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Les étapes de l'auto production
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Les étapes de l'auto production
EDITO
Aujourd’hui, nous ne sommes plus tenus d’attendre
d’être signés pour sortir un album. L’évolution informatique a développé le “home-studio”, une
véritable alternative à la production qui peut permettre en outre une qualité quasi-professionnelle.
Mais réaliser son “autoproduction” sous-entend que vous vous preniez totalement en main.
Le cadre jurique et administratif n’est pas à prendre à la légère tout comme les contraintes
techniques. La promotion et le marketing est aussi un passage obligé si on ne veut pas voir nos
albums croupir dans la cave faute d’avoir su les vendre.
On ne proposera pas de solution miracle à travers ce guide. On se contentera de faire part de notre
expérience en tentant d’être le plus complet possible. Sortir un album demande énormément de
temps et d’investissements et donc de l’organisation. Nous espérons vous éclairer un maximum sur
les enjeux et les moyens de mener vos projets à terme... à bon terme.
Association Voix Lactée
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SOMMAIRE
I.
Introduction
II.
Définition du projet
III.
Les compétences nécessaires
IV.
Se monter en association
V.
Les financements
VI.
La protection des œuvres
VII.
La pré-production
VIII. La production
1.
La chaîne du son
2.
Enregistrement
3.
Mixage
4.
Master
5.
Pochette-Infographie
IX.
L’édition
X.
Promotion
XI.
La sortie de l’album
I.
Diffusion / Distribution
XIII. Concusion
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I.
Introduction
La sortie d'un CD est aujourd'hui accessible à tous, avec un minimum de matériel. Le
graveur de CD a en effet remplacé le matériel onéreux des années précédentes : revox, dat. Avec un
PC, et les logiciels gratuits, chaque musicien peut ainsi prétendre à une auto production. Pour
preuve, le nombre d'enregistrements de qualité que l'on trouve sur le Web et notamment sur la toile
Myspace.
La sortie d'un CD en auto production est donc à la portée du plus grand nombre, ce qui rend
difficile la visibilité au milieu de la masse. Quels sont donc les critères qui font la différence ?
➢
➢
➢
La qualité de la production, même si elle est faite avec les moyens du bord
Un parti pris artistique qui rejette l'a peu près
L’effort promotionnel et marketing
Ce document reprend les étapes essentielles à la production d'un CD, les questions à se
poser, les réponses possibles.
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II.
Définition du projet
✔
Sur le plan artistique
La première des choses à faire est de définir le projet : ce que l'on veut et ce que l'on ne
veut pas. Quel est le but du disque ?
➢
➢
Le groupe existe
➢
Le CD est le reflet du répertoire existant
➢
Le CD est un nouveau répertoire
➢
Le CD servira à développer les arrangements
➢
Le CD servira à la promotion
➢
Le CD est destiné à la petite distribution
➢
Le Cd est destiné à la grande distribution
Il n'y a pas de groupe
➢
Le CD est le fruit d'un travail studio
➢
Le CD servira à constituer un groupe
✔
Sur le plan produit
➢
durée, nombre de titres
➢
son, teinte générale
➢
nombre d'exemplaires
➢
public ciblé
➢
ventes possibles
➢
budget prévisionnel
Ces étapes préalables permettent de ne pas se perdre dans les méandres de la
production, où, on le verra, la palette de l'ensemble des possibles est gigantesque.
Une bonne définition du projet garantie une qualité, une exigence, un but à atteindre.
On sait ce que l'on veut, on a des chances d'y arriver.
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III.
Les compétences nécessaires, un idéal...
Lister les compétences nécessaires pour la réalisation du projet semble un peu prématuré à
ce stade d'avancement. C'est pourtant un élément indispensable. Deux raisons à cela :
➢
Le travail musical proprement dit ne garantie au plus que la moitié de la qualité du résultat
final; Il s'agit bien ici de fixer sur support un enregistrement, et non de se produire en
concert. Les règles de l'acoustique notamment liées à l'utilisation de micros, ainsi que l'art de
tout faire passer dans la bande passante audible dans une impression d'étouffement, sont des
notions qui ne s'improvisent que très mal.
➢
La connaissance de ces compétences permet aussi de faire le tour des copains, afin de d'en
parler dès ce stade, de manière à trouver des partenaires qui, embarqués dans votre projet,
peuvent en réduire considérablement le coût.
Voici donc les compétences à réunir, qu'il faudra de toute façon trouver.
➢
Les musiciens : Même si cela paraît évident pour un groupe constitué, le fantasme de
l'instrument additionnel rêvé est à lister. « Je veux une section de cuivre » suppose une
anticipation. Cela est d'autant plus vrai pour un travail purement studio. Aussi, la recherche
de la « palette » idéale de musiciens commence-t-elle dès le début du projet. Il est au début
temps de rêver...
➢
Une oreille extérieure avertie, éventuellement un arrangeur : Nombre de groupes se passent
de cette compétence par fierté ou par méconnaissance. L'oreille extérieure me semble le
garant de la réussite. Elle peut être celle d’un copain mélomane à qui on peut demander de
l'objectivité et même une certaine sévérité d'écoute. La « superbe » prise de quatre heures du
matin ne l'emballera pas forcement. C'est un élément neutre dont le rôle est celui du futur
public, il ne fait pas de cadeau. Quand à l'arrangeur, il vous permettra sûrement de réaliser
vos fantasmes d'orchestration, ou vous guidera tout simplement dans la structuration des
morceaux. Son oreille est plus professionnelle et son avis est rarement à négliger. De
nombreux groupes amateurs signent « arrangements de groupe », alors que l'arrangement
proprement dit est inexistant. L'arrangeur, c'est avec le producteur le metteur en scène. Il est
quasiment impossible de se mettre en scène soit même !
