Biographies des artistes - Union régionale des centres sociaux des

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Biographies des artistes - Union régionale des centres sociaux des
Biographies des artistes
rédigées au Créa/Nantes
Charlotte Brouard-Tartarin (CB-T), Ariane Charriau (AC),
Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Séverine Meers (SM)
Orchestres et direction
Concerto Budapest
Orchestre en résidence à l’Académie Franz Liszt, l’Orchestre Symphonique Hongrois est devenu en 2009 le Concerto
Budapest. Sous l’égide du compositeur György Kurtág, c’est le violoniste Andras Keller qui en est nommé directeur
artistique et chef principal en 2007, année du centenaire de l’orchestre. Plusieurs chefs renommés, tels Sir James Galway,
Krzysztof Penderecki, Roberto Abbado, Zoltán Kocsis ou Heinz Holliger sont invités à le diriger, tandis que des solistes de
renommés internationale, comme Vadim Repin, Gidon Kremer, Khatia Buniatishvili, Isabelle Faust, Kim Kashkashian,
Giles Apap, Anna Vinnitskaya, Juliane Banse, Elisso Virsaladze, Alexei Lubimov, ou Boris Berezovsky se produisent à ses
côtés. Comptant parmi les orchestres hongrois les plus respectés, Concerto Budapest joue dans le monde entier, aussi
bien en Europe, aux États-Unis et en Asie, où il a fait ses débuts en 2012 à l’occasion du concert du Nouvel An donné à
l’Opéra de Guangzhou en Chine. Lors de la saison 2015, il se produira en Autriche, en Allemagne, en France, en Italie et
en Égypte.
CB-T
Andras Keller direction
Menant aujourd’hui une carrière de soliste, concertmaster et chambriste de niveau international, András Keller débute ses
études de violon à l’Académie Franz Liszt de Budapest, où il rencontre György Kurtág, avec qui une intense collaboration,
aboutissant à une longue série de créations, débute en 1978. Bénéficiant également des conseils de Sándor Végh et
Ferenc Rados, il fonde en 1987 le Quatuor Keller et a depuis donné des concerts et masterclasses à travers le monde.
Endossant le double rôle de soliste et de chambriste, il apparaît sur quelques-unes des scènes les plus prestigieuses
d’Europe et lors de festivals tels Édimbourg, Lucerne, Aldeburgh, Schleswig Holstein ou encore les BBC Proms. En dehors
de ces frontières, il se produit au Carnegie Hall et au Lincoln Center de New York, au Washington Library of Congress et
dans plusieurs villes japonaises. Durant sa carrière, il a partagé l’affiche avec des artistes renommés tels que M.
Rostropovitch, N. Gutman, G. Kremer, S. Kovacevic ou T. Mørk. Récompensés par de nombreux prix, András Keller a été
directeur artistique du festival Arcus Temporum de Pannonhalma (Hongrie) de 2004 à 2010. Il est depuis 2007 directeur
artistique et chef principal du Concerto Budapest et se trouve à la tête du département de musique de chambre de
l’Académie Franz Liszt depuis 2012.
CB-T
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Concerto Koln
Créé à Cologne en 1985, Concerto Köln compte aujourd’hui parmi les orchestres les plus renommés dans la pratique
d’exécution historique. Séduisant le public et la critique par ses interprétations extraordinairement vivantes, il est l’invité
régulier de salles prestigieuses de par le monde. Spécialisé dans la redécouverte de musiciens restés méconnus, il a
contribué à la renaissance notamment de compositeurs tels Joseph Martin Kraus, Evaristo Felice dall’Abaco ou HenriJoseph Rigel. Partenaire du spécialiste des chaînes haute-fidélité MBL, l’ensemble a enregistré sous différents labels une
soixantaine de disques qui ont reçu de nombreux prix - Echo Klassik, Grammy Award, MIDEM Classical Award, “Choc” du
Monde de la Musique, Diapason d´Or... Concerto Köln a collaboré avec de grands chefs d’orchestre - Kent Nagano, René
Jacobs, Laurence Equilbey, Emmanuelle Haïm... -, et s’est adjoint le concours de nombreux artistes parmi lesquels Cecilia
Bartoli, Philippe Jaroussky, Christoph Prégardien ou Andreas Staier ; il s’est aussi produit avec les choeurs Accentus,
Arsys Bourgogne et RIAS-Kammerchor. Créateur en 2005 d’un Centre de Musique ancienne basé à Cologne, devenue par
là-même capitale allemande de la musique ancienne, l’ensemble récemment nommé ambassadeur culturel de l’Union
européenne est soutenu par de nombreux sponsors parmi lesquels le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la ville de
Cologne, le groupe TÜV Rheinland, l’Association des Paysages de Rhénanie (Landschaftsverband Rheinland), le groupe
Bauwens et la Fondation Rheinenergie pour la culture.
SC
Les Ombres
Co-dirigé par Sylvain Sartre et Margaux Blanchard, l’ensemble Les Ombres se distingue dans le paysage baroque actuel.
Ensemble à géométrie variable, il se produit suivant les projets et au gré des rencontres en musique de chambre - trio ou
quatuor - autour de Bach, Couperin ou Telemann, ou dans le cadre de créations scéniques plus importantes en orchestre
de chambre, aux côtés de solistes chanteurs, comédiens ou danseurs, autour d’opéras méconnus. Désireux de toucher un
large auditoire, il choisit de développer l’aspect scénique de ses concerts, s’attachant à créer des spectacles à
l’atmosphère unique, jeux de scène, lumières et projections vidéos réunis étant entièrement mis au service de la musique.
Pour autant, le travail des Ombres s'inscrit sans conteste dans la lignée musicale des pionniers du baroque : fidèle à la
pratique instrumentale dite “historiquement informée”, l’ensemble lie étroitement ses interprétations aux travaux de
recherche musicologique. Formé à la Schola Cantorum Basiliensis par Marc Hantaï, Paolo Pandolfo, Jesper Christensen
et Andrea Marcon, il s’intéresse au rayonnement de la musique française à travers l'Europe et s’attache à redécouvrir les
chefs-d’œuvre oubliés des XVIIe et XVIIIe siècles, auxquels il donne un second souffle sans jamais en trahir l'écriture.
Composé d’artistes parmi les plus talentueux de sa génération - Isabelle Druet, Mélodie Ruvio, Chantal Santon, JeanFrançois Lombard... -, l’ensemble s’est produit sur de prestigieuses scènes d’opéra - Montpellier, Saint-Étienne, Lyon - et
dans de grands festivals tels Ambronay, Freunde Alter Musik Basel, York, Utrecht ou Tokyo. Ses disques parus chez
Ambronay Éditions et depuis 2014, chez Mirare (distribution Harmonia Mundi) ont été largement salués par la critique “ffff” de Télérama, “Choc” de Classica, Quobuzissime, Coup de cœur du jardin des critiques de France Musique,
Supersonic de Pizzicato.
SC
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Orchestre d’Auvergne
À la fois orchestre de région et orchestre de chambre présent dans de nombreux festivals en Europe et dans le monde,
l'Orchestre d'Auvergne développe une importante activité artistique depuis sa fondation en 1981. Constitué de 21
musiciens recrutés au niveau international, l’ensemble doit son unité et sa cohésion exemplaires aux directions musicales
de Jean-Jacques Kantorow, Arie van Beek et Roberto Forés Veses, jeune chef espagnol nommé en 2012 directeur
musical et artistique de l’orchestre. La grande stabilité de l’effectif de l’orchestre lui a permis d'enrichir son répertoire, qui
s'étend à ce jour de la musique baroque à la musique contemporaine. Jouant sous la conduite de chefs prestigieux,
d’Emmanuel Krivine à Fabio Biondi, et invitant de grands interprètes parmi lesquels Augustin Dumay, Barbara Hendricks,
Nemanja Radulovic, il est régulièrement invité en tournée dans les salles et les festivals les plus renommés. Parallèlement
à ces concerts prestigieux, l’orchestre est aussi très présent dans sa région, dans les grandes saisons régionales et en
concert dans les plus belles églises romanes. La saison 2014-2015 s’annonce de même riche en rencontres musicales,
avec notamment des concerts à La Folle Journée de Nantes et du Japon ainsi que des collaborations avec Andreï
Korobeinikov, Kenneth Weiss, Alain Carré, Isabelle Faust, Adam Laloum, David Krakauer, le Trio Chausson, John Nelson
ou encore Christoph Poppen. L'éloquence, la précision des interprétations et l'inspiration artistique de l'Orchestre
d'Auvergne ont séduit de grands labels et ont permis à ce jour la gravure de plus de 30 enregistrements. Un disque avec le
trompettiste Romain Leleu, consacré à Matalon, Beffa et Jolivet, paraîtra au début de l’année 2015.
SC
Ricercar Consort
En 1985, le Ricercar Consort effectue sa première tournée de concerts avec L’Offrande musicale de J. S. Bach.
L’ensemble acquiert alors une réputation internationale, notamment dans le domaine des cantates et de la musique
instrumentale du baroque allemand. Il donne de nombreux concerts aux côtés notamment d’Henri Ledroit, Max van
Egmond et James Bowman, et enregistre une cinquantaine de disques parmi lesquels l’œuvre intégrale de compositeurs
méconnus tels que Nicolas Bruhns ou Matthias Weckmann. Aujourd’hui dirigé par Philippe Pierlot, l’ensemble alterne les
productions de grande envergure, principalement dans le domaine de la musique sacrée - les Passions et cantates de
Bach et Haendel, le Stabat Mater de Pergolèse... -, et la musique de chambre dont une grande part autour de l’ensemble
de violes. Applaudi en 2006 à La Folle Journée avec l’opéra Didon et Enée de Henry Purcell et, aux côtés de la soprano
Céline Scheen, avec l’Exultate Jubilate de Mozart, il a donné cette même année, à l’Opéra de Versailles, une soirée
entièrement consacrée à Marin Marais. Soutenu par la Communauté française de Belgique, l’ensemble se produit dans de
prestigieux festivals tels Boston, Edimbourg, Utrecht régulièrement. Son enregistrement du Magnificat de Bach a été
récompensé à l’automne 2009 du prestigieux Prix de l’Académie Charles Cros, et deux ans plus tard sa version de la
Passion selon saint Jean, donné en concert au Collège des Bernardins, a été acclamée par la presse internationale. En
2015, l’ensemble se produira aux côtés de Carlos Mena dans un programme-phare autour de la Trauer-Ode de Bach
cependant qu’un vaste projet, “Jérusalem”, avec solistes et chœurs verra le jour en 2016, en partenariat avec le Bozar de
Bruxelles.
SC
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Philippe Pierlot viole de gambe et direction
Philippe Pierlot est né à Liège. Après avoir étudié la guitare et le luth en autodidacte, il se tourne vers la viole de gambe,
qu’il étudie auprès de Wieland Kuijken. Partageant son activité entre la viole de gambe et la direction, il se consacre à la
musique de chambre et au répertoire d’oratorio et d’opéra. Il a à ce jour adapté et restauré les opéras Il Ritorno d’Ulisse de
Monteverdi - présenté entre autres au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, au Lincoln Center de New York et à La Fenice
de Venise - et Sémélé de Marin Marais, ainsi que la Passion selon Saint Marc de Bach. Collaborant, en 2011 et 2013,
avec des artistes issus du Conservatoire de Pékin dans le cadre d’une rencontre entre instruments baroques européens et
traditionnels chinois, il a suscité des créations contemporaines pour les deux types d’instruments. Philippe Pierlot a fondé il
y a une dizaine d’années, avec Rainer Zipperling et François Fernandez, le label discographique Flora, qui permet aux
artistes de produire en finançant eux-mêmes leurs enregistrements. Il a par ailleurs enregistré avec son ensemble, le
Ricercar Consort, plusieurs disques pour le label français Mirare, dont les plus récents sont consacrés à la musique pour
viole de Couperin, aux Cantates de Bach et à L’Offrande musicale. Directeur du festival Bach en Vallée mosane,
professeur aux conservatoires de Bruxelles et de La Haye, Philippe Pierlot a créé dans la ville de Spa en Belgique, un
séminaire autour de la viole de gambe qui se déroulera à partir de l’automne 2015.
