Morat et le Hag de Biederthal pourraient être d'autres jalons. En 1442, l'évêque de Bâle note que, malgré l'interdiction, L. a ouvert de force ses haies (hand mir die heg uffgebrochen : ZGO 145.1997, 189). MORIMONT/MOERSBERG, château Même si le château a peut-être été bâti par le comte Adalbert von M. vers 1100, c'est avant tout celui des chevaliers de M., au départ ministériaux des Ferrette, qui l'ont tenu d'avant 1183 (1ère mention sûre : ZGO 90.1937, 457) à 1582 (vente aux Ortenburg). L'ascension sociale des M. au 15e s. les pousse à rendre leur Stammsitz digne de leur position : ils le reconstruisent presque entièrement au 16e s., en plusieurs étapes, dont la date sera mieux assurée quand G. Munch aura publié le résultat de ses recherches. Le millésime de 1515, que portait jadis la tour NE (RA 10.1859, 343) pourrait dater la première campagne, et la crise financière des M. après la mort de Hans Jacob l'aîné (1533/38) signifier la fin des travaux (avant leur achèvement : l'angle SW et les bâtiments du rocher supérieur n'ont pas été refaits). Dans ce cas, le nouveau M., avec son décor Renaissance et ses rondels, est très moderne - mais sans valeur militaire, à cause des hauteurs qui le commandent de partout (tout ceci d'après Th. Biller & B. Metz in CAAAH 32.1989, 257-84, av. plans, relevés, reconstruction). Cf. G. Meyer, Travaux & découvertes archéol. à M., in AS 1993, 49-72, & G. Munch, Fin du château de M., in AS 1995, 63-84. Ajouter un mot sur le château double et le "village" de défrichement. OBERLARG, château ?? Les Larg, famille de haute noblesse attestée d'avant 1147 à 1180 (CAAAH 32.1989, 259), avaient sans doute un château (pas forcément de pierre), probablement à O. plutôt qu'à Niederlarg. Un lieu-dit ze Burgstal est attesté à O. en 1348/49 (AHR 10H 104 & 32/1; Stoffel 84), mais peut s'interpréter autrement (cf. Regio Basiliensis 3.1962, 262, sans précision). OLTINGUE, château de plaine Le château d'Oltingen dans la seigneurie de Kyburg, cité en 1302 (RBS II 2558) et 1386-91 (AHR 2E 156/18/13), n'est pas à O., mais à Oltigen, à l'W de Berne. En 1361, Peter zem Rosen, d'une famille de patriciens bâlois citée depuis 1261 (BUB I 298 n° 399), tient en fief des Habsburg un château (gesesse) à O., dont l'enceinte, entourée de fossés, d'un mur extérieur et d'étangs, renferme une chapelle (HU II/1 425). Walter (Illtal 42) le prétend détruit par les Bâlois en 1445, ce que ne confirme aucune source; toutefois, l'absence de toute mention ultérieure plaide pour un abandon précoce. En 1655, il n'en reste que les murs (R. Specklin, O., in B. Huningue 12.1963, 25, sans source). En 1299, Berchtold zem Rosen est marié à la soeur de Nikolaus Schaffner von Altkirch (BUB III 263 n° 493), lequel est identique à N. Keller von Oltingen, qui tient la cour domaniale de Murbach à O. (AHR 2E 140/2/3/1-2) et semble descendre de Heinrich Keller von O., cité depuis 1273, notamment à Bâle (BUB II 49 n° 90A1). Les Keller von O., sans être nobles, ont des biens et des relations étendues; ils pourraient avoir fait de la cour de Murbach à O. leur château (cf. Meyer, A-Z 62). La carte de Régemorte (Sundgau en une f.) indique 3 bâtiments dans une île, au confluent de l'Ill et d'un ruisseau, qui correspond à l'emplacement où le plan de finage de 1760 (AHR C 1170/21) situe une chapelle, à côté d'un pré appelé Rosenhof. Ce sont les parcelles 155 à 167 du plan cadastral de 1826 (AHR 3P 689, F 2), entre Ill et rue de l'Eglise, de part et d'autre du bout N de l'actuelle rue des Roses (bâti lâche du 20e s.). Cf. plan in R. Specklin, O., in B. Huningue 12.1963, 1-40, ici 24. La chapelle Sainte-Catherine, démolie en 1831-35 (AS 1987, 239-40; sur son emplacement B. Huningue 12.1963, 24-25), est attestée depuis 1286 (AHR 15J 1150, ed. ZGO 7.1856, 173; HEK 1031-32), mais ne date pas le château, car elle peut avoir été bâtie comme sanctuaire de la cour domaniale qui l'a précédé. OLTINGUE, cimetière fortifié ?? L'ancienne paroissiale, à l'écart du village, a un clocher-choeur que R. Schweitzer date fin 13e ou 14e s. (O., Hist. de l'antique chapelle Saint-Martin des Champs, 1990, 2-5). Ses angles NE et SE sont en partie en pierres à bosses très érodées. Son RC avait à l'origine une voûte plus basse que l'actuelle (ibid. 5-7). Je n'ai pas visité les étages supérieurs. Au S du cimetière, J. Schweitzer a trouvé en fouille un fossé d'époque romane (voire carolingienne ?) entourant un habitat (AS 1978, 109-24 : rapport préliminaire sur une fouille en cours). Il faut attendre le rapport définitif pour savoir si cette découverte peut correspondre à un cimetière fortifié. Ce dernier ne se conçoit que si l'église était entourée au moins d'un hameau, ce qui reste à prouver. Vers 1600, seuls le curé et le sacristain habitaient à proximité (AHR 1E 15/7 f° 506r, résumé in AS 1959, 143). RAEDERSDORF, cimetière fortifié ? Straub cite R. parmi les "édifices religieux portant encore la trace de leur caractère d'ancienne défense" (BMHA 7, 1869, P11; suivi par REL 853, enjolivé par Walter, Illtal, 24). Aujourd'hui, rien ne permet de confirmer cette appréciation. L'église est de 1807; le clocher-porche, aux murs épais de 1,6 m à la base, est peut-être antérieur, mais pas vraiment ancien (il remploie à l'étage un encadrement de porte daté de 1682), et sans trace de fortification. Le plan cadastral de 1826 (AHR 3P 401, f° C) montre que le cimetière a été agrandi, sans doute en 1807. Au N, on devine son ancien mur, au tracé arrondi, et incluant une maison (auj. disparue) dans son angle NW. SAINT-BLAISE, Cne de Bettlach, clocher fortifié ?? St B. ou Lülliskirch est l'église paroissiale de Bettlach et Linsdorf, sur un site romain (Gallia 34.1976/2, 389; AS 1976, pages). Vers 1600, seuls le curé et le sacristain habitent à côté de l'église (Pfirter Urbar, AHR 1E 15/7, non paginé, résumé in AS 1959, 138); aujourd'hui, elle est en bordure d'un hameau. En 1732, un ingénieur militaire mentionne sa tour voûtée, "à créneaux" [au 18e s., ce mot peut désigner des meurtrières] (Vincennes MR 974 p. 52). Ce clocher pseudoporche, pratiquement indatable (c'est sans argument que R. Brender, in AS 1972, 28, date sa souche du 12e s.), était alors dans l'angle SW de la nef (AS 1972, 25-27, & 1975, 44). Il a été exhaussé et profondément transformé lors de la reconstruction de l'église en 1780-81 (AS 1972, 29, & 1975, 45), et ne présente aujourd'hui aucune trace de fortification : RC plafonné, fentes d'éclairage à ébrasement étroit, non destinées au tir, pas trace d'une porte au 1er étage. SCHINECK, Cne de Dürmenach, château ?? Les Fröwler sont une famille du patriciat bourgeois de Bâle; un de ses membres se nomme Heinrich Freweler von Schinegke, écuyer, en 1371 (StAB M. Magdalena U 210) et 1376 (Merz Sisgau II, Stammt. 12). Schineck n'est apparemment pas le nom d'une maison à Bâle; ce pourrait donc être celui d'un château non localisé. Or un lieu-dit Sch. existe à Dürmenach (Stoffel 493). Cadastre, terrain. SCHOENENBERG, Cne de Ligsdorf ou Sondersdorf, pseudo-château S. est un château bien réel, attesté, semble-t-il, depuis 1239 (Tr I 551 n° 373), relevant du comté de Ferrette (Thommen I 49 n° 82 : 1271; Wilsdorf, Ferrette, 124, 199) et double (AHR 2E 139/1/2 : 1310). Mais il est en Suisse, à Burg im Leimental BE (Meyer, AZ 162, avec plan). Le plan cadastral de Sondersdorf (AHR 3P 402, A2 : 1825) indique une maison appelée S. au SW du village, à la limite du ban de Ligsdorf, à 300 m au NE de la Niedere Mühle ou Moulin Bas; il n'en reste que d'inoffensifs terrassements dans un pré, sur une pente. L'IGN met le lieu-dit S. plus au NW, à 800 m à l'ENE de l'église de Ligsdorf : aucun vestige dans ce secteur. Kraus II 589 évoque des vestiges du château de S. aux lieux-dits Kastelacker et Kastelholz, qui en réalité, d'après le cadastre (A1), sont sur une pente à un km à l'W de l'église de Sondersdorf, soit à plus d'un km au N de S. ! VIEUX-FERRETTE, château de plaine Heinrich von Eptingen vend avant 1396 la motte et le fossé de V.F. (Alten Pfirdt der Büchel mit graben) à Hans Ulrich von Pfirt, ce qui donne lieu à un procès (AMM SF 15 [Eptingen 1] f° 13). V.F. passe en 1409 à Friedrich von Hattstatt (Meyer AZ 66, Scherlen HH 335), qui en 1420 vend pour 600 fl. deux rentes sur le château (vestin : GLAK 69 Rotberg U 720; AHR 24H 11/17; cf. ibid. 3/1 p. 30), ce qui implique qu'il vaille plus que cela, donc qu'il ne soit plus en ruine. En 1445, les Bâlois brûlent le village; ils prennent le château (gewunent das wyerhus), mais, contrairement à ce qu'écrit Walter (Illtal 56), ne le détruisent pas (BC IV 184-85, 267, 276; V 274, 289, 377; Scherlen HH 339). Il figure sur la carte de D. Specklin; BL 3, suivi par Walter (Illtal 56), en conclut qu'il a été "rénové" en 1576, ce qui est absurde, cette carte indiquant beaucoup de ruines. L'absence de toute mention après 1445 suggère au contraire un abandon précoce. Le plan cadastral de 1826 (AHR 3P 403, f° D) indique un Schlossgarten au N de l'ancienne église (actuel cimetière). Le château lui-même était entre les maisons n° 75 et 75A. Dans sa partie W, on reconnait une terrasse (ce n'est pas une motte) entourée d'un fossé conservé à l'W et en partie au S. V.F., comme son nom l'indique, est plus ancien que Ferrette; ceci vaut pour le village, mais probablement pas pour le château, dont le constructeur est inconnu. Que les comtes, avant 1100, ou les ministériaux de Ferrette, apparus avant 1136 (Tr I 263 n° 176), aient résidé à V.F. (Walter, Illtal, 