➢
L'ingé-son : Parfois producteur, il est la compétence indispensable à la qualité sonore du
résultat. Le son s'apprend par l'expérience notamment. Son travail représente 50% du
résultat final. Une mauvaise prise de son et tout est à recommencer. Un mauvais mixage et
le CD sonnera brouillon. Un mauvais master et le Cd perd ses chances d'une diffusion
correcte.
➢
L'infographe : Il travaillera l’image du groupe, les visuels, tant la pochette du Cd que les
différents supports de com et des éléments du « kit promo ». C'est l'accroche visuelle
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indispensable. Cette compétence, souvent reléguée au rang de détail, ne constitue pas moins
un investissement important en temps et doit répondre à des exigences de format.
➢
La relation publique, promotionnelle, commerciale : Et oui, une fois que le CD réalisé,
qu'en fait-on ? Avis aux âmes charitables qui font le tour des magasins pour un dépôt, qui
contactent la presse pour un article, les radios pour une diffusion... Quand le CD est bon, on
espère tous le diffuser…
Cela fait beaucoup de monde ! Pour la plupart des auto productions, les membres des
groupes prennent différentes casquettes et finissent sur les genoux. Alors, lister les compétences
revient aussi à faire le tour des copains : « et si tu me donnais un coup de main ? » D'ou l'intérêt de
l'association Voix Lactée, au moins pour le conseil. On peut vous faire gagner du temps.
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I.
Se monter en association
Avant de parler de technique proprement dite, il convient de s’organiser au mieux pour
appréhender tous les obstacles qui seront liés à notre autoproduction. Une fois que le produit sera
réalisé, la vente du disque sera indéniablement soumise à une ficalité. Il est toutefois possible, mais
illégal, de vendre sa demo ou sa maquette sans la déclarer aux impôts. On vous “conseille” de le
faire que pour du petit pressage (ou gravage) c’est à dire pour peu d’exemplaires (500 maxi).
Au delà, il y a toujours la solution de déclarer les ventes du CD sur la déclaration d’impôts du
compositeur mais il s’agit là de beaucoup de tracas administratifs qui sous-entendent des charges
sociales et fiscales au même titre qu’un entreprenenur. Le moyen, de loin le meilleur, est de se
monter en association Loi 1901. Ceci permet de vendre ses disques légalement et sera d’une grande
utilité pour toutes les démarches liées à l’autoproduction que nous développerons au cours de ce
document.
Attention : Une association ne permet pas de reverser les bénéfices des ventes aux artistes/groupe.
Toutefois, les recettes générées peuvent servir à l’achat de matériel, à l’organisation de concerts,
remboursemets des frais de déplacement... ou bien tout simplement à préparer la réalisation d’un
autre disque.
Pour se monter en asso, il faut au minimum être deux (un président, et un trésorier). La déclaration
se fait en préfecture après avoir déterminé l’objet de l’association (par exemple : gestion et
promotion du groupe de musique Untel) et les statuts qui régieront la structure. De nombreux
documents explicatifs existent sur le web notamment sur le site www.loi1901.com, qui vous donne
un coup de main dans la rédaction des statuts. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès des Points
d’appui à la vie associative qui existent dans les grandes ville*. L’association créée pourra ainsi
disposer d’un compte bancaire.
* Point d’appui à la vie associative de l’Agglomération Havraise : l’AHAM, 17 rue Anfray, Le
Havre - Tel. 02 35 42 32 20
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V.
Les financements
Pour commencer, on vous déconseille de vous reposer sur la Française des Jeux. Le
financement d’une bonne autoproduction ne s’improvise pas et peut en décourager un grand
nombre. Certains dépenseront 5000 euros, d’autres 1 500 euros pour simplement 500 exemplaires.
Il y a toujours moyen de faire don à votre association ou à l’association productrice de l’argent
nécessaire pour le projet. Sinon, il n’y a pas trente-six solutions :
-
Faire des concerts : Les cachets varient selon les lieux. Attendez-vous entre 150 et 400
euros par date pour commencer et attention de ne pas tout boire....
-
Proposer des souscriptions : Cela consiste à vendre vos disques avant sa sortie. Si
l’opération est bien menée (auprès de vos amis, la famille...) cela peut vous aider
considérablement.
-
Demande de subventions : Après de votre commune, groupement de communes, votre
conseil général, conseil régional, l’Etat (DRAC), les sociétés civiles (Sacem, Adami,
etc). Les subventions ne sont possibles que si vous êtes montés en association.
On peut toujours voir à organiser un concert mais trouver une salle reste délicat... mais jamais
infaisable !
L’ultime méthode est de lister dans quels domaines vous pourriez faire des économies (se charger
de l’infographie, des prises de sons, du mix...). D’autant qu’il faudra penser, plus tard à en garder
un peu sous le coude pour assurer votre promotion et votre communication.
Nous conseillons donc d’établir un budget de production comprenant les frais de pré-production,
d’enregistrement, de fabrication, de promotion et de les comparer aux apports divers.
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VI.
Protéger vos œuvres
 Savoir ce qu’on veut
Pourquoi et par quoi protéger ses oeuvres est une histoire de point de vue surtout lorsqu’on
débute. Comme qui dirait : “Il y a les pour et les contre !” Pour protéger ses oeuvres, la solution
qui ne coûte rien (ou très peu) est de s’envoyer un pli recommandé avec texte, partitions et
maquette... sans l’ouvrir bien sûr. Le cachet de la poste fera foi. Un notaire ou huissier de justice
peut éventuellement vous poser un cachet de cire sur l’enveloppe ou vous pouvez faire appel à une
société d’auteurs (Sacem par exemple pour ne citer que la plus imposante)
On peut aussi aller chercher les moyens ailleurs, comme les “sacem” à l’étranger (pourquoi pas), le
SNAC (Syndicat national des auteurs et compositeurs) qui protège un maximum de quatre oeuvres
pendant cinq ans pour 34 euros ou – découvert récemment sur le Web mais pas vérifié, l’AIMSA –
No sacem inside. Vous comprendrez que c’est une histoire de point de vue.