SC
Sinfonia Varsovia
Sinfonia Varsovia a fêté en 2014 ses 30 ans d’existence. C’est en avril 1984 en effet que Yehudi Menuhin est invité par
l’Orchestre de Chambre Polonais en tant que soliste et chef d’orchestre. Afin de satisfaire aux exigences du répertoire, il
élargit l’effectif de la formation, qui rencontre l’accueil enthousiaste du public et de la critique. L’orchestre prend dès lors le
nom de Sinfonia Varsovia. Invité des plus importants festivals et salles de concert dans le monde entier, il interprète un
répertoire extrêmement vaste qui lui vaut d’être dirigé par les plus grands chefs - Claudio Abbado, Emmanuel Krivine, Paul
McCreesh, Michel Plasson, Mstislav Rostropovich... - et d’accompagner d’éminents solistes tels Martha Argerich, Teresa
Berganza, Placido Domingo, Anne-Sophie Mutter, Maxim Vengerov et bien d’autres. Accordant une attention particulière
aux Folles Journées et aux projets initiés par René Martin, Sinfonia Varsovia a été en juin 2010, année du bicentenaire de
la naissance de Chopin, co-organisateur avec le CRÉA et son directeur René Martin de La Folle Journée à Varsovie,
reconduite depuis chaque année. Enregistrant sous plusieurs labels, il possède à ce jour une discographie riche de plus de
200 titres, dont beaucoup ont reçu des récompenses prestigieuses. Soutenu par la Fondation Sinfonia Varsovia, créée en
2000 par Franciszek Wybranczyk, l’orchestre est actuellement dirigé par Krysztof Penderecki.
SC
Renegades Steel Band
Originaire de Trinidad, île située au large du Venezuela, le Renegades Steel Band s’est forgé en 30 ans une belle
réputation, en devenant l’ensemble le plus célèbre et talentueux non seulement de Trinidad, mais aussi d’outre-Atlantique.
L’ensemble rassemble une vingtaine de musiciens, martelant, à la façon de virtuoses, près d’une soixantaine de bidons
d’acier de 200 litres d’où jaillissent d’incroyables pépites sonores. Installés derrière leurs “pans”, ils forment une véritable
philharmonie tropicale et vibrante, capable de transcender les genres. Chaque fût est travaillé pour être capable de rendre
le son de 28 notes différentes et d’imiter un instrument particulier. En fermant les yeux, on peut donc sans difficulté
entendre un orchestre symphonique : tel bidon imite le son d’un orgue Hammond, plus loin, semble s’élever la mélodie
d’une guitare, ailleurs on entend une section de cuivres, des nappes de synthé ou encore un solo de saxophone… Invité
par René Martin à transcrire, en 2008 à l’occasion de La Folle Journée Schubert, quelques-uns des plus beaux morceaux
du compositeur, l’ensemble s’est lancé le même défi l’année suivante avec des oeuvres de Bach, et en 2010 avec des
pièces de Chopin. À chaque fois le résultat dépassa toute espérance, et ce fut pour le public une véritable découverte que
d’entendre ces œuvres classiques revisitées par les “pans” ; car c’est bien l’un des atouts majeurs de l’ensemble que de
pouvoir naviguer ainsi avec la plus grande facilité d’un répertoire à l’autre - du reggae à la samba, de la salsa au calypso,
et du french cancan à la ballade soul ou à la musique classique.
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chœurs et direction
Apollo5 ensemble vocal
L’ensemble britannique Apollo5, loué pour son engagement scénique, interprète un répertoire allant d’arrangements de
pièces classiques à la musique pop, en passant par le jazz rétro et les chants de Noël. Se produisant en Europe mais
aussi régulièrement en Angleterre, notamment à Londres sur des scènes comme St Martin-in-the-Fields ou le Royal Albert
Hall, l’ensemble réalise sa première tournée aux États-Unis lors de la saison 2014-2015. Très engagé dans la fondation
Voces Cantabiles Music, créée par Voces8 et basée au Gresham Centre en plein cœur de la City londonienne, le groupe
participe à ce programme d’éducation par la musique qui touche chaque année 20000 personnes à travers le monde.
Ensemble en résidence auprès de Surrey Arts, Apollo5 travaille régulièrement avec des enfants et des adultes handicapés
et intervient dans les Red Balloon Learner Centres, dont la mission est la réinsertion scolaire et professionnelle de jeunes
en décrochage. Le groupe, qui a commencé en 2014 la publication de ses arrangements musicaux aux Éditions Peters,
organise de nombreux ateliers, des masterclasses et une série de concerts pour enfants au Gresham Centre, ainsi que
des projets et des résidences. Sponsorisé par Vivien of Holloway, Apollo5 reçoit le soutien de la Fondation Concordia.
CB-T
Dunedin Consort
Tirant son nom du château d’Edimbourg (Din Eidyn), l’ensemble Dunedin Consort rayonne, comme le célèbre monument,
sur la capitale écossaise et bien au-delà. Placé sous la direction de John Butt, il s’est forgé au fil des années une solide
réputation dans le domaine de la musique baroque et classique, remportant en 2007, avec son enregistrement de la
version originale du Messie de Haendel, le Gramophone Award du Meilleur album de musique baroque, et en 2008 le
Midem Baroque Award. Plus récemment, en 2014, l’ensemble a reçu le Gramophone Award du meilleur enregistrement de
musique vocale avec le Requiem de Mozart, réinterprété d’après la nouvelle édition de David Blake, spécialiste de Mozart
- version que Dunedin Consort a présenté en concert au Michaelkirche de Vienne. Dunedin Consort s’est illustré dans de
nombreux festivals en Écosse - notamment au Festival d’Edimbourg - et en Irlande, mais aussi au Canada, en Israël et
dans de nombreux pays européens. Régulièrement diffusé sur les radios, BBC Scotland notamment, il entretient une
relation privilégiée avec le label Linn Records. Il a enregistré ces dernières années nombre de grandes oeuvres du
répertoire : en 2008 la Passion selon Saint Matthieu de Bach et l’opéra de Haendel Acis et Galatée, qui a reçu d’excellente
critiques et un Gramophone Award, en 2010 la Messe en si mineur de Bach, largement saluée également, en 2012
l’oratorio Esther de Haendel, et en 2013, la Passion selon Saint Jean de Bach (élu “Enregistrement du Mois” par
Gramophone) et les Concertos Brandebourgeois, nominés pour un Gramophone Award en 2014.
SC
John Butt direction
Titulaire de la chaire de musique de l’Université de Glasgow depuis 2001 et directeur musical de l’ensemble Dunedin
Consort depuis 2003, John Butt est diplômé de l’Université de Cambridge. Après avoir été titulaire de l’orgue du King’s
College, il poursuit ses recherches sur Bach et obtient son doctorat en 1987. Par la suite maître de conférences à
l’Université d’Aberdeen et membre du Magdalene College de Cambridge, il rejoint l’Université de Berkeley en 1989 en tant
que professeur de musique et organiste. À l’automne 1997, il retrouve Cambridge pour y devenir maître de conférence et
membre du King’s College. Rédacteur en chef de plusieurs ouvrages spécialisés, ses livres sont publiés aux Presses
Universitaires de Cambridge. Chef invité de formations renommées telles l’Orchestra of the Age of Enlightenment, l’Irish
Baroque Orchestra, le Philharmonia Baroque Orchestra, l’Académie Royale de Musique ou encore l’Orchestre de
Chambre et le Chœur du Conservatoire Royal d’Écosse, il est aussi un organiste et claveciniste reconnu qui se produit à
travers le monde et dont les enregistrements sont parus chez Harmonia Mundi. Récompensé par de nombreux prix pour
sa contribution à la musicologie, John Butt a notamment reçu la Médaille Dent en 2003. Il a été fait Officier de l'Ordre de
l'Empire britannique en 2013.
CB-T
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Ensemble Vocal Lausanne
Fondé en 1961 par Michel Corboz, l’Ensemble Vocal Lausanne (EVL) est composé d’un noyau de professionnels que
rejoignent, en fonction de l’œuvre interprétée, des choristes de haut niveau et de jeunes chanteurs en formation.
L’ensemble aborde un répertoire très large, allant des débuts du baroque jusqu’au XX e siècle. Sa direction artistique,
assurée à la suite de Michel Corboz par Guillaume Tourniaire durant deux ans, devrait être confiée courant 2015 à Daniel
Reuss, secondé par Nicolas Farine. Régulièrement invité à l’étranger, notamment en Europe et au Japon, il est également
invité de l’Orchestre de Chambre de Lausanne et de l’Orchestre de la Suisse romande et collabore également avec le
Sinfonietta de Lausanne, les Cornets noirs, le Sinfonia Varsovia ou le Quatuor Sine Nomine. L’Ensemble Vocal de
Lausanne travaille aussi avec son propre orchestre, l’Ensemble Instrumental de Lausanne, qui joue suivant le répertoire
choisi sur instruments anciens ou modernes. Invité des festivals d’Ambronay, de Fontevraud ou de La Chaise-Dieu, il se
produit régulièrement aussi à La Folle Journée - à Nantes et en région Pays de Loire, mais aussi à Bilbao, Tokyo et
Varsovie.
L’imposante discographie de l’EVL - une centaine de disques chez Erato, Cascavelle, Aria Music, Avex ou Mirare - lui
confère une réputation mondiale. Citons parmi une trentaine d’enregistrements primés, les Requiem de Mozart et de Fauré
ou encore le Requiem de Gounod. Après Le Miroir de Jésus d’André Caplet, paru début 2013, son prochain opus, Schola
Aeterna, sortira en mars 2015.
SC
Daniel Reuss direction
Daniel Reuss commence ses études de direction chorale auprès de Barend Schuurman au conservatoire de Rotterdam.
En 1990, il succède à Jan Boeke à la tête de l’ensemble Cappella Amsterdam, dont il devient aussi le directeur artistique.
Parallèlement, il dirige entre 2003 et 2006 le RIAS Kammerchor de Berlin, avec lequel il enregistre plusieurs disques
récompensés par la presse spécialisée européenne, consacrés notamment à Noces de Stravinsky, au Vin herbé de Frank
Martin ou encore à Salomon de Haendel. Entre 2008 et 2013, il est également directeur du Chœur de chambre
philarmonique estonien. La collaboration de l’ensemble avec la Cappella Amsterdam donne naissance, entre autres, à
l’enregistrement du Golgotha de Frank Martin chez Harmonia Mundi nominé pour un Grammy en 2011. Travaillant
régulièrement avec les plus éminents ensembles et orchestres d’Europe, tels l'Akademie für Alte Musik Berlin,
musikFabrik, Vocal Consort Berlin, l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam, l’Orchestra of the Eighteenth Century ou le
Collegium Vocale Gent, il débute en 2015 une collaboration avec l’Ensemble Vocal Lausanne. C’est sur l'invitation de
Pierre Boulez qu’il s’est aussi rendu, durant l’été 2006, à l’académie du Festival de Lucerne, en Suisse, en tant que
professeur et chef de chœur. À l’aise dans un répertoire allant du XIIIème siècle à nos jours, Daniel Reuss a gravé des
enregistrements internationalement reconnus de pièces de Brahms, Janacek, Poulenc, Ligeti ou encore Sofia Gubaidulina.