48; C.A. Müller in AlJb 1961, 31) est une affirmation gratuite. C'est seulement en 1277 qu'un chevalier se nomme de Veteri Phirreto (UBLB I 90 n° 131; Tr II 281 n° 221). WINKEL/Altschloss, pseudo-château A 1,4 km au NW de l'église de W., un sommet porte le nom d'Altschloss; la tradition locale y situe un château (Stoffel 10), dont on ne voit aucune trace; d'ailleurs le site ne se prête pas à la fortification. A proximité, d'autres lieux-dits - Willerfeld (à la limite des bans de W., Dürlinsdorf & Bendorf : AHR 3P 671, C5), Glockenbrunnen (Walter, Illtal 20), Wüstenmatten - font allusion à un habitat disparu (R. Specklin, Esquisses sundgoviennes, s.v. Winkel, et carte in B. Huningue 10.1961, h.t.), confirmé par des trouvailles (Alsatia 1861, 249); comme celles-ci ne sont pas datées, rien ne prouve qu'il soit médiéval plutôt que romain. WINKEL/Wart, pseudo-château Au bout E de W., une chapelle guère datable adossée à un rocher, citée depuis 1458 (daß kilchle am felsen : AHR 10H 155/5), doit le nom de Wartkapelle à un malentendu : en 1362, Rudolf von Wart, dernier d'une famille baroniale du canton de Zürich, fonde un anniversaire somptueux à Lucelle (AHR 10H 155/4; Tr IV 691). Avec l'argent, Lucelle achète des prés, désormais appelés Wartmatten (AHR 1C 4098), à proximité de la chapelle, qui en prend le nom. D'où l'idée, fausse, mais déjà attestée à la fin du 16e s. (Pfirter Urbar AHR 1E 15/7; cité in RA 1854, 179, source de Stoffel 581), que c'est un Wart qui l'a fondée. Près de la chapelle, an der Wartmatte (Walter, Illtal, 20), se trouverait "un tertre renfermant des fondations" (Stoffel 581); je n'en ai rien vu; rien non plus sur le plan cadastral. WOLSCHWILLER, clocher fortifié ?? Le clocher de W., dont la souche n'est guère datable (gothique ?), était pseudoporche jusqu'à la reconstruction de l'église vers 1780 (AHR C 1478, avec plan & coupe), à l'occasion de laquelle il a été exhaussé et très transformé. Dans son état actuel, il est impossible de savoir s'il était fortifié : sa voûte n'est pas d'origine, puisqu'elle masque une fente d'éclairage au N; la porte du 1er étage non plus (elle est percée plus haut que l'ancienne, et son encadrement remploie des éléments gothiques tardifs). Seuls le pseudoporche et le site en éperon de l'église et du cimetière - plan au SW, dominant fortement partout ailleurs - permettent de s'interroger sur une éventuelle fortification. WOLSCHWILLER, château ?? G. Munch in (Bull. du cercle d'hist. de) Hegenheim & env. 2001, 93 mentionne en passant "le site castral de W." comme Rodungsburg. Lui demander. CANTON DE FONTAINE ANGEOT, motte : cf. Informations n° 2. En 1500 est mentionné das new huß, bâti [avant 1474] par Bernhard von Gilgenberg : G. Bischoff in F.X. Cuche, éd., la vie de château, 1998, 86 (o.Q., voir sa thèse ou lui demander). Les lettres de fief, de 1525 à 1621, sont dans AHR 2E 43 Dietrich 1. En 1554, le château menace ruine (ibid. 4). Pour l'obtenir, Maegerer, un enfant du pays (ibid. 4; cf. Hist. de Belfort, 1985, 114), promet de le rebâtir (AHR 2E 77 Holzapfel 3; il ne semble pas l'avoir fait) et fait oblation d'alleux, dont der paumb- und krautgarten umb das schloß gelegen, samt der daran stossenden matten, von der dorffstrassen an bitz auf die bach (ibid.). Le château était donc entre la rue [principale] et le ruisseau [ sûrement de Saint-Nicolas]. Sur le plan cadastral de 1831 (ATB 3P 24, A1), les terres de la Motte s'appellent Gros Champs, et le bois de la Motte bois du Breuleux; en revanche, un étang de la Motte apparait, au S de la RD 27, en face de l'étang Han. Il n'en reste que la digue; de motte, aucune trace. Mais le plan de 1760 indique aussi le Raisier la Motte très loin de là, vers la limite du ban d'Eteimbes; rien à cet endroit au cadastre (B2). - B. Bourgeois, Hist. du fief d'A., in B. Belfort 81.1990, 35-42, n'apporte rien. En 1765-66, le château, au baron de Dietrich, est délabré : BMS Ms 51 f° 76r, 93r, merci à M. J. Vogt. CHATELET, commune de Saint-Germain-le-Chatelet, château ?? En 1568, P. de Roppe fait état d'une tradition (gemeine red) selon laquelle le premier des Roppe a reçu le Ch. (Le mont du Chateles, das ist Schloßberg) en fief des comtes de Ferrette et a commencé à y bâtir, comme on le voit encore (wie noch antzeigen vorhanden), mais y a renoncé pour s'établir à Roppe (AHR 1C 4085/6-7); J.G. de Roppe fait allusion à la même tradition en 1589 (AHR 2E 181/31). Au 16e s. (et déjà en 1428 : AHR 1C 5654/10), le Ch. est tenu à cens des Roppe et des Reinach par les habitants de St G., qui le défrichent (1C 4085/6-7), ou utilisent comme pâturage den Bann de Chatelet (AHR 1C 5654/4 & 9 : 1585) ou den abgangnen Bann du Chatelere genant (AHR 1C 5654/11 = 2E 180/31 = 108J 209/166 : 1579). Les vestiges évoqués en 1568 ne se voient plus, et le sommet du Ch. n'est guère propre à la fortification. Son nom, et celui de Bourg-sous-Ch., appellent pourtant une explication. Celle de R. Schmittlein (point de départ du Vallum Gallicum : B. Belfort 61.1958, 170) est à considérer avec prudence. On cherche aussi ici la chapelle St G. (citée après 9 lieux du diocèse de Bâle et avant Kertzfeld, dans celui de Strasbourg) que l'évêque Widerold (991-99) a donnée à Eschau (MGH SS XV/2, 996; RBS I 202); mais capella S. Germani in castro ne veut pas dire "la chapelle St G. du château" [lequel ?], mais "la chapelle St G. à Castrum" - localité que personne n'a encore identifiée. On ne pourrait y voir Bourg (qui n'apparait qu'au 14e s.) qu'au prix de l'hypothèse aventureuse d'un double transfert : le nom de Castrum aurait migré du Ch. à Bourg, celui de St G. du Ch. à l'actuel St G. La FERTÉ, Cne de Fontaine, château de plaine ? Depuis 1558 au moins, la famille Parthoy tient des Reinach le fief de la F., relevant de la seigneurie de Montreux : AHR 108J 218/155; inv. 108J 446/3-8, 194/8). La F. est typiquement un nom de château (du latin firmitas, lieu fort, selon Du Cange et A. Dauzat & Ch. Rostaing, Dict. des noms de lieux en France, 1963), mais sans doute celui-ci avait-il disparu bien avant le 16e s.; en tout cas, il n'est jamais mentionné. Au 18e s., la F. est une cour franche ruinée (AHR 108J 218/118). Sur le plan cadastral de 1831 (ATB 3P 69, C2), la F. est à 1,1 km au N de l'église de Fontaine, près de la limite du ban de Larivière, soit à 600 m plus au NE que sur la carte IGN; le parcellaire est banalement laniéré. C'est aujourd'hui une pâture sans relief perceptible; une route en construction la longe au N. AHR 16H 14, plan de finage de Reppe : La Ferté à la limite des bans des Fontaine & de Vauthiermont FONTAINE, château de plaine Le village et le Wasserhaus de Purn, que les Tierstein ont en fief autrichien en 1478 et 1489 (AHR C 25 f° 619v), n'est pas F., mais Büren SO (D. Christ in BZGA 96.1996, 41 - merci à l'auteur). D'ailleurs, le village de F. a d'autres seigneurs à la même date (les Montreux, Jean de Kuttina, C. von Mörsberg, etc. : AHR 2E 163). Pourtant, lorsqu'en 1628 Hieronymus von Mörsberg vend la seigneurie de Brun (ici F., cf. RA 22.1871, 169) à Hans Ernst Fugger, elle comprend un ancien château (ein gartten mit einem truckhenen graben, da vor jaren ein schloß gestanden, ist breit 72 schritt, und lang 91 schritt : AHR 2E 163; copie AHR 108J 184/3, sans date; ici wassergraben). Selon un renseignement oral de Mme Georger-Vogt (merci !), un Jaquet/Chagué/Schagge serait castellanus à Brunn vers 1612. FRAIS, motte En 1458, Jean de Montreux tient en fief autrichien zu Freß zwing und ban mit dem bùhel, graben und wigeren die so sind (AHR 2E 166; AD II 392 n° 1363; A. Behra, Les 3 Montreux, 1929, 55, cite TLAI; AHR 108J 160/4-5, reg. datés sans doute à tort de 1450). Le même fief est attesté en 1478 (AHR 2E 166) et vers 1580 (AHR 1C 5813, anc. 30/23), mais dans un dénombrement de 1559 (AHR 2E 166), la motte ne figure pas, sans doute parce qu'elle ne rapporte rien. Régemorte la figure (ovale, entourée d'un fossé sec) en lisière E du village, vers les lieux-dits Prés du Four et Moitrasse aux Fossés du cadastre de 1831 (ATB 3P 72 : 1831). Aucun vestige. LARIVIERE, château de plaine ? En 1322, Guns [?] et Guyot de Plancher tiennent des Habsburg un étang, un Gesäss et un moulin à Riviers, nom allemand de L. (AHR C 25 f° 811r & 875v, trad. fr.). En 1361, ce fief est simplement décrit comme ze Riefers den hof, die guter und die lùt (HU II/1 441). Mais lorsqu'en 1406 il passe à Diebold von Masmünster, époux de Jeanne de Plancher, il comprend die leut ze Ryviers und ze Clouse [non identifié], die schuren und den veyer und das gesess mit seiner zugehörung daselbs zu Ryviers, item die mùli daselbs (AHR 1C 8501). En 1469, le Gesäss est à Peter von Hagenbach (AHR C 25 f° 811v). Le fait qu'il est cité avec un étang et un moulin encourage à y voir un château, sans doute précocement abandonnné; aussi bien n'en trouve-t-on aucune trace sur le plan cadastral de L. (ATB 3P 84 : 1831). MONTREUX-CHATEAU, château sur motte En 1258, il est prévu que Mathieu, fils cadet du comte Ferry de Toul et Fontenoy, héritera les château et bourg de M. à la mort de sa mère (Pange, Ferri III 29 n° 145 y voit Montureux; rectifié par G. Poull, La maison ducale de Lorraine, 21991, 377). Car la mère d'Eudes est Agnès, née de Commercy; elle fonde en 1254/55 l'abbaye de Valdieu (AHR 1D suppl. 2/22 f° 13r, 30r), sise en 1260 près de son château (castrum) de M. (AHR 1D 27 = E 3066, éd. Viellard 474-77 n° 419/II; cf. R. Bornert, le texte authentique de la charte de fondation de Valdieu, AS 1998, 237-50, av. important commentaire). Ce dernier est sans doute bien antérieur. Agnès descend des comtes de Bar (Viellard 453, n. 1; M. Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, 1922, 175 n. 6), qui auraient hérité M. de ceux d'Eguisheim (F. Legl, Studien zur Gesch. d. Grafen v. Egisheim-Dagsburg, 1998, 455 et passim). Les chevaliers de M., cités dès la fin du 12e s. (Viellard 331-32; Rück 14778) ne sont donc pas les constructeurs du château, mais plutôt des membres de sa garnison. En revanche, Robert, le plus jeune fils d'Agnès, qui hérite d'elle M. et l'avouerie de Valdieu (GLAK 69 v. Türkheim, Nachl. Grandidier, 4, > AHR 108J 222/77 : 1280) est le premier des nobles de M. (sur lesquels cf. RA 8.1857, 132-37; A. Behra, Les trois M., 1929; G. Royer, Les M. en Ferrette au 14e s., in AS 1995, 133-62). Ils font oblation de M. aux comtes de Ferrette avant 1320 (J. Guérout, Inv. des registres du Trésor des chartes, II, 1966, 590 n° 2985) et se divisent au 15e s. en deux branches, dont l'une s'éteint en 1490 (principaux héritiers : les Reinach, cf. AHR 108J passim), et l'autre vend sa moitié du château et de la seigneurie aux Perrenot de Grandvelle en 1549 (AHR 2E 166; Behra 65). Le château aurait souffert du séisme de 1356 (Basel im 14. Jh., 1856, 231). Son moulin est cité en 1478 (AHR 36H 60), "le nouveau fossé derrière le colombier, jusqu'à la Suarcine" en 1458 (AHR 2E 166; AD II 392 n° 1363). En 1549, une ferme seigneuriale et un jardin extérieurs au château sont entourés d'un fossé d'eau (AHR 2E 166). Cf. aussi Behra 282 et RA 113.1987, 361-62. En 1739/42, le château, toujours divisé en deux moitiés qui ont chacune sa tour, est délabré (détails in Behra, 29-32). Il sert de carrière après la Révolution (RA 8.1857, 132). Il reste sa motte (relevé : Pégeot 124), ceinturée d'un mur à sa base; des fondations se voient aussi à son sommet. MONTREUX-CHATEAU, ville Le château, à la limite des bans de M.-Vieux et M.-Jeune, donne naissance à une 3e localité, appelée bourg en 1258 (ci-dessus), et qu'en 1439 une source qualifie de cleine statt (AMS AA 190/1, alors que d'autres l'appellent dorff ( AMH EE 54/61; Behra 76; RA 73.1926, 274). Dans les lettres de fief, à partir de 1450 (AHR C 25 f° 521, 108J 1606/4-5 : trad. & analyses tardives) ou plus sûrement 1458 (AHR 2E 166; AD II 392 n° 1363), M.-Ch. est appelé stettelin (avec foire et marché), et en 1559 fleckh (bourg : AHR 2E 166). Sur la carte de Specklin (1576) et celles du 18e s., l'enceinte n'apparaît pas. Sur le plan cadastral de 1831 (ATB 3P 93/13), on croit deviner qu'elle entoure les maisons des deux côtés de la Grand'rue, sans aller jusqu'à la Place : le lieu-dit Haut-Verger serait son fossé N, les parcelles 112-113 son fossé W (merci à Th. Biller). La chapelle (Saint-Jacques ou Saint-Georges selon les sources), attestée depuis 1352 (Behra 211, 266-84), et que le Liber Marcarum localise in castro (Pouillés VII 180), est dans cette enceinte, qui a sans doute été au départ une basse-cour du château. Revoir : PTB distingue chlle castrale & égl du bourg. PHAFFANS, pseudo-château Les comtes de Tierstein ont un château important et bien conservé à Pfeffingen BL, à 11 km au S de Bâle (Merz, Sisgau, III 64-134, av. plans & ill.; Meyer AZ, 113-17). Salch I- II le situe bizarrement à P., citant RA 1868, 400, & 1877, [228-35], qui n'affirment rien de tel. Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 17 Février 1999 VAUTHIERMONT, motte En 1424, un acte est passé à V. in Baldegkers garten nesch (!) gelegen by dem graben by sinem huß en présence de Wilhelm Baldeg, der gentilhome (AHR 27H 2/1 f° 2v). Ce dernier (cité ibid. f° 2r & 3v) est sans doute identique à Baldegker, et au moins parent de Baldegg, Schaffner d'Angeot en 1392-94 (AHR 1C 8579/3, 7610 f° 3v), et de Johann Baldeck, qui a tenu la motte d'Angeot au 15e s. (B. Belfort 81.1990, 42, sans source; cf. AHR 2E 43 Dietrich 1, 1525 : 6 [juchart] in den zwingen daselbs [zu Waltersperg] ..., die von Hansen Paldeckhen herrüeren, font partie du fief d'Angeot); ces personnages pourraient remonter à un bâtard de la famille noble de Baldegg LU. En 1523, A. de Zesa [Chésau ?] doit à H. von Brinighofen une rente ab dem sytz zu Waltersperg [nom allemand de V.], huß, hof, graben, garten ... großen weyger und ... brugel (AHR 132J chartes B1). En 1628, la seigneurie de Fontaine comprend das alt Burgstall zu Waltersperg mit ... greben und wyern (AHR 108J 184/3 f° 4v, datable par comparaison avec AHR 2E 163, voir Fontaine). Régemorte indique une motte en lisière W du village; mais sur une version de sa carte elle est ronde et entourée d'un fossé sec, au N de la route de Fontaine; sur l'autre elle est rectangulaire, et plus au S. Dans ce secteur, le plan de finage de 1760 (AHR C 1176/3) indique le Pré du Buelle [= Bühl ?]. Sur le plan cadastral de 1831 (ATB 3P 122), pas trace de la motte, mais dans ses parages on trouve l'étang Chênois (dans l'angle des routes de Fontaine et d'Angeot, auj. asséché), et un peu plus au S, au bord W de la route de Reppe, le Breuil (le brugel de 1523). Un peu plus à l'E, la parcelle 4, rue principale forme une terrasse allongée N-S et surélevée d'1 à 1,5 m. En 1831, elle n'était pas bâtie. Il faudrait confronter les différentes cartes & plans, ce que je n'ai pu faire, pour vérifier si elle peut correspondre à la motte de Régemorte. Sinon, on peut songer au pré dans l'angle de la rue principale et de la route d'Angeot, dont la partie N est surélevée. CANTON DE GEISPOLSHEIM ALTENAU, château de plaine : voir Kolbsheim BLAESHEIM, château de plaine : cf. Informations n° 5 et M. Philipp, B., Hist. d'un vill. als., 1995, 61-69 (surtout sur l'époque moderne). BLAESHEIM, tour ? cf. Informations n° 5; pour la mention de 1293, la cote définitive est AMS 10NA 214/5. BLAESHEIM, cimetière fortifié, cf. Informations n° 5, confirmé par Vincennes MR 974 p. 263 (1732) : "église entourée d'un vieux fossé ruiné". DUMENHEIM, Cne de Plobsheim, château de plaine Dumenheim est un habitat disparu entre Nordhouse et Plobsheim (Humm 99). Les nobles de D. apparaissent en 1286 avec le chevalier Walter von D., tuteur des fils de sa soeur et de + Gösselin von Sankt Thoman (AHS 2761, mal compris par KvK GBS 66). Ils siègent au conseil de Strasbourg (SUB III 417-18, 428-29) et s'éteignent en ligne masculine avant 1325 (SUB III, passim). C'est certainement cette famille qui a bâti le château, mais her Gosselin (sans doute le fils de Walter, cf. SUB III 237 n° 773) le cède à l'archidiacre Johann von Ehrenberg, qui le revend en 1297 à l'évêque en s'en réservant l'usufruit viager (CAOU IV 41 n° 2623 : min hus und mine vesten; RBS II 2411), et y émet encore une charte en 1303 (mauvaise copie citée in Chr. Bühler, Herrschaft Geroldseck, 1981, 75). Le château est emporté par le Rhin avant 1353 (l'évêque baille die matten, hùrste, griene, wasser und weide ... das hievor gehorte zu der burg zu D., die der Ryn het abe gessen : ABR G 1250/1; cité in AI II 117 & Humm 100), de sorte que son emplacement est inconnu. Le village disparait aussi, et son ban prend le nom de Thumenau (Dumen[heimer] Au). L'actuelle ferme de la Thumenau, bâtie en 1815 (IP Geispolsheim 48), et le château de la Th. (à l'E de la RN 68), qui n'existe pas encore vers 1823 (plan cadastral ABR, C2), n'ont rien à voir avec celui de D. Les biens de Neuburg "à D." (Humm 99) sont en réalité à Donnenheim. DUPPIGHEIM, cimetière fortifié ?? En 1592, les troupes lorraines surprennent un convoi strasbourgeois près de D.; l'escorte se réfugie à l'église et au cimetière, mais, trop faible pour résister, se rend (Reuss BK 36). Cela ne suffit pas à prouver que le cimetière ait été fortifié, bien que son site s'y prête assez. Le clocher, dont la souche est romane, ne l'était apparemment pas. DUPPIGHEIM, village fortifié ?? Sur les cartes du 18e s. (Régemorte, ABR C 411, AMS C IV 32/4), le village, entouré de haies, a une forme ramassée, proche du rectangle, qui permet de supposer, mais non d'affirmer qu'il était fortifié. Sur le plan cadastral de 1823 (ABR 3P 8/24), le Dorfgraben est encore net au S, côté du plateau. Il est attesté au début du 15e s. (OND Düppigheim 4). ENTZHEIM, village fortifié En 1280, un champ est situé vor dem dor zu Enesheim (AHS 736), un autre en 1293 vor deme obern tor (AHS 1040). Le Dorfgraben, cité en 1376 (TR 247) et 1602 (AMS KS 342 f° 395r, merci à M. J. Vogt), se voit sur les cartes du 18e s. (Régemorte; Beaurain, pl. 12, est sans valeur) et sur le plan cadastral de 1824 (ABR 3P 10/18), où il n'a disparu qu'à l'angle SW. W. Guggenbühl, Gesch. v. E., 1937, n'apporte rien sur ce sujet. ENTZHEIM, château ?? Avant 1269 (AMS U 198) est cité un champ à E. im obervelt wider Geispoltzheim ... nebent dem Burcgraben, non loin du Schifgraben et du Wefeld. TR 247 cite encore le Burggraben pour 1347. Au 13e s. (OND Entzheim 13), une parcelle de la même sole (in campo versus Geizbotsheim) est située in colle (sur la motte ??). Si ces lieux-dits renvoient vraiment à un château, celui-ci a dû disparaître précocement. ESCHAU, tour ? En 1706, J. Th. "de" Ruthe baille des terres à E., avec des bâtiments comprenant une tour (thurn), qu'il se réserve : AMS KS 579 f° 595r & 598v-99r, merci à M. J. Vogt. Le contexte ne permet pas de localiser ces bâtiments, mais Ruthe a été économe du Grand Chapitre (AMS 10NA Doc. Part. Dahlenheim : 1685), et pourrait lui avoir racheté ses biens à E., c'est-à-dire ceux de l'ancienne abbaye. La tour serait-elle le dernier vestige de