Bref, pour protéger aller voir ce site : http://www.droit-ntic.com/news/afficher.php?id=225
Mais aussi :
http://www.sacem.fr/
http://www.snac.fr
http://www.aimsalibre.com/
 Sacem or not Sacem ?
Après, la question que se posent beaucoup de groupe c’est “Sacem or not Sacem ?” Il faut d’abord
savoir que la Sacem n’est pas simplement un organisme de protection des oeuvres, elle est aussi un
organisme de redistribution des droits d’auteur. Donc, posez-vous la question si vous désirez faire
de la musique en libre distribution en inscrivant vos morceaux dans le domaine public (donc gratos
et recyclables par tous) ou bien si vous voulez entrer dans le petit cercle des auteurs-compositeurs
rémunérés (sachant que c’est les plus gros qui gagnent l’essentiel).
Ouvrir un compte à la sacem coûte une centaine d’euros (inscription valable à vie) et doit être
justifié par un début de commercialisation d’un de vos morceaux ou de cinq représentations
publiques d’au moins cinq morceaux (avec attestation des lieux) sur une période de plus de six
mois.
L’ouverture d’un compte à la Sacem suppose toutefois des inconvénients dans un premier temps
comme le refus des radios libres ou du Web de vous diffuser ou l’impossibilité de figurer dans les
compils (sample) des magazines.
Pour ma part, je dirais qu’il n’est pas essentiel de se “sacemiser” tant que vous n’envisagez pas plus
de 500 exemplaires ou que vous êtes sur le point de signer...
Il y a moyen aussi de se renseigner auprès d’autres organismes de redistribution des oeuvres tels
l’Adami (pour les interprètes et les musiciens) ou la Spedidam.
www.sacem.fr
www.adami.fr
www.spedidam.org
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VII. La pré-production
 Le but de la pré-production
Le but de la pré-production est l'obtention d'une maquette du projet. Elle constitue une mise
à plat du CD sans le son d'une production digne de ce nom.
C'est ici que l'on définit l'esquisse du projet. L'enregistrement de la maquette permet :
➢
de protéger ses morceaux (un envoi postal avec accusé de réception à sa propre adresse
constituant une protection minimale)
➢
de prendre du recul sur la musique. La structure des morceaux est-elle bonne ? Est-ce que
cela peut « sonner » ? Où manque-t-il des paroles ? Quelle est la durée envisagée du CD ?
Quel ordre pour les morceaux, l'ensemble ne lasse-t-il pas ? Vers quels horizons va-t-on
amener le son général, l'ambiance ? Le contenu est-il satisfaisant ? Quel morceau
« fonctionne » déjà ?
➢
de présenter le travail aux partenaires. La maquette peut être proposé en vue d'une
production, il permet à l'arrangeur d'entamer son travail, aux musiciens additionnels de se
situer dans l'ensemble. L'infographe peut également démarrer son travail.
L'obtention de cette maquette, en général avec les moyens du bord, constitue un préalable très
important à la réalisation d'un CD de qualité. En groupe, les morceaux doivent être structurés. En
home studio, la base du CD est complètement définie.
Ce n'est pas une étape à prendre à la légère. On se concentre ici surtout sur la musique et les
textes. Tout peut être remis en cause. C'est la part purement créative de la réalisation du CD. Une
bonne pré-production présage une bonne production.
 Le matériel nécessaire
L'enregistrement d'un groupe en vue d'une pré-production ne nécessite pas de gros matériel.
➢
Un micro stéréo au milieu du local avec un enregistreur MD ou même K7 constitue le
matériel idéal, accessible pour un budget de 100 Euros.
➢
Pour le travail en home studio, un 4 pistes est le « couteau suisse » idéal. Le travail sur
ordinateur nécessite quand à lui un investissement plus important : séquenceur et clavier de
contrôle. Il vous demandera en outre davantage de travail et de temps a la souris et donc
moins de temps sur l'instrument. Cela dit, ne croyez pas qu'à ce stade il faille investir dans
un matériel onéreux. Il faut juste cibler le matériel adapté à votre besoin. A ce stade, c'est
plutôt l'outil qui prime (qu'il soit hardware, ou software)
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➢
Un PC de base, équipé d'un graveur de CD, permet de finaliser proprement les choses.
➢
Un logiciel de traitement de fichier Wav est souhaitable, histoire de présenter un produit
propre et bien découpé. Dans les gratuiciens en téléchargement, je ne saurais que vous
conseiller Audacity , qui comporte tout ce que l'on peut demander à ce stade du projet. D'un
emploi simple, il n'est en général pas nécessaire de faire intervenir un ingé-son.
➢
Pour l'idée de la maquette graphique, un crayon et un papier peuvent en inspirer plus d'un. A
votre imagination, donc !
 Les conseils
Quelques petits conseils pour l'obtention d'une maquette la plus aboutie possible :
➢
Ne multipliez pas les enregistrements, vous risquez de vous retrouver avec des « kilomètres
de bande » difficilement exploitables. La méthode idéale consiste à prévoir l'enregistrement
(on ne joue pas pareil quand « ça tourne ») et passer le temps nécessaire d'écoute. Déceler ce
qui va, ce qui ne va pas. Le travail de répétition devient alors beaucoup plus ciblé et permet
la progression de la qualité d'ensemble.
➢
Le son ne sera pas celui d'un CD. Par contre, un micro stéréo permet de vérifier la balance
générale du local. Alors, profitez de ce retour objectif pour corriger les erreurs courantes :
Pas assez de basse, trop de guitare solo, pas assez de voix... S'habituer à une bonne balance
de groupe permet de préparer une production de qualité.
➢
Concentrez vous à ce stade sur la musique. Faire sonner un enregistrement est le rôle de la
production. Elle ne peut par contre inventer la musique. C'est alors le moment de déceler les
faiblesses de vos morceaux. Le chorus est à travailler, la batterie en fait trop, les rythmiques
ne fonctionnent pas ensemble. Y a-t-il assez de place pour des musiciens additionnels ?