CB-T
La Venexiana
Désigné par la presse comme le “nouvel Orphée du madrigal italien”, l’ensemble La Venexiana fondé par Claudio Cavina
s’impose aujourd’hui comme le meilleur interprète au monde de ce répertoire. Tirant son nom d’une célèbre comédie de
l’époque de la Renaissance restée anonyme mais non moins considérée comme un chef-d’œuvre de l’art théâtral italien,
l’ensemble a élaboré au fil des ans un style d’interprétation original, en ajoutant à la rhétorique et à la perfection dans la
déclamation du texte, un goût authentiquement méditerranéen. Invité de très nombreuses scènes et festivals de par le
monde - Musikverein de Vienne, Concertgebouw d’Amsterdam, festivals de Montpellier, Uzès, Schwetzingen, Bruges,
Singel d’Anvers... -, il a présenté dans de nombreuses villes les opéras de Monteverdi - Orfeo en 2007, Le Couronnement
de Poppée en 2009, Le Retour d’Ulysse en 2011 -, et Artemisia de Cavalli, monté en 2010 pour la première fois depuis
trois siècles. Son répertoire consacre également les oratorios de Scarlatti, les cantates de Bach, et la musique vocale de
Haendel et Vivaldi. Couronnée de prix, l’abondante discographie de La Venexiana - en contrat exclusif, depuis 1998, avec
le label espagnol Glossa - comprend des madrigaux de Luzzaschi, D’India, Luca Marenzio, Gesualdo, l’intégrale des
madrigaux de Monteverdi - événement discographique de l’année 2008 - ainsi que ses trois grands opéras. Cette dernière
saison, l’ensemble s’est produit au Festival de Ravenne dans Il Combattimento di Tancredi e Clorinda, à Dortmung dans
l’Orfeo, et en tournée au Japon avec Le Couronnement de Poppée.
SC
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Claudio Cavina direction
Claudio Cavina est sans conteste l’un des grands noms de la scène actuelle dans le domaine de la musique ancienne.
Considéré comme l’un des meilleurs contre-ténors italiens de sa génération, il s’est formé au chant avec Candice Smith,
avant de se spécialiser à la Schola Cantorum Basiliensis auprès de René Jacobs et Kurt Widmer. Il s’est depuis produit
avec des ensembles vocaux parmi les plus réputés - Concerto italiano, Europa galante, Le Parlement de Musique, La
Colombina... - et a enregistré plus de 90 disques, dont l’album De Vita Fugacitate (Glossa), accueilli avec enthousiasme
par la presse spécialisée. C’est en 1996 qu’il fonde La Venexiana, ensemble avec lequel il s’est produit dans le monde
entier, et dont les enregistrements ont été abondamment récompensés - Prix Cecilia, Gramophone Award, Prix Amadeus...
Ses enregistrements de l’intégrale des madrigaux de Monteverdi et de la trilogie des opéras, tout comme celui d’Artemisia
de Cavalli en 2011 le consacrent aujourd’hui comme le meilleur spécialiste de ce répertoire.
SC
Voces8
Lauréat de nombreux prix internationaux, Voces8 est l’un des principaux jeunes ensembles vocaux britanniques.
Proposant un répertoire s’étendant des polyphonies anciennes jusqu’au jazz en passant par les arrangements de
musiques populaires, il captive son public par son chant raffiné développant de multiples sonorités. Accueilli par les plus
grandes salles - Wigmore Hall de Londres, Tokyo Opera City, Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg ou encore Cité de la
Musique à Paris -, le groupe s’est produit lors d’une tournée en Europe au cours de la saison 2013-2014 mais aussi aux
États-Unis, à Dubaï et en Asie, sous oublier sa présence à La Folle Journée de Nantes, à laquelle les chanteurs participent
très régulièrement. L’ensemble a rejoint depuis peu le label Decca avec lequel il a sorti un premier album baptisé
“Eventide” et classé numéro 1 des ventes en Grande-Bretagne pendant deux semaines. La discographie de Voces8
comporte également de nombreux enregistrements avec Sigmum Classics, dont le dernier, “A Purcell Collection” avec
l’ensemble Les Inventions, est paru en avril 2014. Lauréat des catégories “Meilleur Album Classique” et “Meilleur Single
Classique” des CARA Awards en 2013, l’ensemble est par ailleurs ambassadeur des Éditions Peters, avec lesquelles il
publie ses arrangements et ses programmes éducatifs. Le groupe participe également activement aux activités de Voces
Cantabiles Music, à travers des ateliers innovants mis en place dans des écoles du Royaume-Uni mais aussi de France et
d’Allemagne. Désireux d’inspirer la créativité à travers la musique, il anime aussi des master classes avec des personnes
de tout âge, et collabore avec plusieurs organisations internationales.
Voces8 a reçu le soutien du Arts Council England, des Musicians Benevolent Fund et de la Worshipful Company of
Musicians. Le groupe est par ailleurs sponsorisé par T. M. Lewin.
jazz et musique électronique
Richard Galliano accordéon
Né en 1950 à Cannes, Richard Galliano est le fils d’un professeur d’accordéon d’origine italienne. Il commence l’instrument
à l’âge de quatre ans et se forme parallèlement au Conservatoire de Nice, où il étudie l’harmonie, le contrepoint et le
trombone. En 1973, il se rend à Paris et entame plusieurs collaborations avec des figures de la variété française comme
Claude Nougaro, Barbara ou Serge Reggiani. Après s’être produit aux côtés de jazzmen renommés parmi lesquels Chet
Baker, Toots Thielemans ou Ron Carter, il revient en 1991, sur les conseils d’Astor Piazzolla, au répertoire traditionnel et
contribue à défaire l'accordéon de son image vieillotte. Son disque New Musette lui vaut d’ailleurs de recevoir le prix
Django Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993. Par la suite, ne quittant plus son instrument Victoria, il s’épanouit
pleinement dans le jazz et traverse l’Atlantique en 1996 pour enregistrer New York Tango, disque récompensé par une
Victoire de la musique. Désormais internationalement reconnu, il continue à explorer un large éventail de musiques et se
produit aussi bien en solo qu’au sein de diverses formations, du duo au big-band, avec des musiciens comme Daniel
Humair, Jan Garbarek, Gonzalo Rubalcaba, Wynton Marsalis, Biréli Lagrène, Michel Portal, Anouar Brahem ou encore
Gary Burton. Soucieux de transmettre sa riche expérience, Richard Galliano est l’auteur, avec son père Lucien, d’une
méthode d’accordéon saluée en 2009 par le prix Sacem du Meilleur ouvrage pédagogique.
CB-T
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Murcof musique électronique
Murcof est le nom de scène du musicien électro mexicain Fernando Corona. Son univers sonore est un mélange de
culture et sons électro, combinés à des sources plus classiques ; inspirée tout à la fois de la musique classique du XXe
siècle et de sa passion pour les pionniers de l’électro - Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream -, sa musique puise
également dans les expérimentations sonores menées avec son groupe d’avant-garde Elohim, qui marque en quelque
sorte sa période “pré-Murcof”. Compositeur moderne utilisant la technologie, Murcof s’attache à créer une musique qui
interpelle l’esprit et le cœur ; évoquant, à l’instar de compositeurs tels Arvo Pärt, Henryk Gorecki ou Giya Kancheli, les
grands thèmes de la vie, de la mort et de l’éternité, il se distingue dans son écriture par son sens des détails, ses tempos
ondoyants et son sens de la spatialisation. Quatre albums sont parus à ce jour, qui ont été acclamés par la critique,
notamment “Martes”, album très novateur paru en 2002 et qui apparaît dorénavant comme un classique de la composition
électronique minimale. Invité à se produire dans le monde entier, dans des lieux de référence tels le Greenwich
Planetarium (en collaboration avec le Royal Astronomer), le Festival de Montreux (avec Talvin Singh et Erik Truffaz) ou le
Festival Sonar de Barcelone, Murcof s’est notamment illustré en 2008, en tournée avec sa pièce “Oceano”, réalisée en
collaboration avec des musiciens classiques et le sculpteur-lumière Flicker, puis en 2012 avec “Wixarika”, inspirée de la
culture des indiens Huichols et réalisée en collaboration avec Erik Truffaz, Edgar Amor et Dominique Mahut. Au nombre de
ses dernières créations, un projet avec la pianiste Vanessa Wagner, basé sur la musique de compositeurs contemporains,
combinée à l’inspiration électro. Présenté dans de grandes salles telles l’Arsenal de Metz ou la Gaîté Lyrique à Paris, ce
projet a été repris lors de la saison 2013-2014, notamment au C3 Festival d’Essen, aux Bouffes du Nord à Paris, à la Folle
Journée de Nantes et au Lille Pianos Festival.
SC
Ensembles de musique de chambre
Quatuor Prazak quatuor à cordes
Pavel Hula violon
Vlastimil Holek violon
Josef Kluson alto
Michal Kanka violoncelle
Le Quatuor Prazák s’est constitué durant les études au Conservatoire de Prague de ses différents membres. Vainqueur en
1978 du Concours International d’Évian, il décroche l’année suivante le Prix du Festival du Printemps de Prague. Ses
membres décident alors de se consacrer totalement à une carrière de quartetistes : travaillant auprès d’Antonín Kohout,
violoncelliste du Quatuor Smetana, à l’Académie de Prague, ils se perfectionnent également auprès du Quatuor Vlach, et
auprès de Walter Levine, leader du Quatuor LaSalle, à l’Université de Cincinnati. Ils suivent alors les traces des ensembles
désireux de se familiariser avec le répertoire moderne, particulièrement celui de la 2 nde École de Vienne. Les Prazák se
sont imposés depuis dans tout le répertoire d’Europe Centrale, aussi bien dans les œuvres de Schoenberg, Berg,
Zemlinsky et Webern, qu’ils programment lors de leurs tournées en Europe (en particulier en Allemagne), conjointement
aux quatuors de Haydn, Mozart, Beethoven et Schubert, que dans les œuvres des compositeurs de Bohême-Moravie
(Dvorák, Smetana, Suk, Novák, Janácek, Martinu, Schulhoff…) et dans celles du répertoire contemporain, qu’ils analysent
à la lumière de leur expérience du répertoire international, de Haydn à Webern. Sous contrat d’exclusivité avec le label
Praga Digitals, ils se sont définitivement hissés, à l’instar de leurs aînés américains (Juilliard et LaSalle) et européens
(Alban Berg), au premier rang des ensembles internationaux, grâce notamment aux intégrales réalisées des quatuors de
Schoenberg, Berg, Beethoven, et Brahms, qui les a fait reconnaître comme un des ensembles les plus homogènes de la
scène actuelle, et dont l’interprétation virtuose et engagée a fait l’unanimité auprès de la critique spécialisée. Un problème
de santé a récemment conduit au remplacement de Václav Remeš, l’un des membres fondateurs, par Pavel Hůla,
professeur de violon et de musique de chambre à l’Académie de Musique de Prague.
SC
23
Quatuor Zaïde quatuor à cordes
Charlotte Juillard violon
Leslie Boulin-Raulet violon
Sarah Chenaf alto
Juliette Salmona violoncelle
Formé en 2009, le Quatuor Zaïde a d’ores et déjà remporté une impressionnante série de prix : 3ème Prix du Concours
international de quatuor à cordes de Banff (Canada), 1er Prix du Concours international de Musique de Pékin, 1er Prix du
Concours international Joseph Haydn à Vienne... Invité de salles prestigieuses - Musikverein de Vienne, Wigmore Hall de
Londres, Cité de la Musique à Paris, Auditorium de la Cité interdite de Pékin, Jordan Hall de Boston, Beijing Concert Hall...
-, il a été sélectionné pour la saison 2015-2016 comme ECHO Rising Stars, prestigieuse distinction qui le fait reconnaître
comme le meilleur quatuor de sa génération. Dans un répertoire incluant tous les styles et portant un intérêt certain à la
musique contemporaine, le quatuor s’est notamment produit aux côtés des violoncellistes Julian Steckel et Jérôme
Pernoo, et des pianistes Alexandre Tharaud, Bertrand Chamayou, David Kadouch et Jonas Vitaud. Très régulièrement
suivi et conseillé, depuis sa constitution, par Hatto Beyerle, altiste fondateur du Quatuor Alban Berg, il a enregistré au
printemps 2014 un disque Janacek-Martinu pour le nouveau label digital NoMad Music, qui a reçu d’excellentes critiques.