l'enceinte du couvent ?? ESCHAU, château ?? Dans le Mittelfeld d'E. sont cités les lieux-dits uf den burggraben et wider die burg (Jos. Gross, Hist. de l'abbaye d'E., 224 cite le Salbuch ABR G 1581 (ici sans date ni f° : description des biens de l'Ochsenhof, A VOIR pr dater & exclure une confusion avec Fegersheim. Gross 215 mentionne d'après la même source que le bois dont le boulanger abbatial a besoin lui est apporté uf den bùhel. F.J. Himly, Index général ..., Supplément, 1978, 46, signale un château d'E. en 1430 d'après ABR G 1575/11, qui ne contient rien de tel. ESCHAU, couvent fortifié ?? Fossé 8/9e sous l'égl, cf. fouille J. Koch 1995-96 in AM chron. fouilles & Bilans SRA. FEGERSHEIM, 2 châteaux de plaine, dont un sur motte Fin 1312, Strasbourg et les landgraves de Werd s'engagent réciproquement à empêcher la construction d'un château (veste) à F. (SUB II 252 n° 302). Or à cette date, il en existe déjà au moins un. 1) Château des Greifenstein En 1311, Hesse von Greifenstein vend pour 75 marcs d'argent à son öheim Johann von Hohenstein (qui en a déjà acheté les 2/3 pour 140 l. au même Hesse & à son frère Wilhelm) 1/4 du château (hus) de F., partie alleu, partie fief : AHR 27H 4/2. Un Greifenstein réside encore à F. en 1361 : ABR G 5655 f° C12v, cf. AHS 766. A ce château, on est tenté de rattacher, sans certitude absolue, la mention d'un Burghof à F. in campo dicto vor Wilre en 1293 (AMS 10NA 214/5), car au 14e s. c'est Wilhelm von Greifenstein qui doit un cens pour un champ hinder dem burckhoffe : ABR 75J 8, copie 18e s. du Salbuch d'Eschau, qui cite aussi un pré ahn frohnematte unter dem burghoffe. En 1305, il est question de champs aux bans (non distingués, ici et souvent) de Lipsheim et de F., dont l'un über den graseweg nebent dem burcgraben (AMS U 453). Or en 1384 sont cités die agger in der Owen : ... uf den bruggraben [métathèse probable pour burggraben] nebent den von Hohenstein (AMS U 2312). TR 271 cite aussi les lieux-dits vor dem burghove et in der Owe uf Burgel au 14e s. Ces mentions semblent se rapporter à un château au NE du village, car die Au est toute la zone humide entre Andlau et Ill, et plus au N; sur le plan de finage de 1760 (ABR C 558/103) et le plan cadastral de 1823 (ABR 3P 13/24-5, B2 & C1) Willer et Fronmatte sont de part et d'autre de l'actuelle RN 83, juste au S de l'échangeur en construction en 1999; le Grasweg va du feu rouge de la zone industrielle au N de F. vers l'W, et le Klein Grasweg est au S du Moulin des Pierres de part et d'autre de la voie ferrée. Pour son emplacement exact, on pourrait songer soit à une île (disparue) de l'Andlau entre le village et l'Erlenmühl, près d'un lieu-dit Weihergarten, soit, plus au NE, à la Fronmatt, dans le parcellaire de laquelle se dessine un large fossé, soit au pré que le plan de finage appelle Burgmatt et le cadastre Birkmatt, en bordure W de la RN 83 et à la limite de Geispolsheim mais ce toponyme, qui se retrouve un peu plus au N, au ban de Geispolsheim, peut-il se rapporter à un château "de F." ? 2) Motte entre Scher et Andlau Gosse Sturm, vassal du margrave de Bade (RMB I, index), se nomme von F. depuis 1406 (ABR G 3464 n° 201), sans qu'on sache où il réside. En 1431, Rudolf Zorn von Bulach reçoit du margrave de Bade, en viager, un fief vacant par la mort de Rudolf von Schoenau et comprenant der Burgstadel zu F. mit siner zugehorunge, da tunt die wasser by den 4 l. gelts : GLAK 44/596 (copie GLAK 67/38 f° 46r), RMB III 5139; W. Frese, Herren von Schönau, 1975, 49 - donc un château en ruine, sans localisation précise, mais la rente sur "les eaux" plaide peut-être en faveur de la motte. En effet, en 1530, H. Zehender et sa femme Clara Ferber (cf. KvK OBG I 347) vendent pour 675 fl. au chanoine R. von Hanau das schloß oder burgk Vegerßheim mit huseren, vorhoff, stellen, den hohen reyn oder buhel mit dem graben ... au bord de l'Andlau, et die matten, garten und greben, die dorumb gond, hinder dem hohen reyn ..., stossent oben uff die Schere oder Illgiessen, ainsi qu'un grand complexe en partie fossoyé autour, un péage sur l'Andlau, des droits sur les rivières et de nombreuses rentes à F. et dans les villages voisins : ABR H 3018/9; cf. RA 113.1987, 68. Ici, il s'agit clairement d'une motte (dont seule la basse-cour semble encore occupée) entre Scher et Andlau, donc à l'emplacement de l'actuel château du 18e s. (sur lequel cf. IP Geispolsheim, 25). Le château habité cité ici et vers 1522 (CAAAH 33.1990, 153) est probablement dans la basse-cour primitive. En 1563, les héritiers de Claus Knobloch vendent à H. Dietrich Nothaft v. Hohenberg (un Souabe : KvK OBG III 248) le même château (schloß oder burg, ... vorhöff ... Burgvogthauß ...), allodial, entre Andlau & Scher, pour 3350 fl. : ABR Niedernai U 819. Le prix, quintuple de celui de 1530, suggère une reconstruction. En 1615, Hans Rudolf von Breiten-Landenberg (sans doute celui que Hertzog III 12 appelle R. von Landsberg) vend pour 6700 fl. à Michel Botzheim le château et le moulin de F., à la limite du ban d'Ichtratzheim (AMS KS 426 f° 318r-v). Agnes Botzheim & son mari les revendent en 1630 à Ascanio Albertini (ibid. 467 f° 45r-v, merci à M. J. Vogt). En 1732, c'est "une espèce de château entouré d'une muraille et d'un bon fossé" (Vincennes MR 974 p. 260). Sur les plans de finage de 1760, il est compris dans l'agglomération de F., mais aussi indiqué sous Ichtratzheim, à la limite du ban de F. (ABR C 561/173). 1392. L'év. Friedrich, adm. de Bâle, émet charte "données en notre lougis devant Estrabourg en la ville appelée Vegirsheim" : Tr IV 553 n° 268. FEGERSHEIM, tour 1277. Hesso, chan St Th. & Vitztum d'Eschau, donne à Obersteigen la tour de Fegersheim : Mme David me signale ABR G 5724/5; donations du m. à O.steigen 5724/4, 5702/3, 5779/2-2a. GEISPOLSHEIM, bourg fortifié Geispolsheim est un des bourgs fortifiés les plus significatifs et les mieux attestés d'Alsace (depuis 1259). Il a été étudié par F. Jaenger in CAHA IX/38.1947, 133-36 (avec plan sommaire & coupe) & B. Metz in EA 6, 1984, 3285, auquel il faut ajouter les premières mentions sûres du fossé en 1287 (graben, der umbis dorf gat : AMS U 272, éd. CAOU V n° N325), de l'Obertor en 1320 (AHS 583 f° 59v) et du Niedertor en 1325 (ABR G 4769/9). Les combats entre Armagnacs et Strasbourgeois en 1444 (Schilter 928) montrent que l'enceinte de G. (qui n'a jamais été en pierre, comme le prétend REL 331), a perdu sa valeur. En 1591, G. n'est entouré que d'un petit fossé (ein kleins greblein : AMS 10NA 173); en 1732, c'est d'"un double & mauvais fossé" (SHAT MR 974 p. 263); ce dernier figure sur les cartes du 18e s. (Régemorte, ABR C 440/84) et le cadastre, où le fossé extérieur manque au S (l'Altbach en tient lieu) et de l'Obertor à l'angle N. Les 4 portes auraient été démolies en 1832 (Fr. Eickhoff, Heimatkunde d. Kr. Erstein, 1889, 58), mais aucune ne se voit plus sur le plan cadastral de 1824 (ABR 3P 15/78). GEISPOLSHEIM, 2 châteaux de plaine (dont un sur motte ?) La munitio de 1262 (SUB I 371 n° 490) est le bourg fortifié et non le château. Ce dernier n'apparait qu'en 1332, comme vestin zu G. (SUB V 23 n° 8); il est alors à Petermann Beger. Or le clan des Beger est implanté à G. dès 1262 (SUB I 372 n° 491), et un lieu-dit Burgrein y est attesté dès 1290 (TR 305 cf. AMS VIII, Weißbuch ASP ?). En 1354, Ebelin Beger fait oblation à l'évêque de la moitié du château (ABR G 2712/5), puis du château entier en 1359 (ABR E 800/6, G 773/1). On supposera donc que les Beger ont bâti le château, sans doute entre 1262 et 1290. Pris par Strasbourg en 1429 (AMS U 4042-43) et prétenduement incendié (Specklin, Coll. 434 n° 2019), le château est en état de défense en 1444 (Schilter 928, Archiv-Chr. 166); la paix castrale que les Beger y ont conclue en 1441 est éd., trad. & étudiée par N. Mengus in EM 5.1992, 145-60. En 1453, un partage des jardins du château fait apparaître den ussern & den inner rein, un bollewerck, deux ponts, plusieurs fossés et étangs (ABR Niedernai U 346-47). Le terme de rein, déjà cité en 1290, peut faire songer à une motte (corriger : en 1666, le rain est nettemt un talus à l'ext du fossé), surtout qu'en 1474 apparaît dans les parages (im Vildelin, devenu Fuldel au cadastre : au SW du bourg) un lieu-dit Vougtes Buhel (AMS U 6296). Un planvue très schématique du château, des fermes et autres biens des Beger (+ 1532) à G. (ABR G 1892/8, 16e s., dans un dossier sur Reichstett en 1694 !) est difficile à interpréter faute de contexte; Salch II 101 n'en reproduit qu'une petite partie et lui fait une confiance probablement excessive. En 1576, la carte de Specklin ne figure qu'un château, mais en 1590 ils sont deux (AMS 10NA 119 f° 182v), chacun avec tour, fossé, murs peu épais : celui des Joham, successeurs des Beger, et celui du Grand Chapitre, seigneur de G. (ibid. 173 : 1591). En 1592, les deux sont occupés par les Strasbourgeois (AMS AA 795/9), puis par les Lorrains, qui les incendient (Reuss BK 17-18, 22, 24; Alsatia 1861, 14-16; AMS VI 458/3, avec inventaire du mobilier). Cependant, une facture de serrurier montre que le château du Chapitre est rétabli en 1602 (AMS 10NA Doc. Part. G.); il existe encore en 1639 (Berlin-W, Staatsbibl. Ms. germ. in-f° 970 p. 39, J. Vogt). En 1666, il est en ruines (Bannbuch des AC Geisp., description éd. par R. Oury dans un article par ailleurs affligeant, in A 4 Cns 16.1998, 57-68, ici 64; plan inutilisable p. 65) : tour carrée, enceinte ronde, basse-cour fossoyée, talus en avant du