Le séchage en grange collectif, l`expérience d`une unité de
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Le séchage en grange collectif, l`expérience d`une unité de
Le séchage en grange collectif, l’expérience d’une unité de déshumidification à Montours (35) Septembre 2011 Création du site et fonctionnement actuel L’usine, gérée par une coopérative, a été créée en 2006 par 107 adhérents des environs de Montours, en Ille et Vilaine. En 2011, elle en compte 50, tous éleveurs bovins lait ayant payé une part sociale de 480 euros/ ha. Ils sont localisés dans un rayon de 20 kilomètres maximum autour de l’usine. Au dessus de cette distance, il ne serait plus rentable d’effectuer les trajets. En moyenne, la surface fauchée par exploitation est de 2.6 ha. Dans 95 % des cas, il s’agit de parcelles de luzerne pure dont le produit finale est autoconsommé sur la ferme par les animaux. Très peu revendent ce fourrage. La coopérative réalise systématiquement la totalité de la chaîne de récolte : de la fauche au ramassage. Les salariés de l’usine décident, en quasi autonomie, de la date de fauche des parcelles. L’usine compte un salarié qui établit les plannings de fauche et gère le séchage des fourrages. Pendant la saison de récolte, elle fait appel à un groupement d’employeurs qui met à disposition 3 salariés à temps complet pour la fauche et le ramassage. Au maximum, l’usine produit 1 700 T de fourrage par an (jusqu’au 31 Octobre). Les adhérents passent, en début d’année, un contrat de livraison. Aujourd’hui, l’usine se relève doucement d’un démarrage très difficile du à de multiples erreurs de dimensionnement de l’usine, de défauts de matériel...Après une expertise de 2 ans, divers changements ont été opérés pour un fonctionnement optimisé de l’outil. La Récolte du foin L’herbe est ramassée à l’autochargeuse 3 4.5 T de MS environ 1 ha en moyenne), (78 m après un séjour au sol de 48h maximum, de façon à atteindre 30 à 40% de MS. Il n’y a pas de fanage, l’objectif étant de pouvoir rentrer du foin en continu. Le processus de séchage Engrangement du foin Système de réchauffage de l’air Le foin est déchargé en bennant la caisse de l’autochargeuse directement sur une rampe conduisant à la cellule de séchage (7 minutes/ autochargeuse). L’air est réchauffé grâce à un processus de déshumidification, c'est-à-dire d’une pompe à chaleur. L’énergie utilisée pour le fonctionnement est exclusivement l’électricité. Le principe est de faire passer la température d’une eau, initialement comprise entre 5 et 15 °C, à une température de 42°C environ. C’est cette eau chaude qui, en passant dans des radiateurs situés à proximité des ventilateurs, va permettre le réchauffage de l’air capté à l’extérieur. Ce système produit également de l’électricité qui est directement réinjectée dans le circuit de la pompe à chaleur : pour 1 kW consommé, 3 kW sont restitués. Aujourd’hui, le système consomme environ 300 000 kW par mois. Depuis peu, un capteur solaire est installé sur une partie du séchoir. Il permet d’augmenter la température de l’air de 2 °C environ et donc de diminuer la consommation électrique de la pompe à chaleur. Pour envoyer l’air chaud, 20 ventilateurs fonctionnent. Par ailleurs, 20 autres permettent de capter l’air une fois qu’il s’est chargé de l’humidité du foin. Il est ensuite étalé sur le tapis de séchage à l’aide d’une griffe, de manière homogène (pour éviter les passages préférentiels de l’air) et sur une hauteur d’environ 1.50 m. L’air, chauffé à 40 °C, est envoyé, à l’aide de ventilateurs, sous la cellule. Il passe à travers une plaque en métal, de forme conique, ajourée de petits trous. Cette plaque avance progressivement et conduit le foin vers la sortie de la cellule où il sera reconditionné. Le foin est régulièrement regriffé pour éviter les points de chauffe. En 48 heures, le foin est amené à 90 % de MS. Il est ensuite reconditionné en bottes carrées. Coût de fonctionnement et vente du fourrage Le coût de fonctionnement est le suivant : -56 € / T de MS d’électricité -56 € / T de MS de coût de fonctionnement autre (mo,...) -56 € / T de MS relatif à l’investissement arrivent dans l’autochargeuse et sont repesés à la sortie de l’usine. Par ailleurs des analyses de