Soutenu par le Mécénat Musical Société Générale, son principal mécène, le Quatuor Zaïde est lauréat 2010 du
programme “Génération Spedidam”, ensemble lauréat 2010 du Festival d’Aix-en-Provence et 1er Prix 2011 du Concours de
la FNAPEC.
Charlotte Juillard joue depuis janvier 2011 un violon de Joseph Gagliano de 1796 prêté par Mécénat Musical Société
Générale, et Juliette Salmonja, depuis février 2014, un violoncelle de Claude-Augustin Miremont prêté par l’association
des amis du violoncelle.
SC
Signum Saxophone Quartet quatuor de saxophones
Bla Kemperle saxophone soprano
Erik Nestler saxophone alto
Alan Luzar saxophone ténor
David Brand saxophone baryton
Fondé en 2006, le quatuor de saxophones Signum est basé à Cologne. Formé par Erik Nestler et David Brand, tous deux
allemands, associés à Blaž Kemperle et Alan Lužar, originaires de Slovénie, le quatuor a suivi l’enseignement de Daniel
Gauthier, Lars Mlekusch et Arno Bornkamp. Recevant les conseils du chef d’orchestre Gabor Takács-Nagy ou encore des
quatuors Ébène et Artemis, le jeune ensemble a remporté des prix lors des concours internationaux de Lugano et de
Berlin. Il se produit depuis lors sur les plus prestigieuses scènes d’Europe et a fait ses débuts au Carnegie Hall de New
York en 2013. Nommé “Rising Stars 2014-2015” par l’European Concert Hall Organisation, le quatuor jouera notamment
au cours de l’année 2015 au Barbican Center de Londres, au Konzerthaus de Vienne, au Concertgebouw d’Amsterdam,
au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ou encore à Rome, Bern, Belgrade et Saint Pétersbourg. Depuis la saison 20132014, Signum collabore avec Folkert Uhde autour d’un projet sur L’Art de la Fugue de Bach ; les quatre musiciens ont
aussi joué la pièce de Bob Mintzer Rhythm of the Americas aux côtés d’un orchestre et ils se produisent avec le musicien
canadien Chilly Gonzales. Après un premier disque paru chez Ars et consacré à Grieg, Ravel, Bartók et Chostakovitch, le
quatuor sortira un second enregistrement au début de l’année 2015. Parallèlement à ses activités de concert, Signum est
engagé dans de nombreux programmes éducatifs, parmi lesquels “Rhapsody in School” du pianiste Lars Vogt.
CB-T
24
Chant
Hans Jorg Mammel ténor
Originaire de Stuttgart, Hans Jörg Mammel débute sa formation musicale du chœur de garçons de sa ville natale avant
d’étudier le droit économique à Freiburg, puis d’intégrer les classes de chant de Werner Hollweg et Ingeborg Most à la
Musikhochschule. Il se perfectionne également lors de masterclasses données par Barbara Schlick, Elisabeth
Schwarzkopf et James Wagner, et parfait son interprétation de la musique ancienne avec Reinhard Goebel. Invité à
chanter dans d’importants festivals - Utrecht, Schleswig-Holstein, Potsdam, Vézelay, Bruges et Vienne -, il collabore avec
de grands chefs d’orchestre comme Thomas Hengelbrock, Sigiswald Kuijken, Hans Zender, Philippe Herreweghe et
Masaaki Suzuki. Il a chanté avec beaucoup de succès le rôle d’Orfeo dans l’opéra éponyme de Monteverdi en Belgique et
en Islande et s’est également illustré au Staatsoper Unter den Linden de Berlin. Grand interprète de lieder, Hans Jörg
Mammel manifeste un intérêt particulier pour les compositeurs de la seconde école de lieder de Berlin et participe à la
diffusion d’œuvres méconnues de compositeurs tels Carl Friedrich Zelter, Johann Friedrich Reichardt, Johann Peter
Schulz ou Robert Franz. Son album de La Belle Meunière de Schubert, dans une version pour ténor et guitare, a
également été un succès. Le chanteur est membre de l’ensemble Cantus Cölln, dirigé par Konrad Junghänel.
AC
Carlos Mena contre-ténor
Né à Vitoria-Gasteiz (Espagne) en 1971, Carlos Mena étudie à la Schola Cantorum de Bâle où il est élève de R. Levitt et
R. Jacobs. Se produisant désormais sur des scènes prestigieuses comme le Konzerthaus de Vienne, la Philharmonie de
Berlin, le Théâtre des Champs-Élysées, le Kennedy Center de Washington, l’Opera City Hall de Tokyo ou encore le
Concert Hall de Melbourne, il chante sous la direction de chefs renommés tels M. Minkowsky, F. Biondi, O. Dantone ou A.
Marcon. Il a également interprété de nombreux rôles dans des opéras aussi divers que Rinaldo et Il Trionfo de Haendel,
Orfeo de Monteverdi, Europera V de Cage, Midsummer Night's Dream de Britten ou encore Ascanio in Alba de Mozart.
Ses disques, parus sous les labels Mirare et Harmonia Mundi, ont été salués par la critique. Carlos Mena se produit
également dans le répertoire de lied, de Liszt à Benjamin. Il a fondé en 2009 la “Capilla Santa Maria”, ensemble à la pointe
de l’interprétation historique, dont il est le directeur.
CB-T
Céline Scheen soprano
Formée par Vera Rosza à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, la soprano Céline Scheen est aujourd’hui
l’invitée des plus grandes scènes. Collaborant avec des chefs éminents parmi lesquels Louis Langrée, René Jacobs, Jordi
Savall, Philippe Herreweghe, Andrea Marcon ou encore Jean Tubery, elle a interprété nombre de rôles d’opéra - dans Don
Giovanni et La Flûte enchantée de Mozart, Platée de Rameau, Orfeo de Monteverdi, Alceste de Gluck... - et a également
enregistré la musique du film Le Roi danse avec Musica Antiqua Köln et Reinhard Goebel. Au disque, ses enregistrements
les plus récents sont consacrés à Bellérophon de Lully avec les Talens lyriques et Christophe Rousset, aux Cantates
profanes italiennes de J. S. Bach avec Leonardo Garcia Alarcon, et aux Vêpres de Monteverdi avec le Ricercar Consort et
Philippe Pierlot. Céline Scheen est attendue cette saison dans la Passion selon Saint Mathieu de J. S. Bach, et se produira
notamment avec Les Ambassadeurs et Alexis Kossenko, la Holland Baroque Society et l’Arpeggiata de Christina Pluhar.
SC
25
Mattias Vieweg basse
Originaire de Thuringe, en Allemagne, Matthias Vieweg commence le piano à l’âge de 5 ans, puis poursuit sa formation
musicale à Wernigerode - où il devient membre du Chœur des Jeunes de la Radio et obtient son baccalauréat - avant de
l’approfondir à la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin, où il se forme notamment au chant, au piano et à
l’accompagnement de lied. Guidé, entre autres, par des maîtres de la voix comme H. Hotter et D. Fischer-Dieskau, il sort
victorieux de plusieurs compétitions d’envergure telles que le Concours de la Société Richard Strauss de Munich en 1997
et surtout le Concours Bach de Leipzig en 1998. Depuis, on retrouve ce baryton sur la scène de grandes salles de concert
et festivals internationaux, sous la direction de Barenboïm, Nagano, Sawallisch, Jacobs ou Rilling, et aux côtés
d’ensembles tels que la Staatskapelle de Berlin, l’Orchestre de la Radio de Cologne, l’Akademie für Alte Musik ou le
Collegium Vocale Gent. Matthias Vieweg est régulièrement sollicité pour des enregistrements discographiques.
AC
Musique traditionnelle
Yann-Fanch Kemener chant
Venu au chant breton par les berceuses maternelles, Yann-Fañch Kemener fait depuis quelques années l’unanimité dans
le monde de la musique et du chant. Dès les années 1970, avec quelques passionnés ou érudits, il collecte auprès des
anciens, véritables passeurs d’une culture menacée de disparition et d’oubli, un vaste répertoire de chants et de contes.
S’initiant parallèlement aux techniques vocales des chanteurs de fest-noz, il parcourt la Bretagne à la faveur de la
renaissance des musiques “trad. et folk”, et réalise ses premiers enregistrements discographiques : des comptines pour
enfants, du kan ha diskan (chant à deux voix), des gwerzioù (récits épiques), des sonioù (chants de circonstance)..., soit
une dizaine de titres depuis 1975. En duo avec Dider Squiban, pianiste classique et jazz, il enchaîne les succès,
notamment avec les albums Enez Eusa (Diapason d’or 1996) et Ile-exil (“ffff” de Télérama) et, pour toujours chanter mieux
le terroir, les îles et les légendes bretonnes, participe au disque “L’héritage des Celtes”, qui remporte le grand prix de
l’Eurovision. À partir de 2000, une autre collaboration fructueuse, cette fois avec Aldo Ripoche, violoncelliste, lui permet
d’associer, à travers la création de spectacles originaux, une voix bretonne à un instrument du répertoire classique, et
d’enregistrer un nouvel album : An Dorn - La Main, qui a obtenu un “Choc” du Monde de la Musique et le Grand Prix de
l’Académie Charles Cros.
SC
Aldo Ripoche violoncelle baroque
Médaille d’Or du Conservatoire de Région de Caen, où il est l’élève en violoncelle de son père Jacques Ripoche, Aldo
Ripoche intègre à 14 ans le CNSMD de Paris dans les classes de Bernard Michelin et Jacques Parenin. Récompensé de
deux Premiers Prix en violoncelle et musique de chambre, il se perfectionne auprès de Roland Pidoux, Mark Drobinsky et
Christophe Coin. Lauréat du Concours des jeunes talents de l’Ouest, finaliste du Concours des jeunes solistes de TF1,
Premier prix du Forum international des jeunes interprètes, il se produit dans les principaux pays d’Europe. Passionné de
musique française, il a notamment donné en première audition, en 1992, le concerto pour violoncelle et orchestre
Épiphanie de Caplet à Moscou. Membre fondateur de l’Académie Paul Le Flem en 1997, il en est aujourd’hui le directeur
musical. Professeur au Conservatoire de Saint-Malo, il est membre de l’ensemble baroque Stradivaria et s’est produit avec
cette formation à La Folle Journée de Nantes ainsi qu’aux festivals du Périgord noir et de La Chaise-Dieu. Curieux de
toutes les rencontres artistiques, il a collaboré à des productions cinématographiques, chorégraphiques et théâtrales ; il a
ainsi tout naturellement trouvé sa place auprès du chanteur Yann-Fañch Kemener, avec lequel il revisite depuis les
années 2000 le répertoire traditionnel breton.
SC
26
Antonio Zambujo chant
António Zambujo chante le fado avec une voix d’ange. Miroitante de nuances ambrées, une voix à la beauté singulière et
hospitalière, qui réunit en elle le masculin et le féminin. António Zambujo est épris de fado. Il sait ce qu’il lui doit en
émotions et vertiges. Il sait aussi l’enfermement d’un amour fusionnel. Aussi se ménage-t-il des espaces en vol libre,
s’autorisant le plaisir de la digression.
Né à Beja, dans la région de l’Alentejo, au sud du Portugal, il avait 24 ans quand Amalia Rodrigues est décédée, en 1999.