fossé, écuries à l'extérieur de la basse-cour). Son dernier vestige aurait été rasé en 1716 (OHI V 448). Cf. B. Metz in EA 6, 1984, 3283. Sur la localisation du second château, on n'a aucun indice; il était peut-être identique à la tour du landgrave (ci-dessous), qu'il faut sans doute chercher un peu au SE de G. Voir G. entre tradition & modernisme, monogr. CMDP 1999. GEISPOLSHEIM, tour En 1336, le landgrave de Werd, seigneur de G. depuis le 13e s., a en fief de l'évêque le village sans la tour (ane den turn zu G. : AD II 158 n° 970 [ed. ABR G 121]) - ce qui, au vu des mentions ultérieures, veut sûrement dire que le landgrave la possède en alleu. Elle apparaît dès 1328 (TR 305, éd. in A 4 Cns 6.1988, 71); en 1290 est citée (ibid.) une hohe Warte (tour de guet ?), qui pourrait lui être identique. En 1395, l'évêque de Strasbourg, successeur des Werd, engage aux Beger "notre tour et le village de G."; le Grand Chapitre les rachète en 1404 (ABR G 3463, E, n° 99-100, copies, mal citées in FBM II/1 76 n° 872; cf. G 2701/2, orig.). En 1398 est mentionnée "une parcelle dans le village, près de la tour du comte et du ruisseau" (area ... in villa G. sita bi des Grofen turn, zùhet einsite uf die bach : OND Geispolsheim 4; copie OND 5 f° 228v). En 1438, un cens dû von dem alten hofe by dem turne (OND Geispolsheim 6 f° 51v) suggère que la tour faisait partie d'une cour; un Thurnmeyereyguth est cité en 1666 (ADBO 9.1975, 10, av. source). La Turnmatte est au SW du bourg, près du château et auj. du stade (ABR C 559/116; A 4 Cns 6.1988, 62 & 73), mais sur le plan cadastral de 1824 (ABR 3P 15/78, J) la Turngasse est l'actuelle rue du moulin, dans la partie SE du bourg, en direction du Turnfeld, cité depuis 1330 (in campo bi dem turne : ABR G 4769/9). Mais ce dernier était primitivement l'une des 3 soles du ban de Hattisheim, d'où plus tard son nom de Hatzenturnfeld (p. ex. AMS KS 528 f° 71v) - ce qui pose le problème de la distinction entre la tour de G. et celle de Hattisheim. HATTISHEIM, Cne de Geispolsheim, tour ? Hattisheim (au Moyen Age Hettensheim, en dialecte Hatze) est un village disparu à 1,5 km au S de Geispolsheim (Humm 114; R. Oury, H. à travers les lieux-dits, ADBO 9.1975, 9-21, cartes). Son ban semble s'être étendu sur tout l'actuel finage de G. au-delà de l'Altbach (ABR 3P 15/8081, plan cadastral de 1824, sections A-B). Aussi bien la Hatzenmühle (moulin de H.) est-elle aujourd'hui à la sortie S de G. Dès lors, lorsqu'on trouve une tour du landgrave à H., alors qu'il en existe déjà une un peu au S de Geispolsheim, on peut se demander s'il ne s'agit pas de la même. C'est possible lorsque qu'en 1330 une parcelle est entre Schiffgraben [l'Altbach], Schirnaweg [l'actuel Schirlenweg, qui va du Hatzentor vers le SE, cf. Oury 18 & A 4 Cns 6.1988, 69], un jardin et la tour (ABR G 4769/9, 2e partie du rotule); mais lorsqu'un champ est in campo Bitzerat ... uf den graben gegen des Graven turn, der die zwei velt scheidet (ABR G 4770/11, 1ère m. 14e s.), c'est que la tour est entre l'actuel Bitzlotfeld, à l'E de H. et une autre sole, sans doute le (Hatzen-)Turnfeld, au NE de H. - mentionné ibid. comme campus turris lantgravii ou velt gegen des Lantgraven turn. Dans ce cas, on chercherait volontiers la tour là où le Messtischblatt n° 3623 (1885) place un tertre, aujourd'hui rasé, à 200 m. au NE de H. Une mention du mittelvelt bi dez Lantgraven turne à H. en 1327 (ABR G 4769/11) n'est pas localisable. La tour qu'une carte de 1776 (ABR C 440/84) indique un peu à l' W de l'emplacement de H. est très probablement l'ancien clocher (voir ci-dessous). Au total l'existence d'un Landgrafenturm à H., distinct de celui de Geispolsheim, reste mal assurée. HATTISHEIM, Cne de Geispolsheim, cimetière fortifié L'église Saint-Jean-Baptiste de Hattisheim est citée depuis 1146 (SindUB 97). En 1666, son cimetière est encore entouré d'un fossé, mais déjà labouré (die Hattischkirch sambt dem kirchhoff, so ringsumb mit einem graben umbgeben ist : Oury 12 cite le Bannbuch de 1666 aux AC Geispolsheim). Oury 11-12, avec croquis, le localise hors de l'ancien village à l'W, un peu au S du Viehweg (auj. chemin de la Chapelle), là où une carte de 1776 (ABR C 440/84) indique une tour ruinée, mais plus de fossé. Notons que le village lui-même était entouré d'un fossé (Oury 10), qui est cité en 1327 (höve ... indewendig dez dorfgraben [!] zu Hettensheim : ABR G 4769/11). HATTISHEIM, Cne de Geispolsheim, site fossoyé La chapelle "de Hattisheim" n'est pas à l'emplacement du village disparu, mais à 1,5 km à l'W, dans l'Oberbruch. Fondée en 1449, elle était entourée dès cette date d'un double fossé, comblé en 1967; sur le plan cadastral de 1824 (f° A2, ABR 3P 15/80), le fossé intérieur est large, l'autre étroit. Comme un fossé autour d'un sanctuaire et d'une ferme isolés ne s'explique guère, et comme le portail devant la chapelle semble roman, on peut se demander si la chapelle n'a pas été implantée dans un site fortifié bien antérieur - p. ex. un château, dont la ferme citée depuis 1454 (ABR G 4772/2) perpétuerait la basse-cour ?? Mais rien n'est sûr. Cf. B. Metz in EA 6 p. 375960, av. sources. HOLTZHEIM, village fortifié Le Dorfgraben est cité en 1281 (AHS 586 f° 216r), die dorffhag en 1292 (AHS 1643 f° A80r), et peut-être une porte en 1383 (pré in dem dorfgraben bie der schelmen torlach [lire schelmentor lach ?], zuhet uf den zich bie dem grossen stege : AHS 7383 f° 23r-v; le cadastre indique les lieux-dits Schelmenweg à la sortie SE du village et Zich au NW de H. sur les 2 rives de la Bruche : ABR 3P 21/18-23, f° A2, C, D). Sur les cartes du 18e s., H. est entouré par la Bruche et une haie de tracé en général irrégulier (Régemorte; AMS C IV 32/2; ABR C 481/70); mais sur le plan de finage de 1760 (ABR C 560/169), son contour ferme pourrait correspondre au tracé de l'ancienne fortification, qui au cadastre se reconnaît à la rigueur dans le parcellaire, sauf au N, où le comblement de l'ancien lit de la Bruche a tout bouleversé. HOLTZHEIM, cimetière fortifié En 1299, le cimetière de Holtzheim est entouré d'un fossé, dans lequel poussaient des arbres, que la commune a abattus. Le prieuré d'Ittenwiller, qui possède l'église et le cimetière, y voit un abus de pouvoir, et obtient gain de cause (AHS U 3519/1). En 1702, le fossé, "garni de broussailles", existe encore (Guillin n° 230). Il figure, plus ou moins nettement, sur diverses cartes du 18e s. (repr. in J. Klinger & al., H., 1991, 66-76; p. 70-71 & 130, ce n'est pas celle de Régemorte, mais AMS C IV 32 !). Eglise et cimetière étaient alors sur la rive gauche de la Bruche (le pont y menant est cité en 1524 : AHS U 3519/22), jusqu'à leur transfert à l'emplacement actuel en 178083 (Klinger 87-94); en 1757/58, le cours de la Bruche avait été dévié (Klinger 123-58), de sorte qu'aujourd'hui l'ancien cimetière (lieu-dit Kirchhofgarten du cadastre) est sur la rive droite. La bibl. de Klinger & al. est inutilisable, et ils n'indiquent jamais leurs sources; on en trouvera une partie dans EA 7, 1984, 4061. Cf. CRIA (bon dossier). HOLTZHEIM, pseudo-château Plusieurs plans du 18e s. indiquent nettement que le site fortifié au N de Holtzheim, sur la rive gauche de la Bruche, est celui de l'église (voir plus haut). Seul Beaurain, dans sa carte de la bataille d'Entzheim (repr. in W. Guggenbühl, Enzheim, h.t.) en fait un château. Bien qu'une autre vue de la même bataille (Guggenbühl 44) et Beaurain lui-même, dans sa carte d'Alsace, rectifient cette erreur, elle a passé dans la bibliographie (Salch I-II; Recht; IP Geispolsheim, 1983, 33). Salch invoque en outre une charte de 1261 (SUB I 358 n° 472) émise in castris H. - en quoi il confond castrum (château) et castra (camp temporaire). J. Klinger et al., H., 1991, 25-28, ont bien vu combien ces mentions, et une autre qu'ils ont trouvée (une gravure de la bataille d'Entzheim qui dote H. d'une enceinte de pierre flanquée de tours, ce qui suffit à la disqualifier) sont problématiques, mais n'en ont pas tiré la conclusion qui s'impose. KNOBLOCHSBURG, château de plaine : voir Wibolsheim KOLBSHEIM, village fortifié Des parcelles ante portam et in vallo ville iuxta Stigelen sont citées à K. en 1263 (OND Eckbolsheim 1 : devant la porte, dans le Dorfgraben à côté du ponceau), une autre vor dem Bùrgetor en 1338 (AHS 855 f° 263v). Die Porte est encore citée en 1325 (OND Kolbsheim 4), das Bùrgetor avant 1351 (OND 6 f° 61-v-62r) et en 1365, ainsi qu'Ober- & Niedertor (OND Kolbsheim 6). Sur les cartes du 18e s. (Régemorte; AMS C IV 32/4, etc.), la fortification n'apparait plus guère, sinon que le Dorfgraben reste bien visible au N (plan de finage ABR C 561/193, repr. in EA II 956); on devine que le château occupait l'angle SW de l'enceinte villageoise. Le plan cadastral (ABR; f° A, vers 1823; cf. EA II 954) situe le Stiegel de 1263 à l'W du village. KOLBSHEIM, 2 châteaux dont un de plaine (Oberschloss dans le village, Unterschloss = Altenau) Le Burgweg est cité en 1317, le Burgvelt en 1325 (OND Kolbsheim 3-4, cf. OND 6 f° 62r), la Burckgass en 1415 (Rebbau II 83), et même bi der Burge en 1388 (TR 497), mais ce n'est pas une preuve absolue. En 1447, Claus Jungzorn vend pour seulement 45 l. à J.W. zum Ried le château dans le village (castrum ... in villa), avec la [basse- ?] cour entre ce château et Johann von K., tel qu'il les a achetés de J. Mosung et de sa femme Christina von K. [fille de Lütold : RI XI/2 2790] (AHS U 3668). Il semble s'agir là du château des von K., famille attestée depuis 1269 (KvK GBS 159, sans source) - ou d'une partie de leur château, car on ne sait pas en quoi consiste en 1447 la propriété de Johann. En tout cas, le château de 1447 semble à distinguer du bürglin de Claus Zorn-Lappe à K., que les Strasbourgeois incendient en 1420 (AMS AA 1481/44 & I 15/40, éd. Schilter 844; Archiv-Chr. 143; J.J. Meyer 201; Mone QS III 519). C'est cet épisode que B. Hertzog (III 28, IV 109, VI 186) date de 1416, et Specklin (Coll. 429 n° 2000) de 1427. Le château de 1447 étant dans le village (Oberschloß), celui des Zorn-Lappe est probablement l'Unterschloß. On ne sait lequel des deux est le burgstaden (ruine, ou parcelle portant un château) sur lequel Strasbourg a 6 florins de rente en 1475 (AMS VI 69/25). Mais en 1446, der steinern stock zu Altenau, c'est-à-dire l'Unterschloss, aurait été vendu (à la ville de Strasbourg ??)