➢
Ne cherchez pas l'enregistrement du siècle. Il vaut mieux une maquette bien nette, même un
peu vide et fade, qu'un trop plein d'essais désordonnés. Ce travail d'enregistrement doit
préparer la production, où l'a peu près ne sera alors pas de mise.
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ςΙΙΙ. La production
1. La chaîne du son
L’un des critères les plus importants d’une bonne production est la cohérence de la chaîne
du son.
La chaîne du son :
Micros
enregistreur
traitement
écoute
La qualité finale sera définie par l’élément le plus faible de la chaîne. Ainsi, il sera difficile de faire
sonner un enregistrement si les micros, les instruments et les pré-amplis sont de mauvaise qualité.
De même, la capture du son dans les meilleures conditions ne servirait à rien si l’enregistreur n’est
pas doté de convertisseurs de qualité. Il est très difficile de réaliser un bon mixage sans le confort
d’écoute de qualité.
La chaîne doit donc être la plus cohérente possible. Ce matériel coûtant cher, deux solutions
peuvent être envisagées :
➢
Louer un studio professionnel constitue la solution idéale, malheureusement rarement à
portée de bourse. Comptez entre 300 Euros, et 1000 Euros la journée !
➢
Réaliser le CD soit même, ce qui correspond mieux à une auto-production. Il faut alors
s'intéresser à la chaîne complète du son, en s'assurant qu'elle ait le moins de faiblesses
possibles.
 Les micros
Ils doivent être de bonne qualité. Il faut savoir qu'un bon micro studio est cher, alors on se
débrouille souvent avec ce que l'on trouve en prêt. Une panoplie de 5 micros minimum est
nécessaire pour la prise d'une grosse caisse. Ce sont en général des micros dédiés. Les prises
instruments peuvent toutes se faire avec un seul micro mais un éventail de choix vous donnera plus
de grain, de finesse. Quand à la voix, l'idéal est de disposer d'un micro de studio à condensateur, un
investissement certain, qu'il sera peut être bon de louer.
 L'enregistreur
Les deux critères essentiels du système d'enregistrement choisi sont les préamplis et les
convertisseurs analogiques-numériques.
-
Travailler avec un enregistreur « tout en un » : ce sont les appareils qui ont remplacés les
4 pistes d’hier. Compter 600 Euros en entrée de gamme pour un enregistreur 8 pistes
numérique avec graveur, aux alentours de 1000 euros si vous voulez faire de la prise
live. Ce genre de machine peut vous faire le CD final, avec une bonne dose de patience
et d’apprentissage. L'avantage certain d'un travail sur enregistreur dédié est son
utilisation simple, et pensé pour le musicien. Par contre, à moins d'acheter le haut de
gamme (compter alors 2000 euros minimum), il ne donne pas la palette de réglage d'un
travail sur ordinateur (mac ou pc).
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Les étapes de l'auto production
-
Le home-studio sur ordinateur, avec sa carte son, et une table de mixage (on peut se
passer de cette dernière pour certaines cartes son externes). Compter de 600 à 1200 euros
pour l’ordinateur, auquel il faut ajouter la carte son (de bien belles choses à partir de 200
Euros). Idéal pour le travail en home-studio, ce choix présente l'avantage de pouvoir
évoluer dans le temps. Il permet de maquetter et de finaliser sur la même station. La
prise live demande par contre une carte 8 entrées, pour laquelle il faut compter 700 euros
minimum. L'inconvénient majeur de ce choix est la sédentarisation de la station de
travail, à moins d'opter pour une station nomade. Compter alors le coût d'un portable, et
un sur coût pour la carte son.
 Le traitement du son
Il s'agit des différents traitements que l'on effectuera sur les pistes pour faire sonner
l'ensemble. Réverb, compresseur, chorus, égaliseur, delay, saturation, ... La qualité de ces
traitements est importante, pour ne pas dénaturer la prise.
➢
L'enregistreur « tout en un » possède ce qu'il faut pour traiter le son, vous serez par contre
limité à sa puissance interne, et à la palette d'effets qu'il propose.
➢
La station de travail permet une plus grande souplesse, et un choix plus important. On
trouve de nombreux plug-ins freeware, permettant d'étendre sa palette. Les plug-ins
commerciaux présentent quand à eux une qualité plus importante, mais cela se rajoute au
coût de production.
➢
Des effets externes peuvent être utilisés également. On en trouve de qualité d'occasion,
l'évolution allant vers le tout logiciel. Certaines tables de mixages présentent également des
effets internes. Alors, je ne saurais que vous conseiller de programmer le mixage, en
cherchant à vous faire prêter les traitements nécessaires.
 L'écoute
Dans le cas d’une auto-production, sans passer par un studio professionnel, il vous faudra
ajouter au minimum un bon casque, pour le contrôle des prises et du mixage (Compter : 150 Euros)
ainsi que des enceintes de monitoring, (à réponse plate en fréquence, compter entre 300 et 1000
Euros en fonction de la qualité et de la bande passante)
Le matériel ne se suffit pas à lui même. Encore faut-il les connaissances, le savoir faire, et
l’expérience pour un résultat optimum. Aussi faites vous conseiller avant d'enregistrer, et penser à
vous faire aider pour le mixage. Il serait dommage d'avoir agencé la bonne chaîne du son, et
d'obtenir un résultat moyen.
2. Enregistrement
Vous avez trouvé les micros, le local, et l'enregistreur adapté ? Voici donc la première étape
réelle de la production : il s'agit de d'enregistrer les pistes. Quelques petits conseils ne seront pas de
trop, car c'est là que ce joue une bonne production.
➢
Pensez à une personne dédiée pour cette tache délicate.
➢
Soyez en forme, c'est un vrai marathon.
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➢
Prenez le temps de régler le placement des micros. Pour chercher la meilleure position, un
casque de qualité est nécessaire.