Il raconte avoir pleuré ce jour là, écoutant en boucle un disque de la diva. Il y a un fado avant Amalia et un autre après
Amalia. Elle a tout bouleversé. Lui a donné à lui le goût de chanter ce scintillant vague à l’âme. Jusqu’alors, il s’était
surtout intéressé aux chants traditionnels de l’Alentejo, transmis par sa grand-mère, et à la clarinette, apprise au
conservatoire régional de Beja. Comme tout interprète de fado, Zambujo reprend parfois certains des titres immortalisés
par la chanteuse. L’hommage semble quasi inévitable. Au début de sa carrière, il a participé à un spectacle musical dans
lequel il tenait le rôle du premier mari d’Amalia.
Amalia Rodrigues est une source inépuisable d’émotion pour lui. Il en est d’autres, tout aussi jaillissantes. Il y a le fado et
puis... des chemins très inspirants ailleurs. La morna cap-verdienne ou le père de la bossa nova, Vinicius de Moraes (le
plus grand poète de la langue portugaise) lui sont également nécessaires et le nourrissent.
L’élégant chanteur au sourire enjôleur sort aujourd’hui son cinquième album, nommé paresseusement Quinto (Cinquième).
Quand d’autres se creusent la tête pour trouver un titre fort et qui fait sens, lui ne s’est pas tracassé pour celui-là. Il s’en
amuse. Enregistrés pour la plupart au Centre des Arts de Sines, lieu de naissance d’un aventurier célèbre (Vasco De
Gama), mais sans public, les titres sont tous inédits, mis à part “Rua dos meus ciúmes”, écrit et composé par Nelson de
Barros et Frederico Valério. Les auteurs en sont des amis d’aujourd’hui, portugais ou brésiliens (Marcio Faraco, Rodrigo
Maranhão). Il n’a pas eu envie d’aller trop chercher dans le passé, préférant, confie-t-il, une écriture contemporaine, en
résonance avec l’époque dans laquelle il vit, sa réalité. Des plumes qui le plus souvent cisèlent des mots de désir et
d’amour, doux comme une caresse, dans la voix et les murmures du chanteur.
Solistes
Paul Lay piano
Grand Prix du disque de Jazz de l’Académie Charles Cros 2014 pour son opus en quartet Mikado, Paul Lay se forme au
Conservatoire de Toulouse avant de poursuivre son cursus au sein du département Jazz et Musiques improvisées du
CNSMD de Paris. Élève d’Hervé Sellin, François Théberge, Glenn Farris et Dré Pallemaerts, il se perfectionne en outre
auprès de Riccardo del Fra, Joey Baron, Marc Johnson, Archie Shepp, Michel Portal, Marc Ducret et Louis Sclavis.
Lauréat de prestigieux concours internationaux - Moscou, Martial Solal, Montreux -, ainsi que de la Fondation Meyer et du
Mécénat Musical Société Générale, il remporte aussi, à l’instar de ses glorieux prédécesseurs (Bojan Z, Baptiste
Trotignon), le Prix du Soliste au Concours National de Jazz de La Défense. En récital solo et avec ses différentes
formations, en trio et quartet, il est l’invité de salles et de festivals parmi les plus renommés, tant en France qu’à l’étranger
- Duc des Lombards, Jazz à la Villette, Musique à l’Empéri, North Sea Jazz Festival de Rotterdam, festivals d'Annecy, de
Biarritz, de Cologne, de La Roque d’Anthéroon... - et se produit en tournée en Russie et en Amérique centrale. Collaborant
avec de nombreuses formations - Géraldine Laurent Quartet, Riccardo del Fra Quintet, Ensemble Aum... -, il a
accompagné Barbara Hendricks dans un programme de spirituals et gospels à l’occasion de la première journée
internationale du Jazz à l’Unesco. Après la création au Théâtre de la Criée à Marseille d’Alcazar Memories - hommage au
music-hall marseillais avec Isabel Sorling au chant et Simon Tailleu à la contrebasse -, Paul Lay retourne sur cette même
scène en janvier 2014, cette fois en récital solo à l’occasion d’une soirée hommage à Michel Petrucciani, et en co-plateau
avec Baptiste Trotignon et Aldo Romano. Il se produit également au Théâtre de Neuilly avec un projet pluridisciplinaire
intitulé “Une Nuit Américaine”. Paul Lay enregistre en exclusivité chez Laborie Jazz depuis 2010, année de la parution de
son premier disque, Unveiling, aux côtés de Simon Tailleu et Elie Duris et qui a soulevé l’enthousiasme du public comme
de la presse.
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François Salque violoncelle
Éminent représentant de la prestigieuse école française de violoncelle, François Salque est loué de toutes parts pour sa
technique phénoménale, son éclectisme et son extraordinaire profondeur musicale.
Ce diplômé de l’Université de Yale et du CNSMD de Paris s’est à ce jour produit dans plus de quarante pays et avec des
formations de haut rang telles l'Orchestre de la Radio de Munich, l'Orchestre de la Suisse Romande, la Camerata de
Saint-Pétersbourg ou l’Ensemble Orchestral de Paris. Son engagement en faveur de la musique de notre temps lui a valu
de nombreuses dédicaces, notamment de Thierry Escaich, Nicolas Bacri, Krystof Maratka ou Karol Beffa. Il est également
à l'origine de plusieurs créations, mêlant inspirations contemporaines et musiques traditionnelles. Ses disques en soliste et
en musique de chambre en compagnie de Paul Meyer, Emmanuel Pahud, Eric Le Sage ou Alexandre Tharaud ont été
largement acclamés par la presse, tout comme les sept disques réalisés avec le Quatuor Ysaÿe, dont il a été le
violoncelliste durant cinq ans. Partenaire de l’accordéoniste Vincent Peirani, il a également enregistré un album avec ce
dernier : “Est”, chez Zig-Zag Territoires, qui a reçu d’excellentes critiques. Très jeune, François Salque est primé dans les
plus grands concours internationaux (Genève, Tchaïkovsky, ARD-Munich, Rostropovitch, Rose...). “La sensibilité et la
noblesse de son jeu” alliées à “un charisme et une virtuosité exceptionnelle” (Pierre Boulez) lui ont permis de remporter
pas moins de 10 premiers prix et autant de prix spéciaux, et d’obtenir les plus hautes distinctions jamais attribuées à un
violoncelliste français. Il compte parmi ses maîtres Janos Starker, Paul Tortelier, Philippe Muller et Michel Strauss.
François Salque enseigne actuellement la musique de chambre au CNSMD de Paris.
SC
Vincent Peirani accordéon
Après des études classiques d’accordéon et de clarinette, Vincent Peirani s’oriente vers le jazz et les musiques
improvisées. Intégrant le département Jazz du CNSMD de Paris, il est la révélation du concours de jazz de la Défense en
2003, et se produit aux côtés d’éminents musiciens de jazz au nombre desquels Marcel Azzolla, Vincent Courtois, Yaron
Herman, Émile Parisien, Dominique Pifarély, Michel Portal ou Daniel Zimmerman. Présent dans le domaine de la chanson,
aux côtés de Roberto Alagna notamment, et dans celui de la World musique, il collabore en outre avec des musiciens
classiques tels le violoniste Laurent Korcia ou le violoncelliste François Salque. Parallèlement à ces activités, Vincent
Peirani monte lui-même des projets : un solo intitulé “L'ébruiteur”, et des duos avec Vincent Lê Quang (avec lequel il
enregistre le disque “Gunung Sebatu”, paru en février 2009 chez Zig Zag Territoires) ou François Salque, son partenaire
pour l’album “EST” (paru en février 2011 chez Zig Zag Territoires). Vincent Peirani s’est aussi produit au sein d’un quintet
rock électrique aux côtés d’Émile Parisien, Yoan Serra, Tony Paeleman et Julien Herné, avec lesquels il a gravé l’album
“Living Being”, et avec un quintet pop-world co-dirigé avec la chanteuse franco-indonésienne Serena Fisseau, dont est
sorti l’album “Séjalan”.
SC
Abdel Rahman El Bacha piano
Né à Beyrouth dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian. À 10 ans, il
donne son premier concert avec orchestre et Claudio Arrau lui prédit une grande carrière. Admis au CNSMD de Paris dans
la classe de Pierre Sancan, il est récompensé de quatre Premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et
contrepoint) et remporte à 19 ans le prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique, qui lui ouvre les portes d’une
brillante carrière internationale. Du Mozarteum de Salzbourg au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, du Concertgebouw
d’Amsterdam à la Herkulessaal de Munich, il joue sous la direction de grands chefs avec les meilleures formations Philharmonique de Berlin, Orchestre National de France, NHK Tokyo, Orchestre de la Suisse Romande… Abdel Rahman
El Bacha a reçu en 1983, des mains de Mme Prokofiev, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des
premières oeuvres de Prokofiev, paru chez Forlane. Il a gravé depuis pour ce même label de nombreuses oeuvres de
Bach, Schubert, Schumann, Ravel et Rachmaninov ; de Chopin il a enregistré également l’intégrale de l’oeuvre pour piano
seul, ainsi que les oeuvres pour piano et orchestre. En 2011, une première collaboration avec le label Mirare s’est soldée
par l’enregistrement d’un disque Prokofiev et s’est poursuivie avec la parution, en septembre 2013, de l’intégrale des 32
Sonates pour piano de Beethoven - enregistrement pour lequel il a reçu la meilleure distinction du magazine belge
Crescendo. Possédant la double nationalité franco-libanaise, Abdel Rahman El Bacha est également compositeur. Nommé
en 1998 Chevalier des Arts et des Lettres, il a également reçu du Président de la République libanaise la Médaille de
l’Ordre du mérite, plus haute décoration de son pays natal.
SC
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Anne Queffelec piano
Internationalement reconnue comme l’une des plus remarquables pianistes de sa génération, Anne Queffélec exerce un
rayonnement exceptionnel sur la vie musicale. Fille et sœur d’écrivains, elle-même passionnée de littérature, c’est vers la
musique qu’elle se tourne dès son plus jeune âge. Ses études au Conservatoire de Paris achevées, elle reçoit à Vienne
l’enseignement de Paul Badura-Skoda, de Jörg Demus et surtout d’Alfred Brendel. Les succès remportés dans les
concours internationaux de Munich et de Leeds ne tardent pas à faire d’elle une soliste renommée, invitée à travers le
monde. Plébiscitée en Europe, au Japon, à Hong-Kong, au Canada, aux États-Unis, elle est l’invitée des plus grandes
formations orchestrales et joue sous la direction de chefs prestigieux tels Boulez, Gardiner, Jordan, Conlon, Langrée,
Foster ou Janowski. Invitée des “Proms” de Londres, des festivals de Bath, Haendel-Festspiele Göttingen, Cheltenham, La
Chaise-Dieu et La Grange de Meslay, elle a donné à La Roque d’Anthéron l’intégrale des Sonates de Mozart en six
concerts diffusés en direct sur France Musique - confirmant par là même son affinité passionnée avec l’univers mozartien.
Cultivant un répertoire éclectique, Anne Queffélec a réalisé plus d’une trentaine d’enregistrements dédiés à Scarlatti, Bach,
Haendel, Mozart, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Chopin, Liszt, Debussy, Fauré et Satie ; elle a également gravé les
intégrales de l’œuvre pour piano seul de Ravel et de Dutilleux. Ses derniers disques consacrent Bach, Chopin, Haydn, et
la musique française avec deux disques : “Satie et Cie”, élu “Diapason d’Or de l’Année 2013”, et un coffret Ravel,
Debussy, Fauré récompensé lui, d’un “Diapason d’Or” en 2014. Un nouvel album, dédié celui-ci à Scarlatti, paraîtra en
2015 chez Mirare, qui sera le disque officiel de la Folle Journée consacrée aux “Passions”.