(AMS IV 112 f° 74v-75r, analyse peu sûre de 1702; merci à Mme Georger-Vogt). Ce nom d'Altenau ne réapparaît à ma connaissance qu'en 1531 avec Wolf Volz von A. (Hefele A 1639), mais selon AI II 674 déjà avec Rudolf Volz, qui en 1496 est beau-frère d'Andres Wirich von K. (Hefele A 1611). Selon REL 533, Altenau est aux Ramstein au 14e s. et l'Oberschloss aux Müllenheim au 15e; comme cette affirmation ne remonte ni à AI ni à OHI, elle a peut-être une source authentique, mais je ne l'ai pas retrouvée (en 1406 un procès sur la pêche oppose Wilhelm von Müllenheim, seigneur de K., à Claus Zorn-Lappe et Lütold von K. : ABR G 2690 f° 95v). En 1262 (MGH SS 17, 113), 1592 (Alsatia 1861, 44, voir Reuss BK) et 1622 (Ellerbach I 456), c'est le village qui est incendié; rien ne dit que les châteaux aient subi le même sort. En 1651, Blasius von Müllenheim acquiert l'Oberschloss, Altenau restant à Hans Reinhard Volz (archives du château de K., merci à Mme Georger-Vogt). En 1702, Guillin (225) décrit A. comme château (non comme ruine) carré à 3 tours d'angle et fossé d'eau; AI 431 le dit encore habitable; mais le plan de finage de 1760 (EA II 956) l'appelle "vieux château", ce qui signifie sans doute qu'il est abandonné. Le même plan figure l'Oberschloss comme deux châteaux côte à côte, sans fossé; cf. aussi AMS C IV 32/4 (carte du 18e s.). En 1780, le baron de Falkenhayn possède à K. un château autrefois double, mais dont la moitié dite Zedlitzisch Schloß a été démolie il y a 4-5 ans, et le château d'Altenau, "anciennement fort et entouré d'un large fossé à pont-levis" (ABR E 904, merci à M. J. Vogt). En 1792, la succession Falkenhayn comprend "le château" [= l'Oberschloss] et Altenau, qui n'est plus qu'une "malcairerie" (archives du château de Kolbsheim.). LIPSHEIM, village fortifié ? Un Dorfgraben est cité à L. depuis la 1ère m. du 14e s. (AHS 7382 f° 13v-15r; OND 6 f° 66r), ce qui ne prouverait rien si en 1732 un ingénieur militaire ne l'appelait "un bon fossé" (Vincennes MR 974 p. 262), si un Niedertor n'était attesté en 1670 (ABR G 1113, J. Vogt, A VOIR), et si une carte de 1776 (ABR C 440/84) ne montrait le village entouré au SE par un bras de l'Andlau, au SW par une haie, et partout ailleurs par un fossé - qui se voit encore, mais très étroit et d'un tracé bien compliqué, sur le plan cadastral de 1822 (ABR 3P 31/21, f° B2). Ces quelques données n'autorisent pas encore une conclusion sûre. PLOBSHEIM, château Vers 1521/23, Hieronymus Gebwiller (cité par C. Wilsdorf in CAAAH 33.1990, 153) mentionne un château habité à P. Il figure en 1576 sur la carte de Specklin. Grandidier (OHI VI 196), suivi par Clauss, l'attribue à une famille noble de P. dont l'existence n'est pas attestée (confusion avec les Heimburg genannt P., notables de Sélestat au 14e s., sans liens avérés avec P. ?), d'autres aux Zorn, engagistes de P. depuis 1414 (AI II 258, cf. AMS IV 14/71), ce qui n'est pas davantage prouvé. Selon un registre paroissial cité par R. Laagel, Maria zur Aych, 1948, 56, un baptême a lieu au nouveau château de P. (in arce nova) en 1590. En 1619, les Botzheim (parents et créanciers des Zorn : AI II 258) ont part am eygenthumb des dorffes P., alt & neuw schloß ... & an der pfandschafft [des Dorfs P.] (AMS KS 436 f° 196r-v, merci à M. J. Vogt), ce qui semble confirmer l'opinion que l'ancien château était déjà aux Zorn. J. Vogt me signale aussi ABR E 803 f° 164v (1650 die alte Burg ... zu ... Pl., so anjetzo ein neu, aber nicht vollkommen ausgemechtes adeliches Haus ....) & f° 206r (travaux 1685). En 1684, les Zorn perdent P., en partie au profit de Chr. Güntzer, dont l'inventaire après décès mentionne en 1696 das sog. newe schloß mit einer mauer umgeben [mais sans fossé], mit einem steinen schnecken [la tour d'escalier disparue qui se voit sur sa façade E sur le plan ABR C 419] et une maison bey dem sog. alten schloß (AMS Not. 689 f° 284v-285r & 288r-v, merci à M. J. Vogt). Mais comme les Güntzer se bâtissent un manoir à P. au début du 18e s. (Indicateur du patr., Arr. Erstein, 76 = IP Geispolsheim 47), les mentions postérieures des "deux châteaux" sont ambiguès (p. ex. ABR 6E 41/369 n° 304, inv. après décès de J. Chr. Güntzer en 1748, mentionnant das Schloß et das ander Schloß bey dem Meyerhoff, welches sehr ... baufällig). J. Vogt me signale aussi ABR E 1038 : Kempfer à P., 1782 : "vestiges d'un chateau tombé en ruine entouré d'un fossé" + Neuschloß. Toutefois, lorsqu'en 1732 un militaire note à P. "un château inhabité avec un bon fossé" et une maison noble entourée d'un mur (Vincennes MR 974 p. 275), il s'agit de l'ancien et du nouveau château au sens du 17e s. Les cartes du 18e s. indiquent soit l'ancien château seul (Régemorte; Beaurain, pl. 18), soit l'ancien, seul fossoyé, et le nouveau (ABR C 419, de 1759, et C 512/7). Il en ressort que l'ancien était à la sortie N de P. et que le nouveau est l'actuelle école (anc. mairie). Malgré sa couleuvrinière à redans, ce dernier, dépourvu de fossé, n'a jamais pu passer pour fortifié. Quant à l'ancien, il doit être à l'emplacement de la maison 12, rue Leclerc, comprise entre une dépression au SW et une autre, plus marquée, au NE - vestiges probables d'un fossé de belle taille. Un militaire du 18e s. mentionne à P., outre "un château qui n'a pas été finy, entouré d'un fossé profond, large et plein d'eau", un autre, sans fossé, à 1/4 de lieue du village (Vincennes MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). Or, à 1,6 km au SSE de P., la carte IGN au 25000e d'avantguerre indique un lieu-dit Le Château (Erdbeerenrain au cadastre et sur les cartes actuelles); aucun indice au cadastre, ni sur le terrain, à part un bunker de la ligne Maginot. WIBOLSHEIM, Cne d'Eschau, 2 châteaux de plaine Le fermier du château de Knebelsburg à W., appartenant à Ph. Ul. Boecklin, est cité en 1545 (inv. ABR 75J 8). En 1555, Jörg Boecklin écrit que ses ancêtres ont habité ime Hauß Wibelßheim de mémoire d'homme (StAM 340, v.d. Tann/Rathsamhausen, 13/4a). En 1578, les Boecklin sont en litige, au sujet d'unser stammhaus oder schlössel, die Knoblochsburgkh genant, in ... Wiboltzheim bann, avec Jörg Melchior von Rathsamhausen, dieweill er ein haußhäbliche wohnung alda anzurichten vorhabens, au sujet de la pêche dans le gräble alimentant le schloßgraben en eau de l'Ill, et des 2 ponts sur le fossé; le litige reprend en 1600-06 (ibid. 13/4b). En 1592, Georg Melchior von Rathsamhausen tient le village en fief des Hanau et Ph. Jacob Boecklin y réside aussi : Hertzog III 13. Schoepflin (AI II 236) écrit que K. a été bâti au 16e s. par les Böcklin pour leur aîné. C'est illogique : K. doit évidemment son nom aux Knobloch, nobles strasbourgeois cités depuis 1266 (SUB I 486 n° 619), qui ont une cour à W. au 15e s. (AHS 606 f° 182r-v) et qui s'éteignent en 1560 (KvK GBS 152). De plus, la source de 1555 permet d'affirmer que K. était aux Boecklin dès le 15e s. Il existe encore aux 17e/18e s. : inv. ABR 75J 7 (1578-1674); cf. ABR E 819, 6E 41/783 n° 222 (1774), StAF Böcklin Akten 1977 (1786), J. Vogt. Un mémoire (du 18e s. ?) signale à W. "un château entouré d'un fossé" et "un autre vieux château ruiné sur le bord du bois, où est à présent un moulin, et une autre maison noble au haut du village" (Vincennes MR 1071/58, merci à J.M. Rudrauf). R. Laagel, Maria zur Aych, 1948, 39, sans source, localise le château des Rathsamhausen (qui était probablement fossoyé, mais non fortifié) à côté du moulin; or le plan cadastral de 1823 (ABR 3P 12/26, D 1) situe ce dernier à l'emplacement de l'usine électrique. Laagel situe Knoblochsburg "derrière la maison n° 40", mais la numérotation des maisons a changé. Au cadastre, on note une grande parcelle vide au bout S de W., entre les rues des Pêcheurs, de la Forêt et du Brochet (lotissement récent); c'est là qu'E. Kurtz (carte in A 4 Cns 3.1985, 42) place Kn.; mais le cadastre indique aussi le lieu-dit Böckelsgarten (non bâti, auj. encore) derrière les maisons n° 35-41, rue Rathsamhausen; le n° 35 passe pour avoir été la ferme des Boecklin; et des vestiges (fossés, pieux) auraient été trouvés en creusant les fondations de maisons récentes un peu plus à l'E et au N. CANTON DE GIROMAGNY AUXELLES, château de montagne : Informations n° 3. Voir aussi Schadelbauer III 4 (travaux non précisés en 1375); B. Belfort 32.1913, 204 (dernière mention du château aux mains des nobles d'A. en 1394); R. Fiétier, Région de Belfort (ATB 8Usuels 2), 164 (1421); AHR C 25 f° 30r (1374-1619), 2E 220/1/74-79 (1421-1521); AMM SF A 99, F 25/136 svv. (A. aux nobles de Ferrette, 16-18e s.); ZGO 63.1909, m104 (id., 1756). Voir surtout H. de Faget de Casteljau, Autour