➢
Prenez le temps également de régler le son des instruments, et la balance de groupe dans le
cas d'une prise live.
➢
Pensez à bien séparer les pistes, pour un travail de mixage efficace (notamment pour la
batterie qui ne serait se contenter d'une prise stéréo).
➢
Régler soigneusement le rapport signal/bruit. En numérique, la saturation d'une piste
supposera de refaire la prise. Par contre, un signal trop faible en entrée de piste engendre un
souffle qu'il est difficile de corriger par la suite.
➢
On s'évertuera dans la mesure du possible à faire des prises propres et neutre, ce qui laisse
un maximum de possibilité au réglage. Il vaut mieux enregistrer à sec, sans réverbération,
elle sera rajouté au mixage et donnera plus de cohérence à l'ensemble.
➢
Le travail au métronome présente de nombreux avantages pour la suite de la production. Il
n'est pas nécessaire pour une prise live, dans lequel le batteur joue ce jeu. Il semble par
contre indispensable pour un travail piste par piste.
➢
Le son de basse demande une attention toute particulière. C'est sûrement l'instrument le plus
difficile à enregistrer et à faire sonner. Il détermine ou non une bonne production. Alors,
soyez très soigneux, ne compressez pas trop le signal à la prise, il sera temps plus tard.
N'hésitez pas à faire plusieurs pistes, une prise directe, une prise sur ampli, ou par
l'intermédiaire d'un pré-ampli dédié.
➢
Le son des guitares suppose aussi un travail soigneux. Là aussi, n'encombrez pas votre
enregistrement de compression et de réverbération trop importante. Nous ne sommes pas en
live, mais bien en enregistrement. Il sera temps au mixage de faire sonner le tout
➢
La voix est en général enregistrée en dernier, même s'il est courant de faire un témoin pour
les musiciens. Pensez au filtre anti-pop, même artisanal, car un pop sur une piste demandera
de la réenregistrer. De même que la basse et les guitares, de compressez pas trop à la prise,
et éviter les réverbérations top importantes. Une prise à sec permettra plus de réglage au
mixage. Faites également attention au bruit de fond, qu'il sera difficile de supprimer par la
suite.
Un bon enregistrement sonne déjà, même s'il semble plat et confiné. Faites écouter vos
enregistrements à des personnes de confiance.
Enfin, pensez à faire une sauvegarde totale de votre travail en fin de séance.
3. Mixage
L'enregistrement est terminé, et les musiciens sont satisfaits de leurs prises. Il est temps de
passer au mixage, qui consiste à révéler l'enregistrement et à le faire sonner.
Pour un bon mixage
➢
Il faut un endroit calme, de bonnes écoutes, et du temps. Le mixage, c'est long et fatigant.
➢
un CD de référence, que l'on écoutera quand on sera perdu (on se perd souvent en mixage)
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Les étapes de l'auto production
➢
Avoir réunit le matériel de traitement nécessaire
➢
Avoir un support stéréo pour le mix. Dans l'idéal, ce sera un DAT. Le MD est à éviter, car il
compresse le son. Une carte son de qualité fera également l'affaire.
➢
Il faut mieux ne pas être trop nombreux. L'ingé-son et un membre du groupe constitue
l'équipe efficace.
➢
Il faut faire attention à la fatigue auditive. Ne pas mixer trop fort, et penser des séances de 2
heures, entrecoupés de vraies pauses.
➢
Écouter les premiers résultats sur différents systèmes: autoradio, mini chaîne, enceinte PC ..
➢
Attention aux avis du style « je n'entend pas assez mon chorus, le synthé est noyé ... »
chaque musicien entend et cherche surtout sa partie. C'est l'ensemble qu'il faut rendre
cohérent. On n'est pas là pour faire des cadeaux. L'affectif n'a rien à faire en mixage.
➢
En cas de doute, revenez sur le travail plus tard.
➢
Penser à ne pas perdre le fil de votre travail. Il faut se situer entre l'objectif fixé au début du
projet, et l'écoute du produit qui se révèle. Vous ne pouvez égaler en auto-production les
productions de vos groupes favoris; Alors, cherchez la particularité de votre mix, sa valeur
propre.
Quelques astuces de mixage
Un bon mixage sonne partout, sur tout système d'écoute. Il est aéré, et on entend tous les
instruments. Il s'agit de réaliser une triple spatialisation
➢
répartition gauche-droite des sons
Il ne faut pas oublier que l'on travaille en stéréo, il ne faut donc pas tout mettre au milieu.
Même si on ne panne généralement ni la grosse caisse, ni la basse, ni la voix, le reste
demande un travail de placement dans l'horizon sonore.
➢
répartition en profondeur, que l'on obtient avec la réverbération
Il s'agit de ne pas tout positionner sur le même plan. Une astuce consiste à régler le prédelay différemment sur la voix et les instruments, pour le même réglage de la réverbération.
Un pré-delay plus important sur la voix donnera l'impression d'un chanteur plus en avant.
L'art du réglage des réverbérations est un art difficile, il suppose quelques connaissances
techniques, et surtout de bonnes écoutes, pour ne pas tout noyer dans une résonance
désagréable.
➢
répartition dans la bande de fréquence.
La bande de fréquence du disque se situe entre 20 Hz et 20 kHz. Cette répartition consiste à
séparer les fréquences des instruments, de manière à réserver certaines bandes de fréquences
pour certains sons. L'ensemble n'en sera que plus aéré.
On commence en général à bien localiser la grosse caisse et la basse, pour laquelle on
travaille généralement sur plusieurs bandes de fréquences: 80 a 200 Hz pour le timbre, vers
les 2 kHz pour l'attaque.
Il ne faut pas hésiter ensuite à couper la fréquence entre 75 et 100 Hz, notamment sur la
voix, pour laisser respirer la grosse caisse et la basse. Il en est de même en général pour les
guitares, cette partie de fréquence n'apportant que peu de chose à l'instrument.