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Biographies des compositeurs
Jean-Sébastien Bach (1685-1750)
Né à Eisenach, en Thuringe, la même année que Haendel et D. Scarlatti, Jean-Sébastien n’est qu’un maillon dans une
très longue chaîne de musiciens. Son père, puis son frère aîné ont guidé ses premiers pas dans une appropriation
méthodique de tout le domaine musical de son temps. Profondément enraciné dans son Allemagne natale et nourri par sa
foi luthérienne, mais aidé par une aussi intelligente qu’insatiable curiosité, il assimile et fond dans le creuset de son génie
créateur l’héritage des contrapuntistes du Nord de l’Allemagne (Boehm, Reinken, Buxtehude) comme le lyrisme effusif et
dramatique des Italiens (Frescobaldi, Vivaldi), et le sens de la forme et du rythme chers aux Français (Grigny, Couperin).
Les étapes variées de sa carrière d’organiste et de maître de chapelle, même si elles ne lui ont pas toujours apporté les
satisfactions personnelles qu’il en attendait - Lünebourg (1700), Arnstadt (1703), Mühlhausen (1707), Weimar (1708),
Coethen (1717), et enfin Leipzig (1723) - lui ont permis d’accumuler les chefs-d’œuvre dans tous les genres et modes
d’expression (à l’exception de l’opéra) : musique d’église (chorals, motets, cantates, Passions, messes), musique pour
orgue (toccatas, fugues), musique pour clavier ou pour instruments solistes : violon, violoncelle, flûte (inventions, préludes
et fugues, suites, partitas), musique pour orchestre (suites, concertos). D’une certaine manière, il résume et domine
l’histoire de la musique occidentale, celle dont il est le génial héritier, et celle qui le suit, car à bon nombre de ses
successeurs, il n’a cessé de servir de référence.
SC
Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
Beethoven occupe une place à part dans l'histoire de la musique comme dans le cœur de tous les mélomanes. S'il le doit
en partie aux circonstances qui ont entouré sa vie (la Révolution française et ses conséquences, l'avènement du
romantisme), il le doit d'abord et surtout à la force avec laquelle il sut affronter un destin exceptionnel et à un génie qui lui
permit de renouveler en profondeur le langage musical. Né à Bonn, c'est pourtant à Vienne, la ville illustrée par Haydn et
Mozart, que Beethoven se fixe en 1792 pour y entamer une brillante carrière de pianiste et de compositeur. Mais assez
vite il est rejoint par le plus cruel des destins pour un musicien : il est frappé d'une surdité qui dès 1802 se révèle incurable.
Plongé d'abord dans le désespoir - il songe même au suicide -, il parvient à dépasser sa souffrance - l'“héroïsme”
beethovénien -, voyant dans la création musicale le moyen de parler au cœur de tous les hommes et de continuer à
délivrer le message dont il se sent porteur. Ainsi dès 1802, Beethoven redouble d'activité créatrice. Sur le plan musical et
formel, son œuvre, riche du magnifique héritage de ses prédécesseurs, repousse désormais toujours plus loin les limites
de chaque genre, jusqu'à bouleverser les schémas établis, en particulier dans le domaine symphonique, dans l'œuvre pour
piano, qui “contient” déjà tout le XXe siècle, et peut-être plus encore dans le domaine du quatuor à cordes, dont il
révolutionne proprement l'écriture. Et, dans le même temps, cette musique délivre toujours à tous les hommes un message
consolateur et fraternel ; n'est-ce pas Beethoven lui-même qui définissait ainsi la finalité de sa musique : “Partie du cœur,
qu'elle aille au cœur” ?
SC
Alban Berg (1885-1935)
Issu d’une famille de la bourgeoisie viennoise, Berg se passionne de bonne heure pour la poésie et la musique. Devenu en
1904 l’élève et très vite, l’ami d’Arnold Schoenberg, de dix ans son aîné, il va partager la double ambition de son maître de
recueillir le meilleur de l’héritage allemand - de Bach à Brahms, Wagner et Mahler - et de renouveler dans le même temps
un langage musical parvenu selon lui à épuisement. Ce qui aboutit, chez Schoenberg, à une évolution nécessaire de
l’atonalisme au dodécaphonisme (utilisation des douze sons de la gamme) et à la musique sérielle, qui sera la marque de
“l’école de Vienne” au début du XXe siècle, et chez Berg à un souci évident, dont témoignent toutes ses œuvres - les trois
Pièces pour orchestre opus 6 (1914), l’opéra Wozzeck, son chef-d’œuvre (1924), le Concerto de chambre (1925), la Suite
lyrique pour quatuor à cordes (1926), l’opéra Lulu (1929) et le Concerto pour violon “À la mémoire d’un Ange” (1935), pour
ne citer que les plus marquantes - de concilier l’invention formelle et le pouvoir hautement expressif du discours musical.
Berg meurt prématurément d’une septicémie le 24 décembre 1935.
SC
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Hector Berlioz (1803-1869)
Le génie du compositeur Hector Berlioz, figure fondamentale du romantisme français, n’est reconnu que bien tardivement.
Considéré à son époque comme excentrique aux effets de musique “babyloniens”, il déconcertait ses contemporains qui
l’adulaient ou le détestaient. Nourrie d’une fascination pour Beethoven, Glück, Shakespeare et Hugo, sa musique est
profondément innovante, aussi bien par le développement de longues mélodies, que par l’amplification du rythme et des
timbres de l’orchestration, dont il avait le secret. En 1830, il est lauréat du Prix de Rome, et donne en concert pour la
première fois son immense chef-d’œuvre : la Symphonie fantastique. Son opéra Benvenuto Cellini sera malheureusement
mal reçu par la suite. Il se concentrera alors sur la musique symphonique, concertante, et chorale (Harold en Italie, Roméo
et Juliette, Grande Messe Solennelle, La Damnation de Faust, Te Deum). Pour vivre, il écrira aussi des articles de critique
musicale. Il récidivera cependant dans l’écriture d’opéra, comme les gigantesques Troyens puis l’ultime Béatrice et
Bénédict, qu’il ne verra jamais représentés de son vivant. Berlioz a dû prendre beaucoup sur lui, sa vie fut un combat
proprement romantique, entre exaltation et tragédie. Sa conception musicale ne séduisait pas spécialement le public de
l’époque, mais ses congénères et amis comme Liszt, Mendelssohn, Wagner l’admiraient.
Alexandre Borodine(1833-1887)
Fils illégitime d’un prince géorgien, Borodine reçoit une excellente éducation : il apprend plusieurs langues, étudie la flûte
et commence à composer dès l’âge de 14 ans. Ses parents le destinent pourtant à la médecine ; il intègre l’Académie de
médecine de Saint-Pétersbourg en 1850 et devient finalement professeur de chimie. Malgré ses occupations scientifiques,
Borodine se consacre avec talent à la composition même s’il aborde la musique “en amateur”. Sa rencontre avec Balakirev
à Saint-Pétersbourg est déterminante et c’est avec lui qu’il adopte le style qu’on lui connaît aujourd’hui. Il s’imprègne des
tendances et idées nouvelles de l’époque et adhère au Groupe des Cinq (également constitué de Rimski-Korsakov, Cui,
Glinka et Moussorgski) en 1862. Liszt, qu’il a rencontré à Weimar, contribue à le faire connaître en Europe. Son œuvre
principale, Le Prince Igor, reste inachevée et est complétée par Rimski-Korsakov et Glazounov. Borodine s’inspire du
folklore russe, ainsi que des harmonies orientales, mais sa musique concilie les sources populaires nationales et les
formes de la tradition européenne, italienne notamment. Son sens du rythme et de la couleur orchestrale, un certain
exotisme ainsi qu’un indéniable souffle épique, donnent à sa musique un cachet tout particulier.
AC
Johannes Brahms(1833-1897)
Natif d’Allemagne du Nord, Brahms ne reniera jamais ses appartenances nordiques ; mais son installation définitive en
1863 à Vienne - qu’en vieux garçon casanier il ne quittera plus, hormis quelques voyages proches en Bohême, Hongrie,
Suisse et Italie - lui permettra d’assimiler le meilleur d’une tradition qui s’est toujours abreuvée à de multiples sources :
héritier de Bach, de Mozart et de Beethoven comme tous les musiciens de sa génération, Brahms recueille aussi l’héritage
de ses prédécesseurs immédiats que sont Schubert, Mendelssohn, et surtout Schumann qui, sentant sa fin proche,
l’investit en 1853 - Brahms a tout juste 20 ans - comme son fils spirituel. Fort de tels patronages, Brahms édifie
méthodiquement au fil des ans une œuvre très importante qui embrasse tous les genres (à l’exception de l’opéra) :
concertos et symphonies, musique vocale pour voix seule et pour chœur, œuvres pour piano seul et de musique de
chambre - peut-être le meilleur de l’œuvre de Brahms qui se révèle dans ce domaine plus que dans tout autre le musicien
de la confidence intime et de la convivialité heureuse.
SC
42
Frédéric Chopin (1810-1849)
La vie de Frédéric Chopin est une de celles qui a suscité le plus de légendes. Qui ne connaît l’image dénaturée du
musicien à la fois passionné et mièvre, tumultueux et efféminé ? Sa liaison avec George Sand, son allure chétive, sa lutte
contre la phtisie et sa mort en pleine jeunesse contribuent à donner cette image de lui. Pourtant, ses réticences envers ses
contemporains romantiques, son goût pour la musique de Haendel (son idéal musical), le fait que Bach et Mozart sont
pour lui des modèles de perfection et l’abandon de sa carrière de virtuose mettent en évidence l’ambiguïté de son
tempérament.
Si au départ, il s’efforce de se conformer à l’idéal classique, très vite apparaît le souci évident de retrouver les souches
populaires de la musique polonaise, mélange de nostalgie et de rêve, à laquelle il donnera une expressivité extrême.
L’invasion de la Pologne par la Russie provoquera chez Chopin un désespoir patriotique qui génèrera une interrogation
poignante sur lui-même. La souffrance de vivre loin de son pays le conduit à identifier ses propres souffrances à celles de
la nation polonaise opprimée. Chopin, dont la démarche compositionnelle est si personnelle, adulé et adopté par toute
l’élite cultivée, a confié son imagination créatrice presque exclusivement au piano, faisant de cet instrument le mode
d’expression musicale par excellence, plus que tout autre musicien romantique. “Chapeaux bas, Messieurs, un génie” pour
reprendre le cri d’admiration de Schumann.
Antonin Dvorak (1841-1904)
Dvorák est le représentant le plus connu de l’école musicale tchèque, même si Smetana - son aîné de dix-sept ans - reste
incontestablement le fondateur de cette école en Bohême-Moravie. Comme tous les musiciens de son pays, il a été
profondément influencé par la tradition germanique ; Dvorák a été un fervent admirateur de son presque contemporain
Brahms, et n’a jamais remis en question les grandes formes inaugurées par les classiques de Vienne, Beethoven en
particulier. Mais en même temps il s’est fait, d’instinct, comme ses compatriotes musiciens, le chantre passionné du réveil
national qui a marqué nombre de pays, d’Europe centrale particulièrement, dans la seconde partie du XIXe siècle. Né dans
une famille de paysans des environs de Prague, Dvorák a d’abord fait de la musique en campagnard, pour l’église et le
bal, avant d’acquérir une formation musicale plus complète, et de devenir un musicien fêté dans toute l’Europe, et même
aux États-Unis où il se rend en 1892, invité à venir diriger le Conservatoire National de New York - et d’où il écrira deux de
ses meilleures œuvres : le Concerto pour violoncelle et la célèbre Symphonie “Du Nouveau Monde”. Cette double filiation
explique le caractère particulier de sa musique : quels que soient les genres pratiqués - musique pour piano, mélodies,
musique de chambre, symphonies, grandes fresques religieuses, opéra… -, toujours s’y mêlent et s’y confortent
mutuellement un sens exigeant de la forme et un lyrisme puissant qui sourd directement de la terre de Bohême et de l’âme
slave. Aussi sa mort en 1904 fut-elle l’occasion d’un véritable deuil national.