des 1ers seigneurs de Lomont : les maisons de Faucogney, Vesoul, Ronchamp & A., in Mémoires de la soc. pour l'hist. du droit et des instit. des anc. pays bourguignons 38.1981, 15983, en part. 171-78; l'A. mentionne le château d'A. en 1290 (175, sans source; voir Fiétier, thèse), 1323 & 1339 (175), etc. Ses indications permettent d'identifier les personnes citées dans AHR 2E 141 & 220. Nicole d'A., dont le fief est cité en 1282, est un cadet (178); rien ne prouve donc que son fief ait compris le château d'A. Une confusion avec 25-Osselle semble exclue (merci à M. Grisel, ADD), mais non avec 25-Uxelles et Uzelle (voir Dict. des Cnes Du Doubs s.v. L'Isle/Doubs) et 21-Arceau(x ?), dont une famille de Accellis porte le nom, mais qui ne semble pas avoir eu de château (Roserot, Dict. topogr. de Côte-d'Or, s.v. - merci aux ADCO). BOURG-sous-Châtelet, château ?? : Informations n° 5. ETUEFFONT-HAUT, pseudo-château En 1350-51, Ursula von Hohenberg renonce à la succession de ses parents Ulrich de Ferrette et Jeanne de Montbéliard, dont Stauben (var. Stoben) die burg (Herrgott III 680 n° 799 & 686 n° 802). Stoffel 151 y voit E.H. (en allemand Oberstaufen), mais il s'agit certainement d'Etobon (Cn Héricourt), cf. Nouveau dict. des Cnes de la Haute-Saône II, 1970, 398-402 (merci aux ATB). Il y a cependant au NW d'E.H. une colline et une ferme du Châtelet (Chastelard en 1655 : Stoffel 93-94; Châtelat sur le plan cadastral de 1810, A2), dont le nom reste à expliquer - allusion à l'enceinte du Fayé, qui la domine au NW (B. Belfort 31.1912, 157-61 & 32.1913, 107-08) ? HEIDENBURG, Cne de Giromagny, pseudo-château En 1601, Christoph Heid (Haid, Hayd) von H. fait oblation à l'Autriche de sa maison de H. (sein aigenthumblichs gefreytes hauß Haydenburg zu Schiramengi) avec des terres et deux étangs, mais sans mention d'un fossé ni d'autres organes de défense (AHR 2E 220/40; inv. StAD F 26/182). Le nom en -burg est ici purement décoratif, C. Heid étant un entrepreneur minier en mal d'ascension sociale. MILANDRE, Cne de Riervescemont, pseudo-château Le château de M. est bien réel, mais c'est sans rime ni raison, et malgré plusieurs rectifications (Pégeot 201; RA 119.1993, 400 n. 11), que Salch I-II le cherche dans la forêt de la Milande à R., alors qu'il est au S de Boncourt JU ( Meyer A-Z, 174-75). Ces notices ont paru dans le Bulletin d'Information de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace N° 18 Avril 1999 ROSEMONT, Cne de Riervescemont, château KvK OE 76 mentionne R., sans source, en 1336; en 1346 est cité der schatelan [châtelain] von Rosenvels (AHR 10H 131/5). En 1347, Rosenvels die burg passe de Jeanne de Ferrette, née Montbéliard, à sa fille Johanna d'Autriche (A. Steyerer, Commentarii, 1725, 243; rég. Tr III 847). C'est donc du côté des comtes de Montbéliard qu'il faut rechercher les origines, encore entièrement inconnues, de R. Mais désormais il relève des Habsburg, qui ne tardent pas à le donner en gage, p. ex. à L. von Rodersdorf, qu'ils autorisent en 1362 à y faire des travaux pour 100 fl. (AHR 2E 164/2/3), puis à P. de Cly (jusqu'en 1398 : ibid. & 1C 8583 f° 22r), enfin depuis 1457 aux Moersberg (AHR 2E 164/2/3, 15J 1145). En 1398-1401, des paiements "au valet qui occupe R." (dem knechte, der ze Rosenfels uf der burg was : AHR 1C 8584 f°29v, 8585 f° 14r, 8586/2 p. 29, 8587 f° 8r) donnent l'impression d'un château en voie d'abandon. Le texte obscur publié par J. Chmel, Materialien zur öst. Gesch. I 151 n° 51c, ne prouve pas vraiment qu'il sert de refuge en 1444. En 1469, il est ruiné : le traité de Saint-Omer l'appelle locum castri ... de R. (L. Stouff, Origines de l'annexion ..., 1901, II 101). F. Scheurer, Essai hist. sur la seigneurie du R., in B. Belfort 32.1913, 105-208, est indigent. L'imaginatif Voulot parle d'un "village détruit du R." à la Planche-le-Prêtre (B. Belfort 1.1873, 77); de fait, il y a un gericht de R. (AHR 2E 164/2/3 : 1398) et une commune du val de R. avec ses jurés (ibid. : 1460), sa foire et son marché (Fr. Metz, éd., Vorderösterreich, 2e éd. 1967, 537 : 1487), mais sans aucune donnée sur leur localisation. VESCEMONT, pseudo-château Vescemont est appelé en allemand Wessemberg, mais les nobles de Wessenberg, présents en Haute-Alsace depuis le 15e s. (cf. Biederthal), n'ont rien à voir avec V. Ils sont originaires de l'Aargau, dont ils ont été chassés par les Confédérés : W. Merz, Die mittelalterl. Burganlagen & Wehrbauten des Kantons Argau, II, 1906, 561-64. CANTON DE GRANDVILLARS BOUROGNE, château de plaine non fortifié : cf. Informations n° 5; R. Bermon, Les nobles de Brinighoffen à B., in AS 1980, 59-73, n'apporte guère de neuf. BREBOTTE, motte : cf. Inormations. n° 5. CHAVANATTE, château ?? En 1576, la carte de Specklin indique un château (sans toit, donc apparemment ruiné) à K[lein] Schafnat, qui est Ch. (Stoffel 95). Aucun autre indice. FROIDEFONTAINE, couvent fortifié ?? Dans l'enceinte de F., prieuré clunisien fondé en 1105 (Dict. d'hist. & de géogr. eccl. 19, 1981, 146-47; B. Belfort 70.1977, 67-82), H. Bardy mentionne des meurtrières "d'une forme particulière", sans autre précision (BMHA II/1.1863, P69). Il peut s'agir d'une erreur d'interprétation; en tout cas, aucune meurtrière ne se voit aujourd'hui. Plans de l'enceinte au 18e s. : AHR C 1163/7, C 1235. LES GOMMIEZ, Cne de Brebotte, pseudo-motte En 1589, les Reinach auraient investi J. Ph. Werner de la motte de Chessault et de "la moute dite les G." (Schaedelin 30, qui classe le tout sous Brebotte). En réalité, en 1589 et 1597, le fief comprend, aux bans de Chésault et de Brebotte, "la moutte .... et le pourpris comme les dictz foussez de Chésault le portent; item un prelz séant dessous ladite moute, appellé les Goniezprelz" (AHR 2E 168/8). Une fois de plus, Schaedelin n'est pas fiable. GRANDVILLARS, 2 ou 3 châteaux dont une motte de relief Le peuplement médiéval du ban de G. est d'une complexité dont ne sont venus à bout ni A. Viellard, Hist. de G., 1931, 63 p., ni L. Schaller, G. à travers l'hist., in B. Belfort 73.1981, 23-43 (qui s'inspire de Viellard, et ne donne pas plus que lui ses sources); je n'ai pu consulter L. Schaller, La mémoire d'un village [!], G., 2 vol. 1991-92, > 800 p. G. a longtemps eu 3 églises, toutes attestées dès le 12e s. : Notre-Dame (auj. chapelle du cimetière) et Saint-Ursanne (à l'E de la motte) appartenaient aux chanoines de Lanthenans (Tr I 301 n° 197, 361 n° 237 = Viellard 247 n° 196, 308 n° 254), Saint-Martin (vers le Calvaire) au Chapitre de Besançon (Pouillés VII 3; Tr I 485 n° 322 = Viellard 399 n° 341; cf. Fiétier, PTB). Les habitats qu'on suppose liés à ces sanctuaires ne sont pas attestés, à part une unique mention de Montrobert (près de Notre-Dame : Viellard 1931, 57), et des hommes des villages et des paroisses (in villis et parochiis) de St-Martin & St-Ursanne de G., de Boncourt et de Grosne, le tout en 1360 (AHR 2E 138/1). En revanche, il est question en 1337 d'un "finage de la rivière de G." (AHR 1C 8385; cf. AHR 2E 138/1 [1309], 2E 65/3/3a [1338]), et 3 autres habitats sont cités à G. : Le Magny (AHR 1C 4684 : 1455), au N de la ville, Villars (?) et la Morte. Ce dernier nom, qui désignerait un bras mort de l'Allaine (RA 11.1860, 159; B. Belfort 73.1981, 27), serait celui de l'emplacement de la ville actuelle (Viellard 1931, 22); on y trouve un moulin dès 1259 (AHR 1D suppl. 2/22 f° 14r, 13r, Urbar de Valdieu non dénué d'erreurs de date; cf. 1D suppl. 32). Or Henri de G. est dit seigneur de la Morte en 1338-40 (AHR 2E 65/3/3a & 65/4/1); il est sans doute identique au dominus H. de Lamort (AHR 1C 8548 : 1324 ?) et à "H. de G., sire de la mote" [sic pour Morte ?] en 1314 (Pégeot 97). Les sires de G. sont attestés depuis 1160 (Viellard 283 n° 231, 286 n° 234). Ce sont de typiques "barons de la frontière", jouant constamment la bascule entre les puissances alsaciennes et comtoises, prenant soin d'être vassaux de toutes pour ne dépendre d'aucune. Cette politique complique les recherches, car on ne sait jamais si c'est le même château ou un autre qu'ils tiennent en fief des Montbéliard, des Neuchâtel, des Habsburg. En 1282, Henri de G. fait hommage à Thibaud de Neuchâtel "de quant que je ay à Grantveller le Chastel, ... du chastel de G., saulve la féaulté" qu'il doit aux Habsburg, et en précisant "que Henry de G., mes niepz, tient et doit tenir de moy en (!) sa maison qu'il at et que il ferme à G." (Mémoires & doc. pour servir à l'hist. de Franche-Comté 7, 1876, 536-37 n° 18). Ce texte semble mentionner deux châteaux, dont l'un, si que il ferme signifie bien "qu'il est en train de fortifier", en cours de construction par Henri le jeune. Cependant, en 1284, le comte de Montbéliard reprend de l'évêque de Bâle le fief que Henri de G. tient de lui, sauf son château (domus : Tr II 395 n° 303); or ce fief est déjà attesté, sans plus de précision, en 1282 (Tr II 351 n° 269) : s'agit-il d'un 3e château, ou le même fait-il l'objet d'hommages multiples ? En 1293, Fromont de la Sale fait hommage au même comte de Montbéliard de "Grantveler le chatel et la forterace et la tor, et la cheminée et la cayne [sic, aussi dans le vidimus de 1295 ibid.] assises devant ladite tor, et le curtil et la place fuer du chatel desus apres la trenchie de ladite forterace devers Morveler" (AHR 2E 138/1); selon Viellard 1931, 20, Fromont est encore seigneur de G. en 1304, mais on ignore à quel titre. En 1342, c'est Henri de G. qui fait oblation à Albert d'Autriche de "la ville de G. ... sauf le chemin