chaque lot sont effectuées pour estimer le taux de MS. La prestation est facturée 135 € la tonne de MS (168 € - 33 € ). Les 33 € correspondent à la prime européenne pour le séchage des plantes à protéine, ici la luzerne. La vente du fourrage Chaque agriculteur récupère le lot correspondant à ses parcelles. Les lots sont pesés sur un pont bascule lorsqu’ils Les erreurs commises et les améliorations apportées Au par avant, l’usine utilisait un aéroengrangeur pour répartir le foin dans la cellule. Ce système nécessitait plus d’une heure de déchargement par autochargeuse et produisait beaucoup de poussière. Par ailleurs, la cuve d’eau froide et la cuve d’eau chaude étaient initialement situées dans le même local. Depuis, elles ont été séparées : la cuve d’eau froide a été placée dans une partie non isolée et la cuve d’eau chaude, à proximité du séchoir où l’air ambiant est chaud. L’efficacité de la pompe à chaleur a été, de ce fait, améliorée. Ce changement, combiné à d’autres ajustements et améliorations (installation du capteur solaire), a eu des répercussions importantes sur la consommation d’électricité : l’usine est passée d’une consommation de 400 000 kW/mois pour 400 T de fourrage à 300 000 kW, soit 750 kW/T de fourrage. Séchage en grange et projet collectif A travers cet exemple, on imagine donc la faisabilité d’un projet de séchage collectif. Cependant, le principal inconvénient rencontré ici est la source d’énergie utilisée et le coût important qu’elle engendre. Peut-on alors envisager des installations de séchage en grange collectif où l’énergie serait celle d’un capteur solaire classique ? Aujourd’hui en France, aucune installation de séchage en grange collectif par énergie solaire existe. Un projet est cependant à l’étude dans une CUMA de l’Ain (fonctionnement prévu en 2013). Pour envisager un fonctionnement optimal de ce genre d’installation, il semble important de se poser les bonnes questions, telles que : Quelles sont les conditions souhaitées par les adhérents ? Comment adapter le projet à ces conditions ? Dans le cas de l’usine de Montours, l’une des premières conditions posée par les adhérents était le reconditionnement en bottes, permettant de limiter le transport. C’est également le choix qui a été adopté par les adhérents du projet collectif dans l’Ain. La deuxième question à se poser est celle du choix du site pour implanter le séchoir. Il faut, en effet, disposer d’un lieu à proximité de toutes les exploitations engagées dans le projet. Le transport se faisant en vrac, il est important de ne pas dépasser un certain nombre de kilomètres (à déterminer en fonction de l’autochargeuse utilisée,...). Dans le cas du projet dans l’Ain, l’unité de séchage a été positionnée de façon à ce que tous les producteurs soient situés à une distance ne dépassant pas 8 kilomètres. Le troisième point important, mis en avant par l’exemple de l’usine de Montours, est que chacun puisse récupérer son propre foin. Pour ce faire, une cellule identifiée (voire plusieurs) par exploitant semble être la meilleure solution. Cela n’est pourtant pas le cas dans le projet de la CUMA cité précédemment. En effet, le foin (de luzerne en grande majorité) sera réparti collectivement dans les 12 cellules qui composeront le séchoir en vrac. Une grande cohésion et organisation entre tous les membres de la CUMA s’impose alors. Ils ont donc décidé de réaliser un cahier des charges. Enfin, se pose la question de savoir qui conduit la ventilation de chacune des cellules. Il s’agit, on le sait, d’une étape délicate qui demande de l’expérience et de la surveillance. Quelle est alors la responsabilité de chacun dans la réussite collective du fourrage produit ? Dans le projet collectif de l’Ain, un salarié se chargera de l’engrangement et de la ventilation de toutes les cellules. Les exploitants réaliseront la fauche et le fanage. Le ramassage à l’autochargeuse se fera par prestation (avec l’autochargeuse de la CUMA). Une fois ces questions posées et réfléchies, il peut sembler intéressant d’envisager ce type de projet collectif, dont l’avantage premier est de diviser, par le nombre d’adhérents au projet, le coût d’investissement ainsi que le coût de fonctionnement du séchoir et du matériel.