SC
Carlo Gesualdo (1560-1613)
Gesualdo appartient à une famille noble du royaume des deux Siciles ; il est aussi le neveu de l’archevêque de Naples.
Immergé tôt dans un contexte artistique, il devient un excellent luthiste. Grand seigneur au caractère passionnel, cet être
“hors du commun” témoigne d’une sensibilité puissante, voire excessive, et dans son œuvre et dans sa vie personnelle, (il
ira jusqu’à tuer sa femme adultère et son amant). Gesualdo s’enrichit de voyages en Italie et glane les idées nouvelles qui
circulent. Il reste pourtant unique dans son style qui n’a ni antécédents ni postérité. Ce “baroque”, comme on l’entend dans
les arts plastiques (contrasté, énigmatique, excédent, mouvant) est le maître incontesté d’un style madrigalesque
mélangeant des harmonies musicales uniques, une imagination poétique assimilée, et une technique remarquable, qui
offre à son univers musical une grande liberté.
43
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Né à Halle en Saxe prussienne (la même année que Bach et D. Scarlatti), Haendel manifeste d’emblée un fort caractère
en arrachant très tôt à un père réticent le droit de commencer sa formation musicale avec l’organiste Zachow. Conquérant,
volontaire, il a un parcours aventureux qui le mène d’abord à Hambourg (1703), puis en Italie (à partir de 1706), où il
rencontre Corelli, et où il acquiert une maîtrise peu commune dans l’art de composer pour la voix, ce qui lui vaut de grands
succès, à Rome dans le registre de la musique sacrée, et surtout à Venise avec son premier opéra, Agrippina (1709).
Après un court séjour à Hanovre, il part en 1710 pour l’Angleterre, bien décidé à faire la conquête d’un pays où il saura à la
fois s’adapter à la tradition locale (il reprend habilement à son compte les musiques festives, odes de célébration ou
divertissements de cour, où avant lui s’était illustré Purcell), et imposer sa manière, notamment l’opéra à l’italienne dont il
s’est fait une spécialité, suivant un parcours qui va de Rinaldo (1711) à Deidamia (1741), en passant par Jules César
(1724), Orlando (1733) et Alcina (1735). Après un passage difficile, marqué par des revers financiers et de graves ennuis
de santé (1737), il rebondit en se libérant des contraintes de la scène, avec de somptueux oratorios - Israël en Egypte,
Saül, Le Messie (1742), Judas Maccabaeus, Jephta. La postérité ne cessera jamais de le reconnaître parmi les plus
grands.
CC
Joseph Haydn (1732-1809)
Né aux confins de l’Autriche et de la Hongrie, Joseph Haydn apprend la musique auprès d’un parent, Mathias Franck. En
1761, il entre au service du prince Paul II Esterházy, au château d’Eisenstadt ; il restera au service de cette famille jusqu’à
sa mort. Il suivra Nicolas “le Magnifique”, successeur de Paul II en 1762, dans le palais Esterháza où la cour passe les
étés (revenant à Vienne l’hiver). Il dispose de tout un orchestre talentueux ; ce Versailles de la Hongrie accueille fêtes et
représentations dans le grand esprit du Siècle des Lumières. “Je pouvais faire des expériences, de sorte que sans l’avoir
voulu, je devins original.” Sans qu’il s’en aperçoive, Haydn acquiert dans l’Europe entière une grande renommée.
Réalisant que les éditeurs exploitaient sa musique, il prend vers 1780 la situation en main et compose alors pour des
commandes privées et des éditeurs. En 1790, le successeur de Nicolas, Anton, licencie l’orchestre. C’est pour Haydn
l’occasion d’effectuer ses premiers voyages ; il a 58 ans. Deux séjours londoniens, à l’invitation de Johann Peter Salomon
(1791-92 et 1794-95), achèvent d'en faire le musicien le plus admiré de son temps ; il livre ses douze dernières
symphonies. À son retour, Nicolas II décide de reconstituer la chapelle ; Haydn a pour seule obligation de composer une
messe par an, et laisse alors des quatuors, ses plus grandes messes et des oratorios. Affaibli, il cesse de composer en
1804, et ne quitte plus Vienne jusqu’à sa mort.
SM
Leos Janacek (1854-1928)
Bien qu’il se soit essayé très jeune à la composition, encouragé par Pavel Krizkovski (son chef de chœur) et Antonín
Dvorák, Janácek eut beaucoup de mal se faire reconnaître par les milieux musicaux pragois ; ses origines modestes et
provinciales (il est né en Moravie, dans une famille d’instituteurs), son nationalisme militant, et une étroite réputation de
pédagogue et de théoricien dans lequel on l’enferma longtemps furent probablement la cause de cette mise à l’écart. Puis
brusquement, en 1916, le triomphe de son opéra Jenufa sur la scène du Théâtre national de Prague (qui l’avait dédaigné
en 1903) ouvre pour lui une période d’intense activité créatrice, confortée par une amitié amoureuse qui illumine les dix
dernières années de sa vie, et par une réputation grandissante dans son pays et à l’étranger : l’écrivain Max Brod se fait
son propagandiste (comme il le faisait dans le même temps pour Franz Kafka), et il est élu en 1927 membre de l’Académie
des Beaux-Arts de Prusse aux côtés de Paul Hindemith et d’Arnold Schoenberg. C’est le temps des chefs-d’œuvre au
lyrisme irrésistible (la Sinfonietta, le Capriccio pour piano et instruments à vent, les deux quatuors, la Messe glagolitique, et
les ultimes opéras : L’Affaire Makropoulos, La Petite Renarde rusée, De la Maison des morts), dans lesquels Janácek a su
admirablement à la fois exploiter les trouvailles mélodiques et rythmiques issues d’une intense réflexion sur la musique
populaire et le langage parlé, et transmettre la générosité de son panthéisme, comme son indéfectible amour de la nature
et de la vie.
SC
44
Franz Liszt (1811-1886)
Après une enfance passée dans une atmosphère musicale où il s’imprègne des œuvres de Mozart, Haydn et Beethoven,
Franz Liszt est déjà célèbre à quinze ans comme virtuose du piano et n’aura jamais de rival, ce qui lui vaudra d’être admiré
par ses contemporains presque exclusivement comme interprète. Grand voyageur, il remporte d’immenses succès dans
toute l’Europe. Il innove certains aspects du concert : c’est le premier pianiste à donner des récitals pour piano seul, à
jouer de mémoire. Le compositeur, lui, est d’une grande ouverture d’esprit : il accorde une attention extrême aux musiques
populaires, aux compositeurs du passé et aux musiques de ses contemporains. Les musiques populaires sont une
nouvelle source d’enrichissement de son univers sonore, elles sont intégrées à sa propre démarche créatrice. S’il
compose d’abord exclusivement pour le piano, il se tourne ensuite vers l’orchestre. Puis, c’est l’entrée en religion : les
grandes partitions marqueront le terme de sa carrière de compositeur. Pour Liszt, la musique est une : profane ou sacrée,
elle est toujours l’expression d’une inspiration intérieure. Paradoxalement, Liszt est le musicien le plus admiré de ses
contemporains et le plus solitaire du XIXe siècle, partagé entre son désir de solitude, d’isolement méditatif et l’adulation
qu’il suscite. Liszt aura contribué à l’évolution de la musique de son époque par ses apports personnels sur le plan de la
composition et de la technique pianistique et restera un des plus grands compositeurs du XIXe siècle, d’une ouverture
d’esprit et d’une générosité extrêmes.
CC
Gustav Mahler (1860-1911)
Né à Kaliste en Bohême, Mahler appartient à cette génération de novateurs - celle de Claude Debussy, de Richard
Strauss, de Leos Janácek - qui, ne reniant rien de la tradition dont ils sont nourris, vont cependant renouveler le langage
musical, ses formes et ses sources d’inspiration au tournant des XIXe et XXe siècles. Juif, appartenant de plus à la
minorité allemande en Bohême, Mahler se sentira toute sa vie, sinon un déraciné, du moins un dépaysé : un trait qui
l’apparente à Schubert et au thème romantique du voyage, auquel se rattache le fameux recueil des Lieder eines
fahrenden Gesellen (“Chants du Compagnon Errant”). On retrouve ainsi dans son œuvre - constituée pour l’essentiel de
lieder, et de neuf symphonies dont la composition s’échelonne entre 1885 et 1911 - à la fois l’inspiration populaire tour à
tour naïve, sarcastique, féérique et tragique, et la nostalgie d’un ailleurs qui ne cesse de l’habiter. Sa carrière est un peu à
l’image de ce voyage perpétuel vers d’autres rives : sorti du Conservatoire de Vienne en 1880, Mahler entame une longue
carrière de chef d’orchestre à la tête des opéras de Prague, Leipzig, Budapest, Hambourg, et enfin Vienne où il acquiert la
réputation d’un chef aussi exigeant qu’efficace, jusqu’à ce qu’une cabale à relents d’antisémitisme ne le contraigne, en
1907, à s’exiler aux États-Unis. Nommé directeur de la Philharmonie de New York, il regagne précipitamment Vienne au
printemps 1911, rattrapé par la maladie, et meurt le 18 mai, laissant à son fidèle disciple Bruno Walter le soin de révéler au
public viennois les deux oeuvres testamentaires que constituent Le Chant de la Terre et la Neuvième Symphonie.
SC
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Les dons exceptionnels de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), développés par son père Leopold (lui-même
musicien), le mènent dès l’âge de six ans sur les routes ; il fait l’objet de tous les émerveillements et rencontre des
compositeurs comme Johann Schobert et Jean-Chrétien Bach. Mozart doit néanmoins affronter les difficultés à se faire
une place ; à Salzbourg, sa ville natale, il est Konzertmeister, mais la petite ville et les contraintes imposées au musicien
de cour sont pour lui bien trop étroites. Ses voyages dans l’espoir de décrocher une situation n’aboutissent pas. Il les met
cependant à profit pour étudier auprès des grands maîtres (notamment le Padre Martini qui lui enseigne le contrepoint) et
honorer des commandes.
À Salzbourg, Mozart pose sa démission, en 1777, afin d’effectuer un voyage à Paris qui lui a été refusé. La rupture
définitive n'a cependant lieu qu’en 1781 ; Mozart a conscience de son génie, il s’installe à Vienne et épouse Constance
Weber. Leur situation financière n'est pas brillante et les postes continuent à se refuser. Il collabore avec le librettiste
Lorenzo Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte), et son entrée dans la loge maçonnique sera en
toile de fond de La Flûte enchantée. La situation financière des Mozart se dégrade inexorablement et Wolfgang tombe
gravement malade. Il consacre ses dernières forces à plusieurs commandes, La Flûte enchantée, La Clémence de Titus,
le Concerto pour clarinette et le Requiem, laissé inachevé.
SM
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Claudio Monteverdi (1567-1643)
Claudio Monteverdi a grandi dans un milieu pour le moins aisé ; il est baigné dans une atmosphère musicale sous
l’influence directe de son frère compositeur Giulio Cesare. Précoce, il publie à l’âge de 15 ans ses premières œuvres, tout
en prenant conscience des limites de la polyphonie traditionnelle et de la nécessaire évolution du langage musical. Dès
1590, il est engagé à la cour du Duc de Mantoue comme violiste, chanteur, compositeur. C’est après avoir entendu et
apprécié la création “innovante” Euridice de Peri, que le Duc Vincenzo Gonzala commande à Monteverdi un spectacle
musical écrit “de la même manière” : en découle en 1607 le fabuleux Orfeo. À la mort de son protecteur en 1612,
Monteverdi quitte Mantoue “célèbre mais pauvre” ; il sera finalement nommé à Saint-Marc de Venise où il se consacre à la
musique religieuse. C’est une période de trouble pour Monteverdi qui doit faire face à plusieurs malheurs (épidémies,
atteinte directe de l’Inquisition sur son fils, guerre pour la succession du Duché de Mantoue…). Il ne revient à l’opéra que
tardivement pour l’ouverture des théâtres vénitiens San Cassiano et San Giovanni e Paulo. Ses dernières œuvres Le
Retour d’Ulysse et Le Couronnement de Poppée ouvrent l’ère du bel canto. “Avec lui commence l’histoire de la musique
moderne”.