qui va de la porte N au château, et sauf la grange et la parcelle sises devant le château, et qui en dépendent" (miner stat Grandenwilr .... an alein den weg, der zu der purch gat von dem tor, daz do siehet wider Sunkew, und ane die schùren und die hofstat, die vor der purch gelegen sind und ouch zu der selben purch gehorent : AHR 2E 138/1, 1C 7610 f° 33r). Le château dont il s'agit ici est nécessairement en ville, et la parcelle devant le château est sans doute identique à la "place fuer du chatel" de 1293 - auquel cas le château de Fromont, et sans doute déjà celui qui est fief de Montbéliard en 1282, seraient au même emplacement. Désormais il n'est plus question que d'un château, dont Montbéliard a l'ouverture (recept : AN K 2329/1), et dont un Reinach, marié à une G., fait oblation à l'Autriche en 1571 (AHR 2E 138/1). Incendié en 1636 (B. Belfort 62.1959, 43), jugé "mauvais" en 1732 (Vincennes MR 974 p. 90-91), il est rebâti à un autre emplacement en 1783-89 (Viellard 1931, 46-50). Parmi toutes ces mentions, aucune ne s'applique avec certitude à la motte; celle-ci, abîmée par des tranchées de 1914/18, se trouve à 900 m au SE de l'église actuelle, dans l'angle du rebord S de la vallée de l'Allaine et du vallon de la Pie (plan cadastral ATB 3P, C2, lieu-dit Rondet Vallon; relevé : Pégeot 96). L'église Saint-Ursanne, fouillée par M. Colney (AM 8.1978 à 12.1982, chronique des fouilles; 5 années de fouilles en Franche-comté, 1982, 122-27) était audelà de la Pie à l'E. Sur le château en ville, les indications de Viellard 1931, 48-49 (4 tours d'angle ronde, tour carrée à l'extérieur ...) ne sont guère vérifiables, et la carte AHR C 1235 (18e s.) est peu précise. L'emplacement est aujourd'hui une friche industrielle. GRANDVILLARS, ville forte En 1332, Henri de Grandvillars tient du comté de Montbéliard "les murs et fermetez de la ville de G." (AHR 2E 65/1, copie 17e s., éd. AD II 147 n° 955; rég. Tr III 750, RMB I 890). C'est la première mention sûre de la ville, mais l'étude du château (ci-dessus) suggère qu'il est à son emplacement définitif - tangent à l'enceinte urbaine à l'E - dès 1293, voire 1282. Comme les bords de l'Allaine, marécageux, n'ont rien pour attirer le peuplement, et que les 3 églises anciennes sont ailleurs, il faut croire que c'est la présence du château qui a déterminé l'implantation de la ville, et qu'elle est née d'un synécisme (B. Metz in M. Bur, éd., Les peuplements castraux dans les pays de l'Entre-Deux, 1993, 223-42). La fondation de l'hôpital du Saint-Esprit en 1323 (AHR 18J 539, inv. d'archives de 1626, n° 97) implique que la ville existe déjà ; mais lorsque Henri de G. fait hommage de ses biens "à Grantveller le Chastel" en 1282 (cf. Grandvillars, château), on peut se demander si cette formulation ne désigne pas déjà la ville. En effet, chaque fois qu'un habitat se dédouble parce qu'un bourg castral vient s'ajouter à un village ancien, ce dernier s'appelle la ville et le bourg castral le chastel (p. ex. Hattonville/Hattonchâtel; Tannes la vile = Vieux-Thann, Tannes le chastel = Thann; nombreux autres exemples in M. Bur, Peuplements castraux, passim). Ici, toutefois, les choses sont plus compliquées, puisqu'au 15e s. l'église de Grantvillers la ville est Saint-Martin (Pouillés VII 93, cf. ibid. 3 & 66), celle de Grantvillers le chastel, à la collation de Lanthenans (ibid. 93), étant soit Saint-Ursanne, soit Notre-Dame, dont aucune n'est en ville. En 1439, la petite ville (stettelin) de G. est prise par les Armagnacs (BC IV 49; AMH EE 53/29; AMS AA 190/1; RA 73.1926, 274); en 1455, les coseigneurs de G. cèdent aux bourgeois tous les fossés de la ville pour y pêcher (AHR 1C 4684). En 1525, dans le cadre de la répression de la Guerre des Paysans, les remparts de G. doivent être détruits (alle ire porten, bevestigung und gewer ...uß den anglen thun und abreißen : AHR 1C 2079 & 4684, éd. H. Schreiber, UB Freiburg III/2 111 n°439). Pourtant ils existent encore, ou de nouveau, en 1580 et aux 17e & 18e s. (Viellard 1931, 31, 38-44); mais en 1732, ce n'est plus qu'une "mauvaise muraille tombée en des endroits" (Vincennes MR 974 p. 90). Il n'en reste rien. GROSNE, château ?? Au début du 14e s., le sire de Glère n'a pas repris de l'Autriche le fief qu'il tenait des Montbéliard à G. (HU II/1 268). C'est chose faite en 1376 : le fief comprend alors le château (das hus Grun) et les hommes de Louis de Glère dans la paroisse de G. (AHR 2E 54/4/1; trad. fr. : AHR C 25 f° 683 & 255, et L. Stouff, Cath. de Bourgogne, 1913, I 165). Les investitures ultérieures (ibid.) ne font plus mention du château, et, à la différence de celui de Recouvrance, qui est dans le même cas, celui de G. n'a pas laissé d'autre trace, car les indications de J. Liblin (RA 1871, 187 & 191) ne mènent pas bien loin. MORVILLARS, château de plaine Selon A. Viellard, Hist. de M. et Méziré, 1926 (sans sources, peu sûr), 17, la "fermeté" (fortification) de Morvillars serait citée en 1284. En 1294, Aimé de Faucogney tient en fief du comte de Montbéliard "Morveler, la maison fort et la vile" [= le village], sous-inféodés aux M. (AN K 2330/1). En 1320, les frères Jean et Henri de M. vendent 1/8e "de lour partaiges de la fermetei dou chastel de Morveler" (AN K 2330/1, copie 16e s.). En 1328, Jean reprend sa part "de la forterace de M.", ancien fief de Montbéliard, en fief de Gautier de Varre (ibid.), qui rachète en 1329 la part de Henri (y compris "la tour de la maison fort de M. ... jusques à la paroy dou poille"), engagée à Catherine de Bollwiller, fille de Fromond de la Sale (ATB 21J 38, merci à G. Bischoff). En 1338-43, Peter von Bollwiller et Jeanne de Montbéliard sont en litige umb die burg und das dorff zu Morswyler (AN K 2330/1, copies 16e s.). Le premier les cède [en fiefgage, pour 3000 fl., d'après la charte de 1452] à Guillaume de Grandvillars en 1358 (AHR 18J 539, inv. d'arch. de 1626); en 1452, les Bollwiller renoncent à leurs droits (AN K 2330/1). Depuis 1519, M. est à François d'Arbois (AN K 2330/1-2; ATB 21J 37-38; Viellard, Hist. de M., 28). En 1668, une Andlau vend à son frère sa part du château, avec "la tour quarrée où qu'aultrefois estoit la forge" (ATB 21J 37/10). Réparations en 1668, 1693, 1703-07 (Viellard, M., 39, 43; cf. AI II 52). Le château était à l'emplacement du collège, dans une ancienne boucle de l'Allaine, au pied N de l'église (cartes du 18e s. : Régemorte; AHR C 1169/7 [repr. in Pégeot 131], C 1227; 2B 190/110 [inexacte], L 597; vue vers 1840 : Fiétier, PTB, couverture). Le château principal, carré, avait un donjon carré non saillant dans l'angle SE, et des tours d'angle rondes au NE & NW, carrée sur la pointe au SW (plan 18e s. : ATB 21J 44/6); sur le plan cadastral de 1823 (ATB 3P 94, D, repr. in Pégeot 132), la partie N de la vaste basse-cour (qui figure sur certaines cartes du 18e s.) se reconnaît dans le parcellaire. La fouille de M. Colney (B. Belfort 70.1977, 97-104; 5 années de fouilles en Franche-Comté, 1982, 25) a dégagé une base de tour ronde en pierres à bosse, mais n'a pas livré de matériel datant. Voir Villars. RECOUVRANCE, château de plaine En 1376, Louis de Glère-Montjoie tient en fief autrichien le château de Recouvrance (das hus Ruggenfrans : AHR 2E 54/4/1). Jean de Glère, en 1412, et les Tuillières de Montjoie, depuis 1439, n'ont plus en fief que le village (Rekuferantz das dorf : ibid.; trad. fr. : AHR C 25 f° 255v; L. Stouff, Cath. de Bourgogne, 1913, I 165, et pour 1454 Tr V 812). Du château (converti en alleu ??), plus aucune mention (cf. Grosne). Vers 1760, le plan de finage (AHR C 1171/17) n'indique qu'un lieu-dit Dessous la motte; mais sur le plan cadastral de 1823, le lieu-dit la Motte forme un quartier à peu près carré; les limites parcellaires y suggèrent des fossés et talus concentriques de plan carré, donc plutôt une "plateforme de maison-forte" qu'une véritable motte. L'emplacement, à 150 m au N du point coté 364 sur la carte IGN 3621 W, est occupé par un étang ou voisin de celui-ci. Cf. Pégeot 201. VILLARS, château, Cne de Grandvillars ou Morvillars ?? En 1361, Renaud d'Abbans, au nom de sa femme Isabelle de Bollwiller, tient en fief autrichien "tout le château de V., avec ses dépendances, sis(es ?) au ban de Grandvillars .... sauf une terre acquise de Jean de Morvillars" (castrum integrum de Vilario cum suis pertinentiis sitis (ou situm : le mot est abrégé) in banno .... de Grandivilario ... terra excepta que fuit aquisita a Johanne de Mortivilario : AHR 1C 8388; HU II/1 451). En 1365, la même Isabelle vend en fief à Guillaume de Grandvillars, pour 400 florins, "tou[t le] chestel [et] toute lai fourterasce de Veler" (AHR 2E 65/2/1). On a cherché le château de V. à Grandvillars, ce qui est légitime si en 1361 il faut lire situm; mais alors pourquoi n'en trouve-t-on aucune trace avant et après 1360-65 ? R. Fiétier, La région de Belfort à la fin du MA, 1957, dactyl. (ATB 8Usuels 2), 175, se demande si V. n'est pas plutôt Morvillars, château vendu en 1358 au même Guillaume de Grandvillars par Peter von Bollwiller; dans ce cas, Isabelle aurait uniquement vendu des prétentions non reconnues par son parent Peter, ce qui expliquerait la faiblesse du prix. Mais pourquoi le château est-il appelé V., alors que le nom de Morvillars figure en toutes lettres dans l'acte de 1361 ? Notons qu'avant 1330 est attesté un curé de Viller le Chestel (Tr III 741-42, rég.). Comme cette mention est isolée, il s'agit sans doute plutôt de Grandvillars ou de Morvillars que d'un habitat disparu.