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Les étapes de l'auto production
Une autre astuce consiste à creuser légèrement le son des guitares vers 200, 300 Hz, de
manière à faire ressortir davantage la voix. On peut alors monter le volume général des
guitares sans qu'elles ne « mangent » la voix.
Quand le mixage est fini, il est judicieux de faire une sauvegarde (voir deux), de s'occuper de la
déclaration des oeuvres (si ce n'est déjà fait), de ne pas le dévoiler à tous (pourquoi alors acheter le
CD) et de préparer la dernière étape: le mastering.
4. Master
Il s'agit de mettre à niveau le mixage en vue de sa duplication. Cette étape de la production
suppose une excellente oreille, ainsi que de bonnes connaissances techniques. Je ne saurais que trop
vous conseiller de déléguer cette partie délicate et définitive de votre travail. Toutefois, pour ceux
qui veulent s'y aventurer, voici quelques pistes à explorer.
Le matériel nécessaire est soit en une station dédiée, et spécialisée (compter quand même 1000
Euros) soit une suite logicielle traitant les fichiers .wav (Audacity, soundforge, wavelab, T-racks...).
La chaîne de traitement standard d'un master est la suivante :
Egalisation Réverbération compresseur-multibande spectraliseur stereoexpandeur limiteur
Une fois les morceaux traités, il ne reste plus qu'à en choisir l'ordre, appliquer les fade in/out, et
choisir les temps d'arrêt entre les morceaux.
Il est temps maintenant de graver le master, ce petit CD qui contient tout votre travail. On choisira
bien sur un CD de qualité, ainsi qu'une vitesse de gravure la plus faible possible. N'oubliez pas non
plus une sauvegarde, que l'on gardera précieusement aussi longtemps que possible.
5. Pochette – infographie
Dans ce paragraphe, on aborde l’importance de l’image. Si vous voulez vendre vos disques,
vous devez vous sculpter une image, la distinction visuelle qui vous fera connaître. Il convient donc
de posséder son “artwork” (le logo du groupe). Celui-ci doit être simple pour être efficace et refléter
le style du groupe. Il sera notamment utilisé pour toutes vos formes de communication que vous
développerez (site internet, plaquette, pochette de disque, badges, tee-shirts, etc). Généralement un
“artwork” est produit en 300 dpi (3,3 cm/3,3 cm). Vous en conserverez un au format Jpeg entre 72
et 150 dpi pour le Web mais il peut être utile aussi d’en garder un au format 300 dpi (15cm/15cm)
pour d’autres utilisations.
L’utilisation de logiciels de création et de retouches d’images permet beaucoup de “délires visuels”.
Un bon Photoshop couplé comme bon vous semble avec d’autres logiciels (comme In Design par
exemple) me parait le top du top. Là, il faut laisser aller son imagination, s’inspirer d’une photo qui
vous plait, d’un graphisme... tout en gardant à l’esprit le type de produit que vous proposerez.
Utilisez des polices de caractères originales mais lisibles. Beaucoup sont téléchargeables sur le Web
et libres de droit (mais pas toutes attention). Une règle toutefois : Il est préférable de respecter la
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Les étapes de l'auto production
“charte graphique” du groupe comme nous le verrons lors du chapitre Promotion
Contacter la société de pressage que vous aurez choisie pour l’édition du CD. Demandez leur les
caractérisiques et les formats pour l’impression de la jaquette, du livret et du disque avant de
commencer quoi que ce soit. Vous aurez aussi à choisir le type d’impression et le type de
packaging. Ainsi, vous saurez vers quel graphisme vous diriger.
Quelques conseils

Sur tous documents destinés à l’impression. Prévoir une bordure “pleine” de quelques
centimètres pour éviter les erreurs de découpe. Il convient donc d’aggrandir votre image
de fond.

Les fichiers doivent être créés en format de couleur CMJN et non en RVB (pour le Web)
a. La pochette
Il m’est avis qu’il faille miser sur le simple tout en gardant à l’esprit qu’un album se voit
avant de s’écouter. Evitez les portraits à moins d’avoir, si on peut dire, “une gueule” et de disposer
de photos de qualité professionnelle. C’est un choix mais il semble préférable de mettre le nom du
groupe en haut de la pochette (pour une meilleure lisibilité dans les bacs).
b. La Jaquette
C’est le dos du boitier. Il comporte généralement les titres des chansons, ce que je
recommande, le premier reflexe de l’acheteur étant de tourner le disque pour en savoir un peu plus
sur le contenu. Mettre son artwork et l’adresse de son site Internet me parait aussi le minimum.
Inspirez vous aussi des autres disques, des professionnels...
Pour la distribution, il vous sra obligatoire d’insérer un code barre (numéro UPC ou EAN) pour le
référencement auprès d’un distributeur. Ce code-bar servant à gérer les stocks. Se renseigner donc
auprès de votre société de pressage ou bien sur : www.eannet-france.org
Un autre lien :
http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.adams1.com/pub/russadam/upcco
de.html&sa=X&oi=translate&resnum=1&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dcode%2BUPC%26hl
%3Dfr%26lr%3D%26sa%3DG
N’oubliez pas de faire figurer (c’est un plus) le “product” et le “copyright”
Exemple :
(p)2006 Voix Lactée
©2006 Voix Lactée
c. Le livret
C’est aussi généralement le dos de la pochette. Une simple couverture limite le nombre
d’informations sur le groupe. Il vaut mieux un livret si vous désirez y mettre les noms des
musiciens, les contacts, les remerciements ou les paroles (seulement si elles en valent le coup). Cela
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Les étapes de l'auto production
dépendra aussi de votre budget.
d. Le disque
La mode est au simpliste : une seule couleur et le nom de l’artiste et de l’album à peine visible. Je
pense que cela ne convient qu’aux personnes bien organisées qui rangent toujours leurs CD après
les avoir écoutés. Préférez de toute façon faire “simple et efficace”... c’est bateau mais tellement
vrai.
Quoiqu’il en soit, noubliez d’y faire figurer les mentions obligatoires : CD Digital Audio,
Sacem/Sdrm ou Pal (voir plus haut). Aussi la mention “Interdit à la vente” dans le cas d’un pressage
pour promotion.
A savoir

L’ensemble des fichiers peut s’envoyer au format Photoshop (PSD) ou Adobe Acrobat
(PDF) en prenant soin, et c’est important, de mettre tous les textes noirs sur la base
CMJN (0/0/0/100).

Il peut être utile de fournir un cromalin ou un tirage de bonne qualité afin de ne pas avoir
de mauvaises surprises. Noter le code pantone de chaque couleur.

L’envoi peut se faire par la Poste (envoi d’un CD contenant les fichiers d’impression
avec votre Master) ou par le Net (Msn ou serveur FTP).

La place au délire : La pochette peut ne pas être formatée comme les autres. Certains
groupes ou artistes on préféré miser sur l’originalité d’une pochette. J’ai déjà vu des
disques fourré dans un gant de toilettes brodés au nom du groupe, ou un album vendu sur
une clé USB...

La promo : Pensez aussi aux stickers, l’objectif étant de mettre le maximum
d’information sur les disques (dates de concerts, site Web, merchandising, etc...).

Enfin, n’oubliez pas le cellophanage et les frais de ports.
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ΙΞ.
Edition
En ce qui concerne l’autoproduction, il est plus probable que vous même ou l’association
qui produit le disque soit l’éditeur. On comprend par éditeur, celui qui va financer la réalisation du
produit (le disque). Celui-ci détient alors les droits mécaniques de reproduction et de distribution.
Un label ou une maison de disques peut racheter les droits, ils deviennent alors les éditeurs.
De nombreuses sociétés de pressage proposent leurs services sur le web. A vous de faire des
recherches, d’aller chercher aussi à l’étranger (en prenant en compte les frais de ports), de comparer
les prix. N’hésitez pas à demander des devis de pressage selon les choix que vous allez faire pour
votre produit (packaging, nombre d’exemplaires, type d’impression, gravage ou pressage...). Le
glass master (disque de verre servant d’exemplaire original) vous sera facturé mais dans beaucoup
de cas vous sera remboursé pour plus de 500 exemplaires.
Autorisations de duplication
Tous les projets de pressage de disques sont soumis à une autorisation de duplication par la
SDRM (une filiale de la Sacem). Elle peut se faire en ligne, oeuvre par oeuvre, sur le site
http://opo.sacem.fr/.
Le logo Compact disc digital audio est obligatoire (téléchargeable sur le net) ainsi que, si vous êtes
adhérents Sacem, du logo Sacem/Sdrm. Dans le cas où vous n’êtes pas affilié à la Sacem, vous
serez tenu d’apposer un logo Pal (Propriétaire Actuelle Inconnu… par la Sacem) de votre choix.
Voir : http://www.dogmazic.net/faq.php?id_cat=108&myfaq=yes&categories=Le+pressage+de+CD
Vous risquez toutefois d’être confrontée à des sociétés de pressage affiliée (ou non) à la Sacem qui
exigent la déclaration Sacem/Sdrm. Faîtes donc connaître vos droits (en restant diplomates bien sûr)
et renseignez-vous un maximum !!
Voir : http://www.dogmazic.net/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&p=7367
A savoir
- Les prix sont variables et dégressifs. Comptez aux environs de 1000 euros pour 500 exemplaires.
- Le dépôt légal à la BNF sera indispensable à réception de votre colis (deux exemplaires à
envoyer)..
- Enfin, commencez par faire éditer des CD promotionnels qui seront à distribuer avant même la
sortie officielle de l’album auprès des medias, programmateurs et lieux de distribution.
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Les étapes de l'auto production
Ξ.
Promotion
On revient ici sur l’importance de l’image. Votre « artwork » est votre marque de fabrique.
Pour commencer, il parait indispensable de monter son site Internet, et de prévoir un kit promo. Il
ne faut pas négliger non plus les affiches pour la promotion de votre album ou de vos concerts, les
accessoires et tous les médias qui pourront relayer vos informations. Nous allons développer tous
ces aspects point par point. Mais tout d’abord pensez à votre « charte graphique ». Celle-ci a déjà
été déterminée lors de la conception de votre pochette. Il s’agit de fixer définitivement les polices
de caractères, les couleurs ou toutes caractéristiques graphiques pour l’ensemble de vos supports de
communication.
 Site Internet
C’est la vitrine de votre groupe. Le monde de la musique devient très friand de ce mode de
communication et un bon site peut être assimilé au sérieux et la rigueur d’un groupe. Pensez à le
rendre donc attractif et réactif car il s’agit aussi d’une interface entre vous et votre public. Pensez
aux forums, aux réactions d’après-concerts, profitez donc pour proposer de s’inscrire sur votre
mailing-list pour recevoir les news du groupe. C’est aussi comme cela que l’on créée le « buzz »,
c’est-à-dire l’émulation du public qui aide à sortir du lot. Ne négligez rien et maximiser le nombre
d’informations sans toutefois s’étendre. Il vaut mieux en mettre un peu de temps en temps que tout
d’un coup au risque de n’avoir plus rien à dire pendant des mois.
Les habitudes de lectures sur les sites web se concentrent sur des textes « très » courts. Aussi, ne
mettez pas, par exemple une biographie à rallonge (au pire partitionnez-la – mettez des cadres).
Proposez aussi des morceaux en écoute en avant-première… et en entier de préférence. Le site peut
servir aussi à proposer des souscriptions pour financer votre album.
La sortie du disque doit être annoncé plusieurs mois à l’avance. Plus l’échéance se rapproche plus
les informations doivent être réactives. Votre actualité doit se situer autour de l’événement : concert
de sortie d’albums, merchandising, jeux-concours pour gagner des albums, etc.
Pensez à créer une page « espace promo » ou « espace pro » destinés aux professionnels (média,
programmateur) pour mettre à disposition votre kit promo.
 Kit Promo
Un kit promo comprend généralement la biographie du groupe, sa discographie, une revue
de presse, des photos et visuels et une lettre de promotion. Il peut éventuellement contenir le plan de
scène et la fiche technique du groupe dans le cas d’une utilisation en direction des lieux de
diffusion. Le kit promo s’utilise également pour solliciter les médias (presse écrite, télé, radio), les
labels, maisons de disques, les distributeurs, etc.
Ne négligez pas cet outil et prévoyez-le autant sur support papier (dépliants, plaquettes…) que sur
support web (Pdf téléchargeable).
Le kit promo doit donner une image objective de vous mais doit aussi permettre de vous vendre.
Sachez que les professionnels reçoivent des centaines de kit promo donc le vôtre doit réussir à
convaincre.
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Les étapes de l'auto production
 L’affiche
Une bonne infographie est indispensable. N’oubliez pas de penser en terme de charte graphique. Le
format A3 est l’idéal mais encore très onéreux. Concentrez-vous donc sur du A4 plus facilement
affichable sur les vitrines des magasins ou dans des lieux publics. Pour une impression en
imprimerie, n’oubliez pas non plus de prévoir une bordure « pleine » pour limiter les erreurs de
découpe. L’affiche doit être fournie en 300 dpi pour du A4 voire 600 dpi pour du A3. Les
imprimeurs prennent facilement les fichiers Photoshop.
Tout comme les fichiers d’impressions de la pochette (voir plus haut), l’affiche est produite en
format de couleurs (CMJN) en prenant soin de mettre les textes noirs sur la base CMJN (0/0/0/100).
 Autres
Tous les supports de communication présentes des avantages. Selon votre budget, ciblez
celui qui va toucher votre public : badges, tee-shirts, stickers, flyers, etc.
La newsletter est aussi un élément essentiel. Pour cela il vous faudra avoir une « liste de diffusion »,
c’est-à-dire les mails de votre public. Profitez des concerts pour cela.
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Les étapes de l'auto production
ΞΙ.
La sortie de l’album
La sortie d’un album se prépare bien à l’avance et sous entend une stratégie marketing,
c’est-à-dire un plan média, un plan promo et un plan marketing. Il faut d’abord fixer une date avec,
le mieux, un concert de sortie d’albums pour lequel vous n’oublierez pas d’inviter les medias, les
programmateurs, etc. Presque trois mois précédant l’évènement, l’information doit commencer à
être relayée auprès du public, des médias, les programmateurs et les lieux de distribution. Pour ces
derniers, utiliser un bon de pré-commande (document couleur avec l’actualité du groupe, les
résultats promotionnels, le marketing proposé, la PLV (Publicité sur le lieu de vente), le plan de
tournée, nombres d’exemplaires, présentation du groupe et le style…
Cela sous-entend que TOUT est planifié, notamment le plan de tournée. Les deux mois qui
précèdent l’album sont une course à la promotion. L’événement doit être attendu !!! Utilisez donc
tous les supports de com accessibles et multipliez les contacts.
Soyez aussi généreux en proposant des cadeaux (disques, merchandising) à travers des concours
relayés par les medias. Sachez aussi qu’il est utile d’envoyer auparavant des CD promotionnels aux
journalistes qui se chargeront de chroniquer ou d’écrire un article sur la sortie du disque. Ces
opérations de promotion doivent se poursuivre durant le mois suivant la sortie officiel de l’album.
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Les étapes de l'auto production
XII. Diffusion – Distribution
1.
La diffusion
Le plan de tournée est élaboré. Il dépend de vos ambitions qu’elles soient régionales,
nationales ou internationales. D’où l’intérêt d’avoir multiplié les contacts, de connaître les lieux
susceptibles de vous accueillir et de les intégrer dans votre plan promo. La tournée sera l’occasion
de vendre votre produit à la fin des concerts. Alors n’oubliez pas d’annoncer, pendant votre
prestation, votre stand merchandising et de prévenir au préalable les responsables de la salle qui
vous accueille.
2.
La distribution
Assurez maintenant le suivi des bons de pré-commandes que vous avez laissé aux espaces
de distribution. Là aussi, vous aurez lister l’ensemble des lieux acceptant la mise en dépôt de votre
produit. Les bars, des lieux culturels même l’épicerie du coin sont aussi des solutions d’autant qu’il
ne vous prendront pas ou pratiquement pas de marge.
Si vous désirez toucher la grande distribution (Fnac, Leclerc, Virgin et consorts), la tâche sera plus
rude alors maximiser vos chances d’abord en ayant pris soin de demander un numéro de Siret
auprès de l’Insee (le traitement de votre demande est très rapide) et de s’être procurer un code UPC
(code barre) – Voir Chapitre sur Pochette-Infographie. Il est toutefois possible de se procurer ce
code-barre après-coup.
La grande distribution vous prendra une marge avec la TVA alors attention à votre prix de vente.
Il est très difficile de s’en sortir dans la distribution étant donné que les organismes de distribution
(mais aussi les médiathèques) ont des contrats avec des grossistes ce qui laisse peu de place aux
auto productions. Chercher un distributeur est alors une solution, le trouver peut être une galère.
Alors dans un premier temps, ne négligez surtout pas la vente par correspondance, la distribution en
ligne (de nombreux sites proposent ça), la vente lors de vos concerts et les petits disquaires de votre
région.
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XIII. CONCLUSION
Dès le départ, votre projet doit être bien cerné. Vous avez pu constater que l’investissement,
quel que soit le stade d’avancement de votre album, sera un atout à votre réussite. Si l’aspect
technique et artistique demeurent les atouts d’un bon produit, sa valorisation ne se fera que par le
biais d’une bonne promotion et d’une certaine ‘stratégie marketing’. Sachez donc vous entourer,
renseignez-vous un maximum, négligez le minimum et régalez-nous de bonnes auto productions.
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