CC
Domenico Scarlatti (1685-1757)
Formé au clavecin par son père Alessandro (1660-1725), Domenico Scarlatti est dès l’âge de 16 ans nommé organiste et
compositeur à la Chapelle royale de Naples où son père est maître de chapelle. En 1705, il part à Venise où il rencontre
des musiciens éminents, dont Haendel avec lequel il noue une profonde et durable amitié. Le parcours de Domenico
Scarlatti est émaillé de voyages au cours desquels il exerce au service des cours princières et aristocratiques. Après un
mariage en Italie, il est nommé, en 1728, maître de la chapelle patriarcale à Lisbonne et enseigne la musique à l’Infante
Maria Barbara, fille du Roi João V ; mais la même année, celle-ci épouse le prince espagnol Fernando et s’installe à
Madrid. Scarlatti l’y suit ; nommé maître de chapelle auprès de la nouvelle reine, il restera en Espagne jusqu’à la fin de sa
vie. Sa longue carrière espagnole, marquée par des difficultés matérielles dues à une passion pour le jeu, semble être
consacrée exclusivement à la composition pour le clavecin, exception faite d’un Salve Regina composé dans les dernières
années de sa vie. Reflet de sa curiosité insatiable, son œuvre exprime une merveilleuse diversité.
CC
Arnold Schoenberg (1874-1951)
Le compositeur autrichien Arnold Schoenberg (ou Schönberg) compte parmi les personnalités musicales les plus
importantes et influentes du XXe siècle. Même s’il bénéficie des leçons de son beau-frère Zemlinsky, Schoenberg est
avant tout un autodidacte, un libre-penseur, qui ouvre la voie de la modernité. Originaire de Vienne, il y fonde avec ses
élèves Alban Berg et Anton Webern la seconde école de Vienne puis se rend à Berlin où il devient un professeur et
théoricien de renommée internationale - il forme notamment H. Eisler, E. Wellesz, O. Klemperer, T. Adorno et J. Cage. Au
départ profondément marqué par Strauss et Wagner - en atteste la Nuit transfigurée, l’un de ses chefs-d’œuvre -, son style
évolue vers l’atonalité et développe le “Sprechgesang” (le “chant parlé”), comme en témoigne son Pierrot lunaire, l’une de
ses œuvres majeures. Ces nouveautés bouleversent le monde musical européen qui se scinde en deux groupes : les
atonalistes et les anti-atonalistes. Poursuivant ses recherches, il inaugure en 1923 une technique compositionnelle fondée
sur la notion de série qui confirme son statut d’avant-gardiste (Suite pour piano, Quatuor à cordes n°3…) et donnera
naissance au dodécaphonisme. Compositeur d’origine juive, Schoenberg est contraint de s’installer aux Etats-Unis en
1933 pour fuir le nazisme. Là, vers la fin de sa vie, parallèlement à son activité de pédagogue, il semble revenir à une
certaine forme de tonalité (Symphonie de chambre n°2, pièces d’inspiration religieuse).
AC
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Franz Schubert (1797-1828)
Né à Vienne en 1797, douzième enfant d’une modeste mais chaleureuse famille, Schubert intègre à 11 ans le collège
municipal. Il se nourrit des imposants modèles du XVIIIe siècle classique, Haydn et Mozart, de Beethoven qui demeurera
pour lui l’idéal inaccessible, mais aussi des poètes et penseurs de l’époque, Goethe en tête. Être de contradictions, le
solitaire Schubert s’entoure d’un fidèle cercle d’amis musiciens et intellectuels auprès duquel il trouve un inconditionnel
soutien face à l’indifférence d’une Vienne alors séduite par le style italien. Le groupe se retrouve lors des fameuses
“Schubertiades”, ces soirées amicales dont Schubert est le centre névralgique et au cours desquelles il fait découvrir ses
créations. Car la créativité de Schubert est étonnante : il compose durant sa courte vie - 31 ans - plus de 1.000 œuvres.
Des opéras, des messes, des symphonies, des sonates, des quatuors et quintettes (inoubliables Quintette D. 667 “La
Truite” et Quatuor “La Jeune fille et la mort”), mais aussi des centaines de lieder, genre méconnu auquel il offre de
formidables chefs-d’œuvre (le Chant des esprits sur les eaux, les cycles de La Belle Meunière et du Voyage d’hiver). La
révolution musicale de Schubert ne réside pas tant dans la forme qu’il imprime à ses œuvres que dans sa façon singulière
de les faire “chanter”. Naissent ainsi sous sa plume des pièces marquées par un profond lyrisme, pétries de tendresse et
portant en filigrane la trace des blessures du musicien - échecs sentimentaux, absence de reconnaissance du public… Le
“Wanderer” succombe en 1828 à une fièvre typhoïde à Vienne, au terme d’un voyage intérieur révélant une œuvre d’une
incomparable puissance consolatrice.
AC
Robert Schumann (1810-1856)
Schumann, sans cesse à la recherche de son unité intérieure, a vécu un véritable déchirement entre deux vocations : être
poète ou musicien. Cette étrange conscience du sentiment du double se traduira en musique par la double signature
d'Eusebius et Florestan. Mettant son désir d'écrivain au service de la musique, Schumann sera tour à tour compositeur et
critique de premier ordre ayant fondé sa propre revue musicale. Le piano est le premier médiateur dans la voie qui le mène
à la composition, c'est l'instrument qui lui permet le mieux de réaliser en lui cette unité entre sa double aspiration à la
musique et à la poésie. Schumann est un poète qui s'exprime par les sons. Le piano est le lieu du retour en soi-même, du
regard intérieur, lieu de la confrontation solitaire avec ses doubles et ses démons. Pourtant, il ne pourra mener la carrière
de virtuose qu'il espérait à cause de sa tentative inconsidérée d'accélérer ses progrès au piano en se ligaturant le
quatrième doigt qui restera paralysé. Mais il trouvera en Clara une interprète éblouissante qui magnifiera ses œuvres pour
piano. À la fin de sa vie, le monde extérieur échappe à Schumann. Après s'être jeté dans le Rhin, il passe ses deux
dernières années à l'asile psychiatrique dans un monde d'hallucinations, laissant derrière lui une œuvre irréductible à toute
autre et entièrement placée sous le signe du combat.
CC
Bedrich Smetana (1824-1884)
Fondateur de l’école musicale tchèque, Smetana exercera une grande influence sur les générations suivantes de
compositeurs, Dvorák en tête. Habité par un très fort sentiment d’appartenance à la nation tchèque, et animé d’un désir
profond d’affirmer l’identité de son peuple, Smetana devient très tôt un musicien militant, qui n’aura de cesse d’œuvrer
pour la cause de la musique tchèque. De retour à Prague après les événements de 1861, il contribue fortement à
l’organisation de la vie musicale dans la capitale, donnant naissance, à travers l’orchestre de l’opéra, dont il prend la
direction à partir de 1866, à l’école symphonique tchèque. De cette époque datent aussi ses premiers opéras - La Fiancée
vendue et Dalibor, puis Libuse et Les Deux veuves -, qui apparaissent très révélateurs de sa capacité à intégrer toutes les
facettes de l’âme tchèque. Les dix dernières années de la vie du compositeur, devenu pourtant totalement sourd à partir
de 1874, sont d’une étonnante fécondité : opéras, mélodies, chœurs, pièces pour piano se succèdent, cependant que voit
le jour le fameux cycle Ma Patrie, hommage fervent à la nature tchèque, assurément l’une des œuvres les plus
marquantes de la musique symphonique du XIXe siècle.
SC
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Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Après des études de droit, Tchaïkovsky décide de se consacrer à la musique et étudie auprès d’Anton Rubinstein, dans
une nouvelle école qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite professeur au Conservatoire de
Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient son mécène.
Tchaïkovsky peut alors composer librement, tout en menant une carrière de chef d’orchestre qui l’amène à voyager en
Europe et aux États-Unis. Tchaïkovsky meurt à Saint-Pétersbourg en 1893, en laissant des pages parmi les plus célèbres
de toute la musique russe. Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen aussi, il ne cultivait pas une
conscience politique et nationale aussi aigüe que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et RimskiKorsakov). Pratiquant un total éclectisme musical, s’imprégnant des compositions italiennes, françaises, allemandes, il
n’en est pas moins “russe jusqu’à la moëlle” dans sa façon d’exprimer des conflits où dominent tout à la fois le goût de la
pureté et du lyrisme, et le culte de l’ennui et de la névrose. Tchaïkovsky s’est illustré dans tous les genres ; ses six
symphonies, ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique), sa musique de chambre (trio “À la mémoire d’un grand
artiste”, pièces pour quatuor à cordes, pour sextuor à cordes…), ses ballets (Casse-Noisette, Le Lac des Cygnes…), sont
des exemples, parmi d’autres, d’œuvres entrées dans le patrimoine universel.
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Né près de Parme en 1813 - la même année que Wagner -, Verdi est initié à la musique par l’organiste du village.
Autodidacte, il se lance d’emblée dans la composition d’opéras dont le second, Oberto, est représenté à la Scala de Milan.
Fortement ébranlé par la perte de sa femme et de ses deux enfants, il cesse un temps de composer avant de se voir
passer commande de Nabucco (1842) qui sert, sous l’apparence d’un drame biblique, la cause de l’indépendance
nationale italienne et qui restera célèbre grâce notamment au fameux chœur des esclaves hébreux, qui devient l’emblème
du mouvement d’unification. Macbeth, dans la même veine, est composé en 1847. Attiré par la suite par des sujets plus
réalistes - Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, Un bal masqué - le compositeur est élu député du premier Parlement italien
en 1860. Devenu l’époux de la soprano Giuseppina Strepponi, il écrira encore Aïda (1871) puis, après une pause de
quinze années, Otello et Falstaff, qui marquent son retour à l’œuvre de Shakespeare et atteignent une force d’expression
inégalée.
SC
Richard Wagner (1813-1883)
Né à Leipzig, Wagner étudie la littérature et la musique à Dresde, puis à la Thomasschule de Leipzig. Chef d’orchestre à
Magdebourg, maître de chapelle à Riga, il est finalement engagé comme chef d’orchestre d’opéra à Dresde, où il étudie la
poésie épique allemande, source d’inspiration de toute son œuvre. Condamné à l’exil suite à sa participation à
l’insurrection de la ville en 1849, il effectue de longs séjours en Suisse, à Londres et à Paris, jusqu’à son retour en Saxe en
1862. Le Roi Louis II de Bavière l’invite alors à Munich et, devenant son mécène, lui permet de monter son opéra Tristan
et Isolde et de faire construire à Bayreuth un théâtre permanent susceptible d’accueillir son fameux cycle du Ring. Son
dernier opéra, Parsifal, voit le jour en 1882, un an avant sa mort. Héritier d’une forme d’opéra allemand développé par
Mozart, Beethoven et Weber, Wagner n’eut de cesse de réinventer complètement le genre ; ambitionnant de créer un
véritable “art total” alliant poésie, drame, musique, chant et décor, il écrivit lui-même ses textes et supervisa ses mises en
scène en plus de composer la musique et de diriger orchestre et chanteurs. Sa sensibilité aux voix, qui lui permit d’écrire
des rôles longs et complexes, sa maîtrise de l’orchestre, sa science de l’écriture et l’invention du concept du leitmotiv pivot central de son style de composition - font de lui un acteur essentiel de la transformation de l’opéra au XIXe siècle et
plus largement, de l’évolution de la musique du romantisme aux créations du XXe